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Travail commun sur Eupatorium perfoliatum


Par Michèle Crespy et Hélène Renoux
Avec l’amicale participation de Marc Vaucheret et Dolly Grumbach



La souche
Du nom du Grec  Mithridate Eupator (Roi du Pont 115 BC) qui est dit avoir découvert l’activité médicale de cette famille.
Herbe à la fièvre, herbe  absolue, herbe à souder 
Plante vivace de la famille des Composées, vivant en Amérique du Nord Est et du centre. Elle y est utilisée depuis fort longtemps puisque les Indiens s’en servaient déjà (elle est aussi appelée sauge indienne), elle était utilisée par les colons pour soigner les rhumes d’hiver.
Dans les pays plus chauds (Kent J T), Eupatorium était utilisé pour traiter les fièvres, fièvre jaune, fièvre bilieuse, dengue, fièvre intermittente. 
Parties utiliséesériennes séchées,
Plante vivace de 1m à 1,20m voire 2 m, tige poilue, feuilles opposées, fleurs blanches à la fin de l’été. Elle pousse particulièrement  dans les zones humides, les prairies, les rivages, la zone du Saint–Laurent, les lieux brûlés. Elle résiste bien au froid, jusqu’à °C
Elle semble immune aux prédations des lapins.
Cette plante se propage par division des racines (rootballs) ou par les graines.

Elle est à distinguer de l’Eupatoire des Herboristes qui es différente. On peut utiliser les fleurs et les feuilles en infusion en quantité infime spécifiquement comme purificateur du foie, mais pas la plante crue.
En Spagyrie on considère qu’elle va à  la cause, à la profondeur, elle active le foie et la foi, draine toutes les drogues, médicaments, métaux lourds.


Les composants actifs sont 
  –glycoside amer (eupatorin), huiles volatiles contenant des lactones de sesquiterpène, acide gallique, un tanin glucosidal, polysaccharides, flavonoïdes,  (quercétine, kaempférol, eupatorin et rutine, résine.
Activités 
  –diaphorétique, fébrifuge émétique, tonique antispasmodique, laxatif, vasodilatateur périphérique cholagogue expectorant …
Les utilisations les plus classiques sont les rhumes , fièvres bilieuses , intermittentes , les grippes accompagnées de troubles hépatiques avec soif , frissons , vomissements , , peau et yeux jaunes ,douleurs osseuses (de brisure , cassure ) et musculaires profondes et relativement  généralisées
Noter que les polysaccharides et les lactones de sesquiterpènes sont immunostimulantes à basses concentrations et que la recherche récente indique que les lactones de sesquiterpènes et eupatorin peuvent avoir une activité anticancéreuse (Christine Haughton herboriste phytothérapeute, Yorkshire du Nord)














Les Thèmes


1–Douleurs de meurtrissures


Sensation de meurtrissure et crissement thoracique à chaque inspiration.
Douleur et meurtrissure dans le thorax comme si le cœur était dans un emplacement trop petit.
Douleur de meurtrissure intolérable du creux des reins comme si on avait été battu.
Sensation comme si les mollets avaient été battus.

2–Illusions que les os sont cassés
étaient cassés.
Meurtrissure douloureuse dans les deux poignets comme s’ils étaient cassés ou luxés.

3–La soif

’une gorgée à la fois.
Soif d’eau froide.
Soif toute la nuit avant l’accès de fièvre.
Soif un long moment avant le frisson, qui persiste pendant le frisson et la phase de chaleur, absence de soif pendant la transpiration.

Soif une à trois heures avant le frisson, parfois pour des boissons chaudes, il sait que le frisson va venir car il n’arrive pas à boire suffisamment.
Désir de boissons acides.
Soif inextinguible mais boire provoque des nausées et des vomissements et accélère l’arrivée du frisson.

4–Anxiété, gémissements
émissements au cours d’un état algique, pendant la phase de froid de la fièvre.
Expression anxieuse

Anxiété, désespoir, dépression, découragement au cours de la fièvre.
Expression anxieuse au cours de la dyspnée.
Douleur angoissante dans l’épigastre pendant le frisson et la phase de chaleur.


5–Aggravé par le mouvement mais ne peut s’en empêcher.
é sa grande envie de l’être
Au mouvementévanouissement, nausée, élancements piquants et endolorissement de la région hépatique, douleurs de la région cardiaque et derrière le sternum, aggravation de la douleur occipitale, douleurs dans les lombes et courbatures.


6–Sensation d’oppression.
’hypochondre gauche, les vêtements serrés déclenchent une sensation d’oppression
Toux après avoir pris froid, agg de 2 à 4 heures provoquée par un chatouillement dans la poitrine avec sensation de serrement thoracique. 
Oppression au milieu du sternum comme si quelque chose appuyait sur son cœur.

7–Les aiguilles, coudre.

’acuité visuelle en regardant des petites choses, incapable de coudre pendant toute une semaine car tout est sombre.
Intense douleur piquante comme un dard à travers les yeux, comme des aiguilles, les yeux ne sont pas enflammés.
Plénitude et sensibilité de la région hépatique avec élancements piquants (en toussant)

8–muscle détaché de l’os.
’ils avaient été détachés de l’os

9–Vertiges, évanouissement.
é par le mouvement pendant la fièvre.
Tôt le matin accès de tournoiement dans le cerveau, ou décrit par le patient «é une machine à cribler le charbon et fait tourner sur lui–même à deux ou trois reprises entrecoupées d’un bref arrêt.»
Sensation de tomber sur le côté gauche.
Vertiges en essayant de se redresser du lit.


10–Maux de tête.
éphalée pulsatile, douleur qui s’étend du front à l’occiput aggravée du côté gauche, améliorée après le lever.
Douleurs piquantes comme un dard dans les tempes avec la sensation que le sang afflue violemment à la tête.
Elancements douloureux qui vont du côté gauche vers la droite, cognements au dessus de l’oreille droite.
Battements douloureux dans la nuque et l’occiput améliorés après le lever.
Douleur occipitale après s’être allongé, doit s’aider de la main pour soulever la tête.
Céphalée avec sensation de meurtrissure interne, améliorée à l’intérieur de la maison, aggravée au début en sortant au plein air et améliorée par la conversation.
Céphalée et nausée un matin sur deux en se réveillant.


11–Aggravé par la lumière.
’œil gauche.


12–Parler
Céphalée améliorée par la conversation
Le sujet entend tout alors qu’il semble dans un profond sommeil, mais il ne peut parler
Gorge sèche, parfois elle s’enroue et perd la voix.


13–Nausées 
’odeur de nourriture, les odeurs de cuisine provoquent un écoeurement.
Goût amer, insipide.
Dégoût pour la nourriture.
Fadeur des aliments, manque d’appétit.
Nausée au moindre mouvement avec frilosité et tremblements.
«œur» la nuit qui précède l’accès de fièvre intermittente.
Nausée lorsque le frisson disparaît, nausée et vomissements alimentaires.
Nausée et mal au cœur (dans un cas vomissement) au début de la phase de chaleur avec violente céphalée pulsatile.
Sensation de quelque chose dans l’estomac qu’il faut faire remonter sans que l’on y parvienne.


14–Vomissements
ès avoir bu de l’eau froide
Nausée et vomissement accompagnés d’une transpiration facile et d’une expectoration abondante.
Vomissements précédés de soifédiatement après avoir bu.
Vomissements de tout ce qu’on ingère et de bile et de mucus.
Efforts de vomissement, vomissements de bile avec une grande sensibilité épigastrique et tremblements.
Douleurs gastriques très violentes après avoir mangé quelque chose’à ce qu’il ait tout vomi à l’aide d’une boisson chaude.

15–Visage rouge et jaune.

érotiques rouge, jaunâtres.
Rougeur du bord des paupières avec écoulement gluant des glandes de Meibomius
Aspect maladif, teint jaunâtre.
Visage pâle et creusé comme dans le choléra
Visage congestionné avec peau sèche et très chaudeèvreées de chaleur.
Rougeur des joues avec peau sèche.
Visage d’une couleur rouge mat.
Pendant la fièvre le visage est d’une couleur acajou mat et les yeux sont brillantsérotiques jaunes.




16–Herpès
étique localisée à l’anus et son pourtour, au scrotum et aux cuisses.
Herpès sur les cuisses.


17–Diarrhée
éiques avec sensation de cuisson et chaleur dans l’anus
Selles aqueuses fréquentes et vertes
Abondantes selles aqueuses et bilieuses avec nausée et colique intense et prostration.


18–La Torsion et la raideur
ère le sternum.
Ne peut prendre une inspiration normale sans se tortiller de gauche à droite en raison de la sensation de meurtrissure derrière le sternum.
Raideur des bras et des doigts pendant le frisson.


Conclusions


                          
1. 1

 Les feuilles de Eup.perf. fixent, haubanent d’une certaine manière la tige. La plante a l’air de se protéger, de quoi
La bonne prise des feuilles 2 à 2 sur la tige donne une structure solide et stable à la tige mais au prix d’une certaine raideur. La tige est immobilisée comme un bâton tenu à 2 larges
mains, ce qui ne laisse aucune possibilité à la plante de se tourner librement à droite  à gauche.
La plante est rigide, le patient est relativement monobloc (il ne peut faire une torsion du buste ni quand il est debout ni quand il est allongé ou assis).
Seule une douleur derrière le sternum – zone symbolique du cœur –  peut le faire se tordre 
(Tord son corps à droite ou à gauche à cause de la douleur derrière le sternum). 
Allant dans le même sens les douleurs l’aggravent.
Donc ce manque de souplesse dans la rotation vertébrale et l’aggravation par les mouvements suggèrent que c’est en diminuant ses mouvements qu’il se protégera, ce qui diminuera son adaptation à la vie mais il ne le voit pas.
Et la douleur vient tout remettre en cause elle a le pouvoir de le faire se tordre et même bouger contre son désir, il se tord. Cette douleur est particulière pour la torsion, elle vient du cœur, de l’affectif. 
Faut–il qu’il souffre de cette façon pour enfin retrouver sa mobilité, ultimement sa liberté humaine
Comment  accepter d’être vulnérable, et  s’adapter 



2. 2ème piste complémentaire de la précédente et d’Axelle,
Les douleurs sont très particulières, intenses, très profondes, touchent les muscles et surtout les os, il est encore question de structure, de haubanages puisque nos os = notre squelette, nos muscles =  les haubans.
Symboliquement nos os nous renvoient à notre passé nos ascendants, ce qu’ils nous ont transmis, ce qui participe à notre structure.
 Des douleurs physiques aussi profondes, intenses, évoquent des douleurs psychiques également profondes et intenses. Rien d’étonnant alors que les situations mettant en péril la structure familiale (hypothèse d’Axelle F) soient violemment rejetées. Eup perf a besoin que sa famille ne bouge pas, reste telle qu’elle a été jusque–là’est la situation affective de querelles, de risque  de perdre la cohésion familiale = la structure familiale qu’il rejette. Le corps le manifeste comme il le peut car si ce qui nourrit mes besoins affectifs n’est pas
bon, n’est pas une bonne nourriture  je le rejette, même chose des aliments et boissons


ême chose de sa participation à la vie

ère (je ne veux pas voir ça)


Et les sensations de faiblesse, sensation de tomber à gauche, (coté cœurévanouissement provoqué par le mouvement (je refuse absolument toute adaptation ou/et je m’éclipse, je ne suis pas là,) toutes manifestations de l’amollissement de sa propre structure  également.


Il a besoin d’être soutenu (amélioré en étant tenu) il a besoin de ses haubans’effondrer ou que son monde ne s’écroule


Ensuite il veut rentrer chez lui et plus précisément dans sa maison (nostalgie, mal du paysésire rentrer à la maison) est–ce une nostalgie de sa famille, de son entourage qui risque de changer, de ne plus le porter


Par ailleurs on a la notion d’une insuffisance hépatiqueécoeuré par les odeurs de nourriture.Il y a quelque chose qui n’est pas digéré et donc rejeté.
C’est un «» qui rumine.
(Là se pose la question du diagnostic différentiel avec Bryonia, mais Bryonia pense surtout à ses soucis matériels, à son argent et à ses affaires….)


Enfin une notion qui parait centrale dans Eupatorium perfo semble être celle de la cassure, ou plutôt de la sensation de cassure (au contraire de Symphytum où la cassure est réelle) c’est une herbe à souder, ses os semblent se casser et si ses relations familiales ou intimes venaient à se briser il en souffrirait trop. Cependant dans les observations on note que les cassures sont craintes mais non encore réalisées, la situation ici est celle d’une rupture d’un groupe familial qui est crainte mais ne s’est pas encore produite. D’ailleurs dans l’observation du petit Théodore, qui était venu au monde pour rapprocher ses parents, n’est–ce pas surprenant qu’il soit né avec une duplication des appareils urinaires ne se rejoignant finalement qu’à la fin’il personnifiait deux territoires qu’il serait chargé, avec tant de mal, de faire se réunir
Finalement Eupatorium Perfoliatum a–t–il peur de la dislocation de sa structure familiale, ou bien se sent–il le devoir de la maintenir’était lui le «» de sa famille


Bibliographie
ères médicales de Héring et de Kent
Schroyens Synthesis 7.2

Notes et cas cliniques d’Axelle Fanciola