Thuya occidentalis – C. Chemla , mars 2001                                          


Quand de vieux réflexes de prescription viennent à notre secours, peut être nous est il possible de comprendre ce qui se dit dans  cette cicatrice  douloureuse que personne ne peut toucher.
           



ée le 10/7/64, psychanalyste, consulte le 1/12/98  parce qu’elle attrape tous les rhumes de sa fille depuis deux ans.

“’ai souvent mal au ventre le soir, ça se tord dans mon ventre, comme des crampes.”
Elle me parle tout de suite de sa cicatrice de césarienne
“’est une cicatrice chargée, une sorte de centre où tout s’est cristallisé’avais besoin de me protéger et c’est une zone que j’ai protégé, rentréée dessus, j’ai beaucoup de mal à la toucher et je ne supporte pas qu’on me la touche”
Quand je l’interroge sur l’accouchement et la grossesse, elle me répond simplement
“ésarienne a été difficile et la grossesse difficile aussi, on ne savait pas où était le bébé”


A part les rhumes dont je n’ai pas pu détacher de caractéristiques particulières, elle me signale un herpès récidivant de la cuisse et des parties génitales depuis 8 ans, de  légères verrues récentes qui vont et viennent et une baisse de la libido depuis l’accouchement.
Sur le plan général, elle signale un dégoût du céleri, des rêves récurrents de chute dans des tunnels et de poursuite et une frilosité peu modalisée.


Sur le plan psychique, elle a peur d’être seule la nuit et peur du noirà 22ans,elle se réveillait en hurlant avec la peur du noir. Elle a été claustrophobe avec la peur des ascenseurs mais le symptôme a disparu depuis son analyse. Elle baille beaucoup, pousse de grands soupirs . Elle est ordonnée ,parfois même obsessionnelle.
“’étais une enfant trouillarde, mon humeur était très variable, j’aimais pleurer mais je me retenais de le faire devant les autres pour qu’ils n’aient pas de prise sur moi par l’émotion.”

Dans les antécédents


–à 9 ans, elle a été opérée d’une malformation rénale: réimplantation urétéro–rénale qui s’est infectée et a du être réopérée dans la foulée
"Cette première opération correspond au début de la discorde entre mes parents qui a abouti à leur divorceété vécu comme un gigantesque traumatisme; avant, il y avait un grand climat d’harmonie et de tendresse familiale, on vivait en Amérique, c’était un moment idéalisé.Et puis, après, c’était la fin de l’innocence, l’arrivée en France et je regrettais le temps d’avant. Cela représentait la perte de l’illusion, je découvrais la face cachée des choses, je découvrais qu’elles n’étaient pas parfaites. Par la suite, je me suis beaucoup méfiée des choses apparemment parfaites, de toutes les formes d’idéalisation."


–à 18 ans, j’ai été de nouveau opérée d’un reflux urétéro–rénal, on a dégagé des adhérences autour d’une trompe; j’ai eu très peur.


–Enurésie jusqu’à 13 ans


–2avortements


–acné à 20 ans.

L’examen clinique…
montre une cicatrice de césarienne rétractée vers l’intérieur(comme les mamelons d’ailleurs).Effectivement, Elle est quasiment intouchable, et quand je m’approche, elle fait le mouvement de serrer les points vers l’intérieur et me parle de protection.


Prescriptionéchelle


2ème consultation, le 15.1.99
ède l’a rendue plus stable au niveau de l’humeur mais elle se plaint de cystites qui récidivent dès qu’elle arrête les antibiotiques et qui coïncident avec la reprise d’une sexualité plus intense avec un nouveau partenaire. Elle se plaint d’envies fréquentes d’uriner et de brûlures améliorées temporairement en urinant. 
“écentrée, éparpillée au niveau intellectuel et je suis épuisée. J’ai souvent rêvé que je visitais l’appartement de ma grand mère.”


Prescription


3ème consultation

“’ai senti une boule d’angine dans la gorge tellement fort que je ne pouvais pas avaler et j’étais absolument épuisée. Tout a disparu comme par enchantement le lendemain et depuis, je n’ai plus de cystite ou de rhume, je me sens moins éparpillée, mieux rassemblée. Je n’ai plus peur la nuit, j’ai minci, je me sens mieux.”




Prescriptions suivantes



X30CH 1 dose le 22mai’une angine et de l’état mental.


XMK 1dose le 1.10 99 



Depuis, la patiente n’a pas repris de dose, n’a plus jamais fait de cystite, a fait de rares débuts de rhino qui disparaissent dans la journée avec quelques granules de X7CH.’a plus aucune peur d’être seule, se sent étonnement centrée pour travailler et a pu régler des conflits familiaux qu’elle n’avait jamais pu régler en analyse. Elle ne sent plus sa cicatrice  que je peux palper sans réveiller cette réaction de défense et de rétraction’ailleurs, elle est devenue parfaitement souple.
A chaque fois qu’elle a repris une dose, elle m’a livrée rétrospectivementéléments de son psychisme qui m’ont permis de confirmer le remède mais dont je ne disposais pas au départ et que je ne vous livre donc pas pour l’instant.
Je suis sa petite fille qui est une ““’ai pu voir dès les premières prises deX un changement de positionnement de la mère par rapport à ce petit démon qui évoluait dans mon cabinet. Plus ferme, mieux centrée, moins dépassée et passive par rapport à l’attitude de sa fille. 





ède donné est Ignatia çon peu nuancée) sur la variabilité de l’humeur, les soupirs, l’existence d’un chagrin et d’une déception profonde  de l’enfance liée au divorce des parents et sur l’impression générale de quelque chose de contenu, de mal vécu au cours de l’accouchement comme en témoignait la gestuelle et la rétraction de la cicatrice, sans que je puisse d’avantage en faire dire.


Je suis arrivée au second remède par un cheminement un peu rapide et”démodé” si je peux m’exprimer comme ça mais qui a rapporté grosérant les antécédents urogénitaux, la survenue de cystites après une reprise de sexualité plus intensive, la fragilisation ORL après la grossesse, et la survenue récente de verrues, je me suis dit que cette patiente était probablement en pleine aggravation de sa sycose
A côté de cette ambiance pathologique, de façon plus spécifique, les rêves récurrents de chute m’avaient déjà fait penser au remède lors de la première consultation.
Mais c’est lorsque que la patiente s’est plainte d’être décentréeéparpilléeède m’est apparu évident. Sa façon aussi de retenir ses larmes dans l’enfance pour  qu’on n’ait pas de prise sur elleême sa façon de raconter le divorce de ses parents avec sa découverte de la face cachée des choses, et du fait qu’elles n’étaient pas parfaites à la dynamique du remède.
Le remèdeX prescrit fut donc THUYA.


’a dit par la suite, alors que j’essayais de mieux la comprendre confirme rétrospectivement certains aspects du remède



       

  1. èmes de la dispersion, de la précipitation et de l’ordre.



être dispersée’est ne jamais être là où on est, parce qu’on veut toujours être en avance sur l’événement dans sa tête, on est toujours dans l’anticipationà vouloir contrôler le moment qui va venirépare un exposé, je ne suis jamais satisfaite, j’ai l’impression de ne jamais en faire assez et je n’arrive vraiment à bien produire que dans la précipitation’ai trop de temps pour faire les choses, je ne les fais pas.”(le remède est dans les rubriques anticipation et précipitation dans le travail mental).
Et elle précise:
cadre ’un devant qui j’ai à répondre, sinon, si je suis laissée à moi même, j’effleure les sujets sans jamais aller au fond des choses, je vais très vite et le travail est tout de suite fini; il me manque la méthode’ai une difficulté à m’investir réellement dans le fond des choses, je m’éparpille dans tous les sens en me mettant plein de choses sur le dos. Quand j’ai fait khâgne et hypokhâgne, ça allait mieux car il y avait un cadre rigoureux de travail.


“ésordonnée dans mon travail, d’ailleurs pas seulement dans mon travail, chez moi aussi. C’est très particulier, les gens ne s’en doutent pas, je donne l’impression de structure et d’ordre à l’extérieur alors qu’à l’intérieur, je suis très désordonnée.



èmes du dédoublement, du contrôle et de l’image.


Après la prise de Thuya 30 CH, elle me dit
“’étais toujours décalée par rapport à moi–même’avais toujours l’impression de me regarder vivre, de m’observer tout le temps, comme si je voulais toujours être hyper consciente de moi–même, c’est “être sous le regard “,èmes des contrôle et dédoublement).J’étais comme dissociée, j’avais un tel recul sur moi même que j’avais l’impression de ne pas vivre ma vie. Un homme avec qui j’ai vécu me disait”dis moi ce que tu penses” et j’avais pourtant l’impression de le lui dire mais je le faisais de façon décalée dans le temps, une fois que j’avais maîtrisé l’émotion
Je suis très inquiète de l’image



       

  1. le thème du  manque de discernement et de l’indécision



“’a poussée à reprendre la dose (de MK),c’est que je recommençais à ne plus savoir prioriser les choses:quand ça ne va pas, acheter une taie d’oreiller devient aussi important que de faire un exposéJe n’ai plus aucun discernement ” (deux rubriquesés paraissent importantes et indécision).”


4. La cicatrice et son signifiant
était probablement son similimum et qu’il opérait très rapidement en 7CH sur toutes sortes de troubles tant ponctuels (comme une glossite passagère) que sur des exacerbations aiguës de sa maladie chronique (débuts d’angine ou de cystite) ,j’avais le sentiment de ne pas avoir vraiment compris ce qui se jouait dans cette cicatrice problématique qu’elle avait tellement valorisée dès les premiers mots alors qu’elle venait pour de banales rhinos et j’étais sûre au fond de moi même qu’elle pouvait me donner une clef fondamentale pour la compréhension du remède. Alors, je lui ai demandé de venir pour la ré– interroger plus précisément. En fait, cette cicatrice correspond à quatre interventions


“ère fois, j’avais neuf ans, on m’a fait une réimplantation urétéro–vésicale. On a dû ré intervenir 2 jours après d'urgence pour complication infectieuseème intervention a duré 5 heures ils ne retrouvaient plus l’uretère dans le ventre.” Elle me redit
“èrement douloureux pour moi’était la discorde entre mes parents et j’ai vécu comme un gigantesque traumatisme leur divorce’ai mal supporté qu’on ne m’ait montré que le devant des choses, une apparente harmonie entre eux. Depuis, je me méfie terriblement  des gens apparemment parfaits; ma mère était tellement parfaite que je n’avais rien à lui reprocher à l’adolescence…”
Ensuite, pendant toute mon enfance, quand je jouais avec mon frère, je protégeaistoujours cette cicatrice’avais peur qu’il qu’il me touche(la peur d’être touché du remède) ’il me fasse mal  et qu’il rentre dans mes tripes


“ème intervention a eu lieu à 18 ansà nouveau, je me suis retrouvée avec un reflux et on a dégagé des adhérences’une trompe.
Ce qui était traumatisant pour moi, c’était qu’on ouvre à nouveau cette cicatrice.”


ème, c’était la césarienne. Quand je lui demande de me préciser en quoi sa grossesse était difficile et ce qu’elle voulait dire paron ne savait pas où était lebébé épond
èmeérineécologues se sont demandés très longtemps si je ne faisais pas une grossesse extra utérine qui réussissaitérine était tellement fine qu’on ne la voyait pas ,il y avait plein d’adhérences qui la cachaientésarienne, la tête du bébé n’était plus tenue par l’utérus et tombait dans le cul de sac de Douglas. J’ai été vraiment un cas unique pour eux et ils en ont fait des communications dans les congrès. Mais moi, ma plus grande trouille c’était qu’on ne rouvre ma cicatrice." 


on m’avait dit que cette cicatrice serait cachée dans les poils,ça n’a pas été le cas.”
J’insiste un peu en lui demandant finalement  ce que représente cette cicatrice

“’est une zone de fragilité terrible, c’est vraiment l’idée qu’on puisse m’atteindre dans mes tripes.”


Mais qu’y a–t–il donc dans ses tripes qu’elle ait tellement besoin de protéger
L’histoire de ses interventions et de sa grossesse est vraiment originale: le moins qu’on puisse dire, c’est ’à l’intérieur d’elle, les choses ont du mal à être à leur juste , entre l’uretère qui se perd dans le ventre et qu’on ne retrouve plus, et ce bébé dont on ignore jusqu’au bout où il se situe et toutes ses adhérences qui ajoutent encore au flou. Cet aspect est à rapprocher des illusions de Thuya de quelque chose de vivant dans l’abdomen (animaux, fœtus, voix..) qui n’a à priori rien à y faire.
Ce désordre organique interne est à rapprocher de son manque de structure intellectuelle , du ésordre dont elle parle à l’intérieur de chez elle et du désordre qui régnait dans l’intimité du couple de ses parents. Alors que ce qu’elle ou ses parents à paraître est un ordre, une structure et une impeccabilité apparente. Elle se contrôle tout le temps pour ne pas laisser paraître une émotion spontanée, il lui faut à chaque fois remettre un peu d’ordre en elle pour se laisser approcher.
érabilité, le point sensible par lequel on peut pénétrer dans ses tripes, dans le trouble de son monde intérieur. Pour mémoire, il y a un symptôme pathogénétique que l’on peut rapprocher”dépression mentale après la naissance parce qu’on lui avait dit qu’il y avait une petite déchirure au périnéeète, pense qu’elle va mourir…veut sauter par la fenêtre, ne se soucie plus de ses enfants ou de ses proches…”










       

  1. ’ARBRE



Il ne faut pas le confondre avec un autre thuya très ancien qui vient d’Asie,  le thuya orientalis appelé aussi “”,que l’on plaçait au centre des jardins carrés persans et qui est à l’origine des motifs cachemires orientaux.
Même s’ils portent le même nom qui vient du grec ancien, ils sont très différents.


Le thuya occidentalis est importé d’Amérique du nord en 1526 et il est très fréquemment utilisé comme haies impénétrables et isolantes des regards indiscrets.


1° A l’état sauvage, il est ès grand, pouvant dépasser 50 m de haut. Il est alors extrêmement résistant .Mais il est intéressant de noter que ’il est taillé, il devient beaucoup plus fragile et attrape alors des parasitesainsi, il supporte mal qu’on intervienne de l’extérieur dans son rythme interne. 
Cela peut être rapproché de la sensibilité de ce remède central de la sycose aux vaccinations, traitements au long cours etc..
La mémoire de sa grandeur se retrouve dans des  symptômes pathogénétiques comme les rêves de chute et l’impression de voir les objets plus petits.


2° Sa croissance est très particulière’incurvent vers le sol, s’enracinent au sol puis remontent vers le sommet en formant un nouveau tronc duquel à nouveau les branches basses reproduisent le même mouvement et ainsi de suiteà lui seul une forêt impénétrable .Il colonise à lui seul tout l’espace. 
Si le tronc central meurt, les autres individus secondaires prennent leur autonomie.

    ’est pas sans rappeler la tendance proliférative    ède. 


      3° Il s’étale en cercle, le tronc principal étant au centre’illusion d’avoir       à un bouquet d’arbres distincts les uns des autres et en fait, il n’en ’un seul. On retrouve dans la matière médicale beaucoup de troubles ’identité, à type de dédoublement et de confusion avec erreurs quant à la place également ce thème particulier” d’être le point ”et “”


    4° Il envahit  l’espace à son seul profit sans aucune collaboration avec les autres    èces, égétale et très peu d’insectes l’approchent(à rapprocher de l’ aversion pour la étrangers du remède)égage d’ailleurs une ère, à la fois agréable et profondément répulsive qui inspire une certaine éfiance(odeur de”poireaux” des sueurs qu’on reconnaît à distance chez nos 


   ° La forme de l’arbre non taillé est apparemment conique mais quand on y ès, ce cône est altéré, il se prolonge vers le bas. à  ésordre complet. A petite échelle, les tout çon très organisée. A l’inverse, la disposition des grosses branches ès désordonnéeêtrées les unes dans les autres, les ’arbre avec les vivantes dans un fouillis 
’autre part, quand on passe devant une  haie de thuya bien taillée on a vraiment ’impression d’un rideau parfaitement lisse, impeccable et il faut vraiment ’approcher très près et à regarder à l’intérieur pour découvrir le ésordre qui y règne. La patiente dont on vient de parler décrit parfaitement ce ésordre intérieurD’autre part, chez elle comme ’autres patients thuya, on retrouve un désir d’impeccabilité, un ôle pour ne pas laisser paraître ce qui peut dénoter, ou s’éloigner de la à interroger, qui ont beaucoup de mal à ômes, qui répondent toujours”comme tout le monde” ou chez “”.
” qu’ils construisent de hauts murs autour de leur personnalité”


ée pour comprendre ce remède dit
“être un grand arbre, il n’a jamais été fait pour être taillé, ève. Il n’y a pas de douceur en lui, son contact est sec, il a é hautaine’on ne puisse pas s’en approcher. Il colonise à lui seul tout l’espace ême,  ne laissant de place et ne s’occupant de personne ’autre’est moi qui suis là”
ée de l’égotrophie






       

’avoir commis une fauteé profonde et obsessionnelle.




On trouve de façon particulièrement marquée de nombreux symptômes de mauvaise conscience, de culpabilité, d’avoir mal fait.
D’autres thèmes gravitent autour de ce être compris comme des moyens mis en place pour y échapperéparer


ésentée comme une folle aux autres pour atténuer une faute qu'elle suppose avoir faite, et que maintenant, elle est punie par une réelle folie.”
éété sur son salut.
ées fixes”elle désire être emmenée dans un asile d’aliénés et y être traitée avec dureté et sévérité de sorte que ses idées fixes soient déracinées et réprimées..”Il y a beaucoup d’idées fixes quant à la perception de son corps , des maladies. On peut en rapprocherèmes suivants
–les soucis pour les étails
–Etre le 

és (comme un clou enfoncé)être considérées comme un équivalent symptomatique à cette sorte de fixité des idées.
’obstinationêtus++ qui “à la moindre contradiction”)
–le même ête.(rappelons au passage que la musique l’aggrave)


D’autres thèmes peuvent être interprétés comme une peur du châtiment vis à vis de cette faute qu’il croit avoir commise
ès présents dans les rêves.
’anxiété effroyable s’accompagnant de douleurs agoniques
–la mort 
’il lui semble mériterêves de mort, de cadavres qu’elle peut distinctement voir et sentir





èmeèmes’identitéé et” la présence d’intrus”



Beaucoup de symptômes de dualité, avec la sensation d’être coupé en deux et de ne pas pouvoir dire de quelle partie il est en possession ,ou l’illusion que sa tête appartient à un autre. On peut facilement comprendre ce symptôme quand on se rappelle le mode de croissance particulier du thuya qui  donne l’illusion de plusieurs arbres alors qu’il ne s’agit que d’un seul.
On comprend alors que Thuya soit si indécis.
Le thème de l'âme qui s'échappe du corps ajoute à la confusion d’identité’impression qu’elle va sortir de sa peau, que le cerveau et les yeux veulent sortir et que l’âme est séparée du corps.

éristique bien connue de thuya est la sensation d’avoir ’a rien à y faireœtus, animal qu’elle entend crier, voix)
Enfin, quand ce n’est pas en elle qu’elle sent des ésences étrangères, c’est tout’elleômes, animaux, morts, personnes à côté d’elles)avec qui elle peut converser. Ou bien encore, il a l’illusion d’être sous un pouvoir supérieur.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que tout cela fait désordre et que à être à leur juste place’est pas sans rappeler la drôle d’histoire de Caroline chez qui on ne pouvait pas localiser l’uretère ou le fœtus.
Le foisonnement du thuya, comme on l’a vu précédemment illustre bien également la confusion et le désordre intérieur du personnage
D’autre part, on peut comprendre aussi comment, sur le plan somatique, Thuya sera aggravé par toute introduction, dans son champ intérieur, de toute présence étrangère à son propre métabolisme(comme les vaccinations, les médicaments au long cours, voire même le coït..)


èmeé du corps, sa vulnérabilité.


” très élicat et le moindre choc peut le briser comme si ses diverses parties menaçaient de se é pouvait se rompre”(comme si les os étaient réduits en morceaux, comme si l’anus allait voler en éclat ou l’ovaire mis en morceaux, comme si les chairs étaient détachées de l’os…)On connaît l’impression d’avoir un corps en ’ajouter  que cela veut dire qu’il va se briser et non qu’il est transparent mais à mon avis l’un n’exclut pas l’autre).
Devant une telle fragilité corporelle, on comprend que thuya ait une relation perturbée à ’entourent’il ressent comme un danger potentiel

’être approché ou touché.
’aime pas la compagnie ou les étrangers, peut devenir méchant vis à vis de son entourage
–il est volontiers trompeur, masquant ses symptômes par exemple,
suspicieux, querelleur, jaloux et coléreux surtout “”



Ce corps qui perd en quelque sorte sa cohérence par la fragilité de ses connexions internes n’est ’âmeà s’en échapper ou pour servir de à vis de l’extérieur qui se met à envahir l’intérieur(voir le groupe de thèmes précédent).

é de l’enveloppe corporelle peut être vécue comme un réel danger pour la patiente Thuya.
On peut comprendre aussi la réaction égotrophique de Thuya qui cherche alors à donner plus de consistance à sa masse corporelle par la formation de proliférations diverses et variées.




èmeèmes’intellect et de la mémoire


à encore, ce qui est le plus marquant est le ésordreées é à trouver la connexion entre les idées ou les motsémoignent les thèmes suivants


Il y a un“évanouissement et une confusion tourbillonnante des pensées
De telle sorte qu’il est incapable de fixer son attention en lisant ou pensant, d’avoir“ée claire et bien connectée “ et de comprendre ce qu’il lit
Il peut avoir plus de  facilité pour le raisonnement analytique que pour le raisonnement synthétique.” Réflexion excessive sur le moindre détail (A)” et lenteur intellectuelle.


écrivantéplace ou utilise de mauvais mots. Il ne termine pas ses phrases et parle très lentement (comme pour rassembler ses idées), cherche ses mots, et répond par monosyllabes.
Les deux symptômes de Allen suivants expriment bien la difficulté de connexion
“’intercalent ’ils étaient tombés entre les autres involontairement”
“était écrireétait capable de dicter,
Il a émoire“ême pour se vêtir ou manger”,pour ce qu’il vient de faire, pour les noms… Il doit tout noter.



èmeés physiques et générales


édications au long cours, d’habitat humide..
é urogénitale
êves lascifsérections et pollutions nocturnes
  L’aggravation des symptômes par les rapports sexuels
 Tous les symptômes connus de thuya sur les quels nous ne reviendrons pas
(rappelons la douleur d’ovaire comme si il allait se briser en morceaux)
é ORL épais traînants..
 érations et les excroissances cutanées et muqueuses



ès limitées” comme un clou enfoncé”,(disparaissant dès qu’on touche la partie douloureuse)
Névralgies
– A l'oreille, il est décrit un symptôme évocateur de la problématique du remèdeénétrer

é –éphalées eté

–Les tremblements
ômes psychiques.
équivalent somatique de la fixité mentale.
é …)





       

–L’AFADH  ’accent sur la perte des connexions internes qu’on retrouve tant au niveau de l’intellect que des différentes parties du corps’il craint est alors vécue comme un châtiment et il craint alors que sa tête ne lui appartienne plus.

“être le centre autour duquel tout s’organise selon le plan de son intelligence.
“é que l’œuvre de l’intelligence humaine se fasse ’autres intelligencesérarchie’attribut envié serait alors ’intelligence du dieu créateur qui maintient tous les éléments  créés dans un parfait ensemble.”


SANKARAN é corporelle
Ainsi, Le patient ressent que la moindre chose ingérée(comme les drogues ou les allergènes, stress émotionnels..)vont déséquilibrer son organisme. Il évite tout ces facteurs et se protège de leur contact. Cela devient une ée fixe
Sur le plan émotionnel, ce sentiment de fragilité s’exprime par la étéésentent sous un certain aspect, honnête, avec de solides principes et une moralité hors de tout soupçon et ils ont peur qu’une toute petite erreur de leur part ne révèle leur véritable nature qu’ils cherchent à cacher. Si ses pulsions sexuelles ou des actions immorales venaient à être découvertes, ils tomberaient de leur  piédestal  êves de chute)’est pourquoi, il est secret, et si difficile à interroger en pratique.


Les patients qui développent un état Thuya sont souvent issus de milieux extrêmement éducation coercitive, religieuse fanatique )ou de milieux où les principes sont  étouffants.


Pour aller dans ce sens, on trouve en effet en pratique thuya souvent indiqué chez des personnes qui ont eu des èmes sexuels’enfance, homosexualité, masturbation mal vécue…) dont ils ont honte et qu’ils tiennent secrets pendant très longtemps. Ils ont quelquefois un égoût d’eux mêmesà l’intérieur d’eux mêmes(obsession de maintenir leurs parties génitales propres).On peut comprendre qu’ils ne sentent”
Il est intéressant aussi de se souvenir qu’ils sont ès sensibles à leur aspectérieur ômes qui se voient(éruptions des parties découvertes, taches de naissances, sueurs repoussantes..)J’ai un patient Thuya qui assume maintenant parfaitement bien son homosexualité. Il prend occasionnellement de la cocaïne avec son copain et il le supporte très mal moralement car il a la hantise que cela modifie son aspect physique et que les autres le voient à sa tête’un qui lui dit qu’il a une tête fatiguée le lendemain d’une soirée coke.
On peut également le rencontrer chez des enfants qui cherchent à tout prix à être èleévères (ou parfaits)attendent d’euxéité et ils cachent leurs bêtises. Cela peut être aussi un remède indiqué dans la maltraitance infantile.



J’ai une autre observation que j’ai hésité à vous présenter à la place de Caroline ,plus extraordinaire quant à l’évidence du résultat mais moins originale quant à la connaissance du remède. Il s’agit d’une patiente qui présentait une névrose obsessionnelle terrible avec des crises d’angoisse totalement invalidantes qui empêchaient tout contact avec les autres ou toute sortie à l’extérieur de chez elle.
Le tout s’était installé après un sentiment de grande honte, ’une grande faute’elle pensait avoir commis quand son fils avait huit ans. Sous l’emprise de l’alcool, elle s’était affichée avec un autre homme que son mari et  avait eu avec lui des relations sexuelles dont elle avait honte. Elle en avait tellement honte qu’elle se refusait à voir un psy de peur d’avoir à en parler. Indépendamment de ce contexte, ce qui m’a mis sur la piste du remède, ce sont ses phrases”je ne peux entreprendre quoi que ce soit, j’ai peur de mourir dans des souffrances atroces, de vomir et que mon estomac ne sorte et que mon cerveau éclate” Et puis, elle me dit aussi”il faut que je surveille ma tête car j’ai peur de perdre le contrôle de mon esprit.”et elle s’interdit toute absorption d’alcool. Elle est très indécise et ajoute“”
Une seule dose de thuya Mk a fait complètement disparaître les crises d’angoisse et a permis à la patiente de reprendre une vie normale. Le recul est de 5ans.





Je crois qu’il y a un mot qui résume bien le problème de thuya, c’est la perte de la cohérenceérence (du latin cohererer”adhérer ensemble”)ées et harmonisées entre elles(Petit Robert).
Que ce soit à l’occasion d’un évènement traumatisant et culpabilisant de sa vie ou à cause d’une sexualité mal acceptée et le plus souvent refoulée, il se trouve à un moment en contradiction intérieure’il a reçu.é, s’en trouve profondément perturbée, voire dédoublée. Il y a alors un point de rupture, une ““’engouffrer toutes sortes influences extérieures(vaccins, étrangers, opinions qu’on a de lui..)et qui peuvent encore ajouter à son désordre intérieur. Ce qui explique que l’individu Thuya soit tellement”défendu“ésulter ’identitéé à ses contradictions intérieures et à sa  vulnérabilité à tout ce qui vient de l’extérieur(dédoublement, voix, animaux…)
 Il est alors très à la fois très structuré et totalement déstructuré ,très rigide, voire monomaniaque et très vulnérable, très ordonné et totalement désordonné.

’a paru intéressant


       

  • ’un bâtiment(proliférations)


  •    

       

  • ’armure)’il construit autour de lui


  •    

  • é de phénomènes solidaires”tels que chacun dépend des autres et ne peut être ce qu’il est que dans et par sa relation avec eux”’aversion pour la compagnie.


  •    

  • é de rapports(structure du langage)écrivant.









Un peu de fantaisie, ce qui ne peut pas faire de mal à Thuya.








Du haut de ta tour de contrôle, sans jamais te mêler à ton semblable,
Au regard indiscret ,tu donnes à voir un rempart impénétrable.
Voilé de tes parures favorites, Ordre et  bonne moralité,
Tu te camoufles  derrière cette trompeuse impeccabilité.


Que jamais ne s’affiche le désordre qui met ton intimité en émoi, 
La honte et le dégoût que tu portes au plus profond de toi,
La faute obsédante autour de laquelle tu tournes en rond dans ta tête,
Et que seule la folie peut dévorer comme une impitoyable bête.


Trop vulnérable, ce corps si fragile que tu sens prêt à voler en éclats,
Mince protection, cette enveloppe de verre inapte à cacher tes combats,
Danger de mort, cette cicatrice qui crie en toi la rupture de continuité,
Bienvenue, verrues et tumeurs, pour opposer de la substance à  ta précarité.
 

Car nombreux sont les intrus qui menacent d’ envahir ton espace,
Et ,profitant des failles de ta structure, te diviser et te ravir la place.

Qui fait la loi au dedansésences, animaux, fœtus, substances délétères,
Tous aspirent à chasser ton âme du corps, tes yeux et tes organes de leurs ères.


Quel est celui qui pense en ton esprit confus et éunir ?
Les idées tourbillonnent autour d’un point fixe pour peu à peu s’évanouir.
La mémoire défaille, et avec une lenteur éreintante, tu finis par trouver les mots.
A moins que tu ne préfères t’arrêter en chemin, ou placer les syllabes dans le chaos.


Peut–on vraiment t’aimer, toi qui te débats entre entre pulsion et principe
Sait–on seulement te trouver, dehors ou dedans ,dans le désordre qui t’habite
Surtout, Ne jamais lâcher le contrôle, pour que de ton incohérence, rien ne soit trahi,
Et que s’éternise la partie de cache cache, entre toi et toi même, entre toi et autrui.


,                                                                               Chantal Chemla