Fluoric. Acid. Observ. Dr Ozanon. Marseille. 17/01/98.
Fluoric acid – C. Ozanon, janvier 1998
Amour libre, que nous caches–tu
Octobre 95. Serge T., maître nageur de 29 ans, me consulte pour
- gastralgies remontant à six ans (œsophagite confirmée par fibro)ûlures permanentes, améliorées en mangeant, aggravées par l’alcool, le tabac, l’anxiété.
- gonalgies depuis trois ans, liées à la présence d’exostoses opérées à 2 reprises. Il garde malgré tout une sensibilité gênante dans son activité professionnelle.
- Grande fatigue depuis l’enfanceépuisement qui l’amène parfois à dormir dans la journée, même l’hiver où il a peu d’activité.
Dans les antécédents, on note des angines à streptocoque, des bronchites, des sinusites. Depuis 2 ans est connu une hépatite B.
Jambes lourdes, forte transpiration des pieds.
Sur le plan mental
- grosse anxiété par rapport à la maladie,
- angoisses de mort, incertitude du lendemain. Il a toujours vécu dans le monde de la maladie, sa mère ayant été une femme malade (elle est atteinte d’une SEP). Actuellement Serge est dans l’attente de sa mort prochaine.
Depuis 2 ans, les contacts sont très distants avec sa famille.
Vie affective instableême personne depuis cinq ans mais éprouve souvent le besoin d’aller voir ailleurs. Pendant longtemps il a caché son homosexualité à son entourage. A partir de l’âge de quinze ans, il a eu des expériences hétérosexuelles, mais a présenté rapidement des faiblesses d’érection. Jusqu’à l’âge de 19 ans il a connu trois femmes dont une était nymphomane. Il n’a jamais connu de vrai plaisir. Ses premières expériences homo remontent à l’âge de 19 ans. Il reconnaît jouer avec le feu, utilisant rarement les préservatifs. A vécu pendant quelques temps avec un séropositif, les rapports étant surtout buccaux – génitaux. Il pratique cependant le test HIV tous les six mois.
Très susceptible.
Rêvesêves sexuels, avec des gens nus, des débuts de rapport qui n’aboutissent pas.
Fluoric acid. XM.
é. Dans les huit jours qui ont suivi la prise de la dose, les brûlures gastriques se sont nettement atténuées. Ses douleurs osseuses ont été moins violentes.
Nous évoquons à nouveau sa difficulté à se fixer sur le plan affectif’amène à toujours chercher ailleurs.
Fluoric acid. LM.
Je ne le reverrai que cinq mois plus tard. Après cette dose il aura été plus calme, plus détendu, la relation avec son ami s’est stabilisée. Il n’éprouve plus le besoin d’aller voir ailleurs. Il décide de modifier son hygiène de vie et s’en sent capableêter le tabac, réduire l’alcool… Son estomac ne s’est plus manifesté, ses douleurs se sont nettement améliorées, malgré une importante activité physique. Sa fatigue a régressé de façon nette.
èse personnelle faite à partir du travail de l’AFADH revu par Masi en mai 97
“ème du fantasme de la répudiationIl doit expulser sa servante, ses enfants. Le mariage doit être dissout. Dès qu'il voit la personne il voit les choses autrement (ce n'est pas par hypocrisie ou lâcheté mais soudain changement d'opinion). Il est indifférent à ceux qu’il aimait le plus. Il n'a aucun désir de parler avec eux. Thème du mécontentement et de la dépression. Thème de l'anxiété et de la peur. Thème de la joie intérieure, de la pleine satisfaction”.
Dr. Masi: “’être aimé‚ il veut aimer sans obligation. C'est le refus du lien par refus de l'obligation de s'occuper de la personne. Donc il est condamné à l'impossibilité d'établir un lien affectif. Aussi n'a–t–il pas un lien amoureux stable. C' est l’amour d'une nuit. Sycose sournoise: le malade veut donner l'apparence de liens affectifs indestructibles avec une nuance d'exagération parce que le malade veut nier sa perte. L’optimisme est très fort.
Chez Sépia, l'aversion d'un membre de sa famille est un mécanisme de défense pour souffrir moins de la sensation d'abandon. Chez Fluoric Acid., ces mêmes symptômes ont pour but de détruire ou de rendre inoffensif le lien qu'il a avec cette personne et qui à ses yeux est la cause de sa souffrance”.
Sankaran :
“à regarder les femmes passer. Immoralité, aversion de toutes responsabilités, désir sexuel excessif. Il y a incompatibilité dans une relation : besoin de devenir indifférent à ses engagements pour favoriser la rupture”.
Boericke:
“érence envers ceux que le sujet chérit le plus ; incapacité à assumer les responsabilités ; caractère labile, exaltation et gaieté”.
En conclusion, encore un exemple qui nous montre comment l’approche homéopathique peut nous aider à une meilleure compréhension de nos patients…
Mes réflexions personnelles
La perte de Fluoric. Acid. semble être dans “’incapacité à établir des liens affectifs indestructibles, liens obligeant à s’occuper de l’autre”. ““épudiation, le rejet”, peut être l’expression d’une égotrophie masquée (“’aime, mais je ne suis pas lié à toi et je suis très heureux ainsi”. Son corollaire égolytique sera“être rejeté” que j’apparente à la rubrique “’abandon”. Il vit sa perte et en souffre. Cf. la rubrique du répertoire Synthesis ou autre, mais nous n’y trouvons pas Fluoric. Acid… A la rubrique “”, on trouve “éprouvé, rejeté, est”. Un seul remède
Il me paraît plus intéressant de se référer au répertoire de Guy Loutan
– Souci d’être rejeté, très gentil. Lepra
érent à sa éviter la sensation d'abandon.
– Permettrait qu'on le échireèces, plutôt que d'abandonner sa é
ée par refus total du bonheur.
é un faible qu'il aurait dû à s'étant son
– Abandonne son travail si on le regarde ou le
ème dont il parle: refus de état à l'autre.
J’ajoute
é par son èreée avec lui pour avoir cherché la à laquelle il n'avait pas droit, s'être exprimé en fonction de son éférerà lui.
Hydr.: tout ce qui détonne par rapport à sa référence est rejeté.
ès certainement le résultat d’un “” entre l’image bien réelle et vivante de ce patient souffrant et celle d’un Fluoric. acid. enfouie dans mon inconscient. J’ai retenu de ce patient son côté volage, incapable de s’attacher affectivement, de s’engager… et ses manifestations fluoriques (exostoses, gastrite…).