histoire de Mme Sdecin



L’histoire de Mme S…
Ou


Les lendemains de congrès qui chantent
                           


Marguerite Saint Paul


La patiente consulte le 18 mai 2005 pour un syndrome algique diffus évoluant depuis plusieurs années.

Il s’agit de douleurs, type décharge électrique, partant de zones précises, rayonnantes sur tout le corps, violentes et invalidantes (soulagées partiellement par le Rivotril®).
Au niveau de la tête, ses douleurs s’accompagnent de vertiges, d’un certain degré de confusion’incoordination des gestes.

D’ailleurs la patiente a fait à trois reprises des chutes dans la rue avec faiblesse du membre inférieur gauche. L’IRM de l’époque retrouve une tâche sur les pédoncules cérébelleux, la ponction lombaire revient normale éliminant le diagnostic de SEP et le neurologue s’oriente vers un problème de canal rachidien.
Je vois donc Mme S… dans ce contexte et très vite elle va me parler de sa terrible histoire.
Elle est née dans le Midi (1956), l’été de ses cinq ans elle part en vacances chez ses grands–parents paternels et là, son grand–père va abuser d’elle. Elle se souvient de cette scène, de l’état «» des jours suivants, des efforts de sa grand–mère pour la remettre sur pied afin de la rendre à ses parents…
Après son retour à la maison, ma patiente déclenche en septembre une néphrite gravissime elle sera entre la vie et la mort… Elle s’en sort ne prendra l’école qu’en mars de l’année suivante. Les vacances d’été reviennent Mme S… repart chez ses grands–parents et son grand–père réitère ses actes et ça va durer jusqu’à l’age de douze ans. Époque à laquelle elle va se révolter et interdire à son grand–père de la toucher.
Elle me raconte comment petite fille, elle se cachait sous les châtaigniers pour que son grand–père ne la trouve pas.
Elle n’a rien dit “ c’était une explosion interne”.
À l’adolescence, elle va alterner des phases de boulimie et d’anorexie, des troubles du sommeil et des crises d’angoisse.
Elle fait des études de droit, peu aidée financièrement par ses parents, surtout son père, des études de galère car elle est “en pleine décomposition interne”. Elle fréquente un copain violent qui a failli l’étrangler lorsqu’elle décide de le quitter. Enfin en 1981 elle rencontre son mari, c’est un mariage d’amour, trois enfants naîtront de cette union. Lorsqu’elle verbalisera à son mari ses agressions sexuelles au moment où le couple va mal celui–ci prendra la fuite.
A ce moment–là Mme S… Trouvera de l’aide dans une psychothérapie puis dans une psychanalyse qui lui permettra de tenir le coup.
Pour être exhaustif, j’ajoute
Qu’elle a fait une salpingite sur stérilet, opérée deux fois.
Une diarrhée prolongée et importante (perte de dix kilo) à la mort de son grand–père paternel.
Que ma patiente souffre d’un glaucome droit découvert en février 2004.
Qu’elle est ménopausée depuis 2003
Qu’elle souffre de quelques bouffées de chaleur et qu’il existe un certain déficit moteur du membre inférieur gauche.
Je donne Berbéris vulgaris–200k une dose le 18–05–2005.
Je la revois le 6 juillet 2005 “c’est extraordinaire” “c’est le repos” me dit–elle. Amélioration très nette des douleurs en décharge électrique, amélioration des bouffées de chaleur, elle se fatigue encore, mais elle a l’impression de renaître. Elle dort mieux, ne rêve pas beaucoup.
Elle me parle de son père c’était “la raison raisonnante”. C’était un peintre remarquable, ses enfants étaient le prolongement de sa personneMa mère s’est laissé bouffer par mon père
Si elle essaie de parler à son père de ses agressions sexuelles celui–ci se dérobe. Elle termine la consultation en me disant qu’elle est bien, qu’elle se plait dans le Jura, qu’il lui manque un peu les couleurs et les odeurs du Midi (genêts et amandiers).être prématurément Berbéris Vulgaris–1000k qu’elle prend le 8 juillet 2005. Je la revois le 21 septembre 2005les jours suivants la dose , “ça a été terrible”,  j’ai eu une névralgie violente du coté droit de la tête et du cou, ma tête était partagée en deux, j’avais l’impression qu’on m’appliquait un fer à repasser sur la tête. La douleur résonnait à chaque pas, mais je souffrais aussi la nuit. Ces douleurs devaient bien être celles que j’ai ressenties petite fille lorsque mon grand–père me tapait sur la tête…
Mais parallèlement à cette phase douloureuse ma patiente va rêver, des rêves annonciateurs de guérison.
Elle range un coffre derrière une porte, celui–ci vient s’insérer dans une encoche prévue à cet effet sur le sol. “En ce lieu au moins le coffre du père ne dérangera personne dans cet endroit–là, on ne le verra plus.” (Rêve du 16 juillet 2005).
Tout est refermé plus rien ne se voit.” (Rêve du 3 août 2005).
Dans son rêve du 8 août, elle découvre la signification de son prénom. C’est la réponse à ce qu’elle cherchait depuis longtemps“si elle vit cet enfant–là serait heureuse” ( s’il’elle vit = Sylvie).
“ Elle se bat avec une araignée et en sort victorieuse”.(Rêve du 19 août).
En plus de l’amélioration physique, ses rêves me confirment l’amélioration sur le plan psychique.









































BERBERIS VULGARIS

La souche




Le genre Berbéris, regroupe environ 450 à 500 espèces d’arbustes épineux à feuilles caduques et à feuilles persistantes de un à cinq mètres de hauteur, originaire des régions tempérées et subtropicales d’Europe, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique.
Celui qui nous intéresse est BERBERIS VULGARIS ou EPINE VINETTE ou VINETIER ou BUISSON ARDENT. Il fait partie de la famille des BERBERIDACEES.
C’est un arbuste aux feuilles ovées et dentelées, aux épines piquantes, aux baies ovales.
Les feuilles se teignent en automne d’un rouge superbe.
Les fleurs de couleur jaune sont portées en grappe retombante.
Les fruits sont des baies allongées d’un beau rouge clair, rougissant en même temps que les feuilles. On les utilise pour faire des confitures et des sirops. L’écorce fournit un colorant utilisé autrefois pour teindre en jaune la laine et les cuirs.

La plante contient un alcaloïde la Berbérine qui stimule les contractions de la vessie et de l’intestin. Mais surtout cette plante ornementale fréquente dans les jardins est l’hôte intermédiaire de la rouille noire des céréales. Les feuilles portent des verrucosités en forme de boutons, il s’agit du stade occidien de la rouille, Les spores vont attaquer les céréales. Au départ on a tout fait pour l’éradiquer (arrachage obligatoire au siècle dernier) mais actuellement depuis qu’on sait lutter contre la rouille, on le voit apparaître dans les haies des jardins.
         
   










































POINTS ESSENTIELS DE LA MATIERE MEDICALE





Mental 

Le travail intellectuel demande une réflexion intense et difficile, la moindre interruption casse le fil de ses pensées.
Irritable avec lassitude de la vie

Anxiété au crépuscule, apparition terrifiante.
“Delusion enlarged persons are in twilight” (Berb. remède unique).
Les gens apparaissent plus gros que la normale au crépuscule”.
Tourmenté par des méthodes d’éducation (Allen).
Suite de soucis prolongés lorsque le souci s‘arrête (AFADH).

Tête 
   

Lourdeur dans la tête surtout au front avec pression dans le sinciput, accompagnée d’une alternance de frilosité et de chaleur du matin jusqu'à l’après–midi, suivie d’écoulement nasale et d’éternuements comme si le rhume va arriver mais il n’arrive pas.

Sensation de bouffissure dans toute la tête.
Sensation comme si la tête s’agrandissait.


La bouche
   
Le bord des gencives est d’un rouge sale
   La salive est collante comme de l’eau de savon.


Appétit
   
Alternance de fort appétit avec inappétence. Variabilité des symptômes retrouvée tout au long de la pathogénésie.


Abdomen:
Frilosité, sensation de froid dans la région de l’estomac cessant après les vomissements.
Douleurs piquantes de l’hypochondre droit, s’étendant à la région de l’estomac, douleurs violentes coupant la respiration.
               < pression< l’exercice< la marche< les secousses< l’effort
Vieilles taches jaunes qui pèlent autour de l’ombilic (old yellow spots around navel peeling off).
Veines distendues au niveau de l’abdomen et tout particulièrement au niveau inguinal (Berberis remède unique).


Rectum
Douleur anale brûlante et grande sensibilité de la région périanale.
      < au toucher<en s’asseyant
Grand remède de fistule anale.
Toux brève et troubles pulmonaires après opération de fistule anale (Berbéris, Calcarea phosphorica, Silicea).


Appareil urinaire
Douleurs rénales piquantes, torturantes, irradiant le long du dos, du bassin en suivant le trajet des uretères, aggravées par la pression forte. Les douleurs peuvent aussi s’étendre de manière aberrante au foie, à l’estomac ou à la rate (toujours ce coté rayonnant des douleurs, cette extension dans tous les sens).
Ces douleurs sont en rapport avec une lithiase.

Berbéris correspond à la crise de colique néphrétique gauche.
Lycopodium, Ocimum Canuméphrétique droite.
Canthariséphrétique bilatérale.
Inpression de bouillonnement dans les reins (2° Berberis, 2°Medorrhinum, Lachn, Lycopodium, Terebinthina, Thuya).
Sensation de ruissellement comme si de l’eau sortait à travers la peau au niveau de la région rénale.
Grande variabilité de la couleur et de la quantité d’urine.
Urine à odeur de café (Berbéris remède unique).
Urine verdâtre, rouge sang, avec du mucus épais, visqueux, un sédiment rougeâtre comme de la gelée.


Organes génitaux féminins
Règles de couleur grise (Berberis , Thuya).
L’effort aggrave tout d’abord les symptômes utérins puis les améliore.


Le dos
On retrouve beaucoup de signes en rapport avec les troubles lithiasiques urinaires.

Sensation de chaleur dans le bas du dos et au creux des reins comme si la région lombaire était engourdie, s’étendant vers le bas dans le sacrum, les hanches et la partie postérieur des cuisses
Douleur de meurtrissure avec raideur du creux des reinsève d’un siège avec difficulté.


Les membres
Petéchies petites et rouges avec des taches blanches sur l’avant–bras et le dos des mains.
Douleurs sous les ongles avec sensibilité douloureuse au toucher.
Petites verrues sur les éminences métacarpiennes des doigts et sur le majeur.
Verrues planes sur les doigts.

Le genou gauche est deux fois plus gros que le droit, très raide, endolori et douloureux.
Talons douloureux comme s’ils étaient ulcérés en position debout.
Sensation de quelque chose de vivant dans les membres supérieurs (2° Croc.,  Ign., 1° berb., 1° cocc., 1° magn. mur., 1° sec.).
Sensation de quelque chose de vivant dans les épaules (Berbéris Vulgaris remède unique).


Sur le plan général
Transpiration après minuit chez tous les malades Berberis.












PARALLELISME ENTRE LA PLANTE ET L’HISTOIRE DE MA PATIENTE




Berberis Vulgaris a été la complice involontaire d’un crime (Marc Brunson) et on a mis du temps à le découvrir (lorsqu’on a reconnu son rôle dans la transmission de la rouille des céréales, on l’a éradiqué puis longtemps après on l’a réhabilité).
Ma patiente a été la victime involontaire d’un grand–père pervers. Elle a gardé ce secret au plus profond d’elle–même jusqu'à mettre sa vie en péril (épisode de la néphrite).
A aucun moment son drame, sa souffrance n’ont été reconnus. Elle a même été rejetée par son père puis son mari lorsqu’elle a dévoilé le secret…
Berberis Vulgaris est une plante timide non rayonnante vers l’extérieur. Tout est ramassé près de la base, la seule chose qui rayonne est la douleur.
Comme ma patiente qui gardait tout à l’intérieur dont les propos parlaient de “véritable explosion interne et qui ne pouvait exprimer sa souffrance qu’à travers ses douleurs.
La destruction de la plante, l’interruption peut faire penser à la confusion d’esprit du patient Berberis lorsqu’on l’interrompt.
Berberis qui a été touché à sa base ne pourrait pas grandir resterait petit parce qu’il a été agressé dans l’enfance…..
Quoi qu’il en soit quelle que soit l’approche envisagée ma patiente après avoir trouvé de l’aide auprès de thérapeutes a croisé la route de l’homéopathie et a pu renaître à la vie grâce à l’aide du buisson–ardent.

En conclusion
Sylvie est venue en consultation au lendemain d’un congrès parisien dont le thème étaitéopathie et psychanalyse où était présenté Berberis sous cet aspect peu connu à savoir“suite de viol”.
En effet les différents répertoires ne font pas apparaître de manière claire l’importance de Berberis dans cette étiologie précise.