Mr Spaeth, prsident de notre caisse

Natrum Arsenicosum. Dr Ozanon. Marseille.  11 déembre 99  

Natrum arsenicosum – C. Ozanon, décembre 1999

"Je demande un bonus à M. Spaeth, président de notre Caisse"

Ce 26 octobre 95, je vois en première consultation l'enfant L. âgé de 12 ans : depuis nourrisson, il présente de l'urticaire, malgré la prise quotidienne de Zyrtec (1 à 2 comprimés par jour).
   
Histoire de la maladie : suite à une cure chirurgicale de hernie inguinale à 3 mois, l'allaitement maternel est interrompu. Au premier biberon de lait maternisé, il développe une allergie massive (œdème généralisé avec rougeur). Malgré la reprise de l'allaitement maternel, poursuivi jusqu’à 7 mois, l'urticaire persiste par phasesérentes investigations diagnostiques s’avéreront négatives.
   Nette aggravation à partir de l'âge de 9 ans : l'urticaire se manifeste après un échauffement, un exercice physique avec transpiration, une exposition au soleil, un bain de mer. Dans les jours qui précèdent un rhume, des plaques apparaissent systématiquement. Réactif à l'aspirine. Par contre, la sensibilité au lait s'est estompée vers 5 ans.
   
L'urticaire apparaî sur n'importe quelle partie du corps, habituellement au niveau des zones de striction en contact avec un vêement trop serré(taille, poignets, chevilles). Ces plaques sont de taille variable, éentuellement gêantes pour des raisons esthéiques lorsqu'elles se situent au niveau des lères, des paupièes. La langue peut éalement gonfler. Lors des fortes poussés, le prurit est important, aggravéàl'eau froide. A la limite de l’œèe de Quincke, la cortisone est utilisé. 


Pour un enfant de 12 ans, cette urticaire présente un handicap social majeur : l'activité physique est réduite, mais L. s'en accommode bien, étant peu sportif. Il vit dans la hantise de l’œdème de Quincke.
Petit dernier d'une famille de 3 garçons. Les deux parents sont présents à la consultation, le père, effacé, laisse parler la mère : 

“être. Il est facile à vivre, ne se plaint jamais, très réservé : lorsqu'il a un problème à l'école, il n'en parle jamais. Il est travailleur, mais peu autonome. Timide, à l'école, il reste dans son coin. Il a quelques bons copains, mais a horreur de partir en colo. Il peut être très déterminé quand il a décidé quelque chose. Lorsqu'on le contrarie, il pleure facilement”.

L. présente un embonpoint certain (63 kg, 1 m 58), c'est en effet un gros mangeur, restant dans la tradition familiale. La maman se dit très angoissée et très mère poule : elle contrôle ses fréquentations, reconnaît qu'elle s'inquiète de façon excessive... Sa maladie l'amène à le surveiller comme le lait sur le feu.

   
Les méecins consulté ont éénombreux et les traitements homépathiques sans réultat. L. n'avait reç aucun vaccin avant le délenchement de son allergie. L'aggravation vers 9 ans est peut–êre àmettre en relation avec un rappel DTPolio ? ATCD familiauxèe.

   
Dans un premier temps, Psorinum 50 000 apportera une bonne amélioration, puisque L. arrêtera le Zyrtec de lui–même, 10 jours après la prise de la dose. Mais une forte récidive à l'occasion d'un rhume lui fait reprendre son remède 


é= le Zyrtec, I presume.

(une radio met en évidence une sinusite maxillaire).


   Devant son caractère en apparence doux et son humeur changeante, sur la notion de déclenchement après un sevrage brutal (problématique de la "perte du lien", synthèse AFADH 1/94), sur les modalités du rhume, je prescris

Pulsatilla en échelle (15 CH–18 CH–24 CH –30 CH –200 K et 1000 K à 8 jours d'intervalle). 


’héite pas, fils, vive la dose unique.

   
Sans résultat. D'autres remèdes seront donnés dont Corallium rubrum avec de très bons effets sur sa sinusite (Duprat : “é, sécrétion claire, écoulement rétro nasal abondant, filant. Toux spasmodique, nocturne, avec rougeur du visage, parfois vomissement de mucus filant”), mais l'allergie est toujours là. 


   Début avril 96, je répertorise 2 rubriques sur Radar :
PEAU – ERUPTIONS – urticaire – chaleur et exercice.

PEAU – ÉRUPTIONS – urticaire – exercice violent ; après un.
4 remèdes ont en commun ces 2 symptômes : Conium, Natrum mur, Psorinum, Urtica urens.


   Natrum mur m'interpelle. Je connais bien l'approche de l'AFADH sur ce remède : ses travaux mettent en évidence une problématique en rapport avec la dépendance biologique : 

Il ressent le lien d'amour comme une dépendance inacceptable, un esclavage, un emprisonnement. Cette revendication d'autonomie va jusqu'à sa nécessaire dépendance biologique dans le boire et le manger. Il souffre de la compassion des autres, car ne veut pas manifester sa faiblesse, c'est pourquoi il est secret. Egotrophie : n'exprime son amour que par le don, les autres dépendront de lui, lui ne dépendra de personne. Intellectuel à tendance anorexique. Egolyse : se soumet à une dépendance totale à l'être aimé, et meurt de la séparation par abandon ou par deuil. Devient boulimique et assoiffé, acceptant la dépendance biologique, sans pour cela grossir, ayant une panne à l'assimilation”.  
   
   
Natrum mur chez un petit rondouillard, pourquoi pas. Secret, la chose avait été dite par la mère, mais j'avais pris ce commentaire comme étant celui d'une mère envahissante... Je consulte ma matière médicale, mais rien ne m'accroche dans les symptômes, sinon les caractéristiques de son coryza (Boericke : “à trois jours, qui se transforme en obstruction nasale, rendant la respiration difficile. Ecoulement fluide et aqueux, semblable à du blanc d’œuf cru. Violent coryza faisant éternuer. Remède infaillible pour mettre fin à un rhume qui débute par des éternuements”).
Et pourquoi pas, je tente :

Natrum mur 1000, une dose.

   
Il arrêtera le Zyrtec dans les 8 jours. Un mois après, il va parfaitement bien. Il passera l'été suivant sans urticaire, malgré les bains de mer, la pratique de vélo en plein soleil... Des nouvelles me sont données par les parents qui m'amènent son frère pour des allergies printanières : L. n'a eu aucune récidive.
   
   
Natrum mur avait été donné en avril 96. Le mieux persistera jusqu’à janvier 97, où son allergie récidive à l’occasion d’une importante sinusite que Natrum mur améliorera, mais pas totalement. Devant la persistance de sécrétions rétro nasales, la mère consulte un ORLé en septembre 97.



Je le revois en octobre… avec une recrudescence des manifestations allergiques et la persistance des sécrétions. Nouvelle répertorisation

 
 1 PSYCHISME – TIMIDITÉ                                                                                  109
 2 PEAU – GONFLEMENT                                                                                        94


 3 GORGE – RACLER la gorge (éclaircir),se; (expectorer)– disposition à,         119
 4 GORGE – MUCUS – jaunâtre                                                                                25
 5 NEZ – ÉCOULEMENT – arrière nez                                                                     78

     
       5      5       5      5      5      5     4     4     4      4     
–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––


  1:   3      1       1      2      1      1     2     4     3      1     
  2:   1      1       2      1      1      1     –     2     3      1     


  3:   1      2       3      2      1      1     2     2     2      2     
  4:   2      3       1      2      1      1     1     –     –      –     


  5:   2      3       1      2      2      2     1     1     1      2     


Ayant en tête les travaux de Jan Scholten et Jonathan Shore, je me réfère à leurs synthèses


’avais deux fois travaux sur la mêe ligne (de coke
Au passage, Rajan Sankaran (“”) dit que Natrum ars. devrait avoir pour sentiment de base “êre trompépar la personne avec qui je suis en relation”).


Natrum : chagrin et dépression – renfermés et seuls – restriction – refus et interdits – sensibilité – attachement. Ce qui me fait garder le radical Natrum.

Mais L. ne me paraî pas êre un Natrum pur


çns, y’a pas de Natrum “ur”chimiquement possible, ce sont tous des sels



Arsenicum me parleé, irritabilité… et peut–être une certaine peur de la mort non exprimée. Souvenir inconscient de 


’ai enlééience, dont je ne vois pas le côéindispensable.

l’anesthésieée par les manifestations allergiques qui ont parfois été violentes (œdème des muqueuses ORL, avec gêne angoissante)éticulosité’être dans certaines activités.


Natrum arsenicosum sera pris en échelle 9–15–30 puis MK. Progressivement disparition des sécrétions et des allergies.
Je le revois durant l’été 98 après une année sans problème. 
Novembre 99, il revient pour une préparation de l’hiver, ayant toujours une tendance à refaire quelques rhino sans gravité. Il a maintenant 16 ans, n’a plus refait aucune allergie depuis 1 an et mène une vie normale (scolaire, sportive). 1 m 84 – 89 kg, il s’est allongé, aminci… Il a maintenant plus d’assurance, plus d’autonomie, plus d’ouverture aux autres.


Quelle conclusion tirer de cette observationélation les manifestations cutanées avec une problématique de “ séparation”. Ainsi, un nourrisson ne peut être rassuré sur la présence de sa mère que par le contact. Une “ séparation” sera vécue biologiquement au niveau de la peau celle–ci pouvant s’exprimer sous forme d’inflammation, d’eczéma… Un œdème est souvent l’expression d’une émotion contenue


“Ç me gonfle”.

, intériorisée, l’urticaire traduisant une irritation, une colère.

Son allergie est apparue dans les suites d’une intervention chirurgicale et d’un sevrage brutal de l’allaitementéabilitépar rapport àune angoisse de séarationéàdireé– attachement – secret) aurait–il apaisécette angoisse ? Anxiéépar rapport àla mort attéué par Ars.


NATRUM arsenicosum a certainement encore beaucoup à nous apprendre.
J’ai d’autres cas … J’attends un peu avant de les publier… J’attends les vôtres, et vos commentaires.

   
Cette observation me suggère une autre réflexion, mais celle–ci “comptable” (c'est dans l'air du temps) : 
– soit une boite (15 cps) de Zyrtec à 51,00 Fr., la gestion “ médiocre” de l'allergie de L. nécessitait la prise d'environ 4 boites par mois (2 cps par jour), soit 48 boites par an. 
Total sur 12 ans : au bas mot 29 376,00 Fr.
– la poursuite de la prise de Zyrtec aurait amené sur 60 ans la dépense minimale de 146 880,00 Fr. (hors complications).
   Un malus en cas de dépassement du quota. C'est une idée. Un bonus ne serait–il pas plus persuasif ?