Liste des remèdes de Souk Aloun : (Cliquez sur le lien)

Acide gamma-aminobutyrique  8

Aluminium phosphoricum   13

Brucella  28

Cyclosporine  36

Diazepam   40

Interferon alpha leucocytaire  43

Propanolol 50

Thymuline  58

 

 

 

 

 

Acide gamma-aminobutyrique

 

Introduction

     PROVING EXPLORATOIRE DE L' ACIDE GAMMA-AMINOBUTYRIQUE 30 CH

Dr P. Souk-Aloun.

     I. Physiologie.

     A côté des neurones conduisant les impulsions provenant des stimuli sensoriels et des signaux réponses, il existe dans le système nerveux des structures inhibitrices correspondant aux cellules produisant l' acide gamma-amino butyrique (Gaba). Les sites d' action du Gaba sont les récepteurs gabaergiques, qui en ouvrant le canal des ions chlorures empêchent la dépolarisation; il existe plusieurs types de ces récepteurs, notamment le Gaba-a qui est porté sur la même protéine que celui des benzodiazépines (ces dernières renforcent l' effet du Gaba). Les cellules Gabaergiques très nombreuses dans le cervelet, comme par exemples les cellules de Purkinje, ont un effet frénateur (1, 2). Nous connaissons l' importance du cervelet dans le contrôle de l' équilibration, le tonus de posture et les mouvements automatiques.

     II. La méthodologie expérimentale.

     Proving exploratoire, avec auto-expérimentation simple aveugle), Gaba 30 CH sous forme de granules.

     A. Provers.

     - A, sexe f., 46 ans (H.S.), 5 granules le soir au coucher, 2 jours consécutifs.

     - B, sexe m., 46 ans, homéopathe, auto-expérimentation, (P.S.), 10 granules matin et soir, 3 jours.

     - C, sexe m., 21 ans, étudiant (S.S.), 10 granules le soir.

 

Symptômes généraux

     B. Symptômes pathogénétiques.

     Mental

     - Anxiété (A2, 3).

     - Se réveille en pleine nuit, avec l' idée qu' il a une maladie des bronches, avant de rendormir (B3).

     YEUX.

     - Yeux collés au réveil (A7, 8).

     ESTOMAC.

     - Soif le matin (B3).

     POITRINE.

     - Douleur du sein gauche, à la pression ou par le frottement du bras, comme quand on a reçu un coup (A5).

     - Essoufflement et palpitations cardiaques en montant les escaliers, vers 11 h 30; fatigue (A2).

     - Toux sèche (B6, 7).

     ABDOMEN.

     - Coliques avec selles molles et fines, 2 fois dans la journée à 10h puis à 15h30 (A3).

     - Coliques à 11h (A4).

     SELLES.

     - Selles en boule (B8).

     DOS.

     - Courbatures de la nuque en fin d' après-midi (B3).

     - Douleur entre les omoplates dans l' après-midi, aggravée à l' inspiration profonde (B7).

     EXTREMITES.

     - Courbatures des bras en fin de l' après-midi (B3).

     GENERALITES.

     - Fatigue physique (B2 à +30).

     BIBLIOGRAPHIE.

     - 1. Gottlieb D. - Les neurones GABAergiques. Pour la science 1988; 126: 44-51.

     - 2. Snyder S.H. - Drugs and neurotransmitter receptors. New perspectives with clinical relevances. Jama 1989; 261: 3126-3129.

 

 

Acorus calamus

 

Introduction

     L' expérimentation en homéopathie

     Docteur Phou Souk-Aloun

     CHAPITRE IV-: PATHoGÉNESIE D' ACORUS CALAMUS 30 CH

     Résumé: expérimentation d' une plante utilisée par la pharmacopée extréme- orientale.

     I. ACoRUS CALAMUS, VIEUX REMEDE DE L' ASIE

     1. Utilisations phytothérapiques

     En parcourant les pharmacopées indiennes et indochinoises, on remarque plusieurs plantes souvent citées; Acorus calamus est l' une d' entre elles. Cette plante semble être très active en aromathérapie; son expérimentation en 3D CH n a pas débouché sur des indications cliniques précises; je l' emploie parfois en basse dilution dans des cas de boulimie.

     Acorus calamus (araceae) ou Acore odorant, est une herbe aquatique à rhizome originaire de l' Asie. Pour certains, cette plante aurait été propagée jusque en Europe vers le XIIé siècle par les cavaliers mongols, pour d autres, elle aurait été ramenée de l' Inde en Europe au XVIe siècle (on en cultivait dans le jardin botanique de Vienne). En Europe' les graines n' arrivent pas à maturité et la plante se reproduit par ramification du rhizome. Actuellement en France. on peut disposer dans les pharmacies de la teinture-mère jusqu' à la 3O CH.

     L utilisation médicinale et aromatique du rhizome est importante en Asie: au Viêt-Nam (nom vernaculaire: Thuy xuong ) et en Chine, c' est un remède contre la fatigue et la faiblesse de la mémoire; au Laos et en Thaïlande (nom vernaculaire: Van nam), il a la réputation d' être aphrodisiaque, diurétique, emménagogue et vermifuge. chez les Mongols, autrefois. on en mettait dans l eau de boisson pour soulager la fatigue de longues chevauchées, et peut-être pour combattre le mal du pays; en Inde (nom vernaculaire: Bacha, Vacha), ses indications sont multiples. et il est connu comme antidote du croton. Actuellement, en Europe, on l' utilise en phytothérapie pour ses propriétés stomachiques.

     2. Composition chimique

     Le rhizome épais et ramifié est la seule partie utilisée. Il est récolté. nettoyé puis séché; le produit obtenu. fortement aromatique et cassant, est conservé hermétiquement. Le rhizome peut contenir jusqu' à 4% d huile aromatique composée d' asarone (7 à 20%), de géraniol, de sesquiterpénes, de tanins et de sucs amers, acorine et acorétine.

     II. SYMPTOMES EXPÉRIMENTAUX D' ACORUS CALAMUS 30 CH

     Commencé en janvier 1989 sous la direction de P. Souk-Aloun, le proving montre que' sur une prise unique, Acorus 3O CH donne peu de symptômes . Connaissant le danger des doses répétées, un seul prover a pris quatre doses globules successivement en deux semaines (effectivement, c' est le prover qui a donné le plus de symptômes)

     1. Les provers

     - A. sexe m . 44 ans (P.S.), 1O granules Acorus 3O CH le soir, deux jours. - B. sexe f.. 44 ans (Hélène S.), 1O granules le soir. C. sexe m.. 21 ans (Jocelyn S.), 10 granules le soir ler jour puis 14e jour. D, sexe m.' 19 ans (Samuel S.), 1O granules le soir. E. sexe m., 12 ans (Zacharie S.) 1O granules le soir. F. (prover B. 1 an plus tard), 1 dose globules le matin

     G. (prover A. 1 an plus tard), 1 dose globules le soir (ler, 2e, 12e et l4e jour).

     2. Les symptômes expérimentaux

 

PSYCHISME

     1. Irritabilité, ne supporte pas d' être dérangé agacé par le bruit. (F 18). 2. Comme abasourdi mentalement au réveil, et durant toute la matinée (F 19) (le prover fait habituellement ce symptôme lorsqu' il prend une préparation homéopathique).

 

TÊTE

     3. Céphalée en se couchant (F 18).

 

BoUCHE

     4. Goût amer dans la bouche (F 14) (symptôme douteux car habituel).

 

GoRGE

     5. Sensation de sécheresse du palais au réveil (A 3) et de la gorge (A 4)

     (symptôme douteux car habituel).

 

COU

     6. Cervicalgie en se couchant et dans la matinée le jour suivant (F 18. 19).

 

ESTOMAC

     7. Sensation de chaleur à l estomac en s' endormant vers 1 heure (F 4).

     8. Sensations de manque d' appétit ou de faim vite rassasiée (F 2 à 1O).

     9. Sensation de faim vers 1O heures, causant malaise et vertige, calmée en mangeant(E 13).

     1O. Sensation de chaleur à l' estomac perçue en s' endormant (F 15).

 

APPAREIL URINAIRE

     11. Énurésie (F 7)

 

THORAX

     12. Douleur de la région cardiaque vers 18 heures 45 en étant en position couchée aggravée par l' inspiration et durant environ 3O minutes; revient à 2O heures en mangeant chaud, durant environ 3O minutes (F 6). Sensation douloureuse épisodique de la région cardiaque (F 7).

     13. Sensation d' accélération du coeur, comme si le sang sortait du coeur en un courant continu et frémissant, la nuit en s' endormant. Sensation de douleur rétro sternale perçue durant le sommeil (F I 15).

     14. Douleur du sternum (B 18).

     I 5. Sensation comme des palpitations du coeur de 17 à 21 heures (A  2O).

     DOS

     16. Douleur de la région de l' omoplate droite à l inspiration profonde' le matin après le lever (A 2O).

 

EXTRÉMITÉS

     17. Douleur de la hanche droite (F 7). 18. Douleur dans les bras (D 8, 9).

     19. Sensation de crampes dans la cuisse droite, dans l après-midi et durant la nuit (A 13).

     2O. Crampe de la cuisse droite (face interne) jusqu' au pied, vers O heure 45 (B14).

     21. Sensation de lourdeur des membres inférieurs (F 14).

     22. Trémulations des muscles de la cuisse gauche vers O1 heure; même phénomène. mais moins intense, le lendemain (C 29, 3O).

     23. Tremblement de la main gauche le matin, sensations musculaires bizarres (A 45).

 

SOMMEIL ET RÊVES

     24. Sommeil profond (F 1 à 4).

     25. Rêves nombreux; rêve qu' elle est empêchée de partir à un pèlerinage religieux de l' arrestation d un de ses enfants pour insoumission à l' armée ( E 4) (dans la journée, s' était occupée des papiers militaires de son fils; symptôme douteux).

     26. Rêve (que sa femme lui est infidèle; symptôme douteux) (F 4).

     27. Insomnie (F 5).

     28. Rêves et réveil dans la nuit (F 13).

     29. Sommeil profond, quoiqu' ayant bu du thé le soir (F 14).

     3O. Sommeil lourd, mais peu reposant (F 18).

 

GÉNÉRALITÉS

     31. Fatigue (D 8 à 14).

     BIBLIoGRAPHIE

     1. Vasilalangsi C., Sithimanotham C.

     - Tam la phet sat. Vientiane (Laos).

     2. Souk-Aloun P.

     - Plantes médicinales de la RD.P. Lao.

     3. Do Tat Loi.

     - Nhung cay thuoc va vi thuoc Viet Nam. Nha xuat ban khoa hoc va ky thuat, Hanoi (Viet-Nam) 1986.

     4. Dastur J.F.

     - Medicinal plants of India and Pakistan. Reprint 1985, Taraporevala sons and Co, Bombay 4OOO18 (India).

     5. Ming Wong.

     - La médecine chinoise par les plantes. Editeur Tchou 1976.

 

 

 

 

Aluminium phosphoricum

 

Introduction

     PATHOGENESIE D' ALUMINIUM PHOSPHORICUM ET GERIATRIE

     Résumé: Pathogénésie d' Aluminium phosphoricum à partir des "New remedies", d' un reproving et de l' utilisation clinique.

     I. Toxicologie de l' aluminium.

     La toxicologie de l' aluminium fut l' objet de nombreuses études à la suite des intoxications sous dialyse rénale. On sait que ce métal se concentre dans les cellules des reins, du foie, du coeur, du cerveau, des parathyroïdes, des os et de la moelle osseuse; cette concentration sélective par précipitation sous forme de phosphates dans les lysosomes se fait en présence de phosphatases acides (la réaction de Gomori mettant évidence ces enzymes est basée sur cette propriété). Dans les intoxications, ce sont surtout les troubles du système nerveux qui prédominent (encéphalopathies); on observent aussi des atteintes du foie, des parathyroïdes

     (décalcification osseuse), du coeur et du système hématopoïétique (anémie) (1).

     L' aluminium est d' autre part suspecté comme un des facteurs étiologiques de la maladie d' Alzheimer ou démence présénile (2). L' avertissement prophétique de L. Cooper dans les années 30 concernant le danger des ustensiles de cuisine en aluminium fut malheureusement peu entendu (3).

     II. Matière médicale d' Aluminium phosphoricum.

     Ce remède fait partie des pathogénésies des "New remedies" mais n' est pas dans le répertoire de Kent (4, 5). Rappelons qu' il existe 8 préparations

     homéopathiques contenant de l' aluminium: Alumen crudum (alun de potasse), Alumina (alumine, oxyde d' aluminium), Alumina silicata (Kaolin ou silicate d' aluminium), Aluminium acetica

     (acétate d' aluminium), Aluminium metallicum (métal), Aluminium muriaticum (chlorure d' aluminium), Aluminium phosphoricum (phosphate d' aluminium),

     Aluminium sulfuricum (sulfate d' aluminium). Deux d' entre eux sont des remèdes importants: Alumina qui possède la pathogénésie la plus importante, et

     Aluminium phosphoricum qui correspond à la forme sous laquelle le métal s' accumule dans les cellules.

     Aux symptômes d' Alumina phosphorica (les anglo- saxons l' appellent ainsi) de Kent, j' ai ajouté ceux de mon auto-expérimentation (Prover A: homme, 47 ans;

     10 granules 30CH, matin et soir, 2 jours) et du proving en simple aveugle d' une femme (Prover B: femme, 47 ans; 10 granules 30CH le soir, 1 seule fois). Les 3

     sources des symptômes sont donc:

     - Symptômes provenant des "New remedies" de Kent.

     - Symptômes expérimentaux de P. Souk- Aloun: avec entre parenthèses le prover et le jour d' apparition; par exemple (A 4) pour prover A, 4è jour.

     - Symptômes de l' utilisation clinique par P. Souk- Aloun: suivis de (cl).

     Les symptômes soulignés par Kent sont précédés de *, ceux confirmés par l' utilisation clinique de ** (terminés par /).

     La pathogénésie d' Aluminium phosphoricum présente parfois des symptômes caractéristiques d' Alumina (Alum) ou de Phosphorus (Phos).

     Je rappelle que cette pathogénésie est à vérifier car peu utilisée jusqu' ici; d' autre part on connaît les problèmes de traduction et des "New remedies" ouvrage posthume de Kent. La traduction des termes utilisés se base sur des articles du Dr P. Schmidt (notamment pour les types de douleur), le Répertoire synthétique de Barthel, et la Matière médicale homéopathique de J.T. Kent traduite par H.Périchon- Bastaire (6, 7, 8).

 

Suite de

     Les états pathologiques appelant ce remède résultent d' un épuisement du système nerveux, tel qu' on observe chez les vieillards ou les personnes prématurément vieillies (Alum).

     - Chagrins, soucis et douleurs morales prolongées. Deuil, honte (cl).

     - *Excès sexuels/.

     - *Surmenages mentaux prolongés/ (notamment scolaires).

 

Mental

     L' épuisement nerveux et la dépression donnent un premier groupe de symptômes:

     - **Anxiété le matin au réveil/; le soir; la nuit; de la conscience, avec peur; pour le futur; pour sa santé.

     - **Découragement, dégoût de la vie/; pense au suicide.

     - *Prostration mentale/ (Phos); stupéfaction; périodes d' absence et d' inconscience; reste souvent assis et silencieux.

     - **Tristesse, dépression/. Tristesse le matin (B3).

     - Concentration difficile, impossible.

     - Confusion, distraction, oubli, le matin. Pour les lieux (cl).

     - Pleurs le matin au réveil; la nuit; alternant avec rires; involontaire; durant le sommeil. Elle pleure le matin en pensant aux ennuis de santé d' un enfant (B3). dans l' après-midi le même jour en regardant un feuilleton à la télévision (B3).

     La réaction oscillante aux troubles précédents est marquée par l' hypersensibilité:

     - Alternance des états mentaux: excitation, hâte, idéation rapide alternant avec torpeur et indifférence proche de l' imbécillité.

     - Aversion pour le travail, se lamente constamment sur ses malheurs imaginaires.

     - Pensant à ses maux, aggravé en.

     - Humeur changeante; contrariant et têtu.

     - Irritabilité; mécontentement; aversion pour les questions, la conversation et la compagnie.

     - **Hypersensibilité notamment aux bruits/. Très irrité par le bruit que font les enfants le soir (A1).

     - Devient timoré et irrésolu.

     - Peur; le soir, de la mort, de la maladie, que quelque chose de mauvais n' arrive, de la folie, de la malchance, des gens au réveil; est persuadé de sa mort prochaine.

     - Recherche la solitude; ne sort plus de chez elle, comme si elle voulait se soustraire au stress de la vie quotidienne, à la compagnie et à la conversation, ou cacher son état (cl).

     - Ne supporte pas les contrariétés, qui se transforment en douleurs diverses (douleurs préchordiales, céphalées) (A8, 10).

     L' évolution se fait finalement vers la détérioration mentale et la démence:

     - Folie: actions et paroles insensées

     - Rire spasmodique.

 

Vertige

     - *Le matin/; l' après- midi; le soir.

     - *En fermant les yeux/; en étant assis; en étant penché; en marchant.

     - Couché, amélioré en étant.

     - Nausée, avec.

     - Les objets semblent tourner autour de lui.

     - Tendance à tomber en avant.

 

Tête

     La tête est le siège de sensation de froid, de chaleur, de montée de sang, de constriction, de plénitude, de pulsation, de lourdeur, et surtout de douleurs.

     - Douleurs de toutes sortes: pulsantes, périodiques (tous les 2 jours), ressenties profondément dans le cerveau, forantes, piquantes, éclatantes, crampoïdes, coupantes, meurtrissantes, pressives, brûlantes, étourdissantes, sourdes, tiraillantes, etc...

     Leurs sièges sont variables, avec 2 localisations préférentielles: *à l' occiput, après avoir dormi/; *sur les côtés de la tête/.

     Elles sont aggravées *après manger, doit se coucher; dans une chambre chaude/; le matin au lit; au réveil; à midi; dans l' après- midi; le soir; la nuit; en montant; en attachant les cheveux; avant et durant les règles; en bougeant la tête; en étant assis; après avoir dormi; après liqueurs alcoolisées; en tapant du pied; en se penchant; en marchant.

     Et améliorées à l' air libre; en étant couché; par la pression.

     - Douleur région temporale droite en début de soirée (A4).

     - Lourdeur et douleur légère du front, comme abasourdi, de 11h à 14h environ, après une contrariété (A10).

     - Prurit et engourdissement du cuir chevelu.

     - Chute des cheveux.

 

Yeux

     La tendance catarrhale des muqueuses (en alternance avec la sécheresse) ainsi que le ptosis d' Alumina se retrouvent ici; les troubles de la vision par contre sont de Phosphorus.

     - Conjonctivite; rougeur.

     - Douleur en lisant; brulûre le matin au réveil et *le soir/; dans les angles; douleur comme par un corps étranger; *pressive/, comme si avait du sable dans les yeux; meurtrissante, piquante.

     - Ecoulement jaunâtre, purulent; lachrymation à l' air libre; sécheresse des yeux.

     - Paupières collées durant la nuit; les supérieures sont lourdes et semblent être paralysées; enflure; prurit; tics; orgelets; yeux s' ouvrant difficilement à cause de la faiblesse des paupières ou parce qu' elles sont collées.

     - Photophobie.

     - Vision: *obscurcissement de la vue/; il voit des couleurs vives; halo coloré autour de la lumière; beaucoup de symptômes surviennent en exerçant la vision; vision brumeuse et tremblée; atrophie du nerf optique (Phos).

 

Oreilles

     - Acuité puis déficience de l' ouïe; bruits de toutes sortes dans les oreilles, le matin, le soir, avec vertige.

     - Bruit de brassement d' air dans les oreilles, qui sont chaudes et rouges.

     - *Douleurs déchirantes dans l' oreille.

     - Ecoulement purulent; éruptions; enflure.

     - Démangeaison de l' oreille et en dedans.

     - Sensation de bouchon et de pulsation dans l' oreille.

 

Nez

     - Coryza sec, alternant avec écoulement; avec toux.

     - Douleur dans le nez et à la racine; aggravée à la pression ou au toucher; endolorissement; brûlure.

     - Ecoulement; sanguinolent; copieux; avec croûtes; excoriant; *verdâtre/; visqueux; offensif; purulent; jaune- verdâtre; jaune; tenace.

     - Enflure; ulcération dans le nez.

     - Epistaxis en se mouchant.

     - Eternuement fréquent.

     - Obstruction d' un seul côté.

     - *Perte de l' odorat/.

     - Rougeur et démangeaison.

     - Sécheresse douloureuse dans le nez.

 

Face

     - Coloration maladive, pâle, bleuâtre; rouge, alternant avec pâleur; points rouges.

     - Douleur aggravée en plein air, en mâchant, par le mouvement de la mâchoire; tiraillante, piquante, déchirante (os).

     - Enflure de la face et des lèvres.

     - Eruptions; eczéma et boutons.

     - Prurit et chaleur.

     - Transpiration.

     - Sensation de blanc d' oeuf séché sur la face.

 

Bouche

     - Douleur meurtrissante des gencives et du palais; brûlure dans la bouche.

     - Douleur dentaire le soir, en plein air, en mastiquant, par attouchement.

     - Les gencives saignent facilement (Phos) et la langue est recouverte d' un enduit blanc; gencives très enflées et salive abondante. Saignement des gencives (A 16).

     - Goût acide, insipide, métallique, salé, douceâtre dans la bouche; perte du goût.

     - Sécheresse de la bouche et mauvaise haleine, parfois même putride; lèvres sèches et gercées.

     - Ulcérations brûlantes dans la bouche.

 

Gorge

     - Constriction provoquée par la sécheresse le soir et au réveil; le matin, *en avalant/. Douleur avec sécheresse au réveil (A 12); avec voix rauque (B 5 à 6).

     - Déglutition difficile.

     - Inflammation de la gorge; enflure des amygdales.

     - Se racle souvent la gorge à cause des mucosités tenaces.

     - Sensation de boule dans la gorge.

 

Estomac

     - Appétit augmenté, boulimie; sans appétit; faim juste après avoir mangé; aversion pour les aliments et la viande, pour sa bière et son cigare habituels; désir de café, de fruits et de choses aigres.

     - Constriction.

     - Distension après manger.

     - Douleur le soir, la nuit; après manger; améliorée en buvant chaud; crampoïde, coupante, tiraillante, rongeante, pressive, meurtrissante, piquante. Douleur de l' estomac la nuit, améliorée en buvant de l' eau (B5).

     - Eructations le soir; après avoir bu du lait; acides, à vide, aigres; qui soulagent.

     - Hoquet après manger.

     - Indigestion.

     - Nausée, le matin, le soir, la nuit, après manger, durant le mal de tête. Haut-le-coeur.

     - Plénitude et lourdeur après manger. Douleur de l' estomac après avoir manger (B6).

     - Pyrosis.

     - Sensation de froid dans l' estomac.

     - Sensation de vide, non diminuée en mangeant; sans faim.

     - Soif extrême; sans soif durant la fièvre.

     - Vomissement en toussant; après avoir bu de l' eau; de bile, de sang, d' aliments, de mucosités, d' eau.

 

Abdomen

     - Distension flatulente.

     - Douleur de l' abdomen le matin et l' après- midi; après manger; avant les règles; en marchant; améliorée par la chaleur; crampoïde, comme une colique.

     - Douleur du foie; brûlante, coupante; piquante du foie et des flancs; gargouillement.

     - Sensation de froid (Phos) et de plénitude; de lourdeur et de constriction, de rétraction, de faiblesse de l' abdomen.

 

Rectum

     - Abcès; fistule de l' anus.

     - **Constipation/; avec selles très difficiles à évacuer; sans aucun désir d' aller à la selle (Alum).

     - Constriction durant la selle.

     - Diarrhée le matin; après- midi; après le petit déjeuner; après manger; durant les règles.

     - Douleur de l' anus et du rectum.

     - Douleur de l' anus; durant la selle: brûlante, coupante, meurtrissante; pressive, piquante; ténesme.

     - Flatus très offensifs.

     - Formication.

     - Hémorroïdes avec protrusion et saignement; aggravées en marchant.

     - Paralysie du rectum (Alum).

     - Prurit et moiteur.

 

Selles

     - Selles *dûres, verdâtres, nouées, minces/, noires, sanguinolentes, sèches, grosses, longues et fines, molles.

     - Selles dures le soir (A2).

 

Vessie

     - Envie fréquente et inefficace d' uriner la nuit; ténesme; rétention d' urine; paralysie de la vessie; pression dans la vessie.

     - Urination difficile; *urine à faible jet et fréquemment la nuit/; involontairement en toussant; doit attendre et forcer longtemps avant que l' urine s' écoule (Alum);

     sensation d' insatisfaction après urination; de faiblesse de la vessie.

     - Urine plus fréquemment (A 18 à 20).

 

Reins

     - Douleur et inflammation.

 

Prostate

     - Hypertrophie.

     - Emission de liquide prostatique en défèquant.

 

Urèthre

     - Ecoulement de pus jaune clair par l' urètre; brûlure avec l' écoulement d' urine (Alum).

     - Enflure.

 

Urine

     - *Pâle; copieuse; rare/; acride; albumineuse; brûlante; nuageuse en étant debout; sombre; avec une sorte de cuticule en surface.

     - Jaune sombre le matin (A20).

     - Sédiment rouge, épais ou blanc.

     GENITALIA (Homme).

     - Endolorissement; enflure des testicules.

     - Erections douloureuses la nuit (Alum); fréquentes, douloureuses, violentes, suivies d' impotence.

     - Inflammation des glandes.

     - Prurit.

     - Transpiration des parties génitaux.

 

Féminin

     - Aversion pour le coït; frigidité.

     - *Leucorrhée excoriante/ (Alum), sanguinolente, brûlante, copieuse, peu épaisse, jaune, avant les règles, après les règles.

     - Règles irrégulières, trop tôt ou trop tard, douloureuses, pâles, rares, courtes.

     - Prolapsus uteri.

     - Ulcérations du col de l' utérus.

 

Larynx et trachée

     - Catarrhe, sensation d' écorchure et d' endolorissement du larynx et de la trachée.

     - Enrouement le soir, avec coryza, aggravé en parlant; voix enrouée, sourde, puis aphonie.

     - Sécheresse, démangeaison et mucosité dans le larynx.

 

Respiration

     - Respiration difficile la nuit; asthmatique; avec râles; sifflante; arrêtée par la toux; désir de respiration profonde.

 

Toux

     - *Le matin/, l' après- midi, le soir, la nuit, avant minuit.

     - Dans l' air froid; asthmatique; sèche le soir et la nuit; par irritation dans le larynx, la trachée; grasse le matin; paroxysmale; avec râles; courte; en parlant;

     tourmentante; violente.

     - Expectoration le matin; sanglante et copieuse; difficile; muqueuse, sanglante; putride; salé; douceâtre; collante; blanche; jaune.

 

Thorax

     - Anxiété et constriction du coeur.

     - Bronchite.

     - Douleur dans la poitrine la nuit; en toussant; après manger; en inspirant; sur les côtés de la poitrine; aiguë et brûlante; pressive; écorchante, meurtrissante en

     toussant; piquante en inspirante. Douleur précordiale la nuit après une contrariété (A8).

     - **Palpitation le matin au réveil/; le soir; anxieuse; après manger; durant les règles; au réveil; tumultueuse.

     - Oppression la nuit.

     - Prurit de la peau de la poitrine spécialement les seins.

     - Sensation de chaleur; de faiblesse dans la poitrine.

 

Dos

     - *Douleur/, améliorée par le mouvement; en se relevant d' une chaise; aggravée en marchant; cervicale en bougeant la tête; entre les 2 omoplates; lombaire; sacrée;

     coccygienne en touchant; de la colonne vertébrale; courbature lombaire en bougeant, en marchant; coupante dans le dos; *meurtrissante, contuse/ dans la colonne

     vertébrale, dans le sacrum; piquante dans le dos, dans les omoplates, région lombaire; déchirante dans les omoplates, région lombaire.

     - Eruption de boutons; prurit.

     - Inflammation de la moelle épinière, myélite.

     - Raideur du dos, de la région cervicale.

     - Sensation de faiblesse dans la région lombaire; de froid dans le dos.

 

Extrémités

     - Chaleur des mains.

     - Cors brûlants et piquants.

     - Crampes aux mollets.

     - Démarche titubante.

     - Douleur des membres la nuit; dans les articulations; dans les membres supérieurs quand ils sont ballants; à l' épaule gauche; coude; dans les cuisses; les jambes;

     les pieds et les plantes; douleur aiguë dans les jambes; brûlante dans les membres supérieurs, les plantes; tiraillante dans les membres, bras, avant- bras, cuisses,

     genoux; meurtrissante des membres, des articulations, membres inférieurs, jambes; piquante des membres, bras, coudes, hanches, genoux, pieds, plantes;

     déchirantes *membres inférieurs, cuisses, genoux/, membres supérieurs.

     - Engelures.

     - Engourdissement des membres, supérieurs, inférieurs, jambes, pieds. De la plante du pied gauche en étant assis, puis du pied droit en étant couché, dans la journée (A1).

     - Eruptions des jambes.

     - Faiblesse des membres, *inférieurs, cuisses, genoux/.

     - Froideur des mains, jambes et pieds.

     - Fissures des mains et doigts.

     - Furoncles des fesses et cuisses.

     - Formication des membres supérieurs et des jambes.

     - *Lourdeur des membres supérieurs et inférieurs.

     - Ongles incarnés des orteils.

     - Paralysie *des membres inférieurs, d' un seul côté/, indolore.

     - Prurit le soir, aggravé par le grattage; membres supérieurs et mains; *membres inférieurs/.

     - Secousses des membres inférieurs.

     - Tremblements.

 

Sommeil

     - *Insomnie avant minuit.

     - *Réveils fréquents.

     - Rêves anxieux, de mort, de chute, de voleurs, de vexations.

     - Sommeil agité; profond; non reposant.

     - Somnolence le matin, le soir, après dîné.

 

Frisson

     Alumina et Phosphorus sont des remèdes manquant de chaleur vitale; Aluminium phos. est un remède plutôt froid, avec très peu de manifestations de fièvre.

     - *Frisson le soir au lit; la nuit/; le matin; à midi; l' après- midi; avant minuit.

     - Frilosité; désire la chaleur mais n' est pas améliorée par elle; après manger.

     - Frisson quotidien; frisson ou froid d' un seul côté; frisson non amélioré dans une chambre chaude.

 

Fièvre

     - L' après-midi; le soir; la nuit sans transpiration.

     - Fièvre alternant avec froid.

     - Chaleur allant de bas en haut; bouffées de chaleur.

 

Transpiration

     - Le matin et durant la nuit.

     - *A la moindre anxiété/; au moindre effort.

 

Peau

     - Cicatrisation difficile, absente.

     - Douleur, prurit après grattage.

     - Eruptions avec douleur mordante; furoncle; brûlantes; cuivrées, devenant humides avec écoulement jaunâtre; sèches; eczéma; herpétiques, brûlantes, corrosives,

     prurigineuses, scabieuses, comme une piqûre d' insecte; l' éruption démange dans une pièce chaude; boutons, rashs, éruptions scabieuses; avec sensation cuisante,

     meurtrissante, comme une piqûre d' insecte; urticaire, nodules après grattage; vésiculeuses.

     - *Formication/; anesthésie; hyperesthésie.

     - Prurit la nuit au lit; avec sensation mordante, brûlante, de reptation comme si avait un insecte sous la peau, pire après grattage; aggravé par la chaleur du lit.

     - Sèche, chaude ou froide; avec des points rouge; jaunâtre comme dans l' ictère.

     - Sensation de tension.

     - Ulcères *indolents/; nauséabonds; avec du pus jaunâtre; démangeants; sensibles; avec douleur vive et fine, comme une piqûre d' insecte; malsains.

 

Généralités

     - Aggravation:

     *le matin, au réveil/, la matinée, *l' après- midi, la nuit/; avant minuit; après minuit,

     *Aliments chauds/, aliment et boisson froids, lait, pommes de terre.

     Chaleur, pièce chaude.

     Couché, en étant (symptômes respiratoires); longtemps; sur le dos.

     *Exercice physique, marche/ par.

     Froid, par le.

     *Position debout, par la/.

     Manger, après.

     Mouvement, par le.

     Règles, avant, durant, après les.

     Réveil, au.

     Secousses, par les.

     - Amélioration:

     Air libre.

     Assis, en étant.

     Couché, en étant (mal de tête).

     Mouvement, par le (douleur du dos).

     Pression, par la.

     - *Amaigrissement.

     - Anémie.

     - Catarrhale, tendance.

     - Chlorosis.

     - Chocs électriques, sensation de.

     - Constriction en bande.

     - Convulsions musculaires; cloniques, épileptiques, hystériques, toniques.

     - Distension des vaisseaux sanguins.

     - *Fatigue; sensation de lassitude extrême/; avec besoin de s' étendre; la position debout, *l' exercice et la marche/ sont très fatigantes; grande fatigue le matin au

     réveil; par la diarrhée; durant les règles; fatigue nerveuse et paralytique.

     Fatigue subite avec sensation de froid, le matin entre 10h30 et 11h, obligée de s' étendre (B3).

     - Formication sur tout le corps.

     - *Frilosité, manque de chaleur vitale/, sensible au froid;prend froid facilement.

     - Hypersensibilité interne et externe.

     - Lourdeur, sensation de.

     - Malaises.

     - Névralgies (parfois avec sensation de constriction en bande).

     - Paralysie des organes, indolores.

     - Pouls rapide, irrégulier, faible.

     - Réactivité physique amoindrie ou absente.

 

Cas

     III. Cas de dépression chez les personnes âgées.

     1. Dépression suite de deuil.

     Mme Marie M. âgée de 60 ans se plaignait de fatigue, de vertige, de faiblesse des jambes (avec l' impression qu' elle allait tomber), de malaises, des céphalées diurnes (la chaleur, de même que les contrariétés et le bruit, les aggravent, quoi qu' elle soit très frileuse), une lombalgie (aggravée par la marche, la station debout), une constipation opiniâtre, et un amaigrissement non chiffré mais constaté par l' entourage (qui signale aussi qu' elle mange très peu et évite la compagnie, même des proches). Elle avait vu son médecin, qui après divers examen diagnostiqua une anémie, un pincement de la tension artérielle et une artérite.

     Elle faisait un lien direct entre son état actuel et le décès de son mari, exploitant agricole, survenu il y a environ 6 mois, et surtout les années qui l' avaient précédé (son mari artéritique avait subi plusieurs amputations avant de mourir d' une gangrène); elle parlait avec réticence de ses malheurs passés et seulement quand elle était seule avec le médecin. La motivation de sa consultation était que son état l' obligeait bientôt à quitter sa ferme près de Sainte Enimie en lozère pour aller vivre chez sa fille en ville à Mende, ce qu' elle envisageait avec déplaisir.

     Après avoir pris Ignatia (sans grand résultat), puis 2 doses d' Aluminium phosphoricum 30CH à intervalle d' un mois, elle put regagner sa ferme.

     C' était en 1982. Actuellement, 9 ans après je la revois de temps en temps pour quelques névralgies, sans connotation dépressive.

     2. Dépression suite de honte.

     Mme Annette B., 69 ans, depuis l' arrestation de son fils pour une histoire de moeurs il y avait 5 mois, a perdu 10 kg, ne sort plus de chez elle, redoute la visite même de ses proches, passait le temps entre son lit et son fauteuil. Elle avait vu plusieurs médecins et suivi divers traitements.

     J' ai noté les symptômes suivants: vertige, tremblements intérieurs, palpitations, sensation de chaleur dans la poitrine, anxiété (peur que quelque chose de mauvais n' arrive), fatigue et incapacité de faire quoi que ce soit; les symptômes sont pires le matin au réveil. Dans ses antécédents on note surpoids, dyspepsie, varices des jambes.

     Après Ignatia, Phosphorus sans résultat, elle prit Aluminium phosphoricum 30CH une dose le soir, 2 jours consécutifs; suite à quoi d' après son entourage, "elle était redevenue comme avant". A noter que la malade n' avait jamais cessé le Lexomil qu' elle avait l' habitude de prendre depuis des années.

     3. Névralgie suite de chagrin caché.

     Mme Lisa A., 79 ans avait perdu successivement en peu de temps son fils (assassiné crapuleusement) et son mari (décédé d' une insuffisance respiratoire) il y a environ 4 ans; cette femme maigre, volontaire et intelligente souffrait d' une douleur à la mâchoire à gauche (localisée par la malade à la gencive) et irradiant à toute l' hémi-face gauche. Je constatais que la douleur avait apparu juste après le décès de son fils en même temps qu' une dépression et une sciatique droite devenue chronique depuis; cette névralgie très violente nécessita la consultation chez un spécialiste qui prescrivit Tégrétol: les crises devenaient moins fréquentes mais restaient tout aussi douloureuses et gardaient les même caractéristiques:

     - provoquées par le froid, en mangeant et en buvant, survenues au début des repas; plus fréquentes aux changements de temps (temps devenant humide).

     - la douleur était un peu calmée en buvant tiède, en pressant fortement la joue gauche.

     D' autre part, la douleur sciaticale s' aggravait le matin après s' être levée et en fin de journée; la malade ne supportait ni la chaleur, ni le froid et pas du tout les courants d' air.

     Si la cause de ces névralgies semblait évidente pour l' entourage et les médecins, la malade la refusait catégoriquement et demandait qu' on soigne uniquement ses douleurs, supportant assez mal qu' on la plaignait; ne voulant voir personne, sujette au vertige (le matin en se levant notamment) et peu sure de ses jambes, elle ne sortait plus de chez elle. L' entourage remarquait qu' elle était parfois frappée de confusion (se trompe de lieux, de dates), malgré une intelligence et un raisonnement intacts.

     Divers remèdes (Ignatia, Natrum muriaticum, Hypericum) apportèrent quelques soulagements (la malade continuait à être sous Tégrétol); puis Aluminium phosphoricum 5CH fut prescrit 5 granules le soir: au bout d' un mois, les résultats furent tels que le Tégrétol d' abord diminué fut définitivement arrêté.

     Depuis 2 ans, la malade est améliorée du point de vue de l' humeur et les douleurs sont devenues supportables (elle ne prend ni Tégrétol, ni un calmant quelconque); elle reprend Aluminium phosphoricum 5CH ou Zincum 5 CH chaque fois que les crises augmentent en fréquence et en intensité, c' est-à-dire aux changements de saison. (revue 4 ans après: elle était revenue au Tégrétol et Lamaline pour les douleurs, mais semble être lucide et relativement bien; je n' ai pas modifié son traitement allopathique).

     IV. Quelques remarques sur l' Aluminium et la démence présénile.

     On est frappé par la similitude entre la pathogénésie d' Alumina et la symptomatologie du début de la maladie d' Alzheimer. Si l' on prend le cas de l' actrice Rital Hayworth relaté par ses biographes on voit que les troubles ont commencé vers 40 ans, période ou elle commençait a ne plus pouvoir travailler sur scène et tourner des films (sauf des productions mineures ne demandant qu' une participation en quelque sorte "figurative"); au début Rital Hayworth ne pouvait mémoriser ses textes, se plaignait de fatigue, s' irritait facilement (surtout lorsqu' on lui suggère d' aller voir un médecin), était paniquée à l' idée de monter sur scène (et ne pas pouvoir jouer correctement), par les déplacements en voiture (même à 20 km/heure elle trouvait que la vitesse est excessive) et en étant dans un ascenseur ou un espace clos; les symptômes s' aggravèrent et donnèrent le tableau complet aphaso-apracto-agnosique: c' était là que la maladie fut diagnostiquée tardivement à 53 ans.

     Une des manières de traiter la maladie d' Alzheimer par l' allopathie actuellement est l' utilisation de substances chélatrices de l' aluminium, notamment le Desféral, ce qui donne une évolution moins rapide d' après certains essais cliniques. On connaît les expérimentations avec Arsenicum sur les animaux intoxiqués par l' arsenic; quoi que les deux problèmes soient différents, retenons l' idée générale. Certes, traiter les conséquences n' a jamais été l' idéal en Homéopathie, cependant si l' on arrive à retarder l' évolution inexorable de cette maladie, comme essaie de le faire l' allopathie, ce serait une chose humainement considérable,

     Ce remède peut être efficace dans certains troubles psychiques du 3è âge. J' ai eu obtenu une amélioration passagère sur une patiente de 75 ans qui se plaignait de "petites bêtes, comme des vers" qui lui "contaminent" la peau et le cuir chevelu, et d' une constipation opiniâtre.

     BIBLIOGRAPHIE.

     - 1. Galle P. - La toxicité de l' aluminium. La recherche1986; 178: 765-775.

     - 2. Epelbaum J., Lamour Y. - La maladie d' Alzheimer. La recherche 1990; 218: 150-159.

     - 3. Cooper L. - Maladies provoquées par les ustensiles de cuisine en aluminium. Actes du Congrès de la ligue internationale homoéopathique. Genève 1931: 435-

     436.

     - 4. Kent J.T. - Lessers writing. Third reprint 1980; Jain pubhishers, New Delhi; 6-15.

     - 5. Kent J.P. - Repertory of the materia medica.

     - 6. Schmidt P. - Les 149 douleurs dans le répertoire; C.G.H.L. 2è série (du n° 11 à 15); 489.

     - 7. Barthel H. - Répertoire synthétique (en 3 volumes). Karl F. Haug Verlag, Heidelberg.

     - 8. Kent J.T. - Matière médicale homéopathique (traduction Périchon-Bastaire H, Demarque D.; Annales homéop. fr.

 

 

 

 

 

Brucella

 

Introduction

     CHAPITRE II: BRUCELLA ET MÉLITINE DANS LE TRAITEMENT DE LA FIEVRE DE MALTE

     Résumé: évolution de la Brucellose chronique sous traitement nosodique

     par Brucella melitensis. et/ou Mélitine.

     I. LA BRUCELLOSE

     L' application clinique de la pathogénésie de Brucella à la Brucellose semble. a priori. facile Mais il faut se rappeler que Brucella n' est qu' un des remèdes possibles de la Brucellose. et que cette dernière semble présenter des cycles demandant une alternance d' autres remèdes.

     A. Les germes et leur incidence

     La Brucellose est une maladie infectieuse des animaux domestiques et sauvages transmise à l' homme. due à un des trois micro-organismes suivants .

     - Brucella melitensis (du médecin anglo-australien Sir David Bruce. et Melita = Malte). prédominant chez les ovins et les caprins

     - Brucella abortus (ou B. abortus bovis). prédominant chez les bovins et les équidés.

     - Brucella suis. prédominant chez les porcins

     Ce sont des bacilles appartenant à la tribu des Brucelleae. de la famille des Parvobacteriaceae (classification de Prévot). ou à la famille des Brucellaceae (classification de Bergey), gram-négatifs. courts parfois cocoïdes. isolés ou en paires. mais rarement en chaînettes, encapsulés, immobiles, aérobies et pathogènes. Ils se retrouvent surtout dans les excréta, Ie lait et les produits d' avortement des animaux malades. La transmission à l' homme se fait par contact direct. ou par les produits laitiers.

     La Brucellose est endémo-épidemique, polymorphe et répandue, d' où la multitude de noms: Mélitococcie, fièvre de Malte. fièvre de Gibraltar. fièvre de Chypre. fièvre ondulante. fièvre sudoro-algique, fièvre caprine, fièvre folle, septicémie de Bruce, maladie de Bang, typhose mélitococcique: les anglo-saxons l' appellent abortus fever. goat' s milk fever. mountain fever. rock fever, et aussi Maltese fever, Mediterranean fever, Mediterranean phtisis, Cyprus fever. Napolitan fever. Gibraltar fever; les Italiens l' appelle febbricola, etc..

     Maladie imprégnant fortement les populations du pourtour méditerranéen depuis l' antiquité (comme en témoigne un passage de l' évangile sur le naufrage de l' apôtre Paul sur l' île de Malte. et la guérison miraculeuse de malades semblant en être atteints), la Brucellose tend à se diffuser partout dans le monde. L' O.M.S., en 1985. estime à environ un demi-million de cas dans le monde, avec une incidence croissante en U.R.S.S., en Amérique du sud. au Maghreb. et à un moindre degré aux États-Unis.

     En France, de 197O à 1980, 1' estimation de nouveaux cas par an varie de un à trois milliers, avec une forte incidence dans le sud et en Corse (1/4 de la population de l' agglomération de Corte. Haute-Corse, est porteur d' anticorps antibrucellien). La région des Cévennes. d' où sont originaires les cas cliniques cités plus loin, avait connu quelques épidémies dans les années 197O - 80 dues essentiellement aux fromages de chèvre contaminés (les nouveaux paysans, improvisés éleveurs de chèvres, avaient peu de notion sur cette maladie: ils en étaient souvent les premières victimes, et parfois la cause de petites épidémies

 

Clinique

     B. La physiopathologie et la clinique

     Sur le plan physiopathologique, la Brucellose est une maladie chronique comportant trois phases successives: locale. septicémique et chronique.

     La phase locale dure environ deux semaines: elle correspond à la pénétration et l' incubation du germe, qui gagne. par voie Iymphatique, le ganglion le plus proche. et s y multiplie. La phase septicémique, qui lui fait suite. est due à la dissémination du germe. engendrant la triade classique fièvre, douleur. sueur. Enfin, la phase chronique. même en cas de guérison clinique. consiste en la persistance de bactéries intracellulaires en petit nombre dans le système réticulo-endothélial, créant une immunité de prémunition qui protège l' organisme d une réinfection exogène. L' intradermo à la mélitine permettant le diagnostic se base sur cette immunité. Le même phénomène se retrouve pour le bacille de Koch.

     Sur le plan clinique, on distingue trois formes principales:

     - forme septicémique: après une à trois semaines (parfois plusieurs mois) d' incubation, apparaît une fièvre classiquement ondulante. sudoro- algique, avec aggravation la nuit évoluant par périodes de dix à vingt jours, entrecoupées de phases apyrexiques plus courtes; des adénopathies. des symptômes hépato-spléniques. bronchiques, testiculaires et articulaires sacro-iliaques peuvent être présents.

     - forme focalisée: faisant suite à la précédente, ou d' emblée. elle consiste en localisations ostéo-articulaires. hépatiques. cutanées. neurologiques (neuro-brucellose) de foyers microbiens.

     - forme chronique: deux à six mois après le début, les symptômes bruyants disparaissent. laissant parfois place à une asthénie psychique et physique, des algies diverses, une instabilité thermique, une tendance à la sueur.

     Brucella melitensis donne environ une fois sur deux une Brucellose chronique clinique ou des rechutes; par contre, avec B. abortus et B. . I' évolution se fait en général vers la guérison clinique. La mortalité de la maladie non traitée est d' environ 3%.

     C. Le diagnostic

     La notion d' environnement endémo-épidemique est essentielle pour le diagnostic, la symptomatologie clinique étant polymorphe, surtout dans la forme chronique.

     1. Diagnostic clinique

     Dans la forme aiguë, nombre de cas sont confondus avec la grippe, mais, le plus souvent, on retrouve la fièvre, les sueurs nocturnes, les douleurs et la notion de contage. A noter le symptôme .' sueurs abondantes à odeur de paille pourrie" dont se servaient parfois les cévenols pour faire le diagnostic.

     La forme chronique donne une riche symptomatologie psychique: I' entourage rapporte que le (ou la) malade a changé depuis sa maladie. qu il était devenu:

     - dépressif,

     - irritable. parfois colérique.

     - anxieux et désespéré de son état.

     Les symptômes généraux se résument en:

     - une asthénie et une fatigabilité importantes typiquement avec des aggravations périodiques (souvent hiverno-vernales, mais aussi estivales),

     - des malaises,

     - des vertiges,

     - une tendance à la transpiration,

     - des troubles de la thermorégulation.

     Le malade se plaint beaucoup des articulations (douleurs erratiques), de la tête; si la région lombaire reste la localisation la plus fréquente, une autre à connaître est la face postérieure de l' avant-bras et de la main (douleur avec enflure des tendons extenseurs des doigts).

     La tendance aux infections O.R.L. (angines et amygdalites, d' un seul côte. passant d' un côté à l' autre) et respiratoires récidivantes' des troubles digestifs notamment, le ballonnement douloureux post-prandial, et la colite à selles molles ou liquides sont des symptômes caractéristiques de la Brucellose chronique mais souvent ignorés comme tels.

     Des troubles cutanés ont été relevés chez plusieurs malades (éruptions diverses, urticaire, rash, prurit).

     Les malades éprouvent parfois une sensation curieuse, comme si une partie du corps (yeux, mains...) grossissait, s' enflait ou s empâtait.

     Le caractère paroxystique (le médecin doit conserver son calme en sachant que la crise s' arrête souvent tout aussi brutalement qu' elle avait commence). cyclique, et alternant des symptômes est toujours retrouvé.

     2. Diagnostic biologique

     La séroagglutination de Wright est utilisée surtout pour la forme aiguë (positive à partir de la 2e ou 3e semaine), et 1 intradermo réaction à la mélitine (intradermo réaction de Burnett) pour la forme chronique souvent séronégative.

     La réussite d une désensibilisation peut être mise en évidence par le test de transformation Iymphoblastique.

     D. Les traitements

     1. Traitement allopathique

     Dans la forme aiguë. il est basé sur les cyclines, et secondairement sur la rifampicine, la streptomycine, le chloramphénicol et les sulfamides. Dans la septicémie, il dure six semaines (cycline à pleine dose associée dans les trois premières semaines à la rifampicine à pleine dose); en cas de focalisation. il est d' au moins trois mois.

     Dans la forme chronique, il consiste en une désensibilisation: Mélitine per os (2cc par jour durant trois mois), en cas d' échec, on utilise la voie parentérale en milieu hospitalier (extraits phénol-insolubles d' antigène brucellien. a dose croissante, durant trois à six mois). Ces traitements sont longs, décevants. et souvent aggravants.

     2. Traitement phytothérapique et traditionnel

     Le lait de chèvre atteinte de Brucellose, bouilli, auquel sont ajoutées certaines plantes. est un traitement toujours utilisé de nos jours par les guérisseurs; il semble avoir un effet dans la forme aiguë.

     La piloselle (Hieracium pilosella) est utilisée dans les brucelloses humaines ou animales (infusion de plante entière et fraîche, 1OO grammes pour un litre d' eau bouillante, à laisser infuser 2S minutes: quatre tasses par jour).

     Inula viscosa (inule) connaît aussi un usage traditionnel.

     3. Traitement homéopathique non nosodique

     Dans la forme aiguë, selon les symptômes. peuvent être utilisés Arsenicum album, Inula viscosa 3 DH (Cantegrit), Gelsemium sempervirens (R. Schmidt), et Rhus toxicodendron (P. Schmidt), et aussi Bryonia alba, China officinalis, Eupatorium perfoliatum, Pulsatilla nigricans... Les remèdes utilisés s' apparentent à ceux utilisés dans les syndromes grippaux et para grippaux.

     Dans la forme chronique, Arsenicum album, Lycopodium clavatum et Thuya orientalis sont des remèdes intéressants; Sulfur iodatum fut utilisé par Cantegrit dans les suites de la période aiguë.

     II. LE TRAITEMENT NOSODIQUE DE LA BRUCELLOSE CHRONIQUE

     Melitococcinum (Mélitine) et Tuberculinum, ont été utilisés parfois avec succès (Cantegrit, Nusbaum). Cependant, le nosode le plus efficace est certainement Brucella.

     D' après mon expérience sur une quinzaine d' années et un grand nombre de cas, on peut notablement raccourcir la phase aiguë avec Brucella en prises répétées (à moins que la symptomatologie indique clairement un autre remède) avec des dynamisations de 5 CH à I MM (la 20O CH semble la meilleure); les cas chroniques montrent des améliorations remarquables durant les premières prises de Brucella (30 CH, 200 CH, I M), puis les troubles ont tendance à revenir d' une manière moins intense, mais échappant à l' action du nosode, et nécessitant des remèdes comme Arsenicum, Lycopodium, Rhus tox et Pulsatilla. La durée du traitement des cas chroniques pour arriver à des résultats stables (symptômes moins intenses, résurgences moins fréquentes) est facilement de deux ans.

     En France. on peut disposer de Mélitine (un seul laboratoire en fabrique) qui semble donner les mêmes résultats.

     Avec la commercialisation des korsakoviennes en France, j' ai pu utiliser Mélitine 20O K (disponible dans un seul laboratoire), qui semble très indiquée pour les cas aigus (ou aggravations) et chroniques. Posologie: Mélitine 2OO K. dix granules matin et soir, deux jours. Aggravation possible au troisième jour et dans la semaine après absorption.

 

Cas

     A. Les cas

     (rédigés autour de 1989- 90, sauf le dernier: 95)

     1. Forme avec prédominance des angines

     Daniel F..., 36 ans. agriculteur, avait contracté la maladie à 1 age de 16 ans sous forme d' une "grippe" ' traînante, et d' une douleur du talon droit remontant au genou: guéri cliniquement après antibiothérapie, il avait eu les quatre années suivantes, des fièvres prolongées en hiver. Après l' épisode aigu. apparaissaient progressivement:

     - des troubles digestifs (sensation de brûlure d' estomac, ballonnement après-midi, coliques. selles fréquentes, vomissement soudain durant le repas, évanouissement provoqué par la nausée), des cystites.

     - des angines fréquentes depuis deux ans, surtout en hiver (souvent

     côté droit).

     - des douleurs des épaules et à la nuque depuis un an.

     Il est dépressif. oublieux et hypersensible à l' alcool, sue facilement et abondamment a des hémorroïdes et un léger diabète.

     En prenant dix gouttes de Brucella un millionième, il fit les réactions suivantes:

     - dans l' après-midi de la même journée: transpiration importante dans le bas du dos. gène comme une courbature sous le pied, et la jambe droite.

     - les jours suivants: la douleur augmente et irradie au genou droit: céphalée et mal de gorge qui disparaissent rapidement. contrairement à l' habitude; étourderie (cherche une cuillère, alors qu' il la tenait à la main); fatigue.

     - environ dix jours après: douleur abdominale violente vers midi durant deux heures (habituellement dure deux ou trois jours); des symptômes urinaires; a peur de déféquer ou d' uriner involontairement.

     Depuis le malade a repris encore deux fois Brucella melitensis un millionième (une fois tous les deux mois), et voit ses symptômes nettement en régression (revu en 199S: ne fait plus de malaise. va très bien; raison pour laquelle il n' est plus venu me voir depuis 1993).

     Jean-Louis A..., 49 ans, mécanicien; à 1' âge de 35 ans. un hiver il se retrouva fiévreux. et comme paralysé au lit: la Brucellose fut diagnostiquée, traitée et déclarée guérie: survint au printemps, une infection urinaire avec fièvre durant un mois, puis, en été, un oedème de la rétine (oeil gauche)

     Depuis, il conserve une transpiration abondante. à odeur forte particulièrement la nuit' des malaises à l' effort. un psoriasis à face postérieure de l' avant-bras gauche (début à la lisière des cheveux, puis à la face postérieure de l' avant-bras droit)

     Il a souvent mal à la gorge. avec une chronologie des symptômes suivante: angine débutant d un côté, suivie d' aphtose, puis toux grasse. ne se sent pas bien est fatigué' puis vertige (amélioré en étant couché, immobile) avec vomissements de bile qui ne soulagent pas et céphalée frontale le matin

     A pris dix gouttes de Brucella un millionième, se sentit bien durant un mois, puis refit une brève angine; va bien depuis.

     2. Forme avec prédominance de la colite

     Véronique D, 27 ans, aide-soignante, avait contracté la maladie à 1 age de 21 ans. et fut soignée par antibiothérapie, a depuis une asthénie à chaque printemps.

     Un an après. elle faisait une fausse-couche, puis des angines a répétition parfois avec staphylocoque doré, des torticolis et des lumbagos, puis une mycose vaginale tenace (en rapport certainement avec des antibiothérapies répétées); puis environ quatre ans après, apparaissait une colite (douleur et ballonnement abdominaux' aggravés vers 20 heures).

     Après l échec de Nux vomica, elle prit plusieurs doses de Brucella melitensis 3O CH qui l' ont améliorée (revue en 1994, va bien' termine ses études d' infirmière).

     Danielle A .., actuellement âgée de 76 ans. avait eu une Brucellose soignée par un guérisseur à l' âge de 66 ans; quatre ans après' se déclara une colite avec des selles normales dans la journée, mais liquides la nuit (comme de l' eau); en période d' aggravation, elle fait des selles membraneuses sanguinolentes augmentées en fréquence et en volume Brucella, Mélitine (mais aussi Thuya, Arsenicum et Natrum sulfuricum), n' arrivent pas donner une amélioration durable. A noter une période d' environ deux mois où les examens de laboratoire montrent la présence d' Entamoeba minuta. disparaissant aussi mystérieusement qu' elles sont venues (elle n' a jamais quitté la France) Elle a aussi une toux récidivante, tenace et des douleurs du dos.

     Jean-Pau] M..* 40 ans. agriculteur, avait eu une Brucellose il y a dix ans. depuis asthénie physique' douleurs articulaires diverses (nuque et reins). vertiges' malaises. surtout colite chronique avec ballonnement, diarrhées, douleurs.

     Brucella et Mélitine sur deux ans avaient un peu amélioré les symptômes. sauf les digestifs (Lycopodium se révèle très efficace en 5 CH; mais le ballonnement revient dès l' arrêt).

     3. Forme avec prédominance des douleurs

     articulaires

     Fernande B..., 62 ans. agricultrice, a eu une Brucellose vers 50 ans A souvent des problèmes en hiver: bronchites récidivantes et lumbago sciatiques. Les douleurs articulaires sont erratiques; dés qu' elles diminuent en intensité. survient la toux. Brucella et Mélitine n' ont pas tellement d' effet sur la toux' par contre. semblent diminuer la fréquence des sciatiques et des talalgies (mais nécessitent aussi Pulsatilla et anti-inflammatoires). Il y a une alternance nette entre la bronchite et les rhumatismes

     4. Forme avec prédominance des éruptions

     Étienne B...' 72 ans, retraité de 1' agriculture, a eu la Brucellose vers 50 ans: anxieux et très agité quand il est malade. très frileux et irritable. a des vertiges et des malaises. etc...

     Depuis deux mois, il présente une éruption débutant à l' avant-bras gauche. face dorsale, de gros boutons sur fond érythémateux, très prurigineuse, puis s' étendant à l' autre avant-bras' au tronc puis aux jambes; a été vu par une dermatologue; qui avait porté le diagnostic de lichen, et traité aux corticoïdes (avec peu de résultat); deux doses globules (une dose le matin, deux jours consécutifs) Mélitine 3O CH. Ia font disparaître.

     Quelque temps après. il présente une période de confusion mentale' de faiblesse et d' agitation extrême (n' arrive pas à se tenir debout et tombe, mais de temps en temps essaie, de s' en aller de la maison !) Arsenicum album en 5 CH fut bénéfique.

     5. Formes neurologiques

     Marthe R. . 77 ans. se plaint d être très fatiguée, tachycardie, myasthénie depuis l âge de 3O ans. A contracté une brucellose à 6O ans. puis quatre mois après commença à faire des crises comitiales (aucun antécédent neurologique avant); mise sous Orténal pendant quelques années. elle ne présente plus de crise. Trois jours après avoir pris une dose globules Mélitine 200 K a refait une crise d' épilepsie. puis amélioration générale.

     B. Conclusions pratiques

     L expérimentation homéopathique de Brucella melitensis 30 CH (1) avait donné des symptômes très proches de la Brucellose chronique: ces symptômes expérimentaux ont été souvent vérifiés par l utilisation clinique. En expérimentation, la constance avec laquelle tous les provers présentent des symptômes est remarquable: on peut dire que Brucella en préparation homéopathique ou comme germe, donne toujours des symptômes; d' où l' aide précieuse de la symptomatologie expérimentale pour le diagnostic clinique.

     L' utilisation de Brucella dans les cas d' angine récidivante. chez un malade ayant eu une Brucellose. ou une exposition à la contamination, s' impose comme une évidence, de même pour les asthénies physiques et/ ou psychiques. Ies vertiges et les douleurs articulaires. Dans les syndromes colitiques. on obtient peu de résultats. D' une manière frappante, I' évolution naturelle de la maladie est représentée en raccourci dans le proving: d' abord, les symptômes de gorges et les douleurs, puis. Ies symptômes colitiques et les troubles des règles.

     L' usage clinique montre une différence entre Brucella et Mélitine: cette dernière est moins active sur les problèmes de gorge. mais efficace sur les dermatoses et les autres symptômes. D' autre part Mélitine répétée fréquemment. peut provoquer des aggravations (avec symptomatologie psychique frappante).

     La question de la prédisposition à faire une Brucellose chronique mérite d' être examinée. Les cas les plus bruyants concernent plutôt des personnes bien en chair, chez lesquelles les symptômes de Lycopodium sont nombreux; pour les malades âgés (c' est-à-dire plus de 60 ans), les symptômes d' Arsenicum sont souvent prépondérants. A l' opposé, on trouve peu de malades présentant des symptômes de Silicea (nous savons que Silicea est le remède des chèvres).

     BIBLIOGRAPHIE

     1. Souk-Aloun P.

     2:- Pathogénésie de Brucella melitensis. Homéopathie française 1989:

 

 

 

Cyclosporine

 

Introduction

     CHAPITRE V:

     PATHOGÉNESIE DE CICLOSPORINE (CYCLOSPORINE) 30 CH.

     Résumé: pathogénésie de Ciclosporine.

     I. LA CICLOSPORINE

     A. La structure chimique de la Ciclosporine

     La Ciclosporine (ou Cyclosporine). parfais appelée Ciclosporine A, est un produit de la fermentation d' un champignon. Tolypocladium Inflanun' isolé en 1969 prés du cercle polaire. Ses propriétés immuno-suppressives étaient mises en évidence en 1972. et utilisées dans les greffes des reins et de la moelle osseuse à partir de 1978. Sa structure moléculaire a été déterminée en 1975 comme un polypeptide neutre cyclique de onze acides aminés dont un jusqu' alors inconnu: il semble que son activité biologique est liée à cet acide amine ( I ).

     Son mécanisme d' action immuno-suppressive est actuellement assez bien connu: elle agit principalement par blocage des médiateurs chimiques interleukine 2. peut-être 1). et donc des lymphocytes T cytotoxiques. L' effet est réversible à I' arrêt du traitement ( 1. 2).

     B. L' utilisation en allopathie et la toxicologie

     En-dehors des greffes. elle est utilisée dans les maladies auto-immunes. ou supposées telles: diabète insulino-dépendant juvénile. uvéites. polyarthrites rhumatoïdes. lupus érythémateux disséminé. myasthénie. cirrhose biliaire primitive. psoriasis. ophtalmopathie basedowienne. sclérose en plaques. etc... on l' a essayée aussi dans le Sida. sans résultat.

     Ses effets secondaires indésirables. autrefois mal individualisés du fait de l' utilisation dans un cadre de chirurgie lourde. tendent actuellement à être mieux connus. avec la diversification des indications (1. 2, 3); les plus fréquents sont:

     - lésions rénales. hépatiques.

     - augmentation de la tension artérielle. - hyperplasie gingivale. hirsutisme.

     - tremblements fins involontaires des mains.

     - paresthésies des extrémités à type de brûlure

     - colites. arthralgies. asthénie. confusion. céphalées. lésions muco- cutanées. - hypomagnesemie. hyperuricémie, etc...

     II; L' EXPERIMENTATION HOMEOPATHIQUE

     Du point de vue homéopathique, la Ciclosporine est utilisée en combinaison avec l' A.R.N. et 1' A.D.N. et la P.A.A. (Protéine anti-atypies) par Jenaer et Marichal dans le traitement du Sida (4, 5, 6, 7), mais il n' existait aucun proving avant le nôtre.

     La Ciclosporine 30 CH en expérimentation ne donne souvent des symptômes qu' après plusieurs prises.

     A. La méthodologie

     Le proving sous ma direction, est en simple aveugle, avec des granules Ciclosporine 3O CH (Homeoden, Belgique).

     Les provers:

     - A. sexe m., 46 ans, homéopathe (P.S., auto-expérimentation), cinq granules Cyclo 3O CH le matin, six jours.

     - A..(A reprenant 3O jours après) cinq granules matin et soir, sept jours. - B. sexe f.. 46 (H.S.), cinq granules matin et soir, deux jours.

     - B .(B reprenant 3O jours après) cinq granules matin et soir, quatre jours (puis reprise de cinq granules au Je jour).

     - C. sexe m., l] (Z.S.), cinq granules.

     - D. sexe f., 9 et 1/2 (J.S.), cinq granules.

     E. sexe f., 48, chirurgien-dentiste (N.M.), cinq granules. - F. sexe , 33 ans, homéopathe (C.P.), dix granules.

     B. Les symptômes pathogénétiques

 

Psychisme

     1. Sensation d' engourdissement, dans la matinée (A' 2), avec anxiété et agitation vers 22 heures (A 6).

     2. S' irrite moins sur les petites contrariétés depuis quelques jours (A8).

     3. Distraction: cherche et ne trouve pas des choses qui sont devant ses yeux (B 4)

     4. Se sent moins angoissée avec disparition du poids qu' elle ressent habituellement sur la région précordiale (E 2).

     5. Détendue et calme, a des idées claires (F 2 à environ 6).

 

Tête

     6. Lourdeur frontale vers 22 heures (A 6), en se réveillant vers 3 heures (A 7).

     7. Absence de céphalée habituelle du début des règles (B 2); céphalée la nuit correspondant au début des règles (symptôme clinique guéri; Cyclo. 3O CH; à contrôler).

     8. Céphalée légère, intermittente la nuit au lit, perçue dans un demi-sommeil (A 1O).

     9. Céphalée au réveil et disparaissant progressivement dans la journée (F environ 7 à 14).

 

Yeux

     IO Larmoiement des yeux, surtout le gauche, vers 14 heures (C 1).

     11. Yeux collés au réveil (B' 3) (D 3, 4).

     12. Paupières enflées au réveil (B' 8).

 

Face

     13 Sensation désagréable de contracture et de picotement des masséters en se réveillant à 3 heures (A 7).

 

Bouche

     14. Bouton sur la langue (D 1).

     15. Les gencives ont moins de saignements (A' à partir d' environ 7) (ce prover avait présenté par la suite des douleurs de la langue durant environ deux mois).

 

Gorge

     16 Gorge sèche et douloureuse, en se réveillant à 3 heures (A 7).

     17. Douleur légère de la gorge avec des mucosités, sensation d' une gène comme s' il avait quelque chose dans la gorge. en se réveillant la nuit (A' 3).

     18. Sensation de mucosités collantes dans la gorge la nuit au lit (A' 3)

 

Estomac

     19. Douleur à l' estomac. en étant assis sur un banc public, de 17 heures à 17 heures 30 (B` 3).

 

Abdomen

     2O. Mal au ventre en se réveillant à 3 heures (A 7)

     21. Sensation d' un serrement à l intérieur de l' abdomen, dans l' après-midi, puis dans la soirée (A' 6).

 

Appareil urinaire

     22. Douleur et gêne vésicales (A 18 à 2O).

 

Organes génitaux

      (femme}

     23. Règles Inhabituellement non douloureuses (B 2)

     24. Retard des règles de 4 jours; moins abondantes ( F19-23).

     PoITRINE

     25. Douleur au-dessus du sein droit à 19 heures 3O durant quelques minutes B' 2).

 

Dos

     26. Douleur cervicale plus importante à gauche empêchant de soulever la tête le matin au réveil durant un moment. améliorée au lever mais persistant jusqu' au soir(F 16).

     27. Douleur cervicale droite survenant brutalement en tournant la tête durant quelques minutes. vers 13 heures 30. comme un torticolis (A' 6).

     28. Sensation légère de crampe dans la région postérieure de l' anus perçue en contractant l' anus. ou en appuyant sur la pointe du coccyx (A' 8. 9. 1O; 15. 16. 17. 18)

 

Extrémités

     29. Douleur du bord supérieur de la rotule gauche. de 16 heures 3O jusqu' au soir (A2) _ ,.

     3O. Douleur de l' épaule gauche vers 22 heures. durant quelques minutes (A 21)

     31. Sensation désagréable dans la hanche gauche la nuit vers 24 heures en étant au lit (A' 3 ).

     32. Douleur et lourdeur des chevilles et des pieds donnant une impotence le matin au lever (femme de 55 ans. sous Cyclo. 3O CH pour sclérose en plaques: à contrôler).

 

Généralités

     33. Malaise l' obligeant à se coucher. vers 22 heures (A 6); sensation de malaise en se réveillant à 3 heures (A 7); sensation d' un léger malaise vers 24 heures en étant au lit (A' 3).

     34. Fatigue au réveil le matin (A 7).

     35. Absence inhabituelle de congestion veineuse durant les règles (B 2).

 

Sommeil

     36. Réveil dans la nuit (A 2; A' 1, 2). par un rêve (A 2), à 3 heures du matin (A 7).

     37. Rêve qu' on complote contre lui (A 2); rêves très vivants et beaux (F 2 à 6).

     38. Rêves "idiots" fréquents, à thèmes décousus, par exemple: : "le ministre des finances avec des écouteurs sur les oreilles est chez elle", "elle entre dans une bijouterie pour acheter un bracelet, on lui donne une énorme chaîne en or" (femme. comptable. 55 ans, sous Cyclo. 30 CH pour SEP).

     39. Sommeil profond (A 1) (B' 3, 4, 5).

     4O. Somnolence dans la journée (B' 2; D 2), et insomnie la nuit (D 2).

 

Clinique

     UTILISATIoNS CLINIQUES

     L' utilisation de la Ciclosporine dynamisée, chez les patients séropositifs ou atteints de la sclérose en plaques, qu' on peut qualifier de .`compassionnelle", est couplée avec celle de l' Interféron dynamisé (je pense que ces deux substances sont complémentaires dans le temps, et opposées par certains aspects).

     Mes prescriptions, dans ces cas, restent trop anecdotiques pour aboutir à des conclusions formelles; cependant. les malades ont eu des améliorations subjectives et/ou objectives: il faudrait que d' autres homéopathes pensent à Ciclosporine devant ces affections

     Une malade atteinte de SEP qui avait pris alternativement Ciclosporine et Interféron, trouve que la première l améliore, alors que le second semble être sans effet.

     BIBLIoGRAPHIE

     1. Vine W. et al.

     - Cyclosporine: structure, pharmacokinetics and therapeutic drug monitoring. CRC Crit Rev Clin Lab Sci 1987, 25 (4): 275- 311. 2. Stoppa A.M. et al.

     - La Ciclosporine A-1. Le concours médical 1988; 110 (39): 3578           

     3. Scott J.P. et al.

     - Adverses réactions and interactions of cyclosporin. Med toxicol adverse drug exp 1988 Mar-Apr 3 (2): 107-27.

     4. Jenaer M., Marichal B. - Immunothérapie et neuropeptides en Homéopathie. Applications cliniques. Enseignement post-universitaire de la Société de perfectionnement en Homéopathie; Lille 24/3/199O.

     S. Jenner MMarichal B.

     -Immunothérapie homéopathique et SIDA. Revue belge d' Homéopathie 1989; 2: 47- SO

     6. Jenaer M., Manchal B. - Immunothérapie homéopathique dans le traitement du SIDA. ter congrès de l' o.M.H.I., Rome 27- 3D avril 1988.

     7. Jenner M., Marichal B. - Imrnanothérapie homéopathique dans le traitement du SIDA. Résultats de 37 cas personnels et 5O cas en protocole clinique. 43e congres international de la L.M.H.I., Athènes 22-26 mai 1988.

 

 

Diazepam

 

Introduction

     PROVING EXPLORATOIRE DU DIAZEPAM 30 CH.

     Résumé: proving du Diazépam.

     Dr P. Souk-Aloun.

     I. Structure chimique, toxicologie et recepteurs.

     A. Structure et toxicologie.

     La formule du Diazépam, chef de file des benzodiazépines (BZD), est la suivante: Chloro-7 dihydro-2,7 méthyl-1 phényl-5 1-H benzodiazépine-1,4 one-2.

     Commercialisé sous le nom de Valium il est devenu partie intégrante du mode de vie trépidante du monde occidental; on l' utilise aussi de plus en plus dans les pays du tiers-monde. Partout dans le monde, il est connu comme "l' aspirine psychologique" qui permet de supporter... l' insupportable.

     Les indications allopathiques du Diazépam sont:

     - l' anxiété sous toutes ses formes.

     - les troubles fonctionnels et manifestations somatiques associés à l' anxiété.

     - les contractures musculaires.

     - les insomnies.

     - les cures de désintoxications alcooliques et la prévention des accidents de sevrage.

     - en psychiatrie: les anxiétés des états névrotiques et psychotiques.

     - en pédiatrie: prévention des convulsions hyperthermiques.

     Ses effets indésirables les plus fréquents sont:

     - la somnolence, particulièrement chez les sujets âgés.

     - l' hypotonie musculaire.

     - les sensations ébrieuses.

     - les réactions paradoxales (irritabilité, agressivité, subexcitation, syndrome de confusion onirique).

     - l' amnésie antérograde.

     - les éruptions cutanées maculo-papuleuses, prurigineuses.

     Son arrêt brutal peut entraîner un syndrome de sevrage, avec:

     - troubles mineurs: irritabilité, anxiété, myalgies, tremblements, rebond d' insomnie et cauchemar, nausées et vomissements.

     - troubles majeurs: convulsions isolées, état de mal myoclonique avec syndrome confusionnel.

     B. Les récepteurs des benzodiazépines (BZD).

     Les recherches récentes mettent en évidence 2 types différents de sites sur lesquels se fixent les BZD; c' est cette liaison qui leur donne les propriétés pharmacologiques.

     Les récepteurs centraux des BZD se trouvant dans le cerveau et la moelle épinière sont à proximité de ceux de l' acide gamma-aminobutyrique (GABA; il s' agit du récepteur principal du GABA responsable de l' inhibition synaptique, appelé GABA-A)), des barbituriques, du Méprobamate, de l' alcool éthylique; tous ces récepteurs, distincts les uns des autres mais interactifs, se trouvent sur le même complexe protéïnique comportant un canal des ions chlorure. La proximité de ces récepteurs permet d' expliquer les rapports entre les BZD, le GABA, les barbituriques, le Méprobamate et l' alcool: c' est ce lien commun qui explique leur "interchangeabilité".

     Les récepteurs périphériques diffèrent des précédents et constituent une entité moléculaire à part. Ils sont présents dans tous les tissus, plus particulièrement au niveau des glandes:

     - surrénales: zone glomérulaire de la corticosurrénale.

     - hypophyse: lobes intermédiaire et postérieure.

     - testicules: tissu interstitiel autour des cellules de Leydig secrétant la testostérone.

     - ovaires: couches interstitielle et thécale qui produisent les stéroïdes ovariens.

     Le Diazépam agit d' une façon égale sur les récepteurs centraux et les périphériques. Aux doses thérapeutiques habituelles, il produit une altération des secrétions glandulaires (corticotrophine, cortisol, prolactine, hormone de croissance, hormone lutéïnisante, testostérone, aldostérone).

     Les substances naturelles se fixant sur les récepteurs des BZD sont présumées les porphyrines (1).

     II. Pathogénésie du Diazépam.

     A. Provers.

     - A, sexe m., 47 ans, homéopathe, auto-expérimentation, (P.S), prise de 10 granules Diazépam 30 CH le soir au coucher, 4 jours consécutifs.

     - B, sexe f., 47 ans, (H.S.), 5 granules le soir.

     B. Les symptômes recueillis.

 

Mental

     - Difficulté de concentration (A3), ne peut se remémorer des noms de plantes, et s' énerve pour cela lors qu' on le questionne (A3).

     - Confus: ne sait plus quelle drogue il est en train d' expérimenter (A4).

     - Absence d' anxiété: continue à prendre les granules le soir tout en ayant conscience des troubles (A4).

     - Oubli de ce qu' il est en train de faire, de ce qu' il vient de dire (A7).

     - Erreurs en notant sous la dictée des chiffres de numéros de téléphone (A durant le proving).

     - Crise d' angoisse très forte, avec peur de manquer de l' argent (A24).

     - Ne se rappelle pas du nom d' une personne qu' elle connaît bien (B2).

 

Symptômes généraux

     YEUX.

     - Douleur de l' oeil gauche, de 10 à 14 heures (A7) (à contrôler).

     BOUCHE.

     - (Le matin au lever, fatigué et engourdi), sensation de mauvaise bouche, pâteuse; sur environ 2 semaines (A14 à 28+).

     SEXUALITE.

     - Impuissance (faiblesse de l' érection avec désir conservé) (A6, 9).

     - Erection durable au réveil et après s' être levé (A17).

     - Douleur aiguë et brève du testicule droit au réveil vers 09 heures 30 (A17).

     - Activité sexuelle augmentée (A22, 23).

     EXTREMITES.

     - Moiteur visqueuse des mains surtout la droite, le matin au réveil (A16) (à contrôler).

     - Douleur du genou gauche au lever, disparaissant dans la matinée (A 25).

     SOMMEIL.

     - Dort beaucoup (A2).

     GENERALITES.

     - Sensation d' engourdissement plus physique que mental (A1).

     - Le matin au lever, fatigué et engourdi, sensation de mauvaise bouche, pâteuse; sur environ 2 semaines (A14 à 28+).

     III. Utilisation.

     L' utilisation du Diazépam 30 CH est indiquée chez les personnes ayant pris le Valium ou autres BZD à dose pondérales durant un long laps de temps; ces personnes présentent en général des troubles ayant quelques ressemblances avec la pathogénésie du Diazépam 30 CH.

     D' autre part, les troubles de mémoire et l' impuissance semblent être caractéristiques.

     BIBLIOGRAPHIE.

     - 1. Snyder S.H. - Drug and neurotransmitter receptors. New perspectives with clinical relevance. Jama 1989; 261: 3126-3129.

 

 

 

Interferon alpha leucocytaire

 

Introduction

     PATHOGENESIE DE L' INTERFERON ALPHA 30 CH

     Dr P. Souk-Aloun.

     I. Utilisations et toxicologie des interférons.

     En 1957, deux chercheurs anglais, A. Isaacs et J. Lindemann, observent que les cellules infectées par un virus secrètent des glycoprotéines ayant un effet inhibiteur sur l' infection. Actuellement, on sait que les interférons sont produits par diverses cellules en réponse à une infection virale, à une stimulation immunitaire ou à un inducteur chimique.

     Les utilisations cliniques allopathiques donnent des résultats prometteurs dans:

     - la leucémie à tricholeucocytes.

     - la leucémie myéloïde chronique (phase chronique).

     - le mélanome malin (métastasé).

     - l' hépatite chronique c

     - la leishmaniose viscérale.

     D' autre part, certains essais thérapeutiques sans résultats évidents sont d' un grand intérêt pour les homéopathes:

     - syndrome d' immunodéficience acquis (4): notamment dans les sarcomes de Kaposi; le traitement du Sida en Afrique par le Kemron (interféron A dilué, per os) serait efficace d' après ses promoteurs, et malgré la réticence de l' O.M.S. (au fond, le Kemron n' est qu' une sorte de remède... homéopathique), un essai thérapeutique a eu cours en 1991.

     - sclérose en plaques: l' utilisation de l' interféron gamma dans un essai thérapeutique a provoqué une aggravation notable, et conduit à une des voies de recherche actuelle pour le traitement de cette affection par les substances inhibitrices de l' interféron.

     En Homéopathie, les Drs Jaenaer et Marichal ont utilisé Interféron et Cyclosporine pour soigner diverses affections auto-immunes et le Sida. Ces 2 substances semblent être un couple utile pour agir sur l' état immunitaire et sont probablement des remèdes complémentaires.

     Les réactions secondaires les plus fréquemment observées pour la spécialité pharmaceutique Roféron A (interféron alfa 2a humain recombinant, chlorure de sodium, albumine) sont:

     - syndrome pseudo-grippal (majorité des malades sous Roféron A): fatigue, fièvre, frissons, anorexie, myalgie, céphalées, arthralgies et sueurs.

     - troubles digestifs: anorexie (2/3 des malades), nausées (1/2 des malades), vomissements, diarrhée, douleurs abdominales, modification du goût (moins fréquents), constipation et/ou flatulence (plus rarement).

     - troubles neurologiques du système nerveux central d' intensité modérée: étourdissements, vertiges, dépression, confusion, nervosité, somnolence, diminution des fonctions intellectuelles; plus rarement: crise d' épilepsie, somnolence profonde, coma.

     - troubles neurologiques du système nerveux périphérique habituellement modérés: paresthésies, engourdissement, neuropathie, tremblements.

     - troubles cardio-vasculaires peu fréquents: épisodes hypo ou hypertensifs transitoires, oedèmes des membres, palpitations; très rarement: insuffisance cardiaque congestive, oedème pulmonaire, infarctus du myocarde.

     - troubles cutanés et des phanères d' intensité modérée: rash, prurit, érythème, sécheresse de la peau et des muqueuses, alopécie, exacerbation d' herpès labial, allongement des cils.

     - troubles du système hématopoïétique fréquents et modérés: leuconeutropénie et thrombopénie; moins fréquemment: baisse de l' hémoglobine et de l' hématocrite.

     - troubles rénaux et urinaires: protéinurie, augmentations des cellules dans les sédiments.

     - troubles biologiques, fréquents: augmentation des transaminases; moins fréquents: augmentation des phosphatases alcalines, de la glycémie (chez les diabétiques), de l' hormone thyroïdienne, apparition d' anticorps anti interféron alpha-2a (1/10 des malades).

     Les troubles neuropsychiatriques relevés par le psychiatre américain Frank Adams sur 10 malades cancéreux sous interféron leucocytaire humain (3 millions unités en I.M./ jour) sont résumés dans le tableau ci-dessous (2):

 

Symptômes généraux

     SYMPTOMES     FREQUENCE (avant,durant le traitement) avant     / après 7j     / après 30j

     Comportement:

     - diminution de l' énergie     4     7     8

     - ralentissement psycho-moteur     0     7     8

     - insomnie     4     1     0

     - hypersomnie     0     6     7

     - désintérêt     2     7     6

     - diminution de l' appétit     3     5     5

     - diminution de la libido     10     10     10

     Fonctions cognitives:

     - troubles de la mémoire     3     4     5

     - troubles de la concentration     2     4     5

     - suspension de la parole     0     5     5

     - barrage de la pensée     0     2     2

     - bradypsychie     0     4     4

     - accélération de la pensée     0     0     0

     - hallucinations     0     0     0

     - indifférence, irréalité     0     1     1

     - désorientation spatiale visuelle     0     2     2

     - désorganisation conceptuelle     0     1     1

     Affectivité:

     - dépression     5     2     2

     - tendance aux pleurs     6     4     5

     - anxiété     8     2     0

     - idées d' auto-dépréciation     1     1     1

     - idées suicidaires     4     0     0

     II. Méthodologie du proving.

     Il s' agit d' une série appariée de 15 expérimentateurs prenant 1ère dose le matin (jour J1), puis une 2è dose 7 jour après (J8). Les 2 doses sont: l' une Interféron alpha 30 CH (Unda, Belgique) et l' autre placebo (ou vice versa; l' ordre des 2 doses faisant objet d' une randomisation).

     L' observation commence à J1 et s' arrête à J30 (inclus), par compte-rendus écrits uotidiens.

     Ont participé à cette expérimentation:

     - protocole et organisation: Dr P. Souk-Aloun.

     - expérimentateurs: Association pour la recherche homéopathique Benoit-Mure, Ecole d' Homoéopathie Hahnemannienne française du Dauphiné-Savoie.

     - randomisation: Marie-Hélèbe Tissié, pharmacienne (Montpellier).

     L' Interféron n' ayant jamais été expérimenté, nous ne possèdons pas assez de données pour établir une grille de valorisation comme pour le Propranolol, c' est pourquoi le protocole a été établi en vue d' établir une pathogénésie fiable, sans pousser à fond l' aspect statistique: la série appariée ici répond avant tout à l' impératif d' élimination des symptômes habituels.

     FICHE A REMPLIR PAR LE PROVER:

     Tubes doses:

     Coordonnées de l' expérimentateur:

     - nom, prénom:

     - adresse:

     - téléphone:

     Caractéristiques de l' expérimentateur:

     - sexe:

     - âge:

     - taille:

     - poids:

     - profession:

     - célibataire ou marié (concubin), nombre d' enfant(s):

     - race (européen, asiatique, etc...):

     - préférez-vous la chaleur, ou le froid?:

     - consommation habituelle de tabac:     d' alcool:

     - avez-vous pris une médication (aspirine, antibiotique, remède homéopathique, etc...) durant les 15 jours précédents (si oui, laquelle et durant combien de jours)?:

     - avez vous été hospitalisé dans le passé pour une maladie (si oui, laquelle), ou une intervention chirurgicale (si oui, laquelle)?:

     Recommandations aux expérimentateurs:

     Prendre le 1er tube dose (tube A), le matin au lever à jeun (sucer les granules; attendre 30 minutes au moins avant de prendre votre déjeuner); prendre 1 semaine après dans les mêmes conditions le 2è tube dose (tube B).

     A partir de la prise du 1er tube dose et durant 30 jours, quotidiennement remplir une feuille de ce cahier:

     - signaler le temps qu' il fait, ainsi que les événements qui vous ont marqué dans la journée.

     - votre état d' esprit.

     - vos rêves de la nuit précédente.

     - remémorer vos sensations et autres de la journée, en passant systématiquement en revue: tête, cou, poitrine, ventre, dos, membres supérieurs, membres inférieurs, respiration, circulation, digestion, miction; pour les expérimentatrices, mentionner la menstruation, etc...

     Cette expérimentation est sans danger et vise à donner un nouvel remède pour soulager la douleur des malades.

     QUESTIONNAIRE A REMPLIR QUOTIDIENNEMENT DURANT 30 JOURS PAR LE

     PROVER.

     DATE:     tube N°:     pris à     heures

     TEMPS:

     à cocher: chaud, ensoleillé, froid, humide, venteux, pluvieux.

     EVENEMENTS EXTERIEURS marquants, imprévus:

     HUMEUR:

     (par exemple: gaîté, tristesse, anxiété...; préciser)

     REVES: (de la nuit précédente)

     SYMPTOMES:

     (décrire la sensation ou les changements; mentionner l' endroit, l' heure de survenue, la durée, les conditions dans lesquelles ils sont augmentés où diminués)

     III. SYMPTOMES EXPERIMENTAUX DE L' INTERFERON 30 CH.

     A. Les provers.

     - A sexe mas., 47 ans, homéopathe (P.S. auto-expérimentation); 10 granules Interféron 30 CH (Homeoden) le soir.

     - A'  auto-expérimentation; 10 granules Interféron alpha 30 CH (Unda) matin et soir, 3 jours consécutifs.

     - B sexe fém., 47 ans, retraitée, (H.S.); 10 granules Interféron alpha 30 CH (Unda); n° dans série appariée 5.

     - C sexe fém., 27 ans, enseignante (C.B.); 10 granules Interféron alpha 30 CH (Unda); n° 6.

     - D sexe mas., 21 ans, étudiant (S.S.); 10 granules Interféron alpha 30 CH (Unda); n° 7.

     - E sexe fém., 35 ans, femme de ménage (Y.B.); 10 granules Interféron alpha 30 CH (Unda); n° 9.

     - F sexe fém., 30 ans, médecin; 10 granules Interféron alpha 30 CH (Unda); n°3

     - G sexe mas., 14 ans 1/2 (Z.S.); 10 granules Interféron alpha 30 CH (Unda); n° 18.

     - H sexe mas., 43 ans (M.S.); 10 granules Interféron alpha 30 CH (Unda); n° 4.

     B. Les symptômes pathogénétiques.

     PSYCHISME.

     - Bonne humeur (A4).

     - Anxiété au réveil (avec palpitations) (F11).

     VERTIGE.

     - Vertige (F23).

     TETE.

     - Disparition du mal de tête (et des douleurs du ventres) habituels avec apparition des règles (B31). (la prover avait présenté le même phénomène auparavant en expérimentant Ciclosporine).

     - Céphalée (F17 et 18).

     FACE.

     - Oedème et prurit de la lèvre supérieure apparaissant dans la journée et disparaissant vers 20 heures (au même moment apparait un prurit de l' hypochondre droit disparaissant dans la nuit) (F12).

     NEZ.

     - Dans la matinée: hallucination d' une odeur nauséabonde de fèces humaines en étant dans une pièce fermée (après avoir été aux toilettes) (A' 1).

     - Dans la matinée: perçoit l' haleine fétide de son interlocutrice à plus de 0,50 m (A' 2).

     - Sent de mauvaises odeurs (crottes de chien) à la terrasse d' un café et dans la rue vers 13 heures 30 (B4).

     - Réveillé dans la nuit: nez obstrué, après éternuement et écoulement très liquide, disparition de l' obstruction (A' 4).

     BOUCHE.

     - Oedème et prurit de la bouche (surtout lèvre supérieure) apparaissant dans la journée et disparaissant vers 20 heures (au même moment apparait un prurit de l' hypochondre droit disparaissant dans la nuit) (F12).

     GORGE.

     - Douleur à la déglutition du palais à 13 heures (A2).

     - Enrouement au réveil, disparaissant progressivement dans la journée, sensation d' une mucosité collée à l' arrière gorge, provoquant des raclements (A' 4).

     - Sensation d' une mucosité collée à l' arrière gorge, provoquant des raclements (A' 5).

     - Sensation de mucosité collante au fond de la gorge (A' 14).

     - Légèrement enrouée, sensation comme si avait une poussière dans la gorge (chatouillement) donnant envie de tousser, le matin et la nuit vers 21 heures (B12)

     POITRINE.

     - Douleur vive dans la région du coeur pendant quelques instants vers midi, puis plus tard dans la journée vagues douleurs à répétition (symptôme qui habituellement précède les règles; les règles ont passées depuis 1 semaine) (E3).

     - Palpitations au réveil (avec anxiété) (F11).

     ESTOMAC.

     - Peu d' appétit mais relativement en forme physique et psychique (A' 1).

     - Dégoût des aliments, avec nausée à la vue des aliments (F6 à 13); anorexie (F15 à +23).

     - Ballonnement et embarras gastrique (F17).

     ABDOMEN.

     - Douleurs fugaces du ventre dans la journée (A3).

     - Coliques le matin (C10 à 20).

     - Douleur du ventre débutant le matin et durant toute la journée (D5).

     - Prurit de l' hypochondre droit vers 20 heures disparaissant dans la nuit (faisant suite à un oedème et un prurit de la bouche surtout lèvre supérieure apparaissant dans la journée) (F12).

     GENITALIA (femme).

     - Disparition (du mal de tête et) des douleurs du ventre habituels avec apparition des règles (B31) (la prover avait présenté le même phénomène en expérimentant

     Ciclosporine).

     - Retard de règle de 12 jours (F11 à 23).

     SOMMEIL ET REVES.

     - Rêves nombreux, ne se souvient pas du sujet (A1) (B2, 5)(C5).

     - Dort mieux (A3).

     - Sommeil profond (A' 1, 2, 3) (B3).

     - Impossibilité de s' en souvenir des rêves, depuis le début de l' expérimentation (A' 5).

     - Fatigué, recommence à s' en souvenir des rêves la nuit (A' 9).

     GENERALITES.

     - Relativement en forme physique et psychique (A' 2).

     - Fatigué (A' 9 à 15).

     - Fatigue entre 11 heures 45 et 13 heures 30 (F9); fatigue persistante (F9 et 10).

     BIBLIOGRAPHIE.

     - 1. Roféron A. 1489-1491; Dictionnaire Vidal 1990.

     - 2. Adams F. et coll. Troubles neuropsychiatriques lors du traitement anticancéreux par interféron leucocytaire humain. Jama 1985; 95: 178-182.

     - 3. Diverse approaches to new therapies may bold promise in multiple sclerosis. Jama 1986; 256: 685-687.

     - 4. Koech D.K., Obel A.O., Minowada J., Hutchinson V.A., Cumming J.M.. Low dose oral alpha-interferon therapy for patients seropositive for human immunodeficiency virus type-1 (HIV-1). Molecular biotherapy 06/1990; 2: 91-95.

 

 

 

 

 

Propanolol

 

Introduction

     PATHOGENESIE DU PROPANOLOL 30 CH

     ET UTILISATION CLINIQUE

     Résumé: les symptômes expérimentaux recueillis lors de deux provings du Propranolol (chlorhydrate) 3O CH; utilisation clinique.

     I. LES CONDITIONS DES PROVINGS

     Le Propranolol 30 CH a connu deux provings successifs. Ie premier effectué par le Groupe Mercurius en 1987 (responsables: Phou Souk-Aloun. Bernard Long, et la pharmacienne Françoise Mattéi de Montpellier: double aveugle sur 2O provers dont dix témoins, prises de dix granules deux fois à distance de 7 jours, durée d' observation sur 30 jours) ( I ), le second par l' École d' homéopathie Hahnemannienne du Dauphiné-Savoie (responsables: Noël Deries. Jacques lobert, Jean-Luc Mabilon). et l' Association Benoit Mure de 1 989 à 1 990 (responsables: Phou Souk-Aloun, Claudie Pepey et les pharmaciennes Françoise MattéL Marie-Hélène Tissié de Montpellier); 35 provers. double aveugle et série appariée, prise d' une dose globules 2 fois à distance de 15 jours, durée d' observation sur 30 jours).

     La méthodologie de ces provings a été l' objet de nombreux articles (2, 3, 4. 5), nous ne l' exposons donc pas ici.

     Provers du Groupe Mercurius (validés, ayant pris Propr 30 CH):

     - A sexe m., 4O ans. homéopathe

     - B sexe m., 29, médecin

     - C sexe m., 40, homéopathe

     - D sexe f., 39, homéopathe

     - E sexe m., 37, homéopathe

     - F sexe f., 35

     - G sexe f:. 37, homéopathe

     - H sexe f., 30, homéopathe (C.P.)

     - I sexe m..3O

     Provers de l' École H.H.D.S. (provers validés): - J sexe f., 36, contrôleur des impôts - K sexe m., 39, médecin - L sexe m., 32, charpentier - Q sexe f., 27, étudiante en médecine. - R sexe m., 4O, médecin anesthésiste.

     Provers de l' Association Benoît Mure (provers validés):

     - M sexe m. 35, architecte

     - O sexe f., 45, fonctionnaire retraitée (H.S.)

     - P sexe m., 19, étudiant (S.S.)

     - S sexe m., 13, (Z.S.)

     - T sexe m., 40, chirurgien dentiste (J.L.)

     (les archives de ces provings peuvent être consultées auprès du Dr P. Souk Aloun et du Groupe Dynamis).

     II. SYMPTOMES PATHOGÉNÉTIQUES RECUEILLIS

     Les symptômes expérimentaux sont donnés, avec, entre parenthèses. Ie prover et le jour de survenue, en deux degrés:

     - symptômes plausibles

     - symptômes vraisemblables. relativement fréquents ou frappants: * ( termine la valorisation)

     - symptômes vérifiés cliniquement: ** (/ termine la valorisation)

 

PSYCHISME

     1. * Dépression: déprimé et asthénique/ (E 19); manque de tonus (J 1); * déprimée et triste, de 22h à 23 heures/, aggravée au lit, avant le sommeil (0 I ); triste (K 13); et amère toute la journée' * pense qu' elle est incomprise de tout le monde. qu on ne l' approuve que par intérêt/. améliorée en se promenant sous la pluie (Q S); entre 22 heures OS et 22 heures 30 (Q 13); *triste et intolérante aux bruits/ (cris d' enfant) (H I S à 18).

     2. Anxiété: humeur assez changeante avec *tristesse et anxiété: elle a l' impression d' attendre quelque chose, avec sensation d' avoir une boule dans la gorge/, surtout entre 12 et 14 heures (H 6 à 9); anxiété (Q 4); * << Je n ' ai jamais été autant anxieuse que ce jour, on peut comparer cela à quelqu' un gui attend en vain qu' on lui annonce une mauvaise nouvelle qui tarde à venir, ce qui fait que je suis toute la journée sur mes gardes »/ (Q 6); anxiété améliorée le soir (T 2).

     3. Irritabilité (R 4); avec fatigue (0 4); le matin améliorée 1 après-midi (K S); améliorée le soir (T 2): peu réceptive à la bonne humeur (I 1).

     4. Concentration difficile: manque de concentration, indécision et sentiment d une congestion nerveuse le soir. améliorés après le repas (E 9); "demi-sommeil". un peu rêveuse (J 1); contusion mentale: inversion des mots en parlant (T 3).

     5. Se sent plus agressive et éveillée (F 1).

     6. Gaieté (K IO).

 

TÊTE

     7. *Céphalée frontale, gauche (ler jour), puis droite (2e jour), enfin des deux côtés (3e jour), douleur légère, concomitante avec nausée (ler jour) (G I à 4). *frontale en barre au niveau des sourcils, poids sur les yeux, soulagée en fermant les yeux. augmentée en se baissant, par le mouvement, apparaissant au réveil et disparaissant brusquement vers 13 heures (H 15 à 18); *céphalée/ augmentant progressivement à partir de 22 heures jusqu' au coucher (H 20); *douleur battante avec lancements violents au front et au vertex vers 12 heures. en se relevant, en baillant et en riant/ (0 5).

     8. *Sensation de chaleur (F I )/ (Q 2).

     9. Sensation de froid à la tête (avec claquement de dents), au lit vers 23 heures 45 et durant environ 3O minutes (0 I ).

     IO. Pellicules puis un peu de croûtes sur tout le cuir chevelu avec prurit (P 15 à+).

     1l. *Bouffée de chaleur (F 1) (H 17), aux oreilles et à la mâchoire, aggravée par la chaleur ambiante. de 8 à 9 heures 45 (Q 2); *chaleur à la face/ (avec malaise après un effort), vers I I heures (E I ).

     12. Douleur au niveau du sinus maxillaire gauche, parfois spontanée et parfois provoquée par la toux sèche et la palpation, avec des bouffées de chaleur a la face: obstruction complète de la narine gauche au réveil, améliorée quelques minutes après; rejet par la bouche d' un pus très vert (H 17).

     13. Éruption de petits boutons au-dessus du sourcil droit (S 5 à 7).

 

YEUX

     14. Pesanteur au niveau des yeux, surtout l' oeil gauche le matin, durant environ 20 minutes et disparaissant progressivement; revient vers 22 heures avec la toux quinteuse, douleur pressive surtout juste au-dessus de l' oeil gauche (H 15 à 17), lenteur de 1' accommodation visuelle; impression de fatigue visuelle aggravée au soleil; photophobie importante le matin nécessitant le port de lunettes noires; impression curieuse d' avoir un rétrécissement du champ visuel du côté externe, vers 16 ou 17 heures, durant trente minutes (trouble objectivé par tierce personne); conjonctivite de l' oeil droit qui est un peu collé au réveil, avec du pus clair; la douleur et la quantité de pus augmentent dans la journée; sensation de sable dans l' oeil, de brûlure. aggravée par le mouvement: irritation et rougeur de l' angle externe; douleur importante, pressive et tensive de l' oeil droit dans la nuit. améliorée en se couchant dessus, en y mettant un mouchoir, en fermant les yeux (H I S à 22).

     15. *Douleur continue de l angle interne de l' oeil gauche (irrité) (et de la racine du nez) 10 heures 30 à 12 heures 30 (N 1); douleur de 1' angle interne de l' oeil droit. avec obstruction nasale sans écoulement (N 5); **douleur de l' oeil gauche le soir/ (symptôme guéri chez une femme diabétique de 35 ans).

     16. Sensation de brûlure, *irritation et rougeur de l' oeil gauche; surtout dans l' angle interne/ (0 22 à 24), avec prurit (0 24).

 

NEZ

     17. Douleur continue de la racine du nez (et de l' angle interne de l' oeil gauche qui est irrité), IO heures 3O à 12 heures 3O (N 1).

     18. Nez sec (R 4).

 

OREILLES

     19. Sensation de vibration intermittente du tympan droit le soir au coucher. se prolongeant le lendemain au réveil (A 11 à 12): impression d avoir une bête dans l' oreille (A 12).

     2O. Douleur sourde dans l' oreille droite, aggravée à la mobilisation du lobe. à la pression (en se couchant dessus) et à la palpation. du réveil à 13 heures environ. persiste S jours impression que l' oreille est pleine et obstruée (examen otoscopique: croûtes sanguinolentes); baisse de l' audition à droite: douleur de l' oreille droite, irradiant au cou du même côté, avec raideur et endolorissement: la douleur disparaît à droite, mais apparition d' une douleur à l' oreille gauche avec la même évolution; disparition des troubles des oreilles et début des troubles oculaires (H 9 à 23).

 

BOUCHE

     21. Soif surtout dans l' après-midi de boissons froides (H I à 6).

     22. Douleur brûlante et cuisante du bout de la langue, correspondant à une plaque dépapillée très rouge, de cinq millimètres de diamètre, plutôt à droite. vers 22 heures (H 9).

     23. Bouton sur la langue (J 2. 3, 4, 6 et 8).

     24. Dents sensibles au froid (I 1).

     25. Langue chargée verdâtre. goût douceâtre dans la bouche (T 1).

 

ESTOMAC

     26. Légers embarras gastriques de 9 heures 3O à IO heures (B 2). 27 *Manque d' appétit (E 19)(H6)(R6)(T 1)

     28. Inappétence avec soif, surtout dans l' après-midi (H 6), et désir de fruits (H 11).

     29 Faim augmentée (K S et 13)

     3O. Mal à l' estomac avant manger le soir (L 1); gargouillements toute la journée. mal à l' estomac le soir avant et après manger (L 2).

 

ABDOMEN

     31. Douleur dans les abdominaux pouvant provenir d' un effort physique minime la veille (D 29 à 3O)

     32 Flatulences, faux besoins et sensation de plénitude du rectum, selles 3 fois par jour. avec peu de matière chaque fois et de consistance normale (E 9 à 18)

     33 Mal au ventre (F 6)

     34. Douleur de la région ovarienne droite. survenant brutalement vers 16 heures. sensation de torsion interne, comme un début de règles, améliorée par le mouvement (H I )

     35. Flatulences (fait des gaz toute la journée) (L I ); gargouillements toute la journée (L 2); mal au ventre comme après un chaud et froid. surtout en début et fin de journée(L3, 4).

 

RECTUM

     36 * Constipation (Q 8, 9, IO) (R 3, 4, 6).

 

SELLES

     37. Selles molles (K 2. 4)

 

THORAX

     38 Douleur rétro sternale limitant la respiration et les mouvements' survenant en regardant la télé vers 21 heures et durant cinq minutes (D 7).

     39 Crampe à la poitrine (R 6).

     DOS

     4O Douleur cervicale gauche (S 4).

     41 Douleur entre les omoplates. à type de tiraillement irradiant vers l' épaule gauche (A 6 à 8).

     42. *Douleur dorso-lombaire le matin au réveil/, en se courbant (S 3).

     43. *Douleur constante. comme un rhumatisme de la région lombaire du dos et à droite. irradiant à la jambe droite tout le long, la nuit puis à 11 heures 15 (1 25).

     44. Douleur continue de la région lombaire du dos, améliorée par le mouvement (K 3).

     45. Douleur par moments de la région lombaire. 2e partie journée, puis à partir du 13e jour *douleur continue aggravée au réveil, le matin et le soir. en position assise, par le mouvement (K 12 à +15).

     46. Douleur continue de la région lombaire, aggravée au mouvement (L 1. 7. 8.9.12.13,14.16,17,18).

     47. *Douleur avec ankylose surtout du coté gauche comme un léger torticolis vers 10 heures. aggravée en courbant la tête (D 8 à 25).

     48. Torticolis droit (E 2 à 7).

 

TOUX

     49. Un peu de toux sèche avant le coucher (H IO); toux sèche avec envie de racler la gorge. ce qui n' apporte pas d' amélioration. avant le coucher (H 11).

 

ORGANES GÉNITAUX

     5O. Augmentation de la libido (B 5).

     5l. Pertes (chez une femme) plutôt épaisses. jaune-verdâtre. avec démangeaison (O 3).

 

EXTRÉMITÉS

     52. Douleur continue du membre supérieur droit (avant-bras, poignet. main), vers 1 4h (J I ).

     53. Douleur par moments des *épaules (plus douloureuse à droite le ler jour puis change de côté), 2e partie journée, puis à partir du 13e jour douleur continue aggravée au réveil, le matin et le soir, par la position assise et le mouvement (K 12 à + 15).

     54. *Impression de pesanteur dans le bras gauche, avec endolorissement au toucher et à la palpation des muscles de la face postérieure (H 6).

     55. Douleur par moment des avant-bras. poignets et mains (K 4. 5).

     56. *Douleur continue des poignets durant la 2e partie de la journée (puis le jour après douleur par moments plutôt du poignet gauche), puis à partir du 13e jour douleur continue aggravée au réveil, le matin et le soir, par la position assise et le mouvement/ (K 12 à + 15).

     57 **Douleur du 5e métacarpien droit quand on lui serre la main avec irradiation à l' épaule et aggravation aux changements de temps et la nuit, persistant environ un mois (A 19 à + 49); **syndrome neuro-algodystrophique post traumatique du membre supérieur/ (amélioré chez deux femmes).

     58 Pulpe de l' index gauche rouge et tendue avec gène à la flexion, douleur battante, comme si avait un panaris, le matin au réveil et disparaissant après trempage dans l' eau chaude et salée (H 3).

     59. Crampes du membre inférieur gauche à 14 heures (E 13?.

     6O Douleur des membres inférieurs, des jambes (J 11, 14, 15, 16).

     61 . Douleur par moments de la hanche droite le matin au réveil (K 14 à ~).

     62. Courbatures et crampes intenses des cuisses en rapport avec un effort physique minime (D 24 à 2S).

     63. Jambes lourdes avec réseaux veineux apparents et *douleur brûlante de la plante des pieds/ fatigue des jambes, aggravée le soir et améliorée en les surélevant persistant environ un mois (H 10 à + 3O).

     64. Douleur par moments de la jambe gauche (o 3)

     65. Douleur du membre inférieur gauche, hanche et cheville a 3): jambes lourdes' douleur lancinante de la cheville gauche (J 18), la nuit en étant couchée. puis reprise vers 13 heures (J 23), crampes du membre inférieur gauche (pied, plante), (*plante, douleur constante) (J 22, 23); hanches droite et gauche (douleur très violente à gauche de I S à 16 heures 3O) (J 24)

 

SOMMEIL

     66. *Insomnie/ (B 3) (K 14) (J6) (R 11); difficulté d' endormissement (J 6);

     jusqu' à 2 heures (K 9).

     67. Réveille à 5 heures (E 2); sommeil prolongé (E 19).

     68. Sommeil agité avec deux réveils dans la nuit (H 3); réveil vers 3 heures, ne peut se rendormir avec l' impression d' être totalement éveillée (H 13).

     69 Rêves bizarres (catastrophes) (M 1).

     70. Somnolence (J 1).

     71 Bon sommeil (R 3. 4).

 

PEAU

     72. Éruption de petits boutons sur le menton, le dos de la main gauche. Ie cou (Al à 2), à la naissance du coccyx et à la marge de l anus (A 7 à 16), éruption de petits boutons très prurigineux au-dessus des creux poplités et à la face interne de l' avant-bras droit (A 11 à 13), d' une plaque d' urticaire près du nombril le soir (A 12).

     73. Prurit de la face interne de la jambe droite le matin au réveil et persistant toute la journée, aggravé par le toucher (C 3).

     74. Prurit paroxystique sur le coccyx vers 5 heures, amélioré en grattant (E 8).

     75. *Prurit très important à la plante des pieds, surtout dans le creux de la voûte plantaire, qui présente une éruption comme de l' urticaire, prurit du dos, aggravés au lit. Ie matin au lever, et le soir au coucher (H 4 à 5).

 

TRANSPIRATION

     76. Transpiration augmentée (K4, 5).

 

GÉNÉRALITÉS

     77. Malaise après effort vers I I heures (avec chaleur à la face) (E 1).

     78. Frilosité (avec fatigue inhabituelle) le soir) (H 4).

     79. *Fatigue (E D(0 4) (L 8); le soir (E 1) (H 4, Il), se couche plus tôt que d' habitude (H 1 1); fatigabilité accrue (H 9).

 

CLINIQUE

     III. UTILISATION CLINIQUE

     Le Propranolol a été jusqu' ici objet d' expérimentations servant à étayer des concepts théoriques; c' est pourtant un remède très efficace dans certaines pathologies. Les homéopathes doivent penser à ce remède en présence d' une neuro-algo-dystrophie post-traumatique du membre supérieur.

     Il me semble que le Propranolol a un effet sur:

     - douleurs et enflures du membre supérieur partant de la main et irradiant vers le haut et l' épaule; n' oublions pas que les allopathes l' utilisent en dose pondérale, parfois avec succès, dans les algo-neurodystrophies post- traumatiques.

     - certains cas de névralgies cervico-brachiales, de céphalées, psoriasis, bouffées de chaleur de la ménopause.

     Son utilisation, en prévention du trac, ne donne pas de résultat intéressant, et l' attente anxieuse est peut-être à interpréter dans le sens "comme si elle allait recevoir une mauvaise nouvelle"' plutôt qu' une anticipation. En basse dilution (3 DH). et d' une manière répétée. il provoque souvent des insomnies et cauchemars.

     A. Cas de douleur ou d' irritation de l' oeil

     - irritation chronique de l' oeil droit: Mlle Béatrice P..., 2O ans, depuis plusieurs années, et par période, présente un oeil droit rouge et collé le matin; pas de diagnostic ophtalmologique précis.

     Propr 3O CH, 5 granules:

      le lendemain, I' oeil n' a plus rien, mais céphalée frontale; puis la posologie est ramenée à deux granules une fois par semaine, durant six semaines.

     Douleur de l' oeil gauche, le soir, chez femme diabétique de 35 ans.

     B. Neuro-algodystrophie du membre supérieur

     - Syndrome neuro-algo-dystrophique post-traumatique du membre supérieur, avec traumatisme de la main, amélioré chez deux femmes.

     C. Traumatisme de la main

     - Homme, 61 ans: s' était enfoncé un clou dans la main droite côté cubital, il y a environ un mois; actuellement douleur du 4e doigt la nuit surtout, remontant au coude.

     Propr 30 CH. une dose le matin, deux jours; bien suivi par Rhus tox.

     D. Céphalée

     - Céphalée frontale chez un garçon de 17 ans, le matin avec épistaxis.

     BIBLIOGRAPHIE

     Groupe Mercurius.

     Proving du Propranolol. Bulletin semestriel de Mercurius 1987; no1: 10-25.

     Souk-Aloun P.. Pepey C.

     Pathogénésie du Propranolol. Revue belge d' Homéopathie, 1989; no2. 3.

     Souk-Aloun P., Pepey C.

     Expérimentation homéopathique: les critères d' imputabilité. Homéopathie française 1989; 77, no1: 8-13.

     Souk-Aloun P.. Pepey C. - Contraintes de l' expérimentation homéopathique. Homéopathie française 1989: 77, no4: 38 42.

 

 

 

 

 

Thymuline

 

Introduction

     Traduction anglaise

     Dr P. Souk-Aloun.

     Pathogénésie de Thymuline et utilisation dans l' infection par le VIH

     Résumé: courte pathogénésie de Thymuline et son utilisation dans le SIDA.

     I. COURTE PATHOGENESIE.

     La Thymuline est une hormone du thymus dont la partie active est commune à la plupart des mamifères; elle a pour fonction principale la maturation des

     lymphocytes T et stimule les réponses cytotoxiques humoro-cellulaires. Actuellement, elle est fabriquée par synthèse peptidique.

     Le prof. M. Bastide avait démontré son action chez la souris immuno-déprimée. On l' utilise dans la prévention des affections ORL récidivantes chez l' enfant.

     Psychisme.

     - Rush d' idées le matin au réveil (Homme de 49 ans, auto-expérimentation, 3è jour de prise de Thymuline 30 CH 5 granules 2 fois par jour).

     Rectum.

     - Constipation (femme séropositive tuberculeuse, après chaque prise de Thymuline 5 CH)

     - Diarrhhée améliorée (femme séropositive, après 1 mois de Thymuline 5 CH, 1 dose/2 semaines).

     Généralités.

     - Adénopathies augmentent de volume et redeviennent douloureuses (femme séropositive, durant les 3 premiers mois après chaque prise de Thymuline 5 CH, 1

     dose/2 semaines).

     - Adénopathies diminuent de volume (femme séropositive, après les 3 premiers mois de Thymuline 5 CH, 1 dose/2 semaines).

     - Lymphocytes CD4+, élévation (2 femmes séropositives avec infections opportunistes)

 

Cas

     II. UN CAS D' INFECTION PAR VIH:

     Il s' agit d' une patiente âgée de 28 ans, vue en consultation le 2 mars 1993. Habituée du milieu Punk (chanteuse dans un groupe Rock), elle devint héroïnomane vers 16 ans puis séropositive à 20 ans (1985); le contage par VIH remonterait à un an avant. Actuellement, elle se saoule de temps en temps à la bière et fume une vingtaine de cigarettes par jour, mais dit ne plus toucher à la "poudre". Sur le plan sexuel, je suppose qu' elle ne prend aucune précaution particulière (une IVG en 89, une grossesse à terme en 90).

     Concernant les traitements suivis, on note 6 mois sous Zidovudine en 1987, avec complications hématologiques nécessitant l' arrêt; depuis elle est réticente aux thérapeutiques allopathiques. Soignée par une homéopathe uniciste en 1991-1992 (remède prescrit: Anantherum muricatum), elle était venue me voir début 1993, persuadée que son état s' aggravait.

     Sur le plan mental, elle est assez réservée (devient violente et provocante après avoir bu, mais se repentant rapidement), hypersensible, instable, assez égocentrique, suicidaire (plusieurs tentatives dont une par plhébotomie suite à une rupture en 83, et une par défenestration du 2è étage en janvier 90), très angoissée (mais qui ne le serait pas à sa place?) surtout lors qu' elle attend les résultats des examens biologiques (occasion pour elle de se "défoncer" à la bière), dépressive, tendance aux déceptions amoureuses, mal à l' aise avec les gens qu' elle ne connaît pas, difficulté d' endormissement. Elle fait souvent des rêves d' étendues d' eau, d' océan, parfois rêves érotiques.

     Physiquement elle est assez petite et fluette (1,51 m pour une quarantaine de kg), avec des cheveux raides et châtains, assez frileuse; s' habille et se maquille avec recherche.

     Dans les antécédents familiaux maternels, on note une grand-mère morte d' une septicémie vers la quarantaine à la suite d' une petite blessure à la main, beaucoup d' arthroses; père eczémateux. Dans les antécédents personnels: toxicomanies (héroïne, alcools, tabac, etc...), tentative de suicide suite à une déception amoureuse

     (83), contage par HIV certainement par échange de seringues et aiguilles contaminées (84), hépatite B (1985), cicatrices aux bras dues à l' abrasion cutanée pour effacer certains tatouages, candidose buccale (1990 et avant), diarrhée à Cryptosporidies (depuis 1989, diagnostic en 1992), IVG (1989), tentative de suicide par défenestration (1990), grossesse et accouchement d' une fille séronégative (octobre 1990).

     L' examen clinique montre des adénopathies cervicales, et axillaire gauche; grosse rate, abdomen douloureux surtout côté gauche; langue chargée, bouche sèche; signes de spasmophilie.

     Elle se plaint d' asthénie matinale, de diarrhée (d' abord épisodique puis permanente, disparaît parfois pendant plusieurs jours lors qu' elle est chez une de ses soeurs avec laquelle elle s' entend bien); selle dès qu' elle a mangé ou bu, liquide, en jet; 4 ou 5 selles/jour. Toux chronique, grasse. Transpiration des aisselles, le matin et la nuit, mains moites. Douleur de la région splénique aggravée après-midi et soir, comme une crampe.

     les données biologiques disponibles remontent à 1990:

     * janvier 1990: Lympho: 1713 T4: 646 T8: 679

     * juillet 1990:             T4: 412 T8: 841 (grossesse)

     * septembre1990:             T4: 411 T8: 632 (grossesse)

     * novembre 1990: Lympho: 1400 T4: 410 T8: 615 (post-partum)

     * janvier 1991: Lympho: 1400 T4: 492 T8: 604

     * février 1991: Lympho: 1600 T4: 512 T8: 752 (Anantherum)

     * avril    1991:             T4: 520        (Anantherum)

     * novembre 1991: Lympho: 1400 T4: 410 T8: 615 (Anantherum)

     * octobre 1992: Lympho: 1273 T4: 390 T8: 577

     * novembre 1992:             T4: 390

     * décembre 1992:             T4: 390 T8: 500

     - 2 mars 1993: première consultation: Thymuline 5 CH, 1 dose globules le matin (prise le jour suivant), Alvityl 2 dragées/j, Sélénium oligosol 1 ampoule/j.

     * 3 mars 1993: Lympho: 1449 T4: 425 T8: 668 T4/T8: 0,63

     - 17 mars 1993: se sent mieux: Thymuline 5 CH 1 dose globule, Sarcolem, successivement: Nux vomica, Podophyllum, Gambogia (diarrhée inchangée). Deux jours après la 2è dose: douleur et enflure des ganglions de l' aisselle gauche.

     - 29 mars 1993: a un peu grossie (46 kg; c' est-à-dire 2 kg de plus): Thymuline 5 CH 1 dose globules.

     * 1 avril 1993: Lympho: 1352 T4: 428 T8: 590 T4/T8: 0,72

     - 15 avril 1993: Thymuline 5 CH 1 dose globules, Ultra-levure, 2 gélules 3 fois/j (arrêt de la diarrhée).

     - 27 avril 1993: disparition de la douleur à la rate, les ganglions axillaires semblent diminuer de volume: Thymuline 5 CH 1 dose globules.

     - 6 mai 1993: depuis une semaine: transpire le jour, battement dans l' oeil droit puis dans l' oreille droite, nausée le matin: Silicea 5 CH, Calcibronat. Mais elle se

     sent nettement mieux, ne croit plus à l' issue fatale de la maladie, et s' inscrit à un stage de formation professionnelle.

     * 6 mai 1993: Lympho: 1432 T4: 475 T8: 646 T4/T8: 0,73

     III.COMMENTAIRES:

     Le critère biologique utilisé ici est le nombre de lymphocytes CD4 ou T4 qui est un facteur prédictif pour la survenue des infections opportunistes. Ce nombre baisse d' environ 70 unités/an chez une personne infectée par le VIH. A moins de 50 CD4/mm3 la mort est à court terme. D' autres critères biologiques et cliniques sont aussi d' un grand intérêt.

     Bien sûr, un cas suivi sur quelques mois même avec des données des années précédentes est peu significatif dans cette affection. En outre, les artefacts sont possibles (laboratoires d' analyse différents, variations cycliques des lymphocytes, etc...). Mais devant la désespérance des malades et des médecins confrontés au

     SIDA, j' ai voulu apporté le témoignage du médecin généraliste de base.

     Dans le cas relaté, les CD4 ont chuté jusqu' à 1991. C' est à ce moment là que la patiente fut soignée par une homéopathe uniciste qui lui donna Anantherum dont l' administration semblait provoquer une hausse des CD4 pendant quelques mois puis les CD4 retombent à nouveau.

     J' ai perdu de vue la patiente par la suite (je l' avais sérieusement sermonné sur son comportement irresponsable). En avril 1995 je l' ai rencontré par hasard dans la rue; elle va bien, et est suivie par un homéopathe.

     Anantherum muricatum (Andropogon ou Cymbopogon muricatus, Andropogon ou Cymbopogon squarrosus, Vetiveria odorata, Vetiveria squarrosus, Cuscus grass, Vétiver ou Viti-vayr) est une herbe odorante et médicinale de l' Inde dont la racine est utilisée pour soigner les fièvres et les abcès. En Malaisie, on l' utilise sous forme d' emplâtre contre la fièvre puerpérale. Au Viêt Nam, sa décoction est réputée comme répulsif pour les parasites externes et utilisée pour laver les cheveux. Son parfum très persistant entre dans la composition des encens de bonne qualité. Anantherum a été expérimenté par le Dr J.L. Houat; Lilienthal le signale comme remède contre les maladies de la peau; Clarke l' indique dans les abcès, l' aphonie, les furoncles, le cancer, l' érysipèle, l' inflammation glandulaire, l' hydrophobie, la sycosis, le syphilis, le tic convulsif ou douloureux, les tumeurs et les ulcères. On relève dans la matière médicale de Hering: "gaîté avec disposition à rire et à chanter", "tristesse...", "... à horreur d' être en société"; "douleur de la rate"; "enflure des ganglions des aisselles et de la poitrine (avec tumeur de la poitrine)"; "inflammation glandulaire"; et bien sûr, beaucoup de symptômes de la peau. Certainement il s' agit d' un remède qui mériterait d' être mieux connu.

     La prescription de Thymuline 5 CH part d' une tactique différente: étant donné l' utilisation du nombre des lymphocytes CD4 comme marqueur de la maladie, le traitement vise à relever ce chiffre. Nous savons sur des données partielles que la Thymuline peut contribuer à cet effet. Le protocole est assez simple: Thymuline 5 CH, 1 dose globules le matin 1 fois tous les 15 jours; 1 numération des lymphocytes CD4 par mois.