Melilotus officinalis - J. Prat, mai 2000

Melilotus vient du grec Mêlilolos = fleur à miel.

Les fleurs jaunes odorantes sont disposées en grappes (il existe une variété à fleur blanche : m. alba) exercent un irrésistible attrait sur les abeilles. Son identification est facile, la tige dressée mesure 50 à 90 cm, les feuilles alternes sont divisées en 3 folioles dentelés; les expérimentations ont été faites avec les 2 fleurs. Le fruit est une gousse ovoïde qui peut contenir 1 à 2 graines. La plante est bisannuelle.
L’analyse des sommités fleuries a permis de découvrir ses vertus fondamentales.

Le mélilotoside en est le principal constituant; il donne par hydrolyse du glucose et de l’acide coumarique; ce dernier se transforme en coumarine par perte d’eau.
Ces coumarines, dépourvues en elles-mêmes de toxicité, peuvent former du Dicoumarol aux propriétés anticoagulantes par diminution de la synthèse de prothrombine; c’est le Dicoumarol qui a permis la découverte des anti-vitamines K, actuellement utilisées en thérapeutique ( la coagulation : transformation d’une substance organique liquide en masse solide ou semi-solide, plus ou moins molle et gélatineuse).
Cette herbe fourragère mangée en grande quantité par le bétail, donne des syndromes hémorragiques. C’est dans le domaine de le fragilité capillaire avérée que le mélilot donne les meilleurs résultats (couperose, microcirculation capillaire et chute des cheveux…) Il améliore la circulation veineuse et lymphatique (Esberiven). En T.M. il est préconisé en phyto. pour faciliter le flux sanguin dans les accidents thromboemboliques. Il est utilisé dans les affections des paupières et des yeux. Le mélilot a un effet calmant, utile dans les insomnies chez l’enfant et la femme enceinte ; et dans la nervosité.

L’anti - coagulation  ou « l’anti – transformation » mortelle (le sang est symboliquement le véhicule de la vie) l’obsède et le rend fou: peur de parler à voix haute (K.N) comme si cela devait le tuer (chuchote); peur de la foule (coagulé avec ses semblables ?), tentatives de fuites, court et se cache (K.N) ; il va être arrêté, tout le monde est possédé (K.N), il est damné, tout le monde l’observe, il est magnétisé( K.N), persécuté, poursuivi par la police; veut se tuer; ou menace de tuer ceux qui s’approchent . Céphalées nerveuses et périodiques, à la limite de la raison. S’imagine être loin de chez lui, ne reconnaît pas sa maison (chez moi je suis plus cool ? voir l’observation de JM. Tribouillard).*

D’après Loutan : n’aime pas les réunions, fuit les groupes  ( ça use de vivre ensemble ).Tout ce qui le rapproche des autres, de ses semblables; mal de tête à la limite de la folie furieuse, peur panique parfois ; délire avec mal de tête ;

Très grande polarité céphalique avec congestion douloureuse violente, et seul remède à être amélioré à la fois par un épistaxis (en général profus), et par une miction abondante. Tout écoulement liquide (sang surtout, urine) est libérateur . Le sujet s’est-il assimilé tout ou partie à un solide, ou illusion d’être quelqu’un qui va être « coagulé », transformé, solidifié , immobilisé? Il faut que ça coule, et cool… tout seul.
Les douleurs lombo-sacrées (comme une cassure) alternent avec les céphalées ; les douleurs des tempes alternent avec des douleurs des genoux : les deux types de localisations suggèrent un affaissement, un fléchissement de l’individu. Elles limitent toutes deux ses déplacements.

* Maçon italien à la retraite qui consulte pour rougeur intense des oreilles et du visage, par accès congestifs pouvant se produire plusieurs fois par jour, surtout en groupe ou dans une situation nouvelle. Etiologie possible : trouvant sa femme immobile en rentrant chez lui, l’imagine morte et suite à cette grande peur, a une selle involontaire, et a très peur que cela ne se reproduise. Les entretiens successifs feront apparaitre que ce patient se sent mal dans sa maison, sans doute souvenir du pénible évènement. Il peut voir ses amis dehors mais pas dans sa maison : “Ma maison, ce n’est pas ma maison”. (Résumé du cas par JM Deschamps)