Dr Chantal CHEMLA



                                                    MARIE–CLAUDE
                                    La furie nocturne quand l’homme dort



C’est une femme de 38 ans élancée, musclée, très mince, manifestement coquette, blond platine, au regard très noir très spécial qui vient me voir le 29/04/2005  pour insomnie sous stilnox et lysanxia 
Survenue depuis plusieurs années, depuis l’entrée en 6° de son fils, 
«C’est comme si au moment de m’endormir je m’empêchais de dormir»

Depuis la naissance de mon fils, elle a fait une psychanalyse et suivi de nombreux traitements «’avais la peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas y arriver. C’est comme si j’avais peur de devenir folle et d’être envoyée à l’asile,» 
Mais ce n’est qu’un écho de ce que lui disait sa mère quand elle était petite«à Mayenne». 
Il faut dire que c’était une enfant terrible qui disait à sa mère«’aime pas, je n’aime personne»Je ne foutais rien à l’école et mes parents avaient décidé que j’étais bête, il n’y avait qu’une chose qui m’intéressait, le sport et les performances sportives, j’ai participé à des championnats d’athlétisme et je courais très bien et très vite (ce qu’elle continue de faire à l’heure actuelle car elle est très sportive.
Elle me confie d’ailleurs que son aspiration actuelle est d’être coach sportif. Elle a toujours eu des problèmes avec sa mère qui ne voulait pas de fille mais un garçon.«’arrive pas à lui parler, la regarder, je la déteste… mais je l’aime tellement»


Quand je creuse d’avantage les circonstances de déclenchement de son insomnie, voici ce qu’elle me raconte
«ême temps que mon fils est rentré à l’école, j’ai rencontré un mec, il a failli se passer quelque chose mais j’ai freiné. Le désir était là avec ce mec et j’ai tout arrêté à ce moment. Je ne transgresse jamais, j’ai l’impression que je vais perdre mon couple. C’est comme ça tout le temps quand je dois me faire plaisir. Dans la libido avec mon mari, il y a toujours un  frein’ai pas de désiré est difficile. Je n’ai pas le droit au plaisir
En lui demandant des précisions sur sa relation conjugale
«Mon mari est éjaculateur précoce, je l’adore mais on est plus frère et sœur qu’amants mais je l’adoreça me rend folle. Quand je suis couchée à côté de lui et qu’il dort comme si je n’existais pas ça me rend folle, je n’arrive plus à dormir, et je ressasse que je suis nulle, que je suis moche, que je n’arriverai à rien. Par moments, j’ai envie de passer sous un train.  Je suis obligée de me relever, d’aller manger.  »
Et encore sur sa relation aux hommes

«’aime séduire, qu’on me regarde, je veux que mon mari ne regarde que moi, la séduction, c’est un moyen de reconnaissance. J’allume les mecs et puis j’arrête dès que ça prend.»
Elle ajoute encore
«’aime le rythme, la danse.
Quand je dis une chose, il faut que ce soit fait tout de suite, j’aime décider, je n’aime pas qu’on me tienne tête, sinon, je crie, je suis capable de frapper, de lancer les objets, de griffer.
Je suis claustrophobe et je n’aime pas qu’on me serre le cou ou qu’on me mette la tête sous l’eau, je suis capable de le claquer de le démolir s’il fait ça»

«’ai une peur terrible de devenir aveugle, de ne plus voir, d’être dans l’obscuritéère pour m’assurer que je vois bien. Dans l’obscurité, on ne contrôle plus rien’ai très peur de perdre le contrôle des choses»




Sur le plan physique

   
Elle est constamment préoccupée par son acné pour lequel elle a suivi toutes sortes de traitements. Quand je  lui demande en quoi c’est une solution pour elle d’afficher qu’elle n’est pas belle dans le regard des autres» (décodage) voici ce qu’elle me dit»L’acné c’estça mérite la peine de mort, c’est interdit d’avoir du plaisir ou de prendre un amant. En fait je suis gaie de nature et on m’a mise dans un truc où je dois être loyale par rapport à ma mère et mon mari»
   
–Marie Claude a par ailleurs une très mauvaise image d’elle–même, elle se trouve trop grosse alors qu’elle est très très mince, se plaint de boulimie la nuit, fait des régimes constamment et se trouve nulle.
   –Congestion céphaliqueça résonne dans les oreilles quand je suis allongéeête part en arrière et bouffées de chaleur.
   –Règles revenant tous les 25 jours très abondantes avec des mycoses à répétition, et leucorrhées épaisses et malodorantes, ce qui n’est pas surprenant compte tenu de la problématique sexuelle
   –très frileuse surtout aux extrémités et la nuit, aime le soleil


L’impression générale après cette première consultation est d’une grande tension vis–à–vis de cette énergie sexuelle refoulée, avec plaisir interdit, d’une violence difficilement contenue et d’un fort désir d’être au centre du regard des hommes bien qu’elle s’en protège par ce bouclier d’acné pour ne pas transgresser . D’autre part, pour moi, il semblait évident que c’était un animal
J’ai prescrit Lachesis que j’ai renouvelé à trois reprises (15CHà octobre 2005


Ce remède l’a à chaque fois soulagée de ses angoisses, amélioré l’insomnie et l’acné mais de façon non durable et n’a pas vraiment changé les choses au fondétait à peu près satisfaite d’une consultation à l’autre mais pas moi. Il aura au moins eu l’avantage de l’aider à passer à l’acte dans une relation extraconjugale, ce qui a fait baisser la pression mais elle a fini par rompre.
J’ai mis en réserve dès la première consultationété donné par la suite sans grand succès, tarentula prescrit aussi sans effet et enfin staphysagria qui l’a améliorée passagèrement.


Femme très élancée, très musclée, très préoccupée de son image corporelle et toujours habillée de noir
On sent une tension constante comme si elle était prète à bondir
Elle a un coté dominant


Ainsi d’octobre 2005 à janvier 2007


De consultation en consultation, de remèdes en remèdes (cités ci–dessus) j’ai progressivement recueilli d’autres renseignements et j’ai pénétré pas à pas dans l’univers de violence qu’elle m’a dévoilée progressivement jusqu’à m’en donner les clefs en janvier 2007


   
elle se compare toujours aux autres, se trouvant plus moche, inférieure, voire nulle avec la peur de ne pas plaire, d’être rejetée, de ne pas être à la hauteur. «» je ne m’aime pas, je ne me supporte pas quand je prends du poids (même un gramme)ée, j’ai l’impression d’être une merde, j’ai besoin qu’on me dise que je suis la femme la plus belle du monde, »
   
–désir de perfection’apparence et de contrôler tout«si je ne suis pas parfaite on ne va pas m’aimer, si mon apparence ne plait pas, je ne serai pas aimée»
   
–Elle adore la couleur noire et il y a toujours quelque chose de noir dans sa tenue vestimentaire. 
   
–très pointilleuse sur la politesse, le respect et la ponctualitéçois ¾ heures en retard et je m’en excuse et voici ce qu’elle me dit« C’est un manque de respect. Quand j’étais en retard de cinq minutes, mon père venait me chercher et me mettait des coups de pieds aux fesses»
   
–A propos du respect, elle me dit encore«ère ne me respectait pas, elle m’a traitée de putain et un jour elle m’a dit«éjà petite, on ne savait pas ce qu’on allait faire de toi. Mes parents me reprochaient de vouloir tout dominer. C’est vrai qu’il ne faut pas me prendre de front, ça peut être terrible.» 
   
–superstitieuseà chaque fois qu’elle vient me voir et qu’elle va mieux elle dit«’ai peur de le dire, que ça me porte malheur et que ça aille mal demain»
   
–Il est vrai que bien qu’elle dise qu’elle aille mieux de remède en remède, l’équilibre me semble bien fragile, prêt à se rompre, je la sens constamment comme sous tension, prête à bondir.
   –«à côté de mon mari, dans le lit conjugal je me sens serrée, je me sens à l’étroit, j’étouffe, je me sens prisonnière, je sens une colère terrible qui monte en moi. Il faut que je me lève pour manger ou que  je tape sur les coussins pour ne pas lui taper dessus ou me taper dessus, c’est comme une folie qui monte en moi, j’en perds mes moyens et le sens de la réalité. La partie non humaine en soi qui remonte !)
   –Et de consultations en consultations, elle me dit qu’elle se fait mal, qu’elle se mutile, qu’elle se donne des coups de poings, se griffe…Et qu’elle s’abîme en mangeant trop la nuit. Tout cela se calme un ou deux mois derrière les remèdes que je donne mais ça revient inlassablement.



A la consultation du  16 janvier 2007, 



’automutilation. Elle se griffe le dos, dit–elle. Je suis intriguée par ce lieu  de mutilation qui me parait peu courant et je lui demande de se déshabiller.

Bien m’en a pris mais le spectacle sous mes yeux est terrible
Le dos ainsi que le torse est littéralement labouré de griffures profondes dans tous les sens certaines quasi saignanteséré par une bête féroceça m’a fait un sacré choc, je vous assure. 
Quand elle est  rhabillée et que je suis remise de mes émotions, je lui demande de me décrire dans le détail comment elle se fait ça du début à la fin.
Et voici son voyage intérieur nocturne, un rituel nocturne d'automutilation
   
–«ère qui monte comme une furie en moi, alors c’est toujours la même chose, comme un riteève et vais manger et puis ça me met encore plus en colère, alors, je jette des choses et puis je frappe, je frappe le coussin ou je me donne des coups de poings et puis je me mets à me griffer le dos et le torse, de plus en plus fort, jusqu’à ce que ça marque.ça marque bien ou que ça saigne, ça me libère de quelque chose, il faut que je me griffe pour être soulagée, comme si ça expulsait quelque chose. Et seulement après je peux aller m’endormir plus tranquillement.»

 Et à mesure qu’elle parle elle fait le geste de griffer et son visage prend une expression particulière de jouissance avec le regard très noir et le torse un peu vers l’avant comme si elle allait bondir. Je lui fais remarquer ce geste et lui demande d’en parler
C’est comme un tigre qui griffe
Un tigre qui griffe

 oui, enfin un félin à coup sûr, une panthère plutôt, une panthère noire. C’est ça, c’est comme la panthère noire. D’ailleurs, j’adore les panthères noires, c’est beau, c’est magnifique, c’est sans tache, c’est rapide, ça court bien, c’est agile. Petite, j’adorais ça, c’était comme une passion, j’en avais des photos’elle griffe pour expulser quelque chose.


Je donne le remède en 30 CH ½ dose

Quand Marie Claude revient me voir 6 semaines après je suis frappée de sa métamorphose
Elle me semble plus douce, détendue, plus féminine. Elle a changé de coiffure et de look. Elle est habillée en couleurs claires alors qu’elle était presque toujours en noir et voici ce qu’elle me dit
«’étais, où j’étais, c’était comme si je me rendormais et je partais dans des tas de choses bizarres (qu’elle n’a pas pu me préciser)

Et puis depuis, j’ai remis plein de choses en place, j’ai amorcé beaucoup de choses, réglé des choses. Je ne me réveille plus la nuit, je ne me griffe plus, je me sens plus sereine.
Je me sens différente, c’est drôle, maintenant les gens viennent vers moi et me disent des choses sympas, très sympas même. Avant ils ne m’approchaient paséable, changée.
 Maintenant, j’ai envie de faire plaisir, avant, ça ne m’arrivait pas. Mon énergie est revenue»

– Et avec votre mari

«’y a aucune communication, la sexualité n’est pas satisfaisante, je me fais à l’idée qu’on est peut–être au bout de la relation mais j’aborde cela calmementès tout, il vaut mieux être lucide.»
Il n’y a plus d’acné et le sommeil est tranquille.

Je lui recommande de prendre le reste de la dose en 30CH au retour des symptômes, ce qu’elle fera trois mois après la première dose en mars 2007, quand elle a vu son acné revenir et qu’elle a recommencé à se sentir angoissée à cause de son mari qu’elle trouvait pénible à ce moment là.


Elle revient me voir six mois plus tard en août 2007
– 
les troubles ont repris depuis une quinzaine de jours avec reprise de automutilation nocturne et insomnie«je me trouve de nouveau hideuse et ’ai envie de me défigurer. Je n’accepte plus la frustration et avec mon mari, au moment des rapports, ça va de plus en plus vite et il se ferme de plus en plus par ailleurs»
Remède prescrit en XMK (un bouchon dose)
Cette fois le mieux a été net pendant un mois au bout duquel les troubles ont repris.
Je suis prise de doute sur ma prescription et je me dis que j’ai du me laisser emmener par l’association d’images de la patiente et qu’il vaut mieux revenir à une prescription plus classique 


Et je redonne  en octobre 2007 Tarentula 30/200 (et je mets lac felinum en attente)
Elle me rappelle plusieurs fois dans les trois semaines qui suivent avec une tension croissante et l’insomnie de plus en plus présente et elle est très insistante pour que je revienne au remède précédent qui lui a fait tant de bien
Il vaut mieux ne pas la contrarier et je finis par lui donner en novembre 2007 quelques granules en XMK diluées dans une petite bouteille d’eauère à café le soir à renouveler selon le besoin en fonction de ses troubles.
 

Je la revois en janvier 2008
Dès les premières nuits de la dilution, elle s’est sentie immédiatement mieux. Elle a pris la potion pendant 10 jours «à coup, j’ai carrément oublié, donc ça allait bien»
La période a été bonne, les angoisses de la nuit ont été mieux et elle ne se mutile plusébé et ne parle plus de son acné et de son apparence physique.
Elle revient me voir pour un problème au travail’elle n’a pas eue

«’aurais pu l’étrangler et virer tout ce qu’il y avait sur le bureau, je me suis sentie exploitée et déçue»
Elle me raconte qu’elle est partie seule en vacances car elle avait besoin de prendre l’air, que c’était la première fois et que c’était génial, qu’elle était  toujours de bonne humeur depuis jusqu’à son problème au travail qui ne l’a cependant pas déstabilisée sur le fond.

Je lui laisse le remède dilué et lui demande d’en reprendre si ses troubles nocturnes reprennent. Ce qu’elle fera une seule fois entre janvier 2008 et juillet 2008, date de la dernière consultation.
J’ai conscience que le recul de cette observation est un peu court (moins de 2ans) mais l’effet a été tellement net que j’avais envie de le partager avec vous.
Une chose est sure, le remède permet à cette patiente de vivre sa frustration sexuelle de façon moins dramatique pour elle et lui redonne une image plus positive d’elle–même.
A suivre…


cas François Bernaerts
Sage femme dans un coteste d'être attaquée par sa structure de centre d'accouchement de façon injuste qui voulaient l'empe^cher d'exercer
elle était prète à se ruiner pour se défendre, en preannt un avocat
Elle vient pour un prurit, elle compare sa peau comme un hérisson cela sert à maintenir les hommes à distance
Elle rit bruyamment

Elles est séductrice, provocatrice, elle dit : "soit je me fais bouffer soit je les cale là "


Les thèmes : 
thème dec son apparence
 Séductrice
deux facettes : autodévalorisation soit en remontre à tous 
thème du pouvoir, 
Sa peau : ne se laisse pa approcher

Elle prend des hommes mariés, elle ne veut pas qu'on lza pénètre dans son territoite
J'ai envie mais je m'en défends 
ceux qui m'approchent me trouvent infame, méchante 
j'ai déjà pris des mecs au collet, je les colle au mur
 elle a envie de faire un trou dans la peau, et de sortir les viscères
quand elle est acculée à la fragilité, elle a une auto dévalorisation et elle est confrontée au fait de ne pas être désirable, c'est alors elle sort les griffes.


Quand la panthère est toute jeune, la première semaine,  elle ne peut pas ouvrir les yeux, elle est donc très vulnérable.