Abrotanum 
 
Artemisia Abrotanum : arbre du vieil homme; l'ami des enfants; l'ami des jeunes gens

Avec Abrotanum, nous avons un remède de valeur pour le marasme des enfants. De nombreux symptômes sont communs avec Aethusa cynapium, et plusieurs autres symptômes les différencient nettement. Dans l'un et l'autre, nous trouvons une extrême faiblesse; une incapacité à se tenir debout, et même à garder la tête droite. Mais l'enfant Abrotanum, au lieu d'être incapable de prendre du lait comme dans Aethusa, a un désir violent de pain bouilli dans du lait pour satisfaire sa faim torturante. Les deux remèdes ont en commun : " difficulté à penser; perte de la compréhension. "

Mais les symptômes mentaux aident à la distinction d'Aethusa et Abrotanum. Dans Aethusa, " le Persil des Fous ", il y a une confusion, une incapacité à penser, presque de l'idiotie. Abrotanum a également l'incapacité de penser; mais il peut être extrêmement irritable, grognon, méchant, parfois violent et malveillant; il voudrait bien faire quelque chose de cruel. Il n'a aucune bienveillance.

Notre vision d'Abrotanum, " l'ami des jeunes gens ", est celle d'un arbrisseau gris verdâtre, croissant contre les portails des cottages campagnards. Lorsque l'on entre ou l'on sort, on écrase instinctivement, ce que Culpepper décrit comme, " ses nombreuses feuilles divisées en plusieurs fins segments hérissés de poils durs, d'une fine couleur vert pâle ", pour recueillir sur les doigts son agréable parfum. C'est ceci, sans doute qui lui a valu le nom d'" Ami des jeunes gens "; car de tous temps, il a dû être cueilli par nos jouvenceaux pour être offert timidement aux jeunes filles de leur choix; Sans doute aussi cette plante a dû être pressée et conservée religieusement, dans une vieille Bible; et selon notre tradition, pour raviver, au cours de la vie, les doux souvenirs de jeunesse et de cour.

Abrotanum est une de nos vieilles plantes médicinales anglaises. Dans " Le Médecin Anglais " de Culpepper (sa préface date de 1653), nous lisons au sujet d'Abrotanum : 

" La graine broyée, échaudée dans l'eau chaude, et bue, soulage les personnes atteintes de crampes ou de spasmes des tendons, de sciatique, et provoque les règles des femmes. Le même produit, pris avec du vin, est un antidote contre tous les poisons. La colonne vertébrale, frottée avec son huile, guérit la fièvre intermittente, et supprime l'inflammation des yeux, si on la fait bouillir en ajoutant une portion de coing rôti et quelques miettes de pain. Bouilli avec de la farine d'orge, il guérit les boutons et les points noirs du visage, ou sur toute autre partie du corps. La graine et l'herbe séchée tue les vers chez les enfants; l'herbe broyée et appliquée sur la peau extrait les échardes et épines de la chair. Ses cendres mêlées à une vieille huile de salade, chez les sujets chauves, provoquent la repousse de la chevelure et des poils de la barbe. Une forte décoction de feuilles est un bon remède des vers, mais désagréable à boire et nauséeux. Les feuilles sont un bon ingrédient de cataplasme, pour apaiser les petites douleurs, disperser les gonflements, ou arrêter l'évolution de la gangrène. " 

L'auteur (Culpepper) parle de sa fine couleur vert pâle et son odeur agréable.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Grande faiblesse et prostration avec une sorte de fièvre hectique; chez les enfants, après la grippe.

Engelures prurigineuses (Comparer à Nux; Agaricus).

Rhumatisme inflammatoire douloureux avant que ne commence le gonflement.

Goutte. Articulation des poignets et des chevilles douloureuses et enflammées.

QUELQUES SYMPTÔMES NOTABLES :

Sensation de frissons rampant le long des circonvolutions cérébrales.

Très grand appétit, affamé, bien qu'émacié.

(ou bien, perte d'appétit).

Comme si l'estomac pendait, ou nageait dans l'eau, avec une sensation particulière de froid et d'insensibilité à tout irritant.

Rhumatisme après suppression soudaine de diarrhée.

Hémorroïdes apparaissant et devenant pires après l'accalmie des douleurs rhumatismales.

Désir fréquent d'aller à la selle, mais ne passant que de petites quantités avec du sang. 

Détruit les vers, spécialement les ascaridés.

Tressaillements au niveau des régions ovariennes; les douleurs s'étendant vers le dos.

Règles supprimées.

Dans la pleurésie (après Aconit et Bryonia), quand il reste une sensation de pression dans le côté affecté, empêchant une respiration libre.

Fièvre hectique, très fatigante (marasme).

Crampes dans les membres, ou suivant une colique.

Dans le marasme, la peau est flasque et pend.

* * *

NASH mentionne Abrotanum six fois dans ses "Leaders". Ses principales indications, selon lui, se résument ainsi :

Marasme, plus prononcé dans les extrémités inférieures, à cause de malnutrition.

Diarrhée.

Diarrhée alternant avec rhumatisme.

Nous citerons les passages suivants car ils donnent des indications bien définies quant à l'utilisation de ce remède. Et ce qui est encore plus important, des comparaisons utiles avec d'autres remèdes pour des conditions ou des symptômes semblables.

Au sujet du marasme, alors que SaniculaNatrum mur, et Lycopodium s'émacient de haut en bas, Abrotanum s'émacie de bas en haut.

De Natrum mur, il dit : aucun remède n'est plus affamé, et cependant il perd du poids tout en mangeant bien (Acet. acidAbrotanumIodumSanicula et Tuberculinum).

Dans Natrum mur, l'émaciation est surtout notable au niveau du cou; Abrotanum dans les jambes...

Dans le marasme des enfants, nous avons à choisir parmi des remèdes tels que Bar. carb. Silicea, Abrotanum, Natrum mur, Sulfur, Calc. et Iodum. Dans tous ces remèdes, nous pouvons trouver de l'émaciation du reste du corps, tandis que l'abdomen est très augmenté de volume. De même, dans chacun d'eux, l'enfant peut avoir un appétit vorace; manger suffisamment, mais il grandit peu en comparaison. Il a une assimilation défectueuse.

Certains remèdes ont des symptômes alternants, tel Kali bichromicum, où alternent des symptômes rhumatismaux et dysentériques. De même, Abrotanum.

Abrotanum a une faim d'ogre : il perd du poids alors qu'il mange bien (Iod.; Natrum. mur; Sanicula; Tub).

Marasme des membres inférieurs seulement.

* * *

Abrotanum est également un remède de furoncles, de rhumatisme; de goutte, spécialement des poignets et des chevilles (Ruta).

Il est réputé pour l'hydrocèle des enfants; nous le guérissions rapidement, auparavant, avec Rhododendron.

De loin la meilleure image d'Abrotanum est réalisée dans les Keynotes d'Allen.

 

 

Aconitum 


" Mon coeur est tourmenté et la peur de la mort s'est abattue sur moi. "

" Une frayeur et un tremblement se sont emparés de moi; et un horrible effroi m'accablent ".

Le doux Psalmiste d'Israël, le Roi Guerrier, il y a presque 3000 ans, connut toutes les ficelles des émotions et des expériences humaines. Il inspira une centaine de générations d'hommes par son courage, sa foi, sa confiance, et son repentir. Il atteint les plus sublimes sommets, et sonda les profondeurs de la souffrance, du deuil, de la compassion, même lui connut son moment d'Aconit ... son moment de PEUR intense, et irraisonnée.

Ses propres termes sont pratiquement ceux des expérimentateurs d'Aconit.

KENT dit : " Aconit est comparable à une grande tempête; il arrive, balaie tout, et passe son chemin "... " C'est un remède d'action courte : un violent poison à hautes doses, pouvant détruire la vie; ou bien, agissant rapidement, si le patient doit guérir. Les maladies chroniques ne suivent pas Aconit. "

La véritable figure d'Aconit exprime la CRAINTE, et Aconit guérit les troubles provenant d'une frayeur mentale ou physique, allant même jusqu'à la jaunisse; exactement comme Cham. est curateur de désordres, même jusqu'à la jaunisse, causés par la rage et la colère, ou Staphysagria, des désordres causés par des insultes et injustices réelles et imaginaires;

Mais les frayeurs d'Aconit sont plus ou moins intangibles. Ce qui est connu et défini, ne fait pas l'objet de terreurs chez Aconit; il n'a pas la peur de la misère comme BRYONIA. La peur du tonnerre de PHOSPHORUS, la peur des chiens de BELLADONA, la peur d'être approché d'ARNICA, la peur d'être seul d'Arsenicum, ou Argentum nitricum.

Par contre, Aconit a la PEUR DE LA MORT, la peur du noir, la peur du lit, la peur des revenants. Aconit n'a pas seulement la peur de la mort, mais il prédira exactement l'heure de sa mort. Comme l'exprime Kent, " S'il y a l'heure dans sa chambre, il vous dira que lorsque les aiguilles auront atteint telle ou telle position, il sera un cadavre ". 

C'est Aconit qui appelle auprès de lui tous ses amis, et leur fait ses adieux. Aconit a des idées de mort, le pressentiment de la mort, prédit le jour et l'heure de sa mort. Et un pareil état mental, survenant au détours d'une quelconque maladie, ou après un quelconque choc, frayeur ou opération, appellera £Aconit.

Aconit ∑ est un remède superficiel, d'action rapide, pour les états aigus et de grande détresse. Quand le patient, prend Aconit, il s'allonge, se relaxe, et dort. La tempête est passée.

Seule l'Homéopathie peut prescrire pour une détresse intangible mais torturante. Et souvenez–vous qu'Aconit n'est pas un calmant, il est simplement rapidement curatif des états qu'il a produit dans les empoisonnements et les expérimentations.

Le Dr. Clarke a dit un jour : " Si jamais vous tombez sur un ouvrage écrit par Henry N. Guernsey, achetez–le ". GUERNSEY a en effet écrit un article lumineux sur Aconit; il dit : 

" Le génie de ce très précieux remède, se trouve dans la sphère mentale, et il est toujours important de considérer les symptômes mentaux. Presque certainement, ce remède ne devrait pas être donné dans les cas où la maladie est supportée avec calme et patience. Si Aconit doit être envisagé, nous trouverons une anxiété mentale, de l'inquiétude, de la frayeur, accompagnant un trouble des plus insignifiants, tels qu'une inflammation des paupières ... Angoisse intense et incontrôlable, anxiété, et grande frayeur, sont caractéristiques de la maladie Aconit ...

" Troubles causés par la frayeur, et la frayeur demeure. (Opium).

" Prédire le jour de sa mort est très caractéristique.

" Dans le délire, il est malheureux, inquiet, désespéré, délirant, avec une expression de frayeur sur son visage, mais il y a rarement de l'inconscience ...

" Hémorragie facile de sang rouge, vif, pur, avec une grande peur de mourir ...

" Hémorragies actives provenant de n'importe quelle partie du corps, utérus ou autre, accompagnées d'une peur de la mort et d'une excitabilité nerveuse ".

La peur de la mort est parfois si grande que des gens se sont réellement tués par peur de mourir. (J'ai vu moi–même un cas semblable).

Shakespeare dit que " Il n'y a rien de bon ou de mauvais en soi mais c'est la pensée qui le rend ainsi ". Et avec Aconit, c'est en grande partie la pensée qui le rend ainsi.

C'est l'irréel, l'intangible, qui frappe de terreur Aconit, et si vous n'avez pas Aconit, vous pouvez toujours truquer la pendule pour sauver la vie du malade. 

Kent dit : " Les patients ayant le plus besoin d'Aconit sont des sujets forts et robustes ".

" Le patient semble menacé par une mort soudaine, et violente, mais se rétablit rapidement. Une grande tempête, vite passée ".

Aconit est le remède de temps froid et sec, comme HeparNux et quelques autres; tandis que le froid humide affecte d'autres sujets ayant besoin de DulcamaraRhus, etc. ...

NASH donne Aconit comme un des plus grands remèdes de la DOULEUR : son trio ici, étant : AconitChamomilla et Coffea.

Mais les douleurs de Cham.. sont accompagnées d'une intense irritabilité. Celles de Coffea sont accompagnées d'excitation, par " une sensibilité de la peau au–delà de toute compréhension ", et elles sont curieusement aggravées par le bruit, tandis que les douleurs d'Aconit, comme il est dit, sont intolérables et accompagnées par de l'angoisse et de la FRAYEUR.

Comme le dit Kent, Aconit " crie de douleur ". Les douleurs sont comme des couteaux ... Quelque chose de terrible va fondre sur lui, sinon il ne pourrait avoir de souffrances aussi effrayantes. Il prédit le jour de sa mort, comme le résultat de cette terreur qui semble le submerger. Ce tableau mental est toujours présent, dans la pneumonie, les inflammations des reins, du foie, des intestins, ou dans n'importe quelle partie du corps où Aconit " est utile ".

Nash dit, " Aconit a une grande détresse dans le coeur et la poitrine, tandis qu'avec Belladonna tout semble se centrer dans la tête ". 

Et il cite Hering, quant à la fièvre d'Aconit : " Chaleur, avec soif; pouls dur, plein et rapide, impatience anxieuse ne pouvant être apaisée, le mettant dans une situation intolérable " (agitation d'agonie).

Aconit a été, plutôt négligé de nos jours. Les vieux homéopathes savaient comment l'employer. Mais quelqu'un donna libre cours à une malheureuse expression qui a persisté : " Au moment où vous voyez votre malade, il est déjà trop tard pour Aconit ". Absurdités ! L'état d'Aconit peut survenir à tout moment, dans toutes les maladies, après une intervention chirurgicale. C'est alors qu'Aconit redonnera promptement la paix, et ne laissera aucune séquelle.

Aconit a été surnommé la lancette homéopathique : car ce fut Aconit, qui a mis fin aux " saignées ", par le soulagement remarquable qu'il apportait au début d'affections les plus inflammatoires (pleurésie, pneumonie, etc...). Dans ces états où ne pas faire saigner était véritablement considéré comme l'équivalent d'un meurtre.

Aconit est un exemple de l'inutilité de la connaissance des remèdes quant à leurs effets sur les animaux. Clarke signale une tentative de destruction d'un éléphant : on avait creusé une carotte pour y placer assez d'aconitine pour empoisonner 2000 hommes. L'éléphant mangea cela sans difficulté et rien ne se produisit. Trois heures après, une forte dose d'acide prussique dut être administrée, laquelle se révéla rapidement fatale.

Comme le dit Clarke, " Aconit est un des poisons les plus meurtriers et les plus rapides, mais, depuis les découvertes d'Hahnemann, ce poison est devenu le meilleur ami des enfants ".

Aconit est le remède du bébé pléthorique, dodu, rose ", dit Kent. Et nous nous rappelons une scène : une vigoureuse petite fille était malade, avec une forte fièvre, poussant des cris et se jetant elle–même dans les bras de sa mère; angoissée et incapable d'exprimer son trouble, sauf par de grands cris; sa mère était presque hors d'elle : " Je ne veux pas la perdre ! " Et puis, une toute petite dose de sucre doux, médicamenté avec Aconit à une dilution immatérielle et la tempête passa rapidement.

Dans les maisonnées et les pouponnières, Aconit est vraiment indispensable, pour les effets soudains et graves, des coups de froid et de peur, avec agitation, anxiété, frayeur, et sensibilité exaltée.

Quand à Hahnemann, il dit qu'Aconit est le premier et le principal remède, à petite dose dans les inflammations de la trachée (croup, laryngite membraneuse), dans les formes variées d'inflammation de la gorge et du rhino–pharynx. Il l'est également dans les inflammations locales aiguës de toutes autres parties, particulièrement, là où sont présentes une impatience anxieuse, une agitation mentale inapaisable, et une excitation angoissante, en plus de la soif et des pulsations rapides... Dans le choix d'Aconit, comme remède homéopathique, une attention particulière devrait être portée aux symptômes du tempérament, dans la mesure où ils doivent être similaires ". Il souligne que c'est un remède accessoire " indispensable même dans les affections chroniques les plus tenaces, pour diminuer la pression des vaisseaux sanguins ".

Ailleurs, dans un article de Sir John Weir, " l'Homéopathie, explication de ses principes ", on pourra trouver un cas, qui mérite d'être répété ici : " A 10 heures 30 du soir, je fus appelé à voir un homme souffrant d'urticaire –anaphylactique– après un sérum antitétanique. Il était dans tous ses états, effrayé et anxieux. Très agité, il ne pouvait rester tranquille; certain qu'il allait mourir. Assoiffé, se sentant chaud, avec une grande peur d'être seul. Très anxieux. La moindre chose devait être faite immédiatement. Il avait des douleurs rhumatismales intolérables; il disait qu'elles le rendaient fou. " 

" Ici, Aconit à la 30ème dilution lui apporta un soulagement presque instantané, et en 15 minutes le malade redevint lui–même. Ce cas fut l'un des plus dramatiques que j'aie jamais vu ". 

On pourrait discourir sans fin sur Aconit, sur son action sédative remarquable dans les maladies de coeur, quand survient un tableau aigu avec palpitation, angoisse et grande détresse, comme chez ce réfugié Belge, aux premiers jours de la Guerre. C'était un mauvais cas cardiaque (avec un mauvais pronostic), qui devait presque fatalement s'aggraver, alors qu'il avait attendu pendant des jours pour embarquer, exposé au froid, à l'épuisement et à la peur sur les quais. Dans des maladies du rein, comme chez ce garçon à l'hôpital, avec une hydroptisie généralisée. Il était mieux chaque fois avec Aconit, puis s'améliora définitivement avec Sulfur, qui est le " chronique " d'Aconit. Il est bon de se rappeler, que, là où Aconit est trop superficiel, car le cas est déjà devenu chronique, Sulfur, son " chronique ", est généralement le remède. De même Calcarea est le chronique de Belladona..

Aconit est également utile dans l'inflammation de la vessie, la rétention d'urine ou des règles; et enfin les interminables autres conditions résultant ou accompagnant le refroidissement, le choc, la frayeur et la peur.

Aconit, rappelez–vous cela, est un très grand remède de FIEVRE; mais il est uniquement le remède des fièvres Aconit. Kent dit : "Ne donnez jamais Aconit dans un empoisonnement du sang, tel que nous le trouvons dans la scarlatine, la typhoïde, etc... Nous ne trouvons rien des violents symptômes d'Aconit dans ces états. L'irritabilité nerveuse d'Aconit n'est jamais présente, c'est l'opposé : la stupeur, la paresse; la peau pourpre, tandis que celle d'Aconit est rouge brillante. Aconit n'a pas les signes des types lents de fièvre continue. La fièvre d'Aconit est en général une attaque courte, aiguë. 

Quelques remèdes possèdent des périodicités, ou des alternances : Aconit n'a rien de tout cela. 

La plus violente crise de fièvre disparaîtra en une nuit si Aconit est le remède".

Les sensations que possèdent les différents remèdes sont suggestives et utiles, comme, par exemple, les picotements d'Aconit, la sensation de martèlement de Lachesis, les piqûres comme par des aiguilles chaudes d' Arsenicum.. BryoniaKali carbonicum., et Spigelia piquent et donnent des douleurs en coup de poignard. Le premier et le dernier piquent spécialement lors du mouvement; Kali c., le fait indépendamment du mouvement, et ainsi de suite...

Nous conclurons avec des extraits des expérimentations actuelles d'Aconit, donnés en caractères gras par Hahnemann, dans l'Encyclopédie d'Allen, et dans les Guiding' Symptoms d'Hering. Il faut dire que les symptômes constamment mis en relief par les expérimentateurs sains, sont utilisés curativement dans la maladie du semblable.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS (Hahnemann et Allen)

Délire furieux la nuit.

Humeur variable, gaie puis abattue.

Il fait tout à la hâte.

Se vexe fort pour des bêtises.

Grande anxiété; grande anxiété interne.

Anxiété inconsolable.

Très disposé à se fâcher.

Peur que la mort n'approche.

Gémissement de peur d'une mort prochaine.

Appréhension; triste; sollicitude 

Peur que quelque malheur ne lui arrive.

Anxiété inconsolable et hurlement pitoyable, avec plaintes et reproches au sujet de malheurs (souvent insignifiants).

Agitation excessive. Il s'agite – se retourne pendant des heures.

Nuits très agitées. Est sans repos au lit.

Palpitations cardiaques et grande anxiété, augmentant la chaleur du corps, spécialement de la face. 

Elle est comme stupéfiée devant l'afflux de rougeur à la face.

Variabilité des idées; si elle veut suivre le fil d'une pensée, un second cortège d'idées la chasse, un troisième prend la place du second, et ainsi de suite jusqu'à une confusion complète.

Trous de mémoire, comme si ce qu'il venait juste de faire était un rêve, et qu'il ne pouvait se souvenir qu'avec peine du sujet.

Faiblesse de la mémoire.

Tête : sensation comme si elle était fixée par des clous au niveau du front;

La douleur est intolérable, le rend fou.

Plénitude et lourdeur dans le front; sensation comme si un poids, appuyait de l'extérieur, et comme si tout allait être arraché à ce niveau. Chaleur dans la tête. Céphalée brûlante comme si le cerveau était agité par de l'eau bouillante.

Plénitude dans la tête. Tiraillement d'un côté de la tête.

Douleur battante du côté gauche du front; tandis que de forts battements surviennent du côté droit, par à–coup.

Vertige; chancelle spécialement vers la droite.

Vertige avec nausée, spécialement quand il se dresse, de la position assise.

Vertige pire en secouant la tête, alors survient une obscurité complète devant les yeux.

Pupilles dilatées; photophobie.

Inflammation des YEUX avec larmoiement, qui cause tant de douleur et de frayeur qu'il souhaite mourir.

Inflammation des yeux, très douloureuse.

Grande sensibilité au BRUIT.

EPISTAXIS.

Grande sensibilité du nerf olfactif.

Douleur rampante dans les JOUES. 

Sensation que la face s'agrandit.

Fines piqûres pénétrant dans le bout de la LANGUE.

Langue enflée.

Sécheresse de la bouche.

Brûlure dans la GORGE.

Grande soif.

Eructations à vide; nausée.

Vomit des lombrics.

Tendance à vomir, comme s'il avait mangé quelque chose d'écoeurant, doux ou gras.

Violent vomissement.

Douleur pressive à l'ESTOMAC, comme un poids.

Douleur de pression, tensive, comme un poids dans l'estomac et l'hypochondre.

ABDOMEN enflé, distendu, comme par de l'ascite.

Coliques flatulentes dans l'hypogastre, comme s'il avait pris un purgatif gazeux.

Brûlure dans la région ombilicale.

Sensibilité de l'abdomen au toucher, comme par une légère inflammation du péritoine

Brûlure dans l'abdomen..

Tranchées dans l'intestin.

Grande enflure de l'abdomen qui est douloureux au toucher.

SELLES blanches.

Douleur dans le rectum; élancements et endolorissement de l'anus.

Désir anxieux d'uriner.

URINE chaude, de couleur foncée.

Respiration fétide;

Sensibilité du LARYNX au toucher. 

Enrouement. Toux rauque, sèche, bruyante.

Expectoration de sang rouge brillant. Hémoptysie.

Respiration difficile.

Douleur de compression dans la poitrine.

Douleur rampante dans la poitrine. Piqûres dans la poitrine avec la toux.

Anxiété dans la région du COEUR. Palpitation et anxiété.

Pouls contracté, plein, puissant, fébrile, dépassant 100 pulsations par minute.

Douleur rhumatismale à la NUQUE; seulement au mouvement.

Violente douleur élançante, creusante dans la partie gauche de la colonne vertébrale.

Douleur de meurtrissure dans l'articulation des vertèbres lombaires inférieures avec le sacrum; le sacrum semble haché en pièces.

Sueurs froides sur les PAUMES.

Douleur rampante dans les doigts.

Refroidissement des pieds.

Faiblesse et laxité des ligaments de toutes les articulations.

Baille souvent, sans avoir sommeil.

SOMMEIL léger.

Nuits très agitées; agité dans le lit; agitation excessive;

Rêves anxieux; s'éveille en sursaut.

Froid de tout le corps, avec chaleur du front; chaleur du lobe de l'oreille, et chaleur sèche interne.

Sueur légère de tout le corps.

Très fine douleur cuisante, ou douleur piquante et brûlant dans différentes parties, à la peau.

Rougeur et chaleur d'une joue, froideur et pâleur de l'autre.

Vers le soir, chaleur brûlante dans la tête et le visage, rougeur des joues et céphalée pressant vers l'extérieur.

Vers le soir, chaleur sèche de la face avec anxiété.

SYMPTÔMES NOTABLES OU ETRANGES, AVEC LEURS INDICATIONS :

Constriction de la gorge; grattement et constriction. Sécheresse, comme si quelque chose se trouvait dans la gorge.

Racle souvent la gorge.

L'abdomen semble plein d'eau.

Sensation brûlante montant de l'estomac, traversant l'oesophage jusqu'à la bouche.

Fèces blanches et urine rouge.

Légère sensation d'éclaboussement dans la vessie quand il urine.

Sensation d'engourdissement du bas du dos vers les jambes.

Tout le corps est sensible au toucher; l'enfant ne se laissera pas bouger ; il gémit.

La plupart des symptômes sont accompagnés de tremblement et d'anxiété;

Fines piqûres, comme provenant d'aiguilles, çà et là, sur le corps.

Convulsions chez les enfants pendant la dentition, chaleur, sursauts, contraction par saccade de muscles isolés; l'enfant se ronge les poings; il s'agite, il pleure.

Violents frissons, chaleur sèche.

Après un violent coup de froid, chaleur sèche avec difficulté respiratoire, douleur lancinante à travers la poitrine.

Fièvre d'inflammation et inflammations, avec peau chaude et sèche, violente soif, face rouge, ou alternance de face rouge et face pâle; il gémit, et s'agite; respiration courte; congestion de la tête.

Mauvais effets de suppression de la transpiration, etc...

Douleurs intolérables. Engourdissement; picotements, sensation de fourmillement. 

Rougeole; toux sèche, aboyante; enrouement douloureux; ne peut supporter la lumière.

Langue rouge.

Congestions et inflammations locales.

Névrite avec picotements; catarrhe gastrique provenant d'un refroidissement de l'estomac par de l'eau glacée quand elle se réchauffe (Ars.).

 

 

Aesculus Hippocastanum [Aesc]

 

Texte

(Châtaigne du cheval)

Comme le fait remarquer NASH, " c'est un des remèdes qui n'est pas si remarquable pour son étendue d'action, que pour l'effet positif qu'il produit ".

Ses sensations sont : lourdeur et paralysie, notamment dans les régions sacro–iliaques. Plénitude à éclater dans le naso–pharynx, l'estomac, les intestins, le rectum et la poitrine : plénitude dans différentes parties, comme si elles contenaient une quantité anormale de sang, coeur, poumons, estomac, cerveau, peau. Et, comme souligne Kent, couleur rouge violacée des parties congestionnées. Il dit : Aesculus est un remède veineux, engorgé et plein, parfois à éclater. Maintenant je voudrais faire ressortir une autre caractéristique : vous noterez que là où prend place la congestion, la partie est pourpre ou bleue... Le remède n'est pas actif dans les états inflammatoires, il est apathique et passif... le coeur peine et les veines sont congestionnées... C'est un des remèdes les plus souvent indiqués dans la constitution hémorroïdaire, comme on l'appelait autrefois.

Quant à GUERNSEY(Keynotes), comme d'habitude, il met le doigt au bon endroit, quand il dit : " Le fil conducteur indiquant l'emploi de ce remède est trouvé dans le rectum, les vaisseaux hémorroïdaires, le sacrum et le dos.

Les usages et les observations populaires, comme il arrive souvent, aiguillent vers ses actions thérapeutiques : ainsi quand Hering nous dit qu' " il cause le prolapsus anal chez les bestiaux qui en mangent "– et nous apprenons que " les noix sont mises dans la poche pour prévenir ou guérir les hémorroïdes ".

Les symptômes en caractères gras de la drogue, à savoir les symptômes causés et guéris d'une manière remarquable par lui, sont des indices particulièrement significatifs pour ses plus fréquents et brillants exploits de guérison. Jetons un coup d'oeil " Le rectum semble plein; sensibilité avec brûlure et prurit; comme plein de petits bouts de bois " (une grande caractéristique du remède). Puis les classiques hémorroïdes cachées (internes), profuses, douloureuses, brûlantes, pourpres, avec des douleurs lancinantes au sacrum et au dos. Puis la douleur sourde du dos qui rend la marche presque impossible, et devient terrible, ou si l'on se penche en avant et on se redresse ensuite. Même le mal de tête semble affecter le sacrum et les hanches; encore pire en marchant, et en se penchant en avant.

Pour un pareil mal de dos, nous avons à considérer (entre autres) Agaricus. Dans le Répertoire, tous deux ont des douleurs sacrées écrit en caractères gras; Agaricus, quand il s'assoit; Aesc. quand il se lève après s'être assis, quand il se penche, quand il marche, la douleur s'étendant aux hanches. Et Aesculus s'en prend aussi aux articulations sacro–iliaques. Mais, ne vous faites pas avoir par la possibilité d'une luxation sacro–iliaque, après une chute, une entorse, un faux mouvement, un accouchement, une opération. Ici, Aesculus, ou n'importe quelle autre drogue ayant ces symptômes, sera palliative et mais ne guérira pas. Ne perdez donc pas votre confiance dans le remède avec de tels symptômes, parce qu'il se révèle incapable de libérer le blocage, et de permettre à l'articulation de reprendre sa place. Hahnemann nous a appris, il y a cent ans, qu'une lésion mécanique doit être traitée par un traitement mécanique. Ce n'est pas du ressort de la médecine. Par des mises en place mécaniques du pelvis, un grand nombre de sciatiques peuvent être guéries; de là on pourrait penser que tous les cas puissent être guéris, mais alors, vient le moment où la manipulation a échouée. Et où sont indiqués d'autres procédés opératoires ou quelques remèdes simples auxquels on ne croyait plus parce qu'ils avaient échoué dans des cas qui étaient en deçà de leur champ d'action ... et qui maintenant vont agir avec brio. La sciatique peut avoir plusieurs causes : je me souviens très bien d'un cas à l'hôpital : un gonflement avait été découvert au 1/3 supérieur du fémur et la radio avait permis de diagnostiquer un probable sarcome, mais qui pratiquement disparu avec, pour toutes choses ! Ferrum. Ce dernier avait été prescrit, quelque puisse être la maladie en cause, non pas à cause de l'état osseux, non plus à cause du diagnostic probable, mais pour quelques petits symptômes anodins, particuliers au malade. Les archives d'hôpitaux contiennent encore des images apparemment significatives : ainsi cet homme fut si bien guéri qu'il fut appelé à la guerre, et seulement exempté sur la vue des clichés radiologiques; mais son état de santé resta excellent, à notre connaissance pendant des années.

Mais nous devons revenir à Aesculus, et ici, je me souviens, pendant la guerre, d'une infirmière très souffrante, qui s'était occupé d'un enterrement par temps froid et humide avec le résultat qu'elle ne savait comment elle reprendrait son service, affligée qu'elle était par une terrible douleur dans la partie inférieure du dos; une douleur qui l'empêchait de se pencher en avant ou se redresser. Le Répertoire fut consulté pour trouver le remède –Aesculus. La malade reçut une dose et fut expédiée au lit. Deux heures après, elle réapparut joyeuse et prête à travailler, et nous n'avons jamais plus entendu parler de ce mal de dos. Il y a beaucoup de gens qui pensent que l'Homéopathie est lente. Est–ce vrai ! Dans une maladie aiguë simple, rien ne peut être plus rapide; seulement le remède doit être homéopathique; c'est–à–dire que les symptômes du patient et du remède doivent correspondre. Le pire, pour celui qui travaille d'après une loi déterminée est que, cela ne donne rien quand ce n'est pas conforme à la loi ! Donnez une grande chance au remède si vous voulez réussir. Mais nous devons reconnaître que c'est parfois difficile. Néanmoins, vous verrez que " plus vous vous acharnez, plus vous en tirerez quelque chose ".

D'ailleurs, nous devrions comparer Aesculus et Nitricum acidum. Tous les deux affligent lamentablement et soulagent merveilleusement le rectum et l'anus.

Aesculus a dans son rectum comme pleins de bouts de bois aigus (Collinsonia aussi);

Nitricum acid, a une écharde piquant durement pendant le passage de la selle.

Nitricum acidum, souffre le martyre pendant la selle, et pendant des heures qui suivent; avec Aesculus, la douleur semble venir quelques heures après la selle.

Nitricum acid. a des fissures et des hémorroïdes qui saignent.

Aesculus a des hémorroïdes grosses, pourpres, protruses, avec parfois des douleurs en coup de couteau qui ne lui permettent ni de tenir debout, ni de s'asseoir, ni de se coucher, mais seulement de se mettre à genoux. Curieuses " personnalités " que celles de nos remèdes ! Avec leurs caractéristiques bien définies et particulières, qui font qu'ils ne sont pas interchangeables. Une serrure très compliquée ne trouvera qu'une seule clef pour être résolue. Ces caractéristiques font de l'homéopathie une méthode à la fois très aisée, très difficile et très intéressante.

Mais dans Aesculus, non seulement les régions sacrées, mais la totalité de la colonne vertébrale est faible; douleurs suraiguës sourdes, pires par le mouvement.

Et non seulement le rectum, mais la totalité du tube digestif, et le foie (allant même jusqu'à la jaunisse), ont une sensation de détresse brûlante, avec plénitude, flatulence, et douleurs colitiques; mais ces symptômes sont probablement associés aux symptômes rectaux et hémorroïdaires.

Avec le mal de dos caractéristique, on peut trouver de la leucorrhée, jaune sombre, épaisse, visqueuse; et Aesculus a causé et guéri des déplacements, des hypertrophies et des indurations de l'utérus, avec grande sensibilité, chaleur et palpitations. Mais tout ceci avec la faiblesse dans le bas du dos, qui s'accentue quand elle marche.

* * *

HALE (Nouveaux remèdes) écrit d'Aesculus : "C'est un véritable polychreste à vaste champ d'action, mais, comme beaucoup d'autres polychrestes, il a un centre d'action, d'où irradie une série de symptômes réflexes.

" Ce point d'action centrale est le foie et le système porte, et les 9/10 de ses symptômes sont dus à cette action. Je l'ai trouvé analogue dans ses effets à AloeCollinsoniaNux vomicaSulfur et Podophyllum ...

" Je l'ai employé, le plus souvent avec succès, dans la congestion hépatique, quand elle est accompagnée d'hémorroïdes. Sa prescription est indiquée par les symptômes : douleurs suraiguës, et pinçantes dans l'hypochondre droit, aggravées par la marche. La douleur s'étend en haut, entre les épaules.

" Constipation, avec selles dures, sèches, noueuses, qui sont blanches.

Les " Hémorroïdes, si les symptômes concomitants sont présents, sont promptement soulagées par Aesculus ... Les tuméfactions, pendantes ou internes, sont habituellement pourpres, dures, et très sensibles (non une sensation d'à vif, comme dans Aloe, mais une sensation de meurtrissure) avec un endolorissement, une brûlure, et saignant rare.

... Les symptômes rectaux sont caractéristiques – sensations très désagréables de sécheresse, de sensibilité, de constriction, de plénitude, et une sensation comme si des brindilles, des échardes, et du gravier ou d'autres corps étrangers étaient venus se loger dans le rectum ... plénitude; protrusion, avec envie de forcer... avec habituellement, absence de constipation vraie...

" Les douleurs dans le dos qui accompagnent ces symptômes rectaux sont assez nets... parfois élançantes ou coupantes, mais généralement elles consistent en une sensation de faiblesse, comme s'il eu un effort violent, s'étendant aux hanches et aux jambes, ou en un endolorissement et de la faiblesse aggravée en marchant, en se penchant et par tout mouvement ". Le Dr Hale ajoute, " Comme Rhus, sa douleur et sa raideur disparaissent souvent après un mouvement continu... "

Il dit également : " Le Dr. Hart prétend avoir découvert un Keynote dans un symptôme non trouvé dans sa pathogénésie –Palpitation dans les cavités abdominales et pelviennes; spécialement dans cette dernière ".

* * *

Et dans Aesculus, non seulement les hémorroïdes, mais les varices et ulcères sont pourpres, ou plutôt leur voisinage; de couleur sombre ou pourpre.

Même le coeur et la poitrine ne sont pas exempts des attentions d'Aesculus, et probablement son véritable champ d'action est–il plus vaste que nous ne le réalisons habituellement : en effet Hering l'écrit en caractère gras pour les " troubles de la poitrine des chevaux ", –d'où son nom, vraisemblablement, " noix de la poitrine du cheval ". Les expérimentations montrent son action sur les poumons, tandis que Nash trouve en lui un second Arsenicum pour le coryza. Voici ce qu'il écrit : " J'ai employé Aesculus avec de très bons résultats dans le coryza et la gorge douloureuse. Le coryza est très semblable à celui d'Arsenic : écoulement faible, aqueux, et brûlant; mais ce qui caractérise Aesc. est la sensation d'à vif, sensibilité à l'inhalation de l'air frais. Dans la gorge il y à la même sensation d'écorchement, aussi bien dans la forme aiguë que également dans la pharyngite folliculaire chronique, pour laquelle il est souvent un bon remède ".

Les expériences suggèrent aussi, la sécheresse des fosses nasales postérieures et de la gorge, avec éternuements, suivis d'un coryza sévère. Piqûres et brûlures dans les narines postérieures et le palais mou. Piqûres, fourmillements, brûlures et picotements cuisants, dans les fosses nasales; élancements dans le côté gauche. Violente brûlure dans la gorge, avec sensation d'irritation. Sécheresse et rugosité de la gorge, comme si l'on avait attrapé froid. Nez sec, sensation de constriction. Fosses nasales congestionnées sombres, avec sensation de plénitude et irritation. Laryngite catarrhale; larynx sec et rigide.

Mais, partout il montrera ses caractéristiques particulières – plénitude à éclater, douleur sourde du dos, etc.. empêchent le mouvement ... et partout on trouvera la congestion, la coloration pourpre, la sécheresse, et la brûlure.

D'ailleurs, Kent nous dit que Aesc., " est un merveilleux remède oculaire, spécialement quand les yeux ont des " hémorroïdes " : c'est–à–dire quand les vaisseaux sanguins sont en augmentation de volume. Rougeur, brûlure, larmoiement, avec augmentation de volume des vaisseaux. Afflux croissant de sang à l'oeil également ". Et il signale qu'en commun avec tous les remèdes de pléthore veineuse, Pulsatilla etc.. le patient Aesc. semble mieux " à l'air froid ".

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Le RECTUM semble plein; sécheresse et prurit.

Le rectum semble plein de petites brindilles (caractéristique) (Coll.)

Selle dure et sèche passant avec difficulté, avec sécheresse du rectum et chaleur.

Selle accompagnée de plénitude rectale.

Hémorroïdes, internes et douloureuses, saignant rarement.

Hémorroïdes douloureuses, brûlantes, pourpres, en général internes.

Douleurs dans les hémorroïdes, comme un couteau sciant de haut en bas; ne peut s'asseoir, ni se tenir debout, ni s'allonger, peut seulement s'agenouiller.

" Certains portent les noix dans les poches de leurs braies à titre préventif ".

LEUCORRHEE avec faiblesse dans le dos à travers articulations sacro–iliaques, avec grande fatigue en marchant; cette partie du dos le rappelle à l'ordre quand il marche même sur un petit trajet.

" Plaintes de la POITRINE chez les chevaux ".

Constant MAL DE DOS sourd; marcher est presque impossible; peut difficilement se pencher en avant, ou se redresser quand il s'est assis.

Constant mal de tête affectant le sacrum et les hanches, nettement pire en marchant ou en se penchant en avant.

Sensation paralysante dans les bras, les jambes et la colonne vertébrale.

Lourdeur et faiblesse.

Plénitude dans divers endroits

Membranes sèches, gonflées; brûlure et impression d'écoulement.

Gonflements glandulaires des os (quoiqu'ils puissent signifier !)

* * *

A propos, disons que les gens portent du marron d'Inde dans leurs vêtements " pour guérir le rhumatisme ".

 

 

Aethusa Cynapium [Aeth]

 

Texte

(Persil du fou)

C'est l'un de nos remèdes mineurs, et précieux. Il est généralement envisagé comme un remède de l'enfance : enfants ne pouvant tolérer le lait, vomissement soudain aqueux et abondant, vomissements de mucosités verdâtres; – faiblesse et somnolence après avoir vomi – après un vomissement effrayant apparaît une colique intense avec ou sans diarrhée. C'est également un remède des " enfants idiots ".

Mais ses vertus s'étendent au–delà de l'enfance. C'était un grand remède du Dr. Clarke pour un des aspects du trac d'examen, comme nous le verrons plus loin, dans une citation provenant de son Dictionnaire. La " frousse " chassée par Aethusa est dépeinte dans ses expérimentations : " incapable de lire quoi que ce soit, après surmenage"; " incapacité de penser; confus "; " ne peut retenir une idée "; " grande anxiété "; " Tête confuse; le cerveau semble limité ". " En d'autres termes, c'est l'état que nous avons tous connu, quand travaillant au–delà de nos forces pour un examen, nous trouvons inutile de travailler encore davantage. Un état de réplétion mentale avec non–assimilation. Quand les plus grands efforts pour lutter avec les matières qui peuvent être demandées à l'examen, constituent purement et simplement une perte de temps. Elles refusent de rentrer et que le seul espoir qui subsiste.. est de laisser de côté les livres et de tenter sa chance. ou ... Aethusa.. 

Une autre forme du trac d'examen réclame Argentum nitricum. Ici ce n'est pas un état d'impasse mais une intense anxiété, un tracas et une prémonition de l'échec. La victime est pressée, tourmentée par son anxiété, avec les nerfs en pelote. Appréhension intense, allant même jusqu'à la diarrhée, devant l'épreuve la plus bénigne (Gels.). Arg. nitr. est un remède de grande tension mentale et d'appréhension; Aethusa est un remède de simple sensation d'incapacité... c'est comme cela que nous le voyons. Aethusa dérange plus violemment l'estomac, avec son intense vomissement; tandis qu'Argentum nitricum boursoufle l'estomac avec une dyspepsie flatulente; comme si l'air allait le faire éclater. Tous les deux ont de la diarrhée, avec mucus verdâtre. Arg. nitr. est le remède qui a l'envie irrésistible de douceurs et de sucre, lesquels lui causent des désagréments. Kent donne le cas d'un enfant nourri au sein qui fit une diarrhée parce que sa mère avait mangé des bonbons. Il prescrivit ChamomillaMercurius et Arsenicum, sans aucun résultat, jusqu'à ce qu'il découvrit cette histoire de sucre. En dernier, il demanda si elle aimait les sucreries, et le sucre, etc. ... elle répondit que non. " Mais si, tu les aimes ", s'exclama le mari. " Chaque jour, je t'apporte à la maison une livre de bonbons. Qu'en fais–tu donc ? " " Oh, ce n'est rien " répondit–elle. " Mais, " dit Kent, " le bébé ne s'améliora pas jusqu'à ce qu'il prit Argentum nitricum et que la mère cessa de manger des bonbons ". Il nous dit qu'un certain nombre de remèdes ont un violent désir de douceurs, mais que beaucoup d'entre eux peuvent manger des sucreries impunément. Aethusa est aggravé par le café, il a un désir de vin, mais les symptômes mentaux sont accrus après son absorption.

Aethusa devrait aussi être retenu comme remède de l'épilepsie. Dans les convulsions, de ce remède, les yeux sont tournés vers le bas, les pouces serrés, la face rouge, les pupilles dilatées; de l'écume à la bouche; les mâchoires bloquées, etc...

Une chose à se rappeler chez les enfants : Aethusa peut les aider dans leur grande faiblesse; et dans leur incapacité à tenir la tête droite (Abrot.). Tous ses symptômes sont susceptibles d'empirer de 3 à 4 heures du matin.

Aethusa cynapium pour les nourrissons à qui l'on donne à manger chaque fois qu'ils crient. Ils remontent leurs genoux quand on les porte, dans la même position générale qu'adopte Medorrhinum, mais les patients Aethusa ne dorment pas dans la position genou–pectorale, à notre connaissance. J'ai rencontré une fille de 18 ans environ, qui dormait dans la position genou–pectorale et pour laquelle Medorrhinum fut le remède indiqué. C'est la seule fois où j'ai trouvé ce symptôme particulier chez un adulte. Cela m'a tellement intéressé que je lui ai demandé pourquoi elle dormait dans cette position. Elle nous dit à cette occasion qu'il lui semblait avoir la sensation de dix mille vers se tortillant, et que, lorsqu'elle prenait ladite position, la sensation disparaissait immédiatement ". –Dr. Underhill, tiré d'une discussion citée dans un vieux " Homeophathic Recorder " (USA).

Allen (Keynotes) attire l'attention sur l'absence complète de soif. Ce n'est pas seulement l'intolérance au lait mais la grande faiblesse des enfants. Ceci peut aller jusqu'à l'idiotie.

* * *

NASH signale ceci : " Aethusa est un de nos meilleurs remèdes pour le vomissement des enfants. Le lait remonte aussitôt qu'il est avalé, avec un grand effort, après quoi l'enfant devient très relâché et somnolent; ou si le lait demeure plus longtemps dans l'estomac, il finit par être vomi sous forme de lait caillé très aigre, si volumineux qu'il semble presque impossible que l'enfant l'ait vomi. Si cet état de l'estomac n'est pas guéri, le cas tournera en choléra infantile, avec des selles verdâtres, aqueuses ou visqueuses des coliques et des convulsions. Les convulsions sont particulières, en ceci que les yeux se tournent vers le bas, au lieu de se tourner vers le haut ou vers les côtés... Il décrit la face creusée avec la linea nasalis, une surface d'une blancheur nacrée sur la lèvre supérieure, délimitée par une ligne distincte allant de l'orifice externe du nez aux angles de la bouche. Ce symptôme est le plus caractéristique d'Aethusa que de tout autre remède...

L'absence de soif guide vers Aethusa, plutôt qu'Arsenicum ".

* * *

CLARKE (Dictionnaire) donne des cas illustrant l'action d'Aethusa, qui n'a pas reçu pour rien son nom de " Persil fou ". Il considère en vérité ce remède comme étant un remède pour les fous. Il y a une grande faiblesse de l'esprit et du corps. Un des symptômes très caractéristiques est : incapacité de penser ou de fixer son attention. Guidée par ce symptôme, je l'ai donné une fois à un étudiant préparant un examen, avec un succès complet.

Il avait été contraint d'abandonner ses études ; mais il fut cependant capable de les reprendre et passa brillamment son examen. A un petit enfant abandonné dans un orphelinat, qui souffrait de maux de tête sévères et de l'incapacité à fixer son attention sur ses leçons, je prescrivis quelques doses d'Aethusa, à de rares intervalles, et il s'en trouva fort soulagé. Le petit garçon réclama lui–même cette médication plus tard, quand revinrent les symptômes anciens.

(Clarke) dit que les symptômes d'Aethusa sont définis d'une façon particulièrement claire, la violence étant un fait marquant de son action : vomissement violent, convulsions violentes, douleurs violentes, délire violent. Ensuite, l'idiotie; alternant avec de la fureur. Dans quelques cas... Il note l'intolérance au lait; la grande faiblesse et l'épuisement après le vomissement, l'enfant est si épuisé qu'il tombe, d'un coup, dans le sommeil; " Faim après avoir vomi " est ici un Keynote. ...... Les adultes se plaignent d'une sensation comme si l'estomac était sens dessus dessous...

* * *

Nous paraissons avoir oublié deux symptômes particuliers. La langue semble trop longue et l'hypertrophie ganglionnaire autour du cou comme un collier de perle. Dans la fièvre, il y a une absence complète de soif, bien qu'il y ait une grande chaleur.



SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Les traits tirés, commençant aux ailes du nez, et s'étendant à l'angle de la bouche, donnent à la face une expression de grande anxiété et de douleur. Intolérance au lait; les enfants rejettent leur lait, presque aussitôt avalé, caillé ou non dans les 10 à 15 minutes après l'ingestion, par un soudain et violent vomissement; puis, la faiblesse les rend somnolents pour quelques minutes.

Vomissement de lait caillé.

Symptômes notables, en italiques ou étranges

Sujet aux crises de rage; furieux; frénésie.

S'imagine voir des rats courir à travers la chambre (elle).

S'imagine voir des chiens et des chats (il).

Grande anxiété et agitation.

Grognon et de mauvaise humeur au grand air; mieux dans la chambre.

Maladresse; mécontentement.

Stupeur, comme s'il y avait une barrière entre les organes des sens et les objets externes.

Repose étendu sans connaissance.

Vertige avec somnolence. Ne peut rester droit.

Langue humide, recouverte d'un enduit blanc, après le lait. Ou la langue semble trop sèche, ou salivation abondante.

Aphtes : chaleur âcre dans la bouche et la gorge. Difficulté d'avaler. 

Goût : doux, insipide; amer; salé; ou d'oignons; ou de fromage.

Parole lente; élocution presque empêchée. 

Aphtes et pustules enflammés dans la gorge; état presque désespéré.

Prurit et raclement dans l'oesophage.

Incapacité d'avaler.

Vomissement épouvantable.

Copieux vomissement verdâtre.

Il vomit du mucus sanguinolent.

Douleur déchirante, au creux de l'estomac, s'étendant dans l'oesophage.

Refroidissement de l'abdomen, objectif et subjectif; avec froid dans les extrémités inférieures.

Sensation de pression comme par une bande serrée autour de la poitrine.

Gonflement de la glande mammaire.

Violentes palpitations du coeur; résonnant dans la tête.

Douleur pénible, à l'occiput et la nuque, s'étendant vers le rachis.

Une impression comme si la douleur du dos pourrait être améliorée en se redressant et se courbant fortement en arrière, comme en opisthotonos.

Engourdissement des bras; lourdeur; faiblesse; crampes; contraction des doigts.

Fourmillements dans les os du membre inférieur.

Gonflement : tout le corps semble enflé et livide.

Violents spasmes épileptiques, avec pouces rentrés, face rouge, globes oculaires tournés vers le bas, pupilles dilatées, insensibles, écume laiteuse à la bouche, dents serrées, pouls petit, dur, rapide.

Spasmes; délire; stupeur.

Raideur de tout le corps.

Incapacité de tenir la tête droite, ou de s'asseoir.

Tout le corps est bleu–noir. 

Il ne peut supporter d'être découvert pendant la transpiration.

 

 

Agaricus Muscarius [Agar]

 

Texte

Agaricus – Amanita (nom sous lequel ses symptômes apparaissent dans les " Guiding symptoms " de Hering) – l'Agaric tue–mouche (ou champignon) – l'Agaric punaise – le champignon fou des Français, a sa place particulière et des symptômes très distincts dans la Matière Médicale Homéopathique. Son expérimentation par Hahnemann parut dans les Archives de Stapf, un périodique contemporain, avec ses expérimentations de quelques autres remèdes, notamment Psorinum, et dont nous n'avons, je crois, aucune traduction. Mais celle d'Agaricus peut être retrouvée dans le 2ème volume de ses " Maladies chroniques ".

Là, Hahnemann décrit le champignon " surmonté d'un chapeau écarlate et parsemé d'excroissances blanchâtres et de folioles blanches ". Il dit que le champignon doit être d'abord trituré, puis dynamisé comme d'habitude jusqu'à la 30ème dilution.

On associe Agaricus spécialement à la chorée; mais ses secousses et contractions particulières ne sont qu'une petite partie de son tableau pathogénétique. On se souvient qu'autrefois le Dr. Blackley, à l'hôpital homéopathique de Londres, utilisait Agaricus pour des choses où, dans notre profonde ignorance, il nous semblait étrangement inapproprié; mais il connaissait probablement mieux les usages de ce remède que la plupart d'entre nous ! Par exemple, il semble curieux d'employer ce remède pour la pneumonie ! et cependant, voici ce qu'en dit KENT à ce sujet :

Agaricus est un grand remède dans les troubles de la POITRINE, bien qu'on y pense rarement. Il a guéri des états qui ressemblaient à la consomption. Etat catarrhal de la poitrine, avec sueurs nocturnes et symptômes nerveux. Violente toux par crises isolées, finissant en éternuements. Toux convulsive, avec sueurs vers le soir, avec pouls rapide, expectoration de mucus d'aspect purulent, pire le matin et en se couchant sur le dos. Ajoutez à ceux–ci les symptômes habituellement décrits d'Agaricus, et Agaricus prendra en charge ce cas. Cas de phtisie naissant. Il concerne étroitement la diathèse tuberculeuse.

" Je me souviens d'un cas où je me disposais à expérimenter Tuberculinum chez un sujet dont je suspectais qu'il serait sensible à ce produit, d'après son passé et ses symptômes. La première dose manqua le tuer et considérant l'emploi fait de cette substance pour le diagnostic de la maladie sur le bétail, elle semblait l'avoir remué. Le malade commença à s'émacier, et parut bientôt proche de mourir. J'abandonnais tout traitement, et je restais dans l'expectative, tout en le surveillant, et les symptômes d'Agaricus surgirent. Ceci établit la relation entre ces deux remèdes, confirmant l'observation de Hering concernant la relation d'Agaricus avec la diathèse tuberculeuse. Agaricus guérit le malade et le fit engraisser ".

Parmi les symptômes de Hering, se trouvent : " La poitrine semble trop étroite. Oppression, constriction de la poitrine. Toux convulsive avec sueur anxieuse. Après chaque accès de toux, violent éternuement; cela se produit si vite que parfois il ne sait pas s'il tousse ou s'il éternue. Inflammation des poumons. Consomption tuberculeuse ".

Le champignon vénéneux affecte les organes digestifs. Tumulte dans l'abdomen : plein de coliques; tout fermente. Gaz terriblement fétides. Tympanisme abdominal. Besoin d'aller à la selle de façon très urgente. Sensation comme si le rectum allait éclater, même après la selle. Pression après la selle (Merc. cor). 

Agaricus a un mal de dos sévère, spécialement au sacrum, pire quand il s'assied. (Mais, ici, il faut éliminer éventuellement une cause mécanique possible : la subluxation sacro–iliaque). On l'a vu guérir un cas difficile de rhumatisme où l'indication était : " douleurs en diagonale ", l'avant–bras gauche et la cuisse droite, ou le genou droit et la main gauche. " Et ici, Agaricus est pire au repos et assis, mieux en mouvement.

Mais une grande partie de son action (maligne et bénigne) est centrée sur le rachis et le système nerveux : comme le dit Kent, " les faits les plus frappants retrouvés dans ce remède sont les contractions et les tremblements : secousses des muscles et tremblements des membres. Les secousses musculaires deviennent si étendues qu'elles réalisent un cas de chorée... Difficulté de coordination des muscles. Incoordination du cerveau et de la moelle épinière. Mouvements maladroits. Laisse tomber les choses. Les doigts s'ouvrent brusquement en spasmes tandis qu'il tient des objets ". Kent dit : " Vous pourrez parfois guérir Brigitte dans la cuisine quand son problème est qu'elle casse continuellement des plats en les laissant tomber avec Apis ou Agaricus ". Il ajoute la distinction entre ces deux remèdes, Agaricus se tient près du feu, alors que Apis désire sortir de la cuisine !

On se souvient de la description classique de la crise de chorée. " L'enfant est grondé parce qu'il fait des grimaces; puis il vient des gifles pour avoir laissé tomber les soucoupes et les tasses. Puis, à la fin, il vient à l'esprit du moins bon observateur que ce n'est pas un cas découlant du péché originel, mais bien une Danse de St Guy, et la victime est expédiée rapidement chez le médecin, lequel prend la température, ausculte le coeur, et ordonne immédiatement le lit ! – et, si c'est un homéopathe, il prescrit Agaricus, ou bien celui des remèdes " secouants " qui dans sa pathogénie calque le plus aux symptômes de ce patient particulier.

Comme le dit Kent, " Tous les remèdes sont pleins de bizarreries, et c'est en arrivant à comprendre ces particularités que l'on est capable de faire de bonnes prescriptions ".

Agaricus affecte également le coeur, avec des douleurs piquantes; une oppression du coeur, aussi bien que des poumons; avec choc et palpitation; mais plusieurs autres remèdes, Hyos., Stram.; MygaleIgnatia, et ainsi de suite, causent une distorsion, encore plus grande (choréique) de la face.

GUERNSEY (Keynotes) dit d'Agaricus, " Ce remède est excessivement riche en symptômes concernant presque chaque organe ou fonction du corps ... J'ai toujours été bien récompensé d'avoir étudié et employé ce remède quand je récoltais, " prurit, rougeur et brûlure sur toutes les parties du corps, comme par une morsure de froid; ou brûlure et prurit des parties internes ". Tandis que NASH, qui n'a pas beaucoup à dire à propos d'Agaricus, rapporte la sensibilité du rachis, s'étendant aux membres inférieurs. Les contractions spasmodiques des paupières, de la face et des extrémités qui cessent pendant le sommeil. Il est plus obsédé par les symptômes cutanés : " Oreilles, face, nez et peau, rouges et démangeant comme les engelures ". Il dit que ce prurit, cette rougeur et cette brûlure, comme s'il était gelé, " peuvent mener au choix de ce remède dans plusieurs différentes maladies ". 

Et naturellement, la plupart des gens connaissent Agaricus, sinon exclusivement, comme remède d'engelures. Agaricus souffre intensément du froid, et ses engelures sont terriblement douloureuses quand les mains ou les pieds sont froids. Les engelures de Pulsatilla, au contraire, sont insupportables (comme pour le bétail quand les mouches sont après eux par un beau temps ensoleillé) quand elles deviennent chaudes. Les engelures d'Agaricus sont terriblement sensibles quand il fait froid; celles de Pulsatilla démangent et brûlent à en perdre la tête, quand il fait chaud. Tels sont les remèdes qui se présentent pour les engelures ... de même la Rue ! Nous nous souvenons bien du temps où l'on faisait des onguents de Rue à un neveu, dont les engelures étaient si mauvaises qu'elles le confinaient au lit de temps en temps pendant la période scolaire. Sa mère, voyant que rien ne le soulageait en dehors de la Rue en onguent, lançait chaque année des appels pour se procurer des provisions fraîches de cette plante.

Mais, il y a onguent de Rue et onguent de Rue. C'était un de nos jardiniers qui nous fournissait le produit; il en faisait pousser toujours dans le jardin afin d'en fabriquer un onguent pour les vaches quand leurs pis étaient sensibles. Et nous faisons toujours pousser la Rue cet ancien " Mithridate "; seulement nous sommes souvent trop paresseux pour fabriquer l'onguent.. et alors il nous manque.. La Rue devrait toujours être préparée à partir de la plante fraîche. Voilà le procédé. Chauffez du saindoux jusqu'à ce qu'il devienne liquide (une grande marmite fera l'affaire) et plongez dans le liquide obtenu une bonne poignée de Rue fraîche avec ses sommités fleuries au maximum. Laissez là quelques heures dans un endroit chaud, jusqu'à ce que la Rue devienne pâle, et le saindoux devienne vert et odorant; puis enlevez le bouquet de Rue, et laissez–le égoutter. Couvrez le pot quand l'onguent est froid et solide. Son application est utile pour les coups aux pieds, la synovite du genou – mais ici (le remède) Ruta agira aussi bien dynamisé, et il n'est pas gras – pour les plaies, les engelures, et les engelures crevées. Mais en ce temps là, nous n'avions pas connaissance d'Agaricus et de Pulsatilla dans ce domaine, dont l'action est de plus longue durée, et de loin la plus curative;

Mais le " champignon fou " affecte naturellement le cerveau et les sens; dans ses stades les plus bénins : de mauvaise humeur, indifférent; n'a pas envie de travailler, ni de répondre aux questions en pleine crise de délire, où il ne reconnaît personne, jetant les objets à la figure, chantant et marchant, mais ne voulant pas répondre. C'est un des remèdes du délire, et même du délire furieux. " Il est utilisé par les tribus sauvages de l'Asie, sous la forme d'une boisson réellement toxique ". Il ressemble tant à l'alcoolisme qu'il a prit sa place comme un de nos remèdes du delirium tremens. Certainement, BOGER, dans sa description concise d'Agaricus, le suggère non seulement pour la chorée, mais aussi pour l'intoxication éthylique : " Agaricus a des mouvements irréguliers, incertains et exagérés; il fait des mouvement trop longs, soulève trop le pied, laisse tomber les objets ... avec une parole indistincte et saccadée ".

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Delirium tremens.

Délire avec fureur constante.

Céphalée tiraillante, sourde, le matin, s'étendant à la racine du nez, avec épistaxis ou écoulement de mucus épais.

Maux de tête de ceux qui sont sujets à la chorée; ou de ceux qui deviennent volontiers furieux pendant la fièvre ou au cours de douleurs; secousses ou grimaces.

Rougeur, prurit brûlant des oreilles, comme si elles avaient été gelées.

Langue sèche.

Inhabituellement somnolent après le dîner; il dort très profondément et s'éveille avec des douleurs dans tous les membres.

Soudaine toux convulsive, pire dans la matinée, ou pendant le jour.

Douleur dans la région lombo–sacrée; et pendant qu'il est assis; douleur sourde; le dos n'est pas sensible au toucher.

Prurit brûlant sur les deux mains, comme si elles étaient gelées; parties chaudes, enflées, rouges.

Tremblement des mains.

Raideur des doigts d'origine goutteuse.

Secousses des muscles de la déglutition.

Douleurs dans les os des jambes, parfois comme si elles étaient dans le périoste.

Douleur et inflammation par gelure des orteils.

Engelures.

Tiraillement dans les membres, pire au repos ou assis, mieux en bougeant.

Douleurs dans les membres avec faiblesse et engourdissement.

Démarche incertaine : culbute sur chaque obstacle du chemin.

Secousses des paupières et des globes oculaires; des joues, dans la partie postérieure de la poitrine; dans l'abdomen.

Mouvements involontaires (spécialement chez les enfants), étant éveillés; cessent pendant le sommeil.

Mouvements spasmodiques allant de mouvements involontaires simples, et de secousses musculaires isolées, à une danse de tout le corps. Chorée.

Paralysie des membres supérieurs et inférieurs. Début de ramollissement de la moelle épinière .Pendant le sommeil, on note aucun mouvement des yeux, bien qu'il y ait les spasmes cloniques des yeux* .

Engelures, gelures, et tous effets de l'exposition au froid, particulièrement de la face.

Frissonnements de tout le corps, courant du haut vers le bas.

Frissons, avec vomissement amer après le souper.

Transpire en marchant, ou au plus léger effort.

Sueur profuse.

Brûlure, prurit, rougeur, et gonflement, comme après des gelures.

Ivrognes, spécialement pour leurs maux de tête.

Quelques symptômes particuliers en italique.

Agaricus est un des quelques remèdes ayant des symptômes en diagonale : ils peuvent apparaître en même temps à des côtés opposés du corps, mais en diagonale. 

Sensation de froid : sensation de froid glacé localisé, du côté gauche de la poitrine près de l'omoplate.

Fourmillements et brûlure dans les muscles de la gorge.

Douleurs névralgiques comme si de petits morceaux de glace pointus touchaient des endroits ou comme si des aiguilles froides couraient d'un bout à l'autre des nerfs. (Ars. a des aiguilles chaudes).

Il lui semble comme si son corps allait être réduit à rien.

Prurit et brûlure partout avec grande détresse. 

 

 

Ailanthus Glandulosa [Ail]

 

Texte

(Arbre du paradis) 

Voici des années, dans notre vieux jardin de Wyvenhoe, se trouvaient deux magnifiques Ailanthus, dont le souvenir rappelle mon attention sur ce remède peu connu et néanmoins précieux. 

Son histoire dramatique en tant que remède, est rapportée par le Dr. Hugues aussi loin que nous puissions remonter. Puisque cela sert à se l'enfoncer dans la tête; Ailanthus est un bon remède, doué de propriétés particulièrement malveillantes, à savoir de propriétés curatives merveilleuses dans certains cas aigus désespérés. Il est utile de répéter l'histoire.

Le Dr. Hughes nous dit qu'un de nos médecins les plus accomplis " fournit le premier chapitre ". Son propre enfant, était atteint de tous les symptômes d'un début de scarlatine maligne : vomissements, sévère céphalée, intolérance à la lumière, vertige, face rouge et chaude, incapacité à s'asseoir, pouls petit et rapide. Somnolence mais grande agitation. Beaucoup d'anxiété. Deux heures après, la somnolence faisait place à de l'insensibilité, avec constant délire marmonnant; l'enfant ne reconnaissait pas sa famille. Elle était maintenant recouverte par plaques d'une éruption de type rash miliaire, avec une efflorescence entre les intervalles, le tout étant d'une couleur sombre, presque livide; l'éruption était plus importante au front et la face que partout ailleurs. Le père considéra son enfant comme perdue. Cependant, en quelques heures, le cas prit un nouvel aspect; en effet, l'enquête établit que la petite malade avait sucé généreusement du jus provenant de tiges d'Ailanthus. Le médecin finit son récit en suggérant le recours à Ailanthus, comme pouvant être une aide possible, dans ces terribles cas de scarlatine, qui paraissent fatals dès le début, avec des symptômes d'intoxication cérébrale.

Ceci fut écrit en 1864 : mais, publié dans un journal peu connu, le fait ne sembla produire aucune impression. Plus tard, notre Dr. Pope, réalisant la portée et la valeur de ces faits, attira l'attention sur eux, et ses remarques portèrent bientôt leurs fruits : le Dr. Chalmera, se trouva, en 1868, au milieu d'une épidémie de scarlatine maligne. Débutant à cette époque, l'usage des remèdes homéopathiques, il fut déçu de leurs actions. Son attention fut alors attirée sur Ailanthus, il s'en procura, et s'aperçut dès le début que c'était le produit dont il avait besoin. La fièvre était caractérisée par une éruption partielle et de coloration sombre; les effets de la drogue se montrèrent constants sur le changement du rash : qui devint d'une nuance plus claire et plus générale avec diminution marquée de la fréquence du pouls, plus régulière, et plus ferme, avec restauration de la conscience. Ultérieurement, d'autres médecins, ayant eu une large expérience d'Ailanthus dans la scarlatine, corroborèrent les faits de son usage. Mais un médecin australien dit qu'il avait jugé nécessaire de cesser le remède, dès que l'éruption commençait à s'effacer, sinon on pouvait voir surgir une éruption pemphigoïde pendant et après la desquamation. Ce remède a aussi été proposé dans des cas de congestion cérébrale et spinale; il a une action sur la tête et sur les facultés mentales; la tête lourde, engourdie, avec confusion et incapacité de travailler, que l'on trouve dans la fatigue cérébrale ou par excès de soucis; tandis que les douleurs dans le dos, tout en haut du dos, et la sensation de crispation dans la poitrine et l'abdomen, avec engourdissement et fourmillement dans les extrémités supérieures et inférieures sont les symptômes de la congestion spinale.

Ailanthus est aussi suggéré, dit Hughes, dans les mauvais cas de Rougeole, quand l'éruption se refuse à sortir, ou recule soudainement ou bien est livide; dans la diphtérie et dans d'autres formes plus légères de maladies de gorge; ainsi que dans l'épidémie de méningite cérébro–spinale.

Nous avons cité quelques longueurs, bien qu'en essayant de résumer. Mais c'est à cause du remède et du peu que l'on peut apprendre de son histoire fascinante.

L'Encyclopédie d'Allen donne quelques expérimentations, en dehors des symptômes dramatiques d'empoisonnement, qui soulignent sa place pour les cas aigus, malins, mortels et rapides de maladie. La lividité d'une éruption insuffisante, qui n'apparaît pas comme il le faudrait; la somnolence, puis le délire marmonnant, avec vomissement, céphalée, intolérance à la lumière, la face rouge et chaude, le pouls petit et rapide; une grande agitation et de l'anxiété ... Voyons comment les expérimentations confirment ce que nous apprenons à moindre degré de l'empoisonnement.

Signes mentaux : Grande anxiété; impossibilité de se concentrer : ne peut additionner une rangée de chiffres correctement. Perte de mémoire ; aliénation mentale. Stupeur, délire, insensibilité, après suppression de scarlatine.

Démarche chancelante; titubante; vertigineux, avec nausée, haut–le–coeur et quelques vomissements. Les chiffres du registre se mettent à danser, montant et descendant dans la colonne. Surpression apoplectique de la tête. Décharges électriques, débutant au cerveau, et allant vers les extrémités. Fourmillement du bras et de la main gauche avec mal de tête sourd.

Pupilles largement dilatées; photophobie.

Face et front couleur acajou sombre, en cas de suppression de scarlatine.

Langue sèche, parcheminée, craquelée; enduit blanchâtre, brun au centre; ou langue moite, et recouverte d'un empâtement blanc; l'extrémité et les bords sont livides.

Sensation de gorge épaisse, oedémateuse, avec sécheresse étouffante qui peut devenir chronique. Constants efforts pour ramener des paquets de mucus. Gorge sensible, douloureuse en avalant et au passage de l'air. Parotides et Thyroïde sensibles et augmentées de volume. Gorge livide et gonflée avec des ulcérations profondes et paraissant enflammées. Amygdales criblées de points d'ulcérations.

Nausée comme pendant la grossesse.

Sensibilité du foie; tympanisme. Brûlure dans l'estomac et les intestins. Sensation d'insécurité, comme s'il pouvait être surpris par la diarrhée à tout instant. Fréquentes déjections aqueuses, expulsées avec une grande force. Dysenterie; fréquente selle douloureuse; peu de matières fécales; beaucoup de mucus sanguinolent.

Toux caverneuse, et épuisante, avec expansion asthmatique des poumons; excessif endolorissement, et sensibilité des poumons.

L'éruption est déjà décrite au–dessus ; sombre, presque livide; plus développée sur le front et la face... Intolérable douleur dans la nuque, à la partie supérieure du dos, et à l'articulation de la hanche droite.

Si l'odeur peut fournir une indication, Ailanthus devrait être un bon remède de la fièvre puerpérale maligne.

BOGER a des symptômes en caractère gras. Il insiste sur certains points : Rapide prostration. Malignité croissante et stupeur. Fétidité et stupeur. Face et gorge sombres et gonflées. Ulcérations profondes criblant les amygdales. Éruption clairsemée en taches. Suppression de scarlatine. Affecte spécialement : le sang, la gorge, la peau, le cerveau.

KENT dit : Ce remède convient spécialement dans les formes adynamiques d'incubation de fièvre – diphtérie, scarlatine, empoisonnement du sang, typhoïdes; notamment quand elles sont caractérisées par la congestion capillaire en taches, points rouges, tachetées. Fièvre scarlatine maligne; là où le rash normal ne veut pas sortir, tandis que des points rouges apparaissent; saignement des gencives et du nez, et tuméfaction importante de la gorge. Face pourpre, hébétée; yeux congestionnés – voir saignement par les yeux. Stupeur : stupide et béat. Gorge oedématiée avec des zones pourpres. Le sang se décompose rapidement. Des ampoules peuvent se former au bout des doigts et en d'autres parties du corps. Odeur fétide provenant du nez et de la bouche ... Quand un cas prend cet aspect de prostration, avec un coeur rapide, une fétidité, et des zones pourpres ou bleues, l'empoisonnement du sang est en cours.

Une fièvre rémittente ou une diphtérie peuvent prendre soudainement cette forme ...

Il ne peut se concentrer; ne peut répondre correctement; demi–conscient avec grande anxiété; finalement, il devient complètement inconscient. Dans toute une série de cas à Brooklyn, bien des patients furent sauvés par Ailanthus. Ce remède semblait capable de transformer le caractère malin de la scarlatine en une forme atténuée.

En outre, on a observé la chute des cheveux, des éclairs lumineux dansant devant les yeux. Lorsque l'on ferme les paupières le soir ... L'expression indique une grande détresse. Face sombre comme de l'acajou; pourpre, bouffie, hébétée ...........

Ce remède correspond aux formes les plus malignes ....... Dans les états d'incubation infectieuse, il y a une douleur à l'arrière de la nuque et la partie postérieure de la tête; qu'importe le nom de la maladie.

La sensation d'un rat grimpant le long de la jambe, a été retrouvée dans une de mes expérimentations.

Kent dit encore : " Quand vous êtes au chevet d'un scarlatineux, vous ne devez pas vous rappeler les noms de tous les remèdes dont vous avez pu entendre parler au sujet de la fièvre scarlatine.. Laissez l'apparence du malade apporter d'elle–même à votre esprit, les remèdes qui lui ressemble, sans regarder s'ils sont ou non associés à la scarlatine.

" Vous pourrez voir un rash ressemblant à celui d'Aconit, mais l'infection est si rare dans la nature d'Aconit qu'on n'y pensera pas plus longtemps. Belladonna ne convient pas, car son éruption est brillante et lisse... Pulsatilla a un rash rougeoleux, avec souvent une fièvre peu élevée, mais pas aussi basse que dans la typhoïde. Dans la prostration, pire après le sommeil, avec une stupeur générale et du délire. Vous voyez tout de suite Lachesis; c'est le type de telles formes de maladie. Si devant une scarlatine, l'enfant s'arrache constamment la peau venant des lèvres et du nez, demeure pâle et allongé, sans rash à proprement parler, et urine très peu.. un moment vous penserez à Arum triph.; ou encore, si la gorge malade est sensible, d'apparence pourpre, d'une terrible puanteur, chez un enfant qui n'a jamais assez d'eau, et qui voudrait que coule sans cesse un ruisseau dans sa gorge. Vous pouvez alors sans crainte faire confiance à Phosphorus ... Il y aura toujours quelque chose pour vous raconter l'histoire, si toutefois vous voulez bien prêter une oreille attentive, étudier et attendre assez longtemps ".

(Nous n'avons aucune excuse à présenter pour les répétitions; en effet, cela sert à imprimer les faits et symptômes rares dans l'esprit, et rendre la prescription plus facile).

 

 

Allium Cepa [All–c]

 

Texte

(l'oignon)

Nous savons tous ce qui se passe quand on coupe un oignon cru et que nous subissons ses émanations. Quand il arrive qu'on se frotte les yeux avec une main ayant été en contact avec sa face coupée; le nez picote; les yeux coulent abondamment, et tous les symptômes d'un catarrhe aiguë apparaissent instantanément.

Par conséquent, Allium cepa est un de nos meilleurs remèdes et des plus fréquemment indiqués pour un rhume récent plus ou moins superficiel. Prenez–le quand les symptômes y correspondent et vous vous tirerez d'affaire !

* * *

KENT nous donne les PARTICULARITES DU CORYZA : ... " Éternuements qui viennent avec une fréquence croissante; écoulement du nez tombant goutte à goutte sans s'arrêter; brûlure comme du feu; jusqu'à produire la rougeur et la peau à vif. Notez, dit–il, que l'écoulement nasal est excoriant, et que celui des yeux est doux. Il excorie la lèvre supérieure, et les ailes du nez. Mais quand nous en viendrons à étudier Euphrasia, nous trouverons justement les qualités opposées. Il y a un même écoulement nasal aqueux, et un écoulement oculaire copieux; mais le larmoiement est âcre, et l'écoulement nasal est doux. L'écoulement nasal de Cepa attaque bel et bien les poils de la lèvre supérieure. La région est si congestionnée que le patient a une sensation de plénitude dans le nez, avec élancement et brûlure, et parfois un épistaxis. La douleur traverse les mâchoires, la figure et s'étend vers la tête. Les céphalées frontales et occipitales sont, si sévères que les yeux ne peuvent supporter la lumière ...

Il donne un autre aspect du remède : " Pourquoi commence–t–il au côté gauche pour passer vers le côté droit, je ne le sais pas, mais c'est ce qu'il fait habituellement. Le nez est bouché par l'écoulement aqueux et âcre, du côté gauche et envahit en 24 heures, le côté droit. Ecoulement nasal profus; rhumes après vent froid et humide. Coryza fluent avec céphalée; larmoiements des yeux; perte d'appétit, toux, et tremblement des mains; impression de chaleur, et de soif; pire le soir et à l'intérieur; mieux au grand air. Chaque année, en Août, coryza le matin avec violents éternuements; très sensible à l'odeur des fleurs et à la peau des pêches.

Voici une forme de rhume des foins guérissable par Allium cepa. Il anéantira une crise de rhume des foins en quelques jours quand les symptômes concorderont.

De la fièvre des foins, il ajouta : " C'est en réalité une explosion de la maladie chronique qui pourra être liquidée en une saison par un remède d'action de courte durée, mais il reviendra l'année suivante, exactement semblable, et peut–être un autre remède sera nécessaire. Dès que le rhume des foins est stoppé, vous devez commencer le traitement constitutionnel. On trouvera des symptômes, à condition que vous sachiez les trouver, car ils diffèrent totalement de ceux de la crise aiguë ... Il est difficile de trouver un remède constitutionnel alors que le rhume des foins est à son apogée.

" L'inflammation s'étend bientôt aux oreilles, à la gorge et au larynx. Les mères d'autrefois avaient l'habitude de placer des oignons sur l'oreille du bébé quand il avait des douleurs d'oreille ... Dans les maisons où se trouve une trousse de pharmacie, Pulsatilla est un remède standard pour le mal d'oreille, et c'est très occasionnellement qu'un médecin est appelé. Pulsatilla guérira le mal d'oreille dans presque tous les cas d'enfants sensibles qui pleurent pitoyablement. Par contre, ceux qui sont hargneux, ..., qui jetteront au loin les objets qu'ils ont demandé et gifleront leur nurse, devront recevoir Chamomilla. Avec PulsatillaChamomillaet Allium cepa, vous pourrez guérir la majorité des maux d'oreilles chez les enfants ".

Il dit également : " Nous savons tous à quel point l'oignon est un végétal flatulent, c'est un merveilleux remède pour des bébés ayant des coliques. Douleurs tirantes, coupantes, et doublant le volume du pauvre petit. Il crie à cause des violentes douleurs coupantes de la partie inférieure de l'abdomen ... " Et encore, " Merveilleux remède pour la coqueluche, avec indigestion, vomissement et flatulence. Vents offensifs; ballonnements de colique ... Il guérit aussi un anus déchiré, sensible, avec saignement, chez les bébés ".

" Inflammations violentes et rapides du larynx. Sensation comme si quelque chose était déchiré, comme si un crochet remontait dans le larynx à chaque accès de toux.

Dans la coqueluche, l'enfant est secoué et frissonne; et vous pouvez voir qu'il redoute la quinte à cause de la douleur déchirante dans le larynx .. Cepa a une réputation pour la toux croupale. Les vieilles dames appliquaient un oignon sur la gorge de l'enfant atteint de croup ... Une autre affection sur laquelle ce remède a une action merveilleuse est la névrite traumatique d'un moignon d'amputation. Douleur presque insupportable, épuisant rapidement les forces du patient ".

* * *

H.C. ALLEN dans son inappréciable " Keynotes des remèdes principaux ", donne quelques suggestions plus valables, concernant les emplois scientifiques d'Allium cepa, c'est–à–dire de l'oignon préparé homéopathiquement et dynamisé. " C'est un grand remède de l'oeil. Là où les yeux brûlent, cuisent comme par la fumée, sont larmoyants et baignés de larmes avec des capillaires injectés ". Il dit " Utile pour le polype nasal, la laryngite catarrhale, quand la toux oblige le patient à empoigner son larynx; il lui semble que la toux va tout arracher. Douleur névralgiques, comme un long fil dans la face, le cou, la poitrine et la tête.

" Panaris; avec rougeur envahissant le bras; douleurs poussant au désespoir – dans le post–partum.

" Endroits douloureux et à vif sur les pieds, spécialement au talon, après la friction ". Il cite Dioscorides. " Efficace sur les pieds écorchés et sensibles ".

CLARKE avait coutume de dire : " Si jamais vous trouvez un ouvrage de H.N. GUERNSEY, achetez–le ! ". Il avait le plus grand respect pour le savoir de cet homme et sa perspicacité en ce qui concerne notre Matière Médicale. Ainsi allons–nous consulter Guernsey pour des conseils valables supplémentaires en ce qui concerne l'oignon comme remède. Nous ne répéterons pas; mais chercherons à ajouter simplement des symptômes curieux et caractéristiques :

Il déclare ainsi " les conditions catarrhales conduisent incontestablement vers l'emploi le plus pratique de ce remède.

Tous les symptômes catarrhaux et les douleurs, sont, en règle générale, pires le soir.

L'écoulement nasal et lacrymal sont pires en chambre chaude. La toux pire à l'air froid.

" Il craint que les douleurs ne deviennent intolérables... douleur dans les tempes, aggravées en clignant des yeux. Yeux : très important écoulement lacrymal et coryza. Paralysie de la moitié gauche de la face; également des membres du même côté; flot d'urine copieux.

" Expectoration de mucus épais provenant des fosses nasales postérieures, parfois résistant et difficile à détacher. Douleur dans la gorge comme si on avait avalé quelque chose de trop gros, la douleur s'étendant vers l'oreille droite.

" Forte envie d'oignons crus; ne peut prendre d'autre nourriture. Nausée venant de l'estomac et remontant dans la gorge. Eructations, gargouillements et gonflement de l'abdomen.

" Douleurs dans la région du foie. Violentes douleurs à gauche de l'hypogastre, avec mictions urgentes et urine brûlante.

" Le patient gonfle son thorax, se redresse et éternue vigoureusement.

" Frissons descendant le long du dos; spécialement la nuit, avec fréquent besoin d'uriner ". 

Le Vieux CULPEPPER, il y a quelques 300 ans, écrivait sur les oignons : " Ils sont totalement flatulents, ils provoquent l'appétit et augmentent la soif, soulagent les intestins, provoquent des débâcles, guérissent les morsures de chiens méchants, et autres créatures venimeuses, utilisés avec le miel et la rue ... tuent les vers chez les enfants ... Cuits sous la braise, et mangés avec du miel, ou du sucre et de l'huile, ils contribuent beaucoup à calmer une toux invétérée, et à faire expectorer des sécrétions tenaces ". (Et là vient un petit brin d'homéopathie). " Le jus, prisé par les narines, purge la tête, et guérit la léthargie ; de plus, le fait d'en manger très souvent donne des maux de tête ". Il nous dit que le jus est bon contre les brûlures. " Utilisé avec du vinaigre, il fait disparaître tous les défauts, les marques et les traces sur la peau; et instillé dans les oreilles, il calme les douleurs et les bruits dans celles–ci. Appliqué également avec des figues battues ensemble, il aide à faire mûrir et éclater les abcès (furoncles) et autres imitations... L'oignon broyé, avec addition d'un peu de sel, et appliqué sur les brûlures fraîches, fait disparaître la sensation de feu et évite la formation de phylactères ".

 

 

Alumina [Alum]

 

Texte

(Oxyde d'aluminium pur)

On nous a demandé un tableau d'Alumina. Les gens sont très intéressés par ce métal et ses composants, à cause de son emploi étendu. Maintenant qu'il est produit à peu de frais, comme matériel solide, léger, et résistant à la chaleur, pour les instruments de cuisine. En fait, nous nous sommes laissé dire qu'il est actuellement presque impossible de se procurer autre chose. De temps en temps éclate une controverse tapageuse au sujet de ces précieux instruments de cuisson. Le public a même été rassuré officiellement quant à leur innocuité, par ceux qui n'ont pas notre connaissance exacte des symptômes de l'empoisonnement, ou de la dose infinitésimale susceptible, chez les personnes sensibles, de faire surgir les dits symptômes. L'ingestion occasionnelle de quelque substance délétère peut être pratiquement sans danger, l'organisme en fait aisément son affaire, et le surmonte alors que de petits empoisonnements constants peuvent affecter la santé. Dans le même ordre d'idée, on a dit que la quantité la plus minime de plomb dans l'eau de boisson peut produire une profonde anémie. En réalité, s'il n'y a aucun danger dans l'emploi de l'aluminium pour faire la cuisine, pourquoi avertir les acquéreurs que la soude ne doit pas être employée en les nettoyant ? et pourquoi assurer qu'il est bien moins dangereux d'employer les casseroles plus chères faites avec de l'aluminium plus pur .. s'il n'y a aucun danger, pourquoi y a–t–il moins de danger ?

De toutes les façons, l'aluminium devient intéressant, maintenant que, tous pour la plupart, nous en absorbons tout au long du jour, et chaque jour. Nous n'en avons pas besoin dans notre constitution, et l'aluminium, est au mieux, un corps étranger. Mais si nous avons été prudents et que nous avons écarté l'aluminium de nos intentions culinaires à la maison, des millions de Londoniens, dans bien d'autres endroits, consomment le petit café et le repas allégé de midi et à l'heure du thé. Ils sont exposés au danger du lait bouilli dans une casserole d'aluminium et aux oeufs contaminés de la même façon.

Chose curieuse, on a rapporté des cas où des personnes avaient déclaré qu'elles ne pouvaient pas manger d'oeufs, car cela les empoisonnait; pourtant si on arrivait à les convaincre de se risquer à manger un oeuf, cuit dans du fer ou de l'émail, il a été prouvé que l'oeuf se révélait parfaitement digestible.

On a pensé que l'aluminophobie était tout simplement une manie à propos de laquelle des personnes assommantes se mettaient à écrire et à faire des chichis. Mais notre scepticisme fut ébranlé pour la première fois, il y a deux ans de cela, quand un médecin très sensé décrivit l'état curieux de son précieux petit chien, se mourant à 3 mois et demi d'une affection que pas un vétérinaire, même le plus éminent, ne put diagnostiquer. Elle lui avait cuisiné elle–même son repas dans la meilleure casserole d'aluminium qu'on puisse se procurer, et en quelques jours, il se mit à vomir. Après un mois d'incessants vomissements, l'animal s'émacia. Après six semaines, il ne pouvait se tenir sur ses pattes. C'était " un spectacle terrifiant " et il vomissait même après avoir bu de l'eau. Elle était sur le point de le faire piquer quand le courrier lui apporta un pamphlet sur l'empoisonnement par l'aluminium chez les chiens. Elle prit une casserole en émail, et le chien s'améliora immédiatement et ne récidiva jamais. Le chien d'un ami souffrait de la même chose; son chien, et son mari, retrouvèrent la santé après que fut banni l'aluminium de la cuisine.

Mais tout le monde ne semble pas souffrir d'égale façon de l'aluminium. Pourquoi ? Sans doute par suite de ce que nous appelons l'idiosyncrasie, à défaut de connaissances plus larges et plus approfondies sur la question. Un homme est empoisonné par des fraises, des champignons, des dattes .. un millier d'autres ne le seront pas. " Ce qui pour l'un est nourriture est pour l'autre un poison ". N'est–ce pas dans les proverbes que se trouve formulée l'expérience collective de l'humanité ? Probablement tout ceci est une question d'état individuel du sang, des sécrétions, des aliments ou des boissons ingérés, qui font des composés de l'aluminium un poison pour certains sujets.

Un cas plutôt alarmant d'empoisonnement supposé, par l'aluminium, fut présenté dans un journal médical américain, égaré pour le moment, mais doublement intéressant à cause d'un cas actuel similaire dans notre pratique personnelle. Il s'agissait d'une affection maligne de l'oesophage, qui guérit dès que fut écarté l'aluminium des ustensiles de cuisine ! Y a–t–il dans les expérimentations d'Alumina, quelque chose de suggestif à ce sujet ? Nous citerons un passage tiré de l'Encyclopédie de Matière Médicale Pure, d'ALLEN :

" Sensation de constriction, allant de l'oesophage vers l'estomac, chaque fois qu'il avale un morceau de nourriture ... Contraction de l'oesophage ... Violente douleur, pressive, comme si une portion de l'oesophage était contractée ou comprimée dans le milieu de la poitrine, spécialement pendant la déglutition, mais aussi sans la déglutition, avec oppression de la poitrine ... Douleur pressive spasmodique dans le milieu de la poitrine, en avalant nourriture ou boisson ". On pourrait signaler que dans ces cas, c'est l'extrémité inférieure de l'oesophage qui est le siège de la masse, donc de la constriction. " le milieu de la poitrine ".

Dans Allen également, un composé d'AluminaAlum. (un double sulfate d'aluminium et de potassium) est responsable des troubles suivants, cités par Hufeland. : " Alum. cause de l'induration et de la squire de l'utérus, s'il est continuellement employé pour la menstruation copieuse et les hémorragies ".

Evidemment, Alum. peut–être un des irritants des tissus sur lesquels se greffe le cancer.

Alumina, naturellement, est un de nos plus grands remèdes dans la constipation et c'est d'une forme particulière de constipation qu'il induit : aucun désir d'aller à la selle; et : aucun pouvoir d'effort à la selle, même molle. " Ici, nous l'avons utilisé de temps en temps avec un grand succès. Et, d'après les effets observés chez Alumina, on est de l'avis que l'emploi presque universel de la cuisine à l'aluminium enrichit plusieurs millions de pharmaciens qui vendent à profusion des drogues laxatives et purgatives. Comme nous l'avons dit, l'idiosyncrasie intervient sans aucun doute. Néanmoins, quelques puissent être les autres raisons, les sels d'aluminium peuvent certainement vicier la santé en intervenant sur les fonctions normales de l'intestin. Aucun pouvoir de forcer, même pour une selle molle; et aucun désir pour la selle – pendant une semaine ou même deux; et comme nous l'avons observé, la résistance semble siéger dans le voisinage de la coudure splénique ou la partie supérieure du colon descendant.

Mais, non seulement ici, mais aussi dans plusieurs parties du corps, Alumina est un remède de parésie et de paralysie. Dans le ptôsis des paupières, on pense à Causticum. De même, dans les effets paralytiques des intestins, on pense à Plumbum, vis à vis de qui, par la similitude de ses symptômes, Alumina se comporte comme un antidote. Mais son état chronique, pitoyable, croissant, de faiblesse et de lourdeur, spécialement des membres inférieurs, rend cette drogue très intéressante. Il affaiblit aussi bien mentalement que physiquement. De nos jours où la santé publique est l'idéal du moment, une source constante possible de détérioration mentale et physique, ne nous semble pas d'une particulière utilité.

* * *

Apparemment, comme d'habitude, la substance brute est antidotée par ses dilutions (200, etc.)

* * *

Au sujet de ses appétits : Alumina est noté comme une des drogues ayant des fringales de choses indigestes : crayons d'ardoise, terre, craie, argile, journal, charbon de bois, clous de girofle, acides, marc de café et de thé, riz sec.

En plus de son aversion pour les pommes de terre qui ne lui conviennent pas du tout, il a également de l'aversion pour la viande, qui n'a aucun goût; pour la bière; il a aussi un désir ardent de fruits et légumes, sauf les pommes de terre. Il est aggravé par toutes choses irritantes, comme le sel, le vinaigre, le poivre; il attrape mal à la gorge en mangeant des oignons; il est facilement ivre par les boissons spiritueuses les plus faibles et se sent pire en fumant du tabac. Si l'on considère la sécheresse et l'irritation de ses muqueuses, on peut comprendre quelques uns de ses symptômes.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Yeux enflammés; prurit au canthus interne; agglutination la nuit, lacrymation le jour; brûlure; sécheresse; cuisson.

Voit un halo jaune autour de la bougie.

Paupières épaissies, sèches, brûlantes.

Rougeur du nez.

Bout du nez fendillé.

Contractions spasmodiques involontaires de la mâchoire inférieure; avec hémorragie intestinale, et selles offensives noires.

Le soir, sécheresse de la gorge, qui entraîne souvent un raclement de la gorge.

Pire en mangeant des pommes de terre.

Coliques des peintres.

Inactivité du rectum; même la selle molle nécessite un grand effort.

Le rectum semble paralysé.

Aucun désir, aucune capacité à aller à la selle jusqu'à ce qu'il y ait une importante accumulation.

Selles : dures, noueuses, couvertes de mucus; comme des crottes de mouton, avec douleur coupante à l'anus, suivie de sang; en tuyau de pipe.

Selle mince et molle, passant avec difficulté.

Sévère hémorragie intestinale, avec émission d'urine.

Diarrhée toutes les fois qu'elle urine.

Evacuation d'une petite quantité de fèces dures, avec pression et sensation d'excoriation dans le rectum.

Urine évacuée quand il fait un effort pour déféquer; ou l'urine ne peut passer qu'en forçant.

Constipation des nourrissons au sein.

Toux sèche et fréquente, continuelle, avec vomissement et arrêt de la respiration; avec fréquent éternuement.

Chaque matin, longue quinte de toux sèche, qui se termine par l'expulsion difficile d'un peu de mucus blanchâtre.

Grande pesanteur dans les membres inférieurs; peut à peine les traîner.

Quand il marche, il chancelle et doit s'asseoir.

Grande lassitude des jambes quand il est assis.

Défaillant, fatigué; doit s'asseoir.

QUELQUES SYMPTÔMES EN ITALIQUES ET CURIEUX :

Voyant du sang sur un couteau, il a la pensée horrible de se tuer, bien que cette idée lui fasse horreur (comp. Ars.; Natrum sulf.; Thuya).

Grande frayeur de la mort, avec idées de suicide.

Peur de perdre la raison.

Inquiétude le soir, comme si un malheur était imminent.

Pleure constamment, sans le vouloir.

Ricane pour tout; grincheux; ronchonne.

Intolérable ennui; aucune disposition pour quelque sorte de travail.

Céphalée; violentes douleurs piquantes dans le cerveau; coups de poignard; comme avec un couteau;

Céphalée, comme si on lui tirait les cheveux.

Vertige.

Inaptitude à marcher, sauf avec les yeux ouverts et de jour. 

Sensation brumeuse ou d'ébriété, alternant avec des douleurs dans les reins.

Facilement ivre, par les boissons spiritueuses les plus douces.

Voit des points enflammés; des étoiles blanches.

Les objets apparaissent jaunes.

Comme s'il regardait à travers du brouillard ou à travers des plumes.

Prurit, aux coins des yeux et des paupières.

La paupière supérieure semble pendre, comme paralysée, spécialement la gauche (Caust.; Sep. etc...)

Oreilles chaudes et rouges; spécialement le soir.

Il lui semble comme si, dans l'oreille droite, il avait une voix entièrement différente.

Peau de la face tendue, même autour des yeux, comme si du blanc d'oeuf avait séché dessus.

Piqûres dans la gorge en avalant; quelque chose de pointu semble coller dans la gorge. Sensation de constriction, de l'oesophage vers l'estomac, chaque fois qu'il avale un morceau de nourriture.

Violente douleur pressive, comme si une partie de l'oesophage était contractée ou compressée dans le milieu de la poitrine.

Faim canine; ou bien, aversion pour la nourriture; aucun désir de manger.

Aucun goût de la nourriture; ou bien tout a un goût de paille ou de copeaux.

Eructations rances; pyrosis; remontées acides.

Pire après avoir mangé des pommes de terre; l'aversion le fait frissonner.

Reptation au creux de l'estomac comme par un ver.

Reptation dans le rectum, comme par des vers.

Du sang tombe goutte à goutte ou à flots, pendant ou après l'évacuation.

(La constipation caractéristique d'Alumina est décrite ailleurs).

Et, il peut seulement uriner, quand il fait un effort pour déféquer. 

Il peut seulement déféquer debout, est un de ses symptômes curieux.

Oppression thoracique; constriction autour de la poitrine.

Tressaillements et mouvements involontaires des membres et des doigts.

Lourdeur des jambes; peut difficilement les élever.

Lourdeur dans les pieds, avec grande lassitude des jambes.

Douleur dans la plante des pieds, quand on s'appuie dessus pour marcher, comme s'ils étaient trop mous et enflés.

Lassitude intense de tout le corps; démarche lente, chancelante; excessivement fatigué et faible; grande fatigue, spécialement en parlant.

* * *

Différents Professeurs insistent sur tel ou tel point d'un remède en rapport avec leurs expériences personnelles, sur son utilité; nous allons nous efforcer de sélectionner pour vous plusieurs de ces expériences.



HUGUES dit : " Au niveau des muqueuses, le fait caractéristique semble être la sécheresse avec plus ou moins d'irritation : .... Dans la sensibilité morbide de la muqueuse nasale au froid; dans le catarrhe sec chronique de la conjonctive, même quand elle est granuleuse; dans la pharyngite chronique, là où la membrane apparaît sèche, rouge, vernissée; dans la toux sèche, aboyante, par irritation pharyngée ou laryngé; dans la dyspepsie par déficience de suc gastrique; dans la constipation par manque de sécrétion intestinale. Il a aussi guéri un fréquent désir d'uriner pendant la nuit. Affections chroniques des gens âgés, ou des personnes sèches, minces ".

Il dit aussi que Dunham le recommande pour la toux violente excitée par un allongement de la luette.

* * *

GUERNSEY : " Les particularités concernant le rectum et les selles apportent des suggestions à l'emploi de ce remède ... Inactivité du rectum, demandant un grand effort pour évacuer une selle, même molle. Aucun désir pour aller à la selle pendant des jours, parfois une semaine, jusqu'à ce qu'il y ait une grande accumulation; et même alors l'évacuation semble ne se réaliser qu'après un grand effort. Même si les selles accumulées sont très molles, le même effort est requis pour la faire passer. On doit forcer à la selle pour uriner. Nous voyons cela dans la dysenterie, le typhus, et dans plusieurs autres maladies, quand Alumina sera très vraisemblablement le remède.

* * *

FARRINGTON, dit : " Alumina a été employé dans des affections nerveuses très sévères : Boeninghausen employa le métal Aluminium pour les symptômes suivants de la terrible maladie qu'est l'ataxie locomotrice : fréquent vertige; les objets tournent dans un rond; ptôsis; diplopie ou strabisme; incapacité de marcher dans le noir ou les yeux fermés sans chanceler; a l'impression qu'il marche sur des coussins. Fourmillement ou sensation de fourmillement et comme si des fourmis se promenaient dans le dos et les jambes. Les fesses s'endorment quand il s'assied. Les talons s'engourdissent quand il marche. Impression sur la face comme si elle était recouverte de toiles d'araignée, ou encore comme si du blanc d'oeuf s'était desséché sur elle. Douleur dans le dos, comme si un fer chaud était enfoncé dans la colonne vertébrale. Tels sont les symptômes indiquant Alumina; ce sont ceux également attribués à Alumina par Boeninghausen, et qui lui ont permis la cure de quatre cas de cette maladie ".

" Sujets hypochondriaques, avec lassitude et indifférence au travail. Une heure leur semble une demi–journée. Acariâtre, grincheux ; rivalisant ici avec Nux et Bry...

Alumina agit sur la peau exactement comme il le fait sur les muqueuses : il produit de la sécheresse, et de la rugosité; il est indiqué dans les éruptions sèches, rugueuses, qui craquellent, peuvent saigner, mais pas souvent; en revanche ils ont un prurit et une brûlure intolérables, et sont pires à la chaleur du lit ...

" Sensation de constriction le long de l'oesophage quand il avale quelque nourriture. Toujours aggravé par les pommes de terre est une bonne indication d'Alumina. Aversion pour la viande et violent désir de substances indigestes.

" Il s'applique à certaines maladies du sang : anémie, chlorose, spécialement chez les jeunes filles à la puberté. Règles pâles et peu abondantes. Désir anormal de choses indigestes, telles que les crayons d'ardoise, la craie, la chaux. La leucorrhée, peut être profuse, et même couler jusqu'aux pieds (Luet.) ".

Farrington dit également : " Alumina agit surtout chez des personnes sèches et âgées, d'aspect plutôt ridé, desséché; et chez les filles à la puberté, spécialement si elles sont chlorotiques. Chez les enfants délicats également, spécialement chez ceux nourris artificiellement, c'est–à–dire au moyen de toutes les variétés de nourriture pour enfants dont le marché est encombré. De tels enfants sont faibles et ridés; leur nutrition est nettement défectueuse. Les intestins sont inactifs (avec la constipation caractéristique telle qu'elle a été décrite). Au moment où il perce ses dents, l'enfant peut souffrir de strabisme, par faiblesse du muscle droit interne de l'oeil affecté ".

* * * 

Fréquemment, nous demanderons à KENT de nous rendre Alumina vivant à sa manière. De Kent, nous avons les meilleurs symptômes mentaux... " Il affecte l'intelligence. Intelligence confuse de façon telle que le patient est incapable de prendre une décision. Le jugement est troublé. Incapable de réaliser; les choses qu'il connaît lui semblent irréelles ". (pour l'irréalité, comparer Med).

Kent cite Hahnemann, dans ses " Maladies Chroniques, comme donnant la meilleur expression de la mentalité d'Alumina ... comme nulle part ailleurs " Quand il dit quelque chose, il lui semble que c'est une autre personne qui l'a dite, quand il voit quelque chose, il lui semble que c'est une autre personne l'a vue, ou comme s'il pourrait se transférer dans une autre personne, et seulement alors il pourrait voir ... " . La conscience de sa propre identité est confuse. Il est hébété; il fait des fautes en écrivant et en parlant; il emploie des mots qui ne sont pas appropriés.

" Puis, voici une autre phase : il tombe dans la précipitation; rien ne bouge assez vite; le temps lui semble lent; tout lui semble en retard.

" Ensuite, impulsions : quand il voit des instruments aigus ou du sang, une impulsion le pousserait, et il frémit à cette idée. Ces impulsions peuvent être provoquées par tout instrument susceptible de pouvoir assassiner ou tuer. Impulsion à se tuer.

" Pense qu'il va sûrement perdre la raison. Il songe à cette précipitation, cette fureur, cette confusion de l'esprit; il en arrive à peine à savoir son propre nom; il est grincheux, et finit par croire qu'il va sombrer dans la démence ".

* * * 

EFFETS OU SENSATIONS DES EMANATIONS D'ALUMINIUM :

Ce radiateur est pratique, en somme ! léger, brillant, et il donne une chaleur inhabituelle... cependant, après un moment, la pièce ne semble plus aussi agréable, et l'on est bien content de l'éteindre. Pourquoi ? Les récipients en aluminium furent interdits, mais les radiateurs en aluminium ou plaqués aluminium n'étaient pas suspects. Ensuite, qu'arrivait–il ? Un curieux vertige; quand les yeux n'accommodaient plus, on était obligé de s'immobiliser au risque de tomber; ou bien, en dactylographiant, on devait attendre un moment la vision normale, attendre la fin brutale de ce qu'on a appelé " le vertige visuel " ; ou bien, la vision étant bizarre, on découvrait un nuage jaune–gris au travers de la vision de l'oeil droit, en même temps qu'une instabilité alarmante. Un parapluie servant d'appui était un cadeau du ciel ... et lorsqu'on arrivait à toucher les objets de la pièce, c'était rassurant..

Enfin, une lueur apparut ! peut–être seraient–ce des symptômes dus à l'aluminium ? et la Matière Médicale répondit : " oui ", bientôt confirmée par le fait que si l'on détruisait sauvagement ces radiateurs, le trouble disparaissait rapidement. Et quand, un jour, une ancienne infirmière vint me demander de l'aide, parce qu'elle commençait à se paralyser, les symptômes qu'elle détailla furent avec une curieuse exactitude ceux décrits comme provenant des émanations d'aluminium .. Avait–elle employé un de ces radiateurs ?

Eh bien, la domestique de l'endroit où elle exerçait avait laissé un de ces radiateurs dans sa chambre tout le jour par ce temps cinglant.

...Et ainsi la pauvre créature repartit, ayant un sursis, et heureuse.

On souhaiterait demander aux personnes que nous rencontrons, marchant précautionneusement avec l'aide d'un parapluie.. " Pardon, n'avez–vous pas fait l'acquisition d'un de ces splendides radiateurs en aluminium ? ".

 

 

Ammonium Carbonicum [Am–c]

 

Texte

C'était une des suggestions du Dr. Younan, spécialement applicable aujourd'hui. Dans les conditions assez difficiles ou nous vivons, notre attention fut attirée par Ammonium carbonicum pour la toux qui peut faire suite à l'Influenza; toux qui pourrait céder à Bryonia, mais qui ne le fait pas.

Il dit, " D'après ma propre expérience avec Ammonium carbonicum, je l'ai utilisé dans de nombreux cas, spécialement chez des enfants, avec beaucoup de succès. Cela guéri la toux de l'Influenza quand tout a échoué, et je n'ai jamais trouvé nécessaire de donner une seconde dose ".

Ammonium carbonicum est un remède d'états sévères, sinon désespérés; remède de grande valeur, duquel nous n'avons pas d'expérience personnelle, ce qui nous oblige à nous référer à nos meilleurs prescripteurs pour décrire son portrait de remède. Si tout d'abord on l'envisage, il semble être un peu vague et décoloré; mais si l'on persiste, il grandit en luminosité, jusqu'à prendre des caractéristiques définies et sans erreur; il semble même que sa définition très vague ou l'absence de définition, quant aux symptômes, ait aidé à sa prescription fructueuse. Ses faits saillants sont : manque d'énergie, de puissance, de force, de tonus. L'Ammonium carbonicum typique est faible, fatigué, épuisé de corps et d'esprit; parfois sans le moindre désordre apparent ou la moindre maladie à mettre en cause; ou bien il peut apparaître à la fin d'affections sérieuses ou de maladies fatales (sans stimulus extérieur).

Quand on étudie un remède peu estimé, il est étonnant de constater combien le patient qui en a besoin, apparaît sur la scène; ou combien on se souvient de tel cas, il y a longtemps, qui aurait pu en bénéficier. Par exemple, telle personne, malade depuis des mois, généralement alitée, avec ce qui a été diagnostiqué une " défaillance cardiaque " (par son entourage) ou " une dégénérescence cardiaque "; personne d'un âge moyen, saine et robuste, développant l'état Ammonium carbonicum, et qui devrait guérir rapidement. Elle est " absolument désespérée et ne peut continuer ainsi ! " – et, comme c'est souvent le cas, le malade vient voir si l'Homéopathie pourrait glaner une fois de plus, un laurier. Ce qui se pourrait !

* * *

Ammonium carbonicum est l'un des remèdes d'Hahnemann; consultez ses " Maladies chroniques " .

Il l'a trouvé utile pour l'état mental fait d'appréhension, désobéissance, manque de docilité, mépris de la vie, malaises, anxiété, faiblesse.

Céphalée chronique, comme si quelque chose allait s'échapper par le front; céphalée martelante.

Brûlure ou froid dans les yeux. Un des remèdes de la cataracte.

Prurit dans l'oreille, dans le nez. Pustules et furoncles sur le nez, et saignement de nez, spécialement en se lavant, le matin (toutes les autorités soulignent ce symptôme).

Ebranlement des dents. Gorge sensible, à vif.

L'oesophage est à vif et brûle après un repas; céphalée et nausée après un repas ; vertige pendant un repas, insurmontable désir de manger sucré... Beaucoup de symptômes gastriques incluant douleur, indigestion, douleur dans l'estomac, quand il se force.

Respiration courte; asthme, toux avec enrouement, le corps chaud. Toux par chatouillement dans la gorge; de jour; de nuit; point de côté au bas du dos quand il tousse. Brûlure dans la poitrine; points de côté dans la poitrine.

Goitre.

Douleur dans un poignet foulé longtemps auparavant. Verrues. Piqûres brûlantes et déchirantes dans les cors.

Somnolent le jour; insomniaque la nuit; chaleur à la tête avec froid aux pieds.

Ces symptômes sont tout bonnement des extraits de Hahneman, montrant dans une certaine mesure l'étendue de la sphère d'action d'Ammonium carbonicum. A propos, le sel est trituré, puis les dilutions sont montées. Hahnemann dit également :

" Cette drogue est spécialement adaptée aux constitutions adynamiques, faibles, nerveuses, veineuses, ou lymphatiques; aux tempéraments mélancoliques, ou d'un phlegmatisme torpide; aux sujets menant une vie sédentaire et à l'organisme féminin ; chez les personnes facilement impressionnées, mais réagissant peu et pas longtemps. Quand il y a une laxité des fibres, une tendance à l'accumulation lymphatique, à l'accumulation de mucus et de graisse; et aux affections nerveuses...

" Il est remarquable qu'Ammonium puisse être utile contre une tendance à la gangrène, et que les ulcères cancéreux et mortifiants pourraient dégager une grande quantité d'ammoniaque. L'ammoniaque pourrait jouer un rôle très important dans les affections des organes sexuels féminins, et une quantité considérable ammonium pourrait se dégager à travers la peau pendant la menstruation; et, enfin, ammonium pourrait soulager les symptômes d'empoisonnement par les champignons, et il pourrait être un constituant caractéristique de ces végétaux. Il est bien connu qu'une relation similaire existe entre le prurit et sulfur, que le vésicule prurigineuse suggère le soufre et que sulfur est un spécifique contre le prurit. "

* * *

Remarquons que de nombreux symptômes d'Ammonium carbonicum sont pires pendant ou après manger : " l'estomac semble surchargé plusieurs heures après manger. " Il est pire par temps humide et froid; par le lavage (Sulfur); pendant les règles. Mieux par temps sec; couché sur le côté douloureux, ou sur l'abdomen.

Dans d'autres expérimentations, il a du prurit anal, et des hémorroïdes qui saignent et sont protuses.

Il affecte spécialement le côté droit, et sa mauvaise heure est 3 heures du matin. Tous les autres symptômes que l'on possède sont soulignés dans les extraits et citations suivantes :

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Sensation de plénitude oppressante, qui pousse comme si le FRONT allait éclater.

Saignement du nez, quand il se lave les mains ou la face le matin; le NEZ saigne de la narine gauche.

Obstruction nasale surtout la nuit; doit respirer par la bouche.

Faim importante et appétit. Faim canine; cependant, elle immédiatement rassasiée, après avoir mangé un tout petit peu.

Chaleur à la face, pendant et après le dîner.

Accès de faiblesse.

Un des meilleurs remèdes de l'emphysème.

Toux la nuit; chaque matin vers 3 heures; toux sèche par chatouillement de la gorge, comme par de la poussière.

Angine de poitrine.

Bras droit paraissant peser cent kilos, et sans force. 

Spasme du bras droit, et qui tire en arrière.

Panaris; doigt enflammé; douleurs périostées profondes.

Mieux par pression externe; mieux pour la céphalée; mieux pour la douleur constrictive dans l'estomac; mieux aussi pour les douleurs dans l'intestin.

Corps rouge, recouvert de la scarlatine.

Scarlatine maligne avec somnolence, etc...

Le corps semble brisé, meurtri.

* * *

NASH, citant Guernsey, dit : Femmes délicates qui défaillent facilement et ont besoin de respirer les sels tout au long du jour. Faible; réaction déficiente; généralement de tempérament lymphatique. Besoin de stimulants, spécialement de ceux qui agissent par l'intermédiaire des nerfs olfactifs, ainsi : Ammoniaque, Camphre, Musc, Alcool, etc... Bon remède pour exciter la réaction dans le début d'affections à prostration soudaine comme la méningite cérébro–spinale. Bon pour coryza sec, obstruant, aigu ou chronique : le patient est pire la nuit, doit respirer la bouche ouverte. ... Très utile dans la scarlatine, le corps étant très rouge, d'un rouge presque bleuâtre, et la gorge semble être le centre où la virulence de la maladie prend une intensité maligne. L'éruption est faiblement développée, par suite de l'incapacité, par suite de la faiblesse, de la vitalité à la garder à la surface (Zinc). Ailanthus est également à comparer ici.

* * *

Nous prendrons aussi dans le FARRINGTON, d'une manière sommaire : 

Forces vitales affaiblies. Apparition d'hémorragies d'un sang fluide sombre. Il y a dégénérescence du tissu sanguin. Les muscles deviennent mous et flasques, les dents branlantes et cariées, et les gencives rétractées et ulcérées.

Ses symptômes dans l'urémie sont très importants, et ne sont pas seulement caractéristiques de l'urémie, mais dans toute autre affection dans laquelle ce remède peut être indiqué ; comme dans la scarlatine ou les affections cardiaques.

Ce sont les envies de dormir ou somnolence avec gros râles bulleux dans les poumons; (en amas) teinte bleue ou pourpre des lèvres par non–oxygénation du sang, et couleur brunâtre de la langue. Son analogue le plus proche est Antimonium tartaricum (Arnica également, dans les états typhoïdes).

Avec de tels symptômes, rappelez–vous d'Ammonium carbonicum pour l'oedème du poumon et l'emphysème. 

S'en souvenir également pour l'empoisonnement par les fumées de charbon de bois. 

Il est utile au début de la Méningite cérébro–spinale : quand le patient est frappé (sidéré) par la violence du poison, et tombe dans un état de stupeur à réactif. Il est froid, et la surface du corps est cyanosée. Pouls faible. Dans de tels cas, Ammonium carbonicum pourra provoquer une réaction.

Utile également dans la dilatation du coeur. Le patient souffre en montant les escaliers, ou en grimpant sur une hauteur; souffre d'une manière intolérable en chambre chaude. Il y a souvent une toux avec expectoration sanguinolente. Palpitation, dyspnée, et rétraction de l'épigastre. Peut–être cyanose.

Dans la pneumonie avec grande débilité, avec les symptômes indiquant une thrombose cardiaque.

Indiqué dans la bronchite chronique, avec atonie des canaux bronchiques, favorisant l'emphysème. Copieuse accumulation de mucus dans les poumons, dilatation bronchique, et oedème pulmonaire. Il est faible, lent dans ses mouvements, tousse continuellement, se dresse péniblement ou pas du tout. Peut–être somnolent, délirant, marmonnant.

Puis, il y a la scarlatine (tous les auteurs en parlent) : elle est plutôt d'un type malin. Gorge enflée intérieurement et extérieurement, ganglions hypertrophiés, gonflement bleu ou rouge sombre des amygdales. En plus du gonflement des ganglions cervicaux, il y a une inflammation du tissu cellulaire.

Il faut également noter le nez caractéristique, obstrué, surtout la nuit. L'enfant sursaute dans son sommeil, comme s'il étouffait; ou bien il doit dormir la bouche grande ouverte, pour pouvoir respirer. Elargissement fréquent de la parotide droite. Comme Apis : mais Apis a davantage d'oedème de la luette.

* * *

Pour terminer, nous allons résumer KENT : Si nous pratiquions selon la façon " vieux jeu " et considérions la merveilleuse nature volatile d' Ammonium carbonicum, dans certaines de ses formes, nous regarderions uniquement ce remède comme un agent capable de soulager les malaises ... et l'emploierions sous forme de solution d'ammoniaque pour réconforter les vieilles filles ou autres femmes. Mais c'est un remède constitutionnel, d'action profonde, un antipsorique. Il modifie rapidement le sang; il trouble l'économie toute entière. Toutes ses sécrétions sont âcres. La salive âcre excorie les lèvres, au point que ces dernières se fendillent dans les coins et au milieu, et deviennent à vif, sèches, croûteuses.

Les paupières s'enflamment, deviennent sèches, fendillées, par suite des sécrétions irritantes. La selle est irritante et excoriante. Irritation par écoulement menstruel et leucorrhée irritantes. Où que soit l'ulcère, les sécrétions suintantes excorient les parties environnantes.

Il saigne du sang noir, souvent fluide, qui ne se coagulera pas. Peau marbrée, alternant avec une grande pâleur.

Il a une violente action sur le coeur ; pulsation violente, audible, pire à chaque mouvement. Il est étrange que les anciens aient connu la possibilité d'Ammonium carbonicum pour surmonter la dyspnée des attaques cardiaques. (Quand il est indiqué, une dose unique et très élevée est suffisante). Il dit que les anciens utilisaient Ammonium Carbonicum dans la forme subaiguë de la pneumonie; on trouve une relation homéopathique avec ces quelques cas. Occasionnellement, on aurait guéri le terrible stade de prostration avec défaillance cardiaque de la fin de pneumonie, et parce qu'on a soulagé un cas semblable, il fut établi comme un remède pour tous les usages futurs.

Il y a un état analogue à l'empoisonnement du sang (comme dans l'érysipèle, et la scarlatine maligne), avec prostration et grande dyspnée, comme si le coeur était à bout, téguments marbrés, face gonflée et bistrée.

Coeur des plus affaiblis; absence de symptômes; manque de réponse aux remèdes. Le patient doit rester au lit, sans rien faire, à cause des palpitations et de la dyspnée au mouvement.

Tel un cas, dit–il qui me fournit beaucoup d'occupation pendant un an et demi. Il y avait une femme qui répondait à cette description; son état était fait d'une faiblesse particulière avec dyspnée et palpitation au mouvement. Je l'avais traitée, mais je n'avais pas pleinement étudié le cas, et comme elle ne faisait aucun progrès, elle fut mise, dans les mains d'un neurologue compétent, pour une cure de sommeil. Elle devait aller mieux en 6 semaines mais au bout de ce temps, ce fut pire que jamais, un cardiologue fut appelé pour l'examiner. Le coeur n'était pas vigoureux, mais il n'y avait pas d'affection organique. Puis un spécialiste des poumons, et toutes sortes de spécialistes, fouillèrent tous ses organes ; mais il n'y avait rien qui puisse les intéresser et cependant la pauvre femme ne pouvait marcher à cause de ses souffrances et de ses palpitations cardiaques............Après trois mois d'aggravation, on demanda au Dr. Kent de l'examiner à nouveau. Le cas était extrêmement vague, avec rien que ces quelques symptômes. " Finalement, je portais mon choix sur Ammonium carbonicum; ", et elle a reçu ce remède pendant 18 mois, une dose la soulageant pendant 6 à 8 semaines. Maintenant elle peut escalader des montagnes, et fait tout ce qu'elle veut. Ceci montre combien l'action de ce remède est profonde.

Epuisement, à chaque cycle menstruel. Attaque comme le choléra, survenant le premier jour des règles; il peut y avoir épuisement avec vomissement, refroidissement, bleuissement, dyspnée affaiblissante. (Verat)

Son asthme a la particularité d'être pire en chambre chaude, jusqu'à la suffocation ; comme si elle allait mourir par manque d'air. Cependant la céphalée et les troubles corporels sont pires par le froid.

Douleurs dans les os : douleurs comme s'ils allaient se rompre. Les dents sont le siège de douleurs violentes aux changements de temps ou de température dans la bouche. Les cheveux tombent ; les ongles deviennent jaunâtres; les gencives se rétractent et saignent : constitution scorbutique ou scrofuleuse.

Hystérie : les femmes nerveuses transportent un flacon d'ammoniaque à leur chaîne. Il y a une grande similarité entre les symptômes de cette drogue et les empoisonnements de serpents, où il a une grande réputation.

Nombreux troubles provenant du bain.

Dans la diphtérie et les troubles de la poitrine, pire après le sommeil (très semblable à Lachesis dans nombre de ses symptômes).

A l'impression que ses parties internes sont sensibles et sont à vif.

Beaucoup de symptômes catarrhaux et de toux; raclement de mucus à travers le thorax. Oppression respiratoire, dyspnée catarrhale; congestion hypostatique des poumons; poitrine débordante d'un mucus difficile à expectorer. Refroidissement, prostration, et faiblesse de la poitrine.

Pire à 3 heures du matin; s'éveille avec des sueurs froides et de la difficulté à respirer. Presque sans pouls. Face pâle et froide.

" Défaillance cardiaque. Le patient va mieux, puis le coeur défaille. Ici Ammonium carbonicum, donné à temps, pourrait sauver la vie.

 

 

Anacardium Orientalis [Anac]

 

Texte

Noix de teinture

Les indications d'Anacardium sont si nettes, si définies qu'il ne nous semble guère nécessaire de dépeindre ce remède.

Mais, voici un petit avertissement : un jour, nous nous plaignions auprès d'un pharmacien avisé et connaissant l'homéopathie, du fait que dans certains troubles digestifs, Anacardium n'avait rien donné. Naturellement il pouvait y avoir une ou deux raisons à cet échec : une mauvaise prescription ou une mauvaise préparation. Le vieil homme était trop poli pour envisager autre chose que la seconde hypothèse, et le voici en train de s'expliquer : le jus sombre dont dérive le nom du produit, dit–il, n'est pas tiré de la noix mais de la coque. Or, des personnes ignorantes lancent sur le marché des teintures provenant de la noix elle–même; inutilisable pour l'usage médical. Un successeur de ce même pharmacien, avec lequel nous avions discuté ce point l'autre jour, nous fournit deux échantillons de teinture mère d'Anacardium, qui sont devant nous pendant que nous écrivons. La puissante préparation presque noire, le fameux Anacardium d'un brun pâle. Une fois de plus, nous renouvelons notre avertissement : Exigez vos remèdes de pharmaciens homéopathes qui connaissent ce qu'ils vendent, et n'allez pas chercher n'importe où, à bas prix, des produits mal préparés, voire des produits altérés. Si l'on veut obtenir des résultats, les remèdes doivent provenir des parties médicinales de la plante, d'une plante qui a poussé dans son habitat naturel, la plante la mieux sélectionnée, préparée et préservée à l'abri de toute contamination. Nous sommes absolument à la merci de nos pharmaciens et nous sommes très reconnaissants de leur travail.

Anacardium est surtout connu pour ses symptômes mentaux particuliers et extrêmes : sa perte de mémoire; ses sensations de dualité et d'irréalité (la seconde est un trait de Medorrhinum) ; ses perversions (blasphème, cruauté); ses illusions, ses craintes; ses sensations particulières d'éclatement, de serrement et d'obstruction.

Nous ferons appel à différents prescripteurs notables, pour décrire comment ils l'on trouvé utile et les indications sur lesquelles on peut se fier.

Tout d'abord, Anacardium, un des remèdes d'Hahnemann, est décrit au Volume II de ses " Maladies chroniques ".

C'est là que nous avons lu que " Caspar Hoffman a appelé la " Confectio Anacardina seu sapientium " (alors célèbre comme remède distingué pour la faiblesse de mémoire, de l'esprit et des sens) une " fabrication de fous " : ceci parce que des patients, après en avoir usé trop souvent et inconsidérément, avaient perdu la mémoire et étaient devenus fous ". Seul l'usage impropre et trop fréquent d'Anacardium devenait nuisible comme le fit remarquer Hahnemann. " S'il est utilisé correctement, il devient curateur ". En autres termes, ceci est tout simplement une illustration de sa découverte selon laquelle " Ce qui peut causer un mal, peut le guérir; mais aussi, pour guérir, il faut rechercher ce qu'il peut causer ".

Hahnemann nous raconte que c'est une des drogues qui nous vient des Arabes. Il dit : " Cette puissante drogue, dont se servaient les Anciens avec grand bénéfice, a été complètement oubliée depuis mille ans ".

Et Hahnemann d'identifier et de décrire le produit en question : " Entre la dure coque externe, noire, brillante, en forme de coeur, et la jeune graine recouverte d'une fine peau brun rouge, se trouve un abondant jus noirâtre, contenu dans un tissu cellulaire, et avec lequel les Indiens marquaient leurs effets d'une manière indélébile, si actif qu'il pouvait détruire les grains de beauté. Un mauvais Anacardium occidentale est en forme de rein " dit–il.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS :

Grande faiblesse de la MEMOIRE.

Perte de mémoire.

Grand désir de maudire et de jurer.

Hypochondrie.

Quand il marche, se sent anxieux, comme s'il était poursuivi; il se méfie de tout, autour de lui.

Il est isolé du monde entier; il n'a pas confiance en lui–même; désespère d'être capable de faire ce qu'on attend de lui.

Faiblesse de tous les sens.

Douleurs de tête, entièrement soulagée en mangeant; pire pendant le mouvement et le travail.

Céphalée d'origine gastrique et nerveuse.

Pression sourde, comme un bouchon au niveau du vertex gauche.

Vision floue.

Sourde pression, comme par un bouchon, au bord supérieur de l'orbite droit.

Goût insipide, mauvais goût dans la bouche.

Symptômes disparaissant pendant le repas, mais revenant à nouveau deux heures après.

Douleurs dans la région ombilicale, comme si, un tampon émoussé faisait pression à l'intérieur des intestins.

Grand et urgent besoin de déféquer, qui passe sans évacuation.

Impuissance du rectum, avec sensation comme s'il était bouché.

Pression sourde comme venant d'un tampon dans le côté droit de la poitrine.

Crampes aux mollets quand il marche.

Sensation d'une bande ou d'un cerceau autour d'une partie du corps.

Quelques symptômes curieux ou en italique d'Anacardium : 

Les souvenirs ne reviennent qu'après n'en avoir plus besoin. 

Un démon lui chuchote à l'oreille des mots de blasphème.

Ce qu'il perçoit n'a aucune réalité.

Il pense qu'il est double; l'esprit et le corps sont séparés; un étranger est à ses côtés; des formes étranges l'accompagnent.

Son mari n'est pas son mari; son enfant n'est pas son enfant.

Il crie très fort, jure, se considère comme un démon.

Contradiction entre la raison et la volonté; il a deux volontés, l'une lui commandant de faire ce que l'autre réprouve.

Dans une oreille, un démon, dans l'autre un ange, qui le pousse, l'un à tuer, l'autre à des actes de bienveillance.

Lâcheté.

Prend toutes les choses du mauvais côté et devient violent.

Sensation d'obstruction dans l'oreille comme par un tampon.

Son abdomen semble éclater lorsqu'il tousse.

Pression sourde comme un tampon dans l'hémithorax droit.

Deux points de côté, se succédant rapidement, traversent le coeur de part en part la nuit.

Somnolence après la toux.

Jambes raides, comme si elles étaient bandées, tendues, comme si elles étaient trop courtes.

Vagues de contraction ici et là dans les jambes. 

Douleur pressive, pénétrante, comme par un tampon dans diverses parties du corps. 

Fréquent ténesme de jour, pendant plusieurs jours, sans expulsion possible.

Toute partie laissée immobile " s'endort " immédiatement.

* * *

GUERNSEY dit : " Dans toute la matière médicale, il y a peu de remèdes ayant des troubles de la mémoire avec des caractéristiques aussi marquées. En restaurant la mémoire, le remède guérit souvent le patient de tous les autres troubles ".

Oublie tout : sentiment que ceci lui coupe l'appétit.

Il semble qu'on lui suggère sans cesse des blasphèmes, avec désir de maudire et de jurer. Idées fixes : croit qu'il est double; tout est un rêve; l'esprit et le corps sont séparés; un étranger est à ses côtés, un à droite, l'autre à gauche; son mari n'est pas son mari, son enfant n'est pas son enfant ... est poursuivi, il soupçonne chacun; il s'attend constamment à quelque chose de mauvais. Deux influences s'exercent sur lui en même temps, l'une pour tuer, l'autre pour faire le bien...

Crie fréquemment très fort, comme s'il appelait quelqu'un.

Les objets semblent trop éloignés.

Tous les symptômes disparaissent en mangeant, revenant ensuite (même la sensation ubiquitaire, de tampon, et les sensations de cercle ou de bande autour des parties).

* * *

KENT souligne les points suivants : rempli d'étranges notions et idées. Esprit faible, voire complète imbécillité. Tout l'incommode : il jure. Il est en perpétuelle controverse avec lui–même; controverse entre deux volontés, deux impulsions.

Hallucinations : un démon se tient sur une épaule, un ange sur l'autre. Contradiction entre sa volonté et sa raison.

" J'ai beaucoup appris d'Anacardium, d'Aurum et d'Argentum de l'étrange action des remèdes sur l'esprit humain. De la sorte que nous pouvons aller au fait et écarter quelques hypothèses ".

Rien n'est réel : tout semble un rêve. Idées fixes : qu'il est double, qu'un étranger est à ses côtés. Un moment, il voit une chose et s'en rend compte, et à d'autres moments, il ne comprend pas. Un moment, il réalise que c'est son enfant, à d'autres non. ........ Un moment, il pense que c'est ainsi, et le moment d'après il lui reste suffisamment de raison pour savoir qu'il n'en est rien. Le mensonge est un stade avancé de l'illusion. Dans le répertoire, nous avons les mêmes remèdes, souvent, pour l'illusion et le mensonge; c'est une question de degré .... Il voit des démons : tout d'abord, son intelligence lui révèle que ces démons n'existent pas, mais plus tard il désirera que vous le pourchassiez.

A peur de tout et de tout le monde : il est poursuivi, il attend des ennemis; anxiété interne; aucune paix; ... Tout sentiment moral s'est retiré de lui. Il se sent cruel. Peut causer un préjudice corporel sans en être ému. Cruel, malicieux, méchant. Approprié dans la manie religieuse quand le conflit se maintient entre les volontés intérieure et extérieure. Symptômes cutanés comme Rhus. Tétanos; Epilepsie.

* * * 

NASH dit : Anacardium orientale est un remède très précieux, généralement peu apprécié par notre école. On devrait souvent l'employer dans cette affection à tête d'hydre qu'est la dyspepsie, et pour laquelle Nux est prescrit avec si peu de discrimination. Et il insiste sur le fait qu'Anacardium a une douleur dans l'estomac seulement quand l'estomac est vide, soulagée en mangeant, tandis que Nux est soulagé une fois terminé le processus de la digestion. Nux est aggravé 2 ou 3 heures après le repas, l'amélioration survenant seulement lorsque la digestion est accomplie; tandis qu'Anacardium ressent davantage ses malaises à ce moment là. Nash a trouvé presque autant de cas d'Anacardium que de Nux : il a trouvé également que la 200ème était plus efficace que les dilutions plus basses. " La dilution, ici comme ailleurs et pour tous les autres remèdes, a plus d'importance dans le succès du traitement que certains ne l'imaginent ".

Pour ce qui est du besoin d'aller à la selle, dit–il, Nux a le désir, mais avec irrégularité et exagération. Anacardium a le désir, avec une action insuffisante pour évacuer. 

Ensuite, Anacardium a une sensation de masse ou de tampon dans l'anus qui pourrait empêcher les selles de s'échapper; ce qui n'apparaît pas dans Nux.

* * *

Anacarde, noix indélébile

Sensations de tampon, gardez un oeil sur l'estomac

Anacardium, est votre guide,

Tampon à l'intérieur, bandeau serré à l'extérieur mentalement, deux volontés s'opposent, il ne sait à laquelle obéir.

Pensez à Anacardium ici quand le patient désire jurer et blasphémer :

S'il ne pouvait s'arrêter de prier, vous donneriez Stramonium sans hésiter.

Noix indélébile, remède puissant, pour restaurer la mémoire perdue,

Anacardium rivalise avec Nux dans la dyspepsie : voici le point crucial ! les douleurs pendant la digestion appellent la Nucis Vomicae, alors que celles de l'estomac vide sont la marque de la Noix indélébile.

 

 

Antimonium Crudum [Ant–c]

 

Texte

" Stibium Sulphuratum nigrum " d'Hahnemann

(Sulfur noir d'antimoine)

HAHNEMANN dit qu'on le trouve dans la nature sous forme de petites aiguilles parallèles noires, ayant un éclat métallique; il est composé de vingt–huit parties de soufre et de cent parties d'antimoine. Les différentes triturations sont préparées selon la méthode déjà indiquée. La plus petite dose, dit–il, est suffisante pour produire l'effet désiré, dans les affections chroniques ...

Il dit : 

L'antimoine est utile quand les symptômes suivants sont notés :

Un enfant ne peut supporter d'être touché ou regardé.

Afflux de sang à la tête; prurit gênant sur la tête; avec chute des cheveux.

Rougeur et inflammation des paupières. Narines sensibles : chaleur et prurit des joues. Douleur dans les dents creuses.

Perte chronique d'appétit : éructations ayant le goût des aliments ingérés.

Nausée, dégoût, tendance à vomir de façon conséquente, sur un estomac fatigué, etc.. etc...

Un nombre limité de remèdes sont devenus malheureusement de tels amis, qu'ils sont toujours sous la main, offrant leur service, alors qu'une foule d'autres restent au mieux des noms, et ont besoin d'être sérieusement regardés de près. Antimonium crudum, pour nous, est plus ou moins resté dans la dernière catégorie. En fait l'idée que nous nous faisons de la personnalité d'Antimonium se résume en ceci : sujet glouton, gras, sentimental, avec les coins de la bouche sensibles, et pieds perclus.

Mais le remède doit être considérée dans les cas " d'inflammation rhumatismales des muscles. Dans les affections arthritiques, avec gonflement et nodosités. Dans la contraction rhumatismale des muscles, avec incurvation des membres ". (JAHR). Avec sa sentimentalité, il a l'irrésistible désir de parler en vers, ou de réciter des couplets; et avec son " amour extatique ", il est considéré comme utile pour les " déceptions sentimentales " (Nat murCalc phos). Les Keynotes d'Allen nous disent que ses symptômes changent de localisation, ou vont d'un côté à l'autre du corps (comparer Lachesis, qui va de gauche à droite; Lycopodium, de droite à gauche; ou Lac. can, quand ils changent de côté puis reviennent à leur point de départ. Nous avons vérifié cela dans la diphtérie, pour un cas de Lycopodium; (il y a eu guérison également) et avec Lac. can. dans des douleurs ovariennes).

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Allen, Hering; également symptômes soulignés par Hahnemann dans ses " maladies chroniques ", où aucun caractère gras n'est donné.

Grognon; maussade; dégoût de la vie.

Enfant grognon, grincheux, se retourne et pleure quand on le touche.

CÉPHALÉE: après s'être baigné; après un dérangement gastrique; après boissons alcoolisées ; après un refroidissement ; après des éruptions supprimées ; après un coup de froid.

YEUX : sensibilité des canthi externes.

Rougeur et inflammation des paupières.

Blépharophtalmie chronique des enfants.

NARINES à vif, craquelées, croûteuses.

JOUES suppurantes, siège d'éruption de longue durée.

Mal de dents, dans les DENTS creuses : la douleur, parfois, pénètre dans la tête. Pire la nuit, après avoir mangé et par l'eau froide; le fait de toucher les dents avec la langue cause une douleur comme si on déchirait le nerf; mieux en marchant au grand air.

Douleur rongeante dans les dents cariées; après chaque repas.

LANGUE chargée; enduit blanc épais; blanc laiteux, jaune.

Langue blanche.

Lèvres sèches. Fissures dans les coins de la bouche, faisant mal comme une plaie.

Les gencives se détachent des dents et saignent aisément.

ESTOMAC : violente soif, avec sécheresse des lèvres;

Soif le soir avec désir de boire.

Renvois de nourriture ayant le goût des aliments.

Vomissement après absorption de vin aigre.

Selles relâchées, après absorption de vinaigre ou de vin acide.

Constant échappement de gaz, par en haut et par en bas, qui recommence immédiatement, depuis des années; (cas guéri).

Eructations avec goût des aliments ingérés.

Dégoût, nausée, et envie de vomir.

Les symptômes gastriques prédominent; dégoût pour les boissons et aliments, bouche amère et envie de vomir.

Vomissement.

Estomac faible. Digestion facilement troublée.

Catarrhe gastrique; langue blanche; nausée et vomissement ...

SELLES très liquides.

Diarrhée; aqueuse avec aliments non digérés; aqueuse avec de petits morceaux durs.

Pire par le vinaigre, les acides, le vin sûr; après avoir eu trop chaud; après un bain froid;

la nuit et le matin de bonne heure.

Diarrhée des vieillards.

Alternance de diarrhée et constipation chez les vieillards.

Selles dures, difficiles ; matières trop volumineuses.

Gens d'un certain âge, avec diarrhée, devenant tout d'un coup constipés.

Hémorroïdes muqueuses, piquantes, brûlantes ; écoulement muqueux continuel, tachant en jaune. Parfois suintement ichoreux.

TOUX : la première quinte est toujours très forte, puis elle est de plus en plus faible ; (coqueluche).

Douleur dans la poitrine avec chaleur.

Blennorragie pulmonaire, ou phtisie muqueuse.

Prurit intense et continu sur la poitrine tout le jour.

Violent prurit sur le DOS.

Douleurs arthritiques dans les DOIGTS. 

Douleurs tiraillantes dans les doigts et leurs articulations.

Douleurs tiraillantes dans la hanche gauche.

Vastes zones calleuses sur les plantes des pieds, près des orteils.

Grande sensibilité des plantes des pieds, quand il marche.

Grande SOMNOLENCE pendant le jour, surtout le matin.

Epuisé par beau temps.

Ne peut supporter la CHALEUR du soleil.

Pire en se réchauffant près du feu.

Après avoir eu trop chaud, diarrhée.

Sensible au FROID; à l'inhalation d'air froid; après avoir pris froid.

Coqueluche, pire en se lavant à l'eau froide.

Le bain froid cause un violent mal de tête; rhume de cerveau, catarrhe gastrique; diarrhée; règles supprimées.

FIEVRE : chaleur accompagnée de sueur.

Violent frisson sans soif; chaleur avec soif suivi de sueur.

Quand la sueur est terminée, la chaleur et la soif reviennent.

Fièvres gastriques.

Membranes muqueuses généralement affectées.

Excroissances calleuses.

Éruptions comme la rougeole; ou rougeole retardée; vomissement pendant la rougeole.

Symptômes en italiques, notables, ou étranges :

£ Tendance au suicide par balle, et pas par un autre moyen. Cela le force à quitter le lit, autrement il serait incapable de se débarrasser de cette idée.

Etat constant d'amour idéal et extatique aspirant à un être idéal qui répond à son imagination; plus quand il marche au grand air pur que dans une chambre. Etat d'irritation de l'esprit; impression de chagrin. Le son des cloches, ou la vue de ce qui l'entoure, le fait pleurer.

Impression de vide dans la tête, ou céphalée comme si le front allait éclater; impression d'intoxication.

Petites tubercules plates et sensibles sur le cuir chevelu, avec sensation de reptation.

Rugissement dans les oreilles; violent tapage dans les oreilles, comme si on frappait à la porte d'entrée de la maison.

Sorte de surdité dans l'oreille droite, comme si on avait appliqué une feuille de papier contre le tympan.

Coryza avec narines croûteuses et douloureuses. Les deux narines sont crevassées et recouvertes de croûtes.

Saignement de nez.

Nez douloureux, comme si l'on inspirait de l'air froid ou des vapeurs âcres.

Craquelures aux coins de la bouche, douloureuses comme des plaies.

Brûlure, piqûre, comme par une étincelle rouge brûlante sur le menton et la lèvre supérieure. En la touchant, la main semble se mouvoir sur des endroits à vif.

Sécheresse de la bouche, sensation à vif du palais.

Beaucoup de salive salée dans la bouche.

Violente soif avec sécheresse des lèvres.

Hoquet ; nausée avec vertige.

Violent vomissement, avec attaques d'anxiété.

Terrible vomissement que rien ne peut arrêter.

Vomissement effrayant avec convulsions.

Violent vomissement et diarrhée avec angoisse excessive.

Douleur dans l'estomac, comme provenant d'une excessive plénitude, sans remplissage.

Douleur dans l'estomac, comme après avoir trop mangé, avec abdomen distendu, mais non dur.

Brûlure au creux de l'estomac, avec bon appétit.

Douleur spasmodique, brûlante, au creux de l'estomac, le menant au désespoir, et à l'idée de suicide par noyade.

Grondement sonore dans l'abdomen, qui est très distendu.

Protrusion du rectum pendant la selle. Expulsion de sang noir.

Première selle normale, puis plusieurs petites évacuations sans consistance, enfin une petite évacuation dure avec un violent effort.

Violents spasmes dans le larynx et le pharynx, comme si la gorge était bouchée par un tampon, qui devient alternativement plus épais et plus mince, avec une sensibilité à vif.

Catarrhe suffocant. (Mort par catarrhe suffocant, à la suite de quelques grains d'antimoine).

Impression que les membres sont augmentés de volume.

Les ongles de doigts ne poussent pas comme avant; sensibilité douloureuse sous les ongles.

Taches bleuâtres sur les cuisses. Taches bleues sur les tibias.

Mortification des pieds ; c'est plutôt noir. Douleur intolérable, brûlante et lancinante, dans un pied mortifié, insensible au toucher où à une piqûre d'aiguille.

Son pied est si lourd qu'elle ne peut le lever.

Pieds d'un froid de glace.

Larges zones calleuses sur la plante des pieds, avec douleur de cor, qui reviennent après qu'on les ait excisés.

Grande sensibilité des plantes des pieds.

Enorme gonflement de tout le corps. Gonflement hydropique du corps.

Grossit ; ou émaciation et épuisement.

Apoplexie avec une telle profusion de salive qu'il rejette une mousse acqueuse par le nez et la bouche.

Grande somnolence le jour. A 19 heures, submergé par le sommeil.∑

* * *

NASH attire l'attention sur l'enduit épais, blanc comme du lait, qu'on retrouve sur la langue, et qui peut survenir dans de nombreux troubles : 

Dérangements par surcharge gastrique, spécialement avec de la nourriture grasse; nausées.

Ongles des doigts écrasés, qui repoussent en éclats comme des verrues, et avec des zones cornées;

Cors et callosités sur les plantes des pieds, avec excessive sensibilité, si bien qu'il ne peut marcher sans souffrir.

Constipation et diarrhée alternant chez les vieillards, spécialement avec la langue (blanche) caractéristique.

L'enfant ne peut supporter d'être touché ou regardé; grincheux, grognon.

Il dit que plusieurs remèdes ont une langue blanche, mais que celle–ci les domine toutes : enduit épais, blanc, blanc comme du lait. (Nous avons vu une fois une langue non chargée, mais tout à fait blanche. Autant que je me souvienne, la guérison fut obtenue rapidement par Antimonium crudum).

C'est un grand remède de l'estomac ... Désordres survenant par excès alimentaire ... dérangements gastriques de récente date. Le patient a l'impression qu'il devrait vomir pour se soulager. Quelques pilules d'Antimonium crudum sur la langue feront souvent l'affaire, et éviteront la perte d'un repas et toute souffrance ultérieure.

Puis , il y a les selles particulières, partiellement solides, partiellement liquides. 

Et la forme de diarrhée, le plus souvent chez les gens âgés, diarrhée qui alterne avec la constipation, état où Antimonium crudum est le seul remède.

Les symptômes mentaux particuliers – extrême tristesse; humeur malheureuse : la disposition sentimentale au clair de lune; d'amour extatique.

" L'enfant ne peut supporter d'être touché ou regardé – ce symptôme est un joyau ! " 

Nash dit que souvent dans le cas de fièvre gastrique ou rémittente, il a été amené à utiliser Antimonium crudum à cause de cet état de l'esprit. L'enfant grogne, mais pas comme Chamomilla, qui veut être transporté et apaisé, mais il criera , se fâchera et se mettra en colère à la moindre attention. Ici, la fièvre peut monter plus haut la nuit, et la langue blanche est presque toujours présente.

Il signale que les ongles des doigts qui poussent fendus, avec des zones cornées; et les ongles des orteils qui poussent déformés, sans forme, ou bien se ratatinent et ne poussent plus du tout. Et les cors et callosités très sensibles. (Ici, je me souviens d'un cas guéri par Antimonium crudum). Il dit que plusieurs des pires cas de rhumatisme chronique ont été guéris par Antimonium crudum, guidé par l'extrême sensibilité des plantes des pieds. Les excroissances calleuses, n'importe où sur la peau, font penser à Antimonium crudum.

Ce remède est le plus souvent nécessaire aux extrêmes de la vie, chez les enfants et les gens âgés.

Il attire l'attention sur ses aggravations par la chaleur du soleil : également par la chaleur irradiée d'un feu; et aussi ses aggravations par le bain froid. 

Il dit que, quand un cas traîne en longueur, et que son début remonte au fait de s'être baigné où d'être tombé dans l'eau, nous pensons à Antimonium crudum et regardons de plus près le cas pour rechercher d'autres indications. (NB. – le grand remède de Burnett ici était Bellis per.).

* * *

HUGUES (dans Pharmacodynamics) fait un très bref récit de cette drogue; mais il cite le Dr. Clotar Muller au sujet de son efficacité extraordinaire dans les affections de la peau : " J'ai toutes les raisons de penser qu'Antimonium crudum est un remède inestimable là où il y a des boutons, des pustules, ou des furoncles. Que ces éruptions soient primitives ou secondaires. Spécialement quand elles s'accompagnent d'un intense prurit piquant continuellement sur la peau, sensible et douloureux après le grattage. Spécialement aussi quand de tels phénomènes surviennent sur la face et les organes génitaux.

Au sujet de ses " zones calleuses sur la peau des plantes des pieds ", il rapporte un cas de callosité durant depuis plus de vingt ans, et englobant toute la plante du pied, très sensible, et qui fut vite guéri par le remède.

* * *

KENT signale que tous les symptômes semblent centrés sur l'estomac. Quelle que soit la maladie dont souffre le patient, l'estomac tient sa place dans le syndrome.

Ceci produit un sérieux état d'esprit, une absence de goût de vivre. " Quand j'entends un patient dire, " Oh, Docteur, si je pouvais seulement mourir ! " je n'aime pas un tel cas ". La prostration est similaire à celle d'Arsenicum, mais Arsenicum est submergé par une peur de la mort, tandis que ce remède a un dégoût de la vie ... Ces jeunes filles ou femmes hystériques, hyperexcitables, intensément nerveuses, sont envoûtées, par les lumières douces, telles que celles qui émanent des vitraux, ou par la douce lumière de la lune le soir : ce qui s'exprime ainsi : " Disposition sentimentale au clair de lune ".

Pire par l'atmosphère froide, humide; par un bain froid. Cependant, de nombreux symptômes surviennent du fait des rayons solaires, et par la chaleur d'une grille de cheminée ouverte ... Un enfant atteint de coqueluche toussera davantage après avoir regardé le feu ... Constante nausée : l'estomac semble trop plein, comme s'il avait trop mangé, alors qu'il n'a pas mangé du tout; semble distendu, alors que le ventre est plat. Personnes goutteuses, chez qui les nodules sur les doigts et les articulations deviennent indolores et l'estomac et les intestins deviennent distendus et douloureux.

Peau ulcérée : tendance à faire des verrues, des callosités, des ongles et des cheveux de mauvaise qualité. La peau épaissie de la plante de pieds est très sensible à la marche, à cause de nombreux centres de petits cors. Verrues sur les mains : les ongles cassants, noirs, peuvent difficilement être coupés.

P.S. : Le Dr. Schwartz, de Californie, m'écrit qu'Antimonium crudum est " presque spécifique de l'arthrite rhumatoïde ".

 

 

Antimonium Tartaricum [Ant–t]

 

Texte

" Le tartre émétique ";

Hering dit de ce remède : " C'est une invention des alchimistes, très populaire parmi eux et interdite par l'Académie Française (de Médecine). Finalement elle fut introduite et très utilisée : ce même abusivement par la " Vieille Ecole ".

La " Vieille Ecole ", dit Farrington, ne joue plus ces temps ci avec le tartre émétique. Il corrobore dans ses enseignements actuels, ce que nous connaissons (Hale White), que le Tartre Emétique était appliqué comme onguent. Mais il causait tant de douleurs qu'il est actuellement rarement utilisé. Ce " tartre émétique " ne peut être recommandé comme émétique car son action est lente et son action dépressive générale importante. Il ne doit jamais être donné pour purger. Il est aussi nommé " L'indésirable expectorant ". Mais ceci est justifié ... Les seuls cas ou il est acceptable sont ceux ou un émétisant est requis. Pour les laryngites, bronchites on toute inflammation aiguë du tractus respiratoire, son action dépressive sur la circulation peut être bénéfique, mais habituellement Ipecacuanha est préférable.

Pour ses indications sur les nerfs et le système musculaire, il est abandonné et il est moins utilisé en médecine qu'autrefois. 

Ainsi la " Vielle Ecole " avec ses méthodes sommaires et ses doses rudimentaires n'est pas arrivée à réaliser le précieux sauveteur de vie qu'il était et elle a laissé ce pratique remède curatif aux disciples d'Hahnemann. 

* * *

Ant. Tart " fut expérimenté par Hahneman et quelques uns de ses étudiants, mais ses expériences furent uniquement publiées dans les Archives de STAPF. dans notre Bibliothèque Hospitalière. Mais personne ne s'immerge avec beaucoup de joie dans les vieux livres allemands lorsque l'on peut obtenir la matière désirée dans d'autres, plus tard, en anglais. Ces expériences apparaissent bien sûr chez Allen, Hering etc...

Hering (Dans les " Guiding Symptoms ") utilise aussi la monographie magistrale du Dr. R. Hencke (1874) qui a rassemblé toutes les substances vénéneuses, les expériences et les remèdes.

Dans les mains des homéopathes Antimonium tartaricum est très précieux et indispensable. Il a sauvé un nombre incalculable de vies. Spécialement la vie des nourrissons et des petits enfants qui mouraient de bronchites, de broncho–pneumonies, cyanosés et presque moribonds. Et à l'autre extrémité de la vie, des vieilles personnes dont la poitrine était pleine de râles et sifflante, avec les poumons pleins sans avoir la force d'expectorer le mucus.

L'un de nos premiers souvenirs fut celui de mon frère bébé haletant, aux lèvres bleues et les ongles également. La mère était en pleine détresse. Comme elle prit la substance médicinale des mains du médecin (homéopathe) et glissa dans la bouche du bébé quelques unes de ces petites choses sucrées innocentes apparemment ! Et puis soudain si puissante, quand on vit l'effet !

Et la surprise du médecin allopathe à la visite suivant ! Après quoi il ne fit qu'observer pendant qu'elle prescrivait ! Connaissant les lois de la guérison, on peut faire un bon travail curatif à partir des matières médicales allopathiques. En allant cependant par la loi des contraires, on arrive aux déductions et aux enseignements en faisant strictement attention. Mais (les allopathes) ne l'appliquent pas ! 

La " Vieille Ecole " appelle le Tartre émétique un puissant irritant de la peau.

Nous utilisons cette action et nous la donnons par voie interne justement pour cette action irritante sur la peau. On a vu à plusieurs reprises comment une ou deux doses d'Ant Tart CM ont guéri l'impétigo contagieux en quelques jours sans aucune application externe excepté une ordinaire poudre d'Amidon pour l'adoucir. Nous nous rappelons un grand frère et ses 2 petites soeurs qui vinrent comme patients externes avec des plaques extensives de cette affection, qui s'étendait même, pour un cas, dans le cou. Ant. Tart CM, comme d'habitude suffit. Éruptions pustuleuses, ici biensûr, c'est un des remèdes les plus utiles pour la variole. Parmi nos grands remèdes pour les éruptions pustuleuses, nous avons Ant. Tart. Cicuta, Rhus, Thuya et Variolinum spécialement. D'ailleurs, c'est le grand remède de l'herpès selon Burnett ! Mais aussi parce que le reste des symptômes concordent ! Nous soulignerons encore et encore combien Ant. Tart. convient pour les problèmes gastriques et intestinaux. Son utilisation est magnifique dans les troubles pulmonaires et plus spécialement dans les broncho–pneumonies et les pneumonies des petits enfants. Chez nous, la grande mortalité de la Vieille Ecole est presque effacée.

* * *

Hughes dit* : La meilleure action connue du Tartre Emétique d'où lui vient son nom, c'est son pouvoir de produire la nausée et le vomissement. La nausée qui est causée, est très intense et dure longtemps. Et (Hugues) reproduit un efficace portrait du remède.

La face est pâle, la peau froide, moite et flasque, le pouls faible et souvent irrégulier. La salive s'écoule abondamment et les sensations habituellement ressenties sont celles d'un dérangement gastrique, d'une langueur et d'une faiblesse inhabituelle qui est quelquefois au plus haut degré de dépression. A tel point que, si ceci dure longtemps, le patient devient totalement prostré dans son corps et son esprit, indifférent à toute chose autour de lui; et même à sa propre vie. A ceci doit être ajouté une relaxation musculaire totale.

Hughes cite (chez des chiens empoisonnés par Ant. Tart) les poumons furent toujours plus ou moins affectés, entièrement rouge orangé ou violet, sans crépitants, gorgés de sang et hépatisé à certains endroits ... Lepelletier a confirmé ces observations de façon indépendante et il a remarqué naïvement " on pourrait imaginer admettre son action similaire chez l'homme, loin d'être utile, son administration serait très pernicieuse dans la pneumonie ". 

Mais ce n'est pas ainsi, au lieu de favoriser l'engorgement du poumon, il favorise sa guérison.

Farrington souligne ses caractéristiques et donne des tuyaux valables en ce qui concerne le remède :

" Tête confuse : chaleur du front et sensation de confusion, comme si le patient a besoin d'aller dormir (dans la congestion passive du cerveau). Si le patient est un enfant, nous remarquerons une mauvaise grâce à être regardé ou touché. Si vous persistez dans votre attention inopportune il peut avoir une convulsion.

En se réveillant, l'enfant semble stupide et il est si irritable qu'il peut hurler simplement en le regardant. 

Suppression d'éruptions avec ces symptômes mentaux ... et grande difficulté à respirer. Visage bleu ou pourpre, l'enfant devient plus somnolent et il convulse. Il y a une respiration bruyante ... Ces symptômes que je mentionne accompagnent deux grands ensembles de phénomènes pour lesquels Ant. Tart peut être utile, à savoir les symptômes pulmonaires et les affections gastroentériques.

Chez les enfants, il est inestimable dans les problèmes pulmonaires quand la toux est déclenchée chaque fois que l'enfant se met en colère, ce qui arrive très souvent.

Manger déclenche la toux qui culmine en vomissant du mucus et de la nourriture.

Un enfant nourrit au sein cherche soudainement le mamelon et pleure comme s'il n'arrivait plus à respirer et semble aller mieux quand il est tenu verticalement et porté comme cela. C'est le début de la bronchite capillaire. Il y a de fins crépitants dans toute la poitrine. Ant. Tart, arrête l'infection dans l'oeuf et évite à l'enfant beaucoup de souffrances.

Une autre forme de toux est une wheezing marquant quand l'enfant respire. La toux a une sonorité grasse pourtant l'enfant n'émet aucune mucosité. Ceci augmente jusqu'à ce que l'enfant devienne somnolent. Sa tête est chaude et baignée de sueurs. La toux est de moins en moins fréquente. Le pouls est faible. Des symptômes de cyanose apparaissent. Plus vite vous donnez Ant. Tart , le mieux se portera votre patient.

Ant. Tart. est aussi indiqué dans les affections des vieilles personnes et particulièrement dans l'orthopnée ou la menace de paralysie des poumons avec l'âge. Vous pouvez entendre le raclement du mucus dans la poitrine alors que le patient ne peut l'expectorer. (Ici, Bar. Carb. est complémentaire et peut suffire quand l'autre n'améliore que partiellement.)

" Dans la menace de paralysie des poumons, il faut comparer Ant. Tart. avec plusieurs autres remèdes; avec Lachesis qui a son aggravation quand on se réveille; avec Kalium Hydriodicum, spécialement quand il y a un oedème pulmonaire et une grande quantité de mucus ronflant dans la poitrine. Quelle petite expectoration est alors expulsée, mousseuse et verdâtre ! Ressemblant à des bulles de savon.

Carb. Veg. convient aussi dans ces cas mais là le raclement bruyant est accompagné d'une respiration froide et par la froideur des extrémités des pieds vers les genoux.

Moschus dans la paralysie des poumons, quand il y a un raclement sonore, bruyant et que le patient est agité. Spécialement après la fièvre typhoïde. Le pouls devient de moins en moins fort et finalement le patient entre dans une syncope.

Ant .tart. produit une image parfaite de pleuro–pneumonie. Des portions de poumons sont paralysées. On peut entendre de fins râles même au–dessus des portions hépatisées. Grande oppression respiratoire surtout le matin. Le patient doit s'asseoir afin de respirer ...

Pustules très semblables à celles de la variole.

Dérangements du tractus digestif ... très proche de Veratrum, seulement Veratrum a plus de sueurs froides sur le front. Ant. Tart. a plus de somnolence.

NASH, comme toujours, résume l'action d' Ant. Tart en quelques mots d'importance vitale.

" Grande accumulation de mucus dans les voies aériennes, avec des râles grossiers et incapacité d'expectorer, imminente paralysie des poumons.

Face très pale ou cyanosée provenant d'un sang mal oxygéné. 

Coma profond ou somnolence dans la plupart des affections.

Vomissement, nausée intense avec prostration, frilosité générale, sueurs froides et somnolence.

Tremblements internes, tête et mains.

Éruptions denses, comme des papules, souvent pustuleuses, aussi larges qu'un pois. Soulagement par l'expectoration.

Pour les deux bouts de la vie, l'enfance et l'âge mûr.

L'enfant s'agrippe à son entourage, demande à être porté, pleure et gémit si quelqu'un le touche et il ne vous laisse pas prendre le pouls.

Nausée aussi intense que celle d'Ipeca, mais moins persistante et qui soulage après avoir vomi avec £Ant tart.

∑Et Nash dit : Si Antimonium tart n'avait qu'un seul pouvoir de guérir, ce qu'il fait pour les organes respiratoires, il serait indispensable. Qu'importe le nom du trouble, que ce soit de la bronchite, de la pneumonie, de la coqueluche ou de l'asthme, s'il y a une grande accumulation de mucus avec un ronchus rauque ou un trop plein de celui–ci avec en même temps l'impossibilité de l'expectorer : le tartare émétique est le remède auquel il faut penser. Ceci est vrai à tous âges, et pour toutes les constitutions mais particulièrement pour les enfants et les vieilles personnes.

Il y a un symptôme qui est présent de façon appropriée dans ces cas : c'est la grande somnolence qui peut quelquefois conduire au coma ...

Dans la pneumonie, aussi bien le Tartre émétique et Opium peuvent avoir une grande somnolence. Mais il n'y a pas de place à la confusion pour le choix d'Opium la face est d'un rouge sombre, violette, et il y a des soupirs ou une respiration stertoreuse. Avec le Tartre émétique, la figure est toujours pâle, ou cyanosée, sans rougeur et la respiration n'est pas stertoreuse. 

Il dit aussi qu'Antimonium tart. est l'un de nos meilleurs remèdes pour l'hépatisation des poumons après la pneumonie. La percussion est sourde, avec une absence ou faiblesse du murmure vésiculaire et le patient continue à être pâle, faible et endormi.

Kent donne une merveilleuse image d'Ant. Tart. Nous allons le citer sous forme condensée. Il dit : la première chose que nous voyons dans Ant. Tart. est l'expression de son visage. La figure est pâle et souffreteuse, le nez pincé et affaissé, les yeux sont enfoncés, entourés d'un cercle noir, les lèvres sont pâles et flétries, les narines dilatées et battantes. Avec un aspect noir de suie à l'intérieur. Telle est l'expression de la souffrance. L'atmosphère de la chambre est tendue...

On a l'impression que la mort est là.

Il dit : Nous trouvons cet état et cette apparence chez les patients catarrheux, dans les constitutions affaiblies, chez les enfants faibles et les vieilles personnes; Dans les conditions catarrhales de la trachée et du tractus bronchique. Quand nous entendons un râle rauque et des bulles dans la poitrine, rauque comme le " râle de la mort ". La poitrine est progressivement remplie de mucus. Au début, le patient peut être capable de le rejeter mais à la fin il suffoque du remplissage de mucus et de la poitrine. Et les poumons deviennent incapables de l'expectorer. Les premiers jours de la maladie n'appellent pas Ant. Tart. Aussi longtemps que la réaction est bonne et que la force le soutient, vous ne verrez pas cette attitude hippocratique, cet affaissement, cette froideur et cette transpiration froide. Vous n'entendrez pas le ronflement dans la poitrine parce que ces symptômes sont les symptômes qui indiquent une condition passive. Ant. Tart a de la faiblesse et un manque de réaction.

Il contraste avec Ipeca qui peut être indiqué en première période. Il dit : Ipeca a le ronchus rauque mais il est accompagné d'un grand pouvoir expulsif des poumons. Ant. Tart a le raclement rauque qui vient après plusieurs jours. ... Il a comme Ipeca , la toux, les éructations et les hauts–le–coeur mais au stade tardif de grande relaxation, prostration et froideur.

Quand vous l'entendez tousser, vous avez l'impression qu'il doit y avoir une profonde faiblesse dans le poumon. Les poumons ont perdu le pouvoir d'expulser en inspirant profondément. Ici la poitrine est pleine de mucus et de râles. La toux est une toux raclante mais le mucus ne sort pas, ou seulement en si petite quantité qu'elle ne soulage pas. La poitrine est si pleine de mucus qu'il est au bord de succomber. Mourant par l'acide carbonique qui l'empoisonne à cause du manque de force expulsante;

Il dit : " A l'opposé d'Aconit, Bell et Bry qui vous tombent dessus avec violence, l'extrême est présent dans Ant. Tart., où vous avez une petite fièvre, une sueur froide, de la froideur, de la relaxation et un aspect hippocratique ... La plupart de ces cas sévères de bronchite et pneumonie meurent dans l'état Ant Tart. Chez les très vieilles personnes qui ont du catarrhe de poitrine depuis des années; où chaque période de coup de froid aigu leur apporte du catarrhe avec du mucus épais blanchâtre de la dyspnée; –ils doivent s'asseoir et être éventées. Ils ne peuvent se coucher à cause de la difficulté de respirer et du remplissage (de mucus) de la poitrine. Ant tart améliorera un grand nombre de ces attaques avant que la personne ne meure ...

Quand l'expectoration est jaune, Ammoniacum la fera passer et Ant tart quand c'est blanc et accompagné de prostration, sueur, froideur, pâleur et blêmissement de la face.

Kent dit plus loin ; il ne veut pas être touché ou dérangé. Toute chose est un fardeau. L'enfant malade ne veut pas être touché, ni qu'on lui adresse la parole, ni être regardé. Il veut qu'on le laisse tranquille. Le petit enfant entretient un gémissement pitoyable et plaintif. Toujours de mauvaise humeur et il est d'une extrême irritabilité quand il est dérangé.

Constatez qu'avec Ant tart le crachat est BLANC.

Dans la plupart des affections de ce remède, il n'y a pas de soif. Généralement dans ces attaques de dyspnée, les amis du patient se tiennent près de lui avec un grand désir de faire quelque chose, même de lui donner un verre d'eau. Ce patient est irrité qu'on lui offre une gorgée d'eau. Il est dérangé et manifeste son ennui. L'enfant fera un grognement offensant quand on lui offrira de l'eau. Absence de soif avec troubles bronchiques, copieuse émission de mucus et grand râle dans la poitrine ...

Désir d'acide et de fruits aigres qui le rendent malade. Troubles gastriques par le vinaigre, les choses sûres, le vin sur, les fruits aigres. Aversion pour le lait et pour toute autre forme de nourriture. Mais le lait rend le patient spécialement malade, causant nausée et vomissement.

Avec les symptômes d'estomac et d'intestins, il existe une nausée constante. Mais c'est plus que de la nausée, c'est un dégoût mortel pour toute forme de nourriture. Une nausée avec le sentiment que s'il met quoi que ce soit dans l'estomac il va vomir. Pas simplement une aversion pour la nourriture, ni une nausée commune qui précède le vomissement mais un dégoût mortel de nourriture. Les gens compatissants veulent très souvent lui faire prendre quelque chose. Peut–être parce qu'il n'a rien pris de la journée, ou de la nuit. Mais la pensée de la nourriture le fait respirer encore plus mal et augmente la dyspnée. Elle fait monter la nausée, son dégoût et sa souffrance.

Dans le même temps l'expectoration est difficile chez Ant tart. Vomir n'est pas chose facile pour ce remède. Ce n'est pas simplement ouvrir la bouche et vider l'estomac de son contenu. Le vomissement est plus ou moins spasmodique. Violent hauts–le–coeur, éructations et efforts pour vomir. Suffocations, hauts–le–coeur avec une grande torture. L'estomac semble présenter une action convulsive et c'est après la plus grande difficulté, après plusieurs grands efforts, que quelque chose sort puis un peu plus et ainsi de suite. Vomissement de tout ce qui a été mis dans l'estomac avec des quantités de mucus. Mucus épais, blanc, gluant quelque fois sanglant ... Vieilles personnes goutteuses, vieux alcooliques, vieilles constitutions affaiblies.

Chez les enfants ayant des constitutions faibles comme s'ils avaient grandis vieillis. Ils prennent froid dans la poitrine avec des ronchus de mucus et ils ont besoin du remède ... Toutes les formes d'Antimoine ont cette tendance hydropsique, relaxation et faiblesse. Ant tart en est plein.

SYMPTÔMES CARACTERISTIQUES ET PARTICULIERS des keynotes de Guernsey etc ...

Gémissements pitoyables et pleurs avant et pendant les attaques ou de tous les paroxysmes quels qu'ils soient. Désespoir de guérir. 

L'enfant tousse quand il est en colère (c'est un important symptôme dans la coqueluche, etc ...). Tousse et baille alternativement. 

Dans la pneumonie, les bords des paupières sont recouvertes de mucus. Les yeux aussi sont enflammés, fixes, lourds, à moitié ouverts, ou bien l'un des yeux est fermé. Il ne voit qu'à travers un voile épais.

Battements des narines (lyc).

La face présente une image parfaite d'anxiété et de désespoir. Elle est froide, distordue, pâle avec des tâches bleuâtres, baignée de sueur froide, livide. Les muscles de la face tressautent.

Visage pâle, d'un bleu pâle sombre ou face convulsive couverte de sueur froide.

La langue est recouverte d'un enduit épais, blanc. La lèvre supérieure est ouverte et desséchée, ou bien la langue est très rouge en bande, ou le centre est sec en son milieu, marron, sec. 

Désir de pommes, de fruits, d'acide, de boissons froides, de choses rafraîchissantes. Aversion pour le lait. Sans soif ou soif intense. Continuelle nausée anxieuse avec de grands efforts pour vomir et transpiration du front. La plus petite quantité de boisson est vomie avec un ardent désir pour en avoir plus. Nausée avec grand malaise. 

Vagues de nausée avec faiblesse et transpiration froide. Violente douleur dans l'abdomen, comme s'il était bourré de pierres mais il n'était pas dur.

Enfant à la naissance qui sont pâles, ne respirent pas, halètent bien que le cordon ombilical pulse faiblement.

Respiration rapide, courte, difficile et anxieuse. Il lui semble qu'il va suffoquer, s'il ne reste pas assis bien droit toute la nuit. La période peut être 3h du matin (ou 4h du matin) et il doit s'asseoir. Grand raclement de mucus dans les bronches, spécialement au–dessous du larynx. Une quantité équivalente à une petite tasse est sur le point de déborder mais en fait très peu est expectorée.

Très somnolent, respiration très courte. Les bronches sont surchargées de mucus.

Somnolence. Conscience déclinante en fermant les yeux.

Faible, somnolent, perte de réaction.

Respiration très inégale, maintenant raccourcie, puis allongée, pire en se couchant et qui s'atténue quand il est porté en position verticale ... Halète pour respirer au début de chaque quinte. Respiration bruyante, sifflante, ronronnante, mugissante, comme le bruit d'une scie. Avec un grand raclement de mucus comme si l'enfant allait suffoquer, toujours soulagé en crachant ou vomissant du mucus. Toux excitée en mangeant.

Pendant la difficulté de respirer, la face peut être pâle, rouge sombre, les lèvres bleues, la tête chaude et transpirante, les muscles tressaillants.

La toux oblige à s'asseoir. Elle semble creuse et raclante mais il n'y a pas d'expectoration. Il y a une grande douleur dans la poitrine ou le larynx, pleurant pour demander de l'aide et agrippant le larynx.

Expectoration striée de sang, rouillée, adhérant comme de la glu.

Oedème pulmonaire. Paralysie imminente des poumons. Emphysème. 

Beaucoup de palpitations avec chaleur inconfortable ou sensation de chaleur venant du coeur.

Dans le croup nous voyons souvent le cou étiré et la tête rejetée en arrière.

Une caractéristique majeure de ce remède est de produire des éruptions pustuleuses sur la peau.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS (HERING ET ALLEN)

HUMOUR NOIR

L'enfant veut être porté (cham.), pleure si quelqu'un le touche. Il ne vous laissera pas prendre le pouls.

Yeux faibles et larmoyants.

Pâleur, face pale et sombre.

Douleurs dentaires rhumatismales de façon intermittente.

Catarrhe hyper émique pendant la dentition.

Langue très rouge, sèche au milieu.

Langue très rouge en stries.

Langue recouverte d'un enduit épais, blanc, pâteux.

Beaucoup de mucus dans la gorge avec une respiration courte.

Dégoût pour la nourriture avec nausée fréquente soulagée par le vomissement.

Rot qui soulage

La nausée cause de l'anxiété.

Nausée continuelle anxieuse, amenant à vomir avec sueur sur le front.

Nausée, vomissement et manque d'appétit. Vomissement avec grand effort.

Absence de soif.

Absence de soif tout le jour.

Vomissement suivit par une grande langueur, somnolence, dégoût, et désir de choses fraîches.

Grande anxiété précordiale avec vomissement de mucus et de bile.

Colique coupante et aiguë avant la selle.

Enfant à la naissance, pâle, ne respirant pas, haletant, bien que le cordon batte encore.

Le mucus racle dans la poitrine.

Raclement de mucus en toussant et en respirant.

Le ronchus d'origine à la partie supérieure des bronches et peut être entendu à grande distance.

Beaucoup de raclement de mucus dans la trachée qui ne peut être sorti.

Respiration courte suite de suppression d'expectoration, spécialement si l'on est somnolent.

Respiration inégale, raccourcie puis allongée, surtout en étant couché. Mieux quand l'enfant est porté verticalement.

Respiration avec un grand raclement de mucus.

Suffocation et oppression vers 3h du matin, doit s'asseoir pour avoir de l'air. Mieux après la toux et l'expectoration.

La toux oblige la patient à s'asseoir, elle est humide et raclante mais sans expectoration.

Quand l'enfant tousse; apparaît alors une grande quantité de mucus des tubes bronchiques. Il semble qu'il y en ait plus à expectorer mais rien ne sort.

Toux et halètement consécutivement, particulièrement chez les enfants qui pleurent et sommeillent et qui ont des convulsions de la face.

Mucus profus avec un faible pouvoir expectorant. (Bronchites chez les nourrissons et les vieilles personnes).

Expectoration de mucus profus, facilement expectoré. La toux devient moins fréquente, le patient montre des signes de " sang carbonique ".

Raclement de flegme dans la poitrine, amélioré quand on est porté en position verticale, pire en se couchant, avec oppression.

Inflammation de la muqueuse respiratoire.

Expectoration striée de sang, de couleur rouille, adhérente comme de la glu aux parois.

Atélectasies avec symptômes d'asphyxie appartenant au remède avec oedème des parties du poumon non hépatisées, respiration laborieuse, orthopnée, râles muqueux.

Oedèmes des poumons. Emphysème, paralysie imminente des poumons, grippe, pneumonie aiguë, broncho–pneumonie, pleuraux pneumonie.

Pouls dur, plein, fort, quelquefois tremblant, très accéléré au moindre mouvement.

Pouls rapide, faible, tremblant.

Grande agitation, remue sans arrêt anxieusement.

Prostration et collapsus.

Violente douleur dans la région lombo sacrée. Le moindre effort pour bouger amène des hauts le coeur et une sueur froide et moite .

Tremblement des mains.

Grande somnolence, penchant irrésistible à dormir dans toute les affections, coma, ou grande insomnie. Pire la nuit et insomnie. La chaleur aggrave même la chaleur du lit.

Peau recouverte d'une sueur collante et ruisselante.

Les tissus sont affectés ... Epanchement de synovie dans les articulations.

Membranes muqueuses, inflammations catarrhales, conjonctivites, gastrites, entérites, laryngites, trachéites, bronchites s'étendant aux alvéoles, cystites.

Éruptions pustuleuses sur les conjonctives, la face, la bouche et le naso–pharynx, l'oesophage, l'estomac, le jejunum, les parties génitales.

Variole : Douleur dans le dos, céphalée, toux et poids écrasant sur la poitrine avant ou au commencement de l'éruption. Diarrhée etc ...

Aussi lorsque l'éruption manque.

Poitrine. Surface antérieure du haut des bras, poignets, abdomen et parties internes des cuisses qui sont recouvertes de pustules dures rapprochées, d'un rouge brillant, petites, coniques avec une base éruptive, enflammée et un prurit intolérable.

Éruptions pustuleuses laissant des marques rouges bleuâtres sur le visage 

etc ...

Éruption épaisse comme des croûtes, souvent pustuleuse, aussi large que des pois.

QUELQUES SYMPTÔMES NOTABLES ET PARTICULIERS QUI APPARAISSENT EN ITALIQUES

Délire furieux.

L'enfant ne se laisse pas toucher sans gémir ni pleurer. Il hurle si on le regarde.

Vacillement devant les yeux, étincelles* devant les yeux.

Tics convulsifs de presque tous les muscles de la face.

Déglutition presque impossible.

Grand désir de pommes.

Vomit jusqu'au malaise.

Nausée puis bâillement et larmoiement profus suivi de vomissement.

L'abdomen semble chargé de pierres bien qu'il n'est rien mangé et que ce ne soit pas dur.

Violente pression dans l'abdomen, comme par des pierres, comme si c'était plein, pire en s'asseyant et en se penchant (calc est amélioré par la pression et en se penchant).

Comme s'il allait suffoquer au lit. Ne peut prendre l'air.

Obligé de s'asseoir toute la nuit.

Vers 3h du matin, suffoqué et oppressé; doit s'asseoir pour prendre de l'air, seulement après avoir toussé et expectoré, elle se sentit mieux. 

Dyspnée : doit être soutenu en position assise dans le lit.

Mains froides, le bout des doigts glacés.

Chaque fois les pieds semblent endormis immédiatement après s'est assis.

Peut à peine s'endormir parce qu'il est saisi de chocs électriques et de secousses (qui viennent de l'abdomen).

Sueur froide sur tout le corps.

Effets de la vaccination quand Thuya n'a pas réussi et que Silica n'est pas indiqué.

Quand l'utilisation d'Antimonium Tartaricum a été prolongée, cela a produit une éruption comme la variole, les pustules deviennent larges, pleines de pus, profondes au centre et confluantes.

Avec beaucoup de douleurs. Des croûtes se formèrent et laissèrent des cicatrices profondes.

En prescrivant Ant Tart, observez la somnolence, la nausée, l'irritabilité qui ne supporte pas d'être touché ou regardé.

Habituellement absence de soif. Et dans la poitrine : la respiration, l'expectoration, la position couchée sont pratiquement impossibles.

On peut voir comme (ce remède) est inestimable dans les situations désespérées et comment avec Carb veg il est l'un des derniers remèdes pour le suffocation.

 

 

Apis [Apis]

 

Texte

(C'est en analysant l'histoire qui suit que fut déterminé le choix d'Apis pour notre portrait de remède).

" En 1847 l'attention de l'auteur fut initialement attiré sur Apis Melifica en tant qu'agent thérapeutique par l'unique guérison suivante :

Un jeune garçon, d'environ 12 ans, était atteint depuis plusieurs mois d'ascite et d'hydrothorax. Il avait été traité pendant environ 3 mois par des allopathes, au début pour une dysenterie, suivie par une ascite et après quoi, pendant plusieurs mois, il fut traité par un médecin homéopathe. Aucun bénéfice permanent ne résultat de l'un ou l'autre traitement et les symptômes devinrent si graves que je fus appelé en consultation et la ponction fut d'abord décidée pour tirer le garçon d'un danger imminent.

Les remèdes homéopathiques apportés furent à nouveau prescrits sans pour cela arrêter l'évolution de la maladie. Le patient recommença à se remplir de nouveau avec une grande rapidité. L'excrétion urinaire était pratiquement arrêtée, la peau était sèche et brûlante, le pouls rapide et faible, la respiration courte et difficile, l'abdomen hypersensible, sécheresse de la bouche et de la gorge avec soif, agitation extrême et anxiété, toux courte et irritante et enfin une impossibilité quasi totale de dormir.

" Le malade étant dans cet état, une Indienne nomade – l'une des rares survivantes de la Tribu des Narragansett – suggéra à la famille l'utilisation d'une abeille à miel matin et soir – Elle enferma les abeilles dans un seau métallique clos et le plaça dans un four très chaud jusqu'à ce qu'elles meurent, les réduisit en poudre et administra une abeille dans du sirop chaque matin et soir. Après environ vingt quatre heures la peau devint moins chaude et plus douce, la respiration moins difficile et plus libre, le pouls plus lent et plus marqué et il y eut une nette augmentation de la quantité d'urine. A partir de ce moment là les symptômes continuèrent à s'améliorer de façon nette, l'hydroptisie régressa de jour en jour jusqu'à ce que le malade fut entièrement guéri au bout de quelques semaines. Ce fut la première guérison d'hydroptisie par Apis jamais rapportée. A partir de ce fait empirique, de cet " usu in morbis ", je réalisais que notre profession ignorait un agent thérapeutique puissant et en conséquence commençait une série d'expérimentations et d'essais cliniques avec ce remède.

Dr. E.E. Marcy et autres (et coll.) : Eléments d'une Nouvelle Matière Médicale " p. 442.

Et Kent dit : " Il est curieux de constater comment de vieilles femmes savaient, bien avant qu'Apis fut expérimenté, soigner les nouveaux nés qui n'urinaient pas en prenant dans une ruche quelques abeilles sur lesquelles elles versaient de l'eau bouillante et en donnaient une cuillère à thé aux bébés. De telles recettes familiales étaient bien connues des familles et des nurses et c'est cohérent puisque c'est pour cela que nous donnons Apis.

Certains de nos remèdes les plus efficaces viennent d'un usage familial, de tradition herboriste, d'empoisonnement accidentels, de l'observation des effets des morsures et des piqûres de reptiles ou d'insectes venimeux de tradition populaires ou paysannes.

Mais l'homéopathie " scrute " le savoir quelle qu'en soit sa forme, en testant et expérimentant les substances empoisonnées (car on doit se rappeler que tous les remèdes sont des poisons et que tous les poisons peuvent être utilisés comme remèdes). Elle les rend un à un, scientifique, en divulguant leurs véritables usages, et les symptômes exacts sur lesquels ils peuvent être prescrit avec confiance.

Il y a différentes préparations d'Apis " mais il n'y en a qu'une qui soit bonne dit Hering. C'est " le venin pur obtenu en saisissant l'abeille avec une petite pince et en prélevant la goutte instantanée de venin à la pointe du dard dans un flacon ou un verre de montre. Ceci est dynamisé conformément aux directives ". Il dit qu'il n'y a pas lieu de faire sécher et de réduire en poudre l'abeille entière avec toutes les substances étrangères et les impuretés.

C'est Guernsey, Kent et Nash qui nous offrent les tableaux les plus valables d'Apis.

GUERNSEY dit, " Les DOULEURS sont comme celles des piqûres d'abeille, avec la soif et la brûlure qui les accompagnent. Urine rare. Cris aigus et perçants soudains pendant qu'on dort ou veille, constituent des keynotes de grande valeur pour l'emploi de ce remède ".

La description d'HERING est : " rougeur et gonflement, avec douleur dardante comme une piqûre urticante et brûlante, dans les yeux, les paupières, les oreilles, la face, les lèvres, la langue, la gorge, l'anus, les testicules. ", avec soulagement par le froid, et aggravation par la chaleur.

Apis a des symptômes très définis, et il est bien défini quant aux tissus qu'il affecte, et dans la manière dont il les affecte.

Il affecte, comme le souligne KENT, les tissus de revêtement; non seulement la peau et les muqueuses, mais également les enveloppes des organes – les méninges du cerveau – le péricarde; et, toujours de la même manière, avec gonflement, état hydroptisique et ses douleurs si particulières, dardantes et brûlantes. Ces piqûres aiguës arrachent souvent un cri, tel le cri cérébral de la méningite. Et partout où se trouvent le gonflement, l'oedème, la piqûre et la brûlure d'Apis, il y a l'aggravation par la chaleur d'Apis : aggravation dans une pièce chaude, par la chaleur du feu, par un bain chaud.

Kent dit : que " dans les troubles cérébraux, si vous mettez un patient Apis atteint de congestion cérébrale dans un bain chaud, il convulsera, et par conséquent vous vous rendrez compte que le bain chaud n'est pas toujours bon pour les convulsions ". Ceci est si bien enseigné dans les ouvrages classiques, que les vieilles mères de familles et nurses savent qu'un bain très chaud est bon en cas de convulsions et le donnent avant que vous n'arriviez, si bien que c'est tout juste si vous ne trouvez pas un enfant mort. Cette congestion du cerveau, avec de petites secousses, et des convulsions menaçantes, les poussent à placer le bébé dans un bain très chaud, et il est dans un état effrayant quand vous arrivez. Si le bébé a besoin d'Opium ou Apis dans la congestion du cerveau, la crise devient pire dans un bain chaud. Si la nurse a donné le bain, vous connaissez le remède dès que vous entrez dans la maison, car elle vous dira que l'enfant s'est aggravé depuis le bain chaud, qu'il est devenu pâle, comme un spectre et qu'elle a peur qu'il ne mourût. Les convulsions pires par la chaleur, dirigent spécialement vers Opium et Apis. "

Kent dit, " Apis est plein d'hydroptisie, a un rash rouge, des éruptions, de l'urticaire, de l'érysipèle ... dans toutes ces affections, il y a piqûre et brûlure : douleur brûlante comme des charbons ardents, parfois, et brûlure comme si on plantait des aiguilles ou de petites échardes. "

" Les affections d'Apis apparaissent avec plus ou moins de violence et de rapidité. " Et Kent décrit " l'effet d'une piqûre d'abeille sur un sujet sensible. " Bien des gens sont piqués avec des effets minimes : mais un sujet sensible " s'effondre avec des nausées et une anxiété qui lui donne l'impression qu'il va mourir, et en 10 minutes environ, il est recouvert d'urticaire de la tête aux pieds. Ca pique, çà brûle, et il désire être baigné dans l'eau froide : il a peut de mourir si l'on ne fait rien pour apaiser ses terribles souffrances, (il ne vienne à mourir ), il roule et s'agite en tous sens, comme s'il allait se mettre en pièces. J'ai vu tout cela survenir après la prise d'Apis. L'antidote est Carbolic acid., quelle que soit la hauteur de la dilution. J'ai vu administrer Carbolic acid dans cet état, et le patient décrire la sensation de l'acide carbonique descendant dans la gorge, comme un soulagement rafraîchissant. Il dit, " Eh bien, Docteur, je peux sentir ce remède aller jusqu'aux bouts des doigts ". (Naturellement Kent parle ici de Carbolic acid. potentialisé ! car l'acide brut serait " un remède pire que le mal ").

Apis est SANS SOIF, spécialement dans l'hydroptisie et la fièvre.

Ici, nous pouvons citer un exemple récent de la façon dont Apis agit sur les troubles cutanés. W.S., réformé et rapatrié depuis quelque temps déjà, après 13 ans sous les tropiques, beaucoup de paludisme et de quinine (4grs par jour), vint en septembre dernier pour une éruption généralisée depuis 3 semaines. Prurit intense; pire la nuit; pire par la chaleur. " Cela démange et pique, comme s'il était sur un lit d'orties ". Il prit Apis cm.

Il écrivit plus tard : " L'épiderme affecté s'en alla en poudre blanche ; la peau neuve est tout à fait nette. En fait, la guérison est pratiquement complète ; cela prit un tour définitif après les doses d'Apis. "

Apis est un grand remède de la gorge. Un remède pour la diphtérie. Mais toujours avec le gonflement d'Apis, l'oedème, l'aggravation par la chaleur, et les douleurs brûlantes et piquantes : (ou, dit Nash, absence de douleur).

Nash décrit ainsi la gorge d'Apis : " Dans ces cas intensément violents et rapides de diphtérie dans lesquels la totalité de la gorge s'enfle d'oedème, la luette pend comme un sac transparent plein d'eau, et le patient est en danger imminent de mort par suffocation, par suite de la fermeture de la gorge et du larynx, il n'y a aucun remède qui vaille Apis. " Et il cite un cas parmi de ses premières expériences.

" Il y a un certain nombre d'années, je fus appelé à Watkins Glen, NY, en consultation, pour un très mauvais cas de diphtérie. Le même jour, un membre de la famille était déjà mort ainsi que quatre autres dans le pays. Plus de quarante personnes étaient mortes déjà, et c'était l'exode, les gens fuyant de peur. Son médecin traitant, un noble vieillard aux cheveux blancs, par ailleurs bon et capable, me dit, tandis que je le dévisageais et remarquais que j'étais bien jeune pour lui donner des conseils : " Confrère, je ne sais à quel saint me vouer ; toute personne atteinte meurt. " Le patient était à deux chambres de nous, mais de là je pouvais entendre sa respiration difficile. Apis était un remède relativement nouveau pour cette maladie, mais lorsque je regardais sa gorge, je reconnus Apis en un clin d'oeil et quelques questions me le confirmèrent. Je dis à mon confrère ce que j'en pensais et s'il l'avait essayé. Il dit " qu'il n'y avait pas pensé, mais que c'était un puissant poison sanguin ". " essayez–le ". Apis guérit le cas, et aucun cas ayant prit Apis dès le début et d'une manière persistante, ne mourut. C'était le remède du génie épidémique. "

Mais Apis affecte également l'esprit. Le patient Apis est triste, pleurnichard. Déprimé, avec pleurs constants. Ne peut dormir du fait de l'inquiétude. Très irritable ; et (avec Lachesis et Nux) soupçonneux et jaloux. Totalement sans gaieté et indifférent. Mais, dans tout ceci, il est pire par la chaleur, les pièces chaudes, le bain chaud. Peur de la mort. Peur de l'apoplexie.

Ensuite, Apis a l'hyperesthésie parmi ses particularités : " pire par le toucher, même des cheveux ", dit Nash.

Et ici se trouve un tuyau de Nash : dans les inflammations et fièvres, quand il y a alternance de chaleur sèche et de sueur, pensez à Apis.

L'Homéopathie est " lente ", disent les gens qui ne la connaissent pas. Lente ? bien sûr seulement dans certains cas chroniques, avec des années de traitement maladroit et inefficace derrière eux. De tels cas, même pour Hahnemann, peuvent nécessiter deux ans pour une guérison; ou peuvent devenir incurables ; quand on ne peut plus espérer, dans l'état de nos connaissances actuelles, qu'une palliation. Mais dans un cas aigu, pris en mains dès le début ? Nous savons tous qu'à l'heure actuelle, une des plaies d'Egypte est l'ophtalmie. Allez–y si vous désirez étudier la destruction des yeux, et les causes variées qui en sont responsables. Eh bien, il y a un an, une missionnaire d'autrefois (maintenant étudiant en 3ème année de médecine) retourna en Egypte dans la période de vacances scolaires, située à la fin de l'été et au début de l'automne. Un de ses yeux fut infecté et développa un trachome pour les missionnaires médicaux. Ils grattèrent l'intérieur de la paupière et avec l'aide d'un ophtalmologiste compétent " traitèrent " l'état. Cela régressa, laissant l'oeil indemne. Mais on lui annonça qu'il fallait compter sur des récidives, ce qui arriva. Quand la 3ème attaque commença, elle se trouvait alors dans la maison d'un médecin homéopathe, lequel ne s'intéressa nullement au traitement, mais à la guérison ; et chercha le remède, qui, d'après le répertoire, répondait aux symptômes. Ce fut Apis, et elle prit Apis cm le soir même. Le matin suivant, elle jubilait ; la terreur s'était pratiquement dissipée ; et après la nuit, le soir, l'oeil était bien. En ce temps–là, elle s'apprêtait à partir pour l'Egypte, et fit provision d'Apis cm, pour les cas qu'elle trouverait là–bas. Résultat ? ce fut une véritable stupeur ! elle, qui n'était pas encore diplômée, fut autorisée à traiter tous les yeux dans un dispensaire – vraiment de très mauvais yeux ! – parce que après une dose d'Apis, elle les nettoyait tous en 24 heures.

D'autres curieux symptômes appartenant à Apis sont : anus grand ouvert, avec diarrhée involontaire (Phos a également l'anus ouvert, d'où suinte une selle mince). Dans Apis, " les selles surviennent avec chaque mouvement du corps, comme si l'anus était constamment ouvert. "

Puis ses curieuses sensations de tension, ou d'étroitesse : – a peur de tousser, parce que quelque chose va éclater, ou se déchirer. A peur de pousser, car quelque chose va se briser.

Ici prennent place les symptômes en caractères gras d'Allen :

Vertige et céphalée.

Paupières très gonflées, rouges et oedémateuses.

Pas de soif, avec chaleur.

Sensation à vif dans l'anus, avec diarrhée.

Les selles surviennent à chaque mouvement du corps, comme si l'anus était constamment ouvert. Sensation dans les orteils et les pieds comme s'ils étaient trop grands, enflés et raides.

Somnolence extrême.

Les pièces fermées sont parfaitement intolérables.

Céphalée dans une pièce chaude.

C'est assez pour suggérer que n'importe où et n'importe quand vous retrouvez : gonflement, oedème, soulagement par le froid, aggravation par la chaleur, douleurs brûlantes et piquantes, vous devez considérer Apis.

Abeille à miel, APIS, ses vertus, nous les chantons.

Pour toutes sortes de douleurs qui brûlent et piquent 

avec des aggravations terribles par toutes formes de chaleur, 

avec boursouflures et gonflements et tension ; répétez–le 

jusqu'à le savoir par coeur, que l'abeille, est la chose 

pour toutes sortes de douleurs qui brûlent et piquent.

Ensuite l'abeille pour les épanchements ! l'abeille se tient en tête 

pour les hydropisies et fièvres avec absence de soir : 

oedème des membres, ou du tronc, ou de la gorge ;

épanchements, oedème des muqueuses : vous noterez 

que son action sur les reins est grande, et vous verrez 

son effet quand l'urine augmentera, après l'abeille.

Ensuite, il y a " le cri cérébral ! " au tressaillement de ce cri vous accourrez instantanément en quête de l'abeille : 

ou bien, quand il y a des gonflements et tensions et de la raideur qui domine, 

et qu'elle dit qu'elle va éclater ! quand elle tousse, ou fait des efforts pour aller à la selle.

De même, vous trouverez Apis une chose merveilleuse.

Dans les maladies des ovaires, là où les douleurs brûlent et piquent.

 

 

Argentum Nitricum [Arg–n]

 

Texte

Les remèdes font ressortir les symptômes étranges et caractéristiques, mentaux et physiques de leurs expérimentateurs. Quand ces symptômes s'accordent aux mêmes symptômes étranges et caractéristiques mentaux et physiques des malades, ils les guérissent. Plus proche est la concordance, plus certaine est la guérison.

Argentum nitricum (nitrate d'argent) est la pierre du Diable ou la Pierre des Enfers de la Vieille Ecole qui ne l'a guère employé que comme " caustique lunaire "; parce qu'aux doses allopathiques, ou lorsqu'il est avalé accidentellement pendant une cautérisation de la gorge, il a produit de la cyanose (argyrisme–maladie bleue). Pour nous, c'est un très précieux remède, et nul autre ne peut le remplacer.

Les premières expérimentations d'Argentum nitricum, relatées dans l'Encyclopédie d'Allen, concerne principalement, comme nous le verrons, ses symptômes physiques, lesquels sont bien définis et suggestifs. Elles ont amenées des guérisons magnifiques dans les problèmes gastriques, etc.. Mais d'autres expérimentations, fournies dans les " Guiding Symptoms " de Hering, font ressortir ses particularités mentales intéressantes et uniques; et ces dernières constituent pour l'emploi de remède de précieuses indications.

Les remèdes, pour nous homéopathes, apparaissent comme des personnalités. Ils nous hantent dans le bus, dans le tram et nous pouvons les voir apparaître devant nos patients. Ils deviennent des créatures avec des tempéraments, physiques et mentaux. Ils ont des préférences et des antipathies, des désirs et des aversions ; une sensibilité aux conditions météorologiques, comme aux rapports humains et au milieu. Nous réalisons leurs terreurs, réelles ou imaginaires, leurs obsessions étranges. Et dans la mesure où nous connaissons tout cela, nous sommes capables d'appliquer ces données avec succès pour soulager les personnes présentant les mêmes idiosyncrasies et les mêmes détresses.

Le nitrate d'argent est un remède à la personnalité très vivante, totalement différente des autres. Il a d'étranges faiblesses et des tourments intérieurs ! connaissant bien cela, et ayant expérimenté son splendide pouvoir curatif, cela peut sembler étrange de dire une chose pareille, mais nous le regardons toujours avec quelque chose qui ressemble à de l'affection.

La vieille école n'a aucune idée du pouvoir étonnant de fortifier et réconforter de ce remède. Ses détresses mentales et intellectuelles sont immenses.

Laissons KENT, détailler pour nous, avec le style vivant qui le caractérise, l'univers mental d'Argentum nitricum que nous devrons résumer. Il décrit " des troubles de la mémoire – des troubles de la raison ". Il dit : " Argentum nitricum est irrationnel ; il fait des choses étranges, en vient à d'étranges conclusions; fait des choses stupides. "

Il est tourmenté par l'afflux de pensées pénibles, qui le tourmentent jusqu'à le mettre dans un état d'agitation et de précipitation qui le pousse à sortir, à marcher et marcher ; et plus vite il marche, plus il pense qu'il doit aller vite, et il continuera jusqu'à la fatigue. Il a l'impression de faire une attaque ou de défaillir.

Une idée étrange lui vint à l'esprit, que s'il passe à un certain coin de rue, il aura une sensation de chute ou tombera; et il évitera de contourner le pâté de maisons. Il évite ce coin, de peur de faire quelque chose d'étrange.

" C'est un afflux de pensées étranges dans son esprit. En traversant un pont, ou un endroit élevé, il lui vient l'idée qu'il peut se tuer, ou sauter, ou qu'il veut se précipiter dans le vide; et parfois cette impulsion le conduit effectivement à se jeter à l'eau. Quand il regarde d'une fenêtre élevée, il se met à penser que ce serait une chose terrible de sauter de cette fenêtre, et parfois, l'impulsion le pousse à sauter.

" Il y a une peur de la mort – L'état d'hyper–anxiété de la mort est proche (Aconit); quand il projette une chose à faire, ou qu'il a promis de faire, ou des choses en attente, il est anxieux. Au sujet d'engagements contractés, il est anxieux aussi. Il attrape une suée, tant il est anxieux. Quand il va à un mariage, à l'opéra, à l'église, l'anxiété s'accompagne de frayeur, voire de diarrhée (Gelsemium).

" Ainsi avons–nous là une drogue prodigieusement étrange.

" Epuisement mental, céphalées, excitation nerveuse et tremblement, et troubles organiques du foie et du coeur, chez les hommes d'affaires, les étudiants, tous ceux qui travaillent intellectuellement, chez ceux qui sont sujets à des émotions de longue durée, chez les acteurs qui ont maintenu longtemps l'excitation d'apparaître en public ...

" Comme PulsatillaArgentum nitricum désire l'air froid, les boissons froides, des choses froides. Suffoque en pièce chaude. Ne peut aller à l'église ou à l'opéra, doit rester chez lui. Craint la foule, et certains endroits.

" Et puis, il y a le côté physique du remède : ... Plein d'ulcérations, spécialement dans les organes internes, et les muqueuses. Kent dit que ce pouvoir ulcérant semble plutôt étrange, apparaissant dans sa pathogénésie, alors que la Vieille Ecole l'emploie pour cautériser les ulcères, et cependant il les guérit... Il a guéri des ulcères de vieille date à l'estomac, des ulcères presque invétérés, et qui ont occasionné des hématémèses.

" N'oubliez pas que c'est l'un des remèdes les plus flatulents qui existent. Il est distendu à éclater; à peine soulagé par le passage de gaz ou d'éructations.

" Désire du sucre; sent qu'il en a besoin, mais que cela le rend malade; il ne peut le digérer; il agit comme un purgatif et amène la diarrhée. Si marquée est l'aggravation par les sucreries, que l'enfant au sein aura de la diarrhée verte si sa mère mange des sucreries " Kent relate un cas où rien ne soulageait l'enfant jusqu'à ce qu'il découvrit que la mère mangeait des sucreries. Son mari lui en apportait à la maison une livre par jour. Le bébé continua d'aller mal jusqu'à ce qu'il prenne Argentum nitricum et que la mère arrêta sa consommation de sucreries ".

Argentum nitricum a les symptômes oculaires les plus intenses; catarrhe, ulcération; même des opacités de la cornée. Tous ces troubles sont pires à la chaleur et soulagés par le froid; écoulement purulent profus des paupières. " 

Nash cite Allen et Norton, au sujet des yeux : " C'est dans l'Ophtalmie purulente qu'Argentum nitricum est susceptible de rendre les plus grands services. D'après la vaste expérience hospitalière et privée, nous n'avons pas perdu un seul oeil, dans cette maladie, et chaque malade a été traité au moyen de remèdes internes, le plus souvent Argentum nitricum en haute dilution, 30 ou 200. Nous avons été témoin du plus intense chemosis, avec vaisseaux étranglés, écoulement profus purulent, même la cornée commençait à devenir vitreuse, comme si elle allait faire une taie, se dissipa rapidement avec Argentum nitricum en interne. Les symptômes subjectifs sont presque nuls. Leur seule absence, avec un écoulement purulent profus, paupières enflées par suite d'une collection de pus dans l'oeil, ou un gonflement du tissu sous–conjonctival des paupières, indique le remède. " (Nous pouvons relater un cas semblable, chez un enfant, pendant la guerre de 1914–18, traité par Argentum nitricum 200 et par bain de l'oeil avec du sérum salé, le cas fut amélioré d'une manière stupéfiante le jour suivant, et il fut bientôt rétabli). Ce cas s'est d'autant mieux gravé dans ma mémoire qu'on voit rarement de cas oculaire. 

Argentum nitricum a quelques signes physiques particuliers : sensation d'écharde dans la gorge (Hepar, etc...), vomissement et purge simultanées; " jaillissement à la fois par les deux orifices " comme Arsenicum.

Toutes ces choses, Argentum nitricum les a causées, et par conséquent peut et les a guéries.

Examinons maintenant les symptômes physiques extraits de l'Encyclopédie d'Allen : " Anxiété qui le fait marcher rapidement.

Vertige.

Vertige, débilité générale des membres et tremblement.

Céphalée soulagée par un bandage serré autour de la tête.

Ophtalmie : mieux au grand air froid, intolérable dans une pièce chaude.

Ophtalmie avec douleurs intenses.

Points gris et corps en forme de serpents se mouvant devant les yeux.

Les canthi sont rouges comme du sang : la caroncule lacrymale est gonflée. Elle pend en dehors de l'angle de l'oeil, comme une masse de chair rouge ; un groupement de vaisseaux intensément rouges s'étend du canthus interne à la cornée.

La conjonctive est plissée, et distendue dans les intervalles. Perte de vision. Doit constamment essuyer le mucus qui gêne la vue.

Apparence maladive. Apparence sénile.

Douleur dans les dents : pire quand il mâche – en mangeant des choses sûres – des choses froides.

La pointe de la langue est douloureuse.

Gorge à vif, à vif et sensibilité.

Epais mucus tenace dans la gorge.

Sensation comme si une écharde était logée dans la gorge, quand il avale.

Luette et naso–pharynx rouge sombre.

Irrésistible désir de sucre.

Violentes éructations.

Nausée après manger.

Constante nausée, et fréquents efforts pour vomir.

Vomissement et diarrhée avec violente douleur colicative.

Envie de vomir, avec sensation comme si la tête était dans un étau.

Violente cardialgie.

Après avoir baillé, sensation comme si l'estomac allait éclater. Des gaz pressent vers le haut.

Gonflement douloureux au creux épigastrique avec grande anxiété.

Abdomen gonflé et distendu, avec beaucoup de flatulence.

Une légère colique le tire d'un sommeil agité, et il a seize évacuations d'un mucus verdâtre, très fétide, avec quantité de gaz bruyants.

Quatre évacuations de mucus vert, avec haut–le–coeur, vomissement de mucus. (Après avoir mangé voracement du sucre dans la soirée) diarrhée peu abondante, acqueuse, vers minuit, avec coliques flatulentes, et beaucoup de flatulence bruyante pendant l'évacuation.

Violente diarrhée, comme des épinards hachés;

Palpitation et action irrégulière du coeur.

Lourdeur chancelante et paralytique des membres inférieurs;.

Rigidité dans les mollets ; grande débilité et lassitude dans les mollets, marche avec difficulté.

Faiblesse tremblante. Tremblement et sensation de tremblement.

Convulsions.

Coloration particulière de la peau, du gris–bleu, violet ou couleur bronze au véritable noir.

Peau brune, tendue, dure. "

Comme nous l'avons dit; Argentum nitricum est un des grands remèdes de terreur d'anticipation. Il a le trac de l'examen. Sa nervosité dans l'attente d'une épreuve va jusqu'à la diarrhée (Gelsemium). Un de nos confrères fait grand cas de ces " cachets contre la frousse " d'Argentum nitricum. Les remèdes d'anticipation sont plutôt éparpillés dans le répertoire de Kent, mais nous avons recueilli les suivants, qui pourraient constituer une rubrique...

ARGENTUM NITRICUM, ArsenicumCarbo vegetalisGELSEMIUM ; Lycopodium; Med, Pb. ; Phosphoricum acidum ; £SILICEA.

Argentum nitricum∑ a aussi de la claustrophobie. Désire s'asseoir à l'extrémité du banc d'église, être près de la porte, à l'église ou au théâtre; de façon à pouvoir s'échapper facilement. " Même dans la rue la vue de maisons hautes lui donne toujours le vertige et le fait tituber : il lui semble que les maisons des deux côtés de la rue s'approchent les unes des autres et vont l'écraser. " Argentum nitricum ne peut ni regarder en bas, ni en haut.

Voici quelques symptômes guéris : " Quand il marche, il défaille, avec anxiété, ce qui le fait marcher plus vite. " ... " Eveille souvent sa femme ou son enfant, pour avoir quelqu'un à qui parler " ... " Craint d'être seul, parce qu'il pense qu'il va mourir. " ... " Quand il marche, il est pris d'un malaise qui le fait marcher plus vite. " ... " Idée affligeante que toutes ses entreprises doivent échouer et échoueront. " ... " Ne peut pas travailler, pensant que cela va lui causer quelques préjudice ou qu'il n'est pas capable d'en venir à bout. " Craintes, s'il passe à un certain coin d'édifice qu'il va tomber et avoir une impression particulière; il est soulagé en prenant une autre direction ... "

* * *

Une pauvre petite écolière de 6 ans avait de telles appréhensions que lorsque la cloche de l'école sonnait, elle plaçait sa tête dans ses mains et vomissait. Argentum nitricum met fin promptement et totalement à ce trouble, il permit à l'enfant d'aller à l'école avec joie, et d'y faire du bon travail.

Un tout jeune enfant de près de quatre ans avait un curieux syndrome mental. L'histoire de ce malade fut la suivante : rougeole avant deux ans; puis, double pneumonie et (?) méningite. Il " balançait sa tête " et avait un opisthotonos marqué (" était courbé comme un arc en arrière, de la tête au talon "). " Quand il commença à marcher, il le faisait en reculant. " Maintenant, on note " des nuits terribles, avec beaucoup de cris ", et des " crises de démence " le jour. Il avait peur de son père pendant la nuit. " Papa pourrait me voir ! " criait–il. Il disait des gens : " Ils me font saigner, et je vais les faire saigner. " Il disait que la maison voisine " allait tomber sur lui " ; que " les nuages se précipitaient sur lui ". Grande peur du bruit.

La première dose de médicament ne donna pas beaucoup de soulagement. Mais, après deux doses d'Argentum nitricum, le rapport médical, indique qu'il " était beaucoup mieux. Il n'avait plus de choses tombant sur lui. Ses frayeurs avaient disparu ".Plus tard, il eut besoin de quelques doses de Belladonna, et ensuite de son chronique, Calcarea; et en quelques mois, il redevint parfaitement normal. Mais qu'un jeune garçon ait été l'objet d'une prescription d'Argentum nitricum, si évidente par suite de symptômes très particuliers et caractéristiques, était une chose curieuse.

L'homéopathie peut faire des choses merveilleuses en rendant des enfants heureux et normaux.

Un dyspeptique de jeunesse qui avait de sévères flatulences presque journalières avec une sensation d'éclatement, pire par le thé de l'après–midi, et se prolongeait tard dans la nuit, il était soulagé d'habitude par Pulsatilla ou Carbo vegetalis, mais revenant toujours, il prit Argentum nitricum dilué. Le résultat fut que les symptômes gastriques cessèrent de le troubler, et de fait, jamais les troubles ne revinrent avec la même intensité. Pulsatilla et Carbo vegetalis avaient été seulement des palliatifs, tandis qu'Argentum nitricum s'est révélé curatif.

Mais, Argentum nitricum s'était révélé si bienfaisant qu'il fut continué quelque temps, jusqu'à l'apparition d'un symptôme inquiétant : l'engourdissement des avant–bras la nuit. Les manchettes de la chemise de nuit durent être coupées, les bras devant rester libres, sans rien qui les touche ou les comprime. Il s'agissait tout simplement d'un symptôme d'Argentum nitricum, et quand le remède fut abandonné, de tels symptômes ne réapparurent plus ... Aussi, lorsque des patients ont, de temps en temps, de tels engourdissements des bras pendant la nuit, Argentum nitricum les guérit.

Ce symptôme est trouvé dans le Dictionnaire de Clarke : il dit : " Dans une de mes propres expérimentations, un des symptômes les plus marqués consistait en une sorte de sensibilité engourdie de la peau des bras – une hyperesthésie – un état anesthésique ; sensibilité accrue au toucher, mais diminution du pouvoir de distinguer les sensations. "

Les groupements symptomatiques conduisent souvent à un remède particulier. Ainsi, désir de douceurs, désir de sel, ne peut supporter la chaleur, nous font penser à Argentum nitricum. Et si vous découvrez que le patient ne peut regarder vers le bas depuis une hauteur, vous aurez la confirmation du remède. Aucun autre remède n'a le même complexe symptomatique.

On peut noter ici que le remède de Clarke pour la " frousse de l'examen " était Aethusa cyn. " le persil des fous " .. si bien nommé ! Un de ses symptômes caractéristiques est " l'incapacité à penser, ou à fixer son attention ". Il dit ; " guidé par ce symptôme, je le donnai à un étudiant préparant un examen, avec un succès complet. Il avait été contraint d'abandonner ses études, mais fut capable de les reprendre et passa un brillant examen. A un petit garçon abandonné dans un orphelinat, et qui souffrait de maux de tête et d'incapacité à fixer son attention sur ses leçons, je prescrivis une simple dose d'Aethusa, à des rares intervalles, avec un grand soulagement. Il réclama à nouveau le remède quand revinrent les anciens troubles ".

Avec Argentum nitricum, c'est un état d'appréhension ; il se sent malade d'anxiété vis à vis de ce qui est devant lui; il a peur d'échouer. Avec Aethusa, c'est une simple inaptitude à fixer son attention, ou à penser.

L'homéopathie est très précise si deux remèdes, portent la même étiquette, " cachets contre la frousse " l'un ne fera pas ce que fait l'autre !

 

 

Arnica Montana [Arn]

 

Texte

L'Arnica des Montagnes ou herbe des chutes " Panacea lapsorum " devrait se trouver dans chaque demeure et être connu de chacun dans ses usages.

Arnica pousse sur tout le globe, dans les régions montagneuses. Un arrière petit–fils de Nelson venant des Andes, que j'ai vu seulement une fois il y a des années, reste dans notre mémoire à cause de son récit concernant Arnica. Il parla en effet des terribles chutes dans ces montagnes, et raconta comment les gens de là–bas cueillaient Arnica, versaient de l'eau bouillante sur la plante, et donnaient à boire son infusion aux sujets traumatisés, avec des résultats remarquables.

Dans les plans du Tout–Puissant, partout où il est besoin de guérison, on peut toujours en trouver toujours sous la main, sous forme de plante ou de venin.

Ce merveilleux remède nous vient d'une vieille tradition fondée sur la pratique familiale. Mais Hahnemann a rendu son usage scientifique, et démontré comment il s'ajustait avec tout le reste, par son pouvoir de causer ce qu'il peut guérir. C'est–à–dire qu'il l'expérimenta, en administrant le produit à neuf personnes, (pour la plupart des médecins) et à lui–même, puis consigna fidèlement ce qui peut altérer dans une certaine mesure la santé, et donner naissance à des conditions anormales et sensations anormales chez les expérimentateurs sains.

Jetons un coup d'oeil aux expérimentations d'Arnica, et trouvons ce qu'elles ont à donner comme ses indications, en nous rappelant toujours que, ce qu'une drogue peut causer, elle peut le guérir.

Sensation comme s'il était contusionné sur tout le corps.

Faiblesse générale, lassitude, sensation d'être meurtri.

Douleur dans le dos, comme après une violente chute.

Douleur dans le coeur, comme s'il était comprimé, ou comme s'il avait reçu un choc. Toutes les articulations, os et cartilages de la poitrine sont douloureux, comme s'ils avaient été contusionnés, pendant le mouvement et la respiration.

Piqûres dans la poitrine. Respiration courte et haletante. Sensation de resserrement.

Expectoration sanglante.

Toux, avec sensation dans les côtes, comme si elles étaient toutes meurtries.

Bas du dos douloureux, comme s'il avait été battu.

Douleur dans les membres, comme si les articulations étaient contusionnées ; douleur dans tous les membres, comme s'ils avaient été contusionnés.

Douleur dans les bras, comme par des coups ; bras las, comme contusionnés, par des coups.

Douleur comme une entorse dans le poignet. Douleur dans le sommet des pouces, comme s'ils avaient été cognés contre quelque chose de dur.

Douleur comme par foulure dans les hanches.

Puis quelques symptômes de typhoïde avec selles involontaires pendant le sommeil ; très mauvais goût; respiration répugnante; distension de l'abdomen, etc ..., et son état mental typique.

Puis quelques symptômes spéciaux, mentaux et physiques.

Nez froid.

Chaleur brûlante de la tête, avec froideur du corps.

Oublieux; distrait.

Soudaine horreur d'une mort subite.

Peur d'être touché ...

HAHNEMANN dit d'Arnica : " Donc, il est très profitable " (non seulement dans " les blessures caractérisées par de sévères contusions et des lacérations de fibres ") " mais aussi dans les blessures les plus graves par balles et armes contondantes : dans les douleurs et autres désordres suivant une extraction dentaire, et autres opérations chirurgicales, partout où des zones sensitives ont été violemment tiraillées; aussi après les dislocations d'articulation, après réduction des fractures, etc ... Et dans quelques variétés de fausse pleurésie, il est très efficace, quand les symptômes correspondent. "

Pour l'usage interne, il recommande la 30ème. Pour l'usage externe, les parties affectées doivent être tenues humides pendant 24 heures avec du vin, du cognac, et de l'eau, dans lesquels on aura mis 5 ou 10 gouttes d'Arnica (non la TM mais la 1C) bien mélangées (5 à 10 gouttes pour une pinte).

Naturellement, quelques doses d'Arnica interne, après extraction dentaire, fait partie de notre pratique courante à tous.

KENT (Materia Medica) donne quelques petits tableaux frappants de l'action d'Arnica. " Après un accident de chemin de fer (ou de la route) ", " horreur d'une mort immédiate, avec symptômes cardiaque la nuit. Il plonge dans un sommeil d'épouvante, en sort à nouveau avec cette soudaine frayeur de la mort, et dit : 'allez chercher de suite un médecin.' Et cela peut se reproduire chaque nuit. "

Ou bien à l'inverse, un cas, dans une maladie désespérée, peut dire : " Je ne suis pas malade. Je n'ai pas besoin de médecin. "

(Nous avons vu un cas semblable dans notre hôpital pendant la Guerre de 1914–18 : une Française était atteinte d'une très mauvaise forme de fièvre typhoïde, contractée en France pendant une virulente épidémie. Elle baissait de plus en plus. C'était un cas des plus inquiétants. Mais, au plus mal, elle se mit à déclarer qu'elle se trouvait très bien : " Çà va si bien, si bien, Mademoiselle ! " disait–elle. Aussi prit–elle Arnica, et fit–elle un rétablissement rapide.)

Kent donne un autre petit portrait de l'état d'Arnica dans les vieux cas de goutte. Le vieux grand–père, se tenant assis à l'écart, dans un coin, de peur qu'on ne le touche ou l'approche. Il est si sensible et douloureux, qu'il lui semble que toute chose s'approchant de lui, vient pour le blesser. Et s'il voit le petit Johnnie courir dans sa direction, il dit : " oh, éloigne toi, éloigne toi ! ". " Donnez–lui une dose d'Arnica ", dit Kent, et il laissera Johnnie grimper sur lui.

Il y a ensuite la sensation de lit dur. C'est un splendide signe dans toutes sortes d'affections. Le patient est agité, mais seulement parce que le lit lui semble très dur et bosselé, ce qui le force à choisir une nouvelle position. (Ce n'est pas l'agitation anxieuse d'Aconit ou Arsenicum, ou les douleurs de Rhus. que le mouvement semble soulager mais qui ne le fait pas).

Une autre grande indication d'Arnica ; l'hémorragie cérébrale ; c'est généralement la première chose à employer. C'est également annoncé par dans les expérimentations, " Douleur comme si la tête se distendait de dedans en dehors ... comme si le cerveau se mettait en boule. Piqûres dans l'éminence frontale, accompagné de la sensation comme si une extravasation sanguine avait eu lieu. "

Cas illustratifs connus de certains d'entre nous :

(1) Elle était tombée malade une nuit avec des douleurs piquantes dans la poitrine, qui rendait la respiration particulièrement laborieuse. Son mari tenta de la soigner avec des remèdes variés, probablement Aconit, certainement Bryonia, mais en vain. Puis, dans un livre d'Homéopathie Familiale, il découvrit un chapitre de " Pleurésie bâtarde " (fausse–pleurésie), avec son remède : Arnica.. et il lui donna quelques granules d'Arnica .. Ils venaient tout juste d'être avalés , quand la malade dit avec un grand sourire : " C'est la première fois que j'ai réussi à respirer cette nuit ! " et elle s'endormit rapidement.

(2) Un médecin relata que depuis plus d'un mois il avait été affligé d'une dyspnée pénible, depuis qu'il avait couru 80 yards. Il se réveillait la nuit avec " une oppression thoracique, de l'anxiété et de la frayeur. " " La faiblesse du coeur suggère une mort prochaine. " disait–il, bien qu'il fut calme et non anxieux. " Jambes lourdes, tête floue ; ne pouvait pas monter rapidement les escaliers. Les bruits du coeur étaient faibles, mais sans maladie de coeur. " Arnica fut suggéré et il écrivit plus tard : " Arnica a eu les effets désirés ! tous les symptômes se sont évanouis en 48 heures. Je me sens maintenant parfaitement bien. "

(3) Elle descendait maladroitement des escaliers, transportant des colis embarrassants, quand elle glissa et se foula fortement la cheville ; elle plaça une compresse d'Arnica, probablement à dose trop forte. La cheville fut bien le jour suivant, mais il y avait une éruption brillante sur tout le pied, qui disparut quand l'Arnica fut suspendu.

N.B. : Arnica, peut faire sortir une méchante dermatite, s'il est employé par voie externe trop longtemps ou à dose trop forte ; il peut même produire une cellulite lorsqu'il est appliqué sur des blessures où la peau est abîmée ; et dans ces cas Hypericum est toujours préférable. Probablement la 1ère dilution centésimale d'Hahnemann est (la 1CH) un progrès sur la TM(f), d'emploi plus commun.

(4) Un autre médecin, surmené physiquement et mentalement, perdit tout intérêt dans son travail. Il perdit si bien son assurance habituelle qu'il commença à douter de ses prescriptions et à se demander s'il n'avait pas trop donné de remède ou donné un mauvais remède.. Il n'était jamais sûr d'avoir fermé la porte ou éteint les lumières et devait revenir sur ses pas pour vérifier. Etant de naturel très vif, ce changement dans sa mentalité l'inquiéta. ARNICA 1000 le rétablit en quelques jours, restaurant parfaitement sa mémoire et sa confiance en lui.

(5) Une personne se fatiguait facilement, et était exténuée par une journée d'emplettes à Londres. Tout surmenage équivalait à une nuit d'insomnie, sauf si elle prenait Arnica. Lors d'une vaccination, son bras était enflé, et sensible, avec des ganglions douloureux dans le creux axillaire ; En plus de tout cela, elle avait eue une journée pénible en ville ; aussi, le soir, prit–elle Arnica. A sa grande surprise, elle n'eut plus d'inconvénients, de sa vaccination ! (Arnica est capable de produire de la cellulite et des états septiques, et là il soulage promptement !) Certains parmi nous le prescrivent toujours, avec soulagement pour le patient, après une vaccination. Contrairement à Thuya, lequel fait avorter entièrement le processus, Arnica soulage simplement le désagrément de la vaccination, laissant les pustules suivre leur cours habituel.

(6) Deux petites filles, de neuf et cinq ans, furent conduites à l'hôpital par la police, après avoir été renversées par un taxi. Toutes deux étaient comateuses et atones. Toutes deux furent examinées par les chirurgiens, dans les heures qui suivirent leur admission, et dans les deux cas les chirurgiens conclurent à un pronostic sans espoir. Toutes deux reçurent Arnica par voie interne, et le jour suivant elles se dressaient sur leur séant pour avaler un copieux breakfast.

(7) Un patient écrit de l'étranger : " Ma femme a été très malade ici ... mais je suis heureux de pouvoir vous dire que tout va parfaitement bien pour elle, et que Strasbourg se fait l'écho stupéfait des effets surprenants d'Arnica 1000, donné six heures après une double ovarectomie avec complications. Phosphorus empêcha toute nausée et tout choc, tandis qu'Arnica rendit inutile l'emploi de la morphine. C'est véritablement une action merveilleuse. "

(8) Un cas de sévère entorse de la cheville, dans des escaliers tard la nuit. La souffrance était trop aiguë pour tenter de marcher; la victime s'assit, et en se tortillant dans tous les sens, parvint à se faufiler jusqu'à son lit ; elle prit Arnica. Le jour suivant, elle reprit à nouveau Arnica, et en se tortillant, eut l'impression qu'un os après l'autre se remettait en place.. Elle fut rétablie en 24 heures environ. 

Et là, un tuyau ! ne marchez pas sur un pied dont l'emboîtement des articulations, internes peut être légèrement dérangé. Ceci pincera les nerfs, et vous verrez apparaître la douleur, le gonflement et l'inflammation, et l'on devra se mettre au lit, plus ou moins, pour des semaines.; Secouez les morceaux du puzzle, pliez vos genoux, accrochez–vous à quelque chose : et avec vos orteils sur le plancher, faites rouler vos pieds d'arrière en avant, en tournant, tandis que les parties reprennent leur place. Arnica fera le reste.

Arnica est un remède d'action courte ; mais PROMPT. 

PIQURES D'INSECTES

Nous avons oublié de mentionner le rôle d'Arnica dans les piqûres d'insectes. La teinture forte appliquée sur une piqûre de guêpe empêche la douleur et le gonflement, et en deux heures, la piqûre est oubliée.

Urtica est réputé pour une action semblable dans les piqûres d'abeilles. et Cantharis 200, donné par voie interne, guérit rapidement les gonflements et inflammations horribles pouvant suivre les piqûres d'insectes. – Ed.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Stupeur, avec décharge involontaire des selles.

Distrait : ce qu'il lit échappe rapidement à sa mémoire, de même le mot qu'il est sur le point de dire.

Dit qu'il n'est pas malade.

Delirium tremens.

Désespoir : indifférence (après commotion).

Frayeur provoquée par ceux qui l'approchent ; craint même la possibilité d'être touché (dans la goutte).

Violentes attaques d'angoisse (angor)

Vertige en fermant les yeux.

Céphalée pressante comme si la tête était distendue de dedans en dehors ; la douleur semble naître de quelque chose de mou, dans le vertex, tirant dans le vertex et l'occiput, et tirant en avant vers les tempes.

Traumatismes mécaniques ; spécialement avec stupeur et après commotion ; fractures du crâne ; ou même compression (appliquez en externe des compresses chaudes saturées de teinture diluée de racine ; donnez également par voie interne.

Méningite après blessures mécaniques ou traumatiques, telles que : commotions, coups, chutes, commotions du cerveau, etc .. quand on suspecte une exsudation sanguine, de fibrine ou de pus. Dans de tels cas, on trouvera un état très stuporeux, et une paralysie partielle de la langue, des oculomoteurs, de l'iris ou des membres.

Méningite après lésion ou commotion, à condition qu'il n'y ait pas absence complète de réaction.

Apoplexie sanguine.

La tête semble trop large.

Inflammation des yeux, avec suggillations après blessures mécaniques.

Hémorragie rétinienne ; active la résorption des caillots.

Une variété de troubles oculaires résultant de coups et blessures variées ; parfois appliqué localement (teinture diluée d'eau) et parfois par voie interne.

Ouïe dure par suite de commotions.

Epistaxis.

Saignement de nez ; précédé par fourmillement ; de cause mécanique ; coqueluche ; typhus.

Mal de dents après opération, plombage, etc ...

Odeur putride de la bouche.

Eructations fréquentes, à vide, amères.

Vomissement de coagula rouge sombre, bouche amère ; sensibilité générale (meurtrissure)

Après coups.

Eructation répugnante.

Dyspepsie ; prolapsus anal.

Gaz offensifs ; sentant comme des oeufs pourris.

Selles involontaires pendant le sommeil (également urine). Fièvres; apoplexie, etc ...

Dysenterie avec anurie, ou ténesme du col vésical avec besoin d'urgent et inefficace d'uriner.

L'indication la plus marquée est le long intervalle entre les selles, de 4 à 6 heures.

Affections vésicales après blessures mécaniques.

Ténesme par spasmes du col de la vessie.

Besoin urgent et constant, tandis que l'urine passe involontairement par gouttes.

Fréquents efforts pour uriner.

Doit attendre longtemps avant que l'urine ne passe.

Rétention d'urine à la suite d'effort.

Anurie avec dysenterie.

Miction involontaire la nuit pendant le sommeil. Apoplexie. Typhus, etc ...

Urine brune avec sédiment " rouge brique ".

Hématurie provenant de causes mécaniques.

Urine épaisse, avec beaucoup de pus, et quelques globules rouges, mais pas de cylindres.

Néphrite.

Urine très acide, avec augmentation du poids spécifique.

Pénis et testicules enflés, rouge pourpre ; après blessures.

Phimosis par friction ; parties meurtries et très gonflées.

Menace d'avortement par chutes, chocs, etc ... ; nerveux, excité ; sensation de meurtrissure.

Endolorissement des parties après travail ; prévient les hémorragies.

Mamelons sensibles.

Asthme par dégénérescence graisseuse du coeur.

Coqueluche ; l'enfant crie, comme s'il avait peur de l'endolorissement qu'elle provoquerait, la toux injecte les yeux de sang, provoque de l'épitaxis, une expectoration de sang écumeux, ou des caillots sanguins.

Hémorragie après blessures mécaniques ; légère expectoration de sang noir, épais, visqueux, ou de sang rouge brillant, écumeux, mélangé de mucus et caillots.

Hémoptysie.

Pleurésie après blessures mécaniques ; doit continuellement changer de position; le lit semble très dur.

Pneumothorax par blessures externes.

" Surmenage du coeur " après une course violente.

Dégénérescence graisseuse du coeur.

Pouls moins de 60 au repos, près de 120 après le mouvement. Néphrite.

Les articulations osseuses et cartilagineuses du thorax sont comme contusionnées, quand il se meut, respire, ou tousse.

Hygroma de la rotule.

Une écharde implantée profondément depuis un mois dans la plante du pied, produisit un important bourgeonnement, et sortit à l'extérieur, après application externe et interne.

Douleurs paralytiques dans toutes les articulations pendant le mouvement, comme s'il était meurtri.

Troubles par effort ; voix enrouée après excès vocal ; palpitation ; fourmillement, déficience, 

paralysie ; sensation de meurtrissure ; sciatique ; lassitude ; faiblesse ; rétention d'urine ; épistaxis.

La tête lui semble trop chaude, le corps lui semble frissonnant et froid, entrecoupé de fréquentes crises de convulsions violentes. Après Aconit.

Chute générale de force ; il peut à peine mouvoir un membre ; Typhus.

Pendant qu'il répond, tombe dans un profond sommeil avant de finir. Typhus.

Fréquents accès de refroidissement. Néphrite.

Glacé, avec chaleur et rougeur d'une joue.

La tête lui semble trop chaude, le corps froid et frissonnant ; pire entre les fréquentes crises de convulsions.

Accès de malaria.

Fièvres traumatiques.

Etats typhoïdes.

Fièvres putrides.

Chaleur en courts accès souvent répétés.

Commotions et contusions.

Pus, creusant, mais non douloureux.

Prévient la suppuration.

L'Hyperfibrinémie est plutôt une contre–indication pour Arnica.

Septicémie ; tendance aux formes typhoïdes.

Myalgie ; notamment après efforts exagérés.

Goutte et rhumatisme.

Inflammation de la peau et du tissu cellulaire, sensible à la pression.

Tout ce sur quoi il repose semble trop dur.

Foulures, avec beaucoup de gonflement, rougeur bleuâtre, endolorissement intense. 

Après blessures par instruments contondants. Iritis.

Commotions ; chutes ; blessures mécaniques.

Contusions avec lacérations.

Piqûres d'abeilles et guêpes ; échardes.

Fractures multiples et suppuration profuse à ce niveau.

Pression; douleur à l'épigastre pire à la pression ; sensibilité du foie ; rate douloureuse ; piqûres dans la poitrine mieux par pression. 

Blessures mécaniques; commotion du cerveau avec inconscience, pâleur et somnolence; pouls faible, intermittent; surface cutanée froide, et autres indications de dépression de la vitalité à la suite de choc; menace d'avortement; troubles ovariens; orchite; mastite, etc ...

Nombreux petits furoncles douloureux, l'un après l'autre; très sensibles.

Acon., Ipec. ; Veratrum ; après Apis dans l'hydrocéphalie.

Complémentaire d'Aconit.

 

 

Arsenicum [Ars]

 

Texte

Arsenicum est un autre des très importants remèdes homéopathiques: quand il est donné en dilutions homéopathiques d'après ses symptômes frappants et caractéristiques propres, antérieurement mis en lumière dans les expérimentations et empoisonnements.

Nous nous rappelons le cas d'un homme amené, mourant, à l'hôpital, à la suite d'empoisonnement; et nous savions, d'après les symptômes, que le poison était l'Arsenic ou le Phosphore. Quand quelques heures après, le docteur (maintenant Sir) Bernard Spilsbury, préleva les organes en vue d'examen, il dit : " c'est probablement l'Arsenic, qui est le plus courant ", et l'hypothèse se trouva vérifiée.

L'homme reposait, très jaune, convulsant de temps à autre, tout à fait inconscient, et vomissant de pleines bouchées de sang noir. Arsenic est un poison terrible : il est presque incroyable que des gens puissent se procurer une telle mort à eux–mêmes ou à d'autres; et pourtant ils le font ! L'empoisonneur ou le suicidaire n'ont aucun discernement. Dans les empoisonnements lents par Arsenic, les symptômes sont aussi incroyablement cruels : la nausée, le vomissement et la purge (diarrhée) mortels ; l'angoisse terrifiante, la frayeur et l'agitation combinées à la faiblesse et au collapsus ... et c'est justement dans les cas terribles de souffrances similaires et de prostration qu'Arsenic fait le travail curatif le plus rapide et le plus brillant. Il y a des années, un docteur homéopathe nous donna Arsenicum, pour l'empoisonnement par ptomaïnes; et nous avons vérifié son pouvoir absolument magique dans d'autres empoisonnements ptomaïniques.

Telles sont les souffrances atroces et les symptômes pour lesquels nous, homéopathes, prescrivons Arsenic avec confiance et joie. Agitation, désespoir, angoisse intolérable, frayeur : une agitation qui ne permettra pas au patient de rester dans une chambre; dans un lit ; et avec une prostration hors de proportion avec l'état apparent. De tels cas sont de mauvais pronostics dans n'importe quelle maladie, à moins qu'Arsenicum, ne soit donné en dilutions homéopathiques.

Du symptôme, " Il ne peut trouver de repos nulle part, change sans cesse de position dans le lit, change de lit, change de place ", Hahnemann dit dans une note de fin de page, " Cela survient rarement de façon aussi marquée dans un autre remède. "

Et ici, nous nous rappelons l'effet d'un raid de Zeppelin sur un de nos patients à l'hôpital, dans les premiers jours de la Grande Guerre. Elle était hors d'elle pendant des heures, et elle ne pouvait être apaisée. Elle ne pouvait pas rester en place ! Mais, où aller ? Si elle allait quelque part dans la campagne, " Ils " pourraient revenir ! Et ainsi de suite ; jusqu'à ce qu'une dose d'Arsenicum soit donnée, alors elle redevint calme et paisible, et se mit au diapason des autres malades, quelque fut l'intervention des Zeppelins.

Des symptômes, " Violent vertige, épuisement complet, vomissement continuel, hématurie et rapidement extinction de la vie ", Hahnemann dit dans une note de bas de page, " Gehlen mourut ainsi à la suite d'inhalation d'hydrogène arsénié. "

Et même à propos de ses symptômes les plus banaux, tels que " il doit se coucher dans la matinée à cause de la diarrhée et de la migraine "; " douleur tiraillante entre les omoplates, qui l'obligent à se coucher ", " la sueur l'épuise quand il est couché, jusqu'à produire une syncope ", etc ..., Hahnemann nous donne une très importante note de bas de page. " Ces symptômes de peu d'importance, et, par ailleurs, ces affections banales entraînent une chute complète et soudaine des forces. C'est une particularité très importante et caractéristique d'Arsenicum . "

Du symptôme, " substance catarrhale nocturne, avec menace de suffocation ", Hahnemann dit dans une note de bas de page, " Je me suis guéri moi–même rapidement avec Arsenicum d'un catarrhe suffocant similaire, qui empirait toujours le soir après le coucher, et m'amena près de la tombe ; la dose que j'utilisais fut d'une petitesse qui dépasse tout ce que l'on peut imaginer. Les autres symptômes de la maladie étaient certainement également de ceux qu'on rencontre parmi les symptômes d'Arsenic. "

Arsenicum est un de nos grands remèdes d'asthme et les symptômes asthmatiques sont manifestes dans les expérimentations " Sensation constrictive dans la poitrine ; respiration douloureuse ; oppression de la poitrine ; difficulté de respirer ; il se lamente pitoyablement qu'une anxiété intolérable et une sensation de plus oppressante dans l'abdomen gène la respiration ; souvent, il parle de resserrement, de la poitrine, etc... A propos de tous ces symptômes, Hahnemann dit également " Comme ces symptômes ne se retrouvent en bloc dans aucun des autres remèdes connus, il est évident que Ars. est homéopathique pour l'inflammation de la poitrine, et qu'il peut et guérit spécifiquement celle–ci. "

En ce qui concerne les symptômes " Tristesse et agitation en tous sens dans le lit, avec soif inextinguible ", (Hahnemann) en parla à la suite d'application externe (d'arsenic) sur la tête de deux enfants. La mort s'en suivit après deux jours, et révéla l'inflammation des poumons et d'une inflammation importante de l'estomac et l'intestin grêle. " 

Et, condamnant les mauvais traitements de l'époque, il décrit la souffrance, allant même jusqu'à la mort, de personnes qui ont subi une application d'Arsenic, sur des ulcères.

Il rapporte d'un patient : " l'Arsenic fut porté dans une poche sur la poitrine nue pendant quatre jours, ceci produisit une telle anxiété qu'il défaillait fréquemment, en même temps qu'apparaissaient une violente douleur, ainsi que des pustules noires en regard de l'endroit. "

Arsenic n'est pas seulement caustique pour l'esprit, enlevant tout repos, tout espoir, toute sécurité mais également par toutes ses sécrétions, tous ses écoulements âcres et corrosifs. Larmes corrosives, et écoulements des yeux; écoulement nasal âcre. Leucorrhée âcre; écoulements, âcres brûlants, corrosifs, ces ulcères s'étendant constamment à la périphérie plutôt qu'en profondeur.

Puis, il y a ses douleurs BRULANTES caractéristiques, soulagées par la chaleur. Douleurs brûlantes dans la tête, dans les yeux, les narines, la bouche, la gorge, l'estomac, les intestins, les hémorroïdes, la vessie, l'urètre, les ovaires, dans les voies génitales en général; dans les seins ; la poitrine ; le coeur ; le rachis ; le dos ; les veines ; les ulcères; la peau; le cancer; l'anthrax; les furoncles, etc ... Les veines brûlent comme du feu, spécialement la nuit.

Arsenic a des aggravations horaires marquées. Une périodicité. Différents symptômes et souffrances sont aggravés à différentes heures ou saisons. Mais son moment optimum de souffrance est minuit et après minuit : toute la nuit, mais après minuit ; et surtout à 1 heure du matin.

Arsenic a un très vaste champ d'action, depuis les troubles plus ou moins banaux et ordinaires, jusqu'à, nous l'avons vu, les plus terribles. Il a sa place dans le traitement de la poitrine à la pouponnière, aussi bien que dans le traitement d'affections les plus sérieuses, et également pour apaiser les douleurs et souffrances, mentales et physiques, d'affections désespérées. C'est un de nos grands remèdes pour le zona: il a provoqué et s'est avéré efficace dans le traitement de l'oedème et de l'ascite, méritant le terme de " trocart homéopathique ". Seulement, les symptômes cardinaux d'Arsenicum doivent toujours être présents : l'angoisse, l'agitation, la prostration, les douleurs brûlantes soulagées par la chaleur.

Hahnemann dit, " Un homéopathe sensé ne donnera pas ce remède, même en dose infime, sans être convaincu du fait que ses symptômes particuliers sont de la plus grande ressemblance possible avec ceux de la maladie à guérir. Quand c'est le cas, il est certain que le remède sera efficace ...

Un tel emploi d'Arsenicum s'est révélé curatif dans d' innombrables cas ; entre autre, dans plusieurs sortes de fièvres quotidiennes et certaines fièvres rémittentes ; pour les veines variqueuses; pour les coups d'aiguilles dans le sternum ; pour le vomissement après presque toute nourriture ; pour la perte excessive de sang à la période menstruelle, et pour autres désordres en rapport avec cette fonction; pour la constipation ; pour la leucorrhée âcre et l'excoriation qui en résulte ; pour les indurations du foie; pour l'oppression thoracique en grimpant une colline ; pour l'haleine fétide ; pour le saignement des gencives; pour l'hémoptysie ; pour la douleur dans le sternum ; pour la gastralgie ; pour les tiraillements, et élancements çà et là dans la face; pour la somnolence le soir ; pour le frissonnement le soir et l'étirement des membres, avec agitation inquiète; difficulté à s'endormir, et réveil dans la nuit; pesanteur dans les pieds ; douleur contuse dans l'articulation du genou ; éruption prurigineuse sur le genou ; douleur dans la partie arrondie du gros orteil; tiraillement lancinant dans la hanche, l'aine et la cuisse ; tiraillement déchirant, la nuit, depuis le coude jusqu'à l'épaule ; gonflement douloureux des ganglions inguinaux, etc ... " (Mat. Med. Pura)

Nous pouvons personnellement rappeler des cas frappants, où avec des symptômes typiques d'Arsenic, Arsenic a guéri constamment des fièvres récurrentes; le vomissement après toute nourriture –les empoisonnements par la ptomaïne– les états asthmatiques –la gastralgie– la névralgie faciale suivant l'herpès et ce type de névrites en quelques endroits; et ainsi de suite.

L'Arsenic, en préparation homéopathique, agit rapidement et de manière curative dans toutes sortes de maladies et conditions où les symptômes concordent avec Arsenic ; atténuant la douleur et prolongeant la vie, indéfiniment et d'une manière étonnante, dans certains cas inopérables de carcinome.

* * *

GUERNSEY dit d'Arsenicum : " Nous voyons beaucoup d'angoisse chez le patient ; et plus grande est la souffrance, plus grande est l'angoisse. Très grande agitation, qui se manifeste par des mouvements incessants et une agitation anxieuse, chaque mouvement étant suivi d'épuisement. L'épuisement n'est pas ressenti par le patient quand il repose tranquille, mais dès qu'il bouge, il est surpris de se trouver aussi faible. Intenses sensations brûlantes, comme par des charbons incandescents, habituellement retrouvées au niveau de la cavité abdominale. Peur de la mort. Ce n'est pas la peur d'Aconit, mais une anxiété, une impression qu'il est inutile de prendre un remède, parce qu'il va sûrement mourir ... "

On pourra remarquer que l'Homéopathie traite plutôt des états de maladies que des maladies nommées. Il n'y a pas de maladie mineure ou urgente, dans laquelle Arsenic ne puisse être curatif. Lorsque les symptômes du remède et de la maladie concordent.

* * *

KENT dit, " D'Hahnemann à nos jours, il a été un des polychrestes, l'un des remèdes les plus fréquemment indiqués, et un des plus largement employés. Dans la vieille Ecole, on en abuse largement, sous forme de solution de Fowler.

L'Arsenic affecte toute partie de l'homme : il semble exagérer ou déprimer presque toutes ses facultés, exciter ou troubler toutes ses fonctions ... il possède certaines caractéristiques dominantes et frappantes : anxiété, agitation, prostration, brûlure et odeurs cadavériques sont ses caractéristiques dominantes. La surface du corps est pâle, froide, visqueuse et transpirante, et d'aspect cadavérique.

" Le patient Arsenicum avec son état mental est toujours gelé, rôde autour du feu, n'est jamais assez couvert pour avoir chaud ; c'est un sujet qui souffre beaucoup du froid.

Arsenicum produit une tendance au saignement. Le patient saigne aisément et peut saigner de n'importe où..... Partout où existe une muqueuse, il peut y avoir une hémorragie (Phos).

" Nombreux troubles mentaux, aussi bien que physiques, surviennent ou sont aggravées à certaines heures... La plupart des troubles d'Arsenicum sont pires de 1–2 heures de l'après–midi, et à partir de 1 à 2 heures du matin. Après minuit, peu après minuit parfois, ses souffrances commencent, et à partir de 1–2 heures elles s'intensifient.

" L'hypersensibilité est un trait d'Arsenicum : sensibilité de l'odorat et du toucher, et en toutes circonstances .. ; hypersensibilité de tous les sens .. hypersensibilité aux circonstances et à l'atmosphère de la chambre. Le patient Arsenicum est un patient très fastidieux. Hering le décrivit une fois comme " le patient à la canne à pommeau d'or ". Si nous nous trouvons chez une femme malade au lit, celle–ci est dans une grande détresse si chaque tableau n'est pas accroché au mur d'une façon parfaitement droite ..... L'excès de délicatesse morbide trouve son simillimum dans Arsenic. " (Nux).

Arsenic a " des frissons et des frissonnements de caractère très violent. A de tels moments, il décrit la sensation comme si le sang coulant à travers les vaisseaux était de l'eau glacée. Il ressent des montées de vagues glacées à travers le corps. Quand la fièvre survient, et qu'il a intensément chaud de la tête aux pieds, avant que la sueur n'apparaisse, il sent comme de l'eau bouillante circulant dans ses vaisseaux sanguins. "

Kent souligne un trait particulier de la soif d'Ars. : " Pendant le frisson, il n'y a pas de soif, sauf pour les boissons chaudes ; pendant la chaleur, il y a soif, peu et souvent, juste assez d'eau pour humecter la bouche ; autrement dit il n'y a presque pas de soif ; et pendant la sueur, il y a de la soif pour de grandes quantités d'eau .... Il dira : 'Je peux mettre le puits à sec' ".

* * *

NASH donne les symptômes caractéristiques d'Arsenic comme suit :

" Grande angoisse et agitation, le menant de place en place.

Grande et soudaine prostration effondrement de la force vitale.

Douleurs brûlantes intenses.

Soif intense ; boit souvent, mais peu à la fois ; l'eau froide ne lui convient pas.

Vomissement et selle simultanément ; pire en mangeant et buvant .....

Dyspnée pire au mouvement ; spécialement en montant.

Pire à l'air froid (excepté les douleurs de la tête) –par les choses froides– les applications froides; –de 1 à 3 heures du matin. Par le mouvement.

Mieux, par l'air chaud ou dans une chambre chaude, ou les applications chaudes ; soulagé par la sueur. "

Arsenicum est l'un des remèdes prioritaires qui guérit en faisant revenir de vieux troubles cutanés supprimés. Même l'asthme a été guéri, avec le retour d'une vieille éruption, sous Arsenicum. Nash en donne un exemple ...

Une fois il a eu un cas de gastralgie sévère, et a prescrit Arsenicum parce que les douleurs survenaient à minuit, duraient jusqu'à 3 heures du matin, et pendant lesquelles la patiente faisait les cent pas dans d'atroces douleurs ; il y avait de grandes brûlures à l'estomac. Après une prise d'Ars., elle eût une crise légère, mais quand il la vit la fois suivante, elle lui demanda quel était ce remède qui faisait sortir les humeurs ? Il découvrit alors qu'elle avait eu de l'eczéma des mains guéri par un onguent ; et il lui dit qu'elle pourrait ressentir de nouveau ses douleurs gastriques chaque fois qu'elle le voudrait, en supprimant à nouveau l'éruption. " Elle ne voulut pas. "

Il dit, " Les douleurs de l'estomac sont terribles, et aggravées par la moindre nourriture ou boisson, spécialement s'ils sont froids. Les douleurs abdominales sont également intenses, obligeant le patient à se tourner, à se tordre de toutes les façons et dans toutes les positions possibles. Diarrhée avec toutes sortes de selles, depuis la simple selle aqueuse, à la selle noire, sanglante et horriblement fétide. ... Au final des hémorroïdes. Mais dans toutes ces affections, provenant du tractus digestif entier, nous pouvons retrouver la brûlure caractéristique de ce remède ... et la non moins caractéristique amélioration par la chaleur ; avec habituellement l'aggravation à minuit. "

Il dit qu'Arsenicum est particulièrement efficace dans les troubles pulmonaires, où la respiration est très opprimée. Respiration sifflante et expectoration mousseuse. Le patient ne peut rester couché ; il doit s'asseoir pour respirer, ne peut bouger sans grande gêne respiratoire. Les canaux aériens semblent très rétrécis. " Il est spécialement utile " dit–il " dans les affections asthmatiques causées ou aggravées par suppression d'éruptions, ou dans la pneumonie par rougeole rentrée, ou même pour des troubles chroniques du poumon par eczéma supprimé. "

Il dit que le symptôme, " Douleur aiguë, fixe ou partant comme une flèche dans l'apex et à travers le tiers supérieur du poumon droit " est un joyau. (Burnett souligne aussi ce fait quelque part).

De la FAIBLESSE d'Arsenicum ... il dit, Vous pourrez constater combien il est courant de voir les malades être faibles. C'est vrai mais le patient Arsenicum est faible de façon disproportionnée avec le reste de ses troubles, ou il le paraît ; et il y a une prostration générale, non locale.

Arsenicum affecte, comme il le souligne, tous les tissus ...

Il attaque le sang, causant des transformations septiques, l'exanthème, des ecchymoses, des pétéchies, etc ...

Il attaque les veines ; les varices brûlent comme du feu, spécialement la nuit.

Il attaque les séreuses, donnant d'importants épanchements.

Il attaque les glandes, qu'il indure et fait suppurer.

Il cause des gonflements inflammatoires, avec douleurs brûlantes et lancinantes.

Il attaque le périoste.

Il attaque les jointures, causant des gonflements pâles, des douleurs brûlantes, etc ...

Il produit un anasarque généralisé ; peau pâle, cireuse, ou de coloration terreuse ; avec ici une grande soif (Apis, non).

Il cause une rapide émaciation ; atrophie chez les enfants.

Il cause des ulcérations, s'étendant constamment en largeur. Elles brûlent comme du feu, la douleur étant ressentie même pendant le sommeil ; l'écoulement peut être copieux ou rare, la base est bleue, noire ou lardacée.

L'anthrax brûlant comme du feu (Anthracinum), peau froide, bleutée, sèche comme du parchemin, pelant en larges écailles.

Gangrène, mieux par la chaleur (pire : Secale).

(A vrai dire un des " polychrestes " d'Hahnemann)

Nash ajoute, " Nonobstant tout ceci, Arsenicum n'est pas une panacée. Comme tous les autres remèdes, il doit être indiqué par ses symptômes similaires, ou l'échec est de règle.

" Ses grands symptômes clefs sont : AGITATION–BRÛLURE–PROSTRATION – et AGGRAVATION A MINUIT; "

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS :

Délire très violent, spécialement la nuit, avec grande agitation.

Ses désirs excèdent ses besoins (mange et boit plus qu'il n'est bon pour elle ; marche au delà du nécessaire).

Se désespère et pleure ; s'imagine que personne ne peut l'aider, qu'il doit mourir ; il a froid et est frissonnant, et ensuite généralement faible.

Angoisse. Angoisse excessive.

Angoisse et désespoir le menant d'une place à une autre, pour chercher un soulagement.

Avec une grande angoisse il se tourne, il s'agite çà et là dans son lit.

Anxiété à 3 heures du matin après minuit.

Violente anxiété à 3 heures du matin ; il a très chaud, maintenant comme s'il allait vomir.

Peur de la mort venant soudainement quand il est seul.

La plus grande frayeur et angoisse (voit des fantômes jour et nuit).

(Grande lourdeur dans la tête ; cela s'en va au grand air ; mais revient dès qu'il entre dans la chambre).

Brûlure dans les yeux. 

Paupières oedémateuses, fermant souvent complètement les yeux.

Larmes corrosives, rendant les joues et les paupières irritées.

Ecoulement excoriant venant des narines.

Ecoulement nasal aqueux, disparaît au grand air ; écoulement nasal aqueux causant cuisson et brûlure, comme si les narines étaient irritées par lui.

Visage exprimant une agonie mentale authentique.

Face couleur de mort ; aspect pâle, jaune, cachectique.

Enflure de la face ou face creuse.

(Langue chargée avec raie rouge au milieu) et rougeur de la pointe.

Sécheresse de la langue.

Langue chargée de brun et sèche.

Impression de grande sécheresse dans la bouche, avec violente soif ; il boit peu à la fois.

Brûlure dans la bouche, le long du pharynx et au creux de l'estomac.

Dégoût de nourriture.

Soif excessive : le fait de boire ne le rafraîchit pas.

Soif excessive : il boit beaucoup, mais peu à la fois.

(Hoquet de longue durée) à l'heure où la fièvre doit venir.

Nausée.

Vomissement violent et incessant) et excité par quelque soit les substances dans l'estomac.

(Même l'eau est) immédiatement rejetée.

Vomissement chaque fois qu'il boit.

Le vomissement n'apporte aucun soulagement.

(Fréquent vomissement) avec appréhensions de mort.

Anxiété au creux de l'estomac.

Brûlures dans l'estomac.

Violentes douleurs brûlantes dans l'estomac.

Douleurs brûlantes effrayantes dans l'estomac.

Abdomen gonflé.

Distension et douleur dans l'abdomen.

Douleurs dans l'abdomen avec anxiété insupportable ; avec angoisse intolérable.

Douleurs brûlantes dans l'abdomen.

Les évacuations excorient la peau autour de l'anus.

Brûlure comme du feu à l'anus.

Débâcle diarrhéique et extrême refroidissement des extrémités. Constipation.

Brûlure dans l'urètre pendant la miction.

Mictions involontaires.

Émission rare, et brûlante pendant l'émission.

Fréquente la respiration courte et oppressante dans toutes les positions du corps, causant de l'anxiété (Poitrine).

Oppression : manque d'air ; un asthme nocturne le fait se lever subitement à minuit.

Difficulté de respirer, avec grande angoisse.

Oppression de la respiration quand il marche vite.

Les battements du coeur sont irritants.

Palpitation. Battements irréguliers du coeur, mais si violents la nuit qu'il croit les entendre.

Palpitations de coeur et faiblesse tremblante après la selle ; il doit se coucher.

Pouls rapide, faible, irrégulier.

Perte de force dans le bas du dos.

Excessive faiblesse et épuisement des membres, l'obligeant à se coucher.

Malaise dans les membres inférieurs ; il ne peut rester tranquille la nuit, et doit changer sans cesse la position de ses pieds, ou bien marcher, pour trouver quelque soulagement.

Très grande agitation telle qu'il ne peut rester tranquille une seule minute.

Agitation et anxiété. Se jette d'un côté et de l'autre.

Le plus petit paroxysme de douleur est accompagné d'une excessive chute de force, l'obligeant à se coucher.

Il est si faible qu'il peut à peine marcher ; sent qu'il va s'affaler .. peut difficilement traverser la chambre sans s'effondrer.

Continuelle faiblesse et prostration.

Grande pesanteur après un repas.

Défaillance et insensibilité.

Défaillant, anxieux, faible, tôt dans la matinée.

Douleurs brûlantes, spécialement dans les organes internes, la peau et les ulcères.

Éruptions autour de la bouche, brûlant et faisant mal.

Prurit, augmenté en grattant.

Douleur brûlante dans les ulcères, comme par des charbons incandescents.

Brûlure comme du feu autour de l'ulcère.

Prurit brûlant du corps.

Sursauts lorsqu'il s'endort le soir.

Après minuit (à partir de 3 heures) elle s'agite et dort seulement par à–coups.

Frissonne quand il marche au grand air.

Frisson sans soif.

Fièvre à 2 heures du matin.

Fièvre comme le typhus, avec extrême agitation.

Chaleur brûlante à l'intérieur.

Ressent comme si l'on se consume de l'intérieur.

Impression de chaleur avec anxiété, après minuit.

Sueur froide, moite.

SYMPTÔMES étranges d'ARSENICUM.

Voit des spectres jour et nuit.

Peur de se tuer avec un couteau.

Court à travers la maison, la nuit, à la recherche de voleurs.

S'imagine que la maison est pleine de voleurs ; il en a une telle frayeur qu'il bondit hors du lit, et se cache dans l'armoire ou bien sous le lit.

Voit des voleurs dans la chambre.

Voit de la vermine et des punaises grouillant dans son lit ; duquel il veut échapper.

Vertige intense : " Le lit se renverse, et je vais tomber sur le plancher ".

Le cerveau semble animé de battements (en marchant) : comme si le cerveau remuait et battait contre le crâne.

 

 

Asa Foetida [Asaf]

 

Texte

" C'est une gomme–résine obtenue en perçant la racine vivante de différentes espèces de Férula; famille des ombellifères. La nôtre est NARTHEX Asa foetida.

L'huile fraîche est réputée " pour n'avoir pas une odeur déplaisante : mais quand elle est décomposée, elle exhale une odeur d'hydrogène sulfuré ", la charmante et pénétrante odeur d'oeufs pourris des meeting électoraux. Autrefois, les rassemblements politiques ont été interrompus à cause de l'introduction d'Asa Foetida dans la salle par les partisans chahuteurs du candidat adverse !

HALE WHITE donne une autre utilisation de la substance : " des cas de " tire–au–flanc " ont été guéris en faisant prendre au patient le premier jus effervescent d'une petite quantité de teinture de valériane et d'asa foetida. L'effervescence fait que le goût infect de ces drogues demeure dans la bouche pendant quelques temps après l'absorption. " La Vieille Ecole possède des pilules d'aloès, de savon dur, d'asa foetida et de confit de roses : en marge de notre copie de Hale White se trouve un additif au crayon,

" La mauvaise odeur et l'aloès, on comprend ;

mais pourquoi le savon dur, et pourquoi les roses ? "

Ces petites bêtises sont faites pour rendre les examens faciles !

Et Kent donne une autre usage populaire, il est supposé être un préventif des maladies, d'où l'utilisation dans les écuries. Il est dit que des morceaux de " foety " comme ils l'appellent étaient placés dans la ration de céréales du cheval pour éviter la maladie. Et il ajoute " qu'il a été employé par les profanes comme remède des défaillances de l'hystérie, et tous troubles nerveux – cet emploi est justifié par l'expérimentation ".

Dans l'Encyclopédie des pathogénésies, nous trouvons des expérimentations et empoisonnements par l'Asa foetida. Dans un cas, les troubles consistaient en " une douleur pressive dans la région cardiaque, comme par plénitude extrême et distension du coeur. "

Dans un autre cas, il y avait une sensation de " compression du cerveau, comme s'il était à la fois entouré et comprimé par un linge . " " Le thorax était pris de contractions spasmodiques, comme si les poumons ne pouvaient se dilater complètement, la respiration étant pourtant normale. " De même : " une sensation de corde serrée étroitement autour du cerveau. " ... " Poitrine aussi serrée que si elle était comprimée par un poids lourd posé sur le sternum "; et toujours, la distension abdominale, " grondements, gargouillements, distension ".

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Douleur pressive au front, de dedans en dehors.

Céphalée nerveuse des sujets hystériques ou scrofuleux.

Douleur tapante, palpitante, nocturne, en dedans et autour des yeux et de la TETE.

Ulcération superficielle étendue de la cornée, avec brûlure, piqûre (forte) ou pression, de dedans en dehors. Mieux au repos, à la pression, au grand air. Engourdissement autour des yeux.

Ecoulement de pus nauséabond provenant du NEZ ; avec carie des os.

Gonflement de la lèvre inférieure.

Sensation d'une boule s'élevant jusque dans la gorge, provenant de l'ESTOMAC vers l'oesophage.

Gaz sortant par en haut; jamais par en bas.

Forte sensation de chaleur dans la rate et l'ABDOMEN.

SELLES aqueuses d'odeur la plus repoussante; douleur dans l'abdomen; expulsion de gaz fétides. Selles aqueuses, profuses, verdâtres, d'odeur dégoûtante.

URINE chaude, et d'une odeur caustique, ammoniacale.

Resserrement spasmodique de la POITRINE, comme si les poumons ne pouvaient se dilater pleinement.

Sensation d'asthme dans la trachée; toux sèche ; dyspnée spasmodique, comme si les poumons ne pouvaient se dilater complètement.

Douleur et sensibilité du TIBIA, presque intolérable la nuit.

PALPITATIONS nerveuses avec pouls petit, par surmenage ou suppression d'écoulements.

HYSTERIE, avec beaucoup de troubles au niveau de la gorge et de l'oesophage; avec boules bien nettes; spasmes des poumons, etc ...

Affections nerveuses après suppression d'écoulements.

Sujets nerveux.

QUELQUES SYMPTÔMES CURIEUX OU EN ITALIQUES :

Sensation de clapotis et de gargouillement dans le cerveau, spécialement dans la région frontale.

Sensation comme si un ongle ou une cheville étaient fichés dans le cerveau : comme une cheville pointue dans la tempe gauche et le pariétal droit.

Sensation comme si le nez allait éclater.

Chaleur brûlante de la face, des oreilles et des mains, avec frissons descendants dans le dos.

Goût rance et graisseux dans la bouche.

Spasme de l'oesophage comme par hystérie.

Les intestins s'enroulent, se retournent, comme si le péristaltisme s'était inversé;

Sensation comme si le coeur allait éclater.

Aversion pour la bière.

Constriction de la poitrine ; de la gorge ; autour du coeur.

Crampe dans le front.

Élancement : dans la tête, dans et autour des yeux ; au creux de l'estomac, au gros orteil.

Engourdissement : os du nez, os de la face, menton.

* * *

Le Dr CLARKE donne une excellente image d'Asa foetida. " Les symptômes d'Asa f. représentent un tableau presque parfait de l'hystérie à forme flatulente. Péristaltisme inversé de l'estomac et des intestins. Distension abdominale excessive, et sensation comme si tout ce qui se trouvait dans l'abdomen, voulait éclater par la bouche après avoir roté, un fort goût rance dans la bouche. La plupart des écoulements sont fétides : selles aqueuses de la plus écoeurante odeur, profuse et verdâtre ; gaz fétide ... l'odeur fétide de la drogue peut être regardée comme faisant partie de ses " signatures " ... Affections périostées finissant en ulcères si sensibles que le malade ne peut tolérer aucun pansement ... " (Hep).

* * *

GUERNSEY dit : Très grande sensibilité, hypersensibilité, notamment chez les malades où le système veineux prédomine sur le système artériel. Il affecte l'hypochondre gauche ; la partie gauche de l'abdomen ; du cou, et la nuque, les extrémités supérieures et inférieures, côté gauche, l'oreille gauche. Symptômes généraux localisés à gauche.

Insatisfait ; se plaint de ses troubles.

Ecoulement fétide et purulent provenant des oreilles ; écoulement vert fétide par le nez ; ozène.

Goût de graisse dans la bouche ; vient de la gorge ; dégoût ; tendance à vomir ; ...

Pulsations au creux de l'estomac perceptibles à la main et même visibles.

* * *

Asa foetida, par conséquent, est une drogue aux localisations et modalités bien définies. Il s'attaque au cerveau , aux nerfs, aux organes des sens, au tractus digestif, au périoste, et affecte surtout le côté gauche. Il est curieux de constater que certaines drogues choisissent plutôt le côté droit, d'autres le côté gauche. POURQUOI DONC ? Mais c'est la même chose avec les malades : l'un est atteint du côté droit .. l'autre du côté gauche.

L'étude de ces prédominances est souvent utile pour les prescriptions.

Les drogues en gros caractères spécialement porté à gauche sont : ASA F ; ASARUM ; CAPS ; CINA ; CLEM. ; CROC. ; EUPHORB. ; GRAPH. ; KREOS. ; LACH. ; OLEAND. ; PHOS. ; SELEN. ; SEP. ; STANNUM. 

Celles spécialement porté à droite, en gros caractères sont : ARS. ; AUR.; BAPT. ; BELL. ; BOR. ; CANTH. ; LYC. ; PULS. ; RAN. B. ; SARS. ; SEC. ; SULFURIC ACID;

Puis, il y en a d'autres qui sont spécialement droites ou gauches, comme APIS, ARG, BRY., CALC ; CHEL.; COLOC. ; RAN.s. ; SULF.

Maintenant, tout le monde connaît celles qui, tel LYC., partent du côté droit, pour gagner le côté gauche ; ou comme LACHESIS qui vont de gauche à droite ; ou bien, qui, comme LAC CAN., vont alternativement d'un côté à l'autre et retournent à leur côté initial. Nous l'avons vu pour les maux de gorge, la diphtérie, et récemment dans un cas de douleurs ovariennes. Il y a tellement de choses intéressantes et intrigantes en homéopathie, que cela aide à la prescription.

Le patient Asa f. (c'est–à–dire celui qui est le plus affecté par Asa, donc le plus justiciable de ce remède) est décrit comme un sujet d'apparence pléthorique, la face bouffie, soufflée, voire hydropique – " soufflé, veineux, pourpre ". Kent dit de sa figure " qu'elle est inquiétante et suggère un trouble cardiaque et une stase veineuse ".

(Ces patients ont l'extrême sensibilité de malades comme Hepar). " Gras, flasque, pourpre ; et avec cela, une grande sensibilité à la douleur et hystérie. " De telles personnes peuvent avoir des ulcères, extrêmement sensibles et malodorants. Périostite, notamment du tibia (Asa est une des drogues affectant le tibia, rivalisant avec AGAR. ; LACH. ; RHUS.; etc .. et même DROS.). Nous nous rappelons un mauvais cas de maladie de Paget du tibia, atrocement douloureux où toutes les drogues précédentes avaient échoué. Mais où DROS., avec ses douleurs dans les os longs, agit merveilleusement, restituant l'insensibilité et le sommeil. Nul ne semble avoir réalisé l'action de Drosera sur les maladies osseuses excepté Hahnemann! Il serait souhaitable de vous procurer une copie de la Matière Medica Pure, maintenant qu'elle a été reproduite à des prix modérés. C'est un livre dont on ne devrait jamais se séparer ! Nulle part !

Asa f. est un des remèdes des " vieilles cicatrices, quand elles deviennent pourpres et menacent de suppurer ", ou qu'elles " prennent un aspect veineux devenant douloureuses et virant au noir. "

* * *

Continuons à citer KENT en nous permettant, tout en la résumant, de parcourir l'image magistrale de cette drogue : –

Plein d'écoulements ; catarrhaux, très liquides, provenant de différents endroits, même des selles ; et tous ces écoulements sont horriblement fétides et ichoreux. Ecoulements sanguinolents, horriblement fétides, provenant du nez, des yeux, des oreilles, de la poitrine, des intestins, de fistule, d'ulcères ... C'est la personne lymphatique qui est pourpre, qui n'attire aucune sympathie quand elle est malade, et qui est rendue presque folle par ses écoulements , fétides. Même l'écoulement oculaire peut être sanguinolent et odorant.

La plupart des douleurs semble percer, comme si elles cheminaient des os vers la surface, du dedans vers le dehors.

De même l'engourdissement ; c'est un trait général de ce remède. Engourdissement du cuir chevelu ou profondément dans la tête ; cette sensation de tissu engourdi, mort, est associée à la douleur (Cham. ; Plat.). Souvent, engourdissement après le sommeil. Engourdissement du nez.

Hystérie ; une boule qui monte, comme dans le globus hystéricus. Affections hystériques et choréiques de l'oesophage et de la trachée. Cette " masse dans la gorge, ou suffocation ", est une sorte de spasme hystérique de l'oesophage.

Estomac : Si vous n'avez jamais vu un cas typique d'Asa f., vous vous demanderez d'où peut sortir tout cet air.. il en sort en quantité : secousse choréique du diaphragme, avec expulsion de vent, qui fait le bruit d'une carabine à air comprimé, tirant un coup presque toutes les secondes. Eructations sonores d'air par l'estomac, il n'y a pas de gaz par en bas ; ils sortent tous par en haut ...; ils sont toujours terriblement fétides. Météorisme. Avec selles liquides d'une odeur des plus écoeurantes.

Asa f. est un des remèdes ayant une aggravation nocturne.

* * *

Donc, la direction d'Asa foetida est de dedans en dehors. Le coeur semble plein à éclater. Le nez lui aussi semble devoir éclater. Distension abdominale, comme si tout dans le corps voulait éclater à travers la bouche.

Asa f. a un symptôme que je n'ai observé nulle part ailleurs, mais qu'on retrouve décrit dans les empoisonnements, dans " Encyclopédie des pathogénésies " : " fasciculations dans les muscles ".

Nous en avons récemment vu un cas alors que nous étions en train d'étudier la drogue : tressautements ondulatoires dans la partie supérieure du bras spécialement ; ondes, comme des vagues, dans les muscles du bras, d'avant en arrière. La malade semblait les avoir remarquées visuellement plus que de les avoir ressenties. Elles a reçu Asa f. Et il aurait été intéressant d'avoir le résultat. Mais les spécialistes neurologues londoniens et belges confessent n'avoir jamais vu auparavant de cas semblables ; et ils firent un diagnostic plutôt défavorable .. diagnostic dont, les autres symptômes ne semblent pas jusqu'à présent confirmer.

Asa foetida est une des drogues affectant la sécrétion lactée, causant sa disparition (Alum.ph.) ou son augmentation. Et il provoque même son apparition dans les seins de femmes non enceintes ou d'un certain âge, comme chez cette femme d'une cinquantaine d'années, chez laquelle " les seins étaient gonflés et sécrétaient un liquide laiteux ".

 

 

Aurum [Aur]

 

Texte

Dans sa Materia Medica Pura, si nous remontons à la préface d'Hahnemann au sujet de l'or, nous trouvons un récit de son histoire médicale variée, dans lequel nous est dit combien il était estimé par les médecins Arabes et les anciens. Combien il fut méprisé, condamné et rejeté ensuite, à cause de son insolubilité et son indestructibilité, par les Ecoles (1) qui se fient plus au raisonnement qu'à l'expérimentation, laquelle pourtant est l'unique arbitre en la matière. Il nous est dit comment l'or a été réhabilité dans son colossal pouvoir vers le bien et vers le mal, par les méthodes Hahnemanniennes de trituration, potentialisation, et expérimentations ; enfin comment il commença suivant ses prédécesseurs à l'utiliser en basses dilutions, et plus tard comment il obtient ses meilleurs résultats avec les dilutions plus élevées.

Pas mal d'entre nous pourrait raconter Histoire après Histoire de patient, qui en ces jours de large récession économique mondiale, furent réduits au désespoir par la réduction de leur niveau de vie et par l'anxiété, et qui menacèrent de suicider, et cependant retrouvèrent rapidement leur joie de vivre et l'espoir. Et qui renouvelèrent leurs efforts à la suite de quelques doses d'or homéopathique. Nous disons bien " de l'or homéopathique " parce que, justement, l'or administré à des sujets sains s'est révélé capable de produire de tels états de désespoir suicidaires, et de désespérance. Grâce à sa réduction à des doses infinitésimales, le noble métal, trois fois noble dans ses usages plus élevés, perd de sa masse, de son poids, de sa visibilité et de son inertie, et libère une immense énergie, capable de fortifier la volonté et de faire revivre les affections naturelles, et même la plus profonde et la plus fondamentale de toutes : l'amour de la vie.

Voici quelque uns des troubles mentaux mis en lumière par Hahnemann quand il expérimenta les propriétés de l'Or, propriétés destructives, donc curatives.

Déprimé et rempli de chagrin ; cherche la solitude. S'imagine avoir perdu l'affection de ses amis.

Insatisfait de tout : s'imagine voir des obstacles partout ; en partie par sa faute, en partie du fait d'un sort défavorable.

Mélancolie ; croit qu'il n'est pas fait pour ce monde ; souhaite la mort ; l'idée de mourir lui procure une joie immense.

Grande angoisse, augmentant jusqu'à l'autodestruction.

Querelleur, maussade, véhément ; ne peut supporter la moindre contradiction. Poussée de colère et de véhémence. Et ainsi de suite ...

Grande angoisse pour son coeur ...

Quand BURNETT, à sa manière, fit une courte expérimentation de l'or, sur lui–même " pour se faire une idée concrète de ce que peut faire une drogue, car il n'est rien de tel que de l'essayer sur soi. ", les premiers effets obtenus furent " excitants et hilarants ". (Hahnemann a cela en caractères gras : " De bonne humeur tout le jour, loquace et content de lui ; action alternante ? ") Mais, en quelques jours, Burnett " ne se trouva plus à la hauteur ; très déprimé et abattu ; rien n'en vaut la peine ! " Il avait eu également de mauvaises nuits, rêvant de mort, de cadavres ... "

" Semble malade et le sent, las, sans envie de repos ou de sommeil cependant " 

Sa mémoire était, au début de l'expérimentation, si incisive, que, lorsqu'elle devient mauvaise, il abandonna les expérimentations " craignant que les effets dans ces sens ne deviennent trop sérieux ". Trois ou quatre semaines plus tard, " la mémoire était déjà redevenue normale ". Mais, ayant prit un grain et 6/10 (0 gr 39 environ) d'or trituré en douze jours, il déclara : " je suis tout à fait satisfait qu'il puisse me rendre malade. Et dire que mes confrères allopathes prétendent que l'Or est inerte !! pour sûr, ils ne l'ont jamais essayé, correctement trituré, sur leurs propres corps . "

Certaines des choses que Burnett a à nous dire au sujet de l'or, se trouvent dans sa brillante petite monographie. L'OR, REMEDE DANS LA MALADIE. 

" Dans le traitement de certaines affections du coeur, des os, et du sarcocèle, connaître la valeur médicinale de l'Or ou l'ignorer, équivaut exactement à guérir ou à échouer. Mais, naturellement, le métal doit être préalablement trituré, pour devenir un remède. " 

" Les glandes, les os, la peau, et le nez sont éprouvés également par la scrofule, la syphilis, et l'Or. "

" L'or tient une place importante dans le traitement des affections du coeur de formes les plus graves. "

" L'or dans l'angine de poitrine. Pour moi, il est, après Arnica (un grand cardiaque !) le plus fréquemment prescrit, et il m'a rendu d'importants services .... "

" Il n'est pas étonnant qu'Hahnemann se soit exclamé : 'L'or possède de grandes propriétés curatives, et nul autre remède ne peut prendre sa place ".

" L'or ne trouble pas seulement une fonction, il produit des changements organiques, d'où ses brillants effets dans les maux organiques. La turgescence vasculaire de Belladonna et celle d'Aurum sont des affaires très différentes. "

Il cite Hahnemann, " J'ai guéri plusieurs cas de Mélancolie, semblables à celles de l'Or, promptement et définitivement, et c'était justement ceux qui s'accompagnaient de sérieuses intentions de suicide. "

Burnett utilisa l'or, entre autres choses, pour " les garçons qui ne poussaient pas, qui étaient abattus, sans vie, avec une mauvaise mémoire ; perdant leur vitalité de garçon. "

NASH dit : " J'ai guéri une fois une jeune femme qui voulait se suicider par noyade " (avec Aurum). ". Une fois guérie, elle rit de l'événement, mais déclara qu'elle n'aurait pas pu l'empêcher ; il lui semblait qu'elle n'avait plus d'utilité sur cette terre. Elle le sentait ainsi. "

(Nous nous rappelons un homme, profondément déprimé et malheureux, venu à notre consultation externe, il y a des années de cela. Aurum fut prescrit. A la fin de la visite, comme je lui dis : "revenez me voir dans un mois ? " ; " je ne serais pas en vie ", me répondit–il ; mais il revint, et dit alors " J'ai oublié toutes ces sottises ! "

L'or est un grand remède pour le surdosage du Mercure dans le traitement des maladies vénériennes. Nash dit que " Les médecins pourraient voir fortement dépérir leurs affaires si la vieille école apprenait à guérir ses malades sans les empoisonner avec des drogues. "

Il dit ; " Aurum est un de nos meilleurs remèdes pour les douleurs osseuses. N'oubliez jamais cela. "

Et maintenant, écoutons KENT, ce grand prescripteur, et vivant écrivain, nous décrire Aurum ...

" Dans Aurum, toutes les affections, naturelles de l'homme sain, sont perverties. Si grande est l'étendue du mal que l'un des désirs les plus fondamentaux, l'amour de la vie, l'autoprotection, est perverti ; et il a le dégoût de la vie, il est fatigué de a vie, aspire à mourir et cherche les moyens de se supprimer .... Perte absolue de plaisir à tout. Se condamne lui–même, se fait continuellement des reproches, se critique, passe son temps à s'autoanalyser ; elle ne fait rien de bien ; tout ce qu'elle fait est mal, ne réussit pas, malheureuse ... A négligé quelque chose ; néglige ses amis ... il est en tort, rempli de l'esprit du mal, (il a raté son jour de grâce et il n'a plus d'espoir de salut .. voilà le genre de pensées qui assaillent constamment son esprit il rumine... il est totalement inadapté à ce monde et par conséquent aspire à mourir...

" Maintenant, quelles sont les causes de cet état de démence, de chagrin et de malheur ? Anxiété prolongée et responsabilité inhabituelle. La syphilis est une cause courante : la perte des biens en est une autre. Les personnes ayant été droguées dans leur enfance d'une manière répétée avec du Mercure, et qui prenaient toujours de la 'Blue Mass' (?? ) au printemps, comme étant bon pour le foie; se sont constituées une maladie mercurielle, avec l'hypertrophie hépatique. Ceci est presque toujours accompagnée de plus ou moins de mélancolie et de tristesse, et d'un désespoir, tel qu'on en rencontre dans AurumAurum produit des affections hépatiques, comme celles accompagnant les affections cardiaques, les endocardites, l'hydropisie cardiaque, et les affections rhumatismales métastasées au coeur. "

" Notez la relation particulière entre les poumons et l'intelligence, et entre le coeur et la volonté. Avec un tout petit trouble localisé au coeur, on trouve du désespoir, tandis que là où on constate une manifestation pathologique dans les poumons, la personne a bon espoir ... Les affections du coeur et du foie s'accompagnent de désespoir et de chagrin.

" Dans ce remède, les douleurs se promènent d'une articulation à l'autre et finalement se localisent dans le coeur. L'angine de poitrine est souvent la terminaison d'un vieux rhumatisme qui s'est promené d'articulation en articulation. "

" Le remède est rempli d'affections rhumatismales, avec gonflement des articulations : affectant les cartilages et les os, inflammations périostées, épaississement et induration du périoste ... Comme dans la syphilis et le mercure, les troubles sont aggravés la nuit .... "

Aurum atteint et guérit les maladies des os ; spécialement celles du nez et du crâne. Il guérit des états pathologiques des yeux et du nez. Nous nous rappelons l'effet curatif étonnant de l'or chez un petit enfant, présentant une ulcération des narines avec écoulement nasal infect, alors que Sulfur avait échoué. Comme dit Kent : " Aurum est plein de symptômes nasaux avec écoulements fétides. Les os du nez se nécrosent (comme avec la syphilis et le mercure). Mais avec tous ces troubles, le patient est affligé de tristesse, rempli de chagrin, il désire la mort ; tout est noir. "

Kent résume ainsi Aurum ; " Nous voyons cette entière perversion des affections de toutes sortes, et finalement leur totale destruction ".

Il est pour le moins curieux que l'Or, donné à dilution homéopathique guérisse plus que l'or pondéral en puissance. Lui seul peut restaurer la santé mentale, et faire réaliser au malade que " la vie est, plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement. "

Le Dr H.A. Roberts, dans ses " Remèdes du rhumatisme ", résume les symptômes cardiaques et la sphère d' Aurum dans le rhumatisme aigu, de la manière suivante :

" Sévère douleur dans le coeur. Il doit se redresser. Sensation comme si le coeur s'arrêtait, puis donnait soudain un grand coup violent. Le coeur cafouille. Bruits endocardiques forts. Pouls irrégulier. Dans le rhumatisme inflammatoire Aurum met, est de grande valeur quand il y a une forte fièvre une extrême sensibilité au toucher, des sueurs profuses, et que l'endocarde est touché avec les symptômes particuliers du coeur. "

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS : (Hahnemann, Allen, et quelques–uns de Hering)

Dégoût de la vie, tendance au suicide.

Mélancolie dépressive. Chagrin noir.

Grande angoisse augmentant jusqu'à l'autodestruction. 

Palpitation anxieuse et désir de se supprimer.

Mauvais et véhément ; la moindre contradiction excite son courroux.

Morose ; indisposé à parler.

De bonne humeur tout le jour ; loquace et content de lui (action alternante).

Chaleur et colère ; s'oublie totalement dans ses querelles. Boudeur.

Afflux de sang à la TETE.

Pression déchirante – au côté gauche du front, du sommet gauche de la tête, du côté droit du sommet de la tête.

Pression de l'intérieur vers l'extérieur dans les YEUX : pire en touchant.

Tension dans les yeux gênant la vision.

Ne peut rien voir distinctement, car il voit tout en double, et un objet semble se confondre avec un autre ; douleur tensive pire quand il fixe ses yeux sur quelque chose, moins sévère quand il les ferme.

Demi–vision ; comme si la moitié supérieure du champ visuel était recouvert d'un corps sombre ; les objets situés dans la moitié supérieure demeurent invisibles.

Il ne peut capter l'air par le NEZ, car les narines sont douloureuses, agglutinées, ulcérées. Endolorissement des deux narines.

L'os nasal droit et la partie adjacente de la mâchoire supérieure sont douloureux au toucher.

Chatouillement intérieur dans les ailes du nez.

Ulcères syphilitiques du palais et de la gorge.

Douleur tensive dans l'hypogastre, juste au–dessous du nombril et sur les deux côtés des régions lombaires, avec sensation de plénitude, et avec envie de déféquer.

Douleur pinçante dans l'hypogastre, tantôt ici, tantôt là.

Grondement et gargouillement dans l'ABDOMEN.

Décharge de nombreux gaz fétides.

Malaise dans l'hypogastre, comme s'il avait envie d'aller à la selle, spécialement après le repas.

(Affections des parties génitales) : utérus prolabé et induré.

Serrement extrême de la poitrine ; difficulté de respirer la nuit.

Serrement de la POITRINE, également quand il est assis sans bouger ; il doit toujours prendre une inspiration profonde et n'arrive pas à avoir assez d'air.

Grand poids sur la poitrine : spécialement un poids pesant sur le sternum.

Violent battement de coeur.

Réveillé par des douleurs des OS d'une souffrance si grande qu'il se désespère il n'a pas envie de vivre.

De nombreuses douleurs dans les os et membres sont détaillées.

Douleur dans les genoux comme s'ils étaient serrés étroitement.

Remarquable ébullition dans le SANG (comme s'il bouillait dans les vaisseaux).

Rêves effrayants la nuit.

 

 

Baptisia Tinctoria [Bapt]

 

Texte

Cet inestimable remède est relativement un des plus récents. Nous cherchons en vain ses symptômes les plus caractéristiques dans l'Encyclopédie d'Allen, mais nous les trouvons dans les " Guiding Symptoms " d'Hering, les " Nouveaux Remèdes " de Hale. Ses indications sont développées et spécialement décrites par Kent, Nash, etc ...

Il semble naturel de faire suivre Gelsemium par Baptisia. Ils sont si semblables, et cependant totalement dissemblables, qu'on ne peut les confondre. Ces deux remèdes sont si utiles dans cette affection désagréable, qu'est la grippe, que nous les avons " toujours avec nous ! "

Naturellement, nous associons Baptisia spécialement à l'état de TYPHOÏDE, à la fièvre typhoïde, aux caractéristique de la typhoïde, pour toutes fièvres et aux cas de grippes présentant l'aspect de la typhoïde ..

Les remèdes ont leurs modes de début : Kent nous dit que l'évolution de Gels. est lente par rapport à son début, le début de Baptisia est rapide ; le patient sombre rapidement dans l'état stupide typhique avec aspect d'obnubilation, d'intoxication, d'hébétude. Il considère Baptisia comme étant le remède plus utile dans les typhoïdes à début particulièrement rapide.

Mais le Dr C.E. Wheeler, dans son " cas d'homéopathie ", nous dit quelque chose de très intéressant et très suggestif au sujet d'expériences récentes avec Baptisia. Il dit, " Il n'y a aucun scepticisme à l'égard de l'expérience suivante. Dans la fièvre typhoïde, le sang développe une substance non présente à l'état normal, appelée l'agglutinine, celle–ci provoque le regroupement des bacilles typhiques, qui est le premier stade dans le mécanisme de défense contre la maladie. Si des sujets sains prennent la drogue Baptisia d'une manière persistante, ils développent (plus ou moins, selon leur susceptibilité individuelle) cette agglutinine dans leur sang. " Et Baptisia a certainement mérité ses lauriers dans le traitement de la typhoïde ; le remède agira vite et sûrement là où les symptômes caractéristiques sont présents; somnolence, face rouge hébétée et état d'obnubilation, non seulement pour la typhoïde, mais pour n'importe quelle fièvre.

Nous avons vu des exemples frappants de l'action curative prompte de Baptisia dans les grippes légères, mais aussi dans des cas sérieux. Après la guerre de 1914–1918, lors de l'épidémie mortelle de grippe typhique, nous nous souvenons d'avoir été appelé en urgence par un médecin de quartier pour voir un cas, son plus mauvais cas de grippe, chez une Israélite. Mon confrère pensait qu'elle allait mourir. Sa face était sombre, presque pourpre, avec la somnolence de Bapt. ..... " Baptisia ! " dis–je. " Mais je l'ai seulement en teinture mère ", " Pourquoi pas ? donnez–le ! " Et en quelques heures elle était tirée de la tombe. Elle eut un rapide rétablissement, ainsi que nous le sûmes par la suite.

Voici un autre cas, moins sévère. Il avait la face rouge, l'aspect obnubilé et la somnolence (soudainement, un matin). Il était incapable de s'activer ou d'avoir un quelconque intérêt à quoi que ce soit ; ses mots s'évanouissaient dans la somnolence ; sa température était élevée ; c'était exactement une attaque soudaine de grippe, du type Baptisia. Ayant pris heureusement ce remède, il fut pratiquement bien l'après–midi.

Egalement dans la gastrite grippale, il m'a semblé être pratiquement spécifique. Comme ici ... Attaque soudaine de violente diarrhée et de vomissement. (Brutalement malade d'une façon effrayante), et un voyage à faire ! on prend Baptisia; et dans l'après–midi le voyage se termina bien et les troubles finirent brutalement ....

Ceci est le tableau clinique : attaque soudaine, grande prostration brutale et épuisement, paraissant presque désespéré ; qu'il y ait les symptômes de Baptisia, et Baptisia le guérira soudainement.

Chaque remède a son propre travail et ne peut faire que celui–ci et pas un autre. Comme on reconnaît ses amis dans le besoin, Baptisia mérite d'être reconnu !!

KENT souligne la soudaineté de Baptisia.

Il dit ; " Baptisia convient aux maladies aiguës. C'est un remède d'action courte.... Il produit un changement violent dans l'organisme qui peut être comparé à un état d'incubation. Toutes les maladies aiguës et leurs troubles ont les apparences d'une infestation, comme la scarlatine, la diphtérie, la typhoïde et les manifestations gangreneuses. Mais il y a une chose inhabituelle à son sujet, il amène l'état septique plus rapidement que la plupart des autres remèdes; sa vitesse est plus rapide que celle de la plupart des autres remèdes.... Baptisia convient aux empoisonnements de sang, qui sont hautement septiques, comme l'état puerpéral ...

" Chaque remède a sa vitesse, une célérité donnée. C'est unes importante caractéristique. Chaque remède doit être observé quant à sa rapidité d'action, sa vitesse, sa périodicité, à son mode d'action, à ses oscillations. Nous savons cela en regardant les symptômes.

" Vous prenez un individu qui a été dans une mine, un marais, dans la boue, dans des égouts, qui a inhalé des gaz insalubres, et qui s'alite avec une sorte de stupeur, qui parait stupéfait depuis le début de sa maladie. Ce n'est pas progressif ; il tombe soudain malade, et d'emblée présente cet état de stupeur. Il est prostré.

" Sa face est marbrée. Des fuliginosités commencent à apparaître sur ses dents, beaucoup plus tôt que vous ne les attendriez dans une typhoïde régulière .....

L'abdomen est distendu beaucoup plus tôt que dans la typhoïde normale, la bouche est saignante et putride. Les odeurs qu'il émet sont horribles, et il est dans un état marqué de délire ..... Rapidité. Il est en train d'aller rapidement à la mort.

" Maintenant, peu importe qu'il s'agisse d'une scarlatine, d'un typhoïde, ou d'une fièvre septique chirurgicale, ou d'une fièvre puerpérale, ou d'autre chose ...

Si vous essayez de le réveiller, il vous donne l'impression d'être ivre .. Il a l'air hébété. Il est bouffi, pourpre et marbré... il ressemble à un vieil ivrogne. " Il semble n'avoir plus sa tête ... il est confus. Quand il se réveille, il essaie de dire quelque chose, sort un mot ou deux, et puis tout s'envole, et il retourne dans son état de stupeur ......Peu importe le nom de la maladie, qu'il y ait une inflammation, qu'il y ait un organe enflammé, si l'état du sang peut faire naître de tels symptômes et une telle condition septique, et, si cet état mental est présent, c'est Baptisia.

" Ecoulements putrides ; odeur cadavérique, caustique, pénétrante. Odeur des selles putride, pénétrante ...... "

Ensuite Kent décrit de façon vivante les divagations et le délire de Baptisia.

" Une étrange chose qui se retrouve à travers le remède est une variété particulière de confusion mentale, dans laquelle il est en constante discussion avec les parties de son corps. Il semble ressentir qu'il est double. Il commencera par parler de son double qui est au lit, avec lui. " Son gros orteil est en controverse avec son pouce ". Ou, 'une jambe parle à l'autre jambe' ... ou bien son corps est tout éparpillé sur le lit ; il farfouille dans son lit .. et comme vous lui demandez ce qu'il est en train de faire, il répondra ' qu'il essaie de rassembler ces morceaux' ........Il a cette idée de dualité qu'il essaie de réconcilier. Vous voyez ses lèvres bouger, vous le secouez pour voir ce qui se passe, et il essaie de rassembler ensemble tous les morceaux .....

" Dès que nous en venons à la face, nous commençons à réaliser les symptômes de Baptisia par cette expression hébétée ; tel apparaît son visage, les yeux, la face. Et tels sont les symptômes de Baptisia ; 'aspect rouge sombre et hébété. Chaud ... fiévreux, de couleur sombre.' "

Même sa tête " semble comme éparpillée ; et elle tourne et se retourne dans le lit, pour remettre les morceaux ensemble " (Hale).

Dans les mauvais cas, la bouche et la langue sont gonflées, à vif, dénudées, raides et sèches, ulcérées, dégoûtantes, telles que nous l'avons vu dans certains cas de pneumonie grippale après la guerre. 

" Plus il est de couleur sombre, plus je serais amené à penser à Baptisia, mais jamais un rouge brillant. Je n'ai jamais vu l'état mental de Baptisia associé avec un aspect rouge brillant. Cette forme grave d'état mental est associée à une décomposition du rouge, avec teinte sombre, aspect sombre de la peau, et des muqueuses. " (Kent)

" Un symptôme particulier indique Baptisia dans certaines gorges irritées : la gorge peut apparaître d'un pourpre sombre, livide, et comme si elle était très douloureuse, mais elle ne l'est pas. Le Dr. Miner a guéri une gorge irritée de façon invétérée, et qui n'était pas douloureuse (avec la 30ème) ". (Hale).

HALE donne les indications pour Baptisia :

Sensibilité sur tout le corps ; bouche et langue très sèches.

Fiévreux, avec impression comme s'il était meurtri ; les parties sur lesquelles il repose sont vite douloureuses, comme meurtries. (Arb).

Fièvre typhoïde, au stade initial, d'origine catarrhal, bilieux ou gastrique, ou à la suite d'exhalaisons impures. Il préviendra souvent l'accès de fièvre.

Fièvre typhoïde aux premiers stades ; il arrêtera souvent la maladie et amènera une rapide convalescence.

Fièvre typhique, avec sommeil lourd, inconscience, marmonnements délire, etc ...

Fièvres, avec somnolence ; pouls à 120 et filiforme ; lèvres parcheminées et craquelées ; langue chargée d'un épais enduit pâteux ; grande soif ; esprit divaguant ; ne peut répondre directement à une question ; s'endort au milieu d'une phrase ; délire la nuit, marmonne tout bas.

Fièvres gastriques, avec nausée, vomissement, langue sèche, comme cuite, pouls rapide, sensibilité de l'abdomen, diarrhée.

Scarlatine, avec éruption rouge–sombre ; langue sèche, brune, avec tendance à être rouge au centre ; haleine fétide; stupeur; fièvre ; selles dysentériques.

Fièvre catarrhale ou grippe, quand la prostration est excessive, et quand les douleurs de meurtrissure prédominent.

Fièvres bilieuses ; fièvres gastriques ; fièvres intestinales; fièvres septiques.

Fièvres puerpérales, à la suite de l'absorption de pus, ou à la suite d'infection.

Fièvre cérébro–spinale, ou fièvre boutonneuse.

Fièvres s'établissant pendant une dysenterie, ou quelque affection intestinale, et prenant un aspect subaigu (Arn.);

Dans les fièvres typhoïdes, et les états typhiques, Baptisia rivalise avec Pyrogen. Et Arnica ".

Nous nous rappelons un très mauvais cas de typhoïde, pendant la guerre de 1914–1918, fièvre contractée en France à un endroit où elle prenait un aspect particulièrement sévère. Le patient nous inquiéta beaucoup ..... jusqu'au jour où il nous dit : " Ca va si bien, Mademoiselle ! si bien . " Et les symptômes " dit qu'elle se sent bien, alors que son état est désespéré " menèrent à l'administration d'Arnica qui nettoya le cas.

Arnica n'a pas la somnolence, ou la rougeur, ou l'état d'hébétude de Baptisia, bien que l'un et l'autre ont la sensation de lit dur, d'une façon marquée (Pyrogen.)

Baptisia a la " sensation, d'Arnica, comme s'il avait été meurtri ou battu sur tout le corps " Et chez un expérimentateur, " Le fait de se coucher dans une position pendant quelques minutes, ou sur le dos, rendait la région sacrée excessivement douloureuse, comme s'il s'était couché sur le sol dur toute la nuit, et entraînait la conviction que de rester plus longtemps à la même place provoquerait un escarre ; quand il se tournait sur l'autre côté, la même sensation était produite sur les hanches. " (Baptisia pourrait être utile dans les escarres).

RESUMÉ DES SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS ET CARACTÉRISTIQUES :

Stupeur ; s'endort tandis qu'on lui parle ou en répondant ; sommeil lourd jusqu'au réveil ; se réveille seulement pour retomber dans le sommeil au milieu d'une réponse, qu'il s'efforce vainement de terminer.

Confusion des idées. Confusion comme s'il avait bu.

Elle ne peut s'endormir, parce qu'elle ne peut rassembler ses esprit.

Impression qu'il est dispersé, et s'agite pour rassembler les morceaux.

Aversion pour l'effort mental. Incapable de penser; l'esprit semble faible.

Sensation vague de meurtrissure dans l'occiput.

Face blafarde, rouge sombre, avec expression d'hébétude; face congestionnée, rouge sombre.

Fuliginosités sur les dents et les lèvres; langue ulcérée.

Odeur fétide de la bouche (Merc.)

Pharynx rouge sombre; ulcères putrides, sombres ..... absence inhabituelle de douleurs.

Amygdales et palais mou, enflés; indolores.

Ne peut avaler que des liquides; la moindre nourriture remonte (fait vomir).

L'oesophage semble serré de haut en bas, vers l'estomac.

Paralysie des organes de la déglutition (Gels).

Région iliaque droite sensible.

Muscles abdominaux sensibles à la pression, avec douleur aiguë intermittente.

Diarrhée fétide, épuisante, causant de l'excoriation.

Somnolent ; stupide; stupeur délirante.

Formes cérébrales de fièvre.

Formes typhoïdes et cérébrales de fièvre, avec délire, somnolence.

Sensation de tête ou membres dispersés etc ... Selles rares involontaires, respiration difficile. 

Prostration avec tendance des liquides à se décomposer......... 

Débâcles et exhalaisons fétides : respiration, selles, urine, sueur, ulcères.

Ulcération, spécialement de la bouche ; avec également tendance à la putréfaction.. 

 

 

Belladonna [Bell]

 

Texte

Voici un autre des Polychrestes d'Hahnemann, remèdes aux multiples usages – (d'une souveraine utilité dans les états aigus et violents) qui a sa place dans toute trousse homéopathique, même réduite ; c'est l'un de ces remèdes sans lequel nous pourrions à coup sûr fermer boutique.

La violence se retrouve tout au long de Belladonna, violence et soudaineté.

Nous associons Belladonna dans nos esprits avec la violence soudaine –douleur violente, céphalée violente, pulsations violentes, violent délire, violente manie, violents sursauts et tressautements; violentes convulsions.

Belladone est un remède d'états soudains, aigus, comme Aconit, mais très différent d'Aconit, par ses symptômes. Pour parler schématiquement, Aconit est caractérisé par un tumulte circulatoire, Belladonna par un tumulte cérébral. De même que Chamomilla provoque et guérit les désordres associés à une agitation caractérielle.

Les symptômes cardinaux de l'inflammation, comme nous l'avons appris, sont la chaleur, la rougeur, le gonflement et la douleur. Et tous ces symptômes, Belladonna les possède à un degré violent; aussi est–il palliatif de l'inflammation en général, et les modifiera, pour le moins; mais il est curatif uniquement là où le reste des symptômes s'accordent. Par exemple, dans les inflammations du poumon et de la plèvre, son tableau pathologique, nous l'avons vu, est aisément distinguable de celui de Bryonia, Phosphorus et d'autres remèdes. C'est la " totalité des symptômes caractéristiques " qui doit être prise en considération, si l'on veut obtenir des cures rapides et frappantes. Des guérisons rapides dans la pneumonie ? dans l'herpès ? Comment pouvez–vous rapidement soigner une pneumonie et la guérir ? Un herpès avec éruption vésiculaire étendue ? Avec le bon remède, appliqué précocement, la pneumonie pourra être avortée et n'aura pas besoin de guérir. Et pourtant, la chute soudaine de la température et du pouls, la possibilité rapide de se reposer et de dormir, le bien–être soudain du patient, lequel réclame à manger, son journal, se met à parler et à sourire, tous ces faits annoncent la guérison, même si le nettoyage des poumons demandera encore quelques jours. De la même façon avec l'herpès; la douleur et la rougeur, l'inflammation s'en vont soudainement, les vésicules sèchent, formant des croûtes; la maladie est éteinte, et ne gênera plus le patient. Dans la maladie aiguë, le remède homéopathique nécessaire révèle son action de façon claire et souvent très soudaine. Quand vous avez trouvé le bon remède, vous êtes sûr de votre fait.

Belladonna a été capable de faire avorter des panaris aux stades précoces, de même qu'une appendicite; il a fait avorter sans doute possible des pneumonies en grand nombre. Le tableau typique de Belladonna ne peut vous tromper, quand vous le rencontrez ; la face est d'un rouge brillant, les pupilles dilatées, la peau brûlante, les douleurs battantes, l'intolérance à la pression et aux chocs. 

Tous ces symptômes appellent Belladonna, quelque soit la maladie. Belladonna peut faire avorter et peut guérir (comme nous l'avons vu ailleurs), là où le tableau du remède et celui de la maladie concordent. Bien sûr il existe des drogues, de l'aspirine, du genasprin qui enlèvent la douleur seulement, mais ne guérissent rien. De telles drogues peuvent être dangereuses dans une appendicite aiguë, une affection aiguë de l'oreille moyenne, parce qu'elles masqueront simplement les symptômes, tandis que la maladie continuera son chemin, courant peut–être vers une appendicite gangreneuse et une péritonite généralisée; ou, dans le cas de l'oreille, vers une mastoïde aiguë, nécessitant une intervention rapide destinée à éviter un abcès cérébral. Méfiez–vous des analgésiques; ils ne sont pas sans danger. Les remèdes homéopathiques qui correspondent aux symptômes tuent seulement la douleur en guérissant l'état causal qui l'a provoqué.

Voici une première expérience, jamais oubliée, concernant l'action curative rapide de Belladonna; cela se passait à la campagne, il y a quelques années de cela. Un garçon, ayant été exposé à un soleil très chaud, s'écroula soudainement pris d'un violent mal de tête, la face congestionnée, et une très forte température, 41° environ, un des plus élevé que j'ai vue à l'époque, et qui me remplit d'effroi.

Il reçut Belladonna, et fut rétabli le jour suivant. De telles expériences ne sont pas oubliées à la légère.

Dans les coups de soleil, et les céphalées congestives violentes, Belladonna et Glonoïne sembleraient se trouver coude à coude. Glonoïne (la nitroglycérine potentialisée) a également un mal de tête battant, éclatant, des vagues de céphalée battantes, éclatante, des vagues de douleur intense. Il a aussi la face rouge, chaude, et, comme Belladonna, ne peut supporter la moindre SECOUSSE. La grande différence entre ces deux remèdes, semble résider dans le fait que Glonoïne est nettement aggravé par la chaleur : il ne peut supporter rien de chaud au niveau de la tête, et peut même être amélioré par des applications froides. Tandis que Belladonna est très sensible au froid; la tête de Belladonna est spécialement sensible au froid; et Belladonna se plaint de troubles résultant d'une tête refroidie ou mouillée, voire même après s'être fait couper les cheveux.

Nous avons constaté l'extraordinaire effet de Glonoïne dans les terribles douleurs d'une mauvaise fracture du crâne. Le garçon avait été pendant des jours sous morphine; pouvait–on se passer de morphine ? Glonoïne, néanmoins, clarifia bientôt la situation de manière satisfaisante.

Belladonna est hypersensible à la LUMIERE –avec ses pupilles largement dilatées! sensible au bruit, au mouvement, A LA PRESSION, AUX SECOUSSES, au froid, et, comme nous l'avons dit, au fait de se laver la tête et de se faire couper les cheveux.

GUERNSEY dit au sujet de Belladonna : " Ce qui est manifesté sous ce remède, est une remarquable rapidité de la sensation ou du mouvement; les yeux s'ouvrent et rapidement; les douleurs vont et viennent avec une grande célérité; une douleur peut durer quelque temps, et en une seconde elle disparaît. Elle peut débuter soudainement, augmenter lentement jusqu'à l'acmé, puis s'en aller en un instant. Beaucoup de tressaillements et de contractions musculaires. (Le malade) est confus et endormi, à moitié endormi et à moitié éveillé ".

Au sujet de la rapidité d'aller et de retour des douleurs de Belladonna, nous nous souvenons d'une petite femme de chambre fort capable et très appréciée, qui fut prise soudain d'une très violente céphalée et bientôt de soudaines crises convulsives occasionnelles, pour lesquelles aucune étiologie n'a pu être trouvée. En ce qui concerne les maux de tête, elle désirait aller tout droit au lit; mais, certaines nuits, elle descendait dans ma chambre, alors qu'à moitié endormie, je m'apprêtais à me coucher; vacillante, elle brandissait ses mains trémulantes devant sa tête; " Oh ma tête, ma tête, oh ma tête; Oh ! donnez–moi quelque chose pour la tête ". Une dose de Belladonna, et après quelques minutes d'attente, la voilà qui s'écrit soudain ; " C'est parti maintenant " et de retourner, contente dans son lit .. Cette histoire eut une fin tragique, dans une crise, alors qu'elle nettoyait la grille de la cheminée du salon, de bon matin. Une femme de ménage la découvrit gisant, tête en avant, dans la cheminée, tandis qu'une marque noire en travers de la gorge, provenant d'une barre haute, trahit la cause de la mort, la suffocation. La fille qui fit cette découverte ne chercha pas à la tirer hors du foyer, mais s'enfuit, effrayée, pour appeler à l'aide, et du temps fut gaspillé avant de tenter une réanimation. Un examen post–mortem permit de découvrir un gliome cérébral, une petite tumeur qui expliquait la totalité du cas. Mais il est curieux de constater comment Belladonna ait pu agir aussi vite, aussi soudainement, et soulager les sévères maux de tête, même avec une cause pareille.

Nous n'avons jamais cru que l'homéopathie puisse tout guérir; elle ne le peut. Mais elle peut soulager même les incurables, à un point tel qu'il est difficile de réaliser, parfois, cette incurabilité.

KENT a un cours merveilleux sur Belladonna, duquel nous allons lui faire quelques emprunts : ...

Belladonna implique la chaleur, la rougeur, une intense brûlure.

La gorge de Belladonna brûle comme des charbons ardents ; les amygdales enflammées brûlent comme du feu. La peau brûle comme du feu, pour le malade et elle est intensément chaude pour le médecin.

Posez votre main sur un patient Belladonna, et vous voudrez la retirer aussitôt, tant la chaleur est intense. Kent dit qu'on peut garder la sensation de chaleur dans les doigts des heures après.

La chaleur est violente. " Chaleur intense. Violente chaleur ".

Il y a aussi, la rougeur ; une rougeur brillante; pouvant plus tard prendre l'aspect rouge sombre ou marbré. Mais une peau d'un rouge brillant, luisante.

Belladonna produit de rapides gonflements : " comme s'il allait éclater ".

Ensuite il y a des battements; de violentes pulsations ; " un véritable tumulte; un tremblement de terre; tout est secoué, quand le patient a besoin de Belladonna. " " C'est un des remèdes les plus douloureux ". : les douleurs viennent soudainement, et s'en vont soudainement.

Le mouvement, avec Belladonna, provoque une grande souffrance; la sensation que la tête va éclater, que les yeux seront expulsés; douleurs martelantes.

Pire par le toucher, lequel excite les violents battements.

Pire par les SECOUSSES. Un patient qui est pire si vous heurtez ou toucher le lit, " vous révélera son remède, à savoir Belladonna ".

Intenses douleurs, pires par la lumière, par les secousses, par le mouvement, par le froid. Mieux par la chaleur; mieux étant emmitouflé; pire par les courants d'air.

Inflammations : spécialement au niveau du cerveau, des poumons, et du foie.

Les douleurs de Belladonna, ses inflammations et souffrances, ses attaques nocturnes de délire, sont des crises inflammatoires violentes, et sont accompagnées de cette chaleur violente.

Spasmes : depuis les sursauts en plein sommeil des enfants qui font leurs dents, jusqu'aux plus violentes convulsions.

Convulsions infantiles, avec peau brûlantes et congestion cérébrale; crises déclenchées par la lumière, un courant d'air, ou encore si le nourrisson prend froid.

Spasmes, aussi, au niveau des muscles circulaires, des muscles circulaires du Cholédoque, emprisonnant un petit calcul. Kent dit qu'après une dose de Belladonna, le spasme se lève et la pierre passe, et la grande souffrance de la colique hépatique est soulagée.

La violence, également, se retrouve tout au long des symptômes mentaux que Belladonna peut causer et donc guérir : " un état sauvage ", dit Kent, " parfois soulagé après avoir absorbé un peu de nourriture ".

Avec le violent délire de Belladonna, on retrouvera sa chaleur, sa rougeur, ses brûlures. Le cerveau brûle; la tête brûle; la peau brûle.

Bryonia, comme nous l'avons dit l'autre jour, a un délire actif ayant trait aux occupations de tous les jours, aux choses communes; l'anxiété au sujet des affaires; le désir d'avancer dans ses affaires.

Belladonna a le délire furieux, dans lequel le malade bondit sur le mur nu, cherche à s'échapper : mord, crache, déchire. Il a peur aussi, peur d'un chien noir imaginaire, de la potence, etc ..

Kent dit que Belladonna n'est pas indiqué dans des fièvres continues, telles que la typhoïde, où il fera du tort. Par contre Hyosciamus fera bien. Et Nash de déclarer qu'Hyosciamus est le meilleur remède qu'il connaisse pour la fièvre typhoïde, ou la pneumonie à forme typhoïde, avec le délire qui dégénère en stupeur, carphologie, silence ou marmottement.

BelladonnaStramonium et Hyosciamus sont botaniquement voisins; tous trois sont des drogues éminentes de délire; dans l'ordre où ils sont placés, Belladonna est le plus violent. Ils ont beaucoup de points communs, mais aussi beaucoup de différences.£ 

Belladonna ∑et Stramonium ont tous deux une rougeur de la face; mais Stramonium n'a pas la chaleur brûlante intense. La face de Hyosciamus est pâle et creusée. Belladonna ne peut supporter la lumière; Stramonium ne peut supporter l'obscurité, qui le terrifie; il doit avoir de la lumière. Stramonium veut prier; Hyosciamus, dans son délire ou sa manie, a perdu tout sentiment de décence, et désire se découvrir .. et ainsi de suite. Ils constituent le trio du délire selon Nash. Naturellement il n'est pas nécessaire d'avoir un délire ou une manie ou des convulsions pour que soient appelés ces remèdes dans une maladie. Ces dernières affections constituent le degré extrême de leur action. 

Hahnemann dit que l'étude des symptômes de Belladonna révèle la similitude de ce remède avec un grand nombre d'états morbides couramment rencontrés, d'où ses fréquentes applications à des fins curatives. Hahnemann dit encore que les personnes de petite envergure qui s'insurgent contre son caractère toxique, et laissent mourir leurs patients par manque de prise de Belladonna, sous prétexte qu'ils possédaient des remèdes bénins pour les mêmes maladies, ne font que trahir leur ignorance, " car aucun remède ne peut se substituer à un autre ".

Et il enseigne que les poisons les plus violents peuvent devenir les remèdes les plus bénins, " à condition d'être donnés à des doses très petites et appropriées ". Hahnemann dit, qu'après une longue expérience au chevet des malades durant les huit ou les dix dernières années, il ne pourrait pas s'empêcher de descendre jusqu'à la 30ème dilution. En plus de ses propriétés prophylactiques dans la scarlatine, il considère Belladonna comme étant le meilleur préventif de la rage, donné d'abord tous les 3 ou 4 jours, puis à de plus longs intervalles. Et, en fait, Belladonna possède plusieurs des symptômes de la rage : la peur de l'eau, la tendance à mordre, le spasme de la gorge empêchant la déglutition, la manie, le délire, dans lequel il a la terreur des chiens, il est environné de chiens, etc..

ALLEN, dans son Encyclopédie, décrit 2545 symptômes, causés par Belladonna. Parmi ceux–ci, les symptômes en gros caractères, c'est–à–dire ceux le plus souvent causés et guéris par Bell, sont si nombreux que nous vous donnerons seulement quelques–uns d'entre eux : ces symptômes tendent à révéler le génie du remède, et ses plus marquantes sphères d'action.

£Tendance à mordre l'entourage.

Elle tentait de mordre et de frapper ses gardiens, tombait dans des crises d'hilarité, grinçait des dents. La tête était brûlante, la face rouge, le regard sauvage et furieux.

Tendance à mordre l'entourage, et à mettre en pièces tout ce qui se trouve à sa portée.

Rage, violente fureur; délire furieux; elle tirait les cheveux des personnes présentes.

Malade si furieuse (avec corps d'une chaleur brûlante, des yeux grand–ouverts, fixes, XXXXXXXX) qu'elle doit constamment être maîtrisée, sans quoi elle aurait attaqué quelqu'un : ainsi maintenue, sans pouvoir bouger, elle crachait sans cesse sur les personnes placées près d'elles.

La face était rouge, la tête brûlante, le regard sauvage et fixe; les pupilles dilatées; on voyait battre les artères du cou et de la tête.

Le soir, le malade était pris d'un délire si violent qu'il fallait trois hommes pour maîtriser. Sa face était livide; ses yeux injectés et protrus; les pupilles fortement dilatées; les carotides battaient violemment; le pouls était fréquent, plein, dur, avec perte de la capacité de déglutition.

Grande intolérance à la lumière et au bruit.

Il cherchait sans cesse à quitter son lit; le plaçait–on au lit, il bondissait à nouveau hors du lit dans son délire, parlait constamment, éclatait de rire, et révélait une perte complète de sa conscience, ne reconnaissant même pas ses propres parents.

Afflux de sang à la tête; battements des artères cérébrales, et un élancement à l'intérieur de la tête. Un mal de tête très intense.

Les douleurs de la tête sont aggravées par le bruit, le mouvement, en remuant les yeux, par les chocs, par le contact.

A peur de tousser à cause de l'augmentation de douleur qui en résulte.

Douleur pressive, spécialement au front.

Pression douloureuse dans la tête, spécialement à la partie inférieure du front, juste au–dessus du nez, intolérable à la montée et à la marche.

Trois violents coups de poignard de front à l'occiput, sur quoi tous les maux de tête antérieurs disparaissent soudainement.

Violent battement dans le cerveau d'arrières en avant, et vers les deux côtés; le battement s'achève en surface sous forme d'élancements douloureux.

Céphalée en saccades, violente quand il marche vite ou monte vite les escaliers... à chaque pas, il lui semble que le cerveau monte puis tombe dans le front, la douleur est améliorée par une pression forte sur le front. (La seule amélioration à la pression de Belladonna ?).

Douleur en coup de poignard, comme par un couteau transperçant d'une tempe à l'autre. 

La tête est si sensible que le moindre contact provoque la douleur.

Yeux saillants, scintillants; pupilles dilatées.

Regard fixe; déformé, avec rougeur et gonflement de la face.

Yeux secs; leur mouvement l'accompagne d'une sensation de sécheresse et de raideur.

Chaleur brûlante dans les yeux.

Pupilles dilatées; dilatées et immobiles.

Tout ce qu'il voit, semble rouge.

Grande sensibilité de l'odorat.

Grande rougeur du visage, face d'un rouge rayonnant, avec douleurs inexprimables dans la tête. La face, cou et poitrine très enflée.

Tuméfaction et rougeur de la face et des lèvres.

Action spasmodique des muscles de la face.

Mouvements convulsifs de la face, avec distorsion de la bouche.

La langue et le palais sont d'un rouge sombre. Sécheresse de la gorge et difficulté de déglutition.

Sécheresse de la langue et de la gorge, telle qu'elle gêne la parole. Sécheresse pénible des fosses nasales.

Pendant la déglutition, impression dans la gorge comme si elle était trop étroite, comme si rien ne pourrait passer normalement.

Sensation de grattement à vif de l'épiglotte; à vif et sensible.

Nausée.

Douleur de longue durée dans tout l'abdomen, comme s'il était à vif et sensible.

Sensibilité excessive de l'abdomen qui ne peut supporter le moindre contact.

Violente pression coupante dans l'hypogastre, tantôt ici, tantôt là.

Rétention d'urine, laquelle passe seulement goutte à goutte.

Hémorragie utérine de mauvaise odeur.

Violente pression et poussée dans la région des organes sexuels, comme si tout allait sortir.

Règles trop en avances et très profuses, d'un sang épais, décomposé, de couleur rouge sombre.

Catarrhe ou toux avec coryza.

Sécheresse douloureuse du larynx.

Larynx est comme s'il était enflammé et gonflé.

Enrouement.

Toux creuse, rauque.

Pouls plein et rapide.

(Ensuite un grand nombre de symptômes en gros caractères concernant les extrémités)

Cuisses et jambes, comme meurtries, comme si elles étaient désintégrées.

Élancements et douleurs rongeantes le long des os .... sensation de déchirement dans les jointures ....

Convulsions épileptiques.

A tout moment, il veut quitter son lit.

Le garçon cherchait à s'échapper.

Grande irritabilité et impressionnabilité des sens.

Le goût et l'odorat , tout semble d'une grande acuité. 

Goût, vue et ouïe plus aiguisées; l'esprit est plus vif, les pensées plus actives.

Sensibilité nerveuse excessive avec exaltation de la sensibilité de tous les organes.

Le moindre bruit, la moindre lumière l'importune.

Rougeur de tout le corps avec pulsations rapides.

Rougeur scarlatiniforme de toute la surface du corps.

Éruption pustuleuse sur les joues et le nez ...

Il sursaute, comme par une frayeur et s'éveille, juste au moment où il commençait à s'endormir.

Sursaute comme effrayée, ressent comme si elle tombait dans une profondeur (Thuya), ce qui la fait frissonner violemment.

Sommeil très agité. (La nuit, les garçons devinrent agités, divaguaient, et avaient de grandes difficultés à être gardé au lit.

L'enfant s'agite, donne des coups de pieds, et se bagarre dans son sommeil.

La température de la tête est très augmentée.

La peau est chaude, sèche, écarlate, ceci étant maximum sur la face et les oreilles.

Chaleur brûlante dedans et dehors.∑

* * *

Quelque qu'en soit la cause, céphalée, fièvre, inflammation, où se rencontrent la chaleur brûlante, la rougeur, la douleur qui ne peut supporter la pression, les secousses, ou le mouvement, pensez à Belladonna.

* * *

Après tout ceci, qui peut imaginer que Belladonna soit un des remèdes les plus souvent utiles en pathologie infantile ? Pourtant il l'est !

Comme insiste Farrington, le caractère de la maladie de Belladonna est aigu, soudain, violent. La grande rapidité de l'attaque suggère d'emblée Belladonna. (Ou Aconit, pourrait–il ajouter, bien que, comme nous l'avons vu, leurs symptômes sont très différents). " Par exemple ", dit Farrington, " un enfant va au lit parfaitement bien portant; quelques heures après il est tiré de son sommeil par de violents symptômes, des secousses dans les membres, de l'irritation cérébrale, et il crie pendant le sommeil. Tous ces symptômes suggèrent Belladonna. (Mais, pour compléter ce tableau, il aurait dû ajouter, que dans ces cas, la face est rouge, la tête chaude, les pupilles dilatées).

Consultons et citons quelques–uns de nos prescripteurs les plus géniaux, parce qu'un individu peut avoir saisi plus complètement que les autres la nature intime d'un remède, et avoir une expérience plus grande avec un remède, et un autre individu avec un autre remède. Pour la même raison il est recommandé de lire et étudier le même remède dans divers ouvrages, de façon à demander la lumière à celui qui est le mieux qualifié pour la révéler. Piochez dans une grande quantité de cerveaux si vous voulez vous nourrir et stimuler le vôtre.

Nous citerons des passages de Farrington (Matière Médicale Clinique) .......

Dans les cas d'empoisonnement par Belladonna, la bouche et la gorge sont d'une sécheresse pénible, demandant de fréquents efforts de déglutition, avec suffocation par spasmes de fosses nasales et de la glotte. La soif est violente, cependant l'eau aggrave : vertige, confusion, hallucinations, et finalement stupeur. Les pupilles sont tellement dilatées que l'iris est presque noir; le café fort est le meilleur antidote, naturellement après avoir fait des efforts pour se débarrasser du poison, ou des baies qui ont pu être avalées..... La symptomatologie résultant des expérimentations et des empoisonnements nous permet d'employer le remède avec une certitude mathématique, dans la mesure où la sélection est bien indiquée ... Il est surtout indiqué chez les personnes pléthoriques, sujettes aux congestions, notamment à la tête, plus que partout ailleurs. Egalement valable chez les enfants précoces, avec une grosse tête et un petit corps ... ces enfants apprennent rapidement; le sommeil n'est pas naturel; la tête est chaude; les joues sont rouges; l'enfant crie pendant le sommeil.....

Belladonna est très souvent appelé dans le traitement des convulsions. L'épilepsie en est radicalement modifié, et parfois guéri par elle. De même, les spasmes des enfants pendant la dentition, à la suite d'éruptions rentrées, etc .. demandent le remède d'une façon presque quotidienne. Dans tous ces cas, les symptômes cérébraux doivent être présents, tête brûlante, face congestionnée, carotides battantes, sursaut tirant du sommeil avec terreur, etc .. écume à la bouche, ayant l'odeur d'oeufs pourris ....

Les convulsions, particulièrement chez les enfants, sont très violentes, tordant le corps de toutes les manières imaginables, avec prédominance de l'épisthotonos...

En fermant les yeux, le patient peut avoir des visions anormales, qui habituellement disparaissent en ouvrant les yeux .. ou encore une sensation de chute ... ou encore le fait qu'un enfant soudainement est tiré du sommeil étreint l'air et tremble de frayeur.....

Une particularité de Belladonna est la faculté de provoquer la constriction des fibres circulaires des vaisseaux sanguins, contraction des sphincters, etc ... ceci est illustré par la contraction de la gorge, pire par les liquides; la constriction de l'anus, ...les douleurs atroces des coliques hépatiques, où un petit calcul est emprisonné par un spasme, dans un canal étroit sur son chemin de sortie vers les intestins ... la constriction spasmodique du col utérin, retardant le travail; besoin fréquent mais inefficace d'uriner, avec évacuation insuffisante .... 

Dans les inflammations, si elles sont violentes et viennent soudainement et que l'on est submergé par leur intensité, Belladonna est proposée... Dans les abcès, que ce soit un abcès de l'amygdale, un furoncle ou n'importe quel type d'abcès, quand le pus se développe en un éclair... Indiqué pour l'érysipèle phlegmoneux qui suppure rapidement. La soudaineté de l'attaque suggère Belladonna... 

De même dans l'inflammation des seins. Il est indiqué sur la violence des symptômes, par la rougeur irradiante, par le battement et la tendance à la suppuration.....

Dans la sphère gynécologique, Belladonna, cause est guérit la constante et violente sensation de pesanteur avec cette curieuse modalité, pire en étant allongée, soulagé en étant debout.... La connaissance de telles particularités des remèdes est importante car elle permet de prescrire de façon sûre et facile – comparativement ! Pulsatilla a quelque chose comme cela, pesanteur pire en étant couchée. Guidé par ce symptômes nous avons vu un méchant cas de détresse et de fièvre, après un avortement, qui fut guéri rapidement par Pulsatilla. Les remèdes les plus communs pour la sensation de pesanteur sont : Sepia, Lilium Tigrinum etc...

Ils se sentent pires en étant debout et doivent s'asseoir pour croiser leurs jambes afin de soulager la zone affectée.(Belladonna) est l'un de nos meilleurs remèdes dans le rhumatisme aigü chronique, les douleurs sont coupantes, déchirantes, courent le long des cuisses comme des éclairs... Les douleurs sont coupantes, déchirantes, courent le long des cuisses comme des éclairs... C'est l'un de nos meilleurs remèdes dans le torticolis rhumatismal après avoir eu les cheveux coupés, la tête mouillée, on s'est assis avec la tête et la nuque exposées au courant d'air.

Belladonna a CHAUD éventuellement sans sueurs. Dans les hémorragies utérines le sang coule à flot et il est chaud.... Dans la fièvre rhumatismale, quand tout le système semble impliqué, avec la douleur dans les articulations qui va de place en place, il y a presque toujours une sueur acide profuse qui pourtant ne soulage pas.

Le patient trempe tout ce qu'il a avec la transpiration. Et plus il transpire moins il se sent bien... (Thuya a ce symptôme étrange de ne transpirer que des parties découvertes et ceci a conduit à des guérisons brillantes, suggérant un remède qui sinon n'aurait pas été envisagé. Belladonna fait le contraire, ne transpire que des parties couvertes) : " En soulevant les draps, alors apparaît le résultat de cette transpiration chaude ".

Le portrait de Belladonna par Kent dans la fièvre rhumatismale est ceci.

Rhumatisme inflammatoire, lorsque toutes les articulations sont enflées, ou un grand nombre d'entres elles, et qui sont chaudes, rouges et brûlantes. Nous avons dans ce rhumatisme la chaleur, la rougeur et la brûlure qui vont de paire; avec la même sensibilité dans le patient tout entier, et une sensibilité des articulations aux chocs contre le lit. Il veut se coucher parfaitement immobile, il est pire par le mouvement et présente une fièvre considérable.... le remède convient parfaitement à ceux qui sont très sensibles au froid, ne peuvent supporter le moindre découvrement, ne peuvent pas supporter un courant d'air, sont très sensibles au mouvement des couvertures et améliorés par la chaleur.

" La forte empreinte et le caractère de Belladonna se trouve dans son état rhumatismal, comme il en est de toutes ses autres plaintes. C'est le patient qui a donné à Belladonna ce caractère dans les expérimentations. C'est le patient qui donne cette affection qui a ce caractère quand il l'a. Et c'est uniquement la réalisation de la loi des similitudes quand cela va ensemble, alors le remède annihile la maladie.

BELLADONNA " PRESQUE SPECIFIQUE DE LA SCARLATINE " ?

En mars 1933, nous avons publiés, avec le portrait de Belladonna, les expériences, lors d'une épidémie de scarlatine dans son district, d'un médecin qui assistait à notre cours des post–gradués et qui s'occupait de transcrire ce qu'il avait entendu de Belladonna testé comme une guérison ou comme une prophylaxie.

Les résultats furent ceux que l'on attendait mais stupéfièrent l'inspecteur sanitaire qui le rencontrant dans la rue, lui demanda comment il traitait ses cas de fièvre scarlatine. Lui disant que lorsqu'ils les visitaient, ils allaient tous bien avec seulement une simple trace d'éruption restante et les visites suivantes montrèrent à quelle vitesse ils se remettaient.

A son tour, le médecin demande comment, par comparaison, se comportaient les autres cas ? " Eh Bien, ils traînent, comme d'habitude. " L'inspecteur dit aussi qu'il n'y avait pas de complications, et pas plus d'un cas par ménage. C'était un mystère pour lui.

Le praticien détailla alors quelques cas chez ses patients dont l'âge se situait entre 18 mois et 12 ans ..... Pas de décès. Aucune complication, par exemple, au niveau des reins, des oreilles, de la gorge, etc ..; la maladie tournait court, sans pratiquement de stade de convalescence. Dans 80 % des cas, Belladonna était le seul remède auquel on ait fait appel. Il termina par ces paroles : " auparavant je n'ai jamais eu à traiter de cas de scarlatine aussi faciles et heureux ". Il dit également comment il utilisa Belladonna avec succès comme prophylactique (ce que nota l'Inspecteur de la Santé). Dans un seul exemple, un second cas s'est déclaré dans la même maison – quatre semaines après ! (l'incubation de la scarlatine allant de 1 à 8 jours). 

 

 

Bellis Perennis [Bell–p]

 

Texte

(La Pâquerette)

C'est notre adorable plante des coups et des blessures locales : notre propre Arnica, même pour l'apparition et le traitement des furoncles. Voici un des remèdes particuliers propre à Burnett éparpillé dans ses précieuses petites monographies, il a tant à dire. Clarke son ami, son admirateur, et son chroniqueur dit " La pâquerette est une fleur qui constamment foulée au pied et qui se redresse toujours avec le sourire. Etant l'oeil du jour, c'est peut être le signe de sa propension au réveil trop facile ".

Il cite Burnett, disant : " Il agit d'une manière très comparable à Arnica , même dans la production de l'érysipèle ".

Clarke donne ses relations avec d'autres remèdes, hautement suggestives de son emploi. Il dit : " Comparer Arn.; Calend., Hypericum, Con ; Ars.; Hamam.; Vanad. ". De sorte qu'en cas de perte de l'un ou l'autre de ces vulnéraires, nous pouvons aller dans les prés et à sa bonne saison qui est très longue, chercher le secours de cette petite fleur dont nos doigts juvéniles tressaient des guirlandes. Vous serez parfois obligés de grimper à la Leith Hill pour Chelidonium, ou de traîner vos pieds dans des marécages pour obtenir Equisetum en cas de difficultés urinaires. Tandis que de précieuses herbes sont difficiles à trouver ou à reconnaître, nul ne peut se tromper et fermer les yeux sur la déplaisante ortie brûlante, ou la pâquerette ubiquitaire qui égaye çà et là, les prairies.

Les poètes ont beaucoup aimé cette fleur. Pour Shakespeare, c'est une " Pâquerette bigarrée " (variété bariolée comme une pie), tandis que Tennyson fait chanter l'infortuné amant de Maud :

Je sais les sentiers qu'elle emprunte,

Vers sa maison avec son bouquet virginal

Car ses pieds sont foulé les prairies

Mais ont laissé les pâquerettes roses.

CULPEPPER (1616–54) écrit sur la " petite pâquerette commune " :

" Les feuilles, parfois les racines, sont employées, et considérées comme des vulnéraires, utilisées dans les blessures en décoction, capables de dissoudre les caillots sanguins. Elles remédient à la pleurésie et la péri–pneumonie. Dans les écrouelles, la décoction par voie interne, et un cataplasme de feuilles, en application externe, sont estimés par certains comme des remèdes extraordinaires. C'est une de ces herbes que la nature a répandue, sans doute parce qu'elle peut être utile ". Il dit également d'elle que " juste bouillie dans du lait d'ânesse, c'est un remède très efficace dans la consomption des poumons ". Mais c'est Burnett, qui, de nos jours, a fait renaître et bien défini ses applications. Dans ses " Maladies de la peau ", il nous parle beaucoup de Bellis, et nous allons le citer d'une manière plus large. Il dit : " dans ce petit livre, j'ai cherché à montrer, avant toute chose, que les maladies de la peau ont, pour la plus grande part, leur origine, non dans la peau elle–même, mais sont plutôt des manifestations essentiellement cutanées de troubles organiques et inorganiques plus ou moins lointains ".

C'est ainsi que Fletchner parle d'" Acné provenant de boissons froides "; et à ce sujet, j'aimerais rapporter ma propre expérience, intéressante et instructive, concernant les effets curatifs de la Pâquerette Commune sur les troubles dus au froid humide : en général l'acné de la face.

" Etant donné que je considère cette question comme de la plus haute importance, je remonterai jusqu'à la source de mes connaissances :

" Bellis perennis contre les mauvais effets du froid humide et les coups de chaleur.

" Je me réfère à " la Pharmacopée universelle du Dr. Johann Schroeder ", avec les remarques d'Hoffmann, 1748. La Pâquerette est ici recommandée dans l'hémorragie, la dysenterie, comme un " herrliches Wund kraut ", par voie interne et externe, c'est–à–dire comme un vulnéraire, pour les effets de chutes, coups, commotions, et de même que les douleurs dans les articulations, le rhumatisme (depuis appelé " Gich kraut "); dans les crampes nocturnes, l'angine de poitrine, les fièvres et les inflammations; pour la boiterie; et il dit que les mères allemandes ont l'habitude d'employer cette plante pour leurs enfants, comme laxatif.

" L'indication ordinaire d'Arnica se résume dans des termes semblables, mais je voudrais attirer spécialement votre attention sur le fait que " Bellis s'applique à ceux qui ont bu trop froid, car elle possède la qualité spéciale, prouvée par l'expérience, d'être utile dans les accidents dangereux et terribles survenus après la prise de boissons très froides, alors que le corps se trouve dans un état réchauffé (échauffement).

J'ai vérifié ce point important, je l'ai vérifié, comme nous le verrons plus loin.

" De plus, il semblerait que Mindererus, dans sa " Kriegs–Artzeney ", ne puisse pas assez louer la pâquerette dans de tels cas puisqu'il déclare que les vertus de cette plante devraient être affichées sur toutes les portes et fenêtres. Pour le plus grand bienfait des pauvres moissonneurs, peinant au plus fort de la saison chaude des moissons, et qui tombent malades pour avoir bu des boissons très froides. Son effet, dans de pareils cas, affirme–t–il, est remarquable, et si prompt que l'amélioration arrive immédiatement.

" Christoph Schorer, dans sa " Medicina peregrinantium ", donne un témoignage semblable, et dit avoir guéri deux hommes qui présentaient des toux dangereuses, avec émaciation, pour avoir bu quelque chose de froid alors qu'ils avaient chaud. Et Schroeder affirme avoir guéri l'hydropisie due au fait d'avoir bu trop abondamment sous la canicule, c'est–à–dire par temps chaud.

" Nous connaissons, par expérience, l'immense prix de certaines généralisations dans le traitement des maladies : ex., Arnica pour les chutes et les hématomes; Hypericum pour les blessures des tissus nerveux; Dulcamara pour les mauvais effets de l'humidité, et ainsi de suite.

" Maintenant, nous pouvons ajouter que Bellis guérit les troubles survenus par le fait de boire des boissons froides quand le corps est chaud, c'est–à–dire, les effets du refroidissement soudain né d'un froid humide sur un corps chaud ".

Il cite alors un cas : une femme de 30 ans, qui a de l'acné depuis 12 ans environ. Elle présentait, toutes les trois semaines environ, des sortes de bosses sur la face, parfois à peine visibles, d'autres fois à l'aspect d'érysipèle phlegmoneux. L'éruption coïncidait avec le début des règles. Il découvrit le fait curieux suivant :

Juste avant sa 12ème année, la malade était en train de faire les foins, dehors, dans une atmosphère étouffante, lorsqu'ayant très chaud, elle plongea la tête première dans un petit ruisseau; et quelques jours plus tard se déclara sur toute la tête et la face une éruption absolument comparable à la variole. La face et les oreilles en étaient couvertes, et elle fut obligée de mettre un mouchoir autour de son cou pour préserver ses vêtements de l'écoulement. Elle resta chez elle dans cet état pendant huit semaines, " essayant toutes sortes de médecines, des graisses et toutes sortes de choses, mais sans aucun soulagement ..... ".

Burnett explique alors les raisons de sa prescription : Bellis 3X, m3, t.d.s. et continue :

" En quatre semaines, la face redevint tout à fait normale. Pas la moindre petite tache depuis 15 jours. Actuellement, elle a ses règles, et sa face est complètement lisse depuis la première fois depuis ses premières règles, ce qui ne s'est jamais produit, depuis le début de sa puberté, soit depuis 18 ans ! " Elle développa quelques symptômes : constipation, et une sensation d'ébranlement bizarres de l'estomac, comme si elle avait couru vite.

" Le mois suivant, pas d'éruption non plus. A la dernière menstruation non plus ! pas un bouton !

" Deux ou trois mois après, elle donna occasionnellement de ses nouvelles, mais l'affection demeurait guérie ".

Burnett d'ajouter : " Mon raisonnement est peut–être faux .. mais je pense que ce cas démontre la valeur de ce remède, et prouve que les vertus de cette herbe commune poussant un peu partout sous nos pieds mérite d'être très largement connue. Les gens d'expérience n'ont pas besoin qu'on leur dise que l'absorption de boissons froides lorsque le corps est chaud, présente de mauvais effets fort sérieux, de temps en temps, mais toujours malcommodes. Naturellement, l'indication ne se limite pas au fait de boire, puisque l'idée générale est l'action du froid humide soudain sur l'estomac ou la surface du corps échauffés. Cette propriété de la pâquerette est la plus précieuse, et ne se rencontre dans aucun autre remède connu de notre vaste pharmacopée.

Et, à part moi, je crains que personne ne soit au courant de ces choses. La plus grande part de ce que j'ai écrit ici est resté longtemps à dormir dans un tiroir de mon bureau, durant des années.. et ce petit tuyau clinique aurait dû déjà être publié depuis longtemps.. En effet, il peut se passer beaucoup de temps avant qu'un autre amoureux de la charmante pâquerette ne s'arrête sur la généralisation du vieux Schroeder avec une disposition d'esprit humble et réceptive.. Personnellement, je considère cette propriété particulière de la Pâquerette comme éminemment importante, et demande à tous ceux qui me lisent d'en faire leur profit, de façon qu'elle puisse servir à des personnes telles que les voyageurs, les touristes, les moissonneurs, les soldats en marche, lorsque, ayant chaud, ils sont amenés à faire un plongeon dans l'eau froide ou à avoir bu des boissons froides.

" Je voudrais recommander cette plante également dans la dyspepsie aiguë et chronique après absorption de glaces froides – les conditions, ici, sont identiques, car j'ai dans ce domaine d'excellents résultats et je l'ai trouvé un agent curatif éminent ...

La dermatite de la face qu'on a voulu classer comme maladie de la peau, mais que le traitement interne seul a guéri ".

Cinq ans plus tard, dans " Le changement de vie de la femme ", Burnett prend à nouveau la plume, et nous en dit davantage sur sa pâquerette bien–aimée : " Ce matin, j'ai reçu une lettre d'un confrère d'Amérique, me demandant mes propres indications de Bellis. per.

Voici ce que je lui ai répondu :

Bellis per. est notre pâquerette commune; elle agit très semblablement à Arnica, même dans la production contingente d'Erysipèles; elle cause des douleurs spléniques et généralement des symptômes de coryza, une sensation de grande fatigue (l'écrivain) avec désir de s'aliter.. Elle agit sur les exsudats, les inflammations, et les stases, d'où son action satisfaisante sur l'utérus fatigué; de fait, toutes les malades sont unanimes à la louer dans les troubles de la grossesse et les veines variqueuses. Dans les vertiges des personnes d'un certain âge (stase cérébrale), elle agit, et procure un bien permanent; également et d'une façon particulière dans la fatigue née de la masturbation; chez les vieux ouvriers, laboureurs, tous ceux qui se sont fatigués, surmenés, c'est le remède princier. Son action est remarquable chez les jardiniers d'un certain âge, travaillant, et souffrant de la tête. Son action dans les mauvais effets des boissons froides, quand on a chaud, est maintenant bien connue. C'est un grand ami des voyageurs de commerce et pour la douleur du dos en chemin de fer d'intensité modéré : il n'a pas, à ma connaissance, d'égal dans ce domaine. Je pense que la stase est à l'origine de tous ces symptômes ...

P.S. : quand Bellis est donné le soir, le malade se réveille souvent de bonne heure le matin, aussi, je l'ordonne de préférence pas trop tard dans la journée. J'ai souvent guéri des malades sur ce symptôme : " se réveille trop tôt le matin et ne peut se rendormir ensuite "; Ici, les hautes dilutions ont une action plus nette et plus durable, comme c'est la règle, et sans effets secondaires, puisque cette action est purement homéopathique et non simplement désobstruante ".

Dans un autre de ses ouvrages " Maladies organiques de la femme ", Burnett parle de Bellis à propos des Troubles de la Grossesse.

" Certaines femmes enceintes sont gênées pour se déplacer, la marche devenant fastidieuse et presque impossible. Dans de pareils cas, la pâquerette met rapidement les choses à leur place ; lorsque, biensûr, la cause des troubles réside dans des circonstances mécaniques, de nature curable. C'est ainsi que dans un cas sévère de gestation, je traitais la malade au moyen de divers remèdes, dont Bellis, et je fus grandement désappointé; la suite des événements me révéla la source de mon erreur : tous les troubles venaient, en effet, de la présence chez le foetus de jambes longues, si bien qu'au moment de la naissance, celui–ci était très replié... "

Il donne ensuite un cas de fin de grossesse, où la femme avait du mal à se déplacer, et quinze jours plus tard il fit son rapport : " La pâquerette, dit la femme, me fit grand bien. Je puis circuler normalement à présent, et ne me sens ni fatiguée, ni courbatue ". Ici, l'action a été prompte et satisfaisante, sans effet secondaire ni pendant, ni après, c'est–à–dire une action vraiment spécifique. Pourquoi ai–je donné Bellis en pareil cas ? Tout simplement parce que les symptômes en question relevaient d'une pression mécanique; les tissus étaient comprimés, donc dans une condition équivalente à celle d'une meurtrissure; et c'est pourquoi j'ai donné ma vieille amie la pâquerette, plante vulnéraire pour les coups, parce qu'elle agit sur les fibres musculaires des vaisseaux sanguins, et sur les tissus, supprimant ainsi l'état d'obstruction mécanique. J'ai utilisé Arnica IX et I dans des circonstances analogues et avec des résultats à peu près identiques ..... A une autre page, il écrit : " Dans la plupart des maladies d'organes, le traitement constitutionnel n'est pas indiqué, donc inutile; mais un utérus contus, malmené réagit vite à des remèdes anti–traumatiques tels que Bellis perennis ou Arnica montana. Et les remèdes d'organes (Helonias disica et Fraxinus americanus.) guérissent rapidement l'hypertrophie de l'organe ". " Et dans le cas de remèdes d'organes, de petites doses pondérales agissent mieux (très brillamment en vérité); de tels remèdes doivent être répétés à de courts intervalles. Au contraire, les hypertrophies d'organes provenant de causes constitutionnelles ne guérissent pas des remèdes d'organes, tant que la maladie constitutionnelle n'a pas été guérie par de hautes dilutions rarement répétées de remèdes homéopathiques convenablement choisis ...... "

Nous ne nous excuserons pas de commenter largement les enseignements uniques et l'expérience d'un tel Maître. Lorsque nos connaissances seront parfaites et que nos méthodes de prescription donneront les résultats attendus dans tous les cas, seulement alors nous pourrons nous payer le luxe de fermer les yeux sur tout ce qui se tient en dehors de notre expérience.

 

 

Borax [Bor]

 

Texte

Hahnemann, dans " Les Maladies chroniques " discute de Borax, qui est dit–il, " employé depuis fort longtemps dans les familles, pour les aphtes des enfants, et faciliter le travail des parturientes ".

Borax est un de ces remèdes mineurs, mais précieux, avec des symptômes très distincts, et une action tissulaire élective. Il est difficile de l'oublier, quand, une fois pour toutes, on a bien saisi ses particularités. Son symptôme hautement suggestif, et qui l'indiquera dans une foule de cas, est sa peur intense de tout mouvement de descente. Il affecte la tête avec vertige au mouvement de descente. Il a une curieuse action sur la chevelure ; il mêle et colle la pointe de cheveux; et si l'on coupe les touffes ainsi formées, elles se reforment à nouveau. Son effet les plus notable sur les yeux est que les cils se retournent vers l'intérieur (Entropion), enflammant les yeux, notamment les canthus externes. Les paupières inférieures peuvent être entièrement retournées.

On remarque : " le nez rouge des jeunes femmes ". Aussi le teint terreux, l'expression de souffrance de la face, notamment chez les jeunes enfants; et les éruptions herpétiques autour de la bouche, évoquant Natrum mur et Sépia. Depuis la bouche jusqu'à l'anus. Borax peut être un tourment : ce sont d'abord les aphtes, si sensibles qu'ils empêchent les bébés de s'alimenter et les victimes plus âgées de manger. Dans l'estomac, il empêche la digestion de s'effectuer de façon paisible, et provoque un vomissement de bile. Il affecte aussi l'abdomen, déterminant des douleurs pinçantes et de la diarrhée; il enflamme le rectum et l'anus, allant même jusqu'à l'étrangler, avec douleurs brûlantes et aphtes.

Mais Borax torture non seulement l'enfant, mais aussi la femme enceinte et la femme qui allaite : aphtes du mamelon rendant intolérable l'allaitement; le lait est trop abondant, ou trop épais, ou encore répugne à l'enfant à cause de son mauvais goût.

Borax est un des remèdes de la pleurésie, lorsque, comme dans le cas de Bryonia, " le patient ne peut bouger ni respirer sans ressentir un point de côté ".

Mais nous allons maintenant laisser la parole à quelques maîtres de la prescription.

* * *

GUERNSEY : Grande peur du mouvement descendant chez l'enfant. A peur de descendre les escaliers; ne peut se balancer, monter à cheval, ou se servir d'une rocking–chair. Les enfants se relèvent brusquement alors qu'on les met au lit ; ou bien ils dorment tranquillement, puis soudain se réveillent en criant et s'accrochant aux bords du berceau, sans cause apparente.

Cheveux pauvres et malpropres; paupières retournées en dedans des yeux; distension par des gaz après chaque repas; Fait une selle puis de l'eau. Peau sale, maladive avec ulcérations faciles sur les plaies. Le fait de fumer peut déclencher la diarrhée.

FARRINGTON : Borax a gagné ses premiers lauriers à la Maternité, où il a longtemps été employé dans le traitement des mamelons irrités et d'affections buccales chez les enfants. Comme tous les remèdes populaires, on en a grandement abusé. L'homéopathie l'a fait sortir de la maternité pour l'offrir à la Médecine comme un remède de grande valeur, avec des indications précises.

Par delà les lésions buccales, qui semblent le Keynote de l'emploi de Borax, il existe un ensemble ou une constitution qui a un problème de malnutrition et qui permet l'affection buccale. L'enfant devient ainsi pâle, ou d'un teint terreux. Ses chairs deviennent molles, flasques; il pleure beaucoup pendant qu'on le berce, pousse des cris perçants pendant son sommeil et se réveille s'accrochant à sa mère, comme épouvanté par un rêve. Il est très nerveux, si nerveux que le bruit le plus léger, un simple froissement de papier, aussi bien qu'un grand bruit lointain, le réveille et l'effraie. Son excitation nerveuse caractérise les douleurs de Borax. Par exemple, dans les otites, vous constaterez que chaque paroxysme provoque chez l'enfant des tressaillements nerveux.

Borax se distingue de remèdes comme Bell.; Puls. et Cham. par le tressaillement accompagnant la douleur ou venant d'un bruit léger, et la pâleur de la face. Par–dessus tout existe un symptôme bien prouvé qui est " la peur du mouvement de descente " : ce n'est pas simplement le mouvement qui éveille l'enfant, parce qu'il ne sera pas réveillé par d'autres mouvements que le mouvement descendant. Il semble alors que c'est le mouvement vers le bas qui le réveille. La raison en est que l'enfant souffre d'anémie cérébrale, et que ce mouvement lui donne l'impression qu'il va tomber.

De même vous pourrez voir certaines dames, après quelques maladies épuisantes, ne pouvoir se servir de fauteuil à bascule, car en basculant en arrière, elles éprouvent l'impression de chute.

L'inflammation aphteuse de la bouche apparaît concomitamment à la diarrhée. La bouche est chaude, comme le note la maman, lorsque l'enfant s'agrippe au mamelon. L'enfant lâche le sein et se met à hurler (de douleur mais aussi de mécontentement) ou bien il refuse tout simplement le sein.

Bryonia a causé et guéri les affections buccales de l'enfant. Mais le symptôme caractéristique de Bryonia consiste en ce que l'enfant refuse de boire ou se révolte chipote. Mais dès que ses lèvres sont humectées, il prend le sein et le tète énergiquement.

Mercurius, quand il a la bouche malade, présente une salivation profuse.

Arum triph. : est facilement distingué de Borax par la violence des symptômes et est accompagné d'irritation et de croûtes autour de la bouche et des narines.

Je voudrais mettre en garde nos nourrices de ne pas utiliser systématiquement Borax en poudre chaque fois que l'enfant a une bouche sensible. Ceci peut être nuisible si ce n'est pas indiqué. J'ai observé après son utilisation, des souffrances abdominales et l'enfant devient pâle et décline rapidement, ce qui n'arrivait pas avant que la nourrice ne se mêle de ce qui ne la regardait pas ..

KENT : extraits

Borax est l'un des remèdes familiaux longtemps employé pour toutes sortes d'états locaux, comme substance apaisante, et cicatrisante. Dans " la bouche sensible du nourrisson " ou de la mère ou de l'enfant, Borax a été employé avec du miel comme bain de bouche ... c'est un fait qu'il cicatrise rapidement la bouche irritée, et on ne sera étonné que dans l'expérimentation, il produise des aphtes buccaux, pouvant gagner la gorge, voire l'estomac. Il guérit là où les parties génitales et l'anus sont recouverts de lésions d'apparence aphteuse.

Nervosité, anxiété, crispation, hypersensibilité dominent dans Borax ... état de bouleversement et d'anxiété ; aggravé par le mouvement de montée ou de descente.

S'il prend l'ascenseur, monter le rend presque égaré, mais la descente est encore pire. Tous les maux sont aggravés par le mouvement de descente; les irritations buccales de l'enfant sont pires quand on le pose dans le lit : il pleure de frayeur.. Borax est le remède . .. Activité intense du corps; audition accrue, hypersensibilité aux alentours; hyper anxieux. Aggravation de l'anxiété jusqu'à 11 heures du soir, cela a été noté comme un horaire particulier à Borax. " Vous le noterez parfois chez les sujets déments comme s'il étaient possédés du démon; puis soudain un intervalle lucide, et ils parlent comme si de rien n'était. Ainsi, dans Borax, un grand changement peut s'opérer à 11 heures du soir; l'état d'excitation nerveuse peut s'arrêter pile à cette heure là...............

" Autre fait : quand il pense à son travail, forte nausée ... avec l'aggravation par l'effort mental, le bruit, l'excitation, le mouvement de descente; ceci nous donne l'aspect mental de Borax ".

" Le patient Borax, avec ses aphtes dans l'estomac, a des hauts–le–coeur; des éructations, il tousse également. La mère dit : " La toux doit venir de l'estomac parce que l'enfant a des hauts–le–coeur et vomit en même temps ".

Rectum : épaississement des muqueuses rectales, avec rétrécissement rectal augmentant peu à peu, avant que ne sorte qu'une longue selle mince ... cette striction inflammatoire a été guérie par Borax.

L'urine brûle, si bien que l'enfant crie, avec le besoin d'uriner. L'urine, chaude, brûle comme du feu.

Dysménorrhée membraneuse, avec violentes douleurs " d'accouchement ", avant et pendant l'écoulement menstruel, comme si l'utérus voulait s'expulser par le vagin.

J'ai vu Borax guérir quand la membrane était un moule de l'utérus ; de tels patients sont facilement sujets à des tressaillements lors du mouvement de descente ; prenez ce signe pour vous guider dans les dysménorrhées membraneuses.

Quand la mère ne peut pas nourrir l'enfant, " le lait est trop épais et de mauvais goût ". Si Borax est donné au commencement de la grossesse à une patiente Borax, il modifiera le lait, comme le reste de la constitution, et la mère pourra nourrir l'enfant. Ce remède présente du dégoût du sein chez les enfants, lié au fait que le lait a mauvais goût ... la mère a besoin d'une dose de Borax.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS 

L'enfant devient anxieux quand il danse ; si quelqu'un le balance dans ses bras, sa figure prend une expression anxieuse lors du mouvement descendant.

Sensation d'anxiété lors d'un mouvement de descente ou de balancement. Frayeur du mouvement de descente.

S'il dévale à cheval rapidement d'une colline, contrairement à son habitude, il ressent comme si son souffle était coupé.

Sensation anxieuse pendant un mouvement de descente ou de balancement (diarrhée).

VERTIGE et sensation de plénitude dans la tête en descendant une montagne ou des escaliers.

APHTES avec salivation.

Aphtes dans la bouche et sur la langue, et à la partie interne des joues, saignant facilement; avec grande chaleur et sécheresse de la bouche et langue craquelée.

La bouche de l'enfant est très chaude.

Les aphtes sont si sensibles qu'ils empêchent l'enfant de téter.

SELLE molle, jaune clair, muqueuse.

Pire avant d'URINER.

Pleure et crie fréquemment avant le passage de l'urine.

LEUCORRHEE farineuse, ou d'un blanc d'albumineuse.

Leucorrhée comme du blanc d'oeuf avec sensation comme s'il s'écoulait de l'eau chaude. Leucorrhée âcre, apparaissant pendant deux semaines, entre les règles, avec inflammation des lèvres, gonflement et sécrétion des glandes de Duvernis.

Sensation d'eau tiède coulant le long des cuisses.

Douleurs pleurétiques dans la région pectorale droite; le patient ne peut remuer ni respirer sans ressentir un point de côté. A chaque quinte de toux, et à chaque inspiration profonde, piqûres dans la poitrine. Les enfants peuvent dormir tranquillement, puis s'éveillent soudain, en criant et en s'accrochant au berceau, sans cause valable apparemment.

L'enfant pleure fréquemment pendant son sommeil, et s'agrippe anxieusement à sa mère, comme s'il était effrayé par un rêve.

Elle ne peut s'endormir à nouveau avant deux heures, à cause de la chaleur de tout le corps, et spécialement de la tête.

Période de dentition et de première enfance.

SYMPTÔMES CURIEUX OU EN ITALIQUE.

Grognon, de mauvaise humeur, indolent et mécontent avant d'avoir eu une selle facile dans l'après–midi; ensuite, est plein d'entrain, content et regarde l'avenir avec joie.

Les bruits inhabituels le font facilement tressaillir.

Frayeur : sursauts dans tous ses membres, en entendant un pleur anxieux.

Forte nausée quand il pense pendant son travail; avec tremblement du corps et faiblesse des genoux.

Vertige et plénitude de la tête, en descendant une montagne ou des escaliers; en conduisant dans une descente de colline.

Tête chaude et sensation de froid.

Cheveux enchevêtrés à leurs bouts, et collés. Ces touffes, une fois coupée, se reforment.

Cheveux sauvages, mal tenue, ne pouvant être bien peignés.

Cils retournés vers l'intérieur de l'oeil qu'ils s'enflamment, spécialement au niveau du canthus externe, où les bords des paupières sont très sensibles.

Cils empesés de sécrétion gommeuse, sorte d'exsudation sèche, collés ensemble le matin.

Paupières inférieures entièrement retournées. Difficulté d'ouvrir les yeux.

Bout du nez rouge brillant ; croûtes sèches dans le nez, qui se reforment si on les enlève.

Pression douloureuse vers le bas, dans la narine droite, comme si tout le cerveau était poussé vers l'extérieur.

Sensation de toile d'araignée sur la face. Sensation d'une punaise se promenant à la partie inférieure des lèvres.

Mouvements de reptation d'insectes sur les lèvres.

Rougeur des gencives au niveau de la racine des dents, de la mâchoire supérieure.

Crampe, engourdissement et raideur de la langue, gênant la respiration.

Le devant de la muqueuse palatine semble brûlé et ratatiné.

Content et de bonne humeur après la selle.

Sensation désagréable de vide dans les seins après l'allaitement.

Le lait est trop épais, de mauvais goût, caillant souvent quand on le tire; dégoût du sein chez les enfants.

Coliques des enfants; ils crient quand on les couche ou montrent des signes de vertige quand on les descend dans l'escalier.

L'enfant lève les mains quand on essaie de le coucher.

Arrêt de la respiration quand il s'allonge dans le lit; il doit se redresser.

Oppression dans la poitrine quand il tousse.

Violente toux avec une expectoration rare à goût et odeur de moisi. Expectoration moisie.

Sensation comme le coeur était du côté droit et était comprimé.

Ulcères phagédéniques au niveau des jointures des doigts et des orteils.

L'enfant pleure dans son sommeil et s'agrippe à sa mère.

Quelque chose tire de la rate à la poitrine.

 

 

Bromium [Brom]

 

Texte

Nous avions depuis longtemps le désir de faire l'étude de ce remède; aussi allons–nous entreprendre son portrait dans l'intérêt de tous.

La première circonstance de son effet assez dramatique pour frapper la mémoire, fut le cas d'un marin faisant des crises d'asthme à terre. On lit dans le Répertoire : " Asthme des marins dès qu'ils vont à terre " = Bromium, et aucun autre remède n'est donné; De toute façon cela agit rapidement.

On l'a ajouté comme deuxième remède dans cette autre rubrique : " Amélioré au bord de mer : Med " : ceci est considéré comme un très bon tuyau par de nombreux prescripteurs pour l'usage efficace de Medorrhinum. Lorsqu'un cas végète, les Nosodes (souches potentialisées) aident d'une manière merveilleuse; ou d'un autre coté ils peuvent alors rendre opérationnel, le remède plus apparemment indiqué.

Avec Bromium, de puissantes inspirations profondes sont nécessaires de temps en temps. Il ne peut respirer suffisamment profondément; la glotte peut se fermer par un spasme.

Bromium, de plus, ne peut supporter ni poussière, ni courant d'air.

Les deux remèdes " pire par la poussière " qu'on ait pu découvrir sont Brom. et Lyss.

L'asthme est une affection très intéressante, que beaucoup de médecins ont trouvé très difficile à guérir; et les pharmaciens doivent apprécier les revenus que leur procurent cette maladie, pour la pallier. Un autre halogène, le Chlorite, a de l'asthme avec une indication bien définie, DYSPNEE : NE PEUT EXPIRER. Un autre symptôme suggestif est " une grande dyspnée : inspiration par le nez, expiration par la bouche, comme dans l'apoplexie ". Parmi ses modalités, sont : Pire au repos; mieux par le mouvement et au grand air ".

Dans l'asthme de Iodum, 3ème des quatre halogènes, ce sont les inspirations qui sont difficiles (Brom.); et Iodium est nettement mieux par le froid sous toutes ses formes, et pire par la chaleur. Il a aussi " de l'émaciation avec un appétit vorace ".

La Fluorine que nous utilisons sous la forme de Fluoric acid., ou plutôt d'Acide hydrofluorique acid. semblent affecter à un moindre degré – dans cette combinaison – les organes respiratoires. Elle s'attaque au cuir chevelu, aux glandes, aux veines, os et nerfs. Pour ce qui est de ses douleurs, une étrange modalité fut découverte par un brillant pharmacien homéopathe : " Douleur améliorée en secouant la partie atteinte ". Il avait le souvenir inconscient d'une brûlure survenue tandis qu'il gravait à l'eau forte sur du verre, comme il le raconta par la suite. La douleur en question était une sciatique qui avait résisté à toutes les prescriptions possibles ... mais il avait cédé à son intuition ou à un souvenir inconscient, et prit quelques doses de Fluoric acid. 30.

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Quand les bromures sont longtemps employés pour procurer le sommeil lors d'insomnie chronique, ou pour supprimer l'épilepsie, le patient est peu à peu réduit à un état qu'on a appelé " L'idiot boutonneux ".

Dans le bromisme, la peau est la première intéressée, avec des papules semblables à l'acné. Puis survient une sensibilité sourde de la peau et du pharynx, avec perte de l'énergie générale et sexuelle. L'intellect est émoussé; le patient est déprimé; facilement fatigué, incapable d'effort, de travailler. Les fonctions supérieures du cerveau sont déprimées avant les fonctions inférieures – dans l'ordre inverse du développement physiologique des fonctions – (Loi de Dégénérescence).

Appliquez tout ceci à un patient comme il est décrit plus haut, et vous serez capable d'utiliser Bromium curativement.

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On nous a dit que " si Bromium est introduit dans une coupure, elle prend un aspect malsain; une sorte d'escarre grisâtre se forme tout autour, avec une odeur forte ". Si vous rencontrez un semblable état, essayez alors Bromium en dilution et vous le guérirez. Bromium fera place nette.

Il a des boutons sur le nez, sur la langue, sur les doigts, sur l'anus; des furoncles sur les bras, etc.. Baille constamment avec de la dyspnée "; rêves très vivants, rêves d'escalades, de voyages, de querelles, de bagarres.

Nous allons laisser d'autres, plus sages et plus expérimentés, poursuivre l'histoire.

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GUERNSEY dit que Bromine affecte particulièrement l'intérieur de la tête, du côté gauche. Important dans la diphtérie et le croup, spécialement chez les enfants, avec des peaux délicates et minces et blanches, des cheveux et sourcils très clairs.

Disposition joyeuse, avec désir de travail mental (action primaire).

La diphtérie commence dans le larynx et remonte ensuite. Il parle du bruit croupal, sorte de raclement laryngé, mais le malade ne s'étouffe pas en toussant, comme dans Hepar.

Affecte principalement les yeux, la poitrine et le coeur. Chez les femmes, il a un curieux symptôme : " sortie de vents par le vagin ". (Nous avons utilisé ce symptôme en prescrivant Brom., dans le service de " Gynéco ").

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KENT consacre de nombreuses pages à Bromium. Nous en extrairons un condensé. Il dit : " Il est si rarement indiqué que le plupart des Homéopathes le considèrent comme inutile ..... Ils donnent Brom. pour la diphtérie, et quand il n'agit pas, il donnent alors Merc. Cyan.,, et en cas d'échec, ils donnent autre chose " pour la diphtérie ".. Toujours pour la diphtérie. Ils ne savent pas prendre les symptômes du cas, et prescrire selon la méthode de l'individualisation. Ils ne prescrivent pas pour le patient, mais pour la maladie. Vous ne verrez pas plus d'une demi–douzaine de cas de diphtérie dans les vingt prochaines années, mais quand vous verrez un cas relevant de Brom., il vous faudra le connaître. ... Un trait de Bromium; s'est d'être caractéristique d'individus malades après avoir été réchauffés; les troubles également surviennent après un jour très chaud d'été. Troubles après s'être surchauffé ..... mais quand les troubles apparaissent, peu importe où cela se passe, il est si sensible au froid que le moindre courant d'air froid le gèle jusque dans les os; mais il ne peut pas supporter d'être surchauffé. 

" Les glandes deviennent dures, indurées; mais rarement suppurées, elles restent dures. L'idée principale est une inflammation avec induration. Il a guéri l'hypertrophie avec durcissement important de la glande thyroïde. Goitre. Pour certains, Bromium est un remède de routine pour le goitre.. quand il n'agit pas, on essaie les coquilles d'oeuf... et en cas d'échec, on essaie autre chose, sans tenir compte des symptômes du patient.

" Emaciation, et tendance à l'infiltration : il n'est pas étrange qu'il ait été un remède curatif dans la tuberculose et le cancer. Faiblesse : jambes faibles, malade épuisé; fatigue croissante avec tremblements des membres. Exsudations des séreuses.

L'infiltration des muqueuses est un fait naturel ici, si bien que les muqueuses semblent exsuder de petites sécrétions grises – blanchâtres, les parties sous–jacentes étant indurées. Cela est vrai dans les ulcères ; un ulcère muqueux creusera de plus en plus profondément, édifiant par dessous un stratum de tissus induré .....; " Froid de glace dans les membres ". " Chaleur de la tête ". Dyspnée avec grande transpiration. Manifestations croupales.

" Palpitation : avec nausée, céphalée, excitation nerveuse. Aversion pour le travail, la lecture. Ne trouve aucun intérêt dans les tâches ménagères. Indifférent; fatigué. Triste et découragé. Troubles auriculaires avec parotide grosse et durcie. Gonflement et induration de la parotide gauche ... Rougissement de la face, pleine de sang chaud, facilement échauffée. Mais ceci est le strict opposé de l'état constitutionnel chronique de Bromium; Aspect vieillot; Bromium chronique aura une face maladive, grise, de couleur cendrée. Ou encore les enfants pléthoriques ont une face rouge, et sont aisément surchauffés. Naturellement, là où la dyspnée a durée des heures ou des jours, le patient devient cyanosé et pâle : haletant, étouffant, comme dans la diphtérie, le croup et les affections laryngées.

Bromium convient au type le plus malin de diphtérie. Les membranes poussent comme de mauvaises herbes; la respiration est coupée, le larynx fermé. Cela commence dans la gorge et va dans le larynx. Grande violence ; par la suite, grande prostration. De nombreuses cures par Bromium concernaient la diphtérie du côté gauche; mais il a guéri des diphtéries des deux côtés. Vous verrez rarement l'indication de Bromium apparaître par temps froid et sec, mais plutôt par atmosphère chaude et humide.

" Ulcères chroniques d'estomac. Vomissement avec symptômes d'ulcération. Les vomissements ou la diarrhée sont pires après manger. Pire par les acides; les huîtres; la fumée du tabac. Pire par les choses chaudes, le thé chaud, les boissons chaudes ". " Douleurs après avoir pris une nourriture chaude ". Selles membraneuses; matières fécales noires; doit aller à la selle après manger.

" Dilatation veineuses. Hémorroïdes procidentes : souffre violemment jour et nuit. " Hémorroïdes cachées, très douloureuses, avec selles diarrhéiques noires ".

" Sursaute à cause du manque de respiration; respiration haletante et souffrante. Éternuement, et bruit de crécelle dans le larynx. Les voies respiratoires sont comme pleines de fumée, ou de vapeur de soufre, ou de goudron ... Chatouillement, ou sensation de froid dans le larynx. Sensation comme si le larynx était recouvert de duvet ou de velours, cependant il donne l'impression de froid. L'air respiré semble froid, comme s'il faisait un temps de neige ou de glace .... Éternuement, enrouement, irritation du tractus respiratoire en manipulant des choses poussiéreuses ".

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS (ALLEN, HERING)

Elle ne se sent pas comme d'habitude, mais ne peut dire pourquoi.

PAROTIDES, affectées, le plus souvent la gauche.

Gonflement et induration de la parotide gauche, chaude au toucher.

Suppuration de la parotide gauche : décharge aqueuse et excoriante; le gonflement reste dur et inflexible (spécialement après scarlatine).

CORYZA rebelle et qui n'en finit pas, avec sensibilité au–dessous du nez et à la marge du nez.

FACE grise, de couleur terreuse.

GLANDES : Gonflement d'une dureté de pierre des glandes, spécialement sur la mâchoire inférieure et au niveau de la gorge.

Diphtérie ou croup.

Beaucoup de douleurs périodiques, dans l'hypochondre gauche et les régions iliaques.

Douleur violente, comme si l'intérieur était douloureux.

SELLES : matières fécales noires.

VARICES : hémorroïdes, pires par application d'eau chaude ou froide.

Émission bruyantes de vents par le vagin.

Sensation de froid dans le LARYNX, avec sensation froide à l'inspiration.

Enrouement chronique. Enrouement : perte de la voix; ne peut parler clairement.

Etat de grattage à vif et provoquant une toux sèche; dans la soirée.

Sensation comme si le fond de la gorge pressait sur la trachée.

Toux avec paroxysme de suffocation.

Raclement de mucus quand il tousse ; toux de résonance croupale.

DIPHTERIE, quand la maladie commence dans le larynx, puis remonte dans le naso–pharynx; ou dans certains cas, quand il descend vers le larynx, avec toux croupale et raclement de mucus.

La toux ne l'étouffe pas, comme Hepar.

Beaucoup de raclement dans le larynx, quand il respire : davantage quand il tousse.

Danger de suffocation à cause de mucosités sur le larynx (Ant. Tart. a des râles plus bas dans la poitrine).

Inflammation croupale produite par des excroissances exubérantes de champignons (Diphtérie).

Constriction de la POITRINE; pas de toux; avec difficulté à respirer.

ASTHME des marins, dès qu'ils mettent pied à terre.

Symptômes de croup pendant une coqueluche.

Avant–bras froids comme de la glace.

Diphtérie : grande faiblesse et lassitude, quand tous les symptômes se sont dissipés.

Jeunes filles scrofuleuses, blondes, aux joues rouges.

Gonflement scrofuleux des glandes, certaines déjà en voie de suppuration ; Thyroïde, testicules, sous–maxillaires; parotides.

KENT dit de Bromium : " Ses troubles surviennent la nuit, après une journée très chaude. Toutefois, après que les troubles soient apparus, le malade est si sensible au froid qu'un courant d'air frais le gèle jusqu'aux os.

" Bromium infiltre les glandes; qui deviennent dures mais rarement suppurées. Inflammation avec dureté est la notion principale.

" Bromium convient à la forme la plus maligne de diphtérie ; les membranes poussent comme de mauvaises herbes, elles empêchent la respiration et ferment le larynx ".

 

 

Bryonia [Bry]

 

Texte

Bryonia est un des remèdes les plus précieux de l'homéopathie, spécialement utilisé dans les affections aiguës. Bryonia est aussi un remède de symptômes bien définis que l'on peut difficilement manquer, pour cela c'est l'un des plus faciles à prescrire avec assurance. Il fut l'objet des premières expérimentations d'Hahnemann ; c'est un de ces remèdes, sans lesquels selon l'expression de Dudgeon, nous pourrions fermer boutique. 

Aussi Bryonia a–t–il sa place dans tout manuel d'Homéopathie, et dans chaque trousse familiale. Néanmoins si nous tenons à ce qu'il fasse des prodiges, faut–il encore connaître quand et comment il doit être utilisé. Guernsey dit de Bryonia : " La grande caractéristique de ce remède est l'aggravation par le moindre mouvement " . Le patient ne peut supporter aucun dérangement, physique ou mental.

Il ne peut se dresser sur son séant; le simple fait de se soulever pour boire un peu d'eau le fait défaillir. Il peut à la rigueur se mouvoir d'un côté à l'autre du lit, sans grande aggravation, mais il ne peut se dresser ".

Trouvons la preuve de cela dans les expérimentations. L'aggravation par le mouvement, avec Bryonia est tellement constante dans les maladies de toutes les parties du corps, que nous pouvons considérer ce symptôme comme chef de file.

Le mouvement aggrave : 

le vertige et la céphalée.

la plénitude dans le front; (pire même en bougeant les yeux)

les violentes douleurs pulsatives dans la tête;

les douleurs élançantes dans la tête et les yeux;

les douleurs de tête à type de dilatation, etc ..

les douleurs partout.

Pire par le mouvement sont :

le vomissement;

la plénitude et la pression dans l'estomac;

les douleurs coupantes et constrictives dans l'estomac;

les douleurs brûlantes et piquantes dans l'estomac;

les douleurs excessives dans l'estomac;

les sensations d'étreinte et de coupure dans les intestins;

la colique;

les douleurs transperçantes et élançantes dans l'abdomen;

la miction involontaire d'urine;

les douleurs résiduelles;

les douleurs par inflammation d'un sein;

Pire par la mobilité :

les douleurs dans la région lombaire

la raideur, la courbature, la sensation de déchirement;

les douleurs de foulure du poignet;

la douleur et le gonflement des articulations des doigts;

les douleurs transperçantes à ce niveau;

les douleurs de sciatique;

la raideur et les points douloureux dans les genoux;

les douleurs dans les mollets –dans les chevilles– dans les articulations;

la transpiration – la douleur – la faiblesse – le refroidissement;

la sensibilité du périoste, des ligaments, etc .. etc....

A ce symptôme d'aggravation par le mouvement, présent dans toutes les douleurs de Bryonia, nous devons ajouter leurs caractéristiques : piquantes et transperçantes.

Piquantes comme des aiguilles ou des points de côté :

profondément dans : le cerveau, la tête, les yeux, les oreilles;

dans les dents, la gorge, l'estomac, l'abdomen;

dans le foie, la rate, la poitrine;

dans les espaces intercostaux et le sternum; dans les glandes;

dans la région du coeur; entre les omoplates, et sous celle de gauche, s'étendant au coeur; 

dans les bras, les coudes, les poignets, les doigts, les genoux, les plantes des pieds, le gros orteil.

dans toutes les membranes séreuses : péricarde, plèvre, méninges, séreuses articulaires.

Et toutes ces douleurs sont pires par le mouvement.

A cette aggravation par la mobilité, au caractère perçant des douleurs, il faut ajouter, pour compléter le tableau de Bryonia : l'amélioration par la pression.

C'est, de toute évidence, du moins en partie, un corollaire de l'aggravation par le mouvement, puisque la pression tend à maintenir les parties douloureuses au repos.

Et ici, Bryonia diffère fondamentalement de Belladonna (remèdes tous deux d'inflammation), quant à l'étiologie et au traitement : Belladonna est intolérant à la pression la plus légère ou à l'accroissement de la pression. Les douleurs palpitantes de Belladonna, dans le panaris, par exemple, sont influencées par la pression extérieure du sang sur la partie malade, à chaque battement cardiaque ... Etant étudiante, je vis un jour, non sans une certaine horreur, une de mes camarades plus âgée, appliquer sur un panaris une sorte d'enveloppement de laine chaud, étroitement bandé, sur un seul côté du doigt .. ! Etudiants et médecins y gagnent à expérimenter sur eux–mêmes les souffrances qu'ils traitent. De tels bandages fantaisistes constituent une cruelle souffrance pour Belladonna; car il est difficile de pratiquer un pansement correct sans le serrer. Pendant la guerre , j'ai souvent entendu dire qu'à La Panne, les blessés redoutaient d'être bandés par une certaine Reine qui aidait à les soigner parce que ses pansements étaient trop serrés.

Une pneumonie Belladonna ne reposera jamais sur le côté malade. Une pneumonie de Bryonia reposera sur le côté enflammé, afin de le mettre au repos; ou bien sur le dos; mais jamais sur le côté sain; parce que cela maintiendrait le côté sain comprimé et au repos et infligerait des mouvements plus actifs du côté douloureux de la poitrine.

Une autre caractéristique majeure de Bryonia est la SECHERESSE. Le stade de sécheresse de la pleurésie, où les surfaces enflammées frottent l'une contre l'autre à chaque respiration et produisent des douleurs piquantes (points de côté). Sécheresse des membranes séreuses enflammées – péricarde – plèvre, – méninges cérébrales – synoviales articulaires). Sécheresse également au niveau des lèvres, de la langue; des intestins, causant de la constipation avec selles sèches, dures, sombres. Toux sèche, douloureuse, spasmodique avec douleurs comme si la tête allait voler en éclats; avec douleurs d'éclatement dans la tête et la poitrine nécessitant d'être soutenues et comprimées pour limiter l'intensité de ces douleurs.

Kali carb. a aussi d'intenses douleurs transperçantes dans la poitrine avec pneumonie et pleurésie; mais les douleurs de Bryonia se produisent seulement au mouvement, avec la respiration, tandis que celle de Kali carb. sont indépendantes de la respiration.

Cela nous rappelle un cas frappant de Kali carb.; c'était un cas sévère de pleuro–pneumonie droite en Décembre 1917, alors que la pneumonie était courante et grave.

Un homme de 65 ans est soudain tombé malade à son travail. Il fut hospitalisé le 4ème jour de la maladie : il avait été incapable de se reposer ou de dormir les trois nuits précédentes, à cause de ses douleurs.

A l'admission, température 104° (degré Fahrenheit), respiration 39, expectoration " jus de pruneaux ". Grande douleur arrachant des cris. Mais ces douleurs étaient indépendantes de la respiration, et la pneumonie, redisons–le, était située à droite. Il reçut Kali carb. 30, toutes les deux heures; au bout de deux heures, la douleur s'arrêta, et il put passer une bonne nuit. Le jour suivant, la T° était tombée de deux degrés; au 3ème jour, elle était au maximum de 99°4 .. et cela s'arrêta là. Cet homme se rétablit très vite et parfaitement.

Voici à peu près à la même époque un cas de Bryonia : un marin de 41 ans fut envoyé par l'Amirauté, pour une pleuro–pneumonie, à la base droite également; température 103°4, respiration 44 et crachats colorés. Ces symptômes suggéraient Bryonia, qui fut donné en 200 puis en 1000. Le 2ème jour, la température baissa d'un degré; le 3ème jour (4ème jour de maladie) la température était déjà subnormale, avec une légère remontée vers le soir : et le cas se termina. Le malade se rétablit rapidement et sans incident intercurrent.

Après ces faits, nous voyons de plus en plus que l'Homéopathie, peut, quand le cas est pris assez tôt, faire avorter une pneumonie. Je suppose qu'il y a davantage de cas de pleuro–pneumonie réclamant Bryonia, que tous aux autres remèdes, même Phosphorus. Les archives des hôpitaux nous permettraient de prouver qu'un petit nombre de cas seulement ont réclamés Kali carb. ... on dira alors que ces symptômes–là ont demandé Kali carb. 

Mais, en Homéopathie, on ne peut donner un médicament pour un autre, car l'Homéopathie est une thérapeutique d'individualisation. Il ne suffit pas de diagnostiquer une pneumonie, et de donner un remède de pneumonie. Avec Hahnemann, nous devons diagnostiquer " une forme de pneumonie ou une forme de pleurésie ". Et laquelle ? Eh bien, une forme Phosphorus, ou une forme Bryonia, ou une forme Kali carb., ou une forme Natrum sulf, ou une forme Mercurius. de la pneumonie. Ce sont les symptômes, toujours, qui décident de l'emploi de tel ou tel remède curatif. L'un peut être des palliatifs et le malade aller mieux, peut–être avec moins de souffrances; mais, cela n'est pas GUÉRIR.

Un peu plus loin, je suis tenté de rapporter un cas intéressant à peu près à la même époque, chez un enfant de trois ans; un cas avorté de broncho–pneumonie. Elle avait été vue en consultation externe, le 14 mars 1918. Température à midi ; 100°4 : respiration 40. Sa mère avait veillé à son chevet toute la nuit ; la malade avait été d'une chaleur brûlante; elle pleurait et toussait. Refusait toute nourriture. " Cette chaleur brûlante durait depuis huit jours ". Il y avait des crépitants à la base droite et (?) à la gauche. On lui donna Bryonia 1000 toutes les 6 heures. Il en résulta " une nuit merveilleuse ". Mais, comme le jour suivant, on constata des crépitants dans les deux bases, avec une respiration à 48, elle fut hospitalisée et reçut Bryonia 10.000 (3 doses); le jour suivant, la température fut subnormale, et la respiration à 29–36. La température ne monta plus, et la malade se rétablit tranquillement.

La broncho–pneumonie infantile est considérée ailleurs comme une affection dangereuse et longue.. les statistiques homéopathiques de cette affection sont excellentes.

Certains remèdes affectent spécialement certains organes ou tissus ; c'est ainsi que Bryonia choisit les membranes séreuses qu'il irrite; c'est pourquoi, à petites doses, il les stimule et les guérit. Il a un effet extraordinaire sur la plèvre et le poumon; c'est d'ailleurs un des remèdes capable d'engendrer une pneumonie.

Les moments d'aggravation de Bryonia sont :

3 heures du matin ; pour le délire, les sueurs profuses de la nuit, les douleurs dentaires

9 heures du soir est également une mauvaise heure pour Bryonia.

6 –7 heures du soir parfois urine profuse à cette heure–là.

La plupart des symptômes de Bryonia sont pires le matin, d'autres le soir.

Hahnemann rapporte un curieux symptôme de Bryonia : " à la moindre émotion (ou en riant), il ressent soudain une douleur élançante (démangeaison), brûlant la surface cutanée comme s'il avait été fouetté avec des orties ou s'il avait un urticaire, alors que l'on ne constate absolument rien sur la peau; cette brûlure survient à nouveau simplement en y pensant, ou lorsqu'il s'est échauffé ".

Bryonia est un remède de vent d'Est. L'étiologie, de certains remèdes, est d'une grande importance ; par exemple, les maux de Dulcamara surviennent par temps froid et humide –après un coup de froid humide– ou après s'être mouillé par temps chaud– ou encore par refroidissement quand on a eu chaud. Bryonia et quelques autres remèdes ont des maux aigus survenant après l'exposition au froid, au VENT D'EST sec. : tels sont Acon.Asar.Caust.Hep.Kali c.Nux.Sep. Spong., etc.

Bryonia est l'un des remèdes de l'épistaxis (mais là, d'après notre expérience, Vipera est plus efficace, même dans des saignements chroniques. Bryonia est le grand remède des hémorragies vicariantes – épistaxis ou vomissements de sang.

Voici un tuyau émanant de l'un de nos Maîtres qui parlait de sa propre expérience : Chez un sujet Natrum mur ayant une céphalée intense, ne donnez pas Natrum mur. en phase aiguë sous peine d'aggraver terriblement les douleurs. Donnez lui en " Aiguë " Bryonia; et utilisez, Natr.m. seulement, en période calme.

Du point de vue mental, ainsi que dans le délire, Bryonia est courant : 

Sa clef principale est l'ANXIETE : anxiété au sujet de l'avenir : à propos des petites choses de chaque jour. Dans ses rêves, dans son délire, il parle notamment de son travail quotidien. 

Propos irrationnels sur son travail : parle de façon vaine au sujet du travail qui l'attend. Désire sortir du lit et rentrer chez lui. Irritable et morose.

C'est un grand remède des seins : " Seins lourds, d'une dureté de pierre; pâles mais durs; chauds et douloureux ". Tandis que dans les inflammations de Belladonna , il y a une rougeur luisante, avec une peau brûlante, et beaucoup de battements.

Dans un cas de cancer du sein où Bryonia avait été donné à cause d'un important épanchement pleural, il améliora d'une manière étonnante l'état du sein, aussi bien qu'en faisant disparaître l'épanchement, ce qu'on n'avait pas osé faire par aspiration.

Voici quelques symptômes en caractères gras, donnés par Allen et Hahnemann, caractéristiques spécifiques de Bryonia, causés et guéris par lui :

ANXIETE : appréhension au sujet de l'avenir.

Propos illogiques concernant ses affaires.

De très mauvaise humeur; troublé par une anxiété inutile.

Morose : tout le contrarie.

Rêves pleins de querelles et de choses vexantes.

Rêve toute la nuit d'une façon anxieuse et agitée de son travail. Dans ses rêves, il est occupé par des affaires personnelles.

Pendant son sommeil, pense constamment à ce qu'il a lu la veille au soir.

Babillage délirant au sujet des affaires à traiter.

Confusion cérébrale.

Vertige dès qu'il se lève de son siège.

En se levant du lit le matin, vertige tourbillonnant, comme si sa tête tournoyait dans un cercle.

Céphalée débutant le matin, dès qu'il ouvre et bouge les yeux.

Céphalée frontale pressive, nettement aggravée en se baissant.

Douleur occipitale sourde.

Une douleur pressive dans l'occiput, avec tiraillements vers le bas, dans le cou; soulagée vers midi ;

Impression creusante d'une partie antérieure du cerveau, avec sensation de pression dans la région du front, spécialement violente en se baissant ou en marchant vite. La marche le fatigue beaucoup.

Céphalée en se baissant, comme si quelque chose allait sortir de la tête, au niveau du front; comme si quelque chose faisait pression vers l'extérieur, dans la région du front.

Douleur pressive au niveau de l'oeil droit, suivie par une douleur pesante sourde dans l'occiput, d'où le mal s'étend à tout le corps, et continue plus ou moins intensément tout le jour : lors d'un mouvement rapide ou après avoir mangé, la douleur devient si sévère qu'il a l'impression d'une pulsation distincte à l'intérieur de la tête.

Douleur de pression extérieure dans les deux tempes.

Douleur dans le globe oculaire gauche, pire par le mouvement du globe.

Fréquente émission de larmes.

Le matin, paupières comme collées ensemble.

Epistaxis de 15 minutes le matin.

Rougeur, chaleur, légère bouffissure de la face.

Douleurs de tiraillement ou de saccades dans les molaires supérieures gauches, uniquement pendant et après manger; en même temps, les dents paraissent trop longues, comme si elles remuaient d'avant en arrière.

Douleur comme si une dent était vissée, et qu'ensuite on allait l'arracher, momentanément soulagée par l'eau froide.

(Douleurs dentaires vers 3 heures du matin) pires, en reposant sur le côté sain, disparaissant par contre, s'il repose sur la joue malade.

Langue saburrale, très blanche. Langue recouverte d'un épais enduit blanc.

Sécheresse très grande de la bouche. Violente soif.

Accumulation abondante de salive écumeuse, savonneuse dans la bouche.

Goût insipide, fade et écoeurant, dans la bouche : il n'a presque pas de goût.

Goût amer, nauséeux. Goût très amer sur la langue.

Boire fréquemment de l'eau froide soulage l'amertume du goût et la tendance à vomir.

Soif excessive.

Grande soif : doit boire beaucoup d'eau froide.

Grande soif : elle peut et doit boire une grande quantité à la fois.

Faim excessive.

Aucun désir de lait; mais quand il vient à en boire, il finit par y prendre goût.

Grande envie de café.

Après le repas, éructations amères; ou bien aigreurs.

Après manger, poids dans l'estomac, comme si une pierre se trouvait là et l'énervait.

Sensation comme si une pierre demeurait dans l'estomac après manger : région épigastrique sensible au toucher ; sensible à la pression. (N.B. c'est seulement au niveau de l'estomac et de l'abdomen que Bryonia n'est pas soulagé par la pression).

Selles offensives, pâteuses, dans l'après–midi, suivies de brûlures anales.

Diarrhée précédée de douleurs coupantes dans l'abdomen.

Constipation opiniâtre.

Selles sèches, comme desséchées, avec effort.

Urines sombres, presque brunes.

Coryza fluent pendant huit jours.

Sévère coryza sans toux.

Sécrétions visqueuses dans le naso–pharynx, détachées par raclement.

Toux sèche.

Irritation par une toux sèche et coupante; a l'impression d'avoir du mucus dans la trachée; quand il a toussé un moment, il ressent une douleur faite de sensibilité et de pression; la douleur s'aggrave en parlant et en fumant du tabac.

Quand il arrive du dehors dans une chambre chaude, il a l'impression d'avoir de la vapeur dans la trachée, le contraignant à tousser. Impression de ne pouvoir respirer suffisamment.

Sécrétion visqueuse dans la trachée, détachée par une toux sèche et fréquente.

Quand il tousse, il ressent constamment dans la tête une sorte de pression.

Douleurs aiguillonnantes dans le sternum en toussant : il est obligé de soutenir la poitrine avec les mains.

Sensation de chaleur interne dans la poitrine.

Douleur lancinante, comme par une aiguille piquant de l'extérieur, au–dessous du mamelon droit, dans la cavité thoracique, seulement en expirant.

* * *

(Voici quelques symptômes en italiques d'Allen, et qui sont très importants) :

£Brèves, mais violentes douleurs d'aiguilles au niveau de l'hémithorax droit qui l'oblige à retenir sa respiration, et il ne peut crier.

Piqûres dans l'hémithorax droit, entre la 3ème et la 4ème côte., piqûres déchirantes dans le côté gauche de la poitrine, allant d'arrière en avant, soulagées par le repos, pires pendant le mouvement et par la respiration profonde (peut–être avons–vous tort de donner seulement les symptômes en caractères gras : ceux en italiques ont également une énorme importance !).

Lassitude et lourdeur dans tous les membres.

Gonflement du coude, et un peu en–dessus, jusqu'au milieu du bras et de l'avant–bras, ainsi qu'aux pieds.

Douleur dans les poignets, comme s'ils étaient foulés ou disloqués à chaque mouvement. Douleur élançantes dans les doigts, en écrivant.

Grande faiblesse dans les cuisses; peut à peine monter les escaliers, moindre faiblesse quant il les descend.

Douleur tensive et raideur des genoux.

Piqûres dans les genoux en marchant.

Les genoux chancellent et plient en–dessous de lui en marchant.

Les jambes sont si faibles qu'elles peuvent à peine le soutenir, lorsqu'il se met à marcher où en se tenant debout.

Gonflement chaud du pied.

Gonflement chaud du cou–de–pied, avec douleurs meurtrissantes à l'étirement.

Le pied semble tendu lorsqu'on appuie dessus, et quand on le touche, la douleur est comme un abcès.

Grande tendance à bailler; bâillement fréquent tout le jour.

Au lever, grand épuisement, extrême faiblesse; se traîne de–ci de–là. En se levant de son lit, il est prit de faiblesses. Après la sieste il a froid et il est hébété.

Grande soif (doit boire beaucoup de liquides froids) avec chaleur interne, sans qu'il soit chaud extérieurement, au toucher.

Sensation de chaleur dans la face avec rougeur et soif.

Sueurs généralisées quand il marche à l'air frais.

Sueurs nocturnes profuses à partir de 3 heures du matin.

Sueur acides.∑

Jusqu'à ce que le Dr. Haehl, de Stuttgart, ces dernières années, et après de longues recherches, eût découvert la volumineuse bibliothèque d'Hahnemann –reléguée dans une mansarde ! –et les eût installée au musée d'Hahnemann, à Stuttgart, Bryonia avait l'honneur de figurer parmi l'un des rares cas disponibles provenant de son travail colossal, (en tout cas, il figure dans les meilleurs ouvrages connus d'Hahnemann). Cela vaut la peine de le redire. Hahnemann le donnera pour illustrer sa méthode de compréhension du cas et de découverte du remède. Comme tel, cela serait intéressant à publier à nouveau in extenso.

Une blanchisseuse vint d'un village voisin pour demander de l'aide. Elle était paralysée par des douleurs, l'empêchant de travailler depuis des semaines. Hahnemann étudia ses symptômes, avec le soin qu'il nous recommande de porter cette étude, et d'après eux, inscrivit rapidement les remèdes susceptibles de causer et donc de guérir de tels symptômes.

Jusqu'à ce que Bryonia lui apparut alors comme le seul remède couvrant le tableau entier.

A cette époque, il administra une dose de Bryonia en une teinture concentrée et renvoya la malade. Deux jours plus tard, ne la voyant pas revenir, un des élèves d'Hahnemann se montra inquiet du résultat thérapeutique .. " Allez et informez–vous de sa santé ", suggéra le maître ; la femme fut trouvée au lavoir, occupée et indignée. Elle déclara que la douleur l'avait quittée le lendemain de la visite et qu'elle continuait de bien se porter depuis. " Il y avait des semaines, dit–elle, qu'elle n'avait pu gagner son pain; le docteur attendait–il d'elle qu'elle abandonna son travail et qu'elle fit plusieurs miles simplement pour lui dire qu'il l'avait guérie? "

Bryonia était une des " 50 raisons d'être un Homéopathe " de Burnett. Laissons lui la parole. 

" Etant jeune homme, j'eus une pleurésie gauche et avec l'aide de l'apothicaire du village et d'une demi–barrique de mixture, je mourus presque, mais pas complètement. Depuis ce temps, je conservais une sensation sourde, une gêne dans mon côté, pour laquelle je consultais diverses célébrités médicales d'Europe; mais aucun ne put m'aider. Tous s'accordaient pour dire qu'il s'agissait d'une vieille adhérence entre les côtes et la plèvre viscérale, mais aucun de ces éminents conseillers ne put me guérir. Et pourtant, ma foi en eux était capable de remuer des montagnes; donc la foi en tant que remède n'a pas eu d'effet.

Lorsque la médecine orthodoxe eut prouvé son incapacité, je me tournais vers les hydropathes (alors considérés comme des charlatans !), pris des bains chauds et froids pendant longtemps, sans succès. Enveloppements froids, et inversement chauds, compresses froides portées pendant des mois, dormant dans des draps humides, des transpirations sans fin à la Russe et à la Turque, n'eurent pas raison de mes vieux troubles pleurétiques, qui demeurèrent in statu quo ante.

Les cures de raisin, le pain et le vin ne firent pas mieux. La diète non plus. Aussi, quand j'étudiai l'opinion des Homéopathes sur Bryonia alba et son affinité pour les membranes séreuses, je me dis : Quoi ? injurier les Homéopathes et les traiter de Charlatans ? Non.

J'achetai de la Bryonia alba, le pris comme il était recommandé .. et en quinze jours, mon côté fut soulagé; il ne m'a plus troublé depuis.

Ici, ami, se trouve ma seconde raison d'être un Homéopathe; et si un jour je cessais d'être reconnaissant à ce cher vieil Hahnemann pour son Bryonia, puissé–je voir revenir ma vieille douleur pleurale afin qu'elle me rappelle à nouveau la vérité de l'enseignement Hahnemanien ". 

Quoi que vous ou le monde puissiez penser, je ne jette pas la pierre. Je ne parle bien que du pont qui m'a fait traverser ! Pour ma part, j'exige seulement d'une médecine qu'elle guérisse; la thérapeutique qui guérit est faite pour moi. De votre traitement le meilleur, je puis seulement dire : " que m'importe sa valeur, s'il ne me satisfait pas personnellement ? "

De ce qui précède, nous voyons que, non seulement Bryonia est un grand remède de pleurésie aiguë, mais qu'il peut guérir les états chroniques qu'elles laissent parfois.

Nash dit aussi : peu importe le nom de la maladie, si le patient se sent nettement mieux au repos et souffre davantage au mouvement le plus léger; et s'il souffre d'autant plus qu'il ne bouge; Bryonia est le premier remède auquel il faut penser; et il faut vraiment d'importantes contre–indications pour qu'on se dirige vers d'autres remèdes ".

Nash dit également : " l'école officielle ne sait pas ce qu'elle perd en ignorant les vertus de ce remède, telles qu'elles ont été mises à jour par nos expériences et notre usage clinique, mais, nous, nous savons ce que nous y gagnons ".

* * *

£Et maintenant, pour récapituler .. Si vous avez un malade avec d'intenses douleurs piquantes : pire par le moindre mouvement, pire en s'asseyant; mieux par la pression; ayant soif de grandes quantités d'eau froide; très irritable; coléreux, non seulement la simple colère, mais avec des souffrances aggravées par le fait d'être tourmenté mentalement et physiquement; langue blanche; dans son délire " demande à rentrer chez lui " (même quand il y est déjà); préoccupé, dans ses rêves et son délire, par ses occupations habituelles, vous pouvez donner Bryonia et parier le résultat.

 

 

Calcarea carbonica [Calc]

 

Texte

Ce remède, le Carbonate de Calcium impur, est une trituration de la couche intermédiaire de la coquille d'huître. Il fut expérimenté par Hahnemann; et Clarke l'appelle " l'un des plus grands monuments du génie d'Hahnemann. Sa méthode de préparation des substances insolubles " (par trituration) " il a mis au monde, dans cet exemple, tout un univers de puissance thérapeutique jusque là inconnu ".

* * *

Certains remèdes sont difficiles à repérer; la difficulté est de manquer Calcarea, quand il est typique.

Calcarea a au moins cinq tableaux bien définis dans ses expérimentations; ils sont distincts mais se mélangent les uns autres.

Il y a le tableau de la poussée dentaire.

Le tableau du rachitisme.

Le tableau de l'anémie.

Le tableau de la tuberculose.

Le tableau de la déficience mentale et de la décrépitude.

Dans Calc. l'enfant (le type de l'enfant) contient celui de l'homme ou de la femme, et si vous connaissez l'enfant Calc. vous réalisez plus tard Calc. au cours de la vie.

D'abord, le tableau de la poussée dentaire : le bébé gras, flasque, cheveux clairs, à grosse tête (sentant souvent l'aigre), qui transpire furieusement la nuit pendant son sommeil et mouille l'oreiller sur une large étendue. Dentition retardée. Les dents n'apparaissent pas au moment voulu. Les gencives sont gonflées, battantes, sensibles. Vous entendez dire que le lait ne convient pas, qu'elle vomit de l'eau acide, du lait caillé sur; de l'eau acide lui coule de la bouche. Calc. est très " sûr "; les selles sentent l'aigre; sûres et âcres; excoriantes. (Dans Lyc., c'est l'urine qui brûle et excorie; dans Calc, .sulf. et d'autres, ce sont les selles). Dans Calc., la selle (dans la diarrhée ou constipation) peut être blanche comme de la craie. Des bracelets de graisse entourent les poignets et les chevilles, le chapelet rachitique peut être ressenti. Les fontanelles sont lentes à se fermer, les dents à sortir, les os sont lents à supporter le poids du corps, ou de mauvaise qualité ; ils se plient.

Toux : une " toux dentaire ". (On avait l'habitude de donner quelque chose pour la bronchite, et du Calc. pour aider la sortie dentaire, jusqu'à ce que nous découvrimes que Calc. couvrait l'un et l'autre, chez un enfant Calcarea).

Tout ceci fusionne chez l'enfant rachitique. L'enfant Calcarea des Expérimentations et de la Materia Medica, est l'enfant rachitique typique.

C'est l'enfant gras, à cheveux clairs, pâle, affalé sur une chaise qu'il ne quitte pas. Il ne cherche à se déplacer et à toucher à tout dans la chambre; elle s'assied là, léthargique et sans vie. Parfois elle joue avec ses doigts et les épluche. 

Teint crayeux.

Gras, mais pas en bonne santé.

Transpire sans chaleur.

Os sans forces.

Tissus en plus grande quantité et de qualité moindre.

A tout bonnement un volume flasque, avec faiblesse et pesanteur.

La tête de Calcarea, quand vous le demandez, transpire toujours avec excès. Transpire quand il fait froid. Sueurs dans une chambre froide. Sueurs la nuit, inondant l'oreiller. (Calc. et Sil mouillent tous les deux l'oreiller pendant la nuit, et le sommeil; mais leurs tableaux sont très différents).

Dans Calc., tout est lent, retardé, lourd et faible.

Vous entendrez parler de terreurs nocturnes; l'enfant se réveille en sursaut, criant de terreur; ne connaît personne; peut difficilement être apaisé; tremble de frayeur. " Les enfant Calc. ont des rêves effrayants ", dit Kent. et Calc. est réputé guérir les terreurs nocturnes.

Calc. désire les oeufs; mange de la chaux, le crayon d'ardoise, la terre (Alum.), la craie, l'argile, les pommes de terre crues, les bonbons, la crème glacée, etc... Et plus tard, il exécrera le café, la viande, le lait (ou aime le lait, lequel ne lui convient pas); aversion pour le tabac.

Estomac gonflé " comme une soucoupe inversée ".

Le troisième tableau : plus tard dans la vie : " le patient leucophlegmatique ", comme on l'a appelé : gras, cheveux clairs, flasque. Elle devient bouffie, elle se présente à vous avec une main de batracien qui vous fait frissonner et cherchez de l'eau et du savon tant elle est sans os, moite et froide. Vous pouvez repérer Calc. par cette main.

Elle présentera les symptômes de son ANEMIE : sa pesanteur, sa faiblesse, ses palpitations. Son manque de souffle à la plus petite montée. Sa sensation de poitrine trop pleine de sang; et sa tête trop pleine de sang.

Sa frilosité. Sa tendance à transpirer, spécialement au niveau de la tête et des pieds. Comme elle transpire quand elle a froid; dans une pièce froide; pendant le sommeil. Elle vous dira qu'elle a froid en des endroits bien localisés comme en taches ; tête froide, pieds froids, abdomen froid, cuisse froide, cuir chevelu froid; froid de glace.

(Sulf. a chaud par endroits : Calc . a froid par endroits, et Kent dit qu'elle transpire par endroits).

Ici, vous voyez une femme grande et grosse, sans force, sans souffle, sans énergie, ni couleur, ni santé. Si faible ! Si lourde ! Sans souffle! Avec tant de palpitations !! 

Elle vous dira que ses règles sont en avance, trop profuses, durent trop longtemps : elles sont capables de revenir à chaque effort ou excitation.

Et puis ses crampes ! elle ne peut se mettre dans un lit froid sans avoir des crampes.

Elle étend sa jambe dans le lit et attrape une crampe : les mollets, les doigts, et les orteils sont sujets à des crampes douloureuses (Cuprum).`

Elle se fait si facilement des foulures. Elle a une douleur dans le bas du dos, comme si elle s'était fait une foulure; incapable de soulever un objet lourd; et la sueur coule soudain le matin; et à des moments bizarres.

Elle a aussi une sensation curieuse de lacet trop serré à la ceinture. Montées de sang à la tête. Vertige en tournant la tête.

J'ai vu une fois Calcarea résoudre un très mauvais cas d'anémie pernicieuse, ayant duré plusieurs années. J'ai choisi les remèdes suivant les indications variées, puis j'ai donné Calc. a cause de l'aspect crayeux de son visage. Elle vécut longtemps et finit par abandonner le traitement, et alors elle rechuta et mourut. Mais, auparavant, elle était devenue vigoureuse et épanouie.

Ensuite, vient le type de la Tuberculose pulmonaire : " T.B. type "tous les symptômes sont annoncés dans les expérimentations. Ils disent des glandes sous–maxillaires qu'elles sont aussi grosses que des oeufs de poule (Dros.). Ils parlent de gonflements durs des glandes sous–maxillaires. Ulcères, avec indurations à leur niveau.

Sueurs nocturnes.

Abdomen très distendu; ganglions gonflés, durs dans les deux aines.

Mais il y a de tout, dans le " patient Calc, adulte ou enfant ".

Kent nous le décrit ainsi : " Enfant aux pieds froids, aux extrémités émaciées, à l'abdomen élargi, à l'estomac distendu comme une soucoupe inversée, abdomen ballonné. Froid, et sensible au froid. Peau pâle. Face pâle, cireuse ".

Puis, la poitrine est si sensible, si sensible au toucher et à l'inspiration. Très étroite. Si remplie de sang.

Et la toux : la toux chatouillante, avec une expectoration douceâtre et crachat de sang. Oui : les expérimentations suggèrent le rachitisme, l'anémie, et la tuberculose. 

Ensuite, le tableau mental de Calcarea.

Si effrayé ! très peureux !

Les terreurs nocturnes; après le sommeil ; au réveil.

Peur; peur ; peur ;

Peur que quelque chose ne lui arrive, à elle, ou à quelqu'un d'autre.

Peur de perdre la raison, et que les gens ne le remarquent.

Peur que les gens ne remarquent sa confusion mentale.

Appréhension avec agitation et peur imprécise. Peur de la mort.

Ce n'est pas de sa faute ! Elle s'assied – s'assied et tripote de petites choses– et plie des épingles toute la journée.

Rumine de petites choses sans importance.

Redoute et a de l'aversion pour l'accouchement.

Peur de la phtisie.

Grognon; effrayé; obstiné.

Les pensées s'évanouissent. Le cerveau semble paralysé; elle ne peut penser ou se rappeler quelque chose avec confusion.

Peur de la maladie et de la souffrance; désespère de la vie et de sa raison.

L'épilepsie de Calc. aura la " sensation de frissonner ". Sensation d'une souris grimpant sur un bras ou une jambe (Bell. l'a également, de même que Sil.)

NASH dit que " Si Calc. n'avait qu'un symptôme qui nous conduirait à tous les autres, mais aussi à tous les autres remèdes, c'est le symptôme des SUEURS PROFUSES DANS LA TÊTE OU LA GROSSE TETE, AVEC FONTANELLES OUVERTES CHEZ LES ENFANTS. La sueur est si profuse que pendant le sommeil elle coule sur la tête et la figure, mouillant largement l'oreiller. Plusieurs fois, un petit enfant a été sauvé de la mort par hydrocéphalie, dentition, rachitisme, marasme, éclampsie, choléra infantile, etc ... où ce symptôme de sueur fût symptôme guide pour l'emploi de Calcarea.

Il attire aussi l'attention sur la mauvaise nutrition, comme étant l'un des désordres appelant Calc. Il cite les " Guiding Symptoms " de Hering :

" Développement tardif des tissus osseux avec hypertrophie des ganglions lymphatiques.

" Incurvation des os, spécialement du rachis et des os longs ".

" Extrémité déformées, tordues ".

" Ramollissement des os : les fontanelles restent trop longtemps ouvertes, et le crâne est très grand ".

Et il ajoute que ces symptômes " montrent le manque de nutrition ou la nutrition imparfaite des os. Ils sont nourris irrégulièrement ou inégalement. Une partie d'un os, la vertèbre par exemple, est nourrie, tandis que l'autre est carencée. A côté de ce développement irrégulier des os, les parties molles souffrent d'hyper–nutrition. Nous avons noté ceci dans la pathogénésie : tendance à l'obésité, spécialement chez les enfants et les sujets jeunes ".

Tant que nous y sommes : Calc. est le chronique de Belladonna; c'est à dire que quand Bell. a maintes fois guéri l'état aigu, Calc. sera curatif, et préviendra le retour des accidents aigus.

Nous conclurons avec certaines remarques de KENT : " Calcarea transpire par endroits ..... Quand les pieds de Calc. deviennent froids, ils transpirent.∑ 

" Les enfants ayant une dentition difficile, ont des moments de frayeur dans leurs rêves : ils hurlent la nuit, et l'oreiller est mouillé tout autour de la tête ....

Calcarea produit cette variété d'anémie connue sous le nom de chlorose. Il produit une anémie des plus pernicieuses ........

" La sensibilité au froid et la faiblesse se retrouvent partout dans le remède... sujets gras, flasques, très anémiques. Calcarea est un malade très fatigué ...

" Ils ont une hypertrophie ganglionnaire, avec émaciation du cou et des membres, alors que la graisse abdominale et les glandes augmentent. Calc. a à la fois des patients gras, flasques et pâles, et des états d'émaciation ...............

" Les enfants Calcarea ont très envie d'oeufs; et sont mieux en mangeant des oeufs.

" Ils ont des selles sures, âcres, avec du lait non digéré.

" Toux chatouillante.∑

" Relâchement des tissus partout : muscles, veines, spécialement des membres inférieurs et de l'anus, autrement dit hémorroïdes et varices des jambes ........

Calcarea produit et guérit les polypes–chez le patient Calcarea. Et les bébés Calc. sont presque toujours plus ou moins porteurs de vers.

" Indurations dans les ulcères : à la base des ulcères– autour des ulcères, c'est–à–dire que son emploi est merveilleux comme palliatif et modérateur des ulcères malins, puisque ceux–ci ont toujours une base indurée. Les vieux ulcères cancéreux sont grandement freinés dans leur croissance; patient amélioré; a beaucoup plus de résistance, et les ulcères tendront à cicatriser. Dans les affections cancéreuses qui auraient tué en 16 mois, le patient vivra cinq ans avec Calc. – si Calc. est indiqué ".

Kent dit que les enfants nourris avec de l'eau calcaire dans le lait deviennent bientôt des sujets Calc. : incapables d'absorber le calcium dans leur nourriture naturelle, ils deviennent gras et flasques. Mais les Calc. naturels sont nés ainsi, avec l'incapacité d'absorber la chaux dans les aliments , et ils grandissent gras et flasques, produisant des os déficients : retard dentaire ou pas de dents. Il dit, " C'est une folie que de nourrir de chaux à cet enfant, car il ne peut la digérer ... Maintenant, il est étonnant de constater qu'une simple dose de haute dilution puisse commence à faire digérer sa nourriture par l'enfant et capte dès lors toute la chaux dont il a besoin pour ses os, et partout ailleurs. Tout d'un coup, les dents se mettent à sortir, les os à grandir, ses jambes deviennent assez solides pour lui permettre de marcher, et elles le porteront.

" C'est un trait particulier de Calcarea, à savoir que plus les parties internes sont congestionnées, plus la surface externe est froide. Avec les symptômes dans la poitrine, les troubles gastriques et les troubles intestinaux, les pieds et les mains deviennent froids comme de la glace et recouverts de sueurs. Il repose dans son lit parfois avec une fièvre dans le reste du corps, et le cuir chevelu recouvert de sueur froide. C'est étrange. Vous ne pouvez expliquer ce fait par aucun raisonnement, de pathologie, et quand une chose est si étrange au point de ne trouver aucune explication, elle devient de grande valeur pour la description du remède, et elle ne doit pas être laissée de côté quand on fait une prescription ".

* * *

HAHNEMANN expérimenta d'abord Calc. Acet. Son expérimentation de Calc. Carb. apparaît dans le Volume II de ses " Maladies Chroniques ". Il dit : " Prenez une coquille d'huître propre, un peu épaisse; de la substance calcaire molle et d'un blanc neigeux qu'on trouve entre les strates internes et externes, prenez un grain, qu'ensuite vous triturez et dynamiserez selon la manière habituelle ".

Il dit : entre autres choses, " Calcarea est généralement indispensable et curatif quand les règles apparaissent quelques jours avant la période normale, spécialement quand le flux est considérable. Mais si les règles apparaissent à périodes régulières ou avec un peu de retard, Calcarea n'est presque jamais indiqué, même si les règles sont plutôt profuses ".

" Dans les affections de personnes d'un âge avancé, Calcarea, même après d'autres remèdes intermédiaires, peut difficilement être répété avec avantage; une dose, répétée l'une après l'autre, sans remède intermédiaire précédent, est presque toujours préjudiciable; Dans le cas des enfants, néanmoins plusieurs doses peuvent être données à la suite, pourvu que le remède continue d'être indiqué; plus les enfants sont jeunes, plus le remède peut être répété souvent ".

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Pense avec difficulté.

Visions de figures et de personnes, quand les yeux sont fermés.

Craint de perdre (elle) la raison, ou que les gens s'aperçoivent de sa confusion mentale. 

Anxiété, frémissement et grande peur dès que vient le soir, avec peur de la mort.

Grande anxiété, agitation et palpitation.

Désespère, sans espoir de s'améliorer, avec peur de la mort; se tourmente de tout, jour et nuit.

Enfants têtus ayant tendance à devenir gras.

Après effort mental; hyperémie de la tête; chorée; périodes de tremblement.

L'excitation entraîne de la dysménorrhée; la moindre excitation met en danger le retour des règles, ou le provoque.

Vertige; quand il grimpe sur des endroits élevés; en montant les escaliers; ou sur une hauteur; en se redressant ou tournant soudainement la tête, et même au repos; en marchant au grand air, impression de tomber, spécialement en tournant soudainement la tête; avec stupéfaction et sensation de chute (neurosis cordis) avec tendance à tomber en arrière ou sur les côtés; avec céphalée; nausée et vomissement, gaz incarcérés; accompagné de nausée et d'une sensation comme si on allait tomber inconsciente; avec vacillement dans les cuisses quand il marche vite; dans la maladie d'Addison; pendant les intervalles des spasmes épileptiques.

Douleur pressive stupéfiante dans le front, avec confusion des sens et engourdissement de la tête entière quand il lit; il était obligé de s'arrêter et ne savait pas où il était. Céphalée déchirante au–dessus des yeux, descendant vers le nez, avec nausée.

La céphalée commence dans l'occiput et se propage dans le sommet de la tête, comme si intense qu'elle pense que sa tête va éclater, et qu'elle va devenir folle.

Douleurs de commotion cérébrale, piquantes, pulsatives, dans la tête, comme si elle allait se fendre, avec toux.

Sensation interne et externe de froideur dans différentes parties de la tête, comme si un morceau de glace était posé tout contre, avec face pâle et bouffie.

Congestion à la tête; avec chaleur et céphalée stupéfiante; avec face rouge et bouffie; avec douleurs dentaires pendant la nuit; pire le matin en s'éveillant, et suite à des boissons alcooliques.

Hydrocéphalie chronique.

Brûlure dans le vertex; aussi après chagrin.

Sensation interne et externe de froideur d'un coté (droit) de la tête, comme si un morceau de glace y était posé : pire au changement de temps; de bon matin; par le mouvement au grand air; pire couché.

Sueur de la tête très profuse, inondant la face de grosses gouttes comme des Sueur de la tête très profuse, inondant la face de grosses gouttes comme des perles; l'oreiller est mouillé sur une grande surface, loin autour de la tête de l'enfant.

Teigne. Selles comme de la craie.

Sueurs nocturnes de la tête.

Tête trop volumineuse; fontanelles non fermées.

Rachitisme.

Fontanelles ouvertes, avec grosse tête, et sueur; enfants leucophlegmatiques, très gras et lourds comme du plomb; abdomen dur et distendu, avec diarrhée sentant l'aigre.

Se gratte la tête impatiemment quand il se réveille ou quand il est dérangé dans son sommeil.

Teigne favique; épaisses croûtes recouvertes de pus épais.

Crusta serpiginosa; herpès circiné.

Grande photophobie; pire le soir; agglutination des paupières le matin.

Cataracte.

Visions horribles quand les yeux sont fermés.

Pupilles dilatées; souvent indiqué après Sulfur.

Fungus haematodes avec opacité de la cornée.

Faiblesse de la cornée; opacité; taches.

Pustules sur la cornée, beaucoup de larmes, et photophobie excessive; pire par la lumière d'éclairage, ou le matin, et aux changements de temps.

Ophtalmie; en prenant froid; présence d'un corps étranger; chez le nouveau–né; scrofuleux; arthritique.

Inflammation et gonflement de l'oreille externe et interne.`

Otorrhée mucco–purulente, affectant principalement l'oreille droite; ganglions hypertrophiés.

Ulcération, puis granulation, puis polypes; grande puanteur.

Polypes nasaux, avec perte de l'odorat.

Gonflement du nez et de la lèvre supérieure, chez les enfants.

La face semble vieille et ridée.

Face soufflée, chez les enfants.

Lèvres gercées et craquelées; coins de la bouche ulcérés.

Mouvement de mastication des mâchoires pendant le sommeil.

Gonflement douloureux des glandes sous–maxillaires.

Gonflement douloureux et dur des glandes sous–maxillaires; tension douloureuse quand il mastique; douleur piquante au toucher.

Les dents ne peuvent supporter l'air ou quelque refroidissement.

Dentition difficile; avec rachitisme; éclampsie; choléra infantile; hydrocéphalie; Crôutes de lai; catarrhe infantile; laryngo–trachéite; bronchite; catarrhe bronchique; marasme; urticaire; chorée.

Langue sèche, n'aime pas parler. (Comparer Phos Acid et Bellad).

Mal à la gorge marqué; tissu cellulaire gonflé autour des ganglions cervicaux; nez sensible, obstrué.

Faim dévorante, avec faiblesse d'estomac.

Appétit pauvre, avec aversion pour la viande et fort désir d'oeufs à la coque.

Perte complète d'appétit.

Désir d'oeufs à la coque.

Aversion pour la viande.

Vomissement sûr, spécialement pendant la dentition.

Vomissement et diarrhée les enfants faisant leurs dents.

Fond de l'estomac gonflé comme une soucoupe inversée; douloureux à la pression;

Gonflement dans la région de l'estomac, l'obligeant à défaire ses vêtements.

Ne peut supporter des vêtements serrés à l'hypocondre.

Douleurs spécialement du côté gauche, spécialement sous l'hypocondre gauche; douleurs piquantes et déchirantes de la poitrine à gauche, à l'hypochondre.

Flatulence avec gargouillement dans le côté droit de l'abdomen.

Abdomen très distendu; dur.

Ganglions mésentériques durs et gonflés chez les enfants; l'abdomen semble empli de pierres ou de corps ovoïdes.

Atrophie mésentérique.

Émacié de partout, sauf à l'abdomen.

Sensibilité du nombril, une excroissance moite, comme un bourgeonnement naissant au niveau du nombril, chez les enfants. (Kali carb.; Natrum mur.).

Diarrhée d'odeur sure.

Selles aqueuses.

Ver solitaire et ascaride avec selle.

Ver solitaire : après Graph.

Polypes et varices de la vessie.

Augmentation du désir sexuel et provocation d'émissions séminales, mais une faiblesse inhabituelle suit la satisfaction du désir et l'éjaculation est tardive.

Impotence.

Conséquences de l'onanisme ou de coïts trop fréquents; douleur pressive dans la tête et le dos; lassitude et faiblesse dans les membres inférieurs; les genoux semblent se relâcher; sueurs faciles; débilité; les mains tremblent.

Fréquentes pollutions nocturnes involontaires.

Prurit et brûlure dans les parties génitales, des deux sexes.

Les règles n'apparaissent pas; même en pléthore.

Règles; trop tôt; durent trop longtemps; trop profuses.

La moindre excitation amène le retour de règles profuses.

Métrorragies.

LEUCORRHEE; comme du lait, avec prurit et brûlure. Avant ou après les règles; pendant la miction; parfois profuse; par crises et à–coups; pire après exercice; avec grande débilité; avec piqûre dans le col et douleur dans le vagin; avec brûlure dans le canal cervical; avec accumulation de mucus entre les lèvres et les cuisses; avec chlorose; chez les femmes scrofuleuses.

Leucorrhée avec prurit; blanche, laiteuse, mais non épaisse; chaleur des parties.

Leucorrhée épaisse, jaune; pire le jour, quand elle urine.

Fréquente leucorrhée entre les règles, qui sont trop avancées et profuses.

Polypes et fistules vaginales.

Gaucherie, maladroit, tombe facilement; fatigué par une courte marche, par suite d'une sensation générale de faiblesse dans le pelvis. Crampes dans les orteils, ou les plantes des pieds, pendant la grossesse.

Douleurs de faux–travail, remontant vers le haut.

Sécrétion de lait trop abondante; galactorrhée.

Lactation excessive; également fièvre hectique et sueur; débilité comme conséquence.

Seins distendus, lait rare; elle a froid; ressent facilement l'air froid; il y a un manque de vitalité qui retentit sur la sécrétion lactée. 

Lait déficient; glandes mammaires non gonflées.

Seins durs, mais non rouges.

Le lait ne convient pas à l'enfant.

Croûtes sur la tête chez les enfants au sein.

Inflammation des yeux chez les nouveau–nés.

Difficultés de dentition chez les enfants.

Enrouement indolore; peut à peine parler; pire le matin.

Enroué, voix difficilement audible.

Respiration bruyante à travers le nez.

Respiration courte après avoir marché ou avoir monté la plus petite pente.

Le mucus racle dans la poitrine à l'expiration; pire couché et le soir.

Toux nocturne.

Toux; pire le matin au lever et tôt le soir.

Agit sur la portion supérieure et moyenne du poumon droit.

Endolorissement de la poitrine, comme s'il avait été battu; pire pendant l'inspiration. Consomption tuberculeuse.

Poitrine douloureusement sensible au toucher, et à l'inspiration.

Ganglions cervicaux gonflés.

Ganglions du cou gonflés, avec éruption sur la tête.

Se froisse facilement les muscles en soulevant quelque chose, le cou devient raide et rigide, avec céphalée.

Pression entre et sous les omoplates.

Faiblesse et tremblement des jambes, spécialement au–dessus et au–dessous des genoux.

Gonflement des genoux.

Pieds froids et humides.

Sensation dans les pieds et les jambes comme si elle portait des bas froids et humides.

L'enfant est très en retard pour apprendre à marcher, ou enfant semblant oublier comment marcher.

EPILEPSIE: avant l'attaque, sensation de quelque chose courant dans les bras, ou venant du creux de l'estomac, et descendant à travers l'abdomen, jusqu'aux pieds; attaques soudaines de vertiges; perte de conscience sans convulsions; spasmes pharyngés, accompagnés du désir d'avaler; Causes : vexation, frayeur; onanisme prolongé, intermittent; suppression d'éruption chronique. Pire la nuit, pendant le solstice et la pleine lune, avec des cris, et des appels.

Grande faiblesse.

Rechute facilement; ne fait pas une convalescence normale.

Grande perte du pouvoir de marcher, spécialement dans les membres, avec sueur épuisante.

Elle était incapable de monter les escaliers, et cela l'épuisait beaucoup.

La même idée désagréable réveille constamment le malaise dès qu'ils tombent dans un léger sommeil.

Visions horribles, quand les yeux sont fermés.

L'enfant mâchonne et déglutit pendant le sommeil.

Fièvre hectique; avec alternance de frissons et de chaleur; fréquentes attaques de bouffées de chaleur, avec angoisse et palpitation de coeur, ou constant frissonnement le soir, avec joues rouges ; peau sèche, flétrie; transpire facilement; grande débilité; après lactation prolongée ou profuse, perte de liquides, tuberculose, etc...

Sueurs partielles : nuque, poitrine, mains.

Fièvre intermittente après abus de quinine; formes chroniques avec scrofule; le frisson commence dans l'estomac, pesanteur torturante, augmentant avec le frisson et disparaissant avec lui; avec des gens qui travaillent beaucoup dans l'eau froide; constitution cachectique; éruptions supprimées; désir d'oeufs.

Fièvre typhoïde, pendant l'aggravation qui précède le rash (14ème jour), palpitations, pouls tremblant, anxiété, face rouge, délire, sursauts; toux courte, hachée; diarrhée excessive.

Sueur le matin.

Pieds froids, la nuit, au lit.

Aversion pour le grand air; le moindre froid le transperce.

Pire pendant la pleine lune.

Chlorose.

Veines variqueuses; brûlure dans les veines.

Inflammation, gonflement douloureux et induration des glandes.

Gonflements cystiques.

Développement tardif des tissus osseux, avec hypertrophie lymphatique.

Ramollissement des os; fontanelles restant trop longtemps ouvertes, et crâne très grand; gonflement des articulations.

Incurvation des os, spécialement le rachis et les os longs.

Extrémités déformées, tordues (Rachitisme).

Maladie de la hanche; second stade; se gratte la tête en se réveillant; envie d'oeufs à la coque; ganglions gonflés; diarrhée, etc. ...

Muscles mous et flasques.

Nutrition défectueuse, avec tendance aux engorgements glandulaires.

Gerçures, ou rhagades, spécialement chez ceux qui travaillent dans l'eau.

Eczéma, croûtes minces, moites sur la tête, avec ganglions cervicaux gonflés; eczéma derrière les oreilles (Graph;).

Maladies des enfants, spécialement pendant la dentition.

Tempérament leucophlegmatique pendant l'enfance.

Constitution; enfants; obstinés; chevelure claire; potelé; GRAS, flasque, avec face rouge, sueur facile, prenant froid aisément, tête et abdomen gros, fontanelles et sutures non ouvertes, et jambes déformées.

Le jeune qui pousse trop gras et trop lourd.

Pendant la dentition; éclampsie.

Constitutions merveuses, hémorroïdales, pléthoriques, et lymphatiques; tendant à engraisser. 

Leucophagmatique ; teint clair, yeux bleus, chevelure blonde, peau claire.

Compatible : avant Lyc. ; Nux.; Phos.; Plat.; Sil.

après Cham.; Nit. ac.; Nux.; Puls.; Sulph. (spécialement si les pupilles sont dilatées)

Incompatible : avant Nit. ac. et Sulf., selon Hahnemann.

 

 

Calcarea Phosphorica [Calc–p]

 

Texte

On considère ce puissant remède comme l'un des remèdes tissulaires de Schuessler. Il a été " adopté par lui ", comme le signale Clarke, remède antérieurement potentialisé et expérimenté par de nombreux homéopathes, et parmi eux : Constantine Hering.

Bien que nous ayons reproduit un court article sur Calc. phos, par le Dr. L.P. Cuthbert, U.S.A., à la fin de notre " Portrait de remède " de Calcarea carb., en 1934, nous n'avions encore jamais tenté de le " portraitiser ", ce que nous voudrions nous efforcer de faire maintenant.

Quand nous soignons les bébés ou les petits enfants ayant besoin de stimulus vital facilitant l'assimilation de la chaux dont ils ont besoin pour leurs dents, leurs os, etc. .., nous nous demandons s'il faut donner le Calcarea fabriqué par le célèbre Hahnemann, ou le Calcarea phosphorica attribué à Schuessler, lequel, malgré de nombreux symptômes communs doit cependant à son élément phosphore, des différences frappantes dans les expérimentations et dans son champ d'action. Il faut bien nous rappeler cela, car, lorsqu'on veut faire du travail curatif, un remède ne remplace pas l'autre, et nous sommes toujours obligés de nous référer aux symptômes réels des expérimentations, comme étant notre guide le plus sur.

Permettez–nous de mettre en contraste les deux drogues, pour nous aider utilement, ainsi que tous autres; nous le ferons en tirant nos éléments de Nash; cet observateur précis, médecin brillant et distingué, et également des Guiding Symptoms de H.C. Allen.

Calc. carb. : développement osseux déficient ou irrégulier. (Fontanelles ouvertes, rachis incurvé, extrémités déformées. Sujet blond, gras, flasque, obèse).

Calc. phos. : les fontanelles se ferment tard ou se réouvrent, chez les enfants minces, émaciés, avec têtes transpirantes (bien qu'il dise plus loin, que dans Calc. phos., la tête transpirante n'est pas un symptôme majeur, comme dans Calc.c. et Silica).

Au lieu d'être " gras, blond, flasque, obèse ", le sujet Calc.phos. est typiquement anémique et de teint sombre; cheveux et yeux sombres; il est mince et maigre, au lieu d'être gras. Enfants : émaciés, incapables de se tenir debout, lents à apprendre à marcher; abdomen creux et flasque.

Tous deux sont inestimables dans le rachitisme; ainsi que dans les retards ou les complications de la dentition.

Dans Calc. carb., la tête transpire abondamment pendant le sommeil, inondant largement l'oreiller (Silicea).

Mais c'est uniquement Hahnemann qui nous a appris à faire un choix correct et à taper dans le mille à chaque fois.

Les deux drogues affectent les mêmes organes et tissus, les os, les glandes, les poumons, etc. ... mais les individus diffèrent de façon marquée.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS provenant de différents auteurs :

Elle désire être chez elle; mais quand elle y est, elle veut sortir; va d'un endroit à l'autre (comparer Ars.).

Céphalée des écolières avec diarrhée.

Sensation dans l'oeil, comme s'il y avait quelque chose dedans; la sensation revient si on en parle.

Lenteur de la dentition et aussi, de la fermeture des fontanelles; troubles de la dentition.

Hypertrophie chronique des amygdales.

Gorge douloureuse et enflammée.

Envie de bacon, jambon, viandes salées et fumées. Beaucoup de flatulences.

Choléra infantile.

A chaque essai d'alimentation, mal au ventre.

Abdomen flasque et creux.

Fistule anale, alternant avec symptômes thoraciques, ou chez des personnes ayant des douleurs dans toutes les articulations à la suite de changement de temps.

Déplacements utérins avec douleurs rhumatismales.

Après allaitement prolongé (nursing).

Troubles de poitrine associés à une fistule anale.

Raideur du cou par courant d'air.

Rhumatisme des jointures avec sensation de froid ou d'engourdissement.

Pesanteur en montant les escaliers.

Douleurs avec sensations de reptation, d'engourdissement, de froid.

Sueurs nocturnes profuses dans la phtisie.

Gonorrhée chronique chez des sujets anémiques.

Rhumatismes liés surtout au froid, mieux au printemps et récidivants vers l'automne.

Ne peut se réveiller de bon matin.

Anémie et chlorose.

Non–consolidation des fractures.

Affections aiguës des poumons.

Gros polypes nasaux pédonculés; polypes du rectum et de l'utérus.

Rachitisme; fontanelles grandes ouvertes; diarrhée, émaciation.

Enfants émaciés, flasques, chétifs.

Diathèse phosphatique.

L'enfant refuse le sein; le lait a un goût salé.

Soupirs involontaires.

* * *

GUERNSEY. Le sujet relevant de ce remède ne présente pas un teint aussi clair et blanc que celui relevant de Calc. carb. Ce patient a un teint d'un blanc sale ou brunâtre. Pire au froid et aux changements de temps.

* * *

QUELQUES SYMPTÔMES EN ITALIQUES DIGNES D'ÊTRE NOTES

Aime être seul.

Les enfants crient et s'agrippent avec leurs mains; sueur froide, de la face; corps froid; avec fontanelles ouvertes.

Anxiété des enfants, au creux de l'estomac; avec mal de ventre, affections de la poitrine; avec palpitation.

Impression comme si elle avait été effrayée.

Ressent davantage ses troubles quand elle y pense.

Les vieillards titubent en se levant de la station assise.

Chaleur dans la tête, brûlure sur le sommet du crâne, descendant aux orteils.

Hydrocéphalie aiguë et chronique.

Sensation comme si le cerveau était comprimé contre le crâne.

Sensibilité douloureuse, tiraillement, arrachement, déchirement, dans les os du crâne, surtout le long des sutures.

Mouvements de reptation sur le sommet de la tête; comme s'il avait de la glace à la partie supérieure de l'occiput.

La tête est brûlante, avec cuisson à la racine des cheveux.

Crâne mou et mince, craquant comme du papier quand on le comprime.

Les fontanelles restent ouvertes trop longtemps, ou bien se ferment puis se re–ouvrent.

Non–consolidation des fractures du crâne, spécialement chez les gens âgés.

Ne peut tenir la tête droite; la remue d'un endroit à l'autre; tête branlante.

Les yeux sont brumeux, scintillants, brillants; cercle de feu; voile sur les yeux.

Les globes oculaires font mal, comme s'ils avaient été battus. Sensation de froid en arrière des yeux.

Distorsion des globes faisant loucher, comme par pression; ils semblent distendus, et en protrusion.

Sueurs des sourcils et des paupières. Spasme des paupières.

Polypes nasaux larges et pédonculés. Nez enflé avec narines douloureuses.

Bout du nez froid comme de la glace; prurit.

Face pâle, creuse, terreuse, pleine de boutons.

Face cuivrée, pleine de boutons.

Goût fadasse, douceâtre.

Mauvais goût; goût amer le matin.

Langue enflée, engourdie, raide, avec boutons; petites cloques, sensibles et qui brûlent, à la pointe de la langue.

Diarrhée par le jus de fruit ou le cidre.

Colique après avoir mangé de la glace.

Nausée après avoir fumé ou prit du café.

Mouvement, dans le ventre, comme s'il avait quelque chose de vivant (Comparer : Croc.; Thuya).

Paroi abdominale : fourmillement; engourdissement; frisson ou douleur.

Diarrhée après une contrariété, avec céphalée; ou diarrhée des écolières; pus malodorant avec les selles.

Selles acqueuses, très chaudes.

Selles vertes, déliées, parfois visqueuses; molles, passant avec difficulté; chaudes et aqueuses; blanches et pâteuses.

Selle molle, copieuse, le matin, qui redevient urgente dès qu'il s'essuie; diarrhée très malodorante.

Deux expérimentateurs éprouvèrent un petit furoncle à droite de l'anus, avec beaucoup de douleur; ne peut s'asseoir; doit se tenir debout, ou se couche sur le côté gauche.

Débâche de pus sanglant, laissant une petite fistule indolore.

Fistule alternant avec des symptômes thoraciques. Fissure anale avec douleurs dans les jointures à chaque période de froid, par temps orageux.

Fissures anales alternant avec les symptômes thoraciques.

Fissures anales, chez des enfants grands et minces, dont la croissance osseuse et la poussée dentaire se font lentement.

Violente douleur dans la région des reins quand il inspire et souffle par le nez.

Grande quantité d'urine avec sensation de faiblesse.

A été utile dans le diabète sucré où les poumons sont impliqués; il a rendu de très grands services non seulement pour les poumons, mais dans la diminution de la quantité d'urine et la diminution de sa concentration.

Difficulté de continence urinaire.

Mouille son lit, avec débilité générale.

Polype utérin.

Lait changeant, passant de l'alcalinité à la neutralité ou à l'acidité; aqueux et clair.

Seins sensibles; semble gros.

L'enfant refuse le sein, le lait a un goût salé.

Constantine HERING nous dit que le petit–lait et le lait de jument sont des nourritures idéales pour les vieillards, parce que l'acide lactique qu'ils contiennent dissout le phosphate de chaux et évite l'ossification des tendons, artères, et ailleurs.

* * *

SCHUESSLER nous dit comment cette drogue fut préparée par le Dr. Hering. Il dit " Il est absolument essentiel à la croissance et la nutrition de l'organisme. On le trouve dans le plasma sanguin et les globules, la salive, le suc gastrique, les os, le tissu conjonctif, les dents, etc...; il a une affinité chimique spéciale pour l'albumine, qui forme la base organique de ce sel dans les cellules tissulaires et il est indispensable partout où des substances albumineuses ou de l'albumine sont retrouvées dans les sécrétions. Il aide à la formation de nouvelles cellules sanguines, devenant le premier remède dans l'anémie et la chlorose. Il est de la plus haute importance pour les tissus mous et les tissus de croissance, fournissant la base primitive pour la formation des tissus neufs, aussi est–il nécessaire au processus de croissance.

Il est curatif dans les affections dépendant d'un trouble du métabolisme calcique dans l'organisme; tel qu'on le rencontre dans la formation tardive de calc., lors des fractures osseuses, la croissance anormale et la nutrition défectueuse des os, et autres tissus, rencontrés dans le rachitisme, etc. ....... c'est une nourriture essentielle pour les tissus mous et les tissus de croissance, dans les cas de nutrition mauvaise et défectueuse des cellules de croissance; d'où son emploi pendant la dentition, dans les convulsions et spasmes survenant chez les sujets faibles, scrofuleux, où il stimule la nutrition ".

Si les données ci–dessus ne sont pas des plus modernes, elles peuvent être utiles en suggérant les applications pratiques de la drogue.

" Schuessler n'a pas fait usage du plus grand des polychrestes d'Hahnemann, Calc. c. Il limite ses " calcareas " à Calc. phos. et Calc. fluor., parce que c'est uniquement dans ces combinaisons que la chaux est retrouvée en dans l'organisme. Mais la vie n'en a pas besoin et préfère d'autant moins, les éléments " préfabriqués ". Elle a son propre laboratoire biochimique spécialisé, dont la fonction est double : détruire puis reconstruire. Elle choisit ses matériaux, d'où qu'ils viennent, les mettant en pièces, extrayant ce dont elle a besoin, rejetant ce qui est inutile, et éliminant ce qui est nuisible. Et quand elle est dans de mauvais jours, elle a sa propre manière de réclamer le stimulus nécessaire à la régénération, par l'intermédiaire des symptômes qu'elle déclenche, et que la Loi de Similitude nous permet de contrer d'une façon appropriée.

Comme nous l'avons déjà dit, un remède ne peut jamais prendre la place d'un autre. Dans le traitement de la petite enfance, de l'adolescence, .. et chez les gens âgés, l'un ou l'autre pourra être spécialement indiqué dans différents cas de croissance, de développement ou de nutrition défectueux, selon les symptômes individuels du moment. Il n'y a pas deux drogues semblables; c'est le cas de l'un ou de l'autre, si nous voulons faire du bon travail.

Plus tard, Schuessler écarta un remède tissulaire original, Calc. sulf., original, parce que nous dit Clarke, " il n'était pas un constituant réel des tissus, et il distingua des fonctions se situant entre Silicea et Natrum sulf. Mais les homéopathes n'étant esclaves d'aucune théorie Biochimique, peuvent continuer à l'employer sans scrupule, spécialement depuis qu'il a été expérimenté par Hering et d'autres encore ".

* * *

NASH décrit Calc. phos. en deux mots : fermeture tardive ou réouverture des fontanelles chez les enfants minces, émaciés, qui transpirent de la tête. Mais il dit plus loin, que dans Calc. phos., la sueur de la tête n'est pas un symptôme prédominant.

Rhumatismes, pires à l'automne et au printemps, au moment de la neige fondue.

Calc. ph. a également un désir très particulier; le petit malade, au lieu de désirer des oeufs (comme Calc. c.) désire " le gras du jambon ", un très curieux symptôme, mais un symptôme authentique (Mag. carb. a une envie irrésistible de viande, chez de tels enfants).

La diarrhée est très importante, et les selles sont vertes et gluantes par à coup. J'ai obtenu des guérisons superbes dans des cas apparemment sans espoir, d'enfants, où le remède a paru éviter l'hydrocéphalie.

C'est un excellent remède pour les fractures, quand les os refusent de se souder ..........

Il ressent davantage ses troubles en y pensant.

* * * 

Un médecin de mes amis me signala ces mots sur le rachitisme : " Le traitement orthodoxe est basé sur le fait que la vitamine D est nécessaire à l'absorption du calcium. C'est pourquoi le traitement par l'huile de foie de morue et la lumière solaire sont donnés, afin de fournir la vitamine D.



Mais comment se fait–il que, de deux enfants, vivant dans le même milieu, et ayant la même nourriture, l'un deviendra rachitique et l'autre se développera normalement " Naturellement, la réponse est : l'enfant est constitutionnellement déficient; ce qui peut être radicalement guéri par le remède approprié, à savoir Calc. c. en haute dilution.

Nous nous rappelons très bien la guérison d'un des plus mauvais cas de rachitisme, il y a des années de cela, avec une dose unique de Calc. c. CM. la dose n'a malheureusement pas été répétée pour la bonne raison que l'enfant, habitant très loin, ne réapparut pas à la consultation pendant des mois. Parfois nos meilleures prescriptions ont été sauvegardées par le fait que le malade ne revient plus. La règle la plus sage est que, là où une amélioration se précise et continue d'agir, la nature a prit les choses en mains, et se substitue à vous, jusqu'à ce que la réapparition des troubles réclament à nouveau votre attention.

 

 

Calcarea Sulfurica [Calc–s]

 

Texte

(Gypse; plâtre de Paris)

C'est un remède précieux, souvent dans des circonstances graves, mais mal expérimenté, ou mal connu. Une de ses indications où on l'a prescrit avec succès, est le cas qui semble relever également de Calcarea et de Sulfur; certains symptômes appellent l'un, d'autres symptômes appellent l'autre, et soudain l'on réalise que le tableau pathologique est couvert par la pathogénésie de £Calcarea sulf.

Calcarea sulf.∑ était l'un des douze remèdes de tissu, de Schuessler. Mais Clarke nous dit, dans sa dernière édition, que Schuessler l'écarta parce qu'il n'était pas un constituant véritable des tissus, et qu'il partageait ses fonctions entre Silicea et Natrum phos.

L'indispensable Calc. c. partage le même exil, sans doute pour la même raison qu'il ne se rencontre pas dans les tissus ... exactement comme si l'organisme ne pouvait pas prendre ce qui lui était nécessaire dans d'autres combinaisons, lui qui sépare et reconstruit mieux qu'un biochimiste.

Les sels de Calcium de Schuessler sont ou étaient au nombre de trois; Calc. sulf, calc phos. et calc fluor.

Il est intéressant de remarquer que tous trois affectent la langue, mais de manières différentes : dans Calc. fluor, la langue est typiquement craquelée et indurée.

Dans Calc. phos., elle est gonflée, raide, boutonneuse, chargée de blanc.

Dans notre Calc. sulf., elle est flasque, comparable à un lit d'argile desséchée, avec Calc. sulf., elle a essentiellement un enduit jaune à la base. Il peut y avoir de l'inflammation, et même de la suppuration. Goût sûr, savonneux, aigre.

Comme nous l'avons appris, LA PRÉSENCE DE PUS AVEC UNE VOIE D'ECOULEMENT est l'indication générale de Calc. s.;

Ce remède ressemble fort à Hepar, qui le précède " prenant la suite du cas quand ce dernier cesse d'agir "; mais le diagnostic est possible entre les deux, assez pour prescrire le bon dès le début et gagner ainsi du temps.

Calc. s. et Hepar sont des combinaisons semblables de Calcium et de Sulfur; mais, seul, Hepar est, d'une certaine manière, un produit animal; d'après les indications précises d'Hahnemann, c'est un " mélange à parties égales de coquilles d'huîtres finement pulvérisées et de fleur de soufre assez pure, chauffé à blanc pendant dix minutes, puis conservé dans des bouteilles bien bouchées ".

Farrington nomme Hepar " un sulfite de Calcium impur ". Il dit que c'est un précieux composé de poudre de chaux et de soufre préparés séparément. Ce mélange présente des ressemblances mais aussi des différences marquées avec chacun des composants.

Efforçons–nous maintenant d'établir les différences entre Calc. sulf. et Hepar sulf. :

Tous deux présentent une grande sensibilité aux courants d'air et au toucher; mais il y a une grande différence entre eux, Hepar est très sensible au froid sec, et mieux en atmosphère humide, tandis que Calcarea sulf. est pire par le froid humide.

Hepar sulf. est également hypersensible du point de vue mental, il s'irrite pour la moindre bagatelle et devient d'une violence meurtrière.

Tous deux ont une peau malsaine, cicatrisant difficilement; de plus, chez Hepar la plus petite plaie suppure.

Le froid, la transpiration malodorante des pieds est une des caractéristiques d'Hepar, alors que Calc. sulf. a plutôt la brûlure des plantes des pieds trouvée chez Sulfur. Calc.sulf. a l'intolérance de sulf. pour les vêtements.

Comme Camphora, il rejette les couvertures quand il a froid.

Bien qu'Hepar supporte très difficilement qu'une plaie soit couverte, à cause de son extrême sensibilité au toucher et à la pression, il doit rester chaudement couvert tout le temps et ne supporte pas le moindre déshabillage.

Les douleurs d'Hepar sulf., sont également très particulières ; Sensation de piqûre, comme une écharde (Nitri acid).

Aucun remède ne peut en remplacer un autre – curativement – pendant que plusieurs remèdes peuvent être plus ou moins palliatifs, mais ceci est une toute autre affaire.

Le Dr. Oscar Hanson (Copenhague) a beaucoup à dire sur Calc. Sulf. : précieux dans les suppurations, quand l'abcès a crevé ou a été incisé, et que le pus est jaune et épais. Suppuration des amygdales. Abcès de la cornée. Blessures infectées. Processus suppuratif au niveau des poumons. Action plus profonde que celle d'Hepar sulf.; il agit après ce remède, quand celui–ci cesse d'avoir de l'effet.

Très recommandé par le Dr. H. Siemson (Copenhague) dans les fibromes ou myomes utérins inopérables avec hémorragies malodorantes. Egalement pour l'eczéma impétigineux (croûtes de lait) et les gonflements ganglionnaires torpides. " Je l'ai trouvé très précieux (dit Hanson) dans l'eczéma sec des enfants ".

Nash dit que Calc. sulf. est un remède mal compris, et qui, autant qu'on puisse en juger, calque les différents points de Hepar sulfur. Il nous raconta un cas où il y avait une grande douleur dans les reins depuis un jour et une nuit. Il y eut un important écoulement de pus dans les urines, pendant plusieurs jours, affaiblissant très rapidement le malade. Un spécialiste qui avait examiné les urines peu de temps auparavant, s'était prononcé pour un cas de mal de Bright. Nash, finalement, donna Calc. sulf. 12 .. et sous son action elle s'améliora immédiatement. Elle obtient une guérison prompte et durable.

Nash dit avoir constaté depuis, l'action manifeste de Calc.sulf. dans divers cas de suppurations profuses.

 

 

Camphora [Camph]

 

Texte

Le camphre est un autre remède qui devrait trouver son emploi dans chaque demeure en cas d'urgence... Mais conservez–le dans la salle de bains ! ne le laissez pas auprès des autres remèdes, car il antidote la plupart d'entre eux.

Notamment il est parfaitement inutile d'essayer de guérir une coqueluche chez un enfant frictionné à l'huile camphrée, avec le remède Drosera; nous l'avons essayé ! Camphora antidote Drosera, et l'enfant ne sera pas amélioré.

Du temps de notre jeunesse, on tenait toujours à portée de main une petite fiole de whisky avec au fond, un morceau de camphre, pour les coups de froid soudains et pour la diarrhée. Le whisky dissout tout ce qui peut être dissous, et le morceau de camphre au fond assure une solution saturée. Une goutte de celle–ci sur un morceau de sucre, répétée aussi souvent que nécessaire, redonne la chaleur aux sujets frissonnants. Elle les remets d'aplomb aussitôt, ce qui permet parfois d'enrayer la maladie. Nous avons vu plusieurs fois cette rapide transformation.

Un enfant de 10 ans, qui s'était gavé à coeur joie de gourmandises et de mûres sauvages, passa des jours moins heureux à vomir, jusqu'au jour où une goutte de camphre sur un sucre le guérit.

Donnez toujours le camphre sur du sucre. Dans l'eau, il donne la nausée; sur un sucre il est délicieux à prendre. Et le sucre, à son tour, stimule et réchauffe.

Les empoisonnements par le camphre produisent un brutal refroidissement intense, ainsi que nous l'avons vu dans notre article sur le Choléra. De là son action homéopathique sur les refroidissements.

Et, comme nous le dit Hahnemann, son effet sur l'organisme humain est " , bien que puissant, il est plus éphémère que celle de toute autre drogue. Par conséquent, il nécessite une répétition fréquente avant d'obtenir une réaction. Dans le choléra, il doit être répété toutes les 5 minutes, jusqu'à ce que le sujet se soit réchauffé ". Dans l' influenza, il faut, dit–il, des doses répétées, ou de constantes inhalations.

Nous avons également parlé ailleurs de l'extrême rapidité de l'action du camphre : de ses propriétés dépressives redoutables, mentales et physiques; de son refroidissement de glace et du bleuissement; de ses souffrances terribles.

Sa rapidité curative est à hauteur égale, donnée à petites doses, et répétée jusqu'à ce que réapparaisse la chaleur.

Le Camphre, naturellement, est stimulant et réchauffant à petites doses, PARCE QUE refroidissant et déprimant à doses toxiques.

On ne peut pas réciter tous les effets curatifs du camphre, parce que, si prompts qu'ils soient, ils sont aussi promptement oubliés.

Les triomphes de Camphora dans le choléra sont relatés dans l'article sur le Choléra, mais une bonne part de ceux–ci mériterait d'être inclus dans ce tableau.

Les symptômes mentaux de Camphora sont extraordinaires. On les retrouve dans plusieurs pages de l'Encyclopédie d'Allen : alors que les autres matières médicales donnent une faible idée de l'extrême souffrance mentale qui peut être évoquée par Camph. Il y eût un cas énigmatique, il y a quelques années, qui attira notre attention sur ces symptômes; une fois que nous nous en sommes rendus compte, nous ne les avons plus oubliés. 

C'est une femme de 49 ans; malade depuis 5 mois; elle disait sentir une oppression cardiaque; puis attrapa la grippe trois fois en 5 mois. Elle était terriblement nerveuse et congestionnée ! Avec le coeur comme s'il allait éclater. L'impression qu'elle va mourir à tout moment. Très frileuse. Pas d'énergie. Pas de but pour vivre. Tout effort l'épuise. Pire par un bain; elle doit se laver par petits bouts. On l'a trouvée évanouie dans son dernier bain. Angoisse la nuit; impression qu'elle va mourir. Elle est soulagée de constater ; " Tiens ! je suis encore vivante ! ".

La dynamique cardiaque était faible, sans maladie de coeur, malgré plusieurs crises de rhumatisme fébrile, dont la première à 18 ans.

Par bonheur, on lui demanda ; " que prenez–vous pour ces crises ? ".

Elle prenait du camphre –8 gouttes d'alcoolat de camphre dans de l'eau, au moins 7 à 8 fois par jour. Elle faisait cela depuis 5 à 6 ans. Elle en prenait chaque fois qu'elle avait une crise cardiaque. Son médecin était au courant et déclarait que cela ne pouvait pas lui faire de mal.

La totalité de ses symptômes appelaient Lycopodium ou Phosphorus; et à cause du fait que Phosphorus antidote Camphora, elle reçut Lyc. 30, trois doses. (C'était nos débuts dans l'art de prescrire). Et biensûr, on lui demanda d'arrêter le camphre.

Une quinzaine de jours après, son mari vient me voir, très inquiet; elle semblait plus gaie, quelques jours après la prise de Lycopodium, mais ses nuits étaient encore très mauvaises. " Je vais mourir ! Elle sanglotait beaucoup. Que devait–il faire ? pouvait elle vraiment en mourir? Ils avaient abandonné leur médecin traitant ! Lui ne pensait pas qu'elle puisse mourir; mais il avait des scènes effroyables chaque nuit; elle était plutôt bien le jour, mais les nuits étaient terribles.

Parmi les symptômes du camphre, dans l'Encyclopédie d'Allen, se trouvent ceux–ci : " Anxiété précordiale; grande anxiété et agitation. Dyspnée suffocante ". " Je meurs ! Non, je ne suis pas morte ! Oui je devrais l'être ! ". " Le jour, je suis tranquille; la nuit et la solitude sont mes terreurs ". " Crises d'épouvante la nuit. Effrayé d'aller au lit la nuit ". " Je souffrais d'angoisses effrayantes et inimaginables ". Certains des délires de Camphora furent lues à haute voix au mari, lequel déclara qu'on aurait pu écrire cela de sa femme. Cette fois, elle prit Phos 12, 3 doses. 

Une semaine plus tard, elle vint me voir, tellement améliorée que nous eûmes de la peine à la reconnaître de suite. Les derniers quatre jours, les nuits furent meilleures. Les sensations nerveuses s'estompait. (Elle déclara qu'après la mort de son premier mari, elle avait eu une crise de nerfs ; elle voyait des souris, sur le lit. Ce fut à ce moment là qu'elle commença à prendre du camphre, et trouvant que çà la soulageait et elle l'avait utilisé depuis). Nettement mieux. Elle parait normale ! 

La semaine suivante, elle revint à nouveau. " Elle va très bien ! Elle dort bien. Semble tout à fait bien ". Elle parait une femme vigoureuse et en pleine santé ; absolument changée. Elle m'amène un autre patient.

Elle continue à se bien porter.

Il y a des symptômes particuliers à un remède qui amène à penser à celui–ci, quand ils surgissent chez un patient.

Camphor. produit cet état curieux : –Grand refroidissement de la surface du corps, avec désir de se découvrir. Grande chaleur ou sueur, avec aversion pour se découvrir.

* * *

Or, comme l'exprime KENT : " Dans Camphor., pendant la chaleur et les douleurs, il désire être couvert. Le refroidissement est soulagé par le froid, aussi désire–t–il alors davantage de froid. "

" Le patient Camphora ", dit–il, " est un patient des plus pénibles à soigner. Frisson, délire, et chaleur, très souvent s'entremêlent ..... Sous le coup de la souffrance, il perd la tête, il est dans un état de frénésie. Puis survient le refroidissement, et alors le malade désire être découvert, il veut de l'air froid, des fenêtres ouvertes; mais, avant que tout cela ne soit réalisé, survient un afflux de chaleur et alors il désire être couvert; le réglage du chauffage change; et cette fois, il veut des bouillottes chaudes; mais ce stade va passer, et à peine l'infirmière revient–elle avec les bouillottes chaudes qu'il les envoie promener, réclame du froid, fait ouvrir les fenêtres.....

" Plus le patient souffre, plus tôt il a froid, et quand il a froid, il doit se découvrir, même dans une chambre froide ".

Dans les cas, où quelle que soit la maladie, alternent des symptômes aussi contradictoires, le camphre à petites doses, ou en haute dilution, sera curatif.

Aucun autre remède n'a exactement ces symptômes. Le plus proche est Secale. Ici, le patient, bien que froid au toucher, ne peut supporter d'être couvert, à cause de ses sensations de brûlure intense, comme si des étincelles tombaient sur lui. Cela peut se voir dans la Gangrène. Les brûlures d'Arsenicum, au contraire, sont soulagées par la chaleur.

Un autre symptôme étrange et inexplicable, qui a mené à d'excellents résultats, est la sueur profuse uniquement des parties découvertes, chez £Thuya.

Camphora ∑peut être utilisé comme antidote de nombreux poisons. Hahnemann dit que " Le rapide épuisement de son action ainsi que le changement rapide de ses symptômes le rendent incapable de guérir la plupart des maladies chroniques ".

Mais, plus tard, Kent, avec des connaissances plus complètes, dit que " Camphora, sous forme potentialisée, guérira un grand nombre de troubles ". Et d'autres auteurs parlent également des vertus du Camphre potentialisé.

SYMPTÔMES EN CARACTÈRES GRAS

Mieux en pensant à son affection existante.

Pulsations, avec battements (en coups de marteau), dans le cervelet, synchrones du pouls, tête brûlante, face rouge, membres froids, mieux en se tenant debout; surtout chez ceux qui ont été privés de rapports sexuels.

Constriction comme si le cervelet et la glabelle étaient attachés ensemble avec une sensation de froid; très sensible à l'air froid.

Nez froid et pincé (dans la diarrhée et le choléra).

Sueur froide avec vomissement.

Langue froide, flasque, tremblante.

Anxiété et agitation, absence d'évacuations, fréquemment frileux ou impression comme si de l'air froid soufflait sur les parties couvertes; grande défaillance et collapsus (choléra).

Brûlure pendant la miction.

Nouveau–nés ; asphyxie; plaques dures sur la peau de l'abdomen et des cuisses qui s'étendent et deviennent rapidement plus dures, parfois avec une rougeur intense s'étendant sur la presque totalité de l'abdomen et des cuisses; violente fièvre, avec spasmes tétaniques et tressaillements, opisthonos; blocage de l'urine.

Influenza.

Respiration froide, tombale, ressentie en plaçant la main devant la bouche (Carbo veg). Refroidissement des membres.

Congestion à la poitrine. Toutes les séquelles de la rougeole.

Sueur froide, visqueuse, affaiblissante.

Pouls : faible; imperceptible; filant et difficilement perceptible; accéléré, sans fièvre; très accéléré, mais ondulant et sans force; très rapide; plein et rapide; plein et tendu; tendu le soir; dur ou mou; extrêmement petit et lent; petit et dur, devenant de plus en plus lent; petit, faible et très fréquent; ne peut être compté; sensation de froid de glace partout, avec pâleur mortelle de la face; circulation diminuée aux parties les plus éloignées du coeur. Effets de choc d'une blessure ; surface du corps froide; face pâle et bleutée, lèvres livides; diarrhée; pouls faible, anxiété nerveuse et stupeur; respiration ample; grand épuisement.

* * *

Dans l'épidémie de choléra de 1831, Hahnemann se trouva en face du problème : comment l'affronter; il écrivit des tas de choses qu'il distribua largement, au sujet de son traitement. Il eut des disciples et il en a encore dans le monde entier. Quand un censeur idiot jeta l'anathème sur ses enseignements, il écrivit alors : Ils semblent préférer livrer l'humanité aux fossoyeurs, plutôt que d'écouter les bons conseils d'un art médical nouveau et purifié ".

L'empoisonnement par le Camphre révèle tous les symptômes du début de choléra, et Hahnemann dit que c'est seulement quand il est donné seul, au tout début de la maladie qu'il se révèle si utile. L'entourage du patient doit également l'employer, sinon ce stade aboutit rapidement à la mort, car dans un second stade le malade est plus difficile à guérir, et ne relève plus de Camphora ". Hahnemann donnait " une goutte d'eau de vie de Camphre sur du sucre (ou dans l'eau) toutes les cinq minutes.

Quand les mâchoires sont crispées et que rien ne peut être avalé, Camphora peut être frotté sur la peau ou donné comme un clystère, ou en inhalation, après évaporation sur un fer chaud. Plus tôt on intervient, plus rapide et plus sûr est le rétablissement. En deux heures, chaleur, forces, conscience, paix et sommeil reviennent, et le malade est sauvé. Même chez des personnes qu'on se préparait à enterrer et qui ne bougeaient plus qu'un doigt, l'eau de vie de Camphre mélangée avec de l'huile et introduit dans la bouche a fait passer le sujet de la mort apparente à la vie ".

Voici les résultats, brièvement : le Consul Général de Russie rapporta que, sur 70 cas, en deux endroits, tous furent guéris; ailleurs, sur 1270 cas, 108 seulement moururent. A l'hôpital de Vienne, 2/3 des cas traités homéopathiquement guérirent, tandis que dans les autres hôpitaux, 2/3 des patients moururent. Dans le Sud de la France, la mortalité par traitement allopathique était de 90 %, celle par traitement homéopathique de 5 à 7 %. Un missionnaire (en Amérique du Sud) fut emprisonné pour avoir guéri gratuitement un certain nombre de patients atteints du choléra, alors que le traitement hospitalier n'en guérissait aucun. Même dans notre pays, nos résultats furent interdits jusqu'à ce que cela fut demandé au Parlement, " car c'était appliquer une sanction injustifiée à une pratique empirique, tout à fait contraire au maintien de la vérité, et au progrès de la science ". 

 

 

Cannabis Indica [Cann–i]

 

Texte

(Haschish)

On dit que ce remède est botaniquement identique à Cannabis satia, " la différence de climat et de terrain étant responsable de la différence de propriétés ". Biensûr, certains auteurs les groupent ensemble, comme s'ils n'avaient pas de différences ! Mais il n'y a que Cannabis indica pour produire une telle foule de symptômes mentaux extraordinaires, et qui est si étonnamment curatif quand on trouve ses indications.

Nos auteurs semblent avoir abandonné Cannabis indica en désespoir de cause, sans doute à cause de la surabondance de ses aberrations mentales : mais Allen (Encyclopédie) consacre 27 longues pages à ses 275 symptômes mentaux; pour le reste, Hughes (Pharmacodynamics) est celui qui nous éclaire le mieux. Nous les citerons, avant d'aller consulter les autres et notamment Allen.

HUGHES dit : " Plusieurs expérimentations du Chanvre Indien, pratiquées sur sept personnes avec la teinture et les basses dilutions, furent publiées par l'Union des Expérimentateurs Américains, en 1839. Depuis lors, je ne sais combien de personnes ont essayé sur elles–mêmes ses curieux effets. Les expériences d'absorption de Haschish ont fait l'objet d'un rapport, de la part d'un auteur avec une brillance et un pouvoir de description à peine inférieur au consommateur anglais d'Opium. Des résultats ainsi obtenus, le Dr. Allen a fait une collection complète; et 918 symptômes de la drogue, incluant les phénomènes mentaux décrits sur toutes les coutures, se trouvent dans son Encyclopédie.

" Pour vous pénétrer des caractères d'intoxication du Haschish, il est nécessaire que vous l'étudiez dans le détail. Aucune esquisse ne peut faire l'affaire. C'est un état d'exaltation intense, dans lequel toutes les perceptions et conceptions (idées), toutes les sensations et émotions, sont exagérées au plus haut degré. Distorsion de l'espace et du temps qui semblent infinis; le plaisir est le paradis lui–même, à l'inverse, chaque pensée ou sensation douloureuse le plonge dans un abîme de souffrance. Les hallucinations des sens sont courantes; et la moindre suggestion entraîne à un enchaînement d'illusions mentales vives. On retrouve constamment une dualité de la conscience; l'expérimentateur a l'impression, continuellement qu'il est distinct du sujet du rêve du haschich, et peut penser rationnellement. Les sensations physiques accompagnant ces phénomènes sont peu nombreuses, Céphalée, sensation de sécheresse de la bouche et de la gorge, et anesthésie, ne sont pas rares. La céphalée est très communément une sensation d'ébullition dans le cerveau soulevant la voûte crânienne comme le couvercle d'une bouilloire en ébullition. L'anesthésie peut être précédée de sensations sur le corps, comme celles produites par de petites étincelles électriques. Dans la sphère motrice, il se produit parfois cet état particulier connu sous le nom de catalepsie. Le Dr O'Shaughnessy décrit ainsi l'effet de la résine de cannabis sur un natif de l'Inde : " à 20 heures, nous le troûvames insensible, mais respirant d'une façon très régulière, le pouls et la peau étant normaux, les pupilles se contractaient normalement à la lumière. Par bonheur, je soulevais le bras droit du patient et jugez de mon étonnement quand je constatais qu'il restait dans la posture où je l'avais placé. Un bref examen des membres suffit à découvrir que le patient, sous l'influence de ce narcotique, avait été plongé dans cet état nerveux le plus étrange et le plus extraordinaire, que peu de nous ont observé et dont l'existence est souvent mise en doute : la catalepsie authentique du nosologiste ... "

" Le Dr. Ringer et d'autres recommandent ce remède dans la céphalée, le premier l'estimant comme le remède le plus utile que nous possédions pour diminuer la fréquence des paroxysmes de migraine. .....

" On devra s'en souvenir s'il nous arrive de rencontrer un cas de catalepsie. J'ai eu personnellement un client dont les crises, probablement d'origine hystérique, prirent un caractère cataleptiforme, et ici Cannabis indica se révéla rapidement efficace.......

" Les effets de Cannabis indica sur le cerveau peuvent être avantageusement comparés avec ceux d'Agaricus, Belladonna, Camphor, Crocus, Hyoscyamus, Opium et Stramonium. Dans sa capacité de causer la catalepsie, son seul rival possible est le chlorure d'étain.

* * *

KENT donne une petite description vivante de l'action de Cannabis indica, dans la 2ème édition de ses cours sur la Matière Médicale (omise, avec plusieurs autres dans sa 3ème édition, où il a eu évidemment l'intention de faire de la place pour de nouvelles drogues). Nous citerons donc :

" Une étrange sensation d'extase pénètre le corps et les sens. Les membres et les parties du corps semblent élargies. Un frisson de béatitude passe sur les membres. Les membres tremblent. Une grande faiblesse gagne le corps. Les symptômes ressemblent à ceux de la catalepsie. Anesthésie et perte de sensations musculaires. Troubles améliorés par le repos. Exaltation de l'esprit avec gaieté. Imaginations et hallucinations prodigieuses. Exagérations prodigieuses du temps et de l'espace. Il semble être transporté à travers l'espace. Il a l'impression d'avoir deux existences, ou d'être conscient de deux états, ou d'exister dans deux univers. Illusions. Parole incohérente. Rit à des remarques sérieuses. Rit et pleure. Peur de la mort; de la folie; de l'obscurité. Angoisse et tristesse. Symptômes mentaux améliorés en marchant au grand air. 

Une phase opposée l'emporte avec sa faiblesse.

Il perd conscience et tombe. Passe du rationnel à l'irrationnel en aller–retour incessants. Il oublie les mots et les idées. Il est incapable de terminer ses phrases. Les idées abondent et s'embrouillent dans une telle confusion que cela empêche tout langage rationnel. Son esprit est rempli d'idées non abouties et de fantômes. Des théories prodigieuses se forment constamment dans son esprit. Loquacité. Il n'arrive pas à contrôler son esprit pour raisonner rationnellement sur quelque sujet que ce soit. Tout effort pour raisonner est interrompu par des envolées de théories et d'imaginations extravagantes. Une vision par dessus l'autre passe avant une perception.

Il entend des voix, des cloches, de la musique, dans une confusion extatique ".

* * *

" Epilepsie, avec exaltation de tous les pouvoirs de l'esprit et du corps avant la crise ".

* * *

FARRINGTON a quelques tuyaux cliniques de grande valeur, quand on rassemble les fragments éparpillés dans sa Matière Médicale Comparative. Il dit que c'est un des meilleurs remèdes dans le delirium tremens, avec l'erreur de perception quant à l'espace et au temps ....Comme quand un patient vous déclare avoir faim, et n'avoir pas mangé depuis six mois, alors que les plats auxquels il vient de goûter sont encore à côté de lui.... Ou bien, regardant dehors par la fenêtre, il dit que des objets situés à quelques pieds sont distants de plusieurs yards.

.... Puis, il y a les symptômes urinaires : " Douleurs continues, brûlantes, piquantes dans les reins; douleur quant il rit. Egalement urémie avec sensation comme si le vertex s'ouvrait et se fermait ". Et encore : " Paralysie avec fourmillement de la partie affectée ".

* * *

NASH a peu de choses à dire de Cannabis indica. Mais il donne un cas qui illustre une de ses phases, à savoir " Manque de mémoire; commence une phrase, mais ne peut la finir, parce qu'il oublie ce qu'il a l'intention de dire ou d'écrire ".

Voici le cas en question : une femme, hydropique, par suite d'une maladie valvulaire du coeur, après avoir été soulagé du gonflement, fut soudain incapable de parler. En répondant à une question, elle commençait une phrase mais ne pouvait la finir, parce qu'elle ne se rappelait plus ce qu'elle avait à dire. Elle s'impatientait, se mettait à crier, mais ne pouvait finir la phrase; mais elle donnait son approbation si quelqu'un finissait la phrase pour elle. Cela continua plusieurs jours, jusqu'à ce qu'elle reçoive Cannabis indica. Elle retrouva alors rapidement ses possibilités de s'exprimer ".

Nous nous rappelons deux vives expériences au sujet de Cannabis indica, l'une curative, l'autre, qui apparemment, est une intoxication.

Une charmante jeune fille, rondelette, paraissant en bonne santé, blonde, avec des joues roses (du temps où on ne fardait pas encore), se présenta à la consultation externe, en proie à une grande détresse. Nous avons déjà raconté son histoire antérieurement, mais on peut la répéter.

Elle était dactylo dans une grosse compagnie de chemins de fer. Elle dit, " Je ne sais pas trop comment vous dire, mais je vivais comme dans un rêve, et j'ai perdu mon emploi à cause de cela. J'avais l'habitude de rentrer chaque soir chez moi et de dire à mes employeurs : " Je suis morte de fatigue parce que je suis restée toute la journée dans les trains, à taper à la machine ". Il fallait besoin des preuves très solides pour me convaincre que ce n'était pas vrai. Je le croyais. Parfois, un rhinocéros me suivait et entrait avec moi dans les magasins, et je m'en plaignais aux gens.

Je le croyais. Qu'est–ce qu'il m'arrive ? Si, dans la rue, je dépassais une automobile, tout ce que je pouvais faire, c'était de me retenir de dire à quelqu'un près de moi : " Venez, faire un tour dans ma voiture " naturellement, je n'ai pas de voiture, et je ne sais pas conduire. Que puis–je faire? J'étais perplexe. 

Je présentais son cas à la personne avec laquelle je travaillais; il me suggéra Cannabis indica, et elle reçu une dose, puis elle ne revint pas ensuite qu'une fois ou deux. Elle avait " oublié toutes ces bêtises " et se portait tout à fait bien.

L'autre cas concerne un malheureux pasteur de campagne, dont un ennemi décidé, sans scrupule et rusé, s'était juré, pour des raisons en rapport avec la fonction de l'écclésiastique, de le chasser de sa paroisse. L'une des plaisanteries qui fut jouée à ce malheureux dépassèrent tout ce qu'on peut imaginer, et tiennent du roman et du mélodrame. Mais seulement un de ses tours nous intéresse.

Un jour, son sacristain (employé par son ennemi) le tenta avec un certain tabac merveilleux que lui avait offert son maître. Le pasteur déclara n'avoir pas de pipe. Mais l'homme lui en procura une. Le clergyman plaça le dit tabac dans sa poche, et ayant quelques affaires à régler à quelques milles de chez lui, il s'en alla à pied. Au sommet d'une colline assez raide, il se reposa, et se rappelant le cadeau qui lui avait été offert, fouilla le fond de son vêtement où le fameux tabac avait émigré, à cause d'un trou dans sa poche. Il entreprit de le couper sur le sommet d'une barrière. ... Mais ce fut difficile, car le produit en question était dur, et il ressemblait à aucun tabac rencontré jusqu'alors. Puis, il bourra sa pipe, l'alluma et se mit à la fumer.

Il commença à se " sentir étrange ". Puis, presque immédiatement; il ressentit un violent vertige; terrifiant quand il essayait de bouger ... ..et –

Il dut rester là sans secours pendant plusieurs heures, avant que des automobilistes de passage ne lui viennent en aide et ne le ramènent à la maison, où fut appelé le médecin traitant. Mais le malade délira toute la nuit, dans un état des plus alarmants : " comptant des éléphants toute la nuit ", comme il l'exprima ultérieurement.

Deux attaques moindres se produisirent, après avoir fumé certaines cigarettes : pendant ce temps, la rumeur courait que le recteur était très malade, et devrait se résigner à quitter son poste. Mais les attaques cessèrent quand il se mit à éviter les cigarettes de la boutique du village, et acheta ses cigarettes ailleurs, à un endroit hors de portée de tout mauvais tour.

Curieuses, ces illusions d'éléphants et rhinocéros ! Comment s'y prend cette drogue pour faire évoquer de telles choses ? Cela rappelle un peu les peurs, les illusions et les rêves de serpents ( Hyoscyamus et Lac caninum et quelques autres).

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS. 

Il s'imagine entendre de la musique; en fermant les yeux, il est perdu pendant un certain temps dans les pensées et les rêves les plus délicieux.

Langage incohérent.

Idées fixes.

Exaltation de l'esprit, avec loquacité excessive.

Rit immodérément.

Rit de façon incontrôlable jusqu'à ce que la face devienne pourpre et le dos et les reins fassent mal.

Angoisse accompagnée d'une grande oppression, améliorée au grand air. Il était dans une peur constante de devenir fou.

Très distrait.

A chaque instant, il paraissait s'égarer, puis se réveillait comme si de rien n'était, vis à vis de l'entourage.

Vertige.

Secoue souvent, la tête involontairement.

En reprenant conscience, ressent de violentes secousses dans son cerveau.

Regarde fixement.

Injection des vaisseaux conjonctivaux des deux yeux.

En lisant, les lettres s'entremêlent.

Palpitations et plénitude dans les deux oreilles.

Tintement et bourdonnement dans les oreilles.

Il parait somnolent et stupide.

Ses lèvres sont collées ensemble.

Sécheresse de la bouche et des lèvres.

Salive blanche, épaisse, écumeuse, et épaisse.

La gorge est desséchée, accompagnée de soif intense pour d'eau froide.

Appétit augmenté.

Faim canine.

Douleur dans le cardia.

Brûlure avant, pendant après la miction.

Douleur piquantes avant, pendant et après la miction.

Urine décolorée profuse.

L'urine s'échappe goutte à goutte, après que le jet se soit arrêté.

Quand on presse sur le gland, du mucus glaireux blanc suinte.

Satyriasis.

Toux rauque, qui gratte la poitrine, sous le sternum.

Pouls plus bas que normal, jusqu'à 46/min.

Douleur dans les épaules et le rachis, le forçant à se courber, et l'empêchant de marcher droit.

Paralysie des extrémités inférieures et du bras droit.

Frisson agréable à travers les bras et les mains.

Paralysie totale des extrémités inférieures.

Frisson agréable dans les deux jambes à partir du dessous des genoux vers le bas, avec une sensation comme si des serres d'oiseaux étreignaient aux genoux.

Littéralement épuisé par la moindre marche.

Somnolence excessive.

Sommeil profond.

Une sueur épaisse profuse s'échappe par gouttes de son front.

* * *

Et maintenant, puisque une conception adéquate de l'action de Cannabis indica ne peut qu'être obtenue à partir de l'Encyclopédie d'Allen, nous condenserons les 27 longues pages de ses symptômes mentaux. Faisant simplement remarquer que ces effets d'expérimentation ou d'empoisonnement sont obtenus de 40 sources différentes, qu'il révèle; malgré ceci, les expériences et les séries de sensations furent détaillées dans les mêmes termes par les différentes personnes.

Très excité; danse dans la pièce; rit; langage insensé; s'en aperçoit, mais ne peut faire l'effort de s'arrêter. Pousse des cris; bondit dans les airs : applaudit de joie. Chante : improvise, les paroles et la musique. Quand elle redevient consciente, se découvre dans un miroir, en train de danser, rire, et chanter.

Langage incohérent, tendance au blasphème.

Lors de l'examen du malade, grande difficulté pour le retenir de dire ou de faire des choses inhabituelles .... Elle doit se modérer sinon elle peut faire quelque chose d'idiot.

Accentue la dernière syllabe de tous les mots et rit immodérément.

Rapidité des idées, et sensations agréables; succession constante d'idées nouvelles, chacune d'entre elles étant instantanément oubliée.

Esprit rempli d'idées spéculatives ridicules; idées fixes.

Pensées vives se succédant rapidement, oublient leur début;

Echafaude constamment des théories. Rêveries; rêveries délicieuses.

A l'idée fixe qu'il va mourir et être disséqué.

Ne sait même pas s'il a existé lui–même; ou si des hommes en général ont existé ou dans quel but ils ont existé.

Possédé de l'idée qu'il va mourir.

S'imagine qu'il y a des voleurs dans la maison; qu'il entend des bruits étranges. Cherche sous les lits et les tables; il ouvre et réouvre les portes.

S'imagine que des hommes ont été soudoyés dans le but de la tuer; qu'il peut voler comme les oiseaux. Dit qu'il a été transporté au ciel, et son langage habituellement fait de lieux communs, devient des plus enthousiastes.

Tout autour de lui et en lui, se trouve un grand mystère, terrifiant.

Désespoir; peur d'être perdu pour l'éternité. En entendant le nom de Dieu, il se mettait à crier, " Arrêtez ! ce nom est terrible; je ne peux le supporter. Je suis en train de mourir ".

Des mensonges démoniaques, masqués dans des manteaux noirs comme de l'encre, se cramponnaient à lui; ils jetaient sur lui des regards furieux, de leurs yeux flamboyants par dessous leurs capuchons. Il semble marcher dans une vaste arène que fermait une immense muraille. Les étoiles le considèrent avec un regard de pitié; le soleil était en train de chanceler, et les nuages dansaient autour de lui, comme un ballet.

" J'aurais pu tracer la circulation de sang, et sa progression le long de chaque pouce * : je savais quand une valvule cardiaque s'ouvrait et se fermait. Le battement de mon coeur était si clairement audible, que j'étais étonné qu'il ne soit pas entendu par d'autres ".

Il a l'impression d'avoir une existence double; dans l'une, il surveille d'une hauteur l'autre existence, à mesure qu'elle passe par les phases du délire sous Haschich. Il a une impression de dualité, une partie de son esprit pense à une chose tandis que l'autre en rit. Impression comme s'il était une tierce personne se regardant lui–même et son ami. L'âme semblait séparée du corps, le dominant du regard et examinant tous les mouvements des processus vitaux, elle était capable de passer et repasser à travers de solides murailles.

Prolongation extrême du temps, et extension de l'espace : – quelques secondes semblent des siècles; un mot semble en exprimer tout un drame; et quelques mètres semblent une distance impossible à dépasser, tant elle est grande. La pièce s'agrandit; le plafond se rehausse; il est dans une vaste pièce. Le petit salon lui semblait être loin sous ses pieds (alors qu'il était, en fait, sur le même étage). Le temps était prolongé indéfiniment. Les minutes semblaient des jours. Un ami présent dans la même pièce lui semblait très loin. Etrange impression d'isolement, avec une grande sensation de solitude bien qu'il soit entouré d'amis.

S'imagine qu'il est possesseur d'une science infinie et de facultés visionnaires; qu'il est le Christ venu pour régénérer le monde et instaurer la paix. Croit qu'il existe un pouvoir créateur dans ses propres mots, qu'il n'a qu'à parler, pour qu'une chose se réalise. Qu'il détient les richesses de ce monde, et comble de richesses sur tout ceux qui sont dans le besoin autour de lui. 

A l'impression qu'il est transparent; il sent le sang couler dans ses veines; " le feu de la cheminée rayonnait à travers mon corps, et me réchauffait la moelle des os ". Il s'imagine qu'il gonfle peu à peu et que son corps devient de plus en plus gros. Impression qu'il est à cheval; en train de chasser ; regardant l'eau bleue; nageant; il est capitaine d'un bateau; il voyage; impression de ne pas avoir de pesanteur.

Illusion qu'il était une pompe, à travers laquelle passait un courant d'eau chaude, menaçant de mouiller son ami. Qu'il était un encrier, et que, étant couché dans son lit, il pourrait se renverser sur le couvre–pied blanc; il ouvrait et fermait son couvercle en cuivre; il avait une charnière; il se secouait lui–même, voyait et ressentait l'encre éclabousser ses parois de verre. Maintenant, il est une énorme scie qui s'élançait vers le haut et vers le bas, tandis que tous côtés voltigent des planches entières; puis il est une bouteille de soda; puis un énorme hippopotame; puis une girafe; puis une fougère, entourée de nuages, et de parfums. Il rit parce que sa jambe est une caisse étroite remplie de tiges d'escalier qui cliquettent quand il marche; quant à l'autre jambe, elle s'allonge si bien qu'il doit l'élever de centaines de pied∑ en l'air, et marcher à cloche pied aux côtés de son ami. 

Toutes les impressions sont extrêmement exagérées.

Les murs de la pièce sont soudain recouverts de satyres dansants et de mandarins saluant de la tête. Il voit de petits lutins diaboliques en grand nombre, avec leurs figures sanguinaires, et d'immenses yeux noirs qui le terrifient; jusqu'au moment où survient une sueur froide, et alors il suffoque.

Tous les événements de sa vie passée, même ceux depuis longtemps oubliés, et des plus triviaux, rejaillissaient en symboles, comme d'un film rapide, chacun étant reconnu comme étant un acte de sa vie, et chacun réapparaissant dans son ordre correct de succession.

Visions ridicules de vieilles femmes ridées qui se révèlent être des mannequins de fil tricoté.

Illusions des sens : entend des voix et de la musique la plus sublime; voit des visions de beauté et de gloire, comme on ne peut en voir qu'au Paradis; paysages d'une beauté sublime; profusion de fleurs aux brillantes couleurs; architecture d'une grandeur et d'une beauté remarquables, lui procurant une impression de bonheur.

Une armée silencieuse le dépassa dans la rue; la plaine s'élargit soudain et se recouvrit d'une bande de Tartares, qui se précipitait dans une course folle, leurs chapeaux hérissés de plumes et de crinières de cheval. Les maisons se mirent à saluer de la tête, s'incliner et danser.

Quand il marche dans la rue, la figure emmitouflée d'un homme surgit du mur; et cette apparition produisant l'horreur la plus extrême, chaque trait de sa figure étant masqué par les traces d'une vie noire, chargée de crimes affreux. " Il me jeta un regard furieux, d'une méchanceté féroce, et d'un désespoir cruel. Il failli blasphémer, en le regardant ". Il s'éveille pour voir, dans un cercueil, un cadavre effrayant, dont la face livide était crispée par les affres de l'assassinat. Chaque muscle était tendu et les ongles transperçaient les paumes de ses mains, par la force de la rigidité cadavérique. Deux chandeliers à la tête et deux aux pieds ne renforçaient que davantage ce tableau sinistre. Un rire de dérision, étouffé, se moquant du mort, provenant de quelque observateur invisible, " alors les murs se mirent à glisser lentement, l'un vers l'autre, le plafond descendit, le plancher se mit à monter, et je fus de plus en plus rapproché du cadavre. Je voulais crier, mais ma gorge était paralysée, les murs se rapprochaient, jusqu'au moment où ma main reposa sur le front du mort. J'étouffais dans cette niche sans air, comprimé terriblement par les murs qui me touchaient; puis il y eut un grand fracas, et je sentis toutes mes impressions s'effacer dans le noir. Je me réveillais : le cadavre était parti, mais j'avais pris sa place sur la bière, et la chambre était devenu une pièce gigantesque, avec une voûte métallique ... puis des formes et figures démoniaques ........

Soudain le démon le plus proche m'enfonça dans le côté une fourche métallique rougie à blanc et me précipita dans la fournaise, – " Laissez–nous lui chanter la berceuse de l'enfer ", lui dit un des diables; comme je n'était pas consumé, il me faisait rôtir d'un côté et de l'autre au bout de son engin brûlant ..... Bientôt, j'étais sur une place colossale entouré de maisons d'une centaine d'étages. Terriblement assoiffé, je courus à une fontaine taillée dans le fer; même le jet d'eau était sculpté en imitation eau, était aussi sec que les cendres d'un fourneau. Je demandais de l'eau,. Quand des écharpes s'envolèrent à chacun des cent étages, et à chaque fenêtre se tenait un fou furieux. Ils grinçaient des dents en me regardant, ils me lançaient des regards furieux, poussaient des cris inarticulés, hurlaient, riaient, sifflaient, juraient horriblement et blasphémaient. Je devins fou à cette vue, et bondissant de haut en bas, je me mis à faire comme eux ".

La scène devient une scène de théâtre, et, lui, un acteur, improvisait sa tragédie, et enchantait son immense auditoire. Soudain un regard soupçonneux se mit sur chaque visage .... " Ils connaissaient mon secret, et un choeur enragé monta du théâtre tout entier : " Haschisch ! Haschisch ! Il a mangé du Haschisch ! " Je me faufilais hors du théâtre, en proie à une honte indicible. Je m'accroupis dans une cachette; je regardais mes vêtements, et je les vis, dégoûtants, en haillons, comme ceux d'un mendiant : de la tête aux pieds, j'étais l'incarnation de l'ignominie. Les enfants me montraient du doigt; les flâneurs s'arrêtaient, me scrutaient avec un mépris inquisiteur; la multitude des hommes et des bêtes, tous m'observaient : même les pierres, dans les rues, se moquaient de moi d'une façon humaine, tandis que je m'accroupissais dans mes haillons crasseux ".

Il s'imagine que quelqu'un l'appelle. Entend une musique dont les chants et l'harmonie sont des plus douces et des plus sublimes, voit de vénérables poètes, avec leurs harpes, jouant comme si c'était la musique céleste. Une simple tonalité semblait l'harmonie la plus divine. Il s'imagine entendre de la musique; il ferme les yeux, et est perdu dans les pensées et rêves les plus délicieux. Entend un grand nombre de cloches tinter de la manière la plus délicieuse. Pendant plus de deux semaines, étant assis à son bureau, il pouvait entendre le concert le plus merveilleux comme si un Maître était à l'orgue, et utilisait seulement le registre doux. Il y avait une particularité dans cette audition musicale, il devait être dans un état de demi–rêverie .... alors les accords divins, délicats et merveilleux, se suivaient légers et doux, comme aucun doigté humain ne peut le réaliser. Si on éveillait l'attention et forçait l'oreille, pour être sûr de saisir chaque accord, le silence se faisait d'un coup.

Il entend le bruit des couleurs, des sons verts, rouges, bleus, et jaunes venant à lui en vagues parfaitement distinctes.

Après une telle expérience d'extase, émergeant d'une épaisse forêt, il entendit un sifflement chuchoté : " Tue–toi ! Tue–toi ! " et des langues invisibles répétaient cela et de tous côtés, autour de moi, " Le Très Haut te commande de te tuer ". Mais une main invisible saisit le couteau qu'il avait braqué sur la gorge, et l'envoya tournoyer dans les broussailles.

Sensations physiques aériennes et légèreté exquise, et du point de vue mental, perception vive de l'absurdité des objets simples et familiers. Les objets qui l'entouraient semblèrent si étranges et si bizarres qu'ils devenaient absurdes et comiques et que cela déclenchait une crise de rire prolongée.

Il lui semblait qu'il était sans forme dans un vaste espace. Son corps semblait s'évader, et la voûte de son crâne semblait plus large que la voûte céleste.

La satisfaction procurée par les visions était complète et absolue sans le moindre doute sur leur réalité; tandis que dans une case de son cerveau, la raison avait tendance à les observer froidement et à accumuler le ridicule le plus intense sur leurs caractéristiques fantastiques. Une part des nerfs frémissaient d'une félicité divine, tandis que d'autres étaient convulsés par un rire inextinguible dû à cette même félicité. Les plus hautes extases ne pouvaient s'emparer totalement de lui et faire passer sous silence le poids du ridicule, ce qui de fait était impuissant à l'empêcher de se précipiter dans d'autres absurdités plus grotesques encore.

Il riait jusqu'à ce que ses yeux larmoient à flots; chaque goutte semblait devenir immédiatement une grosse miche de pain, laquelle tombait sur l'étalage d'un boulanger. Plus il riait, plus les miches de pain tombaient; bientôt il y en eut une pile autour du boulanger, si bien qu'il pouvait à peine voir le sommet de la tête de ce dernier. Sa gorge était aussi dure que l'airain; sa langue semblait une barre de fer rouillé. Bien qu'il se soit emparé d'une cruche d'eau et se soit désaltéré longuement, son palais et sa gorge n'étaient pas modifiés pour autant ..... Il déchira son gilet et essaya de compter les pulsations de son coeur, mais il y avait deux coeurs, l'un battant au rythme d'un millier de pulsations par minute, l'autre selon un rythme lent et sans force. Sa gorge était pleine de sang, et du sang coulait de ses oreilles. (En se rétablissant, après plusieurs jours, il n'avait aucun goût à ce qu'il mangeait, aucun rafraîchissement dans ce qu'il buvait, et il faisait un effort douloureux pour comprendre ce qu'il lui était dit ou pour retourner une réponse cohérente).

" Instabilité de la démarche, comme de quelqu'un qui essaie de se maîtriser; car je sentais comme s'il y avait des ressorts dans mes genoux, et cela me faisait penser à un homme qui traînait avec lui une jambe mécanique ".

" Ils y avaient des objets réellement présents, d'autres étaient imaginaires; mais parfois je ne pouvais dire lesquels étaient vrais, et je nageais dans l'incertitude ".

Une faiblesse de tout le corps survint, ses jambes ne pouvaient plus le supporter; ses bras devenaient lourds; il était obligé de se jeter sur le sofa, ses membres devenaient raides, il avait entièrement perdu ses sensations, devenant cataleptique; l'anesthésie atteignit tout le corps et maintenant s'ajoutait un mouvement rapide, comme automatique, des mains. La face dorsale d'une main placée sur sa poitrine était frictionnée par la paume de l'autre main. Tour à tour, le bras ou la jambe droite, ou le côté droit de la face, et puis toutes les parties du corps ensemble semblaient se pétrifier, tant et si bien qu'il ne pouvait plus les remuer, ni les relâcher. Soudain, la masse de son cerveau, toute entière sauf une petite partie, sembla se changer en marbre; (son oeil droit garda longtemps la sensation d'une dureté de marbre).

Il était en proie à une extrême loquacité et à une grande vivacité des idées; il craignait pour le sort de ses compagnons que la dose n'ait été excessive et ne se révèle toxique.

Pris de convulsions avec gesticulations dans les bras et jambes, ses symptômes prenant l'apparence de ceux qui caractérisent d'hydrophobie : explosion de frayeur à la vue d'objets brillants, à la plus petite inspiration d'air, ou à l'approche de quelqu'un. Il demande de l'eau, mais pour la repousser ensuite, sans boire, car il est incapable, avec le plus grand effort, d'avaler une simple gorgée. Une sensation que la langue et la gorge étaient recouvertes d'un corps sec, mou.

Désir urgent d'être aidé, guidé, pris en charge, surveillé, de peur qu'il ne sorte du lit pour commettre quelque folie.

Mains portées automatiquement à sa tête, et qui y restaient, comme s'il avait quelque difficulté à les détacher.

Crampes dans les mollets qui rendent les mouvements impossibles; ou bien qui les obligent à se tendre, ou qui font un bon soudain.

Frissonnements curieux, alarmants. Montait les escaliers et n'avait pas l'impression de toucher les marches ; " Je fendais l'air, comme un nageur évolue dans l'eau; mes pieds étaient proches des marches, mais ne les frappaient pas ".

" Idée de catalepsie –Je devais garder mon esprit dans mon corps par la force de la volonté, ou alors il n'y retournerait jamais, j'avais l'impression qu'il essayait de s'envoler tout seul. Une sensation de solitude m'envahissait. Je précipitais mon corps à travers une barrière invisible apparemment impénétrable. Me frayant un chemin à travers une atmosphère dense, qui me paraissait un fluide éthéré, moins dense que l'eau, pas plus dense que l'air, et pourtant cela résistait. Les deux parties de mon être agissaient séparément, ma volonté et mon expérience spirituelle étaient séparées de mon existence corporelle, et l'aiguillonnait en avant, comme un ouvrier utilise un outil; plus loin, on violentait mon corps, semblant exulter sa suprématie.

" Tout était irréel; j'étais moi–même irréel; même ma voix ne me semblait pas mienne. Ainsi persuadé, je mangeais un morceau de viande. Pour le faire, je dus me rappeler les différents processus et le mode opérationnel de l' " alimentation ". " D'abord ", raisonnais–je, on place la nourriture dans la bouche, et en remuant de haut en bas et inversement la mâchoire inférieure, et en mélangeant la salive avec la viande par les mouvements de la langue, on la mastique ". Ceci s'accomplit aisément. La salive semblait avoir jambes et bras, j'aurais pu le sentir, donner des pieds et des jambes dans la viande, mais quand elle fut minutieusement mastiquée, je ne pouvais me rappeler le temps que j'avais mis pour le faire. Mastiquer semblait avoir été mon travail quotidien depuis des siècles. C'était le moment d'avaler, mais le fait de commander les muscles de ma gorge déroutait totalement mes tentatives ".

" Si les sujets désincarnés retournent planer même sur les lieux de leur foyer, ils regardaient leurs amis, comme alors je regardais les miens. Position proche dans l'espace, avec une distance infinie dans l'état d'âme; un isolement pas du tout propice à une apparence de camaraderie ".

" Un vent intermittent s'était glissé par la cheminée, il s'enfla en un bourdonnement constant de grande roue d'accélérateur de mouvement .... son vacarme monotone fit place à un retentissant carillon d'orgue de cathédrale. Le flux et de reflux de ses accords incroyablement solennels me remplit d'un chagrin surhumain.

" A la fin, j'étais dans la rue. Devant moi, la vue s'étendait à l'infini comme une perspective, dont les lumières les plus proches me paraissaient à plusieurs lieues ∑ 

Une âme prenant son vol pour aider au–delà de la plus éloignée des étoiles, ne pourrait être plus inondée de joie que je ne le suis, par cette conception nouvellement acquise de la sublimité de l'espace. Je commençais mon voyage infini. Je résidais dans un monde intérieur merveilleux, changeant tout à tour de lieux et d'états d'âme. Maintenant je m'avançais majestueusement en gondole sur les lagunes vénitiennes éclairées par la lune; maintenant les chaînes Alpines se dressaient devant mes yeux, la gloire du soleil levant éclairait d'une lumière pourpre la plus haute des cimes glacées. Et puis, me voici dans le silence vierge de quelque forêt tropicale non explorée; j'étendais mes feuilles douces, de fougères géantes et me laissant balancer au fil de l'eau, parmi les vents des épices, au–dessus d'un fleuve dont les vaguelettes exhalaient une douce musique et des senteurs parfumées. Mon âme se changeait en une essence végétale, et frissonnait d'une extase étrange et inimaginable ".

" Ma voix semblait retentir comme le tonnerre à chaque coin de l'immeuble; j'étais atterré par le bruit que j'avais fait. (J'appris par la suite que cette impression est une des nombreuses conséquences de l'intense sensibilité des sens, produite par Haschish) ".

" Je me retirais dans une chambre cachée au sommet d'un building colossal et la totalité de la construction monta dans les airs, au–dessous de moi, régulièrement. Plus haut, plus haut... toujours plus haut; jusqu'à ce que nous soyions dans l'univers infini de la voûte céleste, nous montions sans cesse. Les années s'envolaient; j'entendais le mouvement impétueux de leurs ailes dans le gouffre à l'extérieur de moi, et d'un cycle à l'autre d'une vie à l'autre, je poursuivais ma course rapide de poussière dans l'éternité et dans l'espace ".

" Me voici maintenant dans la rue, où passe d'un pas mesuré, une foule armée. Le bruit lourd de leurs pas, et celui du tintement de leurs corsets de cuivre, rompaient seuls le silence car ils ne parlaient pas plus entre eux qu'il n'y avait de musique dans un bataillon de la mort. C'était l'armée des siècles marchant dans l'éternité. Une sublimité céleste engloutit mon âme. J'étais noyé dans le gouffre insondable du temps, mais je m'appuyais sur Dieu, et j'étais immortel à travers tous ces changements. ... Et regardant sa montre, il calcula qu'il avait voyagé à travers toute cette chaîne inmesurable de rêves en trente secondes. " Mon Dieu ! " criais–je, " Je suis dans l'Eternité ". En présence de cette première révélation sublime, sur ce qu'est notre âme, et sa capacité pour une vie infinie, je me mis à trembler, avec une crainte respectueuse qui me coupait le souffle. Jusqu'à ma mort, cette révélation me restera d'un précieux secours pour tout le reste de mon existence. Je le conserve intact dans ma mémoire, comme un des caractères les plus indiciblement sacrés de mon existence ".

Puis suivirent des extases de plus en plus grandes, avec une musique céleste " comme je ne pourrai en entendre à nouveau en dehors de la Grande Présence ".

Dans les mêmes circonstances, la même dose de Haschisch produira des effets diamétralement opposés. Ou encore, à partir d'une dose très forte, se produira un phénomène à peine perceptible, cependant que la moitié seulement de la dose causera les douleurs atroces d'un martyr, ou bien ravivera en un délire parfait. Mais si, pendant le délire du Haschish, une autre dose, même petite, est prise pour prolonger l'état, il se produira inévitablement des souffrances telles que vous frémirez à la pensée que l'esprit puisse endurer de tels supplices sans être annihilé. L'emploi de Haschish après quelque autre stimulant produira les conséquences des plus terrifiantes.

" Je commençai à être transporté dans cette gloire immense, si souvent caractéristique de la fantaisie. Mes pouvoirs devinrent surhumains; ma connaissance couvrait l'univers; le champ de ma vision était infini.

Souvent, j'ai erré devant les portes et les maisons qui, en temps ordinaire m'étaient aussi connues que ma propre maison, et finalement j'ai arrêté la recherche complètement désespéré, ne reconnaissant pas la moindre trace familière de leur aspect. Certainement un mangeur de Haschisch ne devrait pas être laissé seul.

Puis, nous trouvons, détaillé, un cas extraordinaire de clairvoyance..............

S'étant allongé sur un sofa, il demanda à un pianiste de lui jouer un morceau de musique, sans lui donner de nom en particulier. Le prélude commença ; et le rêveur se trouva transporté dans le choeur d'une grande cathédrale. Les vitraux de la nef et du transept étaient décorés, dans des coloris les plus splendides, représentant des épisodes choisis de la vie des saints. Au loin dans le choeur, des moines remplissaient l'air d'essences qui s'échappaient de leurs encensoirs d'or. Sur le dallage, une foule des plus hétéroclites était à genoux, en adoration, dans une prière silencieuse. Soudain, derrière les grandes orgues naquit une note plaintive, comme le murmure de quelque poète soulageant son coeur dans un chant funèbre. Cette lamentation fut jointe par une douce voix de soprano dans le choeur. La plainte sourde monta et retomba, exprimant toute l'émotion humaine. Un à un, les chanteurs restants se joignirent aux autres; et bientôt, il entendit un vibrant miserere, à en faire trembler les voûtes de l'édifice. Tout au fond de la nef, une grande porte s'ouvrit, et apparut un cercueil porté par des hommes solennels. Il était recouvert d'un drap mortuaire, qui fut enlevé quand le cercueil fut déposé dans le choeur, et l'on put voir le visage du défunt ; c'était Mendelssohn ! Une fois jouée la dernière mesure de la Marche Funèbre, les porteurs, d'un pas lourd, transportèrent le cercueil, à travers une porte de fer, à sa place dans le caveau; un à un, tout le monde sortit de la cathédrale et le rêveur se trouva seul. Il s'apprêta à partir, et reprit conscience totalement; il vit alors que le pianiste, qui s'était arrêté de jouer. " Quel morceau avez–vous joué ? " lui demanda–t–il. La réponse fut : " La Marche Funèbre de Mendelssohn ". Or, il n'avait jamais entendu ce morceau auparavant ....... " Certainement, c'est là un exemple de voyance, remarquable, comme je n'en ai jamais vu ".

" Une musique colossale emplit tout l'hémisphère au–dessus de moi, et je frissonnais dans cette ambiance, sur des ailes invisibles. Il n'y avait pas de chant, ni d'instruments mais c'était l'âme, inexprimable, d'une musique sublime, comme je n'en ai jamais entendu, intense; l'idéal de l'harmonie, bien qu'il soit possible de distinguer plusieurs partitions..... Telle une carte, l'arcade de l'univers m'apparut toute nue. Je vis comment chaque chose crée, non seulement symbolise mais exprime quelque loi spirituelle fondamentale, comme sa descendance, son nécessaire développement extérieur, non pas le revêtement de l'essence, mais l'essence incarnée ".

" Des hauteurs éthérées, je fus précipité dans les brumes de l'Achéron....... J'attendais l'extinction. Les formes qui se mouvaient autour de moi dans le monde extérieur me semblaient comparables à des cadavres galvanisés; l'âme vivante de la nature s'était éteinte, était partie comme la flamme d'une bougie. La véritable existence du monde extérieur me semblait une vile moquerie, une cruelle imitation, pour ceux qui se rappelaient leur possibilité de gloire, et de beauté sans voix. Je haïssais les fleurs, après avoir vu les champs de fleurs du Paradis; je maudissais les rochers, car ils n'étaient que des pierres muettes; le ciel, parce qu'il n'envoyait aucune musique; et la terre et le ciel semblaient me renvoyer ma malédiction ".

* * *

En vérité, Cannabis indica est un grand remède, pour ceux qui savent comment l'employer à guérir ce qu'il peut produire.

Parmi ses sensations, on note l'irréalité, la solitude, la conscience de dualité, la lévitation, et ces sensations ont leur valeur dans le délire, le delirium tremens, le délire des grandeurs de la Paralysie Générale, l'hydrophobie, la catalepsie, où étant " de l'étoffe dont les rêves sont faits ", il pourrait être utile pour des sujets souffrant terriblement de rêves effrayants, et qui traînent d'une année à l'autre. Nous avons eu un cas semblable hier à la consultation 

 

 

Cantharis [Canth]

 

Texte

Une autre drogue d'action véhémente, faite de tempête et de violence, domestiquée par Hahnemann jusqu'à ce qu'elle agisse comme de l'huile sur de l'eau, est Cantharis.

Cantharis est très semblable à Lilium tigr. par certains de ses symptômes, mentaux et physiques, et très dissemblable par d'autres symptômes. Il est de beaucoup plus inflammatoire, rapide et destructif dans son action. Il est donc curateur dans des états très inflammatoires, rapides, et destructifs. Il fournit être comparé avec Merc. cor et Arsenicum.

Laissez–nous d'abord donner les symptômes en caractères gras provenant de l'Encyclopédie d'Allen, c'est à dire les symptômes: causés respectivement et guéris par Cantharis.

On remarquera que, bien qu'il produise des inflammations intenses et des brûlures sur les muqueuses en général et sur la peau, la grande action de Cantharis se manifeste à l'appareil génito–urinaire et spécialement sur les reins et la vessie.

£Diarrhée, faite de sang et mucus.

Violente diarrhée, avec brûlure intolérable; et intolérable brûlure dans l'anus.

Violente douleur dans la vessie, avec besoin urgent et fréquent d'uriner.

Affreuse douleur dans la vessie.

Ténesme intolérable (tension).

Ténesme et étranglement (spasme de la vessie); l'urine sort goutte à goutte.

Violentes douleurs brûlantes et coupantes dans le col vésical.

Avant, pendant, et après la miction, douleurs coupantes effrayantes dans l'urètre.

L'urine le brûle; elle est passée goutte à goutte.

Besoin urgent d'uriner, avec brûlure dans l'urètre.

Besoin constant urgent pour uriner; l'urine passait goutte à goutte, avec des douleurs extrêmes.

Priapisme.∑

Les symptômes ci–dessus sont seulement les symptômes en caractères gras, sortis des 1650 symptômes d'Allen, relatifs à Cantharis dont beaucoup sont en italiques. Nous pouvons ici faire un résumé des citations de Kent et Nash. Ces auteurs font une peinture vivante, difficile à oublier de l'action et des réactions curatives de ce splendide remède.

* * *

NASH dit, " Si j'avais à choisir un remède pour prouver la vérité de la formule, Similia Similibus Curentur, je pense que ce serait celui–ci.

" Il n'est pas de remède qui irrite et enflamme plus sûrement et plus violemment les organes urinaires, et aucun remède qui guérisse plus promptement de telles irritations quand elles prennent le type ou la forme de Cantharis, comme cela arrive souvent ".

Il est amusant (ou pathétique) !) de se rappeler, qu'étant étudiants, on nous avait appris que " les cantharides sont difficilement employées par voie interne à cause de leurs propriétés terriblement irritantes.

" Il produit une sévère irritation gastro–intestinale, le patient souffrant de douleur abdominale, diarrhée et vomissement ....

Le principe actif est absorbé dans le sang, et en quelques heures le patient se plaint d'une grande douleur dans les lombes avec strangurie; ce qui veut dire qu'il a un désir urgent d'uriner, que l'effort est très douloureux par suite du ténesme vésical, et que la quantité d'urine écoulée est très faible; elle peut contenir de l'albumine et du sang. Dans des cas sévères d'empoisonnement, il peut y avoir ..........

Post mortem. Intense inflammation gastro–intestinale, gonflement conséquent, ecchymoses, et hyperémie de la muqueuse digestive. Les reins sont trouvés très congestionnés et aux premiers stades de la néphrite aiguë. Egalement beaucoup d'inflammation de la muqueuse génito–urinaire ".

La Vieille Ecole utilise encore Cantharis principalement par voie externe, pour faire mûrir une cloque, en guise de contre–irritation (dérivation). Mais même ainsi et encore maintenant, il doit être employé avec précaution, sinon il risque d'être absorbé par la peau. 

" Il est à la base de plusieurs préparations dont l'objet est de stimuler la pousse des cheveux ". (Hall White).

Hélas, pour la pauvreté de la Vieille Ecole dans sa thérapeutique !

KENT nous fait une des peintures les plus vivantes de l'action de Cantharis.

" La caractéristique la plus importante de ce remède consiste dans son état inflammatoire, et la caractéristique la plus importante de cette inflammation est la rapidité avec laquelle se développe un état gangreneux ......... le stade inflammatoire se termine par la nécrose de la partie affectée avec une rapidité surprenante.

" Pris par voie interne, il s'attaque presque immédiatement à l'appareil urinaire et produit un état urémique avec ses symptômes mentaux .......... Le patient tombe violemment malade et très vite. Soudaine perte de conscience avec face rouge. Les pensées se déchaînent, suivant le chemin de leur choix, comme si le sujet était sous l'emprise d'une influence étrangère. Frénésie, délire, grande excitation, et rage, paroxysmes déclenchés par l'éblouissement ou par la vue d'objets brillants.

........... L'esprit se porte souvent sur des sujets que suggéreraient les parties enflammées ; la vessie et les parties génitales sont enflammées et l'excitation et la congestion de ces parties éveillent souvent l'instinct sexuel, à un tel point que les malades ont des pensées sexuelles et une frénésie sexuelle ".

" A travers tout le remède, nous trouvons la BRÛLURE. Brûlure dans la tête, palpitation, coups de poignards. Les éruptions brûlent quand on les touche. Erysipèle de la face avec grosses phlyctènes; des yeux avec tendance gangreneuse. Dans l'érysipèle Rhus a les phlyctènes et la brûlure, mais dans Cantharis, entre vos deux visites, c'est devenu noir; l'endroit est sombre, il a changé rapidement, et on a l'impression qu'il va se gangrener .......Cantharis correspond aux formes les plus graves de la maladie, même la gangrène et la violente inflammation des intestins, de la vessie, du cerveau, du rachis, des poumons, avec aspect cachectique et hippocratique. Inflammation des poumons, de type gangreneux ; le poumon affecté brûle comme s'il était rempli d'eau bouillante, ou encore brûle comme du feu.

(Kent dit) " Je quittais un patient, qui sortait tout juste d'un état d'ivresse prolongée, dans le même état que j'ai décrit. L'urine était supprimée. Il bavait. Une salive sanglante pendait de sa bouche et il était en train de mourir. Cet état était venu en une nuit; d'avoir été presque gelé, alors qu'il était en état d'ivresse. Serait–il Cantharis... ou mort avant le matin.. mais le matin, il expectora un crachat rouillé et se rétablit correctement ...... Ces remèdes violents sont indispensables dans de tels cas qui vont vers la mort ".

" Intensité et rapidité sont les caractéristiques de ce remède. Il produit un état de douleur et d'excitation trouvé dans aucun autre remède.

" Chaque fois qu'il y a une inflammation rapide des intestins, il y a une diarrhée de mucus sanglant ou de sérum sanglant; le même sang aqueux s'écoule des yeux. Chaque fois que ce fluide aqueux vient en contact avec la peau, il brûle celle–ci et l'arrache. La totalité des organes urinaires et génitaux sont dans un état d'inflammation et d'irritation intenses avec menace de gangrène ....... ".

Par conséquent, ces choses que peut causer Cantharis, lui seul peut les guérir.

Nash cite H.N. GUERNSEY : " Il est un fait singulier, bien que connu de la plupart des praticiens, que s'il y a de fréquentes mictions accompagnées d'une douleur brûlante et coupante, ou des mictions pas tellement fréquentes et que la douleur brûlante et coupante accompagne l'écoulement d'urine, Cantharis est presque toujours le remède, quelle que puissent être les maladies, même dans une inflammation du cerveau ou des poumons ", et Nash dit, qu' " il aurait pu ajouter; dans la gorge, et les muqueuses de tout le tractus digestif, même au rectum et l'anus, et dans la plèvre, et sur la peau ".

Guernsey écrit également ; " Cantharis devrait toujours être envisagé et étudié dans les affections des bronches, quand le mucus est tenace ".

Ceci, Nash l'a vérifié dans le cas d'une dame qui avait longtemps souffert de bronchite. Le mucus était si profus, tenace et visqueux qu'il pensa à Kali bichr. qui ne donna aucune amélioration. Elle empira chaque jour davantage, jusqu'au jour où elle signala qu'elle avait une immense douleur coupante et brûlante en urinant, et qu'elle devait ... très fréquemment aller aux toilettes. " En vertu de quoi (car je ne savais rien de ses pouvoirs curatifs sur les organes respiratoires, à cette époque), je donnais Cantharis. L'effet fut magique ".

Les symptômes mentaux de Cantharis sont aussi violents que ses symptômes physiques.

" Délire furieux, avec cris, aboiements et morsures ...........

" Paroxysmes de rage, provoqués par la vue d'objets éblouissants, brillants (Bell. Hyos.), ou par le contact du larynx, quand il essaie de boire de l'eau ". (Ce sont des indications pour l'emploi de la drogue dans l'hydrophobie). " Satyriasis effrayant ".

* * *

Cantharis est un des remèdes à considérer dans le prurit. Il a beaucoup de prurit et brûlure, et enflamme la vulve et le vagin. C'est un des remèdes qui se révèle curatif ici. 

Cantharis brûle, boursoufle et produit des phlyctènes douloureuses. Aussi, selon nous, rivalise–t–il avec Urtica urens dans le traitement des BRÛLURES. Et comme Urtica, il soulage presque instantanément la douleur de brûlure. Nash dit que " Hering avait coutume de mettre les sceptiques au défi de brûler leurs doigts et ensuite de les guérir en les plongeant dans de l'eau médicamentée avec Cantharis, si grande était sa confiance en ce remède ".

Et un médecin, jadis étudiant à Chicago, fut très impressionné par un cas de brûlures fort douloureuses, et dont les douleurs s'évanouirent rapidement après l'absorption de quelques globules de Cantharis, de haute dilution, donnés sur la langue par le Dr. Kent. Cantharis, par voie interne, en dilution homéopathique, est un très vieux tuyau pour faire disparaître, comme par enchantement, les douleurs de brûlures.

A notre consultation, externe des personnes arrivant avec une inflammation vésicale (cystite), très angoissées par le fréquent passage d'une urine bouillante, prenaient quelques doses de Cantharis 200 et cela mettait fin rapidement à leurs troubles.

" L'homéopathie ne connaît pas de spécifiques ", sauf le remède spécifique d'un cas particulier. Cependant, comme nous le dit Hahnemann, certains remèdes reproduisent si exactement un état pathologique, qu'ils deviennent presque spécifiques. Tels sont Canth dans la cystite, Bell. dans la scarlatine, Merc. Cor. dans la dysenterie, et Latrodectus dans l'angine de poitrine.

Mais il est bon de se rappeler que d'autres drogues ont produit le même état, avec toujours, des symptômes différentiels permettant de faire un choix prépondérant entre eux.

Et encore, dans les troubles mineurs comme les PIQURES DE MOUSTIQUES ........... Je me suis permis de reproduire une expérience personnelle, citée à l'époque, puisque ces choses–là frappent la mémoire et donnent confiance quand on doit prescrire pour les autres.

Voici le récit : " Mardi dernier, à 10 heures du matin, une petite piqûre aiguë, en coup de poignard fut ressentie juste au–dessus du poignet droit, tandis qu'un petit démon minuscule s'envolait gaiement dans les airs. Presque immédiatement après apparut un point noir dur, piquant, et s'étendant. La nuit, je fus éveillée par un coup de poignard dans le doigt de la main gauche, et un second doigt fut blessé. Tout le Mercredi, je ne cessais de répéter –ces piqûres ! Le Jeudi, j'étais littéralement obsédée, ne pensant et ne m'intéressant à rien d'autre qu'à l'urgente nécessité de toucher et de m'occuper de cette torture, et de me débattre contre l'impulsion de gratter et de tout arracher. Au poignet; autour du poignet; haut dans le bras; encore et toujours au poignet; toujours plus haut sur le bras; autour des doigts; sur le dos de la main, partout, c'était gonflé, çà brûlait, çà démangeait et cela s'étendait de plus en plus largement. Dans l'après–midi de Jeudi, les choses furent au pire, alors que je partais pour Wembley, un ami de ceux qu'on trouve quand on en a besoin; fabriqua quelques globules de Cantharis 30, qui furent docilement sucées; une seconde dose fut prévue, pour être prise ultérieurement. La rapidité du soulagement fut incroyable ; très vite, la souffrance devint négligeable, puis fut oubliée. Je fus à nouveau capable de me concentrer, capable de participer au frisson de la fête du Wembley. Et, ce matin (Vendredi), bras et doigts sont redevenus normaux, sauf quelques marques de grattage. Mais pourquoi rapporter tout ceci ? Parce que d'une part, ces démons ailés ne sont pas les derniers de leur espèce, et que d'autre part, tout le monde peut, un jour ou l'autre, être bien content d'expérimenter les mérites de Cantharis, en dilution, pour les PIQURES DE MOUSTIQUES ".

Un détective privé était resté longtemps au aguets, debout, pendant des heures, dans un endroit malsain, les jambes trempées de salpêtre humide. Il vint, angoissé, nous montrer ses jambes ; rouges, gonflées, très douloureuses, affectées d'une cellulite sévère remontant presque jusqu'aux genoux. On voulait le mettre à l'hôpital; mais ce n'était pas possible ! Aussi Cantharis 200 fut–il donné, seulement quelques doses, et tout le tableau se dissipa étonnamment, sans aucun trouble ultérieur, au grand soulagement du médecin !

Cantharis étant si effroyablement rapide dans son action malfaisante, c'est–à–dire dans la production d'inflammations destructives qu'il est également rapide dans son action bienfaisante, quand il est utilisé curativement.

Il est bon de se souvenir que même sur le plan de la rapidité d'évolution, maladie et remède doivent se rencontrer.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Grande disposition amoureuse; frénésie amoureuse.

Inflammation des yeux, particulièrement quand elle est causée par une brûlure.

Sensation de brûlure dans la gorge, qui est ressentie comme du feu.

Passage de mucus blanc ou rouge pâle, coriace, avec selles, comme des raclures venant des intestins, avec stries de sang.

Douleurs brûlantes et coupantes, paroxystiques, dans les deux reins, la région étant très sensible au moindre contact, alternant avec des douleurs au bout du pénis; besoin urgent pour uriner; évacuation douloureuse, par gouttes d'urine sanglante, et parfois de sang pur.

Violent ténesme vésical et strangurie.

Ecoulement douloureux de quelques gouttes d'urine sanglante, causant une douleur aiguë très intense, comme si un fer rouge était introduit dans l'urètre; cette douleur était particulièrement aiguë à la partie membraneuse du canal, et au méat urinaire.

Violentes douleurs brûlantes, coupantes, au col vésical, s'étendant à la fosse naviculaire, pire avant et après la miction.

Violentes douleurs dans la vessie avec fréquent besoin d'uriner; ténesme intolérable.

La moindre quantité d'urine dans la vessie donne une envie urgente d'uriner.

Ecoulement goutte à goutte, rougeâtre, parfois mêlé de sang.

Ardeur de l'urine.

Douleurs coupantes dans l'urètre, effrayantes, avant, pendant et après la miction; elle doit se plier en deux et crie de douleur. 

Brûlure, quand il urine, et sans uriner.

Rétention d'urine, causant des douleurs; gonorrhée supprimée.

Désir sexuel augmenté; trouble le sommeil nocturne.

Satyriasis effrayant; priapisme violent, douloureux, avec douleurs excessives.

Rétention du placenta et des membranes, habituellement avec miction douloureuse.

Brûlure dans la poitrine.

Douleur dans les lombes, avec incessant désir d'uriner.

Douleur dans les lombes, les reins et l'abdomen, avec de telles douleurs en urinant qu'il ne pourra faire une seule goutte sans gémir et crier.

Au 3ème stade, quand il y a une complète insensibilité; crampes dans l'abdomen, les muscles et les jambes; suppression de l'urine; hémorragies gastriques et intestinales; sueur froide sur les mains et pieds (fièvre jaune).

Echaudements et brûlures.

Brûlures, avant que ne se forment les phlyctènes, et quand elles sont formées.

 

 

Capsicum [Caps]

 

Texte

Poivre rouge de Cayenne

HAHNEMANN dit que ce " poivre espagnol ", ainsi nommé, fut introduit comme épice pour relever les sauces à la table raffinée des bons vivants (les grains pulvérisés du poivre de Cayenne, encore plus âcres, étant souvent utilisés en remplacement) afin de stimuler le palais vers un appétit artificiel .. et ainsi ruiner la santé.

" Pendant ce temps, on parlait peu de l'emploi médicinal de cette puissante drogue. Bergius seul mentionne avoir guéri plusieurs accès de fièvre de longue durée avec deux doses de grains de Capsicum. Mais il ne le donna pas seul, car le vieux péché traditionnel de la médecine le conduisit à le combiner avec des baies de laurier.... Il ne décrit pas les fièvres ainsi guéries, d'après la totalité de leurs symptômes, mais emploie seulement l'expression de vieilles fièvres, à la manière de ses collègues de la vieille école, si bien que la vertu à l'usage de la mixture prescrite est restée dans le noir.

D'un autre côté, les homéopathes procèdent avec moins d'ambiguïté, et beaucoup plus de certitude dans leurs cures de Capsicum; car, guidés par les états morbides, particuliers, produits par cette drogue puissante sur l'organisme sain. L'homéopathe s'attaque à la guérison des maladies naturelles dont la somme des symptômes présente le plus de similitude avec ceux de Capsicum.

" Les maladies curables par Capsicum sont rarement rencontrées chez des personnes à la fibre resserrée ".

* * *

Nous remarquerons que les douleurs brûlantes de Capsicum, qui affectent si fort les muqueuses, sont les " brûlures, comme si du poivre de Cayenne était saupoudré sur cette partie. Elles affectent spécialement la bouche, la langue, l'estomac, l'abdomen, les intestins, le rectum et la vessie. Mais la poitrine, les poumons, et la peau peuvent également être affectées. 

Puis nous noterons la douleur pressive dans les yeux avec la tendance à la protrusion; brûlure, rougeur et larmoiement.

Non seulement la surdité et les douleurs des oreilles avec otite; mais la zone mastoïdienne est spécialement affectée, avec gonflement, périostite et même caries. Ceci semble spécialement digne d'être noté. Le Répertoire de Kent donne seulement ici Capsicum. Il y a aussi des douleurs éclatantes dans la tête, l'abdomen, etc... Nous avons entendu raconter par un ex–R.M.O. de notre Hôpital, le cas d'un patient présentant une mastoïdite au début (et avec mal du pays marqué) qui prit Capsicum. Et cela marcha.

C'est un des remèdes du mal de mer; et un remède unique pour le mal du pays. Un de nos jeunes résidents, trouvant un enfant nouvellement admis, qui était inconsolable, criant et pleurant toutes les larmes de son corps; lui donna une dose de Capsicum, et, revenant peu après, le trouva en train de s'amuser joyeusement avec des jouets.

Puis, un symptôme curieux; tousser cause une douleur dans des parties éloignées. Ceci également, nous l'avons vérifié.

Ces remèdes d'action limitée, curieuse, et unique, sont très utiles, quand ils conviennent; on peut avoir rarement besoin d'eux; mais rien sur terre ne peut les remplacer, quand les symptômes les demandent. Par bonheur, il est facile de se les rappeler.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Mal du pays.

Sujet satisfait : joyeux, chante; et pourtant, se fâche à la moindre cause.

Tendance à sursauter. Après des émotions, fièvre avec joues rouges.

Intoxication.

Confusion de la tête; ou bien, tous les sens sont aiguisés (hyperacuité des sens).

En bougeant la tête et en marchant, céphalée comme si le crâne allait éclater.

Céphalée palpitante, battante; dans une des tempes; dans le front; douleur pressive dans le front.

Douleur tiraillante, déchirante, du côté gauche de la tête.

Céphalée lancinante, pire au repos, mieux au mouvement.

Céphalée comme si la tête s'ouvrait, comme si le cerveau était trop plein.

Douleurs déchirantes, tiraillantes, à l'os frontal, davantage sur le côté droit.

Endolorissement dans les yeux, comme par un corps étranger.

Gonflements du massif mastoïdien; douloureux au toucher.

Périostite et caries mastoïdiennes.

Douleurs déchirantes dans la conque de l'oreille.

Douleur démangeante profondément dans l'oreille.

Epistaxis.

Phlyctènes brûlantes dans la bouche.

Mucus résistant, tenace, dans la bouche; ou sécheresse.

Goût répugnant; comme de l'eau putride.

Craquelures sur les lèvres; lèvres fissurées.

Mucus coriace dans les narines postérieures en se levant; difficile à déloger.

Amygdalite, avec douleur cuisante, brûlante.

Grande sensibilité dans la gorge, avec cuisson.

Douleur en avalant, brûlante, et autres douleurs dans la gorge, pire entre les déglutitions.

Gorge enflammée, rouge sombre, brûlante, pressante.

Brûlures d'estomac.

Dyspepsie atonique; spécialement chez les gens âgés.

Sensation de froid de glace dans l'estomac ou brûlure.

Tendance à vomir.

Soif; boire cause un frisson; douleur tiraillante dans le dos.

Douleurs coupantes, brûlantes, dans l'abdomen.

Après chaque selle à soif, et frisson après chaque boisson.

Endolorissement de l'abdomen, spécialement à l'estomac, pire au mouvement; avec tension douloureuse à la partie inférieure du dos.

Douleur tensive, de l'abdomen à la poitrine, comme par distension.

L'abdomen semble distendu presque à éclater, empêchant la respiration, jusqu'à la suffocation.

Tiraillement et retournement dans l'abdomen.

Après une colique flatulente dans l'hypogastre, petites selles fréquentes de mucus et de sang, qui cause du ténesme.

Ténesme; violent ténesme.

Douleur brûlante dans l'anus.

Dysenterie; ténesme et constriction; douleur pire au courant d'air, même s'il est chaud.

Douleur brûlante et cuisante dans l'anus et le rectum.

Ténesme à la fois rectal et vésical.

Hémorroïdes, brûlant comme si on avait saupoudré du poivre dessus, enflées, prurigineuses, palpitantes; avec sensation d'endolorissement dans l'anus; saignantes, ou hémorroïdes cachées avec écoulement muqueux; avec selles muqueuses sanguinolentes; avec douleur tiraillantes dans le dos et douleur coupantes dans l'abdomen.

Petites selles fréquentes, de mucus, parfois avec sang; causent du ténesme.

Brûlure dans la vessie.

Brûlure, cuisson après miction.

Strangulation; ténesme du col de la vessie; besoin fréquent d'uriner et presque inefficace.

Urine brûlante.

Gonorrhée; second stade; écoulement blanc; excessive sensibilité des parties au contact.

" Cordée " seulement supprimée par l'eau froide.

Fourmillement et chatouillement dans le nez, comme un coryza obstrué.

Enrouement après avoir forcé la voix, chez les chanteurs, les prédicateurs, etc..

En toussant, céphalée comme si le crâne allait éclater.

La toux expulse un air fétide des poumons.

Toux nerveuse, spasmodique.

Resserrement de la poitrine, qui paraît sortir de l'estomac.

Poitrine serrée, avec respiration oppressée; pire au plus léger mouvement.

Douleur battante dans la poitrine.

Douleur tiraillante et déchirante dans et près du rachis.

Douleur tensive dans les genoux.

Refroidissement débutant dans le dos.

Frissonnement.

Perte de réaction, spécialement chez les sujets gras.

Reste bien éveillé la nuit; ne peut dormir.

Sommeil plein de rêves.

Bâillements.

Grand désir de se coucher et de dormir.

Si maladroite qu'elle se heurte à tous les objets.

Mal de mer.

Personnes indolentes, grasses, malpropres, qui craignent le grand air.

Enfants toujours frileux.

Frisson avec refroidissement chaque fois qu'on boit.

Comme si du poivre de Cayenne était saupoudré sur les parties !

Fibre relâchée; obésité.

Evite tout mouvement.

Brûlure sur la peau.

Constitutions hémorroïdaires.

QUELQUES SYMPTÔMES EN ITALIQUES, ETRANGES, RARES ET PARTICULIERS

Les enfants deviennent maladroits et gauches.

Mal du pays, avec joues rouges et insomnie.

Se réveille dans une frayeur, crie; reste rempli de frayeur.

Sens obtus.

Cerveau trop plein; douleurs éclatantes dans la tête; la tête semble meurtrie.

Céphalée pressive dans le front, comme si une pression sur l'occiput allait forcer le cerveau à sortir par le front.

Piqûres profondes, violentes, dans le vertex.

La tête semble trop large.

Affecte spécialement la région mastoïdienne.

Vacillement devant les yeux; ou bien les objets paraissent sombres.

Yeux très proéminents, avec face pâle; les yeux sortent de leurs cavités.

Douleur pressive dans l'oreille à chaque quinte de toux; comme si un abcès allait s'ouvrir.

Le bout du nez très rouge et brûlant; pire vers le soir.

En toussant ou en éternuant, douleur coupante dans l'un ou l'autre membre.

Douleur interne ou externe de la face, avec douleur mordante comme par du sel.

Bouche sèche sans soif. 

Un remède du chancre de la bouche.

Zones blanches dans la gorge, avec halo rouge.

Pharyngite maligne ou gangreneuse.

Après chaque selle, soif, et frisson dès qu'il a bu.

Après avoir bu, doit aller à la selle.

Les hémorroïdes brûlent, comme si du poivre avait été saupoudré sur elles.

Piqûres d'épingles, dans la partie antérieure de l'urètre, quand il n'urine pas.

Pendant la grossesse, affections des oreilles, etc ...

Le chatouillement dans la trachée cause un violent éternuement.

Ne peut inspirer assez profondément.

Toux par paroxysmes soudains; convulse tout le corps.

Toux, comme si la tête allait voler en éclats.

Avec chaque toux explosive s'échappe un air âcre et fétide.

La toux ou l'éternuement causent une soudaine douleur dans un membre.

Pointes dans les parties souffrantes, avec toux.

Céphalée déchirante, avec toux; ou douleur dans la poitrine, le dos, la vessie, le cou ou l'oreille. Tendance à vomir ou douleur dans les genoux, les jambes, les oreilles, la gorge.

Toux : pire par la colère, les boissons chaudes, le soir, la nuit, quand il est couché, par temps froid sec, par les courants d'air, froids ou chauds.

Douleur dans la poitrine, comme si elle était trop pleine; il n'y a pas assez de place à l'intérieur.

Dégénérescence graisseuse du coeur chez les personnes obèses.

Violentes pulsations des artères de l'abdomen.

Sorte de gloussement, pulsation rapide dans certaines des artères les plus larges.

Froid entre les omoplates; " comme de l'eau froide coulant dans le dos ".

* * *

NASH résume ainsi ses particularités :

Douleurs brûlantes, spécialement sur les muqueuses, ou cuisantes, comme par du poivre rouge, sur ces parties.

Toux avec douleurs dans des parties éloignées, comme la tête, la vessie, les genoux, les jambes, etc...

Froid ou frisson après avoir bu (chaque fois qu'il boit). Cela commence entre les épaules et s'étend ensuite.

Avec les symptômes ci–dessus, c'est un bon remède pour la dysenterie, ou pour les derniers stades de gonorrhée, ou dans les troubles de la gorge. Remède dont il faut se rappeler dans toutes les affections, avec les brûlures du poivre rouge.

Il dit avoir guéri un très mauvais cas qui durait depuis des années. Le patient voulait crier et se tenait la tête avec les deux mains à chaque crise de toux. Finalement, il s'aggrava tellement qu'il dut s'aliter, parce que le mal était trop violent quand il était assis. Capsicum le guérit très rapidement.

* * *

Selon GUERNSEY : il affecte les tissus muqueux à un degré très important.

La tête fait mal, comme si elle allait éclater; elle bat; elle palpite; elle élance.

Mieux en mouvement. Prurit piquant, brûlant, mordant, ou cuir chevelu, comme s'il avait été frotté avec du poivre de Cayenne .......

Impression que l'abdomen va éclater .........Bâillements le jour, insomnie la nuit. Sensation comme s'il tombait d'une hauteur pendant le sommeil (ceci survient spécialement avec Thuya)...... Eructations donnant la sensation et le goût de poivre rouge; sensation d'eau froide dans l'estomac. Symptômes généralement situés du côté gauche; gens à chevelure claire; tendance à devenir gras; muscles relâchés; peau soufflée.

* * *

FARRINGTON parle des propriétés irritantes marquées de Capsicum; il faut très peu de drogue pour produire l'irritation. Il dit qu'elle est éliminée par les reins, produisant de la constriction avec brûlure au passage de l'urine. Il dit qu'elle agit mieux chez des personnes un peu corpulentes, à la fibre relâchée. Estomac faible, digestion faible, sujet faible. Adultes et enfants sont également irritables et se mettent facilement en colère; ils sont pires au moindre courant d'air, même d'air chaud; ils sont maladroits.

Il est assoiffé, mais le fait de boire cause des frissons.

Un symptôme inhabituel : respiration déplaisante pendant la toux; dans la diphtérie, odeur de charogne provenant de la bouche.

La gorge semble spasmodiquement fermée; pire quand il n'avale pas.

* * *

Maintenant, voici quelques extraits de KENT. Il dit :

La plupart des substances utilisées sur notre table pour assaisonner notre nourriture pourront, au bout d'une ou deux générations, se révéler d'utiles remèdes, parce que les parents s'empoisonnent eux–mêmes avec ces substances : thé, café, poivre, et tabac (bien que le tabac ne soit pas fait pour aller sur la table, on peut le considérer comme tel, tant il est utilisé), et ces effets d'empoisonnements chez les parents produisent chez les enfants une prédisposition aux maladies qui sont semblables à celles produites pour ces substances.

Chez les enfants des buveurs de bière et mangeurs de poivre, gras, flasques, aux faces rouges, avec une réactivité faible, une constitution flasque et relâchée, une face rouge et un état variqueux, chez ceux qui ont été trop stimulés, les enfants de gens trop stimulés, nous trouvons très souvent la sphère de Capsicum. La face apparaît rose. Mais elle est froide et non chaude, par ailleurs elle est sillonnée d'un fin réseau de capillaires ......... Un sujet arrondi, potelé, mais sans endurance une fausse pléthore comme dans Calc. Le bout du nez est rouge, les joues sont rouges, les pommettes et les yeux également. De telles constitutions réagissent lentement après les maladies, ne répondent pas aux remèdes, et, sont apathiques, fatigués, indolents. Les écolières qui ne peuvent pas étudier, et qui ont le mal du pays. Jointures goutteuses, raides, maladroites, faibles .......... Frileux au grand air : pire par le bain ..........

Etat mental : mal du pays ..... hypersensible ; soupçonneux : s'attendant toujours à une insulte. Très obstiné; diaboliquement même si elle veut une chose, elle s'y opposera si elle est suggérée par quelqu'un d'autre (esprit de contradiction).

Tourmenté par des idées persistantes de suicide.

Céphalée : comme si le crâne allait se fendre quand il remue la tête. Impression comme si la crâne allait voler en éclats; se tient la tête avec les mains. La tête semble trop large. Comme si le cerveau allait s'échapper par pression, ainsi que les yeux, quand il se baisse.

Capsicum a une action particulière sur les os de l'oreille externe et le massif mastoïdien. 

NOTE –Une fille a été vue à l'hôpital avec une température constante autour de 38°, depuis une opération sur la mastoïde pratiquée il y a des années. Une dose de Capsicum donnée après avoir travaillé à ce portrait du remède, fit tomber la température, qui est normale depuis trois mois.

Abcès tout autour et au–dessous de l'oreille, et caries : la portion rocheuse du temporal est nécrosée. Il a été un remède fréquemment indiqué dans les abcès mastoïdiens qui agaçaient les médecins de la vieille école à un tel point qu'ils finissaient par forer un trou et ôtaient les cellules de peur d'une inflammation basilaire; une pratique diabolique, car, après qu'ils aient fait tout cela, et manqué de tuer le patient, les spasmes survenaient malgré tout. Le remède indiqué guérissait le patient et les spasmes, et la maladie de l'oreille.

Vieux catarrhes.. ..... quand aucune réaction ne semble apparaître après les remèdes les plus soigneusement choisis, et alors tout d'un coup le médecin en vint à réaliser que le patient à la face rouge, et qu'elle est froide, et que le bout du nez est rouge et froid, et que le patient est gras et flasque et n'a pas beaucoup d'endurance; il n'a jamais bien pu apprendre à l'école; et si il fait de l'exercice, il se met en nage, et gèle à l'air froid ........ Quand il donne Capsicum à ce patient ça le réveille .....ce remède peut ne pas guérir, mais après lui Silicea ou Kali bic., ou un autre remède qui peut–être fut donné auparavant, et n'avait pu agir, peuvent alors tenir et marcher.

Les parties que vous touchez sont relâchées, flasques, rouges, grasses, et froides.

Dysenterie. Après la selle, ténesme et soif et le fait de boire donne des frissons. .........Hémorroïdes piquantes et pinçantes, comme si du poivre rouge avait été saupoudré dessus ........ avec pléthore : potelé, flasque; sensible au froid, face rouge .........

Enrouement chronique; et il est rondelet, frileux, sa face est rouge, et l'enrouement disparaît avec Capsicum.

Toux en paroxysmes soudains, convulsant tout le corps; chaque quinte fait frémir la partie malade. Piqûres dans la partie souffrante lors de la toux.

 

 

Carbo Vegetabilis [Carb–v]

 

Texte

Charbon de bois

Dès le début, Hahnemann nous dit que les médecins considéraient le charbon comme un produit non médicinal, dénué de propriétés.

Puis vint la curieuse découverte des propriétés chimiques du charbon de bois en particulier celle d'enlever aux substances putrides et moisies leur mauvaise odeur, et de préserver les liquides des odeurs fétides. Alors les médecins se mirent à l'employer par voie externe. Dans la fétidité de l'haleine, ils faisaient rincer la bouche avec du charbon pulvérisé, et appliquaient du charbon pulvérisé sur les ulcères putrides. Dans l'un et l'autre cas, la fétidité disparut immédiatement. Et encore, administré par voie interne dans la dysenterie automnale, il enlevait l'horrible odeur des selles.

Mais, c'est purement un mécanisme chimique du charbon végétal qui enlève la mauvaise odeur de l'eau putride quand on la mélange avec des morceaux de charbon, grossiers, et c'est d'autant plus efficace quand on met le charbon en fragments grossiers. 

C'était plus un emploi chimique, que dynamique, pénétrant la sphère vitale intérieure. La bouche ainsi rincée restait non fétide seulement pour quelques heures. Le vieil ulcère n'était pas guéri, et la fétidité, chimiquement disparue un moment, revenait toujours. La poudre, prise dans la dysenterie automnale, attaquait la fétidité de selles seulement pour un temps assez bref; la maladie demeurait, et l'odeur dégoûtante des selles revenait aussitôt. 

Le charbon de bois pulvérisé, dit–il, ne peut avoir qu'une action chimique; et une quantité considérable de charbon de bois peut être avalée sans produire la plus légère altération de santé.

Et cependant Carbo veg est un de nos remèdes les plus puissants et les plus précieux; parfois, il fait de véritables " résurrections ", comme nous l'avons vu : et il est une des preuves frappantes de la valeur de la grande découverte d'Hahnemann au sujet de la libération du potentiels de substances inertes, par la dynamisation ou la subdivision des particules.

Il s'explique ainsi ...... " C'est seulement par trituration prolongée de charbon (comme de nombreuses autres substances, apparemment mortes et dénués de propriétés) avec une substance non–médicinale, telle que le sucre de lait, que son pouvoir médicinal, interne, dissimulé, et pour ainsi dire en sommeil, peut être réveillé et ramené à la vie, " et il trouva qu'une quantité minime de la millionième atténuation, ingérée, produisait de grands effets médicinaux, et un dérangement de la santé humaine ". Il ne conseille pas l'emploi d'une puissance supérieure à la millionième (3 CH), et ses expérimentations furent pratiquées avec cette puissance.

KENT dit de Carbo veg : " C'est une substance relativement inerte rendue médicinale et puissante, et transformée en un grand agent thérapeutique, quand on l'a broyée suffisamment fin. Par une division suffisante, il devient similaire à la nature de la maladie, et guérit les malades ....... C'est un grand monument d'Hahnemann. Il est tout à fait inerte à l'état brut, et ses pouvoirs thérapeutiques véritables n'apparaissent qu'après qu'il ait été suffisamment potentialisé... C'est un remède d'action vaste, profonde, et de longue durée .......... Il affecte spécialement le système vasculaire; plus particulièrement le côté veineux du système; le coeur et tout le système veineux. L'apathie est un bon mot pour caractériser la pathogénésie de Carbo veg : apathie, paresse, turgescence.... Tout dans le système est lent, apathique, plein, distendu, gonflé, bouffi. Les mains sont bouffies; les veines sont gonflées; le corps semble plein et turgescent; la tête semble pleine .... les membres si pleins, que le patient désire soulever ses pieds afin que le sang s'en échappe, les veines sont paresseuses, relâchées, paralysées. Paralysie vasomotrice ....... veines variqueuses.

" L'état mental, comme l'état physique, est lent ....... Lent à penser; apathique; stupide; paresseux ..... Les membres sont maladroits ..... La peau est sombre. La circulation capillaire est engorgée. La face est pourpre et sombre. "

Carbo veg a des BRÛLURES – et A FROID. Brûlures dans les veines; dans les capillaires, dans la tête, prurit et brûlure de la peau. " Brûlure dans les parties enflammées. Brûlure interne, et refroidissement externe. Refroidissement avec circulation faible, avec coeur faible. Refroidissement de glace. Mains et pieds froids; genoux froids; nez froid; oreilles froides; langue froide; refroidissement dans l'estomac avec brûlure. Recouvert de sueurs froides : collapsus avec respiration froide, langue froide, face froide (Carb veg). Paraît un cadavre, et malgré cela demande à être éventé ". –KENT.

Ou bien, comme dit NASH ....... " La force vitale est presque épuisée; collapsus complet. Le sang stagne dans les capillaires; turgescence veineuse; surface froide et bleue.

" Dans les derniers stades de la maladie, avec sueur froide copieuse, respiration froide, langue froide, perte de la voix, ce remède sauvera la vie. 

" Nous l'avons vu, dans un cas extrême, de ces cas qu'on n'oublie pas, et qu'on cite pour montrer ce que Carbo veg peut faire dans les états les plus désespérés. Là ou les symptômes concordent. Il s'agissait d'une petite fille atteinte d'une affection cardiaque, avec une exacerbation subite qui mettait rapidement fin à ses jours. Elle avait une pneumonie avec épanchement pleural, une endocardite avec épanchement péricardique, et un matin, quand le Médecin fit sa visite accompagnée de plusieurs autres médecins, il la trouva affalé sur son lit, tête en avant∑ , froide, blanche, inconsciente; presque morte, présentant encore les suffocations aiguës irrégulières des mourants. Carbo veg (je crois la 200ème) fut administré rapidement, tandis qu'un médecin de grande expérience s'exclama ; " Je veux bien manger mon chapeau si cette enfant en réchappe ! " Mais, avant que la visite ne fut terminée, la malade avait retrouvé chaleur et conscience; la mort s'était éloignée ! Et, avec Kali c. (son complémentaire), elle se porta bien, autant que le permettait sa lésion cardiaque. Ce sont de tels expériences qui ont gagné à Carbo veg le nom de " remède qui fait ressusciter les morts ".

Il est curieux et important de noter que ces patients Carbo veg., même in extremis, avec le refroidissement de la mort déjà présent, ont une grande soif d'air, et demandent à être éventés.

Mais, en dehors de cas aussi désespérés, Carbo veg est un des remèdes utiles pour la vie de tous les jours, là où les symptômes réclament son emploi. 

Par exemple, c'est un des plus FLATULENT∑ des remèdes (Lyc.; China). L'estomac semble plein et tendu, avec grande accumulation de gaz; c'est pire la nuit; pire couché. Dans une de nos expériences personnelles, le malade peut roter et roter pendant des heures, avec une grande détresse; une dose de Carbo veg et tout cela s'apaise, sans revenir. Nous savons que ce charbon végétal, à l'état brut a une extraordinaire capacité d'absorber les gaz; les quantités qu'il peut absorber sont phénoménales; mais on ne s'attend pas à ce que cette étrange propriété soit transportée dans le domaine des potentialisations. Les explications seront difficiles : mais c'est un fait à chaque fois. De la même façon, Carbo veg., en dilution, supprimera la fétidité d'une façon beaucoup plus efficace que le charbon brut. Mais ici, une remarque de mise en garde; Carbo veg fera miracle sur les flatulences chaque nuit, et il faudra le répéter chaque nuit, si ce n'est pas un cas Carbo veg. Alors que certaines autres drogues, telles qu'Argentum nitricum, dont les symptômes correspondent à ceux du patient, le guériront, et l'état pathologique ne reviendra pas; certainement pas avant trente jours, et encore ne reviendra–t–il pas avec la même intensité. Quand le remède est correct, la réaction sera curative, et non purement palliative.

GUERNSEY nous dit que Carbo veg a également " des troubles venant de l'incarcération de gaz (il peut y avoir des douleurs dans la tête, autour du coeur, ou autre part, qui sont soulagées par la décharge de gaz). Les gaz ont une très mauvaise odeur, putride ".

Au sujet des états gastriques, Kent a écrit un petit paragraphe expressif; le cours de Kent donne une merveilleuse peinture du remède et de ses usages ! Il dit : " Le patient Carbo veg a un grand désir de café, de choses acides, douces et salées; de l'aversion pour les mets les plus digestibles et les meilleurs. Maintenant, s'il me fallait fabriquer une constitution Carbo veg, je commencerais par l'estomac....; si je voulais reproduire ces veines variqueuses et la faiblesse veineuse, la faiblesse du côté veineux du coeur, sa plénitude et sa congestion, sa flatulence, ses désordres gastro–intestinaux, et ses troubles de la tête et de l'esprit, –l'apathie du système tout entier, je commencerais par le bourrer : je le nourrirais de graisses, de douceurs, de puddings et pâtés, de sauce, de toutes sortes de débris indigestes, et lui donnerai beaucoup de vin.... alors j'aurai le tableau du patient Carbo veg. N'avons–nous jamais de telles personnes à traiter ? Dès qu'ils racontent leur histoire, nous en savons assez sur leur vie en apprenant qu'ils sont des acharnés des petits pâtés au hachis de viande; ils ont vécu 20 ans comme cela, et maintenant ils viennent vous dire : " Oh, Docteur, mon estomac; c'est bien mon estomac; si vous pouviez simplement m'arranger mon estomac ". ..........Il a une brûlure dans l'estomac, de la distension de l'estomac, de constantes éructations, de la flatulence, une décharge de gaz horriblement fétides... ".

Nash, et d'autres, citent H.N. Guernsey, " un des meilleurs prescripteurs qui aient jamais vécu ", concernant l'effet suivant... " Aucune remarque plus vraie n'a jamais été écrite, quand il est dit que Carbo veg est spécialement adapté aux sujets cachectiques et faibles dont la vitalité s'est considérablement affaiblie. Cette remarque devient particulièrement évidente à la lumière de ces cas dans lesquels la maladie semble s'être greffée sur l'organisme par l'intermédiaire de l'influence déprimante de quelque dérangement antérieur. Ainsi, par exemple, le patient déclare qu'il est gêné par de l'asthme depuis une coqueluche de l'enfance; qu'il a présenté une dyspepsie depuis une débauche de boissons survenue il y a quelques années; qu'il n'a jamais été bien depuis qu'il s'est intensément surmené (Rhus tox.; Calc.), l'effort ne semble pas être la cause actuelle, mais les présents désordres n'en sont pas moins apparus depuis ce moment; il a subi une blessure il y a quelques années, dont il ne reste plus de traces, et cependant il date ses troubles actuels du moment où survint l'accident.......... Le médecin fera bien de penser à Carbo veg dans des cas similaires, qui sont légion, et qui peuvent présenter des phénomènes très dissemblables. Ces circonstances étant suggestives de Carbo veg, ce dernier devra être, selon toute probabilité, le remède approprié, et l'agrément, des autres symptômes du cas avec ceux du remède serviront à la corroborer ".

Nous faisons nôtres ces derniers mots en italiques; et pour cette raison; nous avons essayé d'utiliser Carbo veg., là où le malaise datait d'une maladie ou d'un accident antérieurs, ou lui était imputé. Mais les résultats furent maigres, et l'idée fut abandonnée. Mais là où l'histoire vous fait penser à Carbo veg., et qu'en vous référant à la Matière Médicale, les symptômes concordent, vous obtiendrez inévitablement vos résultats. C'est une histoire toute différente. Et c'est ce que souligne Guernsey dans cette dernière phrase. Souvent un symptôme étrange, ou un tuyau tel que ci–dessus, suggère une drogue qui, autrement ne vous serait pas venue à l'idée, et quand, en consultant la Matière Médicale, les symptômes apparaissent cadrer, vous obtiendrez du succès. Et là, il y a plus d'une façon de trouver le remède; et l'ultime tribunal d'appel est la Matière Médicale. Aucun répertoire ne peut remplacer les expérimentations. Et ce sont les symptômes particuliers, quand ils concordent avec le remède et avec le malade, qui amènent à considérer ce remède et à le prescrire avec succès.

Nous avons vu, ou du moins nous le savons, l'effet merveilleux d'une dose de Carbo veg, dans le cas d'une GANGRENE, avec une fétidité épouvantable. Kent dit de Carbo veg : " Ulcération, avec relâchement des vaisseaux sanguins et faiblesse des tissus; ne vous étonnez pas s'il n'y a pas de cicatrisation, de formation de tissu neuf. Ainsi, quand une partie est blessée, elle se scarifiera. Un ulcère, une fois installé, ne guérira pas. Les tissus sont indolents .... Tissu de granulation pauvre ou nul. " Le sang stagne dans les capillaires ". " Vous pourrez constater combien il sera aisé pour ces tissus faibles de développer une gangrène ". Toute petite inflammation ou congestion devient noire ou pourpre, et fera un escarre facilement; il y a tout ce qu'il faut pour fabriquer la gangrène ".

Mais sans aller jusqu'au processus de gangrène, on trouvera Carbo veg extraordinairement utile dans certains cas d'ULCERES VARIQUEUX, et de VEINES VARIQUEUSES. Dans les cas Carbo veg il y a des zones noirâtres, causées par stagnation dans les veinules et les capillaires. C'est ici que Carbo veg agit spécialement (Thuya a quelque chose de cette sorte). L'aspect noirâtre s'en va et l'ulcère guérit.

Ici se trouvent quelques–uns des usages de Carbo veg., tels qu'ils sont suggérés ou mis en évidence par les expérimentations. 

Indifférence; entend tout, mais sans avoir d'impression agréable ou désagréable, et sans y penser.

Céphalées : tous les expérimentateurs eurent des céphalées, le plus souvent occipitales.

Céphalées, et ne pouvaient supporter un chapeau. Les cheveux tombent par poignées. 

Face pâle; froide; sueur froide sur la face (Veratrum). Langue froide et rétrécie; blanche; chargée; bleuâtre; desséchée; collante; noire (Ars). Relâchement des dents et saignement des gencives. Mauvais goût, et mauvaises odeurs émanant de la bouche.

Un des remèdes des oreillons (Pilocarpine).

Beaucoup de catarrhe.

Refroidissement; " membres froids; genoux froids; nez froid; pieds froids; sueur froide;

Face pâle; froid, recouvert de sueur ".

Dans les états poitrinaires, avec beaucoup de dyspnée, expectoration copieuse, sueur épuisante, grand refroidissement; et le patient doit être éventé.

Respiration froide, refroidissement de la gorge, de la bouche et des dents, mais désire être éventé. Doit avoir davantage d'air.

Genoux froids la nuit. Les ulcères brûlent la nuit; écoulement offensif.

Hémorragies; suintements indolents ........ " Même la langue accumule cet exsudat noir, ce suintement de sang noir provenant des veines ". " Vomissement de sang avec froid de glace du corps et de la respiration ".

Kent dit que la plénitude abdominale aggrave tous les troubles du corps. Ce peut être " même de la flatulence dans les tissus sous–cutanés, avec crépitation ".

" Gaz très putrides; gaz incarcérés; se collectent çà et là, comme en blocs ". " Diarrhée horriblement putride, avec flatulence putride ".

" Un des plus grands remèdes que nous possédions au début de la coqueluche ".

" Crise de violente toux spasmodique, par paroxysmes, avec face pincée, froide, sueur froide ".

" Pneumonie, 3ème stade, avec expectoration fétide, respiration froide, sueur froide, désir d'être éventé ". 

" Sensations de chaleur et brûlure internes, avec refroidissement externe; un fait courant dans Carbo veg. "

Brûlure dans l'estomac. Grande accumulation de gaz; distension de l'estomac et de l'abdomen.

ASTHME. Kent donne le tableau de l'asthme de Carbo veg...... " Nous voyons le malade appuyé sur une chaise, cherchant à respirer par la fenêtre ouverte, ou bien quelque membre de la famille l'éventant le plus possible. La face est froide, le nez pincé, les extrémités froides, et il est pale comme la mort. Si vous placez la main devant la bouche, vous constatez que la respiration est froide. La respiration est offensive, putride ..... Brûlure interne avec froid externe est une caractéristique commune avec Carbo veg.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Indifférence; entend tout sans avoir d'impression agréable ou désagréable; et sans penser à cela.

Anxiété; comme s'il était oppressé avec chaleur de la face; accompagné de frissonnement; en fermant les yeux; le soir, après s'être couché; en s'éveillant.

DEFAILLANCE après le sommeil; après le lever, ou alors qu'il est encore au lit, le matin; éructations; causée par des déperditions débilitantes, ou l'abus de mercure.

Céphalée vague à l'occiput; violente douleur pressive dans la partie inférieure de l'occiput; impression de poids.

La tête semble lourde comme du plomb.

Le chapeau pressé sur la tête, comme un poids lourd, et cette sensation persiste même après l'avoir enlevé, comme si la tête était fortement serrée par un tissu.

Sueur sur le front, souvent froide.

Brûlure dans les yeux.

Parotidite.

Relâchement des DENTS, avec saignement des gencives, qui sont très sensibles.

La langue devient noire.

Langue froide.

Coliques.

Grande accumulation de gaz dans l'estomac.

L'estomac semble tendu et plein; flatulence.

Distension de l'estomac et de l'abdomen.

Brûlure dans le rectum.

Prurit anal.

Irritabilité et impatience des enfants par temps chaud.

Choléra Asiatique, au stade du collapsus.

Après excès sexuels et onanisme.

Endolorissement, prurit, brûlure et gonflement des parties génitales.

Débilité par allaitement; gastralgie.

Grande irritation dans le larynx, avec voix profonde, rugueuse, qui chute quand il l'emploie, bien que sans douleur dans la gorge.

Respiration courte, avec mains et pieds froids.

Désire être éventé, doit avoir davantage d'air.

Sensation de faiblesse, de fatigue, à la POITRINE, particulièrement au réveil.

Pneumonie; 3ème stade; expectoration fétide; respiration et sueur froides; désire être éventé; paralysie menaçante des poumons.

Fine éruption prurigineuse sur les mains.

Genoux froids, particulièrement la nuit.

Ulcère sur la jambe, brûlant la nuit; écoulement offensif; tissus pourpres, marbrés.

Se réveille souvent à cause du froid aux membres, spécialement aux genoux.

Fièvres adynamiques et gastriques, survenant par temps chaud, à la suite d'abus d'eau glacée et autres breuvages d'été.

Typhoïde et fièvre jaune; cyanose et refroidissement des membres, presque au stade de la mort; paralysie imminente du coeur et collapsus.

Fièvre jaune : troisième stade, hémorragies, avec grande pâleur de la face, violente céphalée, grande pesanteur dans les membres et tremblement du corps.

Gonflement des glandes, chez des personnes scrofuleuses ou syphilitiques.

Infection, traits creusés, teint terreux, symptômes typhoïdiennes, hectiques.

Coloration bleue du corps, avec une terrible anxiété cardiaque et refroidissement de glace de toute la surface cutanée (Cyanose).

Ulcérations, avec douleur brûlante.

Faiblesse du pouvoir vital, prédominant sur le système veineux.

 

 

Caulophyllum [Caul]

 

Texte

Cohosh bleu 

Racine des squaws – Racine des petits indiens

Quand le praticien conventionnel, saturé des enseignements des Ecoles, trouve son numéro de loterie parmi les natifs et les tribus barbares, il est capable de repousser violemment, et avec impatience, l'ensemble des connaissances traditionnelles dont il a hérité – mauvaise ou bonnes – peut–être, souvent les plus anciennes, mais pas pour longtemps !! Confiant en ces méthodes comparativement plus aisées, sanctionnées, comme elles le sont, par l'Autorité, il est capable de dédaigner et de piétiner d'une façon hautaine, beaucoup de choses qu'il aurait avantage à explorer et étudier.

Ses antiseptiques bien–aimés, par exemple, évincent à ses yeux les précieuses " herbes à blessures " du coin. Celles–ci, travailleraient gentiment et efficacement, ainsi qu'elles le font; (au lieu des efforts maladroits et inquiétants pour détruire " ces terribles organismes ", plus ou moins au détriment de l'extension du pouvoir curatif inhérent aux tissus); déroutant l'ennemi simplement en stimulant les forces saines de guérison dans les tissus endommagés. Ou encore, armé de quinine (encore une chose qu'il a découverte par l'observation d'un guérisseur local) et de quelques spécimens de drogues de nature principalement palliative, il est apte à considérer qu'il sait tout. Que ce qu'il ne connaît pas au sujet de la thérapeutique est sans valeur, ou, du moins, pour lui, ne doit faire l'objet d'aucune spéculation orthodoxe. Oubliant que :

La science est fière d'en savoir tellement

La sagesse est humble de n'en savoir pas davantage.

Toute différente, Dieu merci, est l'attitude de l'Homéopathie : toujours à l'affût de ce qui guérit. Sa soif insatiable de " puissance " lui a appris à ne jamais rien dédaigner, mais à investiguer. C'est de cette manière qu'il a introduit, venant des Indiens d'Amérique du Nord, de l'Amérique du Sud (spécialement du Brésil), de la Martinique et des Antilles, de partout, non seulement de précieuses plantes vulnéraires, mais aussi ces splendides venins de reptiles, de serpents, d'araignées, de crapauds, de lézards; tous ces venins, qui donnent à l'Homéopathie un immense champ d'action thérapeutique, plus vaste que celui dont puisse rêver la Vieille Ecole.

Certains de ces remèdes locaux ont lentement filtré à travers les retardataires de la Matière Médicale : par exemple Hamamelis (la Noix de sorcière) introduit par Constantine Hering en 1850, est maintenant une acquisition très commune..... Si l'on jette un coup d'oeil dans la liste des remèdes du Hale White, lequel instruit l'étudiant surchargé à la Matière Médicale, on peut toujours pointer les remèdes homéopathiques importés car ils sont transcrits comme de simples teintures et non pas étudiés dans les compositions compliquées de la haute antiquité. Mais, il est amusant de considérer cela d'un oeil averti, en partant de nos données de tous les jours, et pour cette impérative raison, comme le met en valeur Clarke, les remèdes curatifs agissent en obéissant à une double loi : la loi de dynamisation doit être ajoutée à cette de la loi de Similitude. Si elles le sont, ce n'est pas uniquement par sécurité mais pour être efficace.. Il va de soi que si vous employez ce qui peut causer un grand mal pour guérir quelque chose de similaire, ceci requière une grande délicatesse de prescription et de manipulation. Vous ne pouvez déverser ces substances comme vous verseriez un seau.

Et voilà que maintenant, la Vieille Ecole a finalement mis ses dents dans le venin de serpent, et s'est perdue en admiration sur les vastes possibilités envisagées.. Mais ici, encore une embûche ! – car les plus considérables potentialisations des remèdes homéopathiques dilués devront être utilisées selon les méthodes d'Hahnemann, si l'on veut qu'elles donnent le maximum de bien avec le minimum de dommage. Et, encore une fois, c'est seulement à l'aide des expérimentations, qu'on pourra établir ce dont actuellement, sont capables ces drogues, donc leurs indications dans tel ou tel cas.

Mais, pour retourner à notre sujet, les racines des squaws d'Amérique sont des aides bienveillantes dans le traitement des transes et maladies des parturientes. Noter qu'en tout cas au début elles ont été utilisées en basses dilutions et en doses substantielles. Mais, ainsi que le montre un cas, émané de Nash, et que nous allons décrire ici, elles peuvent rendre de plus grands services en étant diluées.

* * *

Dr BORLAND (Homéopathie pour la mère et l'enfant), dit :

Il est une expérience commune à tous les Homéopathes, pratiquant la médecine générale, à savoir que leurs patientes ne souffrent pas d'un accouchement difficile. Cela ne prouve rien, mais c'est un fait heureux pour les patientes. Il y a deux facteurs qui ont du poids dans cette heureuse expérience : d'abord, une femme enceinte traitée pendant sa grossesse par des remèdes homéopathiques approchera du terme, délivrée des désordres physiques et mentaux qui sont souvent à l'origine d'un terme peu satisfaisant. Ensuite, il y a un remède, Caulophyllum, qui a le pouvoir de réguler le déroulement du travail. C'est un fait connu et utilisé par les homéopathes, depuis plusieurs années, et qui demeure valable aujourd'hui.

J'ai une patiente récemment accouchée de son premier enfant. Des années auparavant, sa mère ayant pris Caulophyllum, alors qu'elle la portait. Maintenant, ce fut au tour de la fille d'en prendre, avant la naissance de son enfant. Pendant son accouchement, elle fut suivie par un obstétricien de très grande expérience. Elle avait un enfant assez gros, et c'était sa première grossesse; le travail commençait, elle fut donc examinée. La gynécologue qui la soignait dit que tout se passerait bien, mais que, néanmoins de nombreuses heures devraient s'écouler avant que l'on puisse faire quelque chose pour l'aider, et elle revint chez elle. Elle atteignait sa propre porte quand la sonnerie du téléphone retentit, lui demandant de revenir aussitôt; et d'aller à la maternité, juste à temps pour voir naître l'enfant. La mère avait été préservée de tous ennuis, forceps, heures de souffrances, travail prolongé avec le danger croissant qu'il comporte pour l'enfant. Elle avait pris de petites doses quotidiennes de Caulophyllum pendant le mois précédent. Coïncidence, peut–être, mais une coïncidence sur laquelle chacun de nous peut compter∑ et aussi :

DANS LA PREPARATION D'UN ACCOUCHEMENT FACILE.

Caulophyllum (Racines des squaws de l'Amérique du Nord)

Effrayée; anxieuse.

L'utérus semble congestionné. Tension et plénitude.

Douleurs spasmodiques de l'utérus; et pendant les règles.

Leucorrhée; avec douleurs de bearing–down.

Menace d'avortement (Viburn).

Rigidité spasmodique du col, retardant le travail.

Douleurs de travail courtes, irrégulières, spasmodiques, aucune progression ne se faisant.

Caulophyllum n'a pas été expérimenté d'une manière large; mais pris, à raison d'une dose par jour pendant les 2 ou 3 dernières semaines de la grossesse, il rend le travail facile. 12 ou 30 ch.

* * *

Ce fut HALE, dans ses Nouveaux remèdes, qui attira le premier l'attention sur cet inappréciable remède; il dit :

C'est l'un des remèdes d'une classe de remèdes dont les vertus semblent avoir été bien connues des indigènes de cette contrée. Ils l'appelèrent " racines de squaws ", nom sous lequel il est connu des gens du commun. Les premiers pionniers, aussi bien profane que professionnels, apportent tous le témoignage à la haute estime placée par les Indiens en cette plante, pour le soulagement des souffrances et de la faiblesse des femmes de cette race. Il a un autre nom " Blue Cohosh " nom dont je suis incapable de préciser l'origine.

Sa sphère d'action, autant qu'elle puisse être établie actuellement, n'est pas étendue, mais limitée aux petits muscles et jointures, aux tissus musculaires des organes de reproduction, et peut–être aux nerfs moteurs et aux muqueuses.

Les expérimentations ne jettent pas beaucoup de lumière sur ses pouvoirs généraux, et les usages cliniques nous fournissent presque toutes les données sur lesquelles nous basons toutes nos connaissances.

Son principal intérêt semble son pouvoir de causer des contractions intermittentes de l'utérus gravide, et peut–être de l'utérus non fécondé. En ceci, il diffère de l'Ergot, qui cause, ou tend à causer des contractions persistantes. Les remèdes qui lui ressemblent le plus à cet égard son ViburnumCannabis indica, et Cimicifuga ... 

C'est un agent puissant de prévention du travail prématuré et de l'avortement, pourvu que les douleurs prémonitoires soient de caractère spasmodique.

Les indigènes et les tout–premiers colons lui attribuaient le pouvoir de prévenir l'accouchement fastidieux et douloureux. Ce témoignage a été prouvé par maints praticiens éminents et dignes de foi de l'école éclectique, aussi bien que de l'école homéopathique.... 

Notre expérience a été si constante et concluante sur ce point, que je n'hésite pas à affirmer qu'il prévient non seulement le travail trop douloureux mais encore le travail prématuré si fréquent chez les femmes chétives de cette époque.

Il semble homéopathique aux rhumatismes des muscles courts et aux petites jointures des extrémités, et quelques cas de cette nature ont été rapportés.

* * *

FARRINGTON (Matière Médicale Clinique) dit : " Un autre remède à comparer avec Pulsatilla est Caulophyllum : c'est un remède que nous n'avons pas eu depuis des années, et maintenant il est tellement utile que nous ne serions actuellement pas capables de nous en passer ".

Sa principale caractéristique est l'intermittence des douleurs. Si ce sont des douleurs névralgiques et réflexes provenant d'un désordre utérin, elles sont d'un caractère intermittent. Elles sont habituellement aiguës et crampoïdes et apparaissent dans la vessie, les aines et les extrémités inférieures.

Pendant le travail, Caulophyllum est indiqué quand il y a une extrême atonie utérine. Les douleurs peuvent être plus sévères que jamais, et pourtant il n'y a apparemment aucun effort d'expulsion. Il est souvent indiqué chez les femmes nerveuses à qui les douleurs semblent intolérables. Les douleurs sont spasmodiques et vont de place en place ; dans les aines, puis dans l'abdomen, enfin dans la poitrine; mais elles ne prennent pas la direction des douleurs normales. La patiente semble épuisée; d'ailleurs, c'est un épuisement général de tout le système. La voix est si faible parfois, qu'elle peut à peine parler. Tels sont les symptômes qui appellent Caulophyllum. Il a été employé ici par la plupart des praticiens en basses dilutions quoique toutes les dilutions puissent être utilisées.

Il peut aussi être indiqué pendant les dernières semaines de la grossesse, quand la patiente souffre de fausses douleurs de travail, celles–ci consistant en sensations de bearing–down douloureuses dans l'hypogastre. J'ai vu une simple dose les arrêter après qu'elles aient duré des heures.....

Un autre remède que j'ai trouvé très valable dans la leucorrhée des petites filles est Caulophyllum, quand l'écoulement est profus et fatigue grandement l'enfant.....

Nous estimons que dans les spasmes utérins, Caulophyllum et Actea rac agissent comme Magnesia mur. Personnellement, nous pensons que Caulophyllum est en tête de liste. Nous ne connaissons pas d'autre drogue produisant un tel état spasmodique continue de l'utérus, sinon Secale ......

Caulophyllum est très spécialement adapté aux rhumatismes des articulations des phalanges et du métacarpe, particulièrement chez les femmes.

* * * 

GUERNSEY (Keynotes) donne aussi quelques appréciations sur Caulophyllum Rhumatisme des petites jointures. Au cours de la parturition, existent des douleurs déficientes, par rapport à l'effort de la patiente; Caulophyllum soutiendra immédiatement sa force, et produira des douleurs efficaces.

Son résumé des emplois de Caulophyllum dans les maladies des femmes vaut la peine d'être reproduit :

Extraordinaire rigidité du col utérin.

Douleurs spasmodiques intenses, avec aucune progression.

Les contractions deviennent très faibles par suite de l'épuisement de la patiente, à la suite d'un travail prolongé.

Soif et état fiévreux.

Fausses contractions; spasmodiques, dans des parties différentes de l'abdomen.

La patiente est très épuisée, et les douleurs sont très inefficaces.

Ménorragie, ou hémorragie après le travail, spécialement après un travail hâtif. Ecoulement très profus, par manque de tonicité de l'utérus, qui est relâché et se contracte faiblement.

Convulsions avec grande faiblesse et douleurs irrégulières. Se sent très faible.

Rétention du placenta, avec sensation caractéristique de faiblesse ou d'épuisement, et contractions trop faibles.

Tranchées, après un travail prolongé et exténuant; douleurs spasmodiques à travers la partie inférieure de l'abdomen, pouvant s'étendre aux aines.

Lochies sanglantes durant trop longtemps : suintement passif provenant du relâchement de l'utérus avec grand épuisement.

Avortement menaçant par manque de tonicité; contraction utérine faible.

Névralgie du vagin, quand le vagin est excessivement irritable, et que les douleurs et les spasmes sont intenses et continus.

Hystérie et déplacements utérins, avec les caractéristiques ci–dessus.

Leucorrhée brûlante, produisant une faiblesse caractéristique.

Extrémités : douleurs rhumatismales sévères, faisant mal, tiraillantes, erratiques, de–ci de–là.

Spécialement dans les petites articulations des doigts, des poignets, des orteils, des chevilles. Grande raideur douloureuse des articulations affectées.

Pire en plein air; et par le café.

* * *

Faiblesse, épuisement, manque de tonus, comme on le voit, sont les Keynotes de ce remède. KENT (Nouveaux remèdes) a fait ressortir cela.

Faiblesse dans l'appareil reproducteur féminin.

Par suite de faiblesse, la femme est stérile ou avorte dans les premiers mois de la gestation.

Pendant la parturition, les contractions utérines sont trop faibles pour expulser le contenu, et ne font que torturer la patiente.

Douleurs ressemblant au travail pendant la menstruation avec douleurs tirant dans les cuisses et les jambes, et même les pieds et les orteils.

Hémorragie utérine par inertie de l'utérus.

Relaxation des muscles et des ligaments.

Pesanteur, voire prolapsus.

Rétroversion.

Leucorrhée excoriante.

Règles trop avancées, ou en retard.

Elle est sensible au froid, et désire s'habiller chaudement, tout à fait à l'opposé de Pulsatilla.

Elle est hystérique, comme Ignatia.

Elle est effrayée et inquiète.

Elle est rhumatisante, comme Cimicifuga; seulement les petites articulations ont des chances d'être affectées.

Plus tard elle souffre, dans la période des tranchées, et ses souffrances sont ressenties dans la région inguinale.

Raideur rhumatismale du dos, et rachis très sensible.

Elle est insomniaque, agitée, aussi très excitable.

Ce remède a guéri la chorée à la puberté, quand la menstruation était tardive.

* * *

Il y a toujours un bon nombre de répétitions dans les citations émanées de plusieurs auteurs, mais chacune d'elle est destinée à insister sur quelque point important. " Apprenez de plusieurs auteurs, si vous désirez connaître plus qu'un peu ".

En dernier lieu, NASH parle de Caulophyllum comme d'un autre précieux " remède de femmes " à cause de son action spécifique sur l'utérus. Il dit que cela mérite une expérimentation approfondie. Et à propos de son action curieuse sur l'utérus et les petites articulations des doigts, il donne un cas instructif et suggestif. Nous le résumerons :

Une femme mariée de 40 ans, présentant un torticolis, étant enceinte de 7 mois. Elle fut saisie de douleurs sévères et gonflement de toutes les articulations des doigts. La douleur était intense; et seulement soulagée, pour pouvoir dormir en enveloppant ses doigts dans la moutarde.

Nash donna Caulophyllum 3D, qui soulagea les douleurs des doigts, mais amena de sévères douleurs de travail; le traitement fut interrompu de peur d'un travail prématuré; les douleurs de bearing–down cessèrent alors, mais les douleurs dans les doigts reprirent et continuèrent avec une grande intensité jusqu'à ce qu'elle fut délivrée de son enfant; alors elles cessèrent pour deux ou trois jours.

Puis les lochies, au lieu de décroître, augmentèrent jusqu'à une véritable métrorragie. L'écoulement était passif, sombre, liquide. Il y avait une grande sensation de faiblesse et de tremblement interne et alors, les terribles douleurs des doigts réapparurent.

Nash avait peur de Caulophyllum, lequel semblait indiqué, parce qu'il avait amené les douleurs de bearing–down.. Il donna Arnica, SabinaSecale et Sulfur, sans la moindre amélioration; alors, il se décida à donner CAULOPHYLLUM en haute dilution. Il le donna à la 200ème, et guérit la totalité du cas promptement et d'une manière permanente. Il dit : " Eh bien ce cas était un cas parfait de Caulophyllum ; et si je l'avais donné correctement en premier, je suis persuadé que j'aurais évité à cette femme des souffrances inutiles ".

Il ajoute : " J'ai donné ce remède dans des hémorragies utérines passives et persistantes, après des fausses couches, quand étaient présents la faiblesse caractéristique et le tremblement interne. Il a souvent régulé les douleurs de travail spasmodiques et irrégulières, et soulagé les douleurs de même caractère dans la dysménorrhée ".

De nombreux cas d'arthrite rhumatoïde chez les femmes commencent à la ménopause. Toutes les fois que pour le cas sont intéressées les petites articulations des mains et des pieds, Caulophyllum pourrait être un remède à prendre en considération. Egalement dans les cas non–ménopausiques où l'utérus et les petites jointures sont affectées.

* * *

Ici un PETIT CAS dû à une même patiente de la consultation externe de l'autre jour. Nous suggérant et nous rappelant qu'un remède même peu connu peut être incroyablement utile, et qu'il serait intéressant d'en faire un portrait. D'où cet essai !

Madame X, 52 ans, vint à la consultation externe, en Avril 1936, se plaignant d'une arthrite rhumatoïde. Les mains et les pieds étaient déformés. Les symptômes suggérèrent Causticum ou Medorrhinum. Elle prit ces remèdes, l'un après l'autre, sans amélioration. Plus tard, à cause de l'aggravation très marquée par l'orage, elle prit Rhododendron, pendant quelques mois, en différentes dilutions, sans plus de succès.

En Février 1937, les mains allaient moins bien, et les douleurs étaient pires. Et maintenant que Rhododendron avait échoué, on revint à Causticum.

Mars 1937 : constatant que ses mains étaient " pires pendant ses règles et pendant trois jours avant ", et " parfaitement bien après ", elle prit Caulophyllum, une dose à la 30ème dilution.

Avril : " BEAUCOUP mieux; articulations des phalanges moins enflées ".

Mai : Beaucoup mieux.

Le 20 Juillet : " n'a jamais été aussi bien "; et en elle–même aussi ; " pas si découragée, maintenant qu'elle peut se servir de ses mains ".

17 août : la malade déclare ; " Quand elle vint la première fois, ses mains allaient beaucoup mieux, puis elles empirèrent. Maintenant, elles sont parfaites ". Elle les sent et les voit normales; les mouvements des mains sont normaux, rappelant à peine leur état initial. 

 

 

Causticum [Caust]

 

Texte

Voici un des traits de génie d'Hahnemann, un résultat d'Hahnemann le chimiste, d'Hahnemann le médecin.

Farrington dit : Causticum est évidemment une préparation de potassium, dont je ne connais pas l'exacte composition. Hahnemann ne fut pas capable de le définir et les chimistes, jusqu'à maintenant n'ont pas pu nous dire de quoi il était composé. Malgré tout c'est un remède unique, un de ceux sans lequel on ne peut pas pratiquer.

Hahnemann l'appelle sa soude hydratée, mais ce qui est plus important, il donne de complètes instructions pour préparer " Ce remède puissant ". Il dit :

Prenez un morceau de chaux récemment brûlé, pesant à peu près 2lbs, immergez le pendant une minute dans un récipient d'eau distillée, puis laissez–le dans une tasse sèche, où bientôt il sera en poudre, dégageant beaucoup de chaleur et une odeur particulière .... De cette fine poudre prenez deux onces, placez les dans un mortier que vous aurez préalablement chauffé. Puis mélangez le avec une solution de deux onces de bisulfate de potasse dans deux onces d'eau bouillante. La potasse ayant préalablement été dissoute, et exposée à une chaleur rougeoyante, mélangée puis refroidie et puis réduite en poudre. Cette épaisse préparation est insérée dans un distillateur hermétiquement clos dont l'ouverture du receveur doit être plongé dans l'eau jusqu'à la moitié de sa hauteur. Le liquide est progressivement distillé par l'approche graduelle d'un poêle à charbon vers le distillateur et jusqu'à ce que la préparation soit complètement séchée.

Le liquide dans le receveur pèse environ une once et demi, clair comme l'eau et contenant Causticum sous forme concentrée dont l'odeur ressemble à celle de la soude obtenue de la potasse. Il a un goût astringent et brûlant sur la langue.

Sa température de solidification est juste en dessous de celle de l'eau. Il déclenche la putréfaction des substances animales qui y sont placées. Avec les sels de baryte, il ne révèle aucune trace d'acide sulfurique, ni de trace de chaux avec l'oxalate d'ammonium.

Un ou deux globules à la 30ème dilution sont donnés comme doses, qui agissent souvent plus de cinquante jours.

Hering dit dans les Guiding symptoms ; " Quelque soit la diversité des opinions existantes théoriquement au sujet de sa nature chimique .... Les bons résultats incontestables, obtenus par son utilisation, le place comme un polychreste de premier ordre par la majorité de nos meilleurs praticiens dans sa forme potentialisée.

Et Nash l'appelle : " un remède véritablement unique expérimenté par Hahnemann ... Sa composition chimique n'est pas connue mais on suppose que c'est une sorte de préparation à base de potasse. Il a plutôt une longue liste de symptômes particuliers, qui sont très fiables.

Mentalement, Causticum n'est pas heureux, il pleure, il crie. Il est mélancolique – sans espoir – voyant le mauvais coté. Il a des pressentiments et des appréhensions. Il est maussade irritable et critique, très suspicieux et méfiant.

C'est une remède d'aliénation mentale après suppression d'éruptions.

Il affecte spécialement les personnes aux cheveux foncés, aux yeux foncés, et au tempérament et à l'humeur la plus sombre. Aucun indice de vivacité ou de gaieté ici. Kent dit que Causticum guéri la folie : non pas la manie aiguë avec violent délire mais l'aberration mentale de forme passive où le cerveau est devenu faible. La constitution est devenue déprimée après de longues souffrances et beaucoup d'ennuis et au fond de l'esprit n'a plus fonctionné. C'est la confusion.

* * *

Farrington dit : " Il convient spécialement aux patients qui sont timides, nerveux et anxieux, pleins d'imaginations effrayantes le soir au crépuscule, quand les ombres s'allongent et que l'imagination croît. L'enfant a peur d'aller au lit dans le noir ".

Nous citerons Farrington plus avant : le patient a plutôt une sensation curieuse, pas fréquemment rencontrée, la sensation d'espace vide entre le cerveau et le crâne, soulagée par la chaleur. Ce symptôme semble si curieux et si peu commun que vous pourrez en faire une note..

La grande caractéristique du remède est la paralysie de parties isolées.... Paralysie faciale, spécialement résultat de l'exposition aux vents froids et secs.....

" Ces paralysies peuvent être causées par une affection nerveuse et profondément installée, ou de façon plus caractéristique, par l'exposition au froid, particulièrement l'intense froid de l'hiver quand le patient appartient à la diathèse rhumatismale ".

(Aconit, avec la même cause – froid mordant, vents secs).

" Dans la paralysie faciale, avec cette cause, Aconit guérira souvent, mais si cela menace de devenir chronique, c'est Causticum ".

Chez les enfants, émaciés, surtout par les pieds, avec un gros ventre enflé. Avec une éruption sur le cuir chevelu, les yeux enflammés; souvent de l'othorrhée purulente; l'enfant trébuche quand il essaie de marcher....

" Aphonie ou trouble de la voix. NB : la raucité du Phos est pure le soir. Cette de Caust, pire le matin...

L'état paralytique s'étend aussi à la toux, il ne peut tousser suffisamment profondément pour faire remonter le mucus, ou le mucus partiellement remonté glisse en arrière dans le pharynx.

Et encore, l'urine peut jaillir pendant la toux (Cette impossibilité à expectorer se retrouve dans toutes sortes de toux (coqueluche, etc.....)

Farrington dit qu'il a guéri la maladie de Ménière avec Caust (Salicylic Acid)£.

∑Et encore : " Epilepsie, spécialement le Petit mal. Bien sur, pendant la phase d'inconscience le patient perd ses urines. Convulsions, spécialement quand elles reviennent à la pleine lune (Sil).

" Rhumatisme, arthrite rhumatoïde, spécialement quand les articulations sont raides et les tendons raccourcis, déformant les jambes ".

(Nous nous souvenons ici d'un vieux corps, qui a beaucoup bénéficié de Caust, et qui finalement reçu Drosera. Il retrouva rapidement ses mouvements dans presque toutes ses articulations qui avaient été fixées pendant des années. Elle avait développé une douleur dans le tibia qui alors suggéra Dros (Dros à la particularité d'avoir des douleurs dans les os longs).

Etats rhumatismaux avec contractions et déformation; pire par le vent froid et sec, mieux par temps chaud et humide.

* * *

Kent dit : " Causticum est un remède profond, approprié aux vieilles constitutions affaiblies souffrant des maladies chroniques. Son affection est progressive, lente et accompagnée d'un état déclinant du métabolisme. Perte graduelle de la force musculaire, une paralysie.

Paralysie de l'oesophage, paralysie de la gorge, comme celle qui se produit dans la diphtérie (Gels) " Paralysie des paupières supérieures, paralysie de la vessie, paralysie des membres; des jambes, grande lassitude, relaxation musculaire, fatigue indescriptible et lourdeur du corps (Gels) : " Et ici une trémulation (Gels). Un tressautement des muscles, des spasmes, un tremblement, sursauts dans le sommeil... ".

Puis, " contractures des tendons et des muscles, quand le membre est étiré. " Et aussi un état rhumatismal des tendons et des ligaments aux articulations avec parfois gonflement, douleur et rétraction de l'articulation qui devient tendue et ankylosée.

Raideur avec faiblesse et mélancolie – désespéré – sensation que quelque chose va arriver.

" Avec ce rhumatisme, il ne peut supporter ni la chaleur ni le froid, et il est pire par temps sec, pire par le vent froid et sec (Acon). De telle paralysie se rétablisse presque toujours sous Causticum ".

" Puis hystérie. Sursaute facilement. Crampes. Convulsions par frayeur. Epilepsie suite de frayeur, d'avoir pris froid ou d'avoir été exposé à quelque grand changement de temps, ou suite de bain dans une rivière froide. Aberrations mentales passives d'un esprit fatigué. Anxiété timide : " quelques chose va se passer ". Manque d'équilibre. Tout l'excite.

" La suppression d'éruptions peut amener des symptômes mentaux. Il était plutôt bien pendant l'éruption mais quand elle disparut, l'esprit décrocha... La poussée de l'éruption faciale est fréquemment le résultat de la paralysie faciale. Violents maux de tête .... associés à un état rhumatismal et goutteux qui affecte aussi le cuir chevelu; qui se contracte et se tend par endroit comme les contractures des autres côtés.

" Torticolis. Causticum est le remède curatif de ce raccourcissement des tendons et des muscles.

" Paralysie du nerf optique.... surdité par paralysie du nerf auditif.

" Des fissures semblent se former à la moindre cause... fissures aux lèvres, aux ailes du nez, aux coins des yeux. Fissures à l'anus, sur la peau en regard des articulations : vieux car rhumatisants avec fissures aux plis des articulations....

Bégaiement par état paralytique de la langue. Complète paralysie du pharynx et de l'oesophage – comme après une diphtérie. La nourriture prend le mauvais chemin ou entre dans le larynx ou les fosses nasales postérieures.

Paralysie des organes de la parole, parole malaisée, maladresse en mâchant ; se mord la langue et les joues en mâchant.

Le patient Causticum s'assoie à table affamé mais la pensée, la vue ou l'odeur de nourriture lui ôte l'appétit (Ars, Sep, Cocc). Un signe commun de grossesse ...

" Une étrange sensation dans l'estomac comme si de la chaux croupissait là.

" Beaucoup de symptômes sont améliorés en avalant l'eau froide. La violente toux spasmodique peut être arrêtée immédiatement en buvant de l'eau froide. L'eau froide semble tonifier l'état paralytique.

Faiblesse paralytique également dans le rectum. Il est inactif et se remplit de selles dures qui passent involontairement et sans s'en apercevoir (Aloe).La selle presse avec moins d'effort en étant debout. Rétention d'urine sauf en se tenant debout (comparer Sarsaparilla).

Ce remède a deux sortes de paralysies de la vessie. L'une affecte les muscles de l'expulsion et l'urine est retenue. L'autre le sphtincter central quand l'urine passe involontairement.

" C'est un remède d'action profonde. Il guérit la phtisie, spécialement la consomption rapide. Toux avec sensation qu'il ne peut pas tousser assez profondément pour faire remonter le mucus. Toux soulagée par une gorgée d'eau froide. Toux pire en se penchant en avant. Toux incessante, avec fuite d'urine à chaque accès... "

Nous trouvons difficile d'arrêter de condenser et de citer Kent !

* * *

Puis les verrues. Causticum est un grand remède de verrues (Thuya, Dulcamara, etc).. Jetons un coup d'oeil sur les symptômes en caractères gras – verrues – verrues – verrues. Vieilles verrues sur les paupières, les cils, le nez... verrues sur la figure.... Nous nous rappelons ici une expérience.

Une année, dans notre ferme du Surrey, un grand nombre de veaux virent pousser des verrues sur leur face, leurs nez, leurs oreilles, leurs cous. Mon père avait l'habitude de sortir le samedi, et il prit Causticum en basse dilution, il mit le traitement dans un gobelet d'eau où il ajouta du son pour leur délectation. Les verrues disparurent bientôt : et la même chose avec d'autres animaux.

On a prouvé que Caust et Thuya peuvent tous les deux produire des verrues et les guérir. Un cheval, expérimenta Thuya en teinture mère pour des verrues qui avaient germé autour de l'anus et des parties génitales. Les localisations favorites de Thuya pour ces excroissances. Une fille à qui l'on donna Causticum avec plus de zèle que de prudence, au lieu d'une ou deux verrues sur la main, les produisit par douzaine sur les mains et les bras. Mais quand le remède fut arrêté, le lot entier disparut, avec les verrues primaires qui avaient été l'origine du soin.

FARRINGTON rapporte une expérimentation similaire. Il écrit : " Causticum agit aussi sur la peau, l'une de ses symptômes les plus caractéristiques sont les verrues... très utile quand elles se produisent sur les mains et la figure. Nous nous rappelons avoir donné Caust à un enfant qui avait deux verrues sur la paupière inférieure. A la fin de la troisième semaine, après la prise du remède, il y avait un collier de verrues au–dessus du canthus interne de l'autre oeil. Nous pensâmes que cela résultait de Causticum. Bien sur nous arrêtames le remède. Plusieurs semaines plus tard, toutes les verrues avaient disparues et l'enfant n'en avait plus. Ceci nous montre que Causticum produit réellement des verrues et les guérit ".

Nash dit : " Si Hahnemann n'avait jamais donné d'autre remède à l'école Homéopathique, le monde entier serait encore son obligé.

SYMPTÔMES ETRANGES, EXTREMES ET CARACTERISTIQUES.

" Intense sympathie pour la souffrance des autres ".

" Appréhension d'un danger imminent avec besoin d'aller à la selle " (comparer Arg nit , Gels).

" Les cicatrices, spécialement les brûlures (Urtica Urens).

" Les brûlures rosissent, redeviennent sensibles. De vieilles blessures se réouvrent. Les patients disent qu'ils n'ont jamais été bien depuis cette brûlure ".

Caust peut être réclamé après l'échec de Colocynth. Les douleurs sont étreignantes, coupantes, soulagées en se penchant en avant.

Toutes les souffrances cessent totalement la nuit.

" Règles trop précoces, trop faibles, seulement le jour, s'arrêtent en se couchant ".

" Mieux par temps humide et chaud où mi–chaud ".

Le café semble aggraver chaque symptôme.

Il ne doit pas être employé avant ou après Phos. Car il y a toujours des désagréments.

Et Hahnemann donne un curieux symptôme mental. Que nous avons appelé " dyslexisme ". Il confond les lettres et les syllabes par exemple, il dit " bhume arondant " au lieu de " rhume abondant ".

" Hémorroïdes – brûlantes, à vif, sensibles, pire en marchant en y pensant, en prêchant et en forçant la voix. Nash dit que ses symptômes ont été vérifiés de multiples fois.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

MENTAL pleurs hystériques après des spasmes.

La plus petite chose fait pleurer l'enfant.

Humeur mélancolique : tristesse, désespéré, par souci, chagrin ou tristesse.

Maussade, irritable, critique.

Suite de soucis mentaux et autres d'un chagrin de longue durée et de tristesse.

Anxiété excessive. Plein d'appréhension le soir.

Très vexée.

Indisposée au travail.

Faiblesse de mémoire. Distraction.

Inattentive et absente.

Douleurs rhumatismales dans le TETE si sévères qu'elles amènent de la nausée.

Tinea capitis dans la région occipitale.

Inclinaison à fermer les YEUX. Ils se ferment involontairement.

Sensation de douleur de lourdeur dans la paupière supérieure, comme s'il ne pouvait la soulever facilement où comme si elle était agglutinée à la paupière inférieure et de fait ne pouvait facilement être desservie.

Paralysie du muscle des yeux, spécialement après exposition au froid.

Brûlure dans les yeux. Secousses visibles des paupières.

Vue obscurcie, comme si un épais brouillard était devant les yeux. 

Cataracte naissante.

Pression dans les yeux comme s'il y avait du sable.

Sécheresse : photophobie.

Les mots et les pas résonnent dans les OREILLES.

Surdité.

Accumulation de sérum, quelquefois offensif .

Coryza sec avec obstruction du NEZ.

Coryza abondant avec douleur dans la poitrine et les membres. 

Le bout et les ailes du nez grattent, comme à l'intérieur.

Bouton, ulcères, croûtes sur le bout du nez; enflammé, gonflé, croûteuse.

Vieilles verrues sur le nez.

Violent saignement du nez.

Acné rosacé sur les joues et le front, en groupe dispersés.

Paralysie d'un côté de la face.

Prosopalgie et rhumatisme du visage.

Verrues sur le visage. Jaunisse du visage.

Raideurs et douleurs des mâchoires, difficulté à ouvrir la bouche et à manger.

Douleurs arthritiques dans la mâchoire inférieure.

Douleurs dans les dents du fond s'étendant au nez et à l'oeil.

Relâchement douloureux et élongation des dents.

Mal de dents piquant et tiraillant. Mal de tête battant.

Douleur dans les dents creuses en inhalant de l'air froid.

Gonflement des gencives, saignant facilement avec suppuration ennuyeuse.

Abcès des gencives fréquemment récurrents.

Une zone douloureuse dans la partie haute du palais.

Parole bégayante, difficile, indistincte.

Sans voix par paralysie des organes de la parole.

Langue recouverte d'un enduit blanc sur les deux côtés et rouge au milieu.

Douleur brûlante dans la GORGE sans avaler; des deux côtés semblant venir de la poitrine.

Sensation à–vif et chatouillement dans la gorge avec toux sèche et un peu d'expectoration avec avoir toussé longtemps.

Douleur dans la gorge, pire en se penchant.

Doit avaler continuellement, la gorge semble trop étroite.

Le mucus accumulé dans la gorge ne peut être expectoré par raclement. Il doit être avalé.

Raclement de mucus avec douleur au fond de la gorge.

Sécheresse de la gorge, obligé constamment d'avaler.

Le pain cause de la pression dans l'ESTOMAC.

Violente soif pendant des jours.

Une gorgée d'eau froide soulage les spasmes (coqueluche).

Vomissement sûr suivi d'éructations sûres.

Crampes à l'estomac.

Élancement, déchirure à l'estomac en inspirant profondément.

Hémorroïdes sensibles, douloureuses, insupportables en marchant.

Hémorroïdes gênant les selles, piquantes, brûlantes, douloureuses au touche, en y pensant, en prêchant ou en forçant la voix.

La selle passe mieux debout.

Fréquent effort inefficace pour déféquer, avec anxiété et rougeur de la face.

Douleurs et fortes pulsations dans le périnée.

Émission fréquente d'une grande quantité d'urine.

Il urine si facilement qu'il ne sent pas le flux. Il peut à peine croire qu'il urine dans le noir qu'il doit le vérifier avec sa main.

Passage involontaire d'urine en toussant éternuant ou en soufflant dans le nez, le soir en s'endormant.

Rétention avec besoin fréquent et urgent, parfois quelques gouttes ou une petite quantité peut s'égoutter.

Chatouillement à l'orifice de l'urètre.

Douleur pressante dans les testicules.

Mamelons sensibles, crevassés, entourés d'herpès.

Perte soudaine de la voix.

Raucité, spécialement le soir avec grattement dans la gorge.

Les muscles du larynx refusent d'effectuer leur fonction.

Incapable de dire un mot malgré tout effort.

Toux avec une sensation douloureuse comme un fil le long de la trachée lui faisait mal à chaque paroxysme de toux.

Respiration courte.

Toux avec sensation qu'il ne pourra pas tousser assez fort pour faire remonter le mucus avec chatouillement et douleur à–vif.

Toux sèche tourmentante.

Toux soulagée par une gorgée d'eau.

Toux améliorée en se penchant en avant.

Toux ennuyeuse continuelle, avec échappement d'urine à chaque quinte.

Grippe avec sensation de fatigue, les membres comme battus, douleur rhumatismale.

Oppression de la POITRINE; doit fréquemment prendre une grande respiration.

Sensibilité de la poitrine.

Pointes dans le sternum en respirant profondément ou en soulevant quelque chose.

Compression douloureuse de la poitrine des deux côtés vers le sternum.

Sensation (à la poitrine) comme si le vêtement était trop serré.

POULS agité jusqu'au soir avec afflux du sang.

Raideur et douleur dans la NUQUE, la gorge, douleur à l'occiput. Les muscles sont comme liés, il peut à peine bouger la tête.

Raideur douloureuse du DOS et du sacrum, spécialement en se levant d'un siège.

Douleur compressante comme une crampe en bas du dos, dans la région des reins.

Douleur de meurtrissure et élançante dans le coccyx : ou douleur tiraillante sourde.

Tiraillements sourds et déchirants dans les BRAS et les MAINS.

Paralysie du bras droit avec, glossaplégie.

Paralysie des membres supérieurs.

Sensation paralytique dans la main droite.

Tremblement des mains.

Sensation de plénitude dans la main quand il saisit quelque chose.

Douleurs tiraillantes dans les articulations des doigts.

Contraction et indurations des tendons des doigts.

Verrues sur le bout des doigts. Verrues molles près des ongles.

Sensibilité en haut des cuisses.

Tiraillement et déchirement dans les cuisses, les jambes, les genoux, les pieds.

Pire au grand air, mieux à la chaleur du lit.

Douleurs de meurtrissures dans les cuisses et les jambes, le matin au lit.

Peau marbrée, sur les cuisses et les jambes.

Craquements des genoux en marchant ou en descendant.

Les tendons des genoux semblent trop courts.

Gonagra (goutte des articulations des genoux).

Tiraillement goutteux dans le bas de la jambe, spécialement des petites articulations du pied, avec gonflement.

Crampes dans les pieds, orteils et plantes.

Emaciation du pied.

Les enfants sont longs à apprendre à marcher avec démarche chancelante et hésitante.

Démarche instable et chutes faciles chez les petits enfants.

Faiblesse paralytique des MEMBRES. Faiblesse et tremblements des membres.

Gêne intolérable des membres le soir.

NERFS Chorée, même le soir, le côté droit du visage et la langue peuvent être paralysée.

Faiblesse et tremblement. Affaiblissement de la force.

Paralysie des cordes vocales, d'un côté, de la langue, des paupières, de la face, des extrémités, de la vessie.

Paralysie apparaissant graduellement.

DOULEURS TIRAILLANTES.

Terrible sensation de tiraillement, paroxystique en allant vers l'avant, régressant puis recommence encore à partir du même point névralgie bougeant depuis l'occiput, vers le haut et l'avant par–dessus le vertex.

CONTRACTION des tendons fléchisseurs. Tension et raccourcissement des muscles.

Troubles du fonctionnement de l'activité cérébrale et des nerfs spinaux résultant de la paralysie.

Mouille son lit pendant le premier sommeil.

Intense somnolence, peut à peine y résister, doit s'allonger.

Bâillement et étirement.

Insomnie la nuit : à cause de la chaleur sèche. Ne peut se reposer dans aucune position.

Mauvais effets de veillée (Cocc).

Le nuit il ne peut trouver aucune position.

PEAU : éruption subaiguës et chroniques ressemblant à des cloques de brûlures.

Brûlures.

Verrues grandes, dentelées souvent pédiculées, suintantes d'humidité et saignant facilement.

Verrues et affections scrofuleuses.

Varicosités et ulcères fistulés.

Personnes à chevelure brune avec une complexion rigide très affectée.

Enfants aux cheveux et aux yeux noirs.

Antidote l'empoisonnement par le plomb (paralysie).

Paralysie de la langue pour ceux qui serrent les lèvres (compositeurs).

Abus de mercure et de soufre pour les poux.

Mais souvenez vous de Causticum pour ces cas difficiles d'arthrite rhumatoïde, où il y a des déformations et des contractions et le patient souffre plus par vent froid et sec et moins par temps chaud et humide.

 

 

Ceanothus Americanus [Cean]

 

Texte

Voici l'un des remèdes très spéciaux du Dr James Compton Burnett. 

Burnett était un grand génie, dans le domaine de la thérapeutique, mais aussi pour avoir écrit ses petites monographies si expressives. Nous devons beaucoup à son intuition, son esprit d'entreprise et son travail infatigable. Il a longtemps pratiqué, à Londres, comme à Brighton, où il demeure. Nous nous sommes laissé dire que dans la City, il était littéralement assailli dès les premières heures du matin; aussi, quand, un jour, il fut découvert, mort, dans sa chambre d'hôtel, ce fut un coup terrible pour tous ceux qu'il avait aidés, guéris et sortis de situations apparemment désespérées.

Dans " Les nouveaux remèdes " de Hale, où Ceanothus apparaît comme Ceanothus Virginiana , dans l'édition 1880, on trouve une longue citation de cinq pages d'écriture serrée de la plume de Burnett, émanée d'un journal homéopathique de l'année précédente. Hale dit : " Il revient à un médecin anglais Dr J.C. Burnett d'avoir découvert l'affinité de Ceanothus pour les désordres spléniques ".

Et dans la brochure de Burnett : " Des maladies de la rate et de leurs remèdes ", (1900) Ceanothus est à l'honneur, avec nombre d'observations détaillées, non seulement sur les augmentations de la rate mais aussi portant sur les douleurs profondes de l'hypochondre gauche; quelques cas avaient été diagnostiqués comme étant des affections thoraciques, mais avaient été promptement et complètement guéris par Ceanothus.

Cet ouvrage est en quelque sorte un récit des succès obtenus par un médecin qui en savait un peu plus que ses confrères, et qui apporta avec joie son savoir au soulagement des souffrances humaines, et à la suppression de graves incapacités ".

Burnett rendait toujours à César ce qui est à César : ainsi pour cette blanchisseuse qui tira d'affaire un de ses clients paludéens avec de la tisane brûlante d'ortie. De temps en temps, à ce qu'il écrit, l'organothérapie ou organopathie lui fut d'un certain secours; " Le vrai père de l'organopathie, écrit–il, en essence et en substance, est Hohenheim, un éminent savant et médecin, nommé Paracelse; quiconque lirait ses ouvrages, et ensuite le petit ouvrage sur " les maladies de la rate " trouverait une différence évidente ". Burnett considère que l'organothérapie fait partie de l'ensemble des découvertes scientifiques, au même titre que l'Homéopathie; mais l'organothérapie prétend que certains remèdes affectent curativement, préférentiellement, spécifiquement et guérissent un organe particulier. Par exemple Digitalis sur le coeur. Tandis que, l'Homéopathie déclare que la digitale n'agit pas seulement sur le coeur. Mais que pour guérir, la maladie d'organe qu'on se propose de combattre doit avoir la même expression que la pathogénésie du remède. On peut donc, ajoute Burnett, " considérer l'Homéopathie comme basée sur l'Organothérapie, parce qu'un remède qui guérit le coeur de Sa maladie particulière doit nécessairement affecter le coeur de la même façon...! "

Burnett dit qu'avant la lecture d'un bref paragraphe sur Ceanothus, dans une édition récente de Hale, il avait été frappé par la difficulté de traiter les douleurs situées dans le côté gauche, ayant leur siège apparemment dans la rate; " Myrtis communis a bien une douleur à gauche, mais très haut placée, la douleur qui se trouve un peu au–dessous de la clavicule; au–dessous, appartient à Sumbul; encore plus bas : Fluoric acid; plus vers la gauche : Oxalic acid; davantage vers la droite : Aurum. Juste au–dessous du sein gauche : Cimicifuga, Mac

Tous ces remèdes guérissent promptement le cas, lorsque les douleurs correspondent à leur pathogénésie; mais aucun d'eux ne concerne les douleurs profondément située derrières les côtes du côté gauche. En fait, les points de côté spléniques nécessitent : ChinaChelidonium; Berberis, Chininum sulf.ou Conium ou Ceanoth. amer.

Aux basses potentialisations, utilisées par Burnett, il trouve " que les intestins se relâchent, pouvant aller jusqu'à une véritable diarrhée ".

Une malade, l'ayant pris, depuis une quinzaine de jours, ressentit une excitation nerveuse importante : tout ceci céda avec la suspension du remède, reprenant et disparaissant selon qu'était repris ou supprimé le traitement.

De plus, ses intestins s'étaient relâchés, et ses règles avaient deux jours d'avance et étaient particulièrement abondantes alors qu'elles étaient normales antérieurement.

Nous allons maintenant vous donner quelques déductions et informations de Burnett tirés de son petit ouvrage sur la rate, au sujet de Ceanothus.

" Au début ", dit–il, la mort peut être due à un organe particulier, c'est–à–dire local; si cette partie de l'organisme peut être sauvée à temps, la vie pourrait être préservée du même coup. Dans les cas aigus, l'importance prise par un organe particulier retient forcément l'attention; le cas peut ne tirer aucun avantage d'un traitement constitutionnel; l'organe souffrant peut constituer la totalité du cas. De même, dans certaines affections chroniques, il peut arriver que l'état de certains organes exigent une attention spéciale ".

" Pour éviter tout malentendu, voici deux remarques :

Premièrement, ce que j'entends par un remède d'organe n'est pas une drogue appliquée, comme un topique, sur l'organe souffrant, pour ses propriétés physiques ou chimiques, mais un remède qui a une affinité élective pour tel organe, et agit sur lui par l'intermédiaire du sang.

De plus, je ne considère pas l'organothérapie comme une branche extérieure à l'Homéapathie, mais incluse dans celle–ci, ou pouvant la prolonger. On pourrait dire que l'organopathie est de l'homéopathie au premier degré. Et pour en terminer avec cette question, j'insisterai sur le fait suivant : si dans un cas donné, on trouve un similimum couvrant la totalité des symptômes, et aussi du processus causal sous–jacent causant ces symptômes, alors l'organopathie n'a plus sa raison d'être, à moins qu'elle ne serve à soulager temporairement un organe défaillant ". Je suis très frappée par les enseignements du Rademacher dont une grande proportion des oedèmes sont curables avec des remèdes de rate ∑ .

" Depuis mes publications de 1879, j'ai rencontré un bon nombre de cas chroniques de splénopathies, dont la plupart n'avait pas été diagnostiqué.

Dans un de ces cas, la rate ne voulut pas dégonfler tant que je n'eus pas neutralisé la vaccinose. Ceanothus amer., ce prince des maladies de la rate, guérit aisément l'engorgement splénique, mais ne change en rien la maladie sanguine causale. C'est un défaut de l'organopathie que d'être insuffisante à la base; mais une telle remarque pourrait s'appliquer plus ou moins à toutes les autres méthodes de traitement. Parce que la cause reste souvent obscure, et qu'en face de ce problème se trouve une science ultra–positive qui n'admet que ce qu'elle voit et connaît, se refusant à encercler l'inconnu par la pensée ou le raisonnement.

Il signale d'autres usages utiles de Ceanothus :

" Quelques cas de varices qui ne se décident à guérir que lorsqu'on traite la rate, laquelle peut être atrophiée ou hypertrophiée.

Et encore : " Un patient avait reçu une ordonnance homéopathique symptomatique, qui avait échoué car il s'agissait de symptômes secondaires à une hypertrophie splénique. Or, il est évident qu'un malade vomissant à cause d'une affection splénique, ne peut être guéri par un remède de vomissement, mais seulement par un remède provoquant l'augmentation de volume de la rate ".

Hale cite un auteur américain : " Pendant la dernière guerre civile, j'ai employé cette plante pour la splénite, et les résultats furent tellement satisfaisants que je ne me souviens pas avoir employé une autre chose, depuis six ans, pour les hypertrophies spléniques; je l'ai employé dans les pires cas, et à tous âges. A ma connaissance, il n'y a eu qu'un seul échec, dans un cas invétéré ".

Et Hale de commenter ainsi : " Nous avons là un témoignage de grande valeur, très positif, et l'auteur confirme mon idée, selon laquelle un remède qui guérit est toujours un remède homéopathique, comme il le déclare plus loin :

" Dans les cas chroniques, quand l'organe n'est pas très sensible, grâce à l'effet de la teinture mère, même sans friction, il devient rapidement sensible et douloureux. Après quoi il revient à ses dimensions normales, et devient si parfaitement indolent que le patient ne s'aperçoit plus de sa présence. Nous avons ici un exemple typique d'aggravation homéopathique, indiquant que la drogue utilisée a une affinité spécifique pour l'organe en question. Nous vous conseillons de l'employer dans les cas de fièvres, si communs dans les zones impaludées ".

" Le Dr Carroll Dunham m'apprend qu'un médecin de son entourage a guéri une énorme splénomégalie avec Cean. ".

Le Dr Oscar Hanson donne les indications de Ceanothus :

" Inflammation chronique et hypertrophie de la rate, douleur dans tout le côté G, avec violente dyspnée. Douleurs tenaces dans l'hypochondre, règles profuses et leucorrhée jaunâtre ".

Le " Synoptic Key " de Boger apporte un petit additif : " Névralgies périodiques; douleurs dans le côté gauche, avec dyspnée, diarrhée ou leucorrhée. Hypertrophie de la rate ou du foie. Pire par temps froid; couché sur le côté gauche. Complémentaire de Natrum mur ".

Le Dictionnaire de Clarke fait aussi une place à cet important remède dans les vastes catégories de remèdes.

Vous pourriez demander : qui donc a pu voir des cas de Ceanothus ? Je vous répondrai ceci : nous avons eu à le prescrire deux fois au cours des dix dernières années, ce qui semble montrer que les douleurs d'origine splénique ne sont pas aussi rares qu'on pourrait le supposer refusant à encercler l'inconnu par la pensée ou le raisonnement.

Si jadis la philosophie a pu gêner l'évolution de la science, les dévots scientifiques d'aujourd'hui ignorent la philosophie et en ricanent. Remonter des proches effets aux causes lointaines, voilà qui est devenu ridicule, car la science, seule, a beaucoup de défaillances, étant incapable de suivre les fils subtils de la perception ".

Une autre observation consistait en une douleur du côté gauche, depuis 25 ans. Cette douleur survenait brusquement, notamment si elle buvait quelque chose de froid; elle éprouvait alors une douleur indescriptible dessous les côtes du côté gauche, l'obligeant à lutter pour retrouver sa respiration, la dyspnée était si intense qu'elle était audible dans la pièce voisine, impressionnant l'entourage. Elle avait eu des fièvres il y a trente ans.

Des années avant de prendre Ceanothus, la malade était obligée régulièrement à s'étendre, à cause de fortes crises de palpitations de coeur, survenant tandis qu'elle s'habillait. C'était un cas d'hypertrophie splénique, avec une sensibilité telle de l'organe que la malade ne pouvait supporter aucune pression, pas même celle des vêtements. Ceanothus a guéri ce cas. Burnett cite encore un cas (le plus agréable de sa carrière); " une dame âgée (et quelle Dame !) vint un jour, déposa un minuscule petit paquet sur son bureau, tenta de parler, fondit en larmes, puis s'enfuit.. Je ne l'ai plus jamais revue; et souvent j'ai eu grande envie de garder en souvenir cette pièce (un souverain) et de la sertir de diamants " (la malade était une femme de ménage qu'il avait été amené à aider depuis qu'elle était considérée comme atteinte de cardiopathie incurable. Il avait promis de la guérir après l'avoir examiné et la dame qui avait appelé Burnett au chevet de la pauvre créature l'avait accusé de cruauté pour avoir donné de l'espoir à cette malade, alors qu'il devait bien savoir que c'était impossible. Son explication que c'était une hypertrophie de la rate et non pas du coeur n'avait pas convaincu; elle avait vu différents médecins qui avait tous diagnostiqués une cardiopathie incurable. Et pourtant, cette malade avait guéri..).

Au sujet des troubles cardiaques, il nous dit que " quand le coeur est atteint en même temps par la rate, Ceanothus (ainsi que les autres remèdes spléniques) donnent des résultats très appréciables ".

" Quand aux gonflements, dans la mesure où ils ne relèvent pas de maladies organiques, l'on considère qu'un tiers environ d'entre eux sont imputables à la rate ".

 

 

Chamomilla [Cham]

 

Texte

Modeste petite herbe folle qui fleurit à peu près à cette époque de l'année sur les débris des aires de battage, avec son odeur âcre, et ses blancs pétales rejetées en arrière, comme si elle plaçait ses petites mains derrière elles.

C'est ce qui la distingue des autres fleurs. Comme avait coutume de le dire ma " femme aux simples ", il y en a deux de chaque sorte : la véritable herbe, de grande utilité, et sa contrefaçon (son sosie), laquelle parait très semblable, mais qui est inutile. Mais, en règle générale, c'est l'odeur, ou l'absence d'odeur, qui permet aisément de les distinguer.

On pourrait trouver un excellent surnom pour Chamomilla : " Ne peut supporter cela ". 

" Ne peut se supporter lui–même ".

" Ne peut supporter les autres ".

" Ne peut supporter la douleur " (CoffeaAcon.).

" Ne peut supporter les choses : les réclame, puis les rejette violemment.

Tout lui est simplement intolérable.

Si vous regardez un bébé Chamomilla, vous voyez souvent une joue rouge et brillante; vous touchez sa tête, et la trouvez chaude et humide. Cham. est un des " remèdes de l'A.B.C. de pédiatrie " de Clarke– AconitBell.; Cham.; Aconit a un tumulte dans sa circulation; Belladonna dans son cerveau; Chamomilla dans son comportement∑ .

Si Chamomilla est un bébé malade, il est aisément repéré. Il gémira, hurlera, et exigera d'être porté. Lorsque, la mère fatiguée, ou le père harassé tenteront de s'asseoir et ou de le déposer à terre, la musique recommencera; et le problème sera pire la nuit.

Ou bien, en dehors de cela, l'enfant tend sa petite main pour obtenir une chose après l'autre, et quand cela lui est offert, il le repousse au loin avec mécontentement. " Il ne sait pas ce qu'il veut " (dit Nash), " mais le médecin le sait : c'est Chamomilla ".

Quand un enfant un peu plus grand, Chamomilla, est malade, il chassera sa nurse ou sa mère hors de la chambre. Nous avons vu une maman se tapir derrière la porte de la chambre, à l'intérieur de laquelle son petit garçon malade se mettait dans une folle colère dès qu'elle risquait le bout de son nez à l'intérieur de la chambre.

Quand l'enfant sera encore plus âgé, il refusera de voir le médecin. Je pense que c'est Nash qui dit : quand vous savez que vous aurez à voir un client " impossible ", qui refusera de vous voir, ou sera grossier avec vous, envoyez lui d'abord une dose de Chamomilla et vous aurez la paix. Chamomilla est sans aucun doute un sujet mal léché.

La douleur de Chamomilla est intolérable. Nous avons vu une personne arpenter sa chambre dans d'atroces douleurs, après une mauvaise extraction dentaire; quand une petite dose de Chamomilla, lui donnait presque à l'instant un soulagement complet.

Nous avons vu une personne atteinte de grippe, ne se remettant pas aussi vite qu'elle le désirait, et devenir soudainement impatiente et irritable à un degré extrême. Une dose de Chamomilla, et la température revint promptement à la normale.

Il y a quelques années, nous avons publié un cas d'asthme, avec une irritabilité telle que Cham. s'imposa au médecin; il fut donné, et guérit le cas.

Hahnemann, dit : " Ne donnez pas Aconit, là où la maladie est supportée avec calme et patience "; et de Cham., il écrit : " Il ne convient pas aux personnes supportant la douleur calmement, patiemment ".

Dans les cas aigus, où Cham. est appelé d'urgence par l'état mental, vous pouvez regarder votre montre et compter les quelques petites minutes nécessaires pour un complet soulagement. La nature des troubles compte peu; c'est la mentalité qui simplement crie le nom de Chamomilla.

Cham. n'a pas seulement un mauvais comportement, mais les mauvais effets d'un mauvais caractère.

Ainsi une femme Cham. se met en colère et survient une hémorragie de l'utérus. Ou une femme Chamomilla se met en furie, et est récompensée par une crise de jaunisse. Nous avons vu ces choses. Ou encore une femme qui allaite est prise d'une crise colère, et son lait empoisonne le bébé.

Et Hahnemann dit, dans une note de bas de page (Mat. Med. Pura), " L'affection quelquefois dangereuse, ressemble à une fièvre bilieuse aiguë, qui survient souvent juste après une violente contrariété. Ceci cause de la colère, avec chaleur de la face, soif inextinguible, goût de bile, nausée, anxiété, agitation, etc .., et a une si grande analogie homéopathique avec les symptômes de la camomille, que Chamomille ne peut pas manquer de guérir toute la maladie, rapidement et spécifiquement. Ce qui est réalisé, comme par miracle, par une goutte du jus susmentionné ".

Cham. est un des remèdes " hors de proportions ". Ars. a une prostration hors de proportion (en apparence) avec la maladie, et Cham. a une douleur hors de proportion (telles que les douleurs de travail; les maux de dents; les rhumatismes, etc ...).

Un tuyau pour Chamomillaest : l'engourdissement avec la douleur (Plat.Cocculus).

Hahnemann, dans une note de bas de page dans la Mat. Med. Pura, dit : " La sensation paralytique de Chamomilla en quelque endroit n'est jamais sans accompagner les douleurs tirantes ou déchirantes, et le tirement ou déchirement de camomille est presque toujours accompagné d'une sensation paralytique ou d'engourdissement dans les parties ".

Autre chose à propos de Cham. : il ne peut rester au LIT.

Cham. rejette les pieds hors du lit (avec Sulf.; Puls.; Med). 

Il est chassé du lit par une douleur ou un intense sentiment d'inconfort ou et de détresse.

" Les douleurs de Camomille ont cette particularité, qui est une règle, d'être davantage sévères la nuit, conduisant souvent la victime au désespoir; il n'est pas rare de constater une soif incessante, de la chaleur et de la rougeur d'une joue; parfois aussi, sueur chaude de la tête, même dans les cheveux ".

Chamomilla a guéri par deux fois une fièvre des tranchées, à notre connaissance. Dans un cas, l'officier était malade depuis un an, et sa fièvre survenait à 9h du matin (l'heure de Cham. dans les symptômes en lettres gothiques); l'emportement de son caractère était tel qu'il devait vivre loin de ses gens, dans un hôtel. Il ne pensait qu'à détruire tables et chaises.

Récemment, un patient de la consultation externe se plaignait de rhumatismes; cette femme ne pouvait plus dormir, mais elle allait et venait dans la chambre et était affreusement irritable. Elle reçu Cham. 200. A son apparition suivante : elle était " beaucoup mieux " : " se sentait mieux qu'elle ne l'avait été depuis des mois "; et maintenant elle avoua qu'elle était si folle qu'elle désirait " tout casser ". Quand, pris de douleur ou de fièvre, un malade veut casser des choses, se souvenir de Chamomilla. 

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Manque d'acuité des sens; diminution du pouvoir de compréhension.

Emoussement triste des sens; ne comprend rien correctement, exactement comme s'il en était empêché par un émoussement de l'ouïe, ou dans un état de rêve éveillé.

L'enfant pleure et n'est tranquille seulement que lorsqu'il est porté.

L'enfant ne veut pas être touché.

Très irritable et effrayé; l'enfant veut être porté.

Pitoyable lamentation de l'enfant parce qu'il ne peut avoir ce qu'il désire.

Gémissement incessant; l'enfant désire ceci et cela, qui, quand on le lui offre, est refusé et repoussé violemment.

Aversion à parler, réponses courtes et hargneuses.

Ne peut supporter qu'on lui parle, ou d'être interrompu tandis qu'il parle, spécialement après le réveil.

Le patient ne peut supporter quelqu'un près de lui, et répond de façon hargneuse.

Disposition grincheuse; rien ne lui fait plaisir.

Maussaderie ; elle cherche un motif d'emportement à toute chose; ne peut faire une réponse polie.

Humeur irritable, impatiente.

Hurle au sujet d'outrage le plus léger, voire imaginaire, déjà ancien (Staph.)

Facilement contrarié, ou poussé à la colère.

Extrême agitation, anxieux, grande souffrance qui le secoue en tous sens, avec des douleurs déchirantes dans l'abdomen.

Les douleurs le rendent parfois très grincheux.

Hypersensibilité à la douleur qui paraît insupportable et le conduit au désespoir.

CÉPHALÉE tapante; mal de tête tirant, d'un seul côté.

Crises passagères de battements dans une moitié du cerveau.

Congestion à la tête; après une colère; avec pression alors qu'il est couché; sur le vertex; avec chaleur à la face et oppression de la poitrine; piqûres dans la tête et la poitrine.

(Douleur de tête) augmentée tant que l'attention est dirigée vers elle.

Sueur chaude à la tête, mouillant la chevelure.

YEUX gonflés le matin; agglutinés avec un mucus purulent. 

Violente pression dans la région orbitaire, sensation dans le globe oculaire, comme s'il était étroitement comprimé de tous côtés, avec obscurcissement momentané de la vision.

Grondements dans les OREILLES comme une chasse d'eau.

Grand coup de piqûre dans l'oreille, spécialement quand il se baisse, avec mauvaise humeur et maussaderie à propos de bagatelles.

Douleur pressante des oreilles par accès, avec douleur déchirante, arrachant des pleurs.

Particulièrement sensible au grand air, dans la région des oreilles.

Chaleur à la FACE après manger (et sueur).

Rougeur d'une JOUE, revenant par paroxysmes, sans frisson ni chaleur externe. Hémicranie.

Face rouge, ou rougeur et chaleur d'une seule joue (G), l'autre étant pâle.

Une joue rouge et chaude, l'autre pâle et froide.

La lèvre inférieure se craquelle en son milieu (Nat. m.; Sep.; Graph.).

La figure transpire après avoir mangé ou bu.

Vésicules avec douleurs lancinantes sur et sous la langue.

Maux de dents, si quelque chose de chaud est introduit dans la BOUCHE; après le café, pire en parlant; au grand air, dans la chambre; en se réchauffant dans le lit; pendant la menstruation et la grossesse; surtout le côté gauche et les dents du bas; pire la nuit.

Le mal de dents recommence quand il entre dans la chambre chaude, ou boit quelque chose de chaud.

(Le mal de dents) semble intolérable et le rend très grincheux.

Les dents semblent trop longues.

Les gencives sont rouges et sensibles; dentition.

Poussées dentaires chez les enfants; avec diarrhée aqueuse, verdâtre, et aussi en morceaux, sentant comme des oeufs pourris; secousses des membres, convulsions; l'enfant se plie en deux, remontant ses jambes sur l'abdomen; il se lamente, désire être porté; toux sèche, est sans repos la nuit; veut boire; respiration accélérée avec bruit de râles.

Goût amer dans la bouche le matin. Chaleur dans la bouche, le pharynx et l'oesophage vers l'estomac.

Accumulation de salive, d'un goût métallique, douceâtre.

Goût fétide dans la bouche.

Constriction spasmodique du pharynx.

GORGE sensible, avec gonflement de la parotide et des glandes submaxillaires, ou des amygdales.

Manque d'APPETIT.

Grande soif d'eau froide; désir d'acides.

Aime conserver longtemps l'eau froide dans la bouche, quand il boit.

Dentition.

Après avoir mangé ou bu, chaleur et sueur à la face.

Assoiffé et se sent chaud pendant les douleurs.

Efforts infructueux pour vomir.

Les douleurs présentes sont aggravées par l'éructation.

Poids dans l'ESTOMAC, comme une pierre pressant vers le bas.

Gastralgie constrictive chez les buveurs de café.

La colique revient de temps en temps. Les gaz s'accumulent dans l'hypochondre, et des douleurs en pointe lancent à travers la poitrine. Gargouillements dans le côté, s'étendant à l'abdomen. 

Après un repas, l'abdomen devient distendu.

Coliques flatulentes; l'abdomen est distendu comme un tambour; les gaz passent en petites quantités, sans soulagement ; mieux par l'application de linges.

Enfants ayant des spasmes par suite de lait maternel vicié, après une crise de colère chez celle–ci.

Abdomen tympanique et sensible au toucher.

Diarrhée visqueuse blanchâtre, avec coliques.

Diarrhée verte, aqueuse, corrosive, avec colique, soif, goût amer, et éructations amères; comme des oeufs brouillés ou battus, sentant le sûr; chaude, à odeur d'oeufs pourris; changeante, contenant de la nourriture non digérée; du mucus et du sang.

Sensation de poussée au niveau de l'anneau inguinal, comme si cet endroit était trop faible, et qu'une hernie voulait sortir, ou constipation par inactivité du rectum.

Fissures ulcérant l'anus.

Coliques MENSTRUELLES, suivant une colère.

Dysménorrhée membraneuse.

Décharge profuse de sang en caillots, avec intenses douleurs comme des douleurs de travail.

Tiraillement provenant de la région sacrée vers l'avant, douleur constrictive, pinçante dans l'utérus, suivie par l'écoulement de gros caillots sanguins.

Leucorrhée blanche brûlante.

Douleurs de travail pressant vers le haut; elle est chaude et assoiffée, contrariée, tendance à gronder.

Rigidité des os; à peine capable d'endurer les douleurs.

Tranchées, très aiguës et affligeantes..

Convulsions puerpérales, après une colère; ou bien a une joue rouge, l'autre étant pâle.

Rash des femmes accouchées, et allaitantes, causé par la chaleur ou une erreur de diététique, avec diarrhée aqueuse, verdâtre, d'oeufs battus, corrodant l'anus.

Glandes mammaires dures, et sensibles au toucher, avec douleurs tirantes; maussade, insomniaque et irritable.

Resserrement suffocant de la poitrine, larynx resserré avec constante irritation provoquant la toux.

Irritation chatouillante presque ininterrompue sous la partie supérieure du sternum, qui peut ne pas toujours se terminer par la toux.

Chatouillement au fond de la gorge, causant une toux sèche, raclante. Voix enrouée.

Sensation à vif et de raclement dans le larynx.

Enrouement par suite d'un mucus visqueux dans le larynx, seulement ramené par un violent raclement.

Crises de suffocation, suite de rougeole, en prenant froid.

Piqûres dans la POITRINE comme par des aiguilles; ou piqûres intenses isolées.

Asthme après une crise de colère.

Raclement, toux sèche, causés par un chatouillement au creux de la gorge, pire la nuit, même endormi, spécialement chez les enfants après avoir pris le froid l'hiver.

Douleur tirante dans le DOS; douleur dans le sacrum spécialement la nuit.

Les BRAS s'engourdissent immédiatement, si elle saisit quelque chose fermement; elle est obligée de laisser tomber les objets.

Craquements dans les articulations, spécialement dans les membres inférieurs; douleurs comme s'il avait été battu.

Crampes dans les jambes et les mollets.

Brûlure dans les plantes des pieds, la nuit; sort les pieds du lit.

De violentes douleurs rhumatismales le font sortir du lit la nuit, et l'invitent à faire les cent pas. 

INSOMNIE et agitation la nuit.

L'enfant est soulagé en étant porté.

Hypersensibilité après abus de café et d'Opium.

L'enfant se raidit soudain, se penche en arrière, lance des coups de pieds quand on le porte, crie immodérément et jette tout au loin. Dentition.

Se lève soudain tremblant; secousses des membres et des paupières.

Secousses isolées des membres et de la tête pendant le sommeil du matin.

Gémit pendant son sommeil. Pleure et hurle pendant son sommeil; se dresse, pousse des cris. S'agite et marche pendant son sommeil.

A sommeil, mais ne peut dormir.

Les douleurs sont aggravées par la chaleur, laquelle soulage les coliques abdominales.

RHUME et refroidissement de tout le corps, avec chaleur brûlante de la face et respiration chaude.

Sensation de chaleur externe, sans chaleur externe objective.

Chaleur interne avec frisson.

Chaleur et frisson entremêlés, le plus souvent avec une joue rouge, une joue pâle.

Le soir, brûlure des joues avec froid passager.

Chaleur brûlante de la face qui sort des yeux comme du feu.

CHALEUR intense et durable, avec violente soif et fréquents sursauts pendant le sommeil.

Chaleur et soif avec les douleurs. Fièvre.

SUEUR profuse des parties couvertes (Thuya des parties découvertes).

Sueur pendant le sommeil, le plus souvent sur la tête, sentant habituellement l'aigre.

Sueur, et sensation de cuisson sur la peau.

Hypersensibilité des sens, spécialement due au café, ou aux narcotiques.

Les sensations de paralysie sont toujours accompagnées de douleurs tirantes ou déchirantes, et les douleurs tirantes ou déchirantes surviennent rarement sans sensation de paralysie ou d'engourdissement dans les parties.

Particulièrement indiqué chez les nouveau–nés et les enfants pendant la période de dentition.

Adultes, même aux personnes âgées avec diathèse arthritique ou rhumatismale.

* * *

Le Dr. BOERICKE caractérise Chamomilla ainsi :

Chamomilla est sensible; irritable, assoiffé, chaud et engourdi. Une humeur douce, calme et polie contre–indique Chamomilla. 

* * *

Nous voudrions ajouter à notre portrait de Chamomilla, ce qui suit, et qui vient d'Amérique : 

Dans une discussion relative à un article intéressant sur Chamomilla, la conversation suivante eut lieu, délicieuse, et pleine d'éclairages nouveaux :

Dr. Farrington : Il y a quelques années, je lus une histoire au sujet de Wesselhoeft et Lippe, et lorsque ces vieux garçons se trouvaient ensemble, ils avaient des conversations fort intéressantes sur la matière médicale. Il est regrettable qu'elles n'aient point été enregistrées, ou que nous n'ayons pas pu prêter l'oreille. Occasionnellement ils rivalisaient l'un avec l'autre, et essayaient de voir quel remède chacun utilisait le plus souvent.

Le vieux Wesselhoeft pensait que Lippe avait tort. Il lui dit : " Dr. Lippe, une de mes patientes avait ce symptôme particulier : elle ressentait comme si elle marchait sur les extrémités des os de ses jambes∑; comme si elle n'avait pas de pieds, comme si ses pieds étaient absents. Quel remède lui ai–je donné ? 

Et Lippe de dire : " Chamomilla, bien sûr ! 

Bon; il y a un an, j'allais voir une femme de 80 ans, qui se plaignait de ses pieds, blessés, et de ses cors qui la lançaient toujours par temps humide "; et elle dit : " Chose étrange, je ressens comme si je marchais sur les extrémités des os de mes jambes ".

Je donnais à cette malade Chamomilla, qui non seulement fit disparaître cette sensation, laquelle aurait pu être aussi un produit de son imagination, mais guérit ses cors.

Dr. Grimmer : Je désire relater un cas d'empoisonnement par la strychnine. Peu après avoir acquis mon diplôme, je fus appelé de bon matin auprès d'une jeune femme sujette aux transes de convulsions dues à la strychnine. Je n'avais pas d'antidotes et ne pouvais m'en procurer car les pharmacies étaient fermées. Je n'avais même pas de pompe à lavage gastrique, lequel d'ailleurs n'aurait donné rien de bon, car la strychnine lui avait été donnée, je crois en 1/12 grains. On lui avait donné une fiole et le médecin lui avait dit d'en prendre 2 ou 3 pour sa céphalée, mais elle continua d'en prendre jusqu'à ce qu'elle en eût avalé une dose énorme.

Ses dents étaient fortement serrées, et sa tête tirée en arrière; elle était pâle, sans irritation sanguine. Je me mis à lui poser quelques questions et elle me répondit à travers ses dents : " Pourquoi ne me donnez–vous pas quelques chose ? Je ne peux pas supporter cela plus longtemps; Faites quelque chose ! "

Bon; j'avais Chamomilla à la dilution1000; aussi posais–je de la poudre de Chamomilla sur sa langue; et je tiens à vous dire qu'aucun antidote chimique n'aurait permis d'obtenir des résultats pareils à celui–ci : elle se relaxa aussitôt; au bout de cinq minutes environ, apparut un vomissement; quelques minutes plus tard, c'était par l'autre issue.., et le matin, sauf une sorte de trémulation douloureuse, provenant des convulsions musculaires, elle était tout à fait bien; néanmoins, elle dut subir une efflorescence d'herpès autour de la bouche, que guérit Rhus tox aussi bien que la sensibilité musculaire.

Dr. Edwards : le Dr Tyrrell m'a dit un jour : " Quand le mari se plaint d'avoir une femme pénible et irritable, et qu'il ne peut plus la supporter, donnez–lui une dose de Chamomilla " et cela agira. Je l'ai fait maintes fois. 

Homeopathic Recorder; USA; n° 4, 1934.

 

 

Chelidonium Majus [Chel]

 

Texte

(La grande chélidoine)

" Une plante vivace, d'un goût amer, âpre, prononcé, fournissant après broyage un jus laiteux de couleur jaunâtre, corrosif. Elle pousse dans les haies et les étendues désertes, parmi les pierres et les décombres ".

Un de nos bons vieux pharmaciens (de ceux qui préparent leurs remèdes homéopathiques eux–mêmes) avait l'habitude de faire des voyages à la Box Hill, dans le Surrey, où fleurit la Grande Chélidoine, afin d'obtenir les meilleures teintures, dans le lieu de leur habitat préféré. Les teintures sont tirées de la racine ou de la plante entière.

Hering dit : " Ce remède, célèbre dans l'Antiquité, préserva sa réputation au Moyen–Age : il était alors administré dans des affections sérieuses, notamment dans les dérangements du foie, ceci en vertu de la loi " des signatures ", le jus jaune de la plante étant employé contre la bile, jaune et l'aspect jaune du patient. Il fut expérimenté par Hahnemann, puis plus amplement par la suite.. Sa place dans la Matière Médicale est bien définie par de nombreux documents cliniques, qui vérifient les expérimentations ".

Culpepper (1616–1654) (L'herbier complet) nous dit : " Il est appelé Chelidonium du mot grec Chelidon qui signifie Hirondelle, parce que, dit–on, si vous crevez les yeux de jeunes hirondelles au nid, la mère hirondelle les recouvrira avec cette herbe ... " (et Chel. a une certaine réputation dans les maladies des yeux et la cataracte). Culpepper dit lui–même : " C'est un des meilleurs traitements pour les yeux " – " utilisé en onguent pour enduire les yeux malades ".... " D'après mon expérience personnelle, et celles d'auteurs que j'ai étudiés, les cas les plus désespérés de maladies des yeux ont été guéris par ce remède ", et " il suggère ce procédé comme bien supérieur à l'emploi dangereux de l'aiguille ".Chelidonium est un grand remède oculaire : en effet les expérimentations ont apporté quelques 130 symptômes oculaires environ.

Hahnemann, dans son préambule aux expérimentations de Chelidonium, dit : " Les Anciens pensaient que la couleur jaune du jus de cette plante (Chelidonium majus) était une indication (signature) de son utilité dans les affections biliaires. Partant de là, les modernes étendirent son emploi aux affections hépatiques, et bien que parfois l'utilité de cette plante dans les maladies de cette région de l'abdomen soit évidente, les troubles de cet organe diffèrent beaucoup d'un cas à l'autre, selon l'étiologie, et les dérangements concomitants dans le reste de l'organisme. En outre, les cas dans lesquels il est considéré comme efficace ont été si imparfaitement décrits par les médecins, qu'il est impossible, à partir de ces données, de dire au préalable les cas relevant avec certitude de son emploi. Et pourtant, ce serait absolument nécessaire dans les affections humaines d'une telle importance. D'où la recommandation, au sujet de l'emploi du remède dans la maladie, ab uso in morbis de se méfier du caractère vague, indéfini, et douteux, de la prescription, surtout quand la plante était donnée par les médecins, non d'une manière simple, unique, mais presque toujours en association avec des substances hétérogènes, des substances puissantes (pissenlit, cresson d'eau, fumitory) et en même temps avec de soi–disantes substances amères, associations qui varient d'autant leurs effets.

" L'importance de la santé humaine ne doit pas nous laisser admettre de telles directives incertaines pour l'emploi des remèdes. Il serait frivolement criminel de se contenter de travaux hypothétiques au chevet du malade. Seulement ce que les drogues révèlent de leurs propriétés particulières sur la santé du corps humain –on ne retiendra que leurs symptômes purs– peut nous apprendre nettement, clairement, quand elles peuvent être employés avantageusement et avec certitude. Le succès ne peut être obtenu que dans les cas où les états morbides sont très similaires à ceux que les drogues sont capables de produire sur le corps sain ".

" A partir des symptômes suivants de Chel., dont il faut espérer qu'ils seront complétés par d'autres symptômes également valables, l'observateur attentif a devant lui une perspective beaucoup plus grande des pouvoirs curatifs réels de la plante que devant tous les symptômes imaginés jusqu'ici. Néanmoins, seul le médecin familiarisé avec la doctrine Homéopathique est capable de tirer un avantage d'un tel emploi. Le praticien routinier peut se contenter d'indications incertaines de Chelidonium, piochées dans sa matière médicale ténébreuse ".

Il sera intéressant de parcourir les dictons et les expériences de Culpepper, et de les comparer avec les expérimentations de Chelidonium, dont les " symptômes en caractères gras " seront trouvés à la fin de ce petit résumé.

Il dit : " l'herbe ou la racine, bouillies dans du vin blanc, avec quelques étoiles d'anis, débloquent les obstructions hépato–biliaires, et guérissent la jaunisse; de même, elles font céder souvent l'hydropisie et le prurit, et soulagent les vieilles plaies des jambes ou sur d'autres régions du corps ....... Le jus, versé goutte à goutte dans les yeux, font disparaître les obscurcissements et les nuages qui assombrissent la vue, mais il est préférable de modérer l'âpreté du jus avec un peu de lait de femme (!). Il est bon dans les vieux ulcères dégoûtants et corrodants, où qu'ils soient; dans de pareils cas, il enraie l'extension et le pouvoir corrosif, et permet une cicatrisation plus rapide; le jus, appliqué sur les éruptions ou pour les vers ronds, pour d'autres ulcères extensifs, soulagera rapidement; appliqué en friction sur les verrues, il les ferait disparaître..... ". Il décrit son emploi dans les douleurs dentaires, et dit : " La poudre de racine broyée et déposée sur une dent sensible, creuse, ou branlante, permettra à la dent de se détacher " (!).

Yeux – Foie – jaunisse – ulcères........... Culpepper voyait juste, comme l'ont prouvé les expérimentations !

BURNETT (Grandes maladies du Foie) fait une grande place à Chelidonium.. Hahnemann nous dit éviter le favoritisme parmi les remèdes, mais indubitablement Chelidonium était un des favoris de Burnett ..... Il dit : " Dans ce pays, c'est le plus grand des remèdes du foie, que nous ayons, et en toute conscience nous ne manquons pas de remèdes hépatiques. Une partie de mon succès précoce le fut grâce à l'usage de Chelidonium .............Mon opinion est que sa véritable action, est d'affecter les cellules hépatiques .............. Il ne doit pas être considéré comme une panacée, dans les affections hépatiques".

Il dit encore au sujet de Chelidonium : " Son emploi nous a été transmis à travers les âges, à la source de la théorie des signatures ". Il dit que " Il est aimable et doux dans son action, laquelle se développe pleinement avec une très petite dose ".

Il nous dit que c'est un des remèdes d'organes de Paracelse et Rademacher, et cite des écrits de ce dernier auteur :

" Des doses impondérables, immesurables de remèdes peuvent produire des effets merveilleux quand les conditions de l'organisme, dans son milieu, ont été altérées par la maladie, et ont par conséquent sensibilisé cet organisme. Cette action n'a absolument rien à voir avec les soi–disant théories homéopathiques ".

Rademacher semble atteint de jalousie et faire allusion à son rival Hahnemann. Mais pauvre Rademacher ! Il ne survit surtout à nos yeux que parce qu'il se trouve dans les écrits du Dr Compton Burnett.

NASH dit peu de choses au sujet de Chelidonium, mais, comme d'habitude, ce qu'il écrit est concis et frappant.

" Le centre d'action de ce remarquable remède se trouve dans le foie, et son symptôme le plus caractéristique consiste en une douleur fixe (sourde ou aiguë) au–dessous de l'angle inférieur de l'omoplate droite. Ce symptôme très caractéristique peut se trouver en connexion avec un ictère généralisé, de la toux, de la diarrhée, une pneumonie, les règles, la perte de lait, l'épuisement.. etc..

En fait, peu importe le nom de la maladie, ce symptôme devrait toujours amener à l'esprit le nom de Chelidonium; une recherche plus serrée révélera généralement un trouble ou des complications hépatiques, comme on s'y attend naturellement avec un tel remède.

" Goût amer dans la bouche, langue épaisse, enduit jaune, avec des bords rouges gardant l'empreinte des dents, coloration jaune du blanc des yeux, de la face, des mains et de la peau; selles grises, claires, ou jaune d'or; urines également jaune d'or, ou citron, ou brun sombre, laissant une couleur jaune sur le pot de chambre, quand il a été vidé; perte d'appétit, dégoût et nausée, ou vomissement d'une matière bilieuse. Spécialement si le patient ne peut retenir que des boissons chaudes, nous aurions un cas évident de Chelidonium, même si la douleur intra–scapulaire était absente ".

Jaunisse : Je me souviens avoir entendu parler du cas d'un homme, longtemps malade avec un ictère, pour lequel le médecin local n'avait pas fait grand–chose; mais qui fut promptement guéri par quelques doses de Chelidonium par un jeune parvenu et incompétent, qui voyait là une occasion facile et plaisante d'" en mettre plein la vue au médecin ".. Et comme le Directeur de l'industrie de l'acier était encore terriblement incommodé par sa jaunisse, et ne faisait aucun signe de progrès.. " Que puis–je lui coller ? " se dit–il. Il appela le Patron, homme de profonde et bonne expérience Homéopathique, lequel indiqua Chelidonium. Et Chelidonium, une fois de plus, ne trahit pas sa réputation.

Au sujet des coliques par calculs biliaires on a constaté des cas (un seul cas s'est présenté l'autre jour, chez des malades en consultation externe, le seul depuis des années) où Chelidonium 6 d'abord, puis des doses occasionnelles de CM ont arrêté le trouble – et pour ce cas, il n'y a eu aucune récidive, quelqu'elle soit.

HUGHES cite les expérimentations, expériences et observations du Dr. Buchmann, qui ont apporté beaucoup à nos connaissances de l'action de ce remède, " montrant que le pouvoir curatif de ce remède obéit à la loi des semblables. L'action sur le foie est nettement marquée dans les expérimentations. Douleur, à la fois aiguë et sourde, et sensibilité de l'organe; douleur dans le bras droit; selles molles et jaune clair, ou bien jaunâtres et constipées, et urine fortement teintée, apparaissent dans presque toutes les expériences. Dans trois de celles–ci, la peau devient jaune et sombre; et dans une seule, on trouva une jaunisse uniforme ............................. ce remède est devenu pour moi un remède courant de la jaunisse.

" Ensuite, les expérimentations notées dans les livres l'ont conduit à attribuer à Chelidonium une affinité spécifique pour les organes respiratoires. Les deux problèmes auxquels il pensa que les symptômes étaient spécialement adaptés, étaient la Coqueluche et la Pneumonie. L'expérience suivante confirma la valeur de cette hypothèse ........... Dr Buchmann montre que chez les animaux empoisonnés par la drogue, les poumons sont généralement trouvés engorgés, parfois hépatisés. Il développe dans plusieurs de ses expériences, tous les symptômes d'une pneumonie débutante. Par ailleurs, il tire de sa pratique personnelle des cas de cette maladie, où l'action bénéfique de la drogue a été des plus manifeste ".

Un vieil ouvrage homéopathique sur les Maladies Infantiles (ouvrage épuisé dont l'auteur est oublié) avançait que la plupart des cas de pneumonie chez l'enfant se rapporte volontiers à Chelidonium, avec lequel l'auteur commençant systématiquement le traitement. Chelidonium est un des grands remèdes de la pneumonie, notamment de la pneumonie de la base droite. On pourra observer que Chelidonium est presque exclusivement un remède du côté droit. Il pourra être utile ici, de reproduire la peinture faite par Kent de la Pneumonie de Chelidonium.

" C'est généralement du côté droit, ou du côté droit vers le côté gauche. La prédominance droite est marquée, et seulement de petites zones du poumon gauche sont intéressées par l'inflammation. La plèvre est en général prise, aussi avons–nous des douleurs en pointe et d'arrachement. Il ne faut pas une longue pratique avant de trouver un patient Chelidonium au lit, avec une forte fièvre, courbé avant, sur ses coudes, et se tenant parfaitement tranquille. Car ce remède, a, comme Bryonia, une forte aggravation par le mouvement. Tous les malaises, douleurs ou autres, sont extrêmement aggravés par le mouvement. Le patient est assis avec une douleur transfixiante; il ne peut se mouvoir, il ne peut faire un mouvement sans que la douleur ne le transperce comme un couteau. Le jour suivant, vous constaterez que sa peau est devenue jaune. Si le malade est vu au tout début. Chelidonium le soulagera et pourra empêcher la pneumonie. Ce n'est pas rare chez les enfants, et c'est très fréquent chez les adultes. C'est un des remèdes de la pneumonie ".

Il ajoute : " Bryonia désire se coucher sur le côté douloureux, désire que ce côté soit comprimé. Il désire se coucher sur le dos, si la pneumonie se situe principalement à la partie postérieure du poumon droit; il désire la pression et se coucher dessus. Dans Chelidonium, il est pire par le toucher, autant que par le mouvement. Belladonna doit se coucher de l'autre côté, et ne peut pas remuer un muscle. On ne peut toucher le côté droit c`est la pleurésie. Ne peut supporter le moindre ébranlement du lit, à cause de l'extrême sensibilité au mouvement ".

BURNETT dit plus loin, au sujet des poumons : " Je voudrais néanmoins simplement insister sur le fait que Chelidonium guérira très souvent les engorgements du poumon droit même quand cela est concomitant à une véritable phtisie, mais il n'a aucune influence sur l'état général du phtisique autre que celui de son ressort, provenant de l'atteinte de la moitié inférieure du poumon droit et du foie. Comme remède intercurrent, dans les complications hépatiques de la phtisie, il est capable de rendre d'importants services ".

Chelidonium a aussi une violente toux spasmodique, et s'est trouvé utile, les indications concordant de la coqueluche.

Les rhumatismes également ..........– mais l'espace nous manque !

HUGHES mentionne " son influence jusqu'ici méconnue sur les reins : irritation rénale, cylindres, augmentation de l'acide urique, diminution du Chlorure de sodium – gonflement oedémateux des extrémités ".

Les céphalées que Chelidonium est susceptible de guérir peuvent être très importantes. Nous nous souvenons d'un cas datant de quelques années; une femme de la campagne avec des céphalées si effrayantes qu'elle fut amenée (Dieu sait pourquoi) à se trancher la main. J'ai oublié les indications qui avaient justifié la prescription de Chelidonium; toujours est–il que Chelidonium la guérit promptement.

Un petit tour symptomatique appelant Chelidonium, dans des cas non décrits concernant les consultants externes, et qui est utile : Douleur à l'angle de l'omoplate droite; langue gardant l'empreinte des dents; grande somnolence le jour; A ceci, on peut ajouter : mieux par le lait; mieux par les boissons chaudes; spécialement mieux par le lait chaud.

Nous terminerons sous la dictée de GUERNSEY (Symptômes guides) : " La caractéristique la plus frappante appelant ce remède, est une douleur très sévère dans l'angle inféro–interne de l'omoplate droite, irradiant dans la poitrine. Cette indication fournit un Keynote pour le traitement d'une variété presque interminable d'affections; également son action est très spécifique sur le foie et le système porte ".

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS, PROVENANT DES EXPERIMENTATIONS

(d'Hahnemann, Encyclopédie d'Allen, et Symptôme–guide d'Hering)

Grande paresse et somnolence, sans bâillements. Léthargie.

Grand malaise; ne se sent pas du tout bien, sans savoir la raison. Débilité et lassitude.

Aversion pour l'effort mental et la conversation.

Lassitude; disposition indolente.

Vertige : vomissement bilieux et douleur dans le foie, avec trébuchement, comme s'il allait tomber en avant; en fermant les yeux, etc ...

Douleur au–dessus de l'oeil gauche; il lui semble que l'on presse sur la paupière supérieure, vers le bas.

Douleur pressive sur le côté droit du front.

Douleur dans l'occiput.

(Céphalées; migraines, névralgies).

Symptôme curieux : le crâne semble trop petit; quelque chose force dans le cerveau, comme s'il n'y avait pas assez de place dans la boite crânienne, et que le cerveau voudrait forcer celle–ci à travers l'oreille, avec XXXXXX.

Névralgie supra–orbitaire droite.

Sensation de piqûre durant très longtemps dans l'oreille droite.

Intolérable sensation dans les deux oreilles, comme si du vent en sortait.

Dans les oreilles tonne un canon lointain.

Blanc des yeux jaune–sale.

Piqûres au–dessus de l'oeil gauche.

Augmentation des sécrétions des glandes de Meibomius.



Coloration nettement jaune de la face, spécialement du front, du nez et des joues.

La rougeur habituelle des joues s'est muée en un mélange jaune sombre.

Visage creux, jaune–gris.

Langue enduite d'un épais revêtement jaune; avec bords rouges; empreintes des dents.

Mucus dans la bouche, avec mucus salivaire tenace.

Goût amer dans la bouche.

Grande tension sur et dans la gorge, au–dessus du larynx, comme une constriction, alors que ce n'est que l'oesophage qui est rétréci.

Sensation comme si le larynx était comprimé, au–dessus de l'oesophage, de l'extérieur, ce qui rend difficile, non la respiration, mais la déglutition.

Etranglement dans la gorge, comme si on avait avalé trop vite une trop grosse bouchée.

Perte d'appétit avec dégoût et nausée.

Hoquet.

Toutes les plaintes diminuent après le dîner.

Nausée dans l'hépatite, et dans le vomissement de la grossesse.

Vomissement bilieux.

Constriction, tension et sensibilité du niveau du creux de l'estomac et de l'hypochondre droit.

Vive piqûre douloureuse au creux de l'estomac, traversant le corps, jusqu'au dos.

(Etrange sensation comme si un animal se tortillait dans l'épigastre).

Piqûres dans la région du foie; douleur pressive dans le foie.

Douleurs provenant de la région hépatique, et se dirigeant vers le dos et l'épaule.

Douleurs allant transversalement d'un côté à l'autre de l'ombilic, comme si l'abdomen était resserré par un cordon.

Pléthore abdominale. Hémorroïdes. Affections du foie.

Douleurs coupantes dans les intestins, juste après manger; la nourriture néanmoins était savouré.

Alternance de constipation et diarrhée.

Selles fines, pâteuses, jaune brillant.

Urine, jaune sombre, claires.

Urine trouble quand elle passe, rouge–brun, comme de la bière brune.

L'urine tinte le linge d'un jaune sombre.

Respiration rapide et courte, avec oppression, diminuée par des inspirations profondes.

Crises d'asthme nocturnes, avec constrictions thoracique, et dans la région diaphragmatique.

(Gêne pour respirer, comme par une gaine étroite).

Piqûres sous les côtes droites.

Douleur profondément installée dans tout le côté droit de la poitrine.

Oppression du thorax, les vêtements semblent trop étroits.

Sensibilité dans les côtes inférieures du côté droit.

(Hépatisation des poumons; hémoptysie; pneumonie).

Raideur du cou.

Piqûres au–dessous de l'omoplate droite; douleurs dans l'omoplate droite.

Piqûres : douleur sous l'omoplate droite.

Sensation d'arrachement dans les dernières vertèbres lombaires, s'étendant à la proximité des os iliaques; comme si les vertèbres se disloquaient, seulement quand se penchant en avant, il se penche ensuite en arrière.

Douleur dans l'épaule droite.

Bouts des doigts froids, tout jaunes; ongles bleus; notamment à droite.

Douleurs tiraillantes ; hanches, cuisses, jambes et pieds; surtout au côté droit.

Perte de la force dans la cuisse gauche et le genou gauche, quand il marche.

Forte pression sous les rotules.

Douleur dans le genou droit, avec brûlure et raideur; pire par le mouvement.

Névralgies dans les membres : rhumatisme, le moindre toucher étant excessivement douloureux; sueur qui ne soulagent pas.

Membres lourds, raides, boiteux; mous; tremblent et se contractent.

Chaleur brûlante des mains, s'étend sur le corps.

Sueur pendant le sommeil, après minuit vers le matin, pire au réveil.

Tissus : catarrhes chroniques, gastrique et intestinal.

Hépatite; jaunisse; foie gras; augmentation de volume du foie, qui est douloureux; calculs biliaires; états bilieux.

Distension des veines; pléthore abdominale; hémorroïdes.

Couleur gris–jaune de la peau.

Prurit cutané. Boutons et pustules douloureux, rouges.

Couvert d'ulcères vieux et putrides.

 

 

China [Chin]

 

Texte

Bien qu'Hahnemann écrivit dans sa merveilleuse préface aux expérimentations de CHINA –écorce de quinquina, cinchona officinalis– " Excepté Opium, je ne connais aucune drogue plus souvent et plus mal employée que l'écorce de quinquina dans les maladies, et qui fut employée au détriment de l'humanité", ce fut pourtant la quinine qui révéla l'Homéopathie à Hahnemann.

Voici comment il décrit cette découverte qui fait date : " Aussi loin que 1790 (voyez le Matière Médicale de W. Cullen, Leipzig) je fis le premier essai d'écorce de quinquina sur moi–même, en ce qui concerne sa propriété de provoquer la fièvre intermittente. Et ce premier essai fut l'aube du jour le plus éclatant de l'art médical; car c'est seulement dans leur propriété de rendre malades les personnes saines que réside la possibilité pour les remèdes de guérir des états morbides, et bien sûr, les états morbides dont les symptômes sont similaires à ceux qu'ils sont capables de produire chez l'homme sain.

" Ceci est une vérité si indiscutable, absolument sans exception, que tout le venin versé sur elle par les membres de la corporation médicale, aveuglés par des préjugés vieux de milliers d'années, est incapable de l'étouffer. Aussi impuissantes furent les vitupérations lancées contre la découverte immortelle de Harvey sur la grande circulation dans le corps humain, par Diolan et sa clique pour détruire la vérité mise en lumière par Harvey. Ces adversaires d'une vérité inextinguible l'ont combattu avec les mêmes armes méprisables qu'emploient actuellement les adversaires de la doctrine médicale homéopathique. Comme leurs congénères modernes, ils s'abstenaient également d'étaler les expériences authentiques, d'une manière soigneuse (de peur que les faits ne les confondent) et ils demeuraient esclaves de leurs erreurs, en appelant à la grande antiquité de leur erreur (car les prédécesseurs de Galen et Galen lui–même avaient décrété que les artères contenaient seulement l'air spirituel ( PdSgmd) et que la source du sang se trouvait non pas dans le coeur, mais dans le foie), et ils s'écriaient : Malo cum Galen errare, quam cum Harveyo esse circulator ..... Cet aveuglement ... n'était alors pas plus stupide que celui d'aujourd'hui, et l'actuelle rancune inutile contre l'homéopathie, parce qu'elle dénonce les pernicieuses bêtises colportées parmi les maximes arbitraires anciennes et modernes, ainsi que des pratiques injustifiables, et nous apprend que c'est seulement par les réponses données par la nature, quand on les lui demande, que nous pouvons avec une prescience certaine transformer les maladies en guérison rapide, douce et permanente ".

Il dit que les médecins ordinaires étaient guidés par un principe absolument faux ; ils confirment le reproche qu'il avait si souvent formulé contre eux, à savoir qu'ils se cantonnaient dans les opinions traditionnelles, dans des hypothèses suggérées par de fausses lumières, dans des maximes théoriques et des idées de hasard qui ne pourraient être détruits que par l'observation impartiale, l'expérience nette, une expérimentation pure, dans une pure science expérimentale telle devrait l'être la médecine dans sa véritable nature.

Il nous dit qu'en ce temps–là l'écorce de quinquina était regardée comme " parfaitement inoffensive, un remède salutaire et universel bénéfique dans la plupart des états morbides, spécialement là où la débilité était observée ".; tandis que, se tenant à côté de toutes les conjectures et opinions traditionnelles non prouvées, et adoptant la méthode expérimentale, Hahnemann trouva, que, comme pour les autres remèdes, le quinquina, aussi certainement qu'il est curateur dans certaines sortes de maladies, aussi sûrement peut produire les symptômes les plus morbides d'une variété spécifique chez les hommes sains ; symptômes souvent de grande intensité et de longue durée, comme il le prouve dans les expérimentations. " Dès lors fut réfutée l'illusion régnante que l'écorce de quinquina était inoffensive, d'une douceur d'enfant, et salubre pour tout ".

Il nous dit que c'est un des plus puissants parmi les remèdes végétaux. Là où est capable de guérir, il trouve que " une goutte d'une teinture diluée d'écorce de quinquina, contenant un quadrillionième (1/000000,000000,000000,000000 ème) d'un grain de poudre de China, est une forte – (souvent trop forte) dose qui peut agir et guérir toute seule, dans ce cas .. une seconde dose étant rarement, très rarement nécessaire ".

Il dit " dans le cas de ce remède pas plus que dans les autres, ce n'est pas une opinion préconçue, ou une fantaisie excentrique qui me menèrent à l'extrême petitesse de la dose mais une expérience multipliée et une observation fidèle m'ont amené à réduire la dose jusqu'à un certain point ... et ces petites et très petites doses se révèlent suffisantes pour entraîner une guérison complète; de plus, elle ne manifestent pas la violence de doses plus fortes, lesquelles retardent la guérison ".

Il nous dit encore que " Une très petite dose de China agit pour à peine deux jours, mais une forte dose, telle qu'elle est employée en pratique ordinaire, agit pendant plusieurs semaines, si elle n'est pas éliminée par vomissement ou diarrhée ... et ainsi éjectée... ".

" Si la loi est homéopathique est vraie, comme elle l'est incontestablement sans exception, étant dérivée de l'observation pure de la nature ", " c'est–à–dire que les remèdes peuvent seulement guérir facilement, rapidement, et d'une façon permanente, là où les symptômes de la maladie sont assortis avec ceux de la drogue découverts par l'administration de cette drogue chez des personnes saines, alors nous trouvons, en considération des symptômes de China, que ce remède est adapté seulement à quelques maladies, mais que là où il est précisément indiqué, vu la puissance de son action, une dose isolée, et très petite réalisera souvent une cure merveilleuse ".

Alors, Hahnemann définit la GUERISON: " Par guérison, j'entends un rétablissement paisible sans souffrances suivantes".

" Des praticiens d'une autre espèce auraient–ils de la guérison une idée inconnue de moi ? ... appellent–ils guérison la suppression par cette drogue des fièvres intermittentes, auxquelles l'écorce de quinquina n'est pas appropriée ? Je sais bien que la plupart des maladies périodiques, et presque la plupart des fièvres intermittentes, même non adaptées à China, doivent être supprimées et perdre leurs caractères périodique, par l'action puissante de cette drogue, administrée habituellement en dose massives et souvent répétées; mais les pauvres malades sont–ils pour cela réellement guéris ? A moins que leur maladie antérieure ne subisse une transformation en une maladie autre et pire .... Ainsi ne se plaignent–ils plus de leurs paroxysmes survenant à certains jours et certaines heures; mais notez leur teint terreux, leurs figures bouffies, l'aspect terne de leurs yeux ! Voyez comme ils sont oppressés, comme leur épigastre est dur et distendu, combien leurs reins sont intensément gonflés, combien misérable est leur appétit, combien perverti est leur goût, combien leur estomac devient opprimé et douloureux par toute nourriture, voyez leurs selles, de matière anormales et non digérées, remarquez combien leur sommeil est anxieux, plein de rêves, non reposant ! Voyez combien ils sont las, sans joie, abattus, d'une sensibilité irritable ou bien stupide, comme ils se traînent, tourmentés par un grand nombre de troubles les affligeant dans leur fièvre intermittente. Et voyez aussi combien longue est cette cachexie de China, en comparaison de laquelle la mort elle–même était souvent préférable.

" Est–ce la santé ? (il n'y a plus la fièvre, je l'admets aisément, mais on ne peut le nier, ce n'est certainement pas la santé. C'est une autre maladie et pire que la fièvre intermittente ; c'est la maladie China ... Et il dit, " que l'organisme pourrait se sortir de la maladie China après plusieurs semaines, alors la fièvre intermittente (suspendue par la force supérieure de la maladie dissemblable de China) revient dans une forme aggravée, par le fait que l'organisme a été gravement détérioré par le traitement inopportun ... puis, si l'on continue à l'attaquer de plus en plus énergiquement avec l'écorce de quinquina, pour parer aux crises, alors s'installe une cachexie quinique chronique... ".

Nous avons de la peine à nous arrêter, et passons d'une phase à une autre extraite de cette petite préface délicieuse et pleine de lumières. Mais le tableau ci–dessus de ce que China peut produire de mauvais sur l'organisme, est l'exacte peinture ce que China peut guérir, pourvu qu'il soit administré selon la manière de Hahnemann.

Au fait, pourquoi nous arrêter ? Pourquoi ne pas continuer à extraire et résumer ? car, après tout, c'est la peinture de China par Hahnemann. Ici, comme ailleurs, nous retrouvons l'exacte et absolue précision du Maître, qui rend son langage parfois lourd et embrouillé, c'est pourquoi nous essayons de saisir la signification et de simplifier sans sacrifier l'idée.

Et au sujet de la DEBILITE, pour laquelle il a trouvé China si utile, et dans laquelle la vieille école estime également ce remède, Hahnemann dit : 

" Comment peuvent–ils imaginer pouvoir fortifier une personne malade alors qu'il souffre encore de la maladie qui est à l'origine de sa faiblesse ? Ont–ils jamais vu un patient guéri rapidement par les remèdes appropriés manquer de retrouver leurs forces, au cours de l'évolution favorable vers la guérison ? ........ Ces praticiens ne peuvent guérir des maladies, au contraire ils essaient de fortifier ces malades non guéris avec l'écorce de quinquina de reprendre des forces. Comment peuvent–ils laisser entrer dans leurs têtes des idées aussi stupides ? Si l'écorce de quinquina qui permet de rendre toutes les personnes malades, fortes, actives et joyeuses, Il doit être nécessairement une panacée universelle qui délivrera d'un coup tous les patients de toutes leurs maladies .... Aussi longtemps que le fléau de la maladie dérange l'espèce humaine, consume ses forces et lui ôte toute sensation de bien–être. C'est une entreprise enfantine et sotte, et contradictoire, de chercher de la sorte à redonner forces et activité à des personnes non guéries ".

Hahnemann définit alors la véritable faiblesse de China : " Il y a sans doute des cas où la maladie est faite de faiblesse, et dans de tels cas l'écorce de quinquina est d'emblée le remède le plus approprié comme fortifiant .... comme là où les souffrances du patient sont seulement ou principalement imputables à une faiblesse par perte d'humeur par suite d'une grande perte de sang (aussi de saignées répétées), grande perte de lait chez les nourrices, perte de salive, fréquentes pertes séminales, suppurations profuses, sueurs profuses, et affaiblissement par fréquentes purgations, là où la plupart des autres désordres du patient sont similaires au symptômes de China (voyez la note en bas de page dans la Materia Medica Pura) ...... dans d'autres variétés morbides de débilité, quand la maladie elle–même ne relève pas de ce remède, l'administration de China est toujours suivie de conséquences néfastes ..... bien que, même dans ces cas non adaptés, une stimulation de l'énergie est produite par China dans les premières heures.... ". Il dit, " que si aucune maladie d'arrière–plan n'existe, susceptible de produire ou d'entretenir la perte des humeurs, alors, pour cette faiblesse particulière, qui devient elle–même la maladie une ou deux doses aussi petites que celles mentionnées, avec un régime nourrissant, du grand air, ainsi qu'un entourage agréable, sont aussi efficaces pour un rétablissement que des doses plus fortes et répétées le sont pour causer des dommages secondaires ......

Une citation d'HUGUES (Pharmacodynamics) est intéressante ici. Il dit : " Hahnemann a trouvé deux grandes indications de Cinchona: comme tonique, et comme remède des fièvres intermittentes. Il l'expérimenta pour découvrir au nom de quel principe il agissait ainsi; et le paroxysme fébrile qu'il causa fut la pomme de Newton qui l'amena formuler son similia similibus comme étant la loi des traitements spécifiques .... Il a également découvert que China produisait chez l'homme sain une forme particulière de débilité; et que ses propriétés toniques dans la maladie, quand on les analysait, ne s'appliquaient incontestablement qu'à cette seule forme d'asthénie... Là où la faiblesse elle–même constitue la maladie, Cinchona est curateur, parce que homéopathique à elle .... Il mit en évidence de façon intense que les meilleurs résultats obtenus avec Cinchona furent observés dans la convalescence des maladies aiguës, et qu'ils étaient corrélatifs à une débilité surajoutée causée par un traitement déplétif trop longtemps prolongé. Pour tout ceci, vous devriez lire la préface à son expérimentation, laquelle est une pièce–maitresse de l'observation et du raisonnement.

" Cette pensée d'Hahnemann fut aussi originale que brillante et fructueuse; ce fut une pure induction à partir de ses expérimentations .... La doctrine d'Hahnemann fut beaucoup plus définie et fixa d'emblée son authenticité et son champ d'action réel. China ne guérira pas la faiblesse anémique de Ferrum, ou celle, nerveuse, de Phos acid; mais dans celle occasionnée par une perte de sang, une diarrhée, une diurèse excessive, ou une transpiration excessive, par une lactation prolongée, etc .., il est un remède des plus efficaces. " Dans tous ces cas ", dit Hahnemann, " les autres symptômes du patient correspondent en général à ceux de China ". Spécialement dans un cas particulier, à savoir dans leurs tendances à passer dans l'état d'agitation. Nous avons ici la succession de frisson, chaleur et sueur que nous verrons être caractéristiques de la drogue, et qui donnent à celle–ci une place dans le traitement de la fièvre intermittente. On n'a pas assez imprimé l'esprit du fait que China est le grand antihectique ....... Mais rappelons–nous que la faiblesse provenant d'une déplétion de l'organisme est la sphère de l'action tonique de Cinchona; et dans ce domaine vous le verrez réaliser les plus belles guérisons connues dans l'art médical, aussi bien dans les formes les plus aiguës que les plus chroniques de débilité ainsi causées ".

Au sujet de la faiblesse de China, nous avons maintes fois prouvé la valeur de ce remède chez des patients, qui après une attaque d'influenza, restaient frileux et faibles, et traînaillaient avec la sensation qu'ils ne porteraient plus jamais des vêtements d'été, ou de retourner à la normale; chez eux, China potentialisé ramenât rapidement les malades à la normale et le trouble était oublié. Dans d'autres cas, où après une grippe; la patient a la sensation de n'être jamais guéri, avec une température autour de 37° (quand elle est prise) et une sensation de lourdeur et de tremblement ; ici, le remède rapide est Gelsemium.. Ou encore quand il y a des séquelles nerveuses, voire mentales, Scutellaria s'annonce. Ou, encore Influenzinum ! Nous l'avons toujours employé à la 200ème et l'avons vu guérir des petites séquelles de tempéraments furieux, insupportables, jusqu'ici inconnues chez le patient, ainsi que des crises d'épilepsie. Influenzinum a fait du joli travail après la grippe, bien qu'on ne puisse définir avec précision toute sa portée; sauf que ces troubles " apparaissent seulement après une attaque d'Influenza ". Mais chacun a son métier, même pour les remèdes. Nous ne pouvez attendre d'un plombier de réaliser le travail délicat d'un cabinet d'affaire, ou demander à une dactylo d'être un Paderewski.

Mais parmi les patients de consultation externe, qui se pressent vers vous pour être aidé, il y a tout un nombre de sujets qui sont malades d'une manière peu évidente, mais sont fatigués, et mal en train, et à qui une dose de China en puissance font l'effet d'un merveilleux remontant. " Oh, ce dernier remède m'a fait un bien immense ! Ne puis–je le répéter ? " Si le trouble est né de l'anxiété, et de gardes de nuit, et de sommeil entrecoupé et absent on pense plutôt à Cocculus; ou s'il s'est agi de " remuer la maison ", de surmenage, et de fatigue musculaire, alors c'est Arnica le remède adéquat; ce ne sont pas des cas de China.

Il est étonnant qu' Arnica agisse pour toutes sortes de fatigue, même la fatigue du coeur, pour le surmenage, physique ou mental (par excès de travail mental et anxiété) – surmenage du médecin qui se demande s'il a fait ou non cela, doit retourner pour vérifier; ici, c'est Arnica à tous les coups. Ce n'est pas seulement dans les cas énormes et violents qu'intervient l'Homéopathie; elle a de grands usages en rétablissant un sujet surmené, celui qui " alourdi et traîne ses croix; celles–ci sont trop lourdes pour des mortels ". Ca paie d'avoir une saisie profonde du remède et, ma foi, ce que vous ne pouvez pas guérir, une autre personne le peut, aisément, parce qu'elle a une idée nette du remède nécessaire, idée que vous n'avez pas. A l'inverse, tel cas, impossible à guérir pour cette personne, est pour vous un jeu d'enfant, pour la même raison. Plusieurs de nos remèdes sont à peine connus de nous : nous connaissons leurs noms, et les avons rencontrées. D'autres remèdes amis sont " rivés à nos esprits par des fils d'acier ", parce qu'ils nous ont aidés dans des situations désespérées, et nous avons appris leurs possibilités et nous pouvons leur faire confiance à la vie et à la mort, mais ceci ne vient seulement qu'avec l'usage.

Au sujet de la DIARRHEE, dans laquelle nous avons vu quelques–unes des actions les plus éminentes de China, Hahnemann dit : " Comme l'action primaire de l'écorce de quinquina est un pouvoir laxatif (voyez les symptômes 497 et suivants), il sera très efficace comme remède de diarrhée, quand les autres symptômes de China ne sont pas inappropriés au reste des symptômes morbides ". Les symptômes des expérimentations se référant à ces choses sont les suivants :

" Trois fois une selle molle avec douleur brûlante, cuisante dans l'anus, avec mal au ventre avant et après chaque selle.

" Relâchement des intestins, comme la diarrhée.

" Fréquente diarrhée de selles noirâtres.

" Sévère purgation.

" Diarrhée de matière non digérées, sorte de lientérie.

" Diarrhée : comme si les excréments contenaient de la nourriture non digérée ... elle sort fragmentée, et quand elle est passée, le malade a encore envie de déféquer, mais il ne passe plus rien... "

Au sujet de l'extrême HYPERESTHESIE de China, Hahnemann dit ceci :

" Ces crises douloureuses, qui peuvent être provoquées en touchant simplement l'abdomen (ou par un mouvement léger) et qui augmentent progressivement jusqu'à un degré effrayant, (à en juger par l'expression du malade) sont très similaires à celles causées par China.

Je les ai parfois soulagées définitivement par une seule dose de teinture diluée, même quand les crises étaient fréquemment répétées. Le malade était guérie selon la façon homéopathique, c'est–à–dire soulagé comme un charme (voyez la note à la page 695), la santé remplaçant la maladie. Aucun autre remède au monde ne peut faire ceci, de même que nul autre n'est capable de causer un symptôme similaire à son action primaire. (Dans une note de page, il note : " c'est spécialement la caractéristique de China que ses douleurs soient aggravées non seulement par le mouvement, mais aussi spécialement en touchant la partie douloureuse "; (–et ici un certain nombre des symptômes de l'expérimentation sont rapportés–) " et elles se reproduisent également, alors qu'elles n'existaient pas, en touchant simplement les parties, comme dans les symptômes 749, 772, et peuvent alors souvent atteindre un degré effrayant d'intensité, c'est pourquoi ce remède est souvent le seul remède dans les cas de cette description ".)

Tous les auteurs, depuis Hahnemann, mettent un accent tonique spécial sur cette extrême susceptibilité au toucher, comme ayant un effet sur la douleur; et fréquemment il y a soulagement par la pression forte. Comme l'exprime Guernsey, " douleur en touchant doucement les parties ".

Des travaux pratiques au sujet de l'action favorable de China dans la FIEVRE INTERMITTENTE sont également fournis par Hahnemann dans sa préface. Il dit qu' " une fièvre intermittente doit être très similaire à celle que China est capable de produire chez l'homme sain, si ce remède est le bon, le vrai remède; alors, une simple dose est indiqué comme ci–dessus " (c'est–à–dire la 12ème puissance) " elle soulage le malade, et elle donne son maximum quand elle est administrée immédiatement après la fin du paroxysme, avant que l'organisme ne prépare la crise suivante.... " Hahnemann ne savait rien du parasite malarien; mais, comme d'habitude, son observation colle avec le cas ! Il ajoute, " l'écorce de quinquina peut seulement guérir d'une manière permanente un patient affecté d'une fièvre intermittente, dans les contrées marécageuses, de cette maladie dont les symptômes ressemblent à ceux de China, quand le patient peut être retiré du climat causant la fièvre pendant le traitement, et jusqu'à ce que ses forces soient complètement restaurées. Car, s'il reste dans le même climat malsain, il est constamment exposé à la reproduction de la même maladie..... ".

Autre petit Hahnemanisme amusant : – " Une chose que n'ont pas remarqué les médecins ordinaires, mais qu'il faut pourtant leur dire, c'est qu'en mélangeant du fer avec de l'écorce de quinquina, ils servent souvent à leur malade une espèce d'encre d'aspect et de goût repoussant, et par ailleurs, cette mixture ne possède ni les vertus de l'écorce de quinquina, ni celles du fer ".

L'article que nous venons de citer est délectable; et nous pourrions le lire " dans son entier ", comme ils disent, quand, occasionnellement, ils présentent sur la scène, Hamlet, l'Hamlet dans sa totalité.

GUERNSEY dit, que " le principal keynote appelant l'emploi de China est trouvé dans les souffrances causées par la perte de fluides, comme l'hémorragie, la galactorrhée, les émission séminales, la diarrhée, etc..: débilité qu'il y ait perte légère ou importante de fluides ... pour toutes maladies ou troubles survenant périodiquement, à certaines périodes définies de l'année... extrême sensibilité et irritabilité nerveuse, ou relâchement des forces.

" Un fait particulier de la diarrhée de China. Diarrhée très débilitante : selles âcres, non digérées; aqueuses; bilieuses, noires; involontaires; indolores; putrides; profuses ".

Ici, nous avons vu expérimenter l'action splendide de China : nous nous souvenons qu'un été particulièrement chaud, avec des diarrhées épidémiques en grand nombre parmi les petits enfants. Les selles indolores, non digérées, profuses et épuisantes furent très vite guéries par quelques rares doses de China. Nous étions capable de les guérir aisément en consultation externe.

Et KENT ....... " Les personnes ayant souffert beaucoup de névralgies d'origine malarienne qui sont devenues très anémiques et maladives par suite d'hémorragies répétées, développent des symptômes semblables à ceux de ChinaChina produit une anémie graduellement croissante, avec grande pâleur et faiblesse ......... les symptômes tendent vers l'état cachectique, lequel est évité par l'action prompte du remède....... système nerveux irritable : " Docteur, je ne sais pas ce qui m'arrive, je suis très nerveux ! " ............ De plus en plus, le malade devient progressivement sensible au toucher, au mouvement, à l'air froid; le patient devient frileux.. il prend toujours froid, a des troubles du foie, des intestins, des désordres gastriques, et il est rendu misérable et malade par presque tout ce qu'il entreprend.. Faible, sans forces, émacié, pâle, avec un coeur faible, une faiblesse de la circulation, et une tendance à l'hydropisie ... Un fait particulier au sujet de cette hydropisie ; elle survient après des hémorragies. Dans l'état anémique, suivant directement la perte de sang, hydropisie apparaît... "

Ceci est le patient China typique.

China a la périodicité, mais pas beaucoup plus que bien d'autres remèdes.. cependant elle est un fait marquant dans ce remède. Les douleurs surviennent avec une périodicité régulière, à un moment donné chaque jour. Les fièvres intermittentes apparaissent avec régularité et suivent une évolution régulière. Aggravation la nuit, parfois nettement à minuit. (Il donne un cas de coliques et de gonflement chaque nuit à minuit. " Après plusieurs nuits de souffrances, une dose de China a empêché toute récidive ").

" Un patient frileux, sensible aux courants d'air, à l'air froid, au toucher, au mouvement. " (Nous nous rappelons un cas de malaria, dans lequel le froid le plus léger par un courant d'air, déclenchait une crise, et pour lequel la quinine avait été prise maintes et maintes fois, jusqu'au jour où il finit par faire une bilieuse).

Dans les fièvres, Kent souligne ceci : " Soif avant et après le frisson, et soif pendant la sueur. Pendant le stade de chaleur, sa soif s'apaise, mais pendant tout le stade de sueurs, il ne trouve jamais assez d'eau pour le satisfaire.

" Distension flatulente presque à en éclater (Colch.; Carbo veg.; Lyc). Pire par le poisson, les fruits, le vin ".

Maintenant, nous demanderons à NASH de récapituler pour nous :

" Débilité et autres troubles après perte excessive de fluides.

" Hémorragies profuses, avec défaillance, perte de la vue, et tintements dans les oreilles.

" Grandes flatulence, comme si l'abdomen était bourré; non amélioré par les éructations et passage de vents.

" Diarrhée indolente (jaune, aqueuse, brune, de matières indigérées).

" Affections périodiques, spécialement un jour sur deux.

" Excessive hypersensibilité, spécialement au toucher léger, aux courants d'air.

La pression forte soulage.

" Hydropisie suivant une perte excessive de fluides; grande débilité ..........

" Face pâle, hippocratique. Yeux creusés, avec un cercle bleuâtre; visage pâle, maladif.

" Hémorragies par tous les orifices (Crot.; Sulf acid.; Ferrum). Sang noir; ou sang noir et en caillots, avec tintements dans les oreilles, perte de la vue, refroidissement, parfois convulsions.

" Frisson secouant tout le corps.

" Sueur avec grande soif; pendant le sommeil; en étant couvert ".

 

 

Cicuta Virosa [Cic]

 

Texte

Cigüe d'eau à longues feuilles, poison de vache

HAHNEMANN donne " des symptômes, qui peuvent seulement être considérés comme un commencement d'expérimentation complète des effets particuliers de cette plante puissante, qui altère la santé humaine ".

Il dit, " des expériences ultérieures et plus complètes montreront qu'elle est utile dans de rares cas à aucun autre remède ne convient homéopathiquement, et particulièrement dans des cas chroniques....

" la médecine traditionnelle n'a jamais fait d'emploi interne de Cicuta; car, lorsqu'on prescrivait Cicuta, comme c'était souvent le cas il y a quelques années, on désignait en fait sous ce nom Conium maculatum .....

" Le jus de la racine fraîche (car elle a peu d'action une fois séchée) est si puissant que les praticiens ordinaires n'osaient pas l'administrer par voie interne, aux énormes doses auxquelles ils étaient accoutumés, et en conséquence devaient se passer de son pouvoir curatif.

" Seule l'homéopathie sait comment employer avec avantage ce puissant jus médicinal à la 30ème dilution; ".

* * *

GUERNSEY dit, " Pensez à ce remède pour des convulsions excessivement violentes – qu'il s'agisse de convulsions épileptiques, cataleptiques, cloniques ou toniques; ou d'éclampsie ".

* * * 

NASH : " C'est un autre remède caractéristique par ses convulsions excessivement VIOLENTES.

Le patient est jeté dans toutes sortes d'attitudes étranges et de contorsions violentes, mais l'attitude la plus invariable est le fait de pencher la tête, le cou et le rachis en arrière, en opisthotonos. C'est pour cette raison que ce remède a été essayé dans la méningite cérébro–spinale. Le Dr. Baker, de Moravia, NY, a guéri pendant une épidémie de cette maladie effrayante, soixante cas de tous degrés de malignité sans perdre un seul malade..... Il pense que ce produit est presque un spécifique de cette maladie, pour autant qu'il puisse y en avoir un ... ".

C'est également un bon remède pour les effets de la commotion cérébrale ou de la contusion du rachis, si des spasmes surviennent dans le cortège des suites chroniques, et qu'Arnica ne soulage pas. Dans les affections pour lesquelles Cicuta est utile, les actes du patient sont aussi violents que les spasmes; il gémit et il hurle, il fait des mouvements bizarres, il est en proie à une grande agitation, etc ...

Il est également merveilleux pour les affections de la peau, " pustules confluantes, formant d'épaisses croûtes jaunes sur la face, la tête et autres parties du corps. Nous avons vu une fois un cas d'eczéma de la tête installé depuis longtemps chez une jeune femme, l'éruption recouvrait la totalité du cuir chevelu, formant comme une coiffe solide. Nous lui donnâmes Cicuta 200 et nous la guérîmes complètement en un temps très court ".

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS (Hahnemann, Allen et Hering)

Absence de pensée, difficulté de se souvenir, carence des sens.

Anxiété; violemment affecté par des histoires tristes.

Gémit, geint, hurle.

Tranquillité d'esprit, il était extrêmement satisfait de lui–même, et très heureux (effet secondaire, curatif).

Aime les jouets d'enfants; saute hors du lit, heureux comme un enfant.

Très violent dans toutes ses actions.

Pensées anxieuses à propos de l'avenir; se sent triste.

Anxiété; excessivement affecté par les histoires tristes.

Méfiance vis à vis des autres, qu'il évite; méprise les autres.

Vertige; chancelant.

Céphalée pressive stupéfiante, extérieurement sur le front, davantage quand il est au repos.

Commotion cérébrale et ses effets chroniques, spécialement les spasmes.

Tête penchée en arrière avec convulsions.

Violents chocs dans la tête, les bras et jambes, qui leur impriment soudainement un mouvement brusque; tête brûlante.

Pupilles d'abord contractées, puis dilatées.

Pupilles dilatées et insensibles.

Strabisme convergent chez les enfants, s'il est périodique ou spasmodique, ou bien causé par des convulsions, choc ou chute.

Convulsions des muscles faciaux; distorsions horribles ou ridicules.

Trismus.

Après avoir avalé un morceau d'os pointu, ou après tout autre traumatisme de l'oesophage, impossibilité d'avaler, la gorge se ferme et il y a un danger de suffocation.

Hoquet.

Pression brûlante dans l'estomac, et l'abdomen.

Palpitation au creux de l'estomac, qui est gonflé jusqu'à être aussi gros que le poing.

Choc soudain au creux de l'estomac qui cause l'opisthotonos.

Distension et endolorissement de l'abdomen.

Coliques avec convulsion et vomissement.

Fréquentes envies d'uriner.

Palpitation tremblante du coeur.

Impression que le coeur s'arrête de battre; parfois, accompagné de défaillance.

Tension ou crampe dans les muscles du cou; s'il tourne la tête, il ne peut facilement la remettre droite.

Douleur dans la nuque, tiraillement spasmodique de la tête en arrière avec tremblement de mains.

Le dos est courbé en arrière, en arc.

Sensation douloureuse sur la face interne des omoplates.

Perte totale de puissance des membres, après les secousses spasmodiques.

Fréquentes secousses involontaires et piqûres dans les bras et les doigts.

Vésicule rouge sur l'omoplate droite, très douloureuse au toucher.

Convulsions généralisées; épilepsie.

Epilepsie effrayante.

Distorsion effrayante des membres et de tout le corps. 

Convulsions avec distorsion effrayante des membres; tête tournée vers l'arrière, penchée en arrière, comme dans l'opisthotonos.

Convulsions effrayantes.

(Crises d'épilepsie, avec gonflement de l'estomac, provenant de violents spasmes du diaphragme). Hoquets; crie; rougeur de la face; trismus.

Perte de conscience et distorsion des membres.

Spasmes toniques déclenchés par le toucher le plus léger; par une porte qui s'ouvre ou en parlant fort.

Éruption surélevée sur toute la face (et sur les deux mains, aussi grosse que des pois qui cause une douleur brûlante quand on la touche.* 

Rêves frappants concernant les événements du jour.

Rêves frappants dont on ne se souvient pas.

Fréquent réveils durant son sommeil, au cours duquel il transpire, ce qui le ragaillardit.

Ils désirent tous se mettre près d'un poêle chaud.

SYMPTÔMES EN ITALIQUES; SYMPTÔMES ETRANGES

Aberration mentale; chante, réalise des pas de danse les plus grotesques, en poussant des cris.

Il croit que tout ce qui pourrait lui arriver est dangereux.

A l'impression qu'il se trouve dans un endroit inconnu (Opium – Comp. : Bry).

Il ne pensait pas vivre dans des conditions ordinaires; tout lui paraissait étrange et presque effrayant .........

Dépréciation et mépris de la race humaine; fuit ses amis; dégoûté par leurs sottises.

Manque de confiance dans autrui; anthropophobie; suspicion.

Ou bien, – Il donnait l'impression d'être un enfant de 7 à 8 ans; les objets lui étaient très chers et l'attiraient, tels les jouets pour l'enfant.

Regarde fixement à la même place; ne peut s'en empêcher. N'a pas le plein contrôle de ses sens .... si elle se force, en tournant la tête, à cesser de garder les yeux fixés sur l'objet, elle perd conscience, et tout devient noir devant ses yeux.

Regard fixe. Elle fixe, avec un regard inchangé, une seule et unique place, toujours la même.

Elle reprend soudain conscience, mais ne se rappelle rien de ce qui est arrivé.

Vertige; les objets semblent tourner en rond; remuer çà et là, bien qu'ils gardent leur silhouette droite.

Doit s'asseoir d'une manière plus stable, parce qu'elle ne voit rien autour d'elle qui soit stable ou solide; elle pense qu'elle–même est instable. S'imagine qu'elle vacille; tout oscille d'arrière en avant comme une pendule. Quand elle doit rester tranquille, elle désire se retenir à quelque chose; les objets semblent s'approcher d'elle, puis s'en écarter.

Tombe sur le sol, et roule.

Le cou semble raide et les muscles trop courts.

Spasmes toniques des plus violents, tellement qu'on ne pourrait pas redresser les membres incurvés, pas plus qu'on ne pourrait courber les membres érigés.

Tête ramenée en arrière ou penchée en avant et raide.

Le coeur semble s'arrêter;

Secousse de la tête.

Comme si la gorge avait grossi avec le reste.

Marche avec des pieds tournés en dedans, brandit les pieds à chaque pas, décrivant ainsi un arc de cercle.

Pouces tournés en dedans pendant l'épilepsie. 

Dans l'épilepsie, les spasmes sont déclenchés par le toucher le plus léger ou la secousse (Nux, Strychn.; Bell.)

En s'éveillant, ressent le cerveau perdu et trémulant.

Utile après une commotion cérébrale; après une blessure de l'oesophage, où il y a un spasme empêchant la déglutition.

(Bien que les convulsions épileptiques et les autres convulsions soient très violentes, plusieurs des symptômes suggèrent le petit mal).

Cicuta agit particulièrement sur le système nerveux; c'est un irritant cérébro–spinal, produisant de la tétanie, des convulsions épileptiques et épileptiformes, le trismus et des spasmes locaux toniques et cloniques, en général ".

* * *

KENT dit, " Ce remède est du plus grand intérêt pour sa tendance convulsive. Il place le système nerveux tout entier dans un tel état d'irritabilité croissante que la pression sur un endroit cause des convulsions.

" Les convulsions s'étendent du centre à la périphérie. Elles s'étendent du haut vers le bas, et là sont l'opposé de Cuprum. Les convulsions de Cuprum vont des extrémités au centre : les petites convulsions, ou crampes, sont ressenties d'abord dans les doigts, puis dans les mains, plus tard dans la poitrine et le corps tout entier. Dans Cicuta, les petites convulsions de la tête, des yeux et de la gorge s'étendent vers le bas du dos avec de violentes contorsions.

" Lisez les symptômes mentaux : parfois il ne reconnaît personne, mais quand on le touche et on lui parle, il répond correctement. Revient soudain à la conscience, et ne se rappelle pas de ce qui s'est passé .... S'imagine lui–même un jeune enfant; tout est confus et étrange ; les voix, les endroits tout est étrange. Après un état cataleptique, il se sent comme un enfant et agit comme tel : s'amuse avec des jouets. Table rase de ses souvenirs pendant des heures ou des jours, avec ou sans convulsions. (Nat. MurNux mosch. est un autre remède présentant une pareille absence de mémoire quand il va çà et là, en train de faire quelque chose.

" Envie de manger du charbon; des pommes de terre crues.

" Entre les convulsions, le patient est doux, gentil, placide, complaisant, à l'inverse de Nux et Strychn. Nux a des convulsions sur tout le corps, pire par le toucher et le courant d'air, cyanose; MAIS, entre les convulsions, le patient est très irritable ..........

" Troubles résultant de traumatismes crâniens, coup sur la tête ...... Symptômes psychiques et de la tête après blessures..... Méningite cérébro–spinale ...... A guéri un épitélioma des lèvres. Après avoir avalé une arête de poisson, etc ... un spasme survient. Après Cicuta, le spasme cessera et le corps étranger pourra être retiré. 

" Prurit de la barbe; troubles en se rasant ".

* * *

Nous nous étonnons du peu d'usage qui est fait de Cicuta, après une des plus étonnantes expériences de notre existence. Nous l'avons reproduite récemment, sous le chapitre " Effets des remèdes ", dans le Cours par Correspondance pour les Médecins.

CICUTA DANS UNE EPILEPSIE AVEC DEFICIENCE MENTALE DEPUIS VINGT ANS :

Cela se passait il y a plusieurs années : Charlotte E ... , 23 ans, une attardée épileptique. Vue pour la première fois en 1909.

Histoire : A 3 ans et demi, elle fit une chute sur la tête. Elle resta au lit quatre mois, " inconsciente et aveugle ". Lors de son rétablissement, un rash pustuleux apparut sur toute la tête, qui fut traité avec des onguents.

A partir de ce moment, apparurent des crises d'épilepsie, avec énurésie. Tout le corps était violemment convulsé. Dort après les crises, parfois tout le jour.

Pouvait avoir 20 à 30 crises en une nuit. Pouvait rester 14 jours sans crises, puis avoir des crises chaque nuit pendant une semaine.

Elle était très intelligente avant la chute (à 3ans et demi). Et maintenant, à 23 ans, elle paraît un bébé.

Elle ne peut se laver ou s'habiller elle–même, mais peut tout de même s'alimenter seule maintenant. Si on lui demande si elle veut manger, elle dit : NON; puis, si on lui met la nourriture devant elle, elle la mange.

Ne peut jamais être laissée seule;

En raison de : a) la violence des convulsions,

b) du rash pustuleux, 

c) " suite de et pour coups sur la tête ", elle reçut Cicuta 200, une dose ".

L'effet fut étonnant; il fut une révélation !

Trois semaines plus tard, voici le rapport médical :

Beaucoup mieux. Crises plus rares et moins violentes. Ne se débat plus.

Beaucoup plus intelligente. Se rappelle les choses maintenant.

Se souvient, comme elle ne l'a jamais fait depuis l'enfance.

S'est lavée et habillée seule aujourd'hui pour la première fois de sa vie. Pas de remède.

Après 5 semaines : 

Mieux. Monte les escaliers pour apporter des choses à sa mère.

Les crises ? " rien de bien méchant. Seulement six crises depuis lors ". .... alors qu'elle en avait couramment 20 à 30 par nuit !

Actuellement elle parle de choses et d'autres.

Elle s'est habillée elle–même pour aller à l'hôpital. Elle comprend et elle se souvient.

Sa mère dit : " Il ne me semble pas possible qu'elle puisse parler et dire des choses sensées ", comme elle le fait maintenant.

Quelques points pustuleux sont apparus sur la face.

La jeune fille me parle. Elle me dit " qu'elle aime aller voir les filles qui font de la couture ". Elle me montre les pennies qu'elles lui ont donné. Sa mère dit, " qu'elle n'aurait pu lui confier quelque tâche; maintenant elle le peut ! " Pas de remède.

Après deux mois : nettement mieux. Seulement deux crises légères. Mémoire retrouvée.

Se réjouit de venir ici. A demandé avec insistance à sa mère de ne pas oublier sa carte de consultation ! Elle aide elle–même à préparer les repas maintenant; elle coupe le pain.

A nouveau, pustules sur la figure. Pas de remède.

Après 3 mois : rapide amélioration de l'intelligence; se souvient qu'elle a oublié de m'apporter des fleurs. Deux crises légères. Pas de remède.

Après 5 mois : pas de crises du tout. Peut faire des lits et le nettoyage. Recouds des boutons. Pas de remède.

Après 6 mois : a été malade avec un mauvais rhume; le médecin appelle cela une pleurésie également une crise sévère; Cicuta 200, une dose (pour la seconde fois en 6 mois).

Après 7 mois : on m'a dit que ce remède (comme le premier) a produit une aggravation. Elle fut dans un état épouvantable pendant deux jours, et ne fit attention à personne. Beaucoup mieux depuis. Fait le travail de maison. Aime les travaux d'aiguilles. Pas de remède.

Après 8 mois : pas de crise, jusqu'à ce qu'elle se brûle la main. Elle tirait une bouilloire du feu, en se servant d'un papier pour saisir le récipient, le papier s'enflamma et lui brûla la main. Elle cria de douleur. Trois crises, pas sévères le lendemain.

Elle est très utile dans la maison. Elle me parle beaucoup aujourd'hui. Pas de remède.

Après 11 mois : 

" fait beaucoup de travail; " fait des travaux d'aiguille. Sort et achète les légumes. Une légère attaque. Cicuta 200, une dose, pour la 3ème fois.

Après 12 mois : une légère attaque; pas de remède.

Après 14 mois : mieux que jamais. Pas de crises du tout. Me raconte une longue histoire au sujet de sa soeur. Elle entame des conversations. Après avoir essoré les vêtements, et les avoir pendu pour séchage, elle dit : " Maintenant, je suis morte de fatigue; je vais me coucher; maman ne veut pas, mais mes nerfs en ont besoin, et je suis morte de fatigue ! " Pas de remède.

Après 17 mois : apprend que son maître de l'Ecole du Dimanche est mort, et dit : " Elle est partie et nous ne la verrons jamais plus ". Elle n'en a jamais reparlé. Pas de remède.

Après 19 mois : la mère écrit : " elle est mal; 10 crises, ". Nous envoyons Cicuta 200, une dose.

Deux ans après : quelques crises plutôt mauvaises : Cicuta 200, une dose.

Trois ans après : a été mal avec la grippe; dix mauvaises crises en une nuit. Par ailleurs elle va bien. Fait la lessive, fait le ménage, les commissions. Cicuta 200, une dose;

Puis, pendant six mois : pas de crise.

4 ans après : la mère dit : " Elle parle en proverbes maintenant ! Elle dit, 'Qu'est–ce que c'est ? mère quand votre nez démange comme cela ?' Pas de remède.

Après 5 ans : elle fait le raccommodage, tout le repassage et étend le linge; se rappelle où elle a mis les affaires.

A été vue depuis, à de très longs intervalles. Ce fut un cas plaisant et riche d'enseignement. L'excitation ou la maladie peuvent redéclencher une crise. Mais une fille de 23 ans, qui n'a pu même pas le niveau mental d'un bébé, incapable de dire quand elle a faim, de se laver ou s'habiller seule, fut rapidement transformée en un membre de la société assez intelligent et utile, par quelques rares doses de Cicuta, à la 200ème.

* * *

Nous pensons à Cicuta pour l'extrême violence des convulsions; mais, comme nous l'avons dit, il a tous les symptômes du petit mal; et nous pourrions bien avoir ici à employer Cicuta, et ainsi nous nous éviterions pas mal de peine, car, en fait, ces cas de petit mal sont souvent plus difficiles à traiter que les attaques majeures.

En admirant le merveilleux cas de l'autre jour, cela nous mène à un autre cas de Cicuta, également difficile et apparemment désespéré. Le voici :

Un petit bout fille, de près de 40 ans. Pratiquement une attardée épileptique depuis une chute, à l'âge de 12 ans, qui la rendit inconsciente. Etant bébé, une chute lui avait déjà laissé " une bosse sur le sommet de la tête ". (Elle a un crâne de forme étrange, avec une grosse bosse partant du vertex, s'étalant vers l'arrière). Elle émet des bruits extraordinaires avant certaines de ses crises, ou tombe sans bruit; énurésie pendant les crises.

Elle avait des crises majeures fréquentes, également des crises mineures, " crises silencieuses ". Problèmes de peau également.

Ses symptômes suggéraient Sulfur, qui donna une aggravation terrible, puis elle s'améliora jusqu'à un certain point. Mais, il y avait encore un nombre important de crises; et aussi des crises avec cris, avec des hauts et bas, sans vrai grand changement, jusqu'au 29 janvier 1937; Cicuta 30, une dose.

Un mois après, le rapport dit : " Nettement mieux; pas de crise depuis 2 semaines : sa plus longue période sans crises. Créature différente : prend maintenant intérêt à tout. Prend soin de ses vêtements. Parait mieux. A pris du poids ".

Pourquoi n'avait–elle pas pris Cicuta plus tôt ?

* * *

L'Encyclopédie de Pathogénésie des remèdes donne des cas d'empoisonnement par Cic. En voici un : un sujet en bonne santé de 20 ans, mangea la racine , et fut bientôt malade. Il sortit, et fut bientôt trouvé étendu sur le sol, comme mort. Face congestionnée, yeux saillants; écume à la bouche; il respirait difficilement. Bientôt survint une violente crise d'épilepsie, pendant laquelle tous les membres furent successivement horriblement contorsionnés, la respiration interrompue. Il ne reprit jamais conscience et mourut bientôt. Autre cas; un enfant de 6 ans se plaignait de douleur précordiale et tomba brutalement en perdant ses urines. Il paraissait terriblement mal; tous ses sens le quittaient; il ferma sa bouche si fort, qu'il ne pouvait plus l'ouvrir, grinçait des dents. Yeux révulsés, sang sortant des oreilles; et un grand gonflement formé autour de la région précordiale. Hoquet; essaie de vomir. Il lançait ses membres dans tous les sens, les contorsionnait, la tête était souvent rejetée en arrière, et le dos courbé tout entier en arc de cercle. Les convulsions cessèrent, et il appela sa mère au secours, mais elles revinrent avec une intensité redoublée, et on ne put plus le réveiller en l'appelant; et en une demi–heure il mourut ....Et ainsi de suite, avec d'autres cas.

Dans un cas d'expérimentation, parmi une foule de symptômes, les selles eurent cette particularité, que, sans symptômes prémonitoires, elles vinrent soudain avec une envie si urgente qu'elles pouvaient difficilement être retenues, avec douleur de meurtrissures dans le sacrum, et faiblesse générale. Puis, presque chaque heure, sortait une selle avec beaucoup de mucus noir, à odeur de charogne, avec effort ........ En marchant, sensation particulière, soudaine comme si le coeur s'arrêtait ..... etc .. etc..... 

 

 

Cimicifuga Racemosa [Cimic]

 

Texte

(ACTEA RACEMOSA)

(Black Cohosh. Black Snake–Root)

Une certaine confusion peut naître des différents noms donnés à ce remède, ET donc des différentes parties de la Matière Médicale où on peut le rencontrer. Hugues dit qu'il préfère l'appeler par son nom linnéen, à savoir Actea. HerIng (Guiding Symptoms) adopte aussi Actea : il dit " Il a reçu des noms si impropres que nous préférons le plus ancien. " Clarke, II. C. Allen, Kent et Guernsey l'appellent Actea; Nash, Boericke, Boger, Cimicifuga dont le nom est plus familier. Allen également, dans l'Encyclopédie le classe à Cimicifuga.

Il peut sembler étrange que nous n'ayons jamais encore essayé de brosser une peinture de CIMICIFUGA : l'un des remèdes fort utiles apporté par Hughes aux médecins plutôt que par Hahnemann purement et simplement – cet expérimentateur et rapporteur soigneux, dont le génie aussi loin que nous le connaissons, n'a pas besoin d'amélioration ni ne nécessite d'apologie. Les Pharmacodynamics de Hughes, excellent ouvrage dans son genre, inventa le surnom de " Miel Homéopathique pour bébé allopathiques ", car son grand objectif était, évidemment de faire adopter l'Homéopathie, ou du moins, de la rendre acceptable aux praticiens de la vieille école, en son temps. Mais la Vieille Ecole a récemment fait de grandes enjambées dans ses conceptions de base; si bien que les Doctrines d'Hahnemann sont considérées comme plus explicatives qu'antagonistes à la pensée du jour et sont facilement avalées par les médecins modernes; certes certains maîtres de faculté on dit déjà que " l'Homéopathie est une science d'avenir ". Mais le plat de résistance aussi bien que le lait de l'homéopathie restent difficiles à digérer pour la plupart des vieilles générations de médecins dont beaucoup reculent devant ces nouveaux travaux de leur époque. Un travail qui consiste beaucoup à oublier et réapprendre, non seulement concernant la prescription, mais dans le fait de se plonger dans la vaste et inconnue Matière Médicale homéopathique ..... " Ah ! si seulement j'avais su cela quarante ans avant ! " Mais ceux qui ont cherché avec plus de sérieux la vérité, ceux qui se sont rebellés contre l'ineptie, ceux–là ont trouvé dans l'Homéopathie l'explication de maintes difficultés, de maints doutes, de maintes appréhensions, que quelque chose peut aller plus loin que la simple palliation; et qui prouve que l'on peut faire du bon travail en dehors de l'audace et de l'expérimentation souvent dangereuse des laboratoires. En outre, l'homéopathie ne les laisse plus longtemps sujets aux tentations et consignes de chimistes fabricants, dont les échantillons sont déversés dans chaque boite aux lettres, pour être ensuite, soit adoptés pour expérimentation, après un succès, soit rejetés comme inutiles, après un échec ... Est–ce que de telles choses sont légales ? De quelle science médicale ? Que veut dire alors l'inspiration à laquelle Hahnemann a sacrifié sa vie, et pour laquelle il a lutté pendant toutes ces longues et pesantes années, avec l'aide de Dieu et de la nature ? Ne sont–elles pas tout simplement un conseil né du désespoir; n'est–ce pas un terrible aveu de notre ignorance et de notre échec ?

Mais, retournons à Cimicifuga :

Les nerfs, ou les nerfs et les muscles (myalgies) semblent être la sphère très spéciale de Cimicifuga : ainsi que le met en valeur un cas très intéressant cité par le Dr. Hughes. Le remède attaque les yeux, d'une façon marquée, mais, c'est à souligner, aux les muscles de l'oeil. Comme le dit le Dr. Boger d'une façon frappante, " NERFS ET MUSCLES, système cérébro–spinal; globes oculaires; appareil utéro–ovarien; coeur ", et comme Caulophyllum, " chez les femmes ", articulations. Et partout, il est mieux dans la chaleur, sous toutes ses formes, au grand air, à la pression et le mouvement continu.

C'est un remède de sensation de folie, de chorée, et un des remèdes affectant spécialement l'utérus et de tous les états dépendant d'anomalies de la fonction utérine ..... C'est un remède de rhumatisme, de chorée, spasmodique, hystérique et utérin ..... Il rappelle, à mesure qu'on le lit, tantôt Ignata, tantôt Gelsemium, ou encore, comme nous l'avons dit, Caulophyllum, ou enfin Lachesis. Remède très utile pour des conditions plus ou moins superficielles, bien qu'il ait également une certaine réputation dans la phtisie.

Parmi ses symptômes contradictoires on trouve : " son soulagement par les écoulements " (utérus, intestins, etc ..), avec cependant l'aggravation pendant la menstruation. Son soulagement par les écoulements rappelle Sepia, Lach; Zinc.

Nous pensons à Cimicifuga spécialement pour le cou raide et la sciatique, (pourvu que ceux–ci ne dépendent pas de petits déplacements, et ne relèvent pas en conséquence d'une manipulation); dans la chorée; dans l'hystérie; aussi bien que dans des conditions obscures comme la myalgie du diaphragme, sur laquelle Hughes attire l'attention.

Hering, insistant sur l'importance des expérimentations sur des hommes et des femmes de remèdes variés, montre que dans les expérimentations sur six femmes, Cimicifuga produisit de la nausée, du vomissement et beaucoup d'irritation gastrique; tandis que chez quarante hommes, il n'affecta pas le moins du monde l'estomac. Il dit, qu'étant un important remède de la nausée matinale de la femme enceinte, nous pouvons conclure que les symptômes gastriques observés par les expérimentateurs féminins dépendent de l'utérus. Il dit ultérieurement, qu'il a été observé que Cuprum agit davantage chez la femme, et Ferrum davantage sur les organes masculins.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Pense qu'elle va devenir folle.

Manie suivant la disparition de névralgie.

Manie puerpérale.

Parler incessant, passant d'un sujet à l'autre;

Semble affligé, tourmenté, et soupire ; le jour suivant, aspect de joie tremblante, avec gaieté, entrain et esprit clair.

Peur de la mort.

Douleur et plénitude dans le vertex.

Sévères douleurs au côté droit de la TETE, en arrière de l'orbite.

Cerveau comme s'il était trop large; presse de dedans en dehors.

Constante douleur sourde, spécialement à l'occiput, s'étendant au vertex.

Pression vers le haut et vers l'extérieur, comme s'il n'y avait pas assez de place dans la partie supérieur du cerveau ; cette douleur était très oppressive, et presque intolérable. Une sensation dans la région occipitale, pire au mouvement.

NAUSEE. Haut–le–coeur, pupilles dilatées, tremblement des membres.

Douleur, dans les deux globes oculaires.

Douleur aiguë à travers l'hypogastre.

Muscles ABDOMINAUX endoloris.

Douleur dans la région UTERINE, part comme une flèche d'un côté à l'autre.

Règles irrégulières, retardées ou supprimées, avec chorée, hystérie, ou maladie mentale.

Frissons au premier stade d'accouchement.

Douleurs sous–mamaires, pire du côté gauche.

TOUX la nuit, sèche, incessante, brève.

Tête et COU rétractés.

Douleurs rhumatismales dans les muscles du cou et du DOS; impression de raideur. 

Sévère douleur tensive, tiraillante, à la pointe des apophyses épineuses des 3 vertèbres dorsales supérieures.

Excessive sensibilité musculaire.

Personnes rhumatismales.

SYMPTÔMES CURIEUX, SPECIAUX OU EN ITALIQUES :

Comme un nuage noir, se déposait tout autour d'elle enveloppant sa tête, si bien que tout est sombre et confus; cela pesait comme du plomb sur sa tête.

Sensation de vague (oscillation) dans le cerveau.

Sursaute en croyant voir surgir une souris de dessous sa chaise.

Voit d'étranges objets autour de son lit : rats, mouton, etc ...

Peur de la mort; craint que les gens de la maison ne le tuent.

Ne répond pas, ou parle tout le temps.

Dépression mentale, avec idées suicide, après maîtrise d'une de névralgie.

Très méfiant; ne prendra pas de remèdes.

Esprit chaviré par un amour déçu, des revers d'affaires, etc ..

Impression de défaillance à l'épigastre quand il rencontre un ami.

Afflux de sang à la tête; le cerveau semble trop volumineux pour la boîte crânienne.

Sensation de vague; sensation d'ouverture et fermeture quand il bouge la tête et les yeux. 

Le sommet de la tête semble devoir s'envoler.

Sensation comme si le vertex s'était ouvert, et laissait le cerveau à l'air.

Sensation d'augmentation de volume des globes oculaires, comme s'ils allaient être poussés vers l'extérieur.

Comme si des aiguilles couraient dans le globe oculaire gauche à travers la cornée.

Goût de cuivre. Ne peut dire un mot, bien qu'elle s'y efforce.

Un point sec, dans la gorge, cause de la toux.

Alternance de diarrhée et de constipation.

Frissons au premier stade du travail; pendant les règles.

Manie puerpérale; ne sait pas ce qui se passe dans sa tête; l'empoigne; crie, empoigne sa poitrine comme dans une douleur; essaie de se blesser.

Douleur aiguë, de l'apex à la base du poumon droit, pire à l'inspiration.

Angine de poitrine; douleur dans la région du coeur, sur toute la poitrine et en bas du bras gauche; palpitation; inconscience, congestion cérébrale, dyspnée, face livide, sueurs froides sur les mains; engourdissement du corps; bras gauche engourdi et comme s'il était attaché au côté (Cas guéri, Hering).

L'action du coeur cesse soudain; suffocation imminente.

Un nuage noir et lourd se dépose autour d'elle; poids, comme du plomb, sur son coeur.

Cou raidi par l'air froid, avec douleur en remuant les mains.

Poids et douleur, lombaire et sacrée, s'étendant parfois tout autour du corps.

Sévère douleur dans le dos, descendant dans les cuisses et à travers les hanches, avec pesante pression vers le bas.

Sévère douleur descendant dans les bras, avec engourdissement comme si les nerfs étaient comprimés.

Le bras gauche donne l'impression d'être attaché au côté.

Sueur froide sur les mains.

Doit changer de position, pour apaiser ses secousses, au lit.

Peut difficilement marcher, à cause du tremblement des jambes.

Doit marcher quand il est agité et impatient.

Le fait de monter des escaliers aggrave la sensation comme si le sommet de la tête allait s'envoler.

Le fait de remuer la tête cause une sensation d'ouverture et fermeture de la tête, et des crampes dans les muscles du cou.

Le fait de remuer les yeux cause une sensation d'ouverture et fermeture dans la tête.

Mouvement irrégulier des jambes, pire à gauche. Jambes instables (Chorée).

Epilepsie : spasmes hystériques.

Etat comateux.

Affecte les nerfs, spécialement les nerfs des muscles. Myalgie.

Semblable à Caulophyllum dans les affections utérines et rhumatismales.

* * *

HUGHES (Pharmacodynamics) a beaucoup de choses d'un grand intérêt à nous dire au sujet d'Actea, ainsi qu'il préfère l'appeler Cimicifuga. Il dit, " Il ne cause aucun symptôme fébrile ". (cette question, cependant, devra être résolue, à la lumière des symptômes des expérimentations et des cas d'amélioration de fièvre au cours de son emploi). " Mais c'est un remède de grande valeur pour certaines formes de rhumatisme, spécialement là où les centres nerveux et muscles sont le siège du mal ..... Dans les rhumatismes musculaires aigus et localisés, telle une pleurodynie, un lumbago et un torticolis, Actea s'est acquis les louanges de tous ..... Dans l'arthrite rhumatoïde, où les douleurs sont pires la nuit et par temps humide, spécialement si le rhumatisme est d'origine utérine ..... Une autre forme simule le rhumatisme gonococcique, mais sans antécédent blennorragique. Ici, non seulement les douleurs peuvent être presque immédiatement soulagées, mais les articulations récupèrent leur souplesse et leur mobilité.

Ensuite dans les souffrances où le coeur et l'utérus sont souvent soumis à l'action du poison rhumatismal ....... Les expérimentations mettent en évidence que Actea affecte puissamment le coeur. Quand le rhumatisme affecte cet organe, sans déterminer d'inflammation, mais comme il le fait pour les autres muscles, nous avons dans ce remède quelque chose de valable .......

Dans un cas guéri, les symptômes ressemblaient à l'angine de poitrine, les crises revenant plusieurs fois par jour. Il parle également de son pouvoir sur la chorée.

Ensuite, viennent les cas où l'utérus est le point de départ; Actea une action indubitable sur cet organe – action abortive et ocytocique. Ses vertus thérapeutiques dans cette région sont nombreuses et bien établies, spécialement là où l'utérus est probablement rhumatismal. Il soulage la dysménorrhée, arrête la tendance à l'avortement et les douleurs après le travail, et facilite la parturition .......... 

Quand les conditions morbides de l'utérus se manifestent ailleurs que dans l'organe lui–même, par les douleurs et agitations caractéristiques du remède, on peut contribuer puissamment à leur soulagement. Il guérit l'épilepsie utérine et l'hystérie, la mélancolie puerpérale; la nervosité de la grossesse, ainsi que l'état d'esprit agité et malheureux si souvent rencontré chez les malades de l'utérus, spécialement l'insomnie. Ensuite les douleurs sous–mamaires chez les femmes célibataires, douleur qui est à l'utérus ce qu'est la douleur dans l'épaule au foie. Egalement douleurs dans les seins dès qu'elle se lève .... Egalement les souffrances à l'âge de la ménopause, soulageant la défaillance de l'estomac (un de ses symptômes pathogénétiques marqués), la douleur au vertex, et l'irritabilité du comportement, mieux que tout autre remède.

Il cite un article intéressant et suggestif du Dr Madden, dans le " Journal Anglais d'Homéopathie ", Vol. XXV, au sujet de Actea dans les douleurs diaphragmatiques.

" Ici, le médecin ne fut pas seulement médecin, mais malade ". La douleur avait son centre dans la poitrine; " c'était comme si quelqu'un comprimait avec le poing le sternum et pressait vers l'intérieur, en direction du rachis ". Marcher précipitait une attaque. Quand elle était sévère, elle tendait à remonter vers l'oesophage et le pharynx, causant un picotement particulier à l'arrière de la gorge, qui s'étendait à l'épaule et à la partie supérieure de la poitrine, et en bas vers les bras jusqu'aux extrémités des doigts. Quelques petits moments de repos total pouvaient soulager la douleur. La douleur ne venait jamais quand il était au repos, sauf en deux occasions, pendant une forte émotion psychique. C'était toujours pire après s'être alimenté.

Cet état de choses persista, inexpliqué, et résistant à tous essais de traitement, jusqu'à ce qu'une lecture suggéra l'idée ce que cela pourrait être une myalgie du diaphragme; et l'explication sembla coller. Arnica fut rejeté; et Actea choisi, à cause de ses effets sur le système musculaire et nerveux.

Actea TM, 3 ou 4 gouttes, soulagèrent; non accompagné par la diurèse qui suit habituellement la cessation de la douleur; mais le médicament dut être stoppé, dès qu'il produisit la céphalée d'Actea et la pression douloureuse sur les globes oculaires,

Actea 12 ne donna aucun résultat; alors que la 1ère centésimale aurait pu être prise sans dommage et aurait vite guéri.

(Evidemment, le Dr Madden était un des prescripteurs des basses dilutions. Probablement une plus haute potentialisation, sans répétition jusqu'à ce que ce soit nécessaire, aurait fait mieux ? Toujours est–il que le malade fut guéri !)

* * *

Parmi les choses notées spécialement par GUERNSEY sur Actea, nous trouvons .......

Le délabrement mental, et la crainte de devenir fou; voit toutes sortes d'apparitions étranges, et des gens qui viennent la tuer. Son parler incessant, changeant, changeant d'un sujet à l'autre. Son découragement et la sensation de se trouver au–dessous d'un nuage lourd et noir.

Douleur dans la tête, comme si le sommet de la tête allait s'envoler; ou comme si on avait posé un verrou de la nuque au vertex. Ou douleur lancinante depuis l'occiput vers la nuque. Céphalée descendant vers le nez.

Douleurs dans les globes oculaires, élancements dans les globes oculaires, si sévères qu'il lui semble qu'elle va devenir folle. Piqûres courant dans le globe oculaire gauche. Tandis que, pour ce qui est du nez, chaque inhalation semble amener de l'air froid en contact avec le cerveau.

Face bleutée. Expression sauvage, de frayeur. Front froid ; pâleur mortelle; défaillance soudaine, avec face d'une pâleur cendrée.

Douleurs, dans la région utérine, traversant de part en part. Bearing down; également douleur dans le bas des reins, comme si quelque chose pressait vers l'extérieur.

... douleurs de travail avec crises de défaillance et crampes; convulsions, par suite d'excitation nerveuse...... Manie puerpérale; se sent étrange, parle de façon incohérente, se met à crier, essaie de se faire du mal........... Similaire à Caulophyllum, dans les affections utérines et rhumatismales.

* * *

CLARKE (Dictionnaire) dit : " Si vous le donnez avant terme, il rend le travail plus aisé, guérit la nausée de la grossesse, et prévient les douleurs d'après–travail et l'hypersensibilité ". Il dit encore, " Selon Lippe, une indication caractéristique est, " L'utérus récemment délivré est bloqué dans le pelvis avec une grande douleur ". Il a permis d'accoucher d'enfants vivants des femmes qui jusque là, pour des causes inconnues, accouchaient toujours d'enfants morts; donnez–le en doses quotidiennes de Ix pendant les deux derniers mois avant terme ".

* * * 

Nous laisserons KENT, comme d'habitude, résumer à notre place; il est souvent préférable de lui laisser le dernier mot.

Il dit que le remède a été expérimenté d'une façon étriquée, mais que nous pouvons percevoir qu'il est similaire à des états pathologiques surtout féminins, notamment des conditions hystériques et rhumatismales.

Le patient est toujours frileux, facilement affecté par le froid et l'humidité, qui réveille l'état rhumatismal, non seulement dans les muscles et articulations, mais également le long du trajet des nerfs.

Il y a un manque de volonté, ou des alternances, ou un grand trouble du système volontaire (fait marquant à la base de l'hystérie); les symptômes sont intriqués avec le rhumatisme. Sensibilité, tremblement, engourdissement, secousses. Impossibilité de faire usage de ses muscles. Trouble dans le système volontaire, avec raideur. Sensible au froid sauf au niveau de la tête.

Un terrible état mental alterne avec les états physiques. Mélancolie submergeante. Accablé par sa peine. Cela peut passer instantanément, ou se maintenir, ou être aggravé par l'émotion ou le mouvement. Le rhumatisme peut se changer en un jour en chorée; les symptômes physique et mentaux changent tout le temps. Secousses, sensibilité et engourdissement se présentent souvent ensemble.

Il note de nouveau au sujet de la chorée ; secousses quand il est dans un état émotif ou après s'être refroidi. La partie que l'on comprimera sera le siège de secousses. La totalité du côté sur lequel il repose commencera à s'agiter, empêchant le sommeil. Elle se tournera de l'autre côté.. mais alors les muscles de ce côté commenceront à sursauter; elle devient si agitée et si nerveuse qu'il lui faut se distraire ...... L'esprit est plein d'imaginations et le corps plein de malaise, car elle ne peut trouver d'endroit sur lequel reposer. Parfois, c'est sensible, ou bien engourdi, parfois il y a des secousses qui l'empêchent de reposer en paix.

Peur; angoisse; agitation. Peur de la mort; excitation; suspicion; ne prendra pas de remède, parce qu'il y a quelque chose de mauvais à ce sujet ........ " Ce remède convient spécialement aux femmes, parce que ses symptômes sont communément associés aux affections féminines. Etats mentaux suivant la disparition de rhumatisme, est un fait marquant. Le rhumatisme est mieux, l'état mental empire. Soulagement par la diarrhée, par un écoulement utérin : " un écoulement doit se produire, ou alors l'esprit s'aggrave ".

" Un dicton routinier dit qu'Actea rend les couches faciles ... mais seulement quand le remède est donné en concordance avec les symptômes. Répétez le tant que vous voudrez, quand les symptômes concorderont, QUAND LES SYMPTÔMES CONCORDENT. Il guérit et rend le travail facile quand les symptômes agréent, et ceci s'applique également à tous les autres remèdes ".

Ensuite, sa sensation de Bearing–down montre que c'est un remède très utile dans le prolapsus utérin; il a le relâchement des parties. ;............

Les remèdes guériront le prolapsus quand les symptômes concorderont, mais pas autrement.

Mais si le remède " colle " au patient en général, ses sensations de bearing–down s'en iront, le patient se sentira confortable et l'examen montrera finalement que les parties sont retournées à leur état normal. Vous ne pouvez pas le prescrire pour le prolapsus, mais pour la femme vous ne pouvez le prescrire.... pour un symptôme, parce qu'il y a probablement cinquante remèdes présentant le même symptôme.

Ici, lors des règles, plus fort est l'écoulement, plus grande est la douleur; plusieurs des conditions d'Actea sont pires pendant les règles ; rhumatismes, secousses, crampes, insomnie; spasmes épileptiques; sensibilité des muscles ou des jointures ..... " Dysménorrhée rhumatismale n'est pas un mauvais terme".

Pendant le travail; frisson; manifestations hystériques; les douleurs ont cessé ou deviennent irrégulières ...... Une douleur survient, semble se terminer de façon satisfaisante, quand tout à coup elle se met à hurler et se tient par les hanches. La douleur a quitté l'utérus et atteint la hanche, causant une crampe. Elle est si émotive que si elle entend une histoire émouvante dans la pièce, la douleur s'arrêtera; ou bien les lochies peuvent s'arrêter de couler, ou le lait peut être supprimé, et elle sera sensible, endolorie, avec de la fièvre.

Kent dit que les meilleurs résultats ont été obtenus avec la 30ème, la 200ème, la 1000ème, et encore plus hautes potentialisations, en doses uniques.

 

 

Cina [Cina]

 

Texte

(appelé graines de vers; ce n'est pas une graine, mais un bourgeon non ouvert)

HAHNEMANN, dans la préface de ses expérimentations sur Cina, nous dit que " pendant des siècles, aucun autre emploi n'a été fait de cette très importante substance végétale, excepté pour l'expulsion des lombrics chez les enfants, aux doses de 10, 20, 30, 60 grains et davantage. Je passerai sur les effets parfois dangereux, voire même fatals de telles doses; je n'insisterai pas non plus sur le fait qu'un petit nombre de lombrics ne doit pas être considéré comme une importante maladie chez des enfants par ailleurs en bonne santé. Ils sont communs dans l'enfance (où la spore est toujours latente) et ils ne sont accompagnés par des troubles morbides. D'un autre côté, il est si vrai que, quand ces vers existent en grand nombre, la cause en est toujours quelque état morbide de l'organisme ..... et, à moins que cet état ne soit guéri, et bien qu'un nombre important de vers puisse être expulsé par Cina, ils se reproduisent aussitôt. Ainsi, à expulser les vers de force, non seulement on ne gagne rien, mais un tel traitement impropre, si l'on persiste, peut se terminer souvent par la mort des enfants ainsi torturés ∑ .

" Cette substance végétale possède des propriétés curatives de bien plus grande valeur, et qui peuvent être déduites facilement des symptômes morbides caractéristiques ci–joints produits chez l'homme sain.

" L'expérience que l'on peut faire, par exemple dans la coqueluche et dans certaines fièvres intermittentes accompagnées de vomissement et de faim canine, excitera l'étonnement ......

" Autrefois, j'avais l'habitude d'utiliser la teinture potentialisée à la troisième dilution, mais j'ai découvert que quand on montait à la décillionnième dilution " (30ème) ", les propriétés médicinales ressortent d'une manière plus parfaites..... "

Cina et Santonin semblent avoir été employés principalement pour l'expulsion des vers ronds, mais cela nous rappelle une histoire plutôt dramatique à ce sujet. A la suite de l'emploi de quelque doses, non pas de Cina, mais de Natrum phos 6. C'est un grand remède de Schuessler pour le rhumatisme, et les vers ronds. Une domestique ayant un genou enflé et enflammé prit Nat phos. Le soir, et le matin suivant le genou était pratiquement normal, et elle expulsa quelques vers ronds. La drogue fut naturellement classée comme drogue pour les vers et retenue comme telle. Pour les oxyures, cependant, avec les symptômes de Cina, les nuits agitées, les pupilles dilatées, le grincement des dents, le grattage du nez, l'irritation de l'anus, nous avons donné encore et encore Cina 200, et, à notre connaissance, les " vers " ne sont jamais ressortis ultérieurement.

Mais il y a un autre truc pour se débarrasser des oxyures : enduire l'anus, dedans et dehors, en allant bien dans les plis avec de l'huile d'olive, ou (mieux ?) de vaseline. On dit (avec quelle vérité, on ne sait) que les vers descendent pour se reproduire, et mordent, d'où le prurit; mais là où se trouve le lubrifiant, ils n'ont pas de prise, et sont peu à peu éjectés, alors les troubles cessent. Nombre de mères ont appris cette simple mesure; et, aussi loin que va notre souvenir, qu'il s'agisse de Cina ou de la vaseline, ou des deux combinés, le fait est, que le procédé est fructueux. Nous ne nous rappelons pas de cas gênants de vers revenant après traitement; une seule fois, un malade s'est replaint, mais en tous cas " on n'a jamais revu de vers ".

Tant que nous sommes sur le chapitre des vers, tout le monde ne sait pas comment capter un ver solitaire : c'est pourtant enfantin; le ver solitaire semble affectionner la semence de courge ! prenez une once de graine de courge fraîche, enlevez l'écorce, pilez et mélangez avec 2 onces de miel. Donnez le rapidement le matin en trois prises séparées d'une heure. Le ver peut sortir ou avoir besoin d'une dose d'huile de ricin. Et, ici, un avertissement ; quand le ver commence à sortir, il est nécessaire de ne pas l'exciter tant que le ver n'est pas sorti intégralement, la tête et le reste, autrement le ver grossira à nouveau à partir de la tête. Nous avons vu de tels vers solitaires amenés au laboratoire dans un flacon pour savoir s'il y avait la petite tête. L'explication donnée est que le ver dévore avec gourmandise la semence de courge jusqu'à tomber dans un état de stupeur et de coma; alors ses crochets se relaxent, et il est entraîné à l'extérieur. Mais " Ca arrive ! ∑ " de celui–là on se porte garant.

C'est toujours une erreur, de se contenter de la formule " d'un mal, il peut sortir un bien ", et d'employer des procédés nuisibles, quand un procédé simple et sans danger réussit. Donnez Cina 200 aux enfants, avec les symptômes s'y rapportant, et ils seront débarrassés non seulement de leurs oxyures, mais de tous les symptômes nerveux dépendant des vers, ou les accompagnant, ou les entretenant ; parce que, chez les enfants sains, les vers ne feraient probablement pas long feu. Une muqueuse saine ne leur procurerait pas un habitat convenable. Comme dit Kent : " La vieille routine qui consiste à donner Cina pour les vers ne doit pas rester dans vos notes Car si vous êtres guidés par les symptômes, le patient guérira et les vers s'en iront".

HUGHES (Pharmacodynamics), dit : " Hahnemann fait allusion à l'emploi de Cina (pour l'expulsion des vers) et très justement, comme il était alors donné à des doses variant de 10 à 60) grains, il avertit contre le danger de telles doses ...... Il ne dit rien de l'emploi dynamique de Cina dans l'helminthiase. Mais ses expériences et ses rapports ont mis en valeur le fait curieux que Cina produit chez l'organisme, sinon tout à fait, du moins presque sain, tous ces symptômes dont la présence nous permet de suspecter l'existence de vers. Ce sont : les pupilles dilatées, avec obscurcissement de la vue, et trémulation des paupières, l'appétit dévorant, les pincements dans l'abdomen, le prurit nasal et anal, les mictions fréquentes, la toux spasmodique avec vomissement, le sommeil agité, la fièvre et les contractions dans les parties différentes du corps. Des convulsions généralisées sont aussi fréquemment le résultat de fortes doses de Cina ou Santonin, données comme vermifuge. Les praticiens homéopathes en vinrent ainsi à donner cette drogue à des doses minimes chez des enfants souffrant d'affections vermineuses. Ils ont calculé que, selon le principe similia similibus, le remède pourrait au moins soulager les symptômes causés par la présence des parasites, même si ces derniers restaient in situ. Les faits comblèrent parfaitement leurs prévisions, et un fait curieux s'en suivit : par quelque influence inexplicable, ces quantités infinitésimales de Cina, non seulement soulagèrent les symptômes vermineux, mais elles provoquèrent la mort et l'expulsion de vers eux–mêmes. Ceci se reproduisit si souvent, qu'à la longue on finit par reconnaître la pratique homéopathique, comme capable d'éviter les vermifuges, et à compter sur des remèdes dynamiques seuls ..... ".

Cina " semble bénéfique dans toutes les variétés de la maladie; ainsi Dr Bayes dit avoir tué maintes fois avec lui le ver solitaire, aussi bien que les lombrics et les ascaris, pour lesquels il est généralement donné; et il agit à toutes doses, depuis la 12ème dilution de Cina de l'auteur, jusqu'à la 20ème d'un grain recommandée par le Dr Dyce Brown ".

NASH parle de façon amusante de Cina : " Nous trouvons là un remède véritablement unique, dont seuls les homéopathes connaissent l'emploi. La vieille école, vexée par nos succès avec ce produit, et incapable d'avoir recours à nos petites doses, se jeta sur son alcaloïde, faisant plus de mal que de bien, et finalement en vint à ricaner à l'idée que les enfants puissent être incommodés par les vers. J'ai connu plusieurs de ces exemples et c'est devenu si courant dans la région où je pratique, que les gens me demandent souvent : " Docteur, croyez–vous aux vers ? Les médecins de la vieille école n'y croient pas. Mon gosse a rendu plusieurs vers et je suis venue voir si vous pouviez y faire quelque chose ". C'est un grand avantage de guérir les tout–petits, qu'on croit ou non aux vers. Et il dit " Autre chose que j'ai prouvé, à ma grande satisfaction, c'est que Cina est plus efficace, pour ces cas, à la 200ème ou plus haut, que dans les dilutions plus basses ou sous forme d'alcaloïde ". Ici, Nash rejoint Hahnemann. Si vous pensez seulement à empoisonner les vers, vous donnerez naturellement la plus grosse dose que vous oserez risquer; par contre, si vous visez seulement le stimulus vital du patient, vous utiliserez le remède le plus semblable aux symptômes. Celui qui obligera l'organisme à guérir ceux–ci, et ne laissera pas davantage pousser ces vers encombrants. Vous agirez à la façon d'Hahnemann, concernant la préparation et le dosage. La dose unique suffit généralement, d'après notre expérience, à la dilution incroyablement petite que nous étiquetons la 200ème.

Nous laisserons Nash décrire les symptômes principaux appelant Cina. Il dit : " L'enfant qui a des vers s'agitera beaucoup la nuit, " pousse des cris aigus pendant le sommeil ", faisant penser à Apis, mais d'autres symptômes qui apparaissent éliminent ApisL'enfant est vilain et grognon comme Chamomilla. Il donne des coups de pied, et frappe la nurse, il demande à être porté (Cham) ou balancé, ou bien ne veut pas qu'on le touche, ni même qu'on le regarde (Antimonium crudum), désire des objets, puis les refuse quand on les lui offre. (Bry et Staphysagria), ou, contrairement à Chamomilla, si quelqu'un se propose de le porter ou de la promener, il se met à crier. N'est–ce pas un tableau parfait d'un enfant vermineux ? " Ensuite, il fait le diagnostic entre Cham et Cina. La face de Cham est souvent rouge et chaude d'un côté, pâle et froide de l'autre. Cina présente une rougeur éclatante des deux côtés, ou bien il est d'aspect pâle et maladif, avec des cercles sombres autour des yeux, ou rouge avec une grande pâleur autour de la bouche et du nez. De plus, Cina fouille et tripote son nez, grince des dents pendant le sommeil, a des secousses pendant le sommeil, avale fréquemment, et même tousse et s'étouffe. Une pareille combinaison n'est trouvé dans aucun autre remède. Ensuite Cina a une faim canine alternant avec l'absence d'appétit .......

CLARKE dit, " C'est avant tout un remède de vers, car il cause tous les symptômes qui caractérisent l'hélminthiase, symptômes à la fois mentaux, nerveux et physiques. Il y a de l'irritation du nez, causant un constant désir de le frotter, de le fouiller, ou de le comprimer. Chez les enfants, on trouve une extrême mauvaise humeur et de la méchanceté. Rien ne leur fait plaisir longtemps. Grincement des dents pendant le sommeil, trempe le lit (quand c'est accompagné de fouillement du nez, grande faim et sommeil agité), s'agite dans le lit pendant le sommeil; hurle comme s'il délirait. Sherbino a découvert que le signe " Il monte sur ses mains et ses genoux pendant le sommeil " était une forte indication pour Cina .... L'enfant est couché sur le ventre ou sur les mains et les genoux pendant le sommeil .... " (Medorrhinum a également cela).

Parmi les symptômes de Cina , Hughes souligne également ; " Faim canine " ; a faim tôt après un bon repas. A envie de douceurs; refuse le lait de la mère.

" Toux, sèche avec éternuement; spasmodique; périodique, vient puis s'en va. L'enfant a peur de parler ou de remuer de peur de déclencher un paroxysme ".

" Hahnemann l'indique dans la coqueluche (dans laquelle le Dr. Jousset estime qu'il est le principal remède) met dans certaines fièvres intermittentes accompagnées de vomissement et de faim canine ......... Le Dr. Bayes le recommande dans la gastralgie des estomacs vides ".

H.C. ALLEN dit, " Comparer Ant; c; Ant. T.; Bry.; Cham..; Kreos.; Sil.; Staphys.; dans l'irritabilité chez les enfants.

" Dans la coqueluche, quand Drosera a soulagé les symptômes sévères.

" A guéri l'aphonie par exposition aux intempéries, quand Acon.; Phos. et Spong. ont échoué.

" On doit y penser fréquemment chez les enfants, comme remède épidémique, quand les adultes demandent d'autres remèdes ".

" GUERNSEY ajoute : troubles survenant chaque fois qu'on baille. Troubles qui produisent un constant désir de frotter, fouiller, ou comprimer le nez ". (Arum triph).

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS (Tirés de Hahnemann, Encyclopédie d'Allen et Guiding Symptoms d'Hering) 

Enfant épouvantablement grognon, pleure et donne des coups de pieds autour de lui.

Pleure de façon pitoyable, quand il s'éveille.

Ne peut être apaisé par la persuasion; inaccessible aux caresses.

Les enfants se réveillent dans la soirée ou avant minuit avec des craintes ou frayeurs, bondissent, ont des visions, poussent des cris, tremblent et en parlent avec beaucoup d'anxiété.

Quand il marche au grand air, mal de tête stupéfiant, interne, spécialement sur le sommet de la tête, puis également dans l'occiput.

Céphalée sourde, affectant les yeux, le matin.

Aspect maladif autour des yeux, avec pâleur de la face.

Illusions optiques, en couleurs brillantes, bleue, violet, jaune, vert.

Palpitation dans les muscles des sourcils, une sorte de spasme.

Dans l'oreille externe, secousses spasmodiques, comme une crampe.

Piqûres vagues, sorte de pression pinçante, sous la mastoïde.

Fréquemment, l'enfant farfouille dans son nez jusqu'à ce que vienne du sang.

Prurit nasal. L'enfant, cure beaucoup son nez, est très agité, pleure et est vraiment peu aimable.

Face pâle et froide.

Couleur blanche et bleu autour de la bouche.

Chaleur brûlante sur toute la face; apparition de chaleur et de rougeur vermeille des joues, sans soif, après le sommeil.

Mucus adhérent dans le larynx, en se levant le matin; doit beaucoup racler. 

Grande faim tôt après un repas; impression de vacuité.

Désire plein des choses variées et différentes.

Sensation de rongement dans l'estomac, comme par la faim.

Respiration très brève, avec des interruptions; quelques inspirations sont omises.

Sorte d'oppression de la poitrine : le sternum semble presser sur les poumons, et la respiration est gênée dans une certaine mesure.

Toux rauque hachante consistant en quelques impulsions suivies de longues pauses avant le retour de l'irritation excitables; le soir.

Avant de tousser, l'enfant se dresse soudain, jette aux alentours un regard sauvage; son corps se raidit, elle perd connaissance, comme si elle allait faire un spasme épileptique, puis survient la toux.

Après la toux, l'enfant crie, et on entend un bruit descendant comme un gargouillement.

Dos et membres : douleur de meurtrissure dans le sacrum, non empiré par le mouvement.

Douleur tirante, déchirante, vers le bas, à travers tout le rachis.

Douleur crampoïde, creusante, dans la partie supérieure du bras gauche.

Piqûres isolées, petites, tirant brusquement, dans la main droite ou gauche.

Douleur paralytique dans la cuisse gauche, pas loin du genou.

Piqûre sourdes çà et là dans le corps.

Dans le corps, les membres, les bras, les pieds, les orteils, parfois sur le côté, ou sur le dos, ou dans les os du nez, mais spécialement sur la hanche, piqûres obtuses ou écrasement, ou douleur lancinante, ou comme des chocs ou des secousses; en comprimant la partie, cela fait mal, comme si elle était endolorie ou meurtrie.

Convulsions des muscles extenseurs ; l'enfant devient soudainement raide; il y a un bruit de gloussement), comme ferait de l'eau coulant d'une bouteille, de la gorge vers l'abdomen.

Spasmes vermineux, tremblement du corps avec frissonnement.

En baillant, tremblements du corps avec frissons.

QUELQUES SYMPTÔMES PARTICULIERS OU CARACT2RISTIQUES :

L'enfant désire être porté.

Ne peut supporter le moindre toucher; ne peut supporter un contact sur la tête ; paroxysmes de chorée déclenchés par le toucher.

Si l'on saisit l'enfant, il pleure pitoyablement.

Doit être balancé, promené, bercé sur les genoux constamment, jour et nuit : ne dormira pas tant qu'il n'est pas balancé ou gardé constamment en mouvement.

Ou bien, désire rester parfaitement tranquille dans l'obscurité.

L'enfant expulse des vers; il fouille son nez, on l'anus; a une toux saccadée; il fait continuellement des efforts comme pour avaler quelque chose; très difficile à contenter.

* * *

SANTONIN, un dérivé de Cina, a produit et guéri l'énurésie nocturne chez les enfants : " non nécessairement en rapport avec les vers ".

Comme Cina, il trouble la vision. Voit des couleurs, spécialement le jaune et le vert; et il a quelque réputation pour la cataracte. Il y a quelques jours, un patient atteint de cataracte dit avec empressement : " Oui, je peux toujours voir vert ", alors qu'on lui présentait une carte verte d'hôpital. Il restait à voir ce que Santonin pouvait faire. Dans son cas, un oeil était perdu après une opération pour la cataracte, et le second était presque aveugle.

HUGHES (Pharmacodynamics) donne quelques cas et expérimentations intéressant l'oeil, avec Santonin (voir p. 392) où le regretté Dr. Dyce Brown, en collaboration avec un oculiste, traita 42 cas, dont 31 furent guéris ou améliorés. Ils comprenaient des choroïdites, des rétinites, des atrophies optiques, des amblyopies pures et des anesthésies rétiniennes. Et dans un cas de double cataracte indubitable, la vue fut grandement amélioriée.

 

 

Cistus Canadensis [Cist]

 

Texte

(Plante de Glace; herbe gelée) 

La première chose que l'on note au sujet de Cistus, " Plante de glace ", c'est qu'elle n'a pas obtenue son nom par hasard. Clarke dit que " Cistus a la propriété particulière de favoriser la formation de glace autour de ses racines au début de l'hiver ". Hering dit " on raconte qu'aux mois de Novembre et Décembre ces plantes donnent naissance à de minces cristaux de glace incurvés, près de leurs racines, d'un pouce de long environ, qui disparaissent le jour et se renouvellent au matin ". 

Hering se réfère à divers articles publiés au sujet de cette plante, montrant ses usages; pour la gorge malade; dans la colique après absorption de fruits acides; dans la dysenterie chronique; pour la mastite; dans la toux avec tumeurs du cou; dans le goitre et l'érysipèle; dans la tumeur blanche du genou; dans la fièvre intermittente; dans la scrofule, etc ... 

Un remède vraiment stupéfiant dans le catarrhe du nez et l'arrière–nez, la gorge et le larynx. Une acquisition récente ou presque, mais un remède d'action rapide et profonde, là où les symptômes concordent bien.

Une première expérience a déjà été racontée dans " Homeopathy " mais nous devons la redire ici. Une toute petite fillette avait été amenée à la consultation externe en été –août 1931– parce qu'elle attrapait constamment froid et que ces rhumes duraient trop longtemps; elle se sentait mal maintenant, mais pire en hiver. Elle se sentait pire par temps froid, elle avait une aversion pour la graisse, la viande, le sel. Elle avait une grande fringale de fromage. 

Ceci était si marqué qu'on chercha dans le Répertoire, au chapitre des remèdes qui adorent le fromage et nous trouvâmes (Arg n) (Ast rCst, (Ignatia), (Mosch)(Pusl.), Cistus était le seul qui avait ce fort désir.

Et trouvant Cistus dans la matière médicale, nous découvrimes qu'il convenait bien à l'ensemble du cas.

Il a " de fréquents et violents éternuements; un catarrhe nasal chronique. Pire par le froid; par l'inhalation d'air froid, etc.., "; aussi l'enfant prit–elle Cistus6 t.d.s. pendant quelques jours. Elle se rétablit rapidement et sa croissance s'en trouva accélérée. L'hiver, " elle ne prit pas froid ". Sept mois plus tard, elle vint pour " un nouveau coup de froid ", et le remède fut répété. Ce cas nous apprend, entre autre choses, que même les basses potentialisations agissent, quand le remède est bien choisi; ou plutôt, la réaction aux basses dilutions peut aussi être prolongée.

Ces cas de catarrhe chronique, et de rhumes traînants sont parfois difficiles à traiter.

Depuis lors, il y a eu d'autres cas; une autre petite écolière, enrhumé, reçut Cistus; elle, également, avait un grand amour pour le fromage ! et sa mère nous raconta combien elle était débarrassée des coups de froid, et pouvait fréquenter l'école sans être sans cesse retenue par des rhumes; et plus tard, elle nous dit même ", alors que les autres enfants avaient le nez qui coulait, sa fille, elle, était indemne. " Ici, le remède dut également être répété plusieurs mois plus tard.

Dans notre journal d'Homéopathie, nous avons donné d'autres cas frappants, mais une drogue comme celle–ci mérite davantage de considération, car son emploi, comme nous allons le voir, ne se limite pas au catarrhe du nez et de la gorge.

Au sujet de Cistus, une sensation domine : celle de froid.

Froid au front, avec sensation de refroidissement à l'intérieur du front.

Sensation de froid (ou de brûlure) dans le nez.

Sensation de refroidissement de la langue, du larynx et de la trachée : la salive est froide; la respiration paraît froide; l'air inhalé semble froid (PhosRhumex) dans le larynx et la trachée.

Gorge sensible par suite de l'inhalation du moindre air froid, non par l'air chaud.

Sensation de froid dans l'estomac; dans l'abdomen.

Sensibilité à l'air froid dans la poitrine.

Bouts des doigts sensibles à l'air froid; pieds froids.

Très sensible au courant d'air.

Mais Cistus a aussi des brûlures. La plupart des drogues ont des états opposés.

Puis, nous avons les symptômes catarrhaux.

Pression au–dessus des yeux dans le front.

Fréquents et violents éternuements, le plus souvent le soir et le matin.

Catarrhe nasal chronique.

Narine gauche plus affectée; sensation de brûlure dans la narine gauche.

Sensation moelleuse dans la gorge; ou comme s'il y avait du sable dedans.

Sécheresse continuelle et chaleur dans la gorge; pire après le sommeil, manger et boire.

Petite zone sèche dans le gosier; pire après le sommeil; mieux en mangeant.

La gorge paraît vitreuse, avec des traînées de mucus coriace.

Gorge et rhino–pharynx prurigineux; sensation à vif de la poitrine à la gorge.

Piqûres dans la gorge causant la toux.

Douleur déchirante dans la gorge en toussant.

Chatouillement et sensibilité de la gorge; gorge sensible à l'air froid.

Ou bien, rhino–pharynx enflammé et sec, sans sensation de sécheresse.

Raclement de mucus coriace, comme gommeux, sans goût ou amer.

Soulagement par l'expectoration.

En gros caractères, GONFLEMENT SCROFULEUX ET SUPPURATION DES GLANDES DE LA GORGE;

Sensation comme si la trachée n'avait pas assez d'espace.

Chatouillement chronique dans le larynx et la trachée.

Respiration asthmatique le soir, après s'être couché et la nuit.

Coheering bruyant. Sensation comme si la trachée n'avait pas assez d'espace.

Une sensation curieuse : comme si des fourmis courraient sur tout le corps (après s'être couché), puis respiration anxieuse, difficile. Obligé de se lever et d'ouvrir la fenêtre ; l'air frais soulage. Dès qu'il se recouche, les sensations reviennent.

Pression sur la poitrine, la poitrine fait mal quand on la touche.

Toux avec les symptômes antérieurement détaillés.

A côté de son fort désir de fromage, Cistus a un fort désir de mets et fruits acides, qui donnent des douleurs et de la diarrhée. Diarrhée également par le café, et par temps humide.

Les glandes sont affectées; goitre; est même réputé dans le cancer.

L'excitation mentale et l'agitation augmentent toutes les souffrances, y compris la toux.

* * *

KENT dans son petit récit sur Cistus, ajoute quelques points intéressants : ... Il dit que c'est un remède d'action profonde; il est proche de Calcarea, mais est plus doux dans son action. Il a l'épuisement par l'effort de Calcarea, la dyspnée, la transpiration, et le refroidissement.

Il raconte ses premières expériences avec Cistus , parce que " votre attention sera souvent attirée pers un remède susceptible de guérir un cas mauvais et typique. Une fille de 19 ans, avec des glandes du cou hypertrophiées et indurées, notamment les parotides avait une . otorrhée fétide; des yeux enflammés et suppurés, avec fissures aux angles; lèvres craquelées et saignantes, et écoulements aux bouts des doigts.

Calcarea ne semblait pas devoir coller, et finalement ce petit remède sembla faire l'affaire, et de fait il guérit, bien que la malade ait reçu quantité de remèdes homéopathique. Kent dit avoir étudié le remède depuis, l'avoir tenté une à deux fois pour essayez sans succès.. " Il devrait être expérimenté ".

Il dit les glandes s'enflamment, gonflent, suppurent. Il cause des caries et guérit de vieux ulcères ... Affecte toutes les muqueuses, qui sécrètent un mucus épais, jaune, offensif; Il convient aux vieux catarrhes gênants. La poitrine s'emplit d'une grande quantité de mucus, mieux par expectoration, mais, après qu'elle se soit vidée la poitrine, elle semble à vif. Sensation de froid ou de brûlure dans le nez; dans le coryza aigu, le nez s'emplit de mucus épais, jaune, qui, une fois rejeté, laisse la cavité nasale vide et irritée; à vif, froide ou brûlante. Ici, il y a soulagement quand le nez se remplit à nouveau. Dans ce remède, quand le nez est vide, il y a brûlure ou sensation à vif, par inhalation d'air.

Croûtes épaisses, prurigineuses, élançantes; avec brûlures sur le zygoma Droit à guéri le lupus de la face; caries de la mâchoire inférieure; Cancer de la lèvre inférieure. Ouvert, saignant. Guérit de vieux ulcères profonds, rongeants la cheville et le tibia, avec écoulement profus et excoriant; pire par le bain, sensible à l'air froid; seulement bien quand il a très chaud.

Chaque froid se fixe dans la gorge; l'air chaud lui fait du bien partout; " Il va à un appareil de régulation d'air et branche la chaleur. Il a besoin de sentir la chaleur dans le nez, la gorge et les poumons ".

Induration chronique et inflammation des glandes mammaires. Augmentation de volume des glandes de tous côtés. Les glandes du cou sont élargies en en ligne comme une corde à noeuds, comme dans la maladie de Hodgkin. " Seul un nombre limité de remèdes ont cette disposition de glandes en noeuds ". et ainsi de suite.

* * *

Cistus a besoin d'une expérimentation plus poussée. Nous nous sommes étendus sur les choses connues et très marquées, parce que, dans sa sphère, c'est de toute évidence, un remède héroïque.

En même temps, Cistus est également un remède de rhumatisme. Un patient, médecin, qui " mangeait du fromage à chaque repas ", avait été guéri par Cistus d'un catarrhe chronique et de soudaines et incontrôlables crises d'éternuements, durant 10 à 20 minutes à moins qu'elles ne soient stoppées en reniflant de la cocaïne ou du chloroforme. Il vit apparaître des douleurs dans son épaule droite, " rebelles à des semaines de traitements, électriques, etc .. mais qui devinrent pires et très pénibles ". Cistus était connu, comme donnant justement des douleurs semblables, et après une dose de ce remède, " les douleurs s'en allèrent en une heure ".

Clarke dit que " Cistus est un très ancien remède des affections scrofuleuses et aussi dans les états scorbutiques avec ulcération gangreneuse ".

 

 

Cocculus [Cocc]

 

Texte

HAHNEMANN dit de Cocculus indicus : Cette substance végétale, employée jusqu'ici seulement pour détruire quelque vermines nuisibles et pour stupéfier les poissons au point qu'on puisse les prendre avec la main, fut (ainsi que Staphysagria) utilisé par moi–même comme remède (après que j'aie vérifié ses effets dynamiques sur l'organisme humain sain). Il possède de nombreuses vertus curatives, ainsi que le montrent les symptômes suivants. Et la teinture prescrite, conformément à l'effet de la similitude, en haute dilution et potentialisation est indispensable pour le traitement de maints cas d'affections courantes de l'homme; plus spécialement dans certaines formes de fièvres nerveuses traînantes; dans plusieurs spasmes de l'abdomen et douleurs spasmodiques en d'autres parties, là où l'état mental est fait d'extrême tristesse, particulièrement dans le sexe féminin; dans beaucoup d'attaques de paralysies des membres et des dérangements émotionnels ressemblant à ceux que Cocculus est capable de produire lui–même ".

HERING (Guiding Symptoms) dit : "La teinture obtenue à partir des semences pulvérisée qui est utilisée, contient un principe cristallisable, la Picrotoxine, un poison violent.

Cocculus était employé par les Anciens comme un poison pour les poissons, les engourdissant et rendant ainsi leur prise facile.

" Il a été employé, et l'est encore (ainsi dit–il) à une grande échelle pour la falsification des boissons maltées. Une idée agréable ! " Peut–être que si son emploi persiste, ceci pourra–t–il expliquer bien des symptômes des buveurs de bière. Les attitudes et la mentalité des monstruosités hurlantes et chancelantes que l'on rencontrait dans les rues, bien avant la guerre. Où heureusement la bière était plus coûteuse et plus rare, sont très suggestives de l'empoisonnement par Cocculus : la démarche difficile, incertaine, la parole et l'articulation difficiles ; le comportement tapageur et coléreux de chanteurs hurlants et chancelants ... il n'est pas étonnant que Cocculus se révèle " un des remèdes pour les affections particulières des ivrognes ".

Mais, comme le dit Tennyson, " le passé peut revenir ", et nous pourrions voir revenir les bons vieux jours, maintenant que la bière est vantée par d'immenses placards publicitaires; " la bière est bonne pour vous ! " avec tous les autres slogans des brasseries. Comme le signalait un journal américain au sujet des remèdes officiels, ils lancent les produits sur le marché, non pas pour les beaux yeux ou l'amour du peuple, ni pour leur soulagement ou leur salut, mais seulement dans le but malicieux, de leur extraire l'argent de la poche ..... Néanmoins, toutes ces choses ont pour nom " Industrie " et " Dividendes " .. et le revenu né de la bière va croissant, pour la grande joie du Chancelier de l'Echiquier. Seulement, il y a l'autre face à la médaille : les appétits sont stimulés; les habitudes, une fois prises, sont difficiles erratiques et, avec, toujours, la tentation de faiblir et chanceler à chaque coin de rue. Mais ce pays est libre, du moins il est supposé l'être jusqu'à ce que " DORA " vienne et elle s'est établie : Aussi longtemps que les Londoniens tapageurs, continueront de boire sans mettre trop de désordre et d'obstruction dans les rues, et qu'ils ne boivent qu'avant une certaine " heure magique de la nuit ". Les policiers bienveillants fermeront les yeux. Mais nous, homéopathes sommes capables de reconnaître Cocculus dans la spasticité et la perte de pouvoir moteur des membres de celui qui est en état d'ébriété et qui fait des efforts maladroits pour se déplacer. Nous apprenons à nous rappeler ses caractéristiques et à les appliquer dans un but curatif.

Parmi les symptômes mentaux, hautement suggestifs, sont : 

Parole difficile; difficulté de lire et de penser.

Pense et répond correctement, mais doit réfléchir longtemps.

Lenteur de compréhension; ne peut trouver le mot juste; l'oublie; ne peut parler clairement; ou bien est irritable, parle vite, ne peut supporter le moindre bruit ou la moindre contradiction.

Grand bavardage; plaisanteries fines; irrésistible désir de chanter; une sorte de manie.

Mélancolique et triste; sensible aux insultes, les plus légers et aux déceptions. 

Facilement, blessé. S'irrite pour les bagatelles.

Ne peut travailler; ne peut finir quelque chose.

Semble effrayé. Peu intéressé par sa propre santé; très anxieux au sujet des maladies des autres (Ars.; Phos., Sulf).

Peur de la mort et de dangers inconnus.

* * *

Au sujet de la Picrotoxin, l'alcaloïde de Cocculus, et de ses effets sur les poissons, CLARKE (Dictionnaire) nous dit que " Quand la picrotoxine est ajoutée dans l'eau où nagent les poissons, ils se mettent des mouvements tournoyants, des piqués. Ceci alterné avec une nage tranquille, ils ouvrent fréquemment leur bouche et leurs cavités branchiales, se couchent sur le côté et meurent rapidement d'asphyxie ".

Il nous parle également d'un médecin qui expérimenta lui–même Picrotoxin, et éprouva des symptômes si alarmants qu'il dut faire appel à l'Opium et au Camphre pour l'antidoter. Il ressentit " la nausée avec tendance à vomir; les violentes douleurs intestinales avec diarrhée; la diarrhée dysentérique et l'excessive sécrétion urinaire; les crampes et les sensations paralytiques. Les douleurs intestinales avec la sensation que les boyaux allaient faire saillir à travers – l'anneau inguinal gauche " (Cocculus ou Picrotoxin se sont révélés utiles dans la hernie inguinale gauche).

De Cocculus, il dit : " Il a guéri un cas de délire à l'approche des règles; la patiente disait, " je vois toujours quelque chose de vivant, sur les murs, le plancher, les fauteuils, ou autre part, toujours roulant, et qui va rouler sur moi ! " (Cocculus est un des remèdes des troubles et irrégularités menstruels – le reste des symptômes concordant).

Et il cite un cas de guérison d'une hépatomégalie par le grand Lippe : c'était après la parturition, l'indication étant : " le foie était davantage sensible après une colère ". Or, avec Cocculus, la moindre secousse est insupportable (Bell).

* * *

HUGUES (Pharmacodynamica) cite un cas d'empoisonnement par Cocculus relaté par Hahnemann (dans le Journal d'Hufeland) ; " Refroidissement; raideur paralytique des membres avec douleurs tiraillantes dans les os et le dos, et irritabilité morose, avec anxiété, étaient les symptômes dominants. Le patient déclara ressentir que son cerveau était comme serré par un garrot. Il avait envie de dormir, mais dès qu'il fermait les yeux, une sensation effrayante, comme venant d'un rêve hideux, fondait sur lui et l'obligeait à se lever subitement. Il avait une grande répugnance pour la nourriture et la boisson. Ceci est un symptôme fréquent et très caractéristique de Cocculus ". 

Hughes dit également : " Les expériences pratiquées récemment sur des animaux avec l'alcaloïde contenu dans Cocculus, la Picrotoxine, ont montré que des convulsions, à la fois toniques et cloniques, sont une caractéristique spéciale de son action. Les autres montrent plusieurs faits singuliers résultats de l'agression sur les pédoncules cérébraux, tels les mouvements semi–circulaires et en arrière, et les mouvements de rotation autour de l'axe du corps. Avec ces symptômes, il y a un grand ralentissement du pouls et de la respiration, indiquant un trouble à la naissance du vague ".

Et encore : " Ainsi Cocculus semble–t–il influencer tout le tractus moteur, à travers de l'axe cranio–spinal. A une telle action doit être attribuée, je pense, toute la portée de son action curative. Il est un grand service dans certaines formes de vomissements. Ceux–ci, une fois analysés, apparaissent plutôt d'origine cérébrale que gastrique. Ils sont tels qu'ils apparaissent dans le mal de mer, la voiture ou les transports en général; autre exemple dans les vomissements de la migraine ou des tumeurs cérébrales ... dans le premier, Cocculus n'a pas de rival. " Et il parle du " vertige, où Cocculus est le principal remède ...et des spasmes abdominaux, accompagnés de flatulence, laquelle n'est pas le fait de la fermentation... "

* * *

FARRINGTON (Matière Médicale comparative) dit au sujet de Cocculus, " dont le principe actif est la Picrotoxine, un poison amer " ; 

" Nous trouverons sous Cocculus des symptômes existant de nombreux autres médicaments, mais de signification toute autre.

" Les effets généraux de Cocculus consistent dans son action bien connue sur le système cérébro–spinal; ici, il produit une grande faiblesse; il produit une faiblesse paralytique de la moelle, et spécialement de ses nerfs moteurs; ainsi le trouvons nous un remède infaillible, ou du moins fréquent dans la paralysie ayant pour origine une maladie de la moelle épinière .. spécialement au début des troubles, qu'il s'agisse d'une maladie fonctionnelle ou organique sévère ..... irritation, ramollissement de la moelle, ou ataxie locomotrice. Il est spécialement indiqué là où la région lombaire est affectée (de la moelle), avec faiblesse du bas du dos, comme s'il était paralysé; le bas du dos faiblit quand il marche; faiblesse des jambes; les genoux faiblissent quand il marche; les cuisses font mal comme si on les avait martelées; les plantes des pieds paraissent comme endormies; une main après l'autre s'endort, ou le bras en entier, et les mains paraissent comme enflées.

" Il y a un symptôme concomitant presque toujours associé avec les symptômes précédents – à une sensation de creux dans certaines cavités du corps : tête, poitrine ou abdomen. Il y a faiblesse qu'une faiblesse; il y a une sensation absolue, de creux.

" La débilité est d'origine spinale; elle suit volontiers une perte de sommeil; le patient ne peut veiller le soir plus d'une ou deux heures après l'heure habituelle sans être envahi par une fatigue et un épuisement durant tout le lendemain.....

" L'abdomen est très distendu et tympanique; ce tympanisme de Cocculus n'est pas le même que celui de Cinchona, Carbo vegColchicum, Sulf, ou même Lycopodium.

" Il y a plusieurs origines du tympanisme ; il peut venir des vaisseaux sanguins, de l'air avalé avec la nourriture, des changements dans la nourriture elle–même, et également de la rétention de gaz. Ce dernier état est la cause du tympanisme de Cocculus indicus ; tandis que, lorsque les gaz résultent de la décomposition de la nourriture, ce n'est pas à lui qu'il faudra penser, comme remède, mais à Carbo veg. "

En ce qui concerne la céphalée occipitale de Cocculus, Farrington a quelques éléments intéressants : " Il y a quelques années, il y eut une épidémie de fièvre boutonneuse dans notre ville; pendant cette épidémie, de nombreux enfants moururent, spécialement dans les premiers jours. Après un certain temps, on découvrit un symptôme caractéristique de l'épidémie, à savoir l'intense céphalée occipitale et à la base de la nuque. Les enfants qui étaient en état de stupeur manifestaient leurs sensations en tournant la tête vers l'arrière, comme pour soulager la tension méningée; ceux qui étaient conscients plaçaient leurs mains à la partie postérieure de la tête; tandis que d'autres se plaignaient de la douleur dans l'occiput, comme si la région était alternativement ouverte ou fermée. Ce symptôme existe dans Cocculus. Il y eut fort peu de cas mortels lorsque Cocculus eût été employé. " Les céphalées occipitales sont dures à guérir... ".

* * *

Voici un petit résumé de Cocculus par NASH : 

Faiblesse des muscles cervicaux, peut difficilement maintenir sa tête droite.

Faiblesse dans le bas du dos, comme s'il était paralysé; faiblit en marchant; peut difficilement se tenir droit, marcher ou parler.

Mains et pieds s'engourdissent, s'endorment.

Sensation générale de faiblesse; ou de faiblesse, de creux, de " s'en aller ", dans la tête, l'estomac, l'abdomen, etc. Pire par perte de sommeil, ou en veillant la nuit.

Grande distension avec colique flatulente; flatulence ou colique menstruelle; douleurs crampoïdes; tendance à la hernie.

Modalités ; pire en s'asseyant, en bougeant, en bateau ou voiture, en fumant, en parlant, en mangeant, en buvant, en veillant la nuit, mieux quand il est couché tranquillement.

* * *

Résumons maintenant KENT, qui selon son habitude, est celui qui nous éclaire le plus: " Cocculus ralentit toutes les activités du corps et de l'esprit, produisant une sorte de faiblesse paralytique ".

Il est en retard dans toutes les actions.

Toutes les impressions sont lentes à gagner les centres nerveux. Ainsi si vous pincez le gros orteil du patient, au lieu de réagir de suite, il attendra environ une minute pour lancer un " oh! ".

Il répond lentement, après une apparente méditation.

Fatigué; épuisé.

Il y a d'abord le ralentissement et puis une sorte d'état paralytique visible, et enfin une paralysie complète, locale ou générale.

Mais il y a aussi les causes ; garde–malade, surtout de veille; épuisé par l'anxiété, l'inquiétude, et la perte de sommeil.

Cocculus, dit–il, depuis Hahnemann jusqu'à nos jours, a été un remède de garde–malade : non pas de garde professionnelle, car Cocculus exige une combinaison de vexation, anxiété et perte prolongée de sommeil. Finalement, prostré dans son corps et son esprit, ne pouvant dormir, le malade présente des céphalées congestives, de la nausée, du vomissement et du vertige. Voilà comment commence un cas de Cocculus.

Dans le train, Cocculus a la migraine, la nausée, et le vertige.

Cocculus ne peut tolérer le mouvement : il est pire en parlant, par le mouvement, le mouvement des yeux, le transport.

Il doit tourner la tête lentement et avec beaucoup de précaution pour voir les choses. Il lui faut beaucoup de temps pour se mouvoir; pour penser; pour faire n'importe quoi. Il est ralenti; inactif.

Ensuite, nous avons l'incoordination, l'engourdissement. Il dit que Cocculus a été utilisé avec de bons résultats dans l'ataxie locomotrice.

Au sujet de la RAIDEUR de Cocculus, Kent fait un exposé clair et mémorisable; " Voici un symptôme marqué, tout à fait particulier de Cocculus, comme à certaines maladies nerveuses. Les membres peuvent être étendus et maintenus aisément, alors qu'il ne peut les fléchir sans une grande douleur. Personnes prostrées avec anxiété; qui se coucheront sur le dos, les membres étendus, et ne pouvant les relever qu'avec grande difficulté. Le médecin arrive, comprend ce qui se passe, plie les membres et la malade crie; mais elle est soulagée ensuite par la flexion, et peut soulever et mouvoir ses membres. Kent dit : " Vous ne trouverez cela nulle part ailleurs. Cela se passe en dehors de toute inflammation : c'est une sorte de raideur paralytique, une paralysie chez un organisme fatigué de corps et d'esprit. Un homme étendra sa jambe sur une chaise et ne pourra la fléchir jusqu'à ce qu'il ne parvienne à le faire avec les mains pour s'asseoir .... Mais, malgré ce ralentissement de pensée et d'activité, le malade demeure très sensible à la souffrance et à la douleur ". 

Spasmes comme des chocs électriques : convulsions après perte de sommeil. Tétanos, chorée, attaques de faiblesse paralytique avec douleur. Paralysie des yeux, de la face, des muscles, des membres partout. Kent cite un cas de paralysie des deux membres après diphtérie chez une petite fille, sans espoir; mais un, des vieux messieurs important, regarda de près le cas et ordonna Cocculus CM, et " il ne fallut pas beaucoup de jours avant que l'enfant ne commença à remuer les jambes et le tableau se nettoya parfaitement ", " et je n'ai jamais cessé de m'en émerveiller ", dit Kent.

(Ici, et dans d'autres aspects de Cocculus nous nous rappelons maintes fois Gelsemium. Tous les deux paralysent les paupières et la gorge, produisant du ptosis et de la parésie de la déglutition; des membres; et tous les deux peuvent guérir une paralysie post–diphtérique. On peut également le comparer à Plumbum, qui, comme l'a souligné Nash, possède de l'hyperesthésie avec perte du pouvoir moteur ; –voici un tuyau fertile et brillant, comme nous l'avons expérimenté; notamment dans un cas de maladie de Landry (paralysie ascendante), où l'état du malade était inquiétant par sa progression, et l'hyperesthésie était telle que les infirmières de l'hôpital avaient dû renoncer à lui prendre le pouls. De rares doses de Plumbum, en haute potentialisation permirent à la malade de retourner à son utile travail de guerre. C'est un de ces cas qu'on n'oublie jamais. Mais Cocculus a de la spascicité avec la perte du pouvoir moteur, et pourrait être utile dans les paraplégies spastiques).

Kent dit plus loin; dans l'état extrême de Cocculus, il y a une apparence d'imbécillité, l'esprit semble presque vide. Il regarde dans le vide, tournant lentement les yeux en direction de son interlocuteur, il répond avec difficulté. Prostration et épuisement nerveux accompagnent la plupart des troubles de Cocculus.

Puis, au sujet du vertige et de la nausée : un cas de Cocculus ne peut regarder à travers la vitre d'une voiture, ne peut regarder d'un bateau l'eau remuer, sans avoir immédiatement la nausée. Migraines et nausées, avec vertige et symptômes gastriques. Ne peut suivre des yeux des objets qui remuent ..... Céphalée comme si le crâne allait éclater, ou comme si une grande valve s'ouvrait et se fermait (ou, comme nous l'avons entendu dire, mystérieuses sensations comme si la tête était creuse et vide) ...prostration et épuisement nerveux accompagnent la plupart des troubles de Cocculus .... vous approchez du lit et demandez à l'infirmière : " qu'avez–vous donné à manger au malade ", et celui–ci vomit la pensée de la nourriture fait vole patient:); l'infirmière vous dira que chaque fois qu'elle parle de nourriture, le patient vomit. La pensée de nourriture ou l'odeur de nourriture dans une pièce voisine ou dans la cuisine donnera des nausées au patient (Colchicum) mais aussi Ars et Sep).

Kent attire également l'attention sur le fait suivant : sensation comme si un ver grouillait dans l'estomac ; (sensation de quelque chose de vivant à l'intérieur " rappelle Thuya et Crocus) et Kent termine par ceci : " La plus légère perte de sommeil se fait sentir sur lui ".

* * *

Ce tableau de Cocculus à travers l'expérience de différents prescripteurs, est extrêmement intéressant et instructif, et nous nous rappelons avec regret des cas où Cocculus aurait pu été utile. C'est un fait, que notre expérience la plus fréquente de Cocculus. a concerné des personnes exténuées par des veilles prolongées et la perte de sommeil : comme dans les vers suivants :

" £Glamis a tué son sommeil, et c'est pourquoi Cawdor

de pourra plus dormir; Macbeth ne dormira pas davantage∑ ".

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS (c'est–à–dire ceux les plus souvent causés et guéris par Cocculus). 

PENSEES fixées sur un seul sujet désagréable; absorbée dans ses pensées et ne remarque rien autour d'elle.

Plongé dans une profonde rêverie.

Mauvais effet de la colère et du chagrin.

Soudaine anxiété extrême.

Sursaute facilement.

Le temps passe trop vite.

TETE stupide.

Etat nuageux de la tête, principalement après avoir mangé et bu.

Vertige, comme s'il était intoxiqué, avec engourdissement dans le front; comme si il avait du carton dans la tête; en sortant du lit; doit se recoucher.

Vertige ; comme s'il était intoxiqué; avec confusion; avec nausée; les choses tournoient de droite à gauche.

Face et tête brûlante, avec afflux de sang; puis palpitations.

Céphalée comme si les yeux allaient être arrachés.

Céphalée avec nausée et tendance à vomir.

Migraine quand il voyage en voiture découverte, en train, autocars, bateau, etc.

Mal de mer.

Faiblesse de la VUE;

Sécheresse de l'oesophage.

Perte de l'appétit avec goût métallique.

NAUSEE inhabituelle et tendance à vomir, quand il voyage en chemin de fer.

Extrême aversion pour la nourriture, provoquée même par l'odeur de nourriture, bien qu'ayant faim.

Fréquentes éructions à vide.

Quand il devient froid ou prend froid, il a tendance à vomir, ce qui cause un afflux copieux de salive.

Tendance à vomir avec connexion avec la céphalée, et une douleur comme si les intestins étaient meurtris.

Violents spasmes dans l'ESTOMAC, étreinte de l'estomac.

Spasme dans l'estomac; comprimant l'estomac.

Etreinte dans l'épigastre, ôtant la respiration.

Soif spécialement de bière.

Grande distension de l'ABDOMEN.

Coliques flatulentes vers minuit; réveillé par l'incessante accumulation de gaz, qui distendent l'abdomen, causant des douleurs oppressantes ici et là; quelques gaz passaient sans soulagement notable, alors que de nouveau gaz s'accumulaient constamment pendant plusieurs heures. Il était obligé de se coucher sur un côté pour être soulagé.

Tendance douloureuse à la hernie, spécialement en se dressant après s'être assis.

Urine aqueuse.

Prurit dans le scrotum.

MENSTRUATION en avance de sept jours, avec distension de l'abdomen et douleurs coupantes, serrantes, dans l'abdomen à chaque mouvement et à chaque respiration, en même temps que la contraction du rectum.

Constriction serrée du côté droit de la POITRINE, qui provoque de l'oppression respiratoire.

Très violents chatouillements dans le larynx, qui le réveille vers 23h 30, causant de la toux, avec expectoration de beaucoup de mucus tenace. Expectoration de beaucoup de mucus visqueux et alumineux.

SYMPTÔMES PARALYTIQUES :

Faiblesse des muscles cervicaux, avec pesanteur de la tête.

Quand il est au repos, il ressent des piqûres isolées dans l'épaule et les muscles en haut du bras.

Piqûres dans la partie supérieure du bras droit.

Sensations d'engourdissement et de paralysie dans les bras.

Tantôt une main, tantôt l'autre, est engourdie, comme endormie.

Parfois une main, parfois l'autre est alternativement chaude et froide.

La main tremble quand il mange, et d'autant plus qu'il lève la main plus haut.

Les genoux lâchent par faiblesse; il chancelle pendant qu'il marche et menace de tomber d'un côté.

Craquement du genou quand il remue.

Les plantes des pieds sont endormies quand il est assis.

Un instant les pieds sont endormis, un autre ce sont les mains.

(Et en italiques. Faiblesse dans les membres, comme s'ils étaient paralysés).

Tremblement d'excitation, de surmenage et de douleur.

Sensation de mal de mer.

Troubles hystériques avec tristesse.

Convulsions après perte de sommeil.

Attaques de faiblesse paralytique avec douleur dans le dos.

Ici et là, ressent dans les membres un tiraillement paralytique aigu, continu et par saccades, comme si cela se passait dans les os.

Craquement et grincement des jointures.

Raideur douloureuse des articulations

Endormissement alternatif des pieds et des mains, en paroxysme brefs.

Tendance au tremblement.

Grand épuisement du corps, tel que c'est pour lui un effort réel de bien se tenir.

Légère sueur sur tout le corps à l'effort le plus léger.

Cocculus provoque des douleurs lancinantes et de la chaleur dans les gonflements glandulaires froid, du moins quand on les touche.

Tous les symptômes et les douleurs, spécialement dans la tête, sont aggravées en buvant, mangeant, dormant et parlant.

Intolérance à l'air froid et chaud.

SOMMEIL troublée par une anxiété excessive et de l'agitation.

Insomnie à la suite de veilles prolongées; par le fait de veiller la nuit.

Rêves anxieux, effrayants.

Mauvais effets de la perte du sommeil et des veilles nocturnes.

SYMPTÔMES FEBRILES :

Frisson alternant souvent avec la chaleur.

Afflux de chaleur, avec chaleur brûlante des joues et pieds froids.

Fièvres nerveuses insidieuses, particulièrement dans les cas produits par de fréquentes crises de colère; ou bien sont accompagnées d'une grande disposition à la colère.

SYMPTÔMES CARACTERISTIQUES PARTICULIERS

Grande excitation après deux verres de bière.

Sa bière habituelle causait de la céphalée.

Soif, spécialement, spécialement de bière.

Grande sensibilité de la bouche et du pharynx, telle que le fait de rincer la bouche provoque de la toux et des vomissements d'épaisses masses de mucus.

Constant désir de cracher, avec goût métallique douceâtre.

Douleur dans le foie après une colère.

Douleur dans le tendon d'Achille, seulement quand il marche. Aucune sensibilité; mais il boitait en marchant dans les rues ; obligé de tourner le pied vers l'extérieur; de s'arrêter et de tenir élevé son pied pour soulager la douleur. Le fait de monter des marches était particulièrement douloureux.

Douleur, rougeur et gonflement du gros orteil, comme dans la goutte.

Le gros orteil gauche est spécialement affecté; avec de fines piqûres comme par des éclats de verre, sous l'ongle, et à l'extrémité de l'orteil.

Refroidissement de l'estomac ; comme si de l'air froid soufflait à son intérieur.

Efforts de vomissement spasmodiques au niveau de l'épigastre.

Nausée, ressentie dans la tête ; semble être le plus souvent dans la bouche. 

Creux dans la tête, dans la poitrine, dans l'abdomen.

Frissonnement sur les seins.

Sensation de froid à travers les dents.

Roulement des globes oculaires, les yeux étant clos.

Le sommeil aggrave tous les symptômes, spécialement de la tête.

Coliques, comme si des pierres dures se frottaient les une contre les autres dans l'abdomen.

Céphalée occipitale, l'occiput s'ouvre et se ferme alternativement (le vertex s'ouvre et se ferme ; Cann. Ind.)

Le temps passe trop vite (trop lentement).

* * *

Au sujet des endroits où sont ressenties les nausées, nous ajouterons :

Nausées ressentie dans la tête et la bouche : Cocculus

Dans le rectum, Ruta

Dans les oreilles, Discorea.

En dehors des localisations les plus usuelles : estomac, poitrine, abdomen.

 

 

Coffea Cruda [Coff]

 

Texte

C'est l'un de nos remèdes familiaux les plus utilisés. Depuis que chez de nombreuses personnes le café produit de l'insomnie; non par agitation, ni gêne ni douleur, mais par l'hyperactivité cérébrale d'un cerveau trop alerte, en éveil, par suite d'un plaisir, d'une excitation, très mental ou activité. Ici, Coffea en dilution, donne un sommeil naturel, reposant, revigorant, sans effets secondaires. C'est le plus admirable sédatif connu, la plus parfaite réaction homéopathique, que nous puissions imaginer.

Un exemple : nous l'avons peut–être déjà raconté, mais il convient ici ; elle était si sérieusement malade, si exténuée et fatiguée que le médecin lui conseilla de prendre une bonne tasse de café fort; ce qu'elle fit. Et durant la moitié de la nuit suivante; elle fut " dedans et dehors ", dans un état d'agréable insomnie, sans anxiété aucune, mais sans sommeil du tout. A la fin, en désespoir de cause, on lui fit prendre Coffea 200, et la malade s'endormit en quelques minutes.

Cet exemple fournit trois leçons : l'action rapide de Coffea, dans un cas de Coffea, la puissance des remèdes potentialisés, la propriété d'un remède, dynamisé, de se révéler le meilleur antidote de la drogue à l'état cru.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Activité inhabituelle du corps et de l'esprit.

Plein d'idées; agit rapidement; n'a aucune envie de dormir.

Excitabilité mentale.

Insomnie en raison d'une excessive excitation mentale et physique.

Frayeur par suite de surprises soudaines et agréables.

Les douleurs semblent insupportables, conduisant au désespoir.

Affections après émotions soudaines, particulièrement des surprises agréables.

Tous les sens sont noter une perception accrue des mouvements passifs légers.

Menace d'apoplexie : surexcité, bavard, plein de frayeurs, angoisses de conscience, aversion pour le grand air, insomnie, grincement convulsif des dents.

Céphalée unilatérale, comme si un ongle s'enfonçait dans la tête (Thuya); pire au grand air.

Mal de dents névralgique entièrement soulagé en gardant de l'eau froide dans la bouche, et revenant dès que l'eau devient chaude.

Pendant le travail ou la délivrance, extrême peur de la mort.

Grande agitation et insomnie.

Affections après émotions soudaines, spécialement les surprises agréables.

Aimerait frotter ou gratter la partie, mais elle est trop sensible.

Mauvais effets des boissons alcooliques : vin et liqueurs.

La soif le réveille la nuit pendant la sueur; soif peu fréquente pendant la fièvre; soif presque constante après la fièvre et pendant sueur.

* * *

Quant au symptôme curieux ; mal de dents soulagé par de l'eau froide gardée en bouche, et qui revient dès que l'eau devient chaude, nous l'avons vu plus d'une fois, et Coffea l'a promptement guéri.

 

 

Colchicum Autumnale [Colch]

 

Texte

Pour l'ordre des choses, les remèdes semblent été placés ceux lieux et temps où ils sont désirés. Dulcamara grimpe sur les haies au moment des jours chauds et des nuits froides. Arnica pousse dans les Andes, et les régions montagneuses, là où il soulage et guérit les effets des grandes fatigues, des chutes et des coups. Fall–Krant : " Herbe des chutes " comme disent les allemands. Les remèdes de serpent conviennent pour les morsures de serpents, ou pour les affections violentes et rapides des climats tropicaux. Et ce n'est pas pour rien que Colchicum automnale fleurit en automne, car c'est un grand remède pour la diarrhée et la dysenterie automnale, aussi bien que pour le rhumatisme aiguë de cette saison.

HERING (Guiding symptoms) nous dit que ce remède a été expérimenté par Hahnemann et beaucoup d'autres, mais que ces expérimentations ne peuvent se retrouver ni dans la Materia Medica Pura, ni dans les Maladies Chroniques ....

Il serait certainement trouvé dans les archives de Stapf.; mais cela n'a probablement jamais été écrit en anglais, puisqu'Allen (Encyclopédie) ne cite aucun de ses symptômes provenant d'Hahnemann.

* * *

La vieille Ecole a grandement usé, et abusé, de cette drogue; et c'est pourquoi HALE WHITE (Materia Medica) enseigne au sujet de Colchicum aux étudiants et à la profession médicale. Il intitule son petit chapitre : " La seule valeur de cette drogue est d'être un spécifique de la goutte ".

Il parle de son action (que nous savons être curative, quand il est donné à petites doses, et quand les symptômes concordent chez le malade et le remède) ... Perte d'appétit; action purgative; nausée; coliques; grande douleur abdominale; vomissement; diarrhée profuse avec émission de sang; grande prostration, la peau froide et perlée de sueur; respiration lente; mort par collapsus (ces symptômes, nous le verrons, sont exactement ses emplois homéopathiques).

Au sujet de ses indications thérapeutiques, il dit : " Colchicum n'est presque jamais employé en dehors de la goutte .... Il est souvent très utile pour la dyspepsie, l'eczéma, la céphalée, la névrite, la conjonctivite, la bronchite, et d'autres conditions survenant chez ceux souffrant de la goutte, et probablement en relation avec la goutte.

C'est un véritable spécifique; mais son action est peu connue ".

* * *

Néanmoins, on voit rarement la vraie vieille goutte de nos grands–pères. Nous nous souvenons avoir rencontré un cas, chez une femme qui me fit demander un Dimanche, parce qu'elle ne pouvait toucher son médecin habituel. Elle me montra un pied enflé, rouge, brillant; ses symptômes étaient plus intenses au niveau du gros orteil; très douloureux et sensible. Un moment, je pensais à la possibilité d'un état infectieux, mais la lumière me vint, et je fus soulagé quand elle me dit " qu'elle faisait, comme cela, des crises de goutte ". Le remède qui la guérit (le jour suivant, comme nous apprîmes ultérieurement) n'était pas Colchicum, mais Urtica urens le remède cher à Burnett, la teinture d'orties. C'est d'ailleurs à cause de ses succès obtenus dans la goutte par cette simple herbe, que lui fut donné le surnom (c'est ce qu'on m'a dit) de Dr. Urtica, dans les clubs londoniens de l'époque. Il avait l'habitude de donner 5 gouttes de teinture forte, plusieurs fois par jour, dans de l'eau chaude. 

En jetant un coup d'oeil sur les Symptômes en caractères gras des expérimentations, on apprend d'emblée que les grandes sphères de Colchicum, à côté des articulations (qu'il enflamme et raidit, se promenant souvent d'une articulation à l'autre) sont : l'estomac et les intestins.

Il a une nausée des plus intenses, excitée par la vue ou l'odeur, voire même la pensée de la nourriture (Ars; Sep.; Cocc.) Ce symptôme caractéristique a conduit à son emploi fructueux, comme un cas désormais classique du Dr. Nash, d'une vieille dame épuisée et mourant de diarrhée, avec 65 selles dans les 24 heures, émises dans les draps du lit; si faible qu'elle ne pouvait même pas soulever la tête de son oreiller (ceci est également un symptôme de Colchicum); et si nauséeuse par les odeurs de nourriture que toutes les portes devaient être fermées entre sa chambre et la cuisine. Une dose de Colchicum 200 (elle n'a jamais eu de besoin d'une seconde dose) stoppa cet écoulement, et par la même occasion, apprit à Nash la valeur des drogues potentialisées.

Diarrhée, donc, et aussi dysenterie, spécialement à l'Automne, et colite, spécialement colite membraneuse, dans laquelle il est aussi souvent utile.

Colchicum est un remède de métastases; comme lorsque la goûte quitte les jointures et attaque le coeur ou l'estomac; on entend peu parler de nos jours de tels cas,; mais dans le rhumatisme cardiaque ou les troubles rénaux des enfants dont les parents sont goutteux, ou les grand–parents, il pourrait se trouver utile, si les symptômes cadrent

En commun avec Dulcamara, autre remède automnal, il est utile dans les désordres provenant du froid humide, et dans la suppression de la transpiration.

En commun avec Bryonia, il n'ose pas bouger; et son caractère est extrêmement irritable.

Dans la pleurodynie, le comparer à Arnica :: comme également dans ses sensations de meurtrissures.

* * *

Laissons parler NASH :

Ce remède a un des symptômes les plus positifs et les plus sûrs de toute la matière médicale, et qui, d'ailleurs, à ma connaissance ne peut être rattaché à aucune explication pathologique pour ; " l'odeur de cuisine le rend nauséeux à en défaillir ". Nous mentionnons cela ici, parce que bien des médecins semblent désireux de baser leurs prescriptions sur des indications pathologiques. S'ils y arrivent, et réussissent à guérir leurs patients, Nous n'avons aucune objection à cette manière de procéder. Mais nous proclamons notre reconnaissance pour la valeur des symptômes subjectifs sensationnels et pour les modalités qui ne peuvent trouver d'explication. En fait, nous sommes presque sûr, que les symptômes subjectifs bien vérifiés, sont plus souvent dignes de confiance dans le traitement de nos patients, que tous les états pathologiques connus ". Et il donne le cas, auquel il a été fait allusion plus haut, de cette vieille femme.

Il fait remarquer que Colchicum a deux symptômes opposés, à savoir brûlure, et froid de glace dans l'estomac.

Avec Kent, il signale la valeur de Colchicum pour la distension météorique importante de l'abdomen ". A la 200ème dilution, c'est un bon remède pour le ballonnement des vaches qui ont mangé trop de trèfle vert ".

Au sujet de son emploi pour le rhumatisme articulaire migrateur et goutteux, Nash l'a souvent trouvé moins heureux que nos autres remèdes de rhumatisme∑ .

Mais, dans certains de ces troubles, ou d'autres, " Nous devons trouver présentes ses caractéristiques primaires " (nausée par odeur de nourriture et de cuisine) " Nous le donnerions certainement et attendrions avec confiance de bons résultats ".

* * *

FARRINGTON, au contraire (Matière Médicale Clinique), dit : " Je suis persuadé que Colchicum n'a pas, dans la pratique, la place qu'il mérite. A vrai dire, il nous est venu de l'Ecole allopathique, comme un remède hautement recommandé pour la goutte. Par ailleurs, nous ne devons pas, à cause des abus exorbitants de ce médicament par la dite école, aller à l'extrême opposé, et l'abandonner complètement, comme remède ".

Il parle de son emploi dans la faiblesse, particulièrement la faiblesse suivant la perte de sommeil..... peut avec peine traîner une jambe après l'autre; appétit nul; mauvais goût dans la bouche; nausée; la faiblesse intéresse ou comprend d'abord la digestion, comme une conséquence de la perte de sommeil. Dans la typhoïde : pupilles grand'ouvertes, presque insensibles; sueurs froides sur le front; quand le patient essaie de soulever la tête, elle tombe de nouveau en arrière, la bouche grande ouverte. Faciès cadavérique; traits aigus, effilés, le nez parait pincé, la langue lourde et raide, sortant avec difficulté (Lach), elle peut bleuir, notamment à la base. Perte presque complète de la parole et respiration froide. Agitation et crampes dans les jambes. Mais il n'a pas la frayeur, et la peur de la mort de quelques autres remèdes de typhoïde.

Allié à Carb veg dans le refroidissement de la respiration, le tympanisme et la grande prostration.

Tympanisme : selles aqueuses, fréquentes, et involontaires ; contient des " lambeaux "; aqueux, sanglants. Dans la dysenterie, s'il y a du tympanisme, Colch est de loin préférable à Cantharis ou Mercurius.

Ensuite, Colchicum, dans les articulations et la goutte, est extrêmement sensible au moindre mouvement. Patient particulièrement irritable, et hypersensible à chaque petite impression externe : lumière, bruit, odeurs fortes; et la douleur semble insupportable (Cham.)

Puis, métastase de goutte ou de rhumatisme à la poitrine. Dans les affections cardiaques valvulaires, ou la péricardite suivant le rhumatisme, il est indiqué par de violentes douleurs coupantes et piquantes dans la poitrine, spécialement au niveau du coeur, avec une grande oppression et dyspnée. La poitrine semble étroitement bandée.......

* * *

GUERNSEY (Keynotes) dit qu'il fait penser à ce remède quand nous voyons un patient souffrant des effets de veillées nocturnes (Cocc. Est classique ici. –Ed), des effets d'un travail acharné ......... Douleurs arthritiques dans les jointures, spécialement quand le fait de heurter les jointures fait crier le malade de douleur, ou le fait de heurter les orteils fait souffrir exagérément. Affecte grandement le périoste et les synoviales articulaires ; les petites articulations. Rougeur, chaleur et gonflement des parties affectées ......

Après évacuation, soulagement; mais parfois une terrible douleur spasmodique du sphincter anal survient après la selle .......

* * *

KENT –nous résumerons brièvement. Il dit qu'il est étrange que la médecine traditionnelle ait tellement employé Colchicum pour la goutte; dans tous les vieux ouvrages, ce remède était recommandé pour cette maladie. Les expérimentations corroborent le fait que Colchicum s'adapte à de nombreuses conditions de goutte ... Mais la médecine traditionnelle ne nous dit pas dans quelle variété de goutte ou de rhumatisme il faut prescrire Colchicum. C'était tout bonnement un remède empirique : " Si c'est une goutte, essayez Colchicum. " Que faire du patient, si le remède échoue, à cela il n'est pas donné de réponse. La formule était : " Donnez la prescription, et restez en là ", et les drogues étaient administrées jusqu'à ce que le patient, empirant progressivement, passe des mains d'un médecin à l'un autre.

Colchicum est aggravé par le froid, le temps humide, par la pluie froide d'Automne... il a aussi un rhumatisme l'été. La chaleur ralentira le flot de l'urine ou diminuera la quantité de solides dans l'urine.

Un fait frappant se retrouvant tout au long du remède, est sa tendance à errer d'une jointure à l'autre, d'un côté à l'autre, de bas en haut, ou de haut en bas; avec gonflement, ou sans gonflement; d'abord ici, puis là.

Autre fait frappant : la tendance générale oedémateuse : oedème des mains et des pieds, s'il sont atteints; épanchement dans le péritoine, le péricarde, la plèvre, les sacs séreux ... avec urine pâle. Que l'urine soit copieuse ou rare, elle est pâle.

Etats rhumatismaux qui sont partis un certain temps, et qui finissent par des troubles cardiaques... l'état cardiaque est ici une continuation de l'état rhumatismal.

Colchicum a guéri l'hydropisie après la fièvre scarlatine.

Tous les troubles (tête, intestins, foie, estomac) sont pires par le mouvement ; il craint de bouger; ceci est presque aussi marqué que dans Bryonia. Frileux, sensible au froid (LedumColch. est mieux à la chaleur, emmitouflé, en étant chaud ..................

Un symptôme curieux : le toucher et le mouvement apportent une sensation douloureuse de vibrations électriques.

Est presque constamment en sueur, même avec la fièvre, et parfois la sueur est froide.

Puis, la nausée : il éructations et haut–le–coeur, à la simple pensée de nourriture ... il est si sensible aux odeurs qu'il sent des choses que d'autres ne sentent pas (exactement comme Coffea qui entend des sons que d'autres ne peuvent entendre). Il sent des odeurs qui le rendent malade... dans la typhoïde, prostré plus que d'ordinaire, ne peut prendre de lait, des oeufs crus, de la soupe, parce qu'il aura envie de vomir rien que d'y penser. C'est ainsi depuis des jours, et sa famille avait peur qu'il ne meure de faim.... Ceci entre dans sa vie, car cet état englobe l'aversion des odeurs, et devient un symptôme général... Ne parlez pas de nourriture en présence d'un patient Colchicum, mais donnez–lui auparavant Colchicum; et peu de temps après, il aura envie de manger quelque chose. Cela guérira cette aversion pour la nourriture. Quelle chose fatale, lorsqu'un homme a en horreur la chose précisément qui peut le garder en vie.

Il peut avoir une grande soif, ou pas de soif, ou les deux alternés...... Nausées et tendance à vomir en avalant la salive.

Il décrit les ballonnements des vaches qui ont pâturé dans un champ de trèfle frais , et qui deviennent si grosses que vous craignez qu'elles n'explosent.

Les fermiers savent parfaitement plonger un couteau dans la poche de la vache entre les dernières côtes courtes, pour permettre aux gaz de s'évacuer; mais placez quelques boulettes de Colch. sur la langue de chaque vache, et il ne se passera que quelques minutes avant que les vents ne s'échappent, à votre grande surprise et à celle du fermier. Quand l'abdomen est très distendu et tympanisé, Colch. est souvent le remède qu'il faut. 

Ensuite, les selles diarrhéiques qui sont comme de la gelée (elles forment dans le vase une masse solide de gelée)....... putrides, noires, avec du mucus sanglant, aqueuses, le mucus gélatineux, passe comme un mince filet d'eau, mais forme une gelée, dès qu'il se refroidit.

* * *

De jeunes médecins, absorbés dans l'étude des expérimentations de la Matière Médicale, pensent souvent que tous les cas relèvent de toutes les drogues ; elles sont tellement ressemblantes, comment les distinguer ? mais, prenez leurs caractéristiques et leurs particularités d'action, et chacune d'elles tiendra sa place distincte, comme une entité, presque comme une personnalité ; et quand vous aurez saisi une fois pour toutes cette personnalité, comme si vous étiez amis, vous la reconnaîtrez, comme avec vos amis, non seulement dans la ressemblance générale, mais dans ces petits détails dans la manière d'être ou de parler, comment il se conduit– en toutes occasions par rapport au bruit, à la nourriture, aux offres d'amitiés, à la brutalité, la sympathie– son agitation ou sa placidité, son extrême propreté et son ordre, ou bien l'inverse. Son émotion facile– sa frilosité– ses réactions à la météorologie– son attitude, en bref, par rapport à l'environnement physique et mental. Vous le verrez chez des amis et des patients, et alors la prescription deviendra plus aisée, et fructueuse.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Mémoire affaiblie, idées moins claires que d'habitude; perte de mémoire; absence de mémoire, Les impressions externes, la lumière brillante, les odeurs fortes, le contact, les méfaits des autres, le mettent hors de lui–même.

Les fortes odeurs le mettent complètement hors de lui.

Aversion pour la Nourriture; aversion pour sa vue, et encore davantage pour l'odeur de la nourriture.

Pas de soif.

L'odeur de cuisine le rend nauséeux à en défaillir.

Nausée, éructation et vomissement copieux de mucus et de bile.

Violent haut–le–coeur, suivi d'un vomissement copieux et pénible de nourriture, puis de bile.

Violente brûlure à l'épigastre.

Besoin urgent et très douloureux de déféquer. Seulement un petit nombre de matière passent, suivi de mucus transparent, gélatineux, et très membraneux, avec quelques soulagements de la douleur de l'abdomen.

Selles extrêmement douloureuses.

Ecoulement comme de la gélatine, provenant des intestins.

Du mucus aqueux, comme de la gelée, sort de l'anus avec un violent spasme du sphincter.

Selles sanglantes avec dépôts provenant des intestins et protrusion de l'anus.

Dysenterie automnale, avec écoulement de mucus blanc et violent ténesme; selles sanglantes, mêlées à une substance visqueuse;

Ecoulement sanguinolent provenant des intestins avec nausée mortelle par les odeurs de cuisine. Ténesme du rectum.

Ecoulement provenant des intestins, contenant une grande quantité de petites particules blanches en lambeaux.

Douleur dans la région des reins.

Urine comme de l'encre.

Piqûres et déchirement dans les muscles de la poitrine; pleurodynie.

Oppression de la poitrine, dyspnée, sensation de tension dans la poitrine, parfois en haut, parfois en bas.

Oppression thoracique avec violente palpitation.

Hydrothorax avec oedème des mains et des pieds.

Pouls filiforme, imperceptible.

Epanchement dans le péricarde après affections inflammatoires du coeur.

Une douleur paralytique dans les bras, si violente qu'il ne peut tenir d'une manière ferme l'objet le plus léger.

Faiblesse après suppression soudaine de la sueur, particulièrement sur les pieds, après s'être mouillé entièrement. 

Au début d'un rhumatisme aigu, avant qu'il ne soit pleinement développé.

Douleurs dans l'épaule et les articulations des hanches, et dans tous les os, avec difficulté de remuer la tête et la langue.

Grande faiblesse et épuisement, comme après un exercice; ne peut soulever la tête de l'oreiller, sans aide.

Crise de dysenterie.

Constance sensation de refroidissement, même quand il s'assoit près d'un poêle; avec afflux de chaleur.

La douleur va de gauche à droite, dans la goutte.

Douleurs rhumatismales produite par le froid, ou aggravée par le froid, le temps humide.

Hydropisie aiguë avec affections rénales.

Diathèse urique.

Goutte chez des personnes de constitution vigoureuse.

SYMPTÔMES NOTABLES, EN ITALIQUES, OU PARTICULIERS :

Peut lire, mais ne peut comprendre, même une courte phrase; ne peut comprendre les mots; la vision est plus intense, mais les facultés intellectuelles sont émoussées. Ses souffrances semblent intolérables : impressions externes, lumière, bruit, odeurs fortes, contact, etc ..., troublent son caractère.

Acuité morbide de l'odorat; l'odeur du bouillon de viande provoque de la nausée et celle des oeufs crus le font presque défaillir; excessive sensibilité à l'odeur de cuisine.

Langue : rouge brillant; lourde, raide, engourdie; froide; remuée et tirée avec difficulté.

Enorme appétit pour différentes choses; mais aussitôt qu'il les voit, ou plus encore s'il les sent, il frémit de nausée, et il est incapable de rien avaler. 

Obligé de se courber et de se coucher complètement immobile, tout le jour, sans le moindre mouvement, sans quoi il était saisi d'un vomissement des plus violents.

Epigastre transpercé par un couteau.

Estomac dérangé après avoir mangé trop d'oeufs.

Coliques, pires en mangeant; après une nourriture flatulente, grande distension; mieux en se pliant en deux.

Distension gazeuse sous les dernières côtes.

Dans l'inflammation des viscères abdominaux, par métastase goutteuse.

Selles aqueuses profuses, par temps chaud et humide, ou à l'automne.

Douleur torturante, de longue durée, dans le rectum et l'anus, après la selle, faisant se tordre et crier le malade.

Hémorragie anale par temps froid et humide automnal.

L'enfant s'endort sur le vase dès que cesse le ténesme.

Néphrite : urine albumineuse, sanglante, comme de l'encre.

Besoin urgent d'uriner; écoulement d'une urine chaude, hautement colorée; brûlure et ténesme.

Toux nocturne avec expulsion involontaire d'urine.

Douleur piquante, ou douleurs en coup de couteau dans la région du coeur.

Effusion séreuse dans la poitrine, chez des personnes rhumatisantes ou goutteuses.

Hydropéricarde.

Maladie de coeur, suivant la goutte ou le rhumatisme aiguë.

Douleurs terribles, à se tordre, dans la région des reins et des uretères.

Les genoux s'entrechoquent; marche avec grande difficulté.

Les pieds semblent lourds; il est difficile de les élever ou de monter des marches.

Crampes dans les pieds, surtout les plantes. Contraction des talons.

Douleur dans la partie arrondie du gros orteil gauche.

Violentes douleurs dans les bras et les jambes; ne peut se servir de ses membres.

Déchirement, tiraillement dans les membres, changeant de place.

Raideur des jointures, et gonflement des mains et des pieds.

Crises de rhumatisme apparaissant et disparaissant soudainement; douleurs erratiques ; crises aiguës dégénérant en forme chronique, ou crises aiguës sur une forme chronique.

Douleurs dans les articulations, spécialement s'il s'est cogné; heurter les orteils lui fait un mal excessif.

Grande irritabilité avec les douleurs; très sensible au toucher; la moindre vibration rend la douleur insupportable.

Métastases aux organes internes.

Hydropisie des organes et cavités internes – hydropéricarde – hydrothorax – ascite – hydrométrie.

Est en relation étroite avec les tissus fibreux : rougeur, gonflement, chaleur, etc ..., sans tendance à la suppuration; change rapidement de localisation.

Inflammation des articulations, avec excessive hyperesthésie, l'ébranlement le plus léger de l'air, du plancher ou du lit rend les douleurs intolérables ....

Grosses articulations intensément rouges et chaudes .... agit davantage sur les petites articulations.

Il hâte la rechute de goutte, si l'on en abuse.

 

 

Collinsonia [Coll]

 

Texte

Nous nous souvenons bien de la première introduction à l'étude de Collinsonia faite par un gynécologue hospitalier. Dans la clinique où j'ai travaillé de nombreuses années, et à qui je dois un fort bon entraînement. Ce praticien avait une très haute opinion de ce remède, dans les cas gynécologiques accompagnés d'hémorroïdes. Or, c'est dans cette indication que Collins. semble avoir utile de façon permanente; mais ce remède semble avoir été expérimenté insuffisamment.

Une seule expérience avec le médicament brute est retrouvée, à l'appendice du Vol X de l'Encyclopédie d'Allen, par un médecin américain ayant absorbé 2 cuillerées à thé et demie de la racine pulvérisée. Et Clarke (Dictionnaire), relate une autre expérience, faite avec la teinture. De même, nombre d'auteurs ont noté sa valeur dans la constipation pendant la gestation, le prolapsus anal, utérin, avec prurit et dysménorrhée, dans la dysménorrhée avec convulsions menstruelles; même dans l'aphonie d'origine sympathique, et l'hémorragie pulmonaire. Hering, (Guiding Symptoms) d'où nous tirons les symptômes en caractères gras et de curieux symptômes semble avoir ignoré l'expérimentation au moyen de la racine pulvérisée ; nous le citerons néanmoins in extenso, car il donne une curieuse peinture de l'action de cette drogue, proposant des conditions pénibles (parfois) groupées sous les vocables d' " urticaire " et " oedème angio–neurotique ".

Nous le citerons longuement, parce que les curieux symptômes de ses expérimentations ne sont pas retrouvé dans Clarke ou Hering.

D'abord fut éprouvée une sensation de chaleur dans les lèvres, et une douleur à l'émergence du nerf sus–orbitaire gauche. Quelques 10 minutes après, une chaleur croissante s'étendit aux surfaces internes des deux lèvres, qui s'agrandirent rapidement, avec une sensation de piqûre comme par d'innombrables orties, piquant en arrière et en avant. Puis, la face, les joues, le front, et les parties poilues du menton, d'une oreille à l'autre, furent intéressées, l'engourdissement et la sensation de piqûre ortiée se répandant de long en large, descendant vers le thorax. Il n'y avait pas de brûlure dans la gorge, ni dans l'oesophage. Tandis que les lèvres et toute la cavité buccale étaient le siège d'une excitation intense, la face sembla s'agrandir de plus en plus : l'esprit, lui, était l'objet d'une excitation plutôt agréable.

Maintenant l'avant bras droit devint engourdi et lourd : puis le bras et les doigts du côté gauche; les pulpes des pouces étant plus douloureuses que les doigts. Puis vint une sensation nauséeuse, presque à vomir, pas mieux au grand air; tandis que les lèvres semblaient devenir plus grosses qu'auparavant, la bouche, de son côté, semblait ouverte, comme la gueule d'un poisson–chat : lèvres sèches, pas de salive. Allongé, le pouls, sous le doigt, paraissait filiforme, puis redevenait plus plein. Les choses chaudes semblèrent intensifier les effets de la drogue. C'était comme si on avait pris Aconit ou Arum triph. : Nux vomica se révéla l'antidote et, les effets de Collinsonia semblaient disparaître comme un souffle ou de la vapeur, du haut en bas.

D'abord le soulagement se fit sentir dans le front; puis les joues perdirent leurs dimensions grotesques; les lèvres perdirent leur sensation de chaleur cuisante; quant aux bras jusqu'aux bouts de doigts, ils furent nettement améliorés.

Mais les pulpes de pouces gardèrent leurs engourdissement et restèrent anormales le jour suivant. En marchant au grand air froid, membres et pieds semblaient étrangement légers; comme si on pouvait courir comme un cerf. Puis les membres inférieurs furent affectés, comme endormis. Nux IC fut alors pris à petites gorgées ; et il ressentit comme si on ôtait un bandage qui gênait l'action nerveuse par son étroitesse et son poids. 

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Selles muqueuses ou noires avec colique et ténesme (après accouchement.

Dysenterie hémorroïdale avec ténesme.

Constipation opiniâtre avec hémorroïdes, selles très molles et dures, accompagnées de douleurs et de flatulences.

Hémorroïdes avec constipation, ou même avec diarrhée, saignantes, aveugles et protruses. Sensations de bouts de bois, gravier, sable dans le rectum le soir et la nuit. Mieux le matin.

Hémorroïdes florissantes, hémorroïdes incessantes bien que non protuses avec alternance de diarrhée et de constipation.

Hémorroïdes chronique, saignantes, douloureuses.

Oedème par trouble cardiaque.

QUELQUES SYMPTÔMES CURIEUX ET EN ITALIQUE

Maux de tête gastriques ou hémorroïdaux avec vertiges, langue recouverte de jaune, au centre ou à la base avec un goût amer.

Nausée : avec douleur comme des crampes à l'estomac, avec constipation chronique pendant la gestation.

Dyspepsie avec pyrosis et hémorroïdes.

Congestion du système porte et des viscères pelviens avec flatulence gargouillante. Selles molles avec abdomen distendu.

Hémorroïdes.

Diarrhée chronique des enfants.

Selles graveleuse de couleur claire avec pression dure, suivie de douleurs sourdes dans l'anus et l'hypogastre, durant une demi heure.

Inertie congestive du bas des intestins.

Poids et pression dans l'abdomen avec intense irritation.

Grand chatouillement et brûlure dans l'anus. Tuméfaction dans le rectum et l'anus.

Varicocèle avec extrême constipation.

Terrible dysménorrhée avec hémorroïdes.

Violentes convulsions précédées de sévères douleurs dans la région de l'utérus.

Prurit vulvaire accompagnés d'hémorroïdes.

Constipation opiniâtre pendant la gestation.

Attaques sévères de dyspnée avec grande faiblesse, irritation des nerfs cardiaques.

Action du coeur habituellement rapide mais faible.

Quand le cour est soulagé, les hémorroïdes réapparaissent, règles supprimées qui reviennent.

Palpitations chez les patients sujets aux hémorroïdes, dyspepsie et flatulence.

Ne peut pas marcher, ni se coucher, ou s'asseoir excepté sur le bout d'une chaise. La zone étant si gonflée et si enflammée – pendant la grossesse, la moindre excitation aggrave des symptômes cardiaques.

Evanouissement, oppression, syncope et difficulté à respirer, à cause de l'irritation des nerfs cardiaques.

Sensations de bouts de bois, de gravier, ou de sable, dans la partie basse du rectum et de l'anus. Extrême sensibilité du rectum.

Brûlure dans l'anus. Chaleur dans l'estomac et l'anus.

* * *

Nous noterons que ces " indications " sont la plupart des conditions de guérison, et non pas " provoquées et guéries par ... "

Il y a eu une grande controverse à ce sujet. Il a été débattu qu'un remède ne devait pas être accepté, selon le point de vue scientifique homéopathique, à moins qu'il ait produit les symptômes qu'il guérissait. Le Dr Clarke entra dans l'arène de façon violente. Il l'appela la naissance par présentation retardée et il montra plus tard que le remède en question, une fois expérimenté, présenta les symptômes exacts pour lequel il avait été curatif. 

Retenons le ! Ce qu'un remède peut guérir, il peut le causer. Et ce qu'un remède peut causer, cela, et cela seulement il peut le guérir.

C'est l'essence véritable de l'homéopathie.

Mais il n'y a aucun doute à ce sujet. Collinsonia a un fantastique effet sur les organes pelviens et une grande sphère d'action dans les maladies du rectum.

* * *

Dr W.J. GUERNSEY : au chapitre " Hémorroïdes ", décrit les hémorroïdes de Collinsonia; avec un endolorissement, une douleur sourde; augmentant après une selle dure. Brûlure ; chaleur; lourdeur; prurit.

Sensation de piqûre dans le rectum, comme par des bouts de bois, du sable ou du gravier, qui se seraient logés là.

Hémorroïdes coulant incessamment, saignant, quoique de façon non profuse.

Hémorroïdes cachées; chroniques; persistantes; externes; procidentes.

Avec paralysie et inertie congestive du rectum.

Pire : le soir, la nuit; pendant la grossesse; après une selle dure.

Signes concomitants : constipation; douleur épigastrique; perte d'appétit.

Beaucoup de flatulence; congestion pelvienne avec hémorroïdes; spécialement dans les derniers mois de la grossesse.

Catarrhe vésical avec hémorroïdes.

Va à la selle seulement le plus souvent, le soir.

Sévère douleur colicative, hypogastrique, avec intervalles de quelques minutes, accompagnée d'évanouissement; doit s'asseoir pour se soulager.

* * *

FARRINGTON mentionne Collinsonia. Il est indiqué est dans les hémorroïdes quand il y a une sensation comme de bout de bois dans le rectum. La constipation est habituelle. Les symptômes intestinaux sont pires le soir et la nuit.

Collinsonia est également utile dans le prolapsus utérin compliqué d'hémorroïdes. Il est aussi fréquemment indiqué dans ce cas que Podophyllum dans le prolapsus utérin avec diarrhée et prolapsus rectal.

Nous trouvons chez Collinsonia un des symptômes d'Opium des boules de matières fécales sèches passent par le rectum. Mais ces selles diffèrent de celles d'Opium par leur couleur claire..

* * *

NASH dit que Collinsonia n'est pas complètement expérimenté, mais que néanmoins nous en savons assez, avec les expérimentations auxquelles s'ajoute notre expérience clinique, pour montrer la grande valeur. Comme remède des hémorroïdes ou des troubles rectaux, dit–il., il peut être comparé avec Aesculus hipp.: les deux remèdes présentent une sensation comme si le rectum était bourré de bouts de bois .................. Nash s'emploie ensuite à noter quelques–unes des différences : Aesc. : a une sensation dominante de plénitude; Coll ne l'a pas.

Les hémorroïdes de Coll. saignent souvent de façon persistante.

Aesc.: grande douleur, sensibilité, et endolorissement dans le dos: Coll. n'a pas cela; du moins jusqu'ici, n'a–t–il pas présenté ce symptôme.

Aesc. est parfois constipé, parfois non. Coll. est très constipé, avec des coliques en rapport.

Nash nous parle alors de deux cas de guérison : – Sévères coliques très fréquentes, depuis des années, qui ont dérouté les médecins de la vieille école. Il fit le choix du remède curatif en se basant sur : la constipation obstinée, la grande flatulence, et la présence d'hémorroïdes.

Il a également guéri un des cas les plus obstinés de constipation. Le patient, depuis deux ans, n'obtenait en moyenne qu'une selle toutes les deux semaines, et encore sous l'action de puissants cathartiques qui le rendaient malades et l'obligeaient à s'aliter pour deux ou trois jours. Collinsonia le guérit en moins d'un mois, et parfaitement : ses intestins fonctionnaient chaque jour, et ce trouble ne revient plus pendant de nombreuses années .. c'est–à–dire aussi longtemps que j'ai connu ".

* * *

En vérité, c'est un remède mal connu ... Laissons maintenant l'introduction.

 

 

Colocynthis [Coloc]

 

Texte

Je suppose que tous, nous avons été témoins de l'action rapide et merveilleuse de Colocynthis dans les spasmes et coliques soulagées par le fait de se plier en deux et par la pression dure sur le ventre; jusqu'ici Colocynthis, n'a eu que cette signification, et rien de plus. 

Mais Colocynthis signifie beaucoup plus que " des intestins comme écrasés entre des pierres dures, et que des douleurs soulagées en se pliant en deux et par la pression dure ".

Il a d'effrayantes douleurs nerveuses, dans le rachis, les membres, la tête, les ovaires spécialement si elles sont causées par la colère et l'indignation.

NASH dit, " Aucun autre remède ne produit plus de sévères coliques que celui–ci et ne les guérit plus promptement. Le Dr T.L. Brown m'a dit un jour en substance : si j'étais disposé à être sceptique quant à la possibilité curative d'une petite dose, Colocynthis me convaincrait, car j'ai si promptement guéri de sévères coliques dans de nombreux cas, de l'enfant à l'adulte, et même chez les chevaux. Naturellement, tout vrai Homéopathe peut répondre Amen à cela.

" La colique de Colocynthis est terrible, et ne peut être supportable que plié en deux, et en comprimant quelque chose de dur contre l'abdomen. Il s'appuie sur les chaises, la table, ou les colonnes du lit pour trouver quelque soulagement. Cette colique est de caractère névralgique, et est souvent accompagnée de vomissement et de diarrhée, plus du fait de la grande douleur, que de quelque dérangement particulier de l'estomac ou des intestins ". Kent insiste également sur ce point, comme nous le verrons plus loin.

Nash compare Colocynthis et Chamomilla : " Tous deux, Cham. et Colocynthis ont des coliques à la suite d'une crise de colère, ou d'autres affections de même cause. Chamomilla réussit dans les coliques des enfants, s'il y a beaucoup de gaz distendant l'abdomen; l'enfant se tord de douleurs, mais ne se plie pas en deux comme Colocynthis ".

GUERNSEY (Keynotes) situe Colocynthis en deux mots de la façon que voici ; " La caractéristique la plus frappante, appelant ce remède, est une douleur atroce dans l'abdomen, obligeant le sujet à se plier en deux. Le soulagement est obtenu par le mouvement, tel que la torsion, les contorsions et le mouvement doit être continué tant que dure la douleur; la douleur est aggravée après avoir mangé ou bu la moindre quantité.

Cette douleur peut survenir isolément, ou bien dans la dysenterie, le choléra, etc .. Le fait de se plier en deux et de presser sur l'abdomen est la caractéristique principale ... Sensations, comme si des pierres étaient écrasées l'une contre l'autre dans l'abdomen, abîmant les parties molles; sensation de muscles raccourcis; d'étroitesse des parties externes.... Pire par les troubles mentaux; la colère et l'indignation; mortification par une offense .... ".

Mais c'est KENT qui nous donne la peinture la plus brillante de Colocynthis, faisant ressortir certains traits du remède qu'on peut difficilement trouver ailleurs, et qui sont difficiles à extraire du Répertoire (nous avons récemment essayé de le faire).

Il dit : " Le trait principal de Colocynthis est constitué par ses douleurs névralgiques sévères, déchirantes; si sévères que le patient est incapable de rester tranquille. Parfois elles sont soulagées par le mouvement – du moins il apparaît qu'elles sont pires pendant le repos; mieux par la pression et semble parfois soulagées par la chaleur ..... Les douleurs surviennent à la face, l'abdomen, le long du trajet des nerfs.

" Ces douleurs sont souvent liées à une cause très particulière, notamment la colère avec indignation. Aussi les personnes hautaines et facilement offensées réclament Colocynthis. La colère peut être suivie de violentes névralgies dans la tête, les yeux, en bas du rachis, dans les intestins ... 

" Crie de douleur. Se promène dans la pièce, devient de plus en plus anxieux à mesure que continue la douleur .. Ses amis l'irritent; il désire être seul.

" Il fait tout ce qu'il peut faire pour arrêter ces terribles douleurs. Elles sont souvent le résultat de la colère avec indignation.

" Vomissement et diarrhée surviennent fréquemment avec les douleurs, spécialement si ces dernières siègent dans l'abdomen.

" Les coliques viennent par paroxysmes en augmentant d'intensité.

" Le patient devient progressivement nauséeux jusqu'à ce que, finalement, il se mette à vomir; et il continue à avoir des hauts–le–coeur après que l'estomac se soit vidé...

" Le médecin demande : comment ces douleurs sont–elles arrivées ? Sa réponse est à peu près toujours la même : " Ma domestique a renversé de l'eau sale sur un beau tapis; nous avons eu une explication à ce sujet, et voilà le résultat ".

" Le vomissement de Colocynthis est différent de celui de la plupart des autres remèdes. La nausée n'apparaît pas en premier; mais quand la douleur devient suffisamment intense, alors surviennent nausée et vomissements, le contenu de l'estomac est expulsé, et le patient continue à avoir des hauts le coeur, jusqu'à ce que l'intensité des souffrances diminue ".

En écrivant cet article, un cas se présenta, qui donna un tableau parfait de Colocynthis, dépeint d'une façon si vivante par Kent.

La malade avait été tirée de son lit, pliée en deux par la douleur, vomissant un liquide jaune amer au cours du transport, et sa figure exprimait une profonde souffrance. " Elle avait eu de nombreuses crises analogues, commençant toujours de la même manière, et suivant la même évolution. D'abord, elle ressentait une douleur dans le dos, entre les omoplates, puis celle–ci s'étendait à la tête, et à tout le dos, puis elle se mettait à vomir. Cette crise avait débuté neuf jours auparavant. Dès qu'elle se montait la tête, cela amenait une crise. Quand elle est malade, elle est la fois sur le lit, dedans et dehors; elle désire se lever et marcher; mais si elle se lève, elle vomit habituellement ".

Kent signale aussi, " L'expression de Colocynthis est celle de l'anxiété liée à l'intensité de la souffrance. Peu importe où se trouve la douleur, la face est déformée.......

" Toutes les douleurs sont mieux par la pression, mais seulement au début; quand la douleur a duré plusieurs jours avec une gravité croissante, la partie affectée devient très sensible et ne peut supporter la pression ........

Les douleurs d'estomac sont des douleurs étreignantes, crampoides et creusantes, comme s'il était serré par les doigts d'une main puissante.

" Des douleurs semblables surviennent à la partie inférieure de l'abdomen, mais elles sont constamment soulagées par la pression forte, et en se pliant en deux (ce qui revient à une compression); elles surviennent en paroxysme d'intensité croissante, jusqu'à ce que le malade devienne nauséeux et vomisse ..... La victime se plie en deux, sur le dos d'une chaise, ou sur un marchepied, ou encore, s'il est incapable de sortir du lit, il se plie en deux sur ses poings.....

" Colique à la suite d'une colère avec indignation; mieux en se pliant en deux et pire en position droite, debout, ou penché en arrière.

" Dans les violentes névralgies ovariennes de Colocynthis, la femme fléchira le membre du côté fortement douloureux contre l'abdomen et le maintiendra dans cette position. 

" Colique des enfants quand ils sont soulagés en se couchant sur l'estomac; dès que la position est changée, ils recommencent à crier .... "

Colocynthis produit un état du système nerveux semblable à celui qu'on retrouve chez les sujets qui ont été victimes de vexations et d'ennuis. Un homme dont les affaires marchent mal devient irritable, et un épuisement nerveux s'ensuit. Une femme qui doit surveiller nuit et jour son mari infidèle afin de l'éloigner des autres femmes adopte un état d'esprit irritable, hypersensible, contrariée par la moindre provocation. C'est l'état de l'expérimentateur de Colocynthis. 

" Vous trouverez rarement indiqué ce remède chez des sujets sains, vigoureux, forts, qui sont tombés malades subitement ... "

HAHNEMANN écrit : " les médecins de jadis ont jeté le discrédit sur Colocynthis, en le donnant en fortes doses dangereuses comme purgatif. Leurs successeurs, terrifiés par cet exemple effrayant, ou bien le rejetèrent entièrement, et alors le pouvoir curatif de ce remède était perdu pour tout le monde, ou alors ne se risquaient à l'employer que dans de rares occasions. Et jamais sans avoir préalablement altéré et affaibli ses propriétés par des procédés stupides, qu'ils appelaient une correction, laquelle soi–disant atténuait et restreignait le prétendu caractère toxique du remède. Avec l'aide d'un mucilage, ils mélangeaient ce produit à d'autres drogues purgatives, ou bien ils détruisaient partiellement son pouvoir par fermentation, ou par l'ébullition prolongée, avec de l'eau, du vin, ou même de l'urine, selon les procédés stupides des anciens.

" Mais même après toutes ces mutilations " les soi–disants corrections) Colocynthis continua d'être un dangereux remède aux fortes doses prescrites par les médecins.

" Il est vraiment incroyable de constater dans une école médicale une telle absence de réflexion, et que dans une question comme celle–ci, personne n'ait jamais eu l'idée inverse, que si les remèdes héroïques agissaient trop violemment à une certaine dose, ceci pouvait être lié, non pas au remède lui–même mais à la dose excessive, laquelle pourrait être diminuée dans une certaine mesure. Et qu'une telle diminution de la dose, sans altérer ses propriétés, réduirait assez la force du remède pour le rendre inoffensif, et le rendre capable d'agir avec avantage. Devenant ainsi le plus naturel et le plus approprié des correcteurs de toutes les drogues héroïques.

" Il est évident que si une pinte de boisson alcoolique peut tuer un homme d'un coup, ceci n'est pas du à la seule toxicité de l'alcool, mais à la quantité excessive, et que deux gouttes d'alcool se révéleront inoffensives sur la même personne.

" Il est également évident que de la même façon qu'une goutte d'acide sulfurique fort produit immédiatement une ampoule et une érosion sur la partie de la langue où on l'a appliquée, au contraire, dilué avec 20 ou 100 000 gouttes d'eau, il devient doux et simplement âcre. C'est la façon la plus naturelle, la plus simple de corriger toutes les substances héroïques qu'on puisse trouver par la dilution et la diminution de la dose jusqu'à ce que le produit reste utile sans être dangereux.

" De cette manière, et de cette manière seulement, peuvent être mises en évidence, les propriétés curatives pour des affections des plus incurables. –Propriétés qui ont restées cachées,– des remèdes héroïques (de façon moindre les remèdes plus faibles) appelés des poisons par des hommes affligés de pauvreté intellectuelle. Et qui sont de cette manière exploités d'une manière sûre et douce à l'avantage de l'humanité souffrante. Au moyen des connaissances ainsi obtenues, nous pouvons obtenir des résultats dans le traitement de maladies aiguës et chroniques pour lesquelles l'école ancienne a jusqu'ici échoué. Cette méthode, d'une simplicité enfantine, et qui consiste à rendre les substances médicinales les plus violentes, douces et utiles, n'est jamais venu à l'esprit des médecins; aussi ont–ils été forcés de se passer de l'aide des remèdes les plus puissants et les plus utiles de la pharmacopée.

" Guidé par les effets pathogénétiques suivants de Colocynthis chez l'homme sain, Nous avons été capables de guérisons extraordinaires, selon le principe homéopathique, par l'administration d'une petite partie d'une goutte d'un octillon, ou de la décillionième dilution de la teinture ci–dessus.

" Ainsi, pour ne citer d'un seul exemple, nombre de coliques parmi les plus violentes, peuvent souvent être très rapidement guéries, avec pour guide les symptômes 69 à 109, quand en même temps les autres symptômes caractérisent de la maladie, ou une partie d'entre eux, et s'accordent similairement avec les symptômes de Colocynthis ".

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS (Hahnemann et Allen) : 

c'est–à–dire les symptômes caractéristiques prééminents de la drogue, produits chez l'homme sain et guéris chez l'homme atteint d'une " maladie semblable ").

Douleur lancinante, pressante dans la moitié de la tête, surtout violente en se baissant et quand on est couché sur le dos.

Douleur déchirante dans tout le cerveau, qui devient une pression dans le front, comme si elle pressait vers l'extérieur du front; plus violente en remuant les paupières.

Douleur brûlante dans la peau du front, au–dessus des sourcils. Douleur aiguë et coupante dans l'oeil droit.

Douleur palpitante et creusante allant du milieu du côté nasal gauche, à la racine du nez.

Douleur dans des dents du maxillaire inférieur, comme si on tirait sur les nerfs violemment ou on les étirait.

Eructations à vide.

Douleur constrictive à l'ombilic, immédiatement après le dîner.

Saisi de terribles douleurs crispantes, tordantes, dans les intestins, tout près de l'ombilic.

Epreintes près de l'ombilic.

Epreintes autour du nombril, accrues en mangeant des fruits.

Epreintes et douleurs coupantes dans la région ombilicale.

Violente étreinte dans la région ombilicale.

Violentes douleurs colicatives, émanant de l'ombilic, avec fréquence débâcle de gaz, qui procure un soulagement.

Piqûres profondes isolées, comme par une aiguille, parfois dans le flanc gauche, parfois dans le flan droit, apparemment en rapport avec les ovaires.

Abdomen très distendu et douloureux.

Epreintes dans l'abdomen, spécialement près du nombril.

Epreintes et douleur pinçante dans l'abdomen.

Violentes douleurs d'épreintes dans l'abdomen, pires à environ trois doigts au–dessous du nombril, obligeant le malade à se plier dessus.

Epreintes dans les intestins comme s'ils étaient serrés avec force.

Douleur pinçante dans l'abdomen, comme si les intestins étaient comprimés à l'intérieur, avec douleur coupante s'étendant vers la région pubienne, si sévères au–dessous du nombril que les muscles du visage se tordent et que les yeux se ferment; les douleurs sont soulagées seulement par la pression sur les intestins avec les mains et en se pliant en deux.

Douleur pinçante dans les intestins, comme s'ils étaient écrasés entre des pierres.

Douleur coupante dans l'abdomen.

Colique très violente par paroxysmes, l'obligeant à se pencher en avant. Coliques des plus violentes. Colique à forme de épreinte.

Besoin urgent d'uriner.

(Poids lourd dans la région dorso–lombaire avec une certaine augmentation thermique) et sensibilité sur la partie affectée ..... L'origine du trouble réside dans la région sacrée, correspondant au plexus ischiatique d'où elle s'étend à travers l'articulation de la hanche, à la partie postérieure de la cuisse jusque dans le creux poplité.

Douleur tiraillante tensive dans le rein droit ressentie seulement à l'inspiration, et surtout violente quand il repose sur le dos.

Petite toux en fumant du tabac

Douleur pénible dans l'épaule gauche quand il est au repos.

Dans la région de l'épaule droite, sensation de tiraillement interne, comme si les vaisseaux et les nerfs étaient étirés.

Douleur sévère, tirante, aiguë, dans les muscles cervicaux gauche, encore plus sévère au mouvement.

Violentes douleurs perforantes dans le pouce de la main droite.

En marchant seulement, douleur dans la cuisse droite, comme si le muscle psoas était trop court; cela cesse en se tenant debout mais revient en marchant.

Douleur déchirante dans la plante du pied droit, particulièrement violente au repos.

Le Dr George Royal (Iowa) écrit au sujet de Colocynthis, " Peu de remèdes ont été aussi complètement expérimentés que Colocynthis. Hahnemann l'expérimenta et rapporta les résultats sur lui–même, sur 6 de ses collaborateurs, et 36 auteurs .... aussi pouvons–nous dire en toute sincérité que Colocynthis a un plus grand pourcentage de symptômes vérifiés que n'importe quel autre remède de notre Matière Médicale ".

 

 

Conium [Con]

 

Texte

(Ciguë)

Hahnemann publia deux expérimentations de Conium : l'une, plutôt brève, dans la Materia Medica Pura; l'autre, plus tard, dans les Maladies chroniques. Nous citerons de l'introduction des remarques relatives à cette dernière.

Après avoir décrit sa préparation homéopathique, il dit : " Les grandes propriétés médicinales de cette plante peuvent être déduites de ce qui a été écrit par Stoerk et ses amis sur les résultats brillants obtenus par de Conium au cours des années 1770, 1771, etc.. Cependant, bien que quelques bons résultats aient obtenus, du moins au début, dans le traitement de quelques maladies redoutables, d'un autre côté, l'usage répété de doses excessives de cette drogue a provoqué d'irréparables dommages et a détruit un certain nombre de vies humaines.

" Les rapports apparemment contradictoires des observateurs les plus honnêtes, se basant sur leur expérience personnelle dont certains d'entre eux étaient réjouissants, d'autres plutôt affligeants, ont été récemment réconciliés par l'Homéopathie. Il a été montré qu'il est impossible d'obtenir des effets bienfaisants de l'usage de remèdes puisants, en employant des doses importantes et répétées d'un produit comparativement mal connu par rapport à sa puissance, dans le traitement d'affection également mal connues; " mais que le remède doit d'abord être expérimenté sur des personnes saines et être en hautes dilutions dans les affections et selon les symptômes dont les effets de la propre pathogénésie sont homéopathiques".

" De telles doses contrastent sans doute étrangement avec celles employées par les médecins allopathes, 140 grains d'extrait, ou un verre à vin de jus frais, voire 6 fois par jour. Le véritable homéopathe à l'avantage de ne jamais employer sa drogue au préjudice de son patient.

" Ces exemples terrifiants m'ont empêché de rechercher les effets de cette drogue, jusqu'à une époque tardive; puis je découvris ses qualités antisporiques.

" Ce remède, pour être bienfaisant, doit fréquemment être précédé par quelques autres drogues, et doit alors être utilisé aux plus petites doses possibles.

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Nous nous savons d'avoir visité, à Athènes, il y a quelques années, la prison de Socrate et le lieu où le vieux philosophe rencontra calmement la mort. Je peux voir encore aujourd'hui cette grotte longue et peu profonde, par un certain chemin haut situé dans le roc solide au flanc de la colline; (comme nous nous en souvenons, après tant d'années); et ceci a un intérêt spécial pour l'homéopathe à cause de la façon dont mourut cet homme. Il avait été condamné a mourir en buvant le jus exprimé de la ciguë. Cela prit du temps à préparer. Il demanda à son bourreau : " Que dois–je faire ? ". Il lui fut répondu : " Promenez–vous; et quand vous sentirez une lourdeur dans les jambes, vous vous coucherez ". Il but d'un trait la boisson mortelle, tandis que ses amis dévoués assistaient, désolés, au spectacle; et il se promena de long en large, jusqu'à ce que, ressentant une sensation de défaillance dans les jambes, il se coucha. Son bourreau l'examina, et trouva ses jambes froides et insensibles; ainsi que son abdomen, puis l'insensibilité monta plus haut, puis il trépassa dans un frémissement convulsif. Tel est le chemin suivi par la ciguë : elle tue depuis les extrémités vers le haut, tandis que le cerveau demeure clair.

Voici ce qu'il dit en raillant à ses persécuteurs : " Vous pouvez tuer mon corps; vous pouvez aussi tuer mon âme .. si du moins vous arrivez à l'attraper ". Et quand on lui demanda ; " de quelle manière devons nous vous enterrer ? " il répondit à peu près ceci : " Comme il vous plaira; du moins si je ne peux vous échapper. Du moment où j'ai bu le poison, je ne resterai pas avec vous Personne ne peut dire à l'enterrement qu'il enterre Socrate. Dites que vous êtes en train d'enterrer mon corps; eh bien enterrez le comme il vous plaira.

Quand on pense à Conium, on se souvient toujours de Socrate, et de la manière dont la drogue paralyse et paralyse de bas en haut.

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La mentalité de Conium est lourde et peu inspirée; le véritable opposé de mentalité de mentalité de Cannabis ind. " Faiblesse de la mémoire; oubli; incapacité de soutenir un effort mental. A de l'aversion pour la société, et cependant craint d'être seul. Peu enclin au travail; engourdissement; indifférence. Hypochondrie et hystérie par suppression de l'instinct sexuel ou trop d'indulgence envers lui, avec dépression, anxiété et tristesse. Aime porter ses plus beaux vêtements, fait des achats inutiles, prend peu de soin des choses, les abîme ou les détruit; ne désire pas travailler, préfère jouer ". Ainsi nous voyons que l'esprit est ralenti également, et que ses énergies sont émoussées et paralysées.

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Nous allons maintenant glaner dans KENT et condenser ce qu'il nous dit : ce remède a une action longue, profonde. Troubles après avoir pris froid, quand les ganglions sont atteints dans tout le corps .. infiltration dans la région des ulcères et des parties enflammées; dans les ganglions le long du trajet des lymphatiques, si bien que nous trouvons une chaîne, comme un chapelet de perles.

Conium a été employé largement dans les affections glandulaires malignes, cancéreuses, et ce n'est pas étonnant, car il s'empare des glandes dès le début, les infiltre, et elles finissent par acquérir une dureté de pierre, comme dans la cirrhose.

(de son action sur les nerfs) : Les nerfs sont dans un grand état de faiblesse : tremblement, secousses, crispations... Peu à peu, faiblesse paralytique croissante, un peu comme Cocculus. Le foie devient induré, paresseux, gros. La vessie peut seulement expulser une partie de l'urine : ou bien état paralytique et ne peut rien expulser.

Action si profonde qu'elle apporte un état d'imbécillité. L'esprit est à bout; il est fatigué comme les muscles du corps... Incapacité de soutenir quelque effort mental, ou de fixer son attention sur quelque chose, sont quelques–uns des symptômes les plus importantes de ce remède. Formes passives de démence. Pense lentement; des semaines et des mois, s'il arrive à tout retrouver .. " Les cas mentaux avec plus moins de violence et d'activité relèvent plutôt de Bell.Hyos.Stram ou Ars. ; vous ne verrez jamais cela dans ce remède. Son esprit est plein de choses étranges qui sont venues petit à petit. Conium est d'un caractère lent, passif. Complète indifférence ".

Impression d'être très malheureux, qui revient tous les 14 jours, montrant une périodicité de deux semaines.

Kent souligne ceci : " Chaque fois que soumis à un traitement homéopathique on voit le physique s'améliorer, et le moral empirer, ce malade ne guérira pas. ... Ceci ne signifie pas qu'il y a aggravation par le remède. Si le morale s'améliore, cela signifie que le patient empire. Il n'y a pas de meilleure évidence de la bonne action d'un remède que l'amélioration mentale.

Les patients Conium ne peuvent supporter même la plus légère boisson alcoolique .... tout breuvage stimulant entraînera du tremblement, de l'excitation, et une faiblesse de l'esprit ainsi que de la prostration.

Engourdissement : ceci est général. Engourdissement avec les douleurs (Plat.Cham.); très souvent engourdissement avec faiblesse.

Vertige : vertige en tournant la tête, comme tournant dans un cercle; quand il se lève d'un siège . pour en étant couché comme si le lit tournait dans un cercle. Quand il se tourne le lit, ou qu'il regarde à l'entour : quand il est couché au lit en roulant les yeux, ou en tournant les yeux (comparer Cocculus) .... Le patient Conium est incapable de suivre des yeux un objet mouvant sans attraper une migraine .... En voyageant en auto, en observant des objets dans un mouvement rapide, avec incapacité de mettre au point rapidement; lenteur de l'accommodation.

(Vision) : voit les objets rouges; comme un arc–en–ciel; rayés; vision double; faiblesse de la vision... Aversion pour la lumière sans inflammation des yeux. Paupières indurées, épaissies, lourdes, tombantes. A guéri l'épithélioma des paupières, du nez et des joues. Ulcère de la paupière avec induration. Induration profonde et en–dessous de l'ulcère; et le long des vaisseaux lymphatiques menant à l'ulcère se trouvera une chaîne de noeuds.

Parésie de l'oesophage allant jusqu'à la paralysie ; la nourriture descend une partie du chemin puis s'arrête : –au moment de passer le cardia, elle s'arrête et ne pénètre dans l'estomac qu'avec un grand effort. Pression dans la gorge comme si un corps rond remontait de l'estomac.

Incapacité de forcer pour déféquer, afin d'expulser le contenu, à cause de la faiblesse paralytique de tous les muscles participant à l'expulsion : –tandis que l'urine s'arrête puis repart de façon intermittente. Elle s'arrête, puis, sans aucune pression quelconque, repart à nouveau, deux ou trois fois pendant la miction.

Kent dit également, que Conium a guéri des fibromes utérins; il a contenu des tumeurs cancéreuses du col utérin. Conium a effectivement produit de l'induration et de l'infiltration du col.

La Toux de Conium – presque constante : pire en se couchant; pire au début du coucher; en prenant une respiration profonde. Doit s'asseoir pour expectorer.

Mauvais effets provenant de coups et chocs à la colonne vertébrale : traumatisme, spécialement lombaire.

Conium diffère d'un grand nombre de remèdes. Il est commun pour des douleurs ou maux soulagés en relevant les pieds sur une chaise ou dans le lit. Mais les souffrances et états de Conium sont mieux en laissant pendre les membres. Le patient qui présente du rhumatisme ou une ulcération des jambes ou d'autres souffrances étranges des jambes se couchera mais permettra à ses jambes de rester suspendues au–dessus du lit, aussi haut que les genoux ..... " A cette date, nous ne pouvons donner aucune explication à ce phénomène ".

Autre grand fait du remède : il transpire copieusement pendant le sommeil. Il peut dire qu'il lui suffit de fermer les yeux pour transpirer.

Viennent ensuite les sténoses et les étranglements ....

* * *

BURNETT nous conte une petite histoire amusante : il avait prescrit Conium à une femme d'un certain évêque, laquelle avait une affection maligne de la langue. A la visite suivante, il " trouva la dame en question en proie à une violente colère, et en la questionnant, elle lui cria : " Je n'ai pas pris votre médecine, pas une simple goutte "; " Et pourquoi donc, demandais–je ? " " Pourquoi donc, bien sûr ! " Il s'agit de Conium, et vous m'avez prescrit cela parce que je suis une vieille femme ! " En vain, je protestais. Burnett ajoute dans le note de bas de page : " Aux non–initiés, je puis expliquer que dans les petits précis d'homéopathie, il est dit que Conium est un bon remède pour les troubles des femmes âgées ". Nous pouvons ajouter également qu'il a une valeur incontestable chez les célibataires et les vieilles filles !

Mais l'exemple ci–dessus met en lumière une des raisons pour lesquelles il ne faut pas dire aux malades ce que vous leur prescrivez. Celui qui a quelque savoir, c'est–à–dire celui qui possède les petits précis d'homéopathie, jette un regard sur les remèdes, et critique vos prescriptions, approuvant ou désapprouvant à partir de cette chose dangereuse qu'est un petit savoir ; ou bien ils portent un jugement, parfois désastreux, tirant des conclusions de ce qu'ils peuvent trouver au sujet des indications des remèdes en question; ou encore, ayant tiré quelque bien fait de votre ordonnance, ils se mettent à en abuser, ne réalisant pas que non seulement " ce qu'une drogue peut causer, elle peut le guérir ", mais aussi, " ce qu'une drogue peut guérir, elle peut aussi le causer ". Le remède n'est pas tout en Homéopathie, il y a aussi la manière de la prescrire

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Ici se trouve un résumé de la contribution de NASH à nos connaissances cliniques de Conium.. Son abrégé est celui de tous les auteurs de matière médicale homéopathique : à savoir :

Vertige : pire en tournant la tête, ou en regardant à la ronde, ou en tournant dans le lit.

Gonflement et induration des glandes, après contusions ou coups.

Personnes cancéreuses et scrofuleuses avec glandes augmentées de volume. L'urine coule, s'arrête, et coule à nouveau par intermittences; affection de la prostate et de l'utérus.

Seins sensibles, durs et douloureux pendant les règles.

Il le classe dans les remèdes dits spinaux (Cocculus).

Tout le monde admet qu'il paralyse de bas en haut (Socrate). Il dit .... Conium pourrait être un remède pour l'ataxie locomotrice. Sa caractéristique la plus forte est son vertige particulier. Une fois j'ai traité un cas avec ce remède qui semblait une ataxie locomotrice : 

le patient avait perdu lentement l'usage de ses membres; il ne pouvait se tenir dans le noir. Dans la rue, il faisait marcher sa femme devant ou derrière lui, car le fait de regarder de côté, ou le moindre mouvement tournant de la tête ou des yeux pouvait provoquer un vacillement ou une chute. Conium le guérit. Le remède aggravait toujours au début, puis améliorait considérablement quand il était arrêté.

Au sujet des symptômes oculaires de Conium, Nash signale que le symptôme particulier, saillant et remarquable consiste en une photophobie intense, hors de proportion avec les signes objectifs d'inflammation de l'oeil.

Dans ses affections cirrhotiques, il signale que les douleurs de Conium sont brûlantes, piquantes, élançantes (Apis).

" La transpiration jour et nuit, dès qu'il dort, ou même quand il ferme les yeux, est une caractéristique trouvée dans aucun autre remède que je connaisse (inverse de Sambucus) ".Lippe, dit–il a une fois réalisée une guérison splendide, à l'aide de ce remède, d'une hémiparalysie complète chez un homme de 80 ans, guidée précisément par ce symptôme. " Je crois qu'il serait difficilement de trouver une explication pathologique correcte à un tel symptôme: mais, que nous trouvions ou non cette raison (cette raison existe), nous pouvons le donner ou non, mais nous pourrons guérir s'il y a une correspondance avec le remède; et là, une guérison est parfaitement possible ". 

* * *

Conium et Phosphorus sont des remèdes qui viennent aisément à l'esprit pour les simples cas de vertige (quand ils ne sont pas dus à une subluxation de l'atlas, et justiciables alors d'une petite manoeuvre de torsion). Nous avons souvent travaillé les cas de vertiges dans le répertoire, et alors un de ces deux remèdes ressortait. Mais, naturellement, il y a un grand nombre d'autres remèdes qui, à un degré aussi marqué, qui causent et guérissent le vertige.

De ces deux grands remèdes du vertige, Phosphorus est vertigineux en regardant en haut, en bas; au grand air; après manger; le soir.

Conium en tournant la tête ou les yeux, en regardant sur le côté, en étant couché. Il est mieux complètement tranquille avec les yeux fermés.

Conium, ne peut regarder des objets mouvants, par suite d'une parésie de l'accommodation.

Mais, en parlant de vertige, il y a un remède à propos duquel je pourrais parler de " vertige transparent ". Il s'agit d'une expérience personnelle guérie par Cyclamen. En se réveillant et regardant en avant, ou en s'asseyant ou en se levant le matin, on voit les objets dans un tournoiement, tendant à vaciller d'un côté – le droit– tandis que pendant ce temps, à travers ce tourbillon, on voit les mêmes objets se tenant imperturbablement et immuablement. Par deux fois nous avons subi de telles attaques; quand une dose de Cyclamen a mis fin promptement à cette désagréable expérience.

Une autre expérience personnelle désagréable de vertige fut une expérimentation de Ceanothus : –après avoir pris quelques doses de la TM. En se couchant sur le côté gauche, il ne se produisait rien; mais en se tournant sur le côté droit, le vertige le plus alarmant était ressenti; chaque chose se précipitait et se tournait sans cesse vers le côté droit, tandis que nous nous agrippions aux bords du lit, pour tenter de garder une position stable. Mais c'était horriblement déplaisant, voire alarmant. Ceci se reproduit, à un moindre degré la nuit suivante et puis jamais plus. Mais ce fut horriblement déplaisant, même alarmant. Ceci nous a appris comme le vertige pouvait être horrible.. Nous ne pensons pas que le vertige soit spécialement noté comme un symptôme de Ceanothus; mais il devrait l'être !

Les expériences personnelles sont celles qui nous impressionnent le plus, et sont les mieux retenues : comme le dit Hahnemann, " Le médecin pourrait faire de lui–même le sujet infaillible et fidèle de ses propres observations ".

Puis, au sujet des sueurs, même ce symptôme commun, quand il est caractérisé, peut être des plus utiles pour indiquer un remède, pouvant présenter les autres symptômes caractéristiques d'un patient. Auquel cas il se trouvera curatif.

" Sueurs au moment où les yeux sont fermés : ou bien dès qu'il s'endort, jour et nuit ". Comme nous l'avons vu, Conium a cela. Mais, pour les sueurs en fermant les yeux KENT donne aussi, en petits caractères, Bry. et Lach. (et en caractère encore plus petits : Calc, Carbo an. et Thuya).

Sueur sur les parties découvertes; aucune sueur sur les parties couvertes; symptôme des plus curieux et des plus inexplicables, qui a mené à l'emploi fructueux de Thuya –comme nous l'avons vu et comme il a été rapporté dans les cas.

Sueur profuse sur les parties affectées, ANT. TART. (Comparer Ambra, Merc., Rhus, etc.., pour " sueur sur les parties affectées ").

Sueur sur les parties douloureuses (Kali c.).

Sueur seulement pendant qu'il est éveillé. : SAMBUCUS; Le seul concurrent ici est Sépia, dans une moindre mesure. (Sepia étant un des remèdes transpirant, et spécialement un remède de sueur offensive, et de sueur axillaire offensive).

Lachesis transpire avec palpitation.

" Sueur froide pendant qu'il mange ", anxiété et sueur froide pendant qu'il mange ", on ne trouve que MERC.

Sueur profuse par la musique, Tarentula.

En faisant quelque mouvement, la sueur disparaît, et la chaleur apparaît ", Lyc.

Sueur qui attire les mouches, Calad. Nous avons observé cela avec horreur chez les pauvres vieux de l'hospice, où il était impossible de tenir les mouches loin de leur figure !

Puis il y a les sueurs d'un seul côté; les sueurs de parties isolées, front, dos, partie supérieure, ou partie inférieure du corps. Et les sueurs qui tachent de différentes couleurs : sueurs rouge sang (spécialement LACH. et NUX MOS.).

Mais peut–être que le plus utile de toutes ces particularités de sueurs, sont des sueurs de la tête pendant le sommeil, trempant l'oreiller de CALC. et SILICEA : symptômes souvent princiers dans le traitement des bébés et des petits enfants.

* * *

Un des effets paralytiques de Conium est, qu'il " ne peut pas expectorer: avale ses crachats ".

SYMPTÔMES EN LETTRES GRAS 

Incapacité de soutenir quelque effort mental.

Hypochondrie et hystérie par suppression, ou trop libre indulgence de l'instinct sexuel, avec abattement, anxiété et tristesse.

Perte de mémoire.

Grande difficulté pour se souvenir des choses : pour comprendre ce qu'il lit.

CÉPHALÉE comme si la tête était trop pleine et allait éclater.

Fort mal de tête avec incapacité d'uriner. Grand vertige, pire couché; quand tout semble tourner.

VERTIGE comme s'il était en train de tourner dans un cercle.

Intoxication quand il prend la moindre liqueur.

Accumulation de CERUMEN : rouge sang, comme du papier pourri, avec pu ou mucus.

Faiblesse de la VISION : amaurose.

Les objets apparaissent rouges, de couleur arc–en–ciel, rayés; points confus.

Faiblesse et éblouissement des yeux, avec vertige et faiblesse de tout le corps, spécialement des muscles des bras et des jambes, si bien que lorsque j'essayais de marcher, je me mettais à tituber comme une personne qui a bu un peu trop de liqueur forte.

Aversion pour la lumière sans inflammation des yeux.

Brûlure dans les yeux.

Ulcères de la cornée, de droite à gauche.

Peu avec peine soulever les paupières, qui semblent pressées vers le bas par un poids lourd.

Jet intermittent d'URINE, avec douleur coupante après miction.

Quelques symptômes sexuels. Mauvais effets du désir supprimé ou au contraire d'un excessive indulgence.

Contraction des mamelons, sans désir sexuel.

Zone sèche dans le larynx, où il y a sensation de reptation et d'irritation presque constante liée à une TOUX sèche.

Toux, presque seulement au début du coucher, pendant le jour ou le soir : obligé de s'asseoir et de tousser; ensuite, peut se reposer.

Puissants paroxysmes spasmodiques de toux; excités par une démangeaison et un chatouillement dans la poitrine et la gorge, ou par une zone sèche dans le larynx, pire la nuit ou couché. Fatiguant beaucoup le patient.

Le fait de se coucher et de prendre une respiration profonde cause de la toux.

Piqûres comme avec des aiguilles dans le SEIN gauche.

Dureté du sein droit, avec douleur au toucher et piqûres la nuit à ce niveau.

Douleur dans les seins, qui souvent sont enflés et deviennent durs.

Tumeurs dures comme des squirreuses (seins).

GLANDES cervicales indurées et augmentées de volume chez les enfants scrofuleux.

Faiblesse tremblante et palpitation après chaque selle.

Paroxysmes hystériques et hypochondrie provenant de l'abstinence de rapports

sexuels.

Grande chaleur interne et externe, avec grande nervosité.

SUEUR jour et nuit, dès qu'il s'endort, ou même quand il ferme les yeux.

Gonflement et induration des GLANDES, avec fourmis et piqûres, après contusions et coups.

Malgré tous ses efforts, il ne peut échapper au SOMMEIL : il doit se coucher et dormir; ou bien il ne peut s'endormir qu'après minuit.

Symptômes étranges; symptômes suggestifs; symptômes guéris :

Aime porter ses plus beaux vêtements; fait des achats inutiles; soigne très peu les choses, les use ou les détruit; ne désire pas travailler, préfère s'amuser.

Aversion pour la société, mais a peur d'être seul.

Superstition et plein de peurs avec fréquentes pensées de mort.

De temps en temps, sensation d'un corps étranger sous le crâne, dans le vertex.

Sensation dans la moitié droite du cerveau d'un énorme corps étranger.

Céphalée avec incapacité d'uriner.

Vision tremblante comme si les yeux étaient en train de trembler.

Les yeux semblent poussés vers l'extérieur depuis le nez.

Les paupières ne s'ouvrent qu'avec une grande difficulté, et quand, survient un débordement de larmes chaudes.

Odeur d'animaux dans la partie postérieure du nez.

Ulcères sur la face et les lèvres; cancer de la joue; tumeurs cancéreuses sur les lèvres et la face. Cancer de la lèvre par la pression de la pipe.

Constriction spasmodique de la gorge.

Masse dans la gorge, avec efforts involontaires pour avaler.

Envie de café, de sel, de choses sûres. Aversion pour le pain.

Violent vomissement; de mucus; de masses noires comme du marc de café, ou couleur chocolat.

Douleur dans le foie avec accumulation de cérumen dans l'oreille.

Inflammation aiguë du pancréas.

Douleur hypogastrique descendant dans les jambes.

Tiraillements du côté droit de la face, avec bruit curieux dans le larynx.

Toux faible avec incapacité d'expectorer; doit avaler ce qui est remonté.

Les vêtements font comme un poids sur la poitrine et les épaules.

Chatouillement derrière le sternum.

Violents coups du sternum à la colonne vertébrale.

Violente palpitation, avec douleur comme si un couteau était enfoncé à travers l'occiput à chaque pulsation.

Démangeaison de la poitrine et des mamelons. Inflammation des seins avec piqûres au–dessus du mamelon.

Induration mammaire suivant un abcès qui dure sans changement pendant deux ans.

Masses dures et douloureuses dans les seins.

Masse d'une dureté de pierre dans les seins, après contusion.

Hypertrophie mammaire, suivie d'atrophie.

Atrophie complète de la glande mammaire, laissant une peau flasque comme une poche de sac.

Tumeur particulière au centre du dos, aussi grosse qu'une cerise, sur un pédicule d'un demi–pouce; tumeur et pédicule bleuâtres.

Après être tombé d'une hauteur, sur le dos, douleur dans la partie inférieure et le bas du dos, pire en riant, éternuant, en prenant une respiration rapide.

Gonflement des glandes axillaires.

Quand on soulève les bras, ils retombent comme des masses inertes et restent immobiles.

Perte indolore du pouvoir des membres inférieurs : démarche titubante, vacillante; il titube comme s'il avait trop bu; il traîne ses jambes après lui.

Points rouges sur les mollets, tournant au jaune ou au gris, comme après une contusion; empêchant le mouvement.

Sensation de lourdeur, de pesanteur, de meurtrissure dans tous les membres.

Sensation de paralysie; difficulté de se servir de ses membres; incapable de marcher.

Faiblesse indolore; tremblement des membres.

Paralysie des membres inférieurs, puis des extrémités supérieures; ou l'inverse.

Engourdissement des doigts et des orteils; les doigts semblent comme morts.

Le fait de laisser pendre les membres soulage les douleurs .Fort mal de tête pire au lit; pire en allant au lit; il doit se dresser ou marcher pour se soulager.

Violente douleur dans l'estomac, mieux dans la position " des coudes sur les genoux ".

Vertige par le mouvement descendant.

Paralysie des gens âgés, spécialement des vieilles femmes.

Paraplégie après commotion vertébrale.

Cinq minutes après s'être endormi, se réveille dans un bain de sueur : plus profuse sur la tête et la partie supérieure du corps.

Semble toujours pire après s'être mis au lit; soit s'asseoir ou marcher.

Bleuissement de tout le corps.

Ulcères noirâtres : écoulement sanguinolent, fétide, ichoreux, spécialement après contusions.

Dans le Répertoire, nous trouvons : " Froid à l'anus pendant les gaz et la selle, Conium. ". Et CLARKE donne un cas de guérison par Conium d'une diarrhée dont les selles étaient froides (Nit. acid. a l'urine froide).

* * *

HALE WHITE, dans sa Materia Medica, Pharmacy, Pharmacology and Therapeutics, discute de Conium et de ses constituants, pour le plus grand bénéfice des étudiants. Ses indications, externe et interne, occupent environ une demi–page. Sa principale particularité est l'inutilité de ses dérivés et le fait qu'on ne peut pas se fier à eux. Il termine son petit paragraphe en donnant les indications et les affections pour lesquels il est inutile; " Conium a été donné dans des affections spasmodiques comme la coqueluche, la chorée, le tétanos, l'asthme et l'épilepsie, mais dans toutes ces affections, il ne donne pas grand chose ou bien rien de bon "......

Il n'est pas étonnant que les médecins de la Vieille Ecole soient de si pauvres prescripteurs. Ce qu'ils n'ont pas appris au sujet de la Matière Médicale pourrait remplir un rayon entier de gros volumes. 

Mais l'action de Conium pourrait naturellement venir à un esprit médical non averti, à cause du spasme, pour la raison qu'il paralyse : pour nous, il est indiqué pour la paralysie. C'est évidemment un pauvre palliatif, mais c'est un magnifique remède, là où les symptômes du remède et du malade cadrent ....... C'est tâtonner dans le noir est un pauvre divertissement par rapport à se promener dans la lumière ! Ce que vous ferez si seulement vous désirez progresser. Mais l'obscurité mentale qui craint la lumière, et refuse de venir à elle, est la plus désespérante de tout ... Car l'obscurité de la nuit est dissipée par le soleil levant; et s'incline devant l'agréable lumière du jour.

* * *

L'Encyclopédie de la pathogénésie des remèdes, donne un certain nombre d'empoisonnements, dont quelques uns mortels, avec Conium. Ils confirment tous entre autre l'expérience de Socrate .... Ici se trouvent quelques illustration condensées :

Après avoir pris 3 capsules de suc de conium, mettez–vous à marcher. Après un moment, survient une sensation de gêne dans les talons :un empêchement distinct du pouvoir moteur; " le mouvement m'est retiré; comme si quelque frein soudain mettait mis et m'empêchait d'aller plus vite ... Si je mets un pied sur un racloir, l'autre jambe se met à trembler et est presque trop faible pour me supporter; mes mouvements semblent maladroits, et je dois faire un certain effort pour les contrôler. En même temps se révèle une lenteur de l'accommodation visuelle : la vision est bonne pour les objects fixés. Mais en de regardant un objet inégal en mouvement, apparaissent un brouillard et un manque de netteté de la vue, causant du vertige. L'accommodation est plus ou moins paralysée; retardée.

Chez un autre expérimentateur, le fait de lever les yeux d'un objet proche vers un objet plus distant, est la cause d'une vue confuse et le vertige vient soudain; mais aussi longtemps que les yeux sont fixés sur un objet donné, le vertige disparaît; la détermination et la capacité de vision des objets les plus minuscules n'étaient pas endommagées. Mais tout était brouillard et confusion si je dirigeais mes yeux vers un autre objet, et cela jusqu'à ce que les yeux restent fixés à nouveau sur un objet.... Puis, on notait également de la léthargie musculaire avec paupières lourdes et pupilles dilatées : ........faiblesse dans les jambes, qui deviennent froides, pâles, et chancelants. Les jambes semblaient comme si elles allaient devenir trop faibles pour me supporter : .... cela va jusqu'à la paralysie complète jarret, et il faut un grand effort pour ouvrir les paupières. L'esprit est clair et calme, le cerveau actif, mais le corps lourd et presque sans sommeil.(Les symptômes déclinent rapidement, et disparaissent).

Une jeune femme est restée calme; mais ayant perdu le pouvoir de remuer bras et jambes.

Telles sont, encore et encore, les effets des grosses doses : la rapide extension vers le haut du phénomène paralytique : et non seulement les muscles des extrémités, mais tous les muscles des yeux sont affectés, avec ceux des paupières. Le pouls s'accélère généralement, puis revient lentement à la normale; l'esprit, lui, reste clair et calme !

Un expérimentateur atteint de parésie, trouva que même avec les yeux fermés, tout mouvement intéressant l'équilibre corporel était réalisé avec une extrême incertitude, n'atteignant pas l'effet désiré. Il était accompagné invariablement d'une vague assez forte de mal de mer. Il s'installa dans un fauteuil, resta absolument tranquille et relaxé, alors le mal de me disparut complètement. Le patient perdit complètement la conscience de son poison, jusqu'à ce qu'il eût ouvert à nouveau ses yeux, " pour se rendre compte si, oui ou non, son ennemi voudrait bien le laisser tranquille ".

Dans quelques–uns des empoisonnements cités, il y avait du délire, voire même des convulsions. Un médecin ayant expérimenté Conium démontra qu'avec ses yeux fermés, il pouvait marcher correctement et avec assurance, tandis que s'il essayait de marcher avec les yeux ouverts, il avait du vertige, de la nausée, et une démarche ébrieuse (l'inverse de l'ataxie locomotrice).

* * *

Ajoutons qu'à son action sur les muscles, dont ceux des yeux, spécialement ceux de l'accommodation, on doit se rappeler que Conium est un des remèdes d'indurations, infiltration, sténoses et strictions.

Par la même occasion, signalons que Conium tue par paralysie du diaphragme et des muscles de la respiration. Il pourrait donc être utile dans certaines formes d'asphyxie.

 

 

Crotalus Horridus [Crot–h]

 

Texte

Venin de serpent à sonnettes

Il y a des remèdes dont les effets malins sur le corps humain présentent un tableau presque parfait de certaines maladies. Les exemples les plus démonstratifs concernent : Belladonna et la Scarlatine : qui pourra faire le diagnostic entre elles, sinon au moyen de l'anamnèse ?

Arsenicum et l'empoisonnement par les ptomaïnes.

Mercurius cor. et la dysenterie.

Latrodectus mact. et l'angine de poitrine.

Crotalus lor. et black water fever.

Là ou se manifestent de telles correspondances, Hahnemann nous dit que nous possédons des remèdes véritablement spécifiques. Mais par ailleurs, attacher à des noms de maladies des noms de remèdes s'étant révélées parfois utiles ou qui ont quelque réputation dans les dites maladies, ne conduira qu'à du désappointement. C'est seulement quand le portrait de remède coïncide que nous pourrons attendre avec confiance des résultats spectaculaires.

Naturellement, toutes et chacune des drogues peuvent se révéler utiles, sans qu'il y ait un tableau complet de leur pathogénésie. Lequel se trouve rarement réalisé dans la pratique courante; vous n'attendrez pas, pour prescrire Belladonna, un tableau complet de la scarlatine, Bell. pouvant être utile dans un très grand nombre de maladies courantes. Seulement, les particularités, " les modalités " de Belladonna doivent être présentes pour appeler le remède. Par exemple : c'est un de nos plus grands remèdes de céphalée; mais leurs caractéristique doivent être celles de Belladonna, à savoir ; des douleurs pulsatives et éclatantes, habituellement avec une face rouge, chaude, brillante; et dans un tel cas, Belladonna guérira, même s'il n'y a pas de gorge sensible, de haute température, ni d'éruption rouge. Ou encore, une gorge enflée, lisse, très sèche, raide, suggérera Bell. sans la tête qui éclate, ou les yeux brillants, avec mydriase. Mais la gorge, la tête, ou quelque autre partie affectée, doivent être du type Bell., ou alors le remède ne fera rien. Des gorges infectées par places, avec salivation excessive, peut être offensives, ne seront pas affectées par Belladonna, car elles sortent du tableau de Bell. ; donc de son champ d'action.

Les remèdes deviennent des souvenirs tendres quand on a vu une fois leur extraordinaire promptitude à secourir quelqu'un de proche ou qui nous est cher, d'état désespérément menaçants. C'est ainsi que se présente Crotalus hor. Nous avons déjà écrit à son sujet ailleurs, mais nous ne pouvons mettre notre portrait du remède de serpent à sonnettes.

Un jeune officier avait été rapatrié de Gambie, notamment pour ses crises de malarias, traitées par force quinine .. et ses ennuis de santé le poursuivirent jusque chez lui; un jour, il m'envoya un message : " Je fais une fièvre bilieuse "... Et quelle rapidité foudroyante de cette maladie mortelle ! En quelques heures, il était incapable de soulever la tête de l'oreiller; il était tout jaune; la poitrine devenait verte; selles noires avec du sang; urines comme une gelée presque noire. Puis ce fut le redoutable vomissement noir, réputé fatal... On ne peut jamais oublier le son particulière des hauts–le–coeur incessants la nuit suivante, quand nous envoyâmes solliciter Crotalus à un petit–fils de Hahnemann, un vieil homme qui habitait dans le voisinage. Crotalus fut alterné avec des doses de Phosphorus, lequel avait été prescrit par l'homéopathe qui avait été appelé et avait davantage d'expérience de Phosphorus dans les états hémorragiques; la régression de tous les graves symptômes fut rapide et sensationnelle; si bien qu'en quelques heures fatidiques – très peu –, le sombre pronostic se transforma en résurrection. Mais, naturellement, la rapidité d'action des remèdes est un facteur de la plus haute importance, et celle de Phosphorus aurait été inadéquate pour une pareille maladie... Quelques semaines après, quand survint un violent et douloureux abcès palmaire, avec haute température, Crotalus revint à la rescousse. Quand " la bassine de pus " extraite par le chirurgien, fut évacuée, cela résolut rapidement la question. Jamais abcès ne guérit plus vite et plus complètement. Aussi ne trouverez–vous pas étonnant que nous regardions ce venin de serpent avec une particulière vénération, et que nous l'utilisions avec enthousiasme dans maintes et maintes états septiques ; foyers septiques, même dans les gencives; panaris, abcès, spécialement quand il y a un sang noir, pourri, non coagulable. Son rival, dans ce domaine, étant, peut–être, Lachesis; mais nous avons idée que Crotalus est plus rapide, mortel, et davantage jaune.

Un autre cas, il y a des années : une jeune fille se mourant à l'hôpital d'une affection maligne, avec une pitoyable émaciation jaune sombre, presque brune. Crotalus améliora d'une façon frappante son état.. pour l'instant, du moins.

Voici un autre souvenir vif du triomphe du serpent à sonnettes; il date du temps de faculté : un chirurgien était en train de faire un cours aux étudiants, lorsqu'il chancela, s'affaissa, vira au jaune, et enfouit sa tête entre ses genoux pour retenir sa conscience. Il expliqua qu'il venait d'opérer l'après–midi précédente une mauvaise péritonite septique, et s'était piqué le doigt d'une main et coupée l'autre main.

Déjà apparaissaient des ganglions dans les deux aisselles. Les effets magiques de Crotalus, " un des remèdes homéopathiques " lui furent exposés, et ce fut la course pour se procurer le remède promis et le déposer chez lui. Le matin suivant, un heureux message nous parvint : " Dites aux étudiants que je me sens beaucoup mieux ". Quinze jours après, il reprenait ses cours, et s'attarda à des aveux : " J'ai pris votre remède; dit–il; j'ai aussi pris de la quinine. Mais l'homme qui a fait la même chose à Charing Cross est mort ".

Depuis, Crotalus nous reste " accroché par l'esprit comme par des cercles d'acier ", et en écrivant ceci au sujet de ce médicament, nous voudrions que chacun réalise quelle puissance réside dans ce venin de serpent à sonnettes, un des plus mortels, des plus rapidement fatals de tous les poisons de serpent. L'Encyclopédie des pathogénésies de drogues l'atteste amplement. Mais la formule " Plus grand est le poison, plus grand est le remède " suppose que l'on connaisse le mode de préparation et d'emploi. Or, il est important de rappeler que comme l'a prouvé et établi Hahnemann, aucun poison n'est dangereux après la 3ème dilution c'est un centième trois fois ou une partie dans un million. Mais ne faites pas juste un mélange, mais soigneusement, le mélange sera probablement inhomogène et imparfait – donc peu sur. On doit la potentialiser, selon Hahnemann, et mettant une goutte dans cent d'alcool ou d'eau (selon la solubilité) énergiquement secouée; et une goutte de ce mélange (1CH) dans cent autres gouttes de solvant à nouveau secoué, pour faire la 2ème CH; de même une goutte dans cent gouttes, de nouveau secouée pour la 3ème CH, laquelle équivaut à un dans un million. Et ici, vous serez parfaitement heureux en prescrivant avec les remèdes les plus virulents, car leur pouvoir nocif a disparu, laissant seulement leur pouvoir curatif.

Nos remèdes des états septiques sont si nombreux et d'action si convaincante que la plupart des prescripteurs les trouvent difficiles à distinguer. Les plus fréquemment considérés étant Lach, Crotalus hor.Tarentula cubAnthracinum, Pyrogen., Sepsin.; tandis que les cas les moins mortels, ou en les cas les moins rapides sont brillamment contrôlés par Hepar, Silicea, Mercurius, etc.. Mais, comme nous l'avons dit, la rapidité d'évolution de l'affection doit être prise en considération; or les maladies les plus rapidement mortelles sont celles des tropiques, de même que les remèdes d'action très rapide (la plus rapide) sont les venins de serpents et araignées tropicaux.

Laissez–nous choisir quelques symptômes suggestifs de différenciation : dans Pyrogen; le mouvement incessant est de règle; désaccord marqué entre le pouls et la température, comme une haute température avec un pouls relativement bas, ou, moins fréquent, ou l'inverse.

Dans les abcès axillaires, nous pensons, après d'heureuses expériences, à :

Tarentula cub; aussi dans certaines mauvaises piqûres d'insectes lors d'été chauds; et puisqu'on nous dit fabriquer Tar cub avec de la Tarentule cubaine pourrie, ce remède se rapproche de Pyrogen et Sepsin; ce dernier a gagné des lauriers lors de la guerre d'Afrique du Sud, où il se révéla remarquablement curateur de la dysenterie, alors très répandue (voir Dictionnaire de Clarke). Mais nous ne devons pas oublier Anthracinum, avec ses immenses succès non seulement pour les anthrax, mais aussi pour les états septiques, et pour les furoncles et anthrax, avec douleurs brûlantes (Ars).

Néanmoins, nos deux poisons de serpents les plus usités étant Lachesis et Crotalus hor., permettez–nous de dégager leurs différences et caractéristiques communes, telles qu'elles ont été signalées par différents observateurs.

ALLEN (Keynotes) dit : " Dans Lachesis, la peau est moite et froide; dans Crotalus, elle est froide et sèche. Crotalus a une tendance énorme aux hémorragies, de sang sombre, fluide, offensif ". " Diathèse hémorragique : le sang coule des yeux, des oreilles, du nez et de tout orifice du corps : sueur sanglante ". " Purpura hémorragique; jaillit soudain de tous orifices; peau, ongles, gencives ".

Tous deux sont des remèdes hémorragiques; Crotalus l'est davantage encore; Ils ont bien d'autres symptômes communs : grande loquacité; pire par sommeil, et doit pendant l'aggravation, tous deux ont l'intolérance à la pression et aux vêtements au niveau de l'abdomen (Lachesis, par son intense sensibilité au toucher, à la pression et à la constriction; Crotalus, plus probablement par ses effets spécifiques sur le foie); tous deux ont le bleuissement des parties (Lachesis spécialement); tous deux ont la jaunisse (Crotalus davantage).

Crotalus affecte surtout le côté droit; Lachesis, le gauche.

* * *

NASH (Crotalus) semble avoir montré son utilité majeure dans les affections résultant de la décomposition du sang au point de déterminer des hémorragies par tous les orifices du corps; même la sueur est sanglante; ... Utile dans la diphtérie quand survient une épistaxis profuse, marquant certains cas de type malin.

Dans des hémorragies nasales chez un vieillard de constitution épuisée, après échec complet des remèdes précédents, Crotalus agit promptement, et sans aucun doute sauva la vie de ce malade. C'était un de mes patients, et bien qu'il avait de fréquentes crises auparavant. Nous n'avons jamais eu de récidive après emploi de Crotalus. Comme vous pourriez vous y attendre avec un tel remède, il y a grande prostration, par suite de tels saignements.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Couleur jaune des yeux.

Du sang suinte des oreilles.

Saignement du nez et de tous les orifices du corps.

Langue protuse.

Vomissement noir.

Jaunisse; jaunisse maligne; hémorragies noires provenant du nez, de la bouche, etc..., urine rare et foncée.

Aisément fatigué par le moindre effort.

Soudaine et grande prostration des forces vitales.

Fièvre jaune; tendance hémorragique, suintement de sang par tous orifices, même par les pores de la peau; peau jaune; vomissement de bile et de sang.

Selles fétides, bilieuses ou sanglantes; foie sensible; coeur faible; défaillance.

Fièvre par absorption septique; maladies infectieuses à forme purpurique; fièvre puerpérale.

Coloration jaune de tout le corps.

Constitutions épuisées.

Quelques symptômes en italiques ou particuliers :

Hallucinations ; croit se tromper dans ses calculs; ne se souvient pas des visages, des noms, et des endroits. Entouré d'ennemis imaginaires ou d'animaux hideux.

Délire loquace : désire s'enfuir du lit.

Soupçonneux et hargneux.

Mal de tête effrayant; congestion cérébrale.

Epistaxis, dans les constitutions épuisées ou dans les états de décomposition du sang, sang fluide, incoagulable, noir avec afflux de sang à la face, vertige, ou défaillance.

Coloration jaune de la face : ou livide, enflée; pourpre; face gonflée; couleur bleuâtre entourant des yeux creusés; aspect crayeux; aspect comme de mort; couleur de plomb.

Face rouge dilatée (distended).

On dirait que langue et gorge sont ficelées; il ne peut prononcer un mot.

Langue gonflée au point d'être le double du volume normal.

Langue gonflée au point de prendre toute la place dans la bouche.

Langue en protrusion.

Cancer de la langue avec hémorragies.

Etroitesse, constriction de la gorge.

Déglutition impossible, par suite de spasmes oesophagiens.

Diphtérie maligne; empoisonnement du sang; oedème et gangrène des fosses nasales.

Gonflement aux angles de la mâchoire inférieure.

Soif brûlante, inextinguible.

Nausée au mouvement; vomissement bilieux.

Ne peut se coucher du côté droit ou sur le dos sans vomir un liquide vert foncé.

Tout lui paraît jaune; au début tout lui paraît bleu.

Constriction du pylore; douleur atroce, ou crampe violente dans l'estomac.

Ne peut supporter les vêtements autour de l'estomac et de l'hypochondre.

Sensation de défaillance; envie immodérée de stimulants.

Hématémèse : petite ou sans tendance à la coagulation.

Douleur dans le foie et à la pointe de l'omoplate.

Peau brun foncé.

Jaunisse; jaunisse maligne.

Bout de la langue rouge.

Urine comme de la gelée et rouge comme du sang. ...

Dysenterie : d'origine septique; issue excessive de sang fluide, foncé, ou évacuations involontaires; grande débilité et défaillance.

Urine : très rare, rouge sombre, avec sang; comme de la gelée; jaune–vert par suite de la présence de beaucoup de bile.

Douleur sourde, continuelle, dans la région du coeur, descendant dans le bras gauche, et vers la gauche à travers l'omoplate gauche.

Ressent une douleur qui tire de la plante des pied droit à travers l'os de la jambe.

HERING (Guiding Symptoms) donne les relations de Crotalus :

Antidoté par Lachesis. Comparer : Lachesis, Naja et Elaps.

Crotalus est préférable dans les hémorragies fluides, la peau jaune (d'où son emploi dans la fière jaune avec vomissement noir, etc ..), épistaxis de la diphtérie.

Naja a davantage de phénomènes nerveux.

Lachesis a une peau froide et moite, plutôt que froide et sèche; hémorragies avec sédiment comme de la paille brûlée; troubles plus marqués du côté gauche.

Elaps est préférable dans l'otorrhée, et dans les affections du poumon droit.

Le poison de Cobra coagule le sang en longs filaments; le poison Crotalus est acide; celui de la Vipère est neutre; le serpent pourri donne davantage d'escarre.

* * *

KENT a beaucoup à dire sur Crot. Horr., et il réalise pleinement son importance unique...

Les maladies réclamant l'emploi d'une substance comme Crotalus sont très graves .... Ses symptômes sont particuliers. Aucun autre remède ne peut se substituer à lui, et ne lui est très semblable; les autres poisons de serpents s'en rapprochent le plus, mais c'est le plus virulent de tous.

L'alcool a été employé dans une grande quantité de morsures de serpents, et a souvent prolongé, voir sauvé la vie ... Mais, quand le malade arrive à traverser cette violente crise, il présente des effets chroniques... Une particulière périodicité s'est manifestée, chaque printemps, au moment ou régresse le froid, et où les jours deviennent chauds .... 

La périodicité des poisons de serpents est notée au Printemps.

Le patient s'endort pendant l'aggravation.

Dans ses manifestations les plus précoces, Crotalus prend la forme de maladies infectieuses comme la scarlatine, la diphtérie, la typhoïde et des formes affaiblies d'empoisonnement du sang : cas survenant avec grande rapidité, détruisant le sang, avec relaxation des vaisseaux sanguins, saignements par tous orifices du corps, apparition rapide d'un état d'inconscience, comme quelqu'un d'intoxiqué et d'abruti en apparence....

Scarlatine, quand elle devient putride; typhoïde quand elle devient putride, diphtérie saignant beaucoup et putrides, le corps est parsemé de bleus alternant avec du jaune... Jaunisse d'une surprenante rapidité ... zones noires et bleues mêmes de jaune.

Hémorragies (déjà notées). Crotalus est indiqué dans les affections les plus graves, les plus putrides, survenant avec une rapidité inhabituelle, atteignant la forme putride dans un temps des plus brefs ... Comme le sang coule, il devient noir.

Grande agitation; tremblement; faiblesse tremblante. Soudaine et grande prostration des forces vitales. Forme de fièvre jaune avec grande prostration. Loquacité. Mais, tandis qu'avec Lachesis, la le loquacité est si grande, si rapide que si quelqu'un commence à raconter quelquechose, le malade lui coupera la parole et finira l'histoire. Bien qu'il n'en ait jamais entendu parler. Si bien qu'il est impossible de terminer une phrase en présence d'un sujet LachesisCrotalus le fait aussi mais c'est un peu différent : lui aussi coupera la conversation; mais il marmonnera, s'embrouillera, trébuchera sur les mots... état de passivité semblable à celui d'une intoxication; dans Lachesis au contraire, il y a une excitation sauvage.

Il dort pendant ses symptômes. Tous les poisons de serpents, plus ou moins, ont cela... Céphalées; occipitale, sourde, pesante, mal de tête occipital lancinant; ou bien toute la tête est dans un état de congestion. La tête semble trop pleine, ou comme si elle allait éclater. Céphalées par vagues montant du dos; montée subite de sang à la tête. Pire par le changement de position.

C'est un merveilleux remède des troubles biliaires : mal de tête, abondant vomissement de bile. Ne peut reposer sur le côté droit ou le dos sans avoir instantanément un vomissement bilieux, noir.

Froid, comme par un morceau de glace dans l'estomac et l'abdomen. A guéri l'ulcération de l'estomac; a beaucoup ralenti l'évolution du cancer de l'estomac, quand il y avait beaucoup de vomissement de bile et de sang ... Cancer utérin, etc...

Furoncles, anthrax et éruptions sont entourés d'une tache de bleu, ou marbré. Mais la caractéristique particulière est un centre mou; autour du furoncle ou de l'anthrax, sur une distance de plusieurs pouces, se trouve un oedème prenant le godet à la pression; saignement d'un sang noir épais, non coagulé. Dans la fièvre puerpérale, il y a un continuel suintement de sang noir, offensif, qui ne peut se coaguler. Dans l'avortement, avec ce saignement identique. Ou dans la menstruation, pendant la typhoïde avec suintement continuel de liquide noir, offensif.

Sommeil effrayant; tiré de son sommeil par la frayeur; horribles rêves de meurtres, de mort, de cadavres; il va même jusqu'à rêver l'odeur du cadavre. Méfiant.

Envie immodérée de boissons toxiques : delirium tremens. Kent pense, que, correctement employé, Crotalus peut ôter l'appétit pour les boissons fortes.

* * *

 

 

Crotalus Cascavella [Crot–c]

 

Texte

Voici un autre venin de serpent à sonnettes, du Brésil cette fois tout aussi mortel, tout aussi puissant pour guérir les états qu'il peut causer, comme Crotalus hor; mais il y a des différences frappantes dans leurs pathogénésies.

La " Materia Médica de l'Empire Brésilien, avec expérimentations des principaux poisons animaux et végétaux ", de Muri est la principale source d'utilisation de ce venin; le Dictionnaire de Clarke reproduit plusieurs de ces symptômes; et comme la majorité de ceux–ci sont uniques, et particuliers à la morsure de ce serpent et à ses expérimentations, nous détaillerons les plus importants.

Crotalus casc. diffère du serpent à sonnette commun par le fait qu'il affecte les tissus, que le mental et des sensations où, il prend une extension plus large. Il est évidemment moins hémorragique; mais il a la même hypersensibilité et intolérance aux vêtements, que Crot. Hor. et Lach. Il a également des symptômes hépatiques et de la jaunisse mais moins marqué du sérum sanglant dégoutte du nez, dont l'extrémité semble provenir et s'attacher au centre du front.

Il induit la clairvoyance et les états magnétiques.

Il voit le spectre de la mort, comme un gigantesque squelette noir.

Il entend d'étranges voix à sa gauche et derrière elle.

Se jette contre des portes closes; tend à se jeter par la fenêtre.

Sensation comme si on tombait du lit, même étant éveillé.

N'entend rien; ou entend des gémissements.

Sensation de fer rouge au vertex.

Cerveau comprimé comme par un casque de fer.

Sensation comme si quelque chose de vivant tournait en rond dans sa tête.

S'imagine que ses yeux tombent.

Lumière bleue éblouissante devant les yeux.

Globe oculaire relié à la tempe par un fil.

Globe oculaire droit comme s'il était arraché.

Face rouge; ou jaune.

Paralysie de la langue. Brûlure, douleur piquante (très fine), prurit de la langue (dans Crot. Hor, la langue est très élargie).

Crachement de sang noir.

Goût : salé; ou d'oignon; putride.

Envie de neige.

Sensation d'une ouverture dans l'estomac, par laquelle passe de l'air.

La nourriture tombe brusquement dans l'estomac comme une pierre.

Sensation d'une cheville s'enfonçant dans le milieu du foie.

Sensation de froid dans l'estomac après manger.

Thorax dans un étau.

Élancements comme par des aiguilles dans la colonne dorsale.

Douleur constrictive autour du corps thyroïde.

Douleurs dans les veines jugulaires et les carotides : comme si le sang y montait et qu'une valve s'ouvrait.

Sensation d'eau dans la poitrine; comme si le coeur était plongé dans un liquide.

Sensation de raccourcissement des membres du côté droit, le faisant boiter ...

Et ainsi de suite.

 

 

Cuprum [Cupr]

 

Texte

HAHNEMANN, qui résolut le problème de nous donner des substances insolubles pures et en solution, au moyen de la potentialisation, nous décrit ainsi la préparation, à usage thérapeutique, du cuivre métallique. Il nous dit qu' " un morceau de cuivre est frotté sur une pierre à aiguiser dure et fine sous de l'eau distillée, dans un récipient de porcelaine. La fine poudre qui tombe dans le récipient est ensuite desséchée, puis triturée pendant trois heures avec du sucre de lait, afin d'obtenir la millionième puissance∑ à partir de laquelle les dilutions sont obtenues par l'alcool. Une ou deux pilules de la 30ème puissance sont suffisantes comme dose ".

" Les effets toxiques de ce métal et de ses préparations, et les symptômes cruels et souvent fatals de son application ont empêché les médecins de l'employer par voie interne ".

Il cite certains des effets toxiques du cuivre, effets qui sont importants pour nous, puisque ce qu'un poison peut produire, il peut le guérir.

" Dégoût, nausée, crises d'angoisse avec vomissement en quelques minutes, brûlure gênante dans la bouche, envie de vomir sans succès, violentes douleurs dans l'estomac peu d'heures après l'absorption du métal, obstruction intestinale, ou au contraire évacuations trop violentes, voire diarrhée sanglante, constante anxiété, insomnie, épuisement, pouls faible et petit, sueur froide, pâleur de la face, douleur dans tout le corps, ou dans quelques parties, douleur dans le cartilage thyroïde, douleur dans les hypochondres, sensation de picotement sur le sommet de la tête, palpitations de coeur, vertige, constriction douloureuse de la poitrine, toux avec respiration interrompue, presque opprimée, respiration extrêmement précipitée, hémoptysie, hoquet, perte de conscience, aspect divaguant également convulsions, fureur, apoplexie, paralysie, mort ".

(Ici sont figurés d'avance les principaux usages curatifs du cuivre : et dans les maladies, de nature souvent très sévère, et de grandes souffrances. On peut voir qu'il pourrait être (ce qu'il est) un des grands remèdes dans le choléra, la coqueluche, les crampes et les spasmes, dans les convulsions et l'épilepsie).

Hahnemann continue; " Seule l'homéopathie par son mode particulier de préparation des remèdes médicinaux et grâce à sa doctrine des potentialisations, peut être capable d'employer les substances les plus violentes pour le plus grand bienfait des malades ".

" La plupart de ces symptômes violents d'empoisonnement apparaissent habituellement en groupes, durant une demie heure ou une heure, et revenant de temps en temps sous la même forme et dans les mêmes combinaisons symptomatiques, telles que :

Palpitation de coeur, vertige, toux, hémoptysie, contraction douloureuse de la poitrine, respiration arrêtée.

Ou bien :

Douleur lancinante dans la poitrine, lassitude, obscurcissement visuel, fermeture des yeux, perte de conscience, respiration rapide, gémissante, malade s'agitant, pieds froids, hoquet, une toux courte et hachante arrêtant la respiration, etc ... L'emploi du cuivre est donc d'autant plus homéopathique que les symptômes apparaissent à intervalles irréguliers et en groupes.

" Plusieurs sortes de spasmes cloniques partiels ou généraux, danse de St Gui, épilepsie, coqueluche, éruptions cutanées, vieux ulcères; de même affections spasmodiques, avec des sens trop aiguisés et sensibles, voilà ce qui apparaît être la principale sphère d'action du cuivre; il fut indispensable de même pour prévenir ou guérir le Choléra asiatique .... ".

Il ajoute : " Le cuivre agit seulement quelques jours "; bien que dans une expérience ultérieure, peut–être dans une maladie chronique, ou bien avec une plus haute dilution, sa durée d'action se révèle de 40 à 50 jours.

Il cite Noack et Trinks : " Le cuivre convient surtout aux constitutions nerveuses et irritables, débilitées, avec faiblesse et hypersensibilité du système nerveux, tendance aux affections spasmodiques, convulsions et maladies caractéristiques, spécialement de caractère chronique, avec paroxysmes irréguliers ".

GUERNSEY, Keynotes, dit :

" Une des indications les plus nettes pour l'emploi de ce remède est un goût métallique prononcé dans la bouche. Rhus est le seul autre remède ayant ce symptôme d'une façon aussi marquée. (Les remèdes en caractères gras du Répertoire, pour ce symptôme sont : COCC, MERC; NAT CARB;. RHUS et SENEG.).

Spasmes; affections spasmodiques en général; coqueluche, où les crises mènent à la catalepsie; épilepsie ; spasmes commençant notamment dans les doigts et orteils, puis gagnant tout le corps .... Là où les éruptions sont rentrées, comme dans la scarlatine, etc .., et où apparaissent des vomissements excessifs, une grande stupeur, des convulsions etc .. Cuprum tient une place élevée, pour faire réapparaître le rash ".

NASH : " le SPASME est le seul mot caractérisant ce remède. Crampes ou convulsions dans la méningite, le choléra, le choléra morbide, la coqueluche, la scarlatine, etc ..

" Les spasmes commencent dans les doigts et orteils et, partant de là, deviennent généraux ".

" Dans le choléra, le choléra morbide, ou le choléra infantile, les douleurs crampoïdes sont parfois terribles.

" Dunham dit (au sujet du choléra) : " Dans Camphora, le collapsus est plus prédominant; dans Veratrum alb., ce sont les évacuations et les vomissements; dans Cuprum, ce sont les crampes ".

KENT : " Cuprum est avant tout un remède convulsif. La tendance convulsive accompagne presque chaque trouble créé ou guéri par Cuprum.... Il a des convulsions de tous les degrés de violences : depuis les petites secousses jusqu'aux convulsions de tous les muscles du corps. Dans ce dernier cas, les signes les plus précoces sont les tiraillements dans les doigts, le serrement des pouces, ou les secousses des muscles.

" Convulsions toniques, où les pouces sont les premiers affectés : ils sont repliés sur les paumes, puis les doigts se ferment sur la main avec grande violence ..... Spasmes suivis de l'impression que le sujet est mort ".

Kent décrit la coqueluche de Cuprum de la bouche de la mère : " Elle dit que " quand l'enfant est pris d'une crise de violente toux de coqueluche, la face devient livide ou bleue, les ongles des doigts se décolorent, les yeux sont tournés vers le haut, l'enfant tousse jusqu'à perdre la respiration, puis il repose dans un état d'insensibilité si long que je crains alors que sa respiration ne reprenne plus. Mais avec un violent spasme respiratoire et, après des respirations très brèves, l'enfant revient à lui, comme s'il revenait à la vie ". vous avez ici toute la violence de la coqueluche et un cas convulsif en même temps .... Si la mère apporte à assez vite un peu d'eau froide, elle pourra stopper la toux. L'eau froide spécialement soulagera le spasme ".

" Chaque fois que les organes respiratoires sont atteints, il y a de la dyspnée, avec respiration spasmodique mortelle– dyspnée. Il y a aussi beaucoup de râles dans la poitrine. Plus grande est la dyspnée, plus les pouces sont rentrés et les doigts crispés .....

Cuprum n'est pas passif dans sa façon d'opérer. La violence est manifeste partout, violence dans sa diarrhée, dans son vomissement, dans son action spasmodique; actions étranges et violentes dans sa manie et son délire .....

" Dans l'épilepsie relevant de Cuprum, nous avons les contractions et secousses des doigts et orteils. Il tombe avec un cri, et pendant la crise perd ses urines et matières........ l'épilepsie commençant par une violente constriction à la partie inférieure de la poitrine .... ou avec des contractions dans les doigts qui gagnent tout le corps, tous les muscles ......

(Dans les convulsions puerpérales) " l'urine est rare et albumineuse. Pendant que le travail se poursuit, la parturiente devient soudain aveugle. Toute lumière lui semble disparaître de la pièce, les douleurs de travail cessent, et les convulsions apparaissent, commençant dans les doigts et orteils. Quand vous rencontrez de tels cas, n'oubliez pas Cuprum. Vous pourrez attendre longtemps avant de pouvoir guérir un cas de cette sorte sans le concours de Cuprum ".

Kent discute également du CHOLERA : il dit : " Hahnemann n'a pas vu de cas de Choléra, mais il a réalisé les ressemblances de la maladie avec les symptômes de 

Cuprum ∑ Camphora et Veratrum ∑ ∑(cf. notes en fin d'article)....; et ces trois remèdes sont les remèdes types du choléra. Vous verrez que le Cuprum est plus que tous les autres, spasmodique. Il a les spasmes les plus intenses ... Ces trois remèdes finissent par le collapsus et la mort. Résumons à nouveau : Cuprum pour les cas de caractère convulsif; Camphora dans les cas caractérisés par un refroidissement extrême avec plus ou moins de sécheresse; et Veratrum album quand il y a des sueurs copieuses, des vomissements et de la diarrhée. C'est peu à retenir, mais avec cela vous pouvez affronter une épidémie de choléra avec confiance. " Kent compare ici Podophyllum et Phosphorus avec Cuprum. Il dit que les selles profuses de Pod. (Qui a également des crampes) sont terriblement malodorantes; et de Phosphorus il dit que, comme avec Cuprum, il y a des gargouillements. Dans Phos., les liquides gargouillent en pénétrant dans l'estomac, et gargouillent tout le long des intestins. Un verre d'eau semble couler à travers les intestins avec un gargouillement. " Maintenant, ce gargouillement, dans Cuprum, commence à la gorge; il avale avec un gargouillement; gargouillement dans l'oesophage quand il avale ".

Il dit : " Des écoulements cessent ou sont supprimés, et des convulsions surviennent soudain; ici Cuprum rétablira l'écoulement, et arrêtera les convulsions ". " Ou bien, des inflammations cessent soudainement et vous vous en étonnez, quand d'un coup surviennent folie, délire, convulsions, cécité ..... métastase .Un changement, un transfert total d'une partie du corps à un autre ".

" La même chose peut se produire à partir d'une éruption supprimée – ou d'un écoulement : une diarrhée, et la maladie va au cerveau, affecte l'esprit et provoque la démence : un délire maniaque, violent, sauvage ..... Convulsions dans lesquelles un membre sera d'abord fléchi, puis étendu. Chez un enfant, vous verrez soudain la jambe projetée avec grande violence, d'abord vers l'extérieur, puis vers le haut contre l'abdomen, puis à nouveau étendue .. Il est difficile de trouver un autre remède qui ait cela (Tab). Convulsions avec flexion et extension sont communes à Cuprum ...

" Secousses des yeux ... trémulations des paupières. Face et lèvres bleues ; pourpres pendant les convulsions. Paralysie de la langue.

" De nombreux troubles sont améliorés par l'eau froide. La toux est provoquée par l'inhalation d'air froid, mais stoppée en buvant de l'eau froide, comme Coccus cacti. .............Remède merveilleux dans l'anémie ".

On ne sait comment s'arrêter quand on puise dans Kent ! Plus on lit Kent, et plus on s'émerveille de la façon dont il a réalisé les caractéristiques de l'action d'un remède, ainsi que de son merveilleux pouvoir de description. Un de nos meilleurs prescripteurs transporta avec lui la Matière Médicale de Kent, pendant toute la guerre, et sa puissance d'assimilation a dû être grande, si l'on en juge par la rapidité avec laquelle il repéra le remède homéopathique.

Pour les débutants, les Leaders de Nash est probablement le meilleur ouvrage avec lequel on puisse s'initier : peu volumineux, et moins submergeant (pour le débutant). Il nous apprend à penser homéopathiquement, et il est rempli de comparaisons inappréciables entre les remèdes : mais KENT ! ....Kent a déclaré un jour : " Je n'ai rien fait d'original; tout ce que j'ai écrit n'est que l'enseignement d'Hahnemann ". Certainement le manteau d'Hahnemann a dû tomber sur Kent, avec le double de son esprit.

Revenons aux souvenirs et aux expériences communs. Les patients qui viennent à l'hôpital, se plaignant de crampes sévères, spécialement dans les mollets, ont très souvent besoin de Cuprum ou de Calcarea. Les crampes de Calcarea sont spécialement pires la nuit au lit, et en étendant la jambe dans le lit. Nous nous souvenons d'un cas de maladie maligne de l'utérus, je crois), dans lequel Cuprum fut donné pour les crampes violentes dont se plaignait le patient, et il n'arrêta pas seulement les crampes, mais, pour un temps améliora les symptômes de la maladie .

Nous nous souvenons d'un tout petit garçon hospitalisé avec une pneumonie grave, compliquée de diarrhée et de sévères douleurs crampoïdes. Ici, Cuprum, rapidement, abaissa la température, et clarifia le poumon, aussi facilement qu'il disposa de la diarrhée et des crampes. 

SYMPTÔMES PARTICULIERS ET CARACTERISTIQUES

L'enfant a un spasme cataleptique complet, à chaque quinte de coqueluche.

Toux pire en inhalant de l'air froid; mieux en buvant de l'eau froide.

Toux chez les enfants, menaçant de suffocation.

Dans l'asthme, balaie l'air avec les mains, incapable de parler ou d'avaler.

Muscles du mollet contractés en noeuds; spasmes et crampes des mollets.

Spasmes avec face bleue et pouces serrés fortement sur les paumes des mains.

Spasmes après chagrin ou frayeur.

L'enfant repose sur le ventre, et des poussées violentes le font se recourber

Convulsions avec morsures.

CUPRUM ACETICUM et la VARIOLE (L'impression du " Monde Homéopathique ")

Monsieur,

Comme je visitais Gloucester pendant la dernière épidémie de variole, dans la partie Sud de la ville, et que prenais grand intérêt aux méthodes utilisées ici, vos lecteurs aimeront peut–être (à défaut d'un médecin homéopathe résident dans cette cité) apprendre les impressions laissées sur l'esprit d'un amateur ayant quelques connaissances superficielles de la loi d'Hahnemann.

La mortalité, avec les différents traitement variaient notablement, comme le montrent les statistiques grossières suivantes :

Hôpital d'isolement pendant le premier régime 54 %

..................sous le Dr Brooke 8 %

Avec l'hydropathie, sous Mr Pickering 10 %

Avec l'onguent de Crimson Cross, sous le Capitaine Feilden 2 %

Pendant ma visite, qu'une confiance grande et croissante remplaça le scepticisme à l'égard de l'onguent Crimson Cross, justifié par les résultats notés ci–dessus. Convaincu que s'il y a avait des propriétés curatives dans l'onguent, elles seraient dues à notre loi. Je demandais au Capitaine Feilden de bien vouloir me révéler la composition de cet onguent. Il s'y prêta obligeamment, et je découvris que cet onguent ressemblant à de la peinture grise, dont on enduisait les patients de la tête aux pieds, devait ses propriétés thérapeutiques à l'Acétate de cuivre. En apprenant, le dernier Lundi, du Dr Hadwen, les résultats approximatifs donnés ci–dessus., il était évident qu'il était désirable de comparer les symptômes de la variole avec ceux des expérimentations de Cuprum acet. Les résultats furent les suivants :

Symptômes de variole selon l'Encyclopédie du Dr H. Von Ziemasen

Fièvre et trouble de l'état général.

Pouls accéléré.

Fréquence respiratoire accrue.

Dyspnée.

Éruptions initiales (podromiques)

Langueur

Vertige et syncope.

Fétidité de la bouche; enrouement; aphonie.

Nausée, envies de vomir; vomissement.

Anorexie.

Constipation, diarrhée occasionnelle.

Sévère mal de tête.

Face rouge, bouffie; violentes pulsations dans les carotides.

Délire, insomnie, anxiété.

Douleur dans le dos (moins constant que les symptômes gastriques et la céphalée).

Douleur tiraillantes, déchirantes dans les extrémités.

Bronchite moins constante.

Éruption, presque toujours pire sur la face et le cuir chevelu. Expérimentations de Cuprum aceticum, d'après l'Encyclopédie d'Allen.

Peau chaude et sèche, ou couverte de sueur.

Pouls accéléré; de 120 à 140.

Respiration accélérée.

Spasmes crampoïdes dans la poitrine (?)

(arrêt suffocant de la respiration. Jahr)

Doute.

Faiblesse remarquable; prostration.

Epuisement; défaillance.

Pharynx taché de rouge (parole arrêtée ou nulle; Jahr)

Jaunisse, avec vomissement et éructation.

Nausée et vomissement.

Perte d'appétit; aversion pour la nourriture.

Diarrhée; constipation occasionnelle.

Céphalée atroce.

Face rouge et enflée, bouffie, rouge, chaude.

Délire; stupeur; coma.

Douleur dans les reins et le sacrum; au nombril et dans la région iliaque.

Crampes dans les mollets, spasmes tétaniques dans les gros orteils, surtout douleurs violentes dans les plantes des pieds.

Doute.

Éruption, d'apparence lépreuse, consistant en éléments de différentes dimensions, les plus gros étant blancs et écailleux, avec une base humide, comme si un liquide âcre avait été sécrété sous la croûte; éruption plus ou moins sur tout le corps, et particulièrement abondant au niveau du cuir chevelu.

Les symptômes ci–dessus et les expérimentations correspondent trop étroitement au point de vue de la similitude pour que cette ressemblance soit fortuite; et les succès saisissants de l'onguent de Crimson Cross se révèlent une nouvelle illustration de la loi, similis similibus curantur. La branche homéopathique de la profession a perdu une grande chance à n'avoir pas déclaré unanimement l'impertinence de la vaccination contre la variole; Ce doit être pour le rachat de la dernière chance : Cuprum Aceticum; ils ont un remède qui équivaut Aconit pour la fièvre ou Camphora pour les premiers stades du choléra.

Je vous suis, Monsieur, très fidèle (très respectueusement vôtre).

A. PHELPS

Edgbaston, 11 septembre, 1896.

 

 

Cyclamen [Cycl]

 

Texte

Un cas de guérison rapide par Cyclamen, datant de plusieurs années, a fixé notre attention sur ce remède des aberrations visuelles dans notre esprit. C'est un remède d'une grande puissance et d'action prompte dans sa sphère spéciale, comme en témoignent les empoisonnements, les expérimentations et les guérisons. Ici, nous allons décrire l'expérience en question, telle que nous nous rappelons après tant d'années.

En nous se réveillant le matin et regardant à travers la chambre, nous découvrîmes que tout semblait en mouvement, tournoyant (vers la droite, semble–t–il nous souvenir), tandis qu'au milieu de tout ce mouvement, un meuble massif (une énorme armoire) apparaissait, immobile; c'était étrange, angoissant; mais Cyclamen prit la chose en mains, et y mit fin sur le champ.

On attribuerait ces symptômes fonctionnels de l'oeil, chez Cyclamen à une tension spéciale; presque tous ces troubles ont un caractère vacillant ; " Vacillement devant les yeux, comparable à des aiguilles étincelantes et de multiples couleurs ". " Ne peut lire, à cause des brûlures et du vacillement des yeux ". " Vue affaiblie; en objets sont vus comme à travers de la fumée ou du brouillard. Diplopie ".

Dans " l'Encyclopédie des pathogénésies médicales ", on retrouve nombre de cas détaillés, dans lesquels surviennent du vertige, les particularités visuelles, la céphalée, parfois du vomissement (amer, noir, jaune ou vert, suggérant une action de la drogue sur le foie). Nombre de ces cas de produisirent dans un hôpital pénitencier, où Cyclamen avait été administré à fortes doses pour des troubles menstruels. On trouvait à côté des visions colorées, de la diplopie et de la vue brumeuse, le vertige inclus, les objets tournant en rond dans un cercle, ou ayant des mouvements oscillants, ou bien, dans un cas, il y avait une sensation comme si la tête tournait en rond dans le lit.

On dit que Cyclamen fait sur le système cérébro–spinal, affectant le sensoriel, les yeux, le tube gastro–intestinal, et plus spécialement, les organes sexuels féminins;

Il produit des douleurs passives, tiraillantes ou déchirantes aux endroits où les os sont près de la surface.

Les expérimentations suggèrent également que Cyclamen pourrait être utile dans la crampe des écrivains.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS (Guéris et causés) 

(tirés de l'Encyclopédie d'Allen et de Guiding symptoms de Hering)

Violente céphalée, avec vacillement devant les yeux, en se levant le matin.

Céphalée, avec vacillement devant les yeux, en se levant le matin.

Vertige : les objets tournent dans un cercle, autour d'elle ou dans un mouvement de bascule; quand il marche au grand air; mieux dans une chambre, et quand il est assis; avec obscurcissement devant les yeux (manque de netteté).

Manque de netteté de la vision, et taches devant les yeux, spécialement en réveillant. Vision diminuée avec céphalée.

Vacillement devant les yeux.

Vacillement devant les yeux, comparable à des aiguilles scintillantes de couleur variées; visions de fumée ou de brouillard.

Strabisme convergent.

Tout ce qu'il mange a un goût de sel. La salive a un goût salé, qui se communique à toute nourriture ingérée.

Pas de soif de tout le jour; mais elle survient dans la soirée, quand la face et les mains deviennent chaudes.

La viande de porc est désagréable.

Menstruation : quatre jours trop tôt, avec quelque soulagement de la disposition mélancolique et pesanteur des pieds.

Menstruation supprimée ou peu abondante, avec céphalée et vertige.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS D'HAHNEMANN

Piqûre fine, aiguë, prurigineuse, sur le cuir chevelu; quand il se gratte, les symptômes gagnent un autre endroit.

Diminution de la vision; dilatation des pupilles.

Gonflement des paupières supérieures.

Douleur tirante à l'intérieur du méat auditif droit.

A peu faim, peu d'appétit. Pas d'appétit pour le petit déjeuner. S'il prend un tant soit peu de nourriture, le reste le dégoûte, lui répugne, et il a une sensation nauséeuse dans le palais et la gorge.

Anorexie complète; aucun appétit spécialement pour le petit déjeuner et le souper; dès qu'il commence à manger, il est aussitôt rassasié.

Dégoût pour le pain et le beurre.

La nourriture a un goût insipide ou presque pas de goût.

Hoquet après un repas.

Immédiatement après un repas, grondement dans l'hypogastre; cela revient chaque jour.

Malaise dans l'hypogastre avec quelques nausées à l'intérieur.

Une sorte de pression paralysante, sur le bras et l'avant–bras droit, comme si elle était dans le périoste et l'intérieur des muscles; elle s'étend de là dans les doigts et le gêne pour écrire.

Tiraillement douloureux dans la face interne de l'os de l'avant–bras et dans l'articulation du poignet.

Sorte de pression dure, paralysante, qui commence faiblement dans l'avant–bras, puis s'étend dans les doigts, où elle devient si violente qu'il ne peut écrire qu'avec un très grand effort.

Douleur crampoïde dans la partie postérieure de la cuisse, au–dessus du creux poplité droit.

Douleur comme une dislocation dans le pied droit.

* * *

En dehors de ces symptômes en caractères gras et de ses anomalies visuelles, Cyclamen présente quelques :

SYMPTÔMES CURIEUX, DIGNES D'ETRE NOTES OU NIQUES :

La tête semble serrée.

Sensation de cerveau en mouvement; se bougeant à l'intérieur du crâne.

Comme si le crâne oscillait pendant qu'il marche.

Mouvements dans l'abdomen, suggérant une grossesse (Comp. : Crocus, Thuya).

Impression de quelque chose de vivant qui se meut et rampe dans les intestins.

Sensation de quelque chose de vivant, se déplaçant dans la poitrine.

Bourdonnement dans la région du coeur.

Mentalement, Cyclamen nous rappelle Drosera, avec ses idées de persécution, ou encore Staphysagria avec ses troubles suites de chagrin intime, ou de terreurs de conscience; comme s'il avait commis une mauvaise action, ou n'avait pas rempli ses obligations.

Sensation que la pièce est trop étroite, mais répugne à aller au grand air.

Soudains changements d'humeur, tels que la joie alternant avec de l'irritabilité.

De mauvaise humeur, morose, trouve toujours à redire.

Engourdissement, comme par un tampon d'ouate dans les oreilles. Grondements, bourdonnement, tintement dans les oreilles. Hormis le goût salé de la salive ou des aliments, goût insipide, putride malodorant, amer.

Désir de limonade; aversion pour le pain et le beurre; pour la bière; pour les choses grasses; pour la nourriture ordinaire; avec désir de choses non comestibles.

Constant dégoût pour la viande; désir violent de sardines.

Grande sensibilité dans les talons (Petr.).

 

 

Drosera [Dros]

 

Texte

(Largement reproduit d'un article lu par l'auteur à la Société Homéopathique Britannique en 1927)

Il y a quelques années, j'en vins à la conclusion que les deux seules personnes à connaître quelque chose au sujet de Drosera étaient Samuel Hahnemann et nous–mêmes; et nous avons depuis eu l'envie de vous communiquer de telles connaissances à nos collègues du monde entier. Nous espérerons seulement permette d'ajouter quelque chose de très concret à notre arsenal contre une terrible maladie : la TUBERCULOSE.

Naturellement, tout le monde sait tout au sujet de Drosera ! N'a–t–il pas une place dans chaque " Manuel d'Homéopathie domestique " ? et n'a–t–il pas sa place dans la trousse à douze remèdes homéopathiques ? Car Drosera est classique, et ceci depuis une centaine d'années, comme remède laryngé, et comme notre plus grand remède de la coqueluche

Mais quand, grâce à un heureux hasard, je découvris ce que peut faire Drosera dans la tuberculose des OS, des ARTICULATIONS, et des GLANDES, nous fûmes émerveillés, et nous nous mîmes à rechercher dans la littérature homéopathique de quoi justifier l'emploi de Drosera dans de telles affections. Kent ne savait rien à ce sujet. Clarke non plus. Mais pour ce qui est des os et des articulations, je trouvais ma justification en caractères gras dans les expérimentation d'Hahnemann. Je me demandais alors pourquoi nous nous contentions de prendre la plupart des choses en seconde ou troisième main ? Pourquoi nous remontions si rarement jusqu'aux sources ? De nos jours, combien d'Homéopathes lisent–ils la Materia Medica Pura d'Hahnemann ?. Nous pouvons vous faire observer qu'Hahnemann met en gros caractères noirs non seulement ce qui est relatif aux symptômes laryngés qui ont rendus Drosera célèbre chez les Homéopathes, mais il donne le même gros caractère noir en ce qui concerne les articulations, l'épaule, la hanche, etc..., jusqu'à la cheville; de plus pour les fûts des os longs; et les douleurs dans les membres, et dans divers muscles. Hahnemann également, dans une note de bas de page, désigne spécialement l'emploi de Drosera dans la phtisie laryngée.

Mais ce fut seulement après que avoir montré quelques–uns de nos cas glandulaires et osseux " Drosera " à la Société en 1920, que la totalité du portrait de Drosera commença à s'illuminer pour moi. Nous nous étions plutôt excusé pour notre emploi de Drosera dans les cas ganglionnaires; en fait, nous pensions que nos indications étaient purement personnelles. Mais après la rencontre, Nous nous reportâmes à l'Encyclopédie de la Pathogénésie des drogues, où la clef de la doctrine reposait sur les expérimentations du Dr. Curie. Car le Dr. Curie prouva l'homéopathicité de Drosera par rapport à la tuberculose dans son aspect le plus vaste et le plus important, à savoir, qu'il montra que Drosera abaissait la résistance à la tuberculose à tous les coups chez des animaux supposés absolument immunisés contre cette affection; et il prouva également, à sa propre satisfaction, que Drosera était également capable d'éveiller la résistance à la tuberculose, en guérissant la phtisie précoce. Et nous vîmes avec joie que, dans les expérimentations, les GANGLIONS, spécialement abdominaux et cervicaux, étaient énormément affectés.

La vieille littérature médicale, non homéopathique, comme le signale Hahnemann, suggère le même fait – à savoir l'action opposée, ou homéopathique de Drosera. C'est la lecture d'Hahnemann, et aussi d'autres recherches dans la littérature, qui suggèrent à Curie de déterminer " l'action physiologique exacte de la plante ", et de savoir " jusqu'où elle était liée à la Loi des Semblables ". Car jadis, Drosera avait été alternativement vanté comme remède de la consomption, puis abandonné, comme étant susceptible d'accélérer la maladie. Hahnemann explique ceci : il dit que plusieurs parmi des médecins plus anciens trouvaient cette plante fort utile dans certaines formes de toux maligne, et chez des phtisiques, confirmant ainsi son pouvoir médicinal (homéopathique); tandis que les modernes, ne connaissant que les fortes doses, ne savaient pas comment employer ce remède puissant, sans mettre en danger la vie de leurs patients; et c'est pourquoi ils le rejetère en bloc.

Et maintenant un mot au sujet de Drosera rotundifolia (Sundew), qu'Hahnemann décrit comme " une des plantes médicinales les plus puissantes de notre région ".

Drosera , est je crois, notre seule plante insectivore. Elle croit dans les sols marécageux, avec son bouquet de feuilles rondes piquetées de poils glanduraires, d'où exsude des gouttes d'un jus âcre et visqueux, et qui emprisonne et digère les malheureux insectes qui se risquent à se poser sur la plante.

Drosera a une réputation diabolique comme nourriture des moutons, dans les pâturages où elle abonde. On dit que les bêtes attrapent une toux très violente, et qu'ils dépérissent.

Dans une note de bas de page, Hahnemann souligne la ressemblance des symptômes laryngés en caractères gras de Drosera, avec certaines variétés de phtisie laryngée, où Drosera est particulièrement utile, pourvu qu'il n'y ait pas de cachexie spécifique ".

Au 16ème siècle, le Drosera avait la réputation d'être un excellent remède " pour restaurer l'humidité vitale chez les personnes atteintes de consomption "; mais Gérarde établit que " les personnes usant du distillat périssaient plus tôt que celles qui s'en abstenaient ".

Drosera avait également une certaine réputation pour le traitement de la folie; et dans les expérimentations homéopathiques, nous trouvons, agitation (en caractères gras), idée de persécution (en caractères gras), et tendance au suicide par noyade. Il était employé également dans les toux et maladies des poumons, et là encore il est purement homéopathique. Egalement dans l'asthme chronique –purement homéopathique– et les palpitations de coeur.

Maintenant, un mot au sujet des expérimentations de CURIE: 

Curie a choisi des chats pour ses expérimentations, le chat étant, de tous les animaux, le moins sujet à la tuberculose. Des tubercules n'ont jamais été trouvés chez les chats ".

Ses expériences furent seulement au nombre de trois, " à cause de la difficulté à obtenir assez de cette petite plante pour la longue période exigée par les expérimentations ". " Parce que, comme il le dit, il n'est pas question d'exciter des symptômes fonctionnels dépendant du système nerveux. La tuberculisation, dit–il, est un travail de longue haleine; et un remède capable de produire dans son action sur l'organisme la formation de tubercules, demandera pour ce faire beaucoup de temps " ∑.

Les résultats de ces trois expériences étaient si concluants qu'il se sentit obligé de les publier; car il trouva que l'usage prolongé de Drosera produisait la tuberculinisation chez les animaux; et il établit que son pouvoir de guérir la tuberculinisation ne lui avait jamais fait faux–bond.

Drosera DANS LA TOUX SPASMODIQUE, ET DANS LA COQUELUCHE :

Hughes parle de la TOUX SPASMODIQUE de Drosera et comment la sagacité habituelle d'Hahnemann le conduisit à percevoir ceci et à recommander le remède pour la coqueluche. Mais nous nous essayons tous d'améliorer Hahnemann avec comme conséquence une perte d'efficacité.

Hahnemann établit qu'une simple dose de 30ème (décillion) puissance, est tout à fait suffisante pour la cure d'une épidémie de coqueluche (selon les indications données par certains symptômes qu'il décrit). " La guérison se réalise, dit–il avec certitude, en 7 à 9 jours, avec une diète. Prenez soin de ne jamais donner une seconde dose (ou en quelque autre remède), immédiatement après la première dose, car cela pourrait non seulement empêcher un bon résultat, mais faire des dégâts sérieux, comme je le sais d'expérience.

Hugues, qui aime faire mieux qu'Hahnemann, suggéra " des doses répétées de la 1ère, cent. ou première décimale " (au lieu de la 30ème d'Hahnemann) " lesquelles mettraient fin aux cas compliqués de coqueluche en 2, 3 ou 4 semaines " (au lieu des 7 à 9 jours d'Hahnemann), avec atténuation de la sévérité de l'attaque.

Mais Hughes se fit laver la tête à ce sujet et dut ajouter une note de bas de page afin que les homéopathes soient plus fidèles à Hahnemann dans leur pratique, " et il confirme récemment l'exactitude de l'observation d'Hahnemann " (Journal Britannique, Vol. XXVI, P. 268).

Je puis dire que j'ai eu l'habitude de guérir la coqueluche avec de simples doses de Drosera 30 ou 200; et j'ai vu une bonne quantité de coqueluches pendant la guerre de 1914–18, à la consultation externe des enfants. Dans quelques cas, on pouvait la répéter au bout de 15 jours, si la toux persistait. Je peux seulement me rappeler un échec ..un cas où j'ai eu à donner un autre remède. Cela concernait un enfant de 4 ans, ramené une semaine après , non amélioré; empiré même, empestant le camphre, qu'elle portait dans un sac autour du cou. Ce n'est pas exactement ce que voulait dire Hahnemann en recommandant " pas d'autre remède "; en fait Hahnemann dit de Drosera, " Le camphre adoucit et antidote ses effets ". Le camphre fut écarté, et avec le remède indiqué, Carbo veg., l'enfant fut pratiquement mis sur pied en une semaine.

Voici un cas typique. David S., enfant (son père et sa mère étaient parmi nos missionnaires étudiants).

1er Novembre : malade; température à 39°. Toussant et vomissant ; Bry 1m

2 novembre : M.B.; meilleure la nuit; vomit moins.

3 novembre : Moins bien; crises de toux, avec hululement. Dros. Im, une dose.

C'était une coqueluche, et le bébé fut bien en 2 semaines.

Hughes cite Jousset, disant que la poudre de Drosera est une des meilleures illustrations que nous ayions d'efficacité des doses infinitésimales dans la toux spasmodique. La définition de sa sphère d'action étant: " Toux provenant d'un picotement (chatouillement) dans le larynx, avec vomissement de nourriture ". Jousset cite 107 cas dont 101 furent guéris et soulagés.

Les symptômes de coqueluche selon Hahnemann comprennent :

Toux, venant des profondeurs de la poitrine.

Toux, les crises se succèdent avec une telle violence qu'il peut à peine retrouver sa respiration.

Fourmillement dans le larynx qui provoque la toux.

Toux finissante en vomissement, etc ..

Mais Hughes, qui conteste la simple dose en 30ème d'Hahnemann, trouve à redire également au dosage grossier de Curie. Quand Hughes se mit à suivre Curie avec des gouttes doses de la teinture mère de Drosera, quatre fois par jour, il s'ensuivit seulement " l'établissement d'une toux spasmodique des plus violente chez un patient phtisique, toux qui subsista sous forme de la toux ordinaire des phtisiques, quand le remède était interrompu ". " D'autres avaient eu une expérience similaire ", dit–il.

Non ! La manière d'Hahnemann, concernant l'emploi de " cette drogue puissante peu commune " est indubitablement la plus sûre et la plus efficace.

Mais rappelez–vous que l'Homéopathie ne connaît pas de spécifiques, et ne traite pas les maladies en elles–mêmes. Et si vous pensez que Drosera va guérir tous les cas de coqueluche qui se présenteront, vous découvrirez tôt ou tard qu'il n'en est rien. Dans une épidémie, on peut s'apercevoir que Kali carb. est le remède, et une fois trouvé, il guérira tous les cas.

Le cas qui m'ouvrirent les yeux, par hasard, à la valeur de Dros. dans les CARIES VERTEBRALES, m'avait été envoyé par un des Chirurgiens. Quand j'avais pris en main le Service des Enfants, pendant la guerre. C'était un petit garçon de 4 ans. Il avait commencé par avoir une tuberculose du doigt à douze mois, et des caries spinales six mois plus tard. Il avait été traité par notre Médecin d'enfant et par un de nos chirurgiens, et couchait sur une planche avec une double attelle de Thomas, ainsi qu'un casque. Il allait mieux, dans l'ensemble, sous ce traitement, avec des hauts et des bas. Puis, il se mit à maigrir, menacé de faire une localisation pulmonaire, eut des sueurs nocturnes; mais Tub., Phos., Calc., etc.. l'améliorèrent. Le chirurgien nous l'amenait maintenant pour une coqueluche; c'était une situation indésirable pour qui était supposé rester dans l'immobilité la plus complète ! Il prit une dose de Drosera 200.

Quand je le revis deux mois plus tard, la mère était si enthousiaste, quant aux effets du dernier remède que je pris un siège et des notes. Deux mois encore et on le trouva " mangeant bien; grossissant; gras et florissant ". Le changement était réellement merveilleux. Le remède fut répété à de longs intervalles. Quand, enfin, nous le revîmes trois ans après, le rapport fut ainsi rédigé ; " La colonne du garçon est très bien. Il n'a porté aucun appareil depuis près de deux ans. Il va à l'école depuis 6 mois ".

Nous nous rappelons un autre cas de carie vertébrale (cervicale) chez un garçon de 7 ans. Il commença à 4 ans avec genou, puis un doigt, puis le cou. Il avait été traité dans d'autres hôpitaux. Il avait eu également des crises (épilepsie) et un écoulement auriculaire, et portait un appareil de contention spinale; l'interdisant de s'asseoir. C'était un gentil petit homme, au cou terriblement déformé, et qu'il ne pouvait bouger d'un côté à l'autre qu'avec de saccades alarmantes. Il reçut Drosera 200, et s'améliora d'emblée; et il fut bientôt capable de tourner aisément la tête, dans toutes les directions. En deux ou trois mois, avec l'approbation d'un de nos chirurgiens, il fut autorisé à se mettre assis, et il fit des progrès réguliers, avec un traitement des plus intermittents, jusqu'au jour où, deux ans plus tard, j'apprit que ses parents (en dépit de l'avertissement qui leur avait été donné) " le promenèrent dans les pays dans le side–car d'une motocyclette.

De longs voyages assis, cou secoué tout le temps à d'importantes secousses ". Il prit rapidement du poids, et une de mes notes, quatre années après le traitement commence ainsi : " Parait très bien; actif; a de bonnes couleurs. Son père l'emmène sans cesse en voiture. Ne fait pas attention aux secousses ". Et plus tard, il me fut dit " que rien de nouveau ne se manifesta depuis sa visite d'il y a 4 ans et demi environ ". Alors que jusqu'ici, ce n'avait été qu'une succession de manifestations tuberculeuses.

Un autre cas vertébral, de scoliose chez une jeune femme, avec une déformité extrême; et une histoire de tuberculose. Elle était souffrante et maladive. Elle était tombée récemment. Une manipulation très douce, qu'elle subit dans la crainte et en tremblant, mit fin à la douleur dans le dos. Et Drosera, à cause de son histoire familiale, la rendit à peine reconnaissable. Elle vint pour un traitement occasionnel, et resta robuste et d'apparence saine.

Nous nous permettons de citer un cas, montrant la valeur de Drosera dans les CAVERNES TUBERCULEUSES : Garçon de 13 ans et demi. Pendant 8 mois, il avait eu un gonflement revenant constamment dans l'avant–bras droit, suivi par plusieurs zones malades sur le bras gauche. Quand on ouvrit, du pus sortit, mais l'écoulement ne cessa pas. Il y avait une mauvaise histoire de tuberculose des deux côtés de la famille. Le garçon avait trois zones importantes de tissu typiquement tuberculeux, qui formaient alternativement une croûte fine qui tombait.

Tub. et Silica firent du bien. Puis Drosera 200 fut donné, et un mois après, les croûtes devinrent franches et mobiles (c'est un cas résultat typique de Dros., les trois remèdes que nous connaissons, comme guérissant le tissu cicatriciel sont graph., Sil., et Drosera; et là où ce sont des cicatrices tuberculeuses, le plus grand remède parmi eux est Drosera. Le traitement fut continué; jusqu'à ce que, six mois après la première dose, le tableau pathologique fut si extraordinairement guéri que l'observation fut ainsi conçue : " La coloration de la peau s'estompe; dans certains éclairages, la peau paraît presque normale ". et : " le garçon était bien, gras et florissant ".

Quand Drosera aide, les résultats se voient rapidement, et invariablement la santé et de la vigueur, et avec un changement total des apparences. Nous avons vu cela très souvent. Le patient qui a besoin de Drosera et en prend, s'épanouit tout simplement. Il n'y a pas d'autre terme pour exprimer cela.

Ce fut le soulagement d'une atroce douleur nocturne dans un tibia malade, où un grand nombre de remèdes avaient échoué, qui me fit réaliser qu'Hahnemann avait raison quand, dans la Matière Médicale Pure, sous Drosera, il met " douleur dans les os longs " en gros caractères noirs. Et ceux qui l'ont suivi en compilant les matières médicales, et ont transcrit ces symptômes dépendants des os et des articulations, avaient tort. Ils nous ont frustré de maints résultats brillants, en amenuisant le type de ce que Hahnemann soulignait comme étant très important.

Mais, malheureusement, toute personne qui, depuis le temps d'Hahnemann, écrit sur l'Homéopathie ou essaie de la pratiquer, est toujours disposé (sans les études colossales, les expérimentations, l'expérience et la science d'Hahnemann) à faire mieux que lui.

Je suggère que tous, nous courions sur le champ ouvrir nos Matières Médicales, là où Clarke, Allen ou Boericke nous parlent de Drosera, et que soulignions d'un trait rouge tous les symptômes en caractères gras qu' Hahnemann nous donne, de ce qu'il appelle, de ce qu'il appelle " l'une de nos herbes les plus puissante de notre région ".

Curie dit avoir trouvé " une hypertrophie considérable des ganglions mésentériques " chez le premier chat tué après 6 semaines de Drosera, des lésions de tuberculose pleurale,

Chez son deuxième chat, tué après une année, il y avait aussi des lésions tuberculeuses de l'abdomen; de la rate, des plaques de Peyer, et des vésicules fermés dans le gros intestin ". LES TROIS CHATS EURENT DE LA DIARRHEE.

Et Curie de dire, de ses chats :

Drosera produit des éléments tuberculeux dans les poumons, et agit en même temps sur le système lymphatique en général.

Et chez son second chat, tué après Drosera, il y avait D'ENORMES GLANDES SUBMAXILLAIRES.

Une fille de 1ç ans : " A des crises de diarrhée, et ne peut aller à son travail ". A eu " 14 crises " en 24 heures à Noël, maintenant (en Mai) a environ 5 selles par jour, molles; parfois muqueuses. A Noël, il y avait du sang; plus maintenant. Les douleurs se trouvent dans le côté gauche de l'abdomen.

L'abdomen était flasque, et un nodule était ressenti sur le côté gauche : un nodule tuberculeux typique de l'abdomen.

Une certaine amélioration suivit Sulf., Lil. tigr. et Tub. bov. et en Août, elle prit une dose de Drosera en haute dilution.

En Septembre, on note ceci : " Va beaucoup mieux. Supporte mieux la nourriture ". " Va à son travail maintenant ! " Elle fût revue par intervalles l'année d'après, quand on nota ce fait intéressant : " Elle ne s'est jamais plainte de diarrhée ou d'indigestion après que Dros. fut donné ". 

Nous avons eu un certain nombre de cas de ganglions cervicaux réagissant bien à Drosera, certains d'entre eux après un long traitement ici ou ailleurs, et avec une grande quantité de cicatrices disgracieuses.

Ce que nous notons invariablement, c'est que les cas qui réagissent à ce remède, le font rapidement, avec une amélioration étonnante sur le plan général et le bien–être. Là où ils ne réagissent pas rapidement, je sais que je suis passé à côté du remède. Mais sans cesse je trouve rapporté dans les cas de Drosera, et souvent dès la 2ème visite (1ère visite après le traitement), que " le patient semble s'épanouir ". Je ne pense pas que cette expression se rencontre –en tout cas pas constamment– dans d'autres remèdes.

Dans les cas GLANDULAIRES de Drosera on remarque, comme nous l'avons dit, non seulement la diminution de volume des glandes, mais que les vieilles cicatrices s'effacent, deviennent souples, et viennent à la surface; la décoloration se normalise. Par ailleurs, quand un ganglion éclate, sous l'action de Drosera, il le fait d'une façon très limitée, avec une petite ouverture ,un léger écoulement ne laissant pratiquement aucune marque.

Des cas de GOITRE, également, et même de GOITRE EXOPHTALMIQUE ont grandement bénéficié, ou ont été guéris par Drosera –cas avec une histoire de tub. Familiale.

Le cas le plus extraordinaire fut celui d'un garçon de 14 ans, inopérable envoyé par un de nos chirurgiens. Il avait une exophtalmie marquée∑ avec un pouls à 150, une chaîne de glandions lymphadénomateux dans le cou; des zones bleues indurées sur les deux mollets, parsemées de petites ulcérations (" Bazin " typique). Il s'améliora avec Tub. Bov pendant cinq mois. Les jambes étaient presque bien, le cou mieux, l'oeil droit saillant. Puis on donna Drosera 200 : l'effet fut sensationnel : un mois après, il avait repris son travail de manoeuvre. Les ganglions étaient bien; les ulcères aussi; l'exophtalmie avait disparu; pouls à 80. Après, il y eut quelques fluctuations dans le pouls, mais quand on le revit treize mois après le traitement (il habitait alors ailleurs), il se sentait très bien. " Pas de ganglions ", mais encore une certaine exophtalmie de l'oeil droit, et comme le pouls était encore un peu élevé, il prit sa dernière dose de Drosera.

Pour ce qui est de l'action de Drosera dans les ARTICULATIONS ...........des cas occasionnels d'arthrite rhumatoïde sont balayés d'une façon étonnante par Drosera. Je me rappelle une vieille de 76 ans. Elle était venue il y a quelques années, incapable de fermer ses mains; poignets et articulations des doigts spécialement affectées, ainsi que les chevilles et les pieds avec gonflement et déformation. Elle avait une très mauvaise histoire de tuberculose familiale. Comme elle avait été antérieurement améliorée par Tub. Bov. Et Caust., elle revint pour voir si on ne pourrait faire plus. Caust. "l'améliora à nouveau; et puis, pour " de sévères douleurs insupportables dans le tibia droit, pied et jambe ", elle prit Drosera.

En un mois, " Beaucoup mieux; douleur partie ". Elle dit que maintenant sa main gauche peut être fermée ", et le montra.

Puis ce fut une suite de visites dans lesquelles elle se glorifiait et se réjouissait des progrès : " Elle retourne son poignet gauche, alors qu'elle ne l'a pas fait depuis des années ! " (c'est à dire qu'il n'est plus raide) .... Plus tard " elle peut maintenant plier les pieds et les orteils; aussi comprend–elle qu'elle va beaucoup mieux ".... " Se sent très bien maintenant; fait sa chambre et sa lessive ! "

Plus tard encore, " vient seulement pour montrer ses mains ! elle montre elle–même son amélioration ! Elle peut faire des mouvements maintenant avec les deux poignets. N'a plus mal du tout, sauf dans un doigt .... " elle dit " que d'habitude elle ne pouvait soulever une tasse qu'entre ses deux mains serrées fortement ". Maintenant " Elle se tient sur la pointe des pieds ". Les mains paraissent toutes noueuses et difformes, avec la typique déviation de cubitale; mais elles sont souples, elle peut les mettre à plat. (Certains médecins de la vieille Ecole qui ont vu cette malade à une présentation clinique, furent très intéressés par ce cas).

Un fait curieux que nous avons noté est le nombre des patients qui, après des mois de traitement régulier avec d'autres remèdes et avec des périodes variables d'amélioration et de rechute, en prenant Drosera, ne rechutent plus, ou seulement après des périodes de plusieurs mois à plusieurs années de parfaite santé. Drosera agit profondément.

Ne nous faites pas dire que nus suggérons que Drosera guérira tous les cas de tuberculose CAVERNEUSE, GLANDULAIRE, ou OSSEUSE, ou chez les personnes présentant une histoire de tuberculose familiale. Ca ne le fera pas. Mais il pourra révolutionner un grand nombre de ces cas de cet ordre; et là où il agit, comme nous l'avons dit, il le fait avec une rapidité extraordinaire, et le changement d'apparence, de santé générale, et dans l'énergie du patient est remarquable.

De même, ne pensez pas que nous avons rencontré toutes les possibilités de Dros.

Par exemple, tous les chats de Curie eurent la diarrhée, et le deuxième chat fut trouvé avec une hypertrophie des plaques de Peyer. En rapport avec quel trouble intestinal, avec une histoire de tuberculose ?

Drosera a une vieille réputation pour l'asthme, et là les expérimentations sont suggestives. Nous penserions certainement à Drosera pour l'asthme avec une histoire de tuberculose pulmonaire.

Souvenez–vous également de l'effet de Drosera sur la rate.

Les plèvres des deux chats disséqués étaient spécialement attaqués par les tubercules.

Et nous suggérons de garder à l'esprit Drosera pour ses symptômes mentaux, spécialement dans les cas de paranoïa.

Drosera, comme le dit Hahnemann, a besoin d'une réexpérimentation. On ne devra jamais répertorier en faisant fi des symptômes généraux. C'est un de ces remèdes pour lesquels vous devez vous référer à la matière médicale, pour voir si cela colle.

Dans de nombreux cas, nous craignons de ne pas connaître suffisamment ses indications, sauf le principe général selon lequel une drogue qui est capable de briser la résistance du tubercule DOIT, selon la Loi de Similitude, être également capable de réveiller cette résistance au tubercule ce qui arrive en fait.

QUELQUES–UNS DES SYMPTÔMES D'HAHNEMANN EN CARACTERES GRAS :

Fourmillement dans le larynx, qui provoque la toux, avec sensation comme si un corps mou se trouvait là, avec fins élancements à l'intérieur, du côté droit de la glotte.

Profondément dans les fosses nasales (et sur le palais mou), sensation d'à vif, de raclage, avec sécheresse excitant une toux rêve, et expectoration visqueuse jaune, et enrouement de la voix. Ce n'est qu'avec un grand effort qu'il peut parler dans une tonalité d'une basse profonde ; en même temps, il ressent une oppression thoracique, comme si quelque chose retenait en arrière l'air quand il toussait et parlait, si bien que l'air ne pouvait être chassé.

Frisson dans l'épaule droite, seulement quand il est au repos.

Douleur paralytique dans la hanche et la cuisse droite, et dans la cheville, mais dans cette dernière, c'est surtout une sensation de dislocation. Quand il marche, il boite à cause de la douleur.

Douleur de piqûre coupante isolée au milieu de la face antérieure de la cuisse gauche, revenant de temps en temps.

Fine piqûre coupante dans le mollet droit, qui survient quand il est assis et s'en va quand il marche.

Douleur déchirante dans la cheville droite, comme si elle était disloquée, seulement en marchant.

Inflexibilité des articulations des chevilles : elles sont très raides.

Une douleur faite de rongement et d'élancement dans les corps des os des bras, cuisses et jambes, particulièrement sévère dans les articulations, avec sévères points de côté dans les articulations, moins ressentis au mouvement qu'au repos.

Pression lancinante douloureuse dans les muscles des extrémités supérieures et inférieures à la fois, dans chaque position.

Tous les membres sont comme brisés et sont également douloureux extérieurement.

Douleur dans tous les membres. Il ressent comme s'ils étaient paralysés.

Il est faible dans tout le corps, avec yeux et joues creux.

Frissonnement fébrile sur tout le corps, avec chaleur à la face, mais froid de glace aux mains, sans soif.

Agitation; quand il lit, il ne se peut fixer longtemps le même sujet, et doit toujours voir ailleurs.

Il est découragé de la méchanceté de toutes sortes des autres, et en même temps déprimé et préoccupé de l'avenir.

Toux : les paroxysmes se suivent de si près qu'il a peine à trouver son souffle. 

Sensation de grattement rugueux et de sécheresse dans les fosses nasales, etc. etc...

(Allen, naturellement, donne tous les symptômes d'Hahnemann, mais les réduit en italiques ou en lettres ordinaires, excepté ceux concernant les organes respiratoires).

SYMPTÔMES ETRANGES ET MARQUES

Endolorissement de tous les membres sur lesquels il repose, comme si le lit était trop dur ......(Arn; Pyrogen).

Quand il est au repos, il frissonne. Quand il remue, il ne frissonne pas (inverse de Nux).

Plein de méfiance, comme s'il n'avait à faire qu'avec des gens faux.

Très anxieux, triste. S'imagine avoir été trompé par des gens envieux et malveillants.

Silencieux et réservé, avec anxiété. Il avait toujours peur d'apprendre quelque chose de désagréable.

Anxiété, comme si ses ennemis ne le laissaient pas tranquille, l'enviaient et le persécutaient.

Anxiété, spécialement vers 7–8 heures du soir, comme s'il était poussé à sauter dans l'eau afin de perdre la vie par noyade. Il n'était pas poussé vers d'autres modes pour mourir.

Anxiété dans la solitude : il désirait avoir toujours quelqu'un près de lui ...

Très irritable; une bagatelle le fait sortir de ses gongs.

Une circonstance sans importance l'excitait jusqu'à le rendre fou de rage.

(Et Hahnemann termine avec la " réaction de la puissance vitale : –action secondaire action curative : disposition ferme, heureuse; il ne craignait aucun mal parce qu'il était conscient d'avoir agi honorablement ".)

NB : Ce fut le Dr Curie Père des Curie du Radium, qui introduisit l'Homéopathie dans son pays.

 

 

Dulcamara [Dulc]

 

Texte

Solanum dulcamara (Douce–amère; morelle)

Voici un autre remède inappréciable dont les indications et l'emploi exact scientifique nous sont données par Samuel Hahnemann. Selon lui, c'était " une plante très puissante " et il dit que sa durée d'action est assez longue. Il l'employa à la 30ème dilution. Il fut aidé dans son expérimentation par une douzaine de médecins, et cite un certain nombre d'auteurs, au sujet des symptômes variés rapportés.

Hale White, le glossaire de Matière Médicale de la Vieille Ecole (dans l'édition que je possède) ne le connaît pas.

Même Culpepper (1578–1662) n'a pas grand–chose à dire sur cette plante, dont les emplois, pour lui, étaient plus occultes que pratiques. Il dit " Il est bon de se débarrasser de toute sorcellerie, chez l'homme comme chez les bêtes comme de toutes maladies soudaines soi–disant. Attachée autour du cou, c'est un remède de vertige et d'étourdissement; c'est pourquoi les Germains la pendaient au cou de leur bétail, quand ils craignaient l'arrivée de quelque démon les gens de la campagne utilisaient couramment les baies, les broyaient et les appliquaient sur les panaris, débarrassant ainsi leurs doigts d'un hôte gênant ".

Dulcamara affecte en détruisant et curativement tous les muqueuses, ainsi que les glandes, la peau et les muscles.

Les expérimentateurs de Dulc. souffrirent spécialement dans l'atmosphère froide et humide ; et pire par le temps froid et humide et le grand symptôme clé pour l'emploi de ce remède. Catarrhe, par temps froid et humide; diarrhée, par le temps froid humide; trouble urinaires, par temps froid humide; même les troubles cutanés, par temps froid et humide, et ainsi de suite.

Dulc. affecte toute la longueur des muqueuses respiratoires. NEZ : coryza sec, ou écoulement profus; épistaxis de sang chaud, clair, pire après s'être mouillé ............ GORGE : amygdalite à chaque changement de froid; expectoration de mucus collant, avec irritation à vif....

POITRINE : toux par atmosphère froide et humide, ou après s'être mouillé. Doit tousser longtemps pour expulser les mucosités. Grande douleur oppressive dans toute la poitrine, spécialement en inspiration et en expiration.

Dans l'estomac, il cause des éructations; à vide ou à goût de nourriture, avec distension après un repas modéré, comme si l'estomac allait éclater.

Un curieux effet local de Dulcamara, est à l'ombilic ; ou autour de celui–ci. Douleur lancinante ou pinçante se retrouve encore et encore dans les expérimentations; et Dulc. s'est révélé merveilleusement utile dans les douleurs ou les affections cutanées, de l'ombilic. La douleur est " dans le trou ", ainsi que s'exprimait un tout petit enfant.

Puis, DIARRHEE MUQUEUSE, ALTERNATIVEMENT JAUNE ET VERATRE. Diarrhées au froid humide ou par changements soudains du chaud au froid. " Dulc. est nettement un remède d'automne " dit Kent. Il dit que dès que les nuits se rafraîchissent, et que la pluie froide tombe, il y a (chez les sujets Dulc) un accroissement de rhumatismes et d'écoulements catarrheux..... cas de catarrhes toujours obstruants quand il y a une pluie froide.

Kent dit que nos mères faisaient des onguents de Dulcamara; et il est étonnamment apaisant quand il est appliqué sur des blessures cuisantes. Ulcères rongeants qui s'étendent et de guérissent pas (Ars).

C'est un grand remède de la peau. Urticaire survenant en atmosphère froide et humide. Éruptions croûteuses survenant spécialement sur la tête les croûtes de lait des bébés. Tête et face recouvertes de cette éruption sensible, prurigineuse, saignante et croûteuse.

Éruption en bouquet, également. Kent dit que Dulc. guérira presque toujours ces herpès dans le cuir chevelu, et en d'autres endroits.

Et les VERRUES: Dulcamara est un des grands remèdes de verrues (Caust.; Thuya). Les verrues de Dulc. sont larges, charnues, et lisses; ou aplaties. Nous nous rappelons un patient affligé d'une énorme verrue sur la paupière inférieure droite, gênant la vue. Après une dose de Dulc. CM, elle commença à se dessécher, et s'en alla en 15 jours. " Elle se détachait en morceaux qui l'irritaient, alors elle les frottait ". Ceci se passait en 1927, et il n'y eût pas de récidive.

Organes urinaires, aussi : urine trouble; catarrhe vésical après avoir pris froid en atmosphère froide et humide.

Muscles : du dos spécialement; dans les lombes; au–dessus de la hanche gauche. Douleur tirante dans les deux cuisses, mieux en marchant, revient immédiatement en s'asseyant. Transpiration excessive; déplaisante.

Dans le rhume de Dulc., Kent dit que le nez demande à être gardé chaud. Le patient s'assoit, dans une chambre chaude, avec des linges essorés à l'eau chaude, qu'il appliquera sur la face et le nez pour se soulager; pire au grand air; pire en chambre froide.

Au sujet des remèdes, Kent dit : " Nous devons observer le moment de l'année, du jour, le jour ou la nuit des aggravations; les remèdes secs ou humides, froids ou chauds. En un mot, nous devons étudier les remède selon les circonstances ".

Tous les symptômes sont pire en atmosphère froide et humide, et après avoir pris froid, mieux en se réchauffant et en restant tranquille. " Qu'il s'agisse d'un catarrhe de la vessie ou des reins, d'une crise de dysenterie, d'une soudaine diarrhée, chaque refroidissement de l'atmosphère apporte un accroissement du trouble ".

Et Kent d'ajouter : " Il est un symptôme de Dulc. souvent exprimé parmi d'autres symptômes : le patient dira : " Docteur, si je prends froid, je dois me presser pour uriner; si je suis en un endroit froid, je dois aller déféquer, ou uriner ".

NASH résume ainsi les conditions de Dulcamara : " Ce remède, comme bien d'autres, trouve sa principale caractéristique dans sa modalité : Troubles causés ou aggravés par un changement de température du chaud au froid. Toutes sortes d'affections inflammatoires et rhumatismales peuvent avoir une telle origine; aussi Dulc. peut–il être indiqué dans grand nombre d'entre elles. Par exemple, après avoir pris froid, le cou devient raide, le dos douloureux, les membres invalides, ou la gorge devient douloureuse, les amygdales suppurantes, avec cou et mâchoires raides; la langue peut même se paralyser ".

Ainsi voyons–nous qu'avec ce remède c'est moins une question de localisation, ou de fonctions altérées, qui nous conduisent à une prescription fructueuse. C'est plutôt d'une causalité marquée des troubles. Le patient est victime de conditions auxquelles il est hypersensible : le FROID, et spécialement le FROID HUMIDE.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS (tirés de : Hahnemann, Encyclopédie d'Allen, et Hering) 

Teigne; croûtes brunes épaisses avec bords rouges, sur le front, les tempes et le menton; saignent quand on gratte.

Éruptions humide sur les joues.

Croûtes brun–jaune sur la face ... croûtes de lait. 

Croûtes épaisses sur tout le corps.

Verrues et éruptions sur la face. Verrues sur les mains et les dos des doigts.

Verrues, charnues ou larges, lisses, sur le dos des mains et sur la face.

Langue paralysée par le froid, mais parle incessamment.

Langage inarticulé par gonflement de la langue.

Colique : comme après pris froid; comme si de la diarrhée allait survenir.

Colique habituellement causée par l'atmosphère froide et humide.

Diarrhée aqueuse, jaune, avec douleur coupante et déchirante avant chaque évacuation.

Diarrhée muqueuse, alternativement jaune et verdâtre.

Diarrhée par froid, ou changement du chaud au froid, spécialement froid humide....

Troubles catarrhaux par le temps froid humide. Toux par froid humide ou après s'être mouillé.

Doit beaucoup tousser avant d'expectorer ....

Douleur très aiguë ... traverse par crises le côté gauche de la poitrine.

Grande douleur oppressive de toute la poitrine, spécialement en inspiration et expiration.

Douleur dans le bas du dos, comme après s'être longtemps penché.

Dans les reins, au–dessus de la hanche gauche, douleur lancinante, creusante.

Douleur tirante, déchirante, dans les deux cuisses.

Faiblesse du bas du dos, comme provenant d'un froid. 

Éruptions comme un urticaire sur tout le corps, sans fièvre.

Frisson, commençant ou s'étendant à partir du dos, non amélioré par la chaleur, surtout le soir.

Transpiration sentant la maladie.

Nous avons souvent employé Dulc. avec succès dans des douleurs ou éruptions dans la région de l'ombilic; " le trou ", comme le décrivait une petite fille pour l'endroit de sa douleur. Nous avons découvert ce tuyau, il y a des années, dans Boenninghausen. Les localisations peuvent être importantes.

CEPENDANT, UN SYMPTÔME EN CARACTERES GRAS A RAJOUTER : mal d'oreille; nausée; bourdonnement; pire la nuit; mal d'oreille toute la nuit, empêchant le sommeil. 

 

 

Ferrum [Ferr]

 

Texte

(Fer : Le métal)

Le seul mot de FERRUM suggère l'anémie, et, pour beaucoup d'entre nous, rien d'autre; Peut être qu'un petit nombre d'entre nous associent le Fer, en dehors de l'anémie, à des troubles digestifs. Nous avons tort : le Fer, l'Estomac et l'Anémie, doivent former les trois côtés d'un triangle. Et les excentricités de l'estomac peuvent être à l'origine de la forme la plus sévère d'anémie. Depuis que, l'anémie pernicieuse est considérée comme curable, comme nous l'avons récemment souligné, quand la viande, digérée par un estomac normal, est en manque et donc administrée à un patient présentant cette affection ... Dans l'anémie pernicieuse, il y a une déficience des sécrétions gastriques normales; et nous apprenons à considérer Ferrum comme un des grands remèdes gastriques.

Nous nous rappelons un cas " gastrique ", où nous étions surpris d'avoir à prescrire Ferrum; pourtant ce cas correspondait au tableau de Ferrum et par conséquent, il marchât. Pourquoi pas ? Considérez ses symptômes :

" Après manger, chaleur dans l'estomac et régurgitation de nourriture " (Phos); pression spasmodique dans l'estomac après l'absorption de la moindre nourriture ou boisson. Après de la nourriture grasse, éructation amères. Après des oeufs, vomissement. Pire par la viande, les fruits sûrs, avoir bu du lait, après tabac, thé, bière. Mauvais effets du thé. Vomissement après avoir mangé n'importe quoi, de nourriture non digérée.

" En réalité, nous n'avons pas eu une expérience clinique très vaste des " vertus ", du fer métallique. Dans l'anémie, nous utilisions le Protoxalate de Fer (considère comme plus facilement absorbé); et dans les refroidissements récents, voire dans les pneumonies, avec quelques symptômes distincts, nous avons eu une rapide amélioration par Ferrum phos. Ceci dit, nous allons nous instruire à partir des citations que nous avons sélectionnées pour l'employer avec succès.

Mais, à l'avenir, nous prendrons Ferrum met. en considération, lorsque nos tenterons de traiter des états variqueux. Ici, cet autre remède, si comparable au Fer dans certains de ses symptômes, si dissemblable dans d'autres. Pulsatilla (qui doit certaines de ses propriétés au fer qui rentre dans sa constitution) est également un remède des plus utiles dans les veines variqueuses, spécialement quand elles sont enflammées. Mais Pulsatilla aime le froid. Le Fer aime la chaleur. Puls. a besoin d'air; Ferr l'évite. La ressemblance par quelques symptômes particuliers, ne veut pas dire l'identité; et, malheureusement pour la diffusion facile de l'homéopathie dans le " travail des paresseux ", un remède ne fera pas le travail d'un autre.

* * *

HAHNEMANN dit " la plupart des expérimentations du FER furent faites par l'emploi d'une solution d'acétate de fer, et cependant les symptômes correspondent avec ceux du fer métallique; exactement comme celles obtenues à partir de la terre calcaire sèche correspondent à celles de l'acétate de chaux.

" Ce métal est vu par les médecins ordinaires comme un remède fortifiant en soi, et non seulement inoffensif, mais entièrement et absolument salutaire. Mais, " si le fer possède un pouvoir médicinal, il doit, pour cette même raison, altérer la santé des êtres humains et rendre malade l'homme sain, et plus il est nocif, plus puissant est son pouvoir curateur dans la maladie.

" Nil prodest, quod non laedere possit idem (rien n'est efficace, qui ne soit capable de nuire aussi).

" ... l'état des personnes vivant dans les régions ou les eaux sont ferrugineuses, devraient savoir que ce métal possède de fortes propriétés pathogénétiques... Dans de telles régions peu de personnes peuvent résister à l'influence nocive de l'usage continuel de telles eaux et conserver une santé parfaite, chacun étant affecté selon sa nature propre... Nous trouvons des affections chroniques d'une grande gravité et d'un caractère particulier, même quand le régime alimentaire est sans défauts par ailleurs ... Faiblesse, allant presque jusqu'à la paralysie de tout le corps et de partie isolées; certaines formes de violentes douleurs dans les membres, d'affections abdominales de toute sortes, vomissement de nourriture de jour et de nuit, désordres pulmonaires phtisiques, souvent avec hémoptysie, chaleur vitale déficiente, suppression des règles, fausses couches, l'impuissance dans les deux sexes, stérilité, jaunisse et d'autres nombreuses rares cachexies, dans les faits communs.

Pour ce qui est de la prétendue complète innocuité, laissez de côté l'idée de la bienfaisance absolue de ce métal. Ceux qui sont constamment à boire des eaux ferrugineuses. Appelées sources de santé, sont le plus souvent dans un état maladif.

Quel préjugé, quelle négligence ont jusqu'ici empêché les médecins d'observer ces faits frappants, et de les reporter à leur véritable cause, à savoir la propriété pathogénétique du fer ?

Comment peuvent–ils, ignorants comme ils le sont de l'action du fer et de ses sels, déterminer dans quels cas les eaux ferrugineuses sont utiles ? Lesquels de leurs patients y enverront–ils pour un traitement ? et lesquels seront écartés ? ... Est–ce une fantaisie sigle ? hasard et devinette ? mode ? Beaucoup de leurs patients ne sont–ils pas revenus des sources ferrugineuses dans un état encore plus misérables et malades qu'ils n'étaient, montrant que le fer n'était un remède valable pour eux ? Que Dieu préserve les patients d'un médecin qui ne sait pas et ne peut donner aucune raison satisfaisante pour expliquer pourquoi il a donné tel ou tel remède, et ne peut dire au préalable en quoi le remède peut être utile ou nuisible au patient !

" C'est seulement au travers du savoir des effets caractéristiques primaires de ces remèdes, et s'ils présentent une grande similitude avec les symptômes de la maladie à traiter (comme l'apprend l'Homéopathie) que l'on peut protéger les patients de telles erreurs fatales.

" La tentative de la plupart des médecins, de vouloir fortifier avant tout, est une erreur capitale. Pour quelle raison le patient est–il si faible ? Manifestement parce qu'il est malade ! La faiblesse n'est qu'une conséquence, et un simple symptôme de la maladie. Quel homme raisonnable pourrait penser à fortifier son patient sans d'abord guérir sa maladie ? Mais si sa maladie est partie, conformément au processus de guérison de la maladie, les forces reviennent toujours, grâce à l'énergie de l'organisme libéré de la maladie. Il ne peut y avoir de remèdes reconstituants, aussi longtemps que la maladie continue; il ne peut en être autrement. Le médecin homéopathe seul sait comment guérir, et tandis qu'il guérit, le convalescent retrouve ses forces ".

* * *

Naturellement, le Fer entre largement dans la constitution du corps et y joue un rôle des plus important; mais dans le schéma des " Sels tissulaires " de SCHUESSLER, il n'apparaît que comme Ferrum phos. " Le Fer ", nous dit Schuessler, " est trouvé dans l'hémoglobine ou les globules rouges, mais en moindre quantité dans les autres tissus, sauf dans la chevelure ". Néanmoins, il lui donne une place importante comme constituant des cellules musculaires. Le trouble dans l'équilibre des molécules de fer dans les fibres musculaires, provoque une relaxation. Dans les tuniques musculaires des vaisseaux, il cause une dilatation et une accumulation de sang : congestion, avec augmentation de la pression sanguine, rupture des parois, hémorragies. Dans les tuniques musculaires des villosités intestinales, relâchement avec diarrhée. Dans les parois musculaires des intestins proprement dits, le péristaltisme est affaibli et moins actif, ce qui cause de la constipation. Tout ce qui provoque le relâchement des tuniques musculaires d'un vaisseau, donc l'hyperémie, tel un coup, trouve son remède dans Ferrum phos., parce celui–ci, à petites doses, restaure l'équilibre des molécules de fer, renforçant ainsi les fibres musculaires. Egalement, par sa propriété d'attirer l'oxygène, le Fer et ses sels sont des remèdes utiles dans l'anémie.

Le Phosphate, selon Schuessler, est " un remède précieux dans tous les troubles et inflammations fébriles à leur début, avant que commence l'exsudation ".

Les expérimentations confirment tous ces usages du fer, dans les varices, les hémorragies, etc..

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SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

VERTIGE en se redressant brusquement; les choses deviennent noires; il devait s'accrocher à quelque chose sinon il tombait avec nausée, prostration, léthargie, comme s'il se balançait d'avant en arrière comme quand on est sur l'eau; quand on marche au–dessus de l'eau, comme quand on traverse un pont; quand il descend, avec tendance à tomber en avant.

CÉPHALÉE: pendant 2, 3 ou 4 jours, chaque 2 ou 3 semaines; douleurs pulsatives martelantes battantes, doit se coucher dans le lit; avec aversion pour manger et boire.

" Basedow " : spécialement après suppression des règles; protrusion des yeux; augmentation de la thyroïde; palpitation; nervosisme excessif.

EPISTAXIS chez les enfants anémiques, avec fréquent changement de couleur de la face. Extrême pâleur de la face, qui devient rouge, rougit à la moindre émotion, douleur ou effort.

La face rougit aisément à la moindre excitation au moindre exercice.

FAIM canine, alternant avec perte d'appétit.

Anorexie : extrême aversion pour toute nourriture.

Vomissement alimentaire, immédiatement après avoir mangé.

Après manger, éructations et régurgitations de nourriture, sans nausée ou envie de vomir.

Vomissement de nourriture immédiatement après minuit, avec aversion pour la nourriture et crainte du grand air.

Douleurs crampoïdes dans l'estomac.

Fréquente DIARRHEE; selles aqueuses, avec ou sans ténesme, et précédées ou non de douleurs, mais toujours avec beaucoup de flatulence, et plus souvent après avoir pris quelque nourriture ou boisson.

Selles non digérées la nuit, ou pendant qu'il mange ou boit.

Les vers filiformes semblent se multiplier sous son action.

Miction involontaire la nuit; également quand il se promène le jour.

Émission séminales nocturnes.

REGLES trop précoces, trop profuses, qui durent trop, longtemps avec face rouge et brillante, tintements dans les oreilles : écoulement pâle, aqueux affaiblissant.

Vomissement de la grossesse; se lève soudain de table, et après un effort rejette toute la nourriture ingérée, l'appétit n'étant pas coupé pour autant; elle peut s'asseoir et manger à nouveau.

Respiration difficile, oppression thoracique, comme si on comprimait le thorax avec une main.

Spasme contrictif dans la poitrine et toux, seulement quand il remue et marche.

Toux spasmodique après manger avec vomissement de toute la nourriture prise.

Coqueluche. L'enfant vomit la nourriture à chaque quinte de toux; grande pâleur et faiblesse.

Expectoration rare, mince, mousseuse, avec stries sanguinolentes.

Hémoptysie; des onanistes et d'origine consomptive; après effort intense; après suppression des règles.

Eréthisme chlorotique, pire l'hiver.

ANEMIE masquée par la pléthore et les congestions; coloration pâle des muqueuses, avec un murmure de religieuse.

" Murmure de religieuse " dans les veines.

AGITATION : doit marcher lentement.

Les douleurs le tirent du lit la nuit et l'obligent à marcher lentement.

Emaciation.

Les parties rouges deviennent blanches. 

ANEMIE, quelle que soit la cause, chorose de règles déficientes, ou simple appauvrissement du sang par des hémorragies, déficience de l'air, de la lumière, de la nourriture appropriée ou de maladies épuisantes.

Chlorose après grande perte de sang.

Diathèse hémorragique générale. Hémophilie.

Sommeil difficile: reste longtemps éveillé avant de sombrer dans le sommeil.

Quelques symptômes en italiques, curieux ou dignes d'être notés :

Enclin à pleurer ou rire immodérément avec sensation d'étranglement.

Anxiété, comme après avoir commis un crime.

Peur de l'apoplexie.

Irritable : de petits bruits, de craquement de papier, le conduisent au désespoir. 

De nombreux symptômes sont mieux par un exercice mental modéré.

Tête embrouillée, avec pieds froids, et doigts raides.

Vertigineux, comme s'il avait bu, comme s'il allait chuter sur tous les obstacles (en marchant).

En regardant couler de l'eau, impression que tout tourne avec elle. Titube; sensation de tournoiement sur l'eau qu'il voit couler.

Piqûres comme par une pointe de couteau dans les tempes, spécialement à 3 heures du matin.

Céphalée, au vertex, comme si le crâne était poussé vers le haut.

Céphalée pulsative, martelante; congestion de la tête.

Tête obtuse et pleine, paupières lourdes; tend à dormir quand il lit.

Tête chaude, pieds froids.

Capable de voir dans le noir la nuit.

Pression dans les yeux comme s'ils sortaient.

Rougeur des yeux et gonflement des paupières.

Saignement de nez, le matin, en se penchant.

La face devient soudain d'un rouge brillant, avec vertige, tintement dans les oreilles; palpitation du coeur et dyspnée.

Diarrhée persistante dans la dentition morbide, selles de mucus et de nourriture non digérée; la face rougit ou présente une zone rouge de chaque côté.

Insupportable goût de nourriture; goût comme d'oeuf pourris.

Le pain a un goût sec et amer.

Appétit vorace; deux fois la valeur d'un repas ordinaire lui suffit à peine le soir, ou bien, aversion extrême pour toute nourriture.

Appétit pour le pain. Mieux par le vin, sauf les vins acides.

Vomissement après les oeufs, les graisses; pire par la viande; le lait; la bière.

Vomissement quand la nourriture a été prise, jamais à d'autres moments, non pas en tant que symptôme de maladie ou de quelque affection organique de l'estomac.

Vomissement; facile; mieux après; vomissement de nourriture, avec une face rouge brillante.

Pulsation dans l'estomac et à travers l'oesophage; comme si un nerf frémissait; comme si une valve s'ouvrait dans la gorge.

Gonflement marqué du foie, lequel est sensible au toucher.

Besoin pressant d'uriner avec picotement dans l'urètre, s'étendant au col de la vessie.

Brûlure dans l'urètre, comme si l'urine était brûlante.

Oppression thoracique; mouvements respiratoires gênés; narines dilatées en expiration;

Inspiration difficile; manque d'air en toussant et en inspirant. Coqueluche; toux spasmodique. Coqueluche.

Asthme : respiration lente, difficile. Mieux en marchant et en parlant, ou en lisant ou écrivant constamment. Pire en étant assis tranquille : plus violent étant couché, spécialement le soir.

Toux, avec copieuse expectoration purulente, striée de sang.

Hémoptysie; de sang rouge brillant, coagulé.

Inflammation des poumons avec voûte palatine blanche.

Femmes qui rougissent aisément.

* * *

KENT souligne ce point étrange chez Ferrum, à savoir que les affections – palpitation, absence de respiration, la faiblesse même, surviennent pendant le repos. Le patient est mieux en remuant; cependant l'effort le fatigue et provoque de la défaillance. Le mouvement rapide l'aggrave; mais il y a amélioration par le mouvement tranquille, lent et doux.

Souvent le patient est bouffi et hydropique; la chair garde les empreintes, la peau est pâle, pourtant la fa ce à l'apparence de la pléthore et rougit. Et pendant le frisson, la face devient tout à fait rouge; elle réagit avec le vin également. Le patient, bien que mou, flasque et fatigué ne fait pas pitié. Elle a des palpitations, de la dyspnée, et de la faiblesse, elle sent qu'elle doit se coucher, et cependant le visage est rouge – une pseudo–pléthore..



Les vaisseaux sanguins sont distendus, les veines variqueuses et leurs parois relâchées : donc saignant plus facilement. Hémorragies de toutes les parties du corps : nez, poumons, utérus–... " chlorose ".

Chaleur dans la tête et la face pas du tout en rapport avec l'apparence rouge.

La face peut être rouge et froide.

Comme China, troubles par perte de fluides animaux : hémorragie prolongée, avec faiblesse de longue durée; pas de réparation; pas de digestion; pas d'assimilation. Les os sont mous et s'incurvent... Soudaine émaciation avec fausse pléthore.

Douleurs soulagées quand il remue tranquillement et doucement, comme Pulsatilla; mais Ferrum est un remède très froid; il craint l'air frais ou un courant d'air.

Des bruits légers le rendent fou... Rien n'est digéré dans l'estomac, et cependant il n'y a pas de nausée spéciale. La nourriture rentre et ressort simplement. Ou bien, éructations de nourriture, comme Phos. Dès que l'estomac est vide, le vomissement cesse jusqu'à ce qu'il mange à nouveau. Ferrum est un remède intéressant, à cause des particularités de son estomac; il ressemble à une poche de cuir qui ne digère rien. (Comparer Sepia; Ed).

Relaxation partout; à savoir : prolapsus du rectum, du vagin, de l'utérus ....... Comme si les organes allaient sortir, et parfois il le font. La vessie également. Ce relâchement se retrouve à travers tout le remède et lui donne son caractère.

* * *

NASH : voici encore un remède dont on a abusé. Pour la Vieille Ecole, c'est un remède de l'anémie, comme l'est la Quinine pour la malaria. Chacun des deux remèdes peut et guérit en fait les deux conditions, mais ne peut guérir la variété de l'autre remède; et chacun, quand il est le vrai remède curateur, est capable de faire son travail dans la forme potentialisée ..... Ne laissez personne prescrire du Fer ou tout autre remède pour l'anémie, sans les indications conformes à notre loi thérapeutique. J'ai vu de meilleurs cas de guérison dans des formes mauvaises d'anémie, par Natrum mur, sous forme potentialisée, que je n'ai jamais vu avec le Fer, sous quelque forme que ce soit. Bien que le Fer ait ses cas, comme PulsatillaCyclamenCalc phosCarbo vegChina etc..

Ici prend place le résumé de Ferrum par Nash :

Anémie avec grande pâleur de toutes les muqueuses; avec rougeur ardente à la face.

Hémorragies profuses provenant de tout organe; diathèse hémorragique; sang brillant avec caillots noirs; coagule facilement.

Congestions et inflammations locales, avec douleurs pulsatives, battantes, martelantes; veines pleines; alternance de pâleur et de rougeur de la face.

Faim canine; qui alterne avec une perte complète de l'appétit.

Régurgitations ou éructations, ou vomissement de nourriture la nuit, de la nourriture qui a stagné dans l'estomac tout le jour; diarrhée de selles ingérées indolore.

Pire après avoir mangé et bu; pendant qu'il est au repos, spécialement quand il est assis tranquille; mieux en marchant lentement.

Ferrum est un de nos meilleurs remèdes pour la toux avec vomissement de nourriture. Il est également un des quelques remèdes ayant une face rouge pendant le frisson, et il a mené à la guérison de fièvre intermittente sur ce symptôme.

NASH dit également : palpitation de coeur, hémoptysie et asthme sont soulagés de la même manière en marchant lentement. Il semblerait difficilement possible que de tels troubles soient ainsi soulagés; mais il existe dans notre Matière Médicale de nombreux symptômes aussi curieux et inexplicables, et qui sont devenus des guides sûrs pour la prescription de certains remèdes.

* * *

Notons en passant que Ferrum est un des quatre remèdes en caractères gras pour l'obésité ce sont : CALC., CAPS., FERR., GRAPH.

C'est également un remède à considérer dans le goitre exophtalmique. Nous avons cherché les remèdes du rougissement. Ferrum en est un.

Une très ancienne expérience note le fait que des personnes dormant mal peuvent trouver le repos, en disposant leur lit, de façon à ce qu'ils puissent dormir dans l'axe Nord–Sud, c'est–à–dire dans le champ magnétique, avec la tête au Nord. Une expérience personnelle suggère fortement ce fait. ESSAYEZ–LE. La sensation de paix qui envahit le corps d'une façon bienheureuse dès que cette position est réalisée, est difficile à oublier. Et pourquoi pas ? Dans le sang, le Fer est constamment en circulation. Il est plausible que ses molécules se promènent placidement selon le grand axe du corps, au lieu de les trouver s'agitant en tous sens dans le cas où le corps repose en travers du courant normal.

 

 

Ferrum Phosphoricum [Ferr–p]

 

Texte

" C'est l'un des sels de tissu organique introduit par Schuessler. Il a besoin d'expérimentation. Préparé par trituration. De bons résultats ont été obtenus après le 200ème dilution " (Hering, Guiding Symptoms).

Vers 1875, SCHUESSLER, un homéopathe, introduisit ses douze Sels tissulaires, ou remèdes biochimiques. Deux d'entre eux, Silica et Natrum muriaticum, étaient de vieux remèdes homéopathiques, antérieurement expérimentés et donnés couramment depuis plusieurs années par Hahnemann. Pour le reste, plusieurs ont été depuis expérimentés (sur l'homme sain) ou partiellement expérimentés; et, comme nous le montre l'expérience, beaucoup d'entre eux sont inestimables.

Schuessler, les considérant comme des aliments des tissus, les donnait en basses puissances (6X en général) et semble les avoir donné à de fréquents intervalles. Mais, là où ils sont homéopathiques pour l'état qu'on désire guérir, c'est là où ils provoquent et guérissent des symptômes identiques. Les dilutions plus hautes et très hautes donnent de meilleurs résultats. Par exemple, le merveilleux Magnesia Phos. agit comme un charme à la CM puissance dans la dysménorrhée ayant des symptômes similaires; parfois une simple dose a mis fin à ce trouble. Sa sphère, ici, consiste en des douleurs torturantes, crampoïdes qui plient en deux le patient (Coloc.) et l'amènent à comprimer fortement son ventre avec une bouillotte très chaude. On nous a dit que ces symptômes répondent à Magn. Phos tels les remèdes Colc., Viburnum, Bell. etc., qui répondent aux douleurs abdominales à type d'étreinte. Et cependant, dans la pratique, l'un ne fera pas le boulot de l'autre !

Schuessler écartait tous les sels sauf les sels actuels dans leurs combinaisons tissulaires; il écarta même plus tard, Calc. Sulf. croyant que Calc n'apparaît pas ainsi dans les tissus. Mais la vitalité a une façon de s'écrouler et de s'édifier ce qui ne veut pas dire que cela doit être fourni dans la forme exacte d'utilisation. Il laisse de côté le plus précieux des remèdes, Calc. Carb., et il lui substitue Calc. Phos., alors qu'il y a une grande différence entre leurs symptômes ! L'enfant Calc. Carb, mou, léthargique, avec sa sueur de la tête, son acidité, " beaucoup de chair de faible qualité " partout, même dans les os, est complètement distinct de Calc. Phos., également valable ici, mais sans pouvoir se substituer à l'autre; l'enfant Calc. Phos est souvent émacié et en général sombre; plus nerveux; et la sueur de la tête, si caractéristique du rachitisme, est absente. Pour un travail précis, hélas, l'un ne peut faire pour l'autre.

Et les processus tant chimiques que biologiques, comme l'a montré Hahnemann, ne sont en aucune manière identique.

Autre point : prescrire vos drogues sur une hypothèse est une manière de faire qui peut profiter au patient. Mais, stimuler l'organisme en vue de lui faire prendre ce dont il peut et pourra avoir besoin parmi les nourritures ordinaires, est sûrement un but plus élevé. La dose stimulante de Calc. Carb., quand les symptômes concordent, aidera le bébé à puiser dans le lait les doses nécessaires de Calcium, pourvu que les propriétés de ce lait n'aient pas été détruites par les méthodes modernes; de même qu'une dose infinitésimale de Natrum mur (sel potentialisé) stimulera un patient (asthmatique, comme nous l'avons vu) à prendre le sel dont il a grande envie et grand besoin dans les sources ordinaires de nourriture habituellement utilisées par tout le monde, et ainsi mettra fin à son asthme et à son désir immodéré de sel.

La science signifie la connaissance. Mais la science du jour n'est pas l'ultime connaissance et elle est éclipsée par celle du lendemain.. cependant, nous ne cessons de l'admirer et de la porter aux nues.. mais, regardons en arrière, et celle des époques passées nous semble un mélange de bon–sens et de folie.

Par exemple, pour empêcher le lait d'être un véhicule microbien, on le " stérilise ", on le " pasteurise ", avant que les pauvres bébés ne s'en nourrissent, devenant " en manque " de ses éléments cachés, mais néanmoins indispensables, d'où perte de résistance aux germes dont nous essayons de les protéger .. Puis, la science " progresse " et prescrit du jus d'orange ou de citron, ou " l'économique jus cru suédois " – produits qui n'ont jamais été destinés à la croissance des enfants– en complément. Et nous on amène des enfants nourris de moelle osseuse, de lait déshydraté, de lait peptonisé ou d'aliments prédigérés, considérés par le chimiste expérimental, orgueilleux et publicitaire, comme substitut du le lait maternel, après inhibition de l'activité glandulaire nécessaire. Puis, la science avançant plus loin, elle découvre les VITAMINES (Remarquez qu'elles sont toujours présentes dans les aliments normaux et dans des proportions convenables, depuis le début de la Création et profitent à tout le monde, excepté les enfants de la civilisation). Ces " vitamines " étant détruites par la dessiccation et la stérilisation, il devient nécessaire de les suppléer artificiellement ; et (le problème suivant à ne pas de les surdoser , comme la science l'a déjà découvert à propos de la Vitamine D.

Les nourritures naturelles, contiennent, en proportions requises, les éléments dont nous pouvons tirer vie et mort. Savants, savants trop habiles, –de tous temps la chimie de la vie s'est mise en oeuvre dans sa perfection, depuis que des hommes courent sur cette terre et que des femmes nourrissent leurs enfants; et cette chimie est toujours en oeuvre, sans avoir besoin de l'interférence d'une " science éphémère ". Et les enfants ont toujours bien vécu et prospéré, et grandi, et sont devenus de robustes hommes et femmes, dont nous sommes les descendants.

Le savoir a l'orgueil parce qu'il connaît beaucoup.

La sagesse est humble pour ce qu'elle n'en connaît pas plus.

Nous pensons à la vie d'autrefois ; des enfants gras, roses, heureux, vivant loin à la campagne –car la vie des villes, à l'heure actuelle est fort terne, n'est pas faite pour les enfants, les vaches sélectionnées dont le lait non bouilli nourrissait les enfants; les jeux excitants, les courses dans le jardins et les bois; la discipline de contacts, les heurts de volontés et de tempéraments, produisait le self–control, et apportait une éducation capable de préparer ces enfants à rencontrer les épreuves et les troubles de leur existence future.

* * *

En dehors de Natrum mur et Silica dont nous avons parlé plus haut, les meilleurs sels tissulaires que nous connaissions sont au nombre de quatre, et chose curieuse, sont les phosphates; Calc. Phos., comme nous l'avons dit; Ferrum phos., pour quelques inflammations aiguës non définies, à leur stade précoce, des refroidissements, des pneumonies, à qui manquent l'indication bien définie qui amènerait à Acon., Bry., Phos, etc..; Mag. Phos., pour les terribles douleurs nerveuses, pour lesquelles antérieurement nous n'avions que Spigelia, Coloc, etc..; et l'appel caractéristique de Mag phos pour la pression et la CHALEUR; Natrum phos., si utile dans les états d'acidité musculaire, par la fatigue (Arn.) ou la maladie, que dans les douleurs de croissance chez les petits enfants, douleur souvent mal définies et négligées, et pourtant inquiétantes en cas d'élévation modérée de la température avec peut être un souffle cardiaque!

A ces derniers, de nombreux auteurs voudraient ajouter Kali phos. Mais ce dernier, à tort ou à raison, ne nous ayant pas tellement frappé l'imagination, à défaut d'intuition, il serait bon, plus tard, d'en faire un portrait.. grand moyen de saisir l'essence véritable d'un remède, et d'en apprendre l'utilisation.

Mais retournons à notre sujet actuel – FERRUM PHOS;

Il y a une THEORIE de Schuessler à son sujet : Il dit dans sa dernière édition (rapportée par Clarke dans son dictionnaire) : " Le fer et ses sels possèdent la propriété d'attirer l'oxygène. Le fer des globules rouges capte l'oxygène inhalé et le distribue à tous les tissus de l'organisme. Le soufre contenu dans les globules et les autres cellules, sous forme de Sulfate de Potassium, concourt à porter l'oxygène aux cellules contenant fer et le sulfate de potassium. Quand les molécules de fer contenues dans les cellules musculaire ont souffert d'un trouble dans leur motilité par quelque irritation étrangère, les cellules affectées deviennent acides. Si l'affection se porte sur les fibres annulaires des vaisseaux sanguins, ceux–ci se dilatent, et par voie de conséquence, le sang contenu dans ces vaisseaux est augmenté. Un tel état est appelé hyperémie par irritation; cette hyperémie constitue le premier stade de l'inflammation. Mais quand les cellules affectées sont retournées au stade normal, par l'effet thérapeutique du fer (Phosphate de fer), alors les cellules sont à même d'expulser les agents de l'hyperémie, lesquels sont alors reçue par les lymphatiques afin d'être éliminés de l'organisme ". Et encore ; " Quand les cellules musculaires des villosités intestinales ont perdu des molécules de fer, les dites villosités deviennent incapables de subvenir à leurs fonctions; la diarrhée s'ensuit ".

Et encore, " quand les cellules musculaires des parois intestinales ont perdues leurs molécules de Fer alors que le mouvement péristaltique de la lumière intestinale est retardé; il en résulte une inertie à l'égard de l'évacuation des selles... 

Quand les cellules musculaires qui étaient devenues flasque par perte de fer, reçoivent du fer en compensation, la tension normale de ces cellules est restaurée; les fibres annulaires des vaisseaux sanguins reviennent à leurs dimensions normales, la capacité des vaisseaux sanguins redevient normale, l'hyperémie disparaît, et par conséquent la fièvre cesse ".

Schuessler dit : " Le fer guérira :

" le premier stade de toutes les inflammations.

" Les douleurs et hémorragies causées par une hyperémie.

" Les blessures, contusions, foulures récentes, etc, comme il guérit l'hyperémie.

" Les douleurs correspondant au fer sont augmentées par le mouvement, mais soulagées par le froid ". (Non ! Ferrum est mieux par un mouvement modéré).

Schuessler recommandait les triturations et dilutions de la 6ème à la 12ème. Son idée semble, comme il dit, de donner le remède dans la dilution dans laquelle elle est susceptible d'être utilisée.. mais, quand on veut obtenir un effet de stimulation plus subtil, les dilutions plus élevées, moins souvent répétées, peuvent donner des résultats plus brillants.

* * *

Ceci est la théorie; voyons maintenant les expériences pratiques de prescripteurs heureux:

NASH a écrit une page d'appréciation sur Ferrum Phos. où nous recueillons :

Remède valable dans quelques affections inflammatoires.

Il présente les tendances congestives locales de son élément ferrique; par son élément Phosphore, il a une affinité pour les poumons et l'estomac; et la combinaison de ces deux éléments se révèle un grand remède hémorragique.

Les hémorragies sont d'un sang brillant, et peuvent venir de n'importe quel orifice du corps.

Il dit aussi que d'autres expérimentations et usages cliniques, il permettront l'employer de façon plus scientifique que maintenant.

Autant qu'il a pu l'observer, Ferrum phosphoric est peu adapté aux sujets pléthoriques, sanguins avec un excès de sang rouge, ceux que guérit Aconit, mais plutôt à des constitutions pâle et anémiques, sujettes à de violentes congestions et inflammations, comme la pneumonie, ou de soudaines congestions à la tête, aux intestins, etc.. ou à des inflammations de caractère rhumatismal. Il est seulement utile au premier stade de telles attaques, avant le stade d'exsudation.... Dans la dysenterie, au premier stade qui présente une bonne décharge de sang dans les selles, il est précieux et guérit souvent en un temps record.

" Remède très précieux; et qui devrait recevoir une expérimentation Hahnemanienne approfondie ".

* * *

BOGER (Synopsis) :

POUMONS; Oreilles. Pire la nuit (6 heures du matin). Mouvement. Choc. Sueurs brusquement supprimées.

POULS PLEIN, MOU, DEPRIME (Inverse d'Aconit).

Excité et bavard.

Violente douleur d'oreilles.

Fréquentes selles d'eau sanguinolentes.

Laryngite des chanteurs.

Poitrine congestionnée.

Fièvres.

Pneumonie.

Rougeole hémorragique, etc.., etc..

SYMPTÔMES MARQUES

Tirés du " Guiding symptoms " d'Hering, de Boericke et de " L'édition du travail de Schuessler " de Devwey.

Une truie mange ses petits. Folie transitoire due à l'hyperémie du cerveau.

Tous troubles fébriles et inflammation à leur début, avant que l'exsudation commence;

Vertige par congestion des parties du cerveau et de la tête.

Céphalée frontale suivie et soulagée par le saignement de nez.

Congestion du cerveau – méningite à son début.

Haut de la tête sensible à l'air froid, au bruit, aux secousses, ou à la station penchée.

Parfois sensation que la tête est poussée en avant avec risque de tomber.

Céphalée sévère avec hyper sensibilité. Ne peut supporter qu'on touche ses cheveux avec visage chaud, rouge et vomissement de nourriture.

Montée de sang à la tête (comp Bell, XXXXXX).

Yeux enflammés, rouges brûlants, sensibles.

Ne peut pas voir en se penchant, comme si tout le sang refluait dans les yeux.

Premier stade de l'otite.

Epitaxis (Vipera)

Complexion florissante.

Gorge ulcérée, pour soulager la congestion, la chaleur, la fièvre, la douleur et la palpitation (Bell).

" Premier stade de la diphtérie ".

Pire après la viande, le hareng, le café, le gâteau.

Mal de dent soulagé par le froid.

Vomissement de sang.

Hémorroïdes enflammées et saignantes.

Selles sanglantes.

Hémorragie de la vessie et de l'urètre.

Stade initial de toutes les affections inflammatoires du tractus respiratoire.

Pneumonie avec expectoration de sang clair.

Haemoptisie avec choc ou chute.

Pleurésie et pneumonie, premier stade.

Expectore du sang clair avec saignement de nez.

Pouls plein, moins serré que celui d'Aconite, mais plus flottant que celui de Gels.

Rhumatisme articulaire. Aigu. Attaquant une articulation après l'autre. Articulations enflées mais peu rouges pire au moindre mouvement.

Furoncles, au début (Bell).

Forte fièvre, peau chaude et sèche. Scarlatine (Bell).

Sueurs nocturnes profuses, ne soulageant pas le rhumatisme, et faisant sortir du lit. Transpiration entre 4 et 6 heures du matin.

* * *

Tous troubles fébriles à leur début, spécialement avant que la sudation ne commence. " Dans beaucoup de fièvres inflammatoires et parfois éruptives.

Il semble se tenir entre l'intensité d'Acon et Bell et l'engourdissement de Gels ".

" Dans l'anémie le comparer avec China, avec lequel il a beaucoup de symptômes en commun.... l'arbre, duquel on obtient China, est toujours trouvé dans des régions ferrugineuses.

Rougeole avec conjonctivite et photophobie (35 cas) ".

* * *

On peut voir l'action curative de Ferr, Phos dans beaucoup de coups de froid à leur début, n'ayant pas de symptômes définis. Et aussi des guérisons étonnantes des pneumonies sans symptômes définis qui auraient pu réclamer Acon, Bry, ou Phos.

N'ayant pas été suffisamment expérimenté, Ferrum phos n'a pas encore la place qui lui est richement réservée dans la littérature homéopathique.

Sa sphère d'action semble être l'hyperémie simple et active. Il est sans utilité pour les cas septiques.

Ferr Phos est un constituant de China, Gels, Verat, Acon, Arn, Ailanth, Anis, Stil, Phyto, Berb, Rhus, Asaf, Viburn, Secoli (25%) Graph (2,74% ).. BOERICKE.

 

 

Gelsemium [Gels]

 

Texte

" Jasmin jaune "; plante grimpante des Etats du Sud de l'Amérique.

Nous devons Gelsemium, en temps que remède, au Dr E.M. Hale (U.S.A.), lequel était fier du titre que lui donnèrent ses collègues, le " Père des Nouveaux remèdes ", parce qu'il ajouta des remèdes de valeur à notre pharmacopée, et à cause de son important ouvrage : " Les nouveaux remèdes " de Hale .

La description par CLARKE de Gelsemium et de son action est excellente. Il le considère comme un remède important en Homéopathie, pas tant pour le grand nombre de symptômes qu'il cause, qu'à cause du nombre de ses symptômes bien–marqués et clairement caractéristiques, lesquels correspondent à des symptômes constamment rencontrés dans la pratique journalière. Nous lui ferons des emprunts :

Gelsemium est un grand paralysant. Il produit un état général de parésie, mentale et corporelle. L'esprit est lent, tout le système musculaire est relâché; les membres sont si pesants qu'il peut difficilement les remuer .... La même condition parétique est retrouvée dans les paupières, produisant un ptosis; dans les muscles de l'oeil, causant de la diplopie; dans l'oesophage, causant une perte de pouvoir de déglutition; dans l'anus, qui reste ouvert... Paralysie post–diphtérique ..... La prostration mentale est typique dans le " trac " comme avant un examen; et entrer en scène; effets de la colère, du chagrin, de mauvaises nouvelles; elle est accompagnée d'une chute des paupières ...... Dysphagie hystérique ou aphonie, après les émotions... le tremblement est un " Keynote " du remède ".

Nous nous rappelons un cas, après une attaque de diphtérie, de piqûres dans le bout des doigts et la plante des pieds, comme si les souliers étaient remplis de petites pierres pointues, et, également un moment désagréable, quand il fallait avaler quelque chose, les liquides, au lieu de descendre, passaient par le nez. Gels mit rapidement fin à tout cela. Il le peut: une de ses caractéristiques est la paralysie de l'oesophage et des muscles de la déglutition. Il s'est révélé un grand remède dans la paralysie post–diphtérique.

Ensuite, il y a l'Influenza : il est une forme de grippe dans laquelle Gels. Agit vite, quand des frissons parcourent de haut en bas le rachis; là où les jambes sont presque trop lourdes, pour être soulevées, et la tête et le cerveau trop apathiques, pesants, et engourdis; ici, une dose de Gels. Remettra les choses d'aplomb, souvent en deux heures.

Et encore, des patients viennent souvent consulter, après une épidémie, plusieurs dans un après–midi, se plaignant : " Je ne me suis jamais remis depuis ma dernière grippe, il y a des semaines; je suis fatigué, las, lourd.. je ne suis pas bien ". Température à 37°; 2 frissons ... Gels remet tout cela en ordre rapidement..

Gels s'est également révélé prophylactique contre la grippe. Nous nous souvenons avoir entendu parler de la façon dont une grande école a été entièrement protégée, lors d'une mauvaise épidémie de grippe qui faisait des ravages dans de telles institutions. Mais, pour utiliser avec succès Gelsemium dans la grippe, vous devez reconnaître ses symptômes : la lourdeur, la faiblesse, le tremblement, souvent les frissons, la terrible douleur occipitale, parfois. Ici, aucun remède n'est plus sûr que Gelsemium.

Gels. est une des quelques drogues qui a " la peur de tomber ". (Borax a quelque chose comme cela; mais c'est plutôt une peur du mouvement de descente, telle que celle de l'enfant qu'on a déposé dans son lit, et qui s'accroche à sa mère, terrifié). 

Voici comment est exprimée la frayeur de Gelsemium dans la Matière Médicale :

" Enfant vertigineux, s'accroche à sa nurse quand elle le port, craignant de tomber.

" Sensation de chute chez les enfants; l'enfant se dresse, saisit la nurse ou le berceau, et crie parce qu'il a peut de tomber ".

Nous nous rappelons un cas concernant un enfant, à l'hôpital, lequel avait une telle terreur de tomber (nous a–t–on dit) qu'il ne suffisait pas qu'il s'accroche à sa mère : il lui fallait un meuble solide. Après la prise de Gelsemium, le rapport médical suivant relata que l'enfant grimpait aux arbres. Ces cas nous enseignent la Matière Médicale.

Gelsemium a tendance à être sans soif.

Gelsemium est un grand remède de céphalée. Il a une céphalée atroce; céphalée nerveuse; céphalée soudaine avec diminution de la vue, ou vision double; et spécialement des céphalées occipitales.

Nous voyons peu de cas de rougeole à l'hôpital, et n'y tenons pas, car, ces temps–ci, les cas abondent, et cette malheureuse quarantaine pour la rougeole, immobilise inutilement le service des enfants pour des semaines. Pourquoi alors ne pas les traiter et les guérir ? Nous réalisons habituellement des guérisons merveilleuses dans toutes ces maladies infectieuses, à l'hôpital ces temps–ci ! A ce sujet, Gelsemium a une grande réputation pour la rougeole, parmi les médecins qui traitent la maladie, et ne l'envoient pas promener avec précipitation. Nous nous souvenons d'une famille empoisonnée par du poisson, qui apparut à l'hôpital avec des figures de rougeoleux, les yeux presque clos, enflés, un aspect de désolation, le rash rouge sombre, et même l'urine albumineuse; c'est alors que Gelsemium clarifia le tableau général en l'espace de quelques heures. Ce fut la similitude avec la rougeole qui mena à la prescription de Gels..

Il nous faut citer ensuite ce symptôme déplaisant et gênant qu'est l'APPREHENSION.

Dans le répertoire, deux remèdes ont " Diarrhée par appréhension " (diarrhée indolore, " psychique "), à savoir : ARG. NITR. et GELSEMIUM.

En dehors de la rubrique APPREHENSION, parmi les symptômes mentaux, il est d'autres rubriques, où l'on retrouve l'anticipation ou des choses s'y rapportant, ailleurs dans le répertoire; autant vous donner la liste complète, dans la mesure où nous avons été capable de l'établir... £ARG. N. ARS; .Carbo veg.; GELS. (Lyc) (Med) (Pb) Phos ac.; SIL.

Carbo veg ∑ et SIL apparaissent sous la rubrique " TIMIDITE, en paraissant en public " et Ars, sous celle de : " ANXIETE, quand quelque chose est attendu de lui ". Le reste naturellement, se troue sous l'étiquette : APPREHENSION.

A côté de l'anticipation, qui inclut le trac d'examen (ARG N), Gels combat les mauvais effets provenant d'une crainte ou frayeur; menace d'avortement par frayeur. Guernsey dit, " Cette frayeur de Gelsemium est une sensation de " choc par peur ", une frayeur profondément ancrée, qui a laissé une profonde impression ". Il dit également, " Toutes les nouvelles impressionnantes causent de la diarrhée... fièvres, où le pouvoir musculaire est affecté; le patient a l'impression d'être totalement sans forces ".

Kent dit : " Un refroidissement de Gelsemium développe ses symptômes plusieurs jours après l'exposition au froid, tandis qu'un froid d'Aconit se manifeste seulement quelques heures après l'exposition ". Il le considère " comme un remède d'action courte, bien que de début lent ". Il dit " dan ses troubles fébriles, et même dans un rhume, quand le malade a la face brûlante et les yeux rouges, il y a une grande caractéristique, à savoir une sensation de grande pesanteur et d'épuisement dans le corps tout entier et dans les membres. La tête ne peut être soulevée de l'oreiller, tant elle est faible et pesante, et il y a un grand poids dans les membres; tandis que le patient Bryonia reste tranquille et ne remue pas, parce que s'il bouge, ses douleurs empirent ".

Dans Gelsemium, le coeur est faible, et le pouls mou et irrégulier. Une des sensations particulières du coeur de Gelsemium est que " il va s'arrêter si (le patient) ne remue pas. Il est si affaibli qu'il doit être volontairement secoué; du moins c'est la sensation:

£La sensation " si elle bouge, son coeur flanche " plaide fort pour DIGITALIS;

" Doit rester en mouvement, ou son coeur va s'arrêter; ici GELSEMIUM domine nettement.

Tandis qu'avec LOBELIA, vous l'entendrez dire " que de toutes façons, son coeur s'arrêtera ".

Avec CACTUS, il y a une sensation de constriction, comme par un cercle de fer (poitrine, utérus, rectum, tous partagent cette sensation).

Puis, nous avons LACHESIS, qui a une constriction au réveil;

ARSEN. ALB. ressent une constriction, de l'oppression, en marchant.

Vous réconforterez avec TIGRINUM, les coeurs alternativement contractés et relâchés.

IODUM a un coeur simplement comprimé, et rien de plus.

Les plus violentes palpitations sont pour les grondements de SPIGELIA;∑

Pendant que nous y pensons, il est bon de confier vos préparations homéopathiques à un Pharmacien homéopathe, et de première classe. Ceci s'applique spécialement à Gelsemium. Un pharmacien homéopathe nous l'expliqua il y a des années. Les remèdes homéopathiques bon marché peuvent être préparés à partir d'herbes desséchées, au lieu de la plante fraîche à son meilleur moment. Il dit qu'avec Gelsemium, la teinture supérieur de plante séchée est presque inerte, tandis que si vous prenez une bonne préparation, une ou deux gouttes de la teinture mère peuvent vous effondrer sur le sol. Certaines des expérimentations involontaires de Gels. Sont particulièrement démonstratives, concernant ses propriétés paralysantes. Voici celle rapportée dans le Dictionnaire de Clarke : " J.H. Nankivell but deux onces (56 gr. 7) de teinture de Gels.; au lieu d'un verre de sherry. Il fit quelques pas en se tenant, et une minute après ses jambes étaient paralysées. Il se traîna jusqu'à son lit, en s'aidant de ses bras, mais ils furent incapables de le traîner jusqu'au lit où on dût le porter. Tant qu'il resta tranquille, il n'eût aucun trouble, mais au moindre effort, il eut des tremblements excessifs tremblements. Des vomissements survinrent dans les 24 heures qui suivirent. La température monta à 38°6. L'action du coeur était très violente et intermittente .... Tous les muscles des yeux furent affectés.... ".

Un autre cas de Clarke souligne la diplopie ; un patient prit une drachme (3gr 56) de la teinture pour la céphalée. En sortant, il aurait été incapable de dire de quel côté de la rue il était. Il était près de la Cathédrale St Paul, et vit deux Cathédrales, au lieu d'une. Il serait bien imprudent de prendre de la teinture mère de Gelsemium, en ce moment, étant donné les dangers de la circulation de Londres !!

SYMPTÔMES CARACTERISTIQUES ET EN CARACTERES GRAS DE ALLEN

Engourdissement du cerveau, soulagée par une émission profuse d'urine aqueuse.

Incapacité de penser ou de fixer son attention.

Étourdissement de la tête et vision troublée augmentent peu à peu, si bien que tous les objets apparaissent très indistincts. La tête parait très légère.

Pesanteur de la tête soulagée par une émission profuse d'urine aqueuse.

Sensation de meurtrissure du cerveau.

Chute des paupières.

Difficulté pour ouvrir les paupières ou pour les garder ouvertes.

Diminution de la vue et vertige.

Aspect de fumée devant les yeux, avec douleur au–dessus d'eux.

Les objets apparaissent doubles.

Visage morne et abruti, rouge et chaud au toucher.

Aucun contrôle sur la mâchoire inférieure, qui branle latéralement.

Engourdissement de la langue. Langue si épaisse, qu'il peut difficilement parler.

Essaie d'avaler, mais ne peut pas.

Fréquente émission d'urine claire, limpide, qui semble soulager la lourdeur et engourdissement de la tête.

Douleurs aiguës, intenses, comme d'accouchement, dans la région utérine, s'étendant au dos et aux cuisses.

Battements du coeur irréguliers. Palpitations de coeur.

(Pouls affecté de façon marquée).

Tremblement dans tous les membres.

Perte du contrôle des membres; ne peut diriger leurs mouvements avec précision.

Fatigue des membres inférieurs, après un léger exercice.

Tremblement et faiblesse (accompagnant une miction profuse).

Complet relâchement de tout le système musculaire, avec paralysie motrice totale.

Nonchalant; apathique.

Facilement fatigué, spécialement aux membres inférieurs.

Faiblesse et tremblement de tout l'organisme.

Frisson, spécialement le long du rachis.

 

 

Glonoine [Glon]

 

Texte

GLONOINE la nitroglycérine est un liquide hautement explosif, mélangé à un peu de terre poreuse, il devient de la dynamite mortelle pour la terre et faire sauter des blocs de rochers, il se montre à la hauteur de sa réputation quand il est potentialisé et utilisé en médecine; conservant ses caractéristiques alarmantes ; sa soudaineté; ses sensations et douleurs éclatantes, ses déferlements vers le haut menaçant de soulever et de fracasser le crâne.

La chimie est fascinante, du moins du point de vue psychologique, si l'on peut dire. De la combinaison de deux éléments mortels, elle fabrique un produit tout à fait inoffensif, même essentiel à la vie; des produits aussi doux que la glycérine de toilette, est si inerte qu'il ne fait jamais de mal et le nitrogène, gaz indolore, incolore et sans saveur, qui dans le mélange de quatre parts pour une de ce support de vie qu'est l'oxygène, modifié les propriétés de l'azote, de telle sorte qu'au lieu de nous brûler complètement, nous obtenons au contraire à chaque respiration cet heureux mélange qui soutien la vie sans nous précipiter vers la. Nitrogène et glycérine peuvent se combiner pour produire un agent dont le pouvoir destructeur est incalculable, absolument imprévu, jusqu'à ce qu'il fut découvert. Mais, comme l'a dit une fois un grand chimiste, " nul n'aurait pu dire a priori, comment se comporterait un morceau de sucre, si on le lâchait dans une tasse de thé " La science est la fille l'expérimentateur, et comme telle, l'homéopathie est scientifique.

Le Dr HUGHES (Pharmacodynamics) signale que, bien que la Vieille Ecole utilise Glonoïne avant même adopté ce nom pour elle, cependant la médecine doit son introduction à Constantine Hering, ce grand disciple d'Hahnemann. Mais nous faisons remarquer, que, comme toujours, quand on emploie des substances médicinales violentes, elles sont la plupart du temps des agents curatifs les plus merveilleux de l'Homéopathie. La Vieille Ecole, doit, de force nous suivre dans la région fantastique de l'infinitésimal.

" La Nitroglycérine fut découverte par Sobrero en 1847, mais on ne peut réaliser d'expérimentation physiologique jusqu'à ce que Morris Davis, chimiste de Philadelphie, la même année, après de longs et laborieux essais, sous la direction de Hering, réussit à produire la substance en quantité suffisante pour l'expérimentation. Il fut éprouvé de façon intensive, ici et à l'étranger (voir Encyclopédie d'Allen) et les symptômes ont reçu d'abondantes vérifications cliniques " Hering " Guiding Symptoms ".

Une bizarre petite vérification du soin de l'exactitude avec lesquelles les expérimentations des remèdes homéopathiques a été observée et nous est tombé sous la main, de façon opportune, alors que nous écrivons.....

Un certain médecin, occupé à un travail intellectuel plutôt urgent, et gêné par une sensation de plénitude à l'arrière de la tête et du cou – une plénitude invalidante et rendant misérable. Puis une dose de Glonoïne, qui nous le savons, produit une telle plénitude. Comme la Glonoïne 3, deux pilules de la seule préparation possible, probablement, découverte inerte, parmi tout un lot de remèdes homéopathiques ayant appartenu à quelqu'un décédé depuis il y a longtemps (certainement 25 à 30 ans).

Et bien la céphalée s'en alla (post or propter hoc)– mais deux jours après, tandis qu'il travaillait en consultation externe, le médecin ressentit soudainement une désagréable engourdissement de la main gauche, jamais ressenti auparavant, et plutôt déconcertant. Sur le moment, cela disparut, mais fut bientôt suivi d'un engourdissement de la lèvre inférieure : exactement la sensation produite par une injection de cocaïne, lors d'une extraction dentaire. Cette sensation partit également; mais pour revenir encore et encore, d'abord à la main gauche, puis à la lèvre inférieure; nulle part ailleurs; toujours très limité; avant la nuit, ces sensations plutôt alarmantes l'amenèrent à consulter le Répertoire de Kent, pour trouver le remède, si besoin était. Et il découvrit à la rubrique, " Engourdissement, lèvre inférieure ", deux remèdes seulement " (calc)et Glon " Puis il tourna à " Engourdissement à la main gauche " pour trouver plusieurs remèdes, dont Glon "! Cette sensation était expliquée de manière satisfaisante et c'était très intéressant, parce que Glon ne se trouve pas indiqué comme produisant l'engourdissement de la main droite ou de la lèvre supérieure.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Les rues bien connues semblent étranges; la route de retour à la maison semble trop longue. Peu enclin à parler; répond à peine.

Sensation précoce de pulsations dans la tête.

Palpitation dans la partie frontale de la tête.

Sensation immédiate comme si la tête était trop large.

La tête semble énormément grande.

Pression et palpitations dans les tempes.

Pression et douleur du dedans au dehors dans les deux tempes.

Plénitude dans la tête, et battements sans douleur.

Tête très pleine; pouls plein et raide.

Comme si le sang montait à la tête.

Comme s'il était pendu, la tête en bas, et par conséquence un grand afflux de sang va à la tête.

Comme si le crâne était trop petit; et que le cerveau allait le faire éclater.

Craint de secouer la tête de peur qu'elle ne tombe en morceaux.

Se tient la tête avec les deux mains; comprime le devant de la tête.

Chocs dans le cerveau, synchrones à chaque battement artériel.

Sensation d'ondulation dans la tête.

Palpitations dans la tête; dans les tempes; dans les artères temporales qui sont turgescentes et ressenties comme des cordes.

Sensation de plénitude, au vertex et au front.

Le fait de secouer la tête augmente la céphalée.

Céphalée par temps humide et pluvieux; après avoir pris froid, après être resté longtemps et après exercice mental.

YEUX rouges, chauds, injectés, pendant le mal de tête, avec expression sauvage.

Douleur battante dans toutes les DENTS.

Battement dans tout le CORPS.

Intense congestion du cerveau provoquées chez les constitutions pléthoriques par une soudaine SUPPRESSION DES REGLES, ou apparaissent à la place des règles.

Céphalées survenant après une hémorragie utérine profuse.

Afflux de sang à la tête chez les femmes enceintes, avec face pâle et perte de conscience.

Violente palpitation de coeur, avec carotides battantes, céphalée pulsative dans le front et entre les tempes.

Le sang semble se ruer vers le coeur et monter rapidement dans la tête.

Convulsions épileptiques, avec congestion à la tête et au coeur.

Mauvais effets immédiats de l'exposition aux rayons du soleil.

(dans la fièvre) bouffées de chaleur; vagues de chaleur montantes.

AUTRES SYMPTÔMES, EN ITALIQUES OU ETRANGES :

Ne reconnaissait personne; déchaîné; criant; désire sortir de la maison; bondissait hors du lit, mais les jambes lâchaient.

Peurs : gorge enflée; poitrine comme écrasée; mort imminente; d'a voir été empoisonné.

Mauvais effets de la peur, frayeur, contusions mécaniques et leurs conséquences tardives.

Ne peut laisser la tête au même niveau que le corps.

Confusion des idées; ne pourrait dire où il est.

Perte du sens de l'orientation ; (un cas guéri), qui commença dix ans avant; se perd dans les lieux qu'il fréquentait depuis des années. Va bien autrement.

Les rues familières lui semblent étrange; il doit regarder quelques minutes autour de lui pour se convaincre qu'il est dans la bonne rue.

Les maisons ne sont pas à leur place habituelle, sur la route qu'il a faite au moins 4 fois par jour depuis quatre ans.

Convulsions tombent avec de l'écume à la bouche, après alternance de palpitations cardiaques et de congestion à la tête.

Congestion à la tête, causant une sensation de froid, chaque fois.

Sensation de gorge étroite et obstruée, comme une strangulation.

Le crâne trop petit; comme si le cerveau allait faire éclater le crâne.

Comme si la tête et le cou était ficelés; vêtements trop étroits.

Douleurs dans les kystes sébacés du cuir chevelu, comme si un dé à coudre était pressé fortement dessus.

Chaque mouvement, d'un coté à l'autre augmente la douleur (dans la tête), mais pas les mouvements vers l'arrière ou vers l'avant.

Céphalée; cessant dans le sommeil; mieux au grand air; diminué en buvant du café, après quelque heures. Le thé léger est encore mieux.

Impression d'une sueur glacée sur le front, qu'il n'y a pas.

Les rayons du soleil sur la tête ne peuvent être supportés, et la tête devient intouchable

Céphalée effrayante; il court dans la pièce avec la tête comprimée entre ses mains. Comme si la tête allait éclater; il la cogne contre les murs.

Hyperémie du cerveau causée par un froid ou une chaleur excessifs.

Mauvaise conséquence de la coupe des cheveux.

INSOLATION.

Dit que ses yeux était en train de tomber; impression que quelqu'un les tire du dedans vers le dehors.

Les lettres semblent plus petites; éclairs lumineux, étincelles, brouillard ou point noirs, vision tourbillonnante et confuse.

Regard fixe, sauvage; protrusion des yeux.

Névralgie subra–orbitaire, de 6h à 11–12 heures.

Sueur froide sur la face pendant la congestion à la tête.

La lèvre inférieure semble gonflée; engourdissement de la lèvre inférieure.

Impression que le menton descend jusqu'aux genoux; doit porter plusieurs fois sa main au menton pour s'assurer que ce n'est pas vrai (L'expérimentateur a traumatisé son menton, à la suite d'une chute, il y a vingt ans).

Langue engourdie, comme si elle était brûlée; picotement, piqûre.

Constriction dans la gorge, comme si elle était étranglée.

Le vin aggrave tous les symptômes; les stimulants alcooliques causent du délire, de la congestion, de la stupeur.

Mal de mer.

Défaillance, sensation de chaleur donnant la nausée dans la poitrine et l'estomac, comme un mal de mer menaçant, vertigineux.

Trouble de la circulation intercraniale à la ménopause.

Afflux de sang, etc... pendant la préménopause.

Violentes palpitations; impression qu'elle va mourir; engourdissement de tout le bras gauche; pression au coeur comme s'il était contracté.

Alternance de congestion au coeur et à la tête.

" Pour arrêter l'angine de poitrine, empêchant l'organisme de s'accoutumer à l'influence d'aur mur.

Sensation de chaleur en bas du dos; brûlure entre les épaules.

Vieilles contusions et chocs (à la tête et à la colonne vertébrale).

Les genoux flanchent pendant le mal de tête. Démarche ébrieuse.

Les genoux et les cuisses " se font de noeuds " pendant le mal de tête.

Convulsions, avec serrements et secousses des poings et des jambes vers le haut.

Pendant les spasmes, extension des mains et orteils séparément de côté.

Convulsions, avec extension sur le côté des doigts de gauche spécialement.

Ne peut sortir la langue de façon droite.

Sommeil agité; se réveille avec peur de l'apoplexie.

Congestions, le sang se dirige vers le haut; les vaisseaux battent; les veines jugulaires, temporales sont élargies.

Rapide déviation dans la distribution du sang. Utile comme substitue du saignement.

Mauvais effets de l'excitation mentale, frayeur, peur, contusions mécaniques et leurs conséquences tardives, après s'être fait couper les cheveux, et après exposition aux rayons du soleil.

Antidote par ACON.Camph;CoffeaNux.

Comparer : AMYL NITRBell.; Ferr.; Gels.; Natrum carb.; PotasNitr.; SodNitr.; Stram.

Comme nous l'avons vu plus haut, l'action de Glonoine, très locale, très soudaine, très définie, très alarmante et torturante, et par conséquent un agent thérapeutique, qui une fois saisi, est impossible à oublier. En fait, il semble à peine utile qu'on écrive !

Cependant, nous parcourrons quelques–uns de nos grands prescripteurs et auteurs, pour voir ce qu'ils ont à dire à son sujet . Un tel souligne un point coïncidant avec son expérience, tel autre un autre point; et c'est ainsi qu'on apprend.

Hugues écrit : le nom Glonoïne fut formé par celui qui l'introduisit dans la pratique médicale, Dr Hering, à cause de sa formule chimique (Gl 0 NO 5) montrant sa composition. Le Dr Hering l'expérimenta sur lui même et sur d'autres en 1848............ "

Hugues dit que l'action de Glonoïne tient en peu de place. Si quelqu'un touche sa langue avec du 5%, il constatera très certainement, en quelques minutes, que son pouls est monté de 20, 40, voire 60 battements. Il peut éprouver un battement dans tout le corps mais il en fera l'expérience presque toujours dans sa tête, et cela ira en battant jusqu'à ce qu'une gentille céphalée battante se développe. Avec cela, il y aura probablement des vertiges, une sensation de plénitude dans la tête et dans le coeur, et une sensation de constriction au niveau de la gorge ....... Tout ceci nous rappelle Amyl nitrite : .....mais les effets des deux drogues ne sont pas identiques. Amyl cause un afflux général de sang sans sensation de battements... le pouls n'est pas non plus très affecté. 

Il semble avoir été démontré que l'Amyl produit ses effets diluants sur les artères en paralysant directement leurs tuniques musculaires ... tandis que Glonoin affecte les centres nerveux de la circulation, et est limité à cette sphère.

Ensuite, il distingue entre l'action de Glon. et celle de Belladonna.. Avec Bell la circulation à l'intérieur du crâne est excitée parce que le cerveau est irrité; avec Glon., le cerveau est irrité parce que la circulation est excitée. Ceci indique que l'hypérémie peut être produite par une chaleur ou un froid excessifs, par des émotions fortes, par des chocs mécaniques, par la suppression des règles ou autres hémorragies et excrétions ".

Il souligne non seulement l'insolation,; mais le bienfait frappant qu'il en a obtenu dans les effets tardifs de l'insolation.

Il dit : " peut–être le plus grand avantage qu'ai apporté Hering en introduisant Glon en médecine, est le soulagement que produit ce remède dans les troubles de la circulation cérébrale en rapport avec les menstruations... ainsi l'intense congestion cérébrale provoquée dans les constitutions pléthoriques, par la soudaine suppression des règles. Glonoïn est un merveilleux similinum ici; car, chez un des expérimentateurs de Dudgeon, qui la prit alors que les règles étaient présentes, celles–ci cessèrent immédiatement, et survint une céphalée qui augmenta de violence jusqu'à la nuit ... Il n'agit pas, comme Lachesis ou Amyl nitr, sur les bouffées de chaleur de la ménopause; mais il est des plus précieux quand celles–ci sont localisées à la tête ".

Il dit, " C'est Sobrero, celui qui le découvrit, qui avait déclaré que 'même une petite dose placée sur la langue provoque un violent mal de tête pendant plusieurs heures', ce qui amena le Dr Hering à étudier son action ..... ".

Pour la nature de la céphalée ; plénitude, tension, battement, éclatement, –telles sont les expressions utilisées par les expérimentateurs pour la décrire ....

Il agit aussi rapidement dans la maladie que chez l'homme sain.

Il débat de son pouvoir frappant pour soulager les paroxysmes névralgiques, et même, dans certains cas, de les guérir de façon permanente.

GUERNSEY résume Glonoïn, et ses indications. " Troubles provenant de la chaleur sur la tête chez les typographes, et chez les hommes travaillant sans arrêt sous la lumière du gaz, de telle sorte que la chaleur leur tombe sur la tête; mauvaises suites d'insolation; ne peut supporter la chaleur au niveau de la tête; ne peut marcher au soleil; doit marcher à l'ombre , ou se munir d'une ombrelle; ne peut supporter la chaleur d'un poêle; grand vertige par la position verticale, telle que se lever d'un lit, ou d'un siège. Chaleur dans la tête; mal de tête palpitant ".

Le patient a l'impression d'être perdu, ou une impression d'étrangeté dans des rues familières ou les environs. Les choses lui semblent étranges et non familières.

NASH : Un de nos grands remèdes de la tête. Il dit avoir l'habitude de transporter dans sa trousse du glonoïne 1, pour ceux qui auraient tendance à se moquer d'un jeune médecin et de sa médecine douce. Il manquait rarement de convaincre le sceptique, en 5 à 10 minutes qu'il y avait quelque pouvoir dans ce produit; en effet une goutte sur la langue provoquait le caractéristique mal de tête battant, personne ne demanda plus de remèdes homéopathiques.

(Nous nous rappelons une jeune femme médecin au " Nouveau ", car c'est ainsi qu'on appelait le Elizabeth Garrett Anderson Hospital, qui décrivit la terrible céphalée pour avoir touché avec sa langue avec une certaine préparation de Nitroglycérine).

Les douleurs de Belladonna surviennent soudainement au début et s'en vont de même; celles de Glonoïn le sont même davantage.

Nash dit que " Glonoïne convient mieux au premier stade, congestif des maladies inflammatoires du cerveau ; Belladonna convient ultérieurement, et peut encore être le remède après le stade inflammatoire, soit pleinement entamé ". Il ne peut non plus supporter la moindre secousse. Mais les " vagues " des douleurs montantes, sont absolument caractéristiques de Glonoïne.

FARRINGTON souligne que le keynote de toute la symptomatologie du remède s'exprime dans une seule phrase : " tendance aux irrégularités soudaines et violentes de la circulation ". Avec cela, dit–il, nous pouvons facilement étudier en détail les autres symptômes.

Glon est une drogue qui agit très vite et très violemment; le battement (de la tête) n'est pas une simple sensation, c'est un fait réel. Il semble réellement que les vaisseaux sanguins soient sur le point d'éclater, tellement est violente l'action du remède... Le sang semble déferler en un grand courant montant à travers la colonne jusque vers la tête. Les jugulaires externes ressemblent à des cordons tortueux, les carotides battent violemment et sont dures, tendues et ne cédant pas à la pression. La face est rouge foncé. Ce battement est associé soit à un mal de tête affligeant, sourd, soit à de violentes douleurs aiguës ".

" Insolation ... Glon se révèle aussi un de nos meilleurs remèdes pour les effets de la chaleur, que le trouble soit lié à l'action directe des rayons solaires, ou la chaleur ambiante, et au fait de travailler à la chaleur intense d'un foyer, comme dans le cas des fondeurs et des mécaniciens. Ces effets ne se limitent pas à la tête, mais englobent la totalité du corps, et nous notons l'oppression respiratoire, avec palpitation cardiaque, et nausée et vomissement ... nausée non pas d'origine gastrique, mais d'origine cérébrale. ..... une horrible sensation de creux dans l'épigastre et souvent, aussi, la diarrhée..... Yeux trop larges et en protrusion, comme s'ils jaillissaient hors de la tête.... maladies des yeux par exposition à une lumière très brillante..... les vaisseaux sanguins de la rétine sont distendus, ou, dans des cas extrêmes, apoplexie de la rétine... Admirable remède pour les convulsions puerpérales : pouls plein, dur et albuminurie.... ". 

Des rues bien connues semblent étranges au malade (Petroleum). Supposez une personne sujette aux congestions apoplectiques et qui est soudain prise d'une crise dans la rue; et voilà qu'il ne sait plus où il est; alors Glonoïn est son remède ".

" Mauvais effets de frayeur. (Opium). Horrible appréhension, et parfois peur d'être empoisonné ".

" Ensuite, le traumatisme : excellent remède pour les douleurs et autres sensations anormales, longtemps après un traumatisme local; les douleurs s'en vont, où il a une sensation de meurtrissure; ou une vieille cicatrice s'ouvre à nouveau ".

Il compare également Bell et Glon, " parce qu'ils se rencontrent dans les congestions et les inflammations du cerveau chez les enfants et les personnes âgées. Ici, ils se partagent les honneur ".

BELLADONNA

Cri encéphalique.

Pire en penchant la tête en arrière.

La tête semble énormément grosse.

Mieux en découvrant la tête.

Mieux au grand air. GLONOINE

Moins marqué

Mieux en penchant la tête en arrière.

Mieux en la couvrant.

Nous terminerons en extrayant quelques petits flash graphiques de KENT; même quand il se répète, cela sert à insister et à faire rentrer les faits.

" Montée de sang au coeur et à la tête. Comme si tout le sang du corps affluait autour du coeur; déferlement à la tête; sensation de chaleur, d'incandescence, dans la tête; ou sensation de rayonnement à l'estomac ou la poitrine, montant à la tête, parfois avec perte de conscience..... Sensation, comme de vagues, comme si le crâne était soulevé et abaissé; en état d'expansion puis de contraction. Douleur intense, avec cela, comme si la tête allait éclater. Grand battement; battement de marteaux; chaque pulsation est douloureuse. Même les doigts et les orteils battent.... ".

" La tête est soulagée au grand air; pire à la chaleur, souvent soulagée par le froid. Pire couché. Pire la tête basse. Extrémités froides, pâles, et transpirantes, tête chaude, face congestionnée et pourpre ou d'un rouge brillant. Bouche sèche; paupières sèches, collées aux globes. Tous les degrés de confusion à l'inconscience ".

" Insolation ... soudaines congestion de la tête .... La sensation de froid fait du bien à la tête, la sensation de chaleur fait du bien aux extrémités. Quand les membres inférieurs sont couverts dans une chambre froide, et les fenêtres ouvertes, les convulsions sont soulagées, et le patient respire plus facilement.

" Dans l'apoplexie, des remèdes comme l'Opium et Glonoïne améliorent la pression sanguine quand les symptômes cadrent .... Ils régularisent la circulation, et le patient ne peut pas mourir ".

" S'il se met sur son séant, vous voyez souvent qu'un patient Glonoïne doit se comprimer la tête avec les deux mains, de toutes ses forces, jusqu'à ce que ses bras soient totalement épuisés. Il désire qu'elle soit bandée, ou avoir un chapeau serré.........

Pire par le vin; et pire couché. Vous serez étonné de voir combien de temps un patient Glonoïne peut rester assis sans bouger un muscle, tant le mouvement est douloureux. 

Toute la calotte crânienne semble recouverte d'un fer brûlant, comme si un four s'était refermé sur elle ... ".

 

 

Graphites [Graph]

 

Texte

(Mine de plomb)

Hahnemann nous donne ce remède de grande valeur dans le volume III de ses Maladies Chroniques. Il dit :

"Pulvériser un grain de la plus pure mine de plomb prise dans un beau crayon de bois anglais et préparer les triturations et les dilutions comme il est d'usage. Un ou deux granules de la 30ème sont suffisants pour une dose.

La graphite pure est une sorte de charbon minéral avec une légère adjonction de fer qui ne peut être considéré comme l'un des constituants nécessaire de ce minéral. " Il l'appelle le diamant transformé. 

Il nous raconte comment un médecin allemand a vu un ouvrier d'une usine de verres de lunettes utiliser graphites par voie externe pour guérir des éruptions herpétiques ... " Allons un plus loin et utilisons Graph comme un anti–psorique, que l'herpès soit ou non un des symptômes de la maladie (non vénérienne).

Il fut expérimenté au début par lui–même et trois autres expérimentateurs. 

Graphites affecte surtout les oreilles, la peau et les ongles : et Guernsey dit : " il est spécialement utile chez les femmes ayant tendance à une corpulence malsaine, avec parfois des ongles déformés, des exsudats caractéristiques, des troubles des règles, etc ... ".

NASH nous donne de graphite un de ses brillants petits tableaux croqué à la plume: 

" Éruptions de la peau, exsudant un liquide épais comme le miel.

" Ecoulements muqueux : paupières enflammées avec des pustules, écoulements des oreilles, plaies humides situées derrière les oreilles, fissuration de la bouche aux commissures, anus : éruptions, démangeaisons, fissures.

" Les ongles poussent épais, fendillés et mal formés.

" Constipation : selles difficiles, gros blocs liés par des filaments muqueux.

" Diarrhée : selles liquides marrons, mélangées avec des substances non digérées d'une intolérable odeur fétide.

" Triste, découragé, pleure, ne pense qu'à la mort.

" Spécialement adapté aux personnes qui ont une tendance à l'obésité, particulièrement les femmes ayant des retards de règles.

" Entend mieux dans le bruit.

" Sensation de toile d'araignée sur le visage : essaye sérieusement de l'enlever.

Il nous donne des cas : eczéma des jambes chez une vieille dame obèse.

Sulfur cm (100.000) provoqua une réaction sur tout le corps avec exsudation d'un liquide gluant et collant. Une dose de Graphite CM (100 000) soigna l'eczéma et " laissa la peau aussi douce que celle d'un enfant ". Un enfant de 3 ans porteur d'un eczéma de la tête fut soigné par un traitement local, et il s'en suivit d'une entérocolite tenace. L'enfant était très émacié, etc, et les selles étaient liquides, marron, mélangées avec de la nourriture non digérée et d'une odeur intolérablement fétide. Nash le soigna rapidement avec une dose de Graph. 6m (six mille).

Dans l'eczéma des paupières il mit en contraste Graph. et Sulph.

Dans Graph. l'éruption est humide et le bord fissurés des paupières est couvert de squames et de croûtes. Tous les orifices de Sulphur sont très rouges. Les vieilles cicatrices indurées sont assouplies par Graphite et disparaissent par son action, surtout celles laissées par les abcès du sein.

Il dit en conclusion que Graphites soignent des maux de toutes sortes quand deux éléments sont présents :

1) la tendance particulière à l'obésité

2) les éruptions gluantes caractéristiques.

A propos de Graphite sur le tissu cicatriciel, que nous avons pu vérifier plus d'une fois, nous voudrions citer, plutôt longuement Kent. Car dans la dernière édition de ses conférences ce paragraphe semble avoir étrangement disparu.

Il dit en parlant de Graphite : " Dans ce faible état de nutrition et d'insuffisantes productions sanguines (= état anémique ?), les reconstructions de l'organisme sont mal exécutées, et ainsi les cicatrices fraîches sont de mauvaise qualité, rétractiles et indurées. Les vieilles cicatrices induisent de nombreux troubles chez ce remède. Elles ont tendances à créer des indurations et des brides. Pensez à Graphites quand vous êtes en présence d'une femme qui a eu des abcès à la poitrine plusieurs années auparavant et maintenant que le lait monte pour le dernier né, il y a un abcès menaçant à l'emplacement de l'ancien ou bien la poitrine est enflammée à l'endroit d'une vieille cicatrice, avec une induration nodulaire, sensible et douloureuse alors que le reste de la poitrine est lisse et normal. Le tissus cicatriciel n'était pas bon, il était de mauvaise qualité et il s'est assidûment développé avec des indurations et maintenant ces indurations forment des sortes de petites brides, et bloquent la montée de lait. Très souvent, Graphites arrêtera ces indurations, soignera la raideur de la vieille cicatrice et mettra la patiente à l'aise. Si vous connaissez une femme qui souffre de vieilles cicatrices qui ont formé des blocs, donnez une dose de Graphites, au moment de l'accouchement, comme un remède général à moins qu'un autre remède ne soit spécialement indiqué...

Kent note que les éruptions de Graphites, à part le fait qu'elles soient gluantes, ont tendance à se faire aux plis de flexion (Sepia), au coude, à l'aine, aux creux poplité, dernière les oreilles, aux coins de la bouche, aux coins internes des yeux. Mais il y a des éruptions à d'autres endroits : comme des croûtes de lait : les croûtes suintent un liquide fluide qui les soulèvent : souvent d'odeur déplaisante. (Mez).

Kent dit de Graphites que c'est un " remède d'action longue, très utile et de grande valeur.

Sur les tissus cicatriciels nous nous souvenons de deux cas en particulier, où les effets de Graphites furent spectaculaires : dans chacun des cas, ce fut une cm (100 000 ?) qui fut donnée. Une jeune fille avait un coude raide après une inflammation (autant que je m'en souvienne c'était rhumatismal). On lui avait enlevé des adhérences mais elles récidivaient. Et elle se représenta un an plus tard. Elle eut Graphite et en un mois le coude fut plus facilement mobilisable. L'autre cas était la libération d'un petit doigt qui était ankylosé et immobile après une inflammation.

On nous avait dit que " Graphite est gros, frileux et constipé. Il agit mieux là où il y a tendance à l'obésité ".

Dans notre consultation externe, on trouve que Graphites en haute dilution a des effets remarquables sur les femmes obèses déjà âgées. Farrington dit : " Cette obésité n'est pas la chair solide et en bonne santé du pléthorique, solide et bien portant ; mais le type d'obésité de Calc.c., traduisant une alimentation impropre ".. 

Il donne aussi ces points : " Toujours froid en dehors des maisons comme dedans ".

" Avec Ferrum, il y a toujours un flot de sang à la tête avec un visage rouge.

Un choc au coeur, et le sang se rue au visage.

" Patient anémique; membranes muqueuses pâles comme dans Ferrum

∑" Blépharite, paupières épaissies, surtout sur les bords, qui sont couverts de squames et de croûtes.

" La blépharite est pire dans les coins des yeux, dans les canthi. Il y a une tendance pour des paupières à se craqueler et à saigner; si ceci est présent, vous n'hésitez pas à utiliser Graphites.

" Les cils deviennent indociles, ils se tournent vers l'intérieur jusqu'au globe oculaire et irritent la conjonctive. Orgelets indurés. Vision double.

" quelques symptômes comme Calcarea; mais Calc. a des transpirations de la tête et les pieds froids et humides (ce qui n'est pas prononcé chez Graphites).

Arsenicum : est impatient comme Graph : seulement chez Ars la fermeture les paupières est spasmodique.

Sulphur a le bord des paupières rouges; ceux de Graphites sont pâles ".

Et à propos des cicatrices, il dit, " On a remarqué depuis longtemps que chez les gens qui travaillent sur le Graphite les blessures des mains guérissent et les cicatrices disparaissaient rapidement. Dans le cas de cicatrices sur l'oeil, qui se sont formées et qui sont rétractées après une opération, Graph. soulage et les éléments retrouvent leur position normale ". 

Nous connaissons trois remèdes du " tissu cicatriciel ", chacun ayant ses propres indications. Drosera Silicea, et Graphites. Nul doute que d'autres remèdes feront aussi faire l'affaire, là où ils sont indiqués.

Graphites est un des remèdes du psoriasis palmaire£.

Graphites ∑a une grande valeur dans l'ulcère gastrique et duodénal. En fait, c'est là que nous avons le plus souvent employé le remède que nous avons publié cas après cas dans les anciens numéros de " HOMEOPATHY ", illustrant son emploi avec succès. Ici ses indications sont très nettes et aucun autre remède, autant que nous le sachions, n'a précisément ce petit faisceau de symptômes : douleur d'estomac soulagées par la nourriture et les boissons, soulagé par les aliments et les boissons très chaudes, soulagé en s'allongeant.

Quand on a présent à l'esprit de tels petites collections de symptômes, prescrire devient rapide, facile et sure. Graphites a même soigné le cancer et le cancer de l'intestin. 

Un des rivaux de Graphites ici est le remède peu expérimenté Ornithogalum (Etoile de Bethlehem – " l'allié de l'Ail "). Nous avons constaté sa grande valeur dans l'ulcère gastrique, même avec des hémoptysies graves : et il a soigné des cancers de l'estomac (cf. Le Dictionnaire de Clarke).

Les indications majeures d'Ornithogalum sont la grande distension de l'estomac; flatulence avec éructations de mauvaises odeurs, doit dégrafer ses vêtements (Lyc); angoisse de la douleur; soulagé aussi par les aliments chauds mais à l'inverse de Graph. qui est soulagé en s'allongeant, Ornithogalum est de loin pire la nuit. Elle peut se sentir " comme un sac d'eau qui tourne quand elle se retourne dans le lit. " Ornithogalum a également une dépression odieuse et un désir de suicide.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Tristesse avec pensée focalisée sur la mort.

Découragement. Se sent misérable, malheureux.

Appréhension avec tendance à pleurer. La musique la fait pleurer.

Douleur comme si la tête était engourdie et pleine.

Douleur comme une constriction surtout à l'occiput.

Chute des cheveux. Démangeaisons du cuir chevelu.

Nombreuses desquamations sur la tête, qui causent un grattage désespéré, devenant croûteux et disparaissant au lavage et quand c'est humide.

Éruptions au vertex, douloureuse au toucher et humide.

Eczéma de la tête sur tout le cuir chevelu, formant des croûtes massives et sales qui tapissent les cheveux. Douloureux et sensible au toucher.

Perte des cheveux.

Yeux : bords des paupières très enflammées. Inflammation du canthus externe. Douloureux et fissurée, saigne facilement, bords des paupières très enflammés, mucus sec sur les cils.

Surdité : audition meilleure dans le bruit ou en voyageant en attelage; emplacement humide et douloureux derrière les deux oreilles.

Douleurs dans le nez en se mouchant.

Douleurs internes du nez. Sécheresse du nez. Le nez est encombré d'un mucus de mauvaise odeur. 

Croûtes sèches dans le nez, avec des narines douloureuses craquelées et ulcérées.

Acuité anormale de l'odorat, ne peut tolérer les fleurs.

Sensation constante de toile d'araignée sur le visage.

Sensibilité et craquèlement des lèvres et des narines comme par un rhume.

Ampoules brûlantes des côtés et de la pointe de la langue.

Goût d'oeufs pourris qui donne la nausée.

Douleurs constrictives dans l'estomac; amélioré en mangeant.

Aversion pour la viande animale; pour le poisson; pour la nourriture cuisinée. Les sucreries dégoûtent et rendent nauséeux.

Douleurs brûlantes irradiant dans l'abdomen. Lourdeur dans l'abdomen.

Importante distension de l'abdomen.

Plénitude de l'abdomen comme par l'incarcération et l'accumulation de flatulences.

Douleur dans le haut de l'abdomen.

Dureté dans la région hépatique.

Douleurs cuisantes à l'anus en s'essuyant.

Démangeaisons de l'anus.

Selles marrons, fluides, avec des substances non digérées; d'une odeur intolérable.

Selles colorées en noir, à demi digérées, d'une odeur intolérable.

Selles en blocs, reliés par des filets de mucus.

Douleurs piquantes dans l'anus (avec selles dures et très pressantes).

Ecoulement de mucus par l'anus.

Hémorroïdes avec rhagades brûlantes à l'anus.

Urine devenant trouble et avec un dépôt blanc.

Leucorrhée profuse de mucus très blanc; âcre; excoriante.

Démangeaisons de la vulve avant les règles.

Retard des règles.

Cicatrices indurées suite d'abcès mammaires, retardant la montée de lait.

Cancer des seins, suite de vieilles cicatrices, qui sont restées après des abcès répétés.

Constriction de la poitrine, comme si elle était trop étroite.

Ganglions douloureux et gonflés sur les côtés du cou.

Douleurs remontant le long des cuisses.

Douleurs cuisantes entre les fesses.

La peau des mains est dure et craquelée en plusieurs endroits.

Les ongles des doigts deviennent épais ou deviennent noirs.

Éruption au coin de la bouche.

Boutons prurigineux sur le visage qui deviennent humides après grattage.

Éruptions prurigineuses pleines de liquide corrosif à de nombreux endroits du corps.

Éruptions prurigineuses et suintante au scrotum.

Crevasses et fissures au bout des doigts, des mamelons, des commissures labiales, de l'anus, entre les orteils, etc...

Éruptions derrière les oreilles, suintant un liquide collant.

Eczéma, avec exsudats séreux profus; chez les blonds enclin à d'obésité.

Engourdissement et sensation de paralysie avec froideur des doigts remontant jusqu'au milieu du bras.

Epuisement et faiblesse de tout le corps.

Conditions cataleptiques : conscient mais dans l'impossibilité de bouger ou de parler.

Amaigrissement des parties douloureuses (Plumb).

 

 

Hepar Sulfur [Hep]

 

Texte

Hepar est un remède qui a sa place dans les cas les plus minimes de la médecine homéopathique familiale ; il est un des remèdes de médecine infantile pour les rhumes, le croup, les glandes, etc..

L'Hepar sulphuris. Calcareum de Hahnemann est préparé selon ses directives : " un mélange à parties égales de coquilles d'huîtres finement pulvérisées, et de fleurs de soufre presque pures, chauffé à blanc pendant 10 minutes ". A partir de ceci sont préparées les dilutions. Hepar est un remède puissant, affectant à la fois l'esprit et le corps ; c'est un irritant de première ordre pour le caractère – les nerfs et les tissus ; si bien que l'expérimentateur est rendu fou par un simple mot – un attouchement – un courant d'air; très sensible également à l'ambiance physique et psychologique. Et, naturellement, ce sont justement cette susceptibilité et cette hypersensibilité qui constituent un guide de valeur pour l'emploi d'Hepar dans la plupart des maladies.

Avant qu'on ait saisi la nature des deux remèdes, on a une grande tendance à employer Hepar pour Silica et Silica pour Hepar : ils ont en effet de nombreux points de ressemblance. Tous deux affectent la peau, les glandes, les suppurations, si bien, qu'en traitant un abcès on peut parfois penser : Aussi ? Hepar ou Silicea ?, comme s'il fallait tirer au sort l'un d'eux.

Tous deux ont une peau pathologique, qui s'envenime au lieu de guérir. On le voit souvent chez les enfants venus au service de consultation externe de l'hôpital, où l'un ou l'autre des remèdes guérit, selon les symptômes.

Tous deux ont des douleurs piquantes, avec sensation d'arête ou d'écharde dans la gorge, plus spécialement Hepar (Arg. Nit.: Kali C.; Nit. Acid ont aussi cela). Dans les deux remèdes, avec la peau malsaine, chaque petite blessure suppure. L'un et l'autre sont frileux : mais ils diffèrent ; car Hepar est mieux en atmosphère chaude et humide, tandis que Silica souffre en atmosphère humide; par les pieds humides, par l'atmosphère froide et humide; et il est mieux par temps chaud et sec. L'un et l'autre ont des sueurs profuses ; Silicea (ainsi que Calcarea) a des sueurs profuses de la tête la nuit, et les pieds transpirent de façon offensive; l'intolérable " mauvaise odeur des pieds "qu'on rencontre; de même la sueur axillaire offensive ; tandis que Hepar a des sueurs profuses générales sûres, jour et nuit, qui ne soulagent pas.

Si semblables sont ces deux remèdes, Silicea et Hepar, que l'un peut être employé comme antidote de l'autre; ainsi quand une bévue de prescription a été faite et que Silicea a été donné après Mercure, avec recrudescence alarmante de mauvais symptômes; Alors Hepar arrive et nettoie le tableau. Nous avons vu cela ∑ 

Tous les deux ont des gonflements, des inflammations, et de la suppuration de toutes les glandes du corps; mais les suppurations glandulaires d'Hepar sont soudaines et rapides; tandis que celles de Silicea sont lentes et très lentes à guérir; jusqu'à ce que Silicea soit administré.

Les écoulements d'Hepar sont offensifs ; mauvaise odeur (caractéristique) de vieux fromage, et très sensibles. Hepar a une leucorrhée très offensive, " l'odeur peut être détectée dès que la malade pénètre dans la pièce "; tandis que la mauvaise odeur des pieds, de Silicea, laisse son arôme dans toutes les pièces, et les couloirs traversés par leur infortuné possesseur.

Hepar aide et régule la suppuration d'une façon remarquable (en 2ème position à Silicea) mais il est généralement requis à un stade plus précoce que Silicea "(Farrington).

Mais le génie de ces deux remèdes est dissemblable, car leurs mentalités sont aussi éloignées que les pôles.

Silicea, avec son manque de confiance en soi, son manque d'énergie, sa timidité; le fait qu'il souffre par anticipation, par exemple d'avoir à paraître en public...

Hepar; sensible au delà du raisonnable; irritable; impétueux; sensible aux courants d'air; à l'air; ulcères si sensibles qu'ils ne peuvent supporter le moindre contact (Lach). Sensibilité mentale, allant jusqu'aux impulsions criminelles soudaines.

NASH dit d'Hepar : sa plus importante caractéristique est l'hypersensibilité au toucher, à la douleur et à l'air froid.

" La malade est si sensible à la douleur, qu'elle défaille même à la moindre douleur.

" S'il y a une inflammation ou un gonflement en quelque endroit, ou même des éruptions sur la peau, ces choses sont tellement sensibles que la malade ne peut supporter qu'on les touche; elle ne tolère même pas un souffle d'air froid à leur endroit.

... Cette hypersensibilité à la douleur se retrouve dans tout le remède. Elle est aussi bien mentale que physique, car la moindre cause l'irrite, et son langage devient alors emporté et véhément.

" A cette hypersensibilité se rattache le pouvoir d'Hepar sulfur sur la suppuration et les inflammations locales. Il se montre seulement quand le pus est près de se former ou l'est déjà. S'il est donné en très haute dilution avant la formation du pus, et n'est pas répété trop tôt ou trop souvent, nous pourrons prévenir la suppuration et maîtriser la totalité du processus inflammatoire. Mais si le pus est déjà formé, il facilitera l'extériorisation et l'écoulement, et ensuite aidera à la cicatrisation de l'ulcération... L'action la plus rapide au point de vue maturation, ouverture et parfaite cicatrisation, que nous avons vu, fut le cas d'un gonflement glandulaire important au niveau du cou, d'un enfant, au moyen d'une CM ème. Hepar. A une tendance générale à la suppuration, car même les éruptions cutanées sont sujettes à produire du pus, et les plus légères blessures suppurent (Sil.; Graph.; Merc.; Petrol.;). "

Au sujet de la peau, Allen (Keynotes) ajoute un tuyau important. " Les éruptions cutanées sont sèches, prurigineuses, et insensibles au toucher; tandis que la peau d'Hepar est malsaine, suppurante, moite, et intensément sensible au toucher " ".

Mais Hepar trouve également son champ d'action dans le système respiratoire, et dans les nerfs attachés au système respiratoire.

C'est une des célèbres " poudres du croup de Boenninghausen ", vendue depuis de nombreuses années dans nos pharmacies, sous ce nom : – un paquet de cinq poudres, toutes à la 200ème dilution : Aconit, Spongia, Hepar, Spongia, Hepar (tant de remèdes devraient être cherchés pour couper net la crise). Quiconque a vu ces crises alarmantes, telle un bouchon tombant du ciel, au milieu de la nuit, reconnaîtra le caractère approprié des remèdes.....

Aconit : soudaine difficulté pour respirer, dans la nuit, avec la peur et la terreur d'Aconit; après refroidissement par vent froid et sec.

Spongia : enrouement; difficulté pour trouver son souffle, comme s'il avait un bouchon dans le larynx, et que l'air ne pouvait pénétrer à travers l'orifice rétréci du larynx.

Hepar : toux suffocante; excitée non par un chatouillement, mais par le fait que la respiration est serrée; toux profonde, sèche, provenant de la suffocation en respirant.

Egalement : " on saute du lit, crie au secours, a l'impression de ne pouvoir pas reprendre son souffle ".

Hahnemann dit que " l'homéopathie a trouvé l'emploi le plus remarquable de l'éponge calcinée (Spongia tostaSpongia) dans cette maladie aiguë effrayante qu'est le croup membraneux... L'inflammation locale, cependant, pourrait auparavant être ôtée ou diminuée par l'emploi d'une dose extrêmement petite d'Aconit. L'administration accessoire d'une petite dose d'Hepar sera rarement nécessaire ". Et dans une note en bas de page, il ajoute : " Plus petites sont les doses des remèdes dans les affections aiguës, et suraiguës, plus rapides sont leurs effets " (Mat. Med. Pura; – Spongia).

Hepar sue avec la toux; il pleure avec elle ou avant la toux; toux provenant de la moindre exposition au froid, à l'air, au courant d'air. Respiration bruyante, anxieuse, sifflante, (dans la bronchite), voire suffocation menaçante, –presque asthmatique. Dans l'asthme, NASH met en contraste Hepar sulf et Natrum sulf avec cette différence diagnostique de valeur Hepar sulf est pire par temps froid et sec et mieux à l'humidité. Tandis que Natrum sulph est exactement l'opposé : très sensible à l'humidité. Nash dit d'Hepar : " Je ne connais pas d'autre remède ayant une amélioration aussi forte par temps humide ".

Hepar est un grand remède pour les oreilles et les menaces de mastoïde : nous nous souvenons de la première fois où nous avons eu à faire à Hepar dans pareil cas : un enfant présentait un écoulement malodorant de l'oreille ...une hésitation; Mercurius ? ou Pulsatilla ? Mais une doctoresse qui avait appris l'homéopathie aux Indes, sous la conduite du Dr Younan, un grand thérapeute, suggéra Hepar – remède auquel nous n'aurions personnellement jamais pensé; une dose d'Hepar 200 eut un effet magique. C'est ainsi qu'on apprend la Matière Médicale ! Nous nous souvenons d'un autre cas ultérieurement, concernant également l'oreille, pendant la guerre, à un temps où les chirurgiens n'étaient pas " aussi nombreux que les pilchards (sorte de harengs) à Loo ", comme pourrait le dire Kipling. Une fille très fébrile se présenta au service des Urgences avec l'oreille malade, et une mastoïde sensible, très sensible. Elle prit Hepar CM; quand elle revient, un ou deux jours plus tard, il n'était plus question de la mettre dans les mains d'un chirurgien, parce que la totalité du trouble avait été apaisé de la façon la plus étonnante.

De même, on ne pense pas couramment à Hepar dans l'ulcère gastrique. Mais un cas, avec une récente histoire d'hématémèse, et un désir violent (inhabituel certainement dans cette maladie) de vinaigre et de pickles, guérit rapidement avec Hepar, qui a ce désir violent (ce remède a dû être répété une fois, après une grippe).

Nous allons demander à KENT quelques suggestions complémentaires sur Hepar : " Hepar est parfois une mauvaise affaire pour l'oculiste : quand il est indiqué, il guérit les yeux très rapidement, si bien que l'oculiste n'a pas beaucoup de travail car le cas lui file des mains... Ecoulement offensif, purulent (Arg. Nitr.). " Inflammation avec petits ulcères " (Tub., etc.).

Hepar a un vaste champ d'action après la mercuralisation. Affections syphilitiques : ulcères des parties molles du palais et des portions osseuses de la voûte buccale...... (Nit. Acid.). Mais, partout, la sensation de quelque chose d'épais, l'odeur nauséabonde, et l'extrême sensibilité.

" Transpirant toute la nuit, sans soulagement, appartient à une grande quantité d'affection d'Hepar.

" Inspirer de l'air froid augmentera la toux; sortir la main hors du lit accroîtra la douleur dans le larynx ou la toux. Le fait de sortir du lit les mains ou les pieds aggrave d'une façon générale toutes les maladies de Hepar sulfur ".

" L'esprit prend part à l'hypersensibilité générale, qui se traduit chez lui par un état d'irritabilité extrême. Chaque petite chose troublant le patient le rend intensément coléreux, injurieux, impulsif. Les impulsions vont le submerger et il fait souhaiter de tuer son meilleur ami à l'instant. Des impulsions parfois sans causes surgissent chez Hepar " impulsions à faire violence .. à brûler, ... à détruire .... ". 

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Constante douleur dans une moitié du cerveau, comme par une cheville, ou d'un clou. (Thuya)

Epistaxis (Vipera, etc..)

Enorme gonflement de la lèvre supérieure.

Piqûre dans la gorge, comme par une écharde en avalant, et s'étendant vers les oreilles en baillant.

Grand désir de vinaigre.

Nausée.

Abdomen tendu, distendu.

Bubons, abcès, des ganglions de l'aine.

Selle molle, mais passe après un grand effort.

Selles de couleur d'argile.

Besoin urgent de déféquer, mais le gros intestin est empêché dans son action péristaltique, et ne peut expulser les fèces, lesquelles ne sont pourtant pas dures; seulement une partie de celles–ci peuvent être évacuées à l'aide des

muscles abdominaux.

Expulsion difficile de selles rares, non dures, avec beaucoup d'urgence ".

Miction gênée; obligé d'attendre avant que l'urine ne passe, puis elle s'écoule lentement.

Il n'arrive pas à finir d'uriner; il semble toujours rester de l'urine dans la vessie.

Faiblesse de la vessie; l'urine tombe verticalement, et il est obligé d'attendre quelque temps avant qu'elle ne commence à s'écouler.

Paroxysmes de toux, comme après avoir pris froid, avec excessive sensibilité du système nerveux, aussitôt que la plus petite partie du corps prend froid.

Dyspnée.

Abcès des ganglions axillaires.

Douleurs de meurtrissure dans les muscles antérieurs de la cuisse.

Gonflement du genou.

Douleur tiraillante dans les membres.

Lignes fissurées et crevasses aux mains et aux pieds.

Les ulcères se mettent à saigner lorsqu'on les essuie doucement.

Douleur d'érosion dans l'ulcère.

Sensibilité au grand air.

La nuit, les douleurs sont pires.

Rêves de feu.

Sueurs nocturnes.

Peau malsaine, suppurant; les blessures les plus légères suppurent.

Endolorissement et moiteur dans les plis entre scrotum et cuisse.

Transpire aisément à chaque fois, même par un mouvement léger.

Fièvre catarrhale avec grande sensibilité de la peau au toucher, à au froid le plus léger.

Constantes effluves malodorantes provenant du corps.

– Parmi les symptômes d'Hahnemann se trouvent ces symptômes particuliers, lesquels peuvent éclairer le diagnostic :

la chose la plus légère le met dans un état de fureur violente, et il pourrait tuer n'importe qui sans hésitation.

En colère : il avait une mémoire si faible qu'il mettait 3 ou 4 minutes pour se souvenir de quelque chose; souvent quand il était au travail, les pensées le lâchaient souvent d'un coup.

Le soir, anxiété effrayante; prévoyait la ruine; triste à un tel degré qu'il songeait se tuer. 

Le matin après le réveil, il avait la vision d'une personne décédée, ce qui l'effrayait; également, qu'il voyait une maison voisine en proie aux flammes, ce qui le terrifiait. 

Quand le plus petit membre devient froid, survient aussitôt de la toux, comme à la suite d'un gros refroidissement, et une hypersensibilité du système nerveux.

Toux suffocante, excitée par la respiration raccourcie.

La nuit, de 11 à 12 heures, violente toux.

Avant minuit, était arraché soudain à son sommeil, plein d'anxiété, appelant au secours, avec l'impression de ne pouvoir reprendre sa respiration. (Hepar est un des grands remèdes du croup).

Même de petites blessures, de légers traumatismes suppurent, ne veulent pas guérir, et s'ulcèrent. 

– Hahnemann dit : : " Belladonna supprime bien des maux causés par Hepar, là ou les symptômes correspondent ".

HERING (Symptomes–Guides) a mis en caractères gras quelques autres symptômes d'Hepar comme étant particulièrement étiologiques :

Conjonctivite purulente, avec écoulement profus et excessive sensibilité à l'air et au toucher.

Gencives et bouche très douloureuses au toucher, saignant facilement.

Affections mercurio–syphilitiques des gencives.

Parle et boit d'une manière hâtive.

Amygdalite chronique, spécialement quand il y a en même temps la dureté de l'ouïe.

N'en finit jamais d'uriner; il lui semble qu'il reste toujours de l'urine dans la vessie.

Larynx sensible à l'air froid.

Croup, après exposition au vent froid et sec.

Toux croupale, avec râles dans la poitrine, mais sans expectoration.

Paroxysmes de toux, avec excessive sensibilité du système nerveux, dès que la plus petite partie du corps devient froide.

Toux quand une partie du corps est découverte.

Mucus tenace.

Habituelle bronchite catarrhale, avec bruyants râles muqueux.

Abcès pulmonaire, emphysème, pyothorax.

A très froid au grand air.

Désordres nés du vent froid et sec.

Ne peut supporter d'être découvert. Désir d'être couvert, même dans une chambre chaude.

Sensibilité au grand air, avec sensation de froid et nausées fréquentes.

Transpiration facilement à tout mouvement, même léger.

Moite et froid; sueur offensive, souvent sure.

 

 

Hyoscyamus Niger [Hyos]

 

Texte

(Jusquiame)

Hyoscyamus dit spécialement dangereux pour la volaille; d'où son nom. Certains animaux le mangent, notamment les jeunes pousses inopinément; mais ses effets, même alors, sont plus ou moins purgatifs.

Hahnemann nous dit qu'une fois desséchée, la plante perd une grande partie de ses propriétés médicinales. Mais c'est le cas avec nombreuses plantes médicinales; nous avons toujours besoin de recourir aux services d'un pharmacien homéopathique compétent, pour nos prescriptions.

La Vieille Ecole utilise Hyoscyamus et Hyoscine comme " dépresseurs cérébraux, dans la manie aiguë, le delirium tremens, de délire fébrile et l'insomnie, parfois avec de bons résultats. Ils sont surtout utilisés en pratique psychiatrique ". Le remède stoppe également la douleur aiguë quand Aloes; etc. sont employés comme purgation ".

Les empoisonnements; expérimentations et l'expérience de Hyoscyamus révèlent son champ d'action bien défini, et également ses ressemblances frappante avec ses parentés naturelles que sont Belladonna et Stramonium. Mais il est, malgré tout , aisément différencié d'eux.

Dans le DELIRE, il présente ses caractéristiques particulières. Comme Belladonna, il cause et guérit des cas avec " activité cérébrale augmentée ", mais avec Hyosc à l'inverse de Bell, il ne s'agit pas d'inflammation. Un symptôme particulier appartient d'une façon prédominante à Hyosc; il désire se découvrir ". Dans la FOLIE, Hyosc peut agir comme un saltimbanque, grimaçant, et faisant des gestes ridicules, et affiche une " aliénation mentale comique ", ou bien une " horrible manie lascive " tout ceci lui étant propre. " Dans les FIEVRES, les patients Hyosc jettent au loin leurs draps, non parce qu'ils ont trop chaud, mais parce qu'ils ne peuvent rester couverts. " Un Keynote d'Hyoscyamus dans la fièvre est que le patient ne restera pas couvert ". (Plus loin, nous citerons KENT, qui discute de cette question).

Et ici, concernant Hyosc dans les fièvres, nous ne pouvons mieux faire que citer la description d'Hahnemann d'une épidémie de typhus de guerre à Leipzig en 1813 (l'année avant Waterloo), dans laquelle il traita 183 cas " dont pas un ne mourut ".

Si le cas est allé plus loin que Bryonia et Rhus, dans sa deuxième période de délire (" une métastase de toute la maladie sur les organes mentaux ") " le patient cesse de se plaindre de ses symptômes; il est, chaud, ne désire pas boire; ne sait pas s'il doit prendre ceci ou cela, ne reconnaît pas ceux qui sont autour de lui, il les injurie, fait des réponses hors–sujet, profère des paroles insensées les yeux ouverts, fait des choses folles, désire s'échapper, crie à haute voix ou gémit, sans être capable de dire pourquoi il fait cela, a un râle dans la gorge, une expression tordue, les yeux louchant, il joue avec ses mains, se conduit comme un aliéné, perd ses matières fécales involontairement, etc... Si la maladie arrive à ce stade de délire et de manie, l'Hyoscyamus répond à toutes les indications du cas. " Un troisième stade, encore plus tardif, de paralysie mentale et physique, peut nécessiter l'esprit doux de Nitre, nous dit–il. NB : nous avons reproduit dans l'Homéopathie, Juin 1935, cette description des plus intéressantes par Hahnemann du traitement fructueux de la terrible épidémie qui accompagna les Guerres de Napoléon. Cela vaut la peine d'être étudié.

* * *

Les symptômes CHOREIQUES d'Hyoscyamus sont assez définis et clairs. " Chaque muscle du corps se contracte, des yeux aux orteils ". " Constant état d'éréthisme; pas une seule partie du corps, pas un seul muscle isolé ne se trouvent au repos un moment. Mouvements convulsifs. Spasmes; spasmes cloniques.

La Chorée d'Hyoscyamus, différant des " mouvements giratoires de Stram " a des secousses anguleuses, grossières; qui secouent visiblement le patient de part et d'autre, et qui en fait un objet piteux en danger de se renverser à la suite d'une contraction quand on lui dit de tirer la langue. Hugues parle également de " chorée localisée " – strabisme, bégaiement, contractions de la face.

* * *

Dans l'EPILEPSIE de Hyosc, il y a, avant la crise, vertige, tintement dans les oreilles, étincelles devant les yeux, bâillements de faim : Pendant la crise, face pourpre, yeux saillants, cris, grincement de dents et énurésie; le tout suivi de stupeur et de ronflement. Bell a des spasmes du larynx et du serrement de gorge pendant la crise. Dans Stram il y a un rictus sardonique, et une projection rapide de la tête à droite. Stram a également " un air de bienveillance stupide ".

Naturellement Hyosc est " magnifiquement homéopathique " au DELIRIUM TREMENS, et a l'hydrophobie. Nous allons citer longuement une note de bas de page d'Hahnemann (Materia Medica Pura – Hyoscyamus). Il nous dit ceci : 

Pour certains cas d'hydrophobie, Belladonna est curatif, pour d'autres. C'est Stramonium, tandis que pour d'autres encore (d'après les symptômes qu'il énumère), c'est Hyosc. Bell ", dit–il, " a déjà fait quelques guérison parfaites et l'aurait fait davantage encore si d'autres remèdes ne s'étaient interposés, et n'avaient été administrés en même temps. Ou encore, spécialement si ce remède n'avait été administré en des doses si énormes que les patients étaient tués par le remède ". Il ajoute ce qui est intéressant et important, en lettres italiques :

" Les fortes doses de remèdes données homéopathiquement (selon la similitude) sont certainement plus dangereuses que les mêmes doses données sans similitude avec la maladie, ou contraires (antipathiques) au cas. Ce qui revient à dire quand elles sont tout à fait impropres (allopathiques). Dans l'emploi homéopathique des remèdes, quand la totalité des symptômes morbides a une grande similitude avec l'action du remède, il est réellement criminel de ne pas donner de toutes petites doses, du moins les plus petites que possibles. Dans de tels cas, les fortes doses habituellement prescrites dans la pratique routinière, deviennent de vrais poisons et des agents meurtriers. Convaincu par une expérience mille fois répétée, nous affirmons que ce que nous venons de dire au sujet de l'emploi homéopathique des remèdes est universel et invariable, notamment quand la maladie est aiguë; et c'est spécialement vrai de l'emploi de BelladonnaStramonium, et Hyoscyamus dans l'hydrophobie. Ne dites pas : " Un de ces trois remèdes a été donné aux doses les plus fortes, pas trop rarement, à savoir chaque 2/3 heures, et pourtant le malade est décédé ". " C'est précisément la raison ", nous le répétons avec une ferme conviction, " ce fut précisément la raison pour laquelle le patient mourut, et vous l'avez tué ". Si vous aviez donné à votre malade la partie la plus petite d'une goutte d'une 10 000ème (decillion) ou 50 000 (quintillion) d'atténuation du jus d'une de ces plantes, comme dose (à répéter, dans de rares cas, après trois ou quatre jours), le patient aurait facilement et certainement été sauvé ".

Voici la place d'une expérimentation accidentelle de Hyoscyamus;

Un médecin raconta comment, un jour, il fut amené à pratiquer une injection d'un 1/60ème de grain de Hyoscine. une injection d'un 1/60ème de grain de Hyoscine. chez une femme atteinte de paralysie hystérique, et alitée depuis un mois. Elle se leva au bout de 10 minutes, courut partout dans la chambre, comme si elle était intoxiquée, riant en se tenant les côtes; elle bondit dans le lit; hurlant de rire, ressortit par l'autre côté du lit; elle ne voulait pas garder le lit; le jour suivant, elle ne se rappelait de rien; elle savait seulement qu'elle avait fait quelque chose de fou. Puis elle retourna lentement à son état antérieur.

* * *

Hyoscyamus est un remède présentant une alternance de symptômes frappants. Ainsi, les envies urgentes de déféquer avec évacuations fréquentes de jusquiame alternant avec la selle tardive et l'absence de besoin; mais le premier semble être une action primaire. Hahnemann en fait reconnaît une double alternance ; " beaucoup de besoins avec des évacuations rares; et évacuations plus fréquentes avec de rares besoins; avec peu ou pas d'évacuation, également avec évacuations plus fréquentes. Mais l'urgence fréquente avec selle rare et maigre est la principale action alternante.∑ 

Et encore : " L'excitation de la vessie à uriner et sa perte d'irritabilité; le flot maigre de l'urine et la diurèse copieuse sont des actions alternantes dans la jusquiame, telles que miction impérieuse avec flot d'urine maigre et copieux, comme aussi l'inactivité de la vessie avec rare quantité ou très copieuse quantité d'urine, peuvent être trouvées en même temps; mais la miction impérieuse avec flot raréfié semble être la principale action primaire la plus fréquente ". ∑

Et encore : " Dans la jusquiame, l'insomnie totale alterne avec la somnolence et le sommeil mais l'insomnie complète semble être sa principale action primaire ". ∑

Mais les utilisations de Hyoscyamus ne sont pas limités à des états désespérés. Par exemple, c'est un remède rapide et efficace dans une forme peu grave, mais très ennuyeuse de la TOUX. Nous l'avons souvent vu réussir ici, ce qui nous permis d'entendre ces mots d'un malade reconnaissant, " Vous êtes merveilleuse ! " Mais c'est l'Homéopathie qui est merveilleuse, quand le portrait du remède et celle de la maladie concordent. La toux est spasmodique, ou c'est une toux sèche, avec chatouillement spasmodique, nocturne; spécialement la nuit. Le patient se couche, et tousse, et tousse, et tousse; il s'assied, et s'arrête de tousser; il se couche à nouveau et tousse, et tousse, et tousse; il s'assied à nouveau et retrouve à nouveau la paix. Ceci peut continuer toute la nuit, et nuit après nuit, jusqu'à ce que Hyoscyamus doit donné, et y mette fin.

Les remèdes les plus remarquables de la suspicion et de la jalousie sont : LACH, HYOSC, PULS, Nux, et£ Stram.

∑Un garçon mentalement intéressant de la jalousie de Hyoscyamus trouva bien sa place ici et supportera la répétition.

Un parent déficient, était, entre autres choses, effroyablement jaloux, spécialement du fiancé de sa soeur. Chaque fois que celui–ci venait à la maison, le garçon se révélait méchant, et faisait des matières dans son pantalon. On trouva que " Hyosc présentait le symptôme : " selle involontaire par l'excitation. Il prit une dose de Hyoscyamus cm, et le rapport suivant fut que " les gens remarquèrent combien il était plus tranquille, et que, pendant la présence du fiancé de sa soeur, il n'était plus jaloux ".

Parmi ses frayeurs et suspicions, il y a la peur du poison; il soupçonne d'être empoisonné. Cette peur du poison, il le partage avec Lach et RhusBell et Kali brom ont aussi une peur du poison.

Un symptôme étrange de Hyos : " croit voir entrer un policier ", mena à une prescription fructueuse dans un mauvais cas de pneumonie (Kali brom a également ce symptôme).

* * *

KENT dit (nous condenserons et résumerons) : " Hyosc est plein de convulsions et de contractions, de tremblements, de frémissements et de secousses des muscles... Mouvements choréiques, mais mouvements angulaires des membres, etc ... Le mélange de secousses, et de frémissements, de tremblements, de faiblesse, et d'action convulsive des muscles sont des faits frappants ....

" L'état mental est réellement la partie la plus grande de Hyoscyamus.... Délire, les illusions et les hallucinations sont tous mélangés. Soupçonneux vis–à–vis de tout le monde; de sa femme, qui est en train de l'empoisonner; la soupçonne d'être infidèle; refuse le remède, parce qu'il est toxique..... Il est poursuivi; les gens se retournent contre lui. Engage des conversations avec des gens imaginaires; croit réellement que quelqu'un s'assied à ses côtés et il lui parle. Il parle à des gens déjà morts; s'adresse à une soeur, ou à sa femme, ou à son mari, décédés, et fait la conversation, comme s'ils étaient encore sur terre .... Autre caprice dans son état mental; se couche et regarde l'étrange tapisserie, et essaie de suivre les figures par rangées... s'imagine que les dessins sont des vers, de la vermine, des rats, des chats, des souris, et les conduit comme font les enfants avec leurs jouets ... un patient avait une kyrielle de punaises de lit qui grimpaient sur le mur, et il les avait attachées avec une ficelle; mais il s'irritait car il ne pouvait empêcher la dernière de tomber... Se couche et amasse des choses.

La langue " très sèche, racle dans la bouche ", semble comme du cuir brûlé. Les muscles de la gorge – de la langue – du pharynx, de l'oesophage sont raides et paralysés tellement la déglutition est difficile. Les liquides refluent par le nez (Gels) ou descendant dans le larynx.

Il compare BellStram, Hyosc . Au sujet de la fièvre, Bell est très chaud. Stram est plus violent et actif mais avec habituellement une chaleur modérée : la fièvre de Hyosc n'est pas très haute mais avec de la folie..

Pour ce qui regarde la violence des manifestations, on pourrait mettre dans l'ordre : Stram, Bell et Hyosc : un remède plus passif; pas très violent.

Ensuite, au sujet de leur réaction vis–à–vis de l'eau et de l'hydrophobie; peur de l'eau, de l'eau courante ; tous les trois. Stram : peur de l'eau; de tout ce qui pourrait ressembler à l'eau; les objets brillants; le feu, peur du miroir , ou ce qui fait le bruit des liquides (Hydrophobinum). Hydrophobinum a guéri les mictions involontaires, ou la débâcle de selles en entendant couler de l'eau.

Kent explique le " désir d'être nu " de Hyosc, ainsi : il a une telle sensibilité cutanée sur tout le corps qu'il ne peut supporter que les vêtements lui touchent la peau, et les enlève. Il apparaît parfaitement impudent; mais il n'a aucune intention de faire quelque chose d'insolite; il fait cela par suite d'un hyperesthésie de la peau. Nous voudrions bien savoir comment les " nudistes " réagiraient à Hyoscyamus en dilution ! Mais à côté de cela, la démence de Hyoscyamus a de l'obscénité : avec violente excitation et nymphomanie, et exhibition de sa personne. Manie lascive. Spécialement chez des sujets habituellement purs et vertueux ces choses sont purement et simplement une phase de maladie ou de démence.

Il est violent; il bat les gens; frappe et mort; chante constamment et parle hâtivement. Après des convulsions, troubles des yeux troublent, il cligne des yeux et il présente des problèmes de vision. " Un objet paraissait par bonds " .... L'urine et les selles passent sans contrôle beaucoup de symptômes apparaissent pendant le sommeil, insomnie ou sommeil constant ". Soudain il se dresse et se couche à nouveau, faisant cela toute la nuit. Rit pendant le sommeil.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Divagations; délire; avec agitation; ne peut rester tranquille au lit.

Rire immodéré; parle plus que d'habitude; d'une façon plus animée; avec précipitation.

Niais, sourit, rit à tout; expression idiote.

Aliénation comique de l'esprit; fait des choses ridicules, comme les singes.

Fait des gestes ridicules comme un clown dansant.

Se met tout nu; se couche et se met à babiller.

Carphologie; trie les draps ; marmonne et babille.

Incapable de penser; ne peut diriger ou contrôler ses pensées.

Ne répond pas aux questions; ne peut supporter qu'on lui parle.

Il est violent, et bat des gens.

Jalousie avec rage et délire; avec tentative de meurtre.

Manie lascive; se découvre; chante des chansons amoureuses.

Soupçonneux; peurs : d'être seul; d'être empoisonné (LACH; RHUS; etc...); d'être blessé; désire s'échapper; peur d'être mordu.

Désire se lever et aller à son travail, ou bien aller à la maison (Bry).

Délire; parle d'affaires; de maux imaginaires.

Pupilles dilatées; insensible.

De petits objets semblent très grandes (inverse de Plat)

Regarde fixement les objets environnants. S'oublie.

Ecrasement pressif à la racine du nez.

Surdité (par paralysie du nerf auditif).

Difficulté d'avaler; impossibilité d'avaler.

Langue rouge ou brune; sèche, craquelée, dure, semble comme du cuir brûlé.

Ou nette, parcheminée; blanche, tremblante. Ecume à la bouche.

Dents et bouche sales. Grincement des dents.

Peur de l'eau (Stram).

Hoquet.

Inflammation de l'estomac, ou péritonite avec hoquet.

Douleur coupante intense à la partie inférieure de l'abdomen. Pincement dans l'abdomen.

Urgence pour déféquer. Les selles passent involontairement dans le lit.

Aucun désir d'uriner après accouchement.

Spasmes puerpéraux; crie; angoisse; poitrine opprimée; inconscience.

Beaucoup de mucus dans le larynx et les voies aériennes, qui font que la voie et la parole ne sont pas nettes.

Toux presque incessante, étant couchée; disparaît quand on s'assoie. TOUX sèche la nuit.

Toux la nuit; fréquente toux la nuit, qui le réveille toujours, après quoi il se rendort.

Mouvement anguleux; secousses de muscles isolés ou de groupes muscles.

Secousse des tendons.

CONVULSIONS.

Crises de suffocation et convulsions pendant le travail (d'accouchement).

Epilepsie : avant la crise, vertige, étincelles devant les yeux, tintements dans les oreilles, rongements de faim; pendant la crise, face pourpre, yeux saillants, cris, grince des dents, urine.

Spasmes épileptoïdes. Epilepsie quotidienne si violente le rachis ou les articulations allaient se briser.

Sommeil très profond.

Insomnie; insomnie prolongée; par considération de l'activité mentale calme.

Incapable de dormir de toute la nuit; essaie de se coucher sur un côté, puis l'autre, mais ne peut rester tranquille(Ars).

Sort brutalement de son sommeil, comme sortant d'une frayeur.

Intense insomnie des personnes excitables, irritables, par suite d'ennuis professionnels, souvent imaginaires.

Insomnie, ou sommeil constant, avec marmonnement.

Insomnie de longue durée.

Ne peut supporter qu'on lui parle, ou le moindre bruit, pendant le frisson.

SYMPTÔMES CURIEUX OU CARACTERISTIQUES

Il babille sur presque tout ce qu'une personne sensée garderait pour elle.

Se figure que les hommes sont des porcs.

Se jettent sur tous les objets qui se trouvent sur sa route, avec des yeux grand'ouverts et affolés.

Actes ridiculement solennels, dans un accoutrement qui ne convient pas, mêlés de violences; ainsi : – " En soutane, avec par dessus une chemise, et dans des bottes de fourrure, il décide d'aller à l'Eglise pour prêcher et y célébrer des offices religieux; et il se met à attaquer furieusement ceux qui tentent de l'en empêcher ".

Se rue sur les gens avec des couteaux ; les frappe et tente de les tuer.

Crainte particulière d'être mordu par des bêtes.

Se fait des reproches à lui–même et aux autres; se plaint des injustices dont il se croit la victime(Staph).

De désespoir, il désire se tuer en se jetant à l'eau.

Sérieuse maladie par suite de jalousie et chagrin au sujet d'un amour déçu.

Désire être nu (Hyperesthésie de la sensibilité cutanée).

Après une crise de fureur et une frayeur soudaine, est si timoré qu'il va se cacher dans un coin, et va même jusqu'à craindre et à fuir les mouches.

Il compte sans cesse.

Il regarde souvent ses mains parce qu'elles lui semblent trop larges.

Les doigts semblent trop épais; il semble que ses dents vont tomber.

Syphilomanie.

Le cerveau semble trop relâché; il clapote, comme s'il y avait de l'eau dans la tête.

Secoue la tête de ci de là.

Les objets semblent rouges (Bell, noir, Stram).

Expression stupide. Les muscles se contractent, il fait des grimaces.

Il se mord la langue quand il parle.

Paralysie de la langue.

Après une frayeur, perte de la parole; les mouvements de la langue ne se font pas correctement, avec engourdissement et faiblesse.

Spasmes; ou contriction de la gorge; incapacité d'avaler des liquides.

Selle involontaire pendant qu'il urine.

Paralysie des sphincters; selles et urine involontaire.

Fréquente émission d'urine claire comme de l'eau. 

Chaque muscle du corps se contracte, des yeux aux orteils (dans la chorée, etc ...).

Spasmes cloniques.

Les patients fiévreux, rejettent les draps, non parce qu'ils ont trop chaud mais parce qu'ils ne supportent pas d'être couverts.

 

 

Hypericum [Hyper]

 

Texte

(Herbe de la St Jean)

Herbe trois fois bénie pour le soulagement des douleurs; nommée ainsi pendant des siècles comme le bien–aimé disciple; serait–il possible, par analogie, qu'il s'en fût servi lui–même à des fins médicales ? (On pourrait donner maints exemples de plantes ayant acquis leur nom de cette façon). Mais l'Herbe de la St Jean a probablement reçu son nom d'un ecclésiastique; sinon elle se serait appelé herbe de St Luc car c'était lui qui était " le médecin bien–aimé.

Parmi les plantes de blessures et coups de notre pays, nulle ne peut rivaliser avec Hypericum pour les blessures nerveuses, ainsi que pour les blessures en général, spécialement sur des régions riches en nerfs. Là, on l'emploie à la fois par les voies internes et externes.

Nous nous souvenons des jours heureux où nous errions parmi les bois et les étendues désertes du Surrey, avec une certaine connaisseuse d'herbe dont la mère avait été la servante de Lady Shrewsbury, une grande herboriste, de qui elle tenait ses connaissances.

Cette rebouteuse m'habitua à écraser les plantes entre le pouce et les autres doigts afin d'en exprimer et d'aspirer le parfum, qu'il soit ou non pénétrant. Selon elle, la santé venait à qui savait fréquenter les bois et goûter leurs douceurs. Elle avait l'habitude de dire, " qu'il y a deux herbes de chaque catégorie à savoir l'herbe véritable médicinale, et sa contrefaçon qui curieusement semblable pour un non–initié, mais sans valeur. Mais, écrasez–les et voyez plutôt !

Ecrasez Hypericum, fleurs, tige, ou feuilles, et vous n'oublierez jamais la curieuse odeur résineuse de l'Herbe de la St Jean qui persiste dans le teinture. Ecrasez les petites fleurs jaunes de l'Herbe de la St Jean, et à votre surprise, vos doigts resteront teints d'un rouge sombre. Ceci est dû à la sécrétion de glandes situées à la base des fleurs; grâce à cela, les teintures (elles les appelaient volontiers " mes " teintures) présentent une belle coloration rouge. Mais vous ne serez assuré d'être en possession de notre Hypericum perforatum médicinal, qu'après avoir porté à la lumière ses minces feuilles, et observé les points transparents dont elles sont parsemées. Ces " cavités " ainsi que des sortes de " taches de sang ", suggèrent aux anciens chercheurs, d'après la loi des signatures, l'emploi de la plante pour les blessures, et pour les blessures ponctiformes.

Quelle Doctrine des signatures ! On est supposé n'en point faire mention en ce siècle de matérialisme, parce que, voyez–vous, c'est presque aussi absurde que l'homéopathie. Elle n'en est pas moins responsable de la découverte de bien des remèdes courants. L'idée était que le Tout–Puissant avait apposé son sceau sur les substances et sur les plantes capables de guérir, de façon que ses enfants souffrants soient en mesure de les reconnaître en cas de besoin.

Je me souviens d'un pauvre vieillard qui venait mendier quelques brindilles d'Epine–Vinette pour traiter son ictère.

Comment les employait–il ? Pourquoi faisait–il ainsi ? et bien, il les gratta fortement pour enlever la substance jaune se trouvant juste sous l'écorce. Il la faisait tomber dans la bière, et a ainsi trouvé un remède sûr pour sa maladie. D'ailleurs, la plupart des remèdes du foie sont jaunes (Berberis, Chelidonium, etc..) tandis que les remèdes affectant spécialement le sang sont rouges : les sels de fer; –Hamamelis, Hypericum, etc..

Cependant, comme l'auteur de ce qui précède est particulièrement sensible au ridicule, vous pouvez considérer que ce passage n'a pas été écrit !

Parmi nos plantes indigènes pour les blessures, se trouve la Pâquerette des prés, Bellis perennis, dont Culpepper dit " que c'est une autre herbe répandue par la nature, parce qu'elle était utile ". La pâquerette est notre Arnica anglais, et lui ressemble, même pour la production et la guérison des furoncles. L'Achillée mille feuilles est aussi une plante dont on a du mal à se débarrasser. N'a–t–elle pas eu l'impertinence une année, d'abîmer le gazon du jardin de la " National Gallery ", en plein coeur de Londres ? Elle a pourtant des excuses à son ubiquité. Elle a été appelé e Achillea milla folium depuis les temps où elle fut utilisée par Achille (d'après l'Iliade) pour guérir les blessures de ses soldats. Millifolium est un grand remède pour les blessures saignantes et pour les hémorragies.

Biensûr, guérir dans ce bon vieux temps, était en grande partie dans les mains de femmes sages, lesquelles l'avaient appris d'autres femmes sages avant elles, l'emploi des herbes des prés et des bois. Mais ceci se passait autrefois et non plus dans ces temps difficiles où un médecin pousse sur chaque buisson, ses poches pleines d'aspirine, de morphine, d'acide carbonique, d'iode.. pour évincer les plantes plus simples, plus raisonnables, et combien plus bienfaisantes.. Car l'aspirine et la morphine ne font qu'émousser les sensations; mais elles ne guérissent jamais la douleur, ce que fait hypericum, comme nous allons le voir.

Culpepper décrit ainsi Hypericum, dont il connaissait les usages, il y a quelques 300 ans avant : " La plante demeure dans le sol, et repousse à nouveau chaque printemps.... Les deux petites feuilles sortent l'une contre l'autre, en haut de chaque tige, elles sont d'une couleur verte intense, minces, étant percées de multiples petites cavités sur chaque feuille, qu'on ne peut bien apercevoir qu'à la lumière. Aux extrémités des branches et des tiges se tiennent des fleurs à cinq pétales jaunes, avec de nombreuses têtes jaunes au milieu, d'où s'écoule, quand la fleur est blessée, un jus rougeâtre comme du sang ...... " . C'est une excellente plante vulnéraire ...... extérieurement, elle rend de grands services dans les coups, contusions et blessures, spécialement dans les parties nerveuses ....... L'onguent débouche des obstructions, résorbe des oedèmes, et rapproche les lèvres des plaies... ".

Et Kent de donner une description d'Hypericum : " Quand les extrémités des doigts ou des orteils ont été meurtris ou lacérés, ou dans le cas d'un ongle arraché, on encore dans le cas d'un nez pincé entre le marteau et l'os avec un oedème, et que le nerf est devenu le siège d'une inflammation, quand le trajet de la douleur peut s'étendre au corps, sous forme de piqûres, de décharges électriques ou d'élancements à partir du siège de la blessure, un dangereux état s'annonce. Pour lequel on devra penser, entre tous les autres remèdes, à Hypericum .......... le trismus est menaçant ".

" Ou bien ", dit–il, " un chien méchant se saisira d'un pouce, d'une main ou d'un poignet, et transpercera de part en part le nerf radial ou certaines de ses branches au niveau de la main, produisant une blessure déchiquetée ....... ou encore la blessure peut bailler, enfler, sans tendance à la cicatrisation, apparaître sèche et luisante au niveau de ses berges; rouge, enflammée; douleurs brûlantes, piquantes, déchirantes; sans processus de cicatrisation. Cette plaie réclame Hypericum. Ce remède prévient le tétanos. Un cordonnier peut s'enfoncer une alêne dans le bout du pouce, ou un menuisier se piquer avec un poinçon de cuivre; il n'y prêtera pas attention, mais la nuit suivante, des douleurs lancinantes s'étendront au bras avec une grande violence. Le médecin allopathe verra là quelque chose de sérieux car il voit déjà le trismus et le tétanos. Quand ces douleurs surviennent, Hypericum est là pour les stopper, et même de ce stade jusqu'au stade avancé du trismus au tétanos avec opisthotonos, Hypericum est le remède.

Les blessures par piqûres, les morsures de rats, de chats, etc ... relèvent de Ledum; mais si les douleurs s'élancent à partir de la blessure vers les nerfs du bras ceci ressemble davantage à Hypericum....... Blessures au rachis ... au coccyx ...... "

Le cours de Kent sur Hypericum, où il compare ce remède à d'autres, est un chef–d'oeuvre. Nous devrons le reproduire en partie un peu plus loin.

Trismus... Un des cas de guérison du trismus par Hypericum est donné dans le Dictionnaire de Clarke. Il s'agissait d'un garçon mordu à un doigt par un rat apprivoisé. Quelque temps après, il devient malade de façon alarmante; il ne pouvait parler qu'avec difficulté; les mâchoires étaient serrées énergiquement; le cou était si raide qu'il ne pouvait le remuer qu'avec peine. Grande sensibilité autour de la blessure. Hypericum dilution 500, dans l'eau, fut donné à 20 heures, toutes les 15 minutes d'abord, puis toutes les deux heures. A 3 heures du matin, une amélioration se fit sentir et le malade s'endormit; au matin, il était pratiquement convalescent.

Voici maintenant quelques illustrations fort simples, de notre propre savoir, brièvement racontées, et qui montrent qu'Hypericum n'a rien perdu de son pouvoir curateur et que son ancienne réputation était bien fondée.

" Pour des blessures des nerfs..... ". Dans les débuts de l'ère automobile, cochers et palefreniers durent apprendre à conduire. Le palefrenier virait sur deux roues. Le cocher, un grand écossais, se tenant derrière lu en se penchant pour observer .. Le palefrenier fit un écart sur le côté de la chaussée; et on découvrit le cocher projeté vers la gauche, loin en arrière sur la route.

Il souffrait beaucoup, et pourtant un examen attentif ne révéla aucune atteinte osseuse ou articulaire. Deux ou trois jours plus tard, la douleur était devenue très sévère (en dépit d'Arnica), ses jambes étaient incapables de le soutenir; et comme il restait au lit, chaque mouvement produisait des douleurs élançantes dans les deux genoux, les chevilles et les pieds. Quand il se tournait sur le côté, les douleurs lui arrachaient des cris. C'était enflé et douloureux au niveau du sacrum et de la région sciatique droite. A cause de ces douleurs élançantes, on lui donna deux gouttes d'Hypericum TM . Trois heures après, le prescripteur rencontra le père de la victime revenant d'une course. " Je suis inquiet au sujet de F. Nous devrions appeler le Dr pour le revoir. Nous ne voudrions pas le voir paralysé ! "

" Oh, il va très bien ! " fut la réponse ". " Nous venons de le voir et il est beaucoup mieux. Il était debout et faisait quelques pas ". Effectivement, quelques doses de plus d'Hypericum TM en interne et en lotion externe, et le soir même il se leva et put aller dans le corridor à l'aide de cannes. Le jour suivant, il descendit les escaliers et alla jusqu'aux écuries. Un jour plus tard, il se mettait au travail sans cannes; il put conduire sa calèche et la nettoyer lui–même.

Un mois après, la température se refroidissant, il ressentit à nouveau des élancements depuis le sacrum jusqu'au cou, et en bas dans les deux jambes, avec engourdissement et difficulté pour soulever les pieds. Hypericum TM et la 30ème l'améliora rapidement et en peu de jours, il revint à l'état normal. Ceci se passait en 1907 et ces troubles n'ont jamais récidivé.

Dans ce cas, Hypericum a justifié sa réputation pour les douleurs élançantes s'étendant à partir du siège de la plaie. L'Aspirine ou la Morphine auraient certes pu soulager temporairement la douleur. Mais SEUL, Hypericum pouvait, tout en soulageant les douleurs, GUERIR le cas. Qu'est–il de plus scientifique ? D'endormir la douleur et de la rendre temporairement plus sourde ? Ou bien de guérir ?

Soyez attentif : Arnica est le remède des blessures des parties molles, Hypericum celui des blessures nerveuses.

" Pour les plaies déchiquetées...... " Un des chevaux d'attelage était tombé sur une mauvaise partie de la route, et s'était joliment couronné les genoux. Le cocher déclara que la bête était bâtie pour cela; qu'elle guérirait bien, mais que les poils ne repousseraient jamais comme auparavant; il y aurait donc une cicatrice visible.. Néanmoins, Hypericum fut mélangé avec de l'eau dans un flacon pulvérisateur. L'ordre fut donné de laisser constamment les genoux à l'air, sans pansement mais constamment vaporisés. Eh bien ils guérirent rapidement, ne laissant aucune trace qui puisse révéler la chute du cheval. C'était la méthode la plus simple et la plus claire qu'on pût imaginer de traiter un patient dans des écuries...

Pour fermer les lèvres des plaies..... ". Un professeur d'Université avait passé deux semaines, à la Noël, dans notre Hôpital, et il remporta avec lui, avec le souvenir de l'événement dont il fut le témoin, un profond respect pour les vertus d'Hypericum : une jeune fille était passée à travers un carreau, et elle avait diverses coupures, dont une, bien laide, sur la lèvre dont il manquait un petit morceau. On appliqua tout bonnement une compresse imbibée d'Hypericum pour la nuit, et au matin, la lèvre était guérie.

" A la place d'Arnica, là où la peau est ouverte, et où la blessure est très douloureuse ".

Un cas : comme chaque week–end, il était allé à la ferme, et le samedi matin, il descendit de sa charrette anglaise pour jouer avec les chevaux dans les champs. Mais les bêtes étaient plutôt rétives ce jour là, parce qu'un étranger les avait agacés. Soudain, un jeune cheval de trait le botta de plein fouet, le coup portant sur la face externe de la jambe, juste au–dessous du genou. Il tomba, et échappa par miracle au spectateur horrifié de la charrette anglaise à une seconde ruade qui semblait avoir frappé son abdomen. Il réussit à se hisser dans la charrette et rentra chez lui avec beaucoup de douleurs. Les téguments étaient ouverts, ce qui n'était pas un cas pour Arnica. Il fallut courir chercher de l'herbe de la St Jean dans une certaine haie, verser de l'eau bouillante sur l'herbe, et en appliquer sur la plaie. La douleur s'évanouit comme par enchantement.

Il atteignait ses 80 ans, et il restait fort peu de tissus entre la peau et l'os; la cicatrisation promettait donc d'être longue et difficile. Et pourtant, tout fut guéri le lundi, quand il retourna travailler à Londres, bien que boitillant. On pouvait apprécier la gravité de l'accident à la décoloration progressive des téguments, d'un immense bleu qui remontait vers la cuisse, alors que la blessure s'était produite au dessous du genou.

Pour les abcès "...... : Pendant la guerre, une jeune fille fût amenée par son médecin de quartier avec un abcès de la paume de la main, côté externe; les téguments étaient tendus et douloureux. Il avait bien donné un coup de bistouri, mais, n'ayant pas trouvé de pus, il l'avait expédiée à l'hôpital pour une opération plus poussée. Elle arriva le matin et reçu Hypericum per os, associé à des compresses du même produit sur toute la main. Vue l'après–midi, la douleur et la tension avaient disparues; et le pus coulait, abondamment. Le cas guérit rapidement. Ce sont de tels faits qui ont fait dire à Culpepper : " Il ouvre les obstructions et dissout les gonflements ". Et il a résorbé plus d'une inflammation !

Un certain menuisier de théâtre était en train d'essayer un revolver pour faire un effet théâtral quand soudainement un coup partit accidentellement alors qu'il avait la main à l'extrémité du canon; en sorte que la bourre se logea dans sa paume. Il fréquenta semaine après semaine, un hôpital où on lui faisait tout ce qu'on ne pouvait, baignant la plaie, pour ensuite le renvoyer chez lui avec un pansement sec. Le pauvre homme endurait des souffrances atroces et passait des nuits blanches. C'est alors que quelqu'un lui suggéra d'aller demander à un médecin homéopathe ce qu'il pourrait faire pour lui. Le praticien prescrivit Silicea par voie interne et, extérieurement, des compresses d'Hypericum, qui arrêtèrent instantanément les douleurs et rendirent le sommeil.

Quelques jours après, l'écoulement qui se faisait par la plaie sentait tellement mauvais qu'on essaya des compresses de Lysol; comme cela ne faisait rien, Hypericum fut à nouveau employé. Quelques jours après, avec le pus, sortit des fragments de la bourre puants, et le jour suivant, un autre morceau encore; puis cela guérit totalement.

Mais un tendon s'était ou délité, ou avait été rompu, et un doigt demeurait inerte – c'était pour lui un moyen de se souvenir de la date à laquelle il avait perdu cette main.

Un profane passionné d'Homéopathie, décédé depuis longtemps, fournissait de l'Hypericum aux Sergents Ecossais du Front. Il publia la lettre qui suit dans le " Oban Time " du 1er Mai 1915, et l'a réimprimé sur des feuilles isolées.

HYPERICUM SUR LES CHAMPS DE BATAILLE

LETTRE D'UN SERGENT ECOSSAIS.

Mr. Campbell, de Barbreck, a reçu la lettre suivante :

Corps expéditionnaire Britannique

19 Avril 1915

Cher Monsieur CAMPBELL,

Je tiens à vous remercier pour la boite de pilules merveilleuses que vous avez eu la bonté de m'envoyer. J'aurais voulu vous écrire depuis longtemps à ce sujet, mais J4ai préféré poursuivre une expérimentation complète avant de me faire une opinion; maintenant, je suis en mesure de présenter des faits qui vous satisferont pleinement. En effet, le résultat de mes observations est le suivant : environ une semaine après la réception de votre lettre et des pilules, un homme de mon peloton fut blessé par un tireur d'élite, alors qu'il était en observation dans les tranchées. C'était une mauvaise blessure à travers l'épaule et qui le faisait beaucoup souffrir. Sa face se décolora et je crus qu'il allait défaillir. Je songeais alors à vos pilules qui se trouvaient dans ma musette et me décidais à lui en donner deux.

Leur effet, j'ai conscience de n'avoir pas besoin de vous le dire, me laissa muet de surprise : de voir un homme vilainement blessé et dans des douleurs terribles se transformer sous les yeux au point de rire, plaisanter et rigoler avec les autres hommes, ceci grâce à deux petites pilules... c'est quelque chose de prodigieux ! Ceci n'est qu'un cas parmi d'autres que je pourrais vous raconter. Et bien que j'espère n'avoir pas besoin, pour moi–même, de vos pilules, je suis heureux de pouvoir en faire profiter les autres.

Je pense avoir assez parlé, mais je vous entretiendrai ultérieurement des autres cas.

Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de ma considération distinguée.

Sergent W.M.

Copie certifié conforme 

23 avril 1915

J.A. CAMPBELL, Barbreck, Craignish.

* * *

Dans les expérimentations d'Hypericum, on trouve des douleurs nerveuses –douleurs piquantes et des symptômes paralytiques.

HERING, dans ses " Guiding symptoms " relate des cas de guérison par Hypericum de : – commotion vertébrale : un homme projeté hors d'une charrette heurta violemment la bordure d'un trottoir avec son dos; il souffrait de douleurs à type d'élancements dans les deux jambes, ceci avec une paralysie partielle. Un garçon avec une méningite traumatique, par suite d'une chute sur la tête. Une femme présentant une céphalée après une chute sur l'occiput, avec sensation d'être soulevée très haut dans les airs; elle était tourmentée par une anxiété extrême : elle avait peur que le moindre attouchement ou mouvement ne la fasse tomber de cette hauteur. Et ainsi de suite.

Quelques personnes seulement sont très sensibles à Hypericum : l'une d'elle, la femme d'un de nos confrères, eût une curieuse expérience d'Hypericum : qui après avoir présenté les symptômes, fut guérie.

Ils étaient en train de visiter les champs de bataille, après la guerre, quand un morceau de barbelé pénétra à travers son bas, la piquant assez profondément et produisant une éraflure importante sur la peau. La blessure fut pansée et guérit.

Quelques temps après survinrent des douleurs aiguës par intervalles irréguliers. La douleur était intense dans la zone blessée. Bien des remèdes furent choisis, et échouèrent. Puis, à cause de l'acuité des douleurs, comme s'il s'agissait d'une blessure toute fraîche, elle se mit à expérimenter Hypericum 30. Au bout de deux heures, défaillance, pâleur de la face; il lui sembla que son coeur allait s'arrêter; nausées, jambes tremblantes; marche impossible; elle s'accrochait à quelque chose; épuisée, fatiguée, défaillante. Elle dut se coucher. Cet état dura jusqu'au soir. L'appétit disparut pendant deux jours. Et le médecin de conclure : 

" Depuis qu'elle a prit Hypericum 30, elle n'a jamais plus eu de douleur dans cette région.

Aucun remède n'avait été donné deux mois avant Hypericum, et aucun après".

Un autre usage peu connu d'Hypericum : les Hémorroïdes : CLARKE (Dictionnaire) cite " Roehrig ", lequel " considère Hypericum, par voie externe et interne, comme le plus spécifique des hémorroïdes saignantes ". Ca marche ! et ça doit marcher. Parce qu'Hypericum est le remède par excellence des endroits riches en nerfs.. et l'anus est assurément un de ceux–là! D'ailleurs, dans les expérimentations, il affecte d'une manière marquée le rectum.

A côté d'Hypericum perforatum, il existe d'autres variétés douées de propriétés médicinales. L'une d'elles, a été nommée " Tutsan " (guérit tout). Il y a aussi la variété de grandes belles fleurs qui ornent les remblais de la voie ferrée près de Leatherhead. Quelqu'un avait l'habitude d'envoyer chaque année un gros bouquet de ces fleurs à l'hôpital, ou la vieille bonne Soeur Olive avait l'habitude de les mettre sur le feu dans de l'huile pour confectionner un onguent destiné à cicatriser les plaies.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Conséquences de commotion vertébrale.

Effets de choc nerveux.

Tétanos après blessures.

Blessures nerveuses, avec grandes douleurs.

Blessures déchiquetées, meurtries, avec incision ou piqûre, quand les douleurs sont très intenses, et particulièrement quand elles sont durables; douleurs comme dans un fort mal de dents; douleurs gagnant les parties environnantes et remontant le long des membres.

Blessures par piqûre très douloureuses; en marchant sur des clous, des aiguilles, des épines, des échardes, des morsures de rats, etc ...; prévient le trismus.

Conséquence de choc vertébral.

Blessures transperçantes, par instrument pointu.

 

 

Ignatia [Ign]

 

Texte

Ignatia Le grand remède de l'humeur et des contradictions : de l'effort et du surmenage mental, en rapport avec des chocs, des deuils, des déceptions, ou des détresses qui dérèglent par à–coups et complètement le jugement et le la maîtrise de soi.

Mais, comme le dit Kent, si cet état se reproduisait souvent et menaçait d'être chronique, ce serait Natrum mur, le chronique d'Ignatia, qui serait le remède.

Hahnemann parle des " symptômes opposables de ce remarquable remède ". Et il dit que, en raison de ces actions alternantes, lesquelles se suivent très rapidement, il convient particulièrement aux maladies aiguës, et pour un grand nombre d'entre elles comme on pourra le voir par ses symptômes, lesquels correspondent à des états morbides très fréquemment rencontrés dans la vie quotidienne. " Il peut être considéré comme un remède créé pour de vastes usages (polychreste) ".

Clarke dit (Dictionnaire), " Afin de comprendre la puissance et la portée d'Ignatia, il est nécessaire de se débarrasser de deux idées répandues et erronées. La première est qu'Ignatia est un remède pour l'hystérie et rien d'autre. Et la seconde que c'est le seul remède à toujours utiliser dans les cas d'hystérie ".

Il dit : " Les semences d'Ignatia contiennent plus de Strychnia que la Noix vomique, et la grande différence dans les caractéristiques des deux remèdes prouve qu'il est prudent de considérer les remèdes en dehors de ce qu'on appelle leurs " principes actifs ".

Hahnemann, comparant la mentalité des deux remèdes, dit : " Bien que les effets positifs d'Ignatia ont une grande ressemble à ceux de Nux vomica (comme le laisserait supposer leurs relations botaniques), cependant la disposition émotionnelle des patients relevant d'Ignatia diffère largement de celle des patients pour lesquels on utilise Nux ".

Il nous dit qu'Ignatia ne convient pas aux personnes chez lesquelles prédominent la colère, l'impatience, ou la violence, mais celles qui sont sujettes à des alternances rapides de gaieté et de pleurs, ou celles chez qui nous notons les états émotionnels indiqués par ses symptômes, pourvu que les autres symptômes morbides corporels ressemblent à ceux que la remède peut produire.

Même en haute dilution Ignatia est un remède de premier ordre chez les sujets n'ayant aucune tendance aux éclats violents, ou à la vengeance, mais gardant plutôt pour eux leurs ennuis; chez ceux, dont le souvenir d'événements contrariants à coutume de se fixer dans leur esprit, et tout spécialement dans les états morbides produits par des événements causant du chagrin ".

Et au sujet de l'épilepsie, il dit : " Les crises d'épilepsie même chronique, survenant seulement après quelque humiliation ou vexation (et non de quelque autre cause) peuvent toujours être évitées à temps par l'administration, d'Ignatia. Les crises d'épilepsie qui surviennent chez de jeunes personnes après quelque grande frayeur, avant qu'elles ne deviennent très nombreuses, peuvent également être guéries par quelques doses d'Ignatia. Mais il est très improbable que des crises d'épilepsie chronique d'une autre variété puisse être guéries, ou n'aient jamais été guéries par ce remède...... Ignatia s'applique et guérit seulement les attaques soudaines et les maladies aiguës ".

Et, au sujet d'Ignatia, il dit, " Le mieux est d'administrer la (petite) dose le matin, si l'on est pas pressé. Quand il est donné peu avant le coucher, il cause beaucoup d'agitation la nuit ".

Voici ce que dit d'Ignatia, GUERNSEY :

" Toute personne souffrant d'une peine contenue ou profonde, soupirs prolongés, avec sanglots (beaucoup de), etc .. également beaucoup de malheur, toute personne qui ne peut dormir, entièrement absorbée par son chagrin; par un chagrin récent, tel que la perte d'un ami; affections d'esprit en général, particulièrement provoquée par un chagrin; tristesse; malheur; variabilité hystérique; illusions fantastiques ".

" Catalepsie, arqué vers l'arrière; opisthotonos; spasmes hystériques, spécialement s'ils sont accompagnés de soupirs... froid de parties isolées.

" La face du patient change très souvent de couleur quand il est au repos ......

" Pire : par émotions, colère, colère avec frayeur; colère avec chagrin silencieux; anxiété; anxiété avec chagrin; amour malheureux; offense; épuisement mental; suites de douceurs, café, tabac; par la pression sur le côté non douloureux; peut mieux se coucher sur le côté douloureux; par les odeurs fortes; entre les déglutitions; par ascarides; quand il baille ".

NASH appelle Ignatia un " Remède de paradoxes ! " La tête est mieux couché sur le côté douloureux, la défaillance n'est pas améliorée en mangeant, la gorge douloureuse est mieux en avalant, soif pendant le frisson, face rouge pendant le frisson, etc... Soulagé par des urines aqueuses profuses.

Il dit que Ignatia, comme Aconit, Chamomilla et Nux vomica, semblent exalter l'impressionnabilité de tous les sens, mais contrairement aux autres, il possède un élément marqué de tristesse, et une tendance au chagrin silencieux.

Egalement une autre caractéristique de l'état d'esprit est un CARACTERE CHANGEANT. Aucun remède ne peut égaler Ignatia pour cela .... le patient est à un moment plein de gaieté exubérante et de joie bruyante, ce qui sera suivi de l'extrême opposé, une tristesse mélancolique et de pleurs, et ces états d'esprit alternent rapidement∑. Ignatia est facilement effrayé. C'est pourquoi c'est l'un de nos meilleurs remèdes pour les effets de la frayeur, rivalisant avec Aconit, Opium et Veratrum album........

Comme Nux, c'est un grand remède nerveux, il agit sur la moelle, affectant à la fois les nerfs moteurs et sensitifs. C'est l'un de nos meilleurs remèdes pour les spasmes et convulsions, spécialement quand ils sont d'origine mentale, comme après une frayeur, une punition infligée à des enfants, ou d'autres émotions fortes. Un médecin observant le malade lors d'un de ses spasmes, nota qu'elle en doutait avec une succession d'interminables soupirs. Il demanda si la patiente avait eu quelque récent trouble mental, et apprit qu'elle avait perdu sa mère, à laquelle elle était très attachée, et dont la perte l'affligeait grandement depuis des semaines. Ignatia 30 la guérit rapidement....

Ignatia a, d'une façon marquée, des secousses dans tout le corps, aussi est–il un de nos meilleurs remèdes pour la chorée, spécialement si elle est causée par une frayeur ou un chagrin, dans la sphère mentale, ou des troubles réflexes d'origine dentaire ou vermineuse... Comme Aconit, Chamomilla et Coffea, Ignatia est hypersensible à la douleur.

Il dit que ce remède est unique dans ses symptômes fébriles. Il n'est pas de maladie dans laquelle nous soyons plus capable de montrer le pouvoir curatif du remède potentialisé, que dans la fièvre intermittente. Les cas chroniques ayant résisté au traitement par la quinine pendant des années sont souvent guéris de façon rapide et permanente par le 200ème et au–dessus. Les symptômes suivants indiquent Ignatia : Soif pendant le frisson, et à aucun autre stade. Frisson, soulagé par la chaleur externe. Chaleur aggravée par le fait de se couvrir extérieurement. Figure rouge pendant le frisson.

Aucun autre remède n'a de soif pendant le frisson et à aucun autre stade. (Il signale que dans Nux, pendant la chaleur, le fait de se découvrir tant soit peu ramène le frisson). Il dit, " la face rouge pendant le frisson m'a mené à la guérison d'un cas obstiné, et après que j'ai noté la face rouge, j'ai également noté que le garçon était derrière le poêle dans l'endroit le plus chaud qu'il puisse trouver. La 200ème le guérit promptement ".

KENT décrit le patient Ignatia et l'état d'Ignatia : " Une femme a subi une controverse à la maison : avait eu une grande détresse une affection non payée de retour : ..... une fille très nerveuse et sensible qui découvre qu'elle a mal placé son affection; elle a un accès de pleurs, de la céphalée, tremble, elle est nerveuse, insomniaque, .... Une femme perd son enfant ou son mari; elle a des céphalées, tremble, est excitée, pleure, est insomniaque; incapable de se contrôler; elle a honte d'elle–même. En dépit de tous ses efforts, son chagrin l'a simplement mise en pièces. Elle est incapable de contrôler ses émotions et son excitation. Ignatia l'apaisera...... Si de tels troubles tendent à revenir ainsi que l'état , Natrum mur finira le cas.

C'est le chronique naturel d'Ignatia......... quand les troubles tendent à revenir; longtemps alors Ignatia ne pourra pas tenir sa place. " Ou bien quand une fille sensible, épuisée, tombe amoureuse d'une personne impossible. " Elle reste éveillée la nuit, soupire. Ignatia, si le trouble est récent, va rééquilibrer le cerveau de cette fille. Sinon, ce sera le tour de Natrum mur ".

Le patient Ignatia n'est pas de ces niais, ou de ces esprits paresseux ou idiots, mais quelqu'un qui s'épuise, et en est arrivé à cet état par surmenage ou hyper–excitation. S'il est plutôt faible dans son corps, cela vient d'une grande excitation en société. Notre société actuelle est bien faite pour développer un esprit hystérique. L'esprit typique de l'homme vivant en société est presque toujours dans un état de confusion.... la crainte, la frayeur, l'anxiété, les pleurs courent à travers le remède. " Disposition sensible : hypersensible; hyper–aiguisée ". Surmené; intense.

Certaines des filles surmenées qui reviennent de Paris, excédées de musique, auront des douleurs dans la face, des douleurs hystériques; d'autres de violents maux de tête; d'autres un état mental avec confusion; d'autres toutes les manifestations hystériques. Excitation prolongée. Excès de musique, etc...

Et, du patient Ignatia, Kent dit : " Vous ne pouvez compter sur son attitude raisonnable ou rationnelle. Le mieux est d'en dire le moins possible. Ne faire aucune promesse, soyez sage, prenez votre sac et allez vous en après avoir prescrit, parce que tout ce que vous aurez dit sera déformé. Il n'y a rien que vous puissiez dire qui me plaise ".

Et Ignatia a autre chose : " elle pense avoir négligé quelque devoir ".

Kent dit également, " Ignatia est plein de surprises... dans Ignatia, vous trouvez ce qui n'est pas naturel, et ce qui est inattendu. Vous croyez trouver une partie enflammée là où se trouve de la chaleur, de la rougeur, des battements et de la faiblesse; vous manipulerez la région avec précaution, pensant que c'est douloureux... et constaterez que ce ne l'est pas; parfois, ce n'est pas douloureux du tout, et parfois c'est amélioré par la pression dure. N'est–ce pas une surprise ?

Vous regardez dans la gorge. Elle est enflée, enflammée, rouge; le patient se plaint d'une gorge sensible et douloureuse. Naturellement, vous ne la touchez pas avec l'abaisse–langue, de peur de lui faire mal. Vous aurez tout lieu de croire que la déglutition des solides sera douloureuse. Mais si vous demandez au patient quand il a mal, il vous dira : " quand je n'avale pas quelque chose de solide ", la douleur est améliorée en avalant quelque chose de solide, par la pression. Cela fait mal toutes les autres fois.

" Mentalement, le patient fait les choses les plus inconcevables et les plus inattendues. Il semble n'avoir ni règle de travail, ni philosophie, ni justesse d'esprit, ni jugement. L'opposé de ce qui vous attendrez, vous le trouverez. Le patient est mieux en se couchant sur le côté douloureux : au lieu d'aggraver la douleur, cela soulage. " Douleur comme un ongle s'enfonçant dans le côté de la tête ", seulement soulagée en se couchant dessus, ou en pressant, alors la douleur s'en va ".

Kent dit aussi que l'estomac est très étrange dans son indigestion. On lui donne les aliments les plus doux et les plus simples possibles, parce qu'elle vomissait depuis plusieurs jours, et qu'elle ne peut rien garder. " C'est un estomac hystérique ", et elle mange des choux crus, des oignons hachés, et cela ne lui fait pas mal.

De même avec la toux. Il dit, qu'en cas de toux par irritation, ou sensation de plénitude, ou désir d'expectorer, il est mieux en toussant. Mais quand une telle irritation survient chez un patient Ignatia, vous avez encore un phénomène inattendu; en effet, plus elle tousse, plus elle a envie de tousser, jusqu'à ce que l'irritation soit telle qu'elle provoque des spasmes. Vous pouvez être appelé au chevet d'une malade vous disant que plus elle tousse, plus grande est l'irritation qui provoque la toux, et qu'elle est trempée de sueur assise dans son lit, ses vêtements de nuit mouillés, la nuit; vomissant, toussant, avec des hauts de coeur, couverte de sueurs et épuisée. N'attendez pas. Vous ne pourrez obtenir d'elle qu'elle arrête sa toux assez longtemps pour parler de son cas, vous constaterez seulement que la toux ne cesse de croître et de devenir plus violente. Ignatia la stoppera d'un coup ou bien un spasme du larynx par trouble mental, frayeur et détresse, un laryngisme qui peut être entendu dans toute la maison Ignatia l'arrêtera rapidement.

Soif quand vous ne l'attendrez pas. Soif pendant le frisson et pas pendant la fièvre.

Ignatia guérira de nombreuses " conditions physiques " où les symptômes mentaux appellent le remède.

Un de nos médecins fut appelé tard une nuit, pour voir un cas de rhumatisme aigu, où le remède apparemment indiqué ne marchait pas. Il se trouvait maintenant devant un tableau parfait de la mentalité d'Ignatia, et donna le remède, lequel éclaircit promptement le cas tout entier, rhumatisme et le reste.

Clarke eu un cas similaire; " Il dit, " Dans les premiers jours de ma carrière homéopathique, je m'étonnais moi–même d'avoir guéri si vite avec Ignatia (prescrit d'abord comme remède intermédiaire) un cas sévère de fièvre rhumatismale, qui n'avait fait aucun progrès sous Bryonia, etc.. Les symptômes mentaux appelaient Ignatia , de concert avec l'inflammation des jointures, aussi bien que la fièvre, disparurent sous son action ". On ne doit pas oublier que les symptômes mentaux, s'ils sont marqués, et spécialement s'ils indiquent un changement d'humeur dû à la maladie aiguë, sont les plus importants dans la détermination du choix du remède.

Nous nous rappelons bien d'un cas d'Ignatia dans nos premiers temps de pratique au dispensaire. Une jeune femme, à qui l'on avait donné Sepia pour son goitre – un gros gonflement mou de la thyroïde – revint une semaine après dans un état alarmant de détresse et de suffocation. On appela l'hôpital, qui n'avait aucun lit à offrir, et il ne restait plus qu'à lui donner Ignatia, et lui dire de revenir dans quelques jours. Quand elle réapparut, calme et heureuse, le goitre avait complètement disparu ! Nous nous demandions lequel des deux remèdes avait fait le coup ? Ignatia est l'aigu de Sepia, aussi bien que de Natrum mur. Peut–être Sepia, avait–il causé une aggravation initiale, très sévère, puis a guéri, ou encore Ignatia était–il réellement le remède curatif ?

Mais une chose est certaine ; si vous avez à traiter un goitre au stade aigu avec les symptômes mentaux d'Ignatia, vous ne pouvez pas beaucoup vous tromper; si vous prescrivez IGNATIA :

Ignatia est le remède " soupirant ".

Ignatia baille.

Ignatia ne peut supporter la fumée ou le tabac.

Ignatia est l'un des remèdes les plus importants à considérer dans les troubles du rectum et de l'anus.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS (Hahnemann et Allen).

Tendance inhabituelle à s'effrayer.

Audace.

Inconstant, impatient, irrésolu, querelleur, cela revenant toutes les 3 ou 4 heures.

Changements incroyables d'humeur, à un moment plaisante et fait de l'humour, à d'autres pleurnichard, alternativement toutes les 3 ou 4 heures.

Voix chuchotée; ne peut parler fort.

Disposition délicate, avec conscience très nette.

Humeur finement sensible, conscience délicate.

Un léger reproche ou une contradiction le pousse à la colère, et le met en colère contre lui–même.

Incroyables changements de comportement.

Chaleur dans la tête. La tête est lourde.

Il penche la tête en avant. Fait reposer sa tête en avant, sur la table.

Céphalée, accrue en se penchant en avant.

Douleur continue dans le front au–dessus de la racine du nez, qui l'oblige à pencher la tête en avant, suivie par une tendance à vomir.

Céphalée comme une pression avec quelque chose de dur sur la surface du cerveau, revenant par crises.

Céphalée palpitante; céphalée à chaque battement des artères.

Prurit dans le méat auditif.

Élancements dans les lèvres.

Surface interne de la lèvre inférieure douloureuse, comme à vif et excoriée.

Les lèvres sont craquelées et saignent.

Il est capable de se mordre un côté de la langue en parlant ou mastiquant. 

Piqûres dans le palais, s'étendant dans l'oreille externe.

Goût sûr dans la bouche.

Douleur continue dans les ganglions cervicaux.

Fourmis dans l'oesophage.

Régurgite un liquide amer.

Ce qu'il a ingéré remonte aussitôt dans la bouche.

Sensation (constrictive) de haut–le–coeur dans le milieu de la gorge, comme s'il y avait un gros morceau de nourriture, ou un tampon, fiché là, ceci étant ressenti davantage quand il n'avale pas que quand il avale.

Gorge sensible : piqûre quand il n'avale pas, mais même un peu quand il avale; cependant, plus il avale, moins la douleur se fait sentir; s'il avale quelque chose de solide, comme du pain, il lui semble que la piqûre disparaît entièrement.

Hoquet, après avoir mangé ou bu.

Endolorissement dans le cordon ombilical.

Aversion extrême pour le tabac.

Impression dans l'estomac, comme pas plein.

Sensation de flaccidité dans l'estomac.

Sensation particulière de faiblesse dans la partie supérieure de l'abdomen et le creux de l'estomac, et pâleur de la face.

Grondements et bruits dans les intestins.

A gauche, près du nombril, forte douleur lancinante.

Douleurs lancinantes et pinçantes dans l'abdomen.

Prolapsus du rectum après un effort modéré pour déféquer.

Violente envie urgente de déféquer, davantage dans la partie supérieure des intestins et de l'abdomen; il a un grand désir, cependant, d'aller à la selle, quoique molle, ne passe pas en quantité suffisante.

Contraction indolore de l'anus.

Grosse piqûre venant de l'anus, loin dans le rectum.

Douleur une ou deux heures après la selle, douleur dans le rectum; comme par hémorroïdes internes, avec contraction et endolorissement.

Hémorroïdes internes, douloureuses en s'asseyant ou se tenant debout, moins quand il marche.

Prolapsus du rectum, provenant d'un effort modéré pour déféquer.

Douleur pressive aiguë dans le rectum.

Endolorissement dans l'anus, sans rapport avec la selle.

Grande urgence et désir de déféquer, le soir, ressentis au maximum dans le milieu de l'abdomen, mais aucune selle, ne vient, par contre, le rectum sort.

Fréquent écoulement d'urine aqueuse abondante.

Douleur d'irritation et d'ulcération, aux parties génitales.

Absence complète de désir sexuel, alternant avec l'inverse.

Provocation de la toux, par le larynx, non soulagée par la toux, mais seulement par la suppression de la toux.

Sensation d'une poussière fine et sèche dans le creux de la gorge, non soulagée par le fait de tousser; mais plus il est excité, plus il a envie de tousser. L'inspiration est gênée comme par un poids sur le thorax; l'expiration est tout ce qu'il y a de plus facile.

Secousse unique des membres, en s'endormant.

Douleur dans le sacrum, également quand il est couché sur le dos, le matin au lit.

Douleur dans l'articulation de l'humérus quand il porte le bras en arrière, comme s'il avait fait un travail dur et prolongé, ou comme s'il avait été meurtri.

Sorte de secousse frissonnante dans le muscle deltoïde.

Genoux chauds et nez froid.

Sensation de crampes et d'endormissement des membres.

Douleur de foulure ou de dislocation dans les épaules, hanches et genoux.

Douleur violente seulement ressentie quand on le touche, çà et là, en un petit endroit, en général sur les côtes, etc ...

Sommeil si léger qu'il entend tout.

Idée fixe en rêve. Rêve toute la nuit sur le même sujet.

Inspiration ronflante pendant le sommeil.

Une oreille et une joue rouge et brûlante.

Violente bouffée de chaleur sur tout le corps.

Chaleur externe et rougeur, sans chaleur interne.

La chaleur externe est intolérable.

Sensation comme s'il allait transpirer.

Frisson secouant avec rougeur de la face.

 

 

Iodum [Iod]

 

Texte

L'élément Iode

Un remède très utile quand il est utilisé sur son unique indication, à savoir : intolérante à la chaleur, faim insatiable avec émaciation et gonflement glandulaire : agitation intense avec appréhension.

Le remède a été expérimenté par Hahnemann qui en parle (maladies chroniques) comme d'un médicament remarquable, même employé à de hautes dynamisations; mais il dit, " son utilisation nécessite toute la discrétion d'un bon médecin homéopathe, sinon il abusera de cette substance.... comme le font tous les médecins allopathes.... ".

Il dit que le remède a rendu des services spécifiques dans les affections aux symptômes suivants : vertiges le matin, battements dans la tête, douleur comme par irritation des yeux; bourdonnements dans les oreilles; dureté de l'ouïe; langue chargée; ptyliasme mercuriel; mauvais goût comme du savon; éructations sûres avec sensation de brûlure; brûlures d'estomac après avoir mangé de la nourriture riche; faim canine; nausée; incarcération de gaz; distension de l'abdomen; constipation; miction nocturne, règles en retard; toux; vieille toux matinale; difficulté de respiration; gonflement externe du cou. Faiblesse des bras au lit tous les matins; doigts s'engourdissant; incurvation des os; sécheresse de la peau; sueur nocturnes.

Il cite aussi les expérimentations des autres docteurs, puis donne le plan des symptômes des expérimentations dans l'ordre habituel.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Il regarde les yeux grands ouverts; les paupières semblent rétractées.

Catarrhe nasal fin et excoriant.

Augmentation de la SALIVE, salivation mercurielle.

Souffre de la FAIM, doit manger tout le temps au bout de quelques heures. S'inquiète et se fait du souci s'il ne mange pas; se sent mieux après manger.

Faim canine, qui ne peut être satisfaite.

La plupart des symptômes sont améliorés après manger.

ÉRUCTATIONS à vide d'un matin au soir comme si chaque morceau d'aliment se transformait en air.

Région hypocondrale dure et douleur aiguë à la pression : RATE gonflée par intermittence.

LEUCORRHEE chronique pire l'après–midi, rendant les cuisses sensibles et corrodant le linge.

TOUX sèche avec piqûres et brûlures dans la poitrine.

Chatouillements profondément dans les poumons derrière le sternum, provoquant la toux, s'étendant à travers les bronches jusqu'à la cavité nasale.

Sensation que le COEUR était pressé, comme si le coeur était serré par une main (Lil tig).

Palpitations du coeur : pires au moindre exercice, avec défaillance

Affections arthritiques chroniques avec violentes douleurs nocturnes dans les ARTICULATIONS. Sans gonflement.

Grande faiblesse et essoufflement en montant les escaliers.

Hypertrophie et induration des GLANDES.

Diathèse scrofuleuse.

Condition cachectique grave avec faiblesse profonde et grande émaciation.

QUELQUES SYMPTÔMES PARTICULIERS OU EN ITALIQUES

A oublié quelque chose mais ne sait pas quoi.

Doit rester en mouvement jour et nuit, le cerveau est comme excité, et devient fou.

Appréhende un accident à chaque bagatelle.

Peur du diable avec excès de prudence.

Sorte d'impatience excessive. Court çà et là en permanence, ne s'assoie jamais, ni ne dort la nuit.

Vertige uniquement sur le côté gauche, pire en se baissant; avec tremblement au coeur et défaillance.

Goitre. Hypertrophie du lobe gauche – congestion à la tête et au visage, hystérie et nervosité, vertige.

Mal de tête à gauche et au sommet. Comme si un ruban était étroitement serré autour de la tête – violent – le rendant fou – avec sensation paralytique dans les bras.

Cerveau comme remué par une cuillère, doit rester en mouvement jour et nuit.

Comme si une substance étrangère était à l'intérieur du cerveau.

Protusion des globes oculaires ou sensation de protusion.

Sensation comme si les ailes du nez étaient largement ouvertes et le nez sec.

Coryza fluent et chatouillement continuel au milieu de la poitrine.

Secousses convulsibles des muscles faciaux.

Langue hypertrophiée, douloureuse, nodulaire et fissurée.

Goût salé, sûr, douceâtre sur la pointe de la langue. Sensation de savon.

Ulcères dans la bouche avec odeur putride – ptyalisme profus fétide 

Exsudation épaisse, marron dans la bouche et les fosses nasales.

L'exsudation épaisse blanc–grise recouvre les amygdales et le palais.

Diphtérie.

Mange trop et trop souvent, et perd de la chair en même temps.

Alternance de faim canine et de perte de l'appétit.

Désir de viande de liqueurs spiritueuses.

Foie sensible à la pression, jaunisse.

Diarrhée adipeuse, suite d'affections pancréatiques.

Atrophie des ovaires et des glandes mammaires avec stérilité.

Comme si un bouchon émoussé était conduit de l'ovaire droit à la matrice.

Lourdeur des seins comme s'ils allaient tomber.

Nodosités rouges bleuâtres aux deux seins, de la taille des noisettes, points noirs, secs à la pointe.

Gonflement et contraction du larynx. Spasme de la glotte. Ne peut supporter la chaleur.

Toux suffoquante, peut à peine trouver sa respiration. La toux fatigue et étouffe et produit des hauts–le–coeur et de la douleur au front.

Goût amer des aliments solides, pas des boissons.

Toux convulsive chez des patients qui sont faibles, cireux, la respiration courte, émaciée avec des énormes appétits.

Expectoration : salée, sucrée, sûre putride, grise, jaune, striée de sang.

Gonflement et indurations des glandes cervicales et mésentériques.

Augmentation progressive de la taille du cou, spécialement du côté droit.

Augmentation marquée de la thyroïde. Douleur aiguë dans la thyroïde.

Gonflements chauds, rouges brillant des genoux.

Transpiration âcre, corrosive des pieds.

Chatouillement insupportable à travers toute la poitrine, dans le larynx, dans la gorge. 

Emaciation rapide et progressive – presque un squelette.

* * *

Nash résume ainsi Iodum :

Toujours affamé, mange ou désire manger tout le temps, bien qu'émacié. Amélioré en mangeant.

Hypertrophie de toutes les glandes sauf les glandes mammaires qui maigrissent. Pendant que le corps flétrit, les glandes grossissent.

Mentalement anxieux, angoissé. Veut bouger. Faire quelque chose, se dépêche, tuer quelqu'un, etc.... 

Constitution sanguine en dépit d'une émaciation : veut une place fraîche pour bouger, réfléchir, travailler.

Pulsations partout, estomac, dos, même les bras, les doigts, les orteils.

Convient spécialement au constitutions à chevelure foncée, yeux foncés, peau foncée.

Pire en jeûnant, en chambre chaude. Mieux en mangeant, en bougeant à l'air frais.... Goitre dur chez les personnes à cheveux foncés. Tumeurs à la poitrine. Coeur serré – étreint.

Croup : l'enfant s'empoigne le larynx, face pâle et froide.

Sentiment marqué et inexplicable faiblesse et perte de la respiration en montant les escaliers. Le soulagement par la nourriture n'est pas seulement celui de la sensation de faim, mais de ses souffrances en général. Il se sent bien uniquement pendant qu'il mange. 

Il n'y pas de différence, si c'est une phtisie pulmonaire, mésentérique ou générale, lorsque ce symptôme est bien présent, il domine tout et Iodine, dans presque tous les cas, a fait des guérisons remarquables. " J'ai guéri de nombreux cas de goitre avec Iodine CM qui était indiqué; donnant la prise tous les soirs pendant quatre nuits, après que la lune soit pleine et décroisse.

* * *

Farrington a écrit sur Iodine : nous abrégerons : tous les halogènes peuvent être mémorisés par cette grande caractéristique :

Ils agissent sur le larynx et les bronches.. sur les membranes muqueuses en général. Ils sont incontestablement irritables sur les membranes muqueuses; produisant une violente inflammation, une sensation à vif et une excoriation. Comme chacun peut le témoigner quand il a une fois inhalé les vapeurs de ChlorineIodine, ou Bromine. Ils ont tous produit le spasme de la glotte et chez Chlorine, c'est le plus marqué et le plus caractéristique. Tous tendent à produire des formations pseudo–membraneuses sur les muqueuses.

Iodine cause l'absorption des structures glandulaires spécifiquement s'étendant aux autres tissus et incluant finalement même les structures nerveuses. Il est soulagé en mangeant, encore qu'émacié malgré les montagnes de nourriture qu'il mange. Après plus ou moins longtemps, le système nerveux est impliqué et il est affligé de tremblements.... La plus petite contrariété produit du tremblement. Il recherche le grand air, comme si l'air frais lui rendait la santé....

La phtisie pulmonaire peut demander Iodine . Indiqué chez les jeunes personnes qui grandissent trop vite, sont plutôt émaciées avec une toux sèche, provoquée par le chatouillement dans toute la poitrine. Il ne peut supporter une chambre chaude. Expectoration coriace et striée de sang. Faiblesse dans la poitrine spécialement en montant les escaliers. Le patient a très bon appétit et il est soulagé en mangeant.

Gros coeur : palpitation après tout travail manuel. Sensation cardiaque, comme serrée par une main ferme. Le Patient peut à peine parler ou respirer, tellement il se sent faible. Dans la maladie valvulaire, il y a une sensation de vibration et tout le coeur comme lorsque vous caressez un chat qui ronronne (Spigelia).

Les enfants pleurent pour leur dîner, se sentent mieux en mangeant bien qu'ils ne grossissent pas. Excessive irritation mentale....

Iodine peut être indiqué dans le cancer de l'utérus, particulièrement avec ses hémorragies profuses. La leucorrhée est caractéristique, jaunâtre et très corrosive....

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Kent insiste sur l'anxiété particulière de Iodine, mentale et physique : anxiété avec un tressaillement qui nécessite un changement de position et le rend impossible de rester tranquille. S'il tente de rester tranquille, il est tourmenté par des impulsions de violence. " Et ainsi il marche jour et nuit ! " – Bien qu'exténué par la marche et transpirant abondamment au moindre exercice.

Hypertrophie, est le (symptôme) suivant : grossissement des glandes, foie, rate, ovaires, testicules, glandes lymphatiques. Toutes les glandes sauf les glandes mammaires : celles–ci diminuent, tandis que les autres glandes deviennent grosses, nodulaires et dures. Grossissement spécialement des glandes lymphatiques de l'abdomen et des glandes mésentériques.

Avec Iodine : " pendant que le corps se flétrit, les glandes grossissent. Les glandes grossissent en proportion du dépérissement du corps et de l'émaciation des cuisses : comme dans le marasme. Les muscles se réduisent, la peau se ride, jusqu'à ce que l'enfant ressemble à une vieille petite personne ".

Il compare Iodum et Arsenicum. Agité avec une grande anxiété, intense agitation – il doit faire quelque chose. " Mais si le patient est un patient sanguin, nous ne devrions jamais penser à Arsenicum. Si c'est un patient à sang froid et frissonnant, nous ne devrions jamais penser à Iodine. Il contraste aussi Iodine avec Pulsatilla.

" Ils ont tous les deux chauds, tous les deux sont irritables, tous les deux plein d'idées : mais là où ils se divisent, Pulsatilla est plus capricieux, plus larmoyant et a une perte constante de l'appétit, tandis que Iodine a souvent guéri un groupe de symptômes (Pour la constitution que j'ai nommé) – à savoir grossissement du coeur, de la thyroïde avec protusion des globes oculaires et troubles cardiaques comme dans le goitre exophtalmique. Mais pour guérir un tel cas avec Iodine, le patient doit avoir les symptômes Iodine ; il doit souffrir de la chaleur, être émacié et cireux et souffrir du grossissement des glandes.

IODUM

(pour ceux à qui c'est utile)

L'affamée Iodine hurle pour son dîner.

Il mange beaucoup et souvent, mais ne fait que mincir.

Ses repas phénoménaux, elle les répète souvent.

Car tous ses symptômes sont améliorés en mangeant.

Elle est remuante, XXXXX, incapable de se reposer.

Pendant qu'elle mange, pendant qu'elle marche. Dans le froid, elle se sent mieux.

Toutes ses glandes (sauf la poitrine) apparaissent congestionnées.

Elle est corrosive, abîme ses vêtements et à de la leucorrhée.

 

 

Ipecacuanha [Ip]

 

Texte

La vieille Ecole étudie et expérimente. Elle enseigne sur les remèdes quant à leur action physiologique, et établit les doses maximales non–léthales pour les adultes et les enfants. L'Homéopathie étudie et emploie souvent les mêmes remèdes, mais pour leurs effets exactement opposés, et pour la dose la plus minime de stimulation vitale.

La connaissance des drogues par la Vieille Ecole n'est donc qu'une demi–connaissance, à savoir celle de l'action toxique à l'état brut et de l'action destructive; et c'est seulement dans peu de cas qu'elle reconnaît et emploie ces drogues pour leur action homéopathique. Ipecacuanha est intéressant comme étant un des remèdes que l'Allopathie emploie pour guérir homéopathiquement ; elle emploie des deux matières, pour provoquer et pour guérir le vomissement. C'est spécialement dans le vomissement de la grossesse, que, renonçant à la dose émétique de 15 à 30 grains, il est donné une petite dose d'extrait, il est donné une petite dose d'extrait alcoolique d'Ipeca. Pour nous, il agit en hautes et très hautes puissances. Ipeca 200 est une excellente prescription.

Mais, chez les personnes sensibles, comme nous de démontrerons plus tard, Ipeca peut causer, et donc guérir, les plus terribles crises d'asthme et de suffocation et il est loin d'être un émétique toujours sans danger. Ses empoisonnements et expérimentations sont intéressantes, vivantes et instructives.

* * *

On notera que l'Asthme domine largement dans les empoisonnements et expérimentations d'Ipeca, si l'on se rapporte au condensé suivant de citations extraites de l'Encyclopédie de la Pathogénésie des Drogues. La confirmation clinique dans l'emploi du remède a mis l'accent spécialement sur ses propriétés nauséeuses, dans le sens de la provocation de la nausée et du traitement de la nausée; et la " Nausée non soulagée par le vomissement ", et la " nausée, constante, avec une langue propre ", sont devenus les premiers symptômes suggérant son emploi. Et cependant, dans ses troubles de la poitrine, avec terrible dyspnée et suffocation, il peut y avoir peu ou pas de nausée. Ou, encore, il peut y avoir de la nausée, avec violents efforts pour vomir et tousser en même temps produisant d'indescriptibles terreurs de suffocation; il semble que la vie soit menacée.

HALE WHITE nous dit que le remède affecte non seulement l'estomac, mais le centre vomitif de la moelle, ce qui pourrait expliquer la langue propre ? – dans les cas caractéristiques.

Récemment, nous avons vu un cas des plus intéressants : asthme durant depuis des années, combiné avec une maladie de peau; les deux apparemment n'alternaient pas, mais coexistaient. Quelques doses d'Ipeca, en très haute dilution, amena presque immédiatement une amélioration de l'état cutané, ce qu'on n'attendait pas.. mais aussi cela améliora grandement l'asthme, qui n'a jamais été aussi bien depuis des années ". La prescription découla de sa tentative de produire un portrait d'Ipeca. A propos, un vieux chimiste homéopathe ingénieux avait coutume de dire : " Les jeunes médecins font de bonnes prescriptions, parce qu'ils consultent leur Matière Médicale. " Mais – nous devrions tous le faire immédiatement. Certainement en rédigeant des remèdes et en les enseignant, on se les apprend ou du moins on devrait se les apprendre à soi–même.

Qui utilise Ipeca pour les maladies de peau ? Nos ouvrages disent, certes, qu'il pourrait être utile pour faire sortir des éruptions supprimées. Comme dans la fièvre scarlatine, etc.., " éruptions supprimées, ou apparaissant tardivement, avec oppression thoracique; vomissement et toux d'irritation ". Dans l'érysipèle, " où la rougeur disparaît, avec le vomissement ". Et il a " Prurit sur la peau, avec nausée; doit se gratter jusqu'à ce qu'il vomisse ". Et Hale White dit que Ipeca appliqué sur la peau est un puissant irritant. Il produit de la rougeur, de la vésication, et des pustules.

Nous condenserons d'abord quelques cas tirés de " l'Encyclopédie des pathogénésies de remèdes ", montrant les effets de l'Ipeca brut sur les sujets sensibles, ce qui montre l'aide qu'il peut fournir en dilution aux patients ainsi rendus sensibles par la maladie.

1) Empoisonnements : par la racine d'Ipeca pulvérisée. Il inhala une certaine quantité de la poudre qui l'obligea à vomir trois fois et lui donna une grande oppression thoracique. Il cessa de la piler, mais une heure après, il eut une crise très violente de suffocation, constriction de la trachée et de la gorge, un teint terreux de cadavre, une anxiété des plus effrayantes pendant la crise de suffocation. Ces symptômes augmentèrent à chaque minute ... après 5 heures, il pensa qu'il allait perdre sa respiration. Les symptômes respiratoires durèrent plusieurs jours, bien qu'à un degré plus modéré.

2) Mme S, femme d'un docteur, eut une respiration courte très pénible, avec une remarquable striction au niveau de la gorge et de la poitrine, en même temps qu'une sorte de bruit sifflant. Les crises étaient soudaines; souvent si violentes qu'elles menaçaient la malade d'une suffocation imminente. En général ces crises s'en allaient en 2 ou 3 jours avec l'expectoration d'un mucus coriace d'un désagréable goût métallique. On découvrit finalement que ces crises se reproduisaient chaque fois qu'Ipeca était pulvérisé ou manipulé; Pendant 7–8 ans, en prenant des précautions sévères, elle fut exempte de crises. Mais un jour, son mari, sans faire attention, ouvrit un paquet d'un stock qu'il avait reçu, et le plaça dans une bouteille. Sa femme, non loin de là, appela au secours, disant qu'elle sentait sa gorge affectée, et qu'elle était prise de constriction de la poitrine et de difficulté de respiration. Elle fut excessivement malade la nuit, et à trois heures du matin, on la vit, à la fenêtre, cherchant à respirer, pâle comme une morte, avec un pouls à peine perceptible, en danger extrême de suffocation. Une saignée et du laudanum eurent peu d'effet. A environ 11 heures du matin, elle se leva après avoir pris un peu de sommeil, et fut moins affligée jusqu'au soir, puis les symptômes reprirent en force et continuèrent toute la nuit. Ce tableau se répéta pendant 8 jours, puis 6 jours encore sous une forme atténuée. Un léger retour des règles, au milieu du cycle; elle cracha par moment de petites quantités de sang; et il y eut un peu de sang mélangé aux selles et à l'urine.

3) Un médecin, s'emparant d'une dose pulvérisée d'Ipeca, fut pris soudain d'une violente crise d'asthme, accompagnée d'une dyspnée des plus pénibles et d'oppression précordiale. En dépit de saignée et de cathartiques puissants, cela dura 5–6 jours .... Plus tard, ayant l'occasion de prendre un émétique, il choisit un vin de l'Ipeca alcoolisé. Au moment où il l'avala, il ressentit dans la gorge et l'estomac, comme s'il avait bu du plomb fondu .... Puis, ce fut une des pires crises d'asthme qu'il ait jamais connues, et depuis ce temps il resta sujet aux crises d'asthme chaque fois qu'il était exposé à la drogue, ou aux vapeurs de soufre..... Il observa dans certaines de ses crises que quand l'expectoration devenait facile, au matin, il rejetait de pleines bouchées de ce qu'on pourrait prendre pour une masse de petits vers presque transparents, mais qui était composé de mucus épaissi, qui s'était collecté dans les petites bronches pendant le sommeil, et qu'il rejetait maintenant sous forme de moules bronchiques, souvent en quantité telle qu'il était surpris de constater qu'il pouvait encore respirer la nuit.

4) Un autre médecin, pensant qu'il n'était malade que par le fait de la poudre inhalée, prit un peu de poudre de racine dans de l'eau tiède, la dite poudre ayant été pesée et mélangée à un endroit éloigné de la maison. Dans le temps à peu près habituel que nécessite un émétique pour agir, apparurent des efforts simultanés pour respirer, tousser et vomir, produisant un état de suffocation qu'il est totalement impossible de décrire par des mots. Tous les muscles de la poitrine et de l'abdomen semblaient dans un état de spasme violent et irrégulier, chaque effort pour vomir étant interrompu par une tentative d'expectoration. Bien que soufflait alors un vent froid de Mars, il devait ouvrir la fenêtre, et dut rester droit pendant près d'une heure pour éviter une suffocation immédiate – laquelle était attendue d'un moment à l'autre par ses amis. La crise passa soudain, et, à sa demande, il fut étendu sur le lit; la respiration était libre, mais sa faiblesse était extrême, et toute la surface du corps était brûlante et recouverte d'une éruption érysipélateuse, recouvrant chaque parcelle de peau. Les plaques étaient circulaires, de la dimension d'une pièce de 6 pence à celle de la paume de la main, élevées avec des bords arrondis, épaissis et d'une coloration d'un rouge brillant.........

5) Dans un autre cas, où une petite quantité de poudre d'Ipeca avait été répandue, " Je " fus instantanément pris d'un des plus effroyables paroxysmes d'asthme, avec une sensation extrême de suffocation, de l'oppression précordiale, une nausée des plus épuisantes, des efforts convulsifs mais inefficaces pour vomir avec spasmes simultanés du diaphragme et des muscles de la poitrine et de l'abdomen, produisant un état de souffrance qui défie toute description.... La quantité d'Ipeca inhalée soit avoir été de l'ordre infinitésimal.

6) Dans quelques cas, une douleur des yeux avec perte de la vue, et intense sécrétion lacrymale fut causée en pilant de l'Ipeca, avec, dans un cas, nausée et vomissement. Il voyait des flammes devant les yeux, et se réveilla plus tard avec de violentes douleurs dans les yeux, et un oreiller tout mouillé. Pire à l'oeil droit: presque aveugle; avec à gauche, vision de cercles de feu irisés. La douleur était incessante et aggravée par une lumière brillante.

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Hahnemann dit " Des symptômes suivants (expérimentations), bien qu'imparfaits, on peut déduire que cette plante puissante ne fut pas crée tout simplement en vue de procéder à l'évacuation forcée de l'estomac par le vomissement (ce qui dans la plupart des cas, doit être considéré comme une des cruautés habituelles de la pratique ordinaire), mais que par son intermédiaire, des buts plus élevés et plus importants, d'ordre curatif, peuvent être atteints.

" ........ Nous apprenons par ses symptômes, que, de même qu'il peut soulager certains cas de nausée, similaire à ses propres manifestations, ainsi il doit, comme le montre l'expérience, exercer une action curative spécifique plus particulièrement dans les hémorragies, dans les dyspnées spasmodiques et paroxystiques, et les spasmes suffocants, et également dans certaines variétés de tétanos, pourvu que dans toutes ces affections, les autres symptômes du patient sont similaires aux manifestations d'Ipeca.

" Certaines formes de fièvres, selon leurs symptômes trouvent en la racine d'Ipeca leur remède approprié, dans la mesure où ces symptômes présentent une similitude homéopathique supérieure à celle des autres remèdes. Si le choix n'est pas tout à fait correct, Ipeca laisse en général la fièvre dans un état dont Arnica –(dans d'autres cas, China, Ignatia, ou Cocculus) est le remède ".

Il le donne comme antidote après abus prolongé de l'écorce de Quinquina, ou après l'emploi incorrect de Arsenic.

Il dit que les très petites doses sont seulement indiquées : il avait l'habitude d'employer la millionième d'un grain (la 3ème cent.); mais il dit que cette dose pourrait encore être diminuée; et il nous dit que c'est un remède d'action brève de deux heures à deux jours au maximum – (Mais, nous savons quel magnifique remède il est, dans des cas d'asthme, par exemple, à la 200 ème dilution, où il agit un long moment).

* * *

GUERNSEY (Keynote), dit : " L'un des meilleurs guides pour l'emploi de ce remède est un constant mais inefficace désir de vomir; ou immédiatement après avoir vomi, les malades ont encore envie de vomir à nouveau; constante nausée.

" Dégoût de la nourriture à l'estomac... Aucun soulagement par le vomissement, le désir pourtant demeure.

" Crises de suffocation respiratoire... toux sans expectoration; avec expectoration sanguinolente; sans éveiller le patient.

" Menace d'avortement souvent avec douleur pinçante aiguë au niveau de l'ombilic, qui descend vers l'utérus, avec constante nausée et décharge de sang brillant rouge....... métrorragie, souvent après accouchement, avec pouls lent, nausée, etc... Il y a un écoulement régulier de sang rouge brillant, qui peut tremper le lit et le traverser jusqu'au sol, ou gagner le pied du lit. Où il y a ce flot régulier de sang rouge, brillant, donnez Ipeca, et ne recourez pas aux applications, manipulations, etc .. ".

Il donne Ipeca pour la dysménorrhée avec la douleur caractéristique au niveau de l'ombilic, allant vers l'utérus.

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KENT est celui qui donne le plus de lumières sur les emplois d'IPECA Nous le citerons en abrégeant beaucoup.

La plupart de ses troubles aigus commencent avec le vomissement.

Tous les troubles d'Ipeca s'accompagnent plus ou moins de nausée : chaque petite douleur et ennui s'accompagne de nausée.

La toux cause de la nausée et du vomissement; tousse jusqu'à ce que la face devienne rouge, avec suffocation et envie de vomir.

Avec chaque petite effusion de sang, à quelque endroit du corps, il y a de la nausée, de la défaillance et de l'affaiblissement.

D'où sa grande valeur dans l'hémorragie utérine : sang rouge, brillant, avec nausée.

La grande nausée submergeante se retrouve à travers tout le remède avec ses symptômes.

Ipeca travaille au mieux là où il y a absence de soif.

Avec Ipeca, pendant la fièvre ou le frisson, douleur dans la partie postérieure de la tête; plénitude congestive; sensation broyante dans la tête et la partie postérieure de la tête; tête pleine de douleur.

Il a des symptômes qui ressemblent au tétanos.

Il a de l'opisthotonos : utile dans la méningite cérébro–spinale, avec rétraction de la tête, tout le corps étant incliné en arrière, et il vomit tout; langue rouge et à vif, avec constante nausée et vomissement de bile.

Gastrite, quand rien ne descend, pas même une goutte d'eau.

Dysenterie, quand le patient est obligé d'aller sans cesse au cabinet, pour faire un peu de mucus ou de sang rouge brillant; ténesme terrible; cuisson; brûlure; avec nausée constante. Tandis qu'il fait des efforts pour aller à la selle, la douleur est si grande que survient de la nausée, et il vomit de la bile.

Enfants avec diarrhée cholériforme, se terminant par un état dysentérique, avec constant ténesme, nausée, vomit tout, prostration et grande pâleur.

Au sujet de la bronchite de l'enfance....... comment le distinguer d'Ant tart ? Tous deux ont une toux grasse et une respiration bruyante; tous deux ont des vomissements. Ipeca correspond au stade de l'irritation, le tartar émétique au stade de relaxation. Les symptômes d'Ipeca viennent rapidement, ceux d'Ant tart lentement. Dans Ant tart, quand les poumons sont trop faibles pour expulser le mucus, un raclement rauque survient.

Voyez sa valeur dans la coqueluche : le caractère paroxystique; la face rouge, l'absence de soif, le violent hululement, avec convulsions et vomissement de tout ce qu'il mange.

Au sujet des hémorragies, KENT dit, " Je ne pourrais pas faire de la Médecine sans Ipeca, à cause de son importance dans les hémorragies. Je ne parle pas des ruptures d'artères qui sont l'affaire du chirurgien; mais d'hémorragies telles que les hémorragies utérines, celles provenant des reins, des intestins, de l'estomac, des poumons .... Dans la forme la plus sévère d'hémorragie utérine, l'homéopathe est capable d'agir sans moyens mécaniques, sauf dans les cas où l'hémorragie a des causes mécaniques. Ipeca n'a pas de rapport avec les contractions en sablier, ni aux cas de rétention des membranes ∑ ou quand l'utérus a un corps étranger, cas où une manipulation est nécessaire ... mais il est indiqué quand simplement la surface relâchée saigne; alors c'est le seul qui agira correctement.

" Quand l'utérus suinte continuellement, allant peu à peu jusqu'à une hémorragie importante, à chaque petit saignement elle croit qu'elle va défaillir, ou bien elle suffoque et la quantité de sang écoulé n'explique pas suffisamment une pareille prostration, la nausée, la syncope, la pâleur, Ipeca est le remède ".

Mais, nous rappelle–t–il, quand, avec l'hémorragie de sang rouge brillant il y a une peur accablante de la mort, Aconit. Ou bien Phosphorus, où il y a une grande soif d'eau glacée, que tout est parti de façon normale et, vous n'avez aucune raison d'attendre une telle hémorragie. Ou chez les femmes maigres, souffrant de la chaleur; elles désirent se découvrir et être au frais; avec une alarmante hémorragie avec caillots, ou seulement un saignement de sang (suintement) noir, liquide, vous pouvez alors difficilement vous passer de Secale. " Une simple dose de ces remède ", dit–il, " sur la langue, contrôlera net l'hémorragie si rapidement que vous serez surpris dès vos premières expériences. Si bien que vous vous demanderez si l'hémorragie n'aurait pu s'arrêter d'elle–même ".

Ipeca est plein d'hémorragies "......... et ainsi de suite, en ce qui concerne des refroidissements, épistaxis, asthme, et convulsions.

Pour ces dernières, il dit, " Comme remède convulsif, Ipeca n'est pas assez bien connu. Convulsions de la grossesse; dans la coqueluche; spasmes effrayants, affectant la totalité du côté gauche... " Bell, etc.., sont davantage développés dans les ouvrages et les traités sur les spasmes; cependant Ipeca est un remède des plus important à étudier pour ce qui est des spasmes, et pour son action sur la colonne vertébrale.

Dans les éruptions supprimées, aussi, quand elles s'accompagnent de manifestations aiguës de l'estomac et de l'intestin, et quand le froid tombe sur la poitrine à la suite d'éruptions supprimées. Il dit que Ipeca guérira aussi l'érysipèle, là où il y a le vomissement, le frisson, la douleur dans le dos, l'absence de soif et la nausée accablante.

* * *

Et maintenant nous allons laisser parler NASH selon son expérience. Voici le résumé :

Nausée persistante, que rien ne soulage, dans de nombreux troubles.

Céphalée comme si la tête était meurtrie, dans tous les os de la tête, jusqu'à la racine de la langue, avec nausée.

Selles comme si elles étaient fermentées, ou bien vertes comme de l'herbe, avec colique et nausée.

Hémorragies utérines; profuse, de sang brillant et respiration pénible, avec nausée.

Toux spasmodique ou asthmatique; grande dépression et sifflement; l'enfant devient raid et vire au bleu.

Mal de dos, frisson bref, fièvre longue, chaleur habituellement avec soif; terrible céphalée, nausée; et sueur extrême; nausée pendant la pyrexie.

Mieux que la quinine, dans les fièvres intermittentes, ou après abus de quinine, quand les symptômes cadrent.

Ipeca domine tous les remèdes pour la nausée. Chaque trouble, le patient étant aussi malade après avoir vomi qu'avant; nausée persistante. Ceci attire l'attention sur ce remède.

Avec Ipeca, la langue peut être parfaitement nette (Cina).

Il cite Hering, " Nausée, affligeante, constante, avec presque tous les troubles, comme si elle naissait dans l'estomac, avec éructations à vide, accumulation de beaucoup de salive, coeur soulevé et efforts pour vomir ". RIEN NE SOULAGE.

Au sujet de la dyspnée, du sifflement, du grand poids et anxiété précordiale, et de la suffocation imminente par accumulation de mucus, il dit :

" Cette excessive accumulation de mucus dans les bronches semble exciter le spasme comme un corps étranger, et l'asthme, ou une toux spasmodique, ou l'un et l'autre .... " Les troubles respiratoires peuvent se ranger en deux catégories : ceux avec excessive accumulation de mucus; ceux dans lesquels le spasme est la marque caractéristique.

Ensuite, il y a les hémorragies...... et dans l'hémorragie post–partum, dit–il, il n'est pas nécessaire de l'employer en fortes doses toxiques, car il les stoppera à la 200ème puissance, et il est plus rapide dans son action que Secale.

* * *

Nous notons également parmi ses symptômes et modalités particuliers :

Frissonnement : malaise avec frisson, bâillement, afflux de salive et éructations.

Asthme l'obligeant à se tenir pendant des heures près de la fenêtre ouverte.

Douleur près de l'ombilic, descendant vers l'utérus.

(Comme nous l'avons déjà dit) Nausée et vomissement, constante, non soulagée par le vomissement; spécialement avec langue propre.

Hémorragies de sang rouge brillant, spécialement avec nausée.

Terribles spasmes respiratoires.

Efforts spasmodiques simultanés pour tousser, et vomir, causant une détresse suffocante incroyable.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Humeur maussade, dédaigne toute chose et désirerait que les autres n'estiment rien et ne prennent soin de rien.

Impatience extrême.

Désordres nés d'une contrariété et d'un ennui rentré.

Céphalée comme si le cerveau et le crâne étaient meurtris, la douleur traversant tous les os de la tête jusqu'à la racine de la langue, avec nausée. Nausée; vomissement; mieux dehors.

Céphalée comme par contusion du cerveau et du crâne, qui traverse tous les os du crâne, jusque dans les racines des dents; avec nausée.

Céphalée d'origine gastrique, survenant chez des personnes sensibles, nerveuses, commençant par de la nausée et du vomissement.

Pupilles plus aisément dilatables; dilatation pupillaire.

Yeux collés dans le canthus externe.

Epistaxis d'un sang rouge brillant; face pâle.

Accumulation profuse de salive.

Nausée comme provenant de l'estomac, avec éructations à vide, et grand afflux de salive.

Nausée et vomissement; nausée affligeante.

Aversion pour toute nourriture; pas d'appétit; goût terreux; l'estomac semble relâché; nausée.

Nausée; affligeante; constante, avec presque tous les troubles; avec éructations à vide, accumulation de beaucoup de salive; hauts–le–coeur, et efforts pour vomir.

Nausée, avec distension de l'abdomen et sécheresse dans la gorge; après le vomissement désir dormir.

Impression nauséeuse indescriptible dans l'estomac.

Sensation comme si l'estomac pendait relâché.

Douleur des plus sévère aux devant de l'abdomen, s'étendant à l'hypochondre gauche, aux flancs, au dos, et à la base du thorax, avec gonflement de l'estomac; grande agitation; constante nausée venant de l'estomac, avec éructations à vide, et accumulation de beaucoup de salive; vomissement facile; diarrhée.

Douleur pinçante dans les deux hypochondres, et dans la région du creux de l'estomac.

Douleur coupante à l'ombilic avec frissonnement.

Sensation de détresse dans l'abdomen, comme si l'estomac pendait relâché.

Douleur d'épreinte, comme le serrement d'une main, chaque doigt pressant fort dans l'intestin; mieux pendant le repos; bien pire par le mouvement.

Colique flatulente à l'ombilic, comme si les intestins étaient agrippés par une main.

Coliques coupantes prés de l'ombilic; parfois frissonnement.

Sensibilité et douleur prés de l'ombilic, vers l'utérus.

Selles fréquentes; de mucus verdâtre.

Selles diarrhéiques, comme si elles étaient fermentées.

Urine nuageuse, avec sédiment comme de la poussière de brique.

Toux sèche par chatouillement dans la partie supérieure du larynx.

Toux qui n'est d'un chatouillement contractif venant de la partie supérieure du larynx aux extrémités inférieures (les plus basses) des tubes bronchiques.

Raclement dans les bronches, quand il prend une longue respiration; grande accumulation de mucus dans les bronches, qui remonte difficilement.

Râle bruyant dans les voies respiratoires pendant la respiration.

Toux provoquant une tendance à vomir sans nausée.

Toux suffocante, qui rend l'enfant raide, avec une face bleue.

Dyspnée.

Difficulté de respirer au moindre effort.

Violent degré de dyspnée, avec sifflement, et un grand poids, et anxiété précordiale.

Asthme spasmodique avec grande constriction dans la gorge et la poitrine, et avec une variété particulière de sifflement bruyant qu'on peut entendre.

Perd la respiration avec la toux, devient pâle et raide.

Le corps de l'enfant est tendu et raid.

Coqueluche avec épistaxis; saignement provenant de la bouche; vomissement; perd la respiration, devient pâle ou bleu, et rigide.

Mucus raclant sur la poitrine, parfois vomi, chez les jeunes enfants.

Hémorragie pulmonaire; rouge brillant; survenant à un léger effort; pire par le moindre exercice; souvent, toux sèche et fréquente avec expectoration de mucus teinté de sang; avec ou sans toux; après règles troublées; après blessures mécaniques; après que des saignements aient affaibli les poumons; avec toux sèche dans la phtisie.

Douleur dans tous les os, comme s'ils étaient meurtris.

Douleur dans toutes les articulations, comme quand les membres s'endorment.

Sursaute dans son sommeil.

Spasmes tétaniques après avoir avalé du tabac.

Fièvre : mal de dos, court frisson, fièvre prolongée; chaleur habituellement avec soif, céphalée, nausée et toux.

Paroxysmes supprimés par la quinine.

Hémorragies – sang rouge brillant, par tous les orifices du corps; après blessures mécaniques.

* * *

Les effets d'Ipeca dans les hémorragies utérines, avec des symptômes typiques d'Ipeca, sont si frappants et si importants que nous ajouterons les cas suivants rapportés par le Dr. J.R. Haynes, U.S.A., accidentellement aperçus dans un vieux numéro du Médecin Homéopathe.

Madame T., 22 ans, complexion fragile, yeux bleus, cheveux bruns, plutôt petite; mariée, mère d'un enfant de 2 ou 3 ans. Elle avait eu une fausse couche un an auparavant et elle s'était mal rétablie. Elle avait été traitée par un médicament complet et profond.

Elle se sentait bien, était assise avec quelques ouvrages de couture à la main, quand elle fut prise soudain d'une sévère hémorragie utérine. On la plaça sur le lit, et je fus appelé en urgence. 

Quand j'arrivais, elle avait perdu connaissance 2 ou 3 fois. Je la trouvais sans pouls, le visage pâle, et si exsangue qu'elle ne pouvait pas parler. Je ne pus obtenir quelques renseignements que par les membres de la famille, et c'était fort peu. L'hémorragie avait traversé ses vêtements, à travers le lit et une large flaque se formait sur le sol.

Elle se vidait rapidement; un flot important sortait de l'utérus, si bien qu'il n'y avait pas de temps à perdre. Ce qui devait être fait devait l'être tout de suite, ou la mort surviendrait en quelques minutes.

Le flot était d'un rouge brillant (purement artériel), les membres inférieures étaient baignés dans une transpiration froide; mains froides et humides; l'abdomen donnait une impression de grande chaleur malgré qu'il soit trempé de sueur; Le flux coulait en jaillissements abondants et la vie déclinait très rapidement.

La couleur du sang était d'un rouge brillant, et il ne se coagulait pas aisément, mais formait sur le plancher une grande flaque liquide.

Je considérais que tous les symptômes que je pouvais obtenir indiquaient Ipeca. Une petite dose d'Ipeca 10 m fut placée dans un demi–verre d'eau, et une cuillère à thé en fut donnée dès que possible.

Le remède agit magiquement, car en moins d'une minute il y eut un changement vers le mieux. Le remède fut répété toutes les 15 minutes, et alors l'hémorragie active cessa. J'attendis pendant une heure pour voir s'il y aurait une récidive (ce qu'il n'y eut); alors je partis en laissant un placebo, la famille ayant promis qu'à la moindre apparition des phénomènes alarmants, j'en serais aussitôt averti. Je n'avais pas permis qu'on changeât ses vêtements mouillés, mais seulement qu'on glissât sous elle quelque vêtements secs, près de la peau, pour l'installer le plus confortablement que possible.

Il y eut un léger suintement pendant deux jours, puis le saignement s'arrêta entièrement.

Elle était très faible et prostrée après cette saignée épouvantable; aussi lui donna–t–on trois doses, par intervalles, de China 10m: ; et la malade se rétablit correctement.........

Madame K, 28 ans, grande, mince yeux bleus..... mariée; un enfant de 7 ans; pas de grossesse depuis. Fut soudain prise d'une hémorragie utérine active, de sang brillant; le sang ne coagulant qu'au froid; odeur de sang frais. Elle avait une douleur importante dans le bas du ventre, la peau de l'abdomen était brûlante; sueur légère. Urines fréquentes, en petites quantités. Le sang jaillissait à flots. Elle se sentait défaillir et nauséeuse; elle avait une céphalée palpitante; face pâle, exsangue ( ? par perte de sang), un aspect cireux. Langue chargée de blanc : ........ bouche pâteuse; toux avec mucus collant dans le larynx ...........Le flot était pire par le mouvement, cependant elle était agitée, et ne pouvait supporter de rester tranquille; elle pensait qu'elle ne pourrait jamais se rétablir et se demandait en ce qu'il adviendrait de sa petite fille.....

Ipeca 200 dans de l'eau, une cuillère à thé chaque heure; dès que le saignement aura cessé, remplacer par du placebo. Après la troisième dose, l'hémorragie fut tellement diminuée qu'elle ne continua pas de prendre Ipeca. Au matin, il y avait seulement un léger saignement qui se poursuivit pendant deux jours, puis cessa entièrement. Pas de troubles ultérieurs pendant plusieurs mois : je la vois souvent.

Madame B., 24 ans, teint sombre; yeux et cheveux noirs; plutôt rondelette. Mariée, un enfant de deux ans. Plutôt triste; va au–devant de ses malheurs. 

Prise soudain d'une hémorragie utérine, de sang rouge brillant, s'écoulant à flots; défaillance nauséeuse et haut–le–coeur. Figure exsangue; pouls petit et rapide, à 120; pieds froids et moites, abdomen brûlant; sueur moite sur la face; mal de tête écoeurant dans toute la tête; mal douloureux dans le bas du dos, pire au mouvement. Endolorissement à travers la partie antérieure du thorax; crises de toux spasmodique aggravant l'hémorragie, qui se met à couler à flots. Pression lourde dans le bas–ventre, et, avant le jet de sang, douleur étreignante dans la région utérine. Triste et découragé : " sait qu'elle va être saigné à blanc ". Elle est mieux quand mais elle reste parfaitement tranquille, mais ne peut rester ainsi. L'écoulement est pire quand elle remue, d'où jaillissement du sang, ce qui la rend plus triste encore et agitée.

Ipeca 200 dans de l'eau, une cuillère à thé chaque heure, quatre doses, l'arrêter dès que l'hémorragie semble se ralentir, et remplacer par un placebo.

A la 4ème dose, l'hémorragie active cessa; le lendemain, un léger écoulement se produisit, qui s'amenuisait progressivement, quoique durant jusqu'au troisième jour. Pas de trouble ultérieur.

Le Médecin ajoute : " Un grand nombre de remèdes ont un écoulement de sang rouge brillant provenant de l'utérus; mais, à ma connaissance, aucun d'eux n'a les caractéristiques particulières d'Ipéca. Il semble se détacher d'une manière proéminente dans toutes ses caractéristiques, et ne peut permettre une erreur de diagnostic avec tout autre remède. Une caractéristique très particulière est que l'écoulement dans l'hémorragie active consiste en un véritable jaillissement, qui pourrait être comparé à celui d'une pompe manipulée vigoureusement à la main; le flot ne cesse pas, mais à chaque pulsation du coeur, il y a un jaillissement particulier. Ce fait, autant que je sache, n'étant porté au compte d'aucun autre remède. Et puis le sang ne se coagule pas aisément, mais reste fluide pendant un certain temps, spécialement quand il s'agit d'une hémorragie utérine active.

 

 

Iris Versicolor [Iris]

 

Texte

(Glaïeul bleu)

Iris n'est pas un des grands polychrestes, remèdes aux usages fréquents, presque universels, mais il a une place bien définie dans notre matière médicale, qui n'est occupée par aucun autre remède. C'est un de nos plus grands remèdes dans les crises bilieuses et les migraines; dans les troubles du foie; dans quelques troubles de la peau; c'est un remède affectant le pancréas ; mais, partout, il a des particularités d'action très définies, et qui rendront sa prescription aisée.

C'est une des drogues très précieuses dont nous ayons hérité des Indiens d'Amérique du Nord. Que ferions–vous, par exemple, sans Baptisia, Gelsemium, Viburnum op, ou Caulophyllum ?

Iris affecte la totalité du tube digestif. Il a une détresse brûlante dans l'estomac; le vomissement est extrêmement sûr et brûle l'estomac, la bouche, la gorge, l'oesophage. Détresse brûlante non seulement dans l'estomac, mais dans le pancréas. Dans la diarrhée, les selles sont aqueuses, brûlent l'anus, qui semble en feu. Il affecte le foie, qui s'hypertrophie ou tend vers une déficience biliaire, avec jaunisse. Par suite de régurgitation de bile, surviennent des crises biliaires, avec terribles céphalées et vomissement de bile, les crises bilieuses récurrentes typiques, qui font de la vie un fardeau et amènent une certaine crainte et de l'incertitude dans la routine quotidienne. Même l'urine brûle tout le long de l'urètre. Comme BOGER l'exprime succinctement, cela plaide pour " une rapide élimination : avec excrétions sûres, brûlantes, âcres ".

La bouche est graisseuse, semble brûlée ou échauffée; tandis qu'une salive visqueuse profuse, blanche, peut pendre depuis les lèvres jusqu'au sol, rappelant Kali bich

Avec toutes ces sécrétions brûlantes et acides, il y a naturellement des douleurs : crampes, coliques, spasmes. Douleurs " violentes " : au–dessus des yeux, dans l'épigastre; crampes terribles; douleurs coupantes, élançantes, brûlantes, étreignantes.. Il excite la sécrétion des glandes salivaires, pancréatiques, intestinales, etc... et en tous ces endroits, ses sécrétions anormales sont profuses, acides et causent des douleurs brûlantes qui constituent son Keynote.

Il affecte également la peau : Tinea capitis des bébés ; ses éruptions étant typiquement eczémateuse ou pustuleuses. On le trouve en caractères gras pour l'herpès zosterien, et il est utile dans le psoriasis.

Iris a une périodicité marquée : migraine tous les 8 jours; colique nocturne avec diarrhée à 2–3 heures du matin, ou chaque quinzaine.

Nash écrit : brûlure de la bouche, de la langue, de la gorge, complètement jusqu'à l'estomac, brûlure de l'anus, s'il s'agit d'une diarrhée.

Vomissement de mucus, visqueux glaireux, filandreux, pendant comme des fils. Migraines gastriques ou hépatiques, avec obscurcissement du champ visuel au début. Vomissement sûr ou amer.

Parfois très utile dans le choléra infantile; la substance vomie est très sûre, si sûre qu'elle excorie la gorge.

La brûlure du tube digestif est très caractéristique de remède. Le vomissement peut être amer, ou douceâtre. Il y a un écoulement profus de salive.

Un de nos meilleurs remèdes de migraine. J'avais jadis l'habitude de le donner à la 3ème dilution, mais depuis ces dernières années, j'emploie la 50M, et en suis beaucoup plus satisfait par suite de son action plus prompte et plus durable.

Il donne un cas : " Une fois, j'eus un cas de trouble gastrique chez une dame entre deux âges. Elle avait de fréquentes crises de vomissement d'un mucus, visqueux, glaireux, très filant, pendant en filaments de sa bouche jusqu'au récipient sur le plancher. Puis le vomissement devint de couleur sombre; comme du marc de café. Pensant qu'elle avait un cancer gastrique, elle fit son testament, mit sa maison en ordre, en prévision de sa mort. Kali bichr fut donné sans bénéfice aucun, mais Iris guérit cette personne en peu de temps, et elle tient bien depuis dix ans.

SYMPTÔMES EN LETTRES GRAS

Migraine d'origine gastrique ou hématique, commençant toujours par obscurcissement devant les yeux.

Douleur sourde, tapante ou élançante, sur le côté droit du front; nausée : 

Pire : soir, repos, air froid, en toussant.

Mieux : par le mouvement modéré.

Douleurs coupantes aiguës, de courte durée, changeant souvent.

La bouche et la langue donnent l'impression d'être échaudées.

Ecoulement profus de salive.

Nausée et vomissements : de nourriture sûre; toute la personne sent l'acide; vomissement d'un liquide mince, aqueux, d'un goût excessivement sûr.

Selle aqueuse. L'anus semble en feu; tendance à forcer et peser vers le bas; grande brûlure à l'anus.

L'anus semble douloureux; sévère brûlure dans l'anus après la selle.

L'anus parait sensible, ou comme si on y avait piqué des pointes.

Herpès zosterien du côté droit du corps.

CURIEUX SYMPTÔMES OU EN ITALIQUES

Céphalée habituelle; violente douleur tapante sur l'une ou l'autre des bosses frontales pire le soir; après effort.

Céphalée frontale chronique; pire en s'asseyant, en étudiant, en cousant.

Mieux en se levant ou travaillant.

Mal de tête avec violentes douleurs au–dessus des yeux, dans la région supra–orbitaire, seulement sur un côté à la fois.

Sévère douleur à travers les tempes et au–dessus des yeux, avec vertige, nausée et vomissement.

Violent mal de tête étourdissant avec névralgie faciale, suivi d'une urine copieuse, limpide et de vomissement.

Céphalée; vomit un mucus doux, occasionnellement avec une trace de bile.

Céphalée réflexe par acidité gastrique.

Tinea capitis : tout le sommet de la tête ne forme qu'une seule croûte; sous cette croûte, qui agglutine les cheveux et les enrobe, suinte une matière jaunâtre; l'oreille gauche était recouverte par l'éruption. Toutes les deux semaines, il y avait une collection et écoulement d'un pus jaune verdâtre. Nombreuses pustules jaunes sur le cuir chevelu, chacune contenant un cheveu.

Éruptions pustuleuses de la face, sécrétant une substance sanieuse, irritante.

Salive filante; tombe de la bouche pendant la conversation.

Salivation : la langue et les gencives donnent l'impression d'être recouverte d'une substance graisseuse.

Irritabilité particulière de la gorge, du palais et du pharynx, survenant sans inflammation apparente, parfois avec toux.

Spasmes du pharynx quand il avale de la nourriture.

Indigestion chronique de lait; il est sûr et est vomi.

Nausée; en voyageant, par surmenage, irrégularités du régime alimentaire; avec haut–le–coeur.

Vomit un liquide si sûr qu'il excorie la gorge; avec brûlure dans la bouche, la gorge, l'oesophage et l'estomac; vomissement d'eau douceâtre; de ce qui est ingéré; de lait suri chez les enfants; de nourriture une heure après manger; de bile, avec grande chaleur et sueur.

Vomissement périodiques, apparaissant toutes les 4 à 6 semaines, durant 2 à 3 jours.

Vomit la nourriture, puis un fluide sûr, enfin de la bile, jaune et verte; avec grande chaleur dans la tête, de la fièvre et une grande prostration; transpiration chaude après effort et vomissement.

Violentes douleurs épigastriques par intervalles; avant le déjeuner; après avoir bu de l'eau.

Battements, frappes, dans et au niveau du coeur et du sternum, puis terribles spasmes et crampes allant du milieu du sternum au creux de l'estomac avec vomissements répétés.

Détresse brûlante dans l'estomac et le pancréas, avec diarrhée aqueuse et grande prostration.

Détresse brûlante dans le pancréas, avec vomissement douceâtre.

Douleurs dans la région hépatique; pire par le mouvement.

Augmente de volume, puis déficience de bile, avec jaunisse.

Coliques bilieuses.

Affections aiguës du pancréas, inflammation ou salivation.

Douleurs intermittentes, colicatives, dans la région ombilicale, avant le vomissement.

Douleur dans la région ombilicale, pire par le mouvement.

Douleurs , aiguës, épreignantes dans les intestins.

Urine rare, rouge, brûlant toute la longueur de l'urètre après son passage, ou bien claire, copieuse, aqueuse, dans les céphalées d'origine nerveuse.

Nausée persistante et vomissement pendant la grossesse; écoulement profus de salive.

Douleur dans la partie gauche de la poitrine, comme si les côtes pressaient contre le poumon.

Hering dit : Iris fera avorter un panaris.

 

 

Kali Bichromicum [Kali–bi]

 

Texte

Kalium Bichromicum remède avec caractéristiques et très marquées, propres à lui. C'est un poison irritant et corrosif, détruisant profondément les tissus qu'il attaque. Donc, agissant et d'une manière douce et curative en dilutions, il calme et stimule de pouvoir de réparation dans certains états parfois sévères des muqueuses et de la peau; c'est–à–dire là où la maladie naturelle et artificielle sont semblables... " Les drogues possèdent à la fois un pouvoir morbide et curateur, et la maladie est la même ".

* * *

On repère Kali bich à son aspect filandreux, sa localisation en taches,, sa couleur jaune.

Dans Crocus, les hémorragies, d'où qu'elles viennent, s'étirent en longs filaments noirs; mais avec Kali bichromicum, il s'agit d'écoulements purulents ou muqueux, qu'elle qu'en soit la source, étirés en longs fils, qui peuvent pendre " de la bouche jusqu'au sol ". Ecoulement filandreux venant du nez, de la gorge, de l'oreille, de l'oeil, de la poitrine, la vulve ou l'urètre, " Urine alcaline et visqueuse "; vomissement de même caractère; même le lait semble comme " une matière visqueuse et de l'eau ", tout cela suggère Kali bichromicum. Cependant, la drogue tend également à produire " des masses compactes " (mucus), résistantes, et présentant tous les degrés, de doux à très irritant; couleur blanche, jaune ou verte.

Ses plus caractéristiques douleurs apparaissent par places. Les douleurs caractéristiques de Berberis irradient à partir d'un centre; celles qui suggèrent Kali bich apparaissent en de petits endroits qui peuvent être " recouverts avec le bout d'un doigt ". De telles douleurs surviennent dans certaines de ses céphalées – " céphalées semi–latérales en de petits endroits "; " Douleurs sourdes et douleurs d'aiguilles dans la partie droite de la poitrine, sur une zone bien circonscrite "– dans l'hypocondre droit; juste à gauche du cartilage ensiforme; dans le sacrum. Cependant il a aussi des douleurs élançantes et piquantes.

Ses ulcérations, également, sont typiquement arrondies, profondes, comme à l'emporte–pièce. Elles apparaissent sur les muqueuses, spécialement l'estomac; dans la peau; les yeux; même dans les os. Et les cicatrices qu'elles laissent sont du même caractère; déprimées, rondes, " comme à l'emporte–pièce ".

Puis, il y a sa coloration jaune : vision jaune (Cina), sclérotiques jaunes (Chel, etc), écoulements jaunes, vomissements jaunes, crachats jaunes. Ecoulements jaunes du nez, de l'oreille, de l'oeil, tandis que la langue peut être vernissée, rouge, craquelée, ou " enduite de feutre jaune ". Clarke (Dictionnaire) fait grand cas de son utilité là où a une grande quantité de liquide aqueux et jaunâtre est vomi (ceci se rencontre dans les expérimentations), et il donne des exemples.

HERING cite un cas de vomissement de la grossesse guéri par Kali bichromicum : soudaine nausée; langue chargée de jaune; froid intérieur, et chaleur de la face; constipation; violentes douleurs abdominales; défaillance... " Aussi : " Vomissement de longue durée pendant la grossesse; ne peut retenir aucune nourriture dans l'estomac; grande émaciation et faiblesse ".

KENT (Lasser Writings) détaille un cas gastrique guéri par Kali bich où " il n'y avait aucun symptôme catarrhal du nez et de la poitrine, ni écoulements épais, filandreux; aussi Kali bich fut–il laissé de côté. Les symptômes gastriques guidèrent seul vers son emploi, puisqu'il n'avait pas d'autres signes d'importance ". " Ici, le patient passa en revue les expérimentations et souligna les symptômes tel qu'il les avait ressenti ".

Parmi eux : " digestion faible; estomac dérangé par la nourriture la plus insignifiante (comme avec des ustensiles chromés). Incarcération de gaz dans l'estomac et la partie inférieure de l'abdomen. Sensation de vide dans l'estomac, avec manque d'appétit au dîner .... Se réveille la nuit avec un grand malaise à l'estomac, avec de la sensibilité et un endolorissement dans une petite zone à gauche de l'appendice xiphoïde. Soudaine douleur violente, constrictive, à la face antérieure de l'estomac. Réplétion après une bouchée de nourriture, non soulagée par Lycopodium. Egalement, douleur coupante comme avec des couteaux; incapable de digérer les pommes de terre ou des substances amidonnées " (farineux). 

* * *

Parmi les autres caractéristiques de Kali bich, on trouve son rhumatisme : de type erratique; ou alternant avec catarrhe, ou avec troubles gastriques.

Kali bich a été trouvé spécialement utile dans les affections de la bouche et de la gorge, dans l'amygdalite, la diphtérie, le croup; dans l'athsme, la bronchite, la coqueluche et dans les troubles de l'estomac, surtout l'ulcère, la variété ronde. Mais, partout il guérit spécialement les muqueuses affectées de la manière qui lui est propre et alors il se met en devoir de les guérir.

* * *

Agit sur les travailleurs de chrome. " Les premiers jours, écoulement nasal d'eau claire avec éternuements, principalement en allant au grand air; puis sensibilité et rougeur de nez avec sensation d'odeur fétide. Puis les malades ont une grande douleur et endolorissement, principalement à la jonction du cartilage et le septum s'ulcère complètement de part en part, tandis que le nez s'obstrue par suite de la formation répétée de bouchons durs, élastiques (appelés cliquets par les ouvriers). Au final, la membrane perd sa sensibilité et reste sèche sans septum et souvent avec perte de l'odorat pendant des années. HUGUES ". (Pharmacodynamics).

HUGUES : un remède pleinement expérimenté et largement éprouvé.

KENT (conférences) : ses principaux usages se trouve dans les maladies des muqueuses .... affections catarrhales avec ses symptômes particuliers. Il a été capable de révéler, dans ses expérimentations, des symptômes provenant de toutes les muqueuses du corps. Inflammations lentes, mais intenses des muqueuses, où qu'elles soient attaquées. Naturellement, il fournit des écoulements épais, visqueux ou filandreux, jaune ou jaune–vert .. à l'oeil, l'oreille, la gorge, le nez, la trachée, etc... 

Les douleurs sont aggravées par la toux.

Bouche, souvent d'odeur répugnante; dents branlantes; gencives sensibles; suintant du sang; la langue ulcérée, devient épaisse, sèche, lisse, rouge, craquelée, elle brille comme un flacon de verre. Langue épaisse, sèche, rouge brillant......

Douleurs erratiques, lancinantes, déchirantes ; errant d'une articulation à l'autre et d'un os à l'autre, qui parfois siègent profondément dans les os.

Pire par la bière; diarrhée du matin, pire par la bière. En plus des ulcères ronds, Kent note des ulcères déchiquetés rongeant; spécialement employé dans les vieux ulcères des jambes. Le fait particulier étant que quand le vieil ulcère guérit, il le fait avec une surface déprimée, en profondeur, comme s'il s'agissait d'une fausse cicatrisation.

Estomac comme un sac de cuir, la digestion semble d'être arrêtée; la nourriture reste sur l'estomac comme un poids.

Douleurs les plus violentes en un point que l'on pourrait recouvrir du doigt. Douleurs maxima en un point que l'on pourrait recouvrir du doigt. Céphalée de ce type; le patient dit qu'elle se trouve là, à cet endroit, ou qu'elle commence là ou s'étend à partir de là.

Alternance de troubles, ou troublent qui bougent. Quand le rhumatisme est là, les autres troubles cessent. Quand l'état goutteux augmente, l'état catarrhal ou la diarrhée disparaissent.

FARRINGTON : éclaire spécialement Kali bich. Nous lui emprunterons un choix d'extraits.

S'il y a des ressemblances évidentes avec les Kalis, il y a aussi des différences nettes nées de l'acide qui lui est combiné. Chromic acid est un acide puissamment irritant : il a un pouvoir escarrifiant puissant qui détruit les tissus animaux très rapidement, et pénètre aussi vite à l'intérieur de la partie attaquée, y produisant un ulcère profond.

Il agit spécialement sur les personnes grasses, les enfants gras et joufflus plus que sur les adultes.

Il possède de grandes vertus dans les inflammations des muqueuses, avec tendance à l'exsudation plastique et les pseudo–membranes. Il produit sur les muqueuses d'abord une violente inflammation avec beaucoup de rougeur et de gonflement, et produit une accumulation de mucus rapidement transformé en exsudation fibreuse : tendance à la formation de fausses membranes. Ce caractère d'exsudation réalise la caractéristique bien connue de Kali bich écoulement visqueux et filandreux.

Ecoulements visqueux et filandreux, dans la pharyngite, la laryngite, le coryza, les matières vomies du catarrhe gastrique; dans la leucorrhée, les écoulements urétraux. Chez les enfants, il aide dans les écoulements auriculaires tenaces, visqueux, purulents, avec douleurs lancinantes et piquantes dans la tête et vers la nuque; les glandes, spécialement la parotide de ce côté est gonflée, tandis que les douleurs lancent à l'intérieur de cette parotide.

Utile dans la diphtérie, avec membrane épaisse, apparaissant jaune, comme une lamelle de cuir, et des écoulements filandreux.

Spécifique des ulcères des fosses nasales, avec tendance à la perforation, entourés d'une zone de couleur rouge cuivré.

Catarrhe nasal : d'abord nez sec avec chatouillement et éternuements; pire au grand air; la sécrétion visqueuse et filandreuses, sa collecte dans les narines postérieures; peut être ou non offensive.

Ou dans l'ozène; avec bouchons, ou " cliquets ". Bouchons d'un mucus dur et vert ramenés par graillonnement des narines postérieures, spécialement le matin. Ou ulcères qui extériorisent le caractère pénétrant de Chromic acid, et tendent à perforer.

Croup chez des enfants gras, rondelets, à cheveux clairs, avec crises d'étouffement les tirant de leur sommeil, suffoquant. Membrane épaisse dans le larynx, et qui le rétrécit. Expectoration coriace et filandreuse avec des morceaux comme des macaroni bouillis. Pire de 3 à 5 heures du matin. Peut s'étendre vers les bronches; pas fréquent, mais très dangereux. Farrington dit se souvenir d'un patient, qui, après avoir pris Kali bich expectora des morceaux ressemblant à du vermicelle et ayant de nombreuses petites branches –probablement des moules des ramifications bronchiques (Ipeca) Voir HOMEOPATHY, 1937, p. 321.

Ensuite, il envisage les effets de Kali bich sur la muqueuse gastrique. La drogue est assez irritante pour produire une gastrite. Ses symptômes sont de gravité variable, allant de la simple indigestion aux symptômes d'affection maligne. Dyspepsie avec céphalée supra–orbitaire ou avec une céphalée particulière. Le patient est affecté D4une cécité – les objets deviennent obscurs et moins distincts, et puis la céphalée commence. Elle est violente ; pire par la lumière et le bruit, et la vue revient tandis que la céphalée empire. Il dit qu'il y a un certain nombre de remèdes ayant une céphalée aveuglante : Caust (mais la cécité ne diminue pas quand la céphalée augmente), Nat murIris vers; Psor, et Sil; mais avec Sil, la cécité vient après la céphalée.

Avec ce mal de tête, Farrington dit que la face peut devenir pustuleuse et enflée, et couverte de boutons ou d'acné. Elle est également cireuse et jaune, comme si le patient était bilieux. L'estomac semble gonflé après un repas important, comme Lycopodium ....

Gastrite : la matière vomie, sûre, mélangée avec du mucus clair, ou amère, par suite d'un mélange avec de la bile. Chaque fois qu'il essaie de manger ou boire, le vomissement recommence, avec détresse et sensation " à vif ", brûlante à l'estomac. Avec cette variété de vomissement, vous pouvez donner Kal bich, dans le vomissement des alcooliques, et dans l'ulcère rond, perforant de l'estomac.

Il note le rash comme la rougeole, pour lequel il a été employé. Peut suivre Pulsatilla, utile dans les cas plus légers. " Kali bich est un des meilleurs remèdes que nous ayons pour la rougeole " avec les symptômes catarrhaux de Pulsatilla, les sécrétions des yeux, oreilles, bouche, avec écoulements muqueux, jaune–vert, seulement pire. Et tendant à l'ulcération. 

Il produit des papules, dures; tendant à se transformer en pustules, voire en ulcères.

* * *

Pulsatilla est indiqué dans la rougeole. Je pense qu'il est souvent donné en mauvaise place. Il est indiqué quand les symptômes catarrhaux dominent et que nous avons du coryza et une lacrymation profus...

Kali bichromicum doit être utilisé quand au lieu d'un simple catarrhe des yeux, vous avez des pustules sur la cornée. La gorge est gonflée et des douleurs viennent de la gorge, et jusque dans les oreilles; les glandes salivaires sont gonflées, et il y a une surdité catarrhale.

SYMPTÔMES EN LETTRES GRAS

NEZ; Septum nasal complètement ulcéré à distance.

Sept un cartilagineux entièrement détruit; toute la muqueuse nasale est dans un état d'inflammation purulente; la maladie a été prise par erreur pour une syphilis. Nez très sec, avec impression de pression dans les os du nez.

Sécheresse du nez.

Formation de tampons dans les narines.

Douleur pressive dans la racine du nez.

Nez obstrué, spécialement à sa partie supérieure; difficulté de détacher le mucus épais, lequel passe plus volontiers par les narines postérieures.

" Cliquets " dans le nez; si le malade accepte de rester ainsi quelques jours, ils finiront par se détacher aisément; mais si le nez est dégagé trop tôt, cela laisse une sensibilité à la racine du nez et une intolérance à la lumière.

Décharge de masses vertes résistantes, ou de tampons durs.

Mucus dur, visqueux, vert, sanglant; en masses claires; violente douleur venant de l'occiput, allant au front, quand l'écoulement cesse.

Mauvaise odeur provenant du nez.

Suppuration chronique de l'OREILLE; tympans perforés; ...... la sécrétion est souvent plus muqueuse que purulente; écoulement jaune, épais, tenace, si bien qu'il peut s'introduire en une mèche dans la perforation; lancées, sensations transperçantes ....

Langue lisse, rouge, craquelée.

Sécheresse de la BOUCHE.

Affections syphilitiques de la bouche et des fosses nasales.

Graillonnement d'un mucus gélatineux épais le matin.

Graillonnement d'une quantité considérable de mucus tenace avant midi.

A la racine de la luette, du côté droit, excavation sensible, de la dimension

d'un demi pois cassé, avec une auréole rougeâtre, contenant une matière jaune tenace. 

Ulcères rongeant à la profondeur des fosses nasales, souvent syphilitiques.

Diphtérie : pseudo–membranes par dépôt fibrineux ferme, nacré; apte à descendre vers le larynx et la trachée; la luette apparaît comme une vessie, très gonglée, avec peu de rougeur.

ESTOMAC. Perte complète d'appétit.

Vomissement.

Nausée et vomissement des ivrognes.

Selles, comme de la diarrhée, faites d'eau brune écumeuse (avec pression très douloureuse), urgentes avec ténesme.

Mauvais effets des excès de bière; grand poids au creux de l'estomac; flatulence; ...

Prolapsus utérin, provenant en apparence du temps chaud.

Voix rugueuse, enrouée.

TOUX (spécialement le matin) avec expectoration de mucus blanc " aussi tenace que le poix ", qu'il pourrait s'étirer en ficelles.

Expectoration d'un mucus très résistant, si visqueux qu'il s'étire en fils jusqu'aux pieds.

Tous avec douleur, du milieu du sertnum à travers le dos; sévères piqûres ou poids et endolorissement dans la poitrine.

Toux le matin, en s'éveillant, avec dyspnée; mieux couché.

Toux rauque, métallique, dans le croup (membraneux) ou la diphtérie; expectoration d'un mucus résistant ou de moules fibro–élastiques.

Expectoration très glutineuse et épaisse; adhérent aux fosses nasales, la langue et les lèvres, sortant finalement de la bouche en masses longues, visqueuses et très tenaces.

Douleur aiguë, en coup d'aiguillon dans la région des reins.

Douleur dans le coccyx alors qu'il s'assied.

Névralgie chaque jour, à la même heure.

DOULEURS apparaissant rapidement et disparaissant soudainement (comp Bell).

Douleurs en de petites zones pouvant être recouvertes avec l'extrémité d'un doigt.

Les douleurs attaquent d'abord une partie, puis réapparaissent dans un autre.

Affections de quelque muqueuse, que ce soit avec écoulement de mucus résistant, visqueux, adhérent, ou pouvant s'étirer en longs fils.

Ulcères; profonds, jaunes, secs, ovales, à bords tranchants, avec auréole rouge brillant; base indurée, corrodant; devenant plus profond; zone noirâtre au centre; cicatrice restant déprimée; profond comme s'il était taillé avec un poinçon, bords réguliers.

Troubles pires en par temps chaud.

SYMPTÔMES ET SENSATIONS SUGGESTIFS

Le lait, lorsqu'il s'écoule des seins, a l'apparence de masses visqueuses et d'eau.

Comme si la tête allait éclater; comme si le nez allait éclater.

Le nez donne l'impression d'être trop lourd.

Comme si les os du nez étaient libres et frottaient l'un contre l'autre.

Comme s'il y avait un cheveu en haut de la narine gauche.

Larges zones isolées sur la langue. Un cheveu sur l'arrière de la langue.

Douleurs dans des endroits pouvant être recouverts par le bout d'un doigt.

Ou bien, douleurs le plus souvent piquantes et élançantes.

Céphalée brûlante avec vertige, pendant lesquelles tous les objets apparaissent enveloppés dans un nuage jaune.

Douleur en un point de la tête.

Crises périodiques de céphalées semi–latérales en de petits points qui pourraient être recouverts avec un point du doigt.

Cécité suivie par un violent mal de tête; doit se coucher; aversion pour la lumière et le bruit; la vue revient alors que le mal de tête augmente. 

Couleurs variées et endroits brillants devant les yeux.

Les objets semblent recouverts d'un voile jaune.

Ulcères de la cornée; tendance à creuser sans s'étendre latéralement.

Impression de fils métalliques qui vibrent dans la partie gauche de la face et dans le cou.

Langue chargée, comme avec du feutre épais jaune.

Bouchon dans la gorge, non soulagé par la déglutition.

Ulcères dans les fosses nasales; dans le pharynx; décharge de blocs à odeur de fromage, souvent offensifs.

Répulsion pour la viande.

Désir ardent de bière; d'acides (de boissons acides).

Mauvais effets secondaires des liqueurs maltées, spécialement de la bière allemande, sensation de froid, à l'estomac et à l'intestin.

La nourriture reste dans l'estomac comme un poids. Digestion suspendue.

Les douleurs et le malaise dans l'estomac alternent avec les douleurs dans les membres.

Etouffement, comme si quelque chose de dur se trouvait tout en bas de l'oesophage ; puis bondissement et secousse comme si l'estomac se trouvait ébranlé.

Ulcère gastrique rond.

Nausée avec douleur brûlante dans l'anus.

Nausée et vomissement des ivrognes.

Douleurs gastriques soulagées en mangeant, alors les douleurs rhumatismales réapparaissent; quand les douleurs gastriques arrivent à un certain degré, les douleurs rhumatismales s'apaisent. Curieuse sensation comme si quelque chose rongeait les intestins.

Régurgitation de nourriture inchangée, non sûre, avec douleurs à travers le milieu du dos.

Vomissement de mucus aqueux, verdâtre, le matin.

Douleur sourde ou douleurs piquantes dans l'hypocondre droit, spécialement quand elle est limitée à un petit endroit.

Crises spasmodiques ressemblant à celles des calculs biliaires.

Pendant une émission de vent, sueur sur tout le corps, spécialement la face, d'où elle ruisselle en flots.

Urine alcaline et visqueuse.

Sensation d'une goutte d'urine restant dans l'urètre.

Leucorrhée jaune, visqueuse.

Un mucus résistant l'étrangle presque.

Sensation de masse à la partie supérieure de la trachée et de cheveux sur la base de la langue, qui n'est soulagée ni en raclant, ni en avalant, ni en mangeant.

Expectoration visqueuse, jaune, profuse, et beaucoup de sueurs.

Violents accès de toux avec expectoration rare de mucus filandreux; ou beaucoup de crachats visqueux en masse grises.

S'éveille avec une lourdeur sur la poitrine, comme provenant d'un poids.

Sensation d'étouffement, en se couchant.

Coqueluche; mucus si visqueux qu'il s'étire en longs fils de la bouche au sol.

Prurit derrière le sternum, causant une toux violente, paroxystique et torturante.

Sensation de froid au coeur; poitrine serrée; dyspnée.

Quand il se penche en avant, il sent comme si quelque chose craquait à travers le sacrum;

Ne peut se pencher en avant ou bouger à cause des douleurs.

Violente douleur; douleur en un petit point du sacrum; pire la nuit.

Douleur dans le coccyx.

Pustules sur les bras; enflure du bras, se transformant en large ulcère à bord taillés à l'emporte–pièce.

Éruption sèche comme la rougeole.

Petites pustules sur le corps, comme la variole, disparaissant sans éclater.

Pustules aussi larges qu'un pois, avec, une petite croûte noire centrale, sur les parties enflammées de la peau.

Tubercules cutanés, isolés, suppurants, creusant des trous profonds.

Prurit des avant–bras et des mains, puis intolérable douleur et formation de nombreux ulcères d'où peut jaillir, lorsqu'on presse le bras avec force une douzaine de masses d'une matière presque solide, laissant des cavités parfaitement nettes et sèches.

Ulcère sur le poignet, suintant pendant plusieurs mois, et laissant une cicatrice déprimée, comme après un évidement.

Les mains sont complètement recouvertes de cicatrices déprimées, comme si l'on avait taillé à l'emporte–pièce.

Petites pustules à la racine des ongles. Le fluide s'épaissit jusqu'à la consistance de masses jaunes et dures.

Douleurs dans les tibias (périostite syphilitique).

Rhumatisme alternant avec des symptômes gastriques; l'un apparaissant à l'automne, l'autre au printemps.

Pourrait difficilement s'asseoir; sensation de tampon dans l'anus (Anac).

Pire à 2h du matin ; de 2 à 3 heures du matin.

Douleurs volant rapidement d'une place à l'autre, ne restant pas longtemps à chaque place, et intermittentes.

LOCALISATIONS PREFEREES.

Formation diphtériques dans : nez, bouche, fosses nasales, pharynx, larynx, trachée, bronches, utérus, vagin.

Affections de quelques muqueuses que se soit avec écoulement de mucus solide, visqueux, adhérent, ou pouvant s'étirer en longs fils.

Douleurs rhumatismales, alternant avec le catarrhe; avec (voir plus haut) symptômes gastriques.

Os; articulations.

Éruption, recouvrant presque entièrement le cuir chevelu; consiste en un certain nombre de petites vésicules, très groupées, et remplies d'un liquide visqueux transparent, qui éclatent et forment des croûtes épaisses, stratifiées, de couleur gris sale; ou gonflement de la peau entre les zones d'éruption; beaucoup de prurit; agglutination des paupières et écoulement de pus du cantus interne; zones de la face recouvertes de croûtes aux alentours des narines; oreille externe très enflée, rouge, polie, la région derrière les oreilles étant excoriée avec écoulement profus ... zones d'éruption profondément fissurées des plis du cou, avec écoulement séro–purulent ... irritable; tête avec difficulté à cause de l'obstruction des narines; émaciation; diarrhée visqueuse verte.

L'éruption débutait sur l'oreille et étendait sur la moitié de la tête; croûtes verdâtres, avec suintement de matière blanchâtre.

 

 

Kali Bromatum [Kali–br]

 

Texte

Bromure de potassium

" Les Bromures " pratiquement toujours du Bromure de Potassium, ce puissant inhibiteur, ce grand suppresseur employé de façon presque universelle dans le traitement de l'épilepsie, de l'insomnie; chez les nerveux .. et qui, pourtant, tel qu'il est administré, il ne guérit pas des états chroniques, pour lesquels il est prescrit, et il ne peut pas les guérir

Et pourquoi cela ? simplement parce que la dose doit sans cesse être augmentée de mois ou années, et le malade prend de plus en plus de la drogue. Vous saisissez qu'il y a deux manières de prescrire. Vous pouvez donner un remède pour faire quelque chose au patient, afin d'" abaisser son système nerveux et de paralyser plus ou moins les hautes fonctions cérébrales "; mais cette façon de faire n'est pas la forme idéale de traitement pour l'homéopathe, dont le souci est toujours la stimulation vitale du patient, selon des lois bien définies, par laquelle il va se guérir lui–même. Les drogues ne peuvent guérir, malgré l'opinion populaire. La guérisons ne peut venir que de l'intérieur; ou alors il n'y a pas de guérison.

Nous allons détailler bientôt les joies, mentales et physiques, de l'état " Bromisme ", sous la plume d'un des plus grands maîtres de la vieille école de médecine, d'après son manuel à l'usage des étudiants. Il n'est pas étonnant que l'un d'eux, il y a des années, préparant son examen final, s'écria : la médecine est brutale; je ne donnerai jamais de drogues à mes clients ! Nous parlerons aussi des empoisonnements des hommes et des animaux par le bromure de Potassium, avec pour référence l'Encyclopédie des pathogénésies de drogues. Nous verrons également comment l'homéopathie applique ces drogues, à des doses toxiques, stimulant doucement, accentuant et révélant leurs qualités latentes inhibées par la maladie, et comment ainsi elle soulage les maladies, ou plutôt le tableau pathologique similaire mais non causé par le bromure de potassium.

En regardant en arrière, nous n'avons que rarement, sinon jamais personnellement, eu l'occasion d'utiliser cette drogue.

Pour la nervosité et l'insomnie, nous possédons tellement de remèdes rapidement curatifs, qui, donnés conformément à la cause, et d'après les symptômes exacts, agissent comme un charme. Il n'est pas besoin de " pousser " le remède ou d'augmenter les doses. Prenez l'insomnie, liée au surmenage, à l'extrême épuisement du corps et de l'esprit. Ici Arnica ne rate jamais à l'appel " nature fatiguée gentiment restaurée et sommeil reposant ". Dans l'insomnie par anxiété, agitation, angoisse, frayeur; quand hommes, femmes ou enfants s'agitent fébrilement, désespérant de trouver le sommeil, Aconit se révèle simplement magique; depuis Aconit a tourmenté ses expérimentations, qui, il y a bien longtemps, ont souffert pour nous afin que nous puissions cesser de souffrir.

Ou, encore, le cas d'une dame d'un certain âge, affligée d'un goitre énorme, et qui au cours d'un des raids ariens de la dernière guerre, avait été projetée sous une poutre, tandis que sa maison flambait au–dessus de sa tête (certains des médecins qui viennent à nos consultations externes, la connaissent bien). Quand les raids recommencèrent fin septembre. Qu'arriva–t–il ? Elle retournait sans cesse son histoire. " Oh, je ne peux dormir.. je reste toujours en éveil ". Quelles excuses n'avait–elle pas ? Une ou deux doses d'Arsenicum la remis d'aplomb et la nuit d'après, elle affirma avoir bien dormi et " avoir perdu sa peur ". Qui, dans pareil cas, voudrait substituer l'effet stupéfiant du bromure, avec l'avantage d'une inconscience de quelques heures, mais avec la nécessité d'une constante répétition.. lequel bromure est incapable de procurer, comme Arsenicum, une disparition pure et simple, et rapide des troubles, comme par enchantement ? Nous avons vu cette personne de temps en temps et nous savons que pendant le reste de la guerre, avec des maisons tombant autour d'elle, la réaction saine de quelques globules d'Arsenicum potentialisés ont suffi simplement et rapidement à supprimer sa grande terreur. Avec Hahnemann, nous pouvons seulement remercier le ciel pour " ce don de Dieu qu'est l'Homéopathie "; où, il n'est pas question de quelques heures d'inhibition ou de suppression, mais d'un remède, du plus précieux remède, qui est capable de procurer de la terreur à ceux qui l'expérimentent, mais peut guérir le même état, quelqu'en soit l'étiologie.

Au fait, bien que les suppressions frappantes du Bromure de Potassium n'aient pas fait de notre part une étude particulière, et que nous n'ayons jamais été tentée de la faire prendre à nos patients le sentier facile qui peut mener à la destruction du corps et de l'esprit. Notre portrait de remède de janvier dernier traitait du Brome potentialisé, lequel, comme nous l'avons montré, pouvait, à petites doses homéopathiques, guérir l'asthme du marin dont la vie n'est tolérable qu'en mer; c'est un des précieux tuyaux de notre école. Dans le répertoire " Asthme des marin dès qu'ils sont à terre ", n'appartient qu'à Bromium, et en gros caractères; et ça marche; c'est donc un élément important, même si on ne doit rencontrer un pareil cas qu'une fois dans sa carrière médicale.

Nous avons également guéri toute une série de cas d'épilepsie, chaque cas avec le remède exigé par les symptômes individuels, et jamais par le remède de l'étiquette de la maladie. Un cas a résisté –il y a des cas difficiles, et il y a aussi le chemin étroit bornée de ceux qui entrent dans la vie sans se soucier des difficultés et du travail; avec la nécessité de tenir compte des caprices de l'intuition et de la science, ceux–là aspirent sincèrement faire des choses importantes. Pourtant, il n'y a pas grand mérite à changer un enfant beau et intelligent en un " parfait idiot "– même si, en faisant de la sorte, l'actuel nombre des crises peut être réduit. " Ce qu'un homme peut atteindre doit–il dépasser ce qu'il saisit ou bien à quoi sert le ciel "?

Le prix qui doit être payé, pour obtenir, non pas une guérison, mais une simple atténuation des crises épileptiques, ou pour le sommeil que peut offrir le bromure, est, selon nous, loin d'être valable. A la rigueur, on peut employer des sédatifs impunément même avec avantage, pour supporter une crise importante; mais dans ces chronique, non.. !

Méfiez–vous de tout " remède " incapable de guérir; de tout ce dont, ensuite ne peut plus se passer, dont on prend l'habitude, et qui exige, pour obtenir un apaisement, une augmentation croissante des doses.. Pareille drogue ne peut jamais guérir de tels cas !

Et cependant, toutes ces puissantes drogues sont susceptibles de guérir, quand elles sont employées pour les symptômes qu'elles évoquent : des affections comme les maladies de peau, semblables à celles que peuvent causer les bromures au nombre de cinq; des états d'inconscience avec les symptômes des bromures; là, avec le petit dosage prudent de l'homéopathie, elles peuvent se révéler curatives, à condition que l'état ? hémorragie cérébrale, etc.. ne soit pas allé trop loin; car il y a des maladies qui sont incurables.

HALE WHITE (Materia medica of Pharmacy, Pharmacology and Therapeutica); (Nous citerons ce que la Vieille Ecole a dit au sujet de cette drogue, dont a tant abusé la profession et aussi les profanes).

" Les bromures sont des dépresseurs du système nerveux... Chez l'homme du moins, non seulement dans la zone corticale, mais le cerveau tout entier est déprimé; ces drogues sont par conséquent de puissants HYPNOTIQUES........... les bromures méritent bien d'être appelés de puissants dépresseurs nerveux ... Circulation. De fortes doses exercent une influence paralytique directe sur le coeur, diminuant la force et la fréquence des battements, et produisant un arrêt de l'organe en diastole.....

" Si les bromures sont administrés pendant une trop longue période, on peut voir apparaître une série de symptômes d'empoisonnement, auxquels on a donné le nom de Bromisme. Le plus précoce d'entre eux est un rash, fait de papules rouges, principalement sur la face et le dos, rappelant exactement certaines formes d'acné... Puis apparaît en général un émoussement de la sensibilité cutanée, et aussi du pharynx; puis une diminution du pouvoir sexuel; le patient devient déprimé, fatigable incapable de travailler; l'intellect s'émousse, chez l'homme avec le bromure de potassium, , les fonctions supérieures du cerveau sont déprimées avant les plus basses et ces dernières avant les fonctions spinales. Ainsi la dépression s'installe par ordre décroissant de haut en bas; dans l'ordre inverse de celui du développement physiologique de la fonction, comme c'est communément le cas avec de nombreuses drogues.

" Ceux qui prennent habituellement des bromures ne peuvent dormir dans leur secours. Ces mauvais effets sont intensifiés par le fait que peu à peu, des doses croissante sont nécessaires pour produire le sommeil, et ainsi peu à peu le malade devient esclave de la drogue..... ce sont les drogues les plus précieuses dont nous disposions pour le traitement de l'épilepsie... La guérison est rare, mais l'on obtient souvent la diminution du nombre des crises. Il est impossible de déterminer à partir d'un cas déterminé, si le bromure fera bien ou non; il faudra donc l'essayer dans tous insomnies ou surmenage, anxiété...... ". Et ainsi de suite.

* * *

" Parmi les symptômes causés par la drogue, il en est qui ont échappé aux observateurs précédents; néanmoins, les ignorer pourrait entraîner de sérieuses erreurs de diagnostic. Je veux parler des affections cérébro–spinales caractérisées par un délire général, des hallucinations, délire de persécution, actions violentes ataxie des membres et de la langue .. articulations gênées.. tous les symptômes qui pourraient être pris pour une paralysie générale.

Tous ces symptômes alarmants disparaissent, quand on supprime la drogue ".– (Encyclopédie d'ALLEN).

Dans l'encyclopédie de pathogénésies, nous trouvons :

un expérimentateur, après l'absorption d'un once de produit brut (BI gra), répété après une demi–heure, présenta une difficulté de la parole une tristesse douloureuse et de l'indifférence, presque un dégoût de la vie.. En tentant de marcher, il éprouvait un étrange vertige; une sensation de vide autour et sous ses pieds, qu'il avait peur de mal poser; le sol se dérobait, il avait l'impression que sa résistance cédait, sa marche devenait vacillante, et il dût renoncer à sa tentative. Un profond obscurcissement de la sensibilité surtout dans les actions réflexes. Le chatouillement et le pincement ne provoquent pas leurs effets habituels; le tact était si bien altéré qu'il était incapable de saisir fermement les objets. Pouls plus lent, comprimable, comme s'il s'éteignait.

Les symptômes à dose toxique sont .... respiration nauséeuse; oedème additionné de congestion de la luette et du pharynx; la voix chuchotante sombre dans l'aphonie, la faiblesse sexuelle dégénère en impuissance; la faiblesse musculaire devient une paralysie complète; la sensibilité générale, réflexe et spécifique disparaît; il n'entend plus, ne voit plus, a perdu ses propriétés gustatives; une expression d'hébétude survient qui est d'abord celle de l'imbécillité, puis celle de l'idiotie. Des hallucinations de la vue et de l'ouïe, avec ou sans manie, précèdent l'indifférence cérébrale, l'apathie et la paralysie. Tandis que le bromisme devient plus profond, le patient repose tranquillement dans son lit, incapable de se remuer ou de sentir, d'avaler ou de parler, avec les pupilles dilatées et incontractiles, et à peine décèle–t–on quelque changement de couleur. Les extrémités deviennent de plus en plus froides; l'action du coeur devient plus lente et faiblit, jusqu'à ce qu'elle s'arrête.

Chez une épileptique qui avait pris de fortes doses pendant une année, il y avait une émaciation, une peau jaunâtre, de l'acné sur la face; elle souffrait de gastralgie, elle était tourmentée par une toux sèche et une sécheresse de la gorge. Finalement, elle mourut, dans le délire, oppressée, avec des pulsations petites et fréquentes, et de violentes douleurs abdominales.

Il existe cinq formes principales d'éruptions : érythème, avec fièvre, causant une grande douleur; acné, la forme la plus fréquente des éruptions bromurées; une peau épaisse et graisseuse, avec comédons, prédisposent à l'éruption d'acné punctiforme ou pustulée. Le nombre des pustules est dit augmenter ou diminuer, selon l'augmentation ou diminution de la dose, la face peut–être entièrement recouverte et défigurée. Une autre forme est l'urticaire – érythème noueux. La forme vésiculaire– un eczéma humide, est apparemment rare. La forme furonculeuse. On peut également observer des verrues sur la face et les jambes.

* * *

Rappelez–vous ceci : ce qu'une drogue peut causer, elle peut le guérir, si elle est correctement administrée. Supposons qu'un certain nombre de drogues aient été reconnues capables de causer des troubles de même étendue que le bromure de potassium; le remède, qui soulage, atténue, mais ne guérira jamais ni l'insomnie, ni l'épilepsie " les nerfs ", obtiendra néanmoins un vaste champ d'application .. et on tendra à le " pousser " avec énergie.. . Par contre, là où vous reconnaîtrez, dans quelque maladie que ce soit, le portrait de Kali brom, l'administration homéopathique de ce remède assurera la guérison; et à petite doses, aussi longtemps que le demanderont les symptômes, il se révélera, naturellement, inoffensif.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Perte de mémoire : on devra lui souffler le mot avant qu'il ne le prononce.

Mains constamment occupées; toutes sortes de frayeurs, de craintes; martèle le plancher en grommelant, en se lamentant sur son sort; plein de crainte; inconstant.

Accès de pleurs incontrôlables; idées mélancoliques.

Déprimé, abattu; anxiété nerveuse.

Terreurs nocturnes des enfants (non par indigestion) avec hurlements.

Inconscient de ce qui arrive autour de lui; ne peut reconnaître ses amis ou être réconforté par eux; parfois suivi de strabisme.

Émissions séminales, avec dépression psychique, esprit confus, mal au dos, démarche ébrieuse et grande faiblesse.

Nerveux, agité, ne peut rester tranquille, doit remuer sans cesse, ou s'occuper; convient souvent aux femmes nerveuses.

Spasmes : par frayeur, colère, ou autres causes émotionnelles, survenant chez des personnes pléthoriques, nerveuses, ou chez les femmes au moment des règles; pendant la parturition; par excitation sexuelle; en outre, grande excitabilité réflexe; insomnie; pendant la dentition, coqueluche ou laryngite striduleuse; suite de mal de Bright.

Insomnie; agitation; ne peut se calmer qu'en s'occupant sans répit.

Terreurs nocturnes des enfants; grince des dents pendant le sommeil; gémit; crit; cauchemars horribles.

Perte de sensibilité; de tout le corps en général; du pharynx, du larynx, de l'urètre, etc.

SIGNES IMPORTANTS EN ITALIQUES : symptômes caractéristiques ou étranges :

Mémoire totalement détruite; anémie; émaciation.

Oublie des mots; saute des syllabes.

Il est choisit comme objet de la colère divine.

S'imagine qu'elle est un démon; ne peut dormir; craint d'être seule.

Un remède du delirium tremens.

Imaginations effrayantes (en fin de grossesse) qu'il a commis ou qu'il est sur le point de commettre quelque grand crime ou acte cruel; Comme assassiner son enfant ou son mari.

Hallucinations de la vue et de l'ouïe, avec ou sans manie, avant que n'apparaissent les signes cérébraux et paralytiques. Délire avec hallucinations ; croit être poursuivie; qu'elle va être empoisonnée; est choisie pour la vengeance divine; croit que son enfant est mort.

Peur de la destruction imminente de tout ce qui l'entoure;

Manie aiguë, avec plénitude des vaisseaux cérébraux.

A l'impression qu'il va perdre la raison.

Mélancolie; dépression profonde; sensation de déficience morale; pleure souvent, abattu, puéril; profonde indifférence; est presque dégoutté de la vie.

Le cerveau semble trop étroit; avec une sensation d'anesthésie cérébrale;

Choléra infantile; cerveau irrité, face congestionnée, pupilles dilatées, yeux creusés, la tête roule, se réveille en criant, extrémités froides.

 

 

Kali Carbonicum [Kali–c]

 

Texte

KENT dit : " Le patient Kali carb est difficile à étudier, de même que le remède ".

Et Farrington dit que " Kali carb est indiqué dans une grande variété de maladies, mais c'est une drogue très négligée dans la pratique ", peut–être parce que, excepté dans un petit nombre d'indications comme l'asthme et la pneumonie, il n'attire pas suffisamment l'imagination, et par conséquent, si l'on veut, il ne vient pas d'emblée, " sur la touche ".

Pour commencer, le patient Kali carb n'est pas un sujet à soulever l'enthousiasme : ennuyeux, irritable et sensible au dernier degré; spécialement quand il est rendu ainsi par la maladie. " Jamais en paix ". Ne veut jamais être seul. Plein d'imagination et de frayeurs. " Peur de l'avenir, de la mort, des fantômes; peur qu'il ne lui arrive quelque chose ". " Ne semble s'intéresser à rien ". ... une sorte de personne terne, inintéressante, abattue; " ah ! la voilà encore! " dite en gémissant, spécialement si ce " elle " se trouve être un homme. Non, ce n'est pas le patient qui anime votre intérêt, ni excite votre pitié. Et pourtant il y en a un grand nombre de cette espèce. Ici, il n'y a as de symptômes mentaux saillants qui frappent l'imagination et rendent la prescription facile; mais Kali carb, si sensible, si effroyable, si malheureux, si peu épanoui, a fort besoin de l'aide que le remède peut lui octroyer.

Nerfs très sensibles, à fleur de peau ! Si aisément effroyable que, avec Kali carb les choses qui le font " sursauter ", lui donnent une " terreur mortelle ". Grincheux, nerveux; et, un curieux symptôme très caractéristique de Kali carb chaque bruit, choc ou mauvaise nouvelle est ressenti dans l'estomac; la frayeur est ressentie dans l'estomac. Je me rappelle une tante qui, si vous lui racontiez que quelqu'un s'était coupé le doigt, s'exclamait aussitôt : " Oh, vous m'avez donné une de ces douleurs dans le genou ! Avec Kali carb, cela se passe dans l'estomac. Kent dit qu'un de ses patients s'exprimait ainsi : " Docteur, je n'ai pas une frayeur comme celle de tout le monde, je l'ai dans l'estomac. Si une porte claque violemment, je la ressent droit ici " (épigastre).

Kent parle du " caractère insidieux du début des troubles de Kali carb, et de son aspect indéfinissable ".

Pauvre Kali carb ! non seulement ses nerfs sont à fleur de peau, mais il est très frileux; " il ne possède pas une résistance normale à la température ". Il prend froid chaque fois qu'il va au grand air; il a " la sensation d'arête de poisson dans la gorge ∑ ", chaque fois qu'il prend froid, et a en particulier une " sensation de froid opiniâtre à midi ".

Kent dit : " Kali carb a toujours froid; il frissonne toujours. S'il se couvre et met de la chaleur à la partie douloureuse, la douleur va à un autre endroit; s'il couvre une partie, la douleur va à la partie non couverte. " Et cependant c'est un remède donné dans le Répertoire pour la " transpiration des parties douloureuses ".

Et, avec tout le refroidissement qui le caractérise, Kali carb a " des douleurs brûlantes qui se comparent à celles d'Arsenicum "... " Hémorroïdes brûlant comme du feu; sensation comme si un tisonnier chauffé au rouge était poussé dans l'anus ".Mais, ici vous différenciez : les brûlures d'Arsenicum sont soulagées par la chaleur; nous ne croyons pas qu'un autre remède ait cela; tandis que des hémorroïdes brûlantes du frileux Kali carb, nous dit Kent, sont " temporairement soulagées en s'asseyant dans l'eau froide "; ainsi n'est–il pas difficile de faire la différence entre les deux remèdes. Nous nous souvenons d'un jeune prescripteur très content de lui parce qu'il avait grandement soulagé l'état hémorroïdaire d'un patient, là où un fin prescripteur de plus grande expérience avait échoué. Il le guérit avec Arsenicum, quand il découvrit un jour que les douleurs avaient un caractère brûlant et qu'elles étaient soulagées par la chaleur. On aime bien, de nos jours, injecter ou opérer les hémorroïdes; les vieux homéopathes ont l'habitude de les guérir ......

Mais parmi les caractéristiques les plus marquées de Kali carb, à vrai dire celle qui attire souvent d'abord l'attention sur la drogue, dans de nombreux états pathologiques Ce sont les DOULEURS PIQUANTES. Les douleurs PIQUENT, brûlent, COUPENT COMME DES COUTEAUX, arrachent souvent des cris, en quelque partie du corps. Elles ressemblent aux douleurs de Bryonia, mais ici encore, on ne peut faire de confusion entre les remèdes; car, avec Kali carb, les douleurs sont pires pendant le repos, pires par le froid, par la pression, en se couchant sur le côté affecté; tandis qu'avec Bryonia, c'est le contraire; il est mieux au repos, pire par le plus léger mouvement, mieux par la pression, et en se couchant sur le côté affecté, et généralement pire par la chaleur. Par exemple, dans une pleurésie et pleuropneumonie, où tous deux sont capables de rendre de grands services, avec Bryonia, les douleurs sont pires par le mouvement, pire par la respiration, qui signifie un mouvement, tandis qu'avec Kali carb les douleurs piquantes sont indépendantes du mouvement; douleurs arrachant des cris entre les mouvements respiratoires, et à n'importe quel moment. Mais on ne peut toujours répéter la même chose, à savoir qu'un remède ne peut pas faire le travail pour un autre, même si tous deux ont des douleurs piquantes au plus haut degré; les conditions, les " modalités " doivent aussi concorder. L'homéopathie peut être difficile parce qu'elle demande une différenciation soigneuse, afin de réaliser un travail de premier ordre... mais n'est–ce pas le plus intéressant ? et en vérité les succès compensent largement le temps et les soucis.

Ainsi, mettez vous cela bien en tête ! Bien que les douleurs en coup de poignard de Kali carb et Bryonia affectent souvent les mêmes localisations – plèvre, péricarde, articulations, etc ... vous ne devriez jamais avoir de difficulté pour les distinguer, parce qu'avec Bryonia, aussi longtemps que le patient restera tranquille, il sera en paix; alors que dans Kali carb, les douleurs surviennent aussi bien pendant le mouvement et au repos, et spécialement quand il est au repos; Bryonia est pire par le mouvement et la chaleur; Kali carb, s'il bouge ou non, mais pire par le froid ...... Et Kali carb, contrairement à Bryonia, est extrêmement sensible à la pression et au toucher.

Kali carb crie en sursautant, et crie avec ses douleurs en piqûres et coups de poing, qui sont partout; elles transpercent tous les tissus et les organes, même les globes oculaires. Nous nous souvenons avoir essayé de trouver le remède pour un patient présentant des douleurs étranges dans les doigts et orteils, et il se révéla être Kali carb. Hahnemann nous dit que " les PIQURES sont les symptômes les plus caractéristiques de Kali carb ".

Ce remède a une toux paroxystique avec hauts–le–coeur et vomissements, d'où sa valeur dans la coqueluche. Nous citons (p. 78) Boenninghausen (ami et disciple d'Hahnemann) dans le récit d'une ancienne épidémie de coqueluche, où les symptômes n'étaient pas ceux de Drosera, lequel échoua, tandis que Kali carb se révéla curatif : le curieux symptôme qui suggéra son emploi étant un gonflement, comme une poche, entre la paupière supérieure et le sourcil. Ce gonflement semble particulier à Kali carb. " Il ne s'agit pas de la distension et de l'affaissement des tissus comme chez les vieillards, mais nettement un petit sac, qui semble rempli de liquide ".

Kali carb affecte la totalité de la poitrine, avec ses piqûres et ses inflammations, le coeur, les poumons, et les séreuses qui les enveloppe; également les muscles de la paroi thoracique. Il a une prédilection spéciale pour le lobe inférieur droit dans la pneumonie, ses rivaux étant ici Merc, et Phos. Mais les indications pour Mercurius sont la bouche et la sueur offensives (nous citerons un petit cas), et ceux de Phosphorus sont la soif pour des boissons froides (non tolérées par Kali carb) ; grande constriction de la poitrine; le patient doit coucher sur le côté droit; il expectore du sang rouge brillant, ou rouillé, ou du pus qui peut avoir un goût douceâtre. Kali carb est utile également dans la péri ou endocardite, avec les douleurs piquantes caractéristiques. Nous nous rappelons un de ces cas immémorables, cité antérieurement, et sur lequel nous devrons revenir dans un moment, car il appartient à la peinture de Kali carb et la met en valeur.

Et maintenant, passons à l'ASTHME. Kali carb est un de nos très grands remèdes d'asthme. Ici, le patient ne peut se coucher; il doit s'asseoir, penché en avant. Doit se pencher en avant avec la tête sur les genoux. Terribles crises d'asthme avec aggravation à trois heures du matin. Se réveille à 3 heures du matin, avec une respiration sifflante très difficile. Disons en chemin que la drogue a une sensation étrange d'une masse roulant sans cesse en toussant, montant du côté droit de l'abdomen à la gorge, et retournant en arrière.

Quand les symptômes concordent, Kali carb peut être curatif dans l'asthme, nous en avons montré un petit cas dans " Homéopathie ", Vol II, p. 24. C'est, un cas sévère d'asthme guéri avec une seule prescription de Kali carb 6, 12, 30, sur trois jours consécutifs.

Quatre ans après (en envoyant un autre asthmatique) sa malade nous fit le rapport suivant : " elle n'eut plus jamais d'autre crise ". Nous avons cité le résultat de ce cas, pour montrer les capacités du remède.

L'AGGRAVATION DANS LE TEMPS de Kali carb est très frappante et définie, et a souvent conduit à considérer le remède...

A 2 heures du matin, réveillé par des douleurs gastriques ou une toux sèche.

Entre 2 et 4 heures du matin, réveillé par tous ses troubles.

Asthme à 3 heures du matin : terribles crises. Ou toux sèche. Ou coqueluche. Ou douleurs piquantes le réveillant; doit se lever et marcher. Aggravation, régulière. 3 heures du matin est la mauvaise heure pour Kali carb.

Diarrhée pire à 3–4 heures du matin.

A 5 heures du matin, suffocation et toux destructive (Natrum sulf).

A 9 heures du matin, la céphalée est pire.

A 10 heures du matin, a faim et défaille.

A midi, est frileux, a une " sensation obstinée de frilosité ".

Mais nous voyons que de bon matin, chaque heure présente une souffrance spéciale pour Kali carb.

Dans l'abdomen, Kali carb a des crises répétées de coliques, qui suggèrent Colocynthis, le patient étant plié en deux de douleur∑ Colocynthis guérit chaque fois; mais Kent dit que lorsque les troubles reviennent, le patient a besoin de Kali carb pour mettre fin au trouble; de même, quand Belladonna guérit constamment, la dernière touche du traitement viendra de son chronique, Calcarea. Il y avait une pauvre petite femme d'un certain âge qui se présente à nos consultations externes présentant de temps à autre des diarrhées avec coliques, guéries par Colocynthis, mais cela revenait. Elle est un cas typique de Kali carb quand on se met à y réfléchir ! et à sa prochaine visite, nous réviserons ses symptômes à nouveau, en faisant un tour d'horizon général, dans le but d'une prescription éventuelle de Kali carb, et pour prolonger l'amélioration.

Nous devons également mentionner, " anémie avec palpitation à travers tout le corps ". " Coeur fatigué avec pouls irréguliers et intermittents ". " Kali carb est rarement indiqué avec un pouls fort et plein ". " Dyspepsie chez les gens âgés, avec sensation de vide et faiblesse avant un repas, et gonflement après manger; et spécialement après le potage et le café ". (le gonflement est un fait marquant de Kali carb). " Néphrite avec les douleurs piquantes de Kali carb ".

Il est parfois difficile d'exposer d'une façon illustratrice et faisant de l'effet, des cas d'hôpital, même on s'en rappelle suffisamment; mais certains peuvent être indiqués. En voici trois : 

Homme de 65 ans, admis le 8 décembre 1917. Pleuropneumonie de la base droite; expectoration de jus de pruneaux. Douleurs en coup de poignard, spécialement dans l'hémi–thorax droit, extorquant des cris, et indépendantes des mouvements respiratoires. Température à 40°; respiration à 40. Froid sévère depuis le 6, et ne dort pas depuis, à cause des douleurs. Il crit avec les douleurs. Couché sur le côté gauche. Désire avoir très chaud. Kali carb 30, toutes les deux heures.

* * *

En deux heures, la douleur est stoppée; le malade déclare : " C'est ma première bonne nuit. " La température la plus élevée le 9 est de 39°; puis elle descendit. Rapide rétablissement. Les symptômes en italiques sont ceux de Kali carb .

(N.B. – les coups de poignards de Bryonia viennent avec la respiration, donc au mouvement).

Kali c et Carbo veg sont des remèdes complémentaires : l'un prenant en charge le cas quand l'autre a finit son travail. Nous donnâmes le cas suivant de Carbo veg, mais nous le redirons ici à c'est celui d'une petite fille pratiquement à l'article de la mort, avec une endocardite, une péricardite avec épanchement et une pleuropneumonie avec épanchement pleural. Carbo veg la ramena à la vie; elle était froide, inconsciente, cherchant l'air dans un dernier râle; puis Kali carb prit en main le cas et la tira d'affaire.

Cas de rhumatisme cardiaque chez un petit garçon. Il prit Kali carb 200 et eut une aggravation angoissante pendant quelques heures, criant de douleurs, ce qui fit presque perdre la tête à l'infirmière de salle. Cependant, tout s'arrangea, le coeur et le reste. Et ainsi le résultat fut excellent. Mais Kent prévient contre l'administration de Kali carb en hautes dilutions dans la goutte, par exemple; mais il parla de vieux cas chroniques, " où le remède aurait dû être donné des années avant ". Mais ce n'est pas un mauvais plan que de commencer par Kali carb assez bas, la 30ème dit–il, ou plus bas, et de monter la dilution ensuite. Plus la prescription est exacte, plus le patient a besoin du remède, et plus il y a de chance d'avoir une aggravation initiale.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS DE SOURCES VARIEES :

Boursouflement, gonflement entre les sourcils et les paupières, comme un sac.

Nez enflé, dur, rouge, de la pointe à la racine.

Gonflement de la face, spécialement au–dessus des yeux. Piqûres dans le milieu des yeux.

Difficulté d'avaler; la nourriture descend dans l'oesophage lentement et de petites particules alimentaires s'introduisent facilement dans la trachée.

Désir de dormir, pendant un repas.

Dyspepsie des personnes âgées ayant plutôt tendance à l'obésité, ou après une grande perte de vitalité; répugnance pour toute nourriture; constante frilosité, froid aux mains et aux pieds, pas de sueur, quelque grande que soit la chaleur.

Douleur piquante dans le côté droit de l'abdomen, pire par le mouvement.

Douleur coupante à l'hypochondre gauche, s'étendant à partir de la base gauche du thorax, où il y a une douleur piquante en même temps.

Inflammation, sensibilité, piqûres, picotement comme provenant d'ascarides dans les veines hémorroïdaires.

Fistule anale.

Règles trop précoces, rares, d'odeur piquante, âcre, recouvrant les cuisses d'une éruption prurigineuse.

Violente douleur colicative dans l'abdomen avent les règles, pendant la constipation.

Pression et bearing–down des femmes enceintes, comme si un poids tombait dans le pelvis (Sepia, Lil tig, etc ..)

Violentes douleurs dans le bas du dos chez les femmes enceintes.

Avortement imminent avec douleurs provenant du dos, dans les fesses et les cuisses; décharge de caillots; habituel; pendant le second ou troisième mois.

Douleurs de travail insuffisantes. Violentes douleurs du dos ; désire avoir le dos comprimé (Sepia). Bearing–down provenant du dos dans le pelvis.

Les douleurs sont piquantes et élançantes, ou elles siègent dans le dos, élançant bas dans les muscles fessiers) ou qui vont directement dans les cuisses.

Respiration difficile sifflante.

Asthme : doit se pencher en avant avec la tête sur les genoux; pire le matin.

Terribles crises d'asthme, pires à 3 heures du matin.

Toux à 3 heures du matin, se répétant chaque demi–heure.

Douleur coupante dans la poitrine; le soir; après s'être couché; ne sait pas comment se coucher; pire couchée sur le côté droit; dans les premières heures du jour; à la partie inférieure de la poitrine, spécialement du côté gauche; remuant dans l'épigastre, laissant une sensation piquante dans l'hémithorax gauche.

Piqûres dans les côtés de la poitrine en inspirant.

Pression piquante dans l'hémithorax gauche en respirant.

Des personnes souffrant d'ulcération des poumons peuvent difficilement aller bien sans cet antipsorique. Hahnemann.

Insuffisance mitrale.

Tendance à la dégénérescence graisseuse du coeur.

Douleurs aiguës dans le bas du dos, avec comme des douleurs de travail très aiguës, passant vers l'avant à des intervalles de quelques minutes, s'élançant occasionnellement vers le bas dans les muscles fessiers.

Mal de dos en marchant; sent qu'il doit renoncer et se coucher.

Dos : douleurs piquantes aiguës le réveillant à 3 heures du matin; il doit se lever et marcher; les douleurs élancent à partir des lombes jusque dans les fesses.

Douleurs piquantes et élançantes dans le dos, lançant dans la région fessière ou les cuisses.

Grande tendance à sursauter; sursaute en poussant un grand cri.

Ne peut supporter d'être touché; bondit quand on le touche, même légèrement, spécialement sur les pieds.

Sensation d'un paquet roulant sans cesse en toussant, allant de la partie droite de l'abdomen à la gorge et revenant en arrière.

Sensibilité au froid; ne peut transpirer; ou grande tendance à transpirer; sueurs nocturnes.

Fréquent épuisement; sent qu'elle doit se coucher ou s'asseoir.

Faiblesse et désir de se coucher.

Se réveille vers 1 ou 2heures du matin, ne peut se rendormir ensuite.

Réveillé vers 2 à 4 heures du matin avec presque tous ses troubles, mais spécialement ceux de la gorge et de la poitrine.

Douleurs piquantes, dardantes, pire pendant le repos et étant couché sur le côté affecté (C'est l'opposé dans Bryonia, dont les douleurs piquantes sont mieux par le repos, et étant couché sur le côté affecté).

Oppression respiratoire accompagnée de beaucoup de symptômes.

Anémie avec grande faiblesse, peau pleine d'eau, d'un blanc laiteux.

 

 

Kali Sulfuricum [Kali–s]

 

Texte

(Sulfate de potassium)

On nous a demandé de faire un portrait de Kali sulfuricum et nous nous sommes mise au travail avec d'autant plus de vivacité qu'il s'agit d'un remède que la plupart d'entre nous connaisse peu. Il a toujours apparu presque comme un synonyme de Pulsatilla, tant sont identiques la plupart de leurs symptômes les plus intéressants et les plus saillants; mais ceci s'explique par le fait qu' " une analyse chimique de Pulsatilla révèle que parmi ses constituants, elle compte Kali sulf, également Kali phos, et aussi encore Calc phos. Ses symptômes muqueux sont probablement dus à la présence de Kali sulf, et ses symptômes mentaux et nerveux à Kali phos. Mais ceci est, naturellement, pure hypothèse, seulement suggérée par l'étude et l'observation ultérieure ". (Boericke et Dewey ; " les douze remèdes tissulaires de Schluessler ".

Mieux que cela, ses modalités sont tout à fait celles de Pulsatilla.

Nous lisons, " les grandes caractéristiques de Kali sulf sont :

L'AGGRAVATION LE SOIR

L'AMELIORATION AU GRAND AIR FROID

LA GRANDE AGGRAVATION DANS UNE CHAMBRE CHAUDE.

Kali sulf a également des écoulements jaune brillant (ou verts), provenant du nez, etc... et les douleurs erratiques caractéristiques de Pulsatilla, quand il vient dans la prescription pour le " rhumatisme ".

Nous trouvons, encore dans l'édition ci–dessus de " Schuessler " :

" L'analogue le plus proche de Kali sulf paraît être Pulsatilla. Il est intéressant de comparer ces deux remèdes, car ils ont bien des symptômes en commun. Tous les deux ont :

L'aggravation des symptômes en chambre chaude

l'amélioration au grand air froid

Ecoulements muqueux jaunes, de caractère purulent; parfois jaune–verdâtre

Enduit de la langue jaune et visqueux.

Pression et sensation de plénitude dans l'estomac.

Gonorrhée ; écoulement fade, jaune, ou jaune verdâtre.

Expectoration jaune expulsée des poumons par la toux.

Enrouement par un simple refroidissement.

Douleur dans les membres, pire la nuit et à la chaleur; mieux au froid, au grand air.

Palpitations du coeur. 

Douleurs rhumatismales migratrices se déplaçant ou erratiques".

Ayant montré leurs ressemblances, il serait bien de mettre en évidence leurs différences; elles sont capitales.

SYMPTÔMES MENTAUX

Kali sulf : " rien n'a d'importance ".

Pulsatilla est souvent prescrit sur ses symptômes mentaux seulement. Tempérament doux, docile, de bonne humeur; mais est capable d'éclater en sanglots quand on lui parle, ou qu'il essaie de parler, ou en fournissant ses symptômes :

Pleurs très faciles.

Inquiet et pleure au sujet de ses affaires et de sa santé.

Rires et pleurs involontaires.

Comportement changeant; capricieux.

Désire et rejette les choses, dans le style Chamomilla.

Découragé; indécis.

Une des drogues de la suspicion et de la jalousie (Hyosc; Lach; Nux; Stram.)

YEUX : Les deux drogues affectent les yeux, et sont réputées pour la cataracte.

OREILLES : Les deux drogues affectent les oreilles, avec douleurs, surdité. Dans Puls, la douleur peut devenir presque insupportable et s'accompagner de forte fièvre. Kali sulf est utilisé pour les polypes du méat.

NEZ : Chez les deux, n'importe quelle difficulté et obstruction nasale sont pires en chambre chaude. Pulsatilla a également de l'épistaxis et des odeurs imaginaires.

Une caractéristique de Pulsatilla, également, consiste dans le fait qu'il n'a pas deux selles semblables.

Important raclement dans la poitrine, est suggestif de Kali sulf. Brassage bruyant de râles avec la toux.

La peau et les ongles sont spécialement affectés par Kali sulf.

Les engelures tournant au bleu suggèrent spécialement Pulsatilla, de insupportables à la chaleur (Agaricus : quand elles sont froides).

Kali sulf est même suggéré pour le cancer épithélial. " Polypes mous, épithélioma".

Et aussi absence de soif pendant la fièvre et le frisson qui précède, sont caractéristiques de Pulsatilla. Egalement froideur, chaleur ou sueur d'un seul côté; chez un jeune homme ayant usé de Pulsatilla d'une manière trop généreuse. On a tendance à considérer que Pulsatilla est un remède d'enfant doux et inoffensif. Pourtant, il serait utile, quand les symptômes d'un remède se manifestent, de vérifier si les symptômes correspondent bien au remède en question, en d'autres termes, s'ils constituent une expérimentation partielle. C'est en repérant de telles expérimentations que la connaissance d'un remède grandit et qu'il se fixe dans la mémoire.

CLARKE nous dit que Kali sulf est le Pulsatilla de Schuessler. Il dit, " Thérapeutiquement parlant, il répond au processus de desquamation qui survient après la scarlatine, la rougeole, l'érysipèle de la face, etc.. au catarrhe du larynx, des bronches, des narines, etc.. où la sécrétion prend les caractéristiques susnommées " (sécrétion de mucus jaune); au catarrhe de l'estomac, ou la langue est recouverte d'un enduit muqueux jaunâtre; au catarrhe de l'oreille moyenne et des reins............ Il facilite la formation d'un nouvel épithélium". Il dit : " Il n'a pas été expérimenté correctement ". Il cite un cas de guérison d'asthme, avec épaisse expectoration jaune, beaucoup de râles dans la poitrine, respiration laborieuse, la parole étant presque impossible. Egalement un cas de psoriasis ........ éruption ovale et annulaire avec centre pâle, recouverte d'écailles blanchâtres, la peau sous–jacente étant rouge et lisse. Le symptôme–guide était " grande desquamation de l'épiderme ".

 

 

Kreosotum [Kreos]

 

Texte

(Produit de distillation du goudron de bois)

C'est un autre remède nauséabond. Ses mauvaises effluves sont celles de la putridité. " Odeur putride de la bouche. Diphtérie avec terrible fétidité de la bouche. Décomposition de la muqueuse de la gorge. Vomissement à odeur cadavérique. Selles putrides. Urine fétide. Etat putride de l'utérus après l'accouchement. Leucorrhée putride, âcre. Lochies noirâtres, en amas, très malodorante, excoriante. Pharyngite septique, avec ramollissement et dégénérescence de la muqueuse du larynx, et spécialement de l'oesophage. Gangrène des poumons. Fièvre putride. Tendance à la décomposition ".

Putride, mais aussi ACRE. Excoriation des muqueuses, en général.

En même temps, rapide émaciation. Une des drogues d'états désespérés. Elle soulage, et quand choses ne sont pas allées trop loin (les symptômes concordant), il peut guérir.

Nous avons personnellement expérimenté la grande valeur de Kreosotum dans quelques cas frappants que nous ne sommes pas prête d'oublier. Ainsi par exemple : 

il y a quelques 20 années, une vieille femme fut amenée à l'hôpital, mourant de bronchite avec respiration et expectoration d'odeur effrayante; il était presque impossible d'approcher du paravent qui masquait son lit. Deux ou trois doses de Kreosotum 200 changèrent entièrement le tableau, rapidement; et elle fit un rapide rétablissement.

Et encore : dans le cancer utérin, spécialement du col, avec suintements fétides, saignants, terriblement malodorants, Kreosotum a pour le moins exercé un effet palliatif et rendu supportable le voisinage du patient.

Nous avons également employé Kreosotum en puissance pour de tout petits enfants, sur l'indication : " les dents se carient dès leur sortie ".

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Gonflement chronique des paupières et de leurs bords : agglutination des paupières.

Lupus sur le nez; côté gauche.

Une mauvaise odeur émane de dents cariées.

Mal de dents; s'étend à la tempe et au côté gauche de la face; douleur tiraillante, s'étendant à l'oreille interne et aux tempes; causée par des caries.

Les dents présentent des points noirs et commencent à se carier dès leur apparition.

Gencives : rouge–bleues, molles, spongieuses, saignant facilement, enflammées, ulcérées, scorbutiques.

Odeur putride de la bouche.

Vomissement : d'une eau douceâtre; de nourriture non digérée .... avec obscurcissement de la vue; vomissement de grandes quantités de liquide sur, acide, ou de mucus blanc, écumeux.

L'eau, une fois avalée, laisse un goût amer.

Point dur douloureux à l'estomac ou à sa gauche.

Fréquent besoin urgent d'uriner, avec urine copieuse, pâle; la nuit, ne sort pas du lit assez vite.

Urine six ou sept fois par jour, toujours avec grande hâte, et il en sort toujours une grande quantité.

Cuisson et brûlure dans les parties génitales pendant et après la miction.

Leucorrhée de couleur jaune, colorant le linge en jaune, avec grande faiblesse des membres.

La leucorrhée, si elle est blanche, a une odeur de blé vert.

Brûlure entre les parties génitales après avoir uriné. 

Endolorissement entre les parties génitales, avec douleur brûlantes et mordantes, comme chez les petits enfants.

Violent prurit vaginal; doit se frotter; après quoi, cela brûle; partie génitales externes gonflées, chaudes et dures.

En urinant, douleur du vagin comme s'il était ulcéré; le soir.

Violent prurit et douleur mordante entre les lèvres ; elle ne s'arrêterait pas de se gratter.

Prurit corrosif entre les parties génitales et dans le vagin; si bien qu'elle était obligée de les frotter; avec une sensation de brûlure et gonflement dans les parties.

Squirre du vagin, douloureux au toucher.

Ulcères invétérés sur le col utérin.

Sévère céphalée avant et pendant les règles.

Son hémorragie semble tourner en un écoulement corrosif, ichoreux et ensuite se rafraîchir à nouveau et continuer.

Pendant la grossesse, nausée et vomissement ; ptyalisme, vomissement d'eau douceâtre.

Lochies : noirâtres, en amas, très offensives, excoriantes, cessant presque puis se rafraîchissant à nouveau; persistante, brune et offensive.

Gangrène des poumons.

Douleurs dans le pouce gauche, comme s'il était foulé et raide.

Peau : prurit; si violent vers le soir qu'il en devient furieux.

QUELQUES SYMPTÔMES CURIEUX OU SUGGESTIFS DE KREOSOTUM :

Gencives saillantes, infiltrées avec un liquide sombre, aqueux.

Résorption des gencives et du processus alvéolaire.

Ramollissement noir et décomposition de la muqueuse de la gorge, avec atonie et extension du ramollissement, spécialement vers l'oesophage, dans la diphtérie.

Vif appétit, spécialement pour la viande; fortes envies de mets fumés.

Désir de boissons spiritueuses.

L'estomac craint la nourriture acide.

Dégoût profond et durable pour la nourriture, pendant la convalescence.

Mal de mer.

Sensation de froid à l'épigastre; comme par de l'eau froide ou de la glace.

Induration maligne, fungus et ulcères de l'estomac; douleur ulcérative avec hématémèse.

Sensation douloureuse de froid dans l'abdomen; froid de glace dans l'épigastre.

Coliques, ressemblant à des douleurs de travail.

Diarrhée avec vomissement; vomissement continu. L'effort pour vomir prédomine : l'enfant refuse qu'on lui serre quelque chose autour de l'abdomen, ce qui augmente l'agitation et la douleur.

Mouille le lit la nuit; pendant le premier sommeil. " Rêve qu'il est en train d'uriner de façon convenable ".

Seins : piqûres; s'atrophient; masses petites, dures, douloureuses à leur intérieur; protubérances dures, bleu–rouges, recouvertes d'une petite pellicule, qui, une fois enlevée, suinte du sang.

Brièveté de la respiration; comme si le sternum était enfoncé.

Toux, avec ébranlement de l'abdomen, et échappement d'urine.

Toux, aggravée à l'expiration.

Asthme : fait frémir l'abdomen; haut–le–coeur; écoulement d'urine; frissons et céphalée; somnolence.

Toux des vieillards; toux hivernale des vieillards; allure spasmodique la nuit, douleur et pression ressenties au sternum. Mieux par la pression.

Brûlure terrible dans la poitrine; constriction.

Crises de toux avec expectoration de pus verdâtre; de sang; de sang noir.

Fièvre et incapacité de s'étendre sur un côté.

Emaciation : intense fièvre agitée; sueurs nocturnes; brièveté de la respiration; toux sèche, irritante. Grande faiblesse.

Anxiété au coeur. Piqûres.

Pulsation dans toutes les artères, quand il est au repos.

Le bas du dos semble se rompre; pire au repos; mieux au mouvement.

Douleurs tiraillantes du coccyx au rectum et au vagin; où est ressentie une douleur spasmodique, contractive.

Désire être en mouvement tout le temps.

En se tournant rapidement, risque de tomber.

L'enfant gémit constamment, ou sommeille avec les yeux mi–clos (dentition).

" Parfaite dépression du système nerveux trophique ".

S'agite toute la nuit sans cause apparente.

Grande somnolence; fréquent bâillement.

Sursaute, à peine endormi; rit pendant son sommeil.

Brûlure, comme par des charbons ardents, profondément dans le pelvis.

LES DOULEURS BRULANTES sont aussi la caractéristique de Kreosotum : yeux, oreilles, intestins, organes génitaux, en arrière et en bas du ventre, dans la poitrine, au bas du dos;

Pesanteur; raideur; engourdissement; picotement; rampement; prurit;

* * *

Au sujet de l'emploi de Kreosotum, dans le vomissement : HUGUES le considère comme spécialement utile dans le vomissement d'origine sympathique, quand l'irritation vient d'autres organes que l'estomac : à savoir dans le vomissement de la phtisie, du cancer du foie ou de l'utérus, et des affections chroniques des reins.

Il dit que Kreosotum est, chez les adultes et les enfants, le principal remède de l'odontalgie, quand elle est causée par les caries dentaires.

Egalement, " quand la dentition s'est mal constituée, au point de devenir une maladie, comportant une irritation générale et une cachexie avec dégénérescence des dents elles–mêmes, spécialement quand l'enfant est constipé. Kreosotum est le remède spécifique ".

Et au sujet de la dentition, il cite le Dr Madden, concernant son premier cas, dans la personne de son propre bébé. " Elle avait été extrêmement irritable et effrayée, et sans dormir depuis 3 ou 4 jours, et Chamomilla n'avait rien fait. Je donnais Kreos 24, et un quart d'heure après, elle s'endormit et reposa 11 heures d'affilée, puis se réveilla de bonne humeur. La nourrice était presque effrayée, pensant que je devais avoir donné un opiacé ". Et HUGUES cite Teste, " Les symptômes sont habituellement pire de 18heures à 6h du matin, si bien que l'enfant (et la nourrice) ne dorment pratiquement pas ".

Les " Guiding Symptoms " donnent, " grande agitation, désire être en mouvement tout le temps et crie toute la nuit (Dentition) ".

* * *

HERING donne, sous la rubrique, TISSUS :

Hémorragies : les petites blessures saignent beaucoup.

Hémorragies de la typhoïde avec selles fétides, suivie par beaucoup de prostration.

Evacuations fétides et excoriation des surfaces muqueuses en général.

Peau plissée; agitation et insomnie la nuit.

Sécrétions muqueuses profuses et offensives, avec ulcérations du même ordre; vitalité grandement déprimée.

Douleurs rhumatismales .... avec engourdissement.

Rapide émaciation.

Ulcères brûlants, spongieux; pus âcre, ichoreux, fétide, jaune.

Ulcères gangreneux, cancéreux, et putréfiants.

Epithéliomas; carcinome du corps utérin.

Furoncle.

Tendance à la décomposition; grande irritabilité; pire au repos.

Anthrax.

* * *

Les indications principales de Kreosotum d'après GUERNSEY sont les suivantes :

Leucorrhée putride, avec troubles concomitants. Leucorrhée, spécialement si elle est très fétide et épuisante.

Ulcères putrides de toutes sortes. Diarrhée putride.

Baille en général, troubles accompagnant le bâillement.

Enfant souffrant d'une dentition très douloureuse; ne dort pas de toute la nuit, à moins qu'on ne caresse tout le temps.

* * *

NASH : Choléra infantile : vomissement profus; selles d'odeur cadavérique.

Diathèse hémorragique; les petites blessures saignent de façon profuse (Phos).

Sécrétions muqueuses âcres, fétides, décomposées; parfois, ulcérantes, saignantes, malignes. Soudaine envie urgente d'uriner pendant le premier sommeil, lequel est très profond...... dans quelques cas, il y a une terrible brûlure dans le pelvis, comme par des charbons brûlants, avec décharge de caillots de sang d'odeur très mauvaise ........... Nous voyons que GUERNSEY le recommande dans le cancer du sein, avec organe dur, bleu–rouge, recouvert de protubérances squameuses. Je ne l'ai jamais utilisé dans ce cas, mais dans la leucorrhée corrosive et les ulcérations je l'ai employé avec une grande satisfaction. Je l'ai employé généralement dans le 200ème, avec, pour la propreté, des injections d'eau tiède.

Il n'y a peut–être pas de remède ayant d'action aussi marquée sur les gencives (pas même Mercurius), que Kreosotum. Il n'est pas assez souvent employé dans la dentition douloureuse. Gencives très douloureuses, gonflent, elles ont un aspect rouge sombre ou bleu, et les dents se carient presque aussitôt sorties. Un enfant qui a sa bouche pleine de dents cariées, avec des gencives spongieuses, douloureuses, trouvera son meilleur ami dans Kreosotum. Ne jamais oublier Kreosotum dans le choléra infantile qui semble prendre son origine dans une dentition douloureuse, ou qui est en rapport avec elle; car j'ai vu quelques résultats superbes du fait de ce remède, et que n'auraient pas donné d'autres remèdes. (Ici, également, il s'agit de la 200ème...)

Il récapitule : – Mauvaises dents et gencives : écoulement fétide et corrosif; grande faiblesse et tendance hémorragique devraient toujours attirer votre esprit vers ce remède.

* * *

H.C. ALLEN (Keynotes) donne quelques suggestions supplémentaires pour l'emploi de Kreosotum :

Spécialement pour les sujets bruns, frêles, maigres, mal développés, mal nourris, ayant trop grandi : " très grand pour son âge " (Phos).

Enfants paraissant vieux, ridés. Rapide émaciation (Iod). Troubles post–ménopausiques chez les femmes.

Ensuite, la tendance hémorragique .... hémorragie passive, dans l'épistaxis, l'hémoptysie, l'hématurie... suintement sombre après extraction dentaire....Règles; trop tôt; profuses: prolongées; douleur pendant les règles, mais pire après elles. COULENT EN SE COUCHANT, cessent en s'asseyant ou en marchant ... Et encore, " peut seulement uriner quand il est couché ", est un curieux symptôme .... (et les autres symptômes que nous avons déjà rapportés).

Mais, généralement, le malade est mieux par la chaleur. Pire au grand air; par la température froide; en devenant froid; en se lavant ou se baignant dans l'eau froide.

Pire au repos, spécialement quand il est couché.

* * *

KENT, donne comme les trois caractéristiques de Kreosotum :

1) Ecoulements excoriants.

2) Pulsations sur tout le corps.

3) Saignement profus de petites blessures.

Il dit que quand ces choses sont associées à haut degré, Kreosotum devrait être examiné.

La lacrymation est excoriante; elle excorie les bords des paupières et les joues; celles–ci deviennent rouges et à vif. Un écoulement purulent est âcre. La salive brûle et cuit. Les yeux cuisent et brûlent comme s'ils étaient à vif. La leucorrhée cause de la cuisson et de la brûlure, avec muqueuses parfois enflammés, mais toujours brûlant. L'urine cuit et brûle. Cette tendance à l'excoriation des excrétions et sécrétions s'applique à tous les tissus du corps.

Chaque émotion est accompagnée de battements sur tout le corps, et de larmoiements.

La musique pathétique amènera des larmes brûlantes et des palpitations et des pulsations qui sont ressenties jusqu'aux extrémités.

Avec la gorge douloureuse de Kreosotum, l'abaisse–langue détectera le suintement : de petites gouttes de sang apparaîtront. Saignement de nez. Les yeux enflammés saignent facilement. Un doigt piqué donne beaucoup de gouttes de sang.

KENT donne le visage typique de Kreosotum : d'une pâleur jaunâtre, maladive, semi–cachetique; avec des taches d'aspect rouge; " il est d'usage de l'appeler ; un aspect scorbutique ".

Il décrit également l'enfant Kreosotum, que la plupart d'entre nous croirait être un enfant Chamomilla, c'est–à–dire, concernant sa mentalité pénible; que, " vous voyez l'enfant dans les bras de sa mère. Il désire un jouet, et quand on le lui a donné, il le lance à la figure de quelqu'un; il désire ceci et cela, et puis cela encore, et n'est jamais satisfait. Les lèvres sont rouges et saignantes ". (Ici, nous sortons du cadre de Cham, Cina, etc..) " Les coins de la bouche sont à vifs, les paupières rouges, la peau excoriée. Si l'enfant, a, avec cela des gestes mous, et que vous examinez le sillon inter–fessier, vous le trouverez rouge et à vif. Un enfant plus âgé placera sa main sur les parties génitales douloureuses, et poussera des cris aigus de la façon la plus irritable, à cause de la cuisson et de la brûlure. Tel est le bébé Kreosotum. Il pourra souffrir de choléra infantile : il peut mouiller son lit; il peut avoir des crises de vomissement; c'est le bébé Kreosotum.

" Partout où se trouve une muqueuse, elle est à vif. Les liquides qui suintent continuent de dévorer les tissus et causent de l'ulcération..... Les liquides vomis par l'estomac, semblent arracher la peau de la bouche, agacent les dents, mettent les lèvres à vif..... Ainsi l'excoriation par des liquides âcres, aussi bien les palpitations sur tout le corps, sont des caractéristiques qui, dans votre esprit, devront être associées à Kreosotum ".

* * *

Il est bon de connaître ces remèdes moins souvent utiles, mais néanmoins indispensables; remèdes de conditions extrêmes, avec des complexes symptomatiques précis et inhabituels ".

Et maintenant, nous résumerons, pour ceux qui ne dédaignent pas de tels procédés mnémotechniques :

Tel est l'état de Kreosotum ....

Des écoulements brûlants, excoriants : provenant d'une muqueuse, d'une blessure ou des gencives, les saignements sont faciles et profus :

Suintements sanglants, d'une puanteur effrayante,

Voilà ce que réprime Kreosotum.

Leucorrhée âcre, putride, tachant le linge. 

Ses douleurs pelviennes brûlent comme du charbon ardent.

Dentition douloureuse, inefficace aussi.

Les dents se carient dès qu'elles percent...

Pour le choléra infantile, notez

Kreosotum, avec les troubles dentaires.

 

 

Lac Caninum [Lac–c]

 

Texte

(Lait de chienne)

Lors de mes premiers jours de médecine, peu disposée à nous lier, même en fréquentant le personnel de l'hôpital, étant seulement désireuse de me faire la main, et d'acquérir de l'expérience en soignant des malades externes de catégories variées (médecine générale, gynécologie, pédiatrie, maladies nerveuses), nous nous occupâmes pendant les demi–journées, des semaines à remplacer les absents, travaillant d'une façon décousue depuis le jour de notre qualification en 1903 jusqu'en 1914; puis on vint nous chercher, et on nous donna, bien à contrecoeur, des appointements de médecin .. à contrecoeur, car le personnel s'était mis dans l'esprit de modifier le statut de l'hôpital en excluant certains médecins, qui, ainsi ne pourraient pas se glorifier d'avoir les " plus hautes qualifications ", H.D. Lond étant le candidat désiré..

Bref, dans ces jours maintenant lointains, une certaine femme se présenta à la consultation de Gynécologie, se plaignant de douleurs ovariennes ; elles apparaissaient régulièrement d'abord à droite, puis passaient à gauche, et puis revenaient à droite le médecin de service fut horrifié par la prescription, évidente, à savoir Lac caninum: " Pourquoi donner une telle drogue ? " cela le répugnait au plus haut point. Cependant, quand la femme revint un mois plus tard, la douleur avait, bien sur, disparue.

Voilà une très agréable petite introduction à l'étude de Lac caninum. Ce sont des faits comme celui–là qui gravent le remède dans la mémoire; ils prouvent la puissance de la drogue, et, comme tels, ne doivent certainement par être dédaignés. Au fait, pendant que nous étions nous racontons des histoires, de Faculté, le même médecin se déclara fortement dégoûté à l'idée que la Tuberculine puisse être utilisée comme remède. " Je ne voudrais pas en prendre soi–même, et n'en donnerais pas à mes clients ".

....... De tout petits globules, remarquez ! transformés en médicaments grâce à une préparation alcoolique potentialisée, probablement à la 30ème à cette époque, c'est–à–dire : une dans un decillion, donnée par la bouche. Et bien peu après, quand l'engouement pour la découverte de Koch survint dans un concert de trompettes, un peu plus tard, les démonstrations de Armbroth Wright, sous le microscope de bacilles tuberculeux dans le processus de la digestion, ou leur élimination, cachés en toute sécurité dans les globules blanc du sang, ce même médecin commença à pratiquer des injections de ce produit qui lui faisait jadis l'objet d'une grande horreur .. et ceci avec un dosage grossier, suivant une méthode plus que douteuse et certainement plus périlleuse .......

Certes ! nous avons dit que ces remèdes étaient capables d'être neutralisées, ou digérées, ou parfois détruites dans la bouche ou l'estomac. Pensez aux impuretés de la cavité buccale ! Pourquoi alors risquer des agents thérapeutiques si délicats par cette voie ? Et bien, parce que c'est la voie habituelle d'absorption choisie par la nature elle–même !

C'est un fait, qu'un remède une fois potentialisé ne court plus le risque d'être neutralisé. Hahnemann l'a prouvé, pour la plus grande satisfaction de son esprit critique, 100 ans auparavant : néanmoins, nous sommes toujours lents, et peu disposés à réaliser le fond de vérité de ses expérimentations et ses enseignements. Parmi les éléments instables se trouve Phosphorus, lequel, lorsqu'il est exposé à l'air, change promptement sa nature et ses propriétés. Il devra donc être gardé sous l'eau, afin de demeurer du Phosphore, et d'éviter sa transformation en acide Phosphorique. Ainsi Hahnemann a démontré qu'une fois le phosphore potentialisé, quelques granules de Phosphorus dans un morceau de papier pouvaient rester des années dans un bureau et conserver leurs propriétés médicinales, sans se transformer en Phosphoric acid. Il nous dit : " Les substances chimiques médicinales ainsi préparées " (par potentialisation) " n'obéissent plus aux lois chimiques............ Un remède élevé à la plus haute puissance, et devenu ainsi presque dématérialisé, n'obéit plus aux lois de neutralisation : les hautes dilutions de natrum, ammonium, baryta, magnesia, pas plus que leurs bases, ne peuvent, donner des sels neutres sous l'action de l'acide acétique : leurs propriétés médicinales ne sont pourtant ni changées, ni détruites, pour cela ".

Il nous dit encore : " De plus, l'estomac, la langue et la bouche sont les parties les plus sensibles aux impressions médicinales ". Or, Hahnemann n'était pas seulement un observateur particulièrement attentif; il était également considéré, de son temps, comme un " maître dans la chimie analytique ". Mais, naturellement, tout ceci a été plus tard démontré, du point de vue physique, par le Dr Boyd, de Glasgow.

Bref : Lac can doit être reconnu comme un agent destructeur puissant, et par conséquent aussi un remède puissant. Si quelqu'un en doute, laissez–lui d'étudier les résultats des expérimentations : spécialement les symptômes mentaux, nombre d'entre eux étant détaillés à la page 438; ceci, montre que ce remède à un nombre impressionnant d'idées imaginaires et de terreurs fantastiques comme aucune autre drogue n'en a dans notre pharmacopée ; –or, comme nous l'enseigne Hahnemann, les symptômes mentaux sont d'une importance capitale dans la prescription. Ici, une remarque : ce sont les remèdes expérimentés dans les hautes dilutions qui révèlent leurs symptômes délicats, nerveux et mentaux. Les dosages les plus bruts évoquent les effets les plus grossiers : les lésions systémiques. Des remèdes tels que Lachesis ou Lac can sont très bien définis par leurs symptômes utiles, parce qu'ils ont été expérimentés dans les hautes dilutions.

Mais le lait de chienne, en tant que remède, n'est pas né avec les Homéopathes; cependant, certains parmi eux, et notamment le pionnier dans le domaine des Nosodes, l'Américain Dr. Swan, entendant parler de son extraordinaire utilité dans une épidémie de diphtérie maligne, le potentialisèrent, en firent l'expérimentation, et purent ainsi déceler sa véritable sphère d'action en médecine; ils montrèrent, en outre, que son prestige restait comme jadis. Les emplois scientifiques étant maintenant vérifiés par les expérimentations.

Toutes les drogues d'action unique et très spéciale sont faciles à étudier, et valent la peine d'être bien apprises. Les polychrestes, " ou drogues d'usages fréquents " nous servirons habituellement; et quand on a saisi Sulfur, Sepia, Lycopodium, Calcarea, Nux, etc.., on est à peu près capable de venir à bout assez facilement et avec succès d'un cas clinique ordinaire de consultation. Quant aux drogues d'emploi moins universel, caractérisées par des faits particuliers et distincts, elles sont certes moins fréquemment utiles, mais leur aide est stupéfiante. Une fois connues, ces drogues brillent à chaque fois, et leur prescription se devient une excitation et un enchantement. Généralement, de telles drogues "ne sortent pas ", à moins qu'on ne connaisse le secret, à savoir que le meilleur travail est fait au moyen de " symptômes étranges, rares et particuliers ", cadrant avec le cas, plutôt que d'avec une foule de symptômes généraux mal définis, auxquels on donne par politesse la priorité, et qui souvent suggéreront seulement plusieurs polychrestes, laissant peut–être complètement à côté le seul et unique remède brillant et indispensable.

Mais, revenons à nos moutons, à savoir les particularités de Lac caninum : Comme on l'a dit, c'est le remède, par excellence, des frayeurs et des imaginations terrifiantes: parmi elles, l'apparition de SERPENTS terrifiantes. Les tissus susceptibles d'être abîmés sévèrement, et soulagés avec succès, se sont : la peau, avec ses ulcérations rouges et brillantes; les membranes muqueuses, spécialement la gorge, comme la diphtérie, ou Lac can a été trouvé prophylactique aussi bien que spécifiquement curatif. Les troubles glandulaires. Les troubles nerveux; et comme nous l'avons déjà dit : les troubles mentaux. 

La gorge de Lac caninum est très sensible au toucher externe (Lach); sensible aussi à l'intérieur ; sensibilité d'ailleurs extrême. Elle semble comme fermée; il veut garder la bouche ouverte de peur d'étouffer. Le fait d'avaler est difficile, presque impossible, et cependant il a une tendance constante à avaler, quand des douleurs viennent frapper en montant dans ses oreilles (Phyt). Sensation d'une masse dans la gorge qui tend à descendre en avalant (Ign). La douleur est pire en avalant les solides. La gorge semble sèche, comme une peau, et comme si elle avait été échaudée. Lac caninum n'est pas seulement un des grands remèdes de diphtérie, mais aussi de syphilis, quand elle attaque la gorge, laquelle a un aspect rouge, vernissé, brillant, ou des zones caractéristiques " ressemblant à de la porcelaine blanche de chine ".

Nous avons déjà signalé le caractère distinctif de ses douleurs; elles voyagent de ci de là, ou d'une manière plus caractéristique, changent de côté alternativement. Ces douleurs peuvent être des névralgies, rhumatismales ou ovariennes. Boger (Tableau synoptique) donne comme régions électives " les nerfs; la gorge; les organes féminins de reproduction ". Il n'affecte pas seulement les ovaires, mais enflamme et congestionne l'utérus, dont les hémorragies sont brillantes et visqueuses (sombre et visqueuse : Croc). Elles surviennent par flots, mais (contrairement à celles d'Ipeca) se coagulent facilement. " Les maux de gorge peuvent venir et s'en aller avec la menstruation ". Les glandes mammaires sont également affectées : seins pleins, lourds, sensibles au moindre choc; très douloureux, ils doivent être soutenus lorsqu'elle monte ou descend les escaliers. ............ De même " Lac caninum est utile pour stopper le lait ". Dans cette dernière indication, et dans la sensibilité au choc, il nous rappelle Belladonna.

Lac can ne dort pas facilement. Elle ne peut pas trouver de position confortable. " Elle ne trouve pas de façon de placer ses mains, telle qu'elles ne la tracasse pas : finalement, elle s'endort sur la figure " (MedCina).

* * *

Le Dr H.C. ALLEN en dit davantage lorsqu'il résume ses caractéristiques : pour les organismes nerveux, agités, les plus hautement sensibles.

Très oublieux, distrait, fait des emplettes et s'en va sans les emporter.

En écrivant, emploie trop de mots, mais pas les bons; oublie des lettres ou des mots; ne peut se concentrer pour lire ou étudier.

Découragé, malheureux; rien ne vaut la peine d'être vécu; sa maladie est irrémédiable ! Il n'a pas un ami dans le monde. Voudrait pleurer. Grognon et irritable; l'enfant crie, hurle sans cesse, notamment la nuit. Crises de rage; il blasphème, jure. Dégoût intense.

Coryza : une narine bouchée, l'autre libre qui coule; elles alternent. Ecoulement acide, nez et lèvre supérieure irritée.

Sa faim ne peut jamais être satisfaite; a aussi faim après le repas qu'avant.

Sensible comme s'il allait perdre la respiration en se couchant; il doit se dresser et marcher.

En marchant, sensation de marcher dans les airs; couché, impression qu'il ne touche pas le lit.

Douleur intense, insupportable de la colonne vertébrale; douleurs de la base du cerveau au coccyx. Très sensible au toucher et à la pression.

Nous avons déjà indiqué les autres points importants; 

mais dans sa " Matière Médicale des Nosodes ", il écrit, au sujet de Lac caninum, " Comme Lachesis, et bien d'autres polychrestes bien connus de la Matière Médicale, ce remède a trouvé une très violente opposition par ignorance et préjugés. Il a été considéré pendant des années comme une des innovations et des illusions de ceux qui croyaient et employaient des remèdes dynamisés; néanmoins ses merveilleuses propriétés thérapeutiques ont lentement, mais sûrement triomphé de chaque obstacle. 

Il a été employé avec succès dans les temps anciens par Dioscorides, Rhasis et Pline.

Sammonicus et Sectus l'on loué dans la photophobie, l'otite et autres affections des yeux et des oreilles. Pline déclare qu'il guéri les ulcérations buccales. Il a été ensuite employé comme antidote pour de nombreux poisons mortels.

L'emploi du remède fut repris par Reisig, de New–York, qui, voyageant en Europe, l'entendit louer comme un remède des maux de gorge, et à son retour il l'employa avec succès dans une épidémie de diphtérie maligne. Il attira l'attention de Bayard, Wells et Swan sur les résultats merveilleux obtenus pendant cette épidémie, et les incita à essayer le remède.

Reisig potentialisa Lac caninum à la 17ème centésimale, à partir desquelles furent préparées les potentialisations de Swan et Fincke. Notre profession doit beaucoup à l'infatigable travail de Swan pour ses expérimentations, lesquelles furent conduites au moyen des dilutions 30, 200 et au–dessus ...... Les expérimentations de ce remède l'ont placé parmi les polychrestes de notre école; elles ont vérifié et confirmé les précisions cliniques fournies par les observateurs des temps anciens.

Le Dr Allen a donné des cas frappants de son pouvoir, même dans ce que nous avons appelé : " la diphtérie chronique ", c'est–à–dire, quand le malade " n'est pas bien depuis la diphtérie ".

* * *

NASH nous dit qu'il avait considéré comme déshonorant de tenter de faire accepter du lait de chienne comme remède par la profession; mais après accumulation des évidences, il l'employa lui–même dans un cas de rhumatisme, voyageant d'une jointure à l'autre; ayant résisté à Pulsatilla; de plus, le rhumatisme ne voyageait pas seulement il faisait un mouvement de va et vient, à la manière de Lac caninum. De fait, le cas guérit très rapidement. Puis, un cas de scarlatine avec mal de gorge et douleurs passant alternativement d'un côté à l'autre, et retournant; ici Lac can marqua le pas sur Rhus, qui semblait a priori indiqué. Ensuite, c'est un mauvais cas d'amygdalite, où le malade s'étouffait et s'étranglait lorsqu'il faisait un effort pour avaler; là encore, le mal était pire alternativement d'un côté puis de l'autre; ici de même, /Lac caninum guérit le cas en moins de 36 heures.

Enfin, viennent les cas de trois employés de magasin pour l'expérimenter à la 200ème toutes les deux heures, tous atteints de maux de gorge, l'un avec des taches sur les deux amygdales.

Nash considère Lac can comme spécialement utile, non seulement dans les affections inflammatoires changeant de côté alternativement; mais aussi pour les douleurs des seins et de la gorge à chaque période menstruelle : dans la mastite, la grande indication réside dans le fait que la malade ne peut supporter la moindre secousse; elle doit soutenir ses seins quand elle monte ou descend des escaliers.

* * *

KENT, dans une petite conférence sur Lac can, dit que tous les laits devraient être potentialisés, et qu'ils constitueraient nos meilleurs remèdes : ce sont des produits animaux; ils constituent l'aliment du début de la vie, et par conséquent correspondent aux sources de notre nature physique la plus intime. Si nous possédions des expérimentations avec des laits de guenon, de vache, de jument, et de femme, ces laits pourraient nous être d'une grande valeur. Lac defloratum a fait du bon travail comme remède. Pourtant encore à ses débuts, Lac can a déjà opéré nombre de guérisons merveilleuses ............. Son action est profonde et durable; les expérimentateurs ressentirent ses symptômes durant des années après l'expérimentation. Il abonde en symptôme nerveux.

........Les symptômes mentaux sont prolongés et affligeants. Il produit des ulcères très rouges, et a guéri de tels les ulcères sont secs brillants, comme recouverts par de l'épithélium. C'est un important remède pour les troubles suivant une diphtérie mal traitée, pour les paralysie et autres états demeurant après la diphtérie ..... hypersensibilité ...... hyperesthésie de la peau et de tous les parties. Il rend les femmes violemment hystériques, et cause toutes sortes de symptômes étranges et apparemment extravagants. Par exemple, une femme repose dans son lit, les doigts écartées, et elle deviendra furieuse s'il se touchent l'un l'autre; ils ne sont pas pire par la forte pression, néanmoins, elle se mettra à crier s'ils viennent à se toucher ...... Cet état est difficile à guérir sans Lac can, et Lachesis.

Vertige étrange et particulier : impression de flotter dans l'air, de ne pas toucher le lit ....

Il y a aussi le changement de côté : dans les affections de gorge, les rhumatismes, les céphalées, les névralgies ...... Poussées d'érysipèle se promenant, d'abord d'un côté, puis de l'autre, revenant ensuite à leur point de départ ..... les maux de gorge inflammatoires font de même.

Plein d'imaginations, et de pensées tourmentantes, harcelantes. Pas de réalité dans les choses présentes : pense que tout ce qu'elle dit est mensonge (comparer Alumina) ..... elle n'est pas elle–même; ce qui lui appartient n'est pas à elle; ainsi elle porte le nez de quelqu'un d'autre. Et ainsi de suite : nous avons déjà largement insisté sur ces points. Bouche putride. Partout où il y a des membranes muqueuses, se trouve une exsudation ; un enduit gris, duveté, comme celui qui pousse sur la langue....... Nous avons déjà donné les symptômes caractéristiques au niveau de la gorge, des seins, etc ....

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Déglutition très difficile, douloureuse, presque impossible.

Les affections de la gorge débutent par une sensation de chatouillement, provoquant une toux constante; puis, sensation de masse sur un côté, amenant une déglutition constante; cet état cesse totalement, mais pour commencer du côté opposé, et souvent alterne, revenant à nouveau au côté où le mal a débuté; ces maux de gorge sont très enclins à venir et repartir avec les menstruations.

Amygdales enflammées et très sensibles, rouges et brillantes, obstruant presque la gorge; sécheresse des fosses nasales et de la gorge; gonflement des glandes sous–maxillaires.

Membrane diphtérique blanche comme de la porcelaine; muqueuse de la gorge brillante, comme versinnée; les membranes passent d'un côté à l'autre tour à tour. Désire de boissons chaudes, lesquelles peuvent refluer par le nez.

Paralysie post–diphtérique.

Rend service dans presque tous les cas où on lui demande de stopper le lait. En marchant, à l'impression de marcher dans les airs, en se couchant, n'a pas l'impression de toucher le lit.

Symptômes de tendance erratique ; les douleurs volent constamment d'un point à un autre.

– Grande peur : peur de tomber en descendant l'escalier; peur de ne pas pouvoir remplir ses devoirs; peur de la mort, avec visage anxieux.

Se réveille affligé; doit se lever et s'occuper. A peur de devenir folle; craint, à chaque symptôme, une maladie déterminée; craint que chacune de ses paroles ne soit un mensonge; peur d'être regardée de haut par les autres ; pense que sa personne n'a aucune importance, qu'elle est sale; elle porte le nez de quelqu'un d'autre; croit voir des araignées.

S'imagine être entourée de myriades de serpents. Certains, vifs comme l'éclair, montent et descendent sous sa peau; certains, à l'intérieur, lui semblent longs et minces. Ne sait où poser ses pieds, car elle a peur de marcher dessus, de les faire se tortiller et de s'enrouler autour de ses jambes. (Comparer Arg nitrSep). Craint de regarder derrière elle de peur de voir des serpents ; mais ceux–ci la troublent rarement après la tombée du jour.

En allant au lit, a peur de fermer les yeux de peur qu'un grand serpent ne lui saute à la face (comparer Bell). De très horribles visions se présentent à son esprit (et pas toujours des serpents). Peur horrible que ces visions ne soient réelles. Elle a peur que le moindre bouton soit des petits serpents, s'enroulant et l'entrelaçant entre eux.

Ressent qu'elle est un objet de répulsion; elle n'est qu'une horrible masse de maladie; aussi ne peut–elle supporter de jeter un regard sur une quelconque partie de son corps, même ses mains, comme si cela ne faisait qu'intensifier l'impression de dégoût et d'horreur.

Ne pouvait supporter qu'une partie de son corps en touche une autre; qu'un de ses doigts touche un autre doigt; si elle ne pouvait sortir de son corps, elle se verrait devenir folle.

Impression que le coeur ou la respiration vont s'arrêter; elle s'épouvante elle–même, d'où les palpitations cardiaques. S'imagine qu'il perd la raison.

Regarde sous les sièges, la table, le sofa, s'attendant à voir surgir quelque horrible monstre rampant vers lui : a l'impression que cela va le rendre fou.

Non effrayé dans le noir : s'imagine ces images que le jour.

Sent qu'elle est en train de sombrer dans l'inconscience; se réveille avec la sensation que le lit est en mouvement.

Rêve qu'un gros serpent est dans son lit (Bell).

Rêve souvent qu'il est en train d'uriner ; se réveille pour chercher à quel endroit le lit a été mouillé (Sep).

 

 

Lachesis [Lach]

 

Texte

Plus grand est le poison, plus grand est le remède; le venin de serpent sont parmi les remèdes les plus remarquables et d'action très rapide dans les maladies désespérées. Ils guérissent, naturellement, seulement les conditions qu'ils produisent ; mais, quand ils sont employés à des fins curatives ces poisons doivent être donnés en petites doses inoffensives; et seulement chez les personnes dont les symptômes (physiques, mentaux ou moraux) rassemblent aux symptômes du poison. Quand c'est le cas, le pouvoir curateur est étonnant.

Nous avons un certain nombre de venins de serpent expérimentés, chacun étant valable quand les symptômes concordent. Considérerons l'un des plus importants –LACHESIS;

Lachesis, le venin du serpent Surukuku d'Amérique du Sud, fut d'abord obtenu et expérimenté par le Dr Constantine Hering, l'un des proches collaborateurs les plus brillants d'Hahnemann. Nous en avons entendu dire l'histoire, et ne la répéterons pas; mais toujours est–il que manipuler le serpent vivant et son poison fut prés de lui coûter la vie. Il devint inconscient et délirant; mais, en retrouvant ses sens, il demanda à sa femme ; " Qu'ai–je dit ou fait ? " Ce fut la première expérimentation de Lachesis.

Les expérimentations ultérieures (beaucoup d'entre elles faites avec des hautes dilutions) nous ont donné un remède vraiment merveilleux. Nous devrons tenter de souligner ses caractéristiques les plus frappantes car il est indispensable dans bien des conditions sévères et désespérées. Nous emprunterons largement aux travaux lumineux de Kent, extrayant également de l'expérience et des expérimentations rapportées dans l'Encyclopédie d'Allen et des " Guiding Symptoms " d'Hering.

Lachesis est très BLEU, ou POURPRE. Dans la maladie de coeur, une face soufflée et pourpre devrait vous faire penser à Lachesis. Nous nous rappelons un patient de l'hôpital, se mourant d'une maladie de coeur, avec hydropisie, gros foie, et une face pourpre.. un de ces cas à peu prés désespérés ! Ici, Lachesis changea si bien la gravité de l'état que le malade fut capable d'être évacué et de venir à la consultation externe pour traitement ultérieur.. quand sa face eut perdu sa couleur pourpre !

Un autre grand symptôme de Lachesis est souvent retrouvé dans ces très mauvais cas de maladie de coeur, avec défaillance cardiaque, l'aggravation pendant et après le sommeil. Ceci est la préeminence de LachesisLachesis a peur de s'endormir, à cause de l'augmentation de ses souffrances –douleur, suffocation, –ou toute autre souffrance. Et cependant, ces coeurs " mauvais " ont besoin avant toute de sommeil.

Mais la COULEUR BLEUTEE, où quelle soit, oriente vers Lachesis. Kent dit, que s'il y a un endroit enflammé, il est pourpre. Les ulcères rongent; ont de fausses granulations, sont putrides, saignent aisément – sang noir, qui coagule, et ressemble à de la paille carbonisée. Les parties tournent au noir et s'escarrifient. La dilatation des veines est également un état prééminent de Lachesis.

Lachesis affecte à un degré suprême la GORGE et l'ESPRIT. Nous prendrons d'abord la gorge : intense souffrance dans la gorge, même quand il y a peu de chose apparemment, bien qu'il puisse y avoir beaucoup de choses ! Ici, Lachesis est un de nos remèdes " hors de proportions ". Arsenicum en est un autre, car Arsenicum a un état de collapsus tout à fait hors de proportion avec l'état physique, autant que cela puisse être diagnostiqué; et Lachesis a des souffrances dans la gorge tout à fait hors de proportion avec ce que l'on peut observer. Sensation d'étouffement. Impression qu'on le saisit à la gorge. Sensation d'une masse dans la gorge; de constriction. Lachesis ne peut supporter un contact sur la gorge, et a besoin de desserrer ses vêtements à ce niveau. La toux est excitée en touchant la gorge; et tout ceci est pire, puisque c'est Lachesis, pendant le sommeil. Plénitude du cou et de la gorge; difficulté de respirer; étouffement quand il s'endort; et les symptômes de la gorge sont pires par les boissons chaudes.

Partout, Lachesis dort dans une aggravation. Et Lachesis n'aime pas la chaleur; il est pire par les boissons chaudes; il peut défaillir dans un bain chaud.

Mais les souffrances de gorge sont souvent sérieuses et de nature destructrice. Ulcérations de la gorge rouge, grise, creusante, extensive. Curieusement, dans les troubles de Lachesis, nerveux ou pathologiques, la déglutition à vide est de loin plus douloureuse que le fait d'avaler des solides. Quand on pense aux énormes masses que peut avaler un serpent, on peut aisément se rappeler le fait qu'avaler des solides ne tracasse pas Lachesis !

En Lachesis, nous possédons là encore un grand remède pour la diphtérie. Celle–ci commence par le côté gauche, bien que pouvant s'étendre au côté droit; car Lachesis est de façon prééminente un remède DU COTE GAUCHE. Il diffère ici de Lycopodium, qui a plusieurs sphères d'action en commun avec Lachesis – même la diphtérie ; seulement Lycopodium est un remède du côté droit, et s'il s'étend, c'est vers la gauche. 

J'ai rencontré l'autre jour un bon cas de diphtérie Lachesis. Un tout petit garçon de 5 ans et demi, dans notre service d'enfants, avec une plaque de diphtérie dans la gorge, température 39°5; il reçut six doses de Lachesis 200. Le germe de Loferez fut trouvé au prélèvement et à la culture; mais la plaque disparut rapidement; et une seconde culture, faite 24 heures après, se révéla négative. Le petit malade sortit de l'hôpital en bonne santé, après 6 jours d'hospitalisation.

Et ici, nous pouvons aussi bien citer un cas de Merc cyan de diphtérie, avec des résultats également excellents.

Il y a quelques semaines, une infirmière, présentant une plaque sur une amygdale, se révéla (lame et culture), être atteinte de diphtérie et reçut six doses de Merc cyan 10 m, et fut expédiée au service des contagieux, 36 heures plus tard, la gorge était de nouveau stérile. On nous téléphona surpris, demandant à venir consulter les lames qui avaient été gardées. Il est intéressant de savoir qu'ultérieurement, la fille, une débutante, destinée à travailler dans les salles d'hôpitaux, dut subir un examen de contrôle de sa gorge : et elle se révéla stérile.

Nous ferons observer, que, avec un remède homéopathique correct, ce " prélèvement négatif " apparaît (dans la diphtérie) en 24 à 48 heures; et les avantages d'un tel traitement homéopathique devrait être clair pour tous. Il y a moins de risque d'infection; c'est la cure rapide d'une maladie dangereuse et des plus affligeantes; et comme l'exprime Hahnemann, ici vous avez " une guérison douce, rapide et permanente – une guérison non troublée par des souffrances ultérieures. " On ne peut en dire autant du traitement par l'antitoxine, qui, puisque nous y sommes, ne rencontre pas de nos jours une louange universelle. Dans les cas Lachesis de diphtérie, le trouble non seulement siège ou commence du côté gauche, mais la langue n'est pas la langue sale des sels de Mercure.

Nous prendrons les symptômes mentaux et moraux voisins ; ils sont très intéressants, et ont mené à de belles guérison.

Kent dit, " conscience de soi, vanité, jalousie, haine, et cruauté; un amour de soi déplacé. Toutes sortes de démence impulsive; avec face pourpre, et d'une chaleur brûlante; parfois étouffement, et le cou semble serré. " Mais, en dehors de l'état démentiel qu'il décrit, certains faits ressortent, comme ressortant de Lachesis. JALOUSIE; SUSPICION; " comme quand une fille ne peut entendre une conversation à voix basse, sans penser qu'on parle à son sujet, et à son détriment ". Lachesis est un remède important dans des états frisant la démence; comme quand " une personne croit que les gens tentent de lui porter tort, qu'ils essaient de la faire interner, de l'empoisonner, –ou bien elle se demande si c'est seulement un rêve. Rêves de mort; qu'elle est morte, ou qu'elle va mourir –; qu'on prépare son enterrement ".

Ou encore, " pense qu'elle est sous un contrôle supra–humain, qu'elle reçoit des ordres supérieurs– partiellement dans les rêves – auxquels elle doit obéir. Elle peut penser qu'on lui commande de voler – de tuer; – et elle ne retrouvera pas la paix de l'esprit tant qu'elle n'a pas confessé quelque chose qu'elle n'a jamais fait. Ensuite, démence religieuse : pense qu'elle est pleine de méchanceté et qu'elle a commis le péché impardonnable; qu'elle est en train de mourir et d'aller en enfer ". Kent dit, " le médecin ne doit pas prendre à la légère ces choses; elles paraissent très réelles au patient, et doivent être traitées avec respect ; comme s'il en était ainsi ".

Jalousie; suspicion; et aussi LOQUACITE. Pour beaucoup d'entre nous, Lachesis égal loquacité, et loquacité égal Lachesis. " Fait des discours en phrases choisies, mais passe du coq à l'âne ". Un mot l'amène souvent au milieu d'une autre histoire. Kent dit également qu'elle est si sensible à ce qui l'entoure et si troublée par le bruit, qu'elle peut entendre les mouches voler sur les murs, et les horloges dans le lointain. En ceci, Lachesis ressemble à l'un des états d'Opium, et se compare à Lyssin. 

Ici, nous décrirons un exemple de jalousie de Lachesis /

Un jeune homme présentant une sévère infection streptococcique du dos de la langue et de la gorge – par plaques suggérant la diphtérie, prit quelques doses de Lachesis en haute dilution. Sa gorge fut rapidement bien améliorée; mais il expérimenta Lachesis de façon extraordinaire et inattendue. Il " ne savait pas ce qui lui arrivait " pendant le week–end dans le pays. Il était devenu taciturne, soupçonneux, et " si effroyablement jaloux qu'il avait rompu ses fiançailles " – peut–être était–ce dans le fond une bonne chose. L'expérimentation s'effaça bientôt : mais ici, nous pouvons affirmer que s'il n'y avait pas eu de jalousie latente chez le jeune homme, jamais Lachesis n'aurait pu l'évoquer. Vous ne pouvez obtenir ce qui n'existait pas.

Voici un second cas, qui a été publié, mais qui est tellement lumineux, au sujet du pouvoir curatif de Lachesis dans la démence, qu'il pourra être utile de le rappeler ici. 

Une jeune femme souffrant de jalousie morbide vis à vis de son mari, était toujours à se regarder dans la glace, parce qu'elle prétendait que sa figure avait changé. Elle regardait constamment, à la dérobée, à travers une petite fenêtre de leur magasin, pour épier ce que faisait son mari; et s'il flirtait avec l'employée du magasin. Phos l'améliora un peu, mais pas longtemps. Elle devint très malade, elle fut surprise avec un rasoir; elle descendit dans l'échoppe en chemise de nuit, s'efforça de faire toutes sortes de choses extraordinaires et folles. L'entourage désespéré me supplia d'intervenir, car elle était dangereuse. Nous discutâmes son cas, et le médecin avec lequel j'étudiais, sélectionna les symptômes principaux, jalousie et suspicion, et naturellement elle reçut Lachesis. Je crois qu'elle eut besoin d'une seconde dose un mois plus tard. Puis, elle réintégra son ancienne personnalité, souriante et heureuse, tous les troubles ayant été oubliés, et elle était parfaitement bien sept ans après; ensuite, nous la perdîmes de vue.

Voici une autre expérimentation involontaire de Lachesis :

Une personne avait pris Lachesis 200 à la 3ème dilution pour quelques vieux symptômes catarrhaux, et plus tard prit une dose de Lachesis 200. Elle eut un effet des plus désagréables. Il y eût un désir urgent d'aller à la selle presque incessant, avec pratiquement aucun résultat. Cela devint de plus en plus gênant, jusqu'à ce qu'une dose de Sepia mit fin brutalement au trouble. Dans le Répertoire de Kent, nous trouvons, " besoin urgent, mais pas de selles ", avec un seul remède en gros caractères : LACH : quelque part on trouvera que Sepia antidote ce symptôme chez Lach. Il est également intéressant de constater que la même personne prit Lach M sans ressentir de tels inconvénients et misères. Les dilutions différentes donnent certainement des résultats très différents. Et un Homéopathe Allemand, il y a des années, avait coutume de dire que la 200ème (de la plupart des remèdes) était une mauvaise dilution et qu'elle avait produit, avec de nombreux cas d'aggravation. Il avait peur de l'utiliser. Avec des remèdes tels que Lycopodium, par exemple, on préfère commencer par la 30ème, ou une Millième, et de laisser de côté la 200ème.

Au sujet de la loquacité ... Lors d'une consultation de l'après–midi particulière un des clients les plus fatiguants déversait son histoire, avec une extraordinaire volubilité et un manque de suite, pendant que nous essayions de prendre des notes sur le coté pour les références futures. A la fin (aux missionnaires qui suivaient nos traces, et qui étaient très à la hauteur vis–à–vis des remèdes),Bien ? quel est le remède ? Ils répondirent en choeur : Lachesis ! Quand le patient revint, la fois d'après – silence – répondant tranquillement, un grondement irrépréhensible parvint du cercle des missionnaires, qui avaient reconnu le patient jadis un Lachesis typique.

Mais certains remèdes ont des effets opposés; et on est surpris de trouver, ce que peu de gens savent sur Lachesis qui possède une loquacité et une précipitation de la parole à un degré des plus élevés, a également la lenteur de parole également en caractères gras. Et Lachesis, comme nous l'avons vu à l'instant dans un cas d'expérimentation involontaire, possède aussi la TACITURNITE. On ne doit pas être prisonnier d'une demi–connaissance et d'idées préconçues; il est toujours bon de s'assurer d'un fait.

Hyosciamus rivalise avec Lachesis dans la loquacité et la jalousie; et PulsatillaNux et Stramonium peuvent tous être jaloux et soupçonneux. Mais, loquacité, jalousie et suspicion sont l'affaire de Lachesis et Hyosciamus, et à un moindre degré, d'Opium et £Stramonium.

Lachesis∑ est pire au printemps; par temps doux, pluvieux, et spécialement nuageux.

Au sujet de " pire par le sommeil, ou dans le sommeil " : un petit garçon à l'hôpital souffrait d'asthme, et il avait ses crises dans le sommeil, ce qui le réveillait. Deux remèdes seulement ont cela : Sulfur et Lachesis. Pour une certaine raison, Sulfur fut donné; mais, plus tard, Lachesis guérit.

Ici, notons quelques symptômes tirés des expérimentations :

Dès qu'elle s'endort, la respiration s'arrête.

Craint de s'endormir à cause de la peur de mourir avant qu'il ne se réveille.

Les troubles surviennent pendant le sommeil, et le patient se réveille pendant une douleur et en détresse, comme la toux, l'asthme, ou des spasmes.

Vertige en s'éveillant; toux sèche, saccadée; tous les symptômes sont pires.

Rêves terrifiants (nous en avons déjà cités).

Dans les maux de tête – les céphalées explosives – il semble que tout sang du corps est allé à la tête. Céphalée pulsative, avec pulsation générale de la tête aux pieds. 

Céphalées martelantes : Kent montre que le " martèlement " est une caractéristique frappante de Lachesis. L'ovaire enflammé bat; et il peut être ressenti comme si un petit marteau frappait sur la partie enflammé à chaque pulsation des artères. Des fistules anales ont été guéries, dit–il, quand est présente la sensation, comme si un petit marteau frappait constamment le trajet fistuleux; de même, une fissure de longue durée, quand il y avait une sensation comme si les parties enflammées étaient martelées. Hémorroïdes également, avec cette sensation de martèlement. Explosive et martelante ! Et, avec les céphalées de Lachesis, on trouve probablement une face pourpre, des yeux bouffis engorgés et des paupières gonflées. Et c'est toujours pire au réveil; pire après le sommeil.

Les autre symptômes particuliers de Lachesis sont les troubles de la sensation du temps, " une confusion inhabituelle par rapport au temps ". Imagination extraordinairement vive; mais fait des fautes en écrivant (Lyc). Des douleurs torturantes à la face et aux dents s'étendant à l'oreille. Les douleurs dans la gorge s'étendent à l'oreille. Les yeux paraissent comme arrachés ou écrasés, puis remis en place. Un fil tirant derrière les yeux d'un oeil à l'autre. Il lui semble comme si, quand comme la gorge était comprimée, les yeux étaient arrachés. Enorme gonflement des lèvres. Langue difficile à sortir, s'accroche aux dents. Sensation d'arête de poisson, dans la gorge (Sil; Hepar).

Nous avons toujours regretté et jamais oublié un cas de Lachesis gâché – gâché par manque de connaissance. Il s'agissait d'une immense cavité dans le mollet d'une femme; une de ces gros ulcères excavés qu'on voyait si souvent au temps de nos études. Lachesis était son remède, et fut prescrit. Quand la malade réapparut, l'ulcère était merveilleusement cicatrisé. Mais, au lieu de laisser la réaction vitale poursuivre la guérison, elle fut interrompu par répétition du remède. Et quand la malade revint, elle avait empiré, et de beaucoup, et elle ne revint plus .. C'était un drame. " Mes gens périssent par manque de savoir ". Un traitement n'est pas toujours facile; mais le sabotage d'un bon travail est facile, et déplorable. Quand les choses vont bien, au delà de toute attente, laissez les tranquilles. Salomon dit, " il y a un temps pour chaque chose ". Mais le temps d'une amélioration extraordinaire et rapide n'est pas celui que l'on peut pousser en avant.

Voici quelques symptômes en caractère gras de Allens, c'est–à–dire des symptômes causés et guéris d'une façon répétée par Lachesis.

" Loquacité.

Vertige en s'éveillant. Vertige en fermant les yeux.

Céphalée s'étendant au nez, ou à la racine du nez.

Tiraillements, du zygoma vers l'oreille.

Graillonnent de mucus, avec la gorge à vif, après une sieste dans la journée.

Gorge sèche, la nuit, en s'éveillant.

Douleurs dans la gorge en rapport avec les oreilles.

Gorge et larynx douloureux, même en penchant la tête en arrière.

La gorge semble gonflée, comme si deux masses grosses comme le poing s'y trouvaient ensemble; en déglutissant à vide et pas en mangeant ce qui semble faire du bien.

Sensation d'une miette de pain dans la gorge.

Gorge si sensible et ulcérée qu'elle ne peut avaler qu'avec difficulté.

Gorge sensible, comme endolorie, avec douleur du côté gauche.

Les liquides peuvent être plus facilement avalés que les solides.

Ne peut rien supporter de serré à la gorge.

Gorge très sensible à la pression externe...

Tout ce qui est autour de la gorge l'afflige.

Si le soir en se couchant, quelque chose touche la gorge ou le larynx, il lui semble qu'il va suffoquer, et la douleur est pire.

Gorge sensible, même au contact du linge.

Larynx douloureux au toucher; la gorge toute entière est douloureuse au toucher.

Impression comme si quelque chose était gonflé dans le creux de la gorge et le suffoquait; ce qui ne peut être avalé; avec endolorissement de la gorge.

Toux pire après chaque sommeil.

Toux causée par la pression sur le larynx.

Toux sèche, saccadée, causée en touchant la gorge; survient également après le sommeil, la nuit.

Constamment obligé de prendre une profonde respiration.

Pendant la chaleur, ressent comme un orgasme de sang, l'obligeant à desserer ses vêtements au niveau du cou, comme s'ils gênaient la circulation sanguine, avec impression de suffocation.

Battement dans l'anus, comme avec de petits marteaux.

Diarrhée suivie de palpitations, comme avec de petits marteaux dans l'anus.

Douleurs crampoïdes dans la région précordiale, causant palpitation et anxiété.

Faiblesse de tout le corps, en se levant le matin.

Grand épuisement physique et mental.

Obligé d'ouvrir ses vêtements, ce qui soulage (avec défaillance).

Obligé de porter les vêtements très lâches, spécialement au niveau de l'estomac; même au lit, doit relâcher et soulever le pyjama (la chemise de nuit) pour éviter la pression; n'ose même pas croiser les bras sur le corps à cause de la pression......

* * *

AUTRES SYMPTÔMES NOTABLES (mais, chez Lachesis.. on n'en voit pas la fin !!)

Grande activité mentale, compréhension rapide, avec perception presque prophétique. Extase : une sorte de transe, ou bien confusion et vagabondage de l'esprit.

Pense qu'elle est quelqu'un d'autre et dans les mains d'une puissance supérieure; qu'elle est morte ou presque, et voudrait que quelqu'un la sauve; elle est poursuivie par des ennemis; peurs; le remède est un poison; peur qu'il y ait des voleurs dans la maison et désire sauter par la fenêtre. Elle est sous un contrôle supra–humain.

Peur de la damnation; monomanie religieuse.

Délire, avec extraordinaire loquacité. Fait des discours en des phrases très choisies, mais saute sur des sujets les plus hétérogènes.. 

Extrêmement impatiente pour les choses fastidieuses et ennuyeuses.

Loquacité morbide; fait un récit incohérent de ses troubles.

Parle, chante, siffle.

Se réveille avec l'impression d'être sans ami, abandonné. Malheureux.

Peur de la mort; craint d'aller au lit; peur du poison.

Peur du choléra; crampes dans les mollets à la suite d'une frayeur.

Troubles provenant d'une frayeur, d'un amour déçu, ou de jalousie.

Piqûres comme par des couteaux dans les yeux, provenant de la tête; ou allant des yeux aux tempes, au vertex, et à l'occiput.

Comme si un fil tirait de derrière, d'un oeil à l'autre.

Quand la gorge est comprimée, elle a l'impression comme si les yeux étaient arrachés.

Les yeux semblent, comme poussés dehors et comprimés, puis remis en place.

Céphalée effroyablement douloureuse; comme si le cerveau allait faire éclater le crâne.

Céphalée coupante, comme si une partie du côté droit de la tête avait été coupée.

Poids et pression sur le vertex; poids comme du plomb dans l'occiput. Céphalée de l'occiput aux yeux.

Lèvres sèches, noires, craquelées, saignantes.

Sort la langue avec difficulté; la langue tremble.

Langue : ampoules, ulcères, suffocation menaçante. Gangrène de la langue.

Désire d'huîtres, de vin, de café.

 

 

Ledum Palustre [Led]

 

Texte

Thé des marais

Nous avons une telle profusion de vulnéraires, de ces remèdes pour les blessures de toutes sortes, pour les différents tissus, et en différentes saisons, que nous pouvons toujours trouver l'un ou l'autre à notre porte, sur toute la surface du globe; tel médecin jure par telle plante, tel autre par une autre; à vrai dire, il semblerait que leurs utilisations de se chevauchent; et cependant, l'unique remède indiqué, si nous le connaissons et l'avons sous la main, est toujours le seul idéal pour réaliser une guérison magique.

Actuellement, notre service d'urgences vient de découvrir et ne jure que par les vertus transcendantes de Ledum; un remède, comme nous le savons, pour les piqûres et morsures de bêtes coléreuses; pour les clous rouillés, dangereusement rentrés dans la plante du pied ou la paume de la main. Mais, nous avons, pour la plupart d'entre nous, probablement, une très petite idée de la " nature " complète de ce remède et de la vaste étendue de son champ d'application.

Un fonctionnaire résident au service des urgences, zélé dans son travail, et méritant les résultats spectaculaires, rapporte les observations suivantes : 

ses indications sont spécialement les blessures par piqûres, ou blessures très sensibles au toucher; abcès, ou état septiques, très sensibles, soulagés par le froid. Si l'effet du froid ou du chaud n'est pas net, il demande au patient de la placer sous un robinet d'eau froide; et si l'effet est concluant, il est sûr de le remède.

Il cite deux cas récents ; doigt; écorché par un clou rouillé; qui est devenu infecté; le patient a placé le doigt sous le robinet d'eau chaude, à l'hôtel, sans soulagement; il y avait un début d'infection, sans grand gonflement, mais avec un aspect enflammé. Ledum 12, six doses, toutes les quatre heures, fut prescrit, le patient devait stopper le remède en cas d'amélioration. Deux heures après la première dose, toute douleur avait disparu. Au bout de 24 heures, on ne voyait plus rien.

L'autre cas : doigts écrasés; salement lacérés; avait été piqué ailleurs; ne pouvait pas dormir; la douleur était battante, et lancinante dans la partie supérieure du bras; soulagé par le froid; ne supportait pas d'être touché; après la prise de Ledum, les douleurs disparurent ..... et ainsi de suite.

Soulagé par le froid, naturellement ! " Qui ne se souvient pas du cas dramatique de KENT, où il trouva un patient cassant de la glace dans une bassine, pour soulager de sévères douleurs dans ses pieds. Et peut–être la plupart d'entre nous avons–nous l'idée totalement fausse que Ledum est un " remède chaud ". Lisez Hahnemann et ses expérimentations, et vous verrez que c'est tout le contraire; vous réaliserez alors que Ledum est une de ces remèdes dont les indications apparemment contradictoires permettent aisément de choisir le remède.

Ledum est en réalité un remède désespérément frileux, malgré ses douleurs soulagées par le froid. Ainsi Guernsey le donne–t–il " pour les plaintes de personnes ayant tout le temps froid : au lit, dans la maison, etc ... ils ont toujours froid et des frissons ".

Mais Ledum a également certaines autres caractéristiques frappantes et souvent contradictoires, comme celles–ci :

raideur de toutes les articulations; ne peut les mouvoir qu'après y avoir appliqué de l'eau froide. La raideur des articulations, n'est–elle pas généralement soulagée par le fait de les plonger dans de l'eau très chaude ?

Et encore : les parties blessées semblent froides au toucher et au patient, et cependant leurs douleurs sont soulagées par le froid. Exactement comme Ars présente des brûluressoulagées par la chaleur; ainsi Ledum a une sensation de froid, soulagés par le froid.

Ledum a également un froid général sans la sensation de frissonnement; ou bien, une sensation de froid, comme si on l'avait aspergé d'eau froide, sur une partie ou une autre. (Comparer Secale, qui a une sensation de charbons ardents tombant sur des parties qui sont froides au toucher). Et d'un autre côté Ledum a froid, des frissons, la chair de poule, sans refroidissement externe.

Ou bien le patient frileux Ledum, transpire et ne peut supporter les couvertures; sueurs toute la nuit.

Son rhumatisme non seulement commence aux membres inférieurs et aux pieds, pour remonter ensuite (inverse de Kalmia), mais il est beaucoup sévère dans les membres inférieurs.

Là encore, comparer Lachesis : gonflé, pourpre et chaud, avec Ledum, gonflé pourpre et froid. 

Et comme nous l'avons dit, les blessures de Ledum, abcès, et foyers septiques, sont sensibles, froids, et soulagés par le froid, alors que ceux d'Arsenicum brûlent, et sont soulagées par la chaleur.

* * *

HAHNEMANN, qui a fait une courte expérimentation du remède, dit de Ledum : " les symptômes ci–joints ... sont cependant suffisants pour montrer que cette très puissante drogue convient, pour la plus grande part, à des maladies chroniques dans lesquelles il y a prédominance du refroidissement et défaut de chaleur animale. 

Il dit également qu'actuellement, le pouvoir enivrant des bières est souvent lié, au fait qu'elles sont frelatées, de façon criminelle, avec des doses toxiques de Ledum, procédé auquel la police devrait accorder davantage d'attention ".

* * *

CLARKE (Dictionnaire) a beaucoup à dire sur Ledum et cite des cas instructifs : 

il dit que les feuilles de Ledum sont encore utilisées en Suède pour augmenter le pouvoir enivrant de la bière ... Ledum occupe la seconde place dans le groupe Arnica de Teste, avec Crot hFerr MagRhus et Spigelia; mais Ledum a une action spéciale sur le système capillaire dans les parties où le tissu cellulaire est rare, et où ce tissu est sec, résistant, comme dans les doigts et orteils. " C'est peut–être pour cette raison qu'il agit mieux sur les petites articulations que sur les grandes ... ". Sortes de tubérosités bleues ou violettes, spécialement sur le front, et éruption eczémateuse, avec prurit fourmillant qui s'étend sur toute la surface du corps, pénétrant dans la bouche, probablement aussi dans les bronches, et occasionne une toux spasmodique parfois très violente et qui peut faire penser à la coqueluche... Spécialement utile dans la bronchite avec emphysème chez les gens âgés; rend les sécrétions bronchiques moins visqueuses, diminue la dyspnée, stimule la circulation, et diminue la cyanose. Hémoptysie alternant avec du rhumatisme....... Ledum a souvent été donné aux chevaux qui boitaient et tenaient leurs jambes raides ..... Dans un cas, sensation de pieds retenus au sol comme par un aimant, quand on tente de les mouvoir; quand il bouge, ressent comme des piqûres d'aiguilles; douleur montant des pieds à la tête.

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Extraits de GUERNSEY : 

Blessures par piqûres, provenant d'instruments très pointus : poinçons, morsures de rat, clous, particulièrement si les parties blessées sont froides; ou bien par exemple : " Il y a dix ans, j'ai marché sur un clou, et depuis ce temps je souffre d'une douleur qui remonte dans la cuisse ". Mauvais effets de blessures récentes ou chroniques, spécialement à la suite de blessures piquantes.

Quand on s'est donné un coup sur l'orteil, il y a refroidissement dans les parties, et une douleur élançante comme la goutte à travers les pieds et le membre. Craquement dans les articulations.

Panaris, furoncles, etc.. souvent causés par les piqûres d'aiguilles.

Les souffrances surviennent ou sont aggravées à la chaleur du lit; il doit sortir du lit, ce qui soulage.

Pour les troubles de gens qui ont tout le temps froid, au lit, à la maison, etc ..; ils ont toujours une sensation de froid et de frisson.

Pire en bougeant, spécialement les articulations; en marchant, en se tenant au chaud, dans le lit.

Mieux en position de repos.

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KENT, de la façon pittoresque et pratique qui le caractérise, a beaucoup à dire sur Ledum. Nous glanerons et condenserons.

Il trouve un certain nombre de caractéristiques semblables à celles de Lachesis : face bouffie, gonflée, marbrée. Par conséquent, Ledum est antidote de Lachesis, comme pour les poisons d'insectes, pourApis, et pour les poisons d'animaux.

Il l'appelle un grand remède pour le médecin de quartier, étroitement associé au traumatisme avec Arnica et Hypericum; spécialement pour les blessures après avoir marché sur des pointes, par piqûres d'aiguille; les blessures saignent peu mais sont suivies de douleur, d'enflure et de refroidissement de la partie affectée; échardes, échardes sous l'ongle; si de telles parties blessées deviennent froides, puis pâles, paralysées et marbrées, pensez à Ledum. Un cheval marche sur un clou, lequel traverse les tissus, heurte le bord de l'os du sabot; il s'ensuivra le tétanos et la mort; placez Ledum sur la langue de ce cheval, et vous éviterez tout cela. Ledum évite de tels résultats.

Si le tétanos survient après des blessures par piqûres, pensez à Hypericum; mais donner Ledum une fois cela préviendra le tétanos. Ongles arrachés, ou parties riches en nerfs, lacérées : là Hypericum est le remède. Pour les meurtrissures, quelques soit leurs étendue et la sensation de meurtrissure, le remède est Arnica. Pour les lacérations ouvertes et les coupures, pensez à Calendula. Il dit pour les causes locales, utilisez des remèdes locaux; pour des causes internes, traitez avec des remèdes internes.

(Cependant, comme nous l'avons vu, Ledum, par voie interne, en dilution, agit d'une manière aisée et stupéfiante dans les blessures externes). Il dit également que si une blessure soigneusement pansée ne guérit pas en première intention, il faut rechercher une cause constitutionnelle et faire ressortir son remède.

Le patient Ledum est très sujet à la froideur constitutionnelle, au refroidissement au coucher; corps et extrémités froids, avec tête chaude (Arnica); mais nous trouvons aussi à l'opposé : corps surchauffé, peau pourpre ou fortement colorée, battements et pulsations partout, et désire se découvrir la nuit. Un mal de tête Ledum elle peut désirer mettre la tête à l'extérieur à l'air froid (Ars Phos). Elle a besoin d'un bain dans l'eau très froide.

Mains et pieds bouffis, gonflés, marbrés; aussi gonflés que la peau le permet; avec douleur atroce; le seul soulagement est seulement produit en s'asseyant pendant une heure, les pieds dans l'eau glacée. Il donne le cas d'un ivrogne syphilitique : " Quand je le vis pour la première fois, il était plongé dans un grand bain, et s'était assis, avec de l'eau aux deux tiers, remontant jusqu'au genoux, et avec des morceaux de glace flottant tout autour; qu'il aimaient voir en contact avec sa peau. Il aurait voulu s'asseoir sur un lit de glace. " Il souffrait de douleurs torturantes, quelque chose d'effrayant ". Eh bien une dose de Ledum, sortit ses pieds de l'eau glacée, qu'il n'eut jamais plus à utiliser ultérieurement. L'aspect pourpre disparut, de même le bouffissure et le gonflement des pieds; et il s'arrêta de boire. " Ledum guérit même chez ce malade "pas mal de ses troubles syphilitiques ". KENT dit : Pulsatilla et Ledum sont les deux principaux remèdes qui désirent avoir les pieds dans l'eau glacée. Mais Ledum convenait à ce monsieur ".

Les patients de Ledum sont le plus souvent gonflés et pléthoriques; robustes. Ses surfaces enflammées tendant à saigner, et le sang est noir.

Hémorragies des yeux, du nez, des cavités; urine sanglante.

Ulcères, parfois extensifs, phagédéniques; soulagés par le froid.

Etats goutteux et rhumatismaux; dépôts crayeux; dépôts dans les articulations des poignets, doigts et orteils. Ils vont de bas en haut. S'enflamment et sont soulagés par le froid. Les genoux sont spécialement affectés; " de tels malades s'asseyent avec les articulations exposées au froid, les éventent et versent une lotion qui s'évapore ".

Face bouffie, gonflée, hébétée, comme chez un vieil ivrogne. Il ôte, dans une grande mesure l'envie de whisky, et contrebalance ses effets. Il dit, " Ledum est au whisky ce que Caladium est aux fumeurs : il arrêtera l'habitude de fumer au point, souvent même, d'en entraîner une aversion ".

Il parle de ses symptômes rénaux : du sable dans l'urine . " Quand le patient se sent au mieux, il y a d'importants dépôts de sable dans son urine ; quand il y a peu de sable, les dépôts sont marqués dans les articulations, et il se sent beaucoup moins bien ". 

Ledum tend à faire aller les troubles loin du centre, parce que ces derniers commencent à la périphérie, et se dirigent vers le centre. Lycopodium, qui souvent fait apparaître du sable rouge dans l'urine, empêche également les maux de venir à la surface.

Emaciation des parties souffrantes, après blessures infectées des nerfs.

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NASH souligne quelques éléments supplémentaires concernant Ledum :

Ecchymoses : Ledum aura parfois à finir un cas d'Arnica; là ou Arnica était le meilleur en première intention. Ledum souvent fait disparaître plus vite et plus parfaitement les ecchymoses.

" Oeil noir par coup ou contusion; mieux qu'Arnica ". Pour cela, dit–il il n'y a aucun remède qui vaille Ledum dans la 200ème dilution. Mais s'il y a une grande douleur dans le globe oculaire même, Symphytum doit être utilisé. Il ajoute : " dans toutes ces affections, je crois que la 200ème dilution est meilleure que les préparations plus basses ".

Il parle de Ledum dans le rhumatisme aigu : les articulations sont gonflées et chaudes mais non rouges. Les gonflements sont pâles, et les douleurs sont pires la nuit, et par la chaleur du lit; il désire que ses articulations soient découvertes.

Dans le rhumatisme chronique, il est également efficace. Articulations gonflées et douloureuses, spécialement à la chaleur du lit; avec nodules et concrétions dures et douloureuses, d'abord dans les articulations des pieds, puis des mains. Le périoste des phalanges est douloureux à la pression. Chevilles enflées et plantes des pieds douloureuses et sensibles; peut difficilement s'appuyer sur elles. Et dans ces cas, le patient Ledum est anormalement frileux, manque de chaleur vitale animale. Sous Ledum, le soulagement par le froid est si prééminent que parfois la seule amélioration possible est réalisée en mettant les pieds dans l'eau froide. Il dit : étudiez Ledum dans tous les cas de rhumatisme des pieds.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Les jours paraissent longs; il est mécontent de ses amis, et finit par tomber dans la misanthropie.

Vertige; la tête tend à tomber en arrière.

Dilatation considérable des pupilles.

Contusions ou blessures des yeux ou paupières, spécialement avec extravasation de sang.

Un bruit dans les oreilles, comme un tintement de cloches, ou un bruit de rafale de vent. Mugissement dans les oreilles, comme par le vent.

Pression dure en dedans de la mâchoire inférieure.

Gorge sensible, avec fine douleur lancinante.

Soudain afflux de salive aqueuse provenant de la bouche, avec colique .... (Water–brash)

Respiration oppressée, douloureuse.

Constriction dyspnéique de la poitrine, pire au mouvement et à la marche.

Toux chronique caractérisée par le refroidissement et le manque de chaleur animale.

Expectoration d'un sang rouge brillant avec toux violente.

Douleur dans les lombes après s'être assis.

En levant le bras, élancement très douloureux dans l'épaule. 

Pression dans l'épaule gauche, aggravée par le mouvement.

Pression dans les deux épaules, aggravée par le mouvement.

Tremblement des mains, quand il les remue ou saisit quelque chose.

Panaris, à la suite de blessures piquantes, de piqûres d'aiguilles, d'échardes.

Pression dans la cuisse gauche, à la partie postérieure; comme si les muscles n'étaient pas à la bonne place; comme une douleur de dislocation; dans toutes les positions, mais spécialement violente quand on les touche et quand il marche.

Tremblement des genoux (et des mains) quand il s'assied ou marche.

Faiblesse dans les jointures du genou, en marchant, ressent une pression déchirante à leur intérieur. Pression déchirante dans le genou droit et au–dessous de lui; pire en marchant.

Gonflement, et tension, et douleur lancinante dans les genoux, quand il marche..

Pression au–dessus de la cheville gauche, pire par le mouvement;

Prurit rongeant très sévère sur le dos des deux pieds; plus violent après grattage; seulement soulagé quand il a gratté les pieds jusqu'au sang; très aggravé par la chaleur du lit.

Gonflement tenace des pieds.

Pression sur la protubérance interne du pied gauche.

Plantes des pieds douloureuses à la marche, comme s'ils étaient pleins de sang.

Voussure des gros orteils molle, enflée et douloureuse, quand il pose le pied; tendons raides.

Goutte pire dans les pieds; nodosités goutteuses dans les articulations; tiraillement fin dans les orteils.

Douleur dans les chevilles, comme si elles étaient foulées, ou par un faux pas.

Douleurs rhumatismales de bas en haut; articulations pâles, gonflées, tendues, chaudes; douleurs piquantes, tirantes. Pires par la chaleur du lit, et en se couvrant au lit; pire par le mouvement et le soir.

Rhumatisme et rhumatisme goutteux; commençant dans les membres inférieurs et montant; spécialement si le malade a été amené dans un état de profonde asthénie par l'abus de Colchicum; les articulations deviennent le siège de nodosités et de concrétions goutteuses qui sont douloureuses.

Gonflement des pieds et des jambes jusqu'aux genoux, avec aspect pourpre et marbrée, godet à la pression, et douleurs dans le périoste; seulement bien quand il met les pieds dans de l'eau glacée.

Affecte principalement l'épaule gauche et la hanche droite.

Le rhumatisme commence dans les membres inférieurs et monte ensuite.

Chaleur dans les mains et les pieds, le soir.

Sueur chaude prolongée sur les mains et les pieds.

Ne peut supporter la chaleur du lit, en raison de la chaleur et de la brûlure dans les membres.

Sensation d'endormissement des membres.

Rêves désagréables; il est tantôt en une place, tantôt à une autre, tantôt occupé par un sujet, tantôt par un autre.

Insomnie avec agitation, et mouvements en tous sens.

Au réveil, sueur légère sur tout le corps, avec prurit partout, obligeant à se gratter.

Refroidissement, puis chaleur; membres extrêmement froids, alors que le reste du corps était chaud.

Froid sur tout le corps, avec joues plutôt chaudes et front chaud, sans rougeur de la face, ni soif; avec mains chaudes.

Foulures des chevilles et des pieds.

Blessures par piqûres, par instruments très pointus, comme des poinçons, des morsures de rats, des clous, etc ... notamment si les parties blessées semblent froides au toucher et au patient.

Blessures par piqûres; piqûres d'insectes, spécialement de moustiques.

Rhumatismes; diathèse goutteuse; constitutions ayant abusé d'alcool.

Emaciation des parties souffrantes (? Plumbum).

AUTRES SYMPTÔMES NOTABLES

Un de ses traits mentaux est frappant : grognon, bourru; rien de lui convient; agité; ne peut réfléchir sans bouger, ou travailler tranquillement; grognon; il se retire dans la solitude, mais, en larmes, réclame la mort.

Il ne peut supporter de couvrir sa tête, si peu que ce soit.

Goût de moisi dans la bouche chaque fois qu'elle tousse, causant de la nausée.

Double inspiration spasmodique, avec sanglot, comme après avoir crié.

L'enfant devient raide avant le paroxysme; il se penche en arrière, puis expectoration de sang clair, mousseux (Coqueluche).

Hémoptysie de sang rouge brillant, profuse, avec toux, râle et sifflement dans les bronches; douleur brûlante dans un endroit précis de la poitrine.

Grand gonflement des genoux, avec douleur rhumatismale, bien seulement quand on fait des applications froides.

Raideur de toutes les articulations, ne peut les remuer qu'après application d'eau froide.

Refroidissement général, avec chaleur et rougeur de la face. Parties froides au toucher mais pas subjectivement froides pour le patient (Ars).

Membres et tout le corps douloureux, comme meurtri et battu (Arnica).

Endroits pourpres sur le corps, comme des pétéchies (Ars; Phos; Crot h).

Purpuras.

Éruption, seulement sur les parties couvertes (Thuya : sueur seulement sur les parties découvertes).

Sensation comme si des poux grouillaient sur la surface de la peau : pire par la chaleur, le mouvement, et la nuit.

 

 

Lilium Tigrinum [Lil–t]

 

Texte

C'est un précieux remède pour les états préoccupants : voici Lilium Trigrinum bien expérimenté, ayant des symptômes clairs et précis, mais pas encore bien saisi ni compris.

Le Lys tigré est un poison violent, d'où un remède puissant. Nous avons lu qu'une enfant ayant mis une de ses pistils dans sa narine droite et en dépit de l'eau de vie, etc... donné quatre heures après, mourut au bout de 56 heures.

Lilium est inconnu de la vieille Ecole; et peut–être est–ce justement un bien; c'est en effet un remède si virulent, qu'elle ne peut se révéler utile et bienfaisante que dans les mains de ceux, qui ont appris d'Hahnemann, comment préparer et prescrire de tels remèdes.

Hahnemann a indiqué que les remèdes devraient être expérimentés par les sujets des deux sexes, afin de découvrir quel effet il a sur les organes sexuels.

Et en dehors des symptômes produits sur les hommes, le lys tigré (expérimenté par Carroll Dunham sur un certain nombre de femmes médecins) manifesta les effets les plus terribles sur les femmes.

Qui a lu les travaux de Dunham sur Lilium ne peut oublier les faits marquants de ce remède.

Certaines expériences furent faites avec de la teinture de pollen seule; d'autres avec une teinture de tiges, feuilles et fleurs fraîches. La drogue fut expérimentée en TM, et dans les 1, 3, 5, 30 et 500ème dilutions.

Lilium a plusieurs symptômes frappants en commun avec Sepia, comme nous le verrons. Mais il a des symptômes très définis qui le distinguent de ce remède. Et on ne devrait avoir aucune difficulté pour choisir entre les deux.

Les symptômes physiques et mentaux de Lilium sont à la fois saisissants et intenses et, excepté la profonde dépression mentale, et l'intense bearing–down, communs aux deux drogues. Ses symptômes diffèrent totalement de ceux de Sepia.

Prêtez attention à Lilium ! ... écoutez la réponse du remède, quand la science pure lui demande ce qu'elle peut causer et guérir :

DEPRESSION : constante inclination à pleurer, avec frayeur et appréhension de souffrir de quelque terrible maladie interne.

Sensation sauvage dans la tête. Indescriptible sensation de folie, sensation folle son esprit étant dans un état tel qu'elle ne pourrait même pas décrire ses symptômes. Peur de la folie, Idées de suicide. Désespère de son salut.

Ne peut lire, ne peut penser, doit marcher vite; se sent pressée, mais ne sait pas pourquoi; tout semble irréel; elle fait des fautes en parlant. Crainte de parler de peur de se tromper, mais a besoin de parler tout de même.

Excitation sexuelle, alternant avec appréhension de faire une erreur morale; ces choses alternent pendant des mois après la fin de l'expérimentation. Aversion à la solitude.

Constante sensation de précipitation, comme pour des devoirs impérieux, et totale incapacité de s'en acquitter, pendant l'excitation sexuelle.

Sensation dans le pelvis comme de quelque chose venant au monde par le vagin. Cette sensation de traction en bas vers le pelvis, est ressentie jusqu'à l'estomac, voire aux épaules. Elle est pire de debout, quoique non soulagée par la position couchée. Désire placer une main sur l'hypogastre et presser vers le haut, pour soulager la sensation de traction. (Sanic). Désire faire de longues respirations pour retenir le contenu abdominal.

Bearing–down, avec sensation d'un poids lourd et d'une pression dans les entrailles, comme si la région utérine se pressait vers l'extérieur, à travers le vagin,. Quand elle est sur ses pieds, elle a la sensation que tout le contenu pelvien va sortir à travers le vagin, si elle ne l'empêche en le faisant remonter vers le haut par une pression de la main sur la vulve, ou en s'asseyant. Douleurs brûlantes et aiguës dans les ovaires. Incapable de remuer, craignant que l'utérus ne tombe.

Mais ce n'est pas tout ! Sévère pression dans le rectum et l'anus, et constant désir d'aller à la selle. Diarrhée, spécialement diarrhée du matin, avec épreintes et brûlure.

Même la vessie ne peut échapper ! Pression sur la vessie. Pourrait uriner tous les quarts d'heure. Pression continuelle sur la vessie avec envie d'uriner sans cesse. Il passe peu d'urine, avec brûlure et contrainte.

Et même le COEUR : douleur aiguë, rapide avec palpitations; douleur pressive dans le coeur, comme s'il était violemment étreint, l'étreinte se relâchant graduellement. Palpitation. Chaque pause est suivie d'un battement violent. 

Violent appétit au dîner. Fort désir de viande. Aversion pour le pain, le café, pour la cigarette ordinaire.

Les symptômes décrits ci–dessus sont les plus importants et les plus caractéristiques du remède; pour la plupart en caractères gras, , ce qui signifie qu'ils ont été maintes et maintes fois produits et reproduits au cours des expérimentations, maintes et maintes fois aussi guéris par Lilium..

Pendant les expérimentations, sont survenus des déplacements utérins.

Chez un expérimentateur, les souffrances étaient telles qu'on a dû mettre une fin à l'expérience. Platina 200, en doses répétées, remit les choses en places. (Platina était le remède le plus semblable à ses symptômes mentaux – son complexe de supériorité ).

Maintenant comparons Lilium et Sepia :

LILIUM TRIGRINUM SEPIA

Bearing–down.

Tout force vers le bas, comme si le contenu pelvien était poussé vers le bas, à travers un entonnoir dont l'issue serait le vagin.

Doit soutenir la vulve avec la main, ou croiser les jambes.

Sent davantage la chaleur.

Intolérant à la sympathie.

Pressé et tourmenté (Arg nit) par des obligations impérieuses qu'elle est incapable de remplir.

DESIR VIOLENT DE VIANDE;

Terrible diarrhée avec efforts violents (de Merc cor et Lil). Bearing–down.

Pression du dos vers l'abdomen.

Doit croiser les jambes pour éviter la protusion des parties.

Sent davantage le froid.

Intolérant à la sympathie.

INDIFFERENT.

Aversion pour la viande et diarrhée.

Sont absentes dans Sepia.

Lilium est un remède aigu et intense. Son bearing–down n'a pas la pression passive et la détresse de SepiaLilium a l'impression qu'elle est éviscérée de force.

Dunham dit que Sepia indique des états plutôt chroniques.

Il est quelques pauvres personnes, dont celle qui écrit, qui peuvent mieux se rappeler les choses, quand elles sont mises en vers.. Pour ceux–ci nous ajoutons ces vers du lys tigré. Les consciences supérieures devront sauter ce qui suit.

Le lys tigré est toujours pressé.

Elle a l'impression que son intérieur est tracté, de dedans en dehors.

Fréquentes mictions urgentes, rappelant presque l'état de Cantharis; détresse rectale (Mer cor); une bande serrant le coeur (comme Cactus grand).

Larmes comme Pulsatille : se désespère de son salut; avec Arg nitr, elle est toujours " occupée " et " pressée ".

Nous avons vu l'action merveilleuse de Lilium, sa façon rapide de faire disparaître l'épuisement après des fausses couches.

Aussi un cas très frappant de guérison d'une colite ulcéreuse datant de dix ans, traitée par des " pontes de la médecine ".. Dans les premiers jours de son affection, la malade avait bien quelques 30 selles par nuit. Même alors, elle était d'une blancheur transparente, d'une blancheur de feuille de papier. L'épuisement, les efforts violents, et le nombre des selles le matin, n'empêchaient d'apparaître si ce n'est tard dans la journée.. et elle était assez mal pour avoir une infirmière auprès d'elle.

Elle présentait quelques symptômes particuliers et caractéristiques – caractéristiques d'elle–même, et non d'une affection étiquetée colite. Elle avait un gros appétit, notamment au repas de midi. Elle avait une forte envie de viande. Et elle présentait, non seulement l'envie urgente et le bearing–down de l'anus, mais aussi au niveau de l'utérus. Elle prit Lilium tigr, en haute dilution, auquel elle réagit promptement, et devint une jeune femme vigoureuse, de bon teint, jouant au tennis, et respirant la joie de vivre .. et plus tard, elle se maria.

La possibilité de guérir doucement, rapidement, et d'une manière si brillante, dans de telles conditions (déniées par certains, en dépit des enseignements d'Hahnemann) est un fait qui réjouit et remplit de reconnaissance !

Kent dit : que " Lilium trigrinum a guérit les hémorroïdes protuses les plus invétérées, avec brûlure ".

Il existe un certain nombre d'autres drogues ayant produit le " bearing–down ", et qui sont utiles, chacune à leur place; mais dans de telles conditions aucun n'a l'intensité de Lilium et Sepia. Deux d'entre elles, ont avec des modalités tout à fait différentes, ou des états différents, ce sont Pulsatilla et £Belladonna;

∑On se souviendra que Lilium et Sepia ne peuvent se tenir debout : ils doivent s'asseoir, ou croiser les jambes, ou soutenir les parties, pour éviter la protrusion; c'est la sensation. Mais le bearing–down de Belladonna est mieux debout; tandis que celui de Pulsatilla est pire couché. Tous ces faits sont étranges et inattendus, donc importants.

Nous nous souvenons d'une pauvre femme, cliente de consultation externe, qui vint à l'hôpital après un avortement, très malade, avec une fièvre inquiétante; qui se plaignait d'une sensation affligeante de bearing–down, pire en s'asseyant et se couchant, et seulement soulagée en se tenant debout. Elle refusa l'admission à l'hôpital : on lui donna Pulsatilla (qui était évidemment son remède), en lui demandant de donner des nouvelles le lendemain; la température était redevenue normale et le problème envolé.

Les modalités ou conditions accompagnant les symptômes sont des plus utiles pour une prescription correcte, sans laquelle on ne peut escompter les merveilleux résultats de l'homéopathie. De telles modalités aident à faire le diagnostic entre les remèdes.

* * *

Nous voudrions juste mentionner ici un remède peu courant, qui nous vient de l'antiquité, et qui a produit et guéri des douleurs de bearing–down, voire un prolapsus utérin, comme nous l'avons vu ; il s'agit de Arctium Lappa ou Lappa major Burdock. C'est un de ces remèdes inusités qu'aimait bien employer feu le Dr Comptant Burnett. Ses vertus lui ont valu le surnom " d'aimant utérin ". 

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Tourmentée au sujet de son salut; affections utérines.

Dépression morale; profonde; peut difficilement se retenir de crier; DISPOSITION à pleurer, avec nausée et douleur dans le dos; aversion pour la nourriture; pleure beaucoup et est très timide; indifférente à tout ce qui ne la concerne pas.

Traction vers le bas de tout le contenu ABDOMINAL, s'étendant même aux organes thoraciques; doit soutenir l'abdomen; comme si toutes les viscères étaient poussées vers le bas dans un entonnoir; obligé de croiser les jambes de crainte que quelque chose ne soit pressé vers l'extérieur.

Sensation de bearing–down dans le pelvis, comme si quelque chose était mis au monde par le vagin.

Pression dans le rectum, avec désir presque constant d'aller à la selle.

Pression continuelle dans la région de la VESSIE, constant désir d'uriner, avec écoulement rare, brûlure dans l'urètre et ténesme.

Urine souvent le jour; avec mal de tête sourd allant du front à l'occiput, et se fixant finalement dans la tempe gauche.

Si le désir d'uriner n'est pas suivi d'effet, sensation de congestion à la poitrine.

Douleur aiguë dans la région OVARIENNE; brûlante, en coup d'aiguillon, coupante; douleur en étreinte, s'étendant vers l'aine à travers l'hypogastre, et en bas vers les jambes; bearing–down quand elle est debout; sensible à la pression; ovaire gonflé, presque de la taille d'une tête d'enfant environ.

Sévères douleurs névralgiques dans l'UTERUS, ne pouvant supporter le toucher, voire le poids des couvertures ou le choc le plus léger; anterversion utérine.

Anterversion et rétroversion utérine; presque toutes les patientes sont constipées.

Sensation comme si le COEUR était serré ou comprimé par un étau; comme si le sang allait tout entier à la poitrine, d'où la sensation de devoir se plier en deux; incapacité de marcher droit.

 

 

Lycopodium [Lyc]

 

Texte

Voici l'un des précieux cadeaux d'Hahnemann, l'un de ceux qui mettent en lumière et justifie ses enseignements sur la potentialisation.

De Lycopodium, il écrit : " Cette poudre, poussière qui est jaune, moelleuse au toucher, vient des cavités d'une mousse, Lycopodium clavatum, qui grandit dans les forêts de Russie et de Finlande (mais aussi dans cette région : éditeur); vers la fin de l'été, les cavités sont séchées puis foulées; 

Puis jetées au feu, elles éclatent, et on a pu l'utiliser pour l'enrobage des pilules, également pour protéger les endroits douloureux des plis contre la friction occasionnée par la marche ou autrement. Il flotte à la surface des liquides sans être dissous, n'a ni goût ni odeur, et, à l'état naturel, n'a aucun effet nuisible sur l'homme.

Cette drogue a de prodigieuses propriétés médicales, qui ne peuvent se révéler que par trituration et succussion... 

Une dose modérée agit 40 à 50 jours. Il peut être répété après l'emploi intermédiaire d'un autre antipsorique, mais une seconde dose agit moins favorablement que la première.

Il agit particulièrement bien, étant homéopathiquement indiqué, après que l'action de Calcarea calc ait été épuisée.

Kent dit : bien que classé parmi les substances inertes et considéré comme devant servir d'enrobage aux pilules allopathiques, Hahnemann a démontré que son pouvoir thérapeutique pouvait être développé par l'atténuation. C'est là quelque chose de monumental que nous devons à Hahnemann, quelque chose qui entre profondément dans notre vie. Il n'est rien dans l'homme qui ne puisse susciter le bouleversement par Lycopodium... 

Cette poudre hygrophobe, inerte, mais étincelant brillamment quand on la jette dans la flamme a été aussi utilisée dans la fabrication des feu d'artifices. Quand les psores sont broyées, une substance huileuse est libérée et il faut deux bonnes heures de trituration avec du sucre de miel (nous dit–on) pour sa préparation initiale en vue de l'obtention d'un vrai remède actif unique par ses propriétés.

Tout d'abord, laissez–nous reproduire plus ou moins, une de ces vieilles petites caricatures, réduites au minimum jugé nécessaire et essentiel à connaître pour l'emploi du remède.

* * *

Lycopodium est un de nos remèdes les plus constamment employés. Il ne vous saute pas toujours aux yeux, mais un petit nombre de questions vous mettra en général sur la voie.

Questionnez d'abord sur le moment de la journée ; le malade vous dira qu'il est pire l'après–midi, ou à 16 heures, ou de 16 à 20 heures. Alors vous regarderez s'il est conforme au type Lycopode et vous continuez votre enquête.

Kent dit ; " le pauvre petit Paul Dombey avait besoin d'une dose de Lycopodium, mais Dombey ne le savait pas et perdit son fils ".

Dans Lycopodium, l'esprit est plus développé que le corps ; Lycopodium a une physionomie plutôt maladive et ridée; il est maigre, surtout au niveau de la partie supérieure du corps. Le front peut être froncé ou ridé; et si c'est après un repas récent, les joues ou le nez tendent à rougir, pour le grand désagrément du patient.

L'appréhension : est une petite rubrique très utile. Chacun sait que Gels et Arg nitr l'ont aussi; mais Lycopodium l'a aussi. De même Ars et Med; et (bien que peu de personnes le sachent) Carbo vegPhos acidPlb.; Sil et Thuya, ces derniers doivent être recherchés dans d'autres parties du répertoire; il est bon de les ajouter dans la rubrique.

Il y a quelques années, un de nos grand prescripteurs m'a fait comprendre un aspect de la mentalité de Lycopode : il expliqua les terreurs de l'appréhension qui affectent Lyc. Lyc doit rencontrer ses collaborateurs ou ses électeurs. Avec un important discours, il sait qu'il patauge, il hésite, et oublie son sujet. Il est obsédé par l'idée de tout gâcher. Le moment redouté arrive; le malade se met sur ses jambes, conte avec enthousiasme son histoire et marche avec des ailes dans un état de joie extrême, pour finalement s'asseoir avec l'impression d'avoir fait le discours de sa vie. Tout fut joyeux et facilite. Il ne se rappelait pas tous ses arguments, mais les inventait à mesure de son discours. Mais il aura la même terreur la prochaine fois à moins qu'il n'obtienne son stimulus, parce qu'il s'il est Lycopodium.

Ou encore, Lycopode a besoin d'être seul, mais avec quelqu'un dans la chambre voisine, car il ne tolère pas la solitude son désir de solitude est en italique. Son appréhension, quand il est seul, est en caractères gras. Les remèdes qui ont ces états opposés en gros caractères sont très intéressants (Lach, à une loquacité des plus intenses, et une lenteur de parole des plus intenses. Ceci n'est pas toujours perçu.

Lycopodium a beaucoup de frayeurs ; peut être seul, peur de la foule, de l'obscurité, de la mort, des revenants, des gens.

Lycopodium a toutes les sortes de dyspepsie, comme vous pouvez imaginer ; il rivalise avec Carbo veg et China pour avoir la primeur d'être le plus flatulent. Le malade viendra vous dire que plusieurs jours de suite il est distendu comme un tambour et doit desserrer ses vêtements. Après le repas, elle est distendue, tendue, presque à éclater, et ne peut supporter la pression et la constriction des vêtements. Ou bien elle est affamée, mais, après deux bouchées, elle se trouve enflée, rassasiée et ne peut manger davantage; ou encore elle éprouve une sensation de plénitude tout en ayant très faim. Car Lycopodium, a en caractères gras la rapide satiété, et à l'opposé en caractères gras peut avoir faim post–prandiale ou faim post–prandiale avec plénitude et tension de l'estomac.

Le VIOLENT DESIR DE NOURRITURE de Lycopodium a trait à des choses sucrées et à des boissons chaudes.

Il adore les huîtres, qui l'aggravent. Il a horreur du café et de la viande.

Nous connaissons tous LA LATERALITE DROITE de Lyc et la direction des symptômes, de la droite vers la gauche et du haut vers le bas.

Les symptômes URINAIRES sont importants : sable rouge dans une urine claire; urine âcre, excoriante... si bien que vous pouvez reconnaître un enfant Lycopodium au sable rouge dans les couches, ou à l'irritation cutanée par l'urine; et vous pouvez guérir une néphrite et une hydropisie, comme cela s'est vu.

Lycopodium est un INTELLECTUEL, comme nous l'avons dit, avec manque de confiance en soi. Quand il est malade, il a une souffrance intellectuelle avec défaillance et confusion. Perte de mémoire, il se trompe, quand il dit des mots ou des syllabes. Il fait des fautes en écrivant (fautes d'orthographe), il omet des mots ou des lettres. Il peut réaliser que le Z est la dernière lettre de l'alphabet et être incapable de fournir son nom. Cela peut aller à un tel point que le malade est incapable de lire, d'écrire, mais être aussi incapable de lire ce qu'il a écrit.

Certains confrères relatent de merveilleuses guérisons par Lycopode de personnes littéraires incapables, après une grippe, de reprendre leur travail. Les séquelles intellectuelles de la grippe exigent souvent Lycopode, tandis que celles névropathiques (presque à la démence) imposent Scutellaria; et celles qui laissent une grande faiblesse et une grande frilosité, trouvent rapidement leur aide grâce à China.

Il n'est pas de maladie, aiguë ou chronique, que Lycopodium ne puisse guérir quand le malade est Lycopodium ! Mal de dents vers à 16 heures (nous avons vu un cas), éruptions qui se réveillent terriblement vers 16 heures (celui–ci aussi). Pneumonie traînante, avec température s'élevant vers 16h et retombant vers 20h. Diphtérie, avec membranes commençant du côté droit, passant à gauche, l'aspect de la bouche et de la langue ne parlant pas en faveur de Mercure. Ou bien, diphtérie post–nasale qui descend. Lycopode a aussi la paralysie post–diphtérique (dont le grand remède habituel est Gelsemium) avec régurgitation des aliments et liquides par le nez. Affections des reins, comme on l'a dit, où l'urine enflamme et rougit la peau, partout où elle la touche.

Deux petits faits utiles peuvent nous guider vers Lycopodium : pied droit froid, pied gauche normal. Douleur brûlante, comme par des charbons ardents, entre les omoplates (Phos a cela aussi, et un très petit nombre d'autres remèdes). Ces petites rubriques sont souvent très utiles pour confirmer le diagnostic du remède.

Si vous avez : pire l'après–midi, 

pire vers 16h; 

pire de 16 à 20h; 

désir de boissons chaudes; 

désir ardent de choses sucrées, 

flatuosités et acidités; 

gonflement 

avec les troubles urinaires, vous ne ferez pas beaucoup de tort en donnant Lycopodium.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS (Allen, Hering, Hahnemann)

MENTAUX : peur des gens, de la solitude; irritable et mélancolique. 

Pleure tout le jour, ne peut se calmer elle–même. Pire de 16 à 20 heures.

Impressionnable ; pleure souvent quand on la remercie.

Rassasié de la vie, particulièrement le matin dans le lit.

Lascivité de disposition amoureuse.

Sensible, irritable : maussade et contrariant au réveil. Facilement en colère ; ne peut supporter l'opposition, qui le met rapidement hors de lui.

Suites de frayeur, colère, mortification ou vexation, avec bouderie déplaisante.

Hypersensibilité à la douleur. Le patient est hors de lui (Cham).

Dit des mots et syllabes erronés; choisit des mots erronés.

Fait des confusions sur les choses quotidiennes.

Grande appréhension au niveau du creux de l'estomac(Kali c).

TETE : vertige le matin, en levant, ou après qu'il soit sorti du lit, si bien qu'il oscille d'arrière en avant.

Battements dans le cerveau en penchant la tête en arrière durant le jour.

Mal de tête battant, après chaque accès de toux.

Avec la toux, dans les tempes et la poitrine, comme si elles volaient en éclats.

Douleur dans les tempes, comme si elles étaient serrées ensemble, pire pendant les règles.

Sang à la tête en s'éveillant.

Importante chute des cheveux : ceux–ci grisonnent trop tôt.

YEUX : douleur affligeante, comme s'ils étaient secs, avec agglutination la nuit.

Orgelets sur les paupières, davantage vers les canthi internes.

Ulcération et rougeur des paupières.

Les lumières du soir, l'aveuglent beaucoup : il ne peut voir quelque chose sur la table.

Grondements, bourdonnements, rugissements dans les OREILLES.

Perte de l'ouïe en rapport avec une otorrhée.

Eczéma des oreilles, avec croûtes et fissures.

Violent catarrhe avec gonflement du NEZ.

Suppression du catarrhe, si bien qu'il ne peut pas respirer la nuit.

Obstruction totale du nez : la respiration de l'enfant s'arrête pendant le sommeil, souvent pour 15 secondes, même quand la bouche étant ouverte.

Mouvement d'éventail des ailes du nez.

FACE : gris jaunâtre.

Contraction spasmodique des muscles de la face.

DENTS : douloureuses en mâchant et au toucher.

Nombreuses cloques sur la langue. Ulcères sur et sous la langue.

Sensation d'une boule remontant jusque dans la GORGE. Sensation de constriction en avalant : rien ne descend; les aliments et boissons sont régurgités par le nez (Gels; Dipht)

Appétit excessif suivi de distension de l'abdomen.

La faim revient immédiatement après manger, bien que l'ESTOMAC et l'abdomen soient pleins et tendus.

Ne peut finir son repas; rassasié et sans appétit : tout, ce qu'elle mange en se forçant, est vomi.

Soudaine satiété et grande soif.

Immédiatement après le repas, il est plein, enflé, distendu.

Perte de l'appétit dès la première bouchée : poids dans l'estomac après manger.

Eructations sûres, dont le goût ne reste pas dans la bouche, mais l'acide ronge l'estomac.

Eructations brûlantes incomplètes, qui remontent seulement jusqu'au pharynx, où elles causent des douleurs brûlantes, pendant plusieurs heures.

Epigastre très sensible au toucher et à la striction des vêtements.

Digestion semble très lente.

Gêne à l'estomac après avoir mangé un peu.

Crampes dans l'estomac qui est très distendu.

Pression dans l'estomac comme si elle avait trop mangé.

Pression dans l'estomac, comme si sa paroi était distendue, le soir, après avoir un peu mangé.

Pression, lourdeur dans l'estomac, après avoir mangé un peu dans l'après–midi.

Douleur dans l'épigastre causée par la toux.

Elle n'ose pas manger à sa faim, car si elle le fait, elle a une sensation de détresse déplaisante au niveau de la RÉGION HÉPATIQUE.

Douleur pressive, dans la région hépatique, en respirant.

Douleur pressive pénible, comme par un coup, dans l'hypochondre droit, pire par le toucher.

Foie sensible au toucher.

Douleur dans la région de l'hypochondre gauche, l'après–midi.

Violentes coliques hépatiques (coliques calculeuses).

Ascite d'origine hépatique par abus d'alcool.

Parfois, sensation pénible dans la partie gauche de l'ABDOMEN, n'affectant pas a respiration, mais constamment éprouvée en marchant, assis et couché.

Distension de l'abdomen par des gaz; soulagé par l'émission de vents.

Grondement et gargouillement dans l'abdomen.

L'abdomen tout entier est distendu par la flatulence après une selle.

Beaucoup de gaz accumulés çà et là dans l'abdomen, dans l'hypocondre, même en arrière dans la région des côtes et de la poitrine, causant de la tension, et du bouillonnement, sont toujours soulagés par des éructations à vide.

Immédiatement après manger, l'abdomen est constamment plein, distendu, tendu.

Tension avec incarcération de gaz.

Sensation de quelque chose se mouvant, de haut en bas dans l'estomac et les intestins (comp : Crocus, Thuya, Sanicula).

Hernie du côté droit.

ANUS : douloureusement resserré.

Le rectum est si souvent contracté, qu'il fait une protrusion pendant une selle dure.

Hémorroïdes douloureuses au toucher.

Grande tendance aux excoriations autour de l'anus : saignant facilement.

Prurit et moiteur; tendance aux éruptions.

La première partie de la selle est consistante, la seconde est molle.

Douleur dans les REINS avant et après miction.

Quelques sédiments rouges dans l'urine.

Sable rouge ou jaune–rouge dans l'urine.

Urine trouble, blanchâtre avec sédiment purulent offensif. Disposition aux calculs.

Coliques néphrétiques, notamment de l'uretère droit vers la vessie.

Envie urgente d'uriner : doit attendre longtemps avant que l'urine ne sorte, ou bien impossibilité d'uriner, avec constant bearing–down : se tient l'abdomen avec les mains.

Sable rouge ou jaune–rouge dans l'urine.

TOUX nocturne, retentissant sur l'estomac et le diaphragme, principalement avant le coucher du soleil.

Toux accablante, le soir avant d'aller dormir, comme si le larynx était chatouillé par une plume, avec expectoration rare.

Toux chatouillante comme par des vapeurs soufrées dans le larynx.

Respiration difficile comme s'il avait inhalé des vapeurs soufrées.

Expectoration grise, de goût salé.

Dyspnée; pendant le sommeil; à chaque effort.

POITRINE : sensation d'oppression et sensibilité à l'intérieur.

Points de côté dans la partie gauche de la poitrine, et pendant l'inspiration;

Hering dit Hydropéricarde (Ars)

DOS : brûlure comme provenant de charbons incandescents entre les omoplates (Phos; Kali bichr etc..)

Sévère mal de dos, amélioré par l'écoulement d'urine.

Pieds : un pied chaud, l'autre froid.

Désir d'aller au grand air (Puls etc).

Ses symptômes sont aggravés à 16h, mieux vers 20 heures, quoique faible encore.

Céphalée, toux, fièvre, frisson, tout cela PIRE ENTRE 4 ET 8 HEURES DU SOIR.

Excitation nerveuse; prostration de l'esprit et du corps. Faiblesse nerveuse.

A faim QUAND IL SE REVEILLE la nuit.

Se réveille grognon, irritable, insultant; ou encore se réveille épouvanté; non reposé;

* * *

Il y a des années, nous fûmes amené dans un coin perdu pour faire une prescription à un petit garçon, très petit, quoique déjà champion de cricket à 5 ans. Le trouble était récent : il se torturait facilement. On l'observait tandis qu'il jouait au cricket sur le sable avec les autres petits garçons; et toutes les de quelques minutes il devait s'éclipser pour aller se soulager. Ceci paraissait incompréhensible, aux yeux de ses parents. Quelques symptômes Lycopodium émergeaient, avec celui–ci, récent pour lui – qu'il se réveillait en étant vilain, selon l'expression américaine, " criant, et irritable ". Lycopode le guéri rapidement. Ajoutons un fait important, sur lequel nous n'insisteront pas, à savoir que Lycopode est presque toujours aggravé le soir et mieux le matin, sauf (comme on l'a vu dans le cas présent) qu'il est vilain au réveil. Ce sont ces cas incompréhensibles qui marquent la mémoire et leur guérison qui nous enseignent les remèdes.

Hugues cite le Dr David Wilson au sujet du mouvement de battements des ailes du nez, noté dans la pathogénésie de Lycopode. " Quand ce symptôme est nettement marqué, dit Wilson, peu importe que les symptômes de quelque maladie ou atteinte d'un organe ou tissu se manifeste chez les enfants ou sujets jeunes; j'ose supposer que l'ensemble des symptômes présents trouveraient leur remède dans Lycopodium ". Or, le Dr Wilson savait fort bien prescrire; et notez qu'il ne dit pas : " Quand les ailes du nez s'agitent, donnez Lycopodium ", mais bien ; " je suppose que dans de tels cas l'ensemble des symptômes trouverait leur remède dans Lycopodium ". 

C'est dans les affections respiratoires que ce symptôme se voit par exemple. C'est le tableau classique de la pneumonie de Lycopodium par exemple.

Front froncé.

Battement des ailes du nez.

La température s'élève chaque jour de 16 à 20 heures, puis redescend. Dans une pneumonie traînante, ce symptôme appellera Lycopodium qui terminera le cas. Kent parle de son emploi " dans le stade avancé de la pneumonie, à la période d'hépatisation, avec un visage plissé et brun, les battements des ailes du nez, et l'expectoration rare. Le poumon droit est le plus souvent affecté, ou alors, il est le premier touché, dans une double pneumonie ".

Dans la diphtérie de Lycopodium, nous l'avons dit, les troubles commencent du côté droit; et peuvent ensuite gagner le côté gauche; nous avons vu cela mais jamais avec la fétidité de la bouche et de la langue qui appelle les Mercures.

Lycopodium est un grand polychreste, un remède aux multiples usages; et les symptômes en caractères gras cités plus haut, sont devenus classiques dans notre école, font ressortir ses zones d'attaque en bien et en mal.

Le remède, on l'a dit, convient mieux aux intellectuels (surtout sujets amaigris et vieillots) avec plus de vigueur mentale que physique.

Aussi la drogue se distingue–t–elle par son effet destructeur (donc curateur) sur le psychisme : affectant la MEMOIRE donc la restaurant après maladie ou surmenage, le sujet présente la confusion, de la fatigue et de l'incapacité mentale.

En outre, ses effets destructeurs, donc curateurs, se manifestent d'une manière puissante sur les régions digestives et urinaires.

Rappelons le cas de ce nouveau malade en particularité présentant depuis plusieurs jours des douleurs d'éclatement avec flatulence et distension, si bien qu'il était amené à défaire tous ses vêtements; Et comme Lycopodium rétablie rapidement cela.

Nash, déclare que Lycopodium, constitue avec Sulfur et Calcarea le grand trio des antipsoriques d'Hahnemann. Ils ont tous trois une action des plus profondes.

Lycopodium agit favorablement à tous âges, mais principalement sur les sujets âgés et les enfants.... sur les personnes à l'intelligence vive, mais de faible développement musculaire : sujet maigres. Le sujet de Lycopode a un aspect pâle, un visage terreux, des rides précoces au niveau de la face; il semble plus âgé qu'il n'est.

Les enfants sont faibles, avec une tête bien développée, mais un corps chétif, maladif...... Lycopodium fait partie, avec Carbo veg et China du trio des remèdes flatulents. 

Rappelons que China intéresse tout l'abdomen, alors que Carbo veg préfère la partie supérieure, et Lycopodium la partie inférieure. Guernsey fait remarquer à ce sujet que " China n'a de sensation de plénitude qu'après un repas ordinaire, et normal, tandis que Lycopodium l'a après avoir seulement mangé quelques bouchées ".

" Prédominance de la constipation; comme dans Nux vomica, il y a un désir fréquent et inefficace d'aller à la selle, Mais alors que pour Nux, cela est du à un péristaltisme irrégulier, chez Lycopodium, ce trouble semble le fait d'une contraction spasmodique de l'anus, contraction qui empêche la selle, et cause une grande douleur. Lycopodium a souvent sauvé des cas négligés, maltraités ou traités imparfaitement, de pneumonies prenant une forme consomptive.... nous avons donné ailleurs ses caractéristiques principales ailleurs; front froncé battements des ailes du nez, aggravation de la fièvre de 16 à 20 heures, etc...

Lycopode est considéré comme un remède frileux; bien que dans le répertoire, on le trouve à la rubrique : " Mieux par le froid " (IOD, PULS, Lach, Nat mur, Sulf, et quelques autres. Mais Lyc est généralement amélioré par la chaleur ou les choses chaudes, boissons chaudes, etc.., et même à la chaleur du lit.

Quelques remarques supplémentaires de Kent ne font que répéter, renforcer et amplifier:

Lycopodium s'émacie du haut, tandis que les extrémités semblent bien nourries ".... Le patient " Lyc ne peut manger des huîtres : on ne sait pas pourquoi il a ce problème après absorption d'huîtres : s'il mange des huîtres, il tombe malade... céphalée, douleur dans l'ovaire, toux. Les huîtres semblent pour lui un poison comme l'oignon pour le patient Thuya.

Lycopdium acid ne peut manger de fraises; si vous êtes surpris à un endroit où vous avez un patient qui devient malade après avoir absorbé fraises, tomates ou huîtres, et que vous n'avez pas de remèdes homéopathique sous la main, rappelez–vous qu'un morceau de fromage aide à la digestion des fraises, tomates ou huîtres en quelques minutes ".

" Les éruptions de Lyc, et parfois les ulcères et abcès, sont mieux par les applications froides. L'apaisement pour Lyc vient avec quelque chose de froid tandis que l'apaisement pour Ars vient pour quelque chose de chaud....

Les vieilles dames de la maison, voulant faire quelque chose, mettront du linge chaud ou de l'eau chaude sur la partie souffrante, et ne feront qu'aggraver le malade Lyc.

Lyc est fatigué ; cerveau fatigué, fatigue chronique, perte de mémoire, aversion pour entreprendre quelque chose de neuf, pour jouer un nouveau rôle, aversion pour son propre travail.

Il est taciturne, désire être seul. S'il existe deux pièces adjacentes dans la maison, il ira dans l'une, bien que très heureux que quelqu'un se tienne dans l'autre. C'est là la tournure d'esprit de Lyc...

Souvent Lyc a une défaillance et pleure lorsqu'il rencontre un ami... Tristesse inaccoutumée avec pleurs, quand il reçoit un cadeau; pleure à la moindre joie... même quand on le remercie...

Pied gauche froid, l'autre chaud... dépôt rouge dans l'urine; dépôt poivre rouge... ".

Au sujet de la localisation diphtérique dans la gorge, du passage de droite à gauche dans Lyc, de gauche à droite dans Lachesis, Kent fait remarquer que Lach est mieux par le froid et qu'il a des spasmes de la gorge quand il essaie de boire chaud, alors que Lycopode est mieux par des boissons chaudes, bien que parfois il soit mieux par les boissons froides. Ceci est important à savoir, car on serait tenté d'écarter Lyc, alors qu'il est indiqué.

Pour arriver à un diagnostic rapide et une prescription pour la masse des patients qui affluent à notre hôpital de jour ou pour un travail d'expert, nous disposons d'une douzaine de remèdes indispensables avec qui il faut se familiariser; et ainsi être capable de les reconnaître après un bref examen et un minimum de questions. Ce sont SEPIA, SULFUR, LYCOPODIUM, CALCAREA, SILICA, NATRUM MUR, ARSENICUM, BRYONIA, tous Les antipsoriques d'Hahnemann; et pour les états aigus ; ACONIT, BELLADONNA, encore BRYONIA, RHUS, GELSEMIUM, BAPTISIA et quelques autres indispensables.

Tous ces remèdes ont une personnalité distincte, et ne devraient pas être confondus, une fois bien saisie leur nature intime. C'est pour rendre ces remèdes facilement reconnaissables que nous réitérons ces petits portraits et pour produire un instantané de l'un ou l'autre avec ses usagers variés;

Un tel assortiment de remèdes au bout des doigts devraient rendre la prescription homéopathique relativement facile et infaillible pour une grande partie des symptômes communs.

LYCOPODIUM DANS L'ANEVRISME

Hugues (Pharmacodynamic) signale un fait curieux à propos de Lycopodium; il dit : " Lycopodium " a été proposé occasionnellement dans l'anévrisme; mais je n'en pense pas grand chose, bien qu'ayant traité avec le Dr Madden un cas qui semblait un anévrisme aortique, lequel disparut, alors que le remède fut donné pour l'état général. Depuis, j'ai vu les résultats les plus remarquables avec lui sur un cas indiscutable d'anévrisme de la carotide chez une dame âgée, pour des symptômes dyspeptiques, et dont le remède s'est révélé d'une efficacité durable : les douleurs lancinantes qui l'accompagnaient, la déglutition disparurent dans les trois premiers jours de Lycopodium; quand à l'agrandissement de l'artère, il fut réduit de moitié dans les quinze jours, puis resta stationnaire, la malade ne présentant pas la suite ni douleurs, ni autres troubles.

 

 

Magnesia Phosphorica [Mag–p]

 

Texte

Mag phos est probablement le plus important et le plus précieux de tous les remèdes dérivés des travaux sur les sels biochimiques du Dr Schuessler. 

C'est un des douze remèdes de tissus. Il a été donné en basses dilutions à doses fréquentes, mais nous pouvons attester, d'après une longue et fréquente expérience, qu'il fait du travail magnifique, sous forme de doses rarement répétées de hautes et très hautes dilutions; quand nous disons peu répétées, cela veut dire naturellement qu'on répète seulement si, et quand les mêmes symptômes réapparaissent, peut–être après plusieurs mois, le même remède. Ceci, naturellement, quand le remède a été prescrit selon la loi de similitude des symptômes causés et guéris.

Mag phos est l'un des plus grands, sinon le plus grand, des remèdes de la dysménorrhée; mais seulement de la dysménorrhée d'un seul type; c'est–à–dire là où les douleurs plient en deux la malade; sont soulagées par la chaleur, les boissons chaudes, les applications chaudes; et sont aggravées par le froid. Dans ce soulagement par le fait de se plier en deux, et par la chaleur, il ressemble fort à Colocynthis, autre grand remède pour de telles formes de dysménorrhée; mais Mag phos présente une grande idiosyncrasie vis à vis du froid et du chaud; et les mentalités de ces deux remèdes ne se ressemblent pas du tout; les douleurs de Colocynthis étant souvent liés à une vexation. La colère et la contrariété, avec Colocynthis, peuvent produire des douleurs dans n'importe quelle partie du corps, même dans la colonne vertébrale. Mais il n'est pas étonnant que les symptômes de Mag phos et de Coloc aient de nombreux points de ressemblance, car Coloc qui appartient au règne végétal, contient 3% de Mag phos . " Parmi les autres plantes contenant du Mag phos se trouvent l'obeliaSymphytum et Viburnum, ce qui explique la présence de symptômes similaires ". Il est très intéressant de retrouver, dans les remèdes végétaux les divers éléments ou sels qu'ils peuvent renfermer, ce qui explique quelques–uns des symptômes qu'ils peuvent avoir en commun. Ceci aide à se les rappeler plus aisément.

Dans les " DOUZE REMEDES DE TISSUS DE SCHUESSLER " (Boericke et Dewey), on nous dit que le Dr Schuessler recommandait la 6ème trituration décimale, et affirmait qu'il agissait le mieux quand il était donné dans l'eau chaude......... " Mais, étant donné les résultats vraiment surprenants et apparemment entièrement dignes de confiance obtenus avec les hautes et très hautes dilutions, nous voudrions recommander ces dernières, et abandonner les plus basses ". (Nous pouvons ajouter que nos propres résultats ont été obtenus, toujours, aussi loin que remontent nos souvenirs, à partir de doses uniques de la CM).

Un cas jamais oublié, à cause d'une réaction désagréable, alarmante même, fut celui de cette enfant venue à la consultation externe il y a des années, et qui reçut une dose de Mag phos CM, pour une chorée. Il fut rapidement ramenée, avec une extension des troubles, apparemment dans la région laryngée, c'est–à–dire avec des spasmes respiratoires plutôt alarmants. Elle fut admise aussitôt, ne prit aucun remède, et se rétablit en peu de jours. La drogue, donnée en basse dilution, n'aurait probablement pas provoqué une aggravation ou une expérimentation de façon aussi alarmante: mais le résultat ne fut pas trop mauvais. On ne peut pas souvent guérir complètement une chorée en une quinzaine de jours : ce fut pourtant le cas ici, si ma mémoire est bonne.

Parmi les cas affluant dans la mémoire au sujet de Mag phos se trouve celui d'un bébé très malade, admis à l'hôpital pour une diarrhée avec douleurs à type de coliques le conduisant à élever les jambes. Colocynthis améliora la diarrhée, mais les douleurs persistaient, on avait peur qu'il ne meure. On remarqua alors qu'une main chaude sur l'abdomen soulageait l'enfant d'une façon évidente : Mag phos là–dessus, fit le reste.

Mais une des indications majeure de Mag phos est le traitement de la dysménorrhée. Des doses uniques de la CM, données au moment où la malade se présentait, pas nécessairement lors de la période douloureuse, ont guéri nombre de nos cas de dysménorrhée, les indications étant ; dysménorrhée, avec douleurs abdominales violentes, pliant le patient en deux, et seulement soulagées par la chaleur.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Névralgie ou céphalée rhumatismale; mieux par applications chaudes; vraiment atroce.

Tendance aux symptômes spasmodiques.

Douleurs élançantes, piquantes, changeant de place, intermittente ou spasmodiques; étincelles devant les yeux.

Davantage chez des personnes jeunes et vigoureuses. Après travail mental.

Douleurs névralgiques, spécialement derrière l'oreille droite; pires en allant à l'air froid, et en se lavant la figure et le cou à l'eau froide.

Otalgie, purement nerveuse.

Douleurs dentaires, mieux par la chaleur et les liquides chauds.

Douleurs intenses dans des dents cariées ou obturées; gonflement de la langue.

Troubles dentaires chez les enfants.

Spasmes pendant la dentition; sans fièvre.

Spasmes ou crampes gastriques pinçantes, , étreignantes, douleurs tenaillantes, avec bref renvoi d'air, n'apportant aucun soulagement.

Spasmes ou crampes dans l'estomac avec langue propre; ou comme si l'on serrait étroitement une bande autour du corps.

Entéralgie.

Coliques flatulentes forçant le patient à se plier en deux ; (Coloc) mieux en frottant, par la chaleur, par la pression. Accompagnée d'une expulsion de gaz qui ne donne aucun soulagement.

Sensation de gonflement et de plénitude dans l'abdomen; doit desserrer ses vêtements (Lyc) et les tenir éloignés.

Coliques flatulentes des enfants et des nouveaux nés, avec relèvement des jambes; coliques rémittentes; douleurs crampoïdes avec acidité.

Douleurs irradiantes dans l'abdomen.

Météorisme des vaches (Colchicum).

Énurésie nocturne par irritation nerveuse.

Coliques menstruelles.

Dysménorrhée membraneuse.

Névralgie ovarienne, douleur perçante et élançante, comme une décharge électrique. Pire sur le côté droit.

Asthme nerveux, spasmodique.

Chorée.

Névralgie par intervalles, soulagés par la chaleur.

Languissant, fatigué, épuisé.

Sensation de froid : froid montant et descendant dans le dos (Gels) avec frissonnement.

Craint de se découvrir (Nux).

Pire : côté droit; par le froid; par le toucher; soulagé par la chaleur; en se pliant en deux.

* * *

Mag phos a été trouvé utile dans le nystagmus; strabisme; strabisme spasmodique; le ptosis, le bégaiement spasmodique; constriction spasmodique de la gorge avec sensation d'étouffement. Dans le hoquet, jour et nuit, avec haut–le–coeur.

Dans la névralgie vésicale après cathétérisme; sensation comme si les muscles ne se contractaient pas.

Dans la laryngite striduleuse; dans les toux spasmodiques, et la coqueluche. Dans l'angine de poitrine. Dans les névralgies intercostales, de nature constrictive. Dans l'agitation des mains et des membres; la sciatique; des crampes dans les mollets; même pour les violentes douleurs du rhumatisme articulaire aigu. Toutes sortes de spasmes avec contractions des doigts et sautant aux yeux. Dans les convulsions, avec raideur des membres, les pouces rentrés, les doigts serrés fortement (Cup). Crampes des joueurs de piano et de violon; crampes des écrivains. Dans la chorée...... et quand les fibres musculaires du coeur semblent participer au processus spasmodique général. Dans l'épilepsie; la paralysie; la paralysie agitante.

Violentes douleurs; douleurs rendant fou; douleurs atroces; terribles; grande douleur avec haut–le–coeur.

Douleurs : aiguës; élançantes; en décharge électrique; coupante; piquante; crampoïde; creusante; à type d'étreinte; tirante; constrictive; piquante. On le dit " un remède de nutrition et de fonction pour les tissus nerveux ".

* * *

NASH dit : " Maintenant, nous arrivons au prince des sels magnésiens. Il est relativement nouveau, et on ne lui a jamais accordé dans notre Matière Médicale une place en rapport avec son importance et ses mérites.

" Il se tient au premier rang de nos meilleurs remèdes des névralgies et douleurs : aucun n'a une aussi grande variété de douleurs : " (il détaille). " CRAMPOIDE – cette dernière, est à mon avis, la plus caractéristique, et le plus souvent rencontrée dans l'estomac, l'abdomen et le pelvis. Dans la dysménorrhée de type névralgique, avec douleurs crampoïdes caractéristiques, je ne lui ai pas trouvé d'égal ". N.B.: NASH le donne en haute dilution : 55M, faite avec son propre potentialisateur).

" A côté de la crampe, la modalité caractéristique est le soulagement par les applications chaudes ". Ici, Nash fait une très importante comparaison avec Ars. Il dit " Aucun remède n'a cela (soulagement par les applications chaudes) d'une manière plus marquée qu'Ars alb; mais vous remarquerez que parmi toutes les variétés de douleurs décrites comme appartenant à Mag phos, l'une brille par son absence, celle qui est justement la plus caractéristique d'Ars, à savoir les douleurs brûlantes. J'ai observé cette différence, " dit–il, " et découvert que si les douleurs brûlantes étaient soulagées par la chaleur, Arsenicum les soulageaient presque à tous les coups, tandis que les douleurs non brûlantes soulagées par la chaleur étaient guéries par Mag phos. Je pense que ces faits constituent une différence de valeur pour le diagnostic de ces deux remèdes ".

Il dit encore : " Pendant la menstruation douloureuse, Mag phos agit plus vite que PulsatillaCaulophyllumCimicifuga ou que tout autre remède que je connaisse ". Il pense que Cimicifuga couvre mieux les cas de rhumatisme, tandis que Mag phos s'attribuerait les cas de caractère purement névralgique. " Je n'ai aucune foi en la théorie de Schuessler. Le Similia Similibus curentur a fait ses preuves avec d'autres remèdes, et les fera avec les soi disant remèdes de tissus, sans se soucier des théories ".

* * *

Et maintenant, au risque de nous répéter, nous allons faire appel pour des conseils à la perspicacité et la clarté de KENT; condensons :

le meilleur des remèdes connus pour les états spasmodiques et névralgiques. Une douleur se localise dans un nerf, et y reste, puis empire peu à peu, avec parfois des paroxysmes, et devenant si violente que le malade est hors de lui. Les douleurs sont toujours améliorées par la chaleur et la pression .......... les douleurs surviennent quand il devient froid ou se tient dans un endroit froid............ 

Ces douleurs peuvent survenir n'importe où ... estomac, intestin, avec les mêmes modalités.... mêmes des douleurs dans la colonne vertébrale, mieux par la chaleur.... Crampes par exercice prolongé – écrivains, joueurs de piano, de harpe : elles terrassent soudainement le sujet, avec raideur et crampes, après qu'il ait travaillé plusieurs heures par jour, pendant des années....... Crampes des mains, chez l'ouvrier, le menuisier... c'est un fait marqué de ce remède : dans toutes sortes de surmenages.

Hurle à cause les crampes violentes, dans la dysenterie et le choléra morbide........ " C'était le principal remède de Schuessler pour la chorée, mais nous ne pouvons l'utiliser qu'en nous basant sur l'expérimentation. Schuessler le prescrivait dans tous les états nerveux, mais l'expérimentation justifie son emploi dans les névralgies améliorées par la chaleur et la pression. ". Crampes et tiraillements spasmodiques.

....... Douleur déchirante, comme si le muscle était enflammé et étiré. Tremblement comme dans la paralysie agitante. Mieux par la chaleur et la pression, pire par le froid, les bains froids, les vents froids, la température froide, le fait d'être légèrement vêtu. Douleurs partout, mais plus volontiers localisées en une partie. 

" Les symptômes mentaux n'ont pas été décrits. Utilisé cliniquement quand cesse une diarrhée pour faire place à des troubles cérébraux. Congestion du cerveau : mais cette indication est entièrement clinique ".

Céphalées, avec face rouge, et battante, comme Belladonna, mais soulagées par un bandage serré et en chambre chaude.

Spasmes dans la région des yeux; secousses; strabisme; névralgies de la face, violentes névralgies supra et infla orbitaires; spécialement à droite; mieux par la chaleur et la pression; pire par le froid.

Douleurs dans l'estomac avec langue propre. Coliques améliorées en se pliant en deux, comme Colocynthis, et par la chaleur. " La colique n'est pas aussi nettement soulagée par la chaleur dans Colocynthis, mais est soulagée par la pression ". Distension abdominale avec beaucoup de douleurs. Douleur irradiante. Contraint de marcher et de gémir. Météorisme. " On dit qu'il guérit les vaches dans ce cas. Colchicum guérira les vaches quand elles sont gonflées par des gaz après s'être couchées dans des champs de trèfle "......

* * *

Les douleurs névralgiques, avec spasmes, crampes, et coliques, suggèrent Mag phos. Mais il faut noter qu'il n'est pas indiqué là où il y a de la fièvre, sauf dans quelques cas de fièvre où se retrouve la crampe. La grande sphère d'action du remède est de mettre au supplice .. et de soulager le tissu nerveux.

 

 

Medorrhinum [Med]

 

Texte

Medorrhinum est le produit stérilisé et potentialisé d'une de ces maladies extrêmement aiguës qu'Hahnemann reconnut comme étant à la base de toutes les maladies chroniques; c'est donc une condamnation à vie, à moins qu'elle ne soit combattue et annihilée par les remèdes homéopathiques appropriés. Il introduisit deux de ces remèdes, Thuya et Nitric acid, comme produisant des symptômes " semblables " à ceux des manifestations gonorhéiques aiguës, et par conséquent capables de les guérir; on donne l'un ou l'autre selon le plus indiqué.

Depuis ce travail " terre à terre ", nos avons avancé plus loin que ce qu'il montrait ce stade; l'expérimentant et l'employant, avec des effets considérables le produisant la maladie elle–même; mais, dompté au moyen des méthodes de préparation et d'administration qu'il a mis au point, il est rendu absolument inoffensif, même pour des nouveaux nés. Nous le vîmes, une fois quand une maman amena son bébé de quelques jours pour examen, parce qu'il se débattait sans cesse pour coucher sur le ventre (un symptôme de Medorrhinum). Sa mère avait une peur terrible qu'il ne suffoque. Mais, après une dose minuscule de Medorrhinum, son caractère changea, et il dormit paisiblement et normalement.

L'homéopathie a, dans les cent dernières années, employé les poisons les plus mortels avec non seulement une parfaite sécurité, mais avec un maximum de succès. Mais la Doctrine d'Hahnemann au sujet de leur emploi devra être observée, ou alors elles suivront le chemin de beaucoup d'autres drogues merveilleuses : portées aux nues, largement utilisé – sur l'homme malade; prescrite selon la fantaisie individuelle du prescripteur, ou de quelqu'un qui en répond, on découvre qu'elles sont dangereuses : elles sont démasquées et décriées dans les revues médicales, et sont finalement abandonnées en faveur d'un produit encore plus neuf et plus prometteur. Tandis que l'Homéopathie a employé ces drogues depuis un siècle ou davantage et continue de les employer dans les cas qui conviennent, avec l'absolue prescience de l'endroit et de la manière dont on peut leur faire confiance pour stimuler simplement la vitalité de l'organisme dans le sens d'une réaction curative, et sans aucun danger.

Medorrhinum fut introduit comme remède homéopathique il y a cent ans bien sonnés, par le Dr Swan, U.S.A., le grand pionnier dans l'emploi des Nosodes pour la prévention et la cure de la maladie. Le drogue fut expérimentée par nombre de médecins très éminents, la plupart Américains. Ses symptômes les plus notables, mis en valeur par les expérimentations sur l'homme sain, et confirmés par des expériences cliniques ultérieures – c'est–à–dire ses symptômes pathogénétiques vérifiés – sont très nombreux et très frappants : spécialement ceux de la sphère mentale. Nous nous efforcerons d'attirer l'attention sur eux, car celui qui étudie la Matière Médicale, ne les obtient pas facilement et parce qu'ils révèlent le génie du remède.

Mais d'abord, permettez–nous de souligner le fait suivant : nul ne doit penser que, parce qu'il est le remède demandé pour les symptômes de quelque maladie, alors c'est que le patient doit avoir attraper la maladie. En fait, nous avons vu agir ce nosode de façon brillante dans certains cas aigus extrêmes et horribles pendant la Grande Guerre. Mais plus communément l'infection s'est infiltrée à travers plusieurs générations; et il peut être impossible d'obtenir des résultats curatifs satisfaisants sans quelque doses intercurrentes de Medorrhinum, suggérées, naturellement, par les symptômes " semblables " à ceux de ses expérimentations. Nous pouvons être assurés, que, préparé et prescrit selon les méthodes d'Hahnemann, et prescrit selon ses directives il ne peut faire de tort. De plus, il peut qu'affecter curativement un patient anormalement sensibilisé à son action par une maladie de symptômes " semblables " ; ceux–ci peuvent appartenir seulement à la sphère mentale car Medorrhinum est un des plus grands remèdes mentaux.

Burnett, qui avait une grande expérience des nosodes, expérience qui lui valut une énorme clientèle et l'adoration de ses malades, lesquels trouvèrent en lui un appui qu'ils n'auraient pas trouvé ailleurs, (Burnett) donc, avait l'habitude d'insister sur le fait que " l'ordure la plus abjecte, préparée selon la manière homéopathique, peut non seulement être inoffensive, mais peut devenir l'or le plus pur, appliqué homéopathiquement ".

Parmi les symptômes de Medorrhinum s'en trouvent quelques–uns qui lui sont particuliers, aussi loin qu'aillent nos connaissances actuelles. Au premier rang de celles–ci se trouve son " mieux au bord de mer ". C'est le seul remède donné par Kent dans son Répertoire : quoiqu'ailleurs, nous trouvons Bromium, en caractères gras, pour l'asthme des marins des qu'ils viennent à terre ". Ce symptôme, nous l'avons vérifié dans le seul cas qui s'est présenté de lui–même pour un traitement. Au sujet de ce " mieux au bord de mer ", un de nos jeunes confrères zélés est des plus enthousiaste, parce que ce symptôme lui a permis de faire un travail des plus remarquable. Ce " mieux à la mer ", dit–il, est reconnu comme étant la grande caractéristique de la drogue " et parmi ses cas de guérison se trouvent les suivants :

Homme de 60 ans, qui se plaignait d'une peur de la mort; pire quand il est seul; pire la nuit; et dont le rhumatisme disparaissait complètement au bord de mer. Ici, Medorrhinum 30 donna pratiquement un soulagement instantané des frayeurs et le patient a été tout à fait bien, pendant plus de quatre mois après.

Femme de 38 ans; ulcère duodénal avec les symptômes habituels, douleurs deux heures après manger; flatulence excessive; cela durait depuis presque huit ans. Tous ses troubles digestifs étant mieux au bord de mer, elle reçut Medorrhinum cm. Cette prise fut suivie d'une rapide amélioration de tous les symptômes, ce qui s'est maintenu pendant trois mois.

Femme de 40 ans, émaciée, avec prurit du cuir chevelu, et chute des cheveux. Elle était mieux systématiquement au bord de mer. Refroidissement des seins quand le reste du corps était chaud. Un désir violent pour le sel – tous les symptômes de Medorrhinum. Elle prit Medorrhinum 10 m. Le prurit et la chute des cheveux cessèrent; la patiente prit du poids; avec également amélioration marquée de l'aspect général. Il trouve que l'indication " les troubles physiques s'évanouissent au bord de mer ", compte tenu de l'effet tonique général des vacances, est un symptôme de grande valeur.

Nous avons vu également son action merveilleuse dans certains cas de rhumatisme, aussi bien que dans une diversité d'états difficiles; prescrit selon les symptômes, ou sur les antécédents.

Nous nous rappelons un cas oculaire effrayant, provenant d'une infection gonorrhéique de l'enfance, dans lequel une femme d'un certain âge gagna une vue meilleure, et où les yeux devinrent comparativement d'apparence normale, après des doses, à de longs intervalles, de Medorrhinum et Syphillinum. Nous nous souvenons d'un confrère ami, qui, rencontrant des symptômes mentaux déconcertants chez une femme d'un certain âge, symptômes des plus affligeants pour les siens, qui donna Medorrhinum des splendides résultats.

Medorrhinum, comme nous l'avons dit, a une profusion de symptômes mentaux, une étrange clairvoyance; de curieuses confusions concernant la sensation du temps; ainsi " les choses faites le jour même paraissent s'être passées il y a une semaine ". Manque de réflexion; difficulté d'établir une déclaration correcte. Il commence bien, puis il ne sait comment finir. Croit qu'il y a quelqu'un qui chuchote dans son dos. Des figures le scrutent derrière les meubles; des personnes viennent, la regarder, lui parlent tout bas, et disent " venez ! " Elle voit de grandes personnes dans la chambre; de gros rats qui courent; il lui semble qu'une main délicate lisse sur sa tête, d'avant en arrière. Sensation comme si la vie toute entière était irréelle, comme un rêve. Il pressent toujours les choses; il ressent les choses d'une manière très sensitives, avant qu'elle n'arrivent et généralement d'une façon correcte. Grande précipitation. Pressent la mort. Tendance au suicide : se lève, prend son revolver, mais il est empêché. Toute chose la fait sursauter : les nouvelles semblent affecter son coeur avant qu'elle ne les entende. Peur de l'obscurité. A commis un péché impardonnable, et va aller en Enfer.. Désespérée : ne s'inquiète plus de savoir si elle va aller au Ciel ou en Enfer. Très impatient, très égoïste.

Sensation comme si elle fixait toute chose. Ptosis des paupières.

Impression comme si elle fixait toute chose. Ptôse des paupières.

Surdité presque totale des deux oreilles. Surdité partielle ou transitoire. Sensation qu'il est sourd, d'une oreille à l'autre; comme si un tube traversait la tête. Quand il siffle, le son est double, avec vibration comme si deux personnes sifflaient trois fois. Bruits de friture et de sifflements, comme s'ils étaient dans les cellules mastoïdiennes. Un ver rampe dans l'oreille droite, et se met à creuser la paroi antérieure du conduit auditif.

Nez douloureux; saigne; comme si un myriapode rampait dans la narine gauche.

Goût de cuivre, langue chargée; langue couverte d'ampoules; ampoules sur la surface interne des lèvres et joues; la peau se détache par morceaux.

Gorge, comme si elle était raclée; salivation; un mucus filandreux sort de la bouche pendant le sommeil.

Faim vorace immédiatement après manger; ou perte absolue d'appétit; énormément assoiffé; va jusqu'à rêver qu'elle est en train de boire. Envie insatiable de liqueur, dont elle avait horreur.

Désir : de sel, douceurs, fruits verts; glaces; choses sures; oranges.

Vomissement de mucus épais, et de bile noire; généralement sans nausée.

Un paquet d'épingles dans l'estomac semble transpercer la chair, l'obligeant à se plier en deux, et à crier. Intense douleur et tension dans l'estomac, avec désir de déchirer quelque chose.

Terribles douleurs dans le foie. Douleur épreignantes dans le foie et la rate.

Palpitation et coups violents dans la région surrénale; tirant et relâchant; comme causées par des pinces d'insectes froids comme de la glace.

Douleur torturante au plexus solaire. Il applique sa main droite sur l'estomac et la gauche à la région lombaire.

Pulsations dans l'abdomen et en plusieurs régions.

Peut seulement déféquer en se penchant en arrière. Suintement de l'anus, fétide comme de la saumure de poisson.

Sensation de bouillonnement dans les reins.

Medorrhinum est en caractères gras dans le Répertoire, avec Sulfur, Pulsatilla et Chamomilla, pour la brûlure des plantes des pieds, qui sont sorties du lit la nuit.

Un symptôme qui pourrait nous faire considérer Medorrhinum comme le remède, est l'histoire d'un écoulement âcre, offensif, provenant du vagin; parfois verdâtre.

Medorrhinum affecte les glandes mammaires ; ainsi " Seins froids comme de la glace aux toucher, spécialement les mamelons, le reste du corps étant chaud "; de même, " mamelons douloureux, sensibles et enflammés ". " Sensibilité particulière des seins, " et aussi " gonflement étendu, mais non douloureux, du sein gauche ".

C'est un remède utile dans la consomption au début.

Hering relate des cas guéris : " Un enfant de 15 mois, amené sur un oreiller, apparemment mort; yeux vitreux, fixes; pouls imperceptible mais le coeur semble battre; de l'anus s'échappait une selle mince, jaune–verdâtre, terriblement fétide,". " Un bébé de 7 mois avec grande émaciation, diarrhée verte, aqueuse, visqueuse, jaune, coagulée, sentant les oeufs pourris; selles involontaires; enfant apparemment sans vie, à part qu'il tourne la tête sur l'oreiller ". " Choléra infantile avec opisthononos, vomissement, et diarrhée aqueuse; écoulement profus de sang et de pus ".

Il a de nombreux symptômes urinaires : douleurs dans les surrénales; bouillonnement dans les reins; urine sentant fort; urine décolorée; urine avec une pellicule; curatif dans certains cas d'énurésie nocturne; même dans le diabète.

Parmi les symptômes respiratoires, nous notons une difficulté de la respiration et de l'oppression; il peut remplir ses poumons, mais ne peut absolument pas éjecter l'air. Spasme de la glotte, air expulsé avec difficulté, mais inhalé avec facilité (Chlorum). Dans l'asthme, et pour soulager sa toux, Med se couche sur la face.

Chaleur brûlante dans la poitrine, est l'un de ses symptômes pulmonaires; et il a une certaine réputation pour la phtisie débutante. Douleurs dans la poitrine, dans le coeur, les membres. On l'a trouvé utile quand les articulations sont tendues avec épanchement : pour cette forme d'arthrite rhumatoïde. Nous nous rappelons le cas d'une femme, une cuisinière, qui avait dû abandonner son travail ; toutes ses petites articulations étaient trop douloureuses, gonflées et pleines de liquide. Une dose de " gonorrhinum " 30, et quand nous la vîmes la fois suivante, elle avait déjà mis ses chaussures et arpenté la lande de Hampstead, comme test; puis, elle s'en retourna travailler.

Nous avons déjà noté les brûlures plantaires. Hering relate un cas, après suppression de gonorrhée ; les pieds étaient si sensibles que le malade devait marcher sur les genoux.

Dans les affections nerveuses, si l'on en juge par les expérimentations, il convient de se rappeler de Medorrhinum : tremblements, langue tremblante; engourdissement; perte du pouvoir moteur.

Les symptômes cardinaux de Medorrhinum sont donc :

Mieux au bord de mer.

Mieux par temps humide.

Mieux en se couchant sur le ventre; en se penchant en arrière.

Pire du lever au coucher du soleil (inverse de Pire du lever au coucher du soleil (inverse de Syphilinum), bien que certains de ses symptômes soient pires la nuit.

C'est un remède très puissant, d'utilisation variées mais pour des indications bien définies.

* * *

H.C. ALLEN, qui, dans sa Materia Medica des Nosodes, nous a rendu accessible plusieurs de ces remèdes, consacre un long article à Medorrhinum. Il dit qu'il existe deux préparations : l'aiguë et la chronique. Il dit " Comme tout autre nosode, il devrait être prescrit selon des indications strictes exactement comme nous prescririons Arsenic, Opium et Sulfur, sans tenir compte de l'origine ou du diagnostic ".

Il relate un cas de " rhumatisme articulaire aigu obstiné chez un homme de 60 ans, de Juin à Septembre ". Il souffrait de douleurs névralgiques, torturantes. Après une bataille désespérée pour la vie dans la première semaine de septembre, il fut soulagé, et quitta enfin son lit, mais il n'était plus qu'une ombre. On espérait que ce temps et cette vie au grand air et les mesures hygiéniques les meilleures pourraient le rétablir. Mais des semaines et des mois passèrent, sans aucun changement; il se traînait dans les rues appuyé sur une canne, penché en avant, emmitouflé dans des châles jusqu'aux oreilles et ressemblant à un vieillard près de la tombe. Trois mois après mon installation, je le vis passer et considérant sa robuste santé antérieure, une question surgit à mon esprit : pourquoi cet homme reste–t–il donc dans cet état ? Existe–t–il quelque miasme non guéri, héréditaire ou acquis, capable d'expliquer l'obstination du cas ? Aurait–il eu une tare gonorrhéique ? Pour des raisons qu'il n'est pas nécessaire de mentionner, je ne pouvais le questionner à ce sujet.

Alors, la suggestion du Dr Swan me revint.

Un cas obstiné de rhumatisme peut être lié à une gonorrhée latente, et Medorrhinum en haute dilution guérira : Dans de nombreux cas où l'amélioration atteint un certain point, et s'arrête, Medorrhinum a fait repartir la progression jusqu'à la guérison; et ceci, d'autant plus, dans les cas où la gonorrhée parait être une cause des plus improbables; ceci nous enseigne l'universalité de la gonorrhée latente et le pouvoir curatif du virus dynamique.

Sa femme me consulta sur d'autres sujets, et me dit " que son mari était aussi bien qu'on pouvait s'y attendre à son âge; elle croyait qu'il ne pourrait faire aucun progrès à cause de la faiblesse liée à son âge ". Cependant, il vint le jour suivant, et je lui donnais trois doses de Medorrhinum, à prendre chaque matin. En moins de 10 jours, il revint, en disant se sentir bien, et il paraissait bien. Je lui donnais alors une dose à prendre après un intervalle plus grand; ce fut la dernière ordonnance qu'il demanda. En moins d'un mois, après la dose de Medorrhinum, il laissa tomber sa canne et ses châles, arpenta les rues d'un pied ferme, comme un homme en parfaite santé, son poids étant remonté de 63,5 à 96 kilos.

NASH dit que " le virus gonorrhéique est indubitablement un grand remède. Toute personne ayant eu à faire avec une gonorrhée connaît bien la forme sévère de rhumatisme, qui est souvent la conséquence de l'introduction du produit de la maladie dans l'organisme.

J'ai vu des résultats remarquables de l'emploi de ce remède dans les formes chroniques de rhumatisme ".

Il donne des cas démonstratifs.....

Il dit n'avoir jamais trouvé d'antécédents de gonorrhée dans les cas dont il a pu faire bénéficier du remède.... " La question se pose de savoir, si le Nosode de Swan est une théorie valable, ou si les produits de maladie sont curatifs homéopathiquement seulement dans les cas leur ressemblant, et n'ayant aucun passé de production de maladie ?.....

" Depuis que nous avons écrit ces lignes , nous avons expérimenté davantage les nosodes, et nous avons obtenu en apparence de très bons résultats de ce remède, aussi bien qu'avec Syphilinum dans des cas intraitables de rhumatisme chronique. La différence la plus caractéristique entre les deux, est que, avec Medorrhinum, les douleurs sont pires le jour, et avec Syphilinum, elles le sont la nuit.

" Il y a, sans doute, de grandes possibilités curatives, pour ces deux poisons morbides, et ils ne devraient pas être écartés, simplement parce qu'ils sont les produits d'une maladie ".

" Pour ce qui est des autres nosodes, nous avons vu, ces deux dernières années, quelques effets remarquables ".

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Le temps passe trop lentement.

Manque d'acuité de la mémoire; désire toujours remettre les choses au lendemain, parce que ses affaires semblent durer trop longtemps, ou comme s'il n'aurait jamais la possibilité de les accomplir.

Au cours d'une conversation, s'arrêtera, et remarque qu'il ne peut pas penser le mot qu'il veut utiliser.

A peur de mourir.

Est dans une grande précipitation; sa précipitation est telle qu'il se sent fatigué.

Epistaxis.

Les yeux sont continuellement mouillés, sensation de sable sous les paupières.

Impotence.

Consomption au début.

Grande pâleur; coloration jaune de la face, particulièrement autour des yeux, comme à la suite d'un coup. Bande jaune en travers du front, tout contre les cheveux.

Névralgie aux mâchoires supérieure et inférieure, à droite, s'étendant à la tempe.

Gonflement dur de la mâchoire supérieure droite, comme si cela se passait dans l'alvéole d'une dent partie depuis longtemps.

Gencives pâles.

Bouche très douloureuse; ulcères sur la langue et dans la bouche, comme des ampoules.

Ampoules à la face interne des joues et des lèvres : la peau pèle par plaques.

Violents efforts et vomissement pendant 48 heures, d'abord de mucus glaireux, plus tard comme des grains de café, avec céphalée intense, grand découragement et sensation de mort imminente que la respiration est suspendue; pendant le paroxysme, il était constamment en prière.

Crampes dans l'estomac, comme par un vent.

Sensation dans le creux de l'estomac comme un paquet d'épingles, qui semblent traverser la chair, l'obligeant à se lever, à se plier en deux et à crier; les aiguilles semblent venir de chaque côté.

Une douleur dans l'estomac et la partie supérieure de l'abdomen, avec sensation de constriction.

Congestion du foie.

Chaleur brûlante autour du dos, comme par un charbon incandescent.

Palpitation et cognement dans la région de la capsule surrénale, comme si cela venait d'un abcès et de quelque zone douloureuse, juste au–dessous de la 5ème côte du côté droit. Frissons rampants dans la région du rein droit, palpitation, contraction, tirement et relâchement, comme causé par les pinces d'insectes froids.

Ascite : abdomen très distendu, urine rare et très colorée.

Selle noire.

Diarrhée blanche.

Peut seulement déféquer en se penchant très en arrière; très douloureuse;

comme si une masse se trouvait à la surface postérieure du sphincter; si douloureuse qu'elle provoque des pleurs.

Choléra infantile avec opisthotonos, vomissement et diarrhée aqueuse; écoulement profus de sang et de pus.

Crise hémorroïdaire douloureuses, ne saignant pas; gonflement brûlant à gauche de l'anus.

Vers filiformes.

* * *

GLINICUM 1000

GLINICUM n'est pas autre chose que Medorrhinum; pourquoi alors multiplier les noms ? Seulement parce que nous avons obtenu la matière première de ce remède, personnellement, à partir d'un cas typique, et que nous l'avons macérée nous–mêmes dans l'alcool; ainsi nous savons ce que c'est, et comment ce produit est préparé, et n'importe qui peut en faire autant, quand il veut, et où il veut dans le monde entier .........

" Nos indications pour Glinicum sont : réveillé au premières heures du jour par la douleur, acidité, langue chargée, goût et haleine répugnants, langue sale impossible à nettoyer, faiblesse, pâleur, frilosité, pire par temps humide; en outre, Glin a une prédominance gauche marquée. Glin anéantit la moitié des cas de sciatique qui passent sur mon chemin. C'est un record ! " BURNETT.

 

 

Mercurius [Merc]

 

Texte

Afin d'obtenir, par les expérimentations du métal, une exacte connaissance de ses actions sur la santé humaine action nocive donc curative Hahnemann eut beaucoup de peine à obtenir MERCURIUS sous la forme d'une solution pure et soluble.

Une de ses préparations, " Mercurius vivus ", est du mercure (purifié à partir du minerai etc..) puis il est rendu actif par trituration et potentialisation. Car, dit–il, " Mercure à l'état de fluide métallique a une petite action dynamique sur la santé de l'homme; c'est seulement sous la forme de ses composés chimiques qu'il cause de grands effets ". 

Il parle des divers sels de mercure. Il dit que ceux–ci, quand ils sont expérimentés avec soin, manifestent tous dans leur action une certaine similitude générale, en tant que sels mercuriels; néanmoins, ils diffèrent grandement de l'un à l'autre dans leurs particularités, et aussi dans l'intensité de leur action sur la santé humaine ".

Ainsi ce " grand spécialiste de chimie analytique " – car Hahnemann était connu comme tel de son temps – se mit à travailler pour " obtenir du Mercure de telle façon qu'il soit capable de manifester ses effets véritables, purs, particuliers, sur l'organisme humain de la manière curative la plus puissante que toutes les préparations et combinaisons salines connues ".

Le résultat fut MERCURIUS SOLUBILIS HAHNEMANII, l'oxyde noir de Mercure, qui fut rapidement " préféré dans presque tous les pays, à tous les autres sels de Mercure, jusqu'alors en usage en raison de son action beaucoup plus douce et de ses propriétés antisyphilitiques plus efficaces "; préparation qui demeure encore employée en général en médecine, dans le monde entier, à l'heure actuelle. 

Mais ce produit ne donna pas entière satisfaction à Hahnemann, quand au haut degré de pureté, et il se mit à préparer un oxyde parfaitement pur à partir du précipité gris. Néanmoins, cette préparation demandant un grand soin et beaucoup de travail∑ , et ses effets étant indistinguables de ceux de l'oxyde noir, ce fut l'oxyde noir Mercurius solubilis qui fut sévèrement expérimenté par Hahnemann et son équipe. C'est lui que nous prescrivons comme étant Mercurius solubilis, ou simplement " Merc ", étant entendu que tous les autres produits mercuriels seront indiqués avec leur dénomination spéciale : Merc viv; Merc cor; Merc cy; Merc bin–iodide, etc.. pour les identifier.

HERING (Guiding Symptoms) dit que " les symptômes de solubilis, obtenus par expérimentation régulière, et les effets de vivus, recueillis d'après les rapports toxicologiques passés au crible et cliniquement vérifiés, sont suffisamment similaires pour être rangés sous la même rubrique "; il peut se faire pourtant qu'il place un " s " ou un " v " pour montrer auquel appartient spécialement le symptôme; et Clarke, dans son Dictionnaire, suit Hering. Tandis que l'Encyclopédie d'Allen range séparément les symptômes sous chaque préparation.

Mercurius est un de " ces remèdes à multiples usages ", dont nous ne pouvons nous passer. Il trouve donc sa place dans chaque pharmacie domestique, parmi les douze remèdes familiaux; et aucun médecin ne voudrait faire sa tournée sans " Merc " dans sa trousse portative. Il a une position unique dans le traitement des maladies les plus légères comme les plus sérieuses; celui de refroidissements et de toux; de mal de dents ou d'oreilles; de céphalée et de troubles oculaires; de maladies du nez, de la bouche, des gencives, de la langue, où son action est très marquée; de la gorge, du foie, de l'abdomen et des selles –avec constipation et diarrhée; des organes urinaires, des organes sexuels, des poumons, des membres, des glandes, des nerfs– avec tremblement; de peau avec éruptions, et ulcérations, et sueur. Mais, partout il a ses particularités marquées. Une fois qu'on a mesuré son " état d'être ainsi ", il est difficile de passer à côté.

Mercurius est remarquable spécialement pour la fétidité de l'haleine, de la salive qui est profuse, de ses sueurs qui trempent; mais, assez curieusement, selles, urines, flux menstruel, leucorrhée ne sont pas particulièrement offensifs; sauf les selles dans le cas de Mercurius corr.

Autre grande particularité : " Pire par la chaleur du lit ".

Une autre encore ; " Pire la nuit ".

Une autre ; viscosité des muqueuses.

Maintenant, nous allons voir comment Mercurius s'est présenté à quelques–uns de nos grands prescripteurs, à quoi il leur a servi, et quels tuyaux ils peuvent nous conférer au sujet de ses indications.

Voici un petit résumé de NASH.......

" Langue flasque, gonflée, gardant l'empreinte des dents; gencives également enflées, spongieuses et saignantes; haleine très fétide.

" Transpire jour et nuit, sans soulagement –dans de nombreux troubles.

Frisson rampant du commencement d'un refroidissement ou d'une suppuration menaçante.

" Viscosité des muqueuses.

" Langue moite, avec soif intense.

" Gonflements glandulaires, froid, tendance à suppurer. Ulcères à base lardacée.

" Modalités : pire la nuit; à la chaleur du lit; en transpirant; couché sur le côté droit.

" Maladies des os; douleurs pires la nuit.

" Dysenterie ; selles visqueuses, sanglantes; avec coliques; défaillance; avec grand ténesme pendant et après, accompagnée par un frisson et une sensation de n'avoir jamais fini.

(Plus marqué avec Merc cor). 

Plus il y a de sang et de douleur, plus il est indiqué.

" Affecte le lobe inférieur du poumon droit; piqûres à travers de dos (Chel; Kali c)

" Soif intense, malgré une langue moite, et une salivation profuse ".

Et NASH d'ajouter : " en basses dilutions, il hâte la suppuration; en hautes dilutions, il fait avorter la suppuration, comme dans l'amygdalite suppurée ".

Maintenant nous laisserons parler BOGER dans son " Therapeutic Key ";

" Sueur profuse sans soulagement, dans presque chaque trouble.

" Catarrhe; narines à vif, ulcérées (Aur, Sulf).

" Ptyalisme, fétide; goût métallique.

" Langue large, flasque, montre l'empreinte des dents (Chel , Pod, Rhus).

" Soif avec langue moite et salivation (Puls sèche et pas de soif) (aussi Nux masch).

" Dysenterie; selles visqueuses et sanglantes, avec coliques et défaillance.

" Pas de soulagement par la selle (Mer cor). Sensation que ce n'est jamais fini (Merc c)

" Salivation. Mouille l'oreille pendant le sommeil.

" Tremblement des mains".

Nash plus loin discute et développe; il écrit :

" Le refroidissement de Mercurius est particulier comme je l'ai observé. Ce n'est pas un frisson secouant, mais un simple frisson rampant. " (Gels, grands frissons avec membres lourds : Nux : frisson à chaque mouvement, en quittant le feu). " Souvent, quand est ressenti ce frisson rampant, c'est le premier symptôme d'un refroidissement, et si on laisse aller les choses, le coryza, le mal à la gorge, la bronchite, voire une pneumonie, peuvent suivre; mais si le cas est pris tôt, une dose de Merc peut empêcher de tels troubles. Le frissonnement est ressenti le plus généralement dans la soirée et augmente dans la nuit s'il n'est pas supprimé par Mercure ..........................Il est souvent ressenti dans des parties isolées. Ensuite, il est ressenti dans les abcès, et il est le signe précurseur de la formation du pus ".

(Nous nous rappelons un cas, où un chirurgien en train de nettoyer plusieurs excavations dans une épaule. Le patient se plaignait de ce frisson rampant dans les blessures. Mercurius fut donné, avec (ainsi que nous le sûmes plus tard) une grande amélioration de son état.

Comparer Silicea, qui a une sensation de refroidissement dans les viscères.

" Et maintenant, les sueurs. Elles sont très profuses et ne soulagent pas comme les sueurs des affections inflammatoires le font en général; au contraire, les troubles augmentent avec la sueur (Tilia). Dans quelles maladies se retrouve cet état ? Dans presque toutes maladies; dans le mal de gorge, la bronchite, la pneumonie, la pleurite, les abcès, le rhumatisme, etc... En bref, dans toute maladie où se retrouve cette sudation profuse, et persistante, sans soulagement, Mercurius est le premier remède à envisager.

Pire la nuit, et spécialement à la chaleur du lit, est une autre forte caractéristique de Mercurius (Led). Il existe une longue liste de remèdes ayant une aggravation nocturne, mais il n'y en a pas beaucoup aggravés par la chaleur du lit. J'ai guéri de nombreuses maladies de peau, de noms variés, guidé par cette modalité...... ".

H.C. ALLEN signale que " Merc est pire par la chaleur du lit, mais est mieux en se reposant au lit, tandis que Ars est mieux par la chaleur du lit, mais pire en restant tranquille au lit ". 

C'est souvent le fait de connaître ces petits points qui facilite une prescription heureuse dans un temps record ; et Allen de dire ; " Pire couché sur le côté droit : très peu de remèdes ont cela ".

Voici maintenant quelques citations de KENT :

Mercurius a des douleurs piquantes semblables à celles d'Apis. Tous les routiniers donneront Apis pour les douleurs piquantes, alors que c'est souvent Merc qu'elles nécessiteraient.

" Otorrhée purulente, offensive... furoncles dans le conduit externe. Excroissances fungueuses et polypes.

" Goût et langue : langue flasque, surface farineuse, souvent pâle. L'empreinte des dents est observée tout le long des bords de la langue. Celle–ci est gonflée, comprimée par les dents et c'est pourquoi elle garde l'empreinte des dents. Vieilles constitutions goutteuses; la langue gonflera dans la nuit et il se réveillera avec la cavité buccale remplie par la langue, (Comp : Crot h) ... écoulement copieux de salive fétide.

" Lait dans les seins chez d'une femme non enceinte, à la période menstruelle. Lait dans les seins à la place du flux menstruel. Nous avons vu une fois le phénomène d'un garçon de 16 ans qui avait du lait dans les seins. Je le guéris avec Merc.

" L'urine brûle et l'on doit se laver. Prurit par le contact de l'urine.

" Les troubles en général sont pires quand il transpire, et plus il transpire, plus il est mal.

" .....excoriant partout où deux parties rentrent en contact.

Mercurius affecte spécialement les articulations; rhumatisme inflammatoire avec beaucoup de gonflement, aggravé à la chaleur du lit et en se découvrant. Il est difficile de trouver exactement ce qu'il lui faut comme vêtements. Affections rhumatismales avec sueur, aggravation la nuit, par la chaleur du lit, et quand il transpire, avec expression maladive. Il attaque spécialement les membres supérieurs, mais aussi les inférieurs.

Merc est l'un des meilleurs palliatifs, dans le cancer le l'utérus et des seins. Il freinera et parfois guérira l'épithélioma. Nous avons connu un cas guéri par le proto–iodure : il s'agissait d'une masse ulcérée indurée dans le sein, aussi grande qu'un oeuf d'oie, avec des ganglions axillaires, avec bleuissement local, et aucun espoir. La 100ème dilution, donnée tant que les douleurs étaient sévères, firent disparaître ces dernières et la malade se remit.

" La langue chargée et les fièvres bilieuses s'évanouissent après le passage de Merc. Il est merveilleusement utilité dans la fièvre hectique, aux derniers stades de la consomption, et dans les maladies épuisantes, avec fièvre hectique, ainsi que dans le cancer, quand il y a douleur, sueur malodorante, etc.... quand le patient est ictérique, au plus bas, prostré, tremblant, avec des muscles tremblotants, un grand épuisement et une fièvre continue ".

Tant que nous y sommes ; Mercurius et Silica sont " ennemis ". Nous avons vu des aggravations sévères dans des cas d'abcès, quand l'un est administré après l'autre. Là, Hepar " rectifiera les choses " et y mettra bon ordre.

Mercurius, à part la fétidité de la bouche et de la salive, a un goût salé; un goût douceâtre, un goût métallique; goût d'oeufs pourris; goût " visqueux ".

" Troubles survenant dans ou sur le bord des paupières; front; cuir chevelu; os de la tête; extérieur du sommet de la tête; glandes près des oreilles.

" Sécrétion nasale âcre, nez rouge et excorié tout le temps; " enfants au nez sale " (Sulf)

L'arête du nez peut gonfler, très large des deux côtés et au sommet ..... Donnez rarement Mer si la langue est sèche " (Keynotes de Guernsey).

On ne peut discuter ici de Mercurius dans le traitement des maladies vénériennes, comme il est écrit dans les Maladies Chroniques d'Hahnemann (ce travail semblant lui revenir à la fin); et pourtant nous ne pouvons passer cette question sous silence. Ce que nous avons à dire à ce sujet, les médecins peuvent le glaner à travers un petit pamphlet, publié par l'Association Britannique d'Homéopathie, intitulée Conception Hahnemanienne de la maladie chronique, comme étant causée par des Micro–organismes Parasitaires.

Nous nous rappelons la guérison rapide d'un mauvais cas de " Pneumonie grippale ", juste après la guerre, avec quelques doses de Merc 30 ; donné pour la fétidité de la bouche et de l'haleine, et une sueur profuse offensive.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS (Hahnemann; Encyclopédie d'Allen; Guiding symptoms de Hering)

Pressé; parle vite.

Mémoire faible; oublie des choses.

Prurit sur le cuir chevelu.

La TETE toute entière est douloureuse au toucher.

Douleurs déchirantes, tiraillantes, dans le périoste, tête et face; céphalées rhumatismales.

Congestion à la tête; impression qu'elle va éclater; plénitude du cerveau.

Comme si elle était serrée par une bande; comme dans un étau.

Extérieur de la tête douloureux au toucher.

Des insectes noirs semblent sans cesse voleter devant les yeux.

Brouillard devant l'un ou les deux yeux. Obscurcissement de la vue.

La lumière du feu éblouit fortement les yeux.

Les yeux ne peuvent supporter la lumière du feu, ou celle du jour.

Brouillard devant l'un ou les deux yeux.

Si elle essaie de regarder quelque chose, elle ne peut la reconnaître distinctement, et alors les yeux sont involontairement attirés l'un vers l'autre; plus elle essaie de freiner la contraction, moins elle peut l'empêcher; elle est obligée de se coucher et de fermer les yeux.

Lacrymation profuse, brûlante, excoriante.

Ecoulements muco–purulents, fins et âcres.

Blépharite ; paupières rouges, épaisses, enflées; pire au grand air; pire par les applications froides.

Douleur dans les yeux; prurit dans les globes oculaires.

Grondement dans les OREILLES.

Oreille enflammée à l'intérieur et à l'extérieur, avec douleur piquante, comme une crampe et une impression comme si elle se bouchait par suite du gonflement.

Du pus sanglant et offensif coule de l'oreille droite, avec douleur déchirante.

Epistaxis. Saignement de nez pendant le sommeil.

Odeur offensive du nez, comme dans un violent coryza.

Pus âcre coulant du nez. Pus vert fétide.

Les os du nez sont douloureux, quand on s'en saisit.

Coins de la BOUCHE ulcérés et très sensibles.

Relâchement des dents, qui sont très sensibles quand elles sont touchées par la langue. Impression comme si toutes les dents étaient branlantes.

Langue blanche, comme recouverte de FOURRURE; grand gonflement de la langue.

Une sorte d'aphtes dans la bouche.

Violent mal de dent la nuit, avec grand frisson sur tout le corps.

Élancements dans les dents la nuit... Élancements provenant des dents de la mâchoire inférieure, allant dans l'oreille, et de la mâchoire supérieure dans la tête, avec endolorissement des gencives.

Gencives gonflées; séparées des dents.

Saignement des gencives au plus léger toucher.

Gencive douloureux quand on la touche et en mastiquant.

Langue chargée de blanc, avec gonflement blanchâtre des gencives qui saignent au toucher.

Langue enflée, et si molle sur les bords qu'elle garde l'empreinte des dents sous forme de dentelures, qui apparaissent ulcérées.

Coins de la bouche ulcérées et douloureux.

Douleur et gonflement des glandes salivaires.

Crachement constant.

Goût douceâtre dans la bouche.

GORGE constamment sèche; blesse comme si elle était trop étroite à la partie postérieure : pression à l'intérieur quand il avale; cependant constamment obligé d'avaler, parce que la bouche est pleine d'eau.

Quelque chose de chaud remonte à la gorge.

En avalant, douleur lancinante dans les amygdales.

Suppuration des amygdales, avec douleur aiguë, piquante, dans les fosses nasales quand il avale.

(Sensation de pépins de pommes piquant dans la gorge).

GOUT très salé sur les lèvres. Goût de sel sur la langue.

Expectoration salée.

Goût d'oeufs pourris quand il remue la langue, et ensuite déglutition involontaire.

Goût visqueux dans la bouche.

La nuit (à 1 heure), beaucoup d'eau coule dans la bouche, et en même temps nausée, si bien qu'il se réveille et doit vomir; quelque chose de très amer remonte.

HOQUET fréquent.

SOIF très violente. Soif extraordinairement intense.

Douleur brûlante dans le cordon inguinal.

Gonflement des GLANDES inguinales, avec rougeur circonscrite.

La glande inguinale devient rouge et enflammée; douloureuse quand elle est touchée et en marchant.

Besoin urgent et inefficace de DEFEQUER, à chaque instant, avec ténesme dans le rectum.

Selles sanglantes avec sensation douloureuse, âcre, à l'anus.

Selles âcres, vertes, visqueuses, excoriant l'anus.

Avec les selles molles, douleur brûlante dans l'anus.

Diarrhée verte; diarrhée de mucus vert, avec brûlure et protrusion de l'anus.

Gonorrhée verdâtre, douloureuse, spécialement la nuit.

Brûlure dans l'URETRE.

Constant désir d'URINER; en fait toutes les 10 minutes; mais il passe seulement peu d'urine.

Immédiatement après la miction, l'urine devient très trouble et dépose un sédiment.

Il urine plus qu'il ne boit.

Urine trop fréquente et trop profuse.

Émission séminale nocturne, mêlée de sang.

Règles trop profuses.

Leucorrhée verdâtre mordante, avec beaucoup de grattage, spécialement le soir et la nuit, avec violente brûlure après grattage.

Fréquent éternuement sans coryza.

Piqûres dans la poitrine avec éternuement ou toux.

Une piqûre dans la partie antéro–supérieure de la poitrine, s'étendant vers le dos.

Pendant la toux, tendance à vomir.

Piqûre dans le bas du dos en respirant.

Faiblesse et pesanteur de tous les membres.

Tremblement des mains.

Articulation de la cheville comme si elle était foulée.

Comme s'il avait ses membres meurtris.

SUEUR profuse en marchant.

Transpiration à chaque mouvement.

Les troubles augmentent pendant la sueur.

Constant froid des mains et des pieds.

Transpire jour et nuit, bien que davantage la nuit.

Transpiration profuse la nuit; très profuse.

Sueur graisseuse et huileuse la nuit.

Sueur profuse, offensive trempant la literie.

Larges ULCERES saignant; quand on les touche, il se produit une douleur affectant tout le corps. Leurs bords sont éversés et comme de la viande crue, et leurs bases sont couvertes d'un enduit caséeux.

Saignement d'un ulcère qui avait existé antérieurement.

Patients hydropiques (ainsi appelés) perdant très vite leur enflure, et faisant des ulcères fétides, se décomposant rapidement, sur les jambes.

Fréquent réveil pendant le sommeil.

Grande pesanteur.

Très épuisé après une selle.

Dès qu'il va au lit le soir, les douleurs recommencent et chassent le sommeil.

Parmi les sensations étranges ont trouve :

Tête dans un étau; devient plus large.

Etincelles devant les yeux.

Un poids lui pend du nez.

Sensation de plumes aux coins des yeux.

Coins fiché dans l'oreille.

Glaçon dans l'oreille; eau froide coulant à partir de l'oreille .......

Dents branlantes implantés dans une masse de bouillie.

Ver se dressant dans la gorge; pépin de pomme piquant la gorge.

Et parmi les symptômes mentaux, et déments on trouve : 

Excessive frayeur à la moindre surprise; joues enflées; semble tout meurtri; ne peut se calmer elle–même.

Indescriptible sensation d'un mal interne, intolérable.

S'imagine endurer les tourments de l'enfer.

Tourmenté la nuit, comme s'il avait commis quelque chose.

Désire s'enfuir, avec anxiété nocturne et appréhension.

Extrême agitation la nuit. Se couche, se redresse, jamais au repos (nulle part au repos).

Pense qu'il va perdre la raison; idées de mort; illusions.

Ne se soucie de rien; extrême indifférence.

Grognon; irritable; soupçonneux; querelleur; se dispute.

Parler insensé; agit comme un bouffon; fait des choses stupides, sans sens commun.

Manie; rejette ses vêtements la nuit; il déchire et insulte. Il fait des bonds. Se parle et se gronde elle–même. Ne reconnaît pas ses amis les plus proches. Crache souvent, étend la salive avec ses pieds; la lèche; souvent lèche de la bouse de vache et la boue des étangs (comp Veratr). Prend de petites pierres dans sa bouche sans les avaler et cependant se plaint de ce qu'elles lui coupent les intestins. Ne fait de tort à personne, mais résiste quand on le touche; ne fait rien de ce qu'on lui dit de faire.... Quand il fait une promenade, il ressent une forte inclination à saisir les passants par le nez.

MERCURIUS VIVUS 

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Lent à répondre aux questions; mémoire faible.

Face bouffie, de couleur terreuse.

Dents noires, relâchées.

Dents cariées; les dents cariées, deviennent branlantes en série... noircies, dénudées, relâchées et cariées.

Les dents se déchaussent, et deviennent noires, avec douleur nocturne dans les dents, les mâchoires, et la tête.

Violent mal de dent, avec gonflement de la gencive et des glandes salivaires.

Gencives rouges et saignant au contact le plus léger, spontanément.

Les gencives ont un bord rouge–brillant; petits ulcères par intervalles.

Gencives spongieuses et saignantes; sensibles.

Langue noire avec bords rouges; langue rouge, gonflée.

Langue chargée, montrant l'empreinte des dents sur les bords.

Langue gonflée avec des mouvements difficiles.

Mauvaise odeur de la bouche; odeur fétide; douceâtre.

Violente stomatite et salivation.

Parler difficile à cause du tremblement de la bouche et de la langue. Bégaiement.

Tremblements des mains. Tremblements

MERCURIUS CYANATUS

Presque spécifique de la diphtérie.

 

 

Mezereum [Mez]

 

Texte

(Daphne Mezereum)

Voici l'un des précieux héritages médicinaux d'Hahnemann. Il dit que le jus, en touchant la peau, produit une brûlure très douloureuse, et qui dure longtemps. Il nous dit également qu'étant donné que le pouvoir médicinal de cette drogue n'est pas volatile, il est préférable de sécher la plante, et de la triturer comme pour d'autres substances sèches. L'écorce, la racine et la tige sont employées pour faire la teinture.

Mezereum est un arbuste vivace, natif de Grande Bretagne et des contrées du Nord : il fleurit précocement au printemps, parfois dans la neige. Il fut introduit par Stapf, et expérimenté sur une vaste échelle par Hahnemann et son équipe. Le résultat de ces expérimentations apparaît dans ses " Maladies chroniques ".

Son action affecte la peau, les os, les muqueuses. Son action est caractérisée d'un bout à l'autre par la VIOLENCE. : violentes douleurs; violent prurit; violentes douleurs soudain, à la face pendant le sommeil; violentes sensations de faim; violente brûlure dans la bouche; violentes douleurs à l'estomac et à l'oesophage; violente tendance à tousser, très profondément; " violente fièvre aiguë ".

Et toute cette violence se manifeste davantage la nuit. C'est un des remèdes dont on peut avoir besoin dans le traitement de la syphilis; il peut aussi être nécessaire dans une certaine variété d'états cutanés, de très violente lésions de la peau, caractérisées par un violent prurit, et pire la nuit; pire par la chaleur du lit; le seul remède existant dans le répertoire à la rubrique : " éruptions prurigineuses, pire par la chaleur du feu ". 

Il a d'ennuyeux clignements : contractions des paupières; contractions et secousses des muscles de la joue droite; contraction des muscles du creux de l'estomac. C'est un de ces remèdes qui aiment et ont le désir de jambon gras; Mez trouve du soulagement en buvant du lait, et en mangeant du bacon gras. (Comparer Tuberculinum). 

Certaines de ses douleurs sont violemment brûlantes : " brûlures comme du poivre " (comparer Capsicum); et il a un goût brûlant; goût salé et de poivre; goût amer et sûr spécialement la bière a un goût amer (non l'eau) et cause du vomissement.

Les troubles gastriques (il a une réputation pour l'ulcère gastrique, et même l'induration et le carcinome) sont curieux. Mais il peut avoir constamment envie de manger sans faim quand il met quelque chose dans son estomac, il a moins de douleur (comparer Graph; Chef, etc..). Constant désir de nourriture. La nausée disparaît après manger (Comp Sepia).

Au sujet de la peau, nous ne pouvons oublier des expériences maintes fois répétées avec Mez CM, pendant la guerre, lorsque nous travaillions sur des enfants et aux urgences : les enfants étaient mal nourris et probablement abandonnés à un état de misère. L'expérience fut faite sur maints cas de Kerion (Tines kerion) (Impétigo ?), ainsi décrit dans les ouvrages : " symptômes inflammatoires marqués avec tuméfaction marécageuse circonscrites au niveau du cuir chevelu, lequel est recouvert de pustules, avec des orifices béants, d'où exsude du pus visqueux ". Et je me souviens vivement combien nombreux sont les cas où fourmillaient les poux ". On dit que le kerion peut fluctuer, et fait penser à un abcès, mais quand il est incisé, au lieu d'une poche de pus, on trouve un certain nombre de points suppurants en train tout bonnement d'exsuder, les cellules pileuses étant le siège d'innombrables abcès en miniature. Quoi qu'il en soit, Mezereum n'a jamais manqué de guérir de tels états. Si bien que lorsque nous fûmes appelé de la campagne pour des enfants affectés de cette manière on leur expédiait quelques doses de Mezereum CM, qui, comme nous l'avons dit, guérissaient rapidement.

" Spécifiques ? Comment osez–vous parler de spécifiques ? Est–ce bien l'Homéopathie d'Hahnemann que vous prétendez enseigner ? "

En réalité, cela est. Hahnemann, en effet, que si nous tenons compte des maladies " miasmatiques ", aiguës ou chroniques, c'est–à–dire des maladies causées par des organismes parasitaires, lesquels ont dans chaque cas la même origine, les mêmes symptômes, la même évolution, " un spécifique pourrait être trouvé ". Et le kerion est indubitablement une infection parasitaire spécifique, causée par des micro–organismes, ayant la même origine, les mêmes symptômes, et la même évolution. En raison de quoi, autant que l'on puisse se fier sur une expérience épidémique d'environ une douzaine de cas, Mezereum est le spécifique; et il l'a prouvé lui–même en agissant magnifiquement, en une seule dose à très haute dilution, laquelle a détruit la maladie. Aussi, permettez–nous de citer, une fois encore, Hahnemann, au sujet des " maladies infectieuses, causées par un élément contagieux particulier (un miasme de caractère assez fixe) telles que la petite vérole, la rougeole, la scarlatine, etc... Ces affections semblent tellement figées dans leur développement qu'on les reconnaît toujours comme de vieilles connaissances. Nous pouvons leur donner un nom, et essayer d'entreprendre une méthode fixe de traitement adapté, comme une règle, à chacune d'entre elles ".

Nous pouvons ici, avantageusement citer in extenso, le cas classique du Dr Carrol Dunham, de la guérison d'une surdité ayant duré presque une vie, avec Mezereum. Il fit remonter l'affection à une sévère attaque de tinea capitis, dans l'enfance; et, en traitant ce trouble ancien (datant des années antérieures) il arriva à rendre l'ouïe, l'utilité et la joie à un garçon dont la vie avait été ruinée jusqu'alors. C'était un cas que nous pouvons oser enfermer sous la rubrique de " kerion chronique ". Cela confirme notre affirmation pleinement exprimée dans notre paragraphe 12, " Post–graduate Correspondance Course ", à savoir que, pour un mauvais état de santé datant de quelque affection aiguë, où le patient, apparemment rétabli, n'a jamais été bien depuis. Nous pouvons réellement nous trouver devant une rougeole chronique, une diphtérie chronique, vaccinose chronique (Burnett), une pneumonie chronique, etc.. et nous pouvons prouver la chose (à notre plus grande satisfaction toujours) en constatant le retour subit à une vie meilleure, et à une récupération rapide des forces, après une dose ou deux de DiphterinumMorbillinumPneumonococcinScarlatinum ou StreptococcinVariolinum ou Thuya, etc .. selon les antécédents du patient.

Nous ne nous excuserons pas de reproduire ici le cas en entier, avec les leçons qui en découlent, exposé par un des maîtres du passé de la prescription homéopathique, bien que ceux qui enseignent l'Homéopathie y fassent sans cesse allusion.

SURDITE GUERIE PAR MEZEREUM, AVEC REMARQUES 

provenant de " Homéopathie, Science des traitements "

par Dr Carrol Dunham.

G.W.W. (17 ans), petit mais bien proportionné, et de bonne constitution, bien portant depuis l'âge de 9 ans. Il était devenu sourd depuis l'âge de 4 ans. A 3 ans, il avait présenté une maladie éruptive de tout le cuir chevelu, laquelle, après avoir résisté aux méthodes les plus douces du traitement allopathique, se décida à disparaître de la manière suivante : une sorte de calotte de goudron fut placée sur la tête; et lorsqu'elle adhéra fortement aux croûtes, elle fut arrachée violemment. Les croûtes vinrent avec elles, laissant la totalité du scalp à nu; cette surface à vif fut humectée avec une solution saturée de nitrate d'argent. L'éruption ne réapparut pas; mais depuis ce temps, l'enfant resta sourd.

L'état de ce jeune garçon provoque une ardente sollicitude de la part de ses amis. Son incapacité à évoluer dans la société, ou pour trouver un travail en raison de sa surdité, a produit un état mental morbide. Il rumine au sujet de son infirmité, et s'isole même vis à vis de sa propre famille.

C'est dans cet état qu'il s'adressa à moi pour être guéri de sa surdité. Son état présent est comme suit : il est totalement incapable d'entendre une conversation ordinaire et n'a jamais entendu un sermon de sa vie. Une montre à levier, au tic–tac tapageur, peut être entendue à une distance trois pouces et demi (91 cms) par chaque oreille. Si l'on applique la montre sur son front ou sur ses dents, il entend très distinctement. De même les bruits chuchotés devant l'oreille. L'examen physique des oreilles révèlent les conditions suivantes : méat externe abondamment rempli d'une cire normale, molle. Tympans blancs, opaques, épaissis de façon évidente. Quand le patient essaie d'insuffler de l'air dans son oreille moyenne (ce qu'il réalise avec grande difficulté, en fermant la bouche et le nez à la fois, et en faisant une expiration forcée) le tympan se gonfle très légèrement, et il est impossible de distinguer si les vaisseaux sanguins sont distendus. Il y a de toute évidence un dépôt au niveau de la membrane. L'examen de la gorge montre un orifice de la trompe d'Eustache libre. 

3 février 1857 : le patient reçoit une poudre contenant 3 granules de Mezereum 30, qui doit être prise en allant se coucher.

24 février 1857 : il trouve qu'il entend mieux; " chaque son lui semble plus fort que précédemment " . " Il entend ma montre à une distance de 4 pouces et demi à droite et à 4 pouces et demi à gauche " (Pas remède).

1er mars : pas de progrès pendant la dernière semaine. Mezereum 30,3 globules.

27 mars : il entend ma montre avec l'oreille droite, à une distance de 6 pouces et demi à l'oreille droite, et avec la gauche, à une distance de 7 pouces à Gauche.

20 avril : il entend ma montre à une distance de 10 pouces avec l'oreille droite et à une distance de 14 pouces avec l'oreille gauche. Il entend facilement une conversation ordinaire avec de l'attention (pas de remède).

28 septembre : il allait en s'améliorant régulièrement jusqu'à il y a trois semaines; quand la surdité réapparut sans cause apparente; Mezereum 30, 3 granules, à prendre au repos.

26 juin 1858 : entend ma montre à une distance de 14 pouces du côté droit, et du 24 pouces du côté gauche la surdité revient quand il prend froid, mais disparaît avec le froid Mezereum 30, 3 granules à prendre au repos.

19 mars : à sa grande surprise, en allant à l'église, bien qu'assis tout au fond d'un très grand édifice, il entendit distinctement la totalité du sermon pour la première fois de sa vie. A l'examen physique, l'opacité des tympans a disparu, et son élasticité s'est grandement accrue.

24 mai : le patient m'écrit qu'il a obtenu, sans difficulté, une situation dans un magasin, et qu'il n'a plus conscience d'être sourd. Sa seule difficulté; comme il a la réputation d'être sourd, est que tout le monde crie pour lui parler. Son père écrit que l'ouïe de son fils est " parfaitement rétablie ".

Remarques : le succès thérapeutique relatif à ce cas exige quelques remarques pour expliquer le raisonnement suivi : un tel cas peut se présenter à un praticien sans base apparente sur quoi prescrire. Il y avait des tympans épaissis rien de plus. Le processus d'épaississement s'était réalisé probablement dans les années précédentes. On se trouvait devant une condition anatomo–pathologique, et non devant un processus pathologique; donc, les fonctions n'étaient pas anormales – en autres termes, il n'y avait aucun symptôme de maladie, d'où on aurait pu tirer les indications d'un traitement. L'état anatomo–pathologique jeta une certaine lumière sur le processus pathologique causal – exactement comme le fait de connaître la ville où un voyageur arrive ne lui permet pas de retrouver avec certitude la route qu'il dû emprunter pour y parvenir.

Mais, comme le conseillait Hahnemann à ses disciplines, l'histoire d'un cas est souvent de la plus haute importance dans la détermination du traitement. Dans le cas précédent, la coïncidence entre la suppression brutale de la " tinea capitis " par le nitrate d'argent, et l'apparition de la surdité, était trop marquée pour échapper à l'observation. Il ne pouvait pas manquer d'apparaître au praticien que la maladie du cuir chevelu était une phase de l'affection psorique, comme l'appelait Hahnemann, ou d'une dyscrasie, selon la terminologie des pathologistes allemands modernes (car la doctrine des dyscrasies est seulement un " réchauffé " de la théorie psorique), et que cette affection, dérangée dans sa localisation sur le cuir chevelu, s'était transférée aux tissus de l'oreille. Il apparut plus tard, qu'à partir de cette dernière localisation, il n'y avait pas d'indications suffisantes pour un traitement, je pourrai trouver de telles indications dans le phénomène de la localisation précédente au cuir chevelu. Je me mis donc en devoir d'établir un tableau complet de l'affection disparue il y a treize ans. Par chance, la mère du patient avait une excellente mémoire, et une grande facilité de description; c'est d'elle que j'appris que " des croûtes épaisses, blanchâtres, dures, presque calleuses, couvraient la totalité du cuir chevelu. Il y avait des fissures dans les squames, à travers lesquelles, à la pression, exsudai un pus jaunâtre, épais, souvent très offensif. Il y avait une grande démangeaison, et une tendance à arracher les croûtes avec les ongles; particulièrement gênant la nuit ".

Le remède qui correspond le plus étroitement, dans sa pathogénésie, au groupe de symptômes précités, est indubitablement Mezereum. Dans son introduction à l'expérimentation de cette drogue dans les " Maladies chroniques ", vol. IV, Hahnemann le recommande pour les éruptions moites du cuir chevelu. Dans l'expérimentation, parmi les Archives, Vol. LV, de symptômes rappellent une éruption similaire– démangeaison, spécialement la nuit; mais le groupe décisif de symptômes pathogénétiques est le suivant, émané d'une nouvelle expérimentation de Mezereum, faite par le regretté Dr Wahle, de Rome, dont le manuscrit m'avait été montré par son fils, l'actuel Dr Wahle : " Tête recouverte d'une croûte épaisse, comme du cuir, sous laquelle se collecte çà et là du pus blanc, épais, et les cheveux sont collés ensemble; sur la tête, croûtes larges, élevées, irrégulières, blanches, sous lesquelles se collecte une grande quantité de pus; ces croûtes deviennent malodorantes et fourmillent de vermine. L'enfant se gratte la face et la tête la nuit, et arrache continuellement les croûtes ".

La ressemblance entre ces groupes de symptômes était si frappante que Mezereum fut d'emblée choisi comme remède pour ce cas de surdité, exactement comme si l'affection du cuir chevelu était toujours dans sa forme précédente, et qu'elle était l'objet immédiat de la prescription.

Il n'est pas rare que nous soyons appelés à prescrire pour quelque chose qui semble plutôt le résultat d'actions morbides, plutôt que de maladies actives. Dans de pareils cas, il semblerait que nous puissions avec succès baser une prescription sur les symptômes d'une condition pathologique disparue, mais qui constitue, en réalité, une partie du cas. Nous ne pouvons pas ne pas attirer l'attention sur le fait que ce cas (il n'est pas seul) apporte une parfaite confirmation de la théorie psorique d'Hahnemann. Il est à peine nécessaire de dire qu'Hahnemann n'a jamais eu l'idée de restreindre l'idée de psore à la seule gale, dans le sens où nous entendons ce terme, à savoir la malade causée par l'acarien. Au contraire, dans ses " Maladies chroniques ", Vol IV, il inclut formellement, sous ce vocable des types variés, comme " Gale, Tinea capitis, Herpès, etc... ".

SYMPTÔMES EN LETTRES GRAS :

Hypochondriaque et découragé. Ne prend du plaisir à rien.

Tout lui semble mort, rien ne produit une impression vivante dans son esprit.

CÉPHALÉE très violente ; tête douloureuse au moindre toucher (après une légère vexation);

Douleurs osseuses dans les os du crâne, spécialement aggravée par le contact.

Douleurs dans les os du crâne, qui sont enflés, et sensibles à l'air et au contact; pire par le mouvement et le soir. Caries.

Démangeaison et brûlures du CUIR CHEVELU.

Tête couverte d'une épaisse croûte comme du cuir, sous laquelle se collecte çà et là un épais pus blanc, et les cheveux sont collés ensemble.

Sur la tête, grandes croûtes surélevées, blanches, sous lesquelles se collecte une sécrétion ichoreuse en grande quantité, et qui devient offensive et grouille de vermine.

YEUX : sensation de sécheresse.

Secousses tenaces des muscles de la paupière supérieure gauche.

OREILLES : sensation d'air distendant le méat externe droit (puis le gauche).

DENTS : paraissent émoussées et allongées; douloureuses quand on mord ou à cause de l'air frais.

Violente brûlure dans la bouche.

Brûlure et raclement dans la l'arrière gorge.

Brûlure dans la GORGE et le pharynx : sécheresse dans le gosier, toux saccadée; oppression anxieuse de la respiration; excrétion d'un mucus peu abondant en toussant.

Vomit la BIERE, qui a un goût amer (pas l'eau).

Douleur dans le périoste des OS longs, notamment le tibia; pire la nuit au lit; le moindre toucher est intolérable. Pire par temps humide.

Os enflammés, enflés, spécialement le pourtour des os longs; après abus de Mercure et maladie vénérienne.

Eczéma, prurit intolérable, exsudation séreuse copieuse.

Névralgie et brûlure après zona.

La PEAU de la face est d'une rougeur foncée inflammatoire, et l'éruption est " grasse " et moite.

L'enfant se gratte sans cesse la face; celle–ci se couvre bientôt de sang.

La nuit, l'enfant se gratte frotte la face que le lit est couvert de sang le matin; et la face est couverte d'une croûte, que l'enfant arrache à nouveau, et sur les endroits ainsi écorchés se forment de grandes pustules (grasses).

Ulcères couverts de croûtes blanches, jaunâtre, sous lesquelles se collecte un pus jaune, épais.

Des vésicules apparaissent autour des ulcères, démangeant violemment et

brûlant comme du feu. Au bout de huit jours, ces vésicules sèchent complètement, laissant des croûtes, et le fait de les arracher provoque une grande douleur et retarde la cicatrisation.

QUELQUES SYMPTÔMES ETRANGES OU EN ITALIQUES :

Irritable; aversion pour toute chose; désire s'échapper (Bell etc..)

Appréhension dans le creux de l'estomac (Kali c, etc..) comme lorsqu'on attend de très déplaisantes nouvelles.

Tout le vexe; il désire dire toutes sortes de choses contrariantes et vexantes.

Incapable de se souvenir; ou d'apprendre. Si on lui fait quelque remarque entre temps, cela trouble ses idées et les rend confuses.

Tête obtuse, comme s'il était intoxiqué; comme s'il avait veillé toute la nuit.

Mal de tête allant de la racine du nez vers le front, comme les pressant séparément.

En pressant sur l'os frontal, cela donne des douleurs qui descendent dans les pieds.

Chaleur et transpiration sur la tête; frissons et froid dans le reste du corps (matin).

Sensation dans la partie supérieure de la tête, comme si elle était piquée.

Douleurs pressantes comme si le crâne allait se fendre.

Sur la tête, grandes croûtes blanches surélevées ; croûtes crayeuses, s'étendant aux sourcils et à la nuque.

Violentes morsures sur la tête, comme venant de poux.

Pression dans les globes oculaires, comme s'ils étaient trop grands.

Éruption moite, prurigineuse, sur la tête, et derrière les oreilles (Graph).

Éruption sèche sur la tête, avec prurit intolérable, comme si la tête était dans une fourmilière (Favus) (un cas de favus guéri récemment avec Puls chez un enfant typiquement Pulsatilla; Ed.).

Eczéma des paupières et de la tête; croûtes dures épaisses, d'où exsude du pus par la pression.

Les oreilles semblent trop ouvertes, et comme si l'air se déversait en elles; ou comme si le tympan était exposé à l'air froid; avec désir de mettre un doigt dans l'oreille.

Éruption suintante derrière les oreilles.

Coryza fluent, croûtes dans le dos; douloureux. Constante excoriation du nez (Comp Aur; Sulf;). Muscles faciaux étirés, tressautement gênant des muscles de la joue droite.

Sensation comme si les yeux étaient tirés en arrière à l'intérieur de la tête.

Vent soufflant dans l'oreille droite.

Croûtes comme du miel autour de la bouche.

Sensation comme si une dent était en train de sortir de son alvéole.

Les dents se carient soudain au niveau des gencives, la couronne restant intacte.

Caries des racines.

Sensation poivrée sur le palais et dans le gosier.

Faim canine à midi et le soir. Perte d'appétit.

Désir de jambon gras, café, vin.

La bière a un goût amer et cause du vomissement.

Brûlure dans la totalité de la bouche, comme par du poivre.

Ulcère de l'estomac.

Induration de l'estomac;

Brûlure, douleurs corrodantes dans l'estomac, comme si l'intérieur était à vif.

La selle contient des corps brillants, Grains petits, blancs, brillants, dans des fèces brunes.

L'anus devient douloureux et serré autour d'un rectum relâché.

Selles dures et larges comme une pierre; comme si elles allaient fendre l'anus.

Douleur transperçante dans les reins, et douleur comme s'il était déchiré.

Leucorrhée corrodante.

Dyspnée comme provenant d'adhérences ou de contraction des poumons.

Toux spasmodique; mucus visqueux jaune; de goût salé.

Toux : quand il mange ou boit quelque chose de chaud, doit tousser jusqu'à ce qu'il vomisse; après avoir bu de la bière.

Névralgie intercostale, suit l'herpès zoster (Ran bulb; Ars;)

Les membres donnent l'impression d'être raccourcis.

Main droite froide, gauche chaude; ou les deux froides.

Paralysie des fléchisseurs des doigts; extrémités des doigts faibles ; ne peut tenir quelque chose.

Violente douleur dans le tibia comme s'il avait été battu, comme si le périoste avait été arraché, après minuit.

Les jambes, des genoux aux avant pieds, sont couvertes d'une croûte épaisse jaune; des fissures de cette croûte sort une matière suintante à la pression.

Les croûtes tombent par morceaux, laissant une peau rouge–sombre, douloureuse, démangeant violemment et exsudant un fluide, clair, formant une mince croûte sous laquelle se collecte à nouveau du pus; la peau autour des croûtes est rouge sombre, tendue, chaude, prurigineuse. La nuit, prurit intolérable et brûlure de l'éruption. Odeur répugnante (Herpès crustaceus).

Violentes douleurs nocturnes dans les os des pieds.

Impression de grande légèreté du corps.

Spécialement indiqué en janvier et février.

Pire par la chaleur et le froid.

La tête spécialement est pire par le froid; os du crâne, douleurs dans le cuir chevelu, etc...

Cependant, il est pire à la chaleur du lit; au feu; prurit du cuir chevelu et des pieds (comme Puls), il est frileux et assoiffé en chambre chaude.

Mains et pieds froids; ongles bleus; avec un point chaud sur le sommet de la tête.

Sensation, ; comme s'il avait bu. Comme si la partie supérieure de la tête était pleine de moelle. Comme si le crâne allait se fendre. Comme si le sommet de la tête était parti.

Les yeux sont tirés vers l'arrière; les oreilles sont ouvertes.

Les dents semblent trop longues; fourmis courant sur la poitrine.

Comme si le crâne allait éclater; les selles voudraient fendre l'anus; reins comme déchirés; périoste déchiré.

Gorge rétrécie. Poitrine trop étroite; membres trop courts.

Piqûres comme des aiguilles; des millions d'insectes rampent sur lui.

Douleurs tiraillantes; dans les dents creuses; de la hanche au genou; dans les joues; dans les paupières.

Douleur dardante, comme du feu, à travers les muscles.

Constriction dans la gorge, l'estomac, autour de l'anus prolabé.

Les os semblent distendus.

HUGUES (Pharmacodynamies) nous dit que Mezereum fut une des substances végétales ...... avec laquelle il essaya de remplacer le mercure dans le traitement de la syphilis. Il fait allusion à son influence sur les gonflements et les douleurs nocturnes. Il dit que la pathogénésie d'Hahnemann, dans les " Fragments " mentionne de telles douleurs causées par lui, dans le crâne, la clavicule et les cuisses, et plusieurs des derniers expérimentateurs reportent la même expérience. Dans la pratique homéopathique, nous nous en servons avec grande confiance dans ces affections, et dans la périostite simple ou rhumatismale. " Agit–il ou non sur les os eux–mêmes, j'hésite à le dire ". Mais il dit avoir enregistré un cas dans lequel Mezereum a semblé enrayer la nécrose de la mâchoire produite par Phosphorus.

La méthode homéopathique, dit–il, a ajouté une autre application utile de Mezereum, aux affections cutanées. La plante est très âcre, et irrite la peau en applications externe, et la gorge, l'estomac et les intestins après ingestion. Il parle de l'intolérable prurit sur tout le corps causé par l'emploi interne du remède; et de la réputation de Mezereum comme " presque le meilleur remède pour le zona; non seulement pour l'éruption, mais aussi pour les névralgies consécutives ". Il cite également Dunham : ces symptômes suggèrent d'emblée l'application possible aux croûtes de lait; aux formes variées de l'impétigo pur; et quelques–uns de ces ulcères mercuriels ou mercurio–syphilitiques sur les extrémités inférieures, lesquels sont souvent si difficiles à guérir. J'ai eu fréquemment l'occasion d'être témoin de l'action curative prompte de Mezereum dans laquelle j'utilisais généralement la 20ème dilution. Il s'est révélé efficace dans les cas où les basses dilutions avaient été inertes. Les caractéristiques de Mezereum dans les affections cutanées sont bien définies dans les symptômes ci–dessus, à savoir : prurit survenant le soir au lit, aggravé et tournant en brûlure par le toucher ou en grattant; sensibilité au toucher, ulcère avec une auréole, sensible et saignant aisément, douloureux la nuit; le pus tend à former une croûte adhérente, sous laquelle se collecte une grande quantité de pus ".

Hughes cite également Pareira, " Les organes urinaires sont parfois affectés, présentant une irritation similaire à celle produite par Cantharis ".

NASH donne : douleur dans les os longs, spécialement le tibia (Dros et £Lach; Asa f

∑etc.. Ed.).

Névralgie faciale ou dentaire, quand les douleurs sont très aggravées par le fait de manger ou par les mouvements des mâchoires; mieux par la chaleur radiante.

Nez : éruption vésiculeuse, avec excoriations, formation de croûtes épaisses, pire la nuit : Zona.

Il dit : " J'ai guéri une fois un cas très obstiné de névralgie faciale avec ceci ; pire en mangeant; seulement soulagé en portant aussi près que possible sa face d'un poêle chaud; aucune autre sorte de chaleur, sèche ou humide, appliquée, ne soulageait.

(Ceci est intéressant, car Mez est, en ce qui concerne la peau, partout ailleurs aggravée d'une façon marquée par la chaleur du feu. Ed).

* * *

GUERNSEY, " Keynotes ", dit : souvent utile dans des cas de très violentes douleurs névralgiques au niveau des dents ou de la face, spécialement si la douleur réside dans les os du côté gauche, se portant en direction de l'oreille. Egalement douleurs névralgiques la nuit dans les dents; dents côté gauche. Tibia.

La bouche salive.

Urine avec flocons rouges flottant à la surface.

Trépidation des tendons; quand les doigts sont posés sur le poignet ou sur d'autres parties du corps, les tendons se mettent à bondir, et sont pris de secousses.

Brûlure; douleur élançante dans les muscles, comme si du feu les dardait.

* * *

Recherchons l'illumination finale et la force de KENT ce grand peintre de la symptomatologie.

Troubles éruptifs.

Éruptions et ulcérations.

Les surfaces externes du corps sont dans un état constant d'irritation; sensation nerveuses, de mordantes, fourmillement, démangeaison, changeant de place en place par grattage.

La zone prurigineuse devient froide après grattage.

Dès qu'il se réchauffe au lit, ou qu'il se trouve dans une pièce chaude, la démangeaison commence.

Kent, naturellement, décrit les croûtes épaisses, dures, de la consistance du cuir; avec la fluctuation sous les croûtes, sous lesquelles la pression provoque un suintement de pus jaune épais .... de la vermine est souvent trouvée parmi les croûtes. Le pus, âcre, ronge petit à petit la chevelure... Des cas avec une histoire de suppression d'eczéma ou de syphilis. Éruptions, cicatrices rouges au niveau de la face et des yeux; fissures dans les coins des yeux.

Trouble de l'oreille par la suppression d'éruptions... catarrhe atrophique; dégénérescence des muqueuses des oreilles, du nez, de la gorge. A tous les états catarrhaux, les ulcérations et les zones de couleur cuivrée trouvés dans la syphilis.

Il tend à mettre en évidence les souffrances du corps dans la peau; il rejette les maux physiques à la surface. Le patient Mezereum est en assez bonne santé quand les éruptions sont sorties. Quand elles sont supprimées apparaissent les affections catarrhales, des désordres nerveux, des symptômes mentaux étranges, de la constipation, du rhumatisme, des symptômes articulaires; il devient une épave mentale.

Mélancolie à forme religieuse ou financière; mélancolie en rapport avec ses affaires, indifférence pour tous et tout ... Démence, avec mélancolie, tristesse et une histoire d'éruptions qui auraient nécessité Mezereum .......

Sensation de s'en aller , peur, appréhension, défaillance dans l'estomac, comme si quelque chose allait arriver. Tout choc, toute douleur, toutes mauvaises nouvelles, quand retentit la sonnerie de la porte, quand il attend le facteur, ou un ami, ou quand il introduit quelqu'un, il ressent un frémissement qui débute dans l'estomac; il " est effrayé dans son estomac ". (Calc Kali cPhos et Mez). Kent dit aussi : " Ces sujets au plexus solaire malade ont souvent une langue profondément craquelée et sont difficiles à guérir ".

 

 

Morbillinum [Morbill]

 

Texte

Le virus de la rougeole

Ce que nous allons dire ici est un pur essai. Mais nous avons l'impression que, le moins qu'on puisse faire est de jeter quelques suggestions, espérant qu'elles puissent, si elles sont fertiles, germer dans des domaines divers et imprévus, et porter leurs fruits pour le bien commun. Nous avons constaté que ce n'est pas seulement un fléau (un poulet qui rentre chez lui pour rôtir), mais la semence doit être bonne, pourvu que le sol sur lequel elle tombe soit propice, sans quoi elle ne fait rien !

Dans le passé, on a sottement méprisé la rougeole, et c'est à peine si l'on se donnait la peine de noter cet incident dans l'histoire du malade; qui n'a pas eu la rougeole ? Mais voilà que, petit à petit, Morbillinum, parmi les remèdes de la pathologie infantile, se mit à surgir de la brume, comme étant un remède important, dans le traitement des maladies chroniques. On ne voit pas, grâce à Dieu, un enfant faisant ses dents, faire davantage d'affections chroniques.... chimères ? Extravagances ? Nous le verrons !

On a jadis raillé l'Homéopathie pour ses échecs ou ses succès modérés dans le traitement de certaines affections déroutantes; et le fait qu'elles soient déroutantes partout m'est sans excuse.. mais il est temps d'entrevoir une lueur, notamment en ce qui concerne la plus terrible et déroutante de toutes les maladies. Depuis que nous avons mis le doigt sur le fait, nous en tremblons d'espoir.

Laissez–nous souligner une fois de plus le fait qu'Hahnemann n'aurait pas compris les vieilles maladies chroniques. Quand il réalisa le premier le, dans quelques cas, l'arrêt d'action des remèdes simples du complexe symptomatique présent et il se demanda pourquoi. Et quand il finit par découvrir (il l'a déclaré et) la NATURE de la maladie chronique et son seul traitement possible, il était alors si en avance sur son temps qu'il provoqua une animosité amère, du mépris de la part des profanes, et même de l'indifférence, vu la difficulté à cette époque d'expérimenter ses prétentions, parmi ses propres collaborateurs. Depuis, son travail immense (inachevé, nous commençons à nous en rendre compte) a été tacitement laissé de côté et négligé.

Pour commencer, essayons de rappeler une fois de plus, de formuler et de comprendre ses derniers grands enseignements, en nous reportant (comme il a dû le faire quand il était vivant) à ses propres lignes.

Nous nous hasarderons à transformer le texte dans un langage moderne. Toute personne désireuse de vérifier et d'étudier ce qui suit devra se reporter au n° 12 de notre " Cours par correspondance ", publié par le B.H.A.; ou mieux encore, à l'ouvrage " Les Maladies chroniques, Vol 1 " d'Hahnemann.

" Toutes les maladies chroniques naissent et ont leur origine dans les infections chroniques installées, lesquelles permettent à leurs ramifications parasitaires d'envahir l'organisme humain, et de croître sans fin ".

" Certaines affections, telles que la variole, rougeole, la véritable scarlatine, les maladies vénériennes, le prurit de ceux qui travaillent la laine, la rage du chien, la coqueluche, etc .. sont causées par un virus particulier de caractéristiques assez bien définies. Elles sont si programmées dans leurs évolutions qu'elles sont toujours reconnues. On peut leur donner un nom, et nous pouvons même tenter de trouver pour chacune d'elles une formule thérapeutique standard ".

Dans toutes ces maladies, il nous dit que " l'infection est instantanée ". Après l'inoculation, il y a une période d'incubation de durée variable, avant que la maladie ne s'extériorise, avec de la fièvre, et une éruption ou manifestation cutanée capable de transmettre la maladie.

Hahnemann se demande : " Y–a–t–il, sur cette terre une maladie parasitaire quel quelles soit, qui, une fois inoculée de l'extérieur, ne rende pas l'organisme malade, avant que n'apparaissent ses signes extérieurs ? " " nous pouvons répondre par la négative; il n'y en a pas ".

" Nous constatons que toutes les maladies infectieuses qui ont des manifestations cutanées locales sont des maladies internes , dont le dernier résultat est la localisation cutanée infectieuse". 

Quelques–unes des affections aiguës mentionnées plus haut sont, pour lui, des maladies chroniques – syphilis, gonorrhée, et psore (terme sous lequel il groupe toutes les affections chroniques non vénériennes; épilepsie, asthme, mélancolie et folie, marasme, diabète, consomption, cancer, ainsi qu'une longue liste d'états invétérés des viscères et des organes des sens). Pour lui, ces maladies chroniques persistent, sous des formes variées et une intensité aussi longues que dure la vie, à moins qu'elles ne soient guéries par des remèdes homéopathiques de la maladie originelle. Quant aux autres, celles qui semblent véritablement des maladies aiguës, après une évolution de 2 ou 3 semaines, finissent dans une crise, au cours de laquelle fièvre et éruption sont annihilées par le système; le patient en meurt ou bien guéri. " Elles ont la propriété particulière de s'éteindre dans le corps ".

Et Hahnemann de répéter : " Les infections chroniques sont des infections semi–virales d'une nature parasitaire, qui peuvent seulement être neutralisées et antidotées par un remède d'une force supérieure produisant des effets analogues ".

Il montre que, maladie aiguë ou chronique, toutes suivent le même chemin; seules diffèrent les conséquences : et c'est seulement ici qu'avec une expérience plus grande que, nous nous séparons d'Hahnemann, afin d'essayer de prolonger son travail.

En effet, nous connaissons maintenant certains faits : nous savons que certaines maladies apparemment aiguës peuvent ne pas être annihilées, mais seulement partiellement maîtrisées; elles peuvent devenir latentes; modifiant les réactions de l'organisme sain contre la maladie et l'agression, d'où il s'en suit que le rétablissement n'est pas normal. Un exemple : un homme, pendant son travail, ressent une fréquente ou constante pression sur les os. S'il souffre de quelque affection latente, jadis aiguë, maintenant chronique, telle que la syphilis, il développe une nécrose syphilitique. Un autre, en parfait état de santé apparemment, est l'objet d'une fracture multiple; les os refusent de se souder et la plaie de cicatriser; on examine le pus, on trouve que le malade présente une typhoïde.. il avait une entérite depuis trente ou quarante ans∑ . Un choc sur la poitrine, ou la pression d'un tuyau de pipe, aisément supporté par un organisme sain peut par contre s'indurer, proliférer, ou dégénérer, en carcinome. Pourquoi ? probablement à cause de quelque état chronique, d'abord une maladie aiguë jamais complètement guérie, et qui, comme dit Hahnemann, ressort ici. Et non seulement cette maladie empêchera une guérison normale, mais il est possible qu'avec l'apport supplémentaire d'une irritation, elle puisse déterminer un afflux anormal de sang à la partie malade, et encourager une prolifération irrégulière favorisée par la pression, et conduise à l'atrophie des parties adjacentes.. ce qui définit la malignité. Cette théorie se soutient d'elle–même.. et elle est plus plausible que la plupart des causes les plus recherchées du cancer : où le seul facteur universellement reconnu du cancer est le traumatisme comme agent localisateur .. Mais réfléchissons ! S'il est une chose contre laquelle l'organisme sain lutte avec le plus de succès, c'est bien le traumatisme.. Entendons–nous : " L'organisme sain ", n'est pas sujet à certaines affections, d'abord aiguës, puis latentes, que sont des maladies chroniques.

Nous avons trop longtemps négligé les instructions et déductions d'Hahnemann, relatives à l'importance des maladies chroniques, écartant ainsi une grande partie de l'héritage de celui qui fut un Maître et un Thérapeute inspiré.. ... inspiré ? ...Il y a des gens qui reculent devant ce mot. Et pourtant il est digne d'attention de noter que, de plus en plus de savants proclament l'inspiration d'Hahnemann. Comment autrement aurait–il pu énoncer, d'une façon aussi sûre, des choses que la Science moderne est en train de démontrer, partie par partie ?

Inspiration ? La télégraphie sans fil n'avait rien alors à nous apprendre de l'inspiration sinon par analogie ? Nous vous rappelons, dans notre enfance, combien elle était énigmatique.. Le message parvenait à l'un ou l'autre.. lesquels acceptaient, parfois à contrecoeur ce qu'il contenait.. il contraints de transmettre de ce que des oreilles pouvaient entendre.. Se peut–il que le Message soit toujours en vain dispersé aux quatre vents ? – et cependant il ne parait clair qu'à ceux –prophète– poètes– musiciens– savants qui sont capables de le recevoir .. ceci a été maintes et maintes fois entendu et généralement, oublié.

Browning, par exemple :

£ " Dieu connaît peu d'hommes, à qui il puisse chuchoter sa Parole, 

Le reste raisonne et l'accueille avec bienveillance; " nous, musiciens, nous connaissons cela " .∑

Et Kipling, dans son merveilleux Explorateur : –

" Comme une voix aussi forte que celle de la Conscience, résonnant en d'interminables variations, un éternel chuchotement et répété jour et nuit, disant :

Quelque chose est caché.. allez et trouvez. Allez et regardez par delà les montagnes.

Quelque chose est perdu derrière les montagnes. Perdu et qui vous attend..

Allez ! "

.....................

" Dieu prit soin de cacher ce pays jusqu'à ce qu'il en jugea son peuple digne, 

Alors il me choisit pour recueillir sa Parole, et j'ai trouvé le pays perdu, et c'est le nôtre !

" Oui, c'est le nôtre; notre pays à jamais – oui le bord de la civilisation

Et je n'ai pas envie d'aller au delà, depuis que j'ai traversé la chaîne de montagne pour le voir.

Dieu me pardonne. Non je ne peux plus. C'est le présent de Dieu à notre peuple,

Chacun aurait pu découvrir ce pays.. mais sa Voix m'a parlé! "

La Rhodésie, probablement .. mais la même chose est survenue maintes et maintes fois à travers les siècles, comme nous l'avons revu l'autre jour dans le Evening Standard, par Stephen Williams, concernant " le mendiant qui découvrit un nouveau monde ", Christophe Colomb :

" L'homme est un instrument qui doit travailler jusqu'à ce qu'il se casse dans les mains de la providence, laquelle l'utilise à réaliser ses propres desseins, Aussi longtemps que le corps est capable, l'Esprit doit être consentant ".

" Ce furent les paroles d'un humble et pieux navigateur, fils d'un cardeur de laine Génois, et qui s'embarqua au soleil couchant pour un voyage qui allait changer la carte du monde et révolutionner la science de la géographie ".

Mais nul ne peut découvrir quelque chose sans le concours d'autres personnes, inconnues de lui, mais travaillant au même sujet ? même en astrologie, il en est de même. Que de savants rivaux prétendent simultanément à une découverte..! vous et moi sommes sourds aux messages qui emplissent l'éther; et dans notre ignorance, nous pouvons dire qu'il n'y a aucun son.. parce que nous n'entendons rien. Il vous suffit pourtant de prendre un récepteur, de le régler vers ce que vous voulez entendre, et voila que toute la musique de l'univers est à portée de votre oreille.

Et pour ceux d'entre nous qui désirent guérir les malades avec tout leur coeur et leur esprit, le Ciel, parfois, semble faire quelques révélation et jeter quelque lumière nouvelle sur un agent thérapeutique à répandre, et jamais reconnu ni apprécié jusque là. Ainsi, il y a 60 ans environ, un médecin américain, Swan, pionnier de l'emploi des nosodes pour la cure des maladies semblables, reçut l'inspiration, et prépara, entre autres substances, la rougeole sans forme diluée avec laquelle il fit un étonnant travail (Voir HOMEOPATHY, Vol I, p 50, 461).

Et maintenant, après toutes ces années d'incompréhension et de négligence, voilà que nous recevons une impulsion nouvelle, et nous sommes déjà capables d'obtenir des résultats merveilleux (nous espérons ultérieurement pouvoir en publier un certain nombre dans le détail – mais actuellement c'est trop tôt); nous citerons néanmoins les maladies de coeur, l'épilepsie (cas terribles et rebelles où les traitements échouent pratiquement), des cas de rhumatismes; même dans un cas de carcinome très malin et inopérable.... Il est trop tôt pour en parler sûrement.. mais c'est si suggestif que nous ne pouvons nous empêcher d'en chuchoter quelque chose.

Plus tard, nous serons à même d'établir des règles au sujet de la dilution et de la dose. Jusqu'ici, nos tentatives se sont révélées efficaces : qu'il s'agisse de la 200ème dilution, trois doses, à trois matins de suite, ou encore (selon la nouvelle méthode d'Hahnemann, exposée dans la 6ème édition d'Organon, pour hâter l'amélioration) en trois doses chaque jour croissantes, telles que la 12ème, la 30ème, la 200ème ou bien la 30, la 200 et la 1000. Et ceci, nous l'avons fait non seulement avec Morbillinum, mais avec de nombreux autres nosodes. Il est un fait, que nous avons pendant des années jonglé avec VariolinumTuberculinumLuesinumMedorrhinumInfluenzinum. Mais, comme nous l'avons dit, Morbillinum et quelques autres n'ont pas eu de descriptions jusqu'ici .. et Morbillinum semble le plus important du lot. " Tout le monde a eu la rougeole ". mais tous n'arrivent pas à " annihiler la maladie " au point qu'il n'en reste rien. Aussi devrons–nous prendre note, quand il nous sera parlé d'une vieille maladie aiguë, dont le malade ne s'est jamais rétabli ou très tardivement........" Jamais bien depuis une diphtérie, une scarlatine, une vaccination ". Elle est sourde d'une oreille depuis la rougeole ". "Amygdalite suivie de chorée, puis de rhumatisme ; coeur altéré dans l'enfance par un rhumatisme aigu ", voilà un prétexte valable pour prescrire le fameux remède qu'est Streptococcinum.

Bref, nous sommes tentés de transmettre la Parole.. que ceux qui ont des oreilles entendent, et ceux qui peuvent saisir puisse l'utiliser et l'exploiter pour le bienfait de l'humanité.

Et maintenant un avertissement ; ces nosodes, utilisés pour guérir des affections semblables, sont des remèdes homéopathiques; là encore, les lois d'Hahnemann prévalent, doivent prévaloir, si l'on veut que le remède agisse au mieux, sans danger si dommage pour le patient; c'est–à–dire que les nosodes doivent être préparés à la manière homéopathique, puis potentialisés, pris par la bouche, en dose unique ou divisée; on devra tenir compte d'une aggravation initiale possible, suivie d'amélioration, cette amélioration ne devant pas être empêchée.

* * *

Hier, deux malades de consultation externe sont venus très opportunément renforcer ce que nous venons de dire. Pour chacun, nous avions prescrit Streptococcin, et le bulletin de santé suivant fut : " pas mieux, mais pire ! " " de quelle manière ? " " J'ai eu des douleurs à nouveau dans mes doigts ". " Mais, comment vous sentez–vous vous–même ? " " Oh, je suis mieux ! Mon coeur (dans le premier cas), mon estomac (dans l'autre) est beaucoup mieux ".. Il est donc préférable de demander au malade de quelle manière il a empiré ? parce que là intervient la Philosophie Homéopathique : " Les parties du corps sont pires, mais le patient est mieux "; ou encore la direction de la cure, " de dedans en dehors ", demande de votre part l'expectative, et que vous donniez sa chance au patient.

 

 

Muriaticum Acid [Mur–ac]

 

Texte

Muriatic acid n'est pas de ces remèdes qu'on est souvent appelé à employer, excepté parfois pour les maladies de l'anus; par conséquent, pour en faire la peinture, nous devrons faire de vastes citations, cherchant à faire ressortir ses traits particuliers, ceux qui sont tout à fait distinctifs et appellent ce remède, quand il est indiqué, même dans des maladies alarmantes ou menaçantes, ou des phases de maladies.

FARRINGTON a écrit un chapitre des plus lumineux sur les ACIDES. Il fait la distinction entre les acides minéraux et les acides organiques. Les acides minéraux, qui constituent une catégorie, produisent tous de l'irritabilité, avec faiblesse et prostration.. tandis que les acides végétaux produisent de la faiblesse sans irritabilité .... Tous les acides produisent une faiblesse particulière..... une faiblesse qui provient d'une nutrition défectueuse, particulièrement d'une maladie du sang. Ainsi les trouvons–nous indiqués dans des forme très grave de maladie, maladies dans lesquelles l'empoisonnement sanguin est un fait proéminent, dans les états typhoïdes et dans la scarlatine, particulièrement une scarlatine de type grave.....

CLARKE dit : " Teste, qui travailla beaucoup à définir les propriétés de Muriatic ac, le regroupe avec Agnus cast et Hyosc; il considère que son action correspond parfaitement à un cas typique de typhus "...

" Comme Nitric acidMur acid, est un puissant antidote de Mercurius, et il convient aux états produits par Mercurius comme à des états similaires, mais sans rapport avec Mercurius. Comme les autres désinfectants, il produit aussi bien une rapide décomposition des tissus, et guérit de façon radicale les états putrides graves rencontrés avec la maladie.... Mur ac, non seulement correspond aux états fébriles graves, mais aussi à nombre de leurs séquelles : c'est ainsi que la surdité, l'otite, et les gonflements glandulaires près des oreilles demandent souvent Mur ac... ".

HUGHES écrit de Muriatic acid : " Sa sphère d'action peut être définie dans un état fébrile grave du sang avec ulcération des muqueuses et eczéma des surfaces cutanées voisines .... il est certain que Muriatic acid, à des doses trop petites pour exercer quelque action chimique, a une très haute réputation dans la pratique homéopathique comme remède pour les fièvres graves ".

GUERNSEY: " Typhus ou formes graves de fièvre. Ne peut supporter la vue ou la pensée de la viande. Urine trop copieuse jour et nuit; elle échappe quand passe un vent. Ne peut uriner sans que les intestins se mettent en mouvement. Hémorroïdes très sensibles. Il glisse au pied du lit, et doit souvent être remonté ".

FARRINGTON : " Muriatic acid est un remède très facile à étudier. Quand on abuse de cet acide, il produit deux séries de symptômes à étudier; nous trouvons ses symptômes mentaux et nerveux sous deux sortes de rubriques. Le patient est irritable, grognon; tous ses sens sont trop aiguisés. La lumière blesse ses yeux; les bruits éloignés cause un bourdonnement ou un grondement dans les oreilles, aggravant la céphalée; odorat et goût anormalement aiguisés... Somnolent mais incapable de dormir; ou mouvements désordonnés et agitation tout au long de la nuit. Irritabilité, sous forme de faiblesse irritable.

" Le stade suivant est fait d'épuisement ; anxieux à propos de quelque chose de réel ou d'imaginaire. Le cerveau semble arraché ou meurtri. Il devient inconscient avec délire murmurant, regarde et pousse des grognements. La langue paraît plus sèche, semble ratatinée, étroite et pointue; si sèche que quand il parle, elle donne l'impression d'un morceau de cuir dans la bouche. Et plus tard elle est paralysée, tellement qu'il peut à peine la bouger. Nous avons le pouls caractéristique, s'arrêtant tous les trois battements. Diarrhée aqueuse avec prolapsus rectal. Selles involontaires quand il pousse pour uriner. Glisse dans le lit; n'a pas assez de forces pour tenir la tête sur l'oreiller. Paralysie menaçante du cerveau, annoncée par des yeux vagues, fixes, la chute de la mâchoire inférieure, refroidissement des extrémités; ce syndrome, s'il n'est pas enrayé, aboutit à la mort. Tels sont les symptômes les appellent Muriaticum acid, particulièrement dans la fièvre typhoïde ".

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Diarrhée avec protrusion d'hémorroïdes d'un pourpre bleu ou noir, spécialement quand elles surviennent chez des enfants faibles souffrant d'atonie gastrique, de débilité musculaire et de marasme menaçant.

Hémorroïdes gonflées, bleues; douloureuses au toucher; apparaissant soudainement chez les enfants; en protrusion, d'un bleu rougeâtre, brûlantes, trop sensibles pour supporter le moindre toucher, même le drap est désagréable.

Émission lente d'urine; vessie faible; doit attendre longtemps; doit tellement pousser que l'anus sort.

Leucorrhée avec céphalée; anus sensibles par suite d'hémorroïdes ou fissures.

Grande débilité; dès qu'il s'assoit, ses yeux se ferment; la mâchoire inférieure pend; il glisse dans le lit.

Typhus; constante agitation ou sommeil hébété; inconscient; gémissements sonores ou parler confus; désire se découvrir; mâchoire inférieure pendante; ulcères aphteux dans la bouche, fétides, sentant l'aigre; langue enduite sur les bords, raccourcie, sèche comme du cuir, paralysée. Evacuations rares, d'odeur offensive; selles involontaires pendant le passage de l'urine; respiration rapide, faible, précipitée; glisse dans le lit; urine sombre, mais transparente; saignement provenant de l'anus; hémorragie d'un sang liquide, sombre; bouche pleine d'ulcères bien sombre; pulsations absentes tous les trois battements; jambes fléchies, pieds repliés, peau brûlante et sèche; fièvre typhoïde également.

Scarlatine; rougeur intense d'extension rapide; éruptions rares parsemées de pétéchies; peau pourpre.

Un des plus grands remèdes des très mauvais ces de typhoïde, diphtérie, scarlatine, etc...

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS D'HAHNEMANN

Tournis au grand air, et peu solide en marchant.

Douleur déchirement, battantes, élançant en saccades, allant de la moitié gauche de l'occiput au front; aussitôt suivie d'une douleur similaire dans la moitié droite.

Sensation de lourdeur dans l'occiput, avec piqûres tirant, davantage du côté droit, tout près de la nuque, avec gonflement d'un gonflement dans la nuque, qui est douloureuse au toucher; en même temps, lourdeur et vertige dans la tête, avec obscurcissement des yeux, comme quand on est intoxiqué.

Pincement profond dans l'oreille gauche, qui, lorsqu'il se répète souvent, prend la forme de crampe, presque comme le mal d'oreille.

Sensation de vide dans la région de l'estomac, spécialement dans l'oesophage, qui ne s'en va pas en mangeant, en même temps qu'il y a des grondements dans les intestins.

Violent pincement provenant de la région ombilicale, en direction des deux côtés, avec grondement.

Fréquent besoin d'uriner avec écoulement abondant d'urine.

Dans le côté droit de la poitrine, sensation tiraillante commençant au–dessous du mamelon, s'étendant vers la gorge, puis devenant plus faible et disparaissant.

Douleurs coupantes au milieu de la face interne du sternum, accompagnant une pression sourde à la face postérieure de la cavité thoracique, une oppression générale en découlant, ce qui empêche la respiration tout le jour de temps en temps.

Quand il est assis, douleur continue dans le milieu du dos, et aussi après s'être courbé longtemps, douleur qui s'en va, en marchant, ou en restant debout.

Assis, douleur lancinante sur le côté gauche du dos, comme après s'être courbé longtemps, et qui ne s'en va pas en touchant, marchant, ou debout;

Quand il est assis et écrit, ressent dans les muscles de la partie supérieure du bras droit, une douleur tiraillante et déchirante, qui s'en va en remuant et en étendant le bras.

Souvent, tiraillement fort dans le coude droit.

Dans la paume gauche, prurit voluptueux obligeant à se gratter.

Dans la paume droite, chatouillement voluptueux obligeant à se gratter, mais n'est pas immédiatement soulagé par le grattage.

En écrivant, ressent une douleur crampöide à l'articulation du pouce droit, douleur qui s'en va avec le mouvement.

Quand il est assis, douleur piquante, en même temps que des douleurs lancinantes et tiraillantes dans les muscles de la cuisse gauche, près de l'aine..... douleurs qui s'en vont en se mettant debout ou en marchant.......

Chancelle quand il marche, par suite de la faiblesse des cuisses.

Prurit persistant piquant à la partie postérieure du pied gauche, quand il bouge, mais pire quand il est au repos.

Quand elle s'asseyait, ses yeux se fermaient de fatigue, mais dès qu'elle se redressait et bougeait, elle reprenait sa vivacité.

Fréquents réveils.

Frisson fébrile sur le corps, froid avec bâillement et étirement des membres, mais sans soif ni chaleur après cela.

Tristesse sans cause apparente.

Hahnemann donne également quelques symptômes mentaux.

Laconique, silencieux, maussade.

Pusillanime, découragé; tout lui est pénible.

Et la réaction curative : très tranquille, calme et libre de soucis.

 

 

Natrum Muriaticum [Nat–m]

 

Texte

Chlorure de Sodium; sel commun potentialisé

Natrum mur est l'un des remèdes introduits et expérimentés par Hahnemann et cinq de ses expérimentateurs. Reexpérimenté par les expérimentateurs autrichiens et d'autres encore : les expériences ont été faites le plus souvent de la 1ère à 30ème dilution.

HAHNEMANN dit au sujet du SEL... " S'il est vrai que les substances capables de guérir des maladies sont, par ailleurs, capables de produire des affections similaires chez l'homme sain, il est difficile de comprendre comment toutes les nations, même sauvages et barbares, auraient pu utiliser le sel en larges quantités sans expérimenter quelques–uns des effets nocifs de ce minéral..... Considérant que le sel, à la dose employée habituellement, n'a aucun effet sur l'organisme, nous ne devrions pas attendre de cette substance quelque influence curative. Néanmoins le sel contient les pouvoirs curatifs les plus merveilleux à l'état latent.

" La transmutation, opérée par le mode de préparation, adopté en homéopathie, d'une substance comme le sel, apparemment inerte à l'état brut, produit remède remarquable, dont l'emploi exige la plus grande discrimination. C'est une des preuves des plus convaincantes, même pour les sujets les plus au courant, du fait que les procédés particuliers de trituration et succussion auxquels a recours l'homéopathie, font ressortir un mode de propriétés nouvelles que la Nature a gardée à l'état latent dans les substances brutes. Ces procédés réalisent, pour ainsi dire, une nouvelle création ".

Mais, dans une note de bas de page, il fait allusion au fait que même les substances apparemment inoffensives, comme le sel, quand elles sont prises en excès, peuvent devenir dangereuses.

BURNETT, dans une de ses brillantes petites monographies, voit en NATRUM MURIATICUM une preuve de la doctrine de dynamisation. Il signale que plusieurs médecins acceptent seulement la loi d'Hahnemann, mais considèrent la potentialisation comme irrationnelle et non scientifique. Mais, dit–il, " nos croyances n'ont rien à faire avec la vérité : ..... et le fait de ne pas croire à une chose ne suffit pas pour la réfuter : ...... de même que l'existence d'êtres exclusivement athées n'éliminerait pas pour autant l'existence de l'Etre Suprême ". ..... Et encore, " Les remèdes, ainsi qu'il a été affirmé par maints praticiens capables, et par Hahnemann lui–même, et réaffirmé journellement et à chaque heure par des hommes d'une science profonde, AGISSENT différemment et mieux quand elles ont été dynamisées. En fait, beaucoup affirment, comme le faisait Hahnemann, que la doctrine (de potentialisation), est d'une importance transcendantale, en effet, de nombreuses maladies sérieuses peuvent seulement être guéries avec des remèdes potentialisées, alors qu'elles restent entièrement incurables avec le même remède en doses substantielles et par conséquent seulement curables avec un remède hautement potentialisé ".

Burnett " n'a pas eu beaucoup de respect pour Natrum mur, comme remède, et l'a très peu employé; comment un homme sensé pourrait–il croire que le condiment habituel, utilisé presque dans chaque plat, pût être de quelque valeur curative ? D'autant plus que beaucoup de gens sont connus pour manger de quantités considérables de sel chaque jour sans éprouver d'effet nocif apparent... " Tandis que " croire au sel comme remède équivalent presque à croire la doctrine de la dynamisation, et une telle croyance répugne fort à notre bon sens. Peut–être conviendrait–il plutôt d'en remercier le Créateur ", ajoute Burnett.

Voici comment se fit la " conversion " de Burnett. Une de ses malades présentait une névralgie opiniâtre, pour laquelle il épuisa toutes les remèdes anti–névralgiques utilisables pour cette maladie. Etant à bout de patience, il l'envoya au bord de mer, mais elle en revint aggravée ! La névralgie avait été bien pire au bord de la mer. L'idée lui vint alors que le sel marin était peut–être responsable de l'aggravation, et il prescrivit Natrum mur 6, qui la guérit promptement. Pire au bord de la mer fut dès lors un de ses grandes indications pour Natrum mur. Mais cet événement le convertit également aux déclarations d'Hahnemann sur la potentialisation; ce cas et d'autres; car la patiente n'avait pas mangé de sel, mais l'avait seulement inhalé, et alors non seulement elle n'avait pas guéri, mais elle s'était aggravée... et voilà que le sel potentialisé la guérit immédiatement. Burnett n'était pas un sot; avec lui, les préjugés s'inclinaient devant les faits. Dans ce petit ouvrage –Natrum mur, preuve de la dynamisation des remèdes, il fournit un certain nombre de guérisons brillantes par le sel potentialisé.

Son idée était que, de même qu'un enfant absorbe d'amples quantités de sels de chaux dans sa nourriture, il peut ne pas l'assimiler assez pour ses besoins jusqu'au moment où il reçoit le stimulus de Calcarea potentialisé; de même la faim de Natrum mur pour le sel est une faim très réelle; le patient n'assimilant pas assez le sel pour ses besoins tissulaires, jusqu'au moment où il prend le stimulus du remède potentialisé.

Au sujet de la transformation du Chlorure de Sodium, de simple aliment qu'il est, en remède puissant par la potentialisation, nous nous rappelons que le docteur Molson avait l'habitude de raconter comment il faisait le " Garde–côte " à Brighton; n'ayant rien à faire, il triturait Natrum mur, pour en faire des remèdes de plus en plus élevées. Au lieu des trois triturations usuelles qui réduisent une substance de un à 1 millionième, et par lesquelles les substances les plus intraitables deviennent solubles dans l'eau et l'alcool, et sont facilement obtenues en plus hautes dilutions, il découvrit que par cette méthode de trituration répétée, son Natrum mur devenait si intensément actif, presque d'une manière explosive, que finalement il avait peur de l'administrer.

Le Dr Burnett, quand il commença à expérimenter Natrum mur, absorbait de fréquentes pincées du remède potentialisé, pour voir que cela ferait. Entre autres choses, cela ouvrit une crevasse au milieu de sa lèvre inférieure ! chose qu'il n'avait jamais auparavant, et qu'il n'eut pas davantage après avoir interrompu ses ingestions de sel dynamisé. Il avait l'habitude d'expérimenter carrément sur lui–même les remèdes qui l'intéresseraient.

Diverses personnes réalisent ou voient la même drogue sous des aspects différents, selon leurs expériences concernant ses propriétés et ses usages. Il est donc prudent d'étudier les remèdes tels qu'ils sont décrits par différents auteurs; et pour cette raison, nous essayerons de donner la " crème de toute la littérature " au sujet de chaque remède que nous nous proposons de dépeindre. On trouve un point est souligné par un auteur et un autre point par un autre.

Le Natrum mur de Burnett était un patient très frileux, avec un refroidissement spécial des genoux; refroidissement des jambes, des genoux aux pieds. Cette frilosité disparaît après la prise de Natrum mur.

Pire au bord de la mer.

Profonde fissure au centre de la lèvre inférieure.

Somnolence insurmontable après le dîner, le soir.

Urine boueuse, ou très pâle et limpide. Il découvrit que Natrum mur éclaircissait l'urine; ou, en guérissant les autres troubles, il rendait, par suite de l'élimination, l'urine épaisse et nuageuse.

Ecoulement lacrymal avec céphalée. Grande lacrymation très caractéristique.

MALARIA : et troubles depuis la malaria et la quinine. Avec Natrum mur, il guérit la fièvre et la malaria chez un marin, non guéri par la quantité de sel absorbé par lui, et par l'air de la mer. Il avait besoin du remède potentialisé pour le remettre d'aplomb.

Je crois que c'est au Dr Compton Burnett que nous devons l'usage le plus important de Natrum mur dans la malaria et d'empoisonnement par la quinine, datant même de plusieurs années. C'est un des précieux petits tuyaux qui permettent maintes fois de sauver une situation.

Natrum mur a " des zigzags brillants " avant la céphalée (Sepia, etc..).

Emaciation, spécialement au niveau des clavicules et des parties supérieures du corps (Lyc).

La face brille comme si elle était graissée.

Nat mur a une périodicité marquée. Dans la malaria, le frisson commence à 10 heures du matin; ou 9–10 heures, ou de 10 à 11 heures du matin et le remède a d'autres heures bien définies pour le frisson, la céphalée, les névralgies, etc.

Un tuyau de Burnett que nous avons vérifié; des cas de phtisie apparente chez des patients ayant eu la malaria et la quinine, peut se nettoyer d'une façon étonnante avec Natrum mur.

Mentalement, Nat mur est IRRITABLE : il a déteste qu'on fasse des chichis et la consolation; pleure, pleure davantage, ou s'emporte si on le console.

Nartrum mur s'efforce de se souvenir des vieilles choses désagréables de vieilles insultes afin de ruminer à leurs propos, et d'être malheureux.

La mentalité Lyc affecte plutôt le côté intellectuel, celle de Nat mur; le côté émotionnel et sentimental. Kent dit une Natrum mur est le chronique d'Ignatia, et qu'il guérit là ou Ignatia agit trop superficiellement. " Tombe amoureusement de la mauvaise personne. Elle est absurdement obnubilée par une folle passion pour un homme marié; tombe amoureuse du cocher et Natrum mur met ordre à tout cela et lui rend la raison ".

Un petit complexe symptomatique appartenant à Natrum mur et à lui seulement est le suivant :

£A horreur de la compassion, des histoires, et de la compagnie.

Fort envie de sel.

Déteste les graisses.∑

(Sans l'envie de sel, ce pourrait être Sepia).

Mais feu le Dr BLUNT, un prescripteur homéopathe très étrange ou célèbre, m'écrivit un jour ; " Natrum mur est le dernier remède dont je voudrais me séparer. J'ai plus de cas Natrum mur que de ceux de deux autres remèdes pris ensemble. Quand j'obtiens les faits suivants : pire par chaleur et froid; mieux au grand air, alors je demande aussitôt; " Comment le vent vous affecte–t–il ? " " Les yeux coulent ". " Vous dites que vous pleurez ? A la suite de quoi ? Natrum mur répondra " à la suite de remontrance et compassion " ? Il est aggravé par la consolation. Ces personnes cachent leurs pleurs, de peur qu'on ne s'apitoie sur leur sort ou qu'on ne les console. Si vous leur demandez, comment allez–vous ? Nat mur répondra, " Mieux Merci" quand il ne l'est pas. " Pleurs de rire " est de l'or pur. Gabien aime le sel; aversion pour les graisses; peau graisseuse; crevasse de la lèvre inférieure ". J'ai trouvé le remède Natrum mur quand tout ceci était absent ".

GUERNESEY (Keynotes), donne les symptômes fébriles de Natrum mur, de la manière suivante : les symptômes les plus caractéristiques et les plus sûrs sont : fièvre intermittente avec les plaies (herpès) mentionnées sur les lèvres, l'approche de la fièvre étant annoncées par une soif excessive avant le frisson et pendant le frisson, sans soif pendant la fièvre; pendant la fièvre, ou à sa terminaison, la céphalée martelante décrite ci–dessus commence, (céphalée comme si un millier de petits marteaux frappaient sur le cerveau), qui dure longtemps après que la fièvre et la transpiration aient disparu. L'attaque commence tôt dans le matin; après qu'elle soit passée, le patient veut rester couché, se sentant incapable de se lever ou de faire quoi que ce soit. Pouls intermittent, ou irrégulier. Refroidissement avec soif ". 

Ainsi, nous voyons comment divers prescripteurs trouvent leurs symptômes–guides différemment; et on ne peut apprendre qu'en les consultant tous.

Nous nous rappelons un des premiers cas de consultation externe; un cas d'asthme sévère, incapable même de rester au lit ; ce patient relevait de Nat mur qui fut donné, et rapidement le guérit. Puis, après questionnaires ultérieurs, il résultat qu'il avait l'habitude de manger de grandes quantités de sel. Et l'on pouvait se demander s'il s'agissait d'un empoisonnement, qu'antidoterait le remède potentialisé, comme il le fait si souvent, ou bien s'agissait–il d'une incapacité d'assimiler le sel, et donc de carence en sel; le remède potentialisé stimulerait–il l'organisme, lui permettront de capter ce dont il a besoin, dans la nourriture ?

" Peau sale, malsaine ".........

Nous nous rappelons un marin atteint de malaria, pendant la guerre, avec un état effrayant de face, par suite de points noires, de furoncles et d'abcès, qui disparurent remarquablement avec Natrum mur, lui redonnant à nouveau une face humaine.

Le cas récent qui va suivre montre la valeur de Natrum mur même dans l'épilepsie, la grande indication étant son pouvoir curatif dans les maladies survenant à la suite de la malaria et la quinine.

Homme entre deux âges, forte histoire de T.B.; nombreuses vaccinations, la dernière sans succès; injection, pour la peste intestinale : nombreuses années en Inde, où il a contracté le remède et la malaria; des mois à 30 grains de Quinine. Il vint pour de sévères et fréquentes crises d'épilepsie; mord sa langue. Thuya ne l'améliorera pas beaucoup; mais, avec Natrum mur, les attaques diminuèrent; il y a maintenant un an et demi qu'il n'a plus de crises; de plus, il a retrouvé son ancienne énergie et se sent tout à fait capable de travailler.

Natrum mur est l'un des quelques remèdes ayant la " langue en carte de géographie ". Il partage cet honneur avec Taraxacum, Ranunculus sc et un ou deux autres.

Et maintenant, nous allons fouiller dans le KENT pour en extraire quelques pierres précieuses :

Natrum mur est un remède de maints états hystériques. Pleurant et riant; enrage, maudit, blasphème. Remède des sentiments non payés de retour, et incapacité à contrôler ses sentiments; sait que ses sentiments sont ridicules et ne peut les empêcher. Ou bien céphalée terrible, avec aucun soulagement jusqu'à ce qu'il transpire; ou encore, céphalée, plus grande est la douleur, plus grande est la transpiration, qui n'apporte pas de soulagement.

Natrum mur est un remède d'action profonde et durable. Kent dit " qu'il agit sur l'organisme d'une manière étonnante, réalisant des changements durables. " Comme Sepia, il supporte rarement la répétition dans les cas chroniques. Kent dit, qu'il " opère lentement, donnant des résultats longtemps après, parce que correspondant à des troubles qui sont lents et longs dans leur action.. Cela ne veut pas dire qu'il n'agira pas rapidement ; tous les remèdes agissent rapidement, mais pas tous n'agissent pas lentement. Un remède d'action très longue peut agir dans une maladie aiguë, mais un remède d'action très rapide ne peut agir dans une maladie chronique ".

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

C'est–à–dire le plus souvent provoqué et guéri par Natrum muriaticum.

Très incliné à pleurer et à être excité.

Dépression. Pressé avec anxiété et palpitations cardiaques.

Triste, disposition pleureuse, sans cause. Pleurs involontaires.

Triste et pleureur; la consolation aggrave.

Disposition mélancolique; préfère être seul.

Plus on le consolait, plus il était affecté.

Hypocondrie; lassé de la vie.

Une bagatelle provoque une colère.

Indifférent.

Distraction, aversion pour un effort mental.

Tête lourde, pesante.

Douleur pressante, comme si la tête allait éclater.

Quand il tousse, comme si le front allait éclater.

Rougeur du blanc des yeux avec lacrymation.

Yeux se fatiguant en lisant, en écrivant.

Pression dans les yeux, quand il regarde attentivement.

Instabilité de la vision; les lettres et les points se chevauchent.

Ophtalmie, après abus de nitrate d'argent.

Fermeture spasmodique des paupières.

Lèvre supérieure enflée.

Enorme gonflement de la lèvre inférieure avec une grosse vésicule.

Crevasse dans le milieu de la lèvre inférieure.

Ampoules sur la langue.

Goût amer dans la bouche.

Perte du goût; la nourriture n'a aucun goût.

Langue avec un enduit sur la langue, avec des zones en îlots.

Langue lourde; parole difficile; les enfants sont lents à apprendre ou à parler.

Nous nous rappelons d'un cas d'enfant très tardif qui se mit à parler un jour après la prise d'une dose de Natrum mur).

Soif très violente; soif inextinguible.

Grand désir de choses amères, de bière; de nourritures farineuses; de choses chaudes, sûres; de sel, huîtres, poisson, lait.

Aversion pour la viande, le pain, le café.

Eructations acides et malaise après manger.

Diarrhée chronique, aqueuse; avec fièvre, bouche sèche; pire dès qu'il remue, et après la nourriture farineuse; avec beaucoup de flatulence; sensation de contraction dans le rectum pendant la selle; fèces dures évacuées avec un effort immense, tellement que l'anus est déchiré, saigne, et est douloureux.

Constipation. Rétention obstinée des selles. Vers.

Selle inhabituelle, sèche, dure, émiettée;

Désir augmenté pour uriner avec urine très légère.

Ecoulement involontaire d'urine en marchant, toussant, éternuant.

Battement du coeur intermittent.

Les pulsations cardiaques secouent le corps.

Emaciation : grande émaciation.

Aisément fatigué.

Grande fatigue et relâchement de toutes les forces physiques et mentales par suite d'épuisement ou après avoir parlé longtemps.

Paralysie par suite d'épuisement nerveux, d'excès sexuels, de diphtérie, de colère ou d'émotions; de douleur; paralysie des fléchisseurs.

Rêves; anxieux; vivants; effrayants; rêve de voleurs dans la maison; ne croire le contraire que lorsqu'il aura fouillé la maison.

Éruptions spécialement à la lisière de la chevelure, à la nuque.

Herpès à la bouche, au bras et aux cuisses.

Ecailles blanches sur le cuir chevelu; pellicules.

Urticaire; larges pustules rouges avec violent prurit.

Maladie de peau, aux plis des articulations, suintant un liquide âcre; croûtes avec profondes crevasses. Éruptions squameuses sur les surfaces de flexion. Fièvres avec céphalée; beaucoup de chaleur à la face; grande soif, boit beaucoup et souvent; avec nausée et vomissement; piqûres dans la tête; inconscient; cécité, vision obscurcie; défaillance; aversion pour se découvrir; sans frisson, de 10 à 11 heures du matin.

Ou bien le froid prédomine, avec soif, bâillement, sévère céphalée... céphalée éclatante; nausée et vomissement; douleurs déchirantes dans les os; claquement de dents; interne, comme provenant d'un manque de chaleur animale.....

* * *

Un remède de périodicité .....

A 7 heures du matin, régulièrement, névralgie de la branche ophtalmique du trijumeau.

Frisson de 9h à 10 heures du matin.

Frissons intenses, à 11 heures du matin, durent jusqu'à 13 heures.

Chaque matin se réveille avec un mal de tête....

Chaque matin, de 8 à 11 heures, les muscles du dos et des extrémités sont tendus, tandis que poignets et les articulations des pieds sont souples.

Après minuit, sueur.

Le matin jusqu'à midi migraine; diarrhée aggravé par frisson.

De 1 à 3 heures de l'après–midi chaque jour.

A 2 heures du matin, réveillé par un frisson violent.

A 4 heures du matin, la fièvre s'installe.

A 17 heures 30, le frisson commence et dure une heure.

Lacrymation, chaque jour, à la même heure.

Les crises de migraine durent 24 heures.

Névralgie de l'oeil droit, venant et partant avec le soleil.

Céphalée du lever du soleil à son coucher, pire à midi.

Tous les deux jours, de 10 à 15 heures, céphalée; mal de dents; constipation.

Et ainsi de suite; grande périodicité : (Ars; périodicité d'horloge, Cedron).

SYMPTÔMES ETRANGES

Vent froid soufflant dans la tête.

Battements dans la tête comme par de petits marteaux, éclatement.

Comme s'il marchait dans l'air.

Eblouissement devant les yeux.

Zig zags brillants; globes comme trop larges.

Masses dans la gorge.

Comme s'il devait avaler par dessus une masse.

Poumons trop étroits.

Pieds remplis de plomb.

Dos, comme s'il était battu; cassé.

Eau coulant goutte à goutte dans les articulations.

Terrible douleur dans la tête. Violente douleur.

Engourdissement sur un seul côté du nez; des lèvres; de la langue; des bras et des mains, des doigts et orteils.

Palpitations du coeur.

Vide dans la tête; dans l'épigastre.

Sensation de froid; du vertex; dans l'estomac; dans la région du coeur; dans le dos.

* * *

Tant que nous y sommes, un conseil ! Natrum mur peut être nécessaire pour guérir les céphalées les plus terribles, mais ne pas le donner pendant une sévère attaque, au risque de provoquer une aggravation effrayante. Donnez son " aigu ", Bryonia, pour la douleur immédiate, et pour pallier la douleur; Natrum mur viendra ultérieurement, quand la crise sera passée.

 

 

Natrum Phosphoricum [Nat–p]

 

Texte

On nous a demandé de faire une peinture de Natrum phos, et, comme d'habitude, nous avons fait le tour des matières médicales, mais seulement pour découvrir combien on avait peu écrit sur ce remède. Pourquoi?

Pour nous, c'est un des douze remèdes tissulaires qui ait acquis une individualité distincte, ce qui n'est pas le cas avec tous.

Voici comment nous y sommes parvenus.. Un soir dont nous nous en souvenons bien tard, le soir – on vint nous annoncer qu'une domestique avait un " genou malade ". Dans ces jours d'enthousiasme précoce et ardent, quand l'expérimentation d'un remède tenait davantage de la nouveauté, et qu'on se jetait avec empressement dessus, nous courûmes au bout de la maison pour trouver une articulation brûlante, enflée, très douloureuse, enflammée de façon aiguë.. or, il se trouvait également que nous nous intéressions aux remèdes de Schuessler – si simples – si charmants – seulement douze – afin de les appliquer de façon ultra–scientifique pour toutes les maladies de leur ressort – jusqu'au jour proche où l'inconvénient nous sauta aux yeux, et où, cherchant à assimiler ses enseignements, il nous apparut que tout un nombre de maladies auraient besoin de ces remèdes dans presque tous les cas. Aussi, cette fille prit Natrum phos, – son grand remède pour les rhumatismes et les vers.

Il travailla réellement comme prévu; le jour suivant, l'affection du genou avait disparu, et le patient avait expulsé deux vers ronds !

Ce sont de ces cas, vous l'avouerez, qui s'impriment dans la mémoire de façon irréductible. Il a probablement paru déjà dans HOMEOPATHY, et il le mérite; mais sa véritable place est ici.

C'était une introduction heureuse pour Natrum phos; après un tel exemple, ce n'est plus un simple nom, mais un ami des plus dignes de confiance, que l'on aura à utiliser maintes et maintes fois dans les troubles rhumatismaux, spécialement chez les enfants. Notons que ce remède est prétendu être un remède des métastases dangereuses, quand les douleurs quittent les articulations ou les membres pour gagner le coeur... ce qui est exprimé dans les expérimentations, comme suit :

" Les douleurs à la base du coeur, soulageant les douleurs dans les membres et le gros orteil.

" Le coeur semble gêné, et douloureux, quand les douleurs dans les membres et le gros orteil sont mieux ". On peut se demander qu'elle est l'importance du pourcentage de " maladies de coeur " de cette origine ?

Natrum phos, comme on pourra l'observer à travers tous les rapports d'expérimentations, est SUR, ACIDE. Ainsi, par exemple, " sueurs acides, sentant excessivement l'acide.. goût acide.... état acide de l'estomac, avec nausée et vomissement de liquide acide, éructations sûres... vomissement de liquide aussi aigre que le vinaigre....... hypersécrétion acide lactique... ulcération de l'estomac avec renvois sûrs.......... selles vertes, sentant l'aigre.... leucorrhée et écoulement utérins, sentant l'acide, l'aigre.... eczéma avec symptômes d'acidité ".

Que faire de ce pavé moderne qu'est l'acidose, supposée avoir besoin d'un régime soigneux, ce qui n'a d'ailleurs pas de sens commun chez des enfants en pleine formation, il pourrait être sans danger et préférable de commencer par donner quelques doses de Natrum phos en dilution.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Enduit léger, moite, sur la langue.

Le palais mou est jaunâtre, ressemblant à de la crème.

Eructations sûres, vomissements sûrs, diarrhée verdâtre; douleurs, spasmes et fièvre avec symptômes acides.

Dérangements gastriques avec symptômes d'acidité.

Enduit jaune, crémeux de la partie postérieure de la voûte palatine.

Symptômes diagnostiques en italiques ou importants

Intense pression et chaleur sur le sommet de la tête, comme si elle allait l'ouvrir. 

Sévère douleur à la tête, comme si le crâne était trop plein; frontale ou occipitale; avec nausée et vomissement de liquide visqueux et sûr. Expulsion de mousse acide.

Strabisme causé par l'irritation intestinale liée à des vers.

L'enfant grince des dents pendant le sommeil.

Langue chargée d'un enduit blanc sale, avec centre brun sombre.

Brûlure dans la poitrine et acidité; régurgitations aqueuses.

Vomissement de liquide acide, et de substance caillées (qui ne sont pas des aliments).

Vomissement de liquide acide comme du vinaigre; hypersécrétion d'acide lactique.

Estomac douloureux, quand les vers sont présents, avec renvois acides.

Ulcération de l'estomac; douleur en un seul point après manger; face rouge et tachetée sans fièvre cependant.

Sclérose du foie et forme hépatique du diabète, spécialement là où il y a une succession de furoncles.

Coliques chez les enfants avec symptômes d'acidité, selles verdâtres sentant l'aigre, vomissement de lait caillé.

Diarrhée par excès d'acidité; selles vertes, sentant l'aigre.

Prurit, sensibilité à vif de l'anus.

Prurit anal par les vers, spécialement la nuit, à la chaleur du lit.

Vers longs ou fins, intestinaux, avec picotement dans le nez, strabisme occasionnel, douleur dans les boyaux, sommeil agité.

Polyurie; diabète.

Incontinence d'urine chez les enfants, avec acidité de l'estomac.

Impression d'une masse ou d'une grosse bulle sortant du coeur et pénétrant de force dans les artères.

Douleurs à la base du coeur, soulageant les douleurs dans les membres et le gros orteil.

Le coeur semble gêné et douleurs, quand les douleurs dans les membres et le gros orteil sont améliorées.

Douleur dans le tiers inférieure du sternum, comme s'il était déchiré en deux.

Goitre (dans treize cas) : la sensation de pression fut soulagée en 3 à 5 jours; dans quelques cas, la guérison fut obtenue.

Douleurs rhumatismales... contractions; raideur en se levant....

Crépitation synoviale.

Douleur de crampes dans les mains pendant qu'il écrit.

Pire pendant l'orage; tremblement et palpitations, et aggravations des douleurs.

Maladies des enfants souffrant d'excès d'acide lactique, par suite de suralimentation en lait et sucre.

Désordres avec excès d'acidité.

Gonflement des ganglions lymphatiques, avant qu'ils ne durcissent.

Arthrite rhumatismale.

Affections de la peau, avec acidité......

Que devient dans tout cela le " pavé " moderne qu'est l'acidose ?

* * *

Voila ce que Schuessler a à dire sur ce " grand remède tissulaire " qu'est Natrum phosphoricum. (NB : on doit se rappeler que Schuessler était un homéopathe, dont l'ambition était de limiter le nombre des remèdes, et de rendre aisée l'homéopathie par ses études biochimiques).

Il dit que ce sel est trouvé dans le sang, les muscles, les nerfs, et les cellules cérébrales, aussi bien que dans les liquides intercellulaires... qu'il est utile dans la goutte, la podagre, comme dans le rhumatisme aigu et chronique, articulaire, étant ainsi un remède pour ce qu'on appelle la diathèse acide... C'est le remède des états survenant par suite d'un excès d'acide lactique. Il empêche l'accumulation de la bile et de mucus avec cristallisation de cholestérine dans les voies biliaires, et guérira la cause de nombreux cas de jaunisse, coliques hépatiques, migraines bilieux, et assimilation imparfaite des graisses par manque de bile. Schuessler écrit sur le rôle de ce sel un long paragraphe au cours duquel il dit que le foie est le principal laboratoire de l'organisme animal......

Selon lui, le grand remède de ce remède est l'enduit humide, crémeux, jaune d'or, à la partie postérieure de la langue, et également à la partie postérieure de la voûte palatine. Sensations d'ampoules et de cheveux à la pointe de la langue.

Eructations sûres, vomissement sûr, diarrhée verdâtre. Il suggère que " ce remède est probablement le remède du diabète, car, comme il est bien connu, le sucre se transforme en acide lactique. Celui–ci, par la présence de Natrum phos, est converti en acide carbonique et en eau; diminuant la quantité d'acide lactique du système, ce sel fait de la place pour un apport ultérieur d'acide lactique provenant du sucre, et ainsi réduit la quantité de sucre à un taux normal.

Parmi les symptômes, tels qu'ils sont donnés par Schuessler ; mental; il imagine quand il se réveille la nuit, que les meubles sont des personnes, il croit entendre des bruits de pas dans la pièce voisine.

(Dans notre copie de Schuessler, nous avons noté, en marge, une suggestion de notre conférencier, alors que nous étions étudiants : " Goitre exophtalmique ", mais les symptômes ne semblent pas le garantir).

Vomissement de liquide acide, ou d'une substance noire comme du marc de café, renvois sûrs, perte d'appétit.

Ce remède a de nombreux symptômes urinaires. Diabète. Constant besoin d'uriner : le flot s'interrompt, il faut pousser, et ainsi de suite.

Nous avons donné ci–dessus les symptômes les plus saillants.

Evidemment Natrum phos pourrait être utile dans les métastases alarmantes où les douleurs dans les extrémités s'améliorent, tandis que le coeur souffre. Ceci nous rappelle une des vieilles ritournelles de Benzoïc acid :

" Mieux quand l'urine est abondante et épaisse; quand elle est rare et claire, les douleurs sont mauvaises !

Et quand ses membres et jointures se trouvent à l'aise, c'est que cela tourne à la maladie de coeur ... ".

Schuessler suggère, comme d'habitude, la 6X ou 12X dilution; mais nous avons entendu dire que les plus hautes et très hautes dilutions sont également employées avec succès. Nous mêmes avons utilisé les 30ème et 200ème.

CLARKE (Dictionnaire) cite l'expérience d'un des expérimentateurs, lequel fit " du prurit des chevilles avec éruption eczémateuse; peur, spécialement la nuit, que quelque chose n'arrive; céphalée; nausée; défaut de la vision avec une pupille dilatée ".

Deux années plus tard, il eut un patient qui présentait un trouble visuel et de la céphalée avec une sensation de frayeur, pire la nuit, et une éruption sur les chevilles : Natrum phos le guérit promptement. Ceci nous rappelle un mot d'Hahnemann au sujet des expérimentateurs :

" En faisant de sa propre personne le sujet des expérimentations, le médecin tirera des avantages incalculables.... Celui qui expérimente lui–même sait avec certitude ce qu'il a ressenti, et toute expérimentation de ce genre l'incite à explorer les pouvoirs de nombreux autres remèdes. De cette manière, il deviendra de plus en plus expert dans l'art d'observer, si indispensable chez le médecin, aussi longtemps qu'il continue à faire de lui–même le sujet (infaillible et un défectible de ses observations ". Et il montre (d'après son expérience personnelle) comment l'organisme de l'expérimentateur " repousse avec vigueur les agressions extérieures, par l'intermédiaire de ces expérimentations modérées avec les remèdes ". 

Et il établit que les " troubles morbides appelant les remèdes chez l'homme sain sont la révélation seule possible de leur pouvoir curatif ".

Il n'est pas vrai qu'on reconnaisse instantanément ce dont on a souffert !

 

 

Natrum Sulfuricum [Nat–s]

 

Texte

Natrum sulf, ou sulfate de soude, fut découvert par Glauber en 1658, nommé par lui Sal mirabile, il est communément appelé sel de Glauber. Il se rencontre dans maintes sources minérales, comme à Karlsbad, Marienbad, etc.., et il est employé par la Vieille Ecole comme laxatif ou purgatif.

Mais l'homéopathie a rehaussé sa position et établi sa grande utilité (entre autres) dans la pneumonie et l'asthme; c'est ici, que, personnellement, nous l'avons vu faire son meilleur travail; mais naturellement dans les seuls cas qui révèlent ses caractéristiques particulières, mises en valeur par les expérimentations. Nous parlerons d'elles plus tard. Avec Grauvogel, qui fut un grand prescripteur, c'était son remède par excellence de la constitution " hydrogénoïde ", dont les troubles naissent d'un refroidissement, d'une atmosphère humide. Tandis que Schuessler a laborieusement expliqué le rôle qu'il joue dans l'organisme vivant, où " par troubles dans le mouvement de ses molécules, l'élimination de l'eau superflue provenant des espaces intercellulaires s'effectue trop lentement, d'où l'hydrémie..... L'état de santé des personnes souffrant d'hydrémie ", dit–il, " est toujours pire en atmosphère humide, près de l'eau, dans les sous–sols moites et humides, et améliorés par les conditions contraires ". Nous avons ici une observation étrange, une théorie de chimie organique, et comme nous le verrons plus tard, les résultats des expérimentations concordent absolument avec elle comme nous le verrons plus loin.

Natrum sulf est un des remèdes de PERIODICITE marquée.

Dans les troubles de la poitrine – pneumonie – asthme – voire la phtisie, nous trouvons l'aggravation caractéristique de bon matin, à 4 – 5 heures. Ceci a maintes fois attiré l'attention sur ce remède, a permis de l'étudier avec d'heureux résultats.

A côté de son aggravation à 4 – 5 heures dans la pneumonie et l'asthme, Natrum sulf a une colique à 2h ou à 2 à 3 h du matin et une diarrhée qui survient régulièrement le matin, après le lever, qui revient très régulièrement chaque jour. Il y a une excessive décharge de gaz avec les selles. (N.B. Sulf chasse le patient du lit; la diarrhée de Natrum sulf survient après le lever).

Et encore, au sujet de sa périodicité, c'est un des remèdes qui est " Pire chaque printemps " (Lach; Rhus, etc..).

Il est noté en caractères gras dans ce petit groupe symptomatique " Pire à la chaleur par temps humide " (Lach, Carbo veg et quelques autres; parmi eux, on trouve curieusement Sil, un remède frileux, et qui cependant ne peut rester en atmosphère chaude, humide).

Puis, dans le thorax, il attaque spécialement la base du poumon gauche. Une pneumonie de la partie inférieure du poumon gauche, avec aggravation le matin à 4 – 5 heures (montée de température, etc ...) rappelle fortement Natrum sulf. Nous avons publié quelques cas montrant combien rapidement et brillamment il agit chez ces patients. Pour mémoire, il n'est pas valable de dire, " Je trouve Phos, Bry, Nat sulf, ou tel autre n'est pas valable mais simplement merveilleux dans la pneumonie ! ". Ils sont tous également merveilleux, mais chacun dans sa particularité; et ils ont tous d'égales défaillances et d'utiles remèdes là où ils ne sont pas indiqués par les symptômes. Le " splendide " et le " merveilleux " du routinier est basé sur des coups de chance, là où les symptômes viennent à cadrer entre le patient et le remède; Et le haussement d'épaules " Je l'ai essayé; il est inutile ! " quand ils ne cadraient pas. Tout de même, un très grand nombre de pneumonies correspondent, dans leur symptomatologie, à Bryonia, et un grand nombre de cas guéris sont par conséquent mis sur le compte de ce remède; un plus petit nombre revient à Natrum sulf dont les mérites sont moins communs.

Et, comme nous l'avons dit, ses détresses et ses désordres sont enclins à naître du froid humide. Natrum sulf ne peut supporter l'atmosphère humide, les demeures humides, le fait de vivre près de l'eau même près de la mer; chaque changement vers le temps à l'humide. " Grande dyspnée avec désir de prendre une respiration profonde au temps nuageux, humide ".

C'est un des remèdes pour les violentes crises d'asthme; l'expectoration tend à être verdâtre et copieuse, et toujours pire en atmosphère humide, pluvieuse.

Nous tirons des écrits du Dr KENT, lequel fournit les avis les plus frappants et les plus pratiques relatifs au choix et à l'emploi de ce véritable Sal mirabile.

Il dit : " Il trouble également l'esprit, jusqu'à le remplir d'impulsions terribles; impulsions à l'autodestruction, à la haine, à la vengeance.... et trouble la mémoire ". (Toutes ces choses ressortent des expérimentations et peuvent nous guider vers ses indications). Il note " une lutte entre le désir de mourir et celui de vivre. Le patient doit lutter avec lui–même et avec l'impulsion de se détruire. Il désire mourir et cependant ne veut pas mourir, ce qui signifie des nuits sans sommeil et des jours de combat....

" Les plus petits bruits la rendent folle; même la musique; pire par la musique douce, les lumières tamisées (Aurum; mais Aurum, lui, désire se suicider, n'a aucun désir de vivre) .Kent dit que " Hahnemann a toujours pensé que les symptômes mentaux, chez le remède et le patient, sont les plus importants. Et avec le remède ci–dessus, l'aggravation matinale et l'amélioration par l'air froid sont des plus importants... "

" Troubles oculaires, avec écoulements catarrhaux verts et épais. L'écoulement similaire provenant du nez, et des narines postérieures. Décharges vertes partout; leucorrhée verdâtre (Thuya).....

" Troubles gastriques, avec régurgitation de nourriture (Phos); la nourriture remonte toujours. Goût amer; distension, poids, nausée presque constante. Patients qui sont toujours bilieux, avec troubles hépatiques...

" Utile dans la méningite cérébro–spinale (Cic). Violentes douleurs descendant le long du cou et du rachis avec opisthotonos. Doit se coucher sur le côté; le coucher sur le dos est impossible dans de tels cas...

" Symptômes de la peau : (un grand remède pour le prurit des Barbiers) : et pour les verrues; un remède de gonorrhée, avec Thuya; et il a des nombreux symptômes en commun avec Thuya.

Natrum sulf est classique pour les effets tardifs des blessures à la tête, commotions; céphalée, perte de mémoire, saccades, même convulsions épileptiformes.

Kent dit, " Arnica pour les névralgies, mais Nat sulf pour les symptômes mentaux suivant un coup sur la tête ". Ainsi qu'il l'exprime, " une patiente entre dans le bureau, s'arrête soudain, en sueurs, son regard se voile, embarrassée, elle revient à elle en une seconde et dit : " Docteur, j'ai de telles crises depuis que j'ai reçu un coup sur la tête ". Elle doit recevoir Natrum sulf ". Il dit avoir guéri ce petit mal.

Les douleurs de Natrum sulph sont pires au repos comme Rhus, mais pires au mouvement comme Bry – Agité.

Etats asthmatiques chez les enfants, dont les parents sont sycatiques. Kent dit, " l'asthme est parfois une maladie sicatique, quand il est guéri dans de tels cas, il l'a été par des remèdes sycatiques ". Nat sulf a également les verrues de Thuya près de l'anus et des parties génitales.

* * *

Natrum sulf ne peut digérer les nourritures riches en amidon, le lait et les pommes de terre font mal (Alum).

CLARKE attira l'attention sur un symptôme particulier, " salivation avec la céphalée "; et il cite plusieurs cas d'asthme guéris par Natrum sulf dont l'un fait ressortir ses caractéristiques, " asthme violent, spasmodique; crachats purulents, verts; évacuation abondante après s'être levé les deux derniers jours ". Et parmi les symptômes des expérimentations, nous trouvons (Hering) : " Respiration courte avec douleur transfixiante dans le poumon gauche. Grande dyspnée, désir de prendre une respiration profonde par temps humide et nuageux. Violente crise d'asthme; expectoration verdâtre, purulente; évacuation abondante immédiatement en se levant. Crises d'asthme pendant des années; expectoration verdâtre et très copieuse ". Et ainsi de suite.

Mais Nat sulf est aussi un remède pour l'arthrite rhumatoïde chronique. Ses symptômes arthritiques sont toujours liés ou aggravées par le froid et l'humidité. Ils imposent le mouvement, mais le soulagement résultant du changement de position ne dure pas longtemps.

Natrum sulf a des symptômes malariens; les frissons et la fièvre alternent. Fièvre avec vomissements bilieux, amenés ou toujours empirés par un temps humide, ou l'atmosphère moite du bord de mer. Vomissement jaune–vert ou brun ou noir.

* * *

Les LEADERS de NASH, pour Natrum sulf sont : " Diarrhée, aiguë ou chronique; < le matin et en commençant à remuer (Bry) avec beaucoup de flatulence (Aloe et Calc phos) et grondement dans l'abdomen spécialement dans la région iléo–caecale.

" Toux grasse, avec grande douleur dans la poitrine; pire à la partie inférieure du poumon gauche.

" Pire par temps froid, humide; caves humides "; hydrogénoïde (diarrhée, rhumatisme, asthme).

" Effets mentaux de traumatismes à la tête.

" Effets chroniques de coups, chutes...... "

Il dit : " Cette aggravation par temps humide ne se limite pas à la diarrhée dans Natrum sulf, mais spécialement présente dans les cas d'asthme chronique. J'ai vu de très beaux résultats dans de tels cas, d'asthme très fatiguant et obstinés et comme l'aggravation par temps humide se rencontre très communément dans les cas de vieil asthme, ce remède est souvent indiqué.

" Toux grasse, avec sensibilité et douleur à travers le poumon gauche, est très caractéristique. Ceci constitue un des points principaux de diagnostic différentiel entre Bry et Nat sulf, car : tandis que tous deux ont une grande sensibilité de la poitrine avec la toux, avec Bryonia, la toux est sèche, tandis que celle de Nat sulf est grasse. Le patient se redresse dans le lit; la toux lui fait mal".

Il signale que " tous deux se dressent dans le lit avec la toux et tiennent le côté douloureux.... " et il dit avoir " vu plusieurs fois un soulagement remarquablement rapide, suivi de guérison, après administration de Natrum sulf dans la pneumonie, quand ce symptôme était présent........ Cette douleur traversant la partie inférieure du poumon gauche est aussi caractéristique de Natrum sulf que celle traversant la partie inférieure du poumon droit de Kali carb ".

* * *

Au sujet de la diarrhée (par temps humide) de Nat sulf BOGER dans son " Synoptic Key " donne en lettres capitales, " GRONDEMENT, GARGOUILLEMENT DANS LES INTESTINS, PUIS SOUDAIN JAILLISSEMENT BRUYANT D'UNE SELLE ECLABOUSSANTE; après s'être levé, dans la matinée ".dit que Natrum sulf est complémentaire de Ars, et Thuya. Et, à ce sujet, Kent, parlant de Natrum sulf pour les états asthmatiques chez les enfants, à la puberté, etc.. souligne que " parfois le sifflement, la fréquence des crises et la prostration amènerait à Arsenic, mais Arsenic palliera seulement et le cas reviendra plus fréquemment pour être a pallie; tandis que le remède curatif ajournera les crises jusqu'à ce qu'elles soient définitivement guéries ".

Notez que dans le Répertoire de Glauber, Sal mirabile (Nat sulf) fait partie du petit groupe de remèdes spécialement indiqués pour l'asthme des enfants, à savoir, Acon, CHAMIPEC; Mosch; NAT SULF; PULS; SAMB, avec quelques autres en petit caractères. Il est curieux que la Vieille Ecole n'ait jamais rien su des propriétés de Natrum sulf en dehors de son action purgative !

NATRUM SULF semblerait avoir besoin d'expérimentations ultérieures dans les dilutions. Mais nous ajouterons les symptômes en italiques provenant d'Allen et Hering :

Déprimé; irritable; pire le matin; a horreur de parler ou qu'on lui parle.

Las de vivre; doit se retenir de toutes ses forces pour s'empêcher de se tirer dessus.

Pression dans le front, pire (p.e.); comme si le front allait éclater. 

Mieux par la pression de la main; tranquille; couché; pire en pensant.

Sensation de grande chaleur au sommet de la TETE;

Le cerveau semble s'échapper quand il se penche; il tombe en avant de la tempe gauche.

Secousse dans la tête; le projetant en avant, du côté droit.

Violentes douleurs dans la tête, spécialement à la base du cerveau et à la nuque; après traumatismes céphaliques.

Effets chroniques de traumatismes à la tête; simples commotions, et coups sans affections organiques.

YEUX : grosses granulations phlycténoïdes, avec larmes brûlantes.

Fourmillements dans les yeux.

Conjonctivite chronique avec paupières granuleuses, pus vert, terrible photophobie. Paupières lourdes, comme de plomb.

Obstruction du NEZ, avec sécheresse et brûlure. Le nez saigne avant les règles, après les règles. Ecoulement catarrhal, vert–jaune; vert.

Enduit sale, gris–jaune, ou vert brun sur la racine de la LANGUE.

La langue brûle comme si elle était couverte d'ampoules. Le bout de la langue brûle.

Ampoules sur la langue et le palais. Palais très sensible, peut à peine manger. Quelque chose de froid pris dans la bouche le soulage.

Soif pour quelque chose de très froid; désir de glace, ou d'eau froide comme de la glace.

Dégoût pour le pain, dont elle était friande.

Diarrhée par les légumes, les fruits, les pâtes, nourriture et boissons froides et plats farineux.

Vomissement de bile; de liquide sûr puis amer. Acidité.

Tension et douleurs piquantes dans la région hépatique quand il marche.

En prenant une inspiration profonde, point de côté aigu, violent, dans le côté droit de l'ABDOMEN, comme si c'était dans le foie, comme s'il allait s'ouvrir là; pire assis. Inchangé par la pression à 4 heures de l'après–midi.

Grande sensibilité dans le foie; très sensible au toucher.

Douleur déchirante autour de l'ombilic, avec flatulence.

Grande quantité de gaz dans l'abdomen, avec douleur, sans évacuation. Grondement des gaz qui tournent sans cesse dans tout l'abdomen, avec soudains pincements; puis diarrhée.

Grondement sonore dans l'abdomen, avec émission de gaz très fétides.

Colique flatulente; les gaz passent avec difficulté; causent des coliques, et des douleurs de meurtrissures dans le bas du dos. La réveillent à 2 heures du matin.

Ne peut supporter des vêtements étroits autour de la taille.

Foie : gonflé et sensible. Engorgé, pire en se couchant sur le côté gauche.

Coliques bilieuses; douleurs atroces; vomissement de bile; goût amer; jaunisse par vexation.

Diarrhée par temps humide; le matin; après les farineux; à l'air froid du soir; par les légumes, les pâtes, la nourriture ou la boisson froide. Alterne avec la constipation. Elle vient régulièrement chaque matin et revient très régulièrement chaque jour.

DIARRHEE chronique. Tuberculose abdominale.

L'URINE brûle, diminution de quantité. Polyurie, spécialement s'il s'agit d'un diabète.

Respiration courte, avec douleur perçante dans le côté gauche de la POITRINE.

Grande dyspnée, désire prendre une respiration profonde par le temps nuageux, humide. 

Pression sur la poitrine, comme par un poids lourd. Oppression dans la poitrine.

Piqûres dans l'hémithorax gauche, en s'asseyant, en baillant, pendant une inspiration, remontant de l'abdomen vers l'hémithorax gauche.

Douleur atroce dans l'articulation de la HANCHE droite, pire en se baissant, et par certains mouvements. En s'étirant ou en marchant, ne sent rien. Ressentir au maximum quand il se dresse d'un siège , ou en remuant au lit.

Rempli de douleurs dans les membres, la main, des doigts.

Panaris ; douleur plus supportable au grand air.

Après un coup sur la tête; CRISES le menant à la destruction, qu'on ne voit pas arriver; épileptiformes; très irritable; désire mourir; constante douleur dans la tête; photophobie.

HORAIRE : violente colique à 2 heures; de 2 à 3 heures : colique flatulente; 4 – 5 heures : asthme; 9 heures : diarrhée.

SYMPTÔMES MALARIENS : alternance de frissons et de fièvre.

CONSTITUTION HYDROGENOIDE : ressent chaque changement du sec à l'humide; ne peut tolérer l'air de la mer, ou manger des plantes qui poussent près de l'eau. Il se sent mieux par temps sec. 

 

 

Nitric Acid [Nit–ac]

 

Texte

Hahnemann signale que ce remède est plus bénéfique aux sujets à fibre rigide (brunette) qu'à ceux à fibre lâche (blonde). Et, en fait, c'est un des remèdes qui, suggérées par l'aspect du patient (yeux bruns) sont considérées d'emblée comme des remèdes possibles; naturellement, il faut que les symptômes concordent, mais cela arrive souvent.

Dans le travail de consultation externe, où il faut aller vite, le complexe symptomatique, " désir de graisse, désir de sel, refroidissement, indifférence ", nous pousse vers Nitric acid; dans la Materia Medica reste à trouver si les autres symptômes sont ceux du patient, pour savoir si nous avons découvert le bon remède curatif. Pour le désir de gras et de sel, Sulfur, seulement, dans le Répertoire, rivalise avec Nitric acid, mais au second rang. Le Répertoire nous donne peu de mangeurs de graisse, Nit acid étant le premier en caractères gras ; ce sont des remèdes bien connus, comme (Ars) (Hep), NIT ACIDNux et Sulf. Mais, parmi eux, Ars, Hep et Nux n'ont pas le désir de sel; quant à la mentalité de Nitric acid, elle nous parait se rapprocher plutôt de Sepia, lequel par contre, déteste les graisses, et ne désire pas de sel. Ici se trouve donc le petit complexe symptomatique Nit Acid qui nous amène, par un travail rapide, vers le remède; on ne peut le manquer !

Nit acid, en dehors de son violent désir de gras et de sel, se présente, dans son plein développement, comme suit :

Frileux

Déprimé

Indifférent

Intolérant à la sympathie

Sensible au bruit, à la douleur, au toucher, au choc.

Irritable; méfiant; obstiné; agité.

Craint la mort.

Pire : par le vent; le tonnerre; l'humidité.

A une sueur profuse des mains et des pieds.

Il y a quelques années, après un de nos conférences post universitaires, un médecin " sont de je sais où " demanda au conférencier son avis au sujet d'un de ses petits patients présentant une constipation invétérée. Il se trouvait que la malade avait les désirs violents de Nitric acid pour le sel et le gras, et le conférencier se mit à citer de bout en bout aux médecins étonnés les symptômes de Nitric acid.. d'après les Keynotes d'Allen.

" Mais, ne connaissez–vous pas l'enfant ? (s'écria le médecin) naturellement, il ne le connaissait pas, mais il connaissait Nitric acid; et ces symptômes suggérant le remède, le reste des symptômes cadraient. Et voilà comment on s'en tire, au cours d'un après–midi de consultation bondé : un petit complexe symptomatique suggère un remède; vous la regardez avec attention.. et découvrez avec joie que vous êtes dans le vrai.

Hahnemann nous dit que Nitric acid est plus utile pour les personnes souffrant de diarrhée (Puls); mais Clarke dit que c'est un ses remèdes les plus employés pour la constipation. Clarke insistait toujours sur le fait que tandis que les symptômes positifs sont toujours importants, les symptômes négatifs le sont moins. Par exemple, le fait qu'une personne ne puisse pas s'agenouiller sans présenter de défaillance ou d'étourdissement, ou autre chose, suggère Sepia. Le seul remède indiqué par le répertoire, comme " pire en s'agenouillant ". Mais le fait que cette personne puisse s'agenouiller sans présenter de tels troubles ne contre–indique pas Sepia. Vous trouverez ce symptôme dans très peu de cas de Sepia : mais je pense que vous le trouverez pour aucun autre remède (à ce sujet, notons que cette " aggravation en s'agenouillant " concerne le malade : cela ne veut pas dire que ses genoux sont enflammés et gonflés. Il pourrait se faire que ce soit un symptôme commun dans l'arthrite, et dans ce cas, ce symptôme ne sera d'aucune aide dans le choix du remède).

Un autre fait à peu près infaillible, concernant les souffrances de Nitric acid, est le caractère de ses douleurs : non seulement piquantes, mais comme d'ECHARDE. Où que surviennent les douleurs, dans les os, la bouche, le nez, l'anus, la sensation est une SENSATION D'ECHARDE : spécialement quand la partie douloureuse est touchée ou comprimée. Clarke, dans son Dictionnaire de Matière Médicale; a écrit un brillant chapitre sur Nitric acid, introduisant ses expérimentations. Au sujet de la douleur piquante, comme par des échardes, il nous dit : " C'est un grand Keynote de Nitric ac et qui servira à indiquer Nitric acid, partout où on le trouve. Il faut le toucher ou un mouvement pour mettre en évidence. Dans la gorge, il survient après un acte de déglutition; dans l'anus, c'est le passage de la selle qui le fait surgir; dans les ulcères, le toucher des vêtements. Il peut survenir dans toutes parties du corps; dans des ongles incarnés ". (Magnetis Polus Australis).

Ensuite, Nitric acid a des localisations très frappantes et bien définies pour faire mal et guérir; il choisit les orifices : où les membranes muqueuses émergent à la peau (endothélium dans épithélium). Les yeux, le nez et (spécialement) la bouche, avec les lèvres, la langue, les gencives, les amygdales, s'étendant en bas vers la gorge. Puis, traversant le tube digestif, sans grande malice, il décharge sa mauvaise humeur sur le rectum et l'anus, l'urètre et les voies génitales, avec, toujours, ulcération, fissures, piqûres, douleurs d'échardes, saignements et fétidité. Comme dit Guernsey, " ce remède ressemble si étroitement à Mercurius en certains points, qu'il est souvent très difficile de les distinguer ". Conséquemment, puisque nous prescrivons sur les symptômes, et que l'antidote de chaque drogue ou maladie est toujours la drogue présentant les symptômes les plus semblables, Nitric acid se révèle le plus utile à contrer les empoisonnements et maladies provenant d'un abus de Mercure. De même, puisque les symptômes de Mercure et ceux de la syphilis sont presque indistinguables, Nitric acid interviendra, également, comme nous le verrons, dans le traitement de cette maladie.

Nitric acid ressemble aussi à Mercure par sa fétidité. Bouche et salive fétides; sueur fétide dans l'aisselle et sur les pieds; suintement fétide autour de l'anus; urine d'odeur forte, fétide (l'odeur d'urine de cheval est caractéristique); avec (un symptôme particulier) ; " elle parait froide en passant ". Ici, le seul autre remède à avoir cela est Agar, d'une façon moindre.

Un autre symptôme mène tout droit à Nitric acid ; non seulement la selle est douloureuse, mais la douleur dure des heures après la selle; avec Nitric acid, l'anus a des souffrances terribles. Ce ne sont pas seulement des hémorroïdes douloureuses, mais des fissures, qui baillent, saignent et sont le siège d'une douleur exquise. L'examen du rectum d'un patient Nitric acid est la terreur du médecin, aussi bien que du malade. Nous nous souvenons avoir été appelée, (à Great Ormond Street) il y a quelques années, auprès d'une Dame souffrant de douleurs torturantes à l'anus; elle avait demandé à l'hôpital de lui envoyer un médecin homéopathe. Le remède était Nitric Acid; le soulagement fut prompt, et, renseignements pris, la malade allait très bien le lendemain.

Et maintenant, nous allons citer NASH. Nash dit :

" Aucun remède n'a d'action aussi marquée sur l'anus, et un des symptômes très caractéristique est une grande douleur après le passage de la selle, même d'une selle molle. Il arpente dans d'atroces douleurs, pendant une ou deux heures après la selle (Ratanhia). Dans la dysenterie, ce symptôme distingue ce remède de Nux vomica, lequel est soulagé après la selle, et de Mercurius qui a du ténesme tout le temps, ou avant, pendant et après la selle ".

Nitric acid remédie à toutes les " Maladies chroniques " d'Hahnemann : syphilis, gonorrhée (sycose) et cette autre qu'il nomme la " psore ", aussi bien que dans les empoisonnements et surdosages de Mercure. Dans la syphilis, nous avons vu son travail magnifique lors de cas aigus et chroniques. Un fait intéressant : une malade revenue récemment après quelques vingt ans d'absence de l'hôpital; primitivement, elle était venue pour une leucoplasie, guérie par Nitric acid à doses homéopathiques. Elle a maintenant ses 80 ans, paraît en excellente santé et robuste : des médecins lui donnaient soixante ans ! et, entre nous, son Wassermann est encore positif ! Hahnemann, ne l'oublions pas, prétendait que la syphilis, non traitée par les méthodes classiques, était une affection peu méchante; et cette femme, d'apparence jeune et vigoureuse, se plaignant de symptômes banaux (nous avons oublié son nom pour le moment et nous n'avons pu retrouver son observation) n'a eu aucun traitement toutes ces années !...

.... Par égard pour nos confrères de la Vieille école, nous irons jusqu'à dire que l'exception confirme la règle.

Clarke dit que Nit ac est également un antidote du surdosage de Biodure de Potassium : il dit aussi que Burnett a guéri brillamment un cas d'Actinomycose, avec Nitric acid, lequel, utilisé par toutes les écoles, devrait être mieux dosé.

Pour la sycose ( ? gonorrhée), Hahnemann suggère deux remèdes utiles, Thuya et Nitr ac, utilisés selon les symptômes, chacun complétant l'action de l'autre. Ce symptôme changeant seulement dans ce cas, Hahnemann alterne. Voyez HOMEOPATHIE, Vol IV, pp 202, 203, au sujet de Rhus et Bryonia dans le typhus de guerre.

Autre emploi auquel fait allusion Clarke, concernant Nitric acid ; dans les troubles du poumon – pneumonie et phtisie. Inhalé, il est parmi tous les acides le seul à produire une inflammation très rapide et fatale des poumons. Clarke cite alors un cas; et dans les expérimentations, nombre de ses symptômes suggèrent la phtisie. Aussi, quand les symptômes principaux sont ceux de Nit acid, cette drogue doit être considérée dans la pneumonie et la phtisie. Nous nous souvenons d'un cas, il y a des années de cela, au dispensaire, où Nitric acid avait fait un effet surprenant chez patient consomptif. Pourtant, ce n'est pas un des remèdes auquel ma mémoire ferait appel pour des affections pulmonaires, aiguës ou chroniques : bien que Kent l'ait noté en italique pour " l'inflammation des poumons ".

Nous ne savons pourquoi, mais nous nourrissons une sorte d'affection pour Nitric acid il est si spectaculaire, et il a une action si intense, des caractéristiques si bien définies ! Nous espérons que cette petite peinture aidera les autres à faire plus ample connaissance avec " la très forte personnalité " de ce remède.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Déprimé et très anxieux le soir.

Anxiété, comme s'il était engagé dans un procès ou une querelle produisant chez lui un état de malaise.

Anxiété à propos de sa maladie, avec peur de la mort. Peur morbide du choléra.

Anxieux au sujet de sa maladie; pense constamment aux troubles passés.

Esprit faible et vagabond.

Profond désespoir.

Nerveux, excitable, spécialement après abus de Mercure.

Vexé pour la moindre bagatelle.

Aucune disposition au travail, à accomplir quelque occupation sérieuse.

Grande faiblesse de la mémoire.

Après insomnie prolongée, anxiété durable, surmenage du corps ou de l'esprit provenant du fait d'avoir soigné un malade (comparer Cocc); grande angoisse par perte de l'ami très cher.

VERTIGE en se levant le matin; doit s'asseoir.

Lourdeur, obtusion, plénitude dans la TETE. Tête comme dans un bandage serré.

Sensation " d'une tête dans un étau, d'une oreille à l'autre sur le vertex ".

Tension douloureuse à l'intérieur de la tête, s'étendant aux yeux; avec nausée.

Tête très sensible à la pression du chapeau ; pire le soir, et des parties sur lesquelles on repose. Sensation de contusion sur toute la tête, ou par endroits. Le côté droit du crâne est douloureux.

Chute massive des cheveux; spécialement au vert; par congestion sanguine au niveau du cuir chevelu; par syphilis; céphalées nerveuses, faiblesse, émaciation.

Double vision.

Piqûres dans les YEUX; cuisson.

Le matin, difficulté pour ouvrir les yeux, et relever les paupières supérieures (comparer : Sepia; Causticum).

Ophtalmie : des nouveaux nés; scrofuleuse; gonorrhéique; syphilitique; par abus de Potassium et de Mercure.

(Curieux symptôme, les cils du côté droit, sont raides et se dirigent vers le nez).

Grondement dans les OREILLES. Craquement quand il mâche.

(Surdité : mieux en voiture ou en train (comp : Graph); avec induration des amygdales; après abus de Mercure; syphilitique.

Violent prurit dans le NEZ. Epistaxis. (En mangeant de petits morceaux de nourriture, ils gagnent les narines postérieures, et ne descendent pas avant qu'il n'avale avec la salive (comparer Gels).

Catarrhe nasal; âcre, aqueux la nuit, jaune, offensif, corrosif; avec enflure de la lèvre supérieure. Avec scarlatine, diphtérie; ou syphilis.

(Ozène; bouchons verts, chaque matin, avec ulcères; syphilitique, englobant la lèvre supérieure, qui est enflée et criblée d'ulcères).

Ulcérations des narines, qui sont squameuses; de l'intérieur du nez avec fréquents saignements.

Coins de la BOUCHE ulcérés et croûteux; avec douleur piquante.

Craquement dans l'articulation de la mâchoire quand il mâche et mange.

Odeur répugnante, cadavérique, provenant de la bouche.

Ulcères dans la bouche, avec douleurs piquantes comme par une écharde; à l'intérieur des joues; sur les bords de la langue; rongeant profondément : d'abord lardacé, puis décoloré, sombre, sale, putride, destructeur; syphilitique.

La muqueuse s'insinue parmi les dents, facilement mordue; gonflée, ulcérée; avec douleurs piquantes (très fines); spécialement après abus de Mercure; aphtes recouverts d'une membrane blanche ou jaune–gris fine.

Salive : profuse, fétide, âcre, rendant les lèvres douloureuses; sanglante.

Gonflement des glandes parotides et sous maxillaires, avec dents BRANLANTES et saignement des gencives, après abus de Mercure.

Relâchement des dents quand il mastique (comparer Mercure).

Odeur putride de la bouche.

Petits boutons sur les côtés de la langue.

GORGE : un morceau se colle au pharynx quand il mange, comme si le pharynx était serré. Déglutition très difficile; déforme sa figure, étire sa tête vers le bas; ne peut avaler même une cuillerée à café de liquide; cela cause une violente douleur irradiant aux oreilles.

Amygdales rouges, enflées, irrégulières, avec de petits ulcères; point jaune; zones blanches.

Douleurs en coup d'aiguillon dans une gorge gonflée.

Piqûres, endolorissement de la gorge.

Désir ardent de graisse; hareng, craie; chaux; terre (Calc).

Le pain ne lui convient pas.

Jaunisse : douleur dans la région du FOIE; urine rare et sentant fort.

Réveillé vers minuit avec des douleurs crampoïdes dans les petits intestins; frileux; douleur pire quand il est en mouvement.

Piqûres d'aiguille dans la région du foie.

Grande flatulence; borborygmes abdominaux.

Nausée après un REPAS. Couvert de sueur après un repas.

Eructations avant et après un repas.

Constant besoin d'aller à la SELLE: sans succès.

Colique, parfois tiraillante, avant la selle.

Ecoulement profus de sang pendant la selle.

Sensation de brûlure au niveau des varices de l'ANUS.

Prurit rectal.

Brûlure; prurit de l'anus; moiteur.

Piqûre dans le rectum, et contraction spasmodique dans l'anus, pendant la selle, durant plusieurs heures.

Avec la selle, douleur comme si quelque chose dans le rectum allait être déchiré en morceaux.

Diarrhée; fait de grands efforts, mais il passe peu de choses; comme si les matières demeuraient dans le rectum et ne pouvaient pas être expulsées; avec sensibilité et sensation à vif de l'anus.

Constipation : selle irrégulière, difficile, douloureuse, dure; selle en masses dures; avec chaque selle, protrusion des hémorroïdes avec saignement profus; grande douleur pendant et après la selle comme s'il y avait des fissures à l'anus. Bouquet hémorroïdaire pressant vers le bas en se tenant debout.

Hémorroïdes : qui pressent sans cesse vers le dehors; douloureuses ou indolores; prolapsus à chaque selle.

Piqûres comme par des orties à l'orifice de l'URETRE.

Ulcères dans l'urètre; écoulement purulent ou de mucus sanglant.

ORGANES SEXUELS très affectés ; avec petites vésicules prurigineuses; ulcères exsudant ou suintement offensif; saignant quand on les touche; aiguilles pointues.

Condylome : fétide; saigne quand on le touche; moite; aspect de chou–fleur; pédicule mince; suintant; après abus de Mercure.

Gonorrhée : écoulement jaunâtre ou sanglant; mucus sanglant : douleur horrible. Condylomes autour des orifices génitaux et de l'anus (Thuya).

Prurit, gonflement et brûlure.

Hémoptysie. TOUX : sèche, aboyante; chatouillement dans le larynx et le creux de l'estomac avec ptosis complet des deux yeux en toussant. Toux sèche, chronique, laryngée, avec vives douleurs en coup d'aiguillon, comme si de petits ulcères se trouvaient dans le larynx, généralement ressenties sur un côté.

Le crachat semble coller comme de la glu ; boule jaune–verdâtre, comme provenant des alvéoles, expectoration diurne de sang noir mêlé de caillots; ou d'un pus jaune, âcre, d'odeur offensive. Douleurs bas dans les poumons, comme si quelque chose exerçait une traction....

COEUR : intermittence tous les quatre battements; alternance de battements durs et rapides et petits.

Besoin d'air, palpitation cardiaque et angoisse quand il monte les escaliers. Soudain besoin d'air et palpitation en marchant lentement. Respiration haletante.

Pointes douloureuses dans et entre les omoplates.

Piqûres névralgiques haut dans le dos, spécialement du côté gauche.

Herpès entre les doigts.

Périonyxis (appliqué au début).

Tiraillements de tous les membres, le fait de s'étirer étant très agréable.

Points de côté dans toutes les parties du corps; douleurs tirantes dans toutes les parties du corps, apparaissant et disparaissant soudainement.

Déchirement dans les os des extrémités inférieures, spécialement la nuit.

Nodules syphilitiques sur les tibias, avec sévères douleurs nocturnes.

Très FAIBLE : presque constamment obligé de se coucher. Perte de la respiration et de la parole.

Faiblesse; tremblement; secousses en s'endormant. Déprimé.

Grande faiblesse, lourdeur et tremblement des membres ; pire dans l'après–midi.

SUEUR, le matin.

La nuit, sueurs toutes les deux nuits ou toutes les nuits.

Transpiration profuse à la plante des pieds; provoque l'endolorissement des orteils et de l'avant–pied, avec douleur piquante comme s'il marchait sur des épingles. 

Somnolence le jour.

S'éveille à 2 heures, chaque nuit; incapable de se rendormir à nouveau.

Parmi les sensations étranges,:

Crâne serré par une bande etc.. (Sulf).

Douleur comme par une écharde dans les éruptions.

Comme par écharde dans le nez.

Dents, comme si elles étaient allongées; impression qu'elles vont tomber; comme si elles étaient molles et spongieuses.

Sensation d'écharde dans les ulcères buccaux.

Comme si la nourriture ne voulait pas descendre.

Comme si l'abdomen allait éclater : " bouillonnement dans les intestins ".

Comme s'il y avait un tissu chaud et sec sur l'abdomen.

Comme si la selle demeurait dans le rectum.

Echardes dans le rectum. Bâtons aiguisés pressés dans l'anus; sensation d'entaille, dans les ulcères du scrotum.

Comme si une écharde ou un morceau de verre se trouvait fiché dans le doigt (Sil).

Comme si des chiens rongeaient chair et os.

Echarde pointue fichée dans le gros orteil.

Echardes courant à travers les furoncles.

Hémorragies : brillante, profuse; sombre; provenant des intestins; après une fausse couche; post–partum; par surmenage du corps; utérine; épistaxis; hémoptysie; provenant de rhagades.

Douleurs osseuses d'origine syphilitique.

Gonflement inflammatoire des ganglions inguinaux ou axillaires, spécialement après abus de Mercure ou chez des sujets syphilitiques.

Ecoulements fins, offensifs et excoriants; quand ils sont purulents, ils sont sales, jaunes–verts.

Maladies dépendant de la présence des poisons syphilitiques, scrofuleux, mercuriels, ou gonorrhéiques. Constitutions épuisées.

Verrues : piquantes et collantes. Sur la lèvre supérieure, elles lancent et saignent à la toilette. Molles et humides. Grandes, irrégulières, souvent pédonculées, exsudant de l'humidité et saignant. Condylome syphilitique, élevé, exubérant, en chou–fleur.

 

 

Nux Moschata [Nux–m]

 

Texte

(Noix de muscade)

De la noix de muscade, Kent dit : " C'est un petit remède, mais, quand on en a besoin rien ne peut le remplacer ".

Il peut arriver qu'on tombe sur ce remède plusieurs fois, dans des circonstances plutôt dramatiques, et que l'on soit témoin de son action bienfaisante et rapide. C'est donc un remède dont on serait fortement tenté d'absorber probablement peu connu. C'est un des remèdes qui ne ressortira jamais, à moins qu'on ne prenne que ses symptômes particuliers lesquels sont bien distincts.

UNE PREMIERE EXPERIENCE

Il y a quelques années, dans un état d'anxiété extrême chez un patient de 80 ans, avec thrombose cérébrale, paralysé et comateux depuis 9 semaines, chez qui le coma était devenu si profond qu'il était devenu impossible de lui soutirer un mot. On en vint, une nuit, à demander l'avis d'un certain médecin homéopathe du Sud de Londres. 

C'est justement l'homme qu'il fallait ! car il avait une curieuse histoire à raconter; il avait lui–même des crises d'indifférence et de conduite automatique après des attaques fréquentes d'influence (et l'influenza était sévère en ces temps–là) de sorte qu'il laissait son courrier non ouvert pendant des jours; il ne prenait d'intérêt à rien, et il était plutôt inutile pour ses patients, lesquels lui gardaient néanmoins une grande confiance, et mettaient cet état sur le compte des suites de sa grippe, attendant que cela prit fin. C'était Nux moschata, qui se révéla le remède magique, et rétablit intégralement le malade. Aussi était–il capable de signaler les vertus de ce remède et leur application au cas en question.

Et cela marcha une seule dose de 200 (autant que nous puissions nous en souvenir) et toute l'anxiété disparut du regard du patient. Elle se réveilla promptement et fit un rapide rétablissement vivant encore cinq autres années, en pleine possession de toutes ses facultés. D'autres remèdes (notablement Zinc, en très haute dilution) intervinrent plus tard; mais ce fut Nux moschata qui, humainement parlant, lui sauva la vie. Après une telle expérience, on n'oublie jamais plus un remède.

Voici un autre souvenir de la noix de muscade... 

Il y a plusieurs années, une jeune fille de 22 ans vint dans un curieux état. Huit mois avant, elle avait mangé une noix de muscade, pour des furoncles; elle l'avait broyée, et mangé sur du pain beurré. Cette intéressante expérience, dit–elle, leur a déjà coûté quelques cent livres en essais thérapeutiques.

Elle décrivit ce qui lui était arrivé :

Elle tomba de sommeil; ses yeux restaient seulement ouverts à demi.

Sensation qu'elle avait perdu conscience; se sentait paralysée; engourdie.

Elle prit de l'huile de castor et des sels.

Crises répétées d'inconscience.

Ils tentèrent de la faire vomir, et elle a vomi l'huile de castor. Ils pensaient qu'elle allait rendre l'âme.

Son coeur était affecté. Impression qu'elle glissait sur un côté.

Elle fut au lit pendant un mois, et ne fut jamais bien depuis. Très nerveuse.

Maintenant, si elle était fatiguée, elle semble effrayée (de quoi ?). Se fatigue aisément; a eu peur de la mort.

Rêves; cauchemars; avions abattus; est poursuivie.

Indigestion. Peau huileuse, sur toute la tête, la face et le dos; graisseuse.

Elle donna un certain nombre de symptômes, dont : les aisselles dégoulinant de sueur. Elle avait été vaccinée deux fois, la première fois cela prit légèrement, la seconde fois pas du tout.

Nous étions tentés par Thuya, et ensuite Nux moschata haut; mais elle prit Thuya 1m, 10m, 50m, trois matins de suite.

En trois semaines, " elle est nettement mieux; plus de cauchemars, crises vertigineuses moins fréquentes. Le remède m'a redonné la vie et je suis maintenant capable de faire n'importe quoi ". Et le mois suivant, " Je suis une personne différente, et vous ne me reconnaîtrez sûrement pas.... Jouant du tennis tous les jours mis à part quelques malaises çà et là, je suis comme avant ma maladie ". Mais les signes d'indigestion persistèrent, et pour cela elle prit Nux moschata 200 et M, en deux matins de suite, et on n'en entendit plus parler pendant onze mois.

Kent dit, il vaut mieux ne rien faire que de faire du mal. Dans ce cas, une dose ou deux de Thuya auraient guéri les furoncles, et elle aurait pu sauver ses 100 livres.

Nux moschata a été utilisé pour favoriser l'avortement. Son action est spécifique ici, voyez les symptômes. Nous nous souvenons de 1 ou 2 cas semblables, il y a longtemps de cela; dans tous, il y avait un état d'extrême somnolence et d'état comateux. Mais les effets ont semblé, dans de tels cas, s'effacer rapidement.

CLARKE (Dictionnaire) donne un ou deux exemples intéressants des effets de la noix muscade : intéressants et importants, parce que, ce que la noix muscade peut causer, elle peut le guérir.

Un jeune homme mangea deux noix de muscades un matin. Dans l'après–midi, il fut hilare, capable de faire davantage de choses que d'habitude, de discuter sur tous les sujets. Au dîner, bouche sèche, grande soif, avec impression qu'il ne pourrait pas boire assez pour l'étancher. Après dîner, la tête semblait étrange, comme dans un rêve, mais il se joignit à une petite séance musicale, comme il en avait eu l'intention. Il semblait être deux personnes; sa réelle conscience propre semblait surveiller l'autre moi, qui faisait de la musique. Il n'aurait pas pu jouer correctement; il dut abandonner; il semblait perdu, et quand on lui parlait, il sursautait. Entendant les bruits distants plus aigus que d'habitude.... Une femme qui mangea deux noix muscade pour avorter eut l'hallucination qu'elle avait deux têtes. Une autre femme, une fois sa conscience revenue, garda ses mains à sa tête, " pour l'empêcher de toucher "; elle était obligée de remuer sa tête avec les mains, parce qu'elle " était trop large et trop lourde pour son corps ". Clarke souligne également trois grands Keynotes de Nux moschata ; somnolence; sensation de froid et sécheresse, " La salive semble épaisse, comme du coton ". Autre Keynote, tendance à défaillir. Etat clairvoyant : répond exactement à des questions tout à fait hors de son domaine, et, lors du retour à la conscience, ne se rappelle de rien.

Pour la double personnalité, comparer BaptPetroleum, pyrogenium.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

MENTALITE : stupeur et insensibilité; sommeil invincible.

Fuite des idées lorsqu'il parle, lit ou écrit.

Faiblesse et perte de mémoire.

Utilise des mots mal adaptés (quand la céphalée).

Le milieu semble changé; images imaginaires, de rêve; ne reconnaît pas des rues bien connues (Opium).

Tendance à rire pour tout, davantage en plein air.

Sensation comme si tous les vaisseaux battaient fort, spécialement à la TETE; une douleur pressante, palpitante, confinée en de petits endroits, principalement dans la région supra–orbitaire gauche.

Déchirement sévère dans l'occiput, vers la nuque.

Sécheresse des YEUX; trop sec pour fermer les paupières.

LANGUE paralysée; difficulté pour mouvoir la langue; sèche, semble comme si elle allait s'endormir, ou comme si elle était recouverte de cuir. Sèche la nuit, comme si elle allait tomber en poudre; colle à la racine de la bouche; se plaint beaucoup de cette sécheresse; en réalité, n'est pas très sèche.

ESTOMAC; pas de soif, avec bouche sèche.

Manger un petit peu trop cause de la céphalée.

Vomissement : spasmodique; pendant la grossesse; par irritation d pessaire; par acidité gastrique; flatulence.

Plénitude de l'estomac empêchant la respiration; pendant la grossesse.

SELLES : molles mais difficiles; rectum inactif; selle lente, lientérique, avec grande somnolence ......

REGLES irrégulières en temps et en quantité; trop en avance et profuse; trop tard, précédées par une douleur dans le dos; écoulement généralement sombre, épais.... douleur dans le bas du dos, comme s'il y avait un morceau de bois en travers, et qui pressait vers l'extérieur........ somnolence invincible; bouche sèche; rire hystérique....

Avortement menaçant; femmes hystériques défaillant facilement; sensation de froid, et qui prennent froid aisément; peur d'avorter; flot continu et obstiné

Enrouement après avoir marché contre le vent.

Inspiration difficile; asthme hystérique.

Dyspnée avec impression de poids dans la POITRINE.

Points de côté dans le thorax; resserrement; crachement de sang.

Douleurs tantôt dans le DOS, tantôt dans le sacrum; genoux très fatigués; pire pendant le repos; lumbago.

Douleur dans le sacrum, quand il va en voiture.

MAINS froides, comme si elles étaient gelées; picotements sous les ongles, quand il entre dans une chambre chaude.

NERFS : somnolence, torpeur, léthargie.

Spasmes : hystériques dans les parties internes; crises hystériques chroniques, mouvements convulsifs.

Hystérie : épuisé par le moindre effort......

Les troubles causent de la somnolence irrésistible; endormi, abruti, comme s'il était intoxiqué; coma; demeure couché silencieusement, immobile, yeux clos; étrange sensation en s'éveillant.

Absence de sueur; peau froide et sèche.

Sensations étranges :

Comme s'il avait bu; membres flottant en l'air; la tête semble trop large.

Comme si le cerveau frappait contre le côté de la tête.

Comme si tous les vaisseaux battaient.

Comme si la tête allait éclater.

Cerveau comme dans le vague.

Mâchoires comme paralysées.

Dents comme tenues dans une griffe; dents comme si relâchées.

Comme si la langue collait au palais.

Comme si elle avait mangé du hareng.

Comme si un morceau de bacon était dans sa gorge.

La nourriture forme des boules dans l'estomac.

Comme s'il y avait plein de noeuds; une masse dans l'abdomen. 

Comme si un morceau de bois traversant le bas du dos, pressait de dedans en dehors.

Comme si le coeur était comprimé (Cactus, Lilium tigr). Comme si le coeur s'arrêtait (Gels; Dig).

Poitrine trop étroite; un couteau enfoncé dans la poitrine.

Comme si le coeur était en train de s'arrêter; afflux de sang au coeur, et de là à la tête et dans tout le corps. Coeur serré (Cact; Dig).

Sensation de serrement au coeur, à la partie supérieure du bras, au genou.

Sensation d'un coup de poing : dans les lombes, au mollets....

Les parties sur lesquelles il repose semblent meurtries (Arnica).

Comme si les os, du genou à la hanche, avaient reçu un coup violent (un smash).

Sécheresse des yeux, du nez, des lèvres, de la bouche, de la gorge; ou du moins, sensation de sécheresse. 

Membres comme flottant dans l'air.

* * *

Parmi les symptômes des empoisonnements par la noix muscade, donnés dans l'Encyclopédie des pathogénésies, on note encore et toujours ses effets sur les organes pelviens, les ovaires et l'utérus très enflés et sensibles au toucher; beaucoup des symptômes viennent ou reviennent pendant des mois. La tête est toujours décrite comme lourde : " voudrait mettre ses mains à la tête pour l'empêcher de s'échapper "; elle parait très grosse; " obligée de remuer la tête avec les mains, car elle est trop large et trop lourde pour le corps ".... " La tête semble trop large et tirée en arrière. Tout parait trop large; les mains sont le double de leurs dimensions.. dans un cas, les objets deviennent plus petits. La respiration est très affectée. " Le pouvoir de respirer m'avait quitté ". Dans un cas, cherche à séparer ses mains qui convulsent... " N'ose pas dormir, de peur de mourir "..... " Main rouge; recouverte de zones rouges, et agrandie ".... Sensations de flottement. " Le coeur semble battre dans le vide; sensation d'engourdissement et de froid; comme s'il s'égouttait; comme si son action était suspendue ", et ainsi de suite.

* * *

Nux moschata est " endormi et FROID "; SOMNOLENT, SEC, avec ABSENCE DE SOIF.

* * *

Résumé de GUERNSEY sur Nux moschata : somnolence, très endormi; sommeil ressemblant à de la stupeur; les troubles causant de la somnolence.

Froid sans soif; faim sans soif; absence de sueur; pas de soif.

Bouche très sèche, si sèche que la langue peut adhérer à la racine de la bouche, mais sans désir d'eau, même plutôt aversion. (Merc, au contraire, a la langue très moite, avec parfois salive dégoulinante, et grande soif). Maux de tête avec bouche très sèche et aucun désir pour l'eau.

Pire au froid, à l'atmosphère humide; au grand air; à l'air froid; quand la température change (du sec à l'humide, ou vice versa, jusqu'à ce qu'elle soit stabilisée).

Pire par temps froids et humide; par temps ventés.

* * *

FARRINGTON dit : Nux moschata exerce une action toute nouvelle sur l'esprit. L'état varie d'une sorte d'ahurissement, dans lequel le milieu environnant est étrange, comme dans un rêve, ou imaginaire, à un état de distraction, de somnolence, et finalement de stupeur profonde, avec perte de mouvement et des sensations. Des états mentaux peuvent alterner. A un moment, elle rie, comme si toute chose lui paraissait ridicule. Elle plaisante même à propos de sujets sérieux. Soudain son comportement tourne à la tristesse, avec pleurs et cris bruyants; ou bien son expression devient stupide, toutes les idées s'évanouissent, et elle apparaît comme submergée par le sommeil.

Il y a, en outre, des erreurs de perception; une inconscience passagère lui semble comme ayant été de longue durée. Ses mains lui paraissent trop grandes. Les objets diminuent graduellement en taille, alors qu'elle les regarde fixement.

Les fonctions corporelles subissent la même influence; grande faiblesse et sensation de brisure dans le bas du dos et les jambes; les genoux semblent comme après un long voyage; prostration; tendance à défaillir; respiration oppressée, afflux de sang au coeur, peau froide et sèche. Si relâchée que le pouls et la respiration sont difficilement perceptibles. La tête tombe en avant, le menton reposant sur la poitrine. La tête roule de côté comme si elle était trop volumineuse. Les intestins sont énormément distendus par des gaz, comme par une faiblesse de digestion. Même les selles molles sont évacuées avec difficulté.

Ce sont cette atonie mentale et corporelle qui ont conduit aux guérisons superbes avec Nux Moschata. Non seulement sa faiblesse hystérique, mais aussi dans la typhoïde et le choléra infantile. Les symptômes hystérico–spasmodiques du remède sont intimement entremêlés avec les symptômes ci)dessus. La tête est secouée vers l'avant, les mâchoires serrées, le coeur comme emprisonné? Oppression soudaine du coeur avec sensation d'étouffement; Tonicité, suivi par un spasme clonique, inconscience ou défaillance.

Les symptômes d'accompagnement sont : grande sécheresse de la bouche et de la gorge, dont elle se plaint de façon extrême, avec sa tendance à tout grossir.

La moindre excitation émotionnelle réveille les symptômes, aggrave la distension de l'abdomen, etc.. Peau froide et sèche, aucune disposition à transpirer......

* * *

KENT a fait un petit article sur Nux moschata. Il dit que ce produit n'est pas un très grand remède, mais qu'on passe souvent à côté, quand on en a besoin. Nous contractons l'habitude de nous fier entièrement aux polychrestes.......

La racine est beaucoup plus forte que la noix, dans les mêmes proportions, et contient les vraies propriétés médicinales.

Étourdi, automate ..... un état étonnant de l'esprit. Arrive à accomplir ses obligations; mais si elle est interrompue, elle oublie ce qu'elle était en train de faire, oublie qu'elle était en conversation avec son fils. N'a aucune souvenance des événements passés.

Repose les yeux fermés; sait ce qui se passe, mais ne se souvient de rien. Semble dans un rêve; semble ne pas reconnaître ses amis.

Elle est toujours prête à aller dormir.... que ce soit ou non le moment.

Il est utile, dit encore Kent, dans le coma de la fièvre typhoïde et des fièvres intermittentes. Répond lentement après un long intervalle, puis regarde à nouveau d'un air confus. La réponse peut n'avoir aucun rapport avec la question posée.

L'état d'endormissement et d'hébétude combinés, sont difficiles à couvrir par un médicament; cet état est un peu semblable à celui de Opium.

Défaillance, faiblesse en se tenant debout longtemps, comme s'il tenait un rôle.

Bouche sèche; somnolence et attitude d'automatisme; a guéri le petit mal.

Convient spécialement aux femmes maigres, qui ont perdu pas mal de graisse; la poitrine est plate; je me souviens d'une femme de 35 ans, dont les seins étaient primitivement bien arrondis, et qui devinrent par la suite parfaitement plats. Nux moschata restaura les seins.

Un petit remède, mais quand il est indiqué, nul ne peut le remplacer.

* * *

Nous finirons avec une citation provenant " Manuel de Neatby et Stonham " :

" Comme avec tous les autres remèdes, quand ils sont donnés selon la loi de similitude, Nux moschata soulagera et guérira dans les maladies, quelles que soient leur nom ou étiquette ou la classification, si la correspondance entre la drogue et la maladie est suffisamment étroite ".

 

 

Nux Vomica [Nux–v]

 

Texte

Aucune maison ne pourrait se passer d'une trousse homéopathique pour les affections courantes, et avec une trousse homéopathique ne devrait exister sans Nux vomica. Quand nous étions enfants, la trousse comprenait du Nux, et les nourrices n'avaient pas tort quand elles considéraient Nux comme un " remède de colère ".

Hahnemann, écrivant au sujet de Nux nous dit que quelques remèdes ont des symptômes si ressemblant aux affections courantes que leur emploi est très fréquent. Il leur a donné le nom de Polychrestes, c'est–à–dire de remèdes " d'emploi variée ".

C'est polychrestes qui doit être sous la main pour des troubles aigus communs, et prééminent parmi eux émerge " la graine de Nux vomica ". Hahnemann dit que jadis on avait peur de l'employer, car ce produit était administré à de très fortes doses (un grain entier, ou plusieurs grains∑ ). Mais Nux se révèle le plus doux et le plus efficace remède lorsqu'il est administré aux petites doses indiquées quand les symptômes de la maladie correspondent à ceux qu'il est capable de produire dans l'organisme sain.

" D'après son expérience prudente pendant de nombreuses années ", il nous dit que Nux est plus souvent nécessaire chez des personnes de tempérament anxieux, zélé, enflammé, chaud; ou encore de disposition malicieuse, emportée, irascible. (Ce qui ne veut pas dire, naturellement, que Nux ne trouve pas sa place dans d'autres cas, si les symptômes sont adaptés).

Là, il semble que les remèdes s'adaptent toujours à des conditions anormales. C'est ainsi, que, comme vous le verrez, Nux devrait être un remède inappréciable au Paraguay pour où les habitants qui sont pris d'accès de folie furieuse.

Sir John Weir, dans son pamphlet " Attitude du temps présent ", cite un Dr Linsay, du Paraguay, à propos de l'effet puissant sur le système nerveux, du Vent du Nord dans ces régions. (On se rappellera que Nux est un de ces quelques remèdes pires par temps sec et aggravés par temps venté).

Le Dr Lindsay dit :

" C'est un vent sec et chaud; il dessèche tout sur son passage; ses effets sur les animaux de toutes sortes sont extraordinaires.

Tous les animaux domestiques – chevaux, bétail, chiens, volaille, souffrent au même titre que les hommes...... Les nerfs sont à vifs. L'événement le plus banal, un mot dit pour plaisanter, mal interprété, et voilà notre sujet prêt à vous tuer.

" Un natif plus âgé, rencontrant un autre plus jeune et d'une classe légèrement supérieure, le salua en ces termes : Et bien, jeune homme, vous ressemblez presque à un homme ?... sur ces paroles, il l'atteint d'une balle, et l'autre s'écroula mort ".

" Pendant le vent du Nord, on compte beaucoup plus de meurtres et de blessures qu'en toute autre période. Quand les danses locales sont autorisées pendant le vent du Nord, nous restons à écouter les coups ou les pas de ceux qui s'affairent à porter secours, pour des cas de poignardage ".

" Et maintenant, écoutez les expérimentations concernant Nux vomica :

£Pire par vent sec.

Sensibilité et irritabilité exagérées.

Anxiété excessive.

Exaltation et excitabilité morales, avec extrême sensibilité à la moindre douleur à la moindre odeur, bruit ou mouvement.

Devenu fou, il désire tuer.

Prend tout de travers; explose volontiers en réprimandes et injures.

Il est brutal; il lance un regard mauvais à quiconque lui pose une question, sans daigner répondre.

On dirait qu'il va frapper à la figure quiconque lui adresse la parole, tant il est d'humeur irritable et incontrôlable.

Le mot le plus inoffensif l'offense. Bourru. Malveillant. Tempérament enflammé, excité. Mauvaise humeur, vexation, colère, explose en actes violents.

Actes frénétiques et extravagants.∑

" Voici quelques symptômes étranges de la matière médicale illustrée de la manière la plus étonnante ".

Ce qui suit fait partie des symptômes mentaux en caractères gras de Nux vomica, tirés de l'Encyclopédie d'Allen, ainsi que des travaux d'Hahnemann : les symptômes répétitivement causés par le remède dans les empoisonnements et les expérimentations, guérissent également par les dilutions homéopathiques.

£Esprit querelleur, allant jusqu'à la violence.

Extraordinaire anxiété; tristesse.

Elle ne peut venir à bout du plus petit malheur.

Très porté à extérioriser violemment sa maussaderie.

Très enclin à reprocher aux autres leurs propres fautes.

Ressent toute chose trop fortement.

Hypersensibilité aux impressions sensorielles.

Ne peut supporter de fortes odeurs et une lumière trop vive.

Ne peut supporter bruits et paroles.

La musique et le chant l'affectent grandement.

Irrésolution.

Ne peut supporter l'indisposition la plus légère;

Très hypochondriaque; affecté par la chose la plus légère, après manger.

Redoute un travail intellectuel nécessitant de penser et d'employer les idées.∑

Nux affecte le corps et l'âme, et ceci toujours d'une façon intense ; non seulement l'esprit, la tête, le cerveau, les sens, mais aussi tout le tractus digestif, de la bouche à l'anus; la totalité du système respiratoire; le foie et le système porte; l'appareil génito–urinaire. Il affecte les nerfs, les muscles, la peau, le sommeil.. C'est un grand remède de fièvre, les symptômes étant conformes.

Il n'est pas étonnant que les Homéopathes e ce qu'on pourrait appeler la période intermédiaire de l'Homéopathie, lesquels se satisfaisaient des basses dilutions et obtenaient leurs meilleurs résultats dans les affections aiguës, aient fait grand usage de Nux. Ils avaient les polychrestes au bout des doigts.

De tête, les symptômes en caractères gras de Nux sont :

£Intoxication.

Confusion d'ivresse dans la tête.

Embrumement de la tête après dîner, qui revient 24 heures après.

Le matin, sorte d'ivresse, lourdeur vertigineuse de la tête.

Douleur continue dans l'occiput, le matin, immédiatement après le lever.

Douleur pressive.

Engourdissement de la tête, mal de tête, apparaissant même avant d'ouvrir les yeux.

Pire en remuant les yeux.

Céphalée le matin, comme si la tête avait été battue avec une hache.

Mal de tête, pire après manger, avec nausée et vomissement très sûr.

Crises de vertige, comme si cela tournait en rond dans le cerveau, avec perte de connaissance momentanée.

Confusion comme de l'ivresse dans la tête.∑

Ici, on peut noter que Nux est (ou devrait être) un grand remède d'ivrognes. Même les homéopathes encore profanes doivent savoir cela. Une de nos tantes, constatant la misère d'une famille où le père buvait, leur envoya du Nux.. : le résultat fut une famille heureuse et délivrée de la boisson. Parmi les consultants externes, à l'hôpital, une pauvre femme, de temps en temps, venait avouer son trouble – un mari qui buvait; Nux vomica fut envoyé, et changea tout. Il y en eut une, l'autre jour, qui rapporta plus tard que si l'homme buvait encore, il n'était plus aussi renfrogné et impossible, ce dont elle était reconnaissante (Sulfur, remède complémentaire de Nux, a aussi la réputation d'être utile pour " les personnes qui s'adonnent à la boisson " – comme l'a exprimé une pauvre femme. Un des médecins de l'hôpital, il y a des années, avait l'habitude de traiter ses " ivrognes ", aux urgences, avec Camphora en dilution. Et Burnett portait aux nues Spiritus gl quercus (teinture de gland) pour les vieux ivrognes sevrés).

Nux, en plus de son hypersensibilité à la lumière, au bruit, aux odeurs, affecte les organes des sens. Les yeux, éprouvent une douleur cuisante, notamment des canthi interne et externe, " comme par du sel ". Ils sont purulents, et pleurent.

Mais, le nez, faisant partie du système respiratoire, est spécialement affecté par Nux. Ici se trouve une des grandes sphères d'action de Nux (dans le rhume commun) où ses indications sont spéciales et bien définies. Nous citerons à nouveau les symptômes en lettres italiques, qui se rencontrent dans le tractus respiratoire entier :

Décharge profuse de mucus par une narine, laquelle semble obstruée par un catarrhe sec.

Fréquente décharge provenant des deux narines, obstruées par un catarrhe sec.

Coryza fluent le matin.

Coryza fluent le jour, qui s'arrête la nuit.

Coryza véritable, avec raclement dans la gorge, fourmillement dans le nez et éternuement.

Catarrhe avec mal de tête, chaleur à la face, sensation de froid, et beaucoup de mucus dans la gorge.

Éternuement au lit ; après le lever, apparition soudaine de coryza fluent.

Gorge rugueuse, par suite du catarrhe. Palais sensible, douloureux, à vif.

Irritation de la gorge provoquée par la toux.

Gorge douloureuse. Gorge grattée.

Sensation dans le larynx comme si elle était à vif, raclée; provoque la toux;

Violente toux avant le lever, le matin, avec expectoration de sang coagulé, et sensibilité dans la poitrine.

Toux très tôt le matin.

Toux sèche, de minuit au point du jour.

Grattement dans la poitrine, causant du graillonnement.

Toux entraînant un mal de tête, comme si le crâne allait éclater.

Toux entraînant une douleur de meurtrissure dans l'épigastre.

Constriction thoracique asthmatique traversant de part en part la poitrine, quand il marche ou grimpe une colline.

– parmi les symptômes " fébriles " de Nux, sont :

Immédiatement après avoir bu, il frissonne et grelotte.

Hahnemann dit, " Les désordres sérieux provoqués après avoir pris froid disparaissent souvent avec Nux vomica, Nux a la sensation de froid au plus petit mouvement; à la moindre exposition au grand air. Frissonne au moindre courant d'air. Ne peut se réchauffer. Grand refroidissement, non soulagé par la chaleur du poêle, ni par les couvertures du lit. Ne peut se réchauffer. Fièvre dans l'après–midi, froideur et sensation de froid, avec ongles bleus, suivit par une chaleur générale et des mains brûlantes, avec soif, en premier lieu d'eau, ensuite de bière.

– Et maintenant, nous allons explorer le tractus digestif, de la bouche à l'anus, tel qu'il est affecté par Nux, seulement d'après les symptômes en caractères gras. 

Goût putride le matin, mais la nourriture et la boisson ont bon goût.

Goût amer. Goût putride en toussant.

Répugnance pour la nourriture, ainsi que le tabac et le café habituels.

Eructation de liquide amer et sûr.

Nausée, le matin; après manger.

Le fait de fumer le rend nauséeux et lui soulève le coeur.

Après un repas, il a mal au coeur, est anxieux, nauséeux, malade, comme après une forte purge.

Tendance à vomir; vomissement de mucus sûr.

Haut–le–coeur, comme s'il allait vomir, tandis que du mucus graillonnant vient de l'arrière–nez.

Tension au–dessus de l'estomac.

Pression, comme venant d'une pierre dans l'épigastre; pire en marchant.

Pression dans l'estomac, après avoir mangé un peu, le matin.

Un goût métallique, d'herbe lui revient.

Pression comme venant d'une surcharge de l'estomac, juste après manger.

Violent symptômes gastriques.

Sensation de raclement dans l'estomac.

Distension flatulente de l'abdomen, après manger.

Colique, comme si de la diarrhée allait venir, après avoir pris froid.

Colique coupante, avec haut–le–coeur. Coliques causant de la nausée.

Colique disparaissant promptement au repos– assis ou couché.

Douleur dans le cadre de l'abdomen, comme si une hernie voulait s'étrangler.

Sensation de faiblesse dans le cadre abdominal, comme si une hernie voulait sortir.

– Hahnemann a un certain nombre de symptômes en caractères gras de l'effet de Nux sur les intestins :

Douleur abdominale déchirante, pinçante, comme si allait survenir de la diarrhée, à la suite d'un froid.

Piqûres d'aiguilles; douleurs coupantes; douleurs pinçantes.

Après la colique, évacuations d'un mucus sombre, causant une brûlure cuisante à l'anus.

Sensation de faiblesse dans le pourtour de l'abdomen, comme si une hernie voulait sortir.

Sensation de poussée vers le bas dans la région des organes génitaux, dans la partie basse de l'abdomen.

Développement d'une tendance à la hernie inguinale.

– Le rectum et l'anus sont très affectés par Nux :

Hémorroïdes internes.

Forte douleur pressive dans le rectum, après une selle et après un repas, spécialement en faisant travailler le cerveau, en étudiant.

Douleurs constrictives déchirantes, et tenaillantes, comme par l'aggravation d'hémorroïdes internes, dans le rectum et l'anus, après un repas et après avoir exercé l'esprit et avoir réfléchi.

Après une selle, il semble que la selle soit restée en arrière et ne peut être évacuée, avec une sensation de constriction dans le rectum, non dans l'anus.

Décharge de sang brillant avec fèces, accompagnée d'une sensation de constriction et de contraction dans le rectum, pendant la selle.

Il semble toujours que la selle n'est pas suffisante et que l'évacuation est incomplète.

Désir anxieux d'aller à la selle.

– On a entendu dire par les vieilles soeurs de l'hôpital que, dans les temps plus anciens de l'homéopathie, nul ne songeait à opérer les hémorroïdes, on avait alors l'habitude de les guérir avec Nux et Sulf en basses (dilutions) et en alternance. (On marchait à l'ombre d'Hahnemann!) Sulfur a certainement produit des hémorroïdes et les a guéri.

£Fréquent désir inefficace d'aller à la selle, comme si l'évacuation était incomplète.

Diarrhée de couleur sombre, spécialement le matin et juste après dîner.

Obligé d'aller à la selle trois ou quatre fois dans la journée; c'est toujours aussi inefficace, et la selle, quand elle sort, est molle.

Constipation, comme provenant d'une constriction et d'une contraction des intestins.∑

Nash met quelque lumière sur cette phase de l'action de Nux : il dit : " Désir fréquent et inefficace de déféquer; ou alors, la selle sort mais en petites quantités à chaque essai. Ce symptôme est de l'or pur. Un petit nombre d'autres remèdes ont cela, mais pas aussi nettement ni de façon aussi persistante.

" Il y a des symptômes guides dans la constipation à laquelle Nux est homéopathique; dans ce cas, et dans ce cas seulement, selon mon expérience, le malade guérira ".

Il dit que Dunham a comparé ici Nux et Bryonia : " il n'y a aucune raison de les confondre ici, ou de les alterner. La constipation de Nux est liée à une action péristaltique irrégulière des intestins, d'où les désirs fréquents et inefficaces d'aller à la selle; tandis que la constipation de Bryonia, est causé par un manque de sécrétion des intestins. Avec Bryonia, il n'y a pas de désir, et les selles sont sèches et dures, comme brûlées ". Il ajoute : 

" Ce symptôme de Nux n'est pas seulement rencontré dans la constipation. Il est présent dans la dysenterie; quand les selles (de mucus visqueux et de sang) sont petites, insuffisantes. Dans la dysenterie de Nux, les douleurs sont très nettement soulagées pour une courte période après chaque selle : avec Mercurius (Merc cor), la douleur et le ténesme continuent après chaque selle – la sensation de jamais–fini..... Mais, que le malade ait de la constipation, de la dysenterie, de la diarrhée ou tout autre maladie, si ce symptôme est fréquent, à savoir un désir inefficace d'aller à la selle, nous pensons d'emblée à Nux, et nous le donnons, s'il n'est pas contre–indiqué par d'autres symptômes ".

Ce que Nux produit réellement dans les organes abdominaux est un péristaltisme irrégulier : colique pinçantes çà et là et poussant le contenu de l'intestin à la fois en avant et en arrière. D'où le caractère de la défécation. Un peu de matières passe avec soulagement, mais il y en a davantage à venir et toujours cette sensation qu'il y a beaucoup de matières à expulser.

Kent dit : " Un autre état fréquent chez Nux, est le fait que les actions prennent une direction opposée. Quand l'estomac est malade, il vide habituellement son contenu sans grands efforts; dans Nux au contraire, le malade a mal au coeur, fait des efforts, comme si l'action prenait la mauvaise direction comme s'il devait ouvrir de force l'abdomen. Action inversée. Hauts–le–coeur, éructations, efforts; et après un effort prolongé, il vide finalement son estomac ".

Il décrit, dans les intestins, " une sorte d'antipéristaltisme. Dans la constipation; plus il force, plus il est difficile d'expulser une selle ".

Les organes urinaires sont aussi affectés par la nature spasmodique de Nux : 

Miction urgente.

Fréquent désir d'uriner; fréquemment envie d'uriner, car il a l'impression qu'il serait mieux s'il pouvait passer un peu d'eau.

Désir inefficace, douloureux pour uriner.

Violents efforts, efforts pour uriner, constants, très douloureux, sans qu'il soit capable d'évacuer une seule goutte.

L'urine passe avec difficulté.

Pendant la miction, douleur brûlante et déchirante dans le col de la vessie.

En urinant, démangeaisons dans l'urètre.

Règles trois jours en avance avec crampes dans l'abdomen.

Pendant les règles, nausées matinales, sensation de froid avec crises de défaillance.

– Dans les convulsions de Nux, on reconnaît l'élément Strychnine :

Le toucher le plus léger de la main déclenche immédiatement les spasmes.

– Il y a des années, dans la région, une misérable poule avait été enfermée toute seule, parce que " si l'une de ses congénères la touchait, elle piquait une crise Si en expérimentant, on secouait sa cage, elle se tordait dans des convulsions; après traitement par Nux, on la revit plusieurs jours plus tard, courant parmi le reste de la volaille.

Nux a les plus violentes convulsions, avec opisthotonos; convulsions de tous les muscles du corps, avec face pourpre et perte de la respiration lors des mouvements; sujet conscient ou semi–conscient pendant la durée du spasme, il se rend compte de ses souffrances et contorsions qui sont horribles; pire par le plus léger courant d'air; en chatouillant les pieds; le plus simple attouchement de la gorge déclenche la fermeture de la bouche " (Kent).

Nux produit non seulement des convulsions, mais du trismus. Il a produit " une contraction des mâchoires, comme le tétanos ". – " fermeture des mâchoires avec conscience complète ". Le tétanos est fatal est aux chevaux ayant " ramassé un clou ". Nous nous souvenons, il y a longtemps de cela, d'un entrefilet sur un journal du soir; 

Le propriétaire d'un cheval atteint de tétanos demanda à un vétérinaire d'empoisonner la bête; et le vétérinaire administra au cheval une forte dose de Strychnine.

Rencontrant le propriétaire du cheval, quelques jours plus tard, le vétérinaire lui demande ce qui advint du cheval; " Je le monte " fut la réponse .... C'est une guérison homéopathique accidentelle réalisée par un vétérinaire qui ne connaissait pas l'homéopathie (la Strichnine, naturellement, est un des alcaloïdes de Nux).

Pour écrire à fond à propos de " quelques emplois " de Nux, il faudrait " écrire une matière médicale complète ".

Mais voici juste encore quelques bribes, au sujet de Nux :

Nash dit : " Spasme, hypersensibilité (nerveuse), et sensation de froid, sont trois caractéristiques générales de ce remède.

" Anxiété avec irritabilité; tendance au suicide, quoique ayant peur de mourir.

" Pour des personnes très particulières, soignées, zélées " (Kent donne seulement Arsenicum et Nux; sous la rubrique fastidieux et Nux se retrouve avec Arsenic pour sa peur des couteaux, et pour l'impulsion qu'ils font naître).

" Contractions, spasmes, convulsions, pire par le plus léger attouchement. Convulsions avec conservation de la conscience ".

" Endormi le soir, pendant les heures précédant le coucher; puis reste éveillé pour une heure ou deux; puis désire dormir tard la matinée.

" En cas de maladie, ou d'abus de café ou dans l'alcool, si les symptômes de Nux surviennent, Nux les guérira.

" Grande chaleur, tout le corps étant d'une chaleur brûlante, spécialement la face qui est rouge et chaude; néanmoins, le patient ne peut se mouvoir ou se découvrir tant soit peu sans avoir une sensation de froid.

Peu importe qu'il s'agisse d'une fièvre, d'une inflammation rémittente, la fièvre accompagnant une hypersensibilité de la gorge, un rhumatisme, l'infuenza : avec ces indications, donnez Nux, et vous ne serez pas déçu, quant au résultat. Il m'a fallu des années pour apprendre la valeur de ce symptôme ", dit Nash.

" L'indigestion de Nux se situe une heure ou deux après manger – goût sûr – brûlure de la poitrine – enflure, doit desserrer ses vêtements, avec pression comme par une pierre dans l'estomac – ceci avec l'humeur et le tempérament de Nux. Les causes peuvent être : le café, l'alcool, la débauche, l'abus de drogues, les habitudes sédentaires, la fatigue après une longue veillée ou une vie trop mondaine.

Nux est adapté à des troubles provenant de telles causes ".

Une des caractéristiques de Nux consiste en une sensation de raclement, dans la gorge, la poitrine, l'estomac, dans les états inflammatoires.

Nux rêve de poux, telle cette femme ayant pris Nux pendant un mois, et ne trouva pas cela à son goût.. Les rêves de Nux sont coléreux, amoureux, anxieux, rêves de maladie, d'infortune, de querelles.

Nux est un des quelques remèdes désirant ardemment les graisses; également l'alcool et la bière; ou encore il peut détester l'ale (bière anglaise blonde), la bière, le café, la nourriture, même s'il a faim, et peut exécrer la viande, le tabac et l'eau.

KENT donne quelques petits portraits vivants de Nux : " Nux est un vieux dyspeptique, maigre, décharné, affamé, flétri; il est courbé en avant; vieux avant l'âge; choisit toujours sa nourriture et ne digère presque rien; aversion pour la viande, qui le rend malade; désire ardemment les choses piquantes et amères; de toniques. Estomac faible; après les repas, douleur dans l'estomac; ptôse d'estomac; perd son embonpoint et dépérit ".

Et aussi " un homme d'affaire s'est rendu à son bureau jusqu'à n'en plus pouvoir : il reçoit beaucoup de lettres, il a plusieurs casseroles sur le feu; il est troublé par mille petites choses; son esprit est constamment traîné d'une chose à l'autre jusqu'à en être torturé; ce ne sont pas tellement par les grosses affaires, mais par les petites choses. Il est obligé de stimuler sa mémoire pour s'appliquer aux plus petits détails; il rentre chez lui, et pense à tout cela; il demeure éveillé la nuit; son esprit est embrouillé par le tourbillon des affaires, et les affaires du moment se pressent dans sa tête; bientôt, son cerveau se trouve surmené. Quand les petits détails l'assaillent, il devient coléreux et désire s'évader, envoie tout promener, crie, rentre chez lui, et il s'en prend à sa famille et ses enfants. Dort par à–coups; se réveille à 3 heures du matin; ses affaires l'assaillent à tel point qu'il ne peut se rendormir jusqu'à tard au matin, si bien qu'il se réveillera fatigué et épuisé. Désire dormir tard le matin....

Mélancolie, tristesse, mais il se sent en permanence capable de tout faire voler en éclats, secoue tout ce qui l'environne, met tout en morceaux; veut forcer les choses à se passer à sa propre manière. Poussé par des impulsions à commettre des actes qui tournent à la démence – la destruction des autres ".

 

 

Opium [Op]

 

Texte

(Papaver Somniferum – Pavot blanc)

Un vieux proverbe médical dit ceci " Sine papaveribus et sine medicamentis ex eis confectis manca et clauda esset medicina " pourrait être traduit dans notre langue de la façon suivante : " Sans le pavot et ses dérivés la médecine serait un fiasco. 

Quelle drogue, mieux qu'Opium, illustre la différence entre les deux voies de la pratique médicale. Opium, et son principal alcaloïde, la Morphine∑ sont un énorme pilier de la médecine orthodoxe; et il pourrait parfois sembler cruel à un médecin jeune et de peu d'expérience de s'en passer. La vérité est qu'à des doses pondérales on ne guéri rien du tout. La vérité est que, plus on en donne, plus grand est le désir et le besoin d'obtenir le repos paisible qu'elles procurent. La vérité est que le plus grave problème de la médecine est la guérison du consommateur d'Opium, et le sauvetage des victimes d'opiomanie. A une certaine période, c'était la coutume, chez les médecins de Paris de traiter les règles douloureuses des jeunes femmes par des injections hypodermiques de Morphine .. avec des résultats déplorables. Nous avons appris, dans notre cours de Psychiatrie que s'il pouvait être valable de tenter la désintoxication la première fois, il était préférable, dès la première rechute, de laisser le malade à son sort, car les souffrances infligées sont pires à la deuxième tentative.

L'ultime effet de ces drogues, au premier abord, séductrices et ensuite tyranniques, est de détruire toute notion de bien et de mal ! Mensonge et vol sont les caractéristiques d'Opium.. Rien de ce que dit une victime de l'Opium ne doit être accepté, notamment quand le désir de drogue est impératif, et quand la drogue est difficile à obtenir. Nous nous souvenons bien de l'histoire tragique de ce jeune officier de marine, il y a plusieurs années de cela : à l'occasion d'une forte crise de sciatique, il fut dopé avec de la morphine, jusqu'au moment où il fut sous sa dépendance; et comme, malheureusement, il avait sous sa surveillance les remèdes du bateau, il n'avait qu'à se servir. Il fut traité une première fois en vue d'une guérison, puis nous apprîmes qu'il dû être maintenu énergiquement au lit, alors qu'il se déchaînait pour chercher la dose. Il était guéri uniquement pour rechuter et les dernières nouvelles que nous ayons sont son arrestation pour vol d'une paire de bottes.

Donc, Opium est une drogue (en préparation homéopathique) à laquelle il faudra penser pour ces enfants anormaux, dont le sens moral n'a jamais été développé, qui volent, qui mentent, et sont dirigés vers une institution mentale... Néanmoins, il peut s'agir chez certains d'un simple retard dans le développement de la conscience, laquelle semble se développer à différents âges : c'est ainsi que " l'absence de conscience " peut faire place plus tard à une conscience scrupuleuses.

Mais d'Opium, ou bien de la morphine, dans les grandes douleurs ? Nous laisserons à Nash le soin de répondre à cette question . Il dit : 

Opium, donné à doses narcotiques, ne produit pas le sommeil, mais une stupeur,

et il ne soulage la douleur qu'en rendant le malade inconscient d'elle. Combien de cas ont été ainsi masqués par de tels traitements, au point que la maladie progresse jusqu'à n'avoir plus aucune chance de guérison. Douleur, fièvre, et tous autres symptômes sont la " voix " de la maladie, disant où est le trouble, et guidant vers le remède. Le véritable traitement curatif soulage la douleur souvent même plus vite qu'Opium, et de plus guérit la cause du mal dont il dépend ".

Et ici, on se rappelle les avertissements d'un de nos maîtres chirurgiens concernant le danger de telles drogues, dans les états pathologiques abdominaux aigus pouvant faire l'objet d'une intervention chirurgicale urgente.

Même dans les cas les plus désespérés des maladies malignes, extensives, inopérables, où la morphine, paraîtrait au commun des mortels, non seulement indiquée, mais impérativement, nous voyons chaque jour que de petites doses d'Arsenicum, ou de tout autre remède, adapté aux symptômes, enlève la douleur, améliore la santé du corps et de l'esprit, et prolonge la vie, sans la nausée et les autres misères que procurent des traitements de chiens, tels que la morphine.

Hahnemann dit : " Opium est presque le seul remède, dans son action primaire à ne pas produire une seule douleur ". Il nous dit que toute autre drogue produit, sur un individu sain, une quelconque douleur dans l'organisme, chacune selon son mode, et qu'en conséquence elle est capable de guérir de telles douleurs lorsqu'elles se rencontrent dans une maladie naturelle; mais " Opium, seul, ne peut juguler d'une manière permanente une seule douleur, parce qu'il ne produit pas une seule douleur dans son action primaire; mais plutôt l'inverse, à savoir l'insensibilité, dont l'inévitable conséquence (action secondaire) est une sensibilité plus grande qu'auparavant, d'où une sensation plus aiguë de la douleur ".

Et il cite un passage de la " Pharmacia rationalis " de Willis : " Les opiacés calment en général les douleurs les plus atroces, et produisent de l'insensibilité pour un certain temps; mais une fois ce temps écoulé, les douleurs reprennent immédiatement, et atteignent bientôt leur violence habituelle ............ Quand l'effet de l'Opium est passé, les douleurs abdominales reviennent, sans avoir rien perdu de leur caractère atroce, jusqu'à ce qu'on emploie à nouveau les vertus magiques de l'Opium ". Ainsi, dans le monde sens dessus dessous de la médecine curative, Opium est indiqué dans les cas où il n'y a pas de douleur, là où le malade devrait en détresse et douloureux; pour des affections désespérées où le patient déclare : " Je me sens si bien ! ou bien ne se plaint de rien; pour les cas d'insensibilité, de coma, comme dans l'apoplexie; pour les cas sans douleur, sans symptôme, avec constipation ; et ainsi de suite et répétition.

Hahnemann nous dit qu'il est plus difficile d'estimer l'action d'Opium que celle de presque toute autre drogue. L'action primaire de doses faibles et modérées exalte l'irritabilité et l'activité des muscles volontaires pour un court laps de temps, mais diminue celles des muscles involontaires pour une période plus longue. Tandis que l'Opium exalte le courage et l'imagination pendant sa phase primaire, il semble en même temps émousser et stupéfier la sensibilité générale et la conscience. Mais par la suite, l'organisme vivant produit des effets opposés aux précédents par une violente réaction (action secondaire), c'est–à–dire qu'il diminue l'irritabilité et l'activité des muscles volontaires; exaltant l'excitabilité des muscles involontaires, avec pertes des idées, et obtusité de l'imagination, avec de la faiblesse de la sensibilité morale et hypersensibilité générale. Il ajoute qu'aucun remède au monde ne supprime les plaintes des patients plus vite qu'Opium ".

HALE WHITE nous dit que dans Opium les facultés supérieures sont d'abord excitées, augmentation de l'intelligence et la vigueur cérébrale, notamment de l'imagination, pendant que la raison et le jugement sont par contre émoussés. Puis survient le sommeil, un sommeil pendant lequel le malade ne répond à rien et ne semble pas souffrir.

" Cette action fait d'Opium une drogue inappréciable ", dit Hale White.

Et encore, " Opium diminue toutes les sécrétions, sauf la sueur. Il paralyse les mouvements péristaltiques de l'estomac et de l'intestin ". 

L'inconscience produite par l'empoisonnement d'Opium avec la respiration stertoreuse, les mâchoires tombantes, les pupilles généralement contractées, la face pourpre, marbrée, chaude avec sueur chaude, les joues gonflées à chaque expiration, constituant un tableau parfait d'apoplexie; or, c'est justement dans de tels cas d'hémorragie cérébrale qu'Opium est inappréciable. Comme le dit Nash, " le malade ne répond pas à la lumière, ni au toucher, ni au bruit, ni à rien d'autre, sauf au remède indiqué, qui est Opium ".

Et Kent dit : Opium cause un afflux de sang au cerveau, et quand il est donné homéopathiquement il le maîtrise, et en six heures et demi, il devient lucide, la peau fraîche; le visage de couleur normale, le pouls normal. Nous voyons ainsi l'utilité des effets brutes d'Opium en en donnant l'image d'une apoplexie.

Et Kent dit : " Parmi les faits frappants concernant Opium, il est une catégorie de troubles caractérisés par l'absence de douleur, l'inactivité, et la torpeur...... Aberration dans la vision, le goût, le toucher; il ne réalise pas l'aberration dans lequel il se trouve; de sa propre prise de conscience perversion de tous les sens avec aberrations ".

Il ajoute, suivant Hahnemann, " la caractéristique générale est l'absence de douleur, mais de temps en temps peut se produire un état alternant, dans lequel une petite dose d'Opium peut produire de la douleur, de l'insomnie, de l'inquiétude et de l'excitabilité nerveuse.... La majorité des sujets sont constipés, mais on peut constater parfois de la dysenterie et du ténesme. Le patient est endormi, bien que parfois la drogue soit caractérisée par des nuits sans sommeil, de l'anxiété, une hypersensibilité au bruit, telle que le sujet déclare entendre les mouches marcher sur les murs, et entendre la cloche d'un clocher lointain ".

Nous avons déjà dit que quelques remèdes ont de tels effets opposés sur des sujets différents.

D'après Dr Quincey, les visions d'Opium sont architecturales, scéniques; sensations de descendre dans les profondeurs d'Abysses sans soleil, d'abîmes au–dessus d'abîmes, et où il semble sans espoir qu'il pourrait ré–ascensionner.

Et parlant d'Opium, comme produisant partout de l'insensibilité et une paralysie partielle ou totale, Nash ajoute : 

" Parfois, nous trouvons un état exactement opposé chez Opium. Délire : yeux largement ouverts, brillants; face rouge, bouffie ". " Vive imagination avec exaltation de l'esprit ". " Nerveux, irritable, facilement effrayé ". " Crispation, tremblement de la tête, des bras et des mains; secousses des fléchisseurs, voire convulsions ".

" Insomnie avec acuité de l'ouïe; le chant du coq à une grande distance le réveille ".

Et Clarke, commentant Hahnemann : " Il est plus difficile d'estimer l'action d'Opium que celle de presque toute autre drogue ", déclare : "C'est moi que si nous concevons qu'il est nécessaire de diviser les effets entre primaires et secondaires, elle dépend de l'expérimentation ou du patient.... ". " Je connais des sujets qui sont devenus complètement insomniaques par Opium à toutes sortes de doses; et Opium 30 m'a aidé dans les cas d'insomnie aussi souvent que. Mon expérience tend à prouver que quels que soient les effets, primaires ou secondaires de la drogue, c'est un effet de la drogue, et en conséquence il est utilisable pour la prescription... ".

Et encore : " Il ne fait aucun doute que une anormale absence de douleur constitue un grand Keynote d'Opium "; mais dans sa pathogénésie peuvent se trouver quelques douleurs aiguës, et parmi elles, certaines enregistrées par Hahnemann lui–même; à savoir : d'horribles douleurs de travail dans l'utérus, l'obligeant à plier son abdomen en deux, avec anxiété, et une envie urgente et presque inefficace de déféquer ". " Que ce symptôme soit primaire ou secondaire, je l'ignore ".

Et Clarke de citer un cas de sévère dysménorrhée ou Opium procura un plus grand et plus durable soulagement que tout autre produit, tandis que dans un autre cas, Opium 30 donné pour la constipation déclencha, lors des règles suivantes, " une douleur tranchante, cause de vomissement, avec désir de se plier en deux et de se garder au chaud ".

Parmi ces symptômes contradictoires, Opium a des crispations, des secousses voire des convulsions. Et ici, Kent dit : " un patient Opium avec des convulsions, a besoin d'être découvert et désire le grand air froid. Il présente des convulsions si la chambre est trop chaude ". " Si une mère plonge un tel enfant dans un bain chaud, pour soulager les convulsions, il deviendra inconscient et d'une froideur mortelle ". (Comparer Apis).

Opium présente une peinture vivante de l'alcoolisme à un stade extrême, du delirium tremens; c'est un des cas où il est utile.

Opium procure des sensations de béatitude –physique et mentale : grand bonheur, grande assurance, dans les premières heures de la drogue. Quand ces symptômes s'évanouissent, dans les tourments de la damnation, le consommateur d'Opium doit retourner à l'état temporaire de délices, et renouvelle par là même le tourment qui le détruit.

Il décrit la tristesse, l'obscurité suicidaire. Les sensations d'espace et de temps sont intensément affectées; et augmentation considérable des proportions – vastes expansions du temps, jusqu'à lui sembler avoir vécu 70 à 100 ans en une seule nuit.. Il rêve de lacs, de grandes étendues d'eau argentées.... Puis " un changement formidable se produisit.. quelque chose se dépliant de soi–même comme un parchemin, à travers des mois ?? et promettant un tourment durable....... Ce que j'ai appelé la tyrannie du visage humain, commença à se développer sous mes yeux. Maintenant, apparurent, dansant sur les vagues de l'océan, les traits du visage humain; la mer apparue, pavée de faces humaines innombrables, tournées vers le ciel; des faces implorant, irritées, désespérées, déferlant vers le ciel par milliers, par myriades, par générations, par siècles; mon agitation n'avait pas de bornes; mon esprit subissait les oscillations et se balançait avec des vagues de l'océan ".

SYMPTÔMES ETRANGES ET TUYAUX

Absence de douleurs; ne se plaint de rien. Ne désire rien.

Pense qu'elle n'est pas chez elle (Bryonia).

Sa figure exprime la crainte, la frayeur.

Selles involontaires après une frayeur (paralysie sphinctérienne).

Le lit lui semble si chaud qu'elle ne peut pas y coucher. Doit remuer pour rechercher une place fraîche : doit être découvert (Sulfur).

Rétention d'urine avec vessie pleine (Stram : suppression); vessie pleine, mais ne s'en rend pas compte.

Manque de réaction aux remèdes homéopathiques convenablement choisis.

GUERNSEY dit ; " Dans les troubles de la poitrine, avec une respiration stertoreuse continuelle, donner Opium. Respiration profonde, inégale (Cheyne–Stokes).

Parmi les symptômes que peut causer Opium., on trouve une terreur épouvantable, ou bien de l'anxiété... et il est utile dans les suites de frayeur, où la frayeur persiste.

Un choc et l'horrible chose ne peut pas être chassée : elle revient continuellement devant les yeux:

Clarke se rappelle avoir lu un cas de guérison d'un ulcère de jambe par Opium : il n'y avait aucune sensation sur laquelle prescrire un remède. Mais l'absence de sensations indiquait Opium, et Opium guérit le cas.

Dr QUINCEY, écrit que lors de ses essais, alors qu'il baissait progressivement l'accoutumance à la drogue, apparaissant un violent éternuement : il pouvait éternuer pendant presque 2 heures et au moins 2 ou 3 fois par jour. Il avait l'excessive transpiration d'Opium, si violente qu'il devait " prendre un bain, 5 à 6 fois par jour ".

KENT dit : " Il n'y a jamais d'utilisation de Opium brut dans une chambre de malade. En chirurgie, on admet parfois qu'il soit nécessaire et nous ne chercherons pas querelle aux chirurgien. Mais dans une affection médicale, il n'est pas nécessaire. Non seulement il ne rend pas de services, mais pour finir il cause des dommages; il empêche l'action du remède homéopathique. Il masquera les symptômes et empêchera toute action thérapeutique pendant des jours ".

Regardons maintenant Opium à la lumière des écrits de la loi de ARNDT – SCHULTZ :

.....Des doses importantes de ce poison sont mortelles, des doses moins fortes paralysent, tandis que d'encore plus petites doses du même poison stimulent les activités vitales des cellules du même sujet.

Doses très fortes, Opium provoque tout d'abord de l'excitation, puis se produisent de la somnolence et de l'incapacité pour tout effort.. du sommeil et finalement du coma.

Il est tout d'abord possible de le réveiller : puis toute excitation devient inutile; les pupilles sont en myosis; pas de réflexes.

Il est froid et pâle; vers la fin, il est baigné de sueur froide.

Pouls faible et lent; respiration plus rapide et plus irrégulière, à la fin stertoreuse et le patient meurt d'asphyxie.

Aux doses pondérales (non mortelles), il diminue toutes les sécrétions, sauf la transpiration. Bouche sèche; estomac et intestins secs, et paralysés (paralysie de la musculature lisse des intestins). Presque toujours, on a de la constipation ; la plus complète constipation.

Vaisseaux dilatés dans la moelle et ses faisceaux nerveux.

C'est un poison direct du système respiratoire : il produit un ralentissement, avec respiration stertoreuse.

Et, exactement ce que peut faire Opium, proche de la mort, il peut le guérir.

Aux doses minimes, il guérit sa propre forme de constipation; il ramène la conscience du comateux; à ceux qui sont anéantis par un choc, il peut rendre le sommeil, au lieu de l'état anormal de veille avec exaltation des sens, et ainsi de suite. Opium n'est pas la panacée universelle de la vieille école mais il peut faire, d'une manière permanente, des choses beaucoup plus merveilleuses, quand il est employé selon la méthode Hahnemanienne.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Peur d'une mort imminente. Expression de peur et de terreur.

Complète insensibilité. On ne peut déclencher aucune réaction en tirant sur les cheveux, en pinçant la peau ou en l'arrosant subitement d'eau froide.

Insensibilité avec respiration complètement apoplectique.

Inconscient; yeux vitreux, mi–clos, face pâle, coma profond.

" Mania a potu "; sens émoussés; sommeil stuporeux avec ronflement; voit des animaux venant vers lui. Des gens veulent lui faire du mal : il se glisse sous ses couvertures, il désire bondir hors du lit, ils se croient des assassins, des meurtriers, à être exécuter; il désire s'échapper.

Il regarde fixement, les muscles de la face crispés, les mâchoires serrées, tremblant.

Suites de joie excessive, de frayeur, de colère, d'effroi, de honte.

Suites de frayeur : la crainte reste après l'épisode de frayeur.

Tremblements des membres après une frayeur. Spasmes provenant d'une émotion, d'une frayeur, etc..

Face pâle; face rouge.

PUPILLES dilatées, insensibles à la lumière; ou contractées et paresseuses.

Paralysie de la langue avec difficulté d'articuler.

Grande soif, inextinguible.

Colique : transitoire, très violente, épreintes, avec constipation, comme si les intestins étaient coupés en morceaux. Colique des peintres.

Selles : involontaires après une frayeur; fluide, mousseuse, brûlant l'anus, avec ténesme. Balles dures, rondes, sèches, noires; comme des crottes de moutons; sensation comme si le rectum était fermé; la selle descend et remonte (Silicea).

Constipation chronique rebelle.

Choléra infantile : stupeur, ronflement, convulsions, pupilles contractées.

Le remède bien choisi refuse d'agir. Manque de sensibilité aux drogues. Manque de réaction vitale.

Absence de douleur dans tous les troubles. Aucune plainte. Ne manque de rien.

Paralysie; insensibilité; après apoplexie chez les ivrognes, chez des personnes âgées.

Faiblesse du pouvoir moteur de la vessie, laquelle est incapable d'expulser son soutenu; rétention d'urine.

Respiration profonde, rapide, involontaire. Respiration prolongé, soupirs, ou stertoreuse.

Pouls lent, avec respiration lente, stertoreuse; face très rouge; sueurs très profuses. Convulsions.

Gémit pendant son sommeil; assoupi, difficulté pour le garder éveillé; la nuit, agité, avec beaucoup de transpiration.

Insomnie avec acuité de l'ouïe; le son des cloches, le chant du coq, à distance, le tiennent éveillé.

ORNITHOGALUM UMBELLATUM

(Etoile de Bethlehem)

Pendant le temps du Cooper Club, dont les membres se réunissaient chez le Dr Clarke, et parmi les esprit les plus remuants, il y avait le Dr Robert Cooper, avec son talent pour découvrir les remèdes utiles, le Dr James Compton Barnet, qui avait une sorte de génie pour saisir leurs idiocrasies et leurs possibilités , et qui les essayait avec succès sur les patients qui l'assiégeait; et le Dr Clarke enfin, lequel notait avec le soin qui le caractérisait, et consignait par écrit toutes remarques valables, pour le soulagement de l'humanité souffrante, dans son " Dictionnaire de Matière Médicale " : travaillant comme il avait l'habitude de le dire afin de limiter ses efforts, car il DEVAIT avoir sous la main n'importe quel remède dont il avait besoin.

Un des remèdes très importants, mais peu expérimentés qui émergea de leurs découvertes et leurs délibérations, fut ORNITHOGALUM, un membre de la famille, de l'oignon, du poireau, et de l'ail, avec de nombreuses particularités de leurs actions sensitives de ces comestibles.

Boericke en fait une brève mention dans son vaste " Livre de poche ". Mais tout ce qu'il en dit est ceci :

" Remède à considérer dans les indurations gastriques chroniques et autres indurations abdominales, également dans le cancer du tractus intestinal, spécialement de l'estomac et du caceum. Le centre (sic) de son action est le pylore, causant une contraction douloureuse avec distension abdominale;

Dépression morale. Complète prostration. Sensation de malaise gardant éveillé le patient toute la nuit ". Il y a des années, quelqu'un avait obtenu de Kew∑ de collecter un certain nombre de spécimens de plantes médicinales. La façon de procéder du Dr Cooper consistait à aller chercher les plantes à leur apogée, en tenant compte non seulement de la saison, mais aussi de l'heure du jour ou de la nuit. Muni d'une petite bouteille au trois quarts rempli d'alcool, il pouvait ainsi mettre à l'abri immédiatement l'échantillon végétal choisi. Ce procédé lui permit d'obtenir une teinture mère aussi pure, et la moins souillée possible. Le plus souvent, il donnait une goutte de cette teinture, à longs intervalles, selon les besoins, attendant; pour répéter la dose, que l'effet se soit épuisé. Et, aux remèdes ainsi préparés, Cooper avait donné un nom de son invention : " Remèdes Arborivitaux". Il est évident qu'il obtenait des guérisons étonnantes. Mais il est non moins évident qu'un tel mode d'administration ne pouvait s'appliquer aux drogues très toxiques ; pour ses dernières, il devait obtenir une atténuation de l'ordre de la 3ème décimale pour obtenir une action thérapeutique sans danger vital.

Mais, pour retourner à Kew... un homme s'arrêta un jour devant un massif d'" Etoiles de Bethlehem ", choisissant une plante idéale pour sa " bouteille de Cooper ", quand, derrière lui retentit une voix pleine de reproches ; " qu'êtes–vous en train de faire ? " Naturellement, il s'agissait d'un garde, dont le devoir était d'empêcher semblables déprédations : aussi, naturellement, c'était la première fois que cette personne était prise en faute, avec une autorisation dont il n'avait jamais usée.

La seule façon à faire fut de présenter une humble explication.. qui réussit si bien à intéresser et apaiser le garde qu'il le conduisit à travers un des plus importantes bâtiments subtropicales, et lui donna un spécimen de quelques autres plantes inconnues, bien qu'étant, selon les dires du garde, des plantes médicinales fort précieuses.

Au fait ....La question est : que savons–nous de l'importance pratique, au point de vue prescription d'Ornithogalum ? "

Dans un ouvrage de Cooper intitulé : Cancer et symptômes cancéreux ", l'auteur écrit; à propos d'ORNITHOGALUM UMBELLATUM, le citant comme le premier des Trésors de la botanique :

" Il est une herbe commune en diverses régions de l'Angleterre et de l'Ecosse.

Elle est connue sous le nom d'Etoile de Bethléem, parce qu'abondante en Palestine et présentant des fleurs à forme d'étoile. Elle est aussi supposée correspondre à la Fiente de pigeon des Ecritures (2ème livre des Rois, chap VI;∑

Ses bulbes sont sains et nourrissants une fois cuits, sont consommés chaque jour en Palestine. Le genre ressemble à Scilla dont elle diffère seulement par des fleurs persistantes et non caduques, et de couleur blanc–verdâtre en jaune, et non bleue; Toutes les espèces sont des plantes bulbeuses, avec des feuilles partant de la racine et non engainant la tige; elles possèdent des grappes terminales de fleurs, chaque fleur avec une brachtée au dessous d'elle. Leur périanthe possède six segments distincts, disposés en dehors, en forme d'étoile; et leurs six étamines étalent leurs filaments, et sont presque séparées du périanthe ".

Cooper continue : " Appartenant à la famille des liliacées, elle est botaniquement alliée à l'Asparagus officinalisParis quadrifoliaConvalaria magalis, Scilla maritima, Agraphis nutans, Colchicum autumnale; Allium sativum, Allium cepa, et Polygonatum officinale, avec, naturellement avec quelques autres remèdes valables mais moins connus.

" Ce que je sais de ce remède dans le cancer est du à une très nette indisposition chez la femme particulièrement sensible à toutes substances à odeur alliacée dans la nourriture. La dose avait été prise à midi, et le soir même survinrent de la distension de l'estomac et du duodénum, avec fréquentes éructations de bouffées de gaz malodorants, obligeant la malade à relâcher ses vêtements; ceci était accompagné d'une odieuse dépression morale avec désire de suicide, d'une sensation de prostration complète et d'une douleur pénétrant à travers le creux de l'estomac, ainsi que d'une sensation de malaise la tenant éveillée une grande partie de la nuit; et ces symptômes ne disparurent pas avant plusieurs jours.

" Le patient en question avait environ 54 ans, était d'un tempérament fortement sanguin, avec digestions plutôt faibles, une histoire d'atteinte pleurétique, avec tendance possible à la phtisie, mais à part cela, aucune tendance à une maladie nettement marquée ".

Une fois le suspens médical, ci–dessus reporté, la vigueur générale, la digestion, le moral de la malade s'améliorèrent manifestement.

L'ornithogalum umb, dans ses manifestations sensitives, intéresse en premier lieu le pylore, causant une contraction spasmodique douloureuse de cette région, distendant le duodénum avec flatulence; ses douleurs sont invariablement augmentées lorsque la nourriture tente de passer par l'orifice pylorique " (les caractères en italiques sont de Tyler).

Et ailleurs, il dit : " L'ornithogalum umb est une espèce d'ail (Allium saivum), et, comme Allium cepa, il produit une indigestion avec excessives éructations d'air ".

Le Dr Cooper relate des cas surprenants d'ulcérations apparemment malignes de l'estomac, guérie par Ornithogalum; l'une d'elles ayant été reconnue réellement comme maligne, grâce à l'opération pratiquée à l'un des hôpitaux anticancéreux de Londres; où, après l'opération, le patient a été informé du fait que " l'on a troublé des adhérences entre l'estomac et la paroi thoracique, avec une tumeur cancéreuse épaississant l'extrémité du pylorique du duodénum, si bien qu'il était impossible d'extirper tous les tissus malades ". Plus tard il fut admis à nouveau, plus tard, à l'hôpital anticancéreux pour des douleurs torturantes, mais quand il revient chez lui six semaines plus tard, son propre médecin l'informa que tout ce qui était possible avait été fait pour lui, que désormais il ne pourrait plus vivre longtemps, et devrait supporter ses souffrances jusqu'à la fin de sa vie.. ".

Copper trouva le malade se tordant de douleurs sur son lit. Il ne pourrait garder longtemps quelque chose dans l'estomac; les aliments chauds le soulageait et les boissons froides l'aggravaient. Les douleurs étaient pires la nuit; elles se propageaient de l'estomac à la poitrine et entre les omoplates, comme si une brique de fer était en train de forcer à travers l'estomac et la poitrine. La tumeur avait nettement augmenté, avec une saillie visible au–dessous des attaches du diaphragme; avec matité nette à la percussion; la saillie s'étendait à l'ombilic. Langue rouge, enduit allant vers l'arrière; intestins bouchés, avec parfois diarrhée.

Dans ce cas, l'effet d'une dose unique d'Ornithogalum administrée par Cooper fut d'abord l'intensification des douleurs, puis le fonctionnement des intestins avec issue d'une substance écumeuse, qui apporta un grand soulagement. Après une 2ème dose, il sortit une substance comme de la gelée noire, avec soulagement important des douleurs et amélioration de l'état général.

Pendant les deux mois qui suivirent, les jambes et les pieds s'engourdissaient; il était incapable de les tenir tranquilles.

Puis, les pieds et les chevilles se mirent à enfler; sa jambe droite était comme meurtrie, elle devint douloureuse, enflammée; puis elle devint enflée, et tendue prenant le godet à la pression. Il ressentait que la nourriture le faisait suffoquer avec beaucoup de flatulence. Ces symptômes confirmèrent Cooper dans la croyance que l'inflammation des tissus absorbants, révélée par l'état de la jambe droite et la précédente des pieds et des chevilles résultait de la forte pression des émonctoires venait du poison mis en circulation.

Quelques semaines après, le patient vint montrer l'état lamentable de ses jambes : enflées, avec de grandes raies et taches rouges sillonnant ses membres.

Cooper insista pour ne pas donner une autre dose, pensant que ces symptômes étaient liés à l'élimination rapide du poison cancéreux. Après cela, le rétablissement se réalisa de façon continue. Il ne reçut aucun autre remède, sauf au tout début, lors des violentes douleurs, quelques doses de Carbo veg 3X, qui semblèrent accroître la douleur et furent stoppées, et à la fin une dose unique de Alliaria officinalis.

Le traitement de Cooper commença en Juillet 1898, et en Mai 1899, le malade pouvait écrire ; " que sa santé était presque parfaite, que son appétit était bon ; il pouvait manger pratiquement de tout, et trouvait du plaisir à goûter les repas, ce qu'il n'avait pas eu la possibilité de faire depuis des années. Il était fort capable d'aller et venir, et d'exercer son métier sans fatigue ". " J'ai retrouvé, dit–il encore, toute la force de ma volonté, et j'ai réalisé deux ou trois bonnes marches assez dures, lors de compétitions fougueuses qui n'ont semblé produire aucun effet fâcheux. Je ne me suis jamais senti aussi bien depuis vingt ans. Je me sens parfaitement bien maintenant, et j'ai repris les 12 kgs ∑ perdu pendant ma maladie ". 

Nous avons cité avec assez de détails, bien qu'en condensant ce passage, afin que nous l'assurions bien, et apprenions à agir et à espérer. Ce serait bien de reproduire ces ouvrages du Dr Cooper; afin que les expériences de tels hommes, pleins d'originalité et de prouesses, ne soient plus oubliées et perdues.

Nous nous rappelons avoir vu environ une demi–douzaine de cas ulcères gastrique ou duodénal résolus par ce remède. Ils datent tous de la fin de la dernière grande guerre, si nos souvenirs sont bons; à cette époque, nous avions assisté à de grands travaux d'armements; nous nous souvenons qu'un seul du lot des malades avait résisté à Ornithogalum et nécessité Phosphorus. Dans le pire de ces cas, le patient était absolument blanc par perte de sang, et fut conduit précipitamment à l'hôpital, pour être brillamment remis sur pied par Ornithogalum. Depuis, durant des années, la malade se montra à nouveau pour des troubles de moindre importance, et elle déclara n'avoir vu aucun retour de ces troubles, par conséquent on réalisera que le Dr. Cooper avait raison en prétendant qu'Ornithogalum peut GUERIR les cas appropriés d'ulcérations gastroduodénales.

Néanmoins, il nous faut préciser les symptômes pour prescrire avec une certaine assurance. Sa localisation et son mode d'attaque sont certes importants, mais, nous avons besoin d'encore plus de précisions.. car, après tout, d'autres drogues peuvent causer, et donc guérir, de telles ulcérations. Qui, de Kali bichromArsenicum ou Phosphorus, devra être choisi? Comment choisir entre eux ? Faut–il les essayer un à un ? ou bien donner celui qui a servi le plus récemment et se trouve donc le premier dans notre estime ? ...... CECI N'EST PAS SUFFISAMMENT VALABLE !!!

Nous devons en savoir davantage, afin de choisir le remède approprié, et de réaliser une véritable cure.

Comme tous les oignons, nous dit Cooper, il est capable d'évoquer une terrible flatulence, dans ses sensations. Mais rappelons–nous que c'est seulement parmi les sensations que l'on obtient des expérimentations valables, et c'est seulement ces sensations qui répondent curativement à un remède c'est–à–dire stimulant ainsi la guérison curative.

Nous avons ressorti trois des pamphlets originaux publiés par Cooper en 1897, 1898 et 1899. Dans l'un d'eux, il nous dit au sujet des " remèdes arborivitaux " :

" Dans les remèdes arborivitaux, une seule action peut être expliquée.. si l'on suppose l'existence dans les plantes, d'une force cachée, inaccessible à nos sens, et indépendante de tout mode de préparation ".. Et qu'est–ce qu'une dose arborivitale ? il répond : C'est simplement une seule goutte d'un jus de plante fraîche conservé, qui est sensé dispenser son action sans se préoccuper du fait qu'on pourrait ultérieurement démontrer l'évidence de son action ".

Vous savez que le Dr Cooper à la réputation (comme je l'ai appris par hasard de la bouche d'un étranger, lors d'une garden party, il y a quelques années) d'être le seul médecin à guérir le cancer. Possédons–nous un seul homme de cette envergure à l'heure actuelle ?

 

 

Paeonia [Paeon]

 

Texte

Pivoine

Un de nos remèdes mineurs partiellement expérimenté, très utile dans sa sphère spéciale, à savoir les hémorroïdes et les souffrances du rectum et de l'anus. Mais, en dehors du fait qu'il trouve sa sphère d'action dans fistules, fistules et hémorroïdes, il est considéré comme un grand remède des états variqueux.

Sa principale action est rendue en caractères gras et en italiques qui peut se résumer dans les symptômes suivants :

£ Démangeaisons mordantes à l'anus, provoquant le grattage; l'orifice semble quelque peu enflé.

Petit ulcère périnéal, près de l'anus, qui suinte constamment, ce suintement dégageant une odeur écoeurante.

Hémorroïdes avec fissures à l'anus, douleurs intolérables pendant et après la selle.

Ulcères et rhagades très douloureux et sensibles dans le rectum.

Ulcères partiellement cutanés, ronds, à bords nets, exsudant beaucoup de suintement.

Fissures de l'anus. Douleurs atroces, pendant et après la selle, revenant 1 ou 2 heures après, et durant 12 heures, empêchant tout sommeil; doit arpenter le plancher de sa chambre presque toute la nuit; exsudation d'une sécrétion répugnante. CAUCHEMARS.∑

AUTRES SYMPTÔMES NOTABLES

Sommeil : très troublé par des rêves anxieux, qui sont de véritables cauchemars; il va même jusqu'à rêver qu'une forme s'assied sur sa poitrine, rendant sa respiration très anxieuse.

Un expérimentateur ajoute, dans une note de fin de page : " J'ai ignoré longtemps le fait que Dioscoride et Pline avaient déjà indiqué l'action de ce remède sur les cauchemars... ".

Rêve d'un spectre s'asseyant sur son thorax et oppressant sa respiration, en sorte qu'il se réveille souvent en grognant.

Anxieux; a peur de parler avec quiconque; très affecté par les mauvaises nouvelles.

Vertige; au moindre mouvement, il vacille et chancelle.

Chaleur brûlante : dans les yeux, la face, la gorge, l'anus.

Pression au creux de l'estomac, comme par une grande anxiété.

Perte complète de la voix.

Violents élancements venant de la clavicule, et traversant le thorax jusqu'au diaphragme.

On dit que Paeonia se compare avec Hamamelis dans les varices, Silicea dans les ulcères, et Sulfur dans la diarrhée.

Paeonia s'est révélé très curateur dans les ulcères chroniques non syphilitiques, comme le montrent les cas que nous avons pu citer; en voici un : dix huit années d'hémorroïdes et ulcérations du rectum, avec plusieurs opérations.

Patient constipé, nerveux, émacié; odeur désagréable émanant du corps. L'anus et la région environnante sont pourpres et recouverts d'une croûte épaisse. Aux bords et à l'entrée du rectum, plusieurs ulcères fissurés, avec des bords élevés, indurés, et excessivement douloureux. Toute la muqueuse, à l'orifice et plus haut, est criblée d'ulcères, craquelures, rhagades. Rectum pourpre et congestionné.

* * *

CULPEPPER (1610 – 1644), dans notre vieille édition (elle date seulement de 1819, mais elle est vaste, carrée et solidement reliée de cuir, et elle a un aspect ancien) parle de pivoine mâle et femelle.. Il dit que, selon certains auteurs, les racines de pivoine mâle sont les meilleures : " mais, ajoute–t–il, le Dr Reason m'a dit que la pivoine mâle était meilleure chez les hommes, et la femelle chez les dames, et il désire que son jugement soit porté par son frère, le Dr Experience ".

Culpepper assure (nous résumerons) que " les racines ont beaucoup plus de vertus que les semences; tout de suite après, viennent les fleurs, et en tout dernier viennent les feuilles. Les racines de pivoine mâle, utilisées fraîches ont, d'après l'expérience, un pouvoir thérapeutique sur les chutes maladives (épilepsie) mais le moyen le plus sûr en vérité – en dehors de la suspendre autour du cou, manière par laquelle des enfants avaient été guéris. C'est de prendre des racines de pivoine mâle, de bien les laver, de les broyer un petit peu; puis on les laissera infuser 24 heures au moins; dans un bock on presse le liquide. Ce breuvage sera pris, matin et soir, une bonne gorgée pendant quelques jours, avant et après la pleine lune; et ceci a guéri également des personnes âgées, quand la maladie n'était pas trop ancienne ni incurable....... Il dit que cela peut soulager la femme après l'accouchement, pour ce qui est des complications possibles (utérus).... Les semences noires sont aussi données avant le coucher. C'est très efficace chez ceux dont le sommeil est troublé par ce qu'on appelle " Ephialtes " ou Incubes, et que nous appelons couramment des cauchemars, une affection à laquelle sont sujettes les personnes mélancoliques.. Il est bon contre les rêves mélancoliques.... ".

(Comme tout ceci est original et plaisant ! les traductions modernes de Culpepper ne donnent pas ces passages. Elles les éliminent.. Elles ne rapportent que les tuyaux, en extrayant l'esprit de l'auteur).

* * *

PARKINSON : un des tout premiers ouvrages herbaliste de Londres (1567 – 1650)

Dans notre édition du Dictionnaire de Clarke, à sous " Pivoine ", nous avons noté une citation émanée de cet in–folio, que nous ne possédons plus : " la racine de pivoine mâle est très au–dessus de tout le reste; un très remarquable remède dans toutes les épilepsies (sic !) .... les racines vertes sont meilleurs que les racines sèches ".

Ainsi, nous voyons, que Paeonia (la pivoine), en dehors de ses usages, avait une très ancienne réputation pour le traitement de l'épilepsie, réputation qui semble avoir disparue.

* * *

Le Dr OSCAR HANSON, de Copenhague, dans son ouvrage " Remèdes Homéopathiques rares ", nous parle de Paeonia officinalis, avec des symptômes anaux, et son ulcération douloureuse dans cette région. Comme toute sa thérapeutique, tout ceci est rapporté avec tant de précision que, malgré notre manque de place, il est utile de le citer:

Diarrhée pâteuse, suivie de brûlure dans l'anus et de sensation de froid interne.

Hémorroïdes avec ulcération; l'anus et les parties environnantes sont pourpres, couvertes de croûtes; ulcères douloureuses à l'anus; fissures anales.

Selles suivies de douleurs brûlantes et mordantes; exsudation d'une sérosité malodorante (Ratanhia). Abcès au–dessus du coccyx. Cauchemars.

* * *

CLARKE nous dit que Paeonia appartient à la grande famille des Renonculacées (Boutons d'or), laquelle famille comprend les Aconits, Acteas et Hellébores. " Son expérimentation fait ressortir quelques symptômes congestifs, une poussée de sang à la tête, à la face, à la poitrine; des brûlures, des démangeaisons et du gonflement au niveau de l'anus. Ulcères en général; ulcères par suite de la pression par exemple d'escarres ou de chaussures mal adaptées aux pieds. Il a d'intolérables douleurs pendant et après la selle. 

 

 

Palladium [Pall]

 

Texte

Nous nous sommes proposés pour notre portrait de remède du mois, Palladium, métal si semblable à Platina dans certains de ses symptômes particuliers et rares. Mais le Dr. Patrick de Bexhill à eu l'amabilité de nous faire parvenir un intéressant résumé sur ce remède peu connu, et c'est avec plaisir que nous reproduirons ici ce document, le faisant précéder seulement de quelques remarques et comparaisons.

On peut lire dans le Dictionnaire, à Palladium : " Statue de Pallas, dont la préservation était considérée comme un gage du salut de l'ancienne Troie; comme une sauvegarde. Métal rare dont la couleur et la ductibilité ressemblent à Platinum ".

Palladium fut introduit comme remède et expérimenté en 1850 par Constantine Hering et ses collaborateurs. Il avait été déjà présenté comme un remède intéressant dès 1833.

Nous savons que Platina et Palladium, tous deux expérimentés sous forme de poudre, se sont révélés si semblables dans leurs affections que la question se pose de savoir s'il existe entre eux des différences valables.

Un symptôme mental très frappant commun aux deux remèdes est le sentiment de grandeur; tous deux sont hautains et orgueilleux; dans le domaine physique également, ils se sentent grands, alors que tout ce qui les environne leur paraît petit et insignifiant. Stram s'imagine également qu'il est large et grand, tandis que les objets qui l'environnent lui paraissent petits (Cop).

Palladium, comme Platina, a beaucoup de " bearing–down " utérin. Avec, Platina la sensation est davantage que l'utérus ressorte. Apparemment Plat affecte plus l'utérus, et Palladium les ovaires, notamment l'ovaire droit.

Mais, c'est surtout la mentalité particulière de ces remèdes plus rares, la morgue, l'arrogance, la sensation de grandeur, etc... qui les distingue de Sepia, avec sa morne indifférence, ou Lilium tigr avec sa précipitation sans but, ses soucis mentaux et même spirituels. Un symptôme isolé, une simple localisation, ne suffisent pas pour prescrire le remède; il peut le suggérer mais il faut le portrait entier, notamment les symptômes mentaux, pour savoir si la magie va être mise en oeuvre.

A côté de PalladiumCrocusThuya et Theridion ont une sensation de quelque chose de vivant bondissant de ci de là à l'intérieur du corps; mais Palladium prédomine: il a l' " impression qu'un animal est en train de casser, d'arracher des lambeaux de son corps, à l'intérieur de son ventre ".

Palladium ressent des " mouvements de reptation, comme par des puces " au niveau du dos, des bras, de l'abdomen, des cuisses et des chevilles; de fait, on trouve, en des endroits variés; des lésions, comme par des piqûres de puces; au niveau des lèvres, des narines, etc... Il s'ensuit de violentes démangeaisons.

* * *

Clarke dit : " L'indication principale de Palladium réside dans les affections de l'ovaire droit, avec douleurs soulagées par la pression ". " Skinner a guéri avec Palladium une jeune femme qui souffrait de violentes douleurs dans l'ovaire droit, durant les règles. Pour soulager ces douleurs, elle n'avait d'autre ressource que d'inciter sa soeur à s'asseoir sur la région douloureuse. Cette amélioration par la pression distingue cette douleur de Pall de la douleur ovarienne similaire de Plat ".

* * *

PALLADIUM

(UN REMEDE DE FIERTE BLESSEE) 

PAR LE DR PATRICK :

Orgueil blessée ! Comme la piqûre est aiguisée et l'humiliation mortifiante. Pourtant, le premier pas vers la réalisation du peu que nous savons vraiment. Orgueil, vanité, égoïsme. Autant ces tyrans personnels sont autant nos ennemis que les tyrans ou dictateurs de forme humaine; ils doivent être vaincus pour progresser sur le chemin qui mène à la libération. Eh bien nous possédons des remèdes susceptibles de guérir les blessures provenant d'un conflit mental; et parmi eux, Palladium, riche en symptômes mentaux, et l'un des moins connus, mérite une étude profonde. 

Palladium est l'un de ces remèdes souvent négligé au profit de sa soeur Platina.; ceux qui chercheraient à personnifier leurs remèdes devraient penser à la déesse grecque Pallas d'Athènes, abandonnée par ses adorateurs.

Essayons maintenant de saisir la trame du conflit mental dans le remède entier, incluant les rubriques et en italique seulement.

Répertoire de Kent : ILLUSION D'ETRE NEGLIGE; MORTIFICATION; PLEURS.

Humeur larmoyante; et en italique colère; (irascibilité); suite de mauvaises nouvelles.

Désire de compagnie; aggravé quand il est seul.

Illusion : croit qu'il (elle) est insulté(e).

Mécontent; mécontent de tout.

Egoïste; troubles venant de son égoïsme.

Peur du mal.

Hautaine. Hystérie.

Irritable; obstiné; facilement offensé.

Matière médicale de Clarke : " Sensation comme s'il avait grandit " " Comme si quelque chose de terrible allait arriver ". " Comme si les intestins étaient trop serrés ". " Comme si un animal était en train de casser et lacérer des morceaux de ses intestins ".

De la Matière Médicale de Boericke :

" Aime l'approbation.

Facilement offensé. Se révèle brillant en compagnie d'autres personnes (mais par la suite, est épuisé, avec les douleurs sont pires).

Douleurs transperçant la tête d'une oreille à l'autre.

Douleur et gonflement dans la région de l'ovaire droit.

Particularité éminente : dans la salpingite (droite); douleur dans la région ovarienne droite améliorée par la pression.

AGGRAVATION générale par le froid, le mouvement, après l'exercice, après des émotions en société. AMELIORATION en général – au toucher (mal de tête), la pression (douleurs ovariennes "; la friction, le repos, le grand air, le sommeil ".

Supplément de l'Encyclopédie d'Allen : " Symptômes mentaux; forte tendance à user d'un langage vigoureux et d'expressions violentes.

Le temps lui semble trop long... L'enfant est irritable. Maussade le soir.

Elle est de mauvaise humeur; il lui semble impossible de rien supporter, ni de se résigner à quoi que ce soit, même s'il ne se produit rien de fâcheux. Il n'y a qu'avec les enfants avec qui elle n'est pas impatiente.

Habituellement fatigué le soir, son cerveau est comme " absent " il est très mal à l'aise de parler anglais: il y a également beaucoup d'affliction, et il est las de tout cela.

Et pour terminer, voici quelques rubriques à part :

HAUTAIN : Caust; Hyasc; Ip; Lach; LYC; Pall; PLAT; Staph; Stram; SULF; VERATRUM; 

MORTIFICATION : Arg nitr; Aur mur; Bry; Cham; COLOC; IGN; LYC; Lyss; NATRUM MUR; Op; PALL; PHOS AC; Puls; Seneg; STAPH; Sulf;

Troubles à la suite de mauvaises nouvelles : Apis; CALC; GELS; Ign, Med; Pall; Nat mur; Sulfur;

ILLUSION qu'il (elle) est négligé(e); Arg nitr; PALL;

EGOISME : Calc; Lach; Pal; PLAT; Sil; Sulf;

TROUBLES PROVENANT DE SON EGOISME : Calc; Lyc; Pall; Sulf;

Nous remarquerons que Palladium est le seul remède retrouvé dans les six rubriques précitées.

" L'étude soigneuse de nos répertoires n'est pas du temps perdu, car il y d'autres métaux précieux à côté de l'or ! ".

 

 

Petroleum [Petr]

 

Texte

HAHNEMANN dit que ce produit des entrailles terrestres doit être fluide et d'un jaune brillant s'il doit être employé comme agent médicamenteux. Il dit comment il peut être purifié, en le traitant par l'acide sulfurique, " lequel agit sur les substances huileuses étrangères, laissant le pétrole intact. Si le pétrole est pur, une goutte déposée sur du papier, s'évaporera dans l'air, sans laisser de trace ".

Parmi les symptômes curieux donnés par Hahnemann, nous trouvons : " Piqûres dans le talon, comme si une écharde y était logée ". Nous nous rappelons un cas : un médecin qui suivait chaque semaine les cours de Compton Burnett venant chaque semaine depuis le Yorkshire, écrivit plus tard au conférencier : " J'ai une douleur piquante au talon; elle me fait mal en marchant ". La réponse fut : " Prenez Perroquet... ". Un rapport lui fut retourné peu après ; " Bon sang ! W–, c'est parti ". Récemment, chez les patients de la consultation externe, nous avons eu un cas semblable, nous nous en sommes rappelé et nous avons fait une prescription prompte et suivie de succès.

On est capable de se rappeler un cas, lorsque celui a permis un premier contact avec un remède vraiment utile, et jusqu'alors mal saisi. Notre introduction à Petroleum consista en un cas de profondes craquelures dans les paumes des mains, qui avait bénéficié antérieurement de Petroleum en basses dilutions fréquemment répétées; ce cas était très intéressant et instructif parce qu'une dose de Petroleum 10m permit à la malade de passer tout un hiver avec des paumes intactes. Il pourrait être répété à chaque rechute légère, à l'entrée de l'hiver – et pas toujours. La malade reviendra à de longs intervalles, année après année, clamer sa joie; joie d'ailleurs bien partagée.

Un autre cas, dont nous nous souvenons; celui d'un grand lipome douloureux sur la surface externe des deux cuisses, juste à côté de la hanche, et qui posait un problème en se couchant. Aussi loin que je me souvienne, elle prit Baryta carb, qui est classique, et selon mon expérience personnelle, est désappointant pour les lipomes. Puis ses mains furent trouvées salement crevassées, spécialement les paumes, et elle prit Petroleum; dès lors, les " masses " devinrent plus molles et indolentes, et cessèrent de la troubler, mais on n'a plus vu la malade en sorte qu'on ne peut tirer de conclusion définitive, c'est–à–dire si les lipomes ont disparu complètement. MAIS, on touche du doigt le mode d'action de l'homéopathie, qui semble s'amuser de nous, d'une façon intolérable; en effet, on peut se demander si l'on a trouvé un remède spécifique pour les lipomes, juste pour découvrir qu'il n'en est rien. Car ce malade particulier avait besoin de Petroleum, comme le révélaient les paumes de ses mains; et c'est pourquoi Petroleum a pu guérir également ses tumeurs graisseuses. Mais les autres malades, ceux qui ne relevaient pas de ce remède, n'étaient pas en mesure de répondre à son action.

Parmi les éruptions saignantes, Petroleum prédomine.

* * *

Par ses " Guiding Symptoms ", ALLEN le traite avec délice et d'une manière très concise. Nous citerons un certain nombre des points qu'il souligne :

Irritable; coléreux; contrarié par toute chose.

Mal de voiture, se carriole car ou de bateau.

Les symptômes apparaissent et disparaissent rapidement (Bell).

Troubles avant et pendant l'orage (Nat c; Phos; Psor; Rhodo).

Dans le sommeil ou le délire : s'imagine avoir une jambe double; ou qu'une autre personne repose près de lui dans le lit; qu'il y a deux bébés dans le lit (Val). (Comp Bapt; Pyrogenium).

Vertige au lever; dans l'occiput; comme s'il était intoxiqué (Cocc); comme le mal de mer.

Céphalée dans l'occiput, qui est lourd comme du plomb. Comme si quelque chose de vivant se trouvait dans la tête.....

Gastralgie; de la grossesse; toutes les fois que l'estomac est vide; soulagé en mangeant constamment.

Diarrhée..... jaillissante : après le choux; par temps orageux; toujours le jour ....

Peau, mains rugueuses, craquelées; extrémités des doigts rugueuses, fissurées, craquelées, chaque hiver. Pieds sensibles, baignés de sueur malodorante.

Engelures prurigineuse et douloureuses, et mains gercées, pires par temps froid décubitus...

* * *

GUERNSEY, " Keynotes " :

Affections générales de toutes sortes, apparaissent sur l'oeil droit; à l'intérieur ou l'extérieur de l'occiput; derrière les oreilles; surface interne des cuisses; bout du pied ou sous les orteils: articulation du genou.

Éruptions ou prurit la nuit (affectant spécialement le scrotum), l'éruption étant sèche ou humide; engelures, particulièrement quand elles démangent beaucoup et sont moites. Exanthème corrosif et extensif; très difficile à guérir; sensibilité de la peau en général; escarres par le repos au lit.

Forte aversion pour la nourriture grasse; pour la viande; le grand air; pire en mangeant du choux.

Catalepsie; spasmes toniques; craquement des jointures; raideur des jointures; entorses; entorses chroniques.

* * *

NASH résume Petroleum ainsi :

Eczéma, sur le cuir chevelu, derrière les oreilles, au scrotum, à l'anus, aux mains, aux pieds, aux jambes. Mains fissurées et qui saignent. Tous les maux sont pires l'hiver; est mieux en été.

Diarrhée précédée de coliques, seulement le jour.

Céphalée, ou pesanteur comme du plomb dans l'occiput; parfois avec nausée ou vomissement pire par le mouvement ou le transport en bateau ou en carriole.

Il le considère comme un de nos meilleurs remèdes psoriques.... ses éruptions sont très semblables à celles de Graphites.

" Il y a un symptôme caractéristique très marqué qui guide vers ce remède, et qui le met à part de grand nombre de remèdes ayant des éruptions similaires, et c'est que l'éruption est pire pendant l'hiver. Aucun autre remède n'a ceci d'une façon si prédominante. Les mains se fissurent, se craquellent, et saignent, et sont couvertes d'un eczéma qui dure tout l'hiver et disparaît l'été ". Il dit : " J'ai guéri un eczéma des jambes, qui durait depuis 20 ans, toujours pire en hiver, avec une prescription d'une 200ème. J'ai guéri des fissures des mains de la même manière. De même un cas de diarrhée obstinée, chronique, dès qu'il fut mis en lumière qu'il avait eu un eczéma des mains en hiver. Je le guéris rapidement de la totalité de sa maladie, avec Petroleum 200ème ". Il dit que les engelures qui sont moites et prurigineuses et brûlent beaucoup par temps froid humide, sont guéries par lui...... La plus légère égratignure ou abrasion suppure (Hep)......

Petroleum est également un de nos meilleurs remèdes du mal de mer (Cocc). Un autre symptôme curieux est le craquement des jointures (Caust). Tous les deux sont valables dans le rhumatisme chronique, spécialement avec ce craquement. Petroleum a, avec Chel et Anac, une douleur dans l'estomac soulagée en mangeant... Dysenterie et diarrhée, pire le jour.

* * *

KENT : Petroleum est l'un des remèdes dont on a fait un mauvais usage; quand il est utilisé dans le rhumatisme et les coups, par voie externe, il agit par abrasion, en établissant une maladie sur la surface : ce n'est pas une action homéopathique.

Une des premières choses qui vient à l'expérimentateur, c'est de le mettre dans un état de confusion et d'étourdissement; il est tellement hébété qu'il perd son chemin dans la rue. Il s'imagine qu'il y a des personnes tout près et qui ne sont pas présentes. Qua l'atmosphère est remplie de formes étranges; que ses membres sont doubles; qu'une autre personne est dans le lit avec elle; un autre enfant dans le lit. Rêve qu'il est deux ou davantage.

Les éruptions herpétiques, vésiculaires, tendent à former des croûtes jaunes épaisses : où elles crèvent de bonne heure et s'ulcèrent; elles peuvent devenir phagédéniques. Petroleum produit des éruptions sur le siège de vieilles éruptions, avec développement d'une induration de la base de la vieille éruption. Croûtes sèches, indurées; et l'induration se craquelle, saigne, parait pourpre. La peau se craquelle aux extrémités des doigts, et au dos des mains. Peau rugueuse, inégale, s'exfolie, se craquelle, saigne; les tissus sont indurés; ceci également au niveau des paumes et des ongles.

Toutes les éruptions démangent violemment; il ne peut rester tranquille tant qu'il n'ait arraché la peau, alors les parties deviennent moites, sanguinolentes, à vif et enflammées. ......... se gratte jusqu'au sang (même sans éruption) et les parties deviennent froides.

Refroidissement par endroits est une caractéristique de ce remède ; dans l'estomac, dans l'abdomen, l'utérus; zone froide entre les omoplates; sensation comme si le coeur était froid.

Muqueuse ulcérée par endroits, avec induration à ce niveau; utile dans les ulcères syphilitiques. Nez, oropharynx et pharynx épaissis. Larynx comprenant une perte de la voix. Toux sèche, hachante, alternant avec une expectoration copieuse.

Un fait frappant du remède est que la toux est pire pendant la nuit, et la diarrhée est pire pendant le jour. Diarrhée pendant le jour; mieux la nuit. Constante faim avec la diarrhée, mais ne peut manger sans souffrir. Faim, sensation que tout s'en va après la selle, ce qui le conduit à manger.

Emaciation : éruptions cutanées; doigts malsains, rugueux, ne paraissant jamais nets; s'il les lave, cela provoque la formation de crevasses ". 

Sueur offensive des pieds (Sil), sueur offensive de tout le corps, spécialement dans les aisselles, où elle est si âcre qu'elle peut être observée dès que le patient entre dans la pièce.

Céphalée occipitale : " Tous les produits carboniques (tels Graph; Carbo veg), affectent plus ou moins la partie postérieure de la tête ".

Puis, il y a le vertige particulier de Petroleum, en bateau, voiture ou train, avec nausée comme le mal de mer. Il dit, " céphalée occipitale, avec vertige provenant du fait de focaliser les yeux sur les vagues, ou les objets qui passent, avec soulagement dans un endroit sombre, et avec la sensation que " tout s'en va ", faim ou douleur dans l'estomac le conduisant à manger, tout cela peut être soulagé par Petroleum; tandis que la nausée terrifiante, mortelle, avec pâleur, sueur froide, épuisement, mieux au grand air, dans un endroit tranquille et sombre, et pire par la chaleur, suggère Tabacum ".

Puis il y a les symtômes oculaires : fissures dans les coins des yeux, avec beaucoup de prurit. Toutes les congestions muqueuses chez Petroleum démangent... même les trompes d'Eustache. Prurit profond dans l'oreille, trop profond pour pouvoir gratter. Prurit dans le pharynx.

Peau brûlante par endroits; avec refroidissement en d'autres. Les parties qui brûlent, démangent également beaucoup. Il peut prédire quand il dégèlera, par le prurit dans les engelures. Engelures qui démangent, brûlent, et deviennent pourpres.

L'éruption et l'induration sont semblables à Graphites : mais le suintement de Petr est fluide et aqueux, tandis que celui de Graph est gluant, mielleux, épais, visqueux.

Il dit que Petroleum et Rhus sont merveilleux pour les éruptions sur des parties génitales mâles ou femelles. Mais Petr produit de petites vésicules, Rhus de larges bulles.

Sueur et moiteur des parties génitales externes.

Sensible aux changements de température, comme Rhus et Phos. Pire avant l'orage.

Les mains et pieds brûlent; besoin d'avoir les paumes de mains et les plantes des pieds hors du lit. Il nous avertit : " Ne comptez pas trop sur Sulfur, parce que les plantes brûlent; ou trop sur Silicea parce que les pieds transpirent ".

* * *

Bien des sensations étranges lui sont particulières et sont frappantes.

Ne sait où elle est dans la rue.

Humeur mélancolique; s'imagine avoir peu de temps pour faire ce qu'elle veut.

Grande anxiété au sujet de sa famille, quand elle part pour un court voyage. L'anxiété augmente jusqu'à devenir inconcevable.

Sensation que quelque chose de vivant se trouve dans la tête.

Cheveux englués par des croûtes et de l'exsudation; eczéma.

Mâchoires facilement disloquées.

Sensation de froid ou d'engourdissement dans les dents.

Langue blanche : blanche au centre avec une raie sombre sur les côtés.

Faim immédiatement après la selle.

Violente soif pour la bière.

Notez bien l'extraordinaire accumulation d'eau dans la bouche.

Faim canine après la selle; avec besoin pressant, comme s'il avait encore une grande quantité de matières à expulser.

Prurit dans le méat urinaire, pendant la miction; prurit profond dans les oreilles; dans les trompes d'Eustache.

Elle s'imagine qu'elle a deux bébés; très soucieuse pour la façon dont il faut prendre soin d'eux; s'imagine qu'un autre bébé est dans le lit, et qui exige de l'attention.

Refroidissement; comme si une pierre froide était dans le coeur.

Psoriasis des paumes; épaisses écailles épidermiques, dont les fissures suintent. Mains complètement à vif, des poignets jusqu'aux doigts avec constant suintement aqueux.

Ulcères malodorants des extrémités des doigts. Les ongles semblent meurtris.

Zone froide sur le genou, d'où un courant froid pénètre le membre.

Engelures sur les talons ; piqûres comme des échardes dans les talons; ampoules.

Doit s'arrêter en raison de la nausée.

Craquements dans les jointures, le cou, etc..

S'imagine qu'un autre enfant dort dans son lit, avec elle; elle parle et se met en colère si on la contredit.

Tête faite de bois; peau rétrécie sur le dos du nez.

Extrémités raides, comme sans articulations.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Délire; pense qu'une autre personne est allongée à côté de lui, ou qu'un membre est double.

Hors de lui, en colère; devient facilement véhément.

Oublieux, peu disposé à penser.

Lourdeur comme de plomb dans l'occiput; pincement dans l'occiput.

Grande pression dans les yeux.

Conjonctivite pustuleuse, avec inflammation aiguë des paupières; paupières rouges, enflammées, couvertes de croûtes et pellicules. Peau environnante rugueuse; blennorrhée du sac lacrymal; douleur dans l'occiput.

Inflammation du sac lacrymal, quand la suppuration a commencé, avec formation de fistule.

Trompes d'Eustache affectées, produisant des bruits de sifflement, ronflement, craquement, avec dureté de l'ouïe.

Rougeur, sensibilité et humeur derrière les oreilles.

Pustule dans le nez; saignement de nez;

Nausée et haut–le–coeur tout les jours; chaque matin, après le réveil; ne peut prendre de petit déjeuner.

Le matin, accumulation d'eau dans la bouche; soudain en marchant – pendant un voyage en carriole; souvent si violente qu'elle coupe la respiration, sans vomissement; avec sueur froide violente, incessante; avec vertige et vomissement.

Mal de mer.

Après un repas léger, vertigineux, sa tête tourne.

Brûlure du coeur vers le soir.

Nausée et haut–le–coeur tout le jour.

Herpès prurigineux tenace sur le périnée; prurit, rougeur, moiteur au scrotum. Peau craquelée, rugueuse et saignante.

Enrouement; toux par sécheresse de la gorge.

Douleurs tranchantes, s'élançant du haut du rachis dorsal vers l'occiput.

Engelures douloureuses sur les mains.

Extrémités des doigts rugueuses, craquelées et fissurées.

 

 

Phosphoric Acid [Ph–ac]

 

Texte

Voici un autre des héritages d'Hahnemann dans la Materia Medica Pura. Il donne les directives pour sa préparation et sa potentialisation au trillion. De Phosphoric acid, il écrit :

" Les symptômes qui suivent, remarquables, purs, obtenus par expérimentation de Phos acid , sur l'organisme sain, indiquent d'eux–mêmes les états morbides naturels dans lesquels il est spécialement curateur en raison de sa similitude homéopathique ".

Certaine remèdes rendent heureuse d'autres dépriment : mais parmi les dépresseurs, il peut se trouver des états de dépression active, Aurum étant un exemple extrême, où celle–ci est telle qu'elle conduit le malade au suicide; tel n'est pas le cas de Phosphoric acid. Ici, la dépression prend la forme d'une extrême indifférence. " Insouciant, apathique; remarquable indifférence à toute chose dans la vie; spécialement s'il y a émaciation et débilité ".

C'est le remède des troubles provenant de soucis, peines, inquiétudes, chagrins, ennuis domestiques, amour déçu : particulièrement quand ses troubles sont accompagnés par des sueurs nocturnes vers le matin, et de l'émaciation ". Le corps, comme les fonctions mentales, participent à sa dépression et à sa faiblesse.

Et alors vient l'expérience heureuse d'Hahnemann, en retour d'une dose donnée à bon escient : " Il est devenu de bonne humeur et parfaitement disposé "; c'est l'effet curatif d'un remède qui a causé et donc peut causer la même affection. Ce sont ces choses là qui font qu'une vie mérite d'être vécue !

Phosphoric acid est un remède d'action restreinte, quoique bien définie et de grande utilité. Regardons les types qui ont besoin de lui. Les gringalets efflanqués, ayant trop grandi, les écoliers surmenés, avec des douleurs de croissance pouvant évoquer une lésion cardiaque. Les sujets fatigués, apathiques, pas de taille à faire face aux difficultés de la vie, mentale et physiques; les " neurasthéniques " qui nous assomment; et ceux, qui du moins, sont épuisés, indifférents, apathiques, et émaciés. Ceux dont la vie –civilisée– a été trop remplie; avec tous ses fardeaux et ses désappointements ont mis à l'épreuve l'organisme par un surcroît d'effort.

" Santé détériorée par l'allaitement ". Ici, nous devons considérer China : qui est également apathique, indifférent, taciturne, mais par perte de fluides vitaux (hémorragies, allaitement excessif, suppurations). On aura probablement souvent prescrit China, alors que Phos ac aurait été la meilleure prescription, avec sa dépression provenant, spécialement d'un surmenage nerveux. Affaiblissement mental, comme le dit KENT : esprit fatigué; complètement épuisé.

Voyons un peu plus loin : " Troubles suite de soucis, de chagrins "; ici, on pense à Ignatia. Mais Ignatia est le remède de sujets sensibles facilement excités : avec d'incroyables changements de comportement; très différent de l'apathie et l'indifférence de Phos ac.

" Troubles provenant d'un chagrin ". On pense d'abord à Staphysagria, également apathique, indifférent, d'esprit lent avec ses troubles suite d'orgueil, de jalousie et de chagrin. KENT nous dit que lorsque Staphysagria doit se maîtriser, il met tout en morceaux, tremble de la tête aux pieds, perd la voix, perd toute capacité de travail, etc.. Staph est de loin plus violent et plus énergique dans sa façon de souffrir, que Phos ac.

" Troubles venant d'un amour déçu " : on est tenté de prescrire Natrum mur ou Hyos ou encore Ignatia. Mais Hyosc a une jalousie marquée, et il est de loin plus violent mentalement; c'est un tableau tout à fait différent; pour Natrum mur, c'est possible d'avoir l'émaciation de Phos acid, il est passionné, violent : pleure, déteste la sympathie; il n'a rien de la lourde apathie qui rappelle violemment Phos ac.

KENT compare Phos ac et Muriatic acid. Dans Phos ac il dit que les symptômes mentaux sont les premiers à se développer ; le remède court du mental au physique, du cerveau aux muscles : les muscles peuvent demeurer forts après que le cerveau ait été mis lors d'usage. Dans Muriatic acid, la prostration musculaire vient la première, et l'esprit reste clair longtemps après que les muscles ne soient réduits à l'état de prostration.

KENT dit que le patient Phos ac dépérit et s'émacie, devient de plus en plus faible, la face se flétrit; sueurs nocturnes; sueurs froides le long du dos; sueurs froides sur les bras et les mains, plus qu'aux pieds; extrémités froides; faiblesse du coeur et de la circulation; attrape facilement froid, et le mal s'installe sur la poitrine..... et c'est ainsi qu'on peut attraper à la tuberculose. Pâleur avec faiblesse croissante et émaciation.

La plupart des auteurs de Phos ac donnent une prééminence au fait curieux selon lequel toute cet épuisement, cette diarrhée, aiguë ou chronique, ne causent pas en réalité, de prostration véritable; et cela leur fait penser à Calcarea, qui " semble mieux, chaque jour, quand il est constipé ". Dans Phos acid, il peut y avoir " une amélioration des troubles, se terminant avec une diarrhée ". KENT décrit Phos acid chez l'enfant ayant des selles aqueuses, copieuses, l'été ; selles si copieuses que les couches ne semblent pas servir; la selle dégouline sur les vêtements de la mère, et forment de grandes flaques sur le plancher; la selle est presque inodore, légère, aqueuse, et le petit sourit comme si de rien n'était. La mère s'étonne, et se demande d'où elle peut bien venir, alors que l'enfant semble bien ". " La diarrhée de Phosphoric acid améliore souvent plusieurs des symptômes, et le patient semble mieux. Certains patients déclarent n'être jamais aussi bien que lorsqu'ils ont de la diarrhée ".

NB : Phosph acid a des douleurs pinçantes et pressantes.

Une grande indication de GUERNSEY pour Phos ac est un état de complète indifférence pour quoi que ce soit; non point un état stuporeuse, délirant ou irritable, mais simplement un état indifférent de l'esprit pour toutes choses. Il ne désire rien, même pas parler, ne montre aucun intérêt pour l'univers environnant. Dans les fièvres, difficulté de compréhension; réfléchira à une question, peut–être y répondra, puis oubliera le tout. Il appelle cela " un étourdissement de l'esprit ".

En plus des troubles relatifs avec affections mentales, il donne : " après suppression d'éruptions cutanées; à savoir, mauvais effets provenant de la suppression de telles éruptions; provenant de la perte de fluides, spécialement pertes séminales... "

" Leaders " de NASH : apathie somnolente : inconscient de tout ce qui l'environne, mais peut être ramené à une pleine conscience.

Effets chroniques du chagrin; les cheveux deviennent gris; malheureux; regard hagard.

Grandit trop vite, devient trop grand : jeunes personnes ayant des douleurs de croissance dans les os... et ainsi de suite.

Phos ac est un des remèdes mieux après un court sommeil (Camph; Phos; Sep, etc..)

Expectoration salée (encore : Phos; et Ars, Sepia, Lyc; Pulsatilla, etc..)

Stupéfié par un chagrin; un désespoir s'installe.

Au sujet de la croissance : " avec Calc carb, ils grossissent trop vite, avec Phos ac, trop vite et trop haut ".

En ce qui concerne les études difficiles, Nash dit : " S'il est vrai que la jeunesse est la période idéale pour l'éducation, il est aussi vrai qu'à cette même époque, un effort exagéré dans ce sens peut ruiner et frapper pour toujours d'incapacité un esprit qui pourrait, avec plus de temps et de soin, devenir un bienfait pour l'humanité. Phos acid utilisé à bon escient, dans de tels cas, peut alors se révéler d'un bienfait incalculable ".

Il dit aussi : " Il semble fort curieux, qu'après en avoir tant raconté sur la dépression ou la faiblesse de ce remède, nous soyons obligés de signaler sa diarrhée profuse, et parfois de longue durée, ne débilite pas le patient, comme un symptôme caractéristique. Il y a comme ceci un grand nombre de choses inexplicables dans les maladies et les traitements.. celle–ci en est une .. néanmoins le fait demeure et nous agissons d'après lui.... La profonde faiblesse et dépression de Phos ac se produit sur le système sensitif et le système nerveux..... Il signale que China débilite par sa diarrhée ou toute perte de fluides : Phos ac attaque primitivement le système nerveux...... et ses effets ou ses résultats ne consistent pas en la perte de fluides vitaux, comme dans China.

Au sujet de l'urine aqueuse d'Ign et Phos ac, il signale que dans le premier cas, le sujet est hystérique, dans le deuxième cas, pas du tout;

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Tranquille, indifférent.

Perte d'idées, et faiblesse de l'esprit.

Ne peut rassembler ses pensées de manière correcte.

Il parle à contrecoeur; parler est fastidieux.

Il parle peu et répond aux questions à contrecoeur.

Insouciant, apathique; indifférence remarquable à toute chose, spécialement s'il y a émaciation et faiblesse.

Troubles provenant de soucis, chagrins, mal du pays, ou amour déçu; particulièrement avec somnolence, sueurs nocturnes jusqu'au matin; émaciation.

Semble de très mauvaise humeur, et taciturne.

Mauvaise humeur, au sujet de l'avenir.

Il devint très gai, et bien disposé (effet secondaire, réaction curative).

Céphalées des écolières, par surmenage oculaire.

Céphalées occipitales et douleurs de la nuque par épuisement ou chagrin excessif.

Confusion de toute la tête. Mal de tête comme stupide; bourdonnement dans la tête.

Constant mal de tête.

Au plus léger choc ou bruit, les douleurs dans la tête deviennent très violentes.

Pression dure sur le côté gauche du front.

Pression sur la tempe droite, plus violente en bougeant.

Pression sur les deux pariétaux; pire au mouvement.

Douleur comme si les tempes étaient pressées l'une contre l'autre, comme si elles étaient pincées par un forceps.

Douleur tirant sur le pariétal droit, et les os occipitaux, plus violente au mouvement.

Douleur tirante et pressante dans le cerveau, ici et là.

Pression tirant dans l'occiput, pire par le bruit et le plus léger mouvement.

Violente douleur élançante, dans le temporal droit, s'étendant à l'oeil droit.

Forte douleur brûlante sur le côté de la nuque.

Vertige jusqu'au soir, quand il se tient debout et marche.

Vertige le matin, le faisant tomber quand il se tient debout.

Brûlure passagère de l'oeil gauche, comme si quelque chose de piquant était senti.

Douleur comme si les globes oculaires étaient comprimés avec force ensemble et dans la tête.

Prurit au bout du nez ; doit se gratter.

Violente douleur brûlante à la lèvre inférieure droite, persistant quand elle bouge.

Saignement des gencives.

Impression de sécheresse du palais. Nausées.

Quand il avale la nourriture, élancement dans la gorge.

Soif presque insatiable pour le lait froid.

Après manger, poids dans l'estomac et douleur.

Douleur pressante périodique au nombril.

Bruyants borborygmes dans l'abdomen; spécialement à la partie supérieure.

Violentes contractions, comme de fortes pinces, dans l'intestin des deux côtés de la région ombilicale.

Pression en plusieurs points de l'hypogastre. Détresse dans l'abdomen.

Selles peu épaisses, gris–blanchâtres.

Diarrhée aqueuse, blanche ou jaune, chronique ou aiguë, sans douleur ou faiblesse marquée ou épuisement.

Selles involontaires.

Mictions urgentes, avec écoulement peu abondant.

Urine tout à fait pâle, qui forme immédiatement un épais nuage blanchâtre.

Émissions très profuses.

Onanisme, avec détresse née de sa culpabilité.

Grand enrouement.

Difficulté de l'inspiration, par suite d'une pression et oppression derrière le sternum.

Douleur dans la poitrine provenant de faiblesse.

Douleur pressive au milieu de la poitrine, plus sévère quand il expire.

Sensation comme si le sternum subissait une pression vers l'extérieur; douleur plus violente en pressant la main sur le sternum, en se penchant, en toussant, etc...

Toux sèche provenant des profondeurs, juste au creux de l'estomac.

Sensation de brisure dans les hanches, les cuisses, les bras, et la nuque; comme des douleurs de croissance; avec points de côté déchirant dans chacune de ces parties d'un coup.

Faiblesse des jambes quand il marche. Fourmillements dans la jambe droite.

Douleur pressive dans les plantes des pieds (l'une ou l'autre).

Ici et là, une sensation de quelque chose qui rampe, comme si des fourmis couraient.

Démangeaisons rampant sur le corps et les mains, le soir étant couché.

Somnolent le matin; peut à peine sortir du sommeil.

Détérioration de la santé en allaitant.

Faible et prostré; faible et apathique le matin.

Neurasthénie; épuisement cérébro–spinal par surmenage; le moindre effort cause de la lourdeur dans la tête et les membres.

Inflammation interstitielle des os : scrofuleux, syphilitiques, ou mercurielle.

Inflammation périostée, avec douleurs brûlantes, rongeantes, déchirantes.

Affection scrofuleuses des enfants : maladie des hanches, incurvation vertébrale, rachitisme, SENSATION COMME SI LES OS ETAIENT GRATTES AVEC UN COUTEAU.

Enfants et adolescents ayant grandi trop vite; grand, menu, élancé; douleur dans le dos et les membres comme s'il était battu; douleurs de croissance.

HUGUES (Pharmacodynamics) dit : " La perte de mémoire à la réputation d'être une des indications spéciales de la dépression cérébrale; l'état émotionnel est fait d'apathie et d'indifférence. Il est à la " faiblesse nerveuse " ce que le fer est à l'anémie ".

C'est dans le diabète que Phosphoric acid a gagné ses plus beaux lauriers. Non seulement dans la forme " insipide "... mais dans la véritable glycosurie, la guérison a suivi d'une manière repétée l'administration de cet acide.

Dans les fièvres subaiguës, il est indiqué quand le système nerveux semble plutôt touché que le sang par le poison... Il a plus d'une fois prouvé sa valeur curative dans le purpura et les hémorragies passives.

* * *

Phos acid est typique de la typhoïde : nous le citerons d'après HERING: 

TYPHOIDE : apathie et indifférence totales; ne fait attention à rien même quand on le pince; totalement insouciant de son entourage; face pâle; nez pincé; yeux creux; regard fixe, stupide, vide; yeux vitreux; ne désire rien, ne demande rien; s'agrippe avec les mains comme s'il voulait saisir quelque chose; ne répond pas aux questions ou y répond à contrecoeur; donne de courtes réponses inintelligibles, qui d'ailleurs ne sont pas appropriées, comme de quelqu'un qui dort; stupeur; tombe dans le sommeil pendant qu'il parle; quand il se réveille, se plaint d'une grande et très ennuyeuse confusion et obscurité de la tête, avec grande anxiété; quand il dort, a de nombreuses visions; grand grondements dans les oreilles; dureté de l'ouïe; repose avec les yeux mi–clos, indifférent à tout ce qui l'entoure, réfléchit longuement, puis répond correctement, mais lentement; vertige; nez effilé; cercle bleu noir autour des yeux; rapide chute des forces; le nez saigne, ce qui, d'ailleurs, ne donne aucun soulagement des symptômes dans les premiers stades; porte ses doigts dans le nez; démangeaisons du nez par irritation des zones de Peyer; lèvres croûteuses; fillogités sur les dents; fétidité de l'oreille; soif; abdomen distendu et gonflé, avec beaucoup de gargouillements et grondements; sensibilité au toucher du côté gauche de l'abdomen; selles aqueuses, parfois involontaires, contenant des selles non digérées; le lait est plus ou moins digéré; sortie copieuse de vents avec la selle; selle sanglante et visqueuse; langue sèche, rouge sombre avec une bande au milieu, mais qui peut être pâle et visqueuse, parfois recouverte de mucus gluant; se mord la langue involontairement pendant qu'il est endormi; urine très albumineuse, laiteuse, se décomposant rapidement, chargée de phosphates terreux; pétéchies; ecchymoses; décubitus; hypertrophie splénique.

 

 

Phosphorus [Phos]

 

Texte

Parce que tout ce qui peut léser, peut guérir, la matière médicale homéopathique est pratiquement illimitée. C'est seulement par la lecture et l'étude constante qu'on peut se faire une idée des espérances qui nous sont déjà offertes dans notre lutte contre la maladie et la souffrance.

Comme nous l'avons dit antérieurement, même un travail sérieux de répertoire peut dans une certaine mesure nous gêner; cela ne peut pas remplacer la Matière Médicale dont il est une sorte d'index. C'est pour cette raison, qu'il est impossible de représenter de façon égale dans un répertoire tous les remèdes, courants et très utiles, mais aussi ceux utilisés occasionnellement, le répertoire devant être maniable, plus rapide que la compilation.

Mais la plupart des remèdes connus pour leur action unique et définie doivent avoir une mention, si seulement le remède est en caractères gras frappant dans quelques rubriques solitaires, ou si nous la voyons en caractère gras peu familier, à l'endroit d'un symptôme ou de l'état que nous cherchons, nous pourrons alors retourner à notre matière médicale pour voir si oui ou non elle cadre avec la totalité du cas.

Mais Phosphorus n'est pas une drogue aux symptômes non expérimentés ou non représentés; bien au contraire, c'est l'une des mieux expérimentées et rapportées, un polychreste, ou remède aux nombreux usages. Dans l'Encyclopédie d'Allen, il n'a pas moins de 3920 symptômes rapportés, chacun avec sa minuscule référence numérique, qui renvoient au début du chapitre Phosphorus, où non seulement le crédit de chaque symptôme isolé est noté, mais comment il survient, si c'est chez l'enfant qui a sucé des allumettes (dans le bon vieux temps où les allumettes étaient tout sauf " de sûreté "), ou chez l'ouvrier de la manufacture d'allumettes, ici ou à l'étranger, ou s'il s'agit de personnes mettant fin à leurs jours d'une manière horrible, avec un raticide, ou que ce soit enfin les faits recueillis par les expérimentateurs avec du Phosphorus plus ou moins dynamisé d'Hahnemann; et ici, la véritable dilution qui produit les symptômes est donnée.

La matière médicale homéopathique n'est pas une compilation fantaisiste, pas plus qu'une accumulation de symptômes médicamenteux discutables. .. Bien au contraire, ordonné, soigneusement investigué, un travail présenté avec concision, très scientifique. On peut seulement s'émerveiller devant la somme de travail apporté par ces hommes, qui, avec patience et acharnement, ont édifié pour nous un véritable temple de la guérison; non seulement Hahnemann et son groupe d'expérimentateurs, pour la plupart médecins, mais Lippe, Hering, Dudgeon, Hughes, Carrol Dunham, et tous les autres jusqu'à Kent, ces hommes qui ont rendu notre travail non seulement comparativement aisé, mais sûr, et ont ainsi légué à l'humanité une science, unique et ordonné, simple et accessible, et si pratique que " les voyageurs, exceptés les égarés, ne peuvent se tromper sous ce rapport ".

Phosphorus est, donc, parmi nos remèdes les mieux expérimentés, les plus constamment employés, et, en outre, c'est un remède aux symptômes caractéristiques parfaitement définis. En vue d'une prescription pratique, il sera utile de comparer et de mettre en contraste Phosphorus avec Sepia et Natrum mur, car Sepia (l'encre de seiche) doit contenir quelques–unes des symptômes de Phosphorus et quelques–uns du sel qui entre dans sa composition. Mais, comme avec Ferrum, Pulsatilla et Kali sulf, avec Calcarea, Calc phos et Calc sulf ou avec Colocynthis, Elaterium et Magn phos, même quand certaines substances chimiques sont communes à leur composition, et bien que quelques–uns de leurs symptômes doivent se ressembler, il n'en résulte pas moins que la totalité des symptômes n'est pas la même, et qu'un remède ne pourra pas en remplacer un autre.

Phosphorus, dans ses empoisonnements et ses expérimentations, ainsi que dans les conditions où il peut guérir, est INDIFFERENT d'une manière marquée (Sepia; et Natrum mur pas autant) : il est indifférent à ses parents et à l'affection (Sepia) . Il est apathique : il répond lentement, il a une grande sensation de fatigue avec répugnance pour le travail (l'activité). C'est un grand remède de mal de tête avec Natrum mur et Sepia. Mais les douleurs de tête de Phosphorus sont pires en chambre chaude et par la chaleur, mieux par les applications froides, ce qui diffère totalement de £Sepia.

Phosphorus ∑est porté à la sympathie, a besoin de compagnie, de toucher, de frottement et d'aide. Sepia et Natrum mur sont mieux seuls, et Sepia " veut seulement s'en aller et rester tranquille ". De même, Sepia et Natrum mur ont horreur de la sympathie; elle les irrite; ils ne peuvent la supporter; ils pleurent. Natrum mur et Phos désirent du sel; pas autant chez Sepia. Par contre, Sepia et Natrum mur sont cités comme détestant le gras, ce qui n'est pas le cas de Phosphorus. Phos et Sepia sont des drogues frileuses, c'est–à–dire qu'elles conviennent aux personnes frileuses, tandis que Natrum mur est une des remèdes cités comme étant mieux quand il fait froid. Disons encore que Phos et Sépia ont peur du tonnerre, et souffrent par temps d'orage ou même à l'approche du tonnerre et ainsi de suite.

Compassion ......................£Phos ...........–...................–

∑Déteste la sympathie..............................Nat mur ......... Sep.

Désire la compagnie............ £Phos

∑Mieux seul........................................ £Nat mur; ........ Sep.

∑Désire de sel..................... Phos ......... Nat mur ................

Horreur du gras .................................£Nat mur ......... Sep

∑Pire par le froid .................Phos ............................. Sep

Frileux, mais mieux par froid ................. Natrum mur ...........

Peur du tonnerre ................Phos ..................................Sep

De tels groupements symptomatiques, avec ressemblances et dissemblances sont d'une grande aide pour une prescription rapide et correcte.

HAHNEMANN nous dit au sujet de Phosphorus qu'il agit avec le maximum de bénéfice chez les personnes qui souffrent d'une perte chronique de selles et de diarrhée. Il attire également l'attention sur la réaction favorable des sujets Phos à l'hypnotisme. Phos est une des drogues qui adorent être frictionnée. 

Hahnemann se sert également de Phosphorus pour prouver que les remèdes potentialisés " ne sont plus sujets aux lois chimiques ". Nous savons tous que Phosphorus, exposé à l'air, s'oxyde; et que si on le dissout dans du disulfure de carbone et qu'on le dépose dans une substance si fine que cette dernière s'évapore, le phosphore se met à brûler spontanément. Ce mécanisme est supposé par certains être le " feu grec ", employé à des fins d'incendiaires et plus récemment, on suppose qu'il a été employé par des suffragettes combatives qui brûlèrent les lettres dans les bornes postales, lorsque, dans le but de troubler l'ordre. Et cependant, comme le signale Hahnemann, de la poudre de Phos à haute dilution peut rester des années dans son papier sur un bureau, sans perdre ses propriétés médicinales, ou même sans les changer pour celles de Phosphoric acid. Il donne d'autres exemples également pour montrer " qu'un remède qui a été élevé à la plus haute dilution... n'est plus sujet aux lois de la neutralisation ". Si ce n'était pas le cas, comment pourrions nous transporter çà et là nos petites fioles de globules médicamenteux, sûrs du fait qu'ils ne peuvent interférer entre eux, ou se neutraliser, et qu'ils seront toujours prêts à être employés, et ne feront jamais défaut, pourvu qu'ils aient été expérimentés et correctement prescrits ?

GUERNSEY, auteur des " Keynotes de la matière médicale ", dit : " Phos est particulièrement adapté aux troubles des personnes grandes, minces, aux cheveux sombres ".

Il attire l'attention sur la selle caractéristique, longue, mince, dure et sèche, évacuée avec grande difficulté. Il appelle l'attention sur la FAIBLESSE, LE VIDE, LA SENSATION DE S'EN ALLER, ressentie dans tout l'abdomen, spécialement quand elle est accompagnée d'une sensation brûlante entre les omoplates. Et un symptôme gastrique frappant, quand les boissons froides sont tolérées jusqu'à ce qu'elles se soient réchauffées dans l'estomac, alors elles sont vomies (opposé à Ars, qui a une douleur brûlante dans l'estomac, soulagée par les boissons chaudes. Avec Phos, la douleur brûlante est soulagée par le froid). Egalement, il souligne la toux dure, sèche, serrée, qui tourmente le patient, et l'expectoration salée.

Lachesis appartient l'aggravation en se réveillant, aggravé par le sommeil : craint de s'endormir à cause de l'aggravation des symptômes. C'est exactement l'opposé pour Phos et Sepia : ils ont un grand soulagement par le sommeil, même un court sommeil; les céphalées sont guéries par le sommeil.

" Dans Phos, les blessures saignent très facilement, même si elles sont minimes: les blessures qui semblent avoir guéri s'ouvrent à nouveau " Phos saigne aisément, et garde facilement la trace de coups.

* * *

NASH fait un portrait miniature vivant du patient Phos, c'est–à–dire de la personne qui a besoin de Phosphorus.

" Personnes grandes, élancées, de poitrine étroite, phtisiques, cils délicats, cheveux fins; ou bien personnes nerveuses et faibles qui aiment être magnétisées. Personnes molles, anémiques, ictériques.

" Anxieux, agitation perpétuelle, ne peut rester en place ou s'asseoir tranquille.

Pire dans le noir, ou quand il est laissé seul, ou avant un orage.

" Brûlures partout, dans la bouche, l'estomac, les intestins, l'anus, entre les omoplates, intense, montant le long du rachis, dans les paumes des mains.

Grand désir de choses froides, de crème glacée, qui lui convient, d'eau froide, qui peut être vomie quand elle se réchauffe dans l'estomac. Doit manger souvent, ou a une défaillance. Se lève pour manger de la nuit.

" Sensations de faiblesse, de défaillance, de vide partout.

" Diarrhée profuse, se déversant comme d'une bouche d'eau; avec anus grand–ouvert.

" Toux, aggravée couché sur le côté gauche.... Dans les poumons, le lobe inférieur droit est le plus affecté. Toux pire en allant d'une chambre chaude à une chambre froide. Pire en inhalant de l'air froid (Rumex), etc..

Il dit : " Zincum a de l'agitation, dans les pieds, Phos est tout entier agité ".

Il dit : " Phosphorus est obligé de saigner " et " Phos attaque les os sous une forme de nécrose. " Quand est–il de la dégénérescence de la mâchoire " ?

Le Phos typique de GUERNSEY : est à cheveux sombres; NASH parle de " personnes grandes, élancées, de tempérament sanguin, une jolie peau, une chevelure blonde et rousse, un sujet vif, vivant, sensible ". Les deux types sont valables.

Besoin normal de sel " Nat mur; Nit ac; Arg nitr, mais Nat mur désire du sel un avec dégoût des graisses. Nitr acid a un grand désir de graisses, et Arg nitr a aussi un grand désir de sucreries et de sucre).

Et maintenant nous nous tournerons vers KENT, ce fin observateur, ce grand maître; il va nous aider à voir Phosphorus chez les patients qui ont besoin de ce remède. Nous le parcourerons simplement, en piquant ça et là et en choisissant, comme bon nous semble.

" Les troubles de Phosphorus surviennent de préférence dans les constitutions faibles– malades dès la naissance, a beaucoup grandit, et trop vite – personnes s'émaciant, et s'émaciant rapidement, avec une tendance assez manifeste à la consomption ". " Violentes palpitations et pulsations; constitutions hémorragiques; les petites blessures saignent beaucoup, d'un sang brillant. Hémorragies de tous organes ou tissus. Pétéchies et traces de coups ".

Les troubles de Phosphorus sont pire par le froid et le temps froid, mieux à la chaleur et les applications chaudes, sauf pour les troubles de la tête et de l'estomac, qui sont améliorées par le froid.

Dans Phos, les symptômes de la poitrine et des poumons sont soulagés par la chaleur, ceux de l'estomac et de la tête par le froid. (Ce sont de tels symptômes, en contradiction avec le patient en général et certaines régions du corps, qui sont de grande valeur pour diagnostiquer le remède qui présente ces particularités).

Il donne les terreurs de Phos, un des remèdes les plus hypersensibles.

" Peur que quelque chose n'arrive; anxieux au crépuscule; peur des orages; tremble; crises d'indigestion par frayeur; peur le soir; peur de la mort; peur d'étranges figures qui le regardent du coin de l'oeil. Plein d'idées étranges, folles ".

Apathie, indifférence, aux amis et à l'entourage, même à ses enfants (Sepia). Ne répond pas, ou répond lentement; pense lentement. Vertige et titubation. Aggravé par l'effort mental, par le bruit; pire dans le noir; pire seul.

Phos peut trouver sa place dans les dégénérescences et le ramollissement cérébral.

La surdité de Phos a est surtout pour la voix humaine.

Mieux en mangeant; mieux en dormant; nausée et vomissement en plaçant les mains dans l'eau chaude dans une pièce chaude, après avoir mis des choses chaudes dans l'estomac. Les régurgitations de bouchées de nourriture sont très caractéristiques de Phos. " Phos est l'ami du chirurgien – très grand remède du vomissement après le chloroforme ".

ALLEN (Keynotes) donne un curieux symptôme de Phos pendant la grossesse. Elle est incapable de boire de l'eau. La vue de l'eau la fait vomir : doit fermer les yeux lorsqu'elle prend son bain.

Il dit que la transpiration de Phos sent le soufre.

Et, souvenez vous, Phos n'a pas seulement des brûlures dans l'estomac, etc.. mais aussi une brûlure dans les poumons. Un symptôme qui peut être utile dans quelques cas de pneumonie.

Phos affecte le foie (on se souvient d'une atrophie jaune aiguë du foie au cours de l'empoisonnement par le phosphore) et c'est un des remèdes de l'hépatite et de la jaunisse (Chel). Dans certains de ses symptômes, Phos rappelle le poison du serpent à sonnettes, Crotalus horr.

Phosphorus affecte tous les organes et tissus, mais sa grande sphère d'action, pour détruire et guérir, est celles des poumons, des os, ainsi que du foie. Nous donnerons une sélection des symptômes en caractères gras de Phosphorus quelque peu condensés. Ils apportent une clé à ses possibilités les plus utiles, et aux organes affectés d'une manière plus marquée.

A propos, dans les relations de Phos avec les hémorragies... Nous avons vu un cas de cancer de la langue saignant d'une façon notable, et où l'hémorragie fut rapidement stoppée après une dose de Phos 200, et ne revint plus. Par ailleurs, nous sommes avertis qu'il est dangereux de donner Phos en haute dilution dans une phtisie avancée, alors il peut produire une hémorragie susceptible de mettre la vie en danger; donc, ici, se cantonner dans les basses dilutions, 12 ou 30.

Nous nous souvenons d'une jeune femme souffrant de purpura hémorragique. Elle avait de nombreuses grosses ampoules saignantes, et de bleus. On l'avait avertie qu'elle ne devrait pas avoir de grossesse, et elle était enceinte.. Phosphorus guérit cet état, et elle alla normalement jusqu'à terme.

SELECTION DES SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS DE PHOSPHORUS

Respiration très difficile.

Grande apathie; peu disposé à parler.

Répond lentement et d'une manière paresseuse.

Fatigue, peu enclin au travail, sans cause.

Peu disposé à l'étude, ou au travail, ou à la conversation, ou la réflexion.

Idées lentes.

Vertige; dès qu'il fait un effort pour se lever, le vertige réapparaît (Bry).

Pourrait mieux voir, quand les pupilles sont dilatées, en s'abritant de la lumière.

(Phos a une grande photophobie).

Saignement de nez; nez enflé et sec.

Pendant la prostration (de l'empoisonnement de Phosphorus) la tuberculose se développe souvent; parfois aussi la pneumonie lobaire, se terminant en gangrène des poumons et pyémie (Ici, nous voyons le grand usage de Phos dans les pneumonies sévères).

Vomissement de nourriture. Pression, comme venant d'une substance dure dans l'estomac.

Vide et sensation de faiblesse dans l'abdomen.

Diarrhée. Evacuations comme si quelque chose pénétrait involontairement dans le rectum. Selle grise, gris–blanc.

Menstruations plus précoces et moins abondantes.

Larynx trachée à vif, avec fréquente toux saccadée, raclante.

Avec pression suffocante dans la partie supérieure de la poitrine.

Voix rauque, enrouée; ne peut à peine parler en un murmure.

Toux avec oppression de la poitrine.

Violente toux sèche quand il lit à haute voix.

Fréquente toux sèche, avec légère matité dans la partie inférieure et postérieure du poumon droit, avec diminution du murmure vésiculaire et fins râles vésiculaires (les deux poumons, spécialement le côté droit).

Mucus purulent tenace.

Violente oppression de la poitrine.

Toux provenant d'un constant chatouillement dans la gorge. Toux avec difficulté de la respiration.

Expectoration sanguinolente, avec mucus.

Expectoration sanglante provenant des poumons.

Râles muqueux des deux poumons, plus notables dans les lobes inférieurs.

Respiration anxieuse, haletante, oppressée. Très laborieuse.

Difficile. Respiration est empêchée par une marche rapide.

Grande dyspnée.

Développement de tubercules pulmonaires, avec fièvre hectique.

Grande oppression de la poitrine, telle que le patient, pendant une quinte de toux, doit se dresser dans son lit, tandis qu'elle ressent une grande douleur, avec une sensation constrictive au–dessous du sternum.

Douleur de la poitrine, comme si un poids reposait sur elle.

Anxiété angoissante et pression dans la poitrine, allant jusqu'à une réelle suffocation, si bien que l'inspiration profonde est difficile, mais non impossible.

(Si Phos peut causer tout cela, quoi d'étonnant à ce qu'il soit un de nos plus grands remèdes pour la pneumonie, et la phtisie).

Anxiété au niveau du coeur et sensation particulière de faim, parfois soulagée en mangeant, l'affligeant, même au lit.

Violente palpitation.

Douleur brûlante entre les omoplates.

Les éléments des vertèbres dorsales entre les omoplates deviennent très sensibles à la pression.

Faiblesse de tous les membres.

" Doigts gourds ".

Périostite gangreneuse extensive du tibia, avec sévère épisode fébrile, le périoste étant arraché sur une large zone, jusqu'au genou; les os sont rugueux.

Emaciation.

Demeure constamment sur le côté droit. Repose seulement sur le côté droit la nuit.

Membranes muqueuses pâles.

Le sang provenant des hémorragies était très fluide et difficile à coaguler.

Sensation de suffocation.

De petites blessures saignent beaucoup.

Système musculaire relâché.

Grande pesanteur. Faiblesse. Faible et oppressé. Faible et prostré. Excessif épuisement.

Pesanteur de tout le corps.

Reposer sur le côté gauche cause de l'anxiété.

Les ulcères saignent.

Constant endormissement. Grande somnolence, même le jour.

Ne peut s'endormir avant minuit.

Bouffées de chaleur (dans la fièvre) aux joues, spécialement du côté gauche.

Frileux le soir.

Genoux constamment froids, la nuit, au lit.

Chaleur la nuit sans soif.

Chaleur fébrile et sueur la nuit avec faim vorace.

Sueur profuse sur tout le corps.

Sueurs profuses au plus léger effort.

Sueurs profuses épuisantes, chaque matin.

Sueur le matin au lit – avec sensation d'anxiété.

" Sur 170 travailleurs de manufactures d'allumettes (pour la plupart des garçons), 120 étaient atteints de typhus, souvent compliqué de pneumonie et bronchite, qui souvent aboutissaient à la consomption " (Russian Med. Zeit., 1850).

 

 

Phytolacca Decandra [Phyt]

 

Texte

(Poke–wesd) Hellebore blanche

C'est un jour à marquer d'une pierre blanche chaque fois que l'on se fait un nouvel ami avec un nouveau remède. Au lieu d'être simplement une connaissance insignifiante, rien de plus qu'un nom, on lui trouve soudainement un nouveau pouvoir, toujours sous la main, se suggérant opportunément pour l'aide précieuse qu'il peut apporter dans les cas appropriés. C'est pour agir comme un introducteur ou un mémorisateur entre le remède et le médecin que ces portraits sont esquissés.

Avez–vous remarqué que dans toute une foule (et notre matière médicale homéopathique est une foule dense dans toutes nos consciences) ce sont certaines personnes – et remèdes – qui attirent notre attention en premier et se déclarent très vivants. Comme sur un bateau, dès le moment au l'on embarque, il y a des personnes qui captent l'attention et sont observées soit avec approbation ou désapprobation pendant tout le voyage. On sait tout ce qu'elles diront et feront en toutes occasions bien que personne ne souhaite faire leur connaissance. D'un autre côté, le dernier jour du voyage, on peut découvrir un étranger, jamais remarqué auparavant, comme compagnon de voyage pour des semaines. C'est pareil avec les remèdes. Un bon nombre d'entre eux – la majorité – sont pour nous un nom tout au plus quand d'un coup d'oeil rapide ! ils se révèlent posséder des caractéristique et des possibilités insoupçonnées...

On se dit le dernier jour du voyage : " Pourquoi ai–je gaspillé tout ce voyage ? Pourquoi n'avons–nous pas été amis avant ? Ainsi avec les remèdes ". 

Pourquoi n'avons–nous pas été des amis il y a des années ? Vous auriez pu m'aider pour ce cas–ci cet autre, où, sans vous connaître, j'ai misérablement échoué ".

Pour l'amitée avec les remèdes on doit reconnaître son caractère et ses possibilités pour être capable de compter sur ses réactions et ses réponses.

Après ce réquisitoire, poursuivons l'étude de PHYTOLACCA, dont les magnifiques pouvoirs n'ont peut–être pas suffisamment été dessiné dans les conditions difficiles, aiguës et urgentes aussi bien que chroniquesPhytolacca remplit une niche unique bien que tardive dans le Temple d'Hahnemann;

Phytolacca est l'un de nos remèdes, très puissant et agissant rapidement.

Nous trouvons le lien le plus utile de ce remède dans " les nouveaux remèdes " de Hale. Comme Baptisia, Gelsemium, Caulophyllum (racine des squaws) et d'autres il nous vient d'Amérique, dans traditions locales ou domestiques – mais il est rendu utile en phrases d'indication précises par les expérimentations.

Halle l'appelle : " l'un de nos remèdes indigène les plus valables et les plus puissants ". Mais il dit : " Jusqu'à ce qu'il devienne le sujet des expérimentations scientifiques par notre école et que l'on découvre ses effets sur l'homme sain par le biais des expérimentations, on savait peu de choses sur la portée de ses pouvoirs curatifs.

Mais Phytolacca a besoin d'expérimentations ultérieurs pour compléter son portrait.

Hale dit qu'il a été utilisé spécialement dans les maladies chroniques, rhumatismes, vénériennes – quelques maladies sévères de peau... " mais ses effets curatifs ne se limitent pas aux maladies chroniques. 

Il s'est montré notre meilleur remède dans nombre d'affections aiguës de caractère sévère ".

Pour l'instant, c'est une médecin, dit Hale, qui a rapporté ses effets curatifs et rapides dans la diphtérie grâce à une teinture faite à base des feuilles écrasées en fin d'automne. Pendant qu'une guérison rapide d'un cas de diphtérie avec des des symptômes Phytolacca a gratifié d'un lit à perpétuité l'hôpital Homéopathique de Londres.

Les cendres de Phtolacca sont dites contenir plus de cinquante pour cent de soude caustique qu'explique quelques–unes des relations médicinales.

Les parties médicamenteuses de la plante sont les racines les feuilles et les baies.

Nous savons que " les oiseaux qui mangent les baies, perdent tout le tissu adipeux " et que la teinture mère dans baies a été utilisée afin de mincir et (?) un remède pour les tumeurs graisseuses.

L'empoisonnement par les baies a causé une grande souffrance à type de pincement dans l'estomac avec nausée et vomissement violent, suivie par une XXX et des douleurs, tandis qu'une pression quel quelle soit extorquait des cris. Il y avait aussi une baisse de la vision : la langue était recouverte d'un enduit blanc : Il y avait des secousses spasmodiques des bras et des jambes et une gorge sensible, l'oropharynx congestionné et de couleurs foncées, la gorge sèche et les amygdales un peu enflées.

Hale dit plus loin : " il affecte le Hale dit plus loin : " il affecte le système nerveux puissamment ainsi que les tissus fibreux et osseux ". 

Encore – " La sphère d'action de Phytolacca implique la peau, les membranes muqueuses, les tissus fibreux, la période et les centres nerveux cérébro–spinaux ".

" Son action sur la peau ressemble à celle d'Arsenicum et de Mercurius (Kent dit qu'il devrait être appelé " le mercure végétal "). Il a guérit le psoriasis, le pytiriasis, le Tinea capitis, les éruptions squameuses et empiriques en général – c'est–à–dire avec des symptômes Phytolacca, que nous essayerons de donner plus tard.

Dans les expérimentations de Phytolacca nous trouvons " Une tension particulière et une pression sur les parotides " qui peut être déterminant pour l'utilisation du remède – même dans les cases de rhumatisme chronique.

Parmi les cas de rhumatisme guéri qu'il raconte, il y a un rhumatisme très intéressant et suggestif avec gonflement de la parotide et des landes sous–maxillaires où il y eut " une rapide régression de la tumeur glandulaire également ". On comprend que Phytolacca peut être plus utile dans les cas d'implication peri–articulaire que dans les cas de changement articulaire et osseux.

Mais peut–être que phytolacca est mieux comme pour son étonnante affinité pour les GLANDES MAMMAIRES – pour le meilleur et pour le pire. Car en médecine, c'est seulement le mal parmi les remèdes auquel on peut faire confiance pour guérir, et même comme cela, ce sont les maux précis qu'il peut causer selon la localisation – le tissu – et les conditions d'aggravations et d'amélioration. D'où les récits minutés des expérimentations de l'Homéopathie.

Dans les expérimentations nous trouvons : " inflammation; gonflement et suppuration du sein et KENT dit, et c'est si important que nous le citerons en entier : " Il semble que le centre complet du remède est la glande mammaire. Sensibilité et masses dans les seins à chaque coup de froid, ou périodes humides.

En se refroidissant, il en résulte une sensibilité de la poitrine. Poitrine sensible en connexion avec les règles; une femme allaitante est exposée au froid, la poitrine s'enflamme et le lait devient filandreux et sort du mamelon : lait coagulé. Ceci ressort de l'expérimentation or ce poke–root a été intensivement utilisé par les éleveurs de bétail quand le lait de vache devenait épais, quand il y avait des passes dans les pis et dans les conditions où les vaches sont restées debout sous la pluie.

" Presque toutes les excitations se centrent sur la glande mammaire; plus on XXXXX; fonction de masse, douleurs, chaleur, gonflement, tuméfaction, même violente inflammation et suppuration. Aucun autre remède dans la Matière Médicale ne se centre autant dans la glande mammaire.... " Si chaque tribulation rend la grande sensible chez une femme allaitante, donnez–lui Phytolacca. 

Quand une mère dit qu'elle n'a pas de lait ou que le lait est rare, épais, malsain; qu'il se tarif vite; Phytolacca devient alors un remède constitutionnel s'il n'y a pas de symptôme contradictoires. Un écoulement aqueux sanglant qui a continué cinq ans après le sevrage du nourrisson, fut guéri par Phytolacca. La poitrine est si sensible quand elle allaite l'enfant, qu'elle a presque des spasmes avec une douleur s'étendant vers le dos et les membres à tout le corps ". 

Comme le dit Kent, chez la vache il a une grande réputation pour les indurations des mamelles. Dans de tels cas : " pis gonflés indurés, extrêmement chauds, douloureux et sensibles, quand aucune goutte de lait ne peut être tirée : ici en quelques heures le lait peut être tiré, la glande se ramollit et le rétablissement est total ". (Au fait, on nous rapporta le cas d'une vache de notre ferme. Une des vaches subissait des attaques de lait filamenteux de temps en temps. Ceci s'arrêta totalement après une dose de Phytolacca).

Mais ce n'est pas seulement dans les troubles inflammatoires récents de la glande mammaire que Phytolacca est indiqué et efficace. Il a : 

" Mamelons sensibles et fissurés

La douleur débute au mamelon et irradie dans tout le corps.

La poitrine est comme une brique, avec des masses et nodulaire.

Poitrine d'une dureté de pierre, douloureuse. Poitrine en obus.

Abcès mammaires : pus.

Grands ulcères fistuleux, méchamment ouverts, exsudant un pus fétide et acqueux.

Douleur intolérable. Irritable. Agité. Indifférent à la vie : ou à la mort : persuadée qu'elle va mourir (BORLAND, homéopathie de la mère et l'enfant).

Kent nous dit que Phytolacca est un remède imparfaitement expérimenté mais qu'il a quelques traits frappants : et que le plus qu'il en sait, vient de son expérience clinique.

Et maintenant donnons quelques modalités différentielles de Phytolacca afin de pouvoir le prescrire avec assurance ou de le laisser quand un autre remède convient mieux au portrait.

Phytolacca a : – aggravation la nuit – les jours froids – par temps froid humide en chambre froide. Kent dit aussi qu'il est pire à la chaleur du lit : " Si bien qu'il y a une controverse entre chaleur et froid : et dans la diphtérie, la gorge est aggravée par les boissons chaudes. L'exposition au temps froid et humide cause ou aggrave la toux, les douleurs intercostales, les muscles abdominaux et lombaires, la raideur de la nuque, le rhumatisme en général et les douleurs dans les articulations.

Douleurs comme des choses électriques – tirant – lancinant – changeant rapidement : pire par le mouvement, pire la nuit, comme Rhus " désire bouger mais pire par le mouvement ".

Dans les GORGES IRRITEES, où l'on a utilisé le plus Phytolacca, l'oropharynx et le pharynx semblent secs, et congestionnés, d'un rouge sombre, totalement différent du gonflement du rouge brillant lisse de Belladonna. Le pharynx est sec, râpeux. " Comme une caverne " ou la gorge est comme pleine, on étouffe ". Sensation de chaleur comme une balle de fer chaud et rougi était logé dans le pharynx. La déglutition est douloureuse, difficile, et chaque accès de douleur XXX irradie à travers les oreilles. Il peut y avoir de la régurgitation par les narines; l'incapacité à avaler même l'eau. C'est presque impossible par la sécheresse et l'irritation de la gorge.

Puis l'ulcération de la bouche et de la gorge : mal de gorge folliculaire; taches sur la gorge : même la diphtérie avec ces symptômes c'est–à–dire : le bleuissement, la sécheresse, la douleur (racine de la langue et de la gorge) – tiraillement dans les oreilles; pire par les boissons chaudes. Tout est aggravé par le froid excepté les symptômes de la gorge, qui sont pires par les boissons chaudes.

Symptômes curieux – non seulement la gorge semble une caverne vide mais la poitrine également est comme un grand tonneau vide ".

Parmi les symptômes de Phytolacca on trouve, dans un cas d'empoisonnement " Extrémités raides, mains serrées, pieds étendus avec orteils fléchis, dents serrées, lèvres éversées, menton fermement tiré vers le sternum, opisthotonos, convulsions tétaniques ".

Farrington (Matière Médicale Comparative) dit que " Camphor et Phytolacca sont très similaires à Strychnia pour les spasmes tétaniques. Tous les deux découvrent les dents par le tiraillement vers le haut des coins de la bouche. Camphor est indiqué dans le tétanos avec la froideur mortelle toujours présente ".

Phytolacca a été utile dans le squirrhe, le cancer des lèvres, et dans " les cancers ulcéreux de la face ". Ulcères perforants (Kali Bich).

Les douleurs périostales (Tibia) rappellent celles d'Asaf, Dros, Lach.

Nash attire l'attention sur un symptôme curieux " qui fut de grande valeur pour lui ". " Irrésistible envie de mordre les dents et les gencives ". Sur cette indication, j'ai souvent soulagé les plaintes des formes variées intervenant pendant la période de dentition.

" J'ai vu une fois – un cas qui me fut envoyé à la campagne de la ville de New York. L'enfant avait été longtemps malade avec un choléra infantile (entérocolite) et son médecin avait dit qu'il devait quitter la ville ou mourir. Mais l'air de la campagne et le changement de régime n'avait apporté aucun soulagement. Le petit gars était très émacié, ayant fréquemment des selles molles d'un brun sombre, mélangé avec glaires et du mucus de la même couleur. Après avoir essayé différents remèdes, je découvris que l'enfant voulait mordre les gencives l'une contre l'autre ou mordre tout ce qui pouvait porter à la bouche et la mère me rapporta que c'était le cas pendant toute sa maladie. Phytolacca produit immédiatement un soulagement des symptômes et un rétablissement rapide s'en suivit. Depuis, j'ai vérifié ce symptôme plusieurs fois ".

Phytolacca a aussi une grande réputation pour les douleurs de nuque, aussi, voici ici une petite expérience personnelle récente qui suggère Phytolacca comme portrait de notre remède.

Biensûr, nous connaissons la merveilleuse action de Phytolacca sur la glande mammaire et nous l'avons vu maintes fois agir rapidement sur les gorges d'un bleu–rouge, sensibles et aiguës avec les piliers des fosses nasales congestionnées et raides et la gorge atrocement douloureuse avec, dans un cas, les côtés du cou également enflés, douloureux et raides. Mais les rhumatismes ? Nous les regardons toujours fixement dans les écrits et nous pensons qu'il serait bon de chercher leurs modalités afin de sécuriser avec des armes plus fiables contre les visites fantomatiques des patients externes : difficiles, avec difficulté, ou non guéries... qui restent en disgrâce pour le prescripteur Homéopathique. Mais biensûr les cas varient. Le patient arrive avec un diagnostic tout fait de rhumatisme et plus souvent avec celui de la populaire " névrite " qui dans de nombreux cas cèdent à une petite manipulation – c'est–à–dire quand la sciatique ou la douleur est due à une subluxation.

Dans quelques cas nous avons vu, avec une prescription prudente, des cas d'arthrite rhumatoïde chronique s'améliorer sans que nous pensions impossible : et quelques fois NON : ce qui est vexant.

Bref, cette expérience personnelle était un torticolis, plutôt un mauvais, dans lequel tout le trapèze était impliqué, depuis ses attaches jusque dans son action.

Pour la douleur uniquement au mouvement lisez " l'Ancien Marinier ".

" Sur le champ ma structure fut violemment tordue

" Avec une douleur maudite.

" Qui me força (à rester au repos)

" Et puis qui me quitta ".

BRY (pire par le mouvement), Rhus (pire au début du mouvement avec sa réputation pour les torticolis) et Cimifuga furent sans effet.

C'était à peine supportable pour se glisser dans le lit. Le trapèze refusait tout support latéral de la tête avec un cri de protestation; cela me réveillait la nuit et tourner doucement la tête était une expérience atroce. Je me demandais comment j'allais me lever. Le jour suivant : " quel était le remède ? " et les Keynotes d'Allen furent consultés. " Ah, voici, Phytolacca occupait une place médiane entre Rhus et Bry et guérissait lorsqu'ils échouaient, ainsi il semblait apparemment bien indiqués et cela marcha ! et, oh, quelle joie, cette nuit–là, d'être capable de se coucher et de bouger la tête, de la lever et de la tourner sans un élancement. Au fait, non seulement le mouvement était affecté et le muscle si douloureux mais le froid et le courant d'air étaient insupportables... Et il y avait une température douce et je me sentais malade.

Cette expérience nous donna l'amitié de Phytolacca et ceci n'a simplement été rapporté que pour s'en souvenir et appeler nos succès.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

S'évanouit en se levant (Opium).

Pression douloureuse sur le front et la partie supérieure des deux yeux.

Inclinaison à mordre les gencives l'une contre l'autre.

Gorge douloureuse : l'isthme est congestionné et d'une couleur rouge sombre si XXXX de la gorge avec un peu de gonflement des amygdales.

Diphtérie : mal et vertiges en essayant de s'asseoir.

Céphalée frontale. Douleurs irradiant de la gorge dans les oreilles, spécialement en essayant d'avaler; face rouge; langue chargée, protuse; enduit épais à l'arrière; d'un rouge ardent à la pointe, haleine fétide, putride vomissement, difficulté à avaler, amygdales enflées, recouvertes d'une membrane. D'abord trois ou quatre taches vers le haut à gauche, amygdales, luette et partie arrière de la gorge recouverte d'un exsudat de couleur cendre. Amygdales recouvertes d'une fausse membrane d'un blanc sale, petits points blancs ou jaune sur les amygdales coalescentes et formant des zones membraneuses. Membrane ayant l'apparence d'un vieux cuir délavé, exsudation d'un gris blanc ou perle. Grande soif, aggravé par les boissons chaudes, dyspnée. Mucus en corde, offensif, tapissant la bouche et la gorge. Glandes du cou très sensibles, douleur dans le cou et le dos, coups douloureux comme s'il avait été battu, grogne avec la douleur, spécialement en essayant de bouger ou de se tourner dans le lit. Membres douloureux, grande prostration. Violent frisson bientôt suivi par une fièvre élevée, fièvre sans frissons, pouls à 120, 140, faible, rash sur la peau, remarquable phénomène nerveux, paralysie consécutive; laissant la vision diminuée, l'ouïe affaiblie.

Epidémie généralement par temps froid. D'ordinaire origine catarrhale ou rhumatique par exposition au temps humide et froid ou avoir dormi à l'humidité et dans des pièces mal ventilées.

ABCES ou ulcères fistuleux des seins.

GLANDES MAMMAIRES pleines de nodosités dures et douloureuses.

Les seins montrent une tendance précoce à l'induration spécialement utile quand la suppuration est XXXX quand l'enfant tête la douleur va à tout le corps.

Seins indurés. Mamelons fissurés et excoriés. 

Prurit du barbier (application locale de la teinture mère).

Vers ronds. Herpès circiné.

Éruptions squameuses, pityriasis, psoriasis.

 

 

Picric Acidum [Pic–ac]

 

Texte

Picric acid s'est fait une place comme peut–être le plus grand remède de tous pour le surmenage cérébral.

Un des signes les plus étrange, réside dans le fait que le moindre effort intellectuel cause des douleurs brûlantes dans la colonne vertébrale. D'autres remèdes ont des brûlures sur le dos ou dans la colonne vertébrale : Arsenicum, Phosphorus, Lycopodium et Zincum. Mais, alors que la brûlure dorsale d'Ars n'est pas spécifier sauf comme étant améliorée généralement par la chaleur, celle de Lycopodium est surtout localisée entre les omoplates (comme celle de Phos et Kali bic) : mais celles de Phos donnent une sensation de battement et réclament une friction. Seules celles de Picric acid sont déclenchées par l'effort mental. Phos, dans ses empoisonnements, produit, comme Picric acid, des dégénérescences graisseuses : Phos surtout au niveau du foie, Picric acid surtout au niveau du cerveau et de la moelle. Tout, dans Picric acid, est aggravé par l'étude, c'est une grande caractéristique; ceci s'applique non seulement aux douleurs spinales, mais aussi à celles des articulations. A ce propos, faisons remarquer que Theridion, ce poison d'araignée, est en caractères gras pour les brûlures de la région lombaire; néanmoins, Theridion se distingue par son extrême sensibilité au bruit et au toucher.

Picric acid a été découvert par un médecin, lequel après observation et application, a noté que les sensations brûlantes de Picric acid, ne sont pas douloureuses et son principal emploi a été défini comme le pansage des brûlures (Urt; Canth).

Nous avons toujours associé Picric acid et Phosphoric acid; en effet, leurs utilisations sont si similaires qu'on se demande parfois lequel employer; aussi, laissez–nous, une fois pour toutes, étudier leurs différences, afin de prescrire l'un ou l'autre, avec le maximum de succès.

Phos acid : faiblesse et débilité. Lenteur; apathie.

Picric acid; faible; fatigué; lourdeur de l'esprit et du corps; prostration facile.

Phos acid : affecte spécialement l'ESPRIT; les nerfs; la moelle, avec faiblesse paralytique; les os.

Picric acid : CERVEAU; moelle, nerfs, reins.

L'un et l'autre affectent les organes génitaux; Phos ac avec faiblesse; Picric acid avec irritation.

Phos acid est aggravé par les fièvres, perte de fluides, excès sexuels, fatigue.

Picric acid : aggravé par effort, physique ou MENTAL; temps humide.

Phos acid : mieux par chaleur, un court sommeil, la selle.

Picric acid : mieux par repos, l'air froid, l'eau froide, le sommeil, le bandage.

Il n'est pas deux remèdes aussi semblables que ceux là, dans leur action sur les organes, tissus et, notamment, sur la mentalité, tant et si bien qu'ils pourraient sembler indiqués dans les mêmes circonstances. Et ici, pour ce qui est de l'épuisement et de la faiblesse, il faudrait leur comparer un certain nombre de remèdes essentiellement différents, en tenant compte, naturellement, de la cause des troubles, émotionnel, mental et physique; ainsi pourrions–nous suggérer quelques remèdes avec leurs indications.

Les patients demandent volontiers un " tonique ". Or, rappelez–vous qu'il y a un seul tonique valable, le remède capable de guérir les symptômes semblables. Si néanmoins nous cédons au raisonnement du malade, nous nous apercevons de plus en plus que la dyscrasie sous–jacente à un long passé de maladie aiguë, qui pourrait être combattu par le seul remède, n'est pas disposée à guérir sans lui.

Un autre emploi de Picric acid : les furoncles dans l'oreille externe.

Ici, on pense également à Mercurius et Sulfur. Mais récemment, dans un mauvais cas de furoncles récidivants du méat de l'oreille externe, avec terribles douleurs frappant d'incapacité, Morbillinum résolut le cas; il fut prescrit sur une histoire de rougeole ancienne.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Neurasthénie.

Se sent fatigué, au moindre effort, de tout le corps; avec lourdeur, grande nonchalance; ne désire pas parler, ne désire rien faire; indifférent à tout; obligé de se coucher; il lui semble difficile de remuer les membres; grande faiblesse musculaire; facilement essoufflé, s'il grimpe sur une colline; porté à dormir pendant le jour; appétit maigre; sensation générale d'engourdissement, d'apathie.

QUELQUES SYMPTÔMES EN ITALIQUES, OU SYMPTÔMES CURIEUX

Surmenage cérébral.

Aversion pour le travail mental ou physique; désire rester tranquille, sans prendre intérêt à ce qui se passe autour de lui.

Céphalées; palpitations sourdes; sensation de lourdeur, ou de bien douleurs tranchantes.

Aggravé en étudiant, ou par le mouvement des yeux. Mieux au repos, au grand air, en bandant la tête serrée.

Après tout effort mental important, intense douleur palpitante dans la tête; aggravé à la base du cerveau; souvent avec congestion du dos, excitation sexuelle, etc...

Céphalée chez l'homme d'affaire surmené; ou bien quand un chagrin ou toute autre émotion résultent d'un épuisement nerveux douleur dans la région occipito–cervicale.

Surmenage cérébral des hommes de lettres ou des hommes d'affaire; à l'excitation la plus légère, le surmenage cérébral, l'effort mental déclenchent la céphalée.

OREILLES : furoncles ou simple inflammation du méat. Otite chronique ou subaiguë.

Furoncles dans le méat externe de l'oreille.

Erections terribles; priapisme; satyriasis, etc..

Brûlure le long du rachis, et extrême faiblesse des jambes et du dos; sensibilité de tous les muscles et articulations aggravées par l'étude.

Chaleur dans la partie inférieure du rachis; qui fait mal et qui persiste (lombaire).

Grande faiblesse des jambes, surtout la gauche, qui tremble; elle est lourde comme du plomb; il les soulève du sol avec difficulté.

Grande faiblesse, dans les hanches.

Extrémités froides; et lourdes.

Après un choc mental important par une mort, langueur, épuisement; si fatigué; désire se coucher et dormir tout le temps, ce qu'elle ferait si on ne la réveillait pas.

Lassitude progressant de la fatigue la plus légère, du plus petit mouvement, allant jusqu'à la paralysie totale.

Paralysie par ramollissement de la moelle.

Picotements des lèvres; mouvements de reptation, comme par des fourmis, sur la surface de la tête.

Douleurs aggravées par temps humide; mieux au grand air et à l'eau froide.

Ne sent plus son corps.

Petits furoncles en quelque endroit du corps, spécialement au niveau des oreilles.

Frilosité : au niveau des organes génitaux, en bas du dos, au niveau des pieds.

Restaure le système abîmé ou hors–service.

Dans l'anémie progressive et pernicieuse.

Dans la sclérose spinale.

 

 

Platinum [Plat]

 

Texte

Platinum, ou Platina comme certains auteurs préfèrent l'appeler, est un remède à mettre à grands caractères gras; nous voulons dire par là que c'est un remède qui a revendiqué sa place, de façon répétée, dans notre pharmacopée, en causant (dans les expérimentations) et en guérissant (en préparation homéopathique) diverses maladies, spécialement mentales, ou bien des maladies associées à une mentalité pervertie de ces mentalités qui rendent la vie insupportable aux malheureux condamnés à vivre en contact avec Platina.

Platinum blesse et meurtrit; non pas, peut–être, dans le sens violent et méchant de Nux et Hepar, mais par l'illusion de sa supériorité; l'attitude nuisible, pharisienne, qui méprise les autres, et qui en vient à remercier Dieu de ne pas être comme les autres.

Le fait curieux est que, avec Platina, cet l'état de subconscience mentale s'étend aux sensorium physique; c'est ainsi que non seulement Platina en vient à détester ses enfants, comme trop petits, trop insignifiants, mais elle apparaît à elle–même grande et majestueuse, alors que son entourage lui semble petit, mesquin, méprisable.

Comme dit Kent, " les expérimentations de Platina représentent l'esprit perverti de la femme ". Et il dit que " le remède convient spécialement aux femmes hystériques, qui ont été soumises à une frayeur, à une excitation prolongée; ou pour les suites d'un désappointement, d'un choc ou d'hémorragies prolongées ". Donc Platinum, non seulement inflige, mais il guérit le traumatisme mental.

Qu'est–ce exactement qu'un traumatisme ? Il est défini comme " un état anormal du corps produit par agression externe ". Ou encore, comme " une blessure, ou encore un dommage par les blessures ".

Donc, par traumatisme mental, nous exprimerons les blessures de l'esprit – du coeur – de l'âme. Nous emprunterons la terminologie adoptée pour le traumatisme physique ...... " se sent très blessé "... " profondément blessé "..... " atteinte au coeur ". Et nous parlons de " sensation de déchirement "; ou de " coeur brisé ", tandis que Shakespeare nous rappelle combien " un enfant ingrat est plus tranchant qu'une dent de serpent ".

Afin de proposer des remèdes susceptibles de contrer de tels coups et du dommage en résultant, aigu ou chronique, infligé par eux, nous devons les opposer aux remèdes qui, chez leurs expérimentateurs, ont produit de la sensibilité à de tels agents traumatiques.

Une blessure physique peut être un coup de couteau, une égratignure, une déchirure, un abrasion aiguë, ou au contraire une pression chronique créant des dommages, et, par sa persistance, peut conduire même à une ulcération maligne. Mentalement, on peut expérimenter toutes ces blessures; et ici Platinum, £Staphisagria, Colocynthis, Ignatia, Natrum muriaticum, 

Phosphoric acid ∑peuvent se révéler, selon leurs symptômes, une cause possible, donc un agent curateur possible.

Nous nous souvenons d'un cas typique de la mentalité de Platina, où nous brûlions d'administrer le remède à quelqu'un revenant des Indes où sévissait une épidémie de peste. Elle était à peine reconnaissable; sa figure, jadis si jeune et agréable, était devenue tendue et irascible; sa conversation était pénible à entendre, restant les merveilles qu'elle avait faites, en gardant, cette terreur hors de ses murs. C'était un terrible étalage à la fois de sa propre glorification et du dédain d'autrui. Naturellement ceci provenait de l'anxiété et du souci qui l'avaient affecté parce qu'elle était Platinum . Il y a des degrés de violence qui nous révèle les caractéristiques des remèdes; et l'on pourrait éviter bien des souffrances chez l'individu ainsi qu'à son entourage, à condition de connaître la Loi de Similitude, et de saisir le remède quand il est à sa portée.

Le patient Platinum peut patiner sur glace très mince de santé mentale. Nous nous rappelons plusieurs " cas–limites " guéris par Platinum. Un cas, notamment, il y a quelques années de cela, où Platinum restaura le bon–sens et fut de grande utilité chez une femme dont les sensations d'agrandissement physique locales avait créé une suspicion d'empoisonnement par son mari, et par une amie qui habitait chez eux. C'était un joli cas, et, à ma connaissance, elle demeura normale les années qui suivirent. Il est très difficile nous l'avons essayé plus d'une fois et nous avons même une observation sous la main d'obtenir un certificat vous lavant de l'internement; et c'est une des joies de la vie que de pouvoir certifier le retour à l'état normal et de sauver les malades des suites d'un séjour en asile psychiatrique. Platina est un des remèdes à considérer dans le paranoïa.

On dit que Platina est le remède des vieilles filles collet–monté. Platina est mieux en marchant en plein air, et par beau temps (à l'inverse de Natrum mur). Parmi les symptômes physiques, la menstruation est très profuse. Des parties génitales intensément sensibles peuvent nous conduire au remède, Platinum, dans lequel ce symptôme est très marqué et caractéristique.

Les sensations et douleurs de Platinum sont très suggestives, quand on regarde l'emploi du remède. Le patient peut avoir l'impression de constriction, comme par un bandage; engourdi et mort; paralysé. Elle se plaint de tremblement, d'engourdissement, de reptation, de crampe, de coups. Même le cerveau semble engourdi. Il y a également des sensations de refroidissement local (ici, on se rappelle Calcarea).

Un curieux symptôme, qu'on associe avec Plumbum, appartient aussi à Platinum : tiraillements dans la région ombilicale, comme par une corde, qui donne une sensation de rétraction. Kent dit qu'ils sont si semblables que Platinum a été utilisé comme antidote (Plumbum a : " l'ombilic semble adhérer au dos ").

* * *

GUERNSEY dit, entre autre choses, de Platinum :

" Symptômes mentaux en général : disposition amoureuse; état de folie; hystérie. Le patient est très hautain, regarde avec dédain tous et toute chose. Sensations d'épouvante et d'horreur.

Menstruation : écoulement très abondant, épais, noir comme du goudron.......

Selle sort avec difficulté; semble coller à l'anus et au rectum comme du mastic.....

Epistaxis avec sang noir coagulé..... Fréquent changement de couleur de la face ......

Ver solitaire, les autres symptômes collant.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS.

Illusions que tout est petit, autour d'elle que les personnes sont inférieures, physiquement et mentalement, alors qu'elle–même est grande physiquement et supérieure.

Paraît arrogant, orgueilleux.

Compatissant et dédaigneux et plein de pitié quand il regarde les gens habituellement respectés, avec une certaine manière de se défaire d'eux.

(Elle pensait qu'il n'avait aucune place en ce monde, que la vie était ennuyeuse), mais avait une grande peur de la mort, qu'elle croyait à sa porte.

Fierté et surestimation de soi–même; regarde les autres de haut, avec morgue.

La chambre lui semble sombre et déplaisante, avec une disposition à l'appréhension et à la frayeur.

Sensation d'engourdissement dans le front, comme s'il était serré.

Tiraillement, comme une crampe dans la tête de temps à autre.

Sensation de tension, d'engourdissement dans le zygoma et les mastoïdes, comme si la tête était vissée.

(Traumatisme céphalique) suivi d'une sensation d'engourdissement, comme si la tête était bandée trop serrée.

Reptation, comme de la formication, sur la tempe droite, puis s'étendant en descendant dans la mâchoire inférieure, avec une impression de refroidissement dans cette dernière.

Céphalée progressivement croissante jusqu'à un maximum, puis décroissant aussi graduellement.

Sensation douloureuse, crampoïde d'engourdissement dans l'os malaire gauche.

Fermentation dans la région épigastrique.

Constipation : après empoisonnement par le plomb; en voyage; fréquent besoin avec expulsion de petits morceaux après un grand effort, après échec de Nux vomica.

Pression douloureuse vers le bas, vers les organes génitaux, comme pendant la menstruation.

(Urgence avec selle molle) avec une sensation douloureuse de faiblesse.

Reptation voluptueuse dans les parties génitales et l'abdomen.

Sensibilité douloureuse et constante pression dans les Monts de Vénus et les parties génitales externes.

Émission de beaucoup de sang coagulé pendant le premier jour des règles.

Règles environ 14 jours trop tôt et très profuses.

Règles six jours trop tôt.

Quand il est assis, sensation d'engourdissement dans le coccyx.

Resserrement des cuisses comme si elles étaient enveloppées trop serré.

Reptation tremblante et gêne dans les jambes, étant assis; sensation d'engourdissement et de rigidité.

Grand engourdissement; sensation douloureuse d'engourdissement, comme par un coup, çà et là.

Les parties sont affectées par une douleur crampoïde sont douloureuses à la pression, comme si elles étaient meurtries.

Sensation de froid, de reptation, et d'engourdissement dans tout le côté droit de la face (dans la fièvre).

SYMPTÔMES CURIEUX OU EN ITALIQUES

Follement heureuse spécialement au grand air, si bien qu'elle embrasserait un objet, et rirait aux choses les plus tristes.

Agitée; ne peut rester en place; triste, si bien que les choses les plus joyeuses l'affligent....

Déteste ses enfants, les trouve trop petits.

Toute pensée sérieuse est terrifiante.

Anxiété et tremblement des mains avec afflux de chaleur sur tout le corps.

Anxiété mortelle avec tremblement, respiration opprimée, palpitation violente.

Très irritable, battrait quelqu'un sans provocation.

De mauvaise humeur avec tout le monde, tout lui semble étroit.

Pleure avec les douleurs.

Les symptômes physiques disparaissent et les symptômes mentaux apparaissent, et vice versa. Le corps souffre quand l'esprit est de bonne humeur; et le corps semble bien quand l'esprit est affecté.

Il lui semble qu'elle n'appartient pas à sa propre famille; après une courte absence, chaque chose lui semble entièrement changée.

Etat troublé de l'esprit; religieux, avec taciturnité, morgue, volupté et cruauté.

Trouble mental après frayeur, chagrin ou vexation.

Vertige : elle n'ose pas bouger les yeux.

Sensation comme si la tête était augmentée de volume.

Sensation de froid, de fourmis, d'engourdissement dans les yeux.

Sensation d'eau dans le front.

Sensation d'engourdissement dans le cerveau.

Vertige, comme s'il était tiré et poussé par des fils.

Sensation de froid dans les oreilles.

Froid, fourmis, et engourdissement dans tout le côté droit de la face.

Sensation comme si la langue était échaudée.

Faim vorace mais mange à la hâte, car il déteste tout ce qui est autour de lui.

Colique des peintres; la douleur ombilicale traverse le dos; il crie et tente de soulager sa douleur en essayant toutes sortes de positions possibles.

Ovaires enflammés, avec douleurs brûlantes par paroxysmes.

Tumeurs de l'ovaire et de la vessie. 

Prurit intense, effrayant, dans l'utérus (dans l'irritation spinale).

Utérus prolabé, induré; parties très sensibles au toucher.

Sensibilité douloureuse avec refroidissement à l'intérieur de la vulve.

* * *

CLARKE (Dictionnaire) explique que le nom primitif de Platinum était Platina du sens espagnol " semblable à l'argent ", et qu'Hahnemann fut le premier à penser au métal comme remède, et que son expérimentation (Maladies chroniques) est la base de notre connaissance de son action.

Un symptôme caractéristique, trouvé seul ou en association avec d'autres états, à permis beaucoup de guérisons par Platina : perte du sens des proportions à la fois dans la vision oculaire et mentale. Les objets paraissent petits, et les trouve petits; il devient fier et hautain, du point de vue mental; le patient (généralement une femme) regarde de haut les choses et les gens ...... Un autre keynote est l'apparition de crampes et spasmes, se transformant en convulsions. Un autre est l'alternance des symptômes physiques et mentaux. Il dit que Nash a guéri un vieux cas de folie dans lequel les symptômes mentaux alternaient avec des douleurs le long toute la colonne vertébrale. Il dit que Jahr a guéri avec Platina une femme qui avait eu l'idée de tuer son enfant; et Jules Gaudy, une femme qui était tourmentée par une impulsion presque irrésistible de tuer son mari, qu'elle aimait passionnément, et avec lequel elle était parfaitement heureuse.

 

 

Plumbum [Plb]

 

Texte

(le plomb)

Une très importante indication pour l'emploi de Plumbum (nous l'avons vérifié) est l'hyperesthésie avec perte de force. Nous avons pris ce tuyau à Nash (Leaders). Il sera peut–être mieux de le citer; Nash écrit : " J'ai guéri avec un cas de paralysie postdiphtérique. C'était un cas très sévère chez un homme d'âge mûr. Ses membres inférieurs étaient entièrement paralysés, et il présentait en même temps un symptôme que je n'avais rencontré auparavant, et que je n'ai plus revu ensuite, dans de tels cas, à savoir une hyperesthésie excessive de la peau. Il ne pouvait supporter d'être touché quelque part tant il était sensible. Après avoir beaucoup cherché, j'ai trouvé cette hyperesthésie parfaitement décrite dans l'Encyclopédie d'Allen, et incluse avec la paralysie, j'ai trouvé que c'était une bonne raison pour prescrire Plumbum, dont j'ai donné une dose de Fincke 40m, avec un résultat rapide et continu jusqu'à guérison parfaite. Il n'a pas été nécessaire de répéter la dose ".

Nous avons quelque part cité un cas remarquable, inspiré par Nash : qui supporta la répétition. Une femme forte, corpulente, d'entre deux âges, après un coup de froid, développa un état semi–paralytique (nous écrivons cela de mémoire). Elle fut admise dans notre hôpital, où nous constatâmes, avec la perte du pouvoir moteur, une hyperesthésie tellement intense que non seulement c'était une douleur atroce quand on lui prenait le pouls, au point que cette étape avait dû être supprimée, parce que cela lui donnait non seulement selon son expression les " ditherums " mais son bras enflait. Plumbum lui redonna une vie active, avec une sensibilité et des fonctions motrices normales; si bien que pendant la grande guerre, alors salariée, elle fut capable de tenir un poste d'écriture au ministère de la Défense. Longtemps après, elle revint me voir pour se faire traiter dès le moindre soupçon de retour des troubles, lesquels ne se sont jamais manifesté. Mais je n'oublierai jamais la grande indication de Plumbum, découverte et illustrée par Nash, à savoir : Hyperthésie avec perte de pouvoir moteur.

Un autre de ses grandes indications : émaciation des parties souffrantes, ceci naturellement à un stade plus tardif de l'empoisonnement.

Et encore un autre fait de Plumbum : rétraction des parties. Il a non seulement l'abdomen " en bateau " avec la sensation d'ombilic tiré en arrière, ou attaché à la colonne vertébrale (Plat), mais, avec Plumbum, l'abdomen est véritablement rétracté, dur, douloureux; et le patient peut se rouler sur le sol, comprimant son abdomen avec violence. L'expérimentation exprime cela de la façon suivante : " Le nombril semble adhérer au rachis, et la douleur englobe également la région pectorale ". ....... " Sensation comme si la paroi abdominale était poussée vers l'intérieur; comme si l'abdomen et le dos se touchaient ". ... " Douleurs déchirantes, atroces, spécialement au niveau de l'ombilic, comme si les intestins étaient tordus "..... " Intense rétraction des téguments de l'abdomen vers le rachis et sensation de dureté, de noeud dans les muscles en des places variées de leur surface ". ... " Violente colique: Abdomen tiré en dedans, comme par une corde, vers la colonne – mieux en frottant ou par une pression forte, abdomen dur comme une pierre; anxiété, avec sueur froide et défaillance mortelle "..... et ainsi de suite. Tels sont plusieurs des faits marquants de la " colique des peintres " et de l'empoissonnement par le plomb.

Le plomb est un poison puissant et d'action profonde, qui cause une dégénérescence de tous les tissus du corps. Il s'introduit dans les globules sanguins en produisant de l'anémie. Il affecte nerfs et muscles, produisant des crampes, indurations, ramollissement, atrophie, contractions; " ses symptômes consistent en coliques, paralysies, arthralgies, et encéphalopathie ". Et Plumbum est par conséquent un remède puissant, quand les symptômes cadrent; il est palliatif, même là où la destruction est allée trop loin. Entre autres choses, il a une certaine réputation pour la colique avec paralysie des extrémités inférieures; hernie incarcérée; emprisonnement avec colique et vomissement fécal; hernie étranglée (seulement quand on n'ose pas attendre trop longtemps avant de donner un remède ou de changer de remède, de peur que les vaisseaux intestinaux, pincés, privés trop longtemps de sang, ne conduisent à la gangrène).

Mais d'autres parties peuvent également être rétractées par Plumbum. C'est ainsi que nous lisons " Douleur intolérable, par spasmes du rectum; horrible sensation de constriction et contraction spasmodique; si l'évacuation n'était point liquide, la torture était extrême. Anus violemment contracté et remonté ".

Beaucoup de symptômes de Plumbum sont très similaires à ceux de Platina, lequel est, à notre connaissance, le seul autre remède à avoir, avec Plumbum, la sensation " de douleurs tirantes dans le nombril, comme par une corde, ce qui cause la sensation de rétraction de l'abdomen ". Platina a été donné comme un remède de la colique des peintresà cause de la similitude de ses sensations et de ses douleurs.

Mais le tempérament des deux remèdes diffère entièrement. Indifférence, dépression, somnolence, mélancolie sont les deux caractéristiques de Plumbum, sans l'arrogance, l'orgueil, et la surestimation de soi–même qui appellent Platina.

* * *

De Plumbum, KENT souligne l'état paralytique général de ce remède. Toutes les activités du corps et les fonctions des organes sont ralenties. Les nerfs n'envoient plus leurs messages avec l'habituelle rapidité de l'éclair. Les muscles sont lents et paresseux. Il y a parésie, puis paralysie; de certaines parties d'abord, puis finalement de tout le corps.... Vous vous étonnerez de constater que le sujet réfléchit avant de répondre; piquez–le, et vous devrez attendre une seconde avant qu'il ne réponde. Il y a hyperesthésie dans les affections aiguës, mais dans les maladies chroniques, il y a perte de la sensation et de la capacité de sentir – anesthésie de la peau.

La peau se dessèche : la partie douloureuse se dessèche sur l'os.

Etats chroniques lents, insidieux; avec aucune tendance à la guérison; paralysie progressive; atrophie musculaire progressive.

Il donne un cas de coma urémique : chez la femme d'un médecin. Le sondage montra qu'il n'y avait pas d'urine dans la vessie; elle avait une sensation tirante à l'ombilic..... au milieu de la nuit, son mari vint, en proie à une grande détresse; elle était d'une pâleur mortelle, avec une respiration lente; dans un coma profond. " Une simple poudre à base de Plumbum en haute (dilution) lui fut donnée, et elle urina deux heures après, se réveilla et n'eût jamais de retour de troubles semblables ".

De tels remèdes sont sûrement dignes d'être étudiés et appliqués. L'homéopathie est vraiment une puissance merveilleuse. Donnez le bon remède, et vous ferez du travail comme miraculeux, avec rien apparemment; mais trompez–vous de remède, et vous n'obtiendrez rien du tout !

Kent souligne également, dans la mentalité de Plumbum, un état hystérique marqué; avec tendance à tromper, à feindre la maladie; à exagérer ses propres maladies.

Nous nous souvenons de Tarentula, quand il dit, " Quand quelqu'un la regardait, elle s'arrangeait pour être dans un état d'hystérie pendant des heures; mais quand elle croyait être seule, elle se levait, se promenait, se maquillait, se regardait dans la glace pour voir comme elle était belle; par contre, dès qu'un bruit de pas se faisait entendre, elle se mettait au lit, et faisait l'inconsciente. Elle pouvait supporter un grand nombre de piqûres, et vous pouviez difficilement dire si elle respirait ".

Dan la colique, le patient se penche en arrière (Diosc : inverse de Colocynth). Il signale la tendance de Plumbum a prendre au lit des attitudes et des positions étranges.

Plumbum, dit–il, est intensément émotif, bien que son intellect soit ralenti.

* * *

HUGUES dans " Pharmacodynamics ", dit : Les premiers symptômes de l'empoisonnement par le Plomb sont la chute du poignet, par paralysie des extenseurs de l'avant–bras. Un empoisonnement plus profond produit une sorte de dégénérescence de tous les tissus. Les centres nerveux sont indurés, ou ramollis : céphalée, amaurose, névralgie, paralysie, anesthésie, épilepsie surviennent pendant la vie. Le tissu musculaire est amaigri ou contracté. Reins petits et granuleux. Il y a une destruction complète des pouvoirs physiques et mentaux avec une profonde mélancolie : et le délabrement de la nutrition lui donne une apparence d'anémie et de cachexie, avec une coloration jaunâtre de la peau (Ictère saturnien).

Il dit que les phénomènes abdominaux de l'empoisonnement par le plomb suggèrent d'emblée le métal comme remède de colique et de constipation, survenant séparément ou ensemble.

" En vérité, je ne connais pas de meilleur exemple de la véracité de la loi de similitude ailleurs que dans l'action merveilleuse de Plumbum pour de tels états ... Nous comptons sur ce remède pour toutes les formes de constipation (d'obstruction intestinale) n'ayant pas une origine mécanique, et dans les hernies incarcérées, voire étranglées ". Il donne un exemple frappant de Dr Holland : " Le patient souffrait depuis deux jours de spasmes abdominaux affreux, avec vomissements et suppression des selles et de l'urine. Un grain de Plumbum ac à la 3ème décimale, fut donné, et en moins de 10 minutes, le patient s'endormit, se réveillant plusieurs heures après, libre de douleurs, et capable de soulager ses intestins d'un grand nombre de scybales. Le lendemain, il était bien ".

Il dit, " L'association de la colique avec la constipation ou inversement constitue l'indication spécifique de Plumbum; mais la constipation peut être parfaitement indolore, de même qu'une entéralgie névralgique peut être guérie par lui, quand les intestins sont suffisamment réguliers.. Dans de tels cas, la sensation de rétraction de l'abdomen, ou l'état dur, tendu observé par Bähr, peuvent guider le choix.

" Le patient ressemble parfois à un squelette ambulant : sur le cadavre, les muscles sont rétrécis, et très pâles, avec parfois l'apparence d'un tissu fibreux blanc ". " Ici, il mentionne l'atrophie musculaire progressive, et cite le cas d'un malade qui présentait l'apparence d'un squelette vivant, et chez lequel la présence de contractions fibrillaires dans les muscles paralysés conduisirent à l'emploi de Plumbum......... avec des résultats des plus satisfaisants....

Hughes fournit six aspects de l'empoisonnement par le plomb.

1) la COLIQUE, sur laquelle nous avons attiré l'attention : " toujours soulagée par la pression davantage encore si elle est forte ".

2) la PARALYSIE, débutant par la chute du poignet. Elle est partielle plutôt que générale. Il dit avoir noté que certains muscles étaient paralysés, dont les nerfs commandaient à d'autres muscles non paralysés. Il y a toujours une atrophie marquée des muscles affectés.... parfois cet état devient si général que le patient ressemble à un squelette ambulant.

3) Les douleurs NEVRALGIQUES et SPASMODIQUES : souvent comme l'éclair; suggérant les douleurs fulgurantes de l'ataxie locomotrice.

4) l'ENCEPHALOPATHIE: ses symptômes cérébraux; parfois urémiques, plus communément primaires. Ils commencent avec un violent mal de tête et de l'amaurose, puis peuvent survenir des états maniaques ou mélancoliques, mais le plus fréquemment de l'éclampsie : les convulsions sont de caractère épileptiforme, et le coma et le délire peuvent survenir dans l'intervalle. Au sujet de l'épilepsie, Hughes dit " Je suis d'accord avec Bähr pour ranger Plumbum avec Cuprum comme le remède dont on doit attendre le plus dans les cas confirmés de la maladie ".

5) son action sur les ORGANES URINAIRES. Accroissement de mucus dans l'urine, avec irritation de la membrane tapissante de la vessie. Plumbum est réputé guérir des affections chroniques des organes urinaires. Son action sur les reins produit un rein petit, granuleux, contracté, qui constitue la forme la plus sérieuse de la maladie de Bright. Pendant la vie, l'albuminurie est la preuve du dommage causé.

8) l'AMAUROSE : " secondaire au dommage rénal ".Apparemment une névrite optique avec son scotome central.

* * *

Evidemment, d'après les cas donnés, Plumbum peut faire un travail magnifique de guérison, s'il est prescrit en simples doses de hautes dilutions, ou d'après la méthode des gens de " basses dilutions ". Mais c'est le remède des symptômes similaires qui importe ; sa démonstration est un sujet de dispute d'une certaine manière; l'une et l'autre manière agissent; mais, dans notre expérience, les très hautes dilutions, quand nous osons les employer, sont les plus grandes fabricantes de miracles. Mais des contretemps fortuits nous ont inspiré un respect aigu pour ce que certains auraient tendance à considérer comme des nullités fantaisistes... Et l'on met dans la bouche du Dr H.C. Allen ce mot : " Messieurs, les dilutions peuvent tuer ".

* * *

Plumbum, a " une paralysie précédée de dérangement mental, tremblement, spasmes, ou douleurs élançantes, dardantes, tiraillantes, intenses, sur le trajet des nerfs; les parties sont émaciées; poignet tombant, par apoplexie, sclérose cérébrale, ou atrophie musculaire, alternant avec colique; après apoplexie, rapide émaciation, atrophie et perte de sensation des parties affectées; des bras, avec douleur, sécheresse, pâleur mortelle et refroidissement des mains.

* * *

Dr BOERICKE, dit de Plumbum : " Grand remède des scléroses générales. La paralysie saturnienne affecte principalement les extenseurs de l'avant–bras ou du membre supérieur, du centre vers la périphérie, avec anesthésie partielle ou hyperesthésie excessive, précédée de douleur; douleurs névralgiques localisées; névrite. Les systèmes sanguin, nutritif et nerveux sont les sièges préférés de l'action de Plumbum. L'hématose est interrompue avec rapide réduction du nombre des globules rouges; d'où pâleur, anémie, ictère. Sensation de constriction au niveau des organes internes ".

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Lenteur de perception.

Perte de mémoire, si grande qu'en parlant il est souvent incapable de trouver le mot juste.

Céphalée.

Teint jaunâtre. Face pâle, cireuse.

Ligne bleue distincte le long du bords des gencives. Ligne bleue sombre sur les gencives.

Gencives pâles, enflées; ligne couleur de plomb; bleue, pourpre ou brune; douloureuse, avec des tubercules durs.

Haleine fétide.

Constriction de la gorge.

Perte de l'appétit.

Nausée.

Vomissement. Fréquent vomissement. Vomissement constant.

Vomissements alimentaires.

Douleurs extrêmement violentes dans la région ombilicale, s'élançant vers d'autres parties de l'abdomen, parfois soulagées par la pression.

Le nombril semble adhérer au rachis.

Violente colique.

Excessive douleur dans l'abdomen, irradiant de là à toutes les parties du corps.

Constipation : selles dures, en mottes, comme des crottes de mouton; avec besoin urgent et douleur terrible par constriction ou spasme de l'anus.......

Mictions difficiles.

Urine albumineuse.

Urine rare et de couleur sombre, évacuée goutte à goutte.

Mal de Bright; rein rétréci.

Vaginisme.

Violentes douleurs dans les extrémités; spécialement le soir et la nuit; spécialement dans la partie musculaire des cuisses.

Douleurs névralgiques dans les membres.

Les douleurs dans les membres sont aggravées par paroxysmes si sévères que le malade en crie.

Secousses, tremblements, engourdissement des membres.

Douleurs dans les extrémités.

Douleurs dans les membres aggravées la nuit.

Chute du poignet.

Douleurs névralgiques très aiguës.

Douleurs aiguës et paroxystiques.

Douleurs fulgurantes dans les membres inférieures.

Emaciation.

Anémie.

Convulsions.

Paralysie.

Prostration générale.

Lassitude.

Défaillance.

Gêne.

Hyperesthésie excessive.

Anesthésie.

Arthralgie.

Douleur dans le tronc et les membres.

Emaciation extrême, avec anémie et grande faiblesse des parties paralysies suivies de gonflement.

Atrophie musculaire par sclérose du système spinal.

Peau sèche.

Peau jaune.

Insomnie (insomnie totale).

* * *

Quelques notes de bas de page, dans l'Encyclopédie d'Allen :

" L'examen microscopique du cerveau a montré une dégénérescence graisseuse des parois vasculaires et des dépôts importants de corps amyloïdes ".

" Le coeur était gras, les parois plus épaisses et plus pâles que la normale. La capsule des reins adhérait à ceux–ci; le rein révélait une inflammation interstitielle. Le cerveau était ramolli ".

SYMPTÔMES EN ITALIQUES, ETRANGES ET DIGNES D' ETRE NOTES : 

Son délire tournait à l'idée que sa vie était en danger par assassinat ou empoisonnement, et que quelqu'un voulait le tuer.

Comme si quelque chose travaillait au sommet de la tête.

Paupières comme si elles étaient paralysées.

Une balle monte de la gorge dans le cerveau.

Les yeux paraissent trop grands.

Une masse dans la gorge.

Tout pèse comme du plomb.

Comme si les parois abdominales étaient poussées vers l'intérieur; l'abdomen et le dos sont comme collés l'un à l'autre. Comme si l'abdomen était tiré vers le rachis par une corde (Plat).

Une sensation dans l'abdomen la nuit au lit, la conduit à s'étirer violemment pendant des heures. Impression qu'elle doit s'étirer dans chaque direction; mais elle ne peut le faire seule, comme si elle était paralysée.

Sphincter anal semble tiré en dedans.

Comme s'il n'y avait pas assez de place dans l'utérus pour le foetus. Une poche pas entièrement remplie de liquide se trouve dans les intestins.

Comme si les pieds étaient de bois.

Violent mouvement de la mâchoire inférieure et grincement effrayant des dents.

Paralysie de la gorge, avec impossibilité d'avaler.

Goût sucré; renvoi d'eau douceâtre.

Anesthésie, ou hyperesthésie excessive.

Inclination à prendre les attitudes et positions les plus étranges au lit. Peut être absolument sans sueur. Ou bien sueur froide avec pâleur.

Sueurs fétides des pieds – des plantes sentant le vieux fromage.

* * *

NASH donne un cas intéressant de Plumbum, que nous condenserons. Un homme de plus de soixante dix ans, fut pris de sévères douleurs abdominales. Finalement se développa dans la région iléo–caecale un gonflement dur, très sensible au contact et au moindre mouvement. Il commença à prendre une coloration bleutée, et vu son âge et son extrême faiblesse, la mort paraissait l'issue la plus probable. Néanmoins, dans la pathologie de Rave, les indications de Plumbum furent retrouvées, et le remède était suggéré pour la typhlite. Il fut administré en 200ème dilution, laquelle fut suivie de soulagement et d'une parfaite guérison.

 

 

Psorinum [Psor]

 

Texte

Voici le premier nosode d'Hahnemann, –producteur de maladie pour la guérison de la maladie. 

L'expérimentation d'Hahnemann concernant Psorinum apparaît dans " les Archives de Stapf " en 1833. Il employa la " matière purulente contenue dans les vésicules de la gale. Parmi ses effets se trouve la production de la " Psore sica " (efflorescence épidermoïde de Pityriasis); (Guiding Symptoms de Hering).

C'est à dessein que nous disons de Psorinum qu'il est le premier nosode d'Hahnemann, car ses écrits prouvent qu'il en a utilisé d'autres; néanmoins " leurs effets sur l'organisme sain n'avaient pas été suffisamment précisés " pour justifier leur publication. Hahnemann insistait nettement sur les expérimentations l'homme sain, de toutes les drogues, avant d'enseigner ou même de suggérer leur emploi sur l'homme malade.

Mais, nous voudrions citer un passage, tiré des " Chronic Diesases " " vol I. p. 195) : Hahnemann s'est évidement interroger si les produits de maladies employés pour la guérison étaient isopatiques ou Homéopathiques était – ou semblable : il décida, comme nous le verrons, que la préparation (trituration avec du sucre de lait, puis potentialisation par succussion répétées, addition chaque fois à une goutte de produit de 90 gouttes d'alcool) n'était plus identique, mais changeait et le rendait seulement similaire.

Il dit : " dans la liste suivante des remèdes antipsoriques, il n'est pas fait mention des remèdes isopathiques, pour la raison que leurs effets sur l'organisme sain n'ont pas été suffisamment vérifiés. Même le miasme de la gale (psore), dans des degrés variés de dilution, tombe sous cette objection. J'appelle psorinum un antipsorique homéopathique, parce que, si la préparation de la psorine ne subissait pas une altération de sa nature, comme préparation homéopathique, elle ne pourrait pas avoir d'effet sur un organisme souillé par un virus identique. Le virus psorique, après trituration et succussion, a changé de nature comme l'aurait fait de l'or, à savoir que les préparations homéopathiques ne sont pas des substances inertes dans l'organisme animal, mais des agents de grande puissance.

Psorinum est un simillimum du virus de la gale. Il n'y a pas de degré intermédiaire entre l'identique et le semblable; entre autres termes, l'homme s'imagine que le similimum est l'intermédiaire entre simile et idem. La seule définition pouvant exprimer ce que peuvent contenir les termes de " isopathiques et égaux ", est celle du similimum : ils ne sont pas idem.

(Note du traducteur : la psore et le psorinum sont de nature isopathique, puisque c'est le même miasme qui constitue la maladie et le remède; il sont donc égaux en nature; mais ils diffèrent par la préparation homéopathique qui confèrent à la substance utilisée un pouvoir spécial).

H.C. Allen, dans ses " Keynotes des remèdes principaux ", donne une grande importance au Psorinum, et à ses " Nosodes ", il consacre soixante–quatre pages à ce remède et à son expérimentation; assez curieusement d'ailleurs, il omet de signaler, même avec des guillemets, que la presque totalité de sa citation, lorsqu'il commença sa liste de symptômes, est d'Hahnemann !

Il insiste sur ceci : " Psorinum ne devrait pas être donné pour la gale ou la diathèse psorique, mais comme tout autre remède, d'après une stricte individualisation – la totalité des symptômes – et alors nous réalisons là du travail prodigieux ".

Pour ce qui est de son action normalisante sur le cuir chevelu et les cheveux, Allen rapporte un cas curieux. Un jeune homme de teint sombre et de chevelure marron brune avait une zone chevelue et cutanée parfaitement blanche au–dessous du front. Après Psorinum, cheveux et peau reprirent leur coloration normale. 

Et ailleurs, il note : qu'il dérive de substance, l'une provenant de l'or le plus pur, l'autre de la pire souillure notre gratitude pour ses excellents services, nous empêchent de rechercher quelle est la plus digne d'attention ".

* * *

CLARKE (Dictionnaire), dit : " Psorinum a été expérimentés dans ses dilutions, et nous avons des éléments les plus dignes de confiance dans la matière médicale ". Il cite un certain nombre de cas montrant ses usages; également des cas où quelques–uns des symptômes de psorinum ont été évoqués chez les patients en traitement par le remède.

Ses Keynotes principaux sont : " le manque de réaction vitale, la prostration après une affection aiguë; la dépression; les sueurs nocturnes ". Il dit : " le désespoir, le fait de ne plus attendre une guérison font partie de la perte de réaction ". " La fétidité peut être considérée comme son second keynote " : cela veut dire fétidité de tous les écoulements : comme nous le verrons plus loin, fétidité des éruptions, des oreilles, des intestins; répugnante odeur de la Leucorrhée, des sueurs, des crachats, etc...

Il signale quelques conditions particulières, telles que : " bébés malades ne voulant pas dormir, ni le jour ni la nuit, étant agacés, tourmentés, criards ou encore gentils et joueurs tout le jour, mais sont agités, fatiguants, et crient pendant toute la nuit "............. " Se sent anormalement bien avant la crise "............

" Sueur profuse après les maladies aiguës, avec soulagement de toutes les souffrances.

Il dit : " Psor a guéri plus de cas de rhume des foins qu'aucun autre remède ". Parmi les symptômes particuliers sur lesquels il attire l'attention:

" Abruti dans le côté gauche de la tête ". " Comme si le cerveau voulait sortir : n'a pas assez de place dans le front. Comme si la tête était séparée du corps. Comme si il ne s'entendait pas, avec ses propres oreilles les dents semblent comme collées ensemble.

Les mains et les pieds sont comme brisés...

Psorinum ne peut supporter que ses membres se touchent l'un l'autre, la nuit; il ne peut pas supporter le poids de ses bras sur la poitrine " (Lach , sur l'abdomen).

* * *

GUERNSEY (Keynotes) : les symptômes de ce remède sont très étroitement unis à ceux de sulfur. Si Sulfur semble indiqué, mais qu'il échoue, envisagez Psorinum.

Aspect sec, terne, rude, de l'extrémité des cheveux. Eructations à goût d'oeufs pourris; selles (diarrhéiques) sentant l'oeuf pourri. Grande faiblesse demeurant après des maladies aiguës.

* * *

Maintenant, nous allons puiser dans l'expérience et la science de KENT, en condensant :

Psorinum est étroitement lié à Sulfur. Lui aussi redoute d'être lavé : aspect terne, sale, malpropre, comme s'il était recouvert de crasse ou de boue. Peau rugueuse, craquelée, saignante; rugueuse, écailleuse. Il ne peut arriver à la nettoyer complètement. Il semble toujours qu'il ait les mains sales. Les troubles de la peau sont aggravés après le bain et à la chaleur du lit, chatouillement quand il a chaud (et ainsi Psorinum est le plus frileux des mortels) aspect à vif, prurit, chatouillement, sensation de reptation, et saignement de la peau.

Dans l'eczéma, il est pire par les applications chaudes, pire la nuit, pire par tout ce qui protégerait la peau de l'air extérieur. " Il y a ici une opposition manifeste avec l'état général de Psorinum, lequel est aggravé par le grand air ". (le patient désire fuir le grand air; et sa peau en a besoin ". Ce sont ces symptômes contradictoires – opposition entre les symptômes du patient en général, et ceux de certaines parties de son corps – qui facilitent la prescription : comme chez le frileux, Phosphorus, qui désire de la glace pour ses souffrances gastriques, et ingurgite des boissons très glacées en abondance; ou encore le typique Arsenicum qui se couvrira jusqu'au menton, mais mettra sa tête à la fenêtre "). Le suintement des éruptions est écoeurant comme de la charogne ou de la viande décomposée : odeur nauséabonde, écoeurante provenant du suintement liquide ".

Le caractère répugnant se rencontre tout au long de Psorinum –odeurs puantes, haleine fétide. Ecoulements et suintements – selles, sueur, leucorrhée, tout est abominablement offensif pour l'odorat. Selles, gaz intestinaux, éructations, sentant les oeufs pourris. Psorinum est blessant pour la vue et l'odorat.

Il en est de même pour toutes les maladies des yeux, du nez, et des autres parties du corps : écoulements jaune gris, horriblement écoeurants.

" Faiblesse : mais il est pire en plein air; ne peut respirer; désire rentrer chez lui, et se coucher pour pouvoir respirer. Désire rester seul dans un lit chaud ". Il repose sur le dos, les bras largement écartés, rejetés d'un côté et de l'autre du lit, afin de soulager sa respiration, dans l'asthme, etc.. Aggravé quand les bras sont ramenés au corps.

Dans les fièvres, la chaleur et la sueur sont intenses : " Couvert de sueur bouillante dans les fièvres " : la chaleur est aussi élevée que celle de Belladonna, mais ce n'est pas la chaleur sèche de Bell : mais une " vapeur chaude " sous les couvertures (l'inverse est aussi courant : " dans les typhoïdes, après le moindre effort, sueurs, mais sueurs froides ").

Au sujet de la selle, Kent note : " dans Psorinum, nous trouvons la hâte de Sulf, la flatulence d'Oleander, et d'Aloe, et la difficulté d'expulser une selle molle, comme Alumina, China et Nux mosch ".

Psorinum a horreur des courants d'air : cuir chevelu froid; il porte un bonnet de fourrure en été.

Du point de vue mental, il est triste, désespéré : ses affaires pourraient mal marcher : il a raté le jour de son salut; il n'éprouve aucune joie dans sa famille; ces choses ne sont pas pour lui! Anxiété, tendance au suicide; désespère de guérir.

* * *

Psorinum, avant d'avoir été traité, n'est vraiment pas le compagnon idéal; il n'est pas, le Mr Guppy, rendu fameux par Dickens, " un agréable jeune homme pour petite partie de thé ".

Si Psorinum n'est pas aussi souvent employé, c'est peut–être parce que l'on méconnaît sa nature intime, dans les autres cas que ceux qui sont très caractéristiques, quand ils crèvent les yeux, et refusent de le laisser oublier. Mais l'on se souvient alors juste de deux ou trois exemples frappants de son emploi.

Une jeune fille, se mourant très rapidement d'une tuberculose, vint il y a des années à la consultation externe; elle dégageait une odeur offensante – sa respiration, un vrai cauchemar – qu'il était à peu près impossible de respirer auprès d'elle : son expectoration était grise et horriblement fétide. Psorinum fut prescrit; nous ouvrîmes à la hâte portes et fenêtres, afin qu'un violent courant d'air entraîne au loin ce souvenir détestable. Ultérieurement, nous la revîmes; sa personne n'avait rien de déplaisant.. l'odeur avait disparu. Nous ne pouvons dire ce qu'il lui advint plus tard, car elle revient seulement un petit nombre de fois, puis nous ne l'avons plus revue. Ceci, c'est l'ennui des clients de consultation externe. Ils viennent, on étudie avec soin et l'on note la nature de leurs maux et leurs remèdes. Certains continuent à venir. L'un vous accueille avec un grognement intérieur, comme s'il vous maudissait, et avec la mine d'un poulet qu'on emmènerait chez soi pour le faire rôtir.. d'autres paraissent très joyeux.. Ou bien ils cessent de venir et d'autres prennent leur place, il devient difficile – très difficile – de les suivre ultérieurement, lorsque leur cas, particulièrement intéressant, mériterait de savoir ce qu'il advient d'eux. Les meilleurs cas sont oubliés depuis plusieurs années déjà qu'un nouveau malade se présente, et dit : vous avez guéri Mme une telle et une telle, il y a dix ans; et maintenant je viens à mon tour pour voir si vous pouvez me guérir, moi aussi. J'ai exactement la même maladie qu'elle ! ". Dans le travail d'hôpital, c'est toujours la même histoire qui se répète : " où sont les neuf qui ne sont pas retourné dire merci ? " Le seul, qui est là, est souvent un très précieux et encourageant personnage.. mais c'est le cas de la blanchisseuse d'Hahnemann qui domine le plus souvent : " depuis des semaines, la douleur m'empêchait de travailler ! Pourquoi la pauvre femme perdrait–elle son travail.. purement et simplement pour dire au médecin qu'elle se sentait mieux ? "

Un autre cas de Psorinum, il y a quelques années : un petit garçon admis dans le service infantile, pour tuberculose intestinale et pulmonaire. L'odeur de cet infortuné enfant ou de ce fortuné... si cela tournait bien, était si épouvantable qu'on ne pouvait rester près de son lit. Il reçut une dose de Psorinum 30, et on le mis à la montagne pour quelques mois; il en sortit apparemment bien.

Et encore un autre cas, vu ces jours–ci au dispensaire : il s'agissait d'une malheureuse, petite fille d'aspect maladif, dégageant une odeur insupportable, avec une peau sèche et rugueuse – c'était presque de l'ichtyose – tout ceci faisant grandement pencher vers Psorinum. Nous citons tous ces cas de mémoire : les cas sont trop anciens, et s'il nous fallait rechercher les notes, sans même connaître les noms, cela demandait un travail immense. Néanmoins, ces exemples servent à graver deux des grandes caractéristiques de Psorinum – son intolérable mauvaise odeur, à ne jamais oublier, seulement comparable à celle d'oeufs pourris (quiconque a cassé un oeuf pourri, et a dû le jeter le plus loin possible, pour s'enfuir lui–même dans la direction opposée.. quiconque a fait cela et lui seul; peut comprendre ce dont il s'agit !) Ainsi que la peau sèche et rugueuse, qui est ou peut être, un grand trait dans la peinture de Psorinum.

Un autre remède présente une odeur épouvantable : c'est Kreosotum. Une femme supposée atteinte gravement de bronchite (? Bronchectasie) entrer à l'hôpital il y a quelques années. Il était impossible de pénétrer derrière ses paravents : elle avait été isolée à cause d'une épouvantable odeur émanée de son haleine et ses crachats. Kreosotum 200, non seulement fit disparaître l'odeur, le jour suivant, mais lui rendit la vie, à la stupéfaction de tous les médecins de l'endroit. On a vu Kreosotum 200 éliminer également la terrible odeur accompagnant parfois le cancer du col; s'il ne peut faire plus, il peut du moins rendre la vue plus supportable au patient et à son entourage.

* * *

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Anxieux; rempli de crainte; mélancolique.

Très déprimé, triste, idées de suicide.

Conduit au désespoir par des démangeaisons intolérables.

Éruptions moites, suppurantes, fétides, également sèches, sur le cuir chevelu.

" Tinea " capites de la tête et de la face.

Ecoulement de pus fétide par l'oreille.

Otorrhée; avec mal de tête; faible, ichoreux, terriblement écoeurant, comme de la viande pourrie. Diarrhée puante, très écoeurante, purulente, avec de l'eau. Brune, écoeurante, venant de l'oreille gauche, depuis presque quatre ans.

Cas chronique suivant une scarlatine.

Peau sensible et humide derrière les oreilles : squames sur les oreilles, et squames humides derrières les oreilles.

Gonflement au–dessus des lèvres.

Langue très sèche.

Sensation d'un tampon ou d'une masse dans la gorge empêchant de racler la gorge.

Grande faim.

Eructations à goût d'oeufs pourris.

Selles brunâtres : très fluides, et sentant très mauvais.

Toux, avec expectoration de mucus gris, presque comme ses matières.

Respire librement quand il marche : – sueurs profuses avec faiblesse consécutive.

La peau a un aspect sale, terne, comme si le patient ne s'était pas lavé; à certains endroits, elle apparaît rude, comme s'il s'était baigné dans l'huile. Les glandes sébacées fonctionnent en excès.

Eczéma derrière les oreilles, sur le cuir chevelu, aux plis du coude, et aux aisselles, avec abcès dans les os.

Démangeaisons; sécheresse sur les bras et la poitrine, pire sur les articulations des doigts; suivie par des furoncles : cas invétérés avec symptômes de tuberculose, éclosion répétée de pustules isolées après l'éruption principale. Éruptions supprimées. 

Symptômes importants, signes caractéristiques en italiques, ou particuliers

Très irritable, se met facilement en colère; pense toujours mourir.

Grande peur de la mort. Triste et sans joie.

Extrême découragement, rendant sa propre vie et celle de son entourage intolérable.

Mélancolie religieuse. Désespéré de retrouver la santé.

Crises de frayeurs; peur du feu, de rester seul, de l'apoplexie, de devenir fou, etc...

Céphalée frontale, avec sensation de faiblesse dans le front; il n'y a pas suffisamment d'espace dans le crâne, comme si quelque chose allait sortir – en se relevant.

Mieux : par épistaxis; après s'être lavé et avoir déjeuné.

Etincelles ardentes devant les yeux : les objets apparaissent comme s'ils tremblaient, vibraient.

Ecoulement : des oreilles sort un cérumen rougeâtre ou du pus fétide.

Herpès naissant aux tempes, couvrant oreilles et joues.

A l'oreille droite, magma de croûtes et de pus.

Relâchement des dents : elles semblent pouvoir s'en aller.

Désir violent de bière : désire d'acides; aversion pour le porc.

Vomissement de mucus doux chaque matin à 10 heures et dans la soirée.

Selles horriblement écoeurantes, pratiquement sans peine, presque involontaires, sombres et aqueuses; la nuit, mais dans les premières heures du jour.

Leucorrhée en larges amas, d'odeur insupportable : violentes douleurs dans le sacrum et la région lombaire droite.

Suffocation et gratouillement dans le larynx : chatouillement; la gorge semble resserrée; il doit tousser.

Au milieu d'une marche, il doit retourner chez lui, ou même s'étendre, afin de retrouver sa respiration; en effet, il est pire, plutôt que mieux, au grand air.

L'extension thoracique se fait avec difficulté : il ne peut respirer. Dyspnée anxieuse. Pire quand il se dresse : mieux s'il se couche. Pire si les bras sont accolés au corps.

Asthme, comme s'il allait mourir.

Toux avec expectoration grise et jaune, de goût salé.

Expectoration de sang, avec sensation de chaleur dans la poitrine; expectoration gris–jaunâtre.

Blennorragie chronique des poumons, menaçant de tuberculose.

Suppuration des poumons.

Symptômes thoraciques mieux couchés.

Douleurs cardiaques mieux couché : pense que les douleurs piquantes ressenties dans le coeur pourrait le tuer, si elles persistaient.

Gargouillement dans la région du coeur, spécialement notée quand il est couché.

Dyspnée avec palpitation.

Faiblesse dans toutes les articulations, comme si elles ne pourraient pas le soutenir ensemble.

Entorses faciles ; tend à se surélever lui–même : troubles résultant de la tension ou de l'étirement des muscles.

Éruptions herpétiques et prurigineuses, spécialement dans les plis articulaires, le pli des coudes et les espaces poplité. 

Mieux en se penchant en avant.

Sueur profuse au plus léger exercice.

Malaises : fatigue.

Constante faiblesse croissante, avec affections abdominales.

L'enfant se tourne et se retourne, s'agite dans son lit, depuis l'heure du coucher jusqu'au matin; néanmoins, le lendemain, il est aussi entrain que d'habitude.

Enfants : émaciés. Ils sont bien tout le jour; turbulents, fatiguants, criant toute la nuit. Ou encore, ils ne peuvent dormir, et demeurent agacés, agités, crient jour et nuit.

Très sensible à l'air froid, et au changement de température. Porte un bonnet de fourrure, un pardessus ou un châle même au plus chaud de l'été.

Enervé avant et pendant l'orage.

A l'horreur d'avoir la tête découverte.

Lorsqu'il est au lit, le corps le démange.

Sueurs nocturnes profuses de la phtisie ou absence de sueur, et peau sèche.

Toutes les excrétions, diarrhée, leucorrhée, règles et sueurs ont une odeur de charogne.

Le corps sent mauvais, même après un bain.

Tendance anormale aux maladies de la peau.

Prurit quand le corps devient chaud. lorsqu'il frotte, de petites papules et vésicules apparaissent entre les doigts, aux plis des genoux, terrible, et tout le corps la nuit empêchant le sommeil.

Les éruptions saignent facilement et tendent à suppurer.

 

 

Ptelia Trifoliata [Ptel]

 

Texte

Etant un peu restreint question espace, en ces jours de guerre, nous allons donner quelques remèdes mineurs mais très utiles. Peu expérimentés et probablement non connus dans leurs totales possibilités, mais néanmoins reconnaissable et presque plus faciles à prescrire que certains polychrestes.

Ptelia est un grand remède d'estomac et du foie. Et comme on le voit dans les expérimentations il cause de l'empressement et la sensation d'une chaleur brûlante dans la peau, le visage; même la respiration lui brûle les narines.

SYMPTÔMES LES PLUS ACCENTUES de Ptelia

Grande dépression de l'esprit.

Céphalées bilieuses.

Répugnance envers la nourriture animale et les riches puddings qu'il aime habituellement; envers le beurre, et les nourritures grasses. Même une petite quantité; aggrave la douleur épigastrique.

Faible appétit avec une sensation de barbouillement ou des douleurs dans le foie.

Symptômes gastriques et hépatiques : pire après le repas.

Sensation de pesanteur et de plénitude même après un repas léger.

Douleur brûlante : oppression, vomissement, catarrhe gastrique chronique.

Gastralgie.

Dyspepsie opiniâtre chronique.

Gastrites chronique : une sensation constante de corrosion, chaleur et brûlure dans l'estomac avec vomissement de ce qui est ingéré, constipation et fièvre l'après–midi.

Pesanteur et douleur dans la région hépatique; douleur sourde, lourdeur, mieux en se couchant du côté, de se tourner du côté gauche cause une sensation persistante.

Foie gonflé, sensible à la pression, causant des douleurs sourdes suraiguës ou des piques épreintes dans les intestins; les vêtements semblent trop serrés (Lyc).

Congestion du foie : hépatite chronique.

Diarrhée bilieuse, peu épaisse, fécale, noire, offensive; même une odeur de cadavre ou de souffre; avec ténesme, précédé d'épreintes et de grondements.

Élancements dans l'anus.

Alternance de diarrhée et de constipation.

AUTRES SYMPTÔMES NOTABLES OU ETRANGES

Quand il marche, chancelle comme s'il était intoxique.

Douleur suraigue dans le front avec dépression et estomac aigre. Douleur tourmentante avec manières empressées et rougeur du visage... un grand désir de se presser dans son travail.

Sensation d'un ongle rentrant dans le cerveau (Thuya).

Sensibilité aux sons. Impression que les sons contiennent a être entendus pendant longtemps.

Céphalée dans les os du crâne (Ipeca).

La respiration semble si chaude qu'elle brûle les narines.

Chaleur brûlante sur les joues et le visage.

Face jaunâtre avec peau sèche et jaune.

Dents comme allongées.

Sensation fine de piqûres sur toute la surface de la langue.

Aggravé par le fromage, la viande et les puddings.

Nausée persistante et vomissements avec vertiges et instabilité des jambes. Mieux en marchant.

L'estomac est comme vide après manger, sensation de " s'en aller " (Lyc, Sep).

Epreinte dans l'estomac avec bouche sèche, langue recouverte d'un enduit jaune. Goût amer.

Pesanteur constante dans les deux hypocondres en marchant, douleur traînante.

Jaunisse avec hyperémie du foie.

Pulsation et sévère douleur abdominale près de l'ombilic (comp Dulc).

Suffocation oppressante quand il est couché sur le dos.

Les parois de la poitrine semblent s'effondrer. Asthme.

Fièvre hectique avec expectoration pustulante et goût sucré.

Chatouillements, picotements dans les doigts et les mains, comme celles produites par l'électricité.

S'éveille avec une transpiration profuse. Frissonnant; veut être près du feu.

Il a guérit la malaria avec des substances bilieuses et des vomissements abondants.

De Ptelia NASH dit : voici un autre remède du foie, car il a un symptôme caractéristique manque; c'est–à–dire la douleur et la pesanteur dans la région du foie, très aggravé en se couchant sur le côté gauche. Se tourne sur le côté gauche provoque une sensation persistante (voir Bryonia) qui est aussi père en se couchant du côté gauche. Souvenez–vous Bryonia est généralement mieux couché sur le côté douloureux).

Magnesia mur a tous ses symptômes, appelés " Bilieux " mais comme Mercurius il est aggravé en se couchant du côté droit.... Ptelia a soit de la constipation, soit de la diarrhée ou comme Nux vomica constipation et diarrhée alternativement. " J'ai guéri un mauvais cas hépatique avec Ptelia après que les oedèmes aient envahi les pieds et les jambes. Elle avait les symptômes : ne pouvait se coucher confortablement sur le côté gauche, sa respiration devenait oppressée et je pensais que le cas ne pourrait être très amélioré. J'utilisais la 30ème dans ce cas. Le symptôme disparut rapidement et ne revint pas. Je le considérais comme une guérison brillante.

 

 

Pulsatilla [Puls]

 

Texte

Ce n'est pas seulement un des remèdes les plus faciles à réaliser et à apprendre, c'est aussi un des Polychrestes d'Hahnemann, ou " remèdes aux multiples usages ". Dans ses expérimentations, il développe des symptômes sur chaque partie du corps et il peut être prescrit sur ses symptômes frappants, mentaux et spécifiques.

Hahnemann dit, " Cette très puissante plante produit de nombreux symptômes chez l'homme sain, qui correspondent souvent à des symptômes morbides couramment rencontrés ". C'est pourquoi la plus petite trousse de pharmacie homéopathique, ne fut–elle que d'une douzaine de remèdes seulement, contient invariablement Pulsatilla.

Il dit que " celles–ci, comme tous les autres remèdes, est valable le plus souvent, non seulement pour les affections corporelles correspondantes, mais aussi quand les altérations mentales et émotionnelles particulières correspondant à des états similaires dans la maladie à guérir, ou au moins au tempérament du sujet en traitement.

Donc, " Pulsatilla sera le plus efficace quand le patient révèle une disposition timide et pleureuse, avec tendance au chagrin rentré et à une maussaderie silencieuse, ou en tout cas une disposition douce et docile, spécialement quand le patient, dans son état normal, était de bonne humeur et doux (ou même frivole et facétieux); " Pulsatilla est spécialement adapté ", dit–il, " pour les tempéraments flegmatiques et lents, et convient peu prenant rapidement leurs décisions, qui sont rapides, rapides dans leurs mouvements et même apparaissent de bonne humeur ".

Il nous dit : " Il agit mieux quand il y a une disposition à la frilosité et l'adipsie. Il convient particulièrement aux femmes quand leurs règles viennent avec quelques jours de retard; spécialement également quand le patient doit se coucher longtemps avant de pouvoir s'endormir, et quand le patient est aggravé dans la soirée.

" Utile pour les mauvais effets de l'absorption de viande de porc ". Il suggère la 30ème dilution.

Frilosité ! .... On regarde Pulsatilla comme un des " remèdes chauds ". Mais il a produit et guérit la frilosité, comme nous le verrons dans les symptômes en caractères gras. Entre autres choses, il frissonne en chambre chaude.

Pulsatilla a en horreur les chambres chaudes et renfermées. De tous les remèdes, il est le premier à avoir envie de grand air.

Deux des grandes caractéristiques de Pulsatilla sont : " Mieux par le mouvement lent " (comme Ferrum) et " Mieux au grand air ".

Nous nous rappelons que Pulsatilla a guéri des céphalées très affligeantes chez un homme qui n'était soulagé qu' " en marchant sur la place publique la nuit "; ces céphalées n'étaient supportables que pendant le mouvement, au grand air froid. Pulsatilla n'est pas un des remèdes " amélioré couché " !

Avec Pulsatilla, le fait de marcher soulage les vertiges, maux de dents, douleurs piquantes dans l'estomac et le foie, douleur de meurtrissure dans le dos et les genoux. Tandis que le grand air soulage le vertige, les douleurs dans la tête, les symptômes des yeux, le coryza fluent, les maux de dents, la toux, etc... etc... Mais Pulsatilla ne peut pas se permettre de rester mouillé; ceci peut entraîner coliques, crises de diarrhée, suppression d'urine, ovarite, métrite, aménorrhée, rhumatisme. L'air froid, oui, mais sec, et non l'air froid humide ! ainsi voyons–nous les remèdes épouser toutes les particularités et idiosyncrasies des mortels; et par conséquent elles sont capables de les guérir, quand les symptômes concordent. Pulsatilla a un champ d'action très vaste; mais les symptômes mentaux, et les " modalités ", ces symptômes caractéristiques particuliers, doivent concorder.

Par exemple, un cas d'Erysipèle sévère chez une femme qui avait eu de fréquentes poussées, fut guéri en deux jours par Pulsatilla, parce que ses symptômes ne convenaient à aucun autre remède. Et un cas récent d'une terrible maladie de peau, ayant résisté à tous traitements, vint à notre hôpital en désespoir de cause. Il guérit rapidement (il est pratiquement guéri) après quelques doses de Pulsatilla. D'autres confrères parleront de cas de psoriasis nettoyés par Pulsatilla... et ainsi de suite. C'est un grand remède de la peau, quand les symptômes collent.

Un cas intéressant fut celui d'un asthme sévère durant depuis 8 ans, avec des crises tous les 15 jours, clouant la malade au lit, avec des symptômes absolus et complets de Pulsatilla, " Irritable; changeante; rit et pleure facilement; peur du noir; de la mort; soupçonneux; dégoût pour les graisses, et rêves de chats. " Pulsatilla a tous ces symptômes de la façon la plus marquée, et a produit des rêves de chats ! Pulsatilla en haute dilution fut donnée en septembre 1929, et ensuite en Janvier 30, pour une menace de rechute. On l'a vu il y a quelques jours; elle s'est totalement rétablie. S'il nous était possible d'établir constamment des indications " coupées au couteau ", comme celle–ci, l'art de prescrire en serait particulièrement aisé.

Cette femme, après huit ans d'asthme, a eu en fait seulement deux crises aussitôt après sa première dose de Pulsatilla.

Un cas sévère d'arthrite rhumatoïde, il y a quelques années, à l'hôpital, complètement estropié et impotent, qui pouvait avec grand–peine remuer ses bras, et ceux–ci étaient pratiquement inutilisables; mais parmi ses symptômes, elle désignait le grand froid, et aimait qu'un vent froid souffle sur elle. Pulsatilla le rendit capable d'élever les mains, puis elle arriva à les mettre derrière elle; puis à toucher ses pieds; elle s'en alla, et c'était une autre femme, avec vraiment une autre sorte de vie devant elle.

Rappelez–vous que ce n'est pas la maladie, mais le remède qui compte, et que cela doit concorder, dans la mentalité, et dans les symptômes particuliers, étranges, rares, ceux de l'individu avec cette maladie.

Hahnemann dit, " L'apparition de symptôme sur une moitié seulement du corps est une particularité fréquente de Pulsatilla. " Et il attire l'attention sur plusieurs symptômes semblables.

Un autre symptôme curieux de Pulsatilla, qui demanderait une explication, est le fait que la sueur occupe un seul côté; sueur profuse sur un côté de la face !

Il y a quelques années, un de nos résidents à l'hôpital fut terriblement tracassé parce qu'il transpirait profusément d'un seul côté de la face et pas de l'autre. " Qu'avait–il prit ? " " Pulsatilla " – et les symptômes s'étaient révélés : il réalisa alors qu'il avait tout bonnement expérimenté la drogue.

Pulsatilla produit : " Sueur seulement sur le côté droit du corps ". – " Sueur seulement sur le côté gauche du corps ". " Chaleur sur une main, froideur de l'autre ". " Main et pied froid et rouge d'un côté, chaud de l'autre. " Frisson sur un côté de la face ".

Nux également se trouve en caractères gras pour la sueur d'un côté de la face. Et tout un nombre de remèdes ont des sueurs unilatérales, notamment £Bar c, China, NUX, Phos, PETROL; PULS, Sulph; THUYA;

Lycopodium∑, comme Puls, a un pied chaud et l'autre froid.

Thuya a un symptôme très particulier, qui a permis des guérisons étonnantes, à savoir une sueur profuse des parties découvertes. Sir John Weir, dans ses conférences, en cite deux cas.

Hahnemann donne I. 156 symptômes, dans toutes les parties du corps, comme étant produits par Pulsatilla. Allen, à la suite d'expérimentations ultérieures, en ajoute d'autres, ce qui fait un total de I.323. Les symptômes suivants sont des symptômes en caractères gras d'Hahnemann, ceux qu'il considère comme étant les plus caractéristiques du remède. Allen donne encore plus de symptômes en caractères gras, causés et guéris par Pulsatilla, mais ils sont beaucoup trop nombreux à citer dans un article aussi court. Comme il a été dit, la drogue attaque chaque organe et tissu du corps; et elle ne sera appliquée avec succès que chez le patient Pulsatilla.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Vertige, comme par intoxication.

Vertige spécialement assis.

Lourdeur de la tête.

Obscurcissement transitoire de la vue.

Prurit brûlant dans les yeux, l'obligeant à se gratter et se frotter les yeux.

Prurit cuisant sur le cuir chevelu.

Tension de la face, comme si les parties gonflaient.

Ailes du nez ulcérées extérieurement, exsudant un liquide fluide.

Epistaxis. Ecoulement de sang par le nez avec coryza obstruant.

Gencives douloureuses comme si elles étaient excoriées.

Langue recouverte de mucus visqueux, comme une peau.

Au milieu de la langue, même quand elle est humide, il a la sensation comme si elle était brûlée et insensible, la nuit et le matin.

Gorge sensible, comme à vif. Gorge douloureuse : elle gratte, sèche.

Sécheresse de la gorge le matin.

Goût comme de viande pourrie, avec tendance à vomir.

Un goût de brûlé dans la bouche.

La bière amère a pour lui un goût douceâtre répugnant.

Après avoir bu de la bière, il lui reste un goût amer dans la bouche.

Aversion pour le beurre.

Eructations bilieuses le soir.

Diminution du goût de tous les aliments.

Adipsie.

Fréquentes éructations ayant le goût des aliments ingérés.

Sensation nauséeuse dans la région épigastrique, spécialement après avoir mangé et bu.

Tendance à vomir, avec grondements et borborygmes sous les côtés.

Hoquet en fumant du tabac.

Le matin, douleurs continues et tiraillantes dans le cordon ombilical.

Immédiatement après le souper, coliques flatulentes; flatulence douloureuse avec grondements spécialement dans la partie supérieure de l'abdomen.

Les gaz sont évacués avec douleur coupante dans l'abdomen le matin.

Colique comme s'il allait avoir de la diarrhée, et pourtant il ne vient qu'une selle normale.

Colique après la selle.

Fréquent besoin de déféquer.

Fréquente selle molle mélangée de mucus.

Selles faites seulement d'un mucus blanc–jaunâtre, mélangé avec un peu de sang.

Selles tout à fait blanches.

Fréquentes envies d'uriner.

L'urine dégouline quand il est assis ou marche.

Prurit, cuisson à la partie interne et supérieure du prépuce.

La matin au réveil, excitation génitale et désir de coït.

Éternuements. Coryza.

Toux sèche nocturne, qui cesse quand il se dresse dans le lit, mais revient s'il se couche (Hyosc). Expectoration de sang.

Douleur lancinante dans la nuque.

Pesanteur des jambes le jour.

Il remue pendant le sommeil. Insomnie par ébullition de sang.

Il sursaute de frayeur dans son sommeil. 

La nuit, il s'éveille effrayé et confus, ne sachant pas où il est, et ne peut rassembler correctement ses esprits; bavarde pendant le sommeil.

Bâillement.

Impression de frisson avec tremblement, qui revient après quelques minutes, avec, ensuite, un peu de chaleur et pas de sueur.

La chaleur externe lui est intolérable, les veines sont distendues.

Chaleur anxieuse comme si on lui jetait dessus de l'eau très chaude, avec froid sur le front.

Palpitations du coeur avec grande anxiété, telle qu'il doit ôter les draps.

Mélancolie hypochondriaque : voit le mauvais côté de toute chose.

Tout le dégoûte, lui répugne. Fond en pleurs.

Maussade; irrésolu; anxiété tremblante, soulagée par le mouvement.

Morose; de mauvaise humeur; mécontent; grincheux.

Des mères viennent à l'hôpital, " ne savent plus que penser de leur enfant, mais ces derniers temps, il geint ". Pulsatilla les guérit généralement. 

Parmi les autres symptômes particuliers et caractéristiques de Puls, on doit noter encore les suivants, que nous retrouvons dans Kent...

" Le patient Pulsatilla est un sujet intéressant; on le trouve partout où il y a beaucoup de jeunes filles. Elle est pleureuse, pléthorique; et en général, d'après son aspect, on ne la croit pas malade; pourtant, elle est très nerveuse, remuante, changeante, facile à mener et à persuader. Bien que douce, gentille et larmoyante, elle est remarquablement irritable, terriblement susceptible et semble dédaigneuse; elle est sensible à toute influence sociale.

Mélancolie, tristesse, tendance aux pleurs, désespoir religieux, fanatique; pleine d'idées et de caprices; imaginative; très excitable. S'imagine que la compagnie du sexe opposé est une dose dangereuse à cultiver... Ces idées concernent le manger, comme le domaine de la pensée. Elles s'imaginent que le lait n'est pas bon à boire et n'en voudront pas. Que certains aliments ne sont pas bons pour l'espèce humaine. L'aversion pour le mariage est un symptôme net ....... Lubies religieuses...... déforme et applique de travers les Ecritures à son propre détriment.... pense être dans un état d'esprit normalisateur merveilleux, ou bien d'avoir péché contre son salut.... Pleureur, triste et découragé, amélioré en marchant au grand air, spécialement quand il est vif, froid, frais et lumineux.....

Aggravations par les graisses et les nourritures riches – aggravé par le gras, le porc, les choses grasses, les cakes, pâtisseries et les plats riches. L'estomac de Puls est lent à digérer....

" Ne peut respirer en chambre chaude; veut les fenêtres ouvertes; étouffe et suffoque dans un lit chaud, la nuit ..... "

Kent compare l'enfant Cham et Puls (avec des douleurs dans les oreilles). " Dans Cham, vous avez un enfant grognon, cassant tout, déplaisant, grondant la nourrice et sa mère, amélioré en se promenant. L'irritabilité décide en faveur de Cham. Vous pouvez distinguer un cri pitoyable d'un cri (pleur) hargneux. Tous deux sont améliorés par le mouvement et en étant portés. Tous deux veulent ceci et cela, et ne sont jamais satisfaits; ils veulent qu'on les amuse. Mais le Puls qui n'est pas distrait, a des pleurs pitoyables et Cham des pleurs hargneux. Vous voudrez caresser l'un et gifler l'autre.... "

Puls est l'une de nos ancres de salut dans les vieux catarrhes avec perte de l'odorat, sécrétion jaune épaisse, et amélioration au grand air; chez les sujets nerveux, timides, dociles, avec obstruction nasale la nuit et écoulement copieux le matin..... 

Puls a des douleurs erratiques, le rhumatisme allant d'une articulation à l'autre, sautant ici et là; douleurs névralgiques volant de place en place; inflammations allant d'une glande à l'autre ".

Ici se retrouve le caractère changeant de Puls, transporté dans le domaine physique. Mais Kent dit que Puls, " bien que changeant de place, ne change pas de maladie (comme certains remèdes), ainsi que le dirait un allopathe d'un malade comme Abrotanum : " Ce jour, il fait une autre maladie ".

Avec Pulsatilla, nous l'avons dit, la digestion est lente. Et Kent dit : " Un fait frappante, il n'a jamais envie d'eau. Bouche sèche, mais rarement assoiffée. Envie de crèmes glacées, de pâtisseries, de choses qui le rendent malade ".

Nous pouvons dégager peu à peu le tableau suivant de Pulsatilla

Pas de soif;

Pas de faim; 

Pas constipé.

Pleureur; ne peut dire pourquoi il pleure.

Changeant; il rira le moment suivant.

Très sensible à la sympathie.

Comme Phosphorus, il a des frayeurs : seul dans le noir, au crépuscule; le soir (Pulsatilla est pire le soir).

Grande peur de la folie. 

Imaginatif; jaloux; soupçonneux.

Frileux, mais pire par la chaleur. 

Grande envie de grand air.

Besoin de mouvement, en cas de douleur mentale ou physique.

Pulsatilla est un grand remède pour la rougeole; pour les engelures quand elles sont insupportables quand il fait chaud (Agaricus, quand elles sont froides).

La description classique de Pulsatilla : est " Cheveux blonds roux, yeux bleus, face pâle, rit et pleure facilement; affectueux, doux, timide, gentil, docile, tendance à être bien en chair ". Mais bien des cas totalement atypiques peuvent, par leurs symptômes, demander et être guéris par Pulsatilla.

 

 

Pyrogenium [Pyrog]

 

Texte

Autre grand remède de fièvre ! Mais, ce n'est pas le remède de simples fièvres aiguës, comme Aconit, mais celui d'états septiques, d'états typhoïdes, de typhoïde;

Pyrog est un remède étrange, quant à son origine et ses symptômes; et il appartient seulement à l'Homéopathie.

Nous le devons au Dr Drysdale, qui publia son pamphlet " Sur Pyrexin ou Pyrogen, comme agent thérapeutique ", en 1880.

Le Dr Drysdale a été grandement frappé par une remarque faite par le Dr Burdon Samderson dans le Journal Médical Britannique en 1875. Cela disait ceci : " Laissez–moi attirer votre attention sur le fait qu'aucun agent thérapeutique, aucun produit synthétique de laboratoire, aucun poison, aucune drogue n'est connue possèdent la propriété de produire la fièvre. Les seuls liquides doués de ce talent sont ceux contenant des bactéries, ou ayant une tendance marquée à leur production ". Drysdale dit ceci : " ce dernier point est explicité par d'autres déclarations ailleurs, et d'autres sources selon lesquelles l'agent producteur de fièvre est une substance chimique non vivante formée de bactéries vivantes, mais agissant indépendamment de toute autre influence en dehors d'elles; elles sont formées non seulement par les bactéries, mais aussi par les corpuscules du pus, ou le sang vivant, ou le protoplasme tissulaire d'où viennent ces corpuscules. Cette substance, quand elle est produite par la bactérie, est le sepsine de Panum et d'autres, mais étant donné aussi son origine à partir du pus, et de son pouvoir pyrogène, le Dr H. Sanndersen le nomme Pyrogen ".

Ce qui précède peut n'être pas le dernier mot en bactériologie, ou en homéopathie, mais nous le citons in toto, parce qu'à cette inspiration, nous devons un remède unique et très utile, comme nous le verrons.

Mais le Dr Drysdale, naturellement, ne peut admettre qu'aucune drogue ou poison ne puisse produire la fièvre, parce que " Aconit, Bell, Arsenic, Quinine, Baptisia, Gelsemium et une foule d'autres drogues reproduisent plus ou moins un état fébrile, parmi d'autres effets. Mais ils ne la produisent seulement qu'après des doses répétées, et accidentellement sur la prédisposition du sujet de l'expérience; ou bien ils la produisent, comme une partie d'une grande variété d'états morbides complexes locaux et généraux. Donc, " dit–il, " il est pratiquement vrai qu'aucune autre drogue connue produise une pyroxie idiopathique, d'une façon certaine, directe, et après qu'on ait donné une dose. La netteté de son action fait de ce produit un remède de grande valeur, si toutefois il peut jamais être utilisé thérapeutiquement, et si la Loi des Similitudes est applicable ici; également nous devrons le trouver curatif dans certains états de pyrexie et certains désordres sanguins auxquels correspond son action pathologique.

Drysdale relate les expériences de Burdon. Sannderson sur les animaux, expériences qui montrent que Sepsin ou Pyrogen, donnés à dosses léthales , tue après avoir provoqué des changements dans le sang et les tissus analogues à ceux d'une septicémie après blessure; tandis qu'avec des doses non léthales, avec des symptômes sévères, " l'animal recouvrait en quelques heures son appétit et son entrain normal avec une rapidité merveilleuse..... montrant par le fait que ce poison septique n'a pas la plus légère tendance à se multiplier dans l'organisme ".

Ainsi, considérant ces choses, Drysdale en vint à préparer son remède des fièvres du plus mauvais genre, à partir d'une putréfaction stérilisée.

Il hacha menu une demi–livre de maigre de boeuf, qu'il laissa tremper dans une pinte d'eau du robinet, à une place ensoleillée, pendant trois semaines.

La macération ainsi obtenue était rougeâtre, épaisse et fétide; et on peut imaginer la puanteur qui se dégageait de la préparation quand il se mit à travailler pour rendre son matériau absolument stérile et sans danger.

Il fut passé, filtré; desséché par évaporation d'eau bouillante; pilé dans un mortier avec de l'alcool; ébouillanté; encore filtré; encore desséché pour former une masse brunâtre; retrituré avec de l'eau distillée, et encore filtré. Le liquide final, clair, ambré, était un extra aqueux, ou solution de Sepsin. Celle–ci, mélangée à un égal volume de glycérine, fut étiquetée Pyrexin TM.

(Mais Burnett, quand il fit la même préparation, quelques 8 ans après, additionna de l'alcool jusqu'à la 6ème dilution, et l'utilisa curativement dans des cas de fièvre typhoïdes; et certaines préparations de Burnett parvinrent au Dr Swan, célèbre pour hautes dilutions, lequel fabriqua les très hautes dilutions de Pyrogenium; très utilisées au USA.

Pour être absolument certain que cette Pyrexin ou Pyrogen était un poison pur, stérile et incapable de véhiculer ou d'engendrer une maladie, le produit fut essayé en injection, sur une souris blanche. Et Drysdale fut capable d'établir que " Sepsin ou Pyrogen est seulement un poison chimique, dont l'action est définie et limitée par la dose : il est incapable d'induire, à petite dose, une maladie indéfiniment reproductive, à la manière des poisons spéciaux des fièvres spécifiques ".

Il dit : " la manière sommaire de définir l'indication de Pyrogenium pourrait se formuler ainsi : il est " l'Aconit de typhus, ou la qualité typhoïdique de la pyrexie ".

Burnett, toujours en quête d'agents curatifs, écrivit une petite monographie sur Pyrogen dans la Typhoïde, relatant des cas; le travail de Drysdale ayant été plus ou moins passé sous silence; il réalisa et expérimenta l'importance de ce remède.

Ensuite, le Dr H.C. Allen (non le Allen de l'Encyclopédie de Matière Médicale pur, mais celui des Keynotes, et de la Matière Médicale des Nosodes), en incluant Pyrogen parmi ses remèdes, l'introduisit dans l'usage courant.

Mais l'article de loin le plus illuminant sur Pyrogen, vient du Dr Sherbino, du Texas, publié dans le " Médecin Homéopathe ", en Avril 1893; et dans le même volume peut être trouvé un article du Dr Yingling, qui " énumère les indications sûres de Pyrogen ". Yingling dit : " Etant donné que la plus grande partie de ce rapport est clinique, et comme par ailleurs les symptômes guéris avec un seul remède sont les données indispensables de Pyrogen, je n'indique pas la différence.... " (nous supposons qu'il veut dire par là la différence entre les symptômes des expérimentations et ceux guéris cliniquement).

Nous n'avons jamais pu trouver une expérimentation convenable et complète de Pyrogen sur les humains. Mais Clarke avait l'habitude de dire que non seulement " ce qu'un remède peut causer, il peut le guérir ", mais, à l'inverse, " ce qu'il peut guérir, il peut le causer ". Dans ce dernier cas, le remède, selon lui, était né d'une présentation défectueuse; et il jubilait quand, plus tard, ses symptômes guéris se révélaient également être causés par le remède.

Le Dr Sherbino fournit non seulement les indications de Pyrogen, mais une série de cas démonstratifs révélant son grand pouvoir, son utilité et également la rapidité de son action; et il souligne les symptômes très frappants et particuliers qui pourraient suggérer son emploi.

Nous donnerons quelques–uns de ses indices, puis, brièvement, certains de ces cas.

Les sensations de lit dur, d'oreiller dur, la douleur intolérable, comparée au fait de se coucher sur des blocs de rochers, montrent l'extrême endolorissement de Pyrogen. (Arnica, Baptisia). Le patient peut " ressentir comme si un train entier lui était passé dessus ".

Extrême agitation; mieux au début du mouvement. Ceci est la grande différence entre Rhus et PyrogenRhus est pire en commençant à bouger, mais mieux par le mouvement continu. Tandis que le soulagement par le mouvement de Pyrogen ne dure seulement que quelques instants, le patient doit rester en mouvement. D'où son agitation effrayante. Agitation mieux en se s'asseyant dans une chaise et en se balançant fort, Pyrogen a seulement un soulagement momentané par le mouvement, mais doit bouger pour être soulagé (il en est de Pyrog comme du rêve des savants – le mouvement perpétuel).

Mouvement en éventail des ailes du nez (Ant t; Bapt; Bell; Brom; Hell; Lyc; Phos; Rhus tox).

Vomit l'eau quand elle s'est réchauffée dans l'estomac (Phos). Estomac nauséeux, mieux en buvant de l'eau très chaude (pas Phos). Crache un mucus rouillé; douleur dans le poumon et l'épaule droite, aggravée en toussant ou en parlant.

Palpitations des vaisseaux du cou (Bell; Spig). Violente action du coeur. Battements du coeur durs; sensation comme s'il était trop plein de sang – battements très sonores, peuvent être entendus à 30 centimètres du thorax. Ne peut dormir à cause des sifflements et ronronnements de son thorax.

Délire en fermant les yeux; voit un homme au pied du lit, ou dans une partie éloignée de la chambre. Tend à parler tout le temps la nuit pendant la fièvre. Se parle à elle–même se murmure à elle–même. Si on lui demande ce qu'elle a dit, elle ne répond pas. Elle crie dans son sommeil que quelqu'un ou quelque chose de pesant repose sur elle. Sensation d'un bonnet sur la tête. Quand elle se réveille et ressent le bonnet, elle croit qu'elle ne délire pas ! Sensation comme si elle occupait tout le lit; ou bien savait que sa tête était sur l'oreiller, mais ne pouvait dire où était le reste de son corps. (Comp Bapt; Petrol). A l'impression, étant couchée sur un côté, qu'elle est une personne, et que, étant couchée sur l'autre, elle est une autre personne. Impression qu'il existe une autre personne, ou qu'elle est double. La fièvre n'atteindrait pas les deux pareillement (Bapt, la fièvre les atteint distinctement).

Semble encombré de bras et jambes.

Peut dire quand vient la fièvre, car il doit uriner. Urine claire comme de l'eau de source. Intolérable ténesme de la vessie.

Froid et frisson qu'aucun feu ne pourrait réchauffer. S'assied près du feu et respire la chaleur du feu. Puis, plus tard, sensation de poumons en feu, et qu'il doit avoir de l'air frais, qui soulage.

Douleurs en coup de poignard dans le côté, traversant le dos; pire par le mouvement, la toux, et la respiration profonde; mieux en reposant sur le côté douloureux (Bry). Gémit à chaque respiration.

Face et oreilles rouges, comme si le sang allait les faire éclater.

Après la fièvre, l'hallucination, qu'il est très bien persiste, et qu'il a une grande somme d'argent à la banque; c'est ce qui l'abandonne le dernier : cette idée qu'il a beaucoup d'argent.

Engourdissement des mains et des pieds qui s'étend à tout le corps. Mains froides et visqueuses.

Intestins si sensibles qu'il peut à peine respirer. Si sensibles qu'il ne peut supporter aucune pression sur le côté droit de l'abdomen.

Langue chargée de blanc; langue rayée de jaune–brun au centre (Bapt). Langue sèche; desséchée au centre; pas une parcelle d'humidité; goût amer.

(Allen donne aussi une langue propre, lisse et sèche; d'abord rouge vif, puis sombre et intensément sèche; lisse et sèche; lustrée, brillante comme vernissée; sèche craquelée, mobilisation difficile).

Roule sa tête de côté et d'autre.

Et un symptôme des plus curieux. Douleur de bearing–down et de prolapsus de l'utérus seulement soulagée en retenant son souffle et en poussant; douleur commençant à l'ombilic, ou juste au dessus, descendant vers l'utérus, mais interceptée justement par la même sorte de douleur partant de l'utérus et remontant jusqu'à ce qu'elle rencontre l'autre douleur à mi chemin, et lui laisse la place......

Le Dr Sherbino appelle Pyrogen un " grand nosode – un des plus grands monuments d'Hahnemann et de l'Homéopathie, car il couvre un immense champ d'action, et occupe une place propre que nul autre ne peut occuper ".

Ce qui précède est très condensé, comme le sont les cas qui suivent. Dans ces cas, le Dr Sherbino utilise les dilutions très élevées de Swan. Comme nous l'avons dit, le travail de Burnett a été fait avec la 6ème dilution, qui est une dilution très utile.

PNEUMONIE : fille de 14 ans,. Malade depuis une semaine. Température 41°; resp 52. Pouls 120; crachats rouillés; douleur dans le poumon et l'épaule droite, pire en parlant et en toussant. Battements des ailes du nez. Agitation. Température descendant rapidement au cours des jours : 39°, enfin 37°; température subnormale en 3 jours. Elle prit 4 doses de Pyrogenium, et fut " guérie " le 3ème jour. (Mais les pneumonies ont une façon de se résorber rapidement par crise ou lyses. Aussi ne peut–on revendiquer ce cas).

Mme X souffre de partout; très agitée tout la nuit dernière; ne pouvait pas rester tranquille. Pyrogen 6mm. Guérie le matin suivant.

PETITE FILLE avec symptômes paralytiques. Ne peut se tenir sur ses pieds, et quand elle voulait se tenir droite sur le lit, elle oscillait d'avant en arrière, comme si elle avait perdu le contrôle d'elle–même. Son pouls était à 120. Prenant pour guide l'accroissement de l'action du coeur, je lui donnais Pyrogen 6mm, qui la guérit rapidement.

Mme A. La fièvre a commencé hier. A eu une nuit épouvantable. Temp 39°5. Pouls 130.

Très agitée, spécialement après minuit; changeant constamment de position dans le lit, Rhus ne soulagea pas. Pas mieux le matin suivant. Elle a une mauvaise nuit; n'a pas dormi, dit qu'elle est sans cesse dans une activité fébrile et fatiguante pour trouver la position agréable et a noté qu'elle était mieux en restant tout le temps en mouvement. Pyrogenium cmm commença à s'améliorer d'emblée, elle se reposa mieux la nuit, et le jour suivant, la douleur s'en alla, pouls 108, température normale. Elle avait une grande quantité de battements dans les vaisseaux du thorax et du cou, si violents qu'ils secouaient le lit.

ENFANT AVEC LA GRIPPE : son père vint demander un remède; il dit qu'elle était très agitée, pire couchée, mieux en s'asseyant. Elle vomissait après avoir bu, dès que le liquide se réchauffait dans l'estomac. Mieux en vomissant. Guérie avec une dose de Pyrogen cmm.

LA GRIPPE : Mr – : sensation de froid qu'aucun feu ne pouvait réchauffer. Devient plus agité vers la nuit. A respiré l'air chaud du feu, maintenant désire de l'air frais ou ses poumons exploseront. Il grognait toute la nuit, se tournait et retournait d'un côté et de l'autre du lit, ne se reposant qu'un court instant au même endroit. Le lit était aussi dur qu'une planche, l'oreiller était dur, et il était si endolori comme si un train lui était passé dessus. Il essayait de se coucher sur la face, mais découvrit que ce côté de son corps était également douloureux.

Avant l'aube, il s'éveilla et déclara à sa femme qu'il était content de s'être débarrassé de ses bras et jambes qui l'avaient encombré toute la nuit; s'il se retournait, aussitôt il les trouvait là, et avait essayé toute la nuit de les mettre hors du lit..... Il prit 2 ou 3 doses de Pyrogen cmm.

DYSMENORRHEE : Mme W.F.F. a eu des règles douloureuses pendant plusieurs années, toujours précédées de douleurs dans les os, la faisant se plaindre de ce que le lit était dur, avec intolérable agitation. Mieux au début du mouvement; et elle était obligée de rester en mouvement, car celui–ci apportait quelque soulagement à l'agitation. Je la vit lors d'un de ces périodes moments et elle gisait sur le sol, se roulant par terre, puis se redressant, se tournant et se tordant dans toutes les positions possibles. Pyrogen cmm soulagea constamment cet état, jusqu'au moment où elle n'eût plus de douleur .. ce remède a guéri l'état douloureux, mais d'autres remèdes on dû être employés....

Je fus appelé à voir une FILLE DE COULEUR d'environ 12 ans, qui semblait partiellement paralysée. Elle ne pouvait se dresser ou se tenir debout, ni faire un pas sans aide. Elle était très agitée et passait son temps à se balancer assise sur le bord du lit. Elle déclara que ce mouvement de balancement la soulageait, aussi le conservait–elle. Je lui donnais une dose de Pyrogen cmm et elle fut normale en un jour ou deux.

Un ENFANT avait la fièvre depuis plusieurs jours et empirait (Bell et Rhus avaient échoué). Je restais près de l'enfant toute la nuit, et elle avait l'agitation d'une mort proche. Il y avait davantage de mouvement du bras et de la jambe droite, et elle faisait un demi–cercle de gauche à droite, et ses pieds remontaient jusque sur l'oreiller; elle ne resta pas tranquille un moment de toute la nuit. Elle voulait faire ce mouvement circulaire particulier, et reposer sur l'oreiller, et peu de temps après, elle aurait voulu donner des coups de pieds dans le tête du lit. Tous ces symptômes disparurent sous l'action de Pyrogenium cmm.

Madame M. a été troublée depuis quelques temps par des sensations de bearing–down dans la région utérine, soulagée en retenant sa respiration et en pressant vers le bas comme dans l'accouchement. Elle était très agitée la nuit, et devait rester en mouvement, car c'est seulement comme cela qu'elle pouvait obtenir quelque soulagement.

Autres cas, pneumonie – une pneumonie typhique– rechutant après une fièvre typhoïde, guérie par Pyrogen, en très hautes dilutions, trop long à citer ici. C'est toujours le même schéma, au point de vue des symptômes.

Le Dr Yingling énumère les indications certaines de Pyrogenium, les donnant sous forme schématique. Il " omet quelques symptômes, où l'action d'autres remèdes employés en même temps de Pyrogen, pourraient avoir influencé son champ d'action curatif ".

Parmi ses symptômes additionnels, nous pouvons noter :

Très loquace. " De ma vie je n'ai tant parlé en un jour. Ma pensée était plus rapide que jamais ".

Effrayante céphalée battante, mieux par une bande serrée. Chaque pulsation est ressentie dans la tête et les oreilles, avec intense agitation; avec épistaxis, nausée et vomissement.

Éternue chaque fois qu'il sort sa main hors des couvertures.

Terrible goût fétide, comme si la bouche et la gorge étaient pleines de pus, comme si un abcès s'était ouvert dans la bouche (expérimentation).

Sensation de fatigue au niveau du coeur, " sent qu'il aimerait le sortir de la poitrine pour le laisser reposer; pense qu'il serait soulagé qu'il pouvait l'arrêter, le faire se reposer, l'empêcher de battre ".

Sueur horriblement offensive, comme de la charogne; dégoûté jusqu'à la nausée, par les quelques effluves émanant de son propre corps.

Grande agitation. " Pense qu'elle va se casser si elle reste trop longtemps dans la même position ".

Etats septiques; états typhoïdes.

Yingling fournit également quelque cas : –Pneumonie négligée : toux, sueurs nocturnes, pouls fréquent; selon toute apparence, c'est comme dans le dernier stade de la consomption pneumonique. Un abcès avait crevé ce jour–là et avait déchargé une grande quantité de pus; goût de pus. Se rétablit rapidement avec Pyrogen cm, quelques doses.

" Il savait qu'il était en train de faire une fièvre typho–malarienne, comme deux ans avant, après contact malarien sur le territoire d'une mission étrangère ". A eu chaque autre jour ce qu'il appelait " une fièvre hébétée ". Pyrogen guérit.

Yingling dit que Pyrogen a guéri des cas d'empoisonnement du sang. On devrait y penser dans les blessures après dissection; et il cite : " Dans toutes les fièvres, quand d'autres remèdes n'agissent pas, pensez à Pyrogen " (Swan).

" Dans l'empoisonnement septique par blessures – après avortement – accouchement, etc.. pensez à Pyrogen (H.C. ALLEN).

Pyrogen ressemble très étroitement à Ipeca, dans l'hémorragie utérine. Si vous avez un cas d'Ipéca, et que ce remède échoue, pensez à Pyrogenium ".

Kent dit : " Dans les états septiques, où se trouve un mélange continuel de petites sensations de froid et de petits frissons partout dans le corps, et où le pouls a perdu ses relations normales avec la température, Pyrogen doit être administré ".

Les Nosodes de Allen ont un chapitre sur Pyrogen; et là se trouble une petite citation provenant des " Notes sur les Conférences d'H.C. Allen " , qui résume bien " l'essence " de ce remède puissant et d'action rapide.

PYROGEN

J'ai trouvé ce remède inappréciable dans les fièvres d'origine septique, de toutes sortes; quand Bapt, Ech, Rhus, ou le remède le mieux choisi ne réussit pas à se soulager ou de guérir d'une façon permanente, étudiez Pyrogen.

Le lit semble dur (Arn); les parties sur lesquelles il est couché semblent endolories et meurtries (Bapt); doit bouger rapidement (Carb ac); d'origine septique.

Frisson : commence dans le dos, entre les omoplates, sévère refroidissement général des os et des extrémités.

Chaleur : –soudainement; peau sèche et brûlante; pouls rapide, petit, résistant, 140 – 170, température 39°–41°.

Sueur : froide, visqueuse, profuse, souvent offensive, généralement épuisante.

Pouls anormalement rapide, hors de proportion avec la température (Lil).

Dans les fièvres septiques, spécialement puerpérales, où le foetus ou le placenta ont été retenus, décomposés; foetus mort depuis plusieurs jours, noir, écoulement noir, terriblement offensif.

Quand le patient dit : " Je n'ai jamais été bien " depuis une fièvre septique ou un avortement ou une autre maladie l'ayant alité. 

Pour réveiller l'activité vitale de l'utérus et le rendre capable d'expulser son contenu.

* * *

Beaucoup de ces choses –et davantage encore– pourront être retrouvées dans le Dictionnaire de Clarke. Et, tant que nous y sommes, une des indications de Pyrogenium que nous avons oublié de mentionner, est : Pulsations très rapides, hors de proportion avec la température. On s'étonne même qu'il puisse sauver la vie dans ces états désespérés où, le pouls battant effroyablement vite, la température élevée tombe soudainement.

Nos expériences de Pyrogen semblent à peine dignes d'être mentionnées après ce qui précède, et cependant elles viennent le corroborer.

INFLUENZA : nous nous souvenons des premiers jours de la sévère épidémie de grippe, qui survint, telle la foudre dans un ciel bleu, après de nombreuses années d'absence, comme on nous l'a dit. On l'avait appelé la grippe russe, supposant qu'elle avait été propagée par le Foreign Office, venu en délégation de Russie. Nous nous rappelons la terrible agitation, la totale impossibilité de rester plus d'un moment dans le même position, jusqu'à ce qu'à partir d'une chaise, on ne tordait et se pliait, à la recherche d'un soulagement, puis par terre sur le sol, puis bondissant à nouveau.. Ceci était un cri appelant Pyrogen... si nous l'avions su alors !

L'année où mourut le Duc de Clarence, les médecins étaient en train d'écrire leurs rapports, presque dans la panique (parce que tant de gens mourraient) alors qu'il était impératif, vu la sévérité et la brièveté de la maladie, de donner aux patients de grandes quantités d'alcool. Avec le Pyrogen. 6 de Burnett, nous avons eu une expérience merveilleuse. En ce temps là, nous avions un grand nombre d'adultes et d'enfants vivant dans la même maison, la famille, les servantes d'intérieur et leur famille (et non pas les familles restreintes de 1932 !) –et comme ils attrapaient la grippe, les uns après les autres ou par lots, Pyrogen 6, donné toutes les 6 heures, quelques doses, guérit chaque cas en 24–48 heures sans d'alcool, et sans complication. Quand le malade avait pris une dose ou deux de Pyrogenium dès la soudaine attaque de pulsations violentes, qui annonçait en général une attaque nouvelle d'influenza, pour nous cela signifiait la fin de ses retours – bisannuels.

Certes, les épidémies de ce que nous appelons l'influenza varient grandement dans leurs symptômes, ainsi que le remède du " génie épidémique ", nécessaire pour le combattre. Une année, ce peut être Mercurius,une autre, Gelsemium, une autre armée la plupart des cases seront du type Baptisia et ainsi de suite. Mais la fièvre avec violentes pulsations et intense agitation, parce que seul le mouvement constant rend l'existence possible, appela Pyrogenium.

Un confrère me parlait l'autre jour d'un récent cas de Pyrogen. Il ne cédait pas aux remèdes similaires, quand le symptôme, " ressent comme s'il recouvrait tout le lit " le mena à prescrire Pyrogen, qui guérit le malade promptement.

Les médecins américains trouvent un de leurs usages les plus spactaculaires de Pyrog dans la septicémie après la délivrance, avec écoulement offensif, et où une partie du placenta a été retenu. Ils disent qu'ils donnent Pyroge, et que le placenta " jaillit ". Voici un cas :

il y a deux ans, une de nos vaches, vêla dans les prés. Le veau fut trouvé mort.. mais pas de placenta. Le vétérinaire put en faire sortir une partie, mais ne parvint pas à l'ôter tout entier. Elle eut de la fièvre, devint très malade, et il pensa l'explorer ultérieurement; mais elle reçu Pyrogen, et le jour suivant la fièvre s'en alla et elle fut bien. Je ne sais pas si c'était un cas d' " expulsion rapide ", mais il n'y eut aucun trouble ultérieur.

Nous avons vu un très grand soulagement par Pyrogenium dans des abcès et panaris. Mais là l'Homéopathie possède une foule de remèdes précieux; Crotalus, Lachesis, Anthracinum, Silica, Arsenicum, Hepar, Pyrogen, etc..

Nous nous rappelons un cas de diarrhée persistant des années après une fièvre typhoïde, et d'autres cas de diarrhée, guéris par Pyrogen; également un cas de diabète (indications oubliées) où Pyrogen fit disparaître le sucre.

Les Nosodes d'Allen contiennent un certain nombre de cas révélant l'action curative rapide de Pyrogen : cas de septicémie après parturition avec écoulements offensifs; cas d'ulcères variqueux avec écoulement offensif; de diarrhée avec selles effroyablement offensives, après intoxication par les gaz d'égouts, etc....

Il cite un cas de Bogers : " Une vieille femme mourant de gangrène inocula une de ses infirmières; celle–ci eut des frissons, une fièvre élevée, et des traînées de lymphangite, rouges, remontèrent le bras. Pyrogen enleva rapidement la totalité des troubles ";

Allen dit : " Je peux difficilement mentionner Pyrogen sans manifester d'enthousiasme, en raison des résultats merveilleux que j'ai obtenus grâce à lui dans l'empoisonnement de sang. Dans toute sorte d'infection septique, quelle soit puerpérale ou traumatique Pyrogen fera des merveilles quand les symptômes correspondent. Il est semblable à Anthracinum à certains égards ".

Pyrogen, comme nous l'avons vu, est fait à partir d'une matière animale putréfiée. Allen, dans ses Nosodes, le compare à un autre remède curatif, producteur de fièvre puissant, fait de matière végétale pourrie, c'est–à–dire de matière végétale pourrie provenant d'une région très malarienne, sur la rivière Wabash. Il l'appelle " Malaria officinalis, le Pyrogen végétal ", et décrit sa préparation, et les symptômes produits dans ses expérimentations. Il dit également : " Je connais plusieurs localités de Sud–Amérique, Afrique ou Espagne, dans lesquelles le miasme des marécages a d'une façon indiscutable arrêté la phtisie pulmonaire, sans autre sorte de traitement ou restriction de nourriture ou boisson ".

Les expérimentateurs de Malaria avaient une céphalée effrayante, de la nausée, du vomissement dans certains cas, de détresse dans l'estomac, d'hypochondrie. – " d'abord dans la rate, puis le foie et l'estomac, et au 3ème jour se révélèrent des frissons si sévères qu'ils durent être antidotés ".

Avec une des préparations, l'estomac, le foie, la rate et les reins furent impliqués avec des fièvres intermittentes, tierce et quarte. Dans un cas, un tableau typiquement typhoïde apparent obligea l'expérimentateur à garder le lit.

Il pourrait être très intéressant d'essayer l'effet de Malaria officinalis dans la G.P.I.; ce serait plus simple et moins risqué que d'importer des moustiques. P.S.

SEPTICEMIN

Septicemin est semblable à Pyrog (autre Nosode de Swan); dilutions faites " à partir du contenu d'un abcès septique ".

Clarke (Dictionnaire de Matière Médicale) dit que Skinner donna un approvisionnement de ce remède à un volontaire de la guerre des Boers, avec instruction d'en prendre un globule toutes les quatre heures s'il était pris d'une fièvre analogue à la typhoïde. Il écrivit chez lui, " Septicemin est tout à fait magique pour la diarrhée et la dysenterie dans la vie de camp ", et il demanda un approvisionnement plus important, afin d'en faire profiter plus largement ses compagnons. –Ed.

 

 

Ranunculus Bulbosus [Ran–b]

 

Texte

Le bouton d'or

Qui, se promenant dans un pré au printemps, constellé de boutons d'or, rêverait de leurs propriétés toxiques, et par conséquent de leur pouvoir curatif dans les états douloureux et difficiles à traiter, tels que le zona ?

C'est grâce à des expériences heureuses dans la guérison du zona, avec Ranunculus bulb que nous nous trouvons obligés, de l'honorer maintenant que vient le printemps, et d'élargir nos connaissances concernant son pouvoir dévastateur, et par conséquent, son pouvoir curatif. Au cours des années nous avons eu de nombreux cas de zona à traiter, et nous nous souvenons d'un cas, de Ranunc où quelques doses en hautes puissances avaient fait disparaître le trouble en 48 heures, la douleur et le reste. Dans certains cas où la douleur est brûlante et soulagée par la chaleur avec grande agitation et anxiété, Ars pourrait être le remède; et certains médecins ne jurent que par Mezerum. Mais, même chez des personnes âgées et avec une douleur extrême, nous avons vu la maladie disparaître très simplement, ainsi que la douleur, cesser promptement alors que les médecins prédisaient que le malade la garderait toute sa vie, la douleur; nous avons cité un cas de ce genre récemment dans ce Journal. Mais, nous ne devons pas oublier Variolinum, lequel, selon Burnett, " balayait le trouble, douleur et tout " et qui est du plus grand intérêt que nos jours, quand l'herpès zostérien est associé à la varicelle. Nous nous rappelons un cas terrible, qui avait subi le traitement de la vieille école, avec une douleur extrême et une difformité importante impliquant la destruction d'un oeil, où la malade fut amélioré sur le plan de la douleur, mais cessa de venir parce que son oeil, avec sa cicatrice faisant hernie, ne se modifiait pas.

Au sujet de ses symptômes thoraciques, on doit faire de diagnostic entre Ranunc bulb et Bryonia. Tous deux ont les douleurs piquantes, pire par le mouvement; mais Bry désire une pression sur sa poitrine souffrante, pour le laisser au repos, alors que Ran bulb ne peut pas supporter le contact ou la pression. De même, Bry est pire par temps sec et froid; Ranunc par temps humide. L'étiologie d'Acon est également le " froid sec " – attaques soudaines à la suite d'exposition aux vents froids, secs. Tandis qu'Arnica, le grand remède de la pleurodynie, avec ses douleurs piquantes ne pourra prendre une respiration profonde; avec ses sensations d'endolorissement, de faiblesse, de meurtrissure, d'être battu. Il n'est pas particulièrement affecté par le froid ou la chaleur, l'humidité ou la sécheresse, mais il est physiquement hypersensible, et trouve le lit intolérablement dur.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Céphalée sur l'oeil droit; pire couché, en marchant et debout.

Pression et cuisson dans les globes oculaires.

Douleur dans les deux hypochondres, avec endolorissement au toucher.

Le soir, les deux hypochondres et les côtes les plus inférieures sont douloureux, comme meurtris.

Point de côté avec pression, dans le côté droit de l'abdomen, dans la région de la dernière vraie côte (10ème côte) (foie), arrêtant la respiration, avec piqûres et pression sur le sommet de l'épaule droite.

Poitrine : points de côtés, névralgies, myalgies, ou douleurs rhumatismales dans la poitrine. Pleurodynie, rhumatismes, myalgies, de névralgies.

Pression et resserrement de la partie inférieure de la poitrine avec points de côté fins ressentis d'abord dans les parties externes de la poitrine, puis s'étendant profondément dans la poitrine, tantôt à droite, tantôt à gauche; augmentées par le mouvement, le fait de se courber, ou de prendre une inspiration.

La respiration est douloureuse, même le contact est douloureux.

Points de côté du côté gauche, au–dessus du mamelon, de la largeur d'une main, pire pendant le contact et le mouvement.

Violents points de côté fins du milieu de l'hémithorax gauche, vers la partie antérieure, dans la matinée.

Brûlure et point de côté fin dans l'hémithorax gauche.

Douleur, comme d'une meurtrissure, dans la région des côtes flottantes, avec douleur dans le dos, lassitude, mauvaise humeur.

Violentes douleurs piquantes dans l'hémithorax droit, région des 5–7ème côtes, arrêtant la respiration; avec piqûres et pression sur le sommet de l'épaule droite.

Douleur piquante dans l'hémithorax droit, région des 5–6ème côtes, avec grande sensibilité de l'endroit au toucher et grande faiblesse.

La poitrine semble endolorie, meurtrie; pire au toucher, au mouvement, en retournant le corps.

Névralgie intercostale ou spinale pleurodynie.

Rhumatisme des muscles, spécialement des muscles du tronc; rhumatisme intercostal, muscles douloureux au toucher; comme s'ils avaient été pilonnés.

Zona et névralgie intercostale.

Petites vésicules profondes, transparentes, bleu sombre, cloques peu élevées (groupés en bouquet ovoïdes, avec prurit brûlant intolérable).

SYMPTÔMES EN ITALIQUES IMPORTANTS, CURIEUX ET SUGGESTIFS

Zona sus–orbitaire, avec vésicules bien noires et les douleurs habituelles.

Rhume des foins, les yeux piquent, les paupières brûlent et sont douloureuses; le nez est obstrué, avec picotement et impression de grouillement à l'intérieur; ou dans les narines postérieures, le patient racle et avale, et essaie de toutes les façons de gratter la partie affectée; ? col de la vessie également affecté, avec brûlure pendant la miction.

Douleur dans les poumons par adhérences après pleurésie (Bry).

Douleur dans toute la poitrine, comme par ulcération sous–cutanée, lors d'un léger mouvement du tronc.

Violente douleur en point de côté au–dessus du mamelon gauche, près de l'aisselle, quand il se lève dans la matinée. N'ose pas remuer le bras, ou le soulever, n'ose même pas redresser le tronc sans de crier de douleur; il doit s'asseoir ou se tenir courbé, la tête penchés ver la gauche.

Herpès ou éruption vésiculaire sur les paumes; ampoules bleues sur les doigts.

Frilosité de la poitrine bien couverte, à l'extérieur de la maison.

Comme s'il faisait froid. Comme si des linges chauds étaient appliqués en différentes parties du thorax; sensation d'un couteau plongeant dans le côté et traversant le dos.

Sensation de grouillement et de fourmillement dans le cuir chevelu, le nez, la peau des doigts.

Pire par temps humide, changement de temps, changement de température.

Herpès zostérien; zona; vésicules pleines de sérosité, qui brûlent, peuvent avoir une apparence bleu–noir, spécialement quand elles suivent le trajet des nerfs aux sus–orbitaire ou intercostaux, et accompagnées de douleurs aiguës, en point de côté.

Douleur de zona sans éruption.

Pemphigus, eczéma.

* * *

Qu'ont à dire les Maîtres, d'après leur expérience personnelle de Ranunculus ?

NASH dit seulement : " Éruptions vésiculeuses sur les paumes des mains ".

* * *

GUERNESEY donne :

Douleur mordante ou cuisante; douleur comme si les parties allaient éclater, comme si elles étaient pressés et séparées.

Exanthème pustuleux, de coloration bleue.

Se réveille trop tôt le matin.

Affections de toutes sortes des angles externes des yeux; hypochondre, particulièrement dans la région splénique; région basses de l'abdomen; paumes des mains.

Pire : en pénétrant dans un endroit froid; à la suite de l'absorption de spiritueux; chez les ivrognes; quand on étire les membres; aux changements de température, qu'il s'agisse du passage du chaud au froid, ou vice versa.

* * *

CLARKE (Dictionnaire) dit : " Ampoules peu élevées, petites, profondes, transparentes, bleu sombre, de la grosseur d'une tête d'épingle habituellement, groupées en bouquets ovales de la grosseur d'une pièce d'un shilling, avec brûlure intolérable, prurit; ces ampoules, exsudant une fois ouvertes, une lymphe jaune sombre, après quoi, elles se recouvrent d'une squame herpétique cornée; un tableau complet de l'herpès. Les douleurs, aussi bien que l'apparence de l'herpès, sont rencontrés dans la pathogénésie de Ranunculus bulb...... douleurs lancinantes; pressantes et de pression vers l'extérieur; en saccade et piquantes; comme s'il était meurtri; avec hypersensibilité externe ". Il dit que ses symptômes de rhume des foins ont permis plusieurs guérisons de rhume des foins avec Ranunculus bulbosus.

" La sensibilité générale de Ranunculus bulb à l'air –l'air froid– est le grand keynote du remède; un autre keynote est la sensibilité au toucher; sensation de meurtrissure d'endolorissement des parties affectées.

Ranunculus bulb s'est révélé des plus efficaces pour les mauvais effets des boissons alcoolisées; hoquet; attaques épileptiformes; delirium tremens. Caractère coléreux, querelleur; et peur des fantômes ".

Il donne un cas de Burnett sur l'impression d'eau froide de Ranunculus bulb. Une femme, deux ans après une chute, eut la sensation particulière, chaque fois qu'elle sortait, comme si des linges humides étaient appliqués à trois parties différentes sur la face antérieure du thorax; les deux fosses sus–claviculaires et sous le sein gauche. Ranunculus bulb la guérit rapidement...

* * *

FARRINGTON a beaucoup de choses à dire au sujet de Ranunc bulb. Il donne des tuyaux précieux, que nous n'avons trouvé nulle part ailleurs, sauf dans les expérimentations. Nous allons le citer et condenser :

Il dit : " Comparer avec Acon, Arn; Cact; Bry; Rhus; Ars, Mez. "

" Ces deux plantes " (bulbosus et sceleratus) " possèdent un jus ou sève qui est excessivement irritante pour la peau. Appliqué localement, il produit un érythème, suivi d'une éruption d'abord vésiculaire, avec brûlure, cuisson et prurit. Si en raison de l'intensité de l'action du remède, les symptômes continuent, ulcération, voire gangrène peuvent suivre, la gangrène avec fièvre et délire.

" Pensez à Ranunc bulb dans son action sur les séreuses, spécialement la plèvre et le péritoine avec douleur en coups de poignard dans la poitrine avec émission de sérum dans l'une ou l'autre cavité, selon que l'une ou l'autre est enflammée. Accompagnant cet épanchement, nous trouvons une grande anxiété, de la dyspnée et de la détresse, causées en partie par l'accumulation de liquide, en partie par l'anxiété née des douleurs elles–mêmes. Ces symptômes ne sont pas couramment connus des médecins, et pourtant vous découvrirez qu'ici Ranunc vous rendra autant de services qu' ApisBryonia ou Sulfur, ou même mieux qu'eux si le caractère des douleurs qui viennent d'être décrites est présent.... "

" Muscles " Ranunc agit ici comme agent curatif. Notamment dans les muscles du tronc. " Le rhumatisme intercostal cède devant ce remède beaucoup plus vite que devant aucune autre ". Il y a habituellement beaucoup de sensibilité au toucher, les muscles paraissent meurtris comme s'ils avaient pilonnés. Nous savons qu ' AconitArnica ou Bryonia sont souvent donnés quand Ranunculus est indiqué ".

Ranunculus convient aux personnes sujettes aux points de côté thoracique survenant à chaque changement de temps.

Il peut être employé pour des douleurs thoraciques, extérieures ou intérieures, persistant après pneumonie. Impression d'ulcération sous–cutanée (Puls).

Pour des douleurs d'adhérences après pleurésie. Pour l'inflammation du diaphragme avec douleurs lancinantes aiguës partant de l'hypochondre et de l'épigastre, et traversant le dos (Cactus).

Egalement pour les mauvais effets des boissons..... Ensuite, la peau. (Nous en avons parlé largement au sujet de l'Herpès zostérien). Mais aussi pour le pemphigus, avec larges ampoules qui éclatent et laissent les surfaces à vif. Dans l'eczéma, avec épaississement de la peau, et formation d'écailles cornées dures. (Ant crud) Rhume des foins (Nous l'avons dit).

Farrington nous apprend que Sulfur ne suit pas bien Ranunculus.

Il dit que Ranunc sceleratus produit des vésicules isolées, nettement plus grosses. Quand elles éclatent un ulcère se forme, avec écoulement très âcre, rendant douloureux les parties environnantes.

Il dit que, même dans la diphtérie ou la typhoïde, il est indiqué par des zones dénudées sur la langue, le reste étant recouvert. Nat mur, Ars, Rhus, et Taraxacum ont ces zones (" Langue en carte de géographie ") mais aucun de ces remèdes n'ont autant à vif et brûlante que Ranunculus sceleratus.

Il peut être indiqué dans des catarrhes ordinaires, avec éternuement, coryza fluent, douleurs dans les articulations, et brûlures en urinant.

* * *

H.C. ALLEN (Keynotes) débute comme ceci : " un des remèdes les plus efficaces pour les mauvais effets des breuvages alcooliques; hoquet spasmodique, delirium tremens..... "

Après les points de côté, etc..., il donne :

Pleurésie ou pneumonie par soudaine exposition au froid, alors qu'il était surchauffé (Aconit, Arn)..

Elément cornés sensibles au toucher; cuisson, brûlure (Salicyl acid)

Et ainsi de suite pour les choses déjà rapportées.

* * *

Nous nous rappelons fort bien, il y a longtemps de cela, et avant que les rayons X aient pu inévitablement révélé le diagnostic, un cas d'extrême souffrance et de douleur dans la poitrine. Le cas avait été soigneusement fouillé du point de vue symptomatique, et après quelques doses de Ranunculus bulb, la douleur disparut. L'homme, hospitalité, avait failli avoir une attaque, parce qu'un des chirurgiens qui l'examina avait parlé de simulation. Ses symptômes, eux, avaient suggéré la prescription fructueuse de similimum, et il sortit, heureux, et apparemment bien. Deux ans plus tard, il fut admis à nouveau à l'hôpital pour quelque maladie aiguë, en fait une pneumonie septique et il mourut. Une autopsie fut pratiquée, laquelle révéla quelque chose qui nous saisit de surprise : un gros anévrisme qui avait rongé, comme dans les livres, plusieurs disques intervertébraux. Ceci expliquait pleinement les vieilles douleurs, mais non leur cessation. Ranunculus avait fait pour cet homme ce que rien d'autre n'aurait pu faire : il lui avait rendu la vie supportable, alors même qu'il était incurable.

Pour l'Homéopathie, " incurable " ne signifie pas qu'aucun soulagement ne peut être donné. Loin de là.

* * *

BURNETT aimait bien se servir de Ranunc sceleratus (le vilain bouton d'or). Son indication était une excessive sensibilité externe de la poitrine. Ceci dit, CLARKE l'a conduit à la guérison de maintes affections thoraciques, y compris l'anévrisme.

Mais, la caractéristique la moins connue de Ranunculus sceleratus (qui est un remède bien expérimenté) est la langue en carte de géographie ou pelée, et quand ce symptôme est associé avec la cuisson, la brûlure et l'irritation, Ranunculus sceleratus sera le remède (CLARKE).

 

 

Rhododendron [Rhod]

 

Texte

Rhododendron et Rhus tox sont liés dans notre mémoire comme remèdes de rhumatisme de modalités semblables. Tous deux sont pires par le froid, pires en atmosphère humide, soulagés par le mouvement. Mais Rhododendron est beaucoup plus affecté par l'état électrique de l'atmosphère : toutes ses souffrances et douleurs sont pires avant l'orage.

CLARKE dit de Rhododendron : " Poussant parmi les brumes et les tempêtes des montagnes sibériennes, ses expérimentations prouvent qu'il produit une sensibilité à l'orage et aux changements de temps, et ceci constitue le grand Keynote de son emploi en médecine ".

GUERNSEY nous dit de penser à ce remède pour les douleurs aggravées par temps très venteux. " Le patient peut être au lit, ou dans une chambre confortablement chaude, mais le vent qui souffle au dehors aggrave ses symptômes ".

Rhododendron est un remède des douleurs rhumatismales générales, amenées par une temps froid, humide, et aggravées par temps humide.

HUGUES dit que ce remède a une très grande réputation pour la goutte et le rhumatisme.

C'est un des remèdes du rhumatisme erratique (Lac can). Les gonflements inflammatoires aigus errent d'une articulation à l'autre (ce qui diffère de ceux de Rhus) et peuvent même revenu à l'articulation de départ. Notez ceci, que c'est l'erratisme des états inflammatoires. Qui sépare Rhod de Rhus bien qu'avec Rhus, " les douleurs ne laissent pas les jambes au repos ".

C'est également un remède de rhumatisme chronique, affectant les petites articulations et leurs ligaments.

Parmi les localisations spécialement affectées, on note la sensation comme si les poignets (Ruta) étaient foulés; douleurs de foulures dans l'articulation du poignet empêchant tout mouvement; pire par mauvais temps.

C'est aussi un remède de l'arthritisme noueux.

Il affecte spécialement les tissus fibreux (Rhus, Ruta).

Il a guéri la pleurésie, là où la respiration et la parole manquent à cause de la violence des douleurs piquantes pleurales, tombant malade après être resté sur un sol froid et avoir pris froid. Egalement douleurs rhumatismales, du côté gauche, sous les fausses côtes, après avoir pris froid par temps humide.

Les douleurs céphaliques de Rhododendron sont pires étant couché au lit le matin, pires par le vin et par temps froid et humide. Il est très sensible à l'alcool " Intoxiqué par un peu de vin ". La tête est moins douloureuse quand elle est enveloppée chaudement; par la chaleur sèche, par l'exercice.

Il peut y avoir une névralgie ciliaire avant l'orage.

Diarrhée ou dysenterie par temps froid et humide, et reprenant avant un orage.

Nous nous souvenons avoir guéri un petit garçon atteint d'hydrocèle, avec Rhododendron. Il a une grande réputation pour l'hydrocèle, spécialement chez les enfants, même l'hydrocèle congénital. C'est également un remède de l'orchite; testicules indurés; sensation comme s'il avait été écrasé.

Les malades ont une sueur profuse débilitante, spécialement en marchant au grand air, et cette sueur a une odeur d'épice.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

L'approche d'un orage, ou d'un temps venté et nuageux, est toujours précédé de douleur, du genre tiraillante (et coupante).

Les testicules, spécialement l'épididyme, sont intensément douloureux au toucher, pendant plusieurs jours. Douleur contuse dans les testicules, avec alternance de tiraillements. Pire tantôt d'un côté, tantôt de l'autre.

Tiraillements très douloureux dans les testicules, qui sont durs et parfois gonflés, les douleurs allant jusqu'aux cuisses et à l'abdomen, spécialement du côté droit.

CLARKE dit de Rhododendron qu'il perturbe toutes les parties de l'économie, produisant du délire, de la fièvre, des céphalées, des névralgies (mal d'oreille, rage de dents), et des inflammations; mais sa principale caractéristique dominante est que les symptômes apparaissent ou s'aggravent à l'approche d'un orage, pendant un orage, ou par temps humide. Sensibilité aux variations électriques de l'atmosphère.

Convient aux personnes nerveuses, craignant l'orage et tout particulièrement le tonnerre...

Mais Rhododendron a d'autres caractéristiques, dont la perte de mémoire. Des mots sont oubliés en écrivant; la pensée s'envole subitement; il oublie ce qu'il va dire....... 

Vertige quand il est couché au lit, mieux en bougeant. Le degré intense des bruits auriculaires le met en bonne place dans la maladie de Ménière (Nous avons vu ici le pouvoir curatif de Salicylic acid). Clarke dit que la chorée du bras, de la jambe, de la face, du côté gauche, pire à l'approche d'un orage, a été guérie par lui.

Il parle d'un troupeau de moutons qui s'empoisonna en mangeant des feuilles : un nombre de bêtes mourut immédiatement " par paralysie des muscles de la déglutition ".

Il fournit des cas intéressants de guérison : névralgies, où les autres remèdes avaient échoués; mais pire par mauvais temps. Dans un cas, il y eut un soulagement instantané, dès que le soleil réapparut. Un symptôme curieux : une pupille dilatée, l'autre contractée.

Rhododendron est un remède puissant, et son étude est fascinante, en raison de ses caractéristiques marquées. Mais rappelez–vous que les douleurs articulaires de Rhododendron errent d'une articulation à l'autre, et qu'elles peuvent même retourner aux mêmes articulations (Lac can).

RhusRhododendron, et Ruta affectent spécialement les tissus fibreux, alors que Bryonia affecte spécialement les tissus séreux (les séreuses).

 

 

Rhus [Rhus–t]

 

Texte

(Rhus radicans, également appelé toxicodendron : Hahnemann)

Natif de l'Amérique du Nord, c'est un des remèdes les plus précieux que nous devions à la pratique familiale des Indiens de l'Amérique du Nord; Baptisia, Gelsemium, XXXX, etc.. Il a été expérimenté et inclus dans sa Matière Médicale Pure, par Hahnemann, comme étant " une substance médicinale remarquable et de grande valeur ".

Il cite " un grand nombre de particularités caractéristiques dans son action " et dit :

" Pour n'en citer qu'une seule : nous observerons cette action curieuse (rencontrée dans très peu de remèdes, et jamais à un tel degré), à savoir, que les symptômes et les souffrances les plus sévères font leur apparition quand le corps ou le membre est au repos, et reste autant que possible sans mouvement " et il ajoute, " l'opposé, à savoir un accroissement des symptômes par le mouvement, est beaucoup rarement observé ".

Puis, il compare l'action de Rhus à celle de Bryonia. Ici, " avec des symptômes presque identiques ", il est " l'amélioration frappante en s'abstenant de tout mouvement " de Bryonia, exactement l'opposé de ce que fait Rhus.

Hahnemann les appelle " les deux remèdes–soeurs antagonistes ", et nous parle de leur valeur inestimable dans la lutte désastreuse contre la peste de 1813, quand les patients mouraient par milliers tandis que les médecins se livraient à des vaines discussions sur l'origine interne présumée de la maladie (voir le rapport d'Hahnemann sur cette épidémie, dans HOMEOPATHY, Vol IV, p. 202). Hahnemann traita la maladie symptomatiquement avec Rhus, alterné avec Bryonia, à mesure que les symptômes changent XXX auraient l'un ou l'autre remède. Et il dit que, sur 183 cas ainsi traités à Leipzig, pas un ne mourut, " ce qui fit sensation parmi les Russes qui faisaient la loi à Dresde, mais fut jeté aux oubliettes par les autorités médicales ". Il dit : " Si jamais il y eut un triomphe pour le seul traitement valable, le traitement homéopathique, celui–ci en fut bien un ".

Farrington dit : " Vous devez vous rappeler de Rhus, comme complémentaire de Bryonia, fut découvert par Hahnemann, d'après son expérience de l'épidémie de typhus de guerre... Les succès qu'il récolta furent reconnus de toutes parts. De nombreuses vies furent sauvées depuis par l'application de ces deux remèdes en alternance; c'est–à–dire une alternance qui consiste dans le fait que donner Bryonia quand les symptômes de Bryonia sont présents, et Rhus tox quand le patient manifeste des symptômes appelant vers ce remède. Ceci est une alternance légitime ".

Farrington nous dit que le fils de Boennonghausen (un ami et grand disciple d'Hahnemann) eut la typhoïde, et fut soigné par son père. Parmi ses symptômes se trouvait l'agitation de Rhus, mais Rhus ne donna aucune amélioration. Consultant la Matière Médicale, Boennonnghausen découvrit que Taraxacum avait la même agitation des membres, avec douleur déchirante, et en plus, un symptôme présent dans le cas de son fils, une langue en carte de géographie. Il donna Taraxacum avec un prompt résultat.

Farrington décrit l'emploi de Rhus dans les FIEVRES......

" donnez Rhus, quand des maladies aiguës prennent une forme typhoïde; dysenterie, scarlatine, diphtérie, pneumonie......

Il dit : " Rhus est indiqué dans la DYSENTERIE, quand il y a des douleurs déchirantes descendant dans les cuisses pendant la défécation. J'ai guéri une fois un cas de petite vérole (variole), qui prenait un type hémorragique, les pustules renfermant un pus sanguinolent, avec Rhus, les indications étant : selles de sang noir, avec douleurs déchirantes, descendant dans les cuisses pendant la selle ".

Il décrit Rhus dans la TYPHOIDE........ " tempérament doux, délire doux; bien qu'il puisse tenter de bondir hors du lit pour s'échapper. Agitation : ne peut se tenir tranquille. Parfois, hallucination, peur de se faire empoisonner. Ne prendra pas les remèdes, ou la nourriture, de peur que son entourage ne l'empoisonne (Hyosc; Lach). Langue brun–noire, sèche, craquelée; les craquelures peuvent bailler et saigner. Triangle rouge au bout de la langue. Pneumonie typhique, expectoration rouillée. Douleur de dos presque intolérable ".

Dunham dit : " Ces remarques " (c'est–à–dire les effets ci–dessus) " suffiront pour donner une idée de l'application de Rhus dans les FIEVRES. Aucun nom n'est mentionné, autre que celui de fièvre typhoïde, mais il n'est certes pas besoin de vous le rappeler, car peu importe la nature de l'affection et le nom donné aux manifestations morbides, si la maladie est similaire, le remède est le même. Il arrive souvent que, au cours de fièvres exanthémateuses, rougeole et scarlatine, un cortège de symptômes semblables à ceux déjà décrits fasse son apparition, et appelle Rhus. Spécialement dans le cas de la scarlatine, une maladie dans laquelle la valeur de Rhus est insuffisamment reconnue.

Farrington dit, " dans les FIEVRES INTERMITTENTES, il est très important de noter où commence le frisson :

Rhus commence dans une jambe, habituellement dans la cuisse, ou entre les épaules, ou sur une omoplate.

Eupatorium, parfois Nat mur commence dans le bas du dos.

" Dans Gelsemium, il remonte le dos ".

Au sujet de l'action extraordinaire de Rhus sur la PEAU.. même l'exhalaison de la plante agira chez les sujets sensibles, Carrol Dunham dit :

Rhus produit une imitation des plus remarquables de la vésicule érysipèlateuse et c'est un des remèdes les plus précieux ici... Mais son grand rôle se trouve dans le traitement de la forme pustuleuse ". Et il cite Trousseau, " ni défenseur, ni ami de l'Homéopathie ", qui " rapporte une intéressante expérimentation de Rhus " (qui s'accorde avec ses propres expérimentations)......

" Le Dr Savini a appliqué deux gouttes du jus de Rhus rad sur la première phalange de son index; il les a laissées seulement deux minutes; néanmoins, une heure après, il y avait deux points noirs. Vingt–cinq jours après, les symptômes suivants se manifestèrent soudain spontanément : grande chaleur de la bouche et du gosier; rapide gonflement de la joue gauche, des lèvres supérieurs et des paupières. La nuit suivante, gonflement de l'avant–bras, qui avait acquis le double de son volume normal; la peau était rugueuse, le prurit intolérable, la chaleur très grande, etc... " Cette singulière action de Rhus ", dit Trousseau, " amena les homéopathes à utiliser cette plante dans les maladies de la peau; mais, déjà avant eux, Dufresnoy, de Valenciennes, a publié un pamphlet exaltant les vertus de cette plante contre les maladies cutanées, et par la suite contre la paralysie..... " et Troussseau déclare avoir souvent employé Rhus radicans contre la paralysie des extrémités inférieures " succédant à une commotion médullaire ou à une lésion de cet organe, sans destruction des tissus. Sur ce point, nous avons réuni assez de documents pour douter encore de l'efficacité de Rhus radicans ".

Les MALADIES DE PEAU, et puis LA PARALYSIE TRAUMATIQUE sans destruction du tissu nerveux !! Nous nous étendrons et détaillerons certains de ses autres usages.

Dunham signale que " dans les fièvres, les sens spéciaux sont étourdis, mais non pervertis ".

Dunham explique également la contradiction apparente des symptômes de Rhus, comme l'a insinué Hahnemann.

" La grande et caractéristique particularité de Rhus est que, sauf quelques exceptions, les symptômes surviennent et sont aggravés pendant le repos, et sont améliorés par le mouvement.......

Rhus a des symptômes qui ressemblent à la paralysie, également des groupes de symptômes ressemblant aux rhumatismes musculaires et articulaires. Ces derniers surviennent avec sévérité pendant le repos, et augmentent aussi longtemps que le sujet reste tranquille jusqu'à ce qu'ils l'obligent à remuer. Ici, le premier mouvement est excessivement douloureux; mais, en continuant le mouvement, la raideur diminue, et les douleurs sont moindres, et le malade se sent mieux. Mais, après une période de mouvement continu et soulagement en découlant, les symptômes paralytiques viennent s'interposer, annonçant l'épuisement, et le malade doit, par impotence, suspendre ses mouvement et en venir à se reposer. Ce repos se révèle d'abord agréable et soulage non pas les douleurs, mais la sensation de prostration. Et avant longtemps, les douleurs s'intensifient à nouveau et le patient est forcé de marcher à nouveau, comme auparavant.......... Ceci explique les apparentes contradictions des symptômes de Rhus ".

Kent dit de Rhus, qu'il n'est jamais parfaitement à son aise, et se trouve jamais XXXXXX.

Au sujet de la caractéristique de Rhus, pire dès le matin, au premier mouvement, puis mieux, Guernsey dit : " nous sommes amenés à penser à ce remède là où nous trouvons un désir irrésistible de remuer, ou de changer de position sans cesse, ce qui soulage un petit moment, alors il doit bouger à nouveau, et la même expérience se poursuit : soulagement bref. Après être resté au repos, lors du premier mouvement, il ressent que raideur douloureuse est ressentie qui s'efface en continuant le mouvement ".

Il dit " une mère qui nourrit peut avoir des mamelons sensibles, et quand l'enfant commence à téter, le mamelons fait excessivement mal, mais en continuant, cela devient beaucoup plus facile ".

Et Kent signale ceci : " Enroué quand il commence à chanter, s'en allant après quelques notes, ou s'efface après avoir parlé un peu ".

DILATATION DU COEUR avec détresse; par surmenage cardiaque (Arn). Hypertrophie cardiaque non compliquée, c'est–à–dire sans XXXX valvulaire associées.... conséquence de surmenage; chez les athlètes ou les hommes manipulant de lourds instruments (Arn). Palpitation de coeur après surmenage, avec engourdissement habituel du bras et de l'épaule gauche.

Farrington nous dit que Rhus est le grand remède du surmenage.

" Surmenage. Un joueur d'instruments à vent fait une hémorragie pulmonaire : Rhus sera son remède. Si après un violent effort un patient est pris de paralysie, son trouble peut relever de Rhus tox " (Ars, –mais Arn n'a pas la sensation de XXX. Ascension, ArsRhus est presque le spécifique des EFFORTS VIOLENTS et EFFORTS VIOLENTS et FOULURES).

Mais, du lumbago, il dit, " Ici, Rhus est le remède que le patient soit mieux ou non au mouvement. Rhus a " de grandes douleurs en essayant de se lever; nuque raide en s'asseyant d'un coup; douleurs interscapulaires, mieux par la chaleur et pires par le froid ".

Et il dit, " Rhus est spécialement indiqué dans ce qu'on a nommé le rhumatisme goutteux. Spécialement indiqué dans un gonflement rhumatismal dur de l'articulation du gros orteil, souvent pris à tort pour un oignon ".

Rhus a " des coliques, mieux en se pliant en deux, et en bougeant en tous sens. (Coloc, mieux en se pliant en deux, mais non par le mouvement ) ".

" Dans la cellulite orbitaire, Rhus est presque un spécifique ".

Rhus est très capricieux. Par exemple, il a faim dans appétit; il a une sensation de faim, ou une sensation de vide dans l'estomac, sans désirer de nourriture. Sécheresse de la bouche et de la gorge avec grande soif; soif inextinguible pour des boissons froides, spécialement la nuit, avec grande sécheresse de la bouche. Cependant, parfois (souvent) les boissons froides apportent une sensation de froid, et la toux ". KENT

La périodicité implacable de l'empoisonnement de Rhus ou des personnes sensibles, est mise en évidence par un cas où les symptômes revenaient le même jour, à la même heure, depuis 16 ans, jusqu'à ce que Tuberculinum arrêta le trouble (Clarke); et un autre cas (Hering) où le prurit brûlant de la peau, durant 24 heures, retourna le 13 mai de chaque année.

Dans un numéro antérieur de la revue Homéopathie, nous avons cité une lettre au Dr Kent, faisant allusion à certaines de ses déclarations; il disait que " quand une personne était empoisonnée par Rhus, c'était parce qu'elle en avait besoin, et que si on lui avait administré en haute puissance, elle n'aurait jamais été empoisonnée par le contact avec la plante "; et disant, quand voyageant dans les quartiers Nord et Ouest de New–York, il (le correspondant était un certain Dr Peters) " apprit des fermiers que dès que les feuilles sortaient ils en arrachaient deux ou trois et les mastiquaient, après quoi ils pouvaient manipuler la plante impunément, avec les mains nues ". Personnellement, je ne me risquerais pas à le faire) ni l'un ni l'autre !

Farrington parle de Rhus comme étant utile dans des formes variées de PARALYSIES, spécialement dans les patients rhumatisants par surmenage, ou par exposition à l'humidité (comme le fait de coucher sur un pré humide (Dulc). Il pense que ce rhumatisme prend son origine dans une inflammation rhumatismale des méninges spinales. Les drogues qu'il compare pour la paralysie a frigore sont Rhus, Sulf et CaustRhus affecte spécialement les tissus fibreux, tendons, fasciés, gaines des nerfs, ligaments et tissus externes des jointures, plutôt que les jointures elles–mêmes (Bry). Il a un beau palmarès dans le traitement du lumbago et de la sciatique, quand il n'y a pas de cause mécanique; et, comme insiste Hahnemann, dans les foulures. Il semble nous rappeler que ce fut le prompt soulagement d'une très mauvaise foulure de la cheville qui amena l'un de nos médecins à se tourner vers l'Homéopathie.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS (Allen, Hering et Hahnemann).

Pire dans la maison, soulagé en marchant au grand air (Puls).

Triste, se met à pleurer sans savoir pourquoi.

Toujours d'humeur agitée.

Grande appréhension la nuit; ne peut rester au lit.

En se réveillant, tellement vertigineuse qu'il lui semble qu'elle va tomber en avant et en arrière.

Inflammation des yeux.

Très sensible autour de l'oeil droit.

Les yeux sont fermés, ou grandement enflés et enflammés.

Gros gonflement des paupières.

Oeil gauche fermé, par suite du gonflement des paupières.

Inflammation des paupières.

Yeux rouges et agglutinés avec pus dans la matinée.

Yeux agglutinés avec mucus purulent dans la matinée.

Pesanteur et raideur des paupières, comme une paralysie; difficulté de remuer les paupières.

Ecoulement muqueux nasal profus, comme dans le coryza le plus intense, le matin, après être sorti du lit (Nux). Éternuements spasmodiques fréquents, violents.

Grand gonflement de la face.

Bâillement très violent et spasmodique; provoque une douleur dans l'articulation maxillaire, laquelle risque de se disloquer.

Sensation d'endolorissement avec rougeur au sommet de la langue.

Langue sèche; salivation.

Gorge très gonflée extérieurement; glandes sous–maxillaires et parotidiennes très augmentées de volume.

Glandes parotidiennes et sous–maxillaires dures et gonflées.

Grande soif.

Soif et sécheresse de la gorge.

Maladie aiguë prenant une forme typhoïde; dysenterie; péritonite, pneumonie, scarlatine, diphtérie.

Fièvre typhoïde : tempérament doux; délire doux; parfois peut essayer de sauter hors du lit pour s'échapper....... Agitation mentale et physique. S'agite constamment au lit, couché d'abord sur un côté, puis sur l'autre, s'asseyant un moment, puis se recouchant ensuite. Au début de la maladie, désire se coucher, et rester parfaitement tranquille à cause d'une grande faiblesse; est prostré, indifférent. Hallucinations; peur d'être empoisonné; refuse remèdes et nourriture.

Toux courte, provenant d'un chatouillement intense et d'irritation derrière les parties supérieures du sternum, avec sensation de découragement et d'appréhension.

Toux pneumonique, avec expectoration couleur de rouille.

Raideur dans le bas du dos, douloureux au mouvement.

Dos parait meurtri.

Etant assis, le bas du dos fait mal, comme après s'être penché longtemps et avoir plié le dos.

Douleur comme de meurtrissure dans le bas du dos, chaque fois qu'il repose tranquillement dessus ou s'assied tranquille; quand il bouge en tout sens, il ne sent rien.

Pesanteur et pression dans le bas du dos, comme s'il avait reçu un coup, quand il est assis.

Les membres tremblent après un effort.

Tous les membres semblent raides et paralysés, pendant et après la marche; avec une sensation d'un poids de cent kilos sur la nuque.

Sensation de raideur des membres, au premier mouvement; après le repos.

Les membres sur lesquels il repose, spécialement le bras, devient mort (endormi).

Sensation comme de tremblement dans les bras et les extrémités inférieures, même étant au repos.

Tranquillement dans tous les membres, quand il est couché.

Tremblement des bras, après effort modéré de ceux–ci.

Violente douleur tiraillante dans le bras surtout violente en restant couché et tranquille.

Sensation de tiraillement et de paralysie dans le bras gauche, la nuit.

Tiraillement et piqûre dans le bras gauche, s'étendant de haut en bas, et jusqu'aux bouts des doigts.

Douleur dans la partie supérieure du bras gauche comme si les muscles étaient forcés à l'extrême, quand le membre est porté très haut et très en arrière, à 2 et 3 heures de l'après–midi.

Secousses tiraillantes, dans les coudes et poignets, pendant le repos, mieux pendant le mouvement.

Perte de force et raideur dans les avant–bras et les doigts en les remuant.

Sensation de porte de force dans la partie supérieure de l'avant–bras droit, au mouvement, et douleur de foulure dans le poignet, quand il saisit quelque chose.

Sensation comme s'il avait été foulé, sur la face supérieure du poignet gauche, en le pliant.

Quand il saisit quelque chose, impression que des aiguilles piquent les extrémités et la face palmaire des premières phalanges des doigts.

Grande faiblesse des jambes quand il marche au grand air (après–midi), peut à peine avancer, parce qu'elles sont trop lourdes et pesantes (Gels) : après s'être assis une heure, la pesanteur disparaît.

Grande pesanteur dans les jambes, quand il s'assied, disparaît en marchant.

Jambes endolories; incapable de rester dans une quelconque position, seulement pour un moment.

Douleur pressive dans les deux hanches à chaque pas, et accusations de paralysie dans les muscles antérieurs des cuisses.

Tension de la hanche gauche, XXXX assis.

Quand il repose sur le côté, les hanches font mal, et quand il couche sur le dos, le bas du dos fait mal.

Raideur, spécialement des genoux et des pieds.

Tension dans l'articulation du genou gauche, quand il se dresse d'un siège.

Tension dans le genou, comme s'il était trop court.

Gêne dans le pied (comme par une traction et tension dans les tendons).

Tirement dans le genou et la cheville, pire pendant le repos.

Jambes lourdes, pesantes, comme s'il avait marché longtemps.

Douleurs comme un picotement dans les tibias, la nuit, quand les pieds sont croisés.

Constamment obligé de remuer les jambes, en arrière et en avant, ne peut dormir.

Lourdeur et tension dans les pieds étant assis, mais seulement pesanteur à la marche.

Pieds douloureux, comme s'ils étaient foulés, en se lavant le matin.

Tirement, comme une paralysie, dans le pied tout entier, étant assis.

Faiblesse inhabituelle des membres, surtout pendant le repos.

Très grande faiblesse, spécialement en marchant au grand air.

Pesanteur, pire étant assis, soulagée par la marche; raideur caractérisée en se levant d'un siège.

Agitation inhabituelle la nuit. Grande agitation.

Ne pourrait pas rester tranquille, en raison d'un malaise intérieur, est obligé de se tourner et retourner en tous sens sur sa chaise, et de remuer tous les membres (Pyrog).

Grande gêne la nuit.

Raide en se levant d'un siège.

Sensibilité de chaque muscle, s'effaçant pendant l'exercice.

Peau : érysipèle, avec nombreuses vésicules qui éclatent, et sécrètent un liquide visqueux pendant huit jours.

Après 24 heures, prurit et brûlure commencent, qui durent de 30 minutes à 3 heures.

Après 36 heures, gonflement des parties, avec violent prurit et brûlure, augmentés par le contact ou le mouvement; les parties affectées donnent l'impression d'être transpercées d'aiguilles brûlantes (Ars). Des vésicules transparentes blanches apparaissent sur une peau très rouge et enflammée (Ran bulb).

Recouvert de la tête aux pieds d'un rash de petites vésicules rouges, démangent et brûlant terriblement, spécialement dans les jointures; pire la nuit à cause du constant grattage, avec peu ou pas de soulagement, et qui semble très dur quand on presse avec le doigt; la peau est d'une chaleur brûlante.

La face devient rouge, énormément enflée et oedémateuse, puis les mains et la peau de tout le corps se recouvre d'un exanthème scarlatiniforme, avec prurit mordant intolérable; au 4ème jour, le dos des mains se couvre d'ampoules, qui éclatent et desquament lentement. Violent érysipèle vésiculeux de la face et des mains, accompagné d'un état fébrile aigu.

Éruptions pruriantes, brûlantes.

Urticaire par humidité; pendant le rhumatisme; avec frisson et fièvre. Pire à l'air froid.

Eczéma; à vif, excorié; croûtes épaisses, suintantes, offensives.

Brûlure, prurit, picotements. Prurit incessant et grattage. Plus il gratte, plus il doit gratter.

Agit sur les tissus fibreux et musculaires.

La chair des parties affectées est sensible au toucher.

Comme si la chair étant arraché de dessus les os, ou comme si les os étaient arraché de dessus les os, ou comme si les os étaient râclés.

Douleurs comme de foulure; tendance à fouler une partie, en soulevant des poids lourds, ou en s'étirant pour atteindre des objets.

Inflammation des tendons et muscles par surmenage ou torsion soudain comme dans une foulure.

Mauvais effets de l'humidité, spécialement après avoir eu chaud.

Gonflements rouge lisse et brillant, la peau enflammée étant recouverte de petites vésicules blanches douloureuses.

Ganglions enflés, chauds douloureux. indurés; suppurant.

PARALYSIE : après surmenage inaccoutumé; parturition; rhumatisme, après s'être manillé ou avoir couché sur un sol humide; après lièvre intermittente ou typhoïde.

Parties indolores, ou raideur et faiblesse douloureuses, avec déchirement, picotements, engourdissement.

Contractions des membres et muscles.

Agitation la nuit, doit changer fréquemment de position.

Suites après s'être mouillé, spécialement après avoir eu chaud.

FIEVRE : toux pendant le frisson; sèche, taquinante, fatiguante.

Fièvres graves; langue sèche et brune, ou rouge comme si elle était écorchée vive; fuliginosités sur les dents; intestins relâchés; grande faiblesse; perte de force des membres inférieurs: peut à peine les soulever. Grande agitation après minuit; doit beaucoup bouger pour trouver un soulagement.

* * *

Comme nous l'avons vu, Rhus a des sphères d'action très définies. La PEAU, avec sa tendance à la vésication et à l'érysipèle; les glandes d'un bout à l'autre du corps, les hypertrophiant et les enflammant, y compris les glandes parotides et les plaques de Peyer (Drosera), ce qui suggère la profonde utilité de ce remède dans la fièvre typhoïde. Il " déprime l'activité nutritionnelle; déprime le sensorium, et la capacité de l'esprit pour une continuité dans la pensée; ainsi, un patient ayant l'intention d'écrire le nombre 12, écrira le I, mais n'arrive pas à retrouver le chiffre qui doit suivre " (DUNHAM).

La perte de force de Rhus, approchant la paralysie, est davantage prononcée dans les extrémités inférieures (DUNHAM). Et Dunham résume comme suit l'action de Rhus :

" Il produit une sorte désaffection rhumatismale des muscles et ligaments, soulagé par le mouvement; une paralysie aggravée par le mouvement; une nette congestion passive de la tête, soulagée par le repos; une débilité des organes de la nutrition marquée par un appétit déficient et dépravé, et par de la tympanite; une infiltration séreuse des tissus cellulaires dans des endroits variés du corps, comme la face; les fosses nasales, les organes génitaux, les pieds; une éruption vésiculaire généralisée; un état âcre des sécrétions en général, des pleurs, du mucus nasal, de l'urine, de l'écoulement menstruel, du contenu des vésicules cutanées; dépression générale du sensorium ".

Mais, en pratique, Rhus est seulement prescrit sur ses modalités particulières, dans n'importe quelle maladie que ce soit : son agitation; son soulagement temporaire par le mouvement; son intolérance à l'humidité et au froid; et l'étiologie de la plupart des états qu'il cause et guérit ; UN FROID HUMIDE; UN REFROIDISSEMENT PAR HUMIDITE, spécialement quand il était chaud auparavant (Dulc).

* * *

Il existe d'autres variétés de Rhus utilisées dans la médecine homéopathique.

Rhus radicans (Poison lierre), dont Jahr fait beaucoup de cas, et qui nous a semblé un remède plus fort dans le lumbago, la sciatique, et même la céphalée, que Rhus tox (Poison du chêne), mais qu'Hahnemann, comme nous avons pu le voir dans notre tête, a inclus dans ses expérimentations avec Rhus tox.

Ensuite, il y a :

Rhus aromaticoa(Flagrant Sumach), arbrisseau non vénéneux, qui a une réputation en teinture pour le diabète.

Rhus venata (Poison Sumach), considéré comme plus toxique que Rhus tox, et doit être manipulé avec une extrême précaution; on le dit plus actif; au point de vue curatif, dans les maladies de la peau. Il semble affecter les os, plus que Rhus tox spécialement dans les endroits ou les os sont près de la surface, " directement recouverts par la peau ". 

Rhus diversiloba, est encore un remède d'eczéma et d'érysipèle.

Rhus glabra. Tous ces remèdes pourront être trouvés dans le Dictionnaire de Clarke.

 

 

Ruta Graveolens [Ruta]

 

Texte

" Voici la Rue.. une herbe ancienne douée de grandes vertus; " herbe de grâce ", " herbe de repentir "; supposée protéger contre les sorcières; et antidote, pour les remèdes dangereux et poisons mortels ", ainsi parle Culpepper; un " mithridate ", c'est–à–dire un de ces poisons dont se nourrissait chaque jour le Roi du Pont, pour " qu'ils n'aient aucune pouvoir, sinon d'être en nutriment ". On dit qu'il mangeait chaque jour, deux minuscules feuilles de Rue, parmi d'autres choses, afin, de s'immuniser contre les poisons.. Or, la Rue est un poison, par conséquent un remède.

Utilisé à des fins abortives, il a entouré sa fin d'un long chemin de souffrance, et parfois conduit à la mort.. comme d'autres méthodes avec les mêmes intentions.

La Rue est l'un de nos bons amis, parmi les remèdes; nous l'avons rencontré pour la première fois comme une plante que nos jardiniers tenaient toujours dans un coin reculé du jardin potager et dont on faisait un onguent pour les pis des vaches, quand ceux–ci devenaient sensibles. Comme onguent, il est également efficace sur les engelures; nous avions coutume d'en réclamer pour l'un de nos jeunes neveux, qui, autrement, était cloué au lit avec des engelures, et ne pouvait pas aller à l'école. Nous découvrîmes également ses vertus sur le genou d'une domestique, et généralement dans toutes les inflammations des synoviales. Mais, ici, il semble agir également bien par voie interne, à la 200ème dilution.

Il fut expérimenté par Hahnemann et plusieurs de son équipe, et il a des sphères d'action bien définies – comme nous le verrons – à savoir : yeux, anus, ganglions, et des maladies comme : blessures périostées, foulures – spécialement des poignets et des chevilles. C'est un des grands vulnéraires (avec Arnica), guérissant les blessures non seulement des parties molles, mais aussi des os et du périoste, et, comme nous l'avons déjà dit, les foulures (avec Rhus) – et les maladies de peau, jusqu'à l'érysipèle.

Comme Rhus, il a causé, chez certaines personnes l'ayant manipulée, de sévères troubles cutanées. Quelques personnes ! et non toutes, car nous l'avons manipulé, de temps en temps pendant des années, sans aucun dommage.

Au sujet de la Rue, écoutez Hahnemann (Materia Medica Pura); " Cette plante puissante, jusqu'ici utilisée presque exclusivement d'une façon hasardeuse par les gens, qui en faisaient un remède domestique pour des cas indéterminés, acquit une importance considérable par les symptômes suivants (trop maigres !) observés après son administration. Le praticien homéopathe voit quels cas particuliers, sévères, de maladie il est capable de guérir par son intermédiaire.

" Si Rosenstein ne peut suffisamment louer les vertus de la Rue dans les affections des yeux et la baisse de la vision, par le fait d'avoir trop lu, ce en quoi Swedjaur et Chomel sont d'accord avec lui, il a dû aveugle pour ne pas voir que ces propriétés de la Rue sont seulement liées au pouvoir homéopathique de la Rue de causer une condition similaire chez des personnes saines ". Il se rapporte aux symptômes 44 – 45.

" Il a l'impression de s'être forcé les yeux, comme après avoir trop lu.

" Douleur pressive, faiblesse dans l'oeil droit, avec manque de netteté des objets environnants, comme s'il était fatigué des yeux à regarder trop longtemps un objet.

" Sensation de chaleur et de brûlure et de douleurs dans les yeux quand il lit ".

Et il poursuit : " Par cette action similaire du médicament, le malade n'est certainement pas aggravé, comme conclueraient volontiers nos adversaires, qui se croient eux–mêmes si sages dans leur ignorance, avec de ridicules expressions alarmées, et sans avoir interrogé l'expérience. Au contraire, le cas devra être guéri (s'il ne dépend pas d'une dysplasie miasmatique), pour le désappointement amer et la confusion des partisans des recettes, qui rejettent les plus bienfaisantes vérités ".

Hahnemann est délicieux dans ses expressions heureuses : " Un remède domestique dans des cas indéterminés "; les adversaires " qui, sans avoir interrogé l'expérience, se considèrent comme sages dans leur ignorance. " Mais, je crois que, plus ou moins, nous faisons tous cela comme pour la folie ", c'est seulement une question de degrés ". " Ridicule expression d'alarme, sans avoir interrogé l'expérience ". 

Les symptômes en caractères gras nous donnent une vaste idée du champ d'action d'un remède et les localisations spécifiques de celui–ci. En les parcourant, nous n'avons plus de doute au sujet de l'effet de Ruta sur l'oeil; mais c'est surtout sur les muscles des yeux, les fatiguant, et empêchant l'accommodation, que Ruta agit. Il ne semble pas enflammer l'oeil violemment, comme Arg nit par exemple; mais Milton a défini très adroitement Ruta, en disant : " Euphrasie et Rue clarifient le rayon visuel ". Nous nous souvenons d'une femme, habitant loin dans le pays; elle avait forcé sa vue et de ce fait avait une vision imparfaite nécessitant des lunettes; mais une dose de Ruta (teinture, autant que nous nous souvenions) améliora tellement sa restriction oculaire que la nécessité de porter des verres fut différée.

En poursuivant la lecture des symptômes en caractères gras, on est frappé par les sensations de pesanteur de Ruta, " lourdeur " " comme par un effort ", " comme par un coup ", " comme à la suite d'une chute "; et ainsi de suite : " comme s'il était meurtri ", et même, " comme s'il était cassé par le milieu " (la cuisse). Ensuite, on note la perte de force, spécialement dans les cuisses et les extrémités inférieures.

Nous avons vu souvent ses effets favorables sur les poignets douloureux et foulés : il semble avoir une action spécifique sur les poignets et les chevilles.

On a même malmené les poignets de quelques expérimentateurs, afin de prouver son action curative sur les poignets foulés de la multitude. En Homéopathie, il est bon en vérité, qu'un petit nombre souffre pour la beaucoup.

Au sujet de Rue, GUERNSEY (Keynotes) dit : " Blessures au périoste, comme quand on a fait une chute ou qu'on a eu un accident qui blesse le périoste, rendant l'os très sensible, avec une sensation de meurtrissure.

" Quand le rectum sort de l'anus après l'alitement; prolapsus anal, qui peut sortir chaque fois que les intestins se mettent en action.

" Douleur, comme s'il était meurtri dans les parties extérieures et dans les os; endolorissement des os en général; blessures, là où les os sont blessés.....

" Affection en général du côté gauche de la tête; de la vessie; articulation du poignet; région lombaire; os des extrémités inférieures.

" Pire en se couchant sur le côté douloureux; en regardant fixement un objet, comme dans un travail d'horlogerie, ou un fin ouvrage de couture, etc...; après avoir absorbé une nourriture non cuite ".

Ruta est pire par le froid; aggravé par l'humidité; soulagé par le mouvement (tout Rhus!).

La nausée peut être ressentie dans des parties variées du corps, dans la gorge, comme CYCL. PHOSPH. Ac; STANN; dans l'estomac, avec presque une demi–page de remèdes, dont, par excellence, IPEC; dans l'abdomen, quelques remèdes dont Puls. Clarke donne un " curieux symptôme clinique de Ruta : une sensation de nausée localisée dans le rectum ".

NASH dit, " Ruta est également un de nos meilleurs remèdes pour le prolapsus du rectum ". (Ign; Mur ac; Pod et Aloe). Et pour le surmenage oculaire, il dit que l'on doit se rappeler de " Nat mur et Senega".

A propos, au sujet de Ruta pour le dos, les synoviales et de la sciatique : après manipulation de la subluxation du pelvis, il semble de bonne pratique de donner une dose ou deux de Ruta. Aussi loin que nous puissions observer, la douleur, parfois ressentie un ou deux jours après de telles manipulations, peuvent ainsi être diminuées ou évitées.

En conclusion, KENT nous dit que les symptômes de Ruta sont difficiles à classer dans le Répertoire; il faut saisir sa nature. Il ressemble à RHUS, par sa sensibilité au froid, et au froid humide; par le fait qu'il souffre de foulures et de surmenage : avec lui, Ruta, c'est Rhus, mais davantage encore. Ruta a, plus que tout autre remède, des troubles périostés d'origine traumatique; ainsi quand il reste des esquilles dans le périoste et qu'il est douloureux; il se prépare lentement; les coups laissent des indurations; masses indurées dans les tendons, après serrement et étreintes, comme dans les mains : avec contracture progressive des fléchisseurs, jusqu'à ce que les mains fléchissent de manière permanente. Les pieds deviennent également contractés, et si fléchis que la plante devient concave, et les orteils tirés au–dessous (comp Caust).

Dans les troubles des yeux, il compare Ruta avec Arg nitr. Mais Ruta est aggravé par le froid.

Arg nit par la chaleur, et désire une place froide.

Il dit que l'un et l'autre, Ruta et Phos ont une soif inextinguible pour de l'eau froide glacée, et n'en a jamais assez.

Névralgies etc.... Il dit que Ruta " a toutes les douleurs décrites dans les ouvrages, sous tous les adjectifs s'appliquant à la douleur, mais il est pire couché, et pire par le froid. Névralgies de toutes sortes, sévères. " Les formes les plus sévères de sciatique ". Pire dès qu'il se couche la nuit. Agitation comme Rhus; sensations de meurtrissure comme Arnica......

Indiscutablement, c'est un de nos grands vulnéraires.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

TETE : douleur lancinante de l'os frontal à l'os temporal; de l'os temporal à l'occiput; dans le périoste; douleur comme provenant d'une chute.

Piqûres dans l'os frontal gauche, seulement en lisant.

Douleur pressive rythmée dans la tête.

Sensation de chaleur et de feu dans les YEUX : douleur lancinante violente pendant qu'il lit, le soir, à la lumière.

Les yeux semblent fatigués, comme après avoir lu trop longtemps.

Douleur pesante dans les yeux en lisant.

Douleur dans et sur les yeux, vision brouillée, après avoir usé et forcé les yeux sur un travail de précision.

Vision très faible, comme si les yeux étaient exagérément forcés.

Asthénopie : irritabilité de chaque tissu de l'oeil, à la suite de surmenage, ou après avoir usé ses yeux sur un travail trop fin; chaleur et douleur violente dedans et sur les yeux; les yeux semblent comme des boules de feu la nuit; vision indistincte; les lettres semblent s'enchevêtrer; lacrymation.

Brûlure sous l'oeil gauche.

Démangeaison aux canthi internes et sur les paupières inférieures, qui brûlent, après qu'on les ait frottés, et que les yeux se baignent de larmes.

Spasme de la paupière inférieure; le tarse est tiré ici et là, et quand cela cesse, de l'eau coule des deux yeux.

Sensation dans l'OREILLE comme si on y avait poussé un petit morceau de bois émoussé; une pression qui érafle.

Douleur dans les cartilages de l'oreille, comme par un coup ou une chute.

Sous l'apophyse mastoïde, douleur comme venant d'un coup ou d'une chute.

Tension dans l'ESTOMAC, améliorée en buvant du lait.

Douleur rongeante, dans la RÉGION HÉPATIQUE.

Quand il s'assied, piqûres déchirantes dans le rectum.

Déchirements dans le rectum et l'urètre, quand il n'urine pas.

Prolapsus du rectum. Les fèces passent involontairement quand il se penche en avant.

Prolapsus, toujours avec la selle et parfois sans.

Protrusion du rectum après alitement. Après une dysenterie, six mois auparavant.

Rongement sur le côté gauche de la poitrine.

Sensation de rongement dans le côté droit de la POITRINE, combiné parfois à une sensation corrosive et brûlante.

Douleur, comme s'il avait été battu, dans le RACHIS.

Prurit dans la partie supérieure du BRAS gauche; provoque le grattage.

Douleur dans le coude gauche, comme par un coup, avec faiblesse dans le bras.

Les os du poignet et du dos de la main sont douloureux, comme meurtris, quand il est au repos et quand il les remue.

Dans les os près des hanches, douleur comme par un coup ou une chute.

Il ne peut se courber, car toutes les articulations et les os de la hanche sont douloureux comme s'ils étaient contusionnés.

En touchant les parties douloureuses, spécialement les hanches et les os de la cuisse, ils sont douloureux, comme meurtris.

La totalité de la face antérieure des cuisses est comme meurtrie et douloureuse au toucher.

S'il étire, tant soit peu, ses extrémités inférieures, les cuisses deviennent douloureuses, comme si elles étaient cassées par le milieu.

La partie postérieure de la cuisse et au–dessus du genou semble meurtrie.

Après s'être assis, il ne peut marcher immédiatement; il retombe en arrière.

Quand il marche, tombe d'un côté à l'autre; ses jambes ne peuvent le porter; aucune force et aucune stabilité dans les cuisses.

Difficulté de monter et descendre les escaliers, les jambes plient sous lui.

N'ose pas s'appuyer fortement sur ses pieds : les os du pied sont douloureux, avec sensation de chaleur.

Sur la partie antérieure de la cheville gauche, douleur battante et saccadée, comme s'il y avait un ulcère.

Douleur brûlante et corrosive dans les os des pieds quand il est au repos.

Ne sait pas où placer ses pieds à cause de leur agitation et de leur lourdeur; les il les met à un endroit, puis à un autre, se tourne d'un côté et de l'autre.

Boiterie après foulures, spécialement des poignets et chevilles.

Diastasis, étirement, et extension des mains.

Toutes les parties du corps sur lesquelles il repose, même au lit, sont douloureuses, comme si elles étaient meurtries.

Contusions et blessures mécaniques des os et du périoste : foulures; périostite; érysipèle.

Lésions osseuses et fractures; exostoses scrofuleuses.

Froid à partir du rachis, vers le bas.

Fréquent réveil la nuit; rêves vifs et confus.

Une des sensations particulières de Ruta est une crampe dans la langue, " Spasme de la langue avec difficulté à parler ".

Un autre : nausée ressentie dans le rectum.

 

 

Salicylates [Sal–ac]

 

Texte []

Voici un des remèdes très employés par la vieille école, souvent abusivement , méritant par conséquent une étude soigneuse, de notre point de vue. Parce que, pour connaître préalablement et avec assurance ce qu'un remède peut guérir, il est nécessaire de découvrir justement ce qu'elle peut causer et abîmer à l'esprit et au corps. Aussi, nous efforcerons–nous de considérer ses utilisations et ses abus, afin de recueillir de quelle façon il doit être employé.

On a dit qu'il était " employé avant tout pour ses effets sur le rhumatisme articulaire, dans lequel il est hautement efficace, mais qu'il n'est d'aucune valeur dans l'arthrite gonoccique et le rhumatisme déformant, qu'enfin il est peu utile dans la goutte ".

" Dans le rhumatisme aigu, il soulage promptement tous les symptômes articulaires, mais n'agit pas sur l'endocardite et en aucune manière il n'est un remède spécifique ". On comprendra maintenant pourquoi les Homéopathes, avec leur foule de remèdes pour le rhumatisme (ou pour le patient avec un rhumatisme),ne sont pas prêts à s'incliner devant un remède, fut–il populaire, alors qu'il soulage brillamment l'état local et la fièvre sans s'attaquer à la véritable menace, à savoir l'atteinte cardiaque. On doit se rappeler que, chez les enfants, le rhumatisme aigu est une maladie du coeur, et que tout ce qui supprime les manifestations externes avec tout ce qu'elles ont de gênant, doit être un remède très dangereux. Car si le rhumatisme aigu peut être facilement guéri, la maladie cardiaque, elle, peut être un sentence de mort, ou, du moins un terrible handicap.

A propos, on a parlé de son inutilité dans l'arthrite gonococcique, l'arthrite déformante et la goutte; pourtant, donné sur des indications homéopathique, Salicylic acid, comme tout autre remède, a prouvé son pouvoir curatif.

Plus loin sont décrites ses propriétés destructives d'où l'on pourra déduire ses vertus homéopathiques. Bien que considéré comme " analgésique, antipyrétique, et faiblement antiseptique ", il a été employé avec succès, homéopathiquement parlant, dans la fièvre puerpérale.

" Il irrite les muqueuses et peut causer des vomissements quand il est pris à de fortes doses, avec un estomac vide ". Dans les ouvrages de la vieille Ecole, on dit aussi que " de fortes doses thérapeutiques produisent des bourdonnements d'oreilles, de la nausée, parfois des vomissements, et augmente le volume urinaire, elles peuvent également causer de l'albuminurie et de l'irritation rénale qui disparaît généralement après l'élimination de la drogue..... A de très fortes doses, il peut produire une dépression du système nerveux central, rarement des convulsions........ il peut être utile dans certaines affections oculaires.

La dose (15 grains) peut être répétée toutes les heures jusqu'à apparition de troubles salicylés, puis trois fois par jour seulement. Après la mort par empoisonnement Salicylé, des ecchymoses et des ulcérations de la muqueuse gastrique ont été trouvées ".

Notre principale expérience de Salicylic acid a résidé dans plusieurs cas de maladie de Ménière, où son action, aux petites doses habituelles de l'Homéopathie, a été prompte et satisfaisante. Et il est intéressant de constater que dans certains ouvrages classiques, la drogue est recommandée pour cette affection – par suite de sa possibilité de reproduire les dits symptômes !

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS, EN ITALIQUES; SYMPTÔMES SUGGESTIFS

ULCERATION DES MUQUEUSES.

RHUMATISME ARTICULAIRE AIGU.

Délire, stupide; peut difficilement rassembler ses idées; rit sans raison; parle incessamment et de façon décousue. Regarde fréquemment autour de lui, en proie apparemment à des hallucinations.

Vertige, tendance à tomber à gauche, tandis que les objets environnants semblent tomber à droite.

MALADIE DE MENIERE : le vertige vient et s'en va sans cause; maux de tête fréquents, mais inconstants; bruits dans les oreilles; ouïe défectueuse ou mastoïdiennes ; pas de symptômes gastriques, ou bien trop légers par rapport au reste; étourdissement indéterminé en position horizontale; considérable quand il relève la tête ou quand il se lève.

Surdité, avec bruits dans les oreilles.

Vertige venant du nerf auditif; de pénibles nausées accompagnent les symptômes céphaliques.

Coryza au début; éternue tout le jour.

Bouche et gorge sèches; brûlure et sécheresse de la bouche et des fosses nasales.

Stomatite; bouche sèche et chaude; langue recouverte de vésicules brûlantes.

Ulcères douloureux; avec douleur brûlante et respiration fétide.

Ulcère de la bouche, de l'estomac, et des intestins.

Brûlure dans la gorge.

Amygdales rouges, enflées, parsemées de points blancs.

Difficulté pour avaler; violents efforts pour déglutir; pire du côté droit; gorges et fosses nasales rouges, enflées, ulcérées.

Ecchymoses et ulcération des muqueuses gastrique et intestinale (trouvé post–mortem dans les empoisonnements).

Brûlures dans la région épigastrique.

Dyspepsie; éructations putrides et beaucoup de gaz dans l'estomac.

Diarrhée, choléra infantile, quand les éructations ont une odeur particulièrement putride et nauséabonde.

Urine très malodorante, avec mucus, pus, sang.

Trois heures après son passage, l'urine prend une nuance grise, et dépose un léger précipité d'acide salicylique; si ce dépôt est enlevé, l'urine devient immédiatement putride; sinon, elle ne s'altère pas pendant une semaine environ.

Rhumatisme ; chaleur, rougeur, douleur, gonflement au niveau des articulations; pire aux genoux, avec douleurs piquantes aiguës; pire par le mouvement; par applications froides.

Pire la nuit. Mieux par chaleur sèche, applications chaudes.

Abondantes sueurs malodorantes des pieds; sensation comme si les pieds voulaient transpirer.

Les douleurs sont brûlantes; également élançantes et piquantes.

Purpura hémorragique, avec hémorragies provenant de toutes les muqueuses; avec une constante douleur vaguement pénible dans l'estomac, et vomissement occasionnel de sang et de mucus.

A une action très spécifique sur les séreuses.

* * *

Dr HUGUES (Pharmacodynamic) : " Les effets physiologiques de l'acide et ses combinaisons avec la soude, nous les connaissons principalement d'après les observations de surdosage..... Ils ressemblent à la quinine, dans sa pathogénésie, aussi bien que dans son action curative... Ses effets les plus remarquables consistent en une fièvre non contagieuse, classée jusqu'ici en dehors des infections. Je veux parler du rhumatisme articulaire aigu. Comme remède de cette affection, il a reçu de tous côtés les éloges les plus chaleureux. Il semble opportun surtout quand la température est élevée, et les articulations sont touchées l'une après l'autre, avec des douleurs sévères. Son administration à ce moment réussit en général à faire tomber la fièvre et soulage les douleurs en 36 à 48 heures..... En face de ces faits, nous, disciples d'Hahnemann, avons à considérer notre attitude. Nos résultats dans le rhumatisme aigu, bien que satisfaisants, ne sont certainement pas assez bons pour éclipser ce remède... ". Et Hugues de citer des cas où Salicin en expérimentation, et une fois en surdosage dans un cas de rhumatisme aigu, a provoqué de la fièvre ; dans ce dernier cas, la température monta régulièrement, jusqu'à la mort, où le thermomètre marquait 110°. F. (39°3 C)

Egalement dans des expérimentations sur l'animal, Salicylic acid pur et à l'état de Salicylate, abaisse la température, mais dans des limites très restreintes. Par contre, si l'on augmente un peu la dose, non seulement la température ne baisse pas, mais elle subit une montée considérable.......

Il dit ultérieurement qu'il y a trois manières de traiter le rhumatisme aigu, et que tous le remèdes ayant recueilli quelque réputation dans cette affection tombent dans une de ces trois catégories : 

– Vous pouvez essayer de neutraliser l'acide présumé être la matière morbide, comme par les alcalins, les sels neutres, ou du jus de citron.

– Vous pouvez chercher à maîtriser la formation de cette substance morbide.

– Vous pouvez enfin réprimer énergiquement (où qu'elle soit) la fièvre et étouffer la douleur, mais en laissant intact le processus morbide spécifique responsable......

Le grand défaut de tels remèdes est que, laissant intacte la maladie essentielle, et n'ayant pour effet que de faire taire les manifestations externes, ils favorisent la tendance à la rechute, et de ce fait prolongent exagérément la maladie.

Il discute ensuite des symptômes maintenant connus sous le vocable de Salicylisme : surdité, bruits dans les oreilles, vertige – faits essentiels de la maladie de Ménière : " vertige venant du nerf auditif ", pour lequel même les autorités de la vieille école l'ont trouvé utile.

* * *

BOERICKE (Matière Médicale), dit : " Les symptômes plaident pour son usage dans le rhumatisme, la dyspepsie, et la maladie de Ménière; prostration après la grippe, également bourdonnements d'oreilles et surdité; hématurie ".

* * *

L'Encyclopédie de Pathogénésies fournit des cas intéressants, notamment des cas où se trouvent des détails sur le surdosage, et les empoisonnements.. Leurs faits saillants se retrouvent pour la plupart dans nos extraits de Symptomatologie ci–dessus. 

Ses effets sur les muqueuses; ses douleurs surtout brûlantes, avec une inflammation allant jusqu'à l'ulcération; la mauvaise odeur et la putridité. Ses effets spécifiques sur les oreilles et l'ouïe, avec tous les symptômes de la maladie de Ménière; Sa tendance hémorragique, nettement marquée au niveau du nez, des gencives et de l'estomac en font un important remède.

Dans un cas, une jeune femme de 27 ans reçut de l'acide salicylique, pour un rhumatisme aigu; elle vit d'abord apparaître l'habituelle surdité, avec bourdonnements d'oreilles et hallucinations auditives. Quelques jours plus tard, le nez et les gencives se mirent à saigner, et l'hémorragie gingivale fut si importante que la malade devint pâle et faible avec un pouls petit et rapide. Elle avait de gros caillots dans la bouche et ses selles devinrent noires, ce qui laissait supposer qu'il s'agissait de sang dégluti. Les prises d'acide salicylique furent stoppées, bien qu'on avait plutôt l'idée de la possibilité d'une affection purpurique ou scorbutique. Sur ce, les hémorragies cessèrent. Mais, quand, quelques jours après, apparut une rechute légère de rhumatisme articulaire, le salicylate fut ordonné à nouveau, et le jour suivant les gencives se remirent à saigner, ce qui mit fin au traitement salicylé. Or, il a été établi que la malade n'avait présenté aucune hémorragie gingivale avant le traitement. Les gencives n'étaient pas spongieuses et elles n'avaient aucune tendance à saigner, entre ces attaques d'hémorragie.

Dans un autre cas, un malade souffrant d'une crise rhumatismale aiguë extrêmement douloureuse, avait reçu de grosses doses d'acide Salicylique; après la cinquième prise, les douleurs disparurent comme par enchantement; mais au 3ème jour, il ressentit tout à coup une violente douleur à l'épigastre, et mourut.. Toute une série de morts subites a été rapportée.

En dehors de l'épistaxis, d'autres hémorragies ont été fréquemment observées à la suite de l'administration de fortes doses d'acide salicylique pour des rhumatismes aigus; parmi elles des hématuries, voire des hémorragies rétiniennes.

Nous avons idée que l'acide Salicylique est utile pour préserver la confiture de la détérioration; il le pourrait à petites doses puisqu'à des doses " remarquables ", il produit partout la putridité. Chez les personnes susceptibles, on pourrait s'y attendre, même dans des cas d'empoisonnement mineur par l'acide salicylique.

Nous commençons à croire que de nos jours le Démon a des méthodes spéciales pour torturer et porter atteinte au monde civilisé; dans la connaissance de Dieu et du Diable au moyen de sciences telles que la chimie. Plus simple est notre nourriture et notre vie, plus c'est naturel et plus sur, car cela respecte la vigueur et le bien–être.

Mais ici s'insinue toujours la notion d'individualité et de l'idiosyncrasie; et la grande masse semble tolérer sans dommage apparent ce qui est une destruction et la mort pour certains.. et cependant la multitude devra continuer à souffrir de tels procédés, dans une mesure plutôt difficile à apprécier.

La morale de tout cela : plus on apprend, plus on se convainc de ceci : la méthode rapide, sûre, efficace, utilisée par l'Homéopathe, est préférable chaque fois même pour traiter des états aussi douloureux que le rhumatisme aigu. Si parfois le praticien est incapable d'obtenir des résultats rapides et complets, du moins ne mettra–t–il pas en danger la vie de son patient.

 

 

Sanguinaria Canadensis [Sang]

 

Texte

(Racine sanguine)

Quand nous parlons de migraines répétées, nos pensées s'envolent par dessus les polychrestes, spécialement Iris et Sanguinaria; et il serait peut–être bon de les prendre l'un après l'autre, afin de saisir leurs grandes différences, que leurs points de rapprochement. Car il n'est pas moyen plus remarquable pour apprendre quelque chose, que de l'enseigner. La personne à qui vous enseignez peut en absorber peu ou beaucoup, cela dépend notamment de la façon dont le sujet est présenté, et dans quelle mesure la chose l'intéresse et capte son attention; mais la personne qui enseigne est obligée d'étudier réellement, de travailler le sujet; elle va probablement un peu plus en profondeur, et cela doit entrer plus profondément encore.

Sanguinaria, comme Iris, a acquis une grande réputation dans les migraines; mais Sang est de la variété de céphalée par insolation; elle commence avec le lever du soleil, devient plus intense à mesure que le jour s'écoule, et décline vers le soir. Il n'y a rien de semblable dans Iris. Les autres drogues à comparer ici sont : £GLON: Nat mur: Phos: Spig; Stann.

Sanguinaria,∑ de même, n'a pas l'acidité brûlante d'Iris, il affecte plus les poumons Iris, que toute la longueur du tractus digestif comme IrisSanguinaria est un grand remède de la poitrine : utile même dans phtisie. Hahnemann, dans l'arrangement de ses expérimentations (et tous les disciples, dans leur façon d'arranger leur matière médicale et les répertoires, en suivant la même technique pratique), commence par la bouche, suit tout le tractus digestif, oesophage, estomac, intestins, rectum, anus et selles, ajoutant les organes des sécrétions digestives, foie, pancréas; dans tous les domaines, Iris intervient d'une manière dramatique et par conséquent guérit pareillement. Puis il revient à la bouche, aborde l'appareil respiratoire, où Sanguinaria intervient spécialement en bien et en mal. Puis, nous pouvons situer ces deux remèdes, et réaliser leurs possibilités et particularités très facilement, si nous faisons bien notre calcul.

Nous essaierons de délimiter les sphères de ces deux remèdes de migraines.. mais ils sont deux.. parmi beaucoup d'autres.

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Les SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS DE SANGUINARIA (symptômes le plus souvent causés et guéris) sont naturellement soulignés par chaque maître et chaque texte traitant de cette plante.

Afflux de sang à la tête, avec sifflement dans les oreilles et impression transitoire de chaleur, puis sensation comme s'il allait vomir.

MAL DE TETE commençant à l'occiput, s'étend vers le haut, et s'installe au–dessus de l'oeil droit.

Migraine périodique; commence le matin, augmente pendant le jour, dure jusqu'au soir. La tête parait devoir éclater, ou comme si les yeux étaient comprimés extérieurement. Douleurs battantes, lancinantes, à travers le cerveau, pire sur le côté droit, spécialement au front et au vertex; suivie de frissons, nausée, vomissement de nourriture ou de bile; doit se coucher et rester tranquille; soulagée par le sommeil.

Céphalée paroxystique. Céphalée, avec nausée et sensation de froid, suivie d'afflux de chaleur, s'étendant de la tête à l'estomac.

Névralgie dans et sur l'OEIL droit.

Polypes du NEZ. 

JOUES rouges avec brûlure dans les oreilles, avec toux.

Brûlure dans le PHARYNX et l'OESOPHAGE.

VOMISSEMENT d'eau amère; de liquides sûrs et âcres; d'ingesta; ou de vers; précédé d'anxiété; avec céphalée et brûlure dans l'estomac; la tête est mieux après; avec prostration.

TOUX sèche, avec chatouillement considérable dans le creux de la gorge, et sensation de fourmillement s'étendant en bas, au–dessous du sternum. Toux saccadée, sèche, chatouillante, avec sécheresse dans la gorge. Toux saccadée, causée par un chatouillement dans la gorge, pendant plusieurs soirs après le coucher. Toux chatouillante avec gorge très sèche.

Toux sévère survenant après la coqueluche, quand le patient prend froid, laquelle toux prend le caractère spasmodique de celle de la coqueluche.

Irritation catarrhale dans la poitrine; sueurs nocturnes; après un coup de froid depuis plusieurs mois.

DOULEURS RHUMATISMALES dans le bras et l'épaule droite; pire la nuit; en se tournant dans le lit; ne peut lever le bras.

Lassitude, torpeur, langueur; peu disposé à remuer ou à faire quelque exercice mental. Pire par temps humide.

Faiblesse du bras droit.

SYMPTÔMES ITALIQUES OU CURIEUX

Bouffées de chaleur, s'étendant de la tête à l'estomac.

A quelque chose de dur dans l'estomac.

Tête tirée en avant; va éclater; comme si les yeux étaient comprimés à l'extérieur.

Tempes et cuir chevelu grouillants avec pulsations irrépressibles.

Comme si elle était dans un véhicule, qui la remue et la secoue; comme si tout, autour d'elle, remuait rapidement.

Langue comme échaudée; comme si elle était en contact avec quelque chose de brûlant.

Gorge sèche au point qu'elle semble devoir se craqueler.

Comme si elle avait quelque chose de vivant dans l'estomac (Croc; Thuya).

Comme si de l'eau bouillante était versée de la poitrine vers l'abdomen.

Toux, comme si sa tête était dans une couverture.

Partie supérieure de la poitrine, comme si elle était gorgée de sang.

Sévère douleur; tête, racine du nez; sinus frontaux; sein droit, s'étend à l'épaule. Coté droit de la poitrine.

Les douleurs sont brûlantes; piquantes; constrictives.

Douleurs rhumatismales, aux endroits les moins recouverts de chair.

* * *

GUERNSEY résume brièvement Sanguinaria; touchant, comme d'habitude, les principaux points aidant la prescription.

Utile là où il y a une douleur naissant à la nuque, se dirigeant vers le sommet de la tête, redescendant sur le front; ce symptôme peut survenir seul, ou en connexion avec certains autres troubles.

La céphalée commence le matin, empire pendant le jour, et dure jusqu'au soir; revient tous les sept jours (Sabad; Sil; Sulf).

Il dit qu'il est souvent utile pour les troubles de la ménopause, les bouffées de chaleur, etc... Rhumatisme de l'épaule droite.

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NASH souligne les services que lui a rendu Sanguinaria. Le mal de tête vient de la partie postérieure de la tête, et se fixe au–dessus de l'oeil droit (oeil gauche : Spigelia) avec nausée et vomissement, : plus calme en chambre sombre. " Il guérira probablement ou soulagera grandement la migraine ordinaire américaine aussi souvent que n'importe quel remède. Je l'emploie à la 200ème ".

Il souligne, " Toux faible, avec crachats sentant mauvais; les crachats et la respiration sentent mauvais, pour le patient lui–même ". Parfois douleur derrière le sternum. Cette variété de toux survient habituellement après une sévère bronchite ou pneumonie, et il semble que le patient courre vers la consomption. Il peut y avoir des bouffées de fièvre, avec rougeur circonscrite des joues, comme dans une fièvre hectique. Plusieurs cas de ce genre ont été guéris par ce remède. Il dit que le Dr T. L. Brown utilisait la 1ère trituration de l'alcaloïde avec d'excellents résultats. La 200ème agit bien. Sanguinaria dans mes mains a rendu de bons services dans la pneumonie typhoïde avec grande dyspnée et rougeur circonscrite des joues. Le poumon droit semble être sous son influence, qu'il s'agisse de troubles aigus ou chroniques. Il dit que dans les douleurs de l'épaule droite et du bras droit, Sanguinaria s'est fait une bonne réputation. Il a vu une dose de la 1ère trituration guérir des cas de longue durée; la CM fait également la même chose.

Agit intensément sur le poumon droit et la poitrine.

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ALLEN (Keynotes) souligne un symptôme curieux, qui, lorsqu'il survient, serait très utile pour diriger sur ce remède. " Névralgie de la face, soulagée en s'agenouillant et en pressant fortement la tête contre le sol; la douleur s'étend dans toutes les directions à partir de la mâchoire supérieure ". " Aussi, au sujet de la toux, cette particularité ; toux sèche, qui le réveille la nuit, ne cesse pas jusqu'à ce qu'il s'asseye et qu'il pète ".

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KENT dit que la racine sanguine est un vieux remède domestique. Les fermières de l'Est n'attendent pas l'hiver pour en faire une provision dans la maison. Pendant les jours froids de l'hiver, pour le " coup de froid " à la tête, la gorge et la poitrine, elles en font une infusion; c'est un remède de routine... mais les expérimentations démontrent ses relations avec les " refroidissements " qui se portent sur la poitrine.

Céphalées, quand elles viennent tous les sept jours : le mal commence le matin au réveil, ou réveille le patient; il commence à l'occiput, et gagne le front, où il s'installe au–dessus de l'oeil droit et la tempe. Le patient est transporté dans une chambre obscure, et doit se coucher. Il vomit de la bile, de la salive, et les aliments pris la veille; alors, la douleur est soulagée, et le sommeil revient. Si les paumes des mains, et la plante des pieds sont brûlantes au point de l'obliger à les mettre hors du lit, c'est là un fait supplémentaire frappant.

Il dit que ce n'est pas un remède d'action durable, et que son action est de profondeur moyenne. Le malade a besoin, ultérieurement, d'un remède plus profond, un antipsorique, ou alors la céphalée revient ou empire, car Sanguinaria ne va pas profondément dans la racine du mal. Il dit qu'Hahnemann, prévient contre l'emploi de Phosphorus dans de pareils cas de vitalité déficiente; ici Sanguinaria est un excellent remède de surface; il exerce une excellente palliation.

Sanguinaria prend froid en Juin; il est sensible aux fleurs et odeurs; –rhinite allergique;... paumes des mains et plantes des pieds sèches, plissées, et brûlantes au toucher; les orteils brûlent; les cors aux pieds brûlent; il doit placer les mains et les mains hors du lit pour obtenir un soulagement (ajouter Sulf, Puls, Cham et Medorrhinum ici).

Avec la céphalée et de nombreux troubles, Sanguinaria a une défaillance; comme une sorte de faim, mais ce n'est pas pour de la nourriture. Un affaissement, une défaillance, une sensation de s'en–aller. Psorinum domine tous les autres dans les céphalées avec faim, mais Psor a envie de manger et ne mange jamais assez. Sang a une faim, mais non pour de la nourriture; aversion à l'idée de manger et par la simple odeur de cuisine..... c'est une fausse faim qu'on retrouve avec la céphalée de £Sanguinaria.

 

 

Sanicula Aqua [Sanic]

 

Texte

Venue d'une source minérale d'Ottawa, cette eau s'est révélée suffisamment délétère au Dr J.G. Guindlach, qui, ainsi que sa famille, l'a bu pendant au moins un an, et qui en a souffre de ses effets encore cinq ans après. Le sel, évaporé, trituré et potentialisé, fut expérimenté de la manière habituelle sous les auspices du Dr américain Sherbino.

Clarke dit : " Dans Sanicula, nous avons un des remèdes les mieux expérimentés de la Matière Médicale; un polychreste et un antipsorique de grande classe ".

Personnellement, nous l'avons employé en remède à assez haute dilution, de temps en temps, et avec grande satisfaction, dans des cas d'enfants qui ne poussent pas. Il ressemble à Silicea par la variété d'enfants en bénéficiant : la plupart de leurs symptômes étranges étant presque identiques, tels que sueurs nocturnes de la tête trempant l'oreiller, la " selle pudique ", très importante, et remontant alors qu'elle était presque évacuée; de même la sueur offensive des pieds. L'aspect de l'enfant qui bénéficie de Sanicula suggère aussi Silicea.

ALLEN (Keynotes) présente Sanicula de la façon la plus pratique; nous extrairons quelques faits saillants, en les arrangeant :

Enfants d'aspect vieillot, sales, graisseux, bruns. La peau du cou est plissée et pend en plis;

Emaciation progressive.

Mentalement : obstiné, entêté. Crie et frappe. Ne veut pas qu'on le touche (Ant crud; Cham, etc..)

" Constamment changeant constamment " est un trait qui se retrouve sans cesse à travers Sanicula. Contrariant, irritable, et de suite après se met à rire. Change constamment d'occupation. Les symptômes physiques sont aussi constamment changeants. La diarrhée varie de caractère et d'odeur; comme des oeufs brouillés; ou bien écumeuse et verte. " Comme l'écume d'une mare à grenouille " (Mag carb).

La constipation est un fait important. Selles volumineuses, dures, impossibles à évacuer. Après un grand effort, la selle, partiellement expulsée, remonte (Op; Sil; LAC D, NAT MUR; THUYA, etc..), et doit être sortie par des moyens mécaniques.

Ensuite, un symptôme de Sulfur; l'odeur de la selle persiste malgré le bain.

Odeur forte, désagréable provenant de l'oreille, d'une leucorrhée, des sueurs des pieds.

Les symptômes utérins rappellent ceux de Sepia et de Lilium tigr : bearing down, comme si le contenu pelvien voulait s'échapper. Pire en marchant ; par les secousses; doit supporter les parties en mettant la main contre la vulve.

Sueur des pieds de Silicea, avons–nous dit : non seulement offensive, mais causant un endolorissement entre les orteils (Graph; BAR C; ZINC; Sil; etc).

Pieds comme s'ils étaient dans l'eau froide (comp Sepia) ou brûlants; doit les découvrir, ou les mettre à une place fraîche (comme SULF; CHAM; MEDOR; PULS, etc).

Et, à nouveau comme Sulfur, l'enfant rejette ses couvertures et ses draps.

Sanicula est un remède dont les symptômes semblent avoir été cueillis dans une douzaine d'autres remèdes mieux connus et assemblés de façon déconcertante. 

Mais il a une sensation qui lui est particulière – la sensation d'éclatement – dans le périnée, les intestins, la vessie, le vertex, la poitrine.

* * *

CLARKE (Dictionnaire) donne un certain nombre de symptômes rares et particuliers de Sanicula; et comme les expérimentations complètes de ce remède sont difficiles à se procurer; on ne les trouve pas dans l'Encyclopédie d'Allen ou les " Guiding Symptoms " de Hering. Nous en citerons quelques–uns; se souvenir toutefois, qu'un symptôme rare peut très bien être commun à plusieurs remèdes; seulement il peut n'avoir pas été mis en évidence au cours des expérimentations. En outre, les expériences curieuses des expérimentateurs attireront l'attention sur un remède, qui, sinon, n'aurait pas été considéré, et à propos duquel pourtant, après examen attentif, on peut découvrir qu'il couvre le cas. Encore une fois, plus que tout autre remède, ce remède, fait maintes fois étalages d'états tout à fait opposés.

– Agité : désire aller de place en place (Tub etc..)

– Grande peur de l'obscurité (Stram; Phos; CANN. IND; etc..)

– Désir constant irrésistible de regarder derrière lui (Brom; Lach; MED; etc..)

– Sensation que la tête est ouverte et que le vent passe à travers.

– Sensation d'un linge froid autour du cerveau.

– Se réveille avec sécheresse des yeux, et sensation que l'oeil est collé à la paupière.

– Sensibilité derrière les oreilles, avec écoulement d'une substance blanche, gluante, collante (comp Graph).

– Grosses croûtes sur la lèvre supérieure; les mordille jusqu'à ce qu'elles saignent (comp Arum triph).

– Au réveil, une raie d'un rouge brun occupe le centre de la langue, qui est chargé et sèche comme du cuir.

– Les bords de langue sont relevés. La langue adhère à la voûte palatine.

– Dents sensibles à l'air froid, comme si elles étaient fort minces.

– Le palais semble à vif.

– L'enfant appelle sans cesse sa nourrice; de plus, il maigrit (comp Natrum mur; Abrot).

– L'enfant a envie de viande, de bacon gras, qui l'aggrave. Désire manger salé.

– N'aime plus le pain (Nat mur).

– L'enfant devient frénétique dès qu'il voit un verre d'eau; il boit avec avidité d'énormes quantités: ou bien soif de petites quantités, très souvent, lesquelles sont vomies presque aussitôt que le liquide a gagné l'estomac.

– L'estomac se met à gonfler quand il commence manger.

– Semble terriblement gavé après un repas; doit défaire ses vêtements (Lyc).

– Peu de temps après avoir été allaité, le repas remonte en jet, et l'enfant tombe dans un profond sommeil (comp Aethusa).

– Soudaine nausée en mangeant; vomit tout son repas.

(" S'endort après le vomissement " appartient à Sanicula) (Aeth, Ip)

– Vomit de gros morceaux de lait caillé résistants comme du blanc d'oeuf dur (Aeth)

– Vomit après avoir bu de l'eau froide.

– La nourriture tourne à l'acide et au rance, avec désir brûlant d'eau, soulage pour un court moment, puis aggrave.

– (Sanicula est riche en symptômes gastriques; en nausée et vomissements; dans le vomissement des nourrissons) (comp Aethusa).

Sensation d'une masse dans l'estomac (Bryonia).

– Estomac sensible à la pression et au choc; ne peut rire sans soutenir son estomac et son abdomen; pire quand l'estomac est vide.

– malade le matin, mal de mer; nausée et malaise quand il voyage en carriole ou en voiture fermée, avec désir de grand air (Cocculus, Sepia, etc..)

– Borborygmes, gargouillements, " comme le grondement d'un tonnerre lointain ", tout le long du gros intestin; intestins gonflés, comme s'ils allaient éclater.

– Enfants au ventre proéminent.

– Grondements soulagés par le repas (GRAPH; MOSCH; SUL; etc..)

– Après un effort intense, la selle qui était partiellement évacuée, remonte (Sil; THUYA).

– Même une selle molle demande un grand effort pour être expulsée (Alum), ou selle jaune et mince d'au moins 10 pouces de long (25cm4) (comp Phos), ne demandant aucun effort.....

– Importante évacuation de petites balles sèches et grises; qui doivent être mobilisées avec le doigt pour éviter une déchirure du sphincter.

– Pendant la selle, grande douleur au périnée, comme s'il allait éclater.

– Périnée douloureux et brûlant pendant des heures après la selle (comp Nit acid).

– La selle semble faite de morceaux déchiquetés.

– Il y a autant de selles que de repas; doit quitter la table d'urgence après chaque repas; doit croiser les jambes pour empêcher que la selle ne s'échappe.

– La selle est carrée, comme taillée au couteau.

– Il n'a aucun contrôle sur son sphincter; souvent, il se souille, en se tenant debout, en courant, et même la nuit.

– Soudaine émission d'urine, fréquente, profuse. Grand effort pour retenir l'urine, mais s'il désire résister, l'envie pressante cesse.

– Envie urgente d'uriner comme si la vessie allait éclater.

– Ressent comme si un objet dur, tel un crayon à la mine de plomb, exerçait une pression en haut et en arrière, de la vessie au rein.

– L'enfant crie avant d'uriner; l'urine tache les couches de rouge (comp Lyc).

– Odeur comme de saumure de poisson dans les régions génitales. Les parties des enfants sentent la saumure de poisson, même après le bain.

– Leucorrhée ou écoulement aqueux, venant du vagin, avec une forte odeur de saumure de poisson.

– Pendant la grossesse, gonflement et raideur des mains et des pieds; sensation que le col utérin est en train de s'ouvrir (comp Lach) ou est dilaté.

– En avalant, sensation d'une substance dure dans la trachée.

– Sensation d'éclatement dans le vertex en toussant.

– Respiration asthmatique; sifflement, râles au–dessous du sternum; pire en mangeant.

– Chatouillement au–dessous du sternum.

– Sensation soudaine terrible d'un fardeau dans la poitrine; pendant quelques instants, il semble qu'elle va éclater.

– Le cou est si faible et émacié que l'enfant ne peut lui–même soutenir sa tête (Nat mur; Abrot) . Les muscles de la nuque semblent trop courts.

– La peau du cou est plissée et nage dans ses plis.

– Douleur aiguë au moindre mouvement de rotation du cou; doit se tenir raide et tourner le corps tout entier pour regarder autour de lui.

– Penche la tête en avant pour calmer la douleur dans les muscles de la nuque.

– Sensation de dislocation dans les dernières vertèbres lombaires; sensation dans la région lombaire inférieure que les vertèbres chevauchent les unes sur les autres.

– Sensation que le dos est en deux morceaux.

– La région du coccyx est sensible (Sil; Hypericum).

– Brûlure dans la colonne vertébrale (Phos; Zinc; etc..); sensation de froid dans la colonne vertébrale; pire au froid.

– Un trait : les furoncles qui ne mûrissent pas, à des endroits variés.

– Fissures profondes, inégales, enflammées des mains (Petrol), exsudant même du sang.

– Mains aussi froides qu'en manipulant de la glace; ou bien brûlures des paumes des mains (Phos, etc..).

– Quand les mains sont jointes, elles transpirent jusqu'à ce qu'il en sortie des gouttes.

– Les articulations des phalanges craquent et se fissurent.

– Les pieds sont d'une moiteur froide; crampes dans les pieds au lit, ils sont également froids; ou bien : brûlure dans les pieds, spécialement de la plante des pieds, désire les mettre en un lieu froids, dans l'eau, ou les découvrir (comp Sulf puls; Cham; Medor).

– Sueur malodorante, entre les orteils (Baryta c, etc..) les rendant sensibles.

– L'enfant se débarrasse de ses couvertures par temps le plus froid (Sulf).

– Désire reposer sur quelque chose de dur.

– L'enfant parait vieux, sale, graisseux, brunâtre. Emaciation progressive.

– Eveille sa compagne pour rechercher un bruit de pas dans sa chambre; se lève, et regarde sous le lit (comp Nat mur).

– En s'éveillant, l'enfant frotte ses yeux et son nez avec ses poings (comp Cina).

– Ne supporte pas que quelqu'un se couche près de lui ou le touche.

– Commence à transpirer dès qu'il est couvert (parties découvertes : Thuya).

– Transpire dès qu'il s'endort (comp Con), spécialement au niveau de l'occiput et du cou, la sueur traversant les vêtements. Sueur moite froide, les parties ainsi mouillées semblant comme une pierre mouillée (Verat album).

– Affamé pendant la transpiration.

– Fièvres avec périodicité.

Nous avons eu en main une vieille copie du : " Médecin Homéopathe ", 1893, où se trouvent quelques cas guéris par le Dr Guindlach, et montrant la portée de ce remède du point de vue thérapeutique. Le premier de ces cas consistait une polyurie avec des urines claires (SG 1000)∑ , jour et nuit, mais pire le jour. Le malade, un avoué, se sentait à bout de forces, exténué; le bas du dos était faible et douloureux; il un avait mauvais goût, peu d'appétit; il avait soif de grandes quantités de liquide ; " il désirait boire tout le temps. Pieds froids et humides; sueurs offensives. " Il avait vu deux médecins, l'un était allopathe; l'autre était un de " nos amis biochimistes ", mais il n'était pas amélioré. Se rappelant son cas personnel, et les expérimentations qui suivirent, Guindlach donna à ce malade Sanicula, et le guérit. Un an après, le trouble n'avait pas récidivé.

Autre cas : " mal de tête et symptômes mentaux ", chez un imprimeur, âgé de 40 ans.

Souffrant de surmenage, avec douleur sourde dans le front, au–dessus des yeux; les yeux donnaient l'impression d'être tirés en arrière dans la tête. Tout ceci était pire en chambre chaude et fermée; mieux au grand air. L'esprit est vagabond et essaie de s'appliquer; mais il ne le peut bien longtemps à son travail. Il commence quelque chose, puis la laisse et en prend une autre. Il était son propre maître dans le travail qu'il devrait fournir mais pour la raison la plus futile, il abandonnait ce qu'il faisait et courait dehors. Pas d'appétit; langue chargée; bouche sèche. Dans ce cas, il n'y avait pas de soif. Cet homme était en proie à une grande détresse. Il était certain de perdre la raison si on ne lui prêtait pas un secours rapide, Sanicula IOM le guérit aussitôt et trois mois après, il était encore parfaitement bien. Puls, donné en premier, n'avait rien donné.

Son troisième cas, une femme de 45 ans, frileuse avec des bouffées de chaleur à la tête. Les frissons étaient pire en circulant ou en se retournant dans le lit; mieux par la chaleur externe. Ils survenaient à des heures irrégulières et se propageaient depuis le bas.

Pendant le frisson, il désirait être couvert; quand il devenait chaud, il désirait rejeter ses couvertures (opposé de Camphora); il se sentait douloureux, et contus, chair et os. Douleurs dans les membres. Ne peut monter la main au–dessus et en arrière de la tête, ou sur la tête, par suite des douleurs dans l'épaule. La chaleur fait du bien aux douleurs du corps, mais pas à la tête, qui désire être froide. Ne peut supporter la chaleur d'un radiateur près de la tête. Mauvais goût; rien n'a bon goût. Désire des choses acides. Soif avec la fièvre. Urine sombre et rare. Ces troubles persistèrent durant quelques semaines, et le docteur ne semble pas trouver cela à son goût.. jusqu'à ce qu'il donna Sanicula IOM, qui guérit le cas.

NB: ceux qui ont eux–mêmes expérimenté les effets d'un remède peuvent toujours reconnaître et appliquer ce dernier. En Allemagne, récemment , les étudiants en Homéopathie devaient, expérimenter eux–mêmes les remèdes comme une part de leur apprentissage.

* * *

NASH mentionne Sanicula dix fois dans ses Leaders, le comparant à d'autres remèdes aux symptômes semblables. Il montre que Sanicula " n'a pas deux selles semblables comme Pulsatilla; décrit le nourrisson qui crie, après quoi du sable apparaît dans sa couche, comme Lycopodium; la " selle pudique " de Silicea et Thuya; la selle énorme, longtemps gardée, douloureuse, et remontant après avoir été partiellement expulsée, comme dans Silicea; la peau du cou de Natrum mur et Lycopodium – l'émaciation alors qu'il mange bien, comme dans Iodum; la peur du mouvement de descente, comme dans Gelsemium et Borax.

* * *

Dr OSCAR HANSON (Copenhague) dans son ouvrage : " la matière médicale et emploi des remèdes homéopathiques rares ", note spécialement , au sujet de Sanicula, la sueur profuse de l'occiput et de la nuque pendant le sommeil; sa grande photophobie, et la lacrymation à l'air froid, ou par des applications froides externes; le mucus épais, tenace, visqueux, venu de la gorge, comme Kali bichromicum; les selles, énormes et douloureuses, assez pour rompre le sphincter, avec douleur dans tout le périnée. Et ses indications, d'après lui, concernent : " Ophtalmie scrofuleuse; mal de mer (bon remède); énurésie nocturne (beaucoup de cas guéris); constipation ".

L'eau contient du NaCl, du Calcium, Magnésium, etc.. également de la Silice.

 

 

Sepia [Sep]

 

Texte

(Os de Seiche)

De Sepia, Hahnemann dit : " Ce jus brun–noir qui, avant moi, avait seulement été utilisé pour le dessin, est contenu dans l'abdomen de la seiche (Sepia octopoda), et il est parfois projeté en avant par l'animal afin de noircir l'eau environnante, soit pour s'emparer d'une proie, ou pour parer à une attaque ".

(Pour la manière dont Hahnemann a repéré ce grand remède, qu'il a introduit, après expérimentation dans sa Matière Médicale, voir P. 652).

Il est capital de bien comprendre Sepia ; l'un de nos remèdes les plus importants dans les maladies chroniques, apparenté à Nat mur et Phos, qui tous deux entrent dans la composition du jus de seiche, et déterminent plusieurs de ses symptômes. Néanmoins, Sepia a une action propre, et que peuvent suppléer aucun des autres remèdes.

Le Dr Gibson Miller, ce grand prescripteur, avait, l'habitude de dire que, s'il devait choisir un seul remède, il choisirait Sepia. Et Sepia a réalisé des guérisons merveilleuses, quand on laissait la dose unique agir pendant plusieurs mois, dans le goitre, la folie, l'arthrite rhumatoïde, etc... Sepia est un des remèdes qui ne supporte pas la répétition– du moins dans les cas chroniques et en dynamisations.

Maintenant, comment reconnaître Sepia ? ........ Ici, comme elle semble reproduire d'une façon bien vivante la mentalité de Sepia, nous reproduirons notre Portrait de remède Sepia, d'après un document présenté à la Société Britannique d'Homéopathie, il y a quelques années, document qu'on peut encore trouver réuni avec d'autres drogues dans un petit pamphlet.

Sepia a été appelé le remède des Blanchisseuses, et non sans raison.

Son tableau : la mère épuisée, d'une famille nombreuse, au teint cireux, lavant tout le jour.

Elle transpire profusément; coulant sous les bras. Elle ne peut être enfermée parce que la chaleur et de la mauvaise ventilation qui la fait défaillir; cependant l'air froid passant par la porte ouverte est presque intolérable. 

Son dos lui fait terriblement mal. Elle désire le comprimer, pour le soutenir (Nat mur). Il lui semble qu'elle DOIT s'asseoir, ou croiser les jambes, car tout son intérieur semble glisser vers le bas et sortir. Elle doit simplement s'asseoir pour permettre à ses organes de rester à l'intérieur (Lil tig).

Le tracas des enfants est plus qu'elle ne peut supporter. Son bébé Cham veut être pris dans les bras, et porté, il gémit et il crie. Les querelles des tout–petits en train de s'arracher les yeux mutuellement, sont plus qu'elle ne peut supporter. Et quand sa fille, âgée de 6 ans, se met à tambouriner avec une cuillère sur une boite de fer, elle n'en peut plus. Elle s'empare brusquement de la boîte, se met à hurler, et administre une gifle au petit garçon; ce qui n'arrange rien.

Il hurle lamentablement et la mère, ne s'en soucie pas.

Oh ! maintenant, elle désire s'échapper, laisser tout en plan, et avoir un peu de paix ! 

Sa tête lui fait mal. Aujourd'hui, la douleur est à gauche; la dernière fois, elle était à droite, elle se le rappelle en maugréant.

Elle est si nerveuse et impressionnable; qu'elle doit s'accrocher au bord de la bassine pour se retenir de crier. Si elle pouvait seulement s'en aller, loin de tout, et de tout le monde, et se coucher, seule, dans le noir, et ferme les yeux!

Son mari entre ; elle n'a aucun sourire pour l'accueillir. Rien qu'une profonde indifférence, de la lassitude, et un air de souffrance. Il doit la laisser seule. Elle a son travail à faire.

Ptôse – ptôse partout. Son corps tout entier dégringole, en dedans et vers l'extérieur. Veines, hémorroïdes, tout stagne et tire vers le bas. Même ses paupières sont trop lourdes à soulever.

Si seulement elle pouvait se coucher et fermer les yeux ! Elle sait que si seulement elle pouvait dormir dix minutes, elle deviendrait une autre femme ! –mais, il y a l'eau savonneuse, la vapeur, l'air confiné, ses diables d'enfants toujours en mouvement, avec leur bruit et leur agitation. Le sommeil n'est pas fait pour elle.

Sa petite aide Pulsatilla, demande : " puis–je faire t'aider, maman ? " mais elle l'envoie promener. Et la jeune aide s'enfuit en pleurant; et maman semble indifférente à ses larmes.

Le dîner est prêt; et l'odeur de la nourriture lui procure une nausée mortelle. Les enfants ont faim, et son mari demande à manger. Elle est indifférente. Qu'ils attentent. Elle est irritable, indifférente, apathique.

Il la regarde tristement. Son visage terne a perdu tout contour, toute fraîcheur, tout ses traits agréables. Des bandes ou taches brunâtres se font jour sur le front, prenant une forme en selle sur le nez et les pommettes.

C'était une fille agréable et pleine d'entrain quand il l'a épousée : maintenant, elle est Sepia.

Donnez–lui son remède, et le mari vous bénira pour lui avoir redonné la femme qu'il aimait et avait choisie (Cela est vraiment arrivé; un sur dix quelquefois revient nous remercier !) 

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS et SYMPTÔMES SUGGESTIFS (tirés d'Hahnemann, de l'Encyclopédie d'Allen, des Guiding Symptoms d'Hering).

Très irritable.

Indifférent à tout; apathique.

Aversion pour ses propres occupations et pour sa famille.

Grande indifférence vis–à–vis de sa famille, –de ceux qu'il aime le mieux.

Caractère indolent.

Mal à l'aise en présence d'étrangers.

Propension au suicide, par désespoir de son existence misérable. 

" Une dose supprime chez moi toute ambition, je n'ai rien envie de faire, ni de jouer, ni de travailler, même penser est un effort ".

" Si nerveuse qu'il me faut me tenir à quelque chose, pour ne pas crier ".

Chute des paupières, qui sont lourdes, ou que l'on ne sent pas assez pour les soulever.

Etincelles brillantes devant les yeux. Papillonnements en regardant la lumière. Points noirs. Zigzag de feu, zigzag en couleurs (Nat mur; Graph).

Céphalée, du côté droit de la tête et de la face, avec des douleurs déferlantes, s'enroulant et battant contre l'os frontal.

Douleurs élançantes, partant de l'oeil gauche, à travers le côté de la tête, vers l'occiput.

Déchirement dans la tempe gauche, à la partie supérieure du côté gauche de la tête.

Céphalée avec aversion pour toutes sortes de nourriture, impression de vide et de malaise, à l'estomac, très affligeante.

Céphalée chaque matin avec nausée, vertige, épistaxis.

Céphalées chez les femmes de teint cireux, ou aspect de papillon sur le front, l'odeur de la nourriture lui répugne.

Céphalée mieux après le repas.

Grande chute des cheveux.

Élancement de l'oeil droit, le soir; paupières fermées malgré soi.

Sensation de grain de sable, spécialement dans l'oeil droit.

Affections inflammatoires de caractère asthénique; conjonctive rouge sombre, photophobie et gonflement des paupières, pire dans l'après–midi.

Lacrymation matin et soir.

Face pâle. Coloration jaunâtre de la face et du blanc des yeux.

Points jaunes sur la face et selle jaune de part et d'autre de la partie supérieure des joues et du nez. Selle jaune à cheval sur le dos du nez.

Grosses masses malodorantes sortant du nez (ozène).

Craquelure au milieu de la lèvre inférieure (Nat mur, Dros, etc..)

Coryza sec; narines sensibles, enflées, ulcérées et croûteuses; expulsion de masses grosses, vertes.

Très sensible au bruit, à la musique et aux odeurs.

Les odeurs de cuisine lui donnent la nausée (Ars; Cocc; Colch; Dig; Ip; Thuya).

Nausée, le matin seulement, s'en va après avoir mangé quelque chose.

Rongement et faiblesse dans l'estomac, qui cesse après le souper.

Vide de l'estomac, avec nausée aussitôt qu'elle pense à la nourriture, qu'elle aimerait prendre. Défaillance particulière : vide creusant.

Nausée : après manger, également en jeûnant dans la matinée; par l'odeur de nourriture ou de cuisine; en circulant en voiture; avec anxiété en faisant travailler ses yeux; avec faiblesse.

Nausées matinales de grossesse. Mal de dents, spécialement de la grossesse.

Vomissement : de nourriture et de bile dans la matinée; qui la force tant qu'il vient du sang; vomissement de mucus après avoir pris la nourriture la plus simple. 

Brûlure au creux de l'estomac. Piqûres dans le creux de l'estomac.

Faim canine, ou pas d'appétit.

Désir de vinaigre, de vin, de douceurs.

Aversion pour la nourriture, particulièrement pour la viande et la graisse, pour le pain pendant la grossesse; pour le lait qui cause la diarrhée. Aversion.

Pire par le pain, le lait, la nourriture grasse ou les acides.

" Sepia crée une aversion pour la bière ".

Impression de bearing–down de tous les organes pelviens.

Ventre en marmite chez les mères.

Nombreux points bruns sur l'abdomen; chloasma.

Poids dans l'abdomen; distendu; grondements et borborismes.

Sensation de vide dans l'abdomen.

Douleur et poids dans l'abdomen, en se levant dans la matinée.

Douleur, sensibilité; lourdeur, poids pendant le mouvement, dans l'abdomen.

Sensation de bearing–down dans les organes pelviens, avec douleurs tirantes du sacrum.

Pression dans l'abdomen comme si le contenu voulait sortir par les organes génitaux. Pression dans l'utérus, comme si tout allait sortir à travers la vulve. Impression comme si les organes étaient entassés et pressaient vers le bas.

Sensation comme de roulement dans l'abdomen, comme s'il y avait quelque chose de vivant (Croc; Thuya). Puis cela remonte vers la gorge.......

Constipation : pendant la grossesse; décharge lente et difficile, même pour une selle molle; effort excessif........

Sensation de poids ou de balle dans l'anus, non améliorée par la selle.

Pression sur la vessie et fréquentes mictions avec tension et bearing–down douloureux dans le pelvis.

Ecoulement involontaire d'urine la nuit, spécialement pendant le premier sommeil. Le lit est mouillé presque aussitôt que l'enfant s'endort, ou l'urine s'échappe moins de deux heures après qu'il se soit mis au lit.

Urine claire comme de l'eau, se dépose le matin suivant un épais sédiment blanc, visqueux très malodorant. Le sédiment adhère comme du ciment.

Urine trouble, couleur d'argile, avec sédiment rouge dans le vase de nuit.

Utérus congestionné, et leucorrhée jaunâtre s'en écoulant; débute un prolapsus; légèrement déplacé.

Grande sécheresse de la vulve et du vagin, causant une très désagréable sensation, quand il marche, après cessation des règles.

Pression dans l'utérus, comme si quelque chose allait sortir par la vulve.

Sensation dans le rectum non améliorée par une évacuation; sensation qu'elle doit croiser les jambes pour empêcher que quelque chose ne soit pas poussé à l'extérieur du vagin (voyez : Lil tigr).

Douleur dans l'utérus, bearing–down, venant du dos à l'abdomen; croise les jambes pour empêcher la protrusion des parties.

Prolapsus de l'utérus, du vagin, avec constipation.

Pression dans l'utérus, causant de l'oppression respiratoire; pression vers le bas comme si tout allait sortir en tombant (tomber dehors), avec douleur dans l'abdomen. Elle doit croiser les membres pour empêcher la protrusion des parties bien que n'étant pas en protrusion; il y a cependant une augmentation de leucorrhée gélatineuse. Ecoulement leucorrhéique jaunâtre.

Leucorrhée comme du lait, seulement de jour, avec brûlure et excoriation entre les cuisses.

Leucorrhée âcre avant les règles, avec sensibilité des parties génitales.

Métrorragie, pendant la préménopause, ou la grossesse, spécialement au 5–7ème mois.

Règles : trop tardives; trop tôt; causant de la défaillance, du refroidissement, des frissons.....

Aménorrhée; à la puberté; par refroidissement; chez des faibles femmes à la peau délicate.

Soudaines bouffées de chaleur à la ménopause avec sueur passagère, faiblesse et tendance à défaillir.

Toux brève, saccadée, le soir, en se couchant.

Toux spasmodique.

Ne peut dormir la nuit, à cause d'une toux incessante.

Toux sèche, courte, semblant venir de l'estomac.

Oppression thoracique matin et soir.

(Nous nous souvenons d'un cas d'asthme, où rien ne soulagea jusqu'à ce que fut donné Sepia d'après les symptômes généraux).

Hering donne : " Etats tuberculeux ou autres états pathologiques du lobe moyen du poumon droit; – Ars : le tiers supérieur ".

Douleurs dans le dos, à travers les hanches.

Quand il se penche, douleur soudaine dans le dos, comme si on le frappait avec un marteau, mieux par la pression du dos contre quelque chose de dur.

Douleur dans le bas du dos; douleur et faiblesse; faiblesse quand il marche; douleur comme s'il s'était foulé; douleur avec raideur, mieux en marchant.

Une courte marche le fatigue beaucoup.

Soudaine prostration et chute de défaillance.

Grande défaillance avec chaleur, puis refroidissement.

Défaillance quand il s'agenouille à l'église; aux contrariétés.

Grand épuisement dans la matinée, pendant les règles.

Mains généralement froides, mais moites avec sueur.

Pieds très froids avec céphalée (impression qu'il est dans l'eau froide jusqu'aux chevilles).

Attaques de bouffées de chaleur, comme si de l'eau chaude était versée sur lui avec rougeur de la face, sueur de tout le corps et anxiété, sans soif.

Sueurs nocturnes profuses. Sueurs froides nocturnes, à la poitrine, au dos et aux cuisses.

Transpiration de la tête, la nuit, pendant le sommeil (Calc; Merc; Sil).

Sensation d'une main glacée entre les omoplates.

Éruption herpétique sur les lèvres; autour de la bouche (Nat mur; Rhus, etc).

Le prurit se change souvent en brûlure après grattage.

Prurit aux plis des coudes.

Sensibilité de la peau; zones humides aux creux poplités.

Taches brunes ou lie de vin, comme dans une maladie de peau; chloasma.

Herpès circiné.

Zones brunes sur la peau avec leucorrhée.

Dermatoses; humides; avec prurit et brûlure.

Sensations étranges :

Comme si le coeur restait tranquille.

Comme s'il était suspendu dans les airs; cerveau broyé; tête allant éclater.

Comme si les yeux étaient partis, et qu'un vent froid soufflait par les orbites.

Comme si les paupières étaient trop lourdes pour les ouvrir. Comme si elles étaient paralysées.

Yeux comme des boules de feu; paupières trop rétrécies pour recouvrir les globes.

Comme si tout tournait dans l'abdomen; comme si les viscères allaient être chassées de l'intérieur.

Comme si les côtes étaient cassées et que des os pointus transperçaient la chair.

Comme si une courroie large comme sa main, était serrée fortement à la ceinture.

Foie comme s'il allait éclater; sensation comme de quelque chose adhérait à l'abdomen.

Comme si quelque chose allait sortir à travers la vulve.

Comme si quelque chose de vivant se trouvait dans l'abdomen (Crocus, Thuya)..

Un poids dans l'anus. Vessie pleine, comme si le contenu allait tomber.

Comme si les organes urinaires allaient être pressés vers l'extérieur.

Comme si tout allait s'échapper de l'utérus; utérus comme s'il était empoigné fortement.

Comme si la vulve était élargie; quelque chose de lourd voudrait forcer, venant du vagin.

Poitrine comme creuse; sensible.

Comme si l'estomac était raclé.

Comme si un couteau était plongé dans le sommet du poumon gauche.

Dos frappé par un marteau, comme si on allait lui rompre le dos.

Epaule disloquée, pieds endormis.

Une souris courant dans les membres inférieurs.

Comme si les os des jambes étaient en train de pourrir.

Main de glace entre les omoplates (Brûlante : Lyc; Phos).

Comme si elle allait suffoquer.

Quelque chose se tord dans l'estomac et monte à la gorge.

Pieds dans l'eau froide jusqu'aux chevilles ....... (comparer : Cald)

Douleur, désordres, maladie, dans quelque partie du corps, et quelle qu'en soit la description, chez un patient Sepia.

La ptôse suggère Sepia.

L'intertrigo suggère Sepia.

Le "bearing–down " suggère Sepia.

Sepia est un remède important dans la folie, et dans les cas " limites ". Nous reproduirons deux cas, cités ailleurs mais spécialement à leur place ici :

" Lady (une jument) est sur le point pouliner. L'année dernière, elle mordit et donna des ruades à son premier poulain, l'empêchant de téter, et il mourut. Que pouvons–nous lui donner ? " " Oh ! indifférence à sa progéniture ? Sepia, naturellement ! Donnez lui Sepia, une dose "..... Et le poulain arriva au monde normalement, et Lady se révéla la plus dévouée de toutes les juments cette année; elle n'aurait pas supporté que son poulain reste un moment hors de sa vue; elle paissait près de lui, là où il était étendu dans l'herbe........

" Docteur, pouvez–vous aider un jeune homme ? C'est son premier enfant, et il le déteste. Il ne peut supporter que sa femme le touche. Sa famille à elle l'a enfermé, mais sa famille à lui l'a délivré à nouveau. Je suis resté avec elle toute la nuit dernière, et il délirait dans la pièce voisine, frappant, cassant tout. Ils ont peur qu'il ne tue son bébé ". ... " Oh ! indifférence à la progéniture ".... il reçut une dose de Sepia. Une semaine après, il revint à lui, en pleurs, tremblant, encore terriblement bouleversé, mais mieux. Le prochain rapport fut celui–ci : " Docteur, vous savez ce jeune homme qui haïssait son bébé ? Et bien, il lui est tout dévoué maintenant. Il peut à peine supporter que quelqu'un le touche quand il est là. Il est tout à fait guéri ".

Vous le voyez, Sepia est la drogue qui a causé et guéri l'indifférence vis à vis de la progéniture. Les symptômes mentaux, quand ils existent, sont les plus importants dans la détermination du remède demandé.

Ici, trouve sa place un autre cas mental de Sepia, fort remarquable , et dont nous nous souvenons bien ... Une belle jeune femme, sculpturale, non seulement par ses traits, et par sa couleur – d'un blanc de pierre – mais par son immobilité, fut amenée aux consultations externes, il y a quelques années de cela. Il était impossible de lui tirer une réponse sauf après un long moment, et seulement par monosyllabes. Le choc du départ au loin de son frère fut dit, être la cause de son détraquement. Son expression ne changeait jamais; on ne pouvait pas obtenir de réponse; elle restait assise et figée, tandis que sa mère fournissait les symptômes qu'elle pouvait donner, l'éloignant ensuite. Arsenicum se suggéra de lui–même, ainsi que Sepia mais maintenant, avec un certain recul, on peut voir qu'on aurait dû se méfier d'Arsenicum chez un patient si dépourvu d'agitation, si entièrement atypique (et cependant, récemment, on a vu une fois Arsenicum faire un miracle chez une fille présentant une maladie de coeur aiguë, avec endocardite et grand épanchement : absolument atypique pour ce qui est de l'agitation anxieuse, bien que ses symptômes, par ailleurs, étaient ceux d'Arsenicum).

Mais venons au fait, (Arsenicum n'ayant pas modifié la belle statue), Sepia fut donné, et quelques semaines après, un cyclone de fille envahit la consultation, toute expression et animation; toute empressée de raconter son histoire... ce qu'elle fit et ressentit; toutes ses façons dont elle faillit se supprimer. Elle avait essayé d'entraîner sa mère devant un omnibus; elle avait essayé de se pendre à un lampadaire, mais quelqu'un était venu à temps; elle était même allée aux toilettes, et avait essayé de passer à travers en poussant la soupape. Tout ceci et d'autres choses encore furent rapportées avec une animation indescriptible. Cette dose de Sepia l'avait dégelée et lui avait redonné la vie. Pendant plusieurs années, elle se représenta, et elle resta normale, sans rien de spécial à signaler, et ne rechute plus, même sous des circonstances d'épreuve affligeante, comme il en arriva un peu plus tard............... L'Homéopathie ne mérite pas le mépris : " non–sens ", " pilules de sucre "; " imagination "; au contraire, elle agit, pourvu que vous attrapiez le remède (comme ici, là où un premier remède a échoué, l'autre a guéri). Autrement, toutes les choses qu'ils disent contre, sont valables, mais cela quand le remède n'est pas homéopathique. Sortez–vous de la tête l'idée qu'un est homéopathique, que l'Homéopathie doit agir ou échouer, parce que le cas est homéopathique ou non, ou encore parce que le remède a été préparé à la manière Hahnemanienne par un pharmacien homéopathe, ou a été potentialisé, ou prescrit par un médecin homéopathe (ou même un homéopathe profane) ou bien qu'il a été bien " travaillé " et qu'il a, plus ou moins, " marché ". D'une autre manière, un remède peut être absolument homéopathique, venant d'une pharmacie ordinaire, prescrit par un allopathe, et supposé être une drogue allopathique ordinaire : comme par exemple Ipeca pour la nausée incessante et le vomissement, qu'il cause; Pot iod pour la tumeur des gencives (qu'il a produit et guéri); le Salicylic acid pour la maladie de Ménière, dont il évoque les symptômes, et ainsi de suite pour un grand nombre de drogues. Je crois que ce fut le Dr Dyce Brown qui trouva assez d'exemples pour en remplir un pamphlet. Ainsi, quand nous avons échoué (comme avec Ars dans le cas précédent) ce n'était pas parce que l'Homéopathie était incapable de guérir le malade, mais parce que nous étions incapable de trouver le remède homéopathique. Ceci s'applique à tous nos échecs; dans certains cas d'arthrite rhumatoïde, par exemple, où le remède est parfois terriblement difficile à repérer, mais où, quand le remède est trouvé, il fait un travail étonnant, soulageant dans les cas avancés et incurables, et guérissant les cas plus précoces.

Cela nous en rappelle une: que Sepia est un des remèdes qui ont guéri l'arthrite rhumatoïde, chez les patients Sepia. Il a soulagé plusieurs cas de notre connaissance. Voici un cas. Mais rappelez–vous que l'Homéopathie ne traite pas des maladies mais des personnes atteintes de maladies; mais n'inscrire pas dans votre mémoire que Sepia est un " traitement " pour cette maladie. C'est la meilleure manière de démontrer, à la satisfaction de votre inexpérience, que l'Homéopathie n'est pas faite pour n'importe quelle arthrite rhumatoïde ! 

–vous avez prouvé que cela n'est pas ! avec les remèdes qui n'étaient pas en rapport avec le patient.

Femme de 42 ans, envoyée par un médecin de campagne, qui lui déclara qu'elle ne pourrait plus jamais marcher. C'était une histoire vieille de 15 ans, d'arthrite rhumatoïde apparemment désespérée. Elle était dans un fauteuil roulant : elle ne pouvait ni s'alimenter ni s'habiller elle–même, sans aide; elle n'aurait même pas pu remonter ses draps la nuit. Il y eut un rapide progrès après Sepia 30, une dose en décembre (1915). En février, elle marchait. Six mois, l'hôpital enregistrait ceci " les mains paraissent normales; elle marche avec une claudication très légère ". Elle fut revue de temps en temps pour " l'estomac ", pour " un léger retour de rhumatisme ", etc... Nos notes s'étendent sur 14 ans, et il n'y eut pas de rechute. Mais permettez–nous de redire ses caractéristiques principales, dans les termes, cette fois, de KENT.

Sepia convient aux femmes grandes, minces, avec un pelvis étroit, et des fibres et muscles lâches.... Un des traits les plus marquants du patient Sepia est retrouvé dans l'esprit, dans l'affectivité.... le remède semble enlever la capacité de ressentir un amour naturel, d'être affectueux... " Je sais que je devrais aimer mes enfants et mon mari, il les aimait, mais maintenant je n'ai aucune sensation à ce sujet ".... L'amour ne se traduit pas en affection... Une absence de toute joie, une incapacité de réaliser les choses comme elles sont; aucune inclination pour les choses agréables de la vie; pas de joie; la vie n'a pas d'attrait pour elle.. Pâleur et jaunisse.... la selle jaune en travers du nez et sur les côtés inférieurs de la face... énormes taches de rousseur, larges zones brunes.... verrues brunes.... Face pâle et empâtée, comme si les muscles étaient flasques.... Vous verrez rarement Sepia indiqué dans un visage qui montre les lignes aiguës de l'intellect.... et possède la volonté. Sépia est plutôt stupide et engourdi, pense lentement et est distrait... ou chez un patient vif.....; mais l'obscurcissement de l'intellect est le trait le plus frappant.... Face généralement bouffie, souvent lisse et arrondie, marquée par une absence complète des lignes et angles de l'intelligence....... Anémiques..... la peau se ride... Constipation avec sensation de masse dans le rectum. Faim rongeante, rarement satisfaite; se remplit l'estomac, et pourtant ressent une faim rongeante, une sensation de vide, de s'en aller.... Quand ses symptômes sont associés au prolapsus, Sepia guérira certainement, peu importe s'il s'agit d'un prolapsus mauvais, et la nature du déplacement.... Parties internes, comme si elles s'échappaient, désire un bandage pour les soutenir, ou veut placer une main ou un bandage sur les parties; sensation en entonnoir des organes, mieux assis et en croisant les membres. Quand ces symptômes se groupent ensemble, la faim rongeante, la constipation, le tirement vers le bas, et l'état mental, c'est SEPIA et Sepia seulement ".

Sepia vient dans les troubles menstruels : leucorrhée; éruptions, herpétiques et croûteuses, et suintante, spécialement sur les plis des articulations : " induration comme dans certaines formes d'épithéliomas ". Kent dit : " Sepia a guéri des épithéliomas des lèvres, des ailes du nez et des paupières ". Il dit : peur des fantômes, etc... " Jamais heureux, à moins qu'il ne contrarie quelqu'un ". Peur : peur de la folie.... très facilement offensé. Et puis, Sepia a le soulagement par le sommeil même un sommeil très bref (Phos) et le soulagement de la plupart des troubles par le fait de manger.

* * *

Et maintenant, glanons un peu dans l'article magistral de Farrington sur Sepia (Matière Médicale Comparative).

Il nous dit que Sepia est un remède de valeur inestimable. Il agit sur les forces vitales aussi bien que sur les substances organiques du corps. Il affecte tôt la circulation; laquelle est plus ou moins perturbée. Dès la 4ème heure, il y a des bouffées de chaleur et ébullitions qui finissent en sueur et impression de faiblesse.

........ Corrélativement avec bouffée, apparaît un éréthisme du système nerveux, avec agitation, anxiété, etc...

Rapidement suit une relaxation des tissus et de la faiblesse nerveuse. Les articulations semblent faibles comme si elles étaient au point de se disloquer; les viscères tirent; la sensation de " s'en aller ". L'utérus prolabé devient de plus en plus engorgé; la stase portale augmente; le foie est gros et plus paresseux; les vaisseaux sanguins sont pleins, et les membres ressentis douloureux, meurtris, fatigués, pesants....... Les sphincters, et toutes les structures dépendant des muscles lisses, sont faibles, c'est–à–dire, que le rectum se prolabe; et les évacuations intestinales et vésicales sont tardives et paresseuses.

Des changements organiques sont observés dans le teint, jaune, maladif, les sécrétions sûres, excoriantes; dans la peau, aux odeurs mauvaises, encline aux éruptions, décoloration, desquamation, ulcères, etc...

Le mouvement plutôt violent, par amélioration de la circulation, soulage le malade.... " Les mains sont chaudes et les pieds sont froids; ou tant que les pieds sont chauds, les mains sont froides. Ceci est une excellente indication pour Sepia ".

" Un fait concomitant, clairement expressif d'un cas de Sepia, est l'excellent Keynote de Guernsey, ' sensation de poids dans l'anus comme une balle pesante '".

* * *

Pour montrer combien Sepia peut agir profondément, nous allons raconter en détail un souvenir étonnant tirés de nos débats au Dispensaire :

C'était une veuve, maigre, aux cheveux gris, présentant de nombreuses manifestations de T.B., et dont le mari était mort de tuberculose. Nous nous rappelons spécialement l'énorme bourse pré–rotulienne très enflammée, pour laquelle elle ne voulait pas entendre parler d'opération; et trois localisations tuberculeuses en particulier, l'une sur la face palmaire de l'avant–bras droit, les autres sur chaque côté du médius droit, descendant vers la 1ère et la 2ème phalange. Tub bov et Silica, a notre étonnement, laissèrent l'état sans changement; ainsi que les trois semaines de notre maison de convalescence de Eastbourne, au grand air, avec propreté et pansements.

Puis, plus tard, l'idée me vint de " trouver son remède et de lui donner, après avoir d'essayer en deuxième intention de traiter les manifestations tuberculeuses ". Son remède se révéla être Sepia, lequel guérit rapidement les lésions tuberculeuses, bien que cette personne, étant préposée au nettoyage dans un pub, devait tremper les mains, du matin au soir, dans l'eau sale, alors qu'elle frottait les parquets et lavait les pots d'étain. Les lésions se fermèrent, le doigt cicatrisa, avec tout le reste : quand au gonflement de la bourse pré–rotulienne, elle diminua se réduisant en petits morceaux de caoutchouc, avant de finalement disparaître. 

Cela vaut la peine de se faire Sepia ! Ne nous étonnons pas du mot du Dr Gibson Miller : " S'il y avait seulement un remède à choisir, il choisirait SEPIA ".

SEPIA dans la MALARIA

Dans de vieux cas de malaria supprimée, Sepia ramène le frisson, mais sa sphère la plus utile est après un mauvais choix du remède, quand le cas devient confus. Là où le remède a été choisi pour seulement une partie du cas, et l'a un peu changé, mais où le patient ne va pas mieux. Quand le cas devient embarrassant, stoppez tout et donnez Sepia. On pourra observer que fièvre, frisson et sueurs sont aussi erratiques que possibles. Natrum mur est l'un des plus grands remèdes de malaria, mais il est ordonné comme ChinaSepia est désordonné. Dans les cas devenus confus par les remèdes, pensez à Calc, Ars; Sulf, Sep et Ipec. Ne donnez jamais China ou Nat mur pour des cas désordonnés (KENT).

FARRINGTON raconte l'histoire de l'introduction de cette substance dans notre Matière Médicale. " Hahnemann avait un ami, un artiste, qui devint si malade qu'il était à peine capable de pratiquer son métier. Malgré les soins attentifs d'Hahnemann, il ne s'améliorait pas. Un jour, dans le studio de son ami, Hahnemann vit ce dernier utiliser le piment tiré de la seiche, et nota également que l'artiste humectait fréquemment son pinceau avec sa bouche. Immédiatement, l'idée que ce pourrait être la cause de la maladie jaillit dans l'esprit d'Hahnemann. Il suggéra l'idée à l'artiste, lequel déclara de façon catégorique que la peinture à base de Seiche était absolument inoffensive. Après la suggestion du médecin, cependant, l'artiste s'abstint par la suite de porter le pinceau à la bouche, et l'obscure maladie de l'artiste disparut en peu de temps. Hahnemann alors se mit à faire des expérimentations avec du suc de seiche. Tous les symptômes observés par lui, ont été confirmés depuis. En 1874, l'Institut Américain d'Homéopathie agissant sur la notion que nos vieux remèdes devaient être réexpérimentés, entreprit cette tache avec Sepia. Il fut ainsi réalisé quelque 25 expérimentations du remède dans des dynamisations allant de la 3ème à la 200ème. Ces expérimentations furent rapportées à la Réunion de l'Association, en 1875. Elles prouvent le fait que les expérimentations laissées par Hahnemann ne peuvent être améliorées ".

 

 

Silicea [Sil]

 

Texte

Le Silicea typique avance lentement avec crainte, ou bien sa mère le tire de force par la main, et vous pouvez difficilement passer à côté.

C'est la drogue la plus homéopathique que vous puissiez imaginer ! Lisez seulement les caractères gras dans l'Encyclopédie d'Allen, et voyez combien sont extraordinairement suggestives les expérimentations concernant la tuberculose, spécialement abdominale, concernant les pustules, les furoncles et abcès, les effets des esquilles, dards et abrasions, le défaut de réaction contre les blessures et maladies.

Silicea, disent–ils, manque de courage, ils ont besoin de sable. Et des doses de Silicea stimuleront fortement ces êtres chétifs en train de succomber, les aideront à reprendre la lutte physique et mentale.

Vous levez les yeux vers le malheureux petit Silicea entraîné à contrecoeur. Il est nonchalant, non intéressé, non épouvanté.

Vous lui voyez un faciès pâle, souffrant, maladif, et vous réalisez de suite qu'il y a là un mal profond, non un simple dérangement, mais une MALADIE.

Et maintenant, voyons ce que raconte la mère, en caractères gras chez Allen, (car les déclarations sont identiques) :

" Il n'avance pas, ne peut pas avancer; il ne se développe pas bien; il n'apprend pas; il ne peut même pas jouer. Il est irritable et bourru. Il est toujours le dernier en tout, et son maître ne peut rien en tirer ". " Voyez–vous, écrit–elle, il est contracté par l'effort, par la moindre responsabilité, et manque complètement de confiance en lui et d'autorité ". Rien ne semble aller en lui. Il ne semble pas capable de penser ! il ne peut fixer son esprit; il ne peut lire ou écrire. Pourtant, il est tourmenté à mort, à propos des petites choses qui le rendent malade. Voilà qui est : il est si bizarre, pas comme les autres.

" Il souffre de violentes crises de céphalée, dit–elle, et se plaint de ce que sa nuque est froide. C'est là que siège la douleur, mais elle affecte aussi toute la tête. Il dit que sa tête va éclater. Il voudrait qu'elle soit serrée fortement. Désire qu'elle soit chaude. Chaud et serré, c'est ce qu'il faut pour la tête, quand il a une de ces crises.

" Et elle a noté une chose bizarre ; il est toujours mal à la nouvelle lune !

" Et il est affecté par une toux pénible, le pauvre petit. Il rejette avec elle une importante quantité de substances en amas jaunes ou vertes; sorte de sécrétion d'odeur horrible. Cela rappelle davantage la matière décomposée.

" Tout chez lui est plus ou moins malade ! Regardez ses ongles, rugueux et jaunes; il dirait qu'il y a une écharde à chaque doigt. Ou bien un doigt devient rouge et enflé, et battant, comme s'il avait un panaris. Ou encore voyez comme à chaque doigt c'est gonflé, et comme les os semblent gras. Il s'éveille en criant, et dit que ses mains sont endormies.

" Et puis sa peau ne voudra pas guérir. C'est un garçon terrible pour se cogner, il se fait mal, ou en tombant, il s'écorche les genoux; et chaque petite éraflure, ou chaque coup s'envenime et s'ulcère, et ne voudra pas guérir. Et dans chaque affection, il présentera des douleurs piquantes et brûlantes. Il est fluet, et a de nombreux endroits douloureux.

" Des furoncles aussi ! un garçon a furoncles comme vous n'en avez jamais vu ! Un furoncle sur son menton, puis des furoncles sur son cou; pustules et furoncles partout sur le corps. Selon elle, l'enfant n'a jamais été bien depuis une vaccination.

" Et l'enfant est également très frileux; il ne semble jamais se réchauffer; frileux à chaque mouvement. Pourquoi semble–t–il encore plus frileux dans une chambre chaude ? Ce n'est pas naturel chez un enfant ! Froid jusqu'aux genoux ? Il ne peut dormir à cause du froid aux pieds.

" Et puis, avec tout ce froid, il est terrible pour transpirer ! Il est littéralement trempé jusqu'aux os la nuit; avec une absence d'appétit; et toujours fatigué !

" Ainsi il est faible et fatigué. Il désire toujours être couché. Il va sans cesse en déclinant, c'est ainsi que pense sa mère, si vous l'interrogez. La nuit, il est un objet de terreur d'une façon ou d'une autre; il semble qu'il est toujours mal du côté où il se couche; et s'il se retourne, le fait de déplacer ses couvertures et de bouger lui donne encore plus froid. Et puis ses rêves sont effrayants !

" Parfois, c'est seulement sa tête qui transpire et pendant le sommeil. Mais ce n'est pas tout; il a une transpiration des pieds d'une odeur épouvantable. Voyez–vous, non seulement la transpiration des pieds est assez désagréable pour vous obliger à vous tourner, mais elle rend ses pauvres petits pieds douloureux ! Douleur entre les orteils, jusqu'à ce qu'il puisse les déplacer quelque peu. Au niveau de ses avant–bras aussi, il y a une sueur d'odeur forte.

" S'il coure, il devient d'une pâleur mortelle.

" Oh ! et elle s'est souvenu de cela, il semble toujours humide au niveau des gouttières vertébrales, et parait avoir à cet endroit quantité de douleurs, comme si il était vêtu de façon trop étroite. Aussi, il semble toujours être en mesure d'évacuer quelque chose bien que ce ne soit pas seulement un peu de matière gélatineuse. Au contraire, il a des selles horriblement offensives, souvent dures et difficiles. Il doit faire un tel effort que cela endolorit la totalité de sa paroi gastrique; et parfois, quand la selle est à moitié sortie, elle remonte à nouveau (sa mère étant un médecin américain, voulait décrire cela comme une selle " timide ").

" Oh, et elle se souvint aussi de cela, son estomac est dur, gonflé et gros. Il semble avoir une quantité importante de vents, et est très enflé. N'importe comment, rien ne semble aller.

" Et, chose étrange chez un garçon, un mamelon semble enflé et douloureux; il semblait presque qu'il s'abîmait; et il dit qu'il ressent des douleurs lancinantes dans l'autre. Toutes ses douleurs sont comme des échardes; ou bien des douleurs piquantes; ou comme un abcès ".

Ceci est en caractères gras chez Allen. Quel est votre diagnostic, avant même que vous ayez mis un doigt sur l'enfant ? N'est–ce pas clair ? vous vous attendez à une tuberculose abdominale, thoracique, digitale, à une histoire bacillaire dans la famille; non pas une bacillose aiguë, il est incapable d'une forme pareille; il est exactement Silicea. Et Silicea ainsi que Tub bov peuvent faire de cet enfant un homme.

Il n'est pas étonnant, qu'avec une pareille expérimentation, Silicea soit un remède pour les abcès, les panaris, une peau malsaine, des pieds sentant mauvais, des abcès mammaires, le cancer du sein, les blessures qui refusent de guérir, une tuberculose cutanée, la tuberculose des os ou de l'abdomen. Mais les vieux homéopathes disent : " utilisez avec prudence Silicea dans la tuberculose pulmonaire; " Il a une tendance bien connue à ulcérer pour éliminer les corps étrangers, et détruire les tissus cicatriciels. Il peut libérer le tubercule. Ne pas l'utiliser en haute dilution dans la tuberculose.

Sa grande sphère est le tissu de connexion. Vous savez maintenant, puisque la Vieille Ecole fait des expérimentations avec de la Silicea colloïdale, que non seulement, en dilution, il détruit le tissu cicatriciel, mais, à doses d'empoisonnement, il a produit de la cirrhose du foie et des reins, etc..

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS : 

et quelques symptômes très importants donnés en italiques dans les parenthèses.

Sensible au bruit.

(Particulièrement scrupuleux, souvent pour des bagatelles).

(Grande difficulté pour fixer son attention. Difficulté de penser).

CÉPHALÉE de la nuque au vertex.

(Le plus violent mal de tête).

Tiraillement dans la totalité de la tête, partant des protubérances occipitales et s'étendant en haut et en avant sur les deux côtés de la tête.

(Comme si la tête allait éclater) soulagée en bandant la tête serrée.

Douleur pressive dans l'occiput, soulagée en enveloppant totalement la tête dans quelque chose de chaud. ..... bientôt suivie par des piqûres dans le front, avec froideur de la nuque et du dos.

La tête était sensible au toucher externe.

Les endroits prurigineux sur la tête sont douloureux, comme s'ils étaient irrités, après grattage.

Gonflement dans la région et de la glande et du sac lacrymaux à droite.

Sensibilité douloureuse de l'oreille aux sons bruyants.

La gencive est douloureusement sensible, quand on introduit de l'eau froide dans la bouche.

Sensation d'un cheveux sur la partie antérieure de la langue.

Inflammation et suppuration des glandes salivaires.

ABDOMEN : dur, tendu.

Gaz très offensifs.

Moiteur à l'ANUS.

Hémorroïdes douloureusement sensibles.

SELLES : la selle reste un long moment dans le rectum.

Douleur coupante dans le rectum. Douleur en coup d'aiguillon dans le rectum.

Tension dans l'anus.

Douleur dans l'anus, comme s'il était contracté pendant la selle.

Brûlure à l'anus, après une selle sèche, dure.

Fréquent désir de déféquer, mais évacue seulement du mucus, avec refroidissement du corps.

Désir constant mais inefficace d'aller à la selle.

Selles horriblement offensives.

Selle faite de blocs durs, évacués seulement après de grands efforts.

Selle maigre, difficile; après un besoin très urgent et un effort jusqu'à endolorissement de la paroi abdominale, la selle déjà sortie remonte à nouveau.

Selle très dure, suivie de brûlure dans l'anus.

Selle nodulaire, très dure, comme des morceaux de terre glaise, ne pouvant être évacuée qu'après de gros efforts.

Selles très dures, insatisfaites, avec de très grands efforts.

Fissure et fistules anales.

EXPECTORATION épaisse, jaune, en amas.

Expectoration purulente quand il tousse.

Le SEIN droit est dur, douloureux, et enflé au niveau du mamelon; sent qu'il y a une collection.

Douleur acérante et brûlante dans le mamelon gauche.

Aversion pour le lait de la mère : si l'enfant boit ce lait, il vomit.

Raideur de la nuque avec céphalée.

Le COCCYX est douloureux, comme après un long voyage à cheval.

Douleur en coup d'aiguillon dans le coccyx, qui est aussi douloureux à la pression.

Faiblesse de tous les MEMBRES.

Engourdissement des mains la nuit.

Les ongles des doigts sont rugueux et jaunes.

Sensation comme si les bouts des doigts étaient en train de suppurer.

Douleur dans l'index gauche comme si un panaris voulait se former.

Faiblesse des extrémités inférieures.

Douleurs dans les hanches.

Le genou est douloureux, comme s'il était bandé trop serré (attaché).

Mauvaise odeur intolérable, de charogne, comme l'odeur des pieds, sans transpiration, chaque soir.

Sueur offensive à la plante des pieds et entre les orteils; ils deviennent très douloureux à la marche.

Transpiration offensive des pieds.

Chaque matin, transpiration qui parfois était très profuse.

Sensation de grande faiblesse; elle désire toujours rester couchée.

Grande lassitude; grande faiblesse.

Agitation et excitation interne.

Sensibilité au grand air.

Il prenait froid très facilement.

Prend froid facilement et tousse.

Sensation de meurtrissure sur tout le corps après coït.

Tout le côté du corps sur lequel il repose est douloureux, comme s'il était ulcéré, avec constante sensation de froid sur les parties les plus légèrement découvertes; avec soif intolérable, et fréquentes bouffées de chaleur à la tête.

Le corps tout entier est douloureux, comme s'il était battu.

La plupart des symptômes de Silicea surviennent à la nouvelle lune.

Douleur aggravées par le mouvement.

De petites blessures au niveau de la PEAU, cicatrisent avec difficulté et suppurent aisément.

Pustules comme de la variole sur le front, l'occiput, le sternum et le rachis; elles sont extrêmement douloureuses, et finissent par se transformer en ulcères 

suppurants. Plusieurs furoncles en différentes parties du corps; avec douleur en coup d'aiguillons quand on les touche.

Un furoncle sur la nuque.

Quelques furoncles à la partie postérieure des cuisses.

Fréquents ulcères au niveau des ongles.

Large ulcère corrosif, avec violent prurit, sur le talon.

Croûtes sensibles, douloureuses, à la partie basse du septum nasal, avec douleur piquante quand on le touche.

Éruptions prurigineuses et suppurantes sur les orteils.

Douleur comme un dard pressant dans la partie ulcérée de la jambe.

Piqûre dans un ulcère de la jambe.

Sommeil agité.

Rêves effrayants.

Rêve de sa jeunesse.

Très FRILEUX tout le jour.

A froid a chaque mouvement.

Frileux le soir.

Sensation affligeante de refroidissement l'après–midi; dans une chambre chaude. Il se sent très frileux même dans une chambre chaude.

Le soir au lit, coup de froid comme une crampe, tellement qu'il frissonne.

Un frisson d'une froideur de glace court fréquemment sur tout son corps.

Froideur des jambes, aussi loin que les genoux, dans une pièce chaude.

Pieds d'une froideur de glace le soir, même au lit.

Pieds d'une froideur de glace pendant les règles.

Pieds froids le soir au lit, empêchant le sommeil.

FIEVRE avec violente chaleur dans la tête.

Chaleur fébrile toute la nuit, avec violente soif et coupant le souffle.

Chaleur de la tête.

Sueur généralisée la nuit.

SUEUR profuse chaque nuit, vers le matin.

Sueur nocturne généralisée et profuse.

Sueur profuse chaque nuit, avec perte d'appétit et prostration, comme si elle déclinait.

Transpiration d'odeur forte.

Sueur sur la tête.

Sueur seulement sur la tête, descendant sur la face.

Sueur offensive des plantes des pieds et entre les orteils; ils deviennent assez douloureux en marchant. Sueur offensive des pieds.

Nous laisserons maintenant la parole à NASH :

Enfant chétif, faible non par manque de nourriture, mais par manque d'assimilation....Enfants transpirant de la tête, hypersensitifs, imparfaitement nourris. L'enfant Sil n'est pas plus gros que la normale, sauf pour son " gros ventre ", lequel est lié à l'atteinte mésentérique. Ses membres sont ratatinés, et sa face pincée et d'aspect vieillot. Il ne s'accroît ni en taille, ni en force, il apprend tard à marcher : ... chaque chose semble en rester au point mort, pour ce qui concerne la croissance et le développement..... il force et force, la selle sortie partiellement, et remonte à nouveau. (Sanicula; Thuya). Ou bien les intestins sont relâchés .. en dépit d'une alimentation abondante, il s'émacie, devient plus faible jusqu'à mourir d'inanition, à moins que Silicea n'enraye ce processus. J'ai sauvé bien des cas semblables avec ce remède, en rendant bien portants. (J'ai toujours employé la 30ème et au–dessus).

Inflammations se terminant par la suppuration ou refusant de guérir; devenant chroniques.

Froid; manque de chaleur vitale, même quand il prend de l'exercice; il doit être particulièrement couvert, spécialement la tête.

Suppression de la sueur, spécialement des pieds, laquelle est profuse et offensive.

Faible, nerveux, facilement irrité; sujet soumis, attitude de renoncement, " sans énergie ".

Pire par le froid ou le courant d'air, le mouvement, le grand air, à la nouvelle lune; mieux en chambre chaude, en s'enveloppant chaudement la tête....

Maladies causées par la suppression des sueurs des pieds; exposition de la tête ou du dos à quelque léger courant d'air; suite de vaccinations (Thuya); effets des poussières chez les tailleurs de pierre, avec totale perte d'énergie.....

Peau malsaine; chaque petite blessure suppure.

Ulcères; un curieux symptôme = Mercurius est frissonnant dans les abcès; Silicea a une sensation de froid dans les ulcères.

Facilite l'expulsion des corps étrangers des tissus ; arête de poisson, aiguille, esquille osseuse.

Et parmi les " tuyaux " de Nash, nous trouvons : 

" Dans le marasme des enfants, nous pourrons avoir à choisir parmi des remèdes tels que Silicea, Abrotanum, Natrum mur, Sulfur, Calcarea et Iodium.

Avec tous ces remèdes, nous pouvons trouver une émaciation du reste du corps, alors que l'abdomen est très augmenté de volume.

" De même, dans chacun d'eux, l'enfant peut avoir un appétit vorace : mange assez, et malgré tout pousse toujours mal. Il s'agit d'une assimilation défectueuse ".

" Il y a des points importants de ressemblance entre Baryta carb et Silicea, à savoir : sueur offensive des pieds. La tête est disproportionnellement grosse par rapport au corps. Tous deux souffrant de l'humidité, des changements de température et tous deux sont sensibles au froid au niveau de la tête. 

" Mais Silicea a une différence diagnostique importante – la sueur profuse de la tête (égale à celle de Calc), que Baryta n'a pas. Par contre, on ne retrouve pas dans Silicea la faiblesse d'esprit de Baryta : bien au contraire, l'enfant est obstiné et rouspéteur ".

GUERNSEY dit : 

" Sueur abondante des pieds sentant très mauvais; les pieds deviennent sensibles et se couvrent d'ampoules entre les orteils. La tête transpire beaucoup le soir, au moment de s'endormir. Il en est de même avec Calc; mais dans Silicea, la transpiration descend plus bas dans le cou, et est susceptible de dégager une odeur offensive.

" Pire quand il a les pieds humides; quand des parties isolées sont froides; en se découvrant la tête ".

HUGUES, parlant du rachitisme, écrit : " J'ai l'habitude de le prescrire (Silicea) dans les manifestations les plus précoces de la diathèse, qui sont en général des évacuations malsaines, des sueurs de la tête, et une sensibilité de la surface (cutanée); avec les meilleurs résultats ".

Il donne les usages classiques de Silicea : son pouvoir sur les suppurations, une fois établies, au bien de longue durée; pour les ulcères internes ou internes. Ses effets sur le cerveau et la moelle, " affectant les centres de la nutrition ". Chez les enfants incapables de se tenir debout ou de marcher; son importance dans le traitement de fistules lacrymales; genou de domestique; suppression des sueurs des pieds, avec les maux qui en découlent. Pour diminuer les douleurs du cancer, etc.. etc..

Et Hughes cite Dunham au sujet de la mentalité de Silicea : " Silicea ne peut rien faire ! mais quand il est urgent de faire une chose, il s'y lancera dans un paroxysme d'exagération ".

Clarke dit :

" Un curieux symptôme, de grande valeur, est celui–ci : idées fixes; le patient pense seulement aux épingles, les craint, les cherche, et les compte soigneusement ". Ce symptôme me permit de faire une guérison rapide de folie post–influenza, chez un homme dont la famille présentait des antécédents marqués, une de ses soeurs était devenue folle et s'était noyée, une autre soeur avait un lupus. La femme du patient me raconta qu'un matin son mari cherchait partout des épinglesSil 30 mit fin à cette recherche d'épingles et restaura ses sensations.

Silicea a un autre lien avec la démence par son aggravation aux phases lunaires : épilepsie et somnambulisme sont pire à la nouvelle et pleine lune ".

Silicea est un des grands remèdes auxquels il faut penser dans l'épilepsie – et le petit mal – chez un patient Silicea. Nous avons dernièrement eu des nouvelles d'une fille (une jeune épileptique pâle et faible, malade depuis plusieurs années). Qui venait à l'hôpital et s'améliora si bien avec Silicea que (ainsi qu'elle vient de nous le dire) elle " n'a jamais eu d'autre crise ". " Les ronchonneux " – et les mauvaises prescriptions – " qui reviennent toujours chercher des crosses " ! Souvent on entend parler d'un très bon travail seulement par accident, des années après ... ou jamais.

Et maintenant, glanons un peu dans le Kent ......

" L'action de Silicea est lente. Dans l'expérimentation, il met longtemps pour développer les symptômes. Il est donc adapté aux plaintes qui se développent lentement..... les remèdes d'action lente et prolongée sont si capables d'agir complètement sur les désordres vitaux que les troubles héréditaires sont extirpées....

" L'état mental est particulier. Le patient manque de résistance. Ce que le patient est à la tige du grain dans les champs, il l'est à l'esprit humain (la gaine brillante de silice de Farrar)...... Quand l'esprit a besoin de Silicea, il est dans un état de faiblesse, d'embarras, de crainte, un état de passivité... Un éminent clergyman ou un homme de loi vous dira qu'il en est arrivé à un état où il craint de paraître en public, si bien qu'il ne peut pas entrer dans son sujet, et que le esprit ne peut se mettre au travail...... mais il vous dira également que quand il s'excite et se secoue lui–même; il arrivera à agir aisément, sa maîtrise habituelle lui revient, et il réalise alors correctement sa tâche, d'une manière prompte, fougueuse et précise. L'état particulier de Silicea est trouvé dans la crainte de l'échec......

" Il est le complément naturel et chronique de Pulsatilla, à cause de sa grande similitude; c'est un Pulsatilla, d'action plus profonde....

" Un homme de loi dit : je n'ai jamais plus été moi–même depuis ce cas de John Doe. Il traversait une période d'effort prolongé, avec de longues nuits sans sommeil. Silicea rendit à son esprit tout son tonus.....

" Il produit de l'inflammation autour de quelque nid de fibrine et provoque de la suppuration à ce niveau; il agit sur les constitutions apathiques, et enflamme les dépôts fibreux autour des balles de revolver, etc... Il ouvrira et éliminera les abcès des vieilles cicatrices∑.

... (Aussi prévient–il contre l'emploi de Silicea quand le poumon tout entier est tuberculeux, étant donné que Silicea établit une inflammation autour des tubercules, comme autour d'autres corps étrangers, et les rejette; dans de pareils cas, il peut conduire à une pneumonie générale septique...)

" Symptôme provenant de la suppression d'écoulements, suppression de sueurs, des sueurs des pieds. Silicea guérit des sueurs des pieds de longue durée, quand les symptômes cadrent, ou que les troubles durent depuis la suppression d'une sueur des pieds.

" Il n'y a pas de remède plus profond que Silicea, pour déraciner la tendance tuberculeuse, quand les symptômes cadrent; la plupart des cas de tuberculose sont pires par le froid, et l'atmosphère humide; mieux en atmosphère froide et sèche.

Silicea a une aggravation par le lait. Souvent, l'enfant est incapable de prendre n'importe quel lait; aussi le médecin qui ne connaît pas le bon remède, est amené à lui prescrire tous les aliments qui peuvent se trouver sur le marché Natrum carb et Silicea sont tous deux utiles quand le lait de la mère cause de la diarrhée et du vomissement. Le médecin routinier donnera probablement des remèdes tels que Aethusa, oubliant complètement Silicea. Ce dernier, pourtant, a aussi bien que Natrum carb, des vomissements sûrs, et du lait caillé sûr dans la selle. 'Aversion pour le lait de la mère et vomissement' ". " Diarrhée par le lait ".

Dans les troubles cutanés, Kent dit : " Il y a ici une tendance à indurer les tissus mous, et à rendre les tissus durs encore plus durs. Indurations, craquèlement et fissures. Formations de croûtes ".

Abcès; fistules. Je me souviens d'un médecin, avec lequel je travaillais, s'exclamant soudain : " Si vous portiez un chapeau, j'y aurais placé une plume ". Il dit qu'il y a des mois, il avait été essayé de guérir un cas de fistule avec Silicea en basse dilution, et qu'une dose de CM avait terminé le cas.

Mais naturellement Silicea est l'un des polychrestes, une des remèdes aux multiples usages; affectant spécialement les muqueuses, la peau, avec les ongles, les tissus de connexion, les ganglions, chez un patient Silicea, c'est–à–dire frileux, transpirant facilement, avec manque de confiance en soi, manque d'énergie; – pour redonner des forces aux êtres chétifs.

* * *

Sur le même sujet :

Silicea est un des remèdes de l'APPREHENSION. Ces remèdes n'ont pas leur rubrique personnelle dans le Répertoire de Kent, mais nous les donnerons ici, tout au moins ceux qui ont été découverts; ils peuvent être davantage.

Ce sont :

ARG NITR; Ars; Carbo veg; GELS; LYC; MED; PB; Phos acid; SIL; (? Thuya), c'est–à–dire :

Troubles venant d'une appréhension : (p.4) – Arg N, ARS; Gels; Lyc; Med; Phos acid.

Anxiété, appréhension de tout rendez–vous (p.5) – ARG NITR; Gels; Med;

Anxiété quand on attend quelque chose de lui (p.6) Ars;

Timidité quand il apparaît en public (p.89); Carbo veg; GELS; Pb; SIL;

Diarrhée après appréhension (p.611); Arg nitr; Gels; Phos acid;

Diarrhée provenant d'une excitation, comme avant le théâtre (p.612); ARG NITR;

Diarrhée par excitation : ARG NITR; Gels; Phos acid; Thuya, et quelques uns en petits caractères.

 

 

Staphisagria [Staph]

 

Texte

HAHNEMANN, Materia Medica Pura, dans son introduction aux expérimentations de Staphisagria, dit :

" C'est instamment vers les remèdes les plus puissants, aux plus petites doses, que nous devons nous tourner, afin d'obtenir les plus grands effets curatifs pour les maladies les plus sérieuses de caractère particulier, dans lesquelles ce remède et nul autre convient ".

" Pour ces raisons, j'ai pressenti dans Staphysagria la source de grands trésors curatifs, dans les maladies qui lui sont particulières; et ces raisons m'ont amené à faire un essai soigneux de ce remède sur les sujets sains. Ainsi ont été mises en évidence des vertus curatives qui sont d'infiniment plus grande valeur que son pouvoir de tuer les poux ! (la seule propriété médicinale que lui reconnaisse le charlatanisme médical) –vertus curatives dont le praticien homéopathe peut faire un usage merveilleux dans les rares états morbides pour lesquels il n'y a pas d'autre remède que celui–ci ".

Il dit que ce grain s'est fait un nom comme exterminateur de poux de tête. Qu'un certain médecin, souffrant de rage de dents, en mit quelques–uns dans sa bouche, mais qu'ils lui donnèrent une telle aggravation qu'il crut devenir fou, " Quel énorme pouvoir doit posséder cette drogue !! ".

C'est dans cette petite préface qu'il écrit : " maintenant, comme notre nouvel art de guérir, et le seul vrai, révèle par l'expérience que chaque drogue est médicinale proportionnellement à l'énergie de son action sur la santé, et qu'elle maîtrise seulement la maladie naturelle en vertu de son pouvoir pathogénétique pourvu qu'elle soit analogue à cette dernier; il s'ensuit qu'un remède peut vaincre les affections les plus redoutables dans la mesure où elle est agressive sur l'homme sain, et il nous reste à établir exactement ses effets nocifs particuliers afin de connaître à quelles fins curatives il peut être appliqué dans l'art de restaurer la santé humaine. Son pouvoir même s'il est très énergique, n'implique, en aucune manière, son rejet. Bien au contraire, cela ne lui donne que plus de valeur. D'une part, son pouvoir d'altérer la santé humaine nous révèle plus distinctement et plus clairement les états morbides particuliers qu'il peut produire sur les êtres humains en bonne santé, de sorte nous pourrons plus sûrement et indubitablement découvrir les cas de maladie dans lesquels il aura à être employé similairement (homéopathiquement) et donc curativement. Tandis que, d'autre part, son énergie si grande soit–elle, peut être aisément modérée par des dilutions appropriées, et une réduction de dose, de telle sorte que le produit devienne seulement utile et non nuisible, s'il est trouvé correspondre le plus similairement possible aux symptômes de la maladie que nous désirons guérir ".

Le Keynote pour Staphysagria est sa mentalité, particulière : " Troubles par colère contenue; colère rentrée; sensations supprimées. Sans parole à la suite d'une indignation réprimée..... il la contrôle, puis en souffre.... un patient Staphysagria, quand il doit se contrôler, est dans tous ses états, tremble de la tête aux pieds, perd la voix, perd sa capacité de travail, ne peut dormir, et un mal de tête s'en suit ".

Ainsi le décrit KENT, d'une manière vivante.

Ainsi cet officier, qui après la Grande Guerre, trouvait qu'on ne l'avait assez bien traité, et qu'il n'avait pas reçu la reconnaissance due. Sa santé en souffrit, et de mois en mois, il n'était plus lui–même, jusqu'au jour où une dose de Staphysagria, avec son effet magique caché rétablit sa santé à son grand étonnement. Il s'émerveillait qu'une drogue aussi merveilleuse existât.

Staphysagria affecte également les yeux, et spécialement les paupières. Il a une grande réputation pour les orgelets récidivants, et pour les orgelets qui laissent de l'induration; également pour les bords squameux des paupières. Aussi que pour les blessures aux yeux ; pour des coupures franches, comme dans les opérations; pour les sphincters forcés, avec les douleurs atroces qui s'en suivent, comme chez un patient opéré de l'anus, qui était dans de telles douleurs et dans une telle détresse qu'un infirmier fut chargé de la maintenir au lit.. Par bonheur, le R.M.O∑ . connaissait son travail et fit chercher une dose de Staphysagria; il revint une heure après, pour trouver endormis le patient et le garde–malade. Une fois qu'on a réalisé de tels événements, ils ne sont plus oubliés. Les résultats sont plus rapides, et plus satisfaisants que ceux de la morphine puisqu'ils sont curatifs. Ce n'est pas tout bonnement une drogue dont on attend quelle apaise le pire de la souffrance.

Staphysagria est l'un des remèdes qui affecte grandement les dents. Elle est utile là où les dents deviennent noires dès qu'elles sont sorties; et les premières dents se carient rapidement (comp Kreosotum) : ou bien dans le mal de dents avec une sensibilité tellement exquise que rien, aucun liquide, pas même la langue, ne doive toucher les dents.

C'est également un remède de la peau ; " Eczéma : un écoulement jaune âcre suinte de dessous les croûtes; de nouvelles vésicules se forment au contact de l'exsudation. Éruption humide, prurigineuse, fétide, sur la tête et derrière les oreilles; le grattage change de place, le prurit, mais accroît le suintement ".

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS 

(Hahnemann et Hering, principalement).

Faiblesse de la mémoire; quand il a lu quelque chose, après quelques minutes, il ne s'en souvient que très vaguement; et quand il pense à quelque chose, ses pensées s'échappent rapidement tôt après, et après une longue réflexion il peut à peine s'en souvenir.

Indifférence, découragement, manque d'acuité de l'esprit.

Les enfants sont de mauvaise humeur et crient pour des choses, qu'une fois obtenues ils rejettent vivement, ou jettent au loin (comp Cham); pire tôt le matin.

Grande indignation au sujet de choses faites par d'autres, ou par lui–même; s'afflige des conséquences.

Suite d'indignation, de vexation, ou de contrariété contenue.

Insomnies.

Douleur lancinante, stupéfiante, dans la TETE, spécialement dans le front.

Comme si le cerveau était comprimé, spécialement le front, avec rugissement dans les oreilles qui s'en va avant le mal de tête.

Impression comme si l'occiput était comprimé à l'intérieur et à l'extérieur.

Lourdeur de la tête; pression dure dans la tête, à l'os temporal droit et au vertex.

Douleur pressive dans la tempe gauche extérieurement et intérieurement, comme si le doigt pressait fort dessus.

Douleur de pression perforante comme une piqûre, de dedans en dehors; sa violence l'éveille le matin.

Piqûres d'aiguilles brûlantes aiguës, dans la tempe gauche.

Élancement sourd dans la temps droite, à l'extérieur et à l'intérieur, comme si les os étaient comprimés vers l'extérieur; plus violent quand on les touche.

Tiraillement douloureux extérieurement sur plusieurs parties de la tête, plus violent au toucher.

Papules prurigineuses sur la nuque.

YEUX : pupilles très dilatées pendant plusieurs heures.

Blépharite, le bord des paupières secs, avec orgelets indurés ou tumeurs du tarse.

Orgelets, nodosités, chalazions sur les paupières, l'une après l'autre, parfois ulcérés.

Pression sur la paupière droite; douleur cuisante dans les canthi internes (Hahnemann ajoute en bas de page : " chez un homme qui n'a jamais eu quoi que ce soit aux yeux de sa vie ")

Inflammation du blanc de l'oeil, avec douleurs.

Les yeux sont excessivement et profondément creusés, avec des cernes bleus, comme après de grands excès.

Piqûres tensive dans l'oreille gauche.

Déchirement et traction de la tête jusqu'aux DENTS à travers les joues.

Brûlure, élancement aigu dans la joue gauche; doit gratter.

Les dents deviennent noires, ou présentent des raies noires. Gencives douloureuses.

Les gencives saignent quand on les comprime, ou quand on brosse les dents.

En mangeant, tiraillement dans les gencives et dans les racines des molaires inférieures.

Beaucoup de mal de dents : dans les dents cariées; dans toute une rangée de dents; pendant les règles, élancement dans l'oreille. Pire par les boissons froides et le toucher, non par la morsure, par le courant d'air froid; après manger. 

Mal de dents en mangeant; les dents ne sont pas fermes, mais remuent quand on les touche.

Quand il mange, il lui semble comme si les dents s'enfonçaient dans les gencives, de même quand les deux rangées de dents se touchent seulement l'une l'autre; mal des gencives sont blanches.∑

Picotements et piqûres dans les molaires inférieures droites.

Gorge sèche.

Constante accumulation de mucus dans la bouche, sans mauvais goût.

Fréquent hoquet.

Adipsie; boit moins que l'habitude.

Après indignation, cardialgie∑.∑

Très sensible aux impressions mentales les plus légères; l'action la plus inoffensive, le mot le plus anodin, le blessent.

Mauvais effets des abus sexuels; esprit continuellement arrêté sur les sujets sexuels.

Les dents se carient tôt chez les enfants; ne peut les garder nettes.

Sensation comme si l'estomac et l'abdomen pendaient, relâchés. Envie de tabac.

NASH dit, au sujet de son utilité dans le traitement du condylome, des verrues–figues ou excroissances en chou–fleur : " Dans un cas , avec la 200ème de ce remède, j'ai guéri une excroissance sur le périnée d'une dame, dont la longueur avait un pouce de long et qui avait exactement l'aspect d'un chou–fleur. Elle disparut rapidement sous l'action du remède et ne récidiva jamais ".

" Blessures par incision. Là, c'est le meilleur remède, quand il y a une coupure nette, comme après une opération chirurgicale. Il est à de telles blessures ce que Calendula est aux lacérations, Arnica, Hamamélis, Ledum et Sulf acid pour les coups, Rhus tox, Calcarea et Nux pour les foulures; Calc phos et Symphytum pour les fractures ".

GUERNSEY, " Guiding Symptoms ", résume Staphysagria, et l'on voit combien il ressemble fort, mentalement et physiquement, aux remèdes les plus sensibles, comme Hepar.

" Les patients sont si sensibles que la moindre action ou la moindre parole trouble ou contrarie ses impressions; colère et indignation......

" Pire par émotions mentales, par suite de colère avec indignation.

" Suite de chagrin; de contrariété, spécialement d'offenses.

" Suite de perte de fluides; tabac; mercure; excès sexuels.

" Après avoir dormi dans l'après–midi.

" En touchant la partie, comme dans le mal de dent; ne peut supporter le contact de la langue, la boisson, et quoi que ce soit qui touche les dents.

" Pire par le moindre toucher sur les parties affectées ".

* * *

Parmi les symptômes d'Hahnemann, le dernier qu'on lise est le suivant : " Bonne humeur content et loquace en société, content de vivre "; et dans une note de page, il dit : " Ceci est l'action secondaire curative de l'organisme, chez un homme au comportement tout à fait opposé ". Staphysagria est bien sûr un des remèdes puissants d'une mentalité pervertie.

Hughes également cite divers auteurs sur son emplois dans le mal de mer, et dans le vomissement de la grossesse; dans les maladies des yeux, spécialement les paupières; dans la périostite et les douleurs erratiques des os longs (Dros), dans la névralgie; dans les caries. Tout ceci chez les sujets spécialement sensibles aux impressions physiques et mentales – comme antidote des mauvais effets du Mercure, et également ceux de l'indignation et du chagrin " Il s'est aussi révélé utile dans les troubles sexuels ".

Quelques symptômes particuliers. – " Quand il marche vite, a l'impression que quelqu'un le suit; ce qui lui cause de l'anxiété et de la frayeur; et il doit toujours regarder autour de lui ". Lach, Med, et quelques autres drogues ont cette sensation qu'éprouvait cet ancien marin : –

" Tel un homme seul sur la route,

marchant dans la peur et la crainte,

qui se retourne, puis continue sa course,

sans jamais plus se retourner

car il sait qu'un terrible démon

lui emboîte le pas".

Un autre symptôme caractéristique est : " Tendance à jeter tout ce qu'il tient dans sa main ". Ceci fait partie du contexte : " Désire une chose, et quand il l'a obtenue, la jette au loin ". (comp Cham; Cina).

Comme dit NASH, " Staphysagria, Chamomilla, Nux vomica, Cina, Colocynthis, sont très près l'un de l'autre pour les états de colères, méchants, et il existe peu de cas où les uns ou les autres ne conviennent pas ".

Et Nash attire l'attention sur une autre caractéristique; dit–il, unique : " Ce remède a un symptôme très particulier, qui ressort des expérimentations, et que j'ai vérifié, à savoir : 'brûlure dans l'urètre quand il n'urine pas'. Quand il urine, la brûlure cesse. Nous avons beaucoup de remèdes pour les brûlures avant, pendant et après la miction, mais Staphysagria est le seul à avoir cette brûlure seulement entre les mictions.

Résumé de NASH :

Grognon, méchant, irritable, enfants au ventre gonflé; sujet aux coliques; pire après nourriture et boisson. Grande faim même quand l'estomac est plein de nourriture.

Orgelet, nodosités, chalazions sur les paupières, l'une après l'autre, parfois avec ulcérations.

Brûlure dans l'urètre quand il n'urine pas.

Impression de frisson et de froid quand il mange, sans soif.

Incapable d'un travail sérieux.

Plaies par incision.

Et SPHINCTER FORCES devraient être ajoutés.

* * *

Les écrivains suivant Hahnemann n'ont pas fait grand cas des douleurs dans la tête de Staphysagria. Les expérimentations d'Hahnemann soulignent deux faits à ce sujet : elles pressent en–dedans et en–dehors; d'autre part la violence des céphalées est accrue par le toucher. " Piqûres prurigineuses, de dedans en dehors, sont caractéristiques ".

Les douleurs de Staph sont " plus violentes quand on les touche ".

Et Hahnemann semble bien davantage l'accent sur l'action de Staphysagria sur les articulations et les membres, que l'on fait ses compagnons; bien que Hering donne : la " raideur et sensation de fatigue dans toutes les articulations; nodosités arthritiques dans les articulations ". Mais, dans les troubles articulaires avec la mentalité Staphysagria, on devra considérer le remède, spécialement là où se retrouve sa dominante caractéristique : " pire par le toucher ". Chamomilla, est très semblable à Staphysagria dans sa mentalité, il est également souvent négligé là où il pourrait se révéler utile dans les affections rhumatismales. Mais Cham ne peut rester tranquille spécialement la nuit. Les douleurs pitoyables dans les membres tiennent le patient éveillé, le font bondir, et parfois faire les cent pas. Alors que les douleurs Staphys sont intolérablement aggravées par le toucher.

Qui a employé Staphysagria par exemple dans une arthrite rhumatoïde ? D'après ses expérimentations, il devrait être utile ici quand son aspect mental domine; les symptômes mentaux, étant, dans la hiérarchie des symptômes, les plus importants, pourvu qu'ils soient très marqués, spécialement s'il montrent un changement à cause de la maladie de l'état normal de l'individu. de l'état normal à l'état pathologique particulier est net. Mais nous avons observé, dans certains cas d'arthrite rhumatoïde, parmi les plus intraitables, de tels cas d'agitation misérable, et de sentiment de mécontentement contre tous les faits et le destin comme il apparaît dans les expérimentations, et qui ont été guéris par Staphysagria.

HUGUES (Pharmacodynamics) dit : " Hahnemann fut ainsi amené à expérimenter le produit : et il découvrit un tel pouvoir nocif sur le corps en bonne santé, qu'il pensa avoir expérimenté un grand remède. Ses résultats pathologiques ont été prouvés par les propriétés intenses découvertes dans les deux alcaloïdes de Staphysagria; la delphinine et la staphisagrine; mais ces espérances thérapeutiques sont à peine réalisées. En fait, Staphysagria est l'un de ces remèdes auquel on pense difficilement au cours du traitement des formes ordinaires de maladie. Néanmoins, de temps à autre, la consultation du Répertoire nous conduit à le prescrire, comme similinum du groupe de symptômes, et avec le temps peut–être gagnera–t–il une place plus avancée dans la thérapeutique; car ses expérimentations mettent en évidence le fait qu'il possède une influence dont l'étendue est très vaste ".

Fréquent éternuement sans coryza, ou avec coryza.

Coryza; rejette d'abord un mucus épais, après quoi se produit un écoulement fin. 

Mucus adhérent dans sa POITRINE.

A l'extrémité du sternum, juste au–dessous de la fourchette sternale, prurit, piqûres fines et aiguës; doit gratter.

Resserrement de la poitrine à la fin du coït.

Prurit piquant entre les cartilages des côtes.

Piqûres aiguës dans la région des 4ème cartilages costaux des deux côtés, alternativement..... elles pénètrent lentement de dedans en dehors, sans relation avec la respiration.

Piqûres prurigineuses dans les deux creux axillaires.

Colique, après indignation; après lithotomie; avec urgence pour la selle; ou urgence pour uriner et XXXXXXXXX(squesmishness), pire par nourriture et boisson.

La flatulence se déplace dans l'hypogastre.

Pression douloureuse dure dans la partie droite de l'abdomen près de l'ombilic.

Piqûre pinçante dans les viscères abdominaux.

Douleur pinçante violente, écrasante, dans tout l'abdomen, tantôt en un endroit, tantôt à un autre. Gaz brûlants; beaucoup de gaz.

Prurit comme des piqûres d'aiguilles dans la région rénale.

Constipation.

Avec l'impression que des gaz doivent être rejetés, apparaît une selle mince, inaperçue.;

Prurit anal quand il s'assied, indépendant de la selle.

Fréquentes envies d'uriner, mais il sort très peu d'urine sombre.

Envies d'uriner; mais il en sort à peine une cuillerée, le plus souvent rougeâtre, ou jaune sombre, en un mince filet, ou par gouttes, et après qu'il ait uriné, il a toujours l'impression comme si la vessie n'était pas vide, car quelques gouttes d'urine continuent de tomber.

Quand il se réveille, pression sur la vessie.

Chaque fois qu'il a uriné, brûlure dans tout l'urètre.

Violentes piqûres brûlantes, tiraillantes hors de l'anneau inguinal droit, comme si cela se passait dans le cordon jusque dans le testicule droit.

Douleur dans le testicule gauche, quand il marche et chaque fois qu'il y a un frottement; la douleur est plus violente quand il touche.

Effets de l'onanisme ou des excès sexuels. Émissions séminales suivant un grand chagrin, et une contrariété; prostration; dyspnée.

Douleur de dislocation dans l'épaule droite, seulement en bougeant.

Douleurs lancinantes obtuses, dans l'articulation de l'épaule, pire au mouvement et par le toucher. 

Violente douleur subaiguë dans l'articulation de l'épaule gauche, non améliorée par le mouvement.

Violente douleur paralytique dans la partie supérieure du bras gauche, pire par le toucher et le mouvement; bras faible. Pression paralytique sur les bras et avant–bras, pire par le mouvement et le toucher.

Douleur tiraillante paralytique dans les articulations proximales des doigts; pire par le mouvement.

Fins tiraillements dans les muscles du pouce, et de plusieurs doigts; spécialement à leurs extrémités.

Piqûres d'aiguilles aiguës, profondes, prurit, brûlure, dans le pouce; doit gratter.

Sensation de peau dure tirée sur les extrémités des doigts de la main gauche; sent peu; perte de sensibilité au tact.

Prurit picotant dans les muscles des fesses; sur la face des cuisses.

Quand il marche, douleur dans les cuisses.

Tirement lancinant, ou piqûres obtuses dans l'articulation du genou; pire par le mouvement.

En touchant les piqûres se changeant en douleur continue.

Élancement brûlant sous le genou gauche, côté externe; (?) En paroxysmes.

Piqûre forante dans le tibia droit, quand il est au repos.

Déchirement dans les muscles d'une ou de l'autre jambe; élancement dessous et dans le mollet droit et au–dessus du talon gauche.

Prurit picotant juste au–dessus de la partie externe de la cheville droite. Doit gratter.

Douleurs tiraillantes çà et là dans les muscles de tout le corps.

Prurit, piqûres aiguës sur les parties variées du corps.

Douleur dans tous les os.

Faible dans le corps, spécialement les genoux, à la marche.

Violent bâillement, tel que les larmes viennent aux yeux.

Tellement somnolent l'après–midi, que les yeux se ferment.

Rêves amoureux et émissions séminales.

Dans la nuit, se réveille souvent avec une impression de froid, mais ne peut reprendre le dessus.

 

 

Stramonium [Stram]

 

Texte

Pomme épineuse

HAHNEMANN dit : Cette plante narcotique ne révèle aucune réelle douleur dans son action primaire (excepté les sensations désagréables que l'expérimentateur ne peut pas appeler " douleur ").

Les sensations qui peuvent strictement être appelées des douleurs surviennent seulement dans l'action secondaire, c'est–à–dire dans la réaction secondaire de l'organisme. Celui–ci restaure non seulement la sensation normale, comme opposée à la sensation de destruction produite par l'action de la drogue, mais, quand celle–ci est donnée en doses importantes, il produit une sensation exaltée morbide, ou douleur.

Et encore : dans son action primaire, il produit, une grande mobilité des muscles volontaires et une suppression de toutes les sécrétions et excrétions; c'est l'inverse dans l'action secondaire, à savoir paralysie des muscles, et excessives sécrétions et excrétions.

Par conséquent, à doses convenables, il agira curativement dans les mouvements spasmodiques des muscles et restaurer les excrétions supprimées dans plusieurs cas où l'absence de douleur est un symptôme prédominant .

Il peut seulement guérir homéopathiquement les états morbides produits par son action primaire caractéristique.

Les symptômes de l'action secondaire (qui, comme pour toutes les drogues narcotiques, sont beaucoup plus nombreux, mieux exprimés, et plus distinct qu'avec les drogues non–narcotiques), apprennent à l'observateur à se retenir de l'employer dans les cas où le patient souffre déjà de troubles ressemblant à ceux de son action secondaire. Il ne faudrait jamais donner Stram dans une paralysie complète, ou dans les diarrhées invétérées, lorsque de violentes douleurs constituent le fait marquant et principal de la maladie.

Il parle " d'expérience " de l'action curative incomparable de Stram " dans les maladies mentales de nature similaire ", et de son utilité dans les troubles convulsifs similaires à ceux qu'il provoque....... Son efficacité également dans quelques fièvres épidémiques, avec les symptômes qu'il peut exciter dans l'esprit et le corps; dans certaines variétés d'hydrophobie, par suite de la morsure par animaux enragés. Lesquelles ne peuvent toutes être guéries avec un seul remède, mais dont certaines requièrent Belladonna, certaines Hyoscyamus, d'autres enfin Stramonium, selon que leurs symptômes morbides sont plus similaires à l'une ou l'autre de ses trois plantes...

* * *

HUGUES (Pharmacodynamics) : " Stramonium, est, comme l'a souligné Hahnemann, extrêmement homéopathique de l'hydrophobie, même plus encore que Belladonna. Il dit qu'en Chine, les différentes espèces de Datura, parmi celles–ci la Datura Stramonium, sont d'usage populaire comme prophylactique contre l'hydrophobie. On dit qu'une dose suffisante de la plante pourrait provoquer une crise de " rage ", la malade est alors sauvé.

Il dit qu'il y a peu de névroses dans lesquelles Stram ne soit plus ou moins utile.

C'est notre principal remède dans la manie aiguë, à laquelle il est plus homéopathique qu'un remède plus inflammatoire comme Belladonna. Il est à peine moins valable dans le delirium tremens, dans sa forme active – la mania a potu des vieux auteurs. La constante association d'hallucinations avec son délire, le rend très approprié ici ..... Dans la nymphomanie et la manie puerpérale, il se tient au premier rang des remèdes, étant donné son action spéciale sur les organes sexuels......... Epilepsie déclenchée par une frayeur.... Dans la chorée, c'est une des meilleurs remèdes végétaux........

Il cite GUERNSEY, au sujet de l'indication suivante ; " Femmes parturientes montrant des signes de frayeur de nature à leur donner un visage horrifié et à les faire reculer devant les premiers objets qu'elles aperçoivent après avoir ouvert les yeux. Si elles n'ont pas déjà eu de spasmes, elles feront bientôt, près avoir manifesté de tels symptômes, à moins que Stramonium ne soit immédiatement administré... Ses autres indications sont : grande loquacité, expression sauvage et idées absurdes; désir de lumière et de société; disposition implorante, suppliante ".

* * *

L'Encyclopédie d'ALLEN fournit six pages un quart de références pour les 243 différents empoisonnements et expérimentations, dont les symptômes sont plus ou moins exposés dans les 1680 pages données. La majorité concerne des empoisonnements par la drogue, mais il y a aussi des expérimentations, même en haute dynamisations.

Si nous piochons seulement les symptômes en caractères gras, laissant de côté les importants signes en italiques, nous voyons l'hydrophobie, la manie, un violent délire et le delirium tremens, l'épilepsie, la chorée, avec un haut degré d'hallucination et de FRAYEUR.

Ce n'est pas la vague frayeur d'Aconit, mais quelque chose de plus concret : peur d'objets vus en imagination; chose curieuse, ils sont vus plutôt de côté que de face.

Stramonium a beaucoup de choses en commun avec ses cousins. Belladonna et Hyoscyamus; et il faut le considérer pour bien des maladies que reflètent à la fois ces deux remèdes. Mais Stramonium semble n'avoir pas l'intensité inflammatoire de Belladonna.

* * *

HALE WHITE, qui fournit l'enseignement en Matière Médicale pour les étudiants en médecine, décrit en 21 courtes lignes l'ACTION et les INDICATIONS de Stramonium.

Il dit que son action est presque la même que celle de Belladonna, et qu'il n'y a aucune raison pour que Stramonium ne soit pas appliquée aux mêmes objets que Belladonna. Et la seule indication pour laquelle, selon lui, Stram s'est révélée une drogue appréciable et puissante, est son action palliative de relaxation du revêtement musculaire des tubes bronchiques plus puissante que cette de Belladonna. Il décrit une poudre, qui, brûlée, dégage une fumée dense, et apporte un grand soulagement dans l'asthme; et il ajoute que " les drogues de Himrod, Bliss et autres pour l'asthme, ont des compositions similaires ". Il met sagement le mot " guérison " entre parenthèses, parce que des palliatifs ne peuvent guérir; ils soulagent temporairement; et nous savons que de telles poudres peuvent être brûlées constamment pendant des nuits entières... Néanmoins Stramonium doit pouvoir guérir certains cas d'asthme car il a causé de la difficulté respiratoire, spécialement en connexion avec un spasme du diaphragme.

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CULPEPPER (Herb 1653) mentionne Stramonium pour les désordres épilectiques, les convulsions et la folie : son ancienne réputation, comme nous la voyons, est amplement confirmée par le point de vue homéopathique basé sur les empoisonnements, les expérimentations et la pratique.

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Pour faire le tour complet des connaissances des usages de quelque drogue, nous avons l'habitude de recueillir les impressions de plusieurs prescripteurs et leur expérience au sujet de leur utilité.

BOGER (Synoptic Key) souligne : " UN REMEDE DE TERREURS, MAIS MANQUANT DE DOULEUR.... mouvements désordonnés, gracieux ou rythmiques....... PEUR DE L'OBSCURITE, et a une horreur des objets brillants..... Grande soif, mais craint l'eau.... Diarrhée involontaire, putride, sombre, indolore........ Se réveille effrayé ou en criant.

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GUERNSEY (Keynotes), qui a du talent pour faire la synthèse des principaux traits d'un remède dit, de Stramonium : " le principal champ d'action de ce remède est trouvé dans les affections mentales. Chez les jeunes, parfois hystériques, priant, chantant avec ferveur, implorant, suppliant, etc... (De jeunes femmes avec des règles supprimées, peuvent être affectées ainsi). Dans les fièvres où le patient ne peut supporter la solitude ni l'obscurité; s'il sont laissés seuls dans une chambre noire, les affections mentales sont très aggravées. Egalement dans le délire inconscient, quand le patient, de temps à autre, soulève brutalement sa tête de l'oreiller, et puis la laisse tomber, ceci sans interruption pendant longtemps. Les femmes, atteintes de fièvre puerpérale, peuvent avoir des idées absurdes, qu'elles sont doubles, que quelqu'un est dans le lit avec elles, et autres idées étranges et vides de sens. Affections de l'intellect; folie.........

" Face rouge et gonflée. Ne peut marcher, ou rester sur les pieds dans une pièce sombre, tombe alors...... ".

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NASH résume ainsi Stramonium : .......

" Délire violent avec face rouge et grande LOQUACITE.

" Pupilles largement dilatées; désire de lumière et de compagnie; craint d'être seul. Désire qu'on lui tienne la main (Zinc).

" Un côté paralysé, l'autre convulsé.

" Se réveille avec un visage contracté, effrayé; a peur des premiers objets qu'il voit.

" Absence de douleurs dans la plupart des troubles (Opium). Soulève brutalement et soudainement la tête de l'oreiller dans les spasmes ".

Il le considère comme étant l'un des remèdes du trio du délire prééminent, différant principalement des deux autres par le degré d'intensité. Il dit :

" La divagation est parfois effrayante. Chantant, riant, souriant à pleines dents, sifflant, criant, priant d'une manière pitoyable ou jurant d'une façon horrible, et, plus que tous les autres, il est loquace ".

De plus, le patient se jette dans toutes les attitudes correspondant à son délire changeant : en croix, dans le sens de la longueur, roulé en boule, ou raidi tout à tour....... Les choses paraissent déformées ou obliques par rapport à lui.

Bouche comme à vif; langue raide, comme si elle était paralysée. Selles relâchées, noirâtres, sentant la charogne, ou ni selles ni urine. Plus tard, perte de la vue, de l'ouïe, de la parole, avec pupilles dilatées, immobiles, et sueurs profuses qui n'apportent aucun soulagement. La mort peut clore le tableau, à moins que Stramonium ne guérisse les troubles.

Il compare les trois remèdes :

Stramonium est le plus loquace.

Hyosciamus est le plus insensiblement stupide.

Belladonna se tient à mi–chemin entre les deux.

Stram se jette de côté et d'autre, secoue la tête.

Hyosc convulse, tire brusquement, cherche à attraper les choses sinon, il reste très tranquille.

Bell saute ou bondit, tombant de sommeil ou s'éveillant.

Tous ont des moments où ils désirent s'échapper......

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Maintenant , voici quelques points spéciaux notés par KENT :

Quand on considère Stramonium, l'idée de violence vient à l'esprit...... on s'étonne, devant un sujet empoisonné par Stramonium, ou ayant besoin de Stramonium, de voir succéder à l'agitation tremblante, un grand bouleversement. Excitation, rage, toute chose tumultueuse, violente; face déchaînée, anxieuse, effrayante; yeux fixés sur un certain objet; face rouge; fièvre ravageante, brûlante, avec tête chaude et extrémités froides. Evite la lumière, désire le noir; aggravé spécialement par la lumière brillante.

Fièvre élevée avec violent délire; chaleur si intense qu'on peut la confondre avec Bell; mais habituellement c'est une fièvre continue, tandis que la fièvre intense de Bell est toujours rémittente.

C'est la violence d'un tremblement de terre. Esprit en plein tumulte, blasphémant, déchirant les vêtements, langage violent, fureur folle, érotomanie, exhibitionnisme (Utile dans les typhoïdes violentes).

Manie existant depuis un certain temps. Une attaque isolée semblerait relever de Bell. Mais Bell pourrait se révéler palliatif dans la première attaque, et ne rien faire à la seconde.

Quand il ne délire pas, le patient semble très souffrant; front plissé; face pâle, maladive, hagarde. Regard anxieux, indiquant une intense souffrance des enveloppes méningées.

Délire, doux, , murmurant, jacassant d'une façon incohérente avec les yeux ouverts; vivant; joyeux, avec un rire spasmodique; furieux, déchaîné, sauvage; essaie de poignarder et de mordre; avec les idées les plus étranges ...... peur comme si un chien l'attaquait. Etranges idées au sujet de son corps, qu'il est déformé, allongé, déformé........

Voit des animaux, des fantômes, des anges, des défunts disparus, des démons; sait qu'il n'existent pas, mais ensuite il est sûr qu'ils existent....

Chante des chansons amoureuses et profère des paroles tout à fait obscènes...... Crie jusqu'à en être enroué et perdre la voix. Hurle et crie jour et nuit, pendant la fièvre ou la manie.

Hyosc a un délire maniaque sauvage, mais très peu de fièvre. Dans Stram, il y a une forte fièvre. Dans Bell , la fièvre existe dans l'après–midi et le soir (de 15h à 3h). Et puis il y a une rémission.

Convulsions puerpérales et démence. Nature septique. " a compromis son salut ", bien qu'il ait mené une vie honnête.....

Congestions cérébrales; profonde intoxication; stupeur; respiration stertoreuse; mâchoire inférieure tombante...... Typhoïde, avec suintement de sang de la bouche, langue sèche, enflée, remplissant la bouche, pointue, rouge, comme un morceau de viande.....

Méningite basilaire à la suite d'un écoulement auriculaire supprimé. Front plissé, yeux vitreux..... douleur effrayante à travers la base du crâne avec une histoire de nécrose au niveau de l'oreille.

Violente céphalée, en marchant au soleil; pire couché; pire par le mouvement et les secousses.... Douleur dans l'occiput.

Haut degré d'inflammation; le pus se forme, avec abcès et douleur atroce....... états septiques méchants. Abcès chroniques : l'articulation de la hanche gauche est une localisation spécifique.

Stram se trouve seul parmi les remèdes d'action profonde, par la violence de ses souffrances mentales......

Suppuration des poumons où la toux est pire après avoir regardé la lumière.

Illusions quant à son identité...... Grande anxiété quand un train passe dans un tunnel.

* * *

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Délire maniaque; symptômes ressemblant à l'HYDROPHOBIE.

Délire de frayeur, comme s'il était attaqué par un chien.

Impression de danger; s'accroche à la personne qui l'a sur les genoux.

DELIRE bruyant avec HALLUCINATIONS.

L'apparence du patient suggérait la manie.

" Regardez ces punaises; aidez–moi à les attraper ". 

" Puis un long cortège de punaises de lit, et après elles, une procession de scarabées, et ici encore grouillent sur moi une foule de cancrelats ". Il recule de crainte; puis, soudain, déclare : " Je crois qu'en fait ils n'existent pas; mais tout d'abord, j'y ai cru... ".

(Mordant la main de quelqu'un), parfois s'écriant qu'elle a vu des chats, des chiens, et des lapins sur le front, sur les côtés, et le milieu de la pièce.

(Parlant) le son de sa voix ressemblait plus à un grincement qu'au ton normal d'une voix.

Grande aversion pour les liquides de toutes sortes. Quand une tasse d'eau était porté à ses lèvres, elle l'écartait, et parfois tombait dans un paroxysme; cette aversion était telle que les liquides ne pouvaient descendre dans sa gorge qu'avec la plus grande difficulté.

Hydrophobie : aversion même rage, quand on essayait d'administrer quelque liquide. A même une irritation spasmodique des muscles pharyngés, et le fait de prendre quelque chose l'étouffait et était régurgité.

Il demandait à sa mère de ne pas la quitter, " Quelque chose allait la blesser ".

Promène son regard fixe aux alentours, puis fixe son regard, avec tressaillements soudains des bras et des membres inférieurs, avec marmonnement bas, puis soudain, crie furieusement, griffant, déchirant avec ses mains, et donnant des coups de pieds.

Il fait tous ses mouvements hâtivement.

D'après l'expression et les mouvements de sa face, on dirait parfois qu'il chasse ou fuit des objets imaginaires.

Terrifié par des illusions fantaisistes; elles paraissent surgir du plancher, près de lui; gros chien, chats et horribles bêtes, qu'il fuit avec des signes de terreur, mais dont il ne peut pas s'éloigner.

D'étranges objets occupent continuellement son imagination, l'effrayant. Il voit davantage d'images horrifiantes à son côté qu'en face de lui.

Les garçons semblaient voir des objets noirs.

(Un bourreau debout devant lui) lui semblait une réalité.

Toutes les idées semblaient être faites de simples reproductions; il n'y avait rien d'original, il n'y avait aucune combinaison nouvelle.

Assailli d'hallucinations; regard fixe; semble essayer de mieux voir quelque chose qu'elle a aperçu. Uniquement occupé par les objets de son imagination.

La vue de la lumière, d'un miroir, ou d'eau, donnait d'horribles convulsions.

Tout à fait irrationnel : ses draps, voit des punaises, etc...

Frissonnement, semble très effrayé. Bondit d'effroi.

PEUR d'être dans le noir, et d'être seul le soir après le coucher du soleil (un peu moins).

Sa conduite et son expression sont celles d'un enfant très effrayé et redoutant quelque terrible calamité.

DELIRE : doux; murmurant; violent; stupide; joyeux; loquace; incohérent; jacassant; avec les yeux ouverts; vivant; gai; avec un rire spasmodique; furieux; divagation; tente de poignarder et de mordre; avec idées des plus étranges; avec excitation sexuelle; frayeur comme si un chien l'attaquait; conscient de son état; appelle papa et maman, qui sont là et tentent de consoler l'enfant; avec des yeux ouverts; bruyant avec hallucinations; craintif, elle se cache; tente de s'enfuir; pleine de terreur; parle incessamment, d'une façon absurde, rit, se tape la tête avec les mains, les yeux grand–ouverts.

Manie pour la lumière et la compagnie; ne peut supporter d'être seul.

DELIRIUM TREMENS. Hallucinations qui, spécialement la nuit, mettent le patient dans une agitation la plus sauvage...........

Rire; intoxication.

Afflux de sang à la tête. Violente congestion de la tête.

YEUX grands ouverts, saillants; pupilles excessivement dilatées, insensibles, avec conjonctive injectées, comme si les vaisseaux étaient remplis d'un liquide malpropre. Se plaint de ce qu'il fait sombre et réclame de la lumière.

Hallucinations de NOIR. (Bell, flamboyant, lumineux).

Joues brûlantes. Afflux de sang à la FACE;

Cercle blanc autour de la bouche.

Regard brillant et sauvage; expression de grande frayeur et de terreur (Acon).

Salive glaireuse dégoulinant de la bouche.

Parole bégayante, difficile et inintelligible.

Doit faire de longs efforts avant de pouvoir sortir un mot.

(Tord sa face, fait de grands efforts pour parler).

Sécheresse de la GORGE. Constriction.

Constriction spasmodique de la gorge, sorte de paralysie, telle que la déglutition est très difficile, presque impossible;

Fosses nasales sèches; très rouges; avec déglutition difficile. Terrible spasme de la gorge à chaque tentative de déglutition, comme dans l'hydrophobie.

Sécheresse de la gorge non soulagée par de fréquentes absorptions d'eau.

L'enfant n'a pas seulement perdu la possibilité de s'exprimer, mais aussi sa puissance vocale. Il ne peut émettre qu'un son enroué comparable à un croassement, alternant avec une toux sonore, aboyante, croupale; incapable d'avaler à cause de violents spasmes.

Soif violente, pour des boissons sûres. Peur de l'eau ; et aversion pour tous les liquides.

ABDOMEN distendu, non dur.

Selles et urines supprimées.

VOIX enrouée et coassante. Elevée, perçante, détonnant.

Il a perdu complètement la modulation habituelle; voix plus haute et plus aiguë que normalement.

Convulsions des mains et des pieds; des tendons; des extrémités; durant le frisson; à travers le corps comme la CHOREE.

Tremblement des membres.

Tremblement de tout le corps, comme dans une grande frayeur.

CONVULSIONS.

Convulsions effrayantes à la vue d'une bougie allumée, d'un miroir, ou de l'eau.

Tantôt rejette tout liquide, semble en proie à de l'hydrophobie, car dès le moment où une tasse de liquide touche ses lèvres, les spasmes reviennent avec une grande violence.

L'enfant devient agité; s'agite en tous sens; demande de l'eau; n'avale qu'avec la plus grande difficulté.

Constante agitation de tous les membres et de tout le corps.

Convulsions, alternant avec rage; opisthotonos, par les objets brillants, éblouissants, une bougie allumée, un miroir, ou le toucher. L'enfant est rigide comme une planche, quand on lui parle fort ou qu'on le touche. Crie d'une voix rauque.

Rougeur scarlatineuse de la PEAU.

Rash cutané intensément rouge, ressemblant à la scarlatine, mais ayant une apparence plus brillante.

Éruption écarlate sur tout le corps.

TETE très chaude; peau chaude, sèche, brûlante; écarlate.

L'enfant ne peut s'endormir dans le noir, mais s'endort vite dans une pièce éclairée.

SYMPTÔMES ETRANGES, RARES et PARTICULIERS

Mains et bras en mouvement, comme s'il était en train de filer ou tisser.

S'accroche à l'air, saisissant des objets imaginaires.

Sans mouvement, sans pouls; puis s'agite avec rage; fait des signes incompréhensibles à ceux qui l'entourent.

Son état rappelle l'état le plus élevé de l'intoxication éthylique.

Appelle les choses par des noms erronés; il appelle ses souliers des troncs d'arbre, son lit, l'écurie.

Il n'estime pas correctement la distance et les mesures; il tend la main vers des choses qui se trouvent de l'autre côté de la pièce; il heurte des personnes ou choses qui lui paraissent beaucoup plus éloignées.

Emploie des mots mal appropriés, il ne peut trouver les mots exacts.

Parle en différentes langues.

Reste assis, silencieux, yeux fixés au sol, tripotant ses vêtements.

L'esprit s'égare, avec des mouvements rapides des yeux et des mains.

Excessive dilatation des papilles, avec pouls lent.

Aberrations mentales. L'un transporte du bois chez lui pour faire de l'eau de vie; un autre placera deux haches de chaque côté d'une bûche pour fendre le bois; un troisième creuse le sol avec sa bouche, comme un porc; un quatrième est un charron qui commence à percer des trous, un cinquième court à une forge pour y saisir un poisson qu'il y avait vu nager.... une fille court dans la chambre, criant que de mauvais esprits la poursuivaient.

La figure exprime le trouble, la stupidité, la FRAYEUR.

Il parle avec des esprits; il est sous l'influence d'esprits; il a des communications avec Dieu; il fait des sermons; des prophéties.

Des animaux surgissent du sol près de lui; il se précipité d'un autre côté, où surgissent d'autres animaux qui le poursuivent.

Il pense qu'il est grand, double; qu'il est couché en croix, qu'il a été tué, rôti et qu'on va le manger.

Voit des images terrifiantes plutôt à ses côtés ou en face de lui; elles sont toutes des occasions d'épouvante.

Il lui semble voir des objets noirs; il parle de personnes noires et de nuages noirs; il s'accroche à l'air.

Afflux de sang à la tête avec furieux délire loquace.

" Un chien est en train de le mordre et de déchirer les chairs de sa poitrine ", se plaint d'un violent mal de tête; confesse ses fautes et prie; désire être tué; être embrassé; accuse sa femme d'infidélité; ne veut pas être touché; prend les gens pour des chiens et aboie vers eux.

Il est une personne distinguée. Il menace d'employer un couteau contre son entourage; de briser le mobilier; de se jeter lui–même par la fenêtre.

Il pense qu'il y a des serpents dans son corps; des lézards; des vers dans ses vêtements.

Manie religieuse; paraît pieux; priant; parole inspirée; désespéré de son salut.

L'eau, ou un miroir, ou quelque chose de brillant excite les convulsions.

Il crie et hurle. Désire tuer les gens ou se tuer.

Changeant; pressentiment de mort et rage; puis gestes risibles; puis sujet plein de morgue et inconsolable.

Idées et actions obscènes. Cherche à mordre ou à attraper les mouches. Chansons et actes entièrement obscènes.

Rit; fait des grimaces; imite les mouvements, gestes et voix d'animaux différents.

Idées de suicide; veut un rasoir pour se trancher la gorge.

Remords de conscience : croit qu'il n'est pas honnête. 

Quand il est réprimandé, les pupilles se dilatent immédiatement.

Enfant très revêche; frappe et mord.

En descendant les escaliers, prend deux marches pour une seule, et tombe.

Ailes du nez blanches, face rouge.

Goût amer; toute la nourriture est amère; a perdu tout goût.

Langue blanchâtre avec de petits points rouges ! en constant mouvement; enflée; pend hors de la bouche.

Aversion pour les liquides; pour l'eau, même la vue de l'eau cause des spasmes.

Violent désir de mordre et déchirer les choses avec ses dents.

La vue d'une lumière, d'un miroir, ou de l'eau excite d'horribles convulsions.

Ecume à la bouche; crache constamment.

Violente soif avec désir de boissons acides.

Grand désir d'acides; mieux par le vinaigre.

Hoquet très violent. Ecoulement de salive très salée.

Vomit une substance aqueuse, de la bile, ou une substance vert sombre; bile verte.

Comme si le nombril allait être arraché.

Vents dans l'abdomen, qui la réveillent; elle crie, se pensant remplie de choses grouillantes.

Comme si l'urine ne pouvait sortir, à cause de l'étroitesse de l'urètre.

Comme si un corps cylindrique était poussé à travers l'urètre; mieux après avoir bu du vinaigre.

Irritation sexuelle; les mains sont constamment sur les parties génitales.

Nymphomanie.

Métrorragie avec excessive loquacité, chantant, priant.

Regard craintif, quand il s'éveille.

Aphonie; aphasie; bégaiement.

Excessive sensation de suffocation.

Pression dure sur les cartilages des 3 et 4ème côtes, avec difficulté de la respiration incapable de prendre assez d'air, sans anxiété.

Quand il tousse étant assis, les extrémités inférieures sont projetés en l'air.

Quelque chose tourne en rond dans sa poitrine.

Diaphragmite.

Dès qu'il s'assoupit, apparaît une sueur profuse (Con).

Bras projetés çà et là; en l'air.

Un bras battant, un bras épreingnant.

Tombe sur ses propres pieds; les doigts de pieds et les talons s'engourdissent.

Tombe avec une pleine connaissance, plié en arrière, au point que les talons touchent l'occiput; soudain se plie en avant à nouveau.

Tombe dans l'obscurité; peut marcher correctement dans la lumière.

Les muscles volontaires ne peuvent pas obéir.

Crampes continuelles dans les mains et les pieds.

Grande mobilité dans les membres.

Etranges mouvements involontaires; grande agilité.

Sensation dans les articulations comme si toutes les parties des membres étaient complètement séparées les unes des autres. Bras et jambes séparés du corps; articulations des mains et des pieds relâchées.....

(Et ainsi de suite; convulsions; chorée; hystérie; épilepsie; etc...)

Se réveille; ne sait pas où il est; avec un air solennel, d'importance; il crie, effrayé, qu'il ne connaît personne, se cache ou bien bondit hors du lit; avec des yeux fixant un seul point; il prend une attitude de majesté comique.....

Comme si de l'eau froide était déversée en bas du dos.

Comme si des étincelles de feu étaient envoyées de l'estomac aux yeux.

* * *

Il est important de reconnaître des états exactement opposés produits (et curables) par Stramonium. Maudissant et priant (tel le garçon qui traînait ses pieds dans les chemins et autres coins où il était tombé à genoux en prières; nous nous rappelons un cas semblable). Désir de lumière, incapable de marcher, ou de dormir dans le noir (ainsi ce jeune homme qui devra avoir une lumière la nuit, parce qu'il " réveille la maison par ses cris " si on la lui enlevait), et cependant les convulsions réapparaissent à la vue d'objets brillants. De plus, les violentes convulsions, avec horrible distorsions de la face; on bien seulement les (caractéristiques) " mouvements rythmiques, gracieux, désordonnés, dans le délire ou la chorée, complètement différents des secousses anguleuses de Hyosc " (tous cas mémorisés).

Nous rappelons plusieurs exemples frappants de l'action curative rapide de Stramonium. Deux cas, griffonnés en marge de l'Encyclopédie d'Allen, viennent à temps opportunément se placer ici.

1) Un Ecossais gras, fort, il y a quelques années, quand l'influenza après plusieurs années d'absence, ramena chez les médecins une véritable panique, et eut à son actif un grand nombre de victimes, dont un prince, cet homme, fut terrassé par une mauvaise attaque de l'épidémie dominante. Il avait une température très élevée, une douleur terrible " à droit des cheveux de ma tête ". Comme il l'exprima ultérieurement. Avec délire, et vomissement de substance verte. Mais le symptôme " étrange, rare et particulier " dans ce cas, était que le malade déclarait que le verre d'eau que lui apportait sa femme était noir, et que sa face à elle était noire. Cette vision en noir, suggéra Stram et il fut guéri en quelques heures par Stram 30.

2) Depuis longtemps oublié; mais on le lit griffonné plus bas, en même temps : " Alice " (une domestique). " Méchante douleur tout le jour à travers la tête, mais à droite à l'intérieur, guérie par une dose de Stram 30 ".

Un troisième cas, hospitalier plus récent, déjà donné, doit être redit ici, où il trouve est à sa place. C'était un cas amusant ........

Une femme de 33 ans fut amenée au L.L.H. le 17 janvier 1930. Le vieux médecin qui l'avait envoyée l'avait traitée pendant 14 jours pour pyélite et de fréquentes crises cardiaques, avec une température de 40°; et depuis un an pour " insuffisance mitrale et albuminurie ".

A l'admission, il y avait beaucoup de pus et de sang dans l'urine; quelques douleurs lombaires avec difficulté d'uriner. Elle paraissait très malade; mais, à l'admission rien d'anormal ne fut trouvé dans les poumons.

Le lendemain, elle était agitée et délirante jusqu'au soir, avec des frayeurs morbides, et de la température à 40°5, respiration à 24.

Au troisième jour, température 40°–40°5; respiration 44. Elle avait développé une très rapide double pneumonie. Peau congestionnée, sèche, chaude. Délire. Soif. Et, la nuit, agitation avec convulsions de la face et des mains. Température 40°. Respiration 34–48 (en dépit de Phos 30, qu'elle avait reçu à six heures d'intervalle). Et elle avait éliminé seulement 300 ml d'urine en 24 heures.

Le quatrième jour, convulsions harmonieuses de la face; mains convulsantes; on note un sourire particulièrement, " angélique " dans le délire. Elle était consciente, une fois réveillée. On nota que la température était toujours à son maxima à MIDI (" comme maintenant 40°5).

Le cas fut reconsidéré, d'après ses symptômes caractéristiques et inhabituels.

Pour la fièvre à midi, il y a seulement une drogue en italiques : Stram.

Les convulsions harmonieuses et les contractions de la face : " les muscles faciaux jouent constamment pendant le délire " : encore Stram.

Puis, le caractère du délire, sans la violence de Bell, avec la fièvre, la peau chaude, sèche et la suppression des urines, tout cela également suggérait Stram. Aussi, à midi, le 4ème jour de son admission le second jour de la pneumonie, on lui donna Stram . 1m trois doses toutes les quatre heures.

Le résultat fut spectaculaire ! à savoir : une nuit plus tranquille; pas de contractions; pas de délire; conscience parfaite; température en voie de régression.

Le jour suivant, elle remonta encore une fois, mais à 20 heures et non à midi, et seulement à 39°8,à un degré moindre; alors elle reçut trois doses de Stram 10m. Après quoi, avec un seul petit pic, (la fièvre) tomba, jusqu'à rester subnormale pendant quelques jours.

Un jour après, comme elle était faible et somnolente, et " paraissait intoxiquée ", on lui donna trois doses d'Arnica 200après quoi, elle n'eut plus besoin d'aucun remède.

Stram fut donné le 2ème jour de la double pneumonie, et la malade était subnormale trois jours après.

Le 18 février, elle se promena dans la salle, et quinze jours plus tard elle fut renvoyée chez elle : " Poumons normaux, coeur normal, urine normale; bien rétablie ".

Le plus intéressant dans ce cas fut sa grande sévérité, (le médecin qui envoya cette malade croyait qu'elle allait mourir de pyélite et de trouble cardiaque, avant même que ne se déclare la double pneumonie) et le remède inhabituel pour la pyélite et la double pneumonie. Ce cas montre comment le remède curatif fut trouvé dans très peu de symptômes caractéristiques, non de pneumonie ou de pyélite, mais sur les symptômes individuels propres au malade en question.

Voici, la " totalité de symptômes caractéristiques " d'Hahnemann, qui suggéra le remède auquel le patient lui dut indubitablement la vie.

Et, avec cette observation, nous pouvons prendre congé de Stramonium. Un remède merveilleux, quand il est bien appliqué " ils le sont tous ! et qui a mérité seulement 31 courtes lignes dans le Précis de Matière Médicale de Hale White à l'usage des étudiants en médecine.

Les événements finissent par bouger à la fin; et nous nous étonnons du temps qu'il faudra avant que les étudiants en médecine soient autorisés à prendre leurs cours de Matière Médicale avec nous ! Nous n'avons aucun désir de fréquenter une école de médecine; tout le reste peut être mieux appris ailleurs, avec des exercices et des maîtres de première classe.. mais la Matière Médicale ! (Grand Dieu) !. Il n'est pas étonnant que tant de médecins étant " perdu leur fois en la médecine ".

* * *

NASH donne un cas de manie aiguë, guérie par Stramonium :

" Une dame d'environ 30 ans, avait trop pris le soleil, au cours d'une excursion. Elle était membre d'une Eglise Presbytérienne; mais elle se croyait perdue, et m'appela six matins de file pour assister à sa mort. Perdue, perdue, perdue éternellement perdue, tel était son thème; et elle demandait au prêtre, au médecin, à tout le monde, de prier avec elle et pour elle. Elle en parlait jour et nuit. J'ai dû l'enfermer seule dans sa chambre, car elle laisser les autres (dormir)..

" Elle croyait que sa tête était aussi grosse qu'un tonneau, et me demandait de lui examiner les jambes; qui, insistait–elle, étaient aussi larges qu'une église. Après l'avoir traité pendant plusieurs semaines avec Glon, Lach; Nat c, et autres remèdes, en se basant sur la cause, pour de la prescription, sans la moindre amélioration de son état, je lui donnais Stramonium, qui recouvrait ses symptômes, et en vingt–quatre heures, toute trace de manie s'en est allée. Elle aurait dû être envoyée sans cela dans un asile d'aliénés ". (Nash lui donna la 6ème dilution).

 

 

Sulfur [Sulph]

 

Texte

Sulfur est l'un des plus grands polychrestes (remède aux multiples usages); il est le Prince des anti–psoriques de Hahnemann (remèdes des maladies chroniques non–vénériennes) et il est l'un des constituants du protoplasme, ainsi il ne produit pas seulement mais provoque et guérit les symptômes de chaque tissu et organe du corps. Sa grande et vaste place dans les prescriptions homéopathiques est mise en évidence par le fait que l'Encyclopédie de Allen ne donne pas moins de 1040 symptômes singuliers, chacun avec une référence qui donne non seulement la source mais la dose responsable.

Hahnemann dit de Sulfur " Le médecin homéopathie (qui agit seul en conformité avec les lois naturelles) rencontrera de nombreux états morbides importants au sujet desquelles il découvrira et pourra espérer beaucoup d'aide de la part des symptômes de Sulfur et £Hepar Sulfure.

∑Il souligne la ressemblance des éruptions produites par Sulf avec celles de la gale : 

– l'éruption prurigineuse caractéristique que peut produire Sulphur révèle une affection similaire (au sens homéopathique) mais pas identique à la gale... et il nous dit que l'Homéopathie nécessite des remèdes qui produisent des maladies seulement similaires à celles pour lesquelles ils devraient être administrés afin de les soigner. L'Homéopathie n'a jamais prétendu produire une maladie identique avec les remèdes, mais a toujours prôné la recherche d'un remède thérapeutique qui produise une affection similaire... La statue du captif de Ste Hélène par Canova peut être très ressemblante, mais elle n'est pas Napoléon. Nos détracteurs stupides ne peuvent–ils comprendre cela ? Sont–ils incapables de comprendre la différence entre identique (pareil) et similaire ? ou bien ne veulent–ils pas le comprendre ".

Et il donne la différence entre " la vraie gale et les très proches boutons et vésicules de la gale du travailleur de laine ".

Dans la Matière Médicale Pure, il s'insurge contre l'idée d'employer les maladies pour soigner la maladie : mais plus tard dans les " Maladies Chroniques " et bien sûr dans l'Organon (peut–être dans ses éditions ultérieures) il expose le fait que par préparation et dynamisation les substances morbides deviennent si changées qu'elles ne sont plus idem (pareilles) mais similaires. Et c'était Hahnemann lui–même qui préparait et dynamisait le contenu de la vésicule caleuse et l'expérimenta (l'expérimentation se trouve dans les Archives de Stapf); il démontra ainsi la grande similitude des symptômes avec ceux de Sulfur – et ses importantes différences : ainsi il nous enseigne quand prescrire l'un ou l'autre.

Mais on croit que plus tard Hahnemann a en partie expérimenté et utilisé d'autres nosodes: cependant il ne nous donna pas de guide pour leur utilisation puisqu'elles n'étaient pas suffisamment expérimentées pour pouvoir être employées scientifiquement. (Voyez à ce sujet, un intéressant article, dans Homeopathy; vol I; p. 462).

De toute façon, Sulfur est l'un de nos grands remèdes de peau, mais seulement dans des affections cutanées qu'il produit ou chez des patients typiquement Sulfur. Il a des furoncles (Anthranum, Tarent: cub, Arn, Bellis et de nombreux autre, chacun à sa place).

Tête de furoncles qui se succèdent les unes aux autres. Prurit intense; démangeaisons voluptueuses, soulagées en se grattant, devenant brûlantes; aggravé par la chaleur du lit (Merc). " Peau sèche, rugueuse, squameuse ou prurigineux, ayant tendance à se rompre et à suppurer et qui ne veut pas cicatriser (Hep, Sil) : même les éruptions pustulaires.

Les éruptions de Sulphur peuvent alterner avec d'autres maux comme l'asthme.

Quand nous étions enfants à un précieux de livre d'énigmes disait " Sulfur vient des volcans et il est bon pour les éruptions et Sulfur est associé dans l'esprit avec les lacs de feu et le feu éternel; et Sulphur bien sûr cause des brûlures; douleurs brûlantes dans les yeux, les lèvres, à la langue; dans les narines, le visage, la gorge; dans les fosses nasales et le pharynx; à l'estomac et à l'abdomen; à l'anus, aux hémorroïdes; etc.. entre les omoplates (Lyc, Phos); aux doigts, aux paumes (Phos), aux genoux, aux pieds, surtout la nuit; à la plante des pieds, aux cors, aux engelures, sur la peau de tout le corps, sur les parties où il s'allonge. Les éruptions de Sulph BRULENT. Et avec toutes ces brûlures, cela peut brûler par endroit avec refroidissement ailleurs, comme pieds froids avec la tête ou visage brûlants; de la même façon que Nat mur peut avoir une distribution irrégulière des liquides du corps, comme diarrhée avec bouche et langue sèche, ou sécheresse des muqueuses avec sécrétions aqueuses ailleurs. 

Sulphur rougit les orifices d'une façon qui n'appartient à aucun autre remède " – les lèvres (Tub) les paupières (Graph) les narines, rouges, sales suintantes (Aurum). Anus, avec démangeaisons; souvent selles excoriantes; et ici c'est un grand remède pour les hémorroïdes.

On a vu Sulphur provoquer des hémorroïdes chez des gens qui n'en avaient jamais eu jusque là.

* * *

Les vieux tenants des basses dilution avaient l'habitude de traiter les hémorroïdes en alternant Sulfur et Nux (ils sont complémentaires). En ce temps là, c'eût été un déshonneur, que d'injecter ou d'opérer des hémorroïdes.

Sulfur traverse le corps de la tête aux pieds. La première, il rappelle, par ses symptômes de pression LachBell, Glon et d'autres, tandis qu'au niveau de la plante des pieds il brûle tellement que les pieds doivent être sortis hors du lit (Puls; Med; Cham).

Sulfur est naturellement, un grand remède des affections gastriques et intestinales. " L'estomac de Sulfur semble vide et " tombant ", spécialement vers 11h du matin (midi, ou bien une heure avant 1e repas de midi); alors qu'un patient sulfureux vous dira souvent n'avoir pas envie de petit déjeuner, il aura très faim la dernière heure. Et la diarrhée typique de Sulfur (souvent chronique) tourmente le sujet de bonne heure la matin, avec selles ou diarrhée urgentes, laissant le malade tranquille pendant le reste du jour.

Il serait impossible de donner tous les symptômes en caractères gras de Sulfur, à savoir les symptômes encore et toujours reproduits, par ce remède; ils sont trop nombreux pour la place dont nous disposons; mais nous fouillerons un peu dans KENT, et nous glanerons les expériences de ce grand prescripteur dont les expériences proviennent d'une vaste et fructueuse pratique, et des années d'enseignement de la Matière Médicale. La plupart d'entre nous font appel à Kent et ont besoin de faire appel à lui. Plus que quiconque, probablement, il a été imbibé de l'esprit d'Hahnemann, il a expliqué et perpétué ses doctrines.

Kent dit : " Sulfur est un remède si vaste qu'il serait difficile de dire par où commencer.... Il semble contenir le portrait de toutes les maladies, et un débutant lisant les expérimentations de Sulfur pourrait penser naturellement qu'on a besoin d'aucun autre remède, car l'image de toutes les affections semble être contenue dans sa pathogénésie ". " Cependant, dit–il, " Sulfur ne guérira pas toutes les maladies de l'homme, et ne doit pas être employé sans discrimination..... Il semble que moins un médecin connaît de Matière Médicale, et plus il prescrit Sulfur; mais il est très fréquemment donné par de bons prescripteurs; si bien que la ligne de démarcation entre l'ignorance et la science d'un médecin ne peut être tracée d'après la fréquence de l'emploi de Sulfur.

" Le patient Sulfur est maigre, décharné, famélique, dyspeptique avec des épaules tombantes; cependant il peut être donné à des sujets gras, rondouillets, bien nourris ".

" L'état de Sulfur peut provenir d'un état sédentaire méditatif; de questions philosophiques, ne prenant aucun exercice, il ne peut manger que des mets très simples, pas assez pour se nourrir, et finir par verser dans la manie philosophique.... Autre variété : sujet d'aspect sale, ridé, à face rouge. S'il s'agit d'un enfant, ce dernier peut être souvent lavé, mais il paraîtra toujours lavé imparfaitement... Le Sulfur savant, inventeur, travaille jour et nuit dans des vêtements usés, et son chapeau est tout bosselé; ses cheveux ne sont pas coupés, sa figure est sale; son travail est sale, mal rangé, les livres en piles de façon indistincte, sans ordre. Sulphur semble développer cet état de désordre, de saleté – ne se préoccupe pas comment sont les choses, un état d'égoïsme. Il devient un faux philosophe, désappointé parce que le monde ne le considère pas comme le plus grand homme de la planète...... Il porte la même chemise depuis des semaines, et s'il n'avait une femme, il la porterait jusqu'à ce qu'elle tombe en loque ". (On a vu le triomphe de Sulfur chez un tel sujet, et comment une ou deux doses de Sulfur rendraient la chemise propre !) " Sulfur a une piètre idée de la propreté ", dit Kent. " Il est rarement indiqué chez les gens propres; par contre il est d'indication courante chez ceux que ne sont pas troublés par la saleté... L'enfant Sulfur est sujet à des écoulements catarrhaux provenant du nez et des yeux, etc, et leur mère vous dira que l'enfant mangera les sécrétions du nez.... Ceci est un fait particulier, parce que Sulfur est hypersensible aux mauvaises odeurs; mais il sera capable d'avaler les substances malodorantes provenant de son propre corps. Il a de mauvaises odeurs, qui lui donnent la nausée; s'imagine sentir certaines odeurs... Ecoulements non seulement malodorants, mais excoriants. Selles, écoulement nasal, excoriants, brûlants, rendant les parties à vif. Furoncles, suppurations, abcès, éruptions, mais toujours avec brûlures. La brûlure court à travers Sulfur. Brûlure des plantes des pieds, des paumes, du vertex. Pire à la chaleur du lit. Les plaintes nocturnes sont un trait établi ". Et ainsi de suite sur de nombreuses pages.

Sulfur a des sensations étranges, peut–être pas tellement fréquentes, mais précieuses quand on les rencontre : une bande étroitement serrée autour du front, sensation comme si le lit était trop petit pour le contenir, sensation comme s'il oscillait, comme s'il se tenait sur un sol ondulant, pression sur le vertex, comme si le cerveau venait se battre contre le crâne, sensation comme si la tête éclatait, sensation comme si le cuir chevelu était parti, comme si les yeux étaient poncturés, sensation comme si les sons ne rentraient pas par les oreilles mais par le front, sensation d'une masse ou d'un cheveu dans la gorge, sensation comme si les intestins se nouaient, sensation comme si les intestins étaient trop faibles pour retenir leur contenu, sensation comme si un morceau de glace se trouvait dans la poitrine, sensation comme si la poitrine allait voler en éclats en toussant ou en respirant profondément, sensation comme si une souris grimpait et descendait le long des bras (voir Calc), et beaucoup d'autres encore, comme la sensation d'un rivet à travers le 3ème espace pulmonaire gauche, à l'omoplate...

Sulfur a également quelques symptômes mentaux étranges. Comme l'exprime GUERNSEY, " illusions fantastiques de l'intellect, notamment quand il trouve beau des objets tels qu'un vieux chiffon ou un bout de bois, considéré comme un travail manufacturé fini. Chaque chose lui parait belle, grâce à son imagination. Il veut tout toucher ". ..... Et nous avons rencontré ce signe chez des enfants et nous avons échoué à le trouver !

Sulfur est l'un des remèdes présentant une certaine périodicité. Douleurs dans la tête, tous les sept ou quatorze jours; " une névralgie intermittente, périodique, avec aggravation toutes les 24 heures ", en général à midi ou à minuit ". Diarrhée à 5 heures du matin.

Le patient Sulfur a horreur du bain ou est aggrav_ par le bain; et cependant un patient " chaud " est pire par l'humidité ou bien par l'atmosphère froide et humide.

Sulfur a la grande réputation de nettoyer les affections aiguës qui traînent en longueur : pneumonies, exsudations séreuses, suivies par des inflammations (comme les exsudations pleurales, comme nous l'avons vu). Troubles récidivant continuellement (Tub). Mais chez un sujet Sulfur ".

Au fait, Sulfur, au cours d'empoisonnements, a produit des convulsions, et c'est l'un des premiers remèdes auxquels on pense dans l'épilepsie chez un patient Sulfur, ou quand le malade a présenté une éruption de type Sulfur.

Quand on commence à creuser un cas, il semble que Sulfur vienne toujours se mettre au milieu, tant son profil se dessine dans les rubriques les plus variées, mais ensuite il semble qu'il ne soit pas l'agent du cas. Ses symptômes sont bien définis et très marquants: il a sa place propre, et fait son propre travail; et souvent il survient, comme nous l'avons dit, pour clarifier des cas difficiles, et ceux qui traînent en longueur toujours chez un patient Sulfur.

Pour faire du travail rapide et digne d'éloge chez les patients de consultation externe, qui arrivent en foule, comme c'est le cas avec nous. Ceux–ci doivent être considérés non comme telle ou telle maladie, mais comme des individualités, et traités en conséquence, nous devons connaître sur le bout des doigts les portraits de Sulfur, Sepia, Lycopodium et d'une douzaine d'autres remèdes connus de maladies courantes. Quand vous connaîtrez par coeur 1 ou 2 petits portraits de Sulfur, et être capable de prescrire correctement Sulphur, vous serez surpris de constater la durée pendant laquelle çà marche sur votre patient ) c'est–à–dire sur des cas chroniques. La plupart d'entre eux reviennent seulement des mois après, " pour vous demander le remède qui leur avait fait tant de bien ". Sepia est un autre de ces remèdes aux symptômes bien définis, faciles à reconnaître, et quand on en vient à la page du malade, et qu'on y voit inscrit de Sepia, on sait presque et toujours que le patient reviendra vous dire, : " Cela va beaucoup mieux !" et que la répétition du remède sera retardée.

Veuillez me pardonner de piocher ainsi dans les dossiers de consultants externes aussi souvent, mais un travail harassant, continu, d'au moins trente années a imprimé pas mal de choses dans notre champ de connaissance.

Il y a quelques années, nous présentions à la Société Britannique d'Homéopathie un article sur les " Drug Pictures ", article qui garde toujours sa forme pamphlétaire. L'article en question fut si apprécié, et on nous a si souvent poussé à continuer ces portraits de remèdes, que nous avons été conduit aux efforts présents dans le même sens. Mais le petit article du portrait de Sulphur –l'article tenait une seule page– est si concis et si à propos que nous avons décidé de le reproduire ici.

Sulfur avait été appelé le " philosophe déguenillé ".

Sujet discuteur, aux épaules tombantes, toujours en quête d'une chaise pour s'asseoir.

Mal tenu, débraillé.

Cheveux mal peignés, sans éclat, aussi rebelles que son propriétaire; peu docile aux conventions.

Affamé avant les repas; affamé à 11 heures du matin.

Mange n'importe quoi.

Désir de graisses. (Sulfur est le seul remède CHAUD qui désire manger gras).

Intolérant aux vêtements; à la flanelle sur la peau.

Diarrhée matinale; ensuite, est tranquille pour le reste de la journée.

Un aspect curieux de la mentalité de Sulfur est l'admiration pour quelque chose n'en valant pas la peine. De vieux chiffons peuvent paraître beaux. S'extasie sur des choses, sur lesquelles des personnes normales ne voient rien à admirer.

Sulfur existe dans chaque tissu du corps ; il n'est aucune maladie qu'il ne puisse soulager, chez un patient Sulfur.

C'est le plus grand des polychrestes

On trouve aussi : femmes d'un certain âge avec des bouffées de chaleur.

Rejette ses draps.

Fringale à 11 heures du matin.

La nuit, sort ses plantes des pieds au frais, car elle brûlent (Cham; Med; Puls, et un ou deux autres).

Aussi : bébé chauds, affamés. Rejette ses draps avec les pieds – impossible de garder les couvertures la nuit.

Chevelure électrique (?), blond rouge, criarde, sans éclat, poussant dans tous les sens.

Enfants au nez sale; écoulements irritants par les narines (Aurum).

Orifices d'un rouge brillant : anus, narines, paupières, lèvres.

Prurit anal.

NASH dit : " Tout vrai homéopathe sait la valeur de tels symptômes chez ce remède. Personne ne les apprécie. Encore une fois, seuls ceux qui utilisent Sulfur en dynamisation peuvent savoir ce qu'il peut guérir ".

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Bonheur et fierté ridicules; se croit en possession de choses belles; même de vieux chiffons lui semblent beaux.

Indisposé à tout : travail, plaisir, parler ou mouvement; indolence de l'esprit et du corps.

Tendance mélancolique; se complaît dans des spéculations philosophiques ou religieuses; inquiet au sujet de son salut; indifférent au sujet du sort des autres.

Trop paresseux pour se réveiller lui–même; trop malheureux pour vivre.

Hypochondrie après suppression d'éruptions.

Craint de se laver (enfants).

Chaleur sur le sommet de la tête; pieds froids; fréquente bouffées de chaleur.

Affections cérébrales chez les enfants qui n'aiment pas être lavés, ont des boutons, des furoncles et autres éruptions sur la TETE, la face et n'importe où ailleurs, se trafiquent le nez, ont des lèvres rouges, désirent des choses acides, défaillent avant midi, peuvent avoir de la diarrhée de bonne heure le matin; sommeil agité, avec sursauts quand il s'endort, pousse des cris pendant son sommeil, ou murmure, geint, se lamente, ou ronfle. Pieds froids le matin, chauds le soir; ils vont çà et là, mais n'aiment rester debout, assis courbé, ou marche voûté.

Sévère prurigineux sur le front et le cuir chevelu.

Boutons prurigineux sur le front; enflammés, douloureux au toucher; 

Boutons enflammés et suppurants sur le cuir chevelu.

Éruption offensive, humide, au sommet de la tête, remplie pus, se desséchant complètement sous formes de croûtes mielleuses.

Éruption brûlante, sèche, offensive, saignant facilement; commençant à la partie postérieure de la tête et derrière les oreilles; douleurs et craquements; amélioré en se grattant.

Éruptions offensive, humide, avec pus épais, croûtes jaunes, saignant et brûlant.

Faiblesse de la vue; comme s'il y avait un voile ou une gaze devant les YEUX; comme du brouillard; avec céphalée; comme si la cornée avait perdu sa transparence; soudains paroxysmes de nyctéralopie; pendant qu'il lit; les objets semblent plus éloignés; pour les objets proches et distants; avec faiblesse des yeux, aveuglement, cataracte, glaucome. avec d'innombrables taches noires confuses flottant devant les yeux.

Kératite parenchymateuse chez un sujet scrofuleux, cornée comme du verre dépoli, photophobie, paupières enflées et saignant aisément.

Chaleur brûlante dans les yeux; cuisson douloureuse.

Lacrymation; le matin, suivi de sécheresse; et brûlure le matin; les larmes sont profuses, brûlent par leur âcreté, excoriantes; au grand air; paupières sèches dans la chambre; prurit et piqûre dans les yeux.

SURDITE; précédée d'une hypersensibilité de l'ouïe; spécialement pour la voix humaine; venant d'une disposition aux catarrhes; pire après manger, ou en se mouchant le nez.

Otite; chez les patients psoriques, avec tendance aux éruptions cutanées, coryzas, et congestion cérébrale; provenant d'un furoncle dans le méat; chez des enfants qui crient soudain de douleur, tandis qu'ils paraissent léthargiques, et inattentifs, et on se demande si l'irritation siège dans le cerveau ou dans l'intestin; dans la complication par méningite ou fièvre éruptive; élancements, piqûres, déchirement dans l'oreille, s'étendant à la tête et à la gorge, pire par le tapage, la musique et tous autres bruits; et la voix humaine est entendue très imparfaitement; otite chronique avec écoulement purulent.

L'odeur du nez est celle d'un vieux catarrhe, comme un vieux mucus malodorant.

Éternuements fréquents. 

Gonflement et inflammation du nez : nez rouge.

FACE : éruptions douloureuses au niveaux du menton.

Rougeur brillante des lèvres, notamment chez les enfants; teint cireux.

Lèvres sèches, rugueuses, craquelées.

MAUX DE DENTS : surviennent au grand air; au moindre courant d'air, la nuit, au lit; après s'être lavé à l'eau froide; avec congestion à la tête et piqûres dans les oreilles.

Maux d'estomac; aphtes.

Sécheresse de la GORGE; provoque la toux; la nuit; constant désir d'avaler la salive pour humecter les parties affectées.

Piqûres dans la gorge en avalant; contraction douloureuse.

Gonflement du palais et des amygdales, allongement du palais.

APPETIT : excessif; faim canine; affamé, obligé de manger souvent, sinon il a mal à la tête et une grande lassitude, et doit s'allonger; sensation de défaillance avec violent besoin de nourriture à 11 heures du matin; les enfants voraces mettent tout ce qu'ils voient dans la bouche, avalent tout, épiant tout ce qui peut se manger.

Boit beaucoup, mais mange peu.

Désir de sucreries; maladies suite d'avoir mangé des choses sucrées, des candies, etc.

Désir de boissons alcoolisées, du matin au soir.

Boit beaucoup mais mange peu.

Sensation de faiblesse, de vide, de défaillance, dans l'estomac, vers 11 heures du matin.

Poids dans l'estomac : sensation de pesanteur.

L'ABDOMEN est gonflé par les vents; borborygmes et gargouillements dans les intestins.

Émission de vents; spécialement le soir et 1a nuit; odeur d'oeufs pourris, ou d'hydrogène sulfurée; ou bien inodores.

Grondement et gargouillement dans les intestins; diarrhée indolore tirant le malade du lit à 5 heures du matin.

Gros ventre et membres émaciés; les enfants n'aiment pas être lavés.

Stase portale; congestions hémorroïdaires; avec indigestion, constipation, etc.

Soudain besoin de déféquer en se réveillant le matin.

Désir d'aller à la selle, avec coliques, le réveillant aux environz de 5 heures du matin.

Selle légère chaque matin, avec douleur coupante dans la partie inférieure de l'abdomen.

Diarrhée après minuit; indolore, le tirant du lit, tôt le matin; comme si les intestins étaient trop faibles pour retenir leur contenu.

Dysenterie; l'enfant défaillait régulièrement à 11 heures du matin; aggravation de bon matin.

Choléra asiatique : comme prophylactique, une pincée de trituration de la poudre de lait, de Sulphur porté dans les chaussettes, en contact avec les plantes des pieds; la diarrhée commence entre minuit et le matin, avec ou sans douleur, avec ou sans désir inefficace d'évacuer; diarrhée et vomissement simultanés; engourdissement des membres; crampes dons les plantes des pieds et les mollets; aspect bleuté sons les yeux; refroidissement de la peau; indifférence mentale; pendant la convalescence, taches rouges, furoncles, etc.. sensibilité à la température, les choses chaudes semblant brûlantes; symptômes nerveux.

Brûlure et pression dans le rectum.

Prurit rectal.

Augmentation de la congestion des vaisseaux hémorroïdaires.

Hémorroïdes, humides, aveugles ou écoulement de sang noir, avec violentes douleurs de bearing–down de la base de la colonne vers l'anus.

Hémorroïdes supprimées avec colique, palpitations, congestion des poumons, le dos est raide comme meurtri.

Grosses hémorroïdes, violente brûlure et coup de couteau dans l'anus, pression dans le rectum pendant et après la selle. Sensation de plénitude.

Brûlure dans l'anus : après être assis un moment, après des selles molles le soir.

Constant bearing–down vers l'anus, l'obligeant à s'asseoir. 

Chatouillement dans l'anus, saignement de l'anus.

Excoriation autour de l'anus.

Brûlure dans l'URETRE.

Chatouillement dans l'urètre.

Le flux d'urine et les émissions de selles font tous les deux mal, là ou ils passent.

Décharge involontaire de semence, avec brûlure dans l'urètre.

Testicules relâchées, pendantes, sensibilité et humidité du scrotum, avec transpiration offensive des parties génitales.

Chatouillement sur le gland.

Émission de liquide prostatique après miction et selles.

Sensibilité et humidité du scrotum. Sensibilité entre les cuisses quand il marche.

Transpiration fétide des parties génitales avec sensibilité et excoriation détruisant le poil, douleur à la marche avec épaississement et induration du scrotum.

Bouffée de chaleur à la ménopause avec tête, mains et pieds chauds, et une sensation de creux à l'estomac.

Brûlure vaginale, peut à peine rester tranquille.

Chatouillement dérangeant de la vulve avec des boutons.

Se sent affamé et DEFAILLE vers 11heure du matin, ne peut attendre le déjeuner.

Respiration courte et oppression en penchant les bras en arrière, en parlant trop, en marchant dehors, le soir au lit.

Se sent suffoqué : veut ouvrir largement portes et fenêtres, particulièrement la nuit.

Oppression, lourdeur et pression dans la POITRINE.

Brûlure dans la poitrine montant au visage.

Élancements dans le côté gauche de la poitrine s'étendant à l'omoplate gauche; aggravé couché sur le dos et pendant le moindre mouvement.

Congestion de sang à la poitrine.

Pleurésie (après Acon) aiguë, de forme changeante.

Poussée de sang vers le COEUR.

Palpitations, anxiété, le soir au lit et battements accélérés du coeur, sans anxiété à tout moment du jour, pendant la selle, violentes la nuit, en se retournant. Violents et rapides en s'endormant, en montant les escaliers ou en grimpant une colline visible.

Sensation comme si le coeur avait grossi.

Coup d'aiguilles aigus dans la région précordiale.

Douleur aiguë au coeur à travers la poitrine jusqu'entre les épaules.

Spécialement avec les symptômes dyspeptiques.

Grandes bouffée sanguine avec violente brûlure dans les mains.

Douleur dans le bas du dos; n'aurait pu marcher droit; était obligé de marcher courbé en avant; violente seulement en se baissant : tensive, comme si tout était trop court; en se levant d'un siège; douleur rongeante; après avoir soulevé un poids lourd et avoir pris froid en même temps; douleur violente, comme si on l'avait battu, aussi dans le coccyx; se sent las, comme après avoir été roué de coups; piqûres.

Incurvation de la colonne; vertèbres ramollies.

Douleurs rhumatismales dans les EPAULES, spécialement à gauche.

Transpiration dans les aisselles, d'odeur alliacée; désagréable pour le patient.

Sensation de tremblement dans les mains quand il écrit; les mains tremblent de froid.

Brûlure dans les mains.

Rhagades sur les mains, spécialement entre les doigts, sur les articulations des doigts et sur les paumes.

Raideur des GENOUX avec craquements.

Crampes dans les mollets et la plante des pieds, notamment la nuit; faiblesse des intestins.

Raideur des chevilles.

Brûlures dans les pieds; désire leur trouver une place fraîche; les met au frais,

hors du lit.

Brûlure dans les plantes de pieds; en marchant après s'être assis un long

moment; et prurit, spécialement en marchant; désire leur trouver une place fraîche, et les sort hors du lit; désire les laisser découvertes.

Se déclare faible, défaillant, crises fréquentes dans la journée; se sent très las et faible, avec forte envie de manger de 11 heures à 12 heures, chaque matin.

Excessivement sensible au grand air, et ne veut pas se laver; très enclin à prendre froid.

Chorée; dans les maladies chroniques, notamment après suppression d'éruptions; fréquentes secousses spasmodiques de tout le corps; tremblement des mains; marche mal assurée; grincheux, irritable, obstiné; se déclare défaillant et affamé à 10 heures du matin; les plantes des pieds brûlent.

Irrésistible somnolence le jour, avec insomnie la nuit.

Eveillé vers 3, 4 ou 5 heures du matin, et ne peut se RENDORMIR.

Sommeil lourd, non reposant.

Se retrouve la nuit couché sur le dos.

Cauchemars.

Rêves; vifs, anxieux, comme s'il était poursuivi par des bêtes sauvages; vivant, comiques, avec grands éclats de rire, continuant quelque temps après le réveil; vivants; croit qu'elle s'assied sur son pot de chambre, aussi mouille–t–elle son lit; ou bien horribles, avec grandes palpitations : qu'elle a été mordue par un chien; qu'il tombe.

Veut avoir les portes et les fenêtres ouvertes.

Afflux de sang; fréquentes bouffées de CHALEUR.

Afflux de chaleur à la face, frisson fébrile sur tout le corps.

Chaleur à la tête; empêche de s'endormir; la matin; le soir avec pieds froids.

Bouffées de chaleur, avec crises de défaillance, ou se dissipant avec une légère moiteur, défaillance ou faiblesse.

Rechutes continuelles; alternances : joues rouges et pâles; diarrhée et constipation; asthme, ou goutte, et éruptions cutanées.

Odeur désagréable du corps malgré de fréquents lavage; aversion pour la toilette.

Ne peut marcher droit; se courbe ou se plie en deux en marchant ou en s'asseyant; la position debout est la plus désagréable.

Affections chroniques scrofuleuses résultant de la SUPPRESSION D'ÉRUPTIONS.

ECOULEMENTS par tous orifices du corps, âcres, excoriant la peau partout où ils entrent en contact.

CONGESTION localisée : yeux, nez, poitrine, abdomen, bras, jambes, etc...

Rechutes CONTINUELLES; se sent presque bien quand la maladie revient.

PRURIT; sur tout le corps; zones douloureuses après grattage; les endroits prurigineux saignent et cuisent après grattage; en divers endroits, le prurit disparaît après grattage; parfois, le prurit est suivi de piqûres ou brûlures; prurit sur tout le corps, survenant chaque nuit, au lit; et mordant les fesses; violent prurit sur les cuisses et les jambes, la nuit; aux genoux; sur les orteils; sur les orteils gelés; la nuit, à la chaleur du lit, prurit, tantôt à une place, puis à une autre, spécialement à la nuque; aux paumes des mains; parfois piquant, brûlant; le malade est contraint de se frotter, que cela brûle; sur le dos des mains; sur les sourcils; sur le ventre, la nuit; au scrotum; à l'intérieur des cuisses; dans l'aisselle, et le creux poplité; comme si cela grouillait sous la peau; comme s'il y avait de la vermine qui grouillent; pire la nuit, et le matin, dans le lit, après s'être réveillé; au–dessus du sourcil gauche; à l'extérieur de l'oreille; à l'extérieur du nez; au menton; au cou; à la poitrine; prurit d'une vieille maladie de peau; doit se gratter jusqu'au sang.

BRÛLURE cutanée de tout le corps.

FORMICATION de la peau sur tout le corps.

Prurit voluptueux; soulagement par grattage; brûlure; parfois petites vésicules.

Après un violent grattage, douleur, engourdissement de la peau, gonflement,

voire ulcération.

Urticaire, avec fièvre, sur la face, les bras, le cou, et les extrémités inférieures; sur le dos de la main.

Urticaire prurigineux sur tout le corps, mains et pieds.

Furoncles.

Peau rugueuse, squameuse, couverte de croûtes.

Sensibilité des plis cutanés.

Comédons; les pores de la peau sont noirs, particulièrement à la face.

Personnes maigres, voûtées, qui marchent et s'asseyent courbées; la station debout est la position la plus inconfortable.

Personnes de tempérament nerveux, aux mouvements rapides, s'irritant vite, pléthoriques, dont la peau est excessivement sensible aux changements atmosphériques.

Gens dégoûtants, sales, enclins aux maladies de peau.

Enfants : ne peut supporter d'être lavé ou baigné; émacié, gros ventre, agité, très chaud, se débarrasse de ses vêtements la nuit; a des vers.

Adapté aux personnes adaptées à la diathèse scrofuleuse, sujettes aux congestions veineuses spécialement du système porte.

 

 

Symphytum [Symph]

 

Texte

Symphytum est l'un des remèdes inappréciables des " gens meurtris et réduits en miettes ". Comfrey =Symphytum " remet les os en place "; – " herbe cicatrisante " ?

Pour les accidents, les épanchements de sang, les meurtrissures, nous avons un grand nombre de remèdes sans prix; mais, alors que chacun d'eux peut être considéré comme valable dans n'importe quel cas, soit en teinture diluée, soit sous forme de plante fraîchement cueillie et infusée, spécialement pendant sa saison de pleine croissance, pour ce qui est de ses propriétés thérapeutiques, il n'en est pas moins vrai que chacune d'elle diffère dans ses rapports avec tel ou tel tissu blessé.

Il est utile d'exposer les traits marquants d'un petit nombre parmi les plus communs de ces dons du Ciel, pour les douleurs et l'incapacité.

ARNICA, dont le véritable nom met en valeur l'habitat et les fonctions; c'est le " Fall–krout " des montagnes; il est spécialement utile pour la remise en état des " parties molles ".

Elle agit sur le sang et les vaisseaux sanguins.

Elle est de grande valeur pour combattre les effets du choc mental comme physique, et toute les secousses; et ceux également du surmenage, des tensions, et des foulures.

Arnica est tout endolori et très sensible au toucher, au point d'avoir peur qu'on l'approche.

Il est toujours employé par voies internes; par voie externe aussi, pourvu que la peau ne soit pas ouverte; en effet dans ce cas, il a la mauvaise réputation de provoquer une inflammation de type érysipélateux; il est donc plus sûr, dans pareil cas, d'employer un des autres remèdes.

CALENDULA : Le souci, qui, en plus de ses puissantes propriétés de Vulnéraire, stimule les mécanismes vitaux dans le sens de la prévention ou de la guérison de l'état septique. Il est très estimé en chirurgie et en milieu obstétrique Homéopathique.

BELLIS PERENNIS : La commune pâquerette, notre Arnica indigène, est un grand remède des blessures et violences, qui sont, comme celles d'Arnica, très sensibles au toucher; 

Comme ArnicaBellis affecte les vaisseaux sanguins, et comme Hypericum, les nerfs.

Il est aussi précieux pour ses effets sur les seins, quand des indurations persistent après des coups.

HYPERICUM : notre merveilleux remède pour le soulagement et la réparation de blessures, piqûres, ou arrachements dans des régions richement innervées, telles que les lèvres (nous avons vu une déchirure de la lèvre avec perte de substance, guérie en quelques heures par Hypericum). Aussi les bouts des doigts dont les fines terminaisons nerveuses sont disposées autour des corpuscules du toucher, de sorte que le contact le plus léger peut être enregistré.

Hypericum soulage la douleur " des nerfs ", laquelle est souvent atroce. Il est utile dans les blessures de la colonne vertébrale, même de longue date, et du coccyx, comme dans ce cas récent de douleur coccygienne persistante où les dernières nouvelles furent la réponse suivante : " Oh, c'est parti ! ".

RUTA : il a fait ressortir de ses expérimentations, une sensation de brisure généralisée, comme par suite d'une chute ou d'un coup; avec sensibilité des parties sur lesquelles il repose (Arnica).

Grand remède des coups et blessures aux os et au périoste; remède de foulures; ainsi que de périostite et de douleurs consécutives à des blessures externes avec inflammations érysipélateuse.

Lésions osseuses et fractures (Symph).

Ruta est également un grand remède des yeux (Symph) et du surmenage oculaire.

Perte de force dans les muscles oculaires.

SYMPHYTUM : Spécifique pour les blessures causées, non pas par des instruments très tranchants, mais par des coups portés par des masses ou objets émoussés qui les abîment sans pénétrer dans les chairs.

Spécialement utile pour les coups sur les globes oculaires.

Symphytum est aussi un remède important de fractures, et de fractures tardant à se consolider. Il a une grande affinité pour le périoste (Ruta) et les os.

En cas de fracture, une fois assurées la position et l'immobilité, Symphytum prend le reste en charge.

URTICA URENS : l'ortie commune, avec ses merveilleuses propriétés sur les brûlures, spécialement des brûlures plus ou moins superficielles, donc les plus douloureuses.

Il faut voir la façon dont la douleur est instantanément supprimée, et dont la cicatrisation s'effectue séance tenante, pour le réaliser..

D'un coeur reconnaissant, on est obligé, comme Hahnemann de s'exclamer : " quel don du Ciel, que l'Homéopathie ! ".

Mais, comme nous le verrons, il y a une certaine ressemblance des indications de ces remèdes de meurtrissure, qui vient à notre esprit n'est pas toujours le plus capable de donner les meilleurs effets curatifs.

Dr Robert Cooper, dans ses " Cas de maladies sérieuses sauvées par opération ", donne plusieurs exemples de triomphe de Comfrey = Symphytum. Nous avons tenu à reproduire in extenso un de ces cas, à cause de son intérêt très spécial; en effet, le Président du Collège Royal de Chirurgie, d'Irlande, témoin antipathique et incrédule, s'en porte garant ..:

TUMEUR SARCOMATEUSE INFILTRANT LE TISSU OSSEUX DE LA MACHOIRE SUPERIEURE

Le Dr William Thompson, Président du Collège Royal de Chirurgie d'Irlande, prononça à Dublin un discours, le 13 novembre 1896 intitulé : " De quelques surprises et erreurs ", dans lequel il relate le cas suivant d'un intérêt capital :

Au début de " Cette année même, j'ai eu l'occasion de voir un homme souffrant d'une tumeur dans le nez. Je lui recommandais de consulter le Dr Woods, et je le revis plus tard avec Sir Thornley Stooker et le Dr Woods. Nous en vinrent à la conclusion qu'il souffrait d'une tumeur maligne de l'antre, laquelle s'était étendue au nez. Nous recommandâmes une intervention exploratrice, et si notre opinion se trouvait confirmée, la mâchoire devrait être enlevée immédiatement. Mais le malade refusa l'opération totale. L'exploration fut pratiquée par le Dr Woods. Nous trouvâmes que la tumeur s'étendant à partir de l'antre, dans laquelle mon doigt pouvait se frayer facilement un chemin. Le Dr O'Sullivan, Professeur de Pathologie au Collège de la Trinité, déclara que la tumeur était un sarcome à cellules rondes. De cela, il n'y pas de doute. La tumeur revint au bout de deux mois, et le patient vit alors le Dr Semon à Londres, lequel conseilla l'ablation immédiate de la mâchoire. Le malade rentra chez lui, et après avoir attendu un certain temps, vint demander qu'on l'opère. Je fit cette opération en Mai dernier avec la méthode habituelle. Je trouvais la tumeur occupant la totalité de l'antre. La base du crâne était partout infiltrée. La tumeur s'était introduite dans la narine droite, et avait perforé le septum pour s'étendre dans la narine gauche. Elle adhérait au septum au niveau de la zone du point de perforation. Le tout fut enlevé, laissant un trou dans le septum de la taille d'un florin. Le malade rentra chez lui au bout de quinze jours. En un mois, la tumeur montra des signes de récidive. Elle faisait saillie à travers l'incision et débordait sur la face. Le Dr Woods vit le malade plus tard, car j'avais déclaré par lettre qu'une opération ultérieure ne serait d'aucun profit. La tumeur avait maintenant presque fermé l'oeil droit. C'était bleu, tendu, ferme, lobulé, mais ne se rompait pas. Le Dr Woods me rapporta le résultat de sa visite, et nous tombâmes d'accord sur le pronostic. Récemment, en Octobre, le patient vint dans mon cabinet après une visite au Dr Woods. Il parût en meilleure santé que la fois précédente. La tumeur avait complètement disparue de la face, et je ne pus en déceler aucune trace dans la bouche. Il me déclara n'avoir aucune douleur d'aucune sorte. Il pouvait parler correctement lorsque l'ouverture demeurée après l'ablation d'un morceau de palais était obstruée, et il avait été se faire faire en ville un obturateur, puis il est retourné chez lui apparemment normal.. Il me dit qu'il s'était appliqué des cataplasmes de racines de Symphytum, et qu'à la suite de ces applications la tumeur a progressivement disparue. Voici un cas sur lequel aucun de nous n'a de doute, nos premières vues ayant été confirmées par le distingué anatomopathologiste que je vous ai cité, et également par notre propre observation, lors de l'opération majeure. Mais, ici, nous rencontrons un fait surprenant ; je suis persuadé, autant qu'on puisse l'être, qu'il s'agissait d'une tumeur maligne, et d'un fort mauvais genre. Naturellement, nous connaissons des histoires de tumeurs s'arrêtant dans leur évolution, et nous savons que dans le sarcome, la récidive est souvent tardive. Mais ici, nous nous trouvons devant un cas qui a récidivé deux fois, et la seconde fois d'une manière aiguë; il n'en est pas moins vrai que la tumeur récurrente a disparu.. Quelle chose a–t–elle pu produire cette atrophie, et cette disparition, ? Je ne le sais pas. Je ne sais rien des effets de la racine de Symphytum, mais je ne crois pas que cela ait pu faire disparaître une tumeur sarcomateuse. Naturellement, le recul est trop bref; mais le fait que cette grosse tumeur récidivante n'existe plus, qu'elle ne se soit pas ulcérée ou gangrenée, mais qu'elle ait simplement disparu en laissant une surface intacte, tout ceci est pour moi une des grandes surprises, une des plus grandes énigmes jamais rencontrées ".

Le Dr Cooper ajoute : " Le bon sens du Dr Thompson le met en opposition directe avec sa propre observation; s'il cherchait dans d'autres compartiments de la science humaine des raisons d'agir de façon semblable, il trouverait peut–être un petit nombre de choses dignes d'être retenues. L'appel au bon sens montre trop souvent l'évidence de notre déchéance.

Le Dr Cooper nous donne un cas plus instructif de Symphytum; celui–ci est également rapporté par l'incrédulité de la Vieille Ecole.......

Il dit : " 120 ans avant que le Dr Thompson écrive sur ce sujet, nous retrouvons Mr Percival Pott, alors grand maître de l'art chirurgical, faisant allusion en termes également septiques, de l'action de la racine de Symphytum dans son article célèbre sur la " paralysie des membres inférieurs " en rapport avec la courbure spinale.

Dans ce cas, Monsieur Pott avait diagnostiqué une maladie vertébrale et appliqué un drain. Quelques semaines plus tard, il rencontra le malade, se promenant dans la rue, parfaitement rétabli. Le patient avait pris des racines de Symphytum dans de la gélatine, qu'en son innocence, il supposait l'avoir guéri, mais Mr Pott n'en voulait rien savoir. Ce ne pouvait être que le drain, et seulement le drain ! "

INDICATIONS EN CARACTERES GRAS ET AUTRES INDICATIONS MARQUEES. 

Douleurs dans les yeux après un coup ou une contusion, ou un traumatisme par un objet émoussé.

Cas guéris. (Hering). Il y a plus d'un an, quelqu'un tomba et heurta une pierre du genou; la blessure guérit sans pratiquement laisser de trace, mais il persista une douleur aiguë, piquante, apparaissant quand, s'habillant, il touchait la partie blessée, ou quand il pliait le genou.

Un homme souffrant d'une laxité spontanée de la cuisse, depuis l'enfance, tomba et se fractura la cuisse affectée. Deux mois après, les fragments osseux étaient toujours mobiles et un appareil fut fabriqué pour lui permettre de s'asseoir sur une chaise pendant le jour.

Symphytum toutes les 6 heures, permit une consolidation totale en vingt jours.

Inflammation des os. Affections de la colonne vertébrale.

Abcès du psoas.

Facilite la soudure des os fracturés, et diminue les douleurs spécialement piquantes ".

Favorise la production du cal.

Blessures mécaniques, mauvais effets de coups, meurtrissures, d'enfoncement dans les yeux.

Douleurs particulières dans le périoste après blessures qui ont guéri.

Irritabilité des os au point de fracture.

Blessures par coup de feu.

* * *

Le Dr Oscar Hanson, dans son " Thérapeutique par les remèdes Homéopathiques rares ", donne les symptômes suivants de Symphytum :

Blessures des os. Non consolidation des fractures (Calc phos). Moignon douloureux après opération. Irritabilité des os au point de fracture. Abcès du psoas par affections vertébrales. Inflammation de l'os du maxillaire inférieure. Traumatisme périosté. 

Blessures pénétrant dans le périoste et les os.

 

 

Tarentula Hispania [Tarent]

 

Texte

(Venin d'araignée)

Partant de données maigres et plutôt dispersées, nous avons choisi de peindre Tarentula cubensis, spécimen affreux de Tarentule cubaine, qui est pourtant le plus merveilleux des remèdes dans nombre d'affections septiques; mais nous n'avons pas l'impression de nous attaquer à la mieux connue des Tarentules de la Matière Médicale. C'est un remèdes intéressant, et même unique proposé dans des états très difficiles – nerveux et mentaux spécialement; et, comme tous les autres remèdes homéopathiques, inestimable là où il convient.

Tarentula suggère la violence et le tourment. Sans provoquer de dommages spécifiques à des parties ou organes particuliers, à la manière de nombreux remèdes, il peut tourmenter à la fois le corps et l'esprit d'une manière totalement hors de décence, quand on regarde la malheureuse victime, rendant perplexe et alarmant amis et employés). Tarentula, devient donc, un puissant remède dans les spasmes, et dans l'hystérie, avec ses " manifestations changeantes ", comme l'expose Clarke.

Après la morsure de l'araignée, la victime chante et danse, d'une façon extravagante, avec perte complète de contrôle, est guéri, à chaque fois, lors de ses récurrences annuelles de symptômes, par la musique et la danse, ainsi qu'il nous a été dit.

Mais, non seulement ce remède est sensible d'une manière stupéfiante à la musique, mais encore elle peut être physiquement affectée par la couleur : " une couleur déplaisante peut causer une angoisse cardiaque ".

Tarentula a les changements de comportement soudains de Crocus, mais sa gaieté, et son hilarité tournent en une rancune soudaine, en un paroxysme de démence, au cours de laquelle la malade se frappera et frappera les autres, voudra arracher, déchirer et détruire. Ces mouvements destructeurs, soudains et violents, ou plus sournois, sont absolument caractéristiques, et particuliers à ce remède, autant que nous le sachions (à notre connaissance). Ensuite, le patient peut–être désolé de ce qu'il a fait et s'excuser en disant : ne pourrait–on pas guérir cela !!

Elle "simule la maladie ", note le Répertoire; simule les paroxysmes; simule la défaillance et l'insensibilité; de plus, elle regarde furtivement autour d'elle si on observe, et note les effets qu'elle produit. Sa rapidité est incroyable : elle bondit hors du lit et met un objet en miettes avant qu'on ait pu l'en empêcher.

Tourmentée sans cesse par une agitation effrayante; spécialement des bras et des jambes. 

Puis a frayeurs; frayeurs vagues; peurs de quelque chose qui arriverait; d'un danger inexistant; voit des choses terribles qui ne sont pas là.

Les symptômes urinaires suggèrent Cantharis. La peau, ses troubles septiques (abcès, anthrax, etc..) rappellent ceux de Tarent cub.

* * *

Pas mal de nos Matières Médicales les plus consultées ont évité Tarentula mais CLARKE a beaucoup de choses à d'intéressantes à dire au sujet de remède.

Pour condenser, il dit, entre autres choses, "la Tarentule" est une manie dansante, retrouvée chez des personnes mordues par la Tarentule, s'imaginant avoir été mordues. Le traitement se fait par la musique et la danse. Et il relate des cas frappants de telles guérisons, qui résument les faits cardinaux de Tarentula : gonflement de la peau et des tissus, d'un rouge sombre ou pourpre; mouvements choréiques; agitation; étouffement apparent éminent; soulagement par la musique, qui d'abord excite, puis soulage; périodicité : retour annuel des symptômes à la date de la morsure.

L'agitation est particulièrement signalée dans les extrémités inférieures, avec désir de pousser des cris; le malade doit rester en mouvement, bien que le fait de marcher aggrave tous les symptômes... La plupart des symptômes mentaux, "qui entrent presque dans la série variable des troubles hystériques ", étaient en connexion avec des désordres sexuels.

* * *

NASH dit que ce venin d'araignée, a, comme les autres venins d'araignées des symptômes nerveux très positifs. Il agit sur l'utérus et les ovaires, et en général sur les organes génitaux féminins. " Dans les cas d'hyperesthésie ou de congestion de ces organes, qui créent un état général hystérique, états simulant la neurasthénie spinale, dos sensible et douloureux, agitation excessive et impressionnabilité aux stimuli externes, et spécialement à la musique...... Contractions ou secousses des muscles, en union avec d'autres troubles, tout cela devrait appeler à votre esprit ce remède ".

" Ce remède n'a pas été approfondi comme il devrait ".

* * *

FARRINGTON dit : La partie mordue devient enflée et décolorée, avec hypertrophie ganglionnaire. Le poison véhiculé dans le cou y affecte le tissu cellulaire, donnant naissance à un gonflement d'une couleur rouge sombre ou pourpre. L'étouffement apparaît éminent, quand apparaît l'épistaxis, qui soulage les symptômes avec caillots sombres.

Un aspect de congestion cérébrale est donné par les violents battements des carotides; mais malgré tout ceci, la face est de couleur pâle, terreuse...... Les symptômes nerveux sont présents dans tous les venins d'araignées, mais plus tous les autres membres du groupe, Tarentu1a, s'applique à l'hystérie.... La musique la fait sauter comme une insensée; quand il n'y a pas de témoin, elle n'a pas de crises d'hystérie.. Mais dès que l'attention se porte sur elle, elle commence à se crisper.....

Tarentula a une certaine réputation pour le cancer de la langue, etc...également pour " les tumeurs fibreuses, abdominale, avec écoulement utérin de sang pâle ".

Faim, avec soif intense; constant désir de grandes quantités d'eau froide. Ou bien perte d'appétit.

Désir de cru.

Dégoût pour le pain, et les viandes rôties.

Soif inextinguible.

Contractions musculaires de l'épigastre.

Nombre de symptômes digestifs sont particuliers, accompagnés de douleurs sympathalgiques, névralgiques ou congestives, sur les côtés de la tête, à la face, aux oreilles, dans les dents, dans les os malaires.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

HYSTERIE.

Symptômes en italiques, diagnostiques, ou dignes d'être notés :

Grande excitation causée par la musique; une heure après, transpiration générale et profuse.

Accès de démence; se frappe la tête, s'arrache 1es cheveux; se lamente; lance des menaces, se griffe elle–même; agitée; ses vêtements la gênent; impatiences dans les jambes; mots, menaçants de destruction et de mort; sort de la crise avec un sévère mal de tête; yeux fixes agrandis.

Des petites figures voltigent devant ses yeux. 

Hystérie avec éructations amères.

Ils chantent, dansent, crient; gaieté extrême.

Hystérie lascive et ridicule; doit être retenu de force. 

Des visions de monstres, d'animaux, qui 1'effrayent; visions de différentes choses, qui n'existent pas, figures humaines, insectes, spectres..

Feins les paroxysmes; feins la défaillance et l'insensibilité; regarde de coté pour observer l'effet sur l'entourage.

Taciturne, irritable; désire se frapper lui–même et les autres. 

Extrême disposition à rire et plaisanter. 

Rie, court, danse, gesticule; chante jusqu'à l'enrouement et l'épuisement.

Tristesse, affliction, dépression morale ne sont pas seulement des symptômes à peu près constants après la morsure, mais ils sont présents, d'une manière frappante, au cours des différentes expérimentations du remède.

Craint de ne pouvoir être arrêté; essaie de trouver une cause et le laisse penser aux autres, alors qu'en fait il n'y en a aucune.

Peur constante que quelque chose ne vienne m'empêcher de finir une chose; je voudrais m'élancer et changer subitement de place, craignant que quelque chose ne me tombe dessus; en marchant, je voudrais m'arrêter et tourner la tête d'un côté craignant de me frapper contre quelque objet imaginaire suspendu à quelques pouces au–dessus de ma tête. 

Grand désir de solitude, avec peur d'être seul.

Comportement changeant, allant de la gaieté à la tristesse, de l'idée fixe à l'ennui. 

Ne comprend pas les questions; ne reconnaît pas les personnes qu'elle voit tous les jours; ne peut dire ses prières.

Crises de rire nerveux; désire plaisanter, s'amuser, rire. 

Gaieté extrême.

Grande excitation causée par la musique; sueur copieuse et générale plus tardive. 

Soudaines tentatives de destruction.. par ruse, nécessitant la plus grande vigilance si l'on veut prévenir les dégâts; suivies d'hilarité avec excuses.

Menace de destruction et de mort.

Rompt soudain le cercle des personnes présentes, balaie la cheminée de ses ornements, disant qu'elle est désolée mais ne peut faire autrement. 

Méchant et destructeur.. gai et amusant.

Crises de manie hystérique, chaque jour vers la même heure : d'abord querelleur et découragé, puis soudain survient un état de très grande exaltation, elle frappe et insulte tout le monde, détruit tout ce qui peut se trouver à portée de sa main, elle déchire ses vêtements, rit et danse; elle raille les personnes âgées à propos de leur âge; si on tente de la modérer, elle devient violente; les crises finissant dans un sommeil comateux.

Bondit hors du lit, détruisant ce qu'elle peut trouver à sa portée; et si rapidement qu'on n'a pas le temps de l'en empêcher.

Céphalée, comme si une certaine quantité d'eau froid était versé sur la tête et le corps.

Intense céphalée, comme si des milliers d'aiguilles piquaient le cerveau.

Douleur dans l'occiput, comme s'il était frappé par un marteau, s'étendant aux tempes.

Douleur brûlant grillante à l'occiput.

Douleur dans le nerf maxillaire droit avec sensation de chatouillement dans 1'estomac.

Impression qu'un corps vivant remuant ou fourmillant dans l'estomac, avec tendance à monter à la gorge.

Diabète; constant désir de cru. Dégoût pour la viande; polyurie.

Miction involontaire en toussant, riant et en faisant quelque effort.

Anxiété précordiale, battement tumultueux du coeur.

Douleur, douleurs lancinantes dans le coeur et les artères de la partie gauche du thorax, s'étendant au bras gauche; le contact du vêtement est très douloureux.

Tumeurs dans la région vertébrale.

Etranges imaginations au sujet des couleurs.

Angoisse cardiaque s'ils voient une couleur déplaisante.

Angine de poitrine.

Anxiété précordiale; battement tumultueux du coeur; tremblements, grands coups dans la poitrine, comme par frayeur.

Angoisse précordiale; ne sent plus son coeur; constant désir d'air; le coeur cesse de battre et le patient a peur de mourir.

Pupille droite très dilatée, la gauche contractée. Perte de la vue, du côté droit, jusqu'à ce que la pupille dilatée se contracte.

La face a une expression de terreur.

Face d'un pâle terreux, contrastant avec un cou presque pourpre..

Brûlure et transpiration dans les paumes des mains.

Douleur dans la mâchoire inférieure, comme si toutes les dents allaient tomber.

Onanisme; violente nymphomanie.

Prurit vulvaire intense, insupportable.

Terrible prurit, comme par rampement d'insectes.

Parties externes, comme si des vers ou des insectes les rongeait ou rampaient.

Prurit, brûlure, formication, ecchymoses. Éruptions douloureuses vésiculaires et spécialement pustuleuses.

KENT, qui n'a fait aucune conférence sur Tarentula, donne un cas démonstratif mettant en relief une partie de son action : " Roule d'un côté à l'autre pour soulager sa détresse est un caractéristique de Tarentula. Un sujet affligé d'une constipation invétérée, et qui avait usé et abusé de laxatifs bientôt inutiles, fut encouragé par sa fille à attendre que soit trouvée le remède par le docteur. Dans sa détresse, il se roulait d'un côté à l'autre, sur le lit, en gémissant. " Oh, mon Dieu ". Tarentula l'apaisa. Deux jours plus tard, il eût une selle normale, et par la suite n'eut plus de difficultés à ce sujet ". (New remedies, etc...)

* * *

Il y a deux ans, une enfant du service Pédiatrie de notre hôpital londonien, souffrait de chorée, faisait peu ou pas de progrès. Pendant les visites du médecin, l'enfant apparaissait timide et réservée; or, la Soeur du service affirmait que cette enfant était " rusée ".Quand elle pensait que nul ne regardait, elle bondissait, déchirant des livres, mettant en pièces autant de jouets qu'elle pouvait en trouver dans le voisinage.

Plus tard, l'observation de cette petite malade permit de découvrir qu'elle était sensible de manière inhabituelle à la musique : quand on tournait le bouton de la T.S.F., elle se mettait à sauter et danser. Tarentula fut donné avec succès.

Le cas suivant, tiré de " The Homeopathician " d'Oct. 1913, illustre les possibilités de Tarentula hispania, là où les symptômes, spécialement les symptômes mentaux marqués, dominent.

DEMENCE : TARENTULA HISPANIA (par A.W. Mc DONOUGH, M.D., U.S.A.)

14 Mars 1912 Miss P., jeune fille de 18 ans, plutôt délicate, grande, svelte, de teint cireux, vient demander un traitement deux mois avant son examen d'école secondaire; elle avait naturellement été surmenée; céphalée intense depuis une semaine, frontale et occipitale, pire après l'étude, à la marche. Douleur derrière les yeux. Vers le soir, tout lui semble pire. Sensible au froid. Très irritable. Toux fréquente aggravée au repos. Mieux en chambre chaude. Désire des choses douces. Sueur rare,. Après avoir étudié sérieusement le cas avec le Répertoire, nous avons donné Sepia 200; le résultat fut splendide. Elle n'eut plus de trouble jusqu'en Octobre; Quand après un galop effréné sur un cheval, elle eût une terrible frayeur, sans avoir été blessée.

12 Décembre. Aménorrhée. Perte d'appétit. Constipation. Très frileuse, mais cela s'accroît dans une pièce fermée. C'était une vrai croix et elle avait grande difficulté à s'y faire; cela augmentait avec la chaleur, augmentait avec le froid.. et diminuait quand elle était tranquille. Céphalée au réveil. Désire le froid. Sensation de poids à l'estomac après manger. Comme Sepia avait bien réussi précédemment, nous donnâmes Sepia... Mais comme cette fois le remède ne donna pas satisfaction à la famille, la malade ne revint pas pour une deuxième prescription mais s'adressa à un médecin de la vieille école. Avec l'aide d'un ostéopathe, il la traita pour son aménorrhée jusqu'au milieu de Février 1913. Sous l'empire de l'ostéopathie et de l'allopathie, elle était devenue très nerveux, pâle, agitée, elle avait maigri de 46 kg 500 à 35 Kg 500. L'allopathe lui conseilla alors d'aller dans l'Ouest pour sa santé. L'ostéopathe, de son côté, affirma qu'elle était presque folle. Aussi fut–elle envoyée à Iowa City, dans les mains d'un Neurologue, lequel la trouva en assez bon état, mais lui conseilla de manger davantage pour gagner quelques forces. Au début, elle avait refusé de manger. Il lui administra d'énergiques stimulants gastriques, semblables à ceux qu'elle avait déjà pris, mais au 4ème jour du traitement, elle devint si impossible que je fus à nouveau appelé. Je n'acceptais de prendre en mains le cas, qu'à la condition de pouvoir demander l'aide du Dr W.G. Allen, de Barnes City, dont je savais qu'il avait des prescriptions homéopathiques très justes; avec lui, j'avais l'assurance de pouvoir guérir la jeune fille. Malade incontrôlable; la famille ne pouvait rien en tirer. Exaltée; agitée; veut que tout soit en mouvement; a chassé le chat de sous le poêle; " Oh, je ne puis supporter de voir cette chose paresseuse ". Elle ordonna à son beau–père de le chasser lui–même autour de la maison, et de l'empêcher de s'asseoir de toute la journée. Elle était décidée à faire tout le travail, mais tout le monde devait bouger, et vite.. Elle insistait pour servir elle–même à table, remplissait jusqu'au ras–bord les plats, mais ne voulait rien manger elle–même; de crainte de grossir. Elle se presse, marche très vite, doit être active à chaque instant; elle prend ses livres de classe et commence à travailler la physique et la géométrie, puis force son professeur de piano à lui donner des leçons, pratique le piano pendant des heures. Irritable, odieuse; on dirait véritablement qu'elle est " possédée du Démon ". Sommeil impossible; ne voudrait pas aller au lit avant minuit; jamais désireuse de se coucher; jamais fatiguée; semble " tendue " constamment. Ne peut se relaxer. Aversion pour l'odeur de la chaleur; frileuse; sensible au froid; grande tendance à pleurer; pleure beaucoup; a grande envie de sel, en amoncelle sur chaque portion de nourriture qu'elle mange. Désire et mange beaucoup de chocolat. Voudrait du jus de citron " pour neutraliser le gras ". Epistaxis; sang rouge brillant provenant de la narine droite. Teint cireux; " langue framboisée ". Grande quantité d'albumine dans les urines. Pouls 67, température 36°, quand elle est debout; dès qu'elle s'assoie, le pouls tombe à 60. De notre étude du cas avec l'aide du Répertoire, le choix apparut entre Natrum mur et Sulf. , mais ce choix était difficile.

Nous choisîmes Sulfur 200. Le résultat fut maigre; il parut simplement arrêter l'évolution, sans amélioration. Comme le Dr Allen avait été appelé à Rochester, je craignais son départ, mais il était content de s'évader. Après quelques jours, nous donnâmes Natrum mur 200, qui ne parut pas plus utile que Sulfur. Le cas demeurait inchangé. La malade continuait à " faire tout voltiger " depuis le matin de bonne heure jusqu'à minuit. Elle refusait de manger; était terrible à vivre; Elle craignait toujours de grossir, bien que son poids fut de 31 kilos, et qu'elle ne voulait pas le savoir. Etudiant à nouveau le cas, recommençant avec la rubrique REFUSE DE MANGER, Ars album se retrouvait dans tous les symptômes. Nous donnâmes Ars 200. Cela dissipa son agitation, la réchauffa, la soulagea. Mais après quelques jours, elle redevint pire. Nous rapportâmes le cas au Dr Kent qui nous répondit par un télégramme ainsi libellé : " Donnez à votre patiente Tarentula hisp 10m ". Cela convenait exactement, mais je n'avais pas reconnu le tableau !

Tarentula hisp : trois heures après, son état était complètement changé. Au lieu de chasser sa mère de la chambre, sans lui permettre de la toucher, elle désirait être à tout instant avec sa mère.. comme l'aurait fait presque tout enfant malade. Complètement relaxée, c'était un tout autre personnage.. Rétablissement progressif, à partir de la dose de Tarentula. Les mains et pieds devinrent très secs et squameux, 4 semaines après la prise de Tarentula. Cinq semaines après, le Dr Kent conseilla Tarent hisp 50m. Environ 4 semaines après, la peau desquama et reprit son aspect naturel, un fin duvet de 2 cent. environ apparut sur tout le corps, sauf les paumes des mains et les plantes des pieds; mais au moment où j'écris, le visage s'est amélioré, les poils ayant complètement disparu. Elle est actuellement parfaitement bien, sauf pour la force et l'embonpoint, qui ne sont pas complètements rétablies.

Voilà un cas rare, de ces cas que vous ne rencontrerez pas souvent dans votre pratique médicale. Mais il illustre le pouvoir magique du remède potentialisé quand on emploie exactement le similimum. Toujours est–il que sans Tarentula hisp, le malade serait morte dans un asile.

 

 

Tarentula Cubensis [Tarent–c]

 

Texte

Tarentula cubensis est un remède qui attira 1'attention, et se mit en vedette pendant des années, pour la simple raison qu'il faisait des 144 précieuses " cent–millièmes ", " tirées de la trousse personnelle " que nous envoya le Dr NASH, après sa visite dans notre région. Or, si un prescripteur tel que le Dr Nash tenait ce remède si haute estime, qu'il le plaçait dans sa trousse, parmi les " 144 ", c'est que sûrement il méritait d'être essayé dans les états septiques pour lesquels NASH le recommande dans ses " leaders ", ainsi qu'il suit :

Tarentula cubensis, ou l'araignée velue. C'est un des remèdes les plus efficaces pour les furoncles, abcès, panaris, ou inflammations de toutes sortes, là où les tissus prennent une couleur bleuâtre et quand elles sont l'objet de douleurs brûlantes intenses. 

" Nous pensons habituellement à deux grands remèdes ; Arsenicum et Anthracinum; mais Tarentula cubensis est simplement étonnante. J'ai vu des panaris tenant des patients éveillés toutes les nuits, arpentant le sol, en proie à d'atroces douleurs, soulagés d'une manière si rapide, que le sommeil redevenait parfait, l'abcès se drainant spontanément, tout cela se terminant par une guérison rapide. Ce remède devrait avoir une expérimentation complète, car c'est un joyau".

Nous pouvons dire que les nombreuses expériences faites avec ce remède ont plus que confirmé son utilité.

* * *

KENT (New remedies) relate un cas révélant le pouvoir de Tarentula cub dans un anthrax de la nuque.

Une dame, âgée de 30 ans environ, souffrait grandement d'un anthrax (ou furoncle) de la nuque. Elle avait appliqué de nombreux remèdes familiaux, sans résultat. La tuméfaction semblait devoir aboutir à une suppuration. Elle était d'un bleu marbré et la douleur était intense, en coup de couteau, et brûlante. Elle était nauséeuse, jusqu'au vomissement, et délirait la nuit. Ses yeux brillaient, elle avait beaucoup de fièvre; la langue était sale et l'haleine fétide. Il y avait une grande tension dans le cuir chevelu et les muscles de la face. Elle réclama de la morphine pour " arrêter cette douleur brûlante et coupante ". Tarentula cub 12X, une dose, produisit un soulagement instantané, et cette méchante tuméfaction ne continua pas son oeuvre : elle ne suppura pas. La décoloration partit en deux jours, et l'induration disparut aussi rapidement. La malade retrouva son état normal très vite, et elle m'a révélé, il y a très peu de temps de cela, que depuis que cette inflammation l'a quittée, elle n'a plus souffert de sa vieille céphalée, ce qui prouve que le remède a affecté profondément son organisme tout entier.

Si une partie est marbrée (Lach), bleuâtre, devenant sombre, avec ces symptômes, Tarentula cubensis doit être le remède le plus approprié.

* * *

Au sujet de Tarentula cub, le Dr Oscar HANSEN, de Copenhague, dans son " Précis des remèdes homéopathiques rares ", écrit ; " Thérapeutique (indications) : gangrène; furoncles; même s'escarrifiant, avec grande prostration, et diarrhée, fièvre avec pic vespéral. Ici, il agit d'une façon magique dans les douleurs brûlantes et piquantes les plus terribles. Une teinte pourpre avec les douleurs ci–dessus est caractéristique (comparer : Lachesis, Anthracinum, Silica). Recommandé dans le dernier stade de la tuberculose pulmonaire. Diphtérie de type maligne, avec dépôt de couleur sombre, haleine fétide, fièvre septique. Typhoïde, avec selles sombres et fétides, et grande prostration.

Nos ouvrages de Matière Médicale ont peu à dire sur Tarentula (que ce soit l'espagnole ou la cubaine); aussi peut–il être intéressant de rapporter la discussion qui eût lieu en Amérique, sur un article intitulé " Tarentula dans la méningite " par le Dr Neiswandler (Ohio), article qui parut il y a quelques temps dans " Homeopathic Recorder ". Là, nous apprenons beaucoup de choses au sujet de Tarentula cubensis : dont nous sommes gourmands, puisque c'est un remède très puissant, notamment dans les états septiques, d'autant plus que nos ouvrages en parlent si peu.

Au fait, la " tarentula dans la méningite " du Dr Neisswandler était la Tarentula hisp. Mais ce que le Dr Robert a à nous dire au sujet de l'origine de la tarentule cubaine, est du plus grand intérêt. Il nous dit que nous avons là non seulement la Tarentule cubaine, mais une tarentule cubaine pourrie, ce qui suggère, nous dit–il, non seulement le tempérament et les symptômes mentaux de la tarentule, mais l'élément septique de l'araignée décomposée. Propos malséants ? mais cela agit. Et il fait le rapprochement avec Pyrogenium vieilli, " tiré des rigoles ", et provenant de la viande pourrie. Ils ont le pouvoir de combattre des états septiques similaires, et sont des drogues de grande importance et de valeur inestimable. Nous reproduirons la discussion sur ces deux remèdes.

Dr MACFARLAN : Je ne sais rien de Tarentula hispania, mais je sais que Tarentula cubensis est un remède merveilleux. J'en ai fait l'expérimentation depuis dix ans environ. Par ailleurs, j'ai obtenu une bonne guérison dans un terrible cas de toux, ressemblant à la coquelucheuse, qui donnait à l'impression au malade d'être déchiré en morceaux. Tarentula les déchire en morceaux, et j'ai prescrit le remède avec une merveilleuse réponse dès le début.

Tarentula cubensis produit une grande somnolence, et je pense qu'il est plus utile dans la coqueluche qu'Ipeca, ou Castanea vesca ou toute autre remède que je connaisse; il est merveilleux.

Dr BENTHACK : Je n'ai jamais, auparavant, entendu parler de son emploi dans la méningite, mais je sais que je puis compter sur Tarentula cubensis dans tout abcès où il y a une douleur sévère. Je pensais jadis avoir dans Arsenicum et Anthracinum des merveilleux remèdes pour de telles situations, mais j'ai découvert depuis que Tarentula cubensis, à la 30ème, agissait beaucoup mieux.

Dr ROBERTS : Tarentula est l'un des plus intéressants venins d'araignée. Je pense que nous aurions une meilleure idée de la Tarentule en étudiant ses moeurs. Tarentula hispania, comme vous le savez, est trouvé dans la partie occidentale de notre pays, et j'ai entendu dire qu'avant la saison des pluies, elles émigrent en troupeaux, voyageant par bonds et par sauts. La tarentule fait son nid dans le sol, un terrier tapissé de toile, et tournant à angle droit après une descente de quelques pouces. De là, l'araignée guette sa proie. 

Elle fait son travail avec violence.. Une attaque rapide sur la nuque de sa victime, sectionnant les ganglions.. elle frappe et bat en retraite; c'est une parfaite peureuse qu'elle quand elle se trouve loin de chez elle. Vous retrouverez là les caractéristiques de la tarentule; cette soudaine violence à travers tout le remède; la soudaine impulsion à faire du mal.

Un patient Tarentula, que je connaissais semblait tout à fait tranquille et paisible; l'infirmière quittait la pièce, et instantanément le patient bondissait hors du lit, balayait en hâte l'étagère, et retournait au lit avant que l'infirmière puisse revenir. Voilà la Tarentula : violence de l'attaque; peur d'affronter une opposition ou quand ils sont loin de chez eux.. exactement comme le fait l'araignée lors d'une prise;

Au sujet de Tarentula cubensis, puisqu'elle n'est pas mentionnée dans cet article, elle est très semblable à Tarentula hispania; c'est, sinon la même araignée, du moins une araignée très semblable, d'origine seulement cubaine. Le Dr T.F. Allen m'a raconté l'histoire de ce remède. Un spécimen de Tarentule cubaine avait été transporté dans notre pays, dans un récipient contenant de l'alcool, afin de la conserver; mais le récipient se brisa en cours de route, l'alcool se répandit, et le spécimen se décomposa. Néanmoins, une dilution fut réalisée, et c'est l'effet pyogène de la décomposition qui constitue la plus grande différence entre Tarentula hispania et Tarentula cubensis, car toutes les dynamisations furent ultérieures réalisées à partir de ce stock; ce produit mérite considération car il allie les symptômes mentaux de Tarentula hispania et les conditions septiques de Tarentula cubensis.

Dr FARRINGTON : Il serait intéressant de re–expérimenter à partir d'un spécimen frais de Tarentula cubensis. C'est une déficience, pourriez–vous dire, dans notre matière médicale et notre expérimentation, que de n'avoir encore établi les symptômes véritables de Tarentula cubensis. Peut–être reproduirions–nous la même chose qu'avec Tarentula hispania.

Dr FARRINGTON : Probablement cet accident nous a–t–il fourni un nouveau remède, qui, sans cela, n'existerait pas, un peu comme l'accident qui nous donna également Causticum, produit composé, la tincura acris kali d'Hahnemann, produit qui ne peut se trouver que dans aucune pharmacie homéopathique.......

Il y a un certain nombre d'années, je rapportais à cette société le cas d'un jeune homme de 18 ans, supposé avoir eu une démence précoce guérie par Tarentula; ses symptômes et sa conduite étaient exactement tels que le Dr Roberts les a décrits. Il se jetait avec rage sur tous les objets, jetait tout ce qui pouvait lui tomber sous la main. Il tua presque sa mère avec un gros pichet. Comme elle s'opposait à tout ce qu'il avait fait ou dit, il lança l'objet dans sa direction, la manqua de justesse, fracassant un énorme miroir.

Un autre symptôme intéressant de Tarentula est le coeur : plusieurs parmi vous, connaissez ces symptômes cardiaques, soudain et violents, et dans beaucoup de nos matières médicales, l'état produit et guéri par Tarentula, sur le coeur, est appelé la Danse de Sant–Guy du coeur.

Il y a quelques années, je fus appelé au milieu de la nuit à South Bend, dans l'Indiana, et je me trouvais devant un homme de 45 ans, pâle comme la mort, effrayé. Son coeur battait très vite, et le malade pensait qu'il allait mourir. En fait, le médecin qui l'examina lui dit qu'il avait une sérieuse maladie de coeur et qu'il ne ferait pas de vieux os.

J'examinais son coeur très attentivement, sans trouver de lésion nulle part; mais de temps en temps il se mettait à bondir, puis s'arrêtait. Il avait eu dans son passé une histoire digestive avec diarrhée, les symptômes se rapportant spécialement au colon, et j'ajoute, bien que je lui ai posé quelques questions, je n'obtins que très peu de symptômes en dehors des symptômes objectifs. Je crois que ce que je lui ai dit, lui fit plus de bien que les remèdes. Je lui déclarai qu'il souffrait d'auto–intoxication et qu'il n'avait pas du tout de maladie de coeur.. et je lui donnais une dose de Tarentula. Deux semaines plus tard, il vint me voir, et apparemment en bonne santé.

Dr GREEN : J'ai eu la chance d'observer d'assez près un sujet tarentula et je voudrais ajouter à ce qu'a dit le Dr Roberts au sujet de la tendance destructive, soudaine, rusée, une tendance à changer son comportement complètement; d'un sujet doux, rationnel, bienveillant en quelqu'un d'égocentriste, personnel, ne désirant qu'avoir des personnes s'occupant de lui, interrompant l'infirmière dans sa tâche, à cause de quelque trouble imaginaire; comme feignant l'évanouissement, ou quelque autre trouble obligeant la personne à se tenir auprès de lui.

Dr BENTHACK dit qu'avant de savoir que Tarentula était utilisé dans les ulcères, il avait l'habitude de compter sur Arsenicum, pour les ulcères brûlants. " Ce qui me rappelle, que j'ai appris que Tarentula et Arsenicum sont des remèdes complémentaires dans de tels cas chroniques.

 

 

Terebinthina [Ter]

 

Texte

Huile de Térébenthine

Lorsqu'on consulte l'Encyclopédie des pathogénésies, au sujet des expérimentations et empoisonnements par Terebinthina, on est frappé par quelques points particuliers. Nous avons toujours lu dans la Matière Médicale qu'avec Terebinthina, " l'urine sent la violette "; ce fait curieux est retrouvé maintes et maintes fois, même au cours de l'empoisonnement des animaux par la térébentine. L'urine peut être claire, sanglante, ou noir de suie, ou franchement noire, mais elle sent incontestablement la violette; ou encore, comme cela a été décrit une ou deux fois, elle a une odeur douceâtre.

On note aussi la somnolence et la stupeur si fréquemment produites.

De même, le caractère de BRÛLURE des douleurs : brûlures dans les gencives, dans la bouche, la langue, comme du feu; dans la gorge, l'estomac, l'hypocondre, le rectum et l'anus; les reins, la vessie, l'ombilic, l'urètre, le bas du dos, les testicules, l'utérus, les voies respiratoires, la poitrine, le long du sternum. Pression brûlante dans l'hypochondre.

Mais il arrive que des actions opposées se rencontrent dans un remède; peut–être l'action et la réaction; c'est ainsi que si l'on trouve avec Terebinthina " une brûlure dans la région ombilicale ", on a aussi le curieux symptôme : " la région ombilicale semble rétractée, froide, exactement comme si l'on avait appliqué contre elle une assiette froide ".

Ensuite, on réalise sa nature très hémorragique, causant des ecchymoses – " ecchymoses fraîches en grand nombre d'un jour à l'autre "; ecchymoses dans la bouche et aux coins des lèvres, qui saignent; saignement provenant de l'estomac– " brûlure dans l'estomac avec nausée et vomissement de mucus, de bile ou de sang – hémorragies copieuses "; " selles noirâtres comme des grains de café "; entérocolite, avec hémorragies et ulcérations des intestins; hémorragie provenant de l'anus, et hémorroïdes saignantes; " albuminurie, quand il y a beaucoup de sang et d'albumine ", urine d'odeur de violette, fétide, albumineuse, rare, sombre, trouble et nuageuse, sanguinolente; leucorrhée offensive; expectoration de phlegme teinte d'expectoration sanglante. Là, Terebinthina rivalise avec les venins de serpents, Crotalus horr, etc..

Il a la réputation de provoquer de la stupeur et un sommeil profond; incapacité de penser ou de travailler; las de la vie; deux cas de " suicide par pendaison sont rapportés, chez des personnes lavant des cordons avec de l'huile térébenthine et de l'alcool "; et les vapeurs de térébenthine se sont révélées très nocives pour beaucoup de gens. " Coma; sort temporairement de sa stupeur quand on le secoue, mais y retombe immédiatement après ". Ou encore, on constate un effet toxique : " légèrement ivre pendant plusieurs heures "; démarche chancelante, comme s'il avait trop bu; se tient debout les jambes très écartées; ne peut balancer le corps; insensibilité des extrémités, spécialement les membres inférieurs; quand il essaie d'écrire, n'a plus aucun contrôle sur ses mains et ses bras; faiblesse et prostration; épuisé, incapable de marcher, titube et tombe; " les muscles semblent raides, il marche lentement, penché en avant comme un vieillard "; quand on relève les membres, il retombent lourdement comme par leur propre poids. D'un autre côté, convulsions, spasmes tétaniques, trismus; chorée et épilepsie, avec, par exemple, toutes les 10 ou 15 minutes, de violents paroxysmes convulsifs produisant l'opisthotonos le plus effrayant. Spasmes urémiques.

Nous avons publié le mois dernier un cas de Terebinthina des plus intéressants : mais nous nous permettons de le répéter ici. Il montre comme le remède potentialisé antidote la même drogue brute, pourvu, naturellement, qu'il n'y ait pas de destruction irrémédiable des tissus; 

un enfant de 4 ans, qui tombait dans des périodes d'inconscience, où il était incapable de contrôler ses urines, jour et nuit, fut complètement guéri par une dose de Terebinthina 1000. L'histoire de ce cas fut que l'enfant à l'âge de 18 mois, avait absorbé de la térébenthine, et depuis elle allait de mal en pis. Elle n'eût plus jamais de crises, et, assez vite, l'énurésie disparut. Elle ne reçut rien comme remède, seulement un Placebo. Dr Chas. C. Bowes, USA, Recorder, March 1931. Terebinthina est un remède des plus intéressants, mais son principal usage, et sa principale malignité (comme il ressort des symptômes en caractères gras) est centré sur les organes urinaires : reins, vessie et urètre.

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

La langue reste sèche, avec tension abdominale; après nettoyage, elle devient à nouveau sèche avec augmentation du tympanisme.

La langue ne se nettoie pas graduellement, mais rapidement et en grosses écailles, d'abord par le milieu, laissant la langue lisse et luisante.

Distension de l'abdomen : sensation de distension, comme par des gaz.

Météorisme; tympanisme excessif, abdomen sensible.

Hémorragie intestinale avec ulcération; dégénérescence épithéliale passive.

Violentes douleurs tirantes dans la région des reins.

Albuminurie : au début quand il y a plus de sang et l'albumine que de conglomérats et d'épithélium.

Sensibilité de l'hypogastre, ténesme vésical.

Violentes douleurs brûlantes et coupantes dans la vessie, alternant avec des douleurs similaires dans l'ombilic; pire au repos; mieux en marchant au grand air.

Urine rare et sanglante; brûlure dans l'urètre.

Strangurie; rétention spasmodique de l'urine.

Fréquents mictions la nuit, avec intense brûlure et douleur dans le bas du dos.

Urine trouble, fumeuse, sanglante; claire, aqueuse, profuse.

Hématurie.

Urine noire, avec sédiment " marc de café ".

Après la scarlatine; il passe un peu d'urine sombre, d'odeur douceâtre, trouble, laissant un sédiment comme du marc de café; parfois esprit obtus, ou patient somnolent, voire dans un état de stupeur; hydropisie; bien que riche en albumine et sang, l'urine contient peu ou pas de cylindres.

Métrite et péritonite puerpérale, avec tendance à la nécrose; rétention de lochies, terrible brûlure dans l'utérus, abdomen gonflé par rapport à la normale; céphalée avec soif; langue brune et sèche, nausée et vomissement; abdomen distendu, sensible au toucher; pouls petit, fréquent.

Catarrhe bronchique et pneumonie dans la typhoïde.

Hémorragie provenant des poumons.

Fièvre malariennes et africaines.

Prostration.

Purpura hémorragique.

Congestion et inflammation des viscères; reins, vessie, poumons, intestins et utérus.

Ascite avec anasarque.

Scarlatine, spécialement quand les reins sont touchés, avec stupeur; urine sanglante, fumeuse.

AUTRES SYMPTÔMES MARQUES, EN ITALIQUES OU CURIEUX

" Supposé en train de mourir, mais trouvé intoxiqué par la térébenthine.

Pupilles " violemment contractées ".

Coryza ne s'accompagnant pas des symptômes habituels, sans prodomes, avec écoulement d'un liquide aqueux par l'une ou les deux narines.

Sensation comme s'il avait avalé une petite balle, qui demeurerait dans le creux de l'estomac.

Sensation comme si les intestins étaient tirés vers le rachis (Pb; Plat).

On a dit que Tereb prévient et dissout les calculs rénaux.

Constante colique de tout l'abdomen, se prolongeant dans les jambes.

Impression dans la région inguinale qu'une hernie va sortir.

Impression que les os du pubis sont violemment séparés.

Brûlure et mouvements de reptation à l'anus, comme si les vers grouillaient (a produit la sortie de vers ronds et de plathelminthes).

Mouvement passager dans la région vésicale, durant la selle, comme si la vessie était soudain distendue et penchait en avant.

" Strangurie des plus affligeantes, la plus violente à laquelle il m'ait été donné d'assister, et accompagnée d'une abondante perte de sang ".

Urine très rare et rouge, ou bien très copieuse et de coloration claire, mais dans tous les cas avec une odeur de violette.

" A l'odeur dite de violette à un degré marqué ".

Tout le corps semble malade, avec vertige et engourdissement de la tête.

Très somnolent : difficulté à se tenir éveillé.

Sueur froide et visqueuse sur tout le corps.

Sueur profuse sur les jambes, le soir au lit.

Démarche ébrieuse comme soul.

BOGER donne : " Les douleurs provoquent l'excrétion urinaire ".

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NASH donne, comme principales indications du remède, les douleurs brûlantes et cuisantes au passage de l'urine : urine rouge, brune, noire ou d'apparence fumeuse.

Langue lisse, lustrée, rouge, avec tympanisme excessif (Typhoïde).

Hémorragies par tous orifices, spécialement avec troubles urinaires ou rénaux.

Il dit que Terebinthina, comme Berberis, a beaucoup de douleurs dans le dos, en même temps que les troubles rénaux ou vésicaux. Les peintres, qui travaillent dans l'odeur de térébenthine, sont souvent affectés par elle; parfois, ils sont incapables de travailler.

Pour la brûlure et la cuisson au passage de l'urine, la térébenthine se tient plus près de Canth ou Cannabis sat que de Berberis... c'est un de nos meilleurs remèdes contre l'hémorragie. Dans l'hématurie, l'hémoptysie, et les hémorragies intestinales, notamment dans la thyroïde, voire dans le purpura hémorragique, il peut faire un travail splendide.

Une des principales caractéristiques pour son emploi est la langue rouge, lisse, luisante (Crot; Pyrog); une autre est l'excessif tympanisme. Ces deux symptômes se retrouvent souvent dans une typhoïde, et alors Terebinthina est le remède.... "

* * *

FARRINGTON dit que Terebinthina, ou la térébenthine est un remède dont les médecins de la vieille école est beaucoup trop abusé; aussi a–t–elle été grandement négligée par les Homéopathes. Dans la révulsion provenant d'une opinion fausse des médecins classiques, nous nous abstenons complètement de la drogue. Son action principale se porte sur les reins et la vessie. Quand vous rencontrer une métrite, une péritonite, une typhoïde ou une scarlatine, ou en fait, quelque affection de forme sérieuse, avec les symptômes rénaux suivants, Térébenthine est votre remède.........

Douleurs sourdes dans la région des reins, douleurs brûlantes dans les reins, douleurs rénales se propageant à travers les uretères, brûlant pendant la miction, strangurie, urine albumineuse; d'une manière très caractéristique, l'urine est sombre, nuageuse, d'aspect fumeux, comme si elle contenait du sang décomposé, ce qui se passe réellement.

Le réel état pathologique du rein en pareil cas, n'est pas le mal de Bright aigu, ni la formation croupale sur les reins, mais de congestion rénale, avec suintement de sang dans le bassinet. Quand les symptômes susnommés sont présents, vous pouvez prescrire Terebinthina avec confiance, quelle que soit l'étiquette que vous puissiez mettre à la maladie.

Terebinthina agit souvent puissamment sur les muqueuses. Il produit une brûlure dans les voies aériennes, avec expectoration rare très difficile à détacher.

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UNE EXPERIMENTATION DE TEREBINTHINA

Une femme s'était abîmé les pieds à la marche, et leur appliqua de la térébenthine. Il s'ensuivit un état semblable à de l'hydrophobie : elle avait des spasmes chaque fois qu'elle voyait ou entendait couler de l'eau, ou qu'elle voyait un objet brillant; de même chaque fois qu'elle tentait d'uriner. CLARKE (comp Lyssin, Belladonna, Stramonium).

 

 

Theridion [Ther]

 

Texte

Araignée orange

Venin d'une petite araignée très venimeuse, trouvée sur les arbres oranges de l'ouest de l'Inde. En plus de son habitat, elle a des zones colorées en orange sur la partie postérieure du corps, et un grand carré jaune sur le ventre. La teinture alcoolique est préparée à partir de l'araignée vivante, écrasée.

Ce remède fut introduit et expérimenté par Hering en 1832. Il est intéressant pour ses quelques symptômes particuliers.

On l'utilise dans le vertige; affections de la tête; toux; irritation spinale; hystérie; et états scrofuleux.

Les poisons d'araignées sont spécialement virulents, et sont utiles dans les états délicats comme l'hystérie, avec une extraordinaire sensibilité déformée aux impressions externes. Nous avons déjàparlé de remèdes très importantes comme Tarentula, avec sa réaction intense à la musique, avec sa violence et sa soudaineté.

Theridion réagit plus spécialement au bruit. Son key–note est ; " Chaque son semble pénétrer à travers tout le corps, causant de la nausée et du vertige; tout son aigu pénètre les dents ".

C'est un des remèdes auxquels il faut penser dans une maladie de Ménière (Salicylic acid). Ici, comme dans le mal de mer, ses indications particulières sont : vertige en fermant les yeux; ou " quand ils ferment les yeux pour se débarrasser du mouvement du bateau, ils deviennent mortellement malades ".

Ce poison d'araignée a une extrême sensibilité nerveuse.

Nous extrairons des expérimentations quelques–uns des SYMPTÔMES PARTICULIERS, RARES, ET DIGNES D'ATTENTION, menant à son emploi fructueux, là où les symptômes correspondent.

CHAQUE FOIS QU'ELLE FERME LES YEUX, elle est affligée par des nausées et des vertiges; pire par le bruit, le mouvement, le fait de se pencher.

Sa tête lui semble si volumineuse comme si son crâne en contenait une autre, étrangère.

Nausée et vomissement au moindre mouvement, particulièrement en fermant les yeux.

VERTIGE avec nausée, allant jusqu'au vomissement; pire en se baissant; par le moindre mouvement; au moindre bruit et son; avec des sueurs froides.

Se réveille à 23 heures avec pouls lent.

Vertige avec cécité causée par une douleur dans les yeux.

Violente céphalée frontale, avec douleurs tapantes s'étendant à l'occiput; ou avec pression pesante derrière les yeux.

Céphalée au début du mouvement.

Pendant des jours, impression que le vertex n'est pas à elle; comme s'il était séparé du reste de la tête; comme si elle pouvait le détacher du reste de la tête, elle aurait même envie de le détacher.

Céphalée profonde dans les yeux, ou derrière les yeux, pire à gauche.

Remède d'insolation.

Sa tête lui semble comme une autre tête, étrangère, comme s'il y avait quelque chose d'autre au–dessus d'elle.

Céphalée comme est un bandeau serrant à la racine du nez, et dessus et autour des oreilles.

Tête très chaude intérieurement, écrasée, lourde, et en même temp, elle est joyeuse et chante.

A cause de douleurs profondes dans le cerveau, elle doit s'asseoir ou marcher; il est impossible de rester couché.

Céphalée avec nausée et vomissement, comme dans le mal de mer, et frissons secouants.

Fréquents accès de vacillement devant les yeux. Comme un voile devant les yeux. Doit se coucher.

Les choses semblent doubles : a travers ce tremblement, il s'en suit une nausée; mains froides. Longtemps après, elle n'ose pas se pencher.

Étourdissement et confusion de la vue; tout vient à la fois et devient indistinct.

Aggravé par le moindre BRUIT : chaque son aigu et écho pénètre tout son corps, spécialement les dents; aggrave le vertige et provoque des nausées.

Mugissement, grondement dans les deux OREILLES : démangeaisons derrière les oreilles qu'il aimerait arracher.

Coryza et ozène. Ecoulement offensif, chronique, épais, jaune, ou jaune verdâtre.

Nez sec comme s'il y passait trop d'air; prurit; violent éternuement.

Parfois, en s'éveillant, la mâchoire inférieure ne peut remuer (a été employé dans le tétanos).

L'eau froide affecte les dents; chaque son aigu, strident, pénètre les dents.

Bouche engourdie; goût salé, et mucus salé.

Grande envie d'oranges et de bananes; de vin, d'eau de vie, tabac, fruits et boissons acides. 

Sensation comme si un enfant était attaché dans son corps (Croc; Thuya).

Anxiété dans la région cardiaque; douleurs aiguës irradiant au bras et à l'épaule gauche.

Pouls lent avec vertige.

Irrigation spinale; grande sensibilité entre les vertèbres; s'assoit sur le côté de son siège pour éviter la pression contre le rachis.

Irritation spinale; ne peut supporter le moindre bruit; le choc des pieds sur le plancher l'aggravait au point de la faire crier.



Douleurs dans les os, comme s'ils étaient cassés, ou étaient prêts à tomber en morceau.

Défaillance après chaque effort.

Mord le bout de sa langue pendant le sommeil.

A été utile dans l'angine de poitrine.

Aussi dans l'irritation spinale; le rachitisme; les caries; la nécrose; la phtisie floride; l'atrophie infantile avec hypertrophie glandulaire.

* * *

De Theridion, dont Clarke dit (Dictionnaire de Matière Médicale) : il est très virulent; il produit un état nerveux hypersensible, avec faiblesse, tremblement, frilosité, anxiété, défaillance, et provoque aisément des sueurs froides.

Il y a deux Key–notes très marqués, l'un ou l'autre pouvant être trouvés dans la plupart des cas de Theridion :

I) Extrême sensibilité au bruit : pire par le moindre bruit; les sons pénètrent dans les dents; sensibilité aux vibrations de toutes sortes, bruits de pas, voyage en voiture ou en bateau. Ce symptôme révèle également les rapports de Theridion avec les structures osseuses, aussi bien qu'avec les organes nerveux qu'ils contiennent; il répond à des cas d'irritation spinale vertébrale; également des cas de maladies des vertèbres et d'autres os. Des caries, nécroses et la maladie scrofuleuse des os ont été guéries par Theridion.....

II) Pire en fermant les yeux : ceci s'applique au vertige et aux symptômes de la tête et de l'estomac et ceci forme l'indication de nombreux cas de mal de mer ou des malaises de la grossesse ....... mais, bien qu'aggravé en fermant les yeux, le malade présente aussi une intolérance à la lumière....... Une espèce d'intoxication, d'hilarité, avec loquacité.........

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BOERICKE dit : " .... a une affinité pour la diathèse tuberculeuse... le bruit semble se porter sur les endroits douloureux de le corps. Agité; ne trouve de plaisir à rien. Le temps passe trop vite. Criblé de piqûres partout.. " Il conseille la 30ème dilution.

Theridion est pire par le BRUIT; le toucher; en FERMANT LES YEUX; au moindre mouvement. Mieux au repos et à la chaleur.

* * *

NASH écrit de Theridion : un symptôme particulier et caractéristique a été vérifié par moi–même et bien d'autres : " vertige avec nausée, surtout en fermant les yeux ". Allen dit : vertige en fermant les yeux (Lach; Thuya), en les ouvrant (Tabacum), en regardant en haut (Puls; Sil), à tout bruit, au moindre bruit; vertige auriculaire ou labyrinthique (Mal de Ménière).

Et encore : " Chaque son semble pénétrer à travers tout le corps, provoquant nausées et vertige ". Asarum a un symptôme similaire, qui est digne d'être retenu : " Hypersensibilité des nerfs; au grattement de la laine ou de la soie, le froissement du papier est insupportable " (Ferrum; Tarax).

Le vertige survient dans différentes affections de la tête ou de l'estomac, et guérit tous les troubles, quand il est présent........

Un autre symptôme qui semble de grande valeur dans les affections de la poitrine est : " la douleur court à travers l'hémithorax gauche, jusqu'à l'épaule ". (La Phtisie floride a été guérie, sur ce symptôme comme guide, si le remède est donné assez tôt). Cela rappelle Myrtus communis, avec lequel j'ai guéri plusieurs cas ayant ce symptôme local particulier. (Sulfur, Pix liquida et Anisum stellatum ont également cela).

 

 

Thuya Occidentalis [Thuj]

 

Texte

(Arbre de vie)

Arbor vitae ! en vérité c'est un " arbre de vie pour la guérison des nations entières ! ", comme nous avons le voir !

Hahnemann dit qu'aucun emploi médical sérieux n'a été fait de cette plante " avant maintenant ".

Il dit : " les effets purs de cette puissante substance médicinale remarquable sera regardée par les praticiens homéopathes comme un ajout considérable à leur trésor médicinal dans certaines des plus sérieuses affections de l'espèce humaine, affections pour lesquelles jusqu'alors il n'y avait pas de remède ". Il spécifie qu'il est " le seul remède efficace " pour les verrues–figues et la gonorrhée. Il l'employa à la 30ème dynamisation, puis trouva qu'à la 60ème dilution, " non seulement la force du remède ne s'est pas abaissée∑ , mais bien au contraire que cette puissance semble chargée plus intensément encore des vertus médicinales de Thuya ".

Thuya produit des céphalées et névralgies intenses. Il affecte spécialement la tempe gauche. Sa douleur caractéristique est " la sensation d'un clou enfoncé dans la tête ". 

Il affecte les reins, avec fréquentes mictions, et toutes sortes d'urines pathologiques y compris la glycosurie; aussi l'urine comme de l'eau (Ignatia). Il a une grande action sur l'anus et les parties génitales : –anus fissuré, douloureux au toucher, souvent avec verrues, " parfois grand nombre de tubercules muqueux ou condylomes plats, moites, autour de l'anus, spécialement chez les sujets sycotiques ". Sueur au niveau des parties génitales; offensives. Excroissances verruqueuses et en chou–fleur au niveau de l'anus et des parties génitales. Il a le sévère mal de dos, de la petite vérole (variole), pour lequel il a été prouvé qu'il était un remède très utile, car il est un des remèdes produisant et guérissant les éruptions pustuleuses.

Que Thuya puisse produire des verrues, nous l'avons prouvé curieusement il y a des années. L'un de nos chevaux avait bu quelques verrues et des cicatrices, ou il y avait eu des verrues probablement révéla qu'on avait du cautériser. Le cocher avait reçu une petite fiole de TM de Thuya, avec l'instruction d'en faire une solution destinée à baigner les verrues. Il comprit mal et plaça le liquide en question dans l'eau de boisson du cheval, et il s'en suivit une extraordinaire illustration des verrues de Thuya, avec leurs caractères propres et leurs situation typiques.

Un des symptômes en caractères gras d'Hahnemann est " Lors de l'exposition du corps à l'air chaud, il frissonne partout. Chair de poule avec beaucoup de bâillements.

L'air chaud lui semble froid, et le soleil semble avoir perdu tout pouvoir de le réchauffer ".

Thuya a des sueurs particulières, huileuses, douceâtres, fétides; et une condition unique ; " sueur profuse seulement sur les parties découvertes ". Ceci a suggéré l'emploi curatif de Thuya dans diverses maladies et divers états, rapportés de temps en temps dans notre littérature.

C'était le symptôme déterminant dans un cas de myosite ossifiante ; dans ce cas, il réalisa un extraordinaire changement et déclencha la déossification.

Mentalement, Thuya fait des fautes en lisant et en écrivant. Il parle lentement, comme s'il ne trouvait pas ses mots; " méditation prolongée à propos de pures bagatelles ". Il a des idées fixes, comme si le corps était fragile et pouvait facilement se casser; quand il marche, sensation comme si les jambes étaient faites de bois; comme si un animal vivant se trouvait dans l'abdomen (Croc); comme s'il se trouvait sous l'influence d'une puissance supérieure. Sommeil malaisé avec rêves: qu'il tombe d'une hauteur, de morts, etc...

KENT décrit le patient Thuya typique, comme un sujet d'aspect maladif, avec une face cireuse, qui semble comme barbouillée de graisse.

La transpiration est particulière, douceâtre, forte, caustique.

Il dit qu'Arsenicum est souvent le remède aigu, et Thuya le remède chronique, comme dans l'asthme : ici, il y a des cas où Arsenicum semble le remède, mais il est seulement un palliatif, alors que Thuya ou Natrum sulf guériront.

Ils le feront en en ramenant une manifestation primitive qui avait été supprimée.

Il décrit les excroissances verrucoïdes de Thuya, molles, charnues et très sensibles; brûlent, démangent et saignent facilement quand elles subissent un frottement des vêtements. Excroissances en chou–fleur dans le vagin, ou sur le col utérin, autour de l'anus et des muqueuses en général.

" Herpès partout, avec douleurs névralgiques excessives....

Thuya surpasse toutes les thérapeutiques pour les symptômes venant de verrues–figues supprimées. 

" C'est un remède prédominant pour les cas où vous avez une l'histoire des morsures de serpents, de variole, ou de vaccinations ".

Mais, c'est au Dr James Compton BURNETT, avec sa théorie de la " vaccinose " que revient l'honneur d'avoir introduit Thuya dans les rangs de la pratique courante, pour notre besoin quotidien. Il avait l'habitude de dire que Thuya lui rapportait 200 livres par an.

CLARKE aussi reconnaît la vaste utilité de ce remède : " Tout le monde est vacciné et boit du thé ", disait–il, " et Thuya est le grand antidote du thé et de la vaccination ".

Burnett, dans la préface à sa brillante petite monographie, et qui marque l'époque, sur " Vaccinose et Homéoprophylaxie ", écrit : " La vérité n'est pas vérité excepté pour l'infini; à l'esprit des mortels, la Vérité n'est pas nécessairement ce qui est VRAI mais seulement ce qui apparaît vrai. Aussi, ce qui, pour l'un semble une vérité glorieuse, n'est pour l'autre qu'un non–sens sans gloire, et tous les deux peuvent cependant être honnêtes et être animés de la même ardeur dans la recherche de la vérité. .... L'idée d'employer Thuya occidentalis, comme il est recommandé ici, n'est pas nouvelle, pas plus qu'elle n'est particulière à l'auteur, bien qu'elle soit fort peu connue dans cette région, et encore moins mise en pratique; et c'est pourquoi nous espérons que la publication de ces quelques pages aideront à établir la vaccinose comme une forme de maladie, et Thuya comme un de ses principaux remèdes ".

Burnett concède que la vaccination protège en réalité, dans une très large mesure, de la variole; il n'est pas anti–vaccinaliste; mais son but est :

" (1) de montrer qu'il existe un état maladif, dans la constitution qui est engendré par le virus vaccinal (la lymphe ainsi appelée), maladie qu'il propose de nommer VACCINOSE, ou l'état vaccinal; et 2) qu'il existe également dans la nature un remède notable pour ladite vaccinose, à savoir Thuya occidentalis, et 3) que Thuya est un remède pour la vaccinose en raison de son homéopathicité; et 4) et enfin que la loi de similitude s'applique également à la prévention de la maladie ".

La " vaccinose " selon Burnett, ne signifie pas la réaction aiguë à la vaccination, l'état fébrile, avec le phénomène local au point inoculé, – même pas l'éruption généralisée varioliforme suivant la vaccination.

Il dit : " Tout ceci est inclus dans le terme de vaccinose, mais pas seulement ceci : mais aussi l'état constitutionnel morbide, profond et souvent durable, engendré par le virus de la vaccine. Ce n'est pas de la lymphe, naturellement, mais du pus...... Le pouvoir protecteur de la vaccination est dû à l'état maladif du coups.

" Un homme souffrant de vaccinose peut ne pas être malade au sens ordinaire du terme. Mais il doit se trouver dans un état morbide atténué; il a été anéanti ou alors il n'est pas vacciné... "..... et Burnett dit que quelques uns de ses plus mauvais cas de vaccinose sont ceux où la vaccination n'avait pas pris.. Il a remarqué que " pas mal de personnes faisaient remonter leur mauvais état de santé à une vaccination, considérée comme infructueuse ". Et il déclare que le " fait de prendre " est la réaction constitutionnelle par laquelle l'organisme se libère plus ou moins lui–même du virus inoculé. Tandis que si la réaction ne se fait pas, et que le virus a été absorbé, il se produit un processus chronique – parésie, névralgie, céphalée, boutons, acné, etc... ".

Le petit ouvrage de Burnett est rempli de cas merveilleux qui confirment cette théorie ; et nous, qui suivons sa trace, avons de savoureuses expériences personnelles à relater, et qui démontrent, a posteriori, cette assertion.

Ici, se trouvent, en résumé, quelques uns de ses cas.... Un bébé mourant, blême, en état de collapsus; il était tombé soudain malade peu de jours avant. On découvrit que la nouvelle nourrice avait un bras récemment vacciné qui était un peu douloureux. Burnett trouva ce cas étrange, et donna Thuya 6, à la fois au bébé et à sa nourrice. Le résultat fut que le matin suivant, le bébé était toujours pâle, mais pratiquement bien, et les vésicules vaccinales, sur le bras de la nurse, s'étaient desséchées; elles continuèrent à se dessécher complètement, et ne devinrent jamais pustuleuses. Le bébé continua d'aller aussi bien.

(Nous avons vu une fois un cas très sévère de maladie après vaccination chez un bébé; température élevée, éruption sur tout le corps, alors que la zone de l'inoculation était au stade vésiculeux. Thuya guérit promptement l'enfant – il était pratiquement rétabli le lendemain; et là aussi, ni pustule, ni escarre. Ainsi Thuya est–il un ANTIDOTE DE LA VACCINATION dans son stade aigu, précoce).

Parmi les cas de Burnett, NOUS AVONS : ....... Homme d'âge moyen; eczéma depuis 20 ans avec éruption pustuleuse sur la jambe, l'eczéma datait d'un rappel de vaccination, il y a vingt ans. Thuya 30X le guérit. Les pustules se mirent immédiatement à se dessécher, et le patient, " trop occupé pour venir lui–même ", nous adressa dernièrement un mot pour dire que sa peau était guérie.

Une dame jeune : après une revaccination, vit survenir une éruption sur le menton, englobant la lèvre inférieure. Elle devait porter un épais voile pour cacher son visage défiguré et répugnant. Thuya 30X la guérit en quinze jours, ne laissant aucun épaississement de la peau, ni cicatrice.

Névralgie post–orbitaire depuis vingt ans; stationnaire : même la bonne homéopathie n'avait rien fait. Son existence n'était qu'un long supplice. Elle arriva à un " désespoir complet ". Burnett trouva qu'elle avait été vaccinée cinq ou six fois et lui donne Thuya 30 X, qui guérit. La névralgie disparut lentement. Environ six semaines plus tard, il pouvait noter : " les yeux sont bien ". Une année après, elle lui écrivit qu'elle avait été en excellente santé, " excepté une ou deux tentatives de retour de l'ennemi, j'ai été tout à fait exempte de souffrances ".

Céphalée chronique durant neuf ans. Mal de tête une à deux fois par semaine. Céphalées très sévères, constrictives, explosives. Il donna d'abord Graphites : alors une zone rouge sensible apparut sur l'oeil droit, avec deux ou trois pustules à tête blanche. Puis, découvrant qu'elle avait été vaccinée à 3 mois, revaccinée à 7 et 14 ans, et qu'elle avait eu la variole environ dix ans avant, il donna Thuya. Elle commença à s'améliorer puis survint un épisode aigu avec fièvre, nausée et sueurs. Des boutons surgirent de la face et de différentes parties du corps, s'emplirent de pus, pour ensuite disparaître. Les symptômes furent considérés comme ressemblant à ceux de son attaque de variole. Les maux de tête s'améliorèrent avant cette période, et deux ans plus tard, Burnett apprit que la guérison se maintenait d'une manière satisfaisante. Il n'y eut plus de céphalées.

Il donna des cas de glandes, zones sans cheveux, influenza ordinaire avec mauvaise santé et céphalées, ou le patient avait été successivement vacciné quatre fois ou d'acné, de la face et du nez, de dermatite nasale après revaccination infructueuse de névralgie de l'oeil droit, chez un homme, qui, quand on lui demanda de se revacciner, devint effrayé, disant " je ne souhaiterais pas être vacciné à nouveau ! ", parce que la dernière vaccination l'avait rendu fort malade pendant un mois – de maladie des ongles des doigts – de parésie (vacciné 6 ou 7 fois, mais n'ont jamais pris) – d'irritation spinale, un cas sévère de maladie avec incapacité; a été vacciné 4 fois et une cinquième sans succès – de développement arrêté et hémiparésie – et un certain nombre d'autres cas montrant la vaste portée de Thuya, et son pouvoir curatif étonnant; les indications étant moins les symptômes actuellement présents pour lesquels Thuya pourrait ou non être suggéré, mais les symptômes de la maladie originelle, maintenant latente ou chronique, le " fons et origo ".

La vaccinose de Burnett est rendue aisément compréhensible si l'on revient à Hahnemann. Même Burnett n'a pas semblé saisir la véritable nature de la question ; c'est–à–dire que la vaccination peut, dans une certaine mesure, protéger de la variole ou la modérer, parce que le vacciné a été doté d'une affection chronique parasitaire similaire, qui le rend, plus ou moins, immunisé pour cette maladie " semblable ", la variole.

Hahnemann nous dit que deux maladies semblables, ne peuvent se repousser l'une l'autre; pas plus que deux maladies semblables ne peuvent exister ensemble, dans le même organisme, pour former un double, un complexe morbide.

Non : deux affections (différentes dans leur nature, mais très semblables dans leurs symptômes et leurs effets) s'annuleront l'une l'autre quand elles se rencontrent dans l'organisme; la plus récente, de pouvoir morbide plus fort, à cause de sa similitude, prendra possession des parties précisément affectées par la plus faible, laquelle est conséquemment annihilée – quand la force vitale reste affectée seulement– temporairement – par l'influence morbide nouvelle.

L'explication moderne serait probablement que l'affection chronique, pour être gardée en suspens, doit faire appel aux mécanismes protecteurs de l'organisme, lesquels, sont alors à même de repousser l'ennemi " similaire ".

La nature de l'infection, et l'anamnèse suivant la vaccination répondent aux postulats d'Hahnemann relatifs à ses maladies parasitaires chroniques : 

l'infection prend place en un instant.

Puis suit une période quiescente, jusqu'à ce que l'organisme entier, étant infecté, réagit vigoureusement, et s'efforce de chasser la maladie vers la peau, c'est–à–dire à la porte d'entrée de l'infection.

Puis, après une réaction plus ou moins violente, l'organisme cesse de lutter, et s'accommode par une sorte de tolérance latente, dans laquelle, quoique n'étant plus infectieux, le miasme survit, étouffé,, mais non tué, influençant hostilement toute l'histoire de l'existence de son hôte, avec ses réactions aux maladies et aux remèdes; De telle manière que le remède le plus récent, même homéopathiquement indiqué, ayant donné quelque résultat au début, agit de moins en mois, pour être finalement inactif, parce qu'il ne correspond pas à la cause sous–jacente de l'affection continue du patient.

La vaccinose de Burnett un stade de maladie chronique indéfinie, prend différentes formes chez des individus différents, selon leur manière d'être : l'un devient asthmatique, l'autre épileptique tandis que d'autres développeront des maux d'estomac ou des articulations; d'autres encore feront des névralgies, ou des maux de tête de longue durée. De tels cas sont embarrassants et déroutants, terriblement résistants au traitement, et ne pourront être éclaircis tant que l'on n'a pas trouvé la clef de l'énigme Thuya... THUYA, qui antidote merveilleusement la vaccination, aussi bien dans ses cas aigus et chroniques; chez ces sujets beaucoup vaccinés, ou qui ont été excessivement affectés par la vaccination, ou encore, les cas où les vaccinations n'ont pas pris, c'est–à–dire qu'ils ont manqué de réagir de façon aiguë au virus implanté. Ces derniers, nous n'avons montré, étant, dans l'expérience de Burnett, les cas les plus méchants.

Hahnemann nous donne seulement 634 symptômes de Thuya, mais la drogue a été expérimentée depuis d'une manière plus étendue, souvent dans ses dynamisations, et l'Encyclopédie d'Allen nous donne pas moins de 3370 symptômes (avec, comme d'habitude, chaque symptôme vérifié).

Dans ces dernières réexpérimentations sur une centaine de personnes des deux sexes, nous trouvons que Thuya a causé, chez les personnes sensibles, des états aussi sérieux que l'asthme, les convulsions épileptiques, des masses dans le sein; ainsi non seulement il produit ces choses, mais il devrait guérir ces choses, avec ou sans la vaccinose de Burnett pour donner un vote prépondérant. Thuya est aussi responsable des maux de tête les plus terrifiants, de troubles cutanés, et il a déterminé, reproduit et guérit des écoulements urétraux et autres écoulements. Vous ne pouvez guérir certaines de ces choses sans Thuya.

Ensuite, il y a le rhumatisme gonorhéique. Nous avons vu un cas d'arthrite rhumatoïde. (D'origine gonorrhéique ?), où Thuya a fait merveille en libérant les articulations et, en redonnant la force et le mouvement, alors que d'autres remèdes, semblant indiqués, avaient échoué.

Clarke a écrit un article frappant sur Thuya dans son Dictionnaire, article qui mérite bien d'être lu. Il donne l'essentiel du petit opuscule de Burnett avec quelques observations de son propre cru.

Les Guiding Symptoms d'Hering fournissent également des cas intéressants de Thuya, certains après vaccination.

Mais là où nous pensons avoir agi mieux qu'eux, c'est en essayant de mettre en avant la théorie selon laquelle : si la vaccinose est ce qu'elle est, si elle agit ainsi en viciant la santé, c'est parce qu'elle est une des maladies parasitaires chroniques d'Hahnemann. Rien sinon ne pourrait expliquer complètement sa conduite, ou sa façon de guérir.

Et maintenant ces cas récents, de notre propre expérience, viennent augmenter nos connaissances des vertus curatives de Thuya; prescrits sur la base de la Vaccinose de Burnett et de son grand remède Thuya, ainsi que sur la conception d'Hahnemann des maladies chroniques de nature parasitaire; conception acceptée avec tout bonnement un haussement d'épaules, et considérée comme une pierre d'achoppement, comme un outrage, jusqu'à ce que la Science se décide à démontrer sa vérité. Ces cas se trouveront détaillés dans mon pamphlet : " Conception Hahnemannienne des maladies chroniques causées par des micro–organismes parasitaires ". Nous les donnerons brièvement, telle qu'ils ont été rapportés dans une lettre à un des grands journaux médicaux, lettre qui a éveillé l'intérêt de l'éditeur, mais pas suffisamment pour en assurer l'insertion.

Cette lettre indiquait :

" A propos de la communication du Professeur du Maitland à la Société de Pathologie de Manchester (à laquelle vous vous référez dans notre numéro du 29 octobre 1932), et de sa suggestion selon laquelle la résistance à la vaccination après rétablissement par rapport à l'infection dépend de la persistance du virus vivant dans les tissus, il est intéressant de noter qu'une suggestion similaire était faite par Hahnemann, il y a cent ans, au sujet de toutes les maladies chroniques; et que la pratique homéopathique, basée sur cette théorie, produit des résultats semblant confirmer cette théorie.

" Notre grand antidote à la vaccination est Thuya occidentalis, qui fera avorter la vaccination, comme nous l'avons vu, et se révèle curatif dans les états chroniques des personnes ayant été vaccinées d'une manière répétée, souvent sans résultat, ou ont été très malades du fait de la vaccination, et " n'ont jamais été bien depuis ".

" Ici se trouvent quelques cas........ Petite fille : depuis la vaccination exactement, pustules sur les jambes, ou bien alternativement, quand ces pustules disparaissent, apparaissent des crises d'épilepsie. Thuya la guérit promptement.

" Petit garçon : onyxis purulent, pratiquement intraitable. L'ongle sauta et le pouce guérit. Puis survinrent des abcès dans différentes parties du corps, jusqu'à ce qu'il fut découvert que le malade avait été huit fois vacciné par un interne zélé et consciencieux. Thuya mit fin à ce trouble.

" Femme de 29 ans, crises d'épilepsie au moins une fois par semaine, avec (pour Aura) un symptôme de Thuya : 'avant les crises, les oreilles semblent engourdies ". Elle avait d'autres symptômes de Thuya, pire par les oignons, qui provoquent une crise le matin suivant; tombe de sommeil. Par deux fois vaccinée, la dernière vaccination prit mal. Après la première dose de Thuya, en haute dilution homéopathique, les crises furent entièrement stoppées pendant les dix mois où elle resta sous notre observation. Elle déclara : 'je n'en ai plus maintenant '.

" Femme de 60 ans. Céphalée aveuglante durant toute sa vie. Vaccinée trois fois, le dernier prit très mal ; 'gardant le lit, avec délire '. On lui donna Thuya. Un mois après, 'seulement une crise de céphalée, et encore pas très mauvaise; plutôt pesante; par contre, puis le souffle court, comme lorsqu'elle avait été vaccinée et douleurs dans les os, comme quand elle a été vaccinée'. Le retour des vieux symptômes, sur la route de l'extinction, prouve le remède. La malade a perdu ses céphalées et a pris 8 livres, elle est retournée au travail aux dernières nouvelles, il y a 5 mois. Elle eu, comme la plupart de ces patients Thuya, des sensations de sortir d'un grand sommeil, de tomber dans un trou sans fond.

" Une infirmière de 39 ans. Sévères crises d'asthme depuis deux ans; elles durent 3 ou 4 jours, pendant lesquels elle peut difficilement respirer. Vaccinée 5 fois, la dernière n'a pas pris. Elle reçut Thuya, en haute dynamisation. Résultat : pas d'asthme du tout depuis 3 ans et demi; puis une récidive, et à nouveau Thuya. Il y a 9 mois de cela, et nous n'avons plus entendu parler de rien.

" Fille de 19 ans. Ecoulement entre ou à la place des règles. Vagues symptômes, mais elle n'est pas du tout la même dans son comportement. Vaccinée il y a 18 mois seulement, et elle a eu une très forte température, elle est restée malade pendant 14 jours, le bras demeurant seulement rouge une journée. On a dit alors que la vaccination avait pris intérieurement. Elle prit Thuya. Un mois après, le médecin qui la suivait écrivit : 'Melle H est guérie'; et sa mère écrivit : 'Elle est tout à fait bien et joyeuse. Elle avait été d'un comportement si différent par rapport à ses manières habituelles que je me demandais si cela avait put être la vaccination'.

" Femme, 59 ans, furoncles pendant six ans. Pire au niveau de l'anus et de la vulve. Cela commença par un furoncle. Inoculations pour typhoïde. Vaccinée 4 ou 5 fois, 'ne prennent pas comme d'habitude'. A reçu Thuya. Sous observation depuis 9 mois, on note : " aucun trouble; espère que ces choses sont désormais du passé'.

" Femmes avec de grands enfants. Éruption entre les orteils, puis les poignets, et les paumes des mains; maintenant également au niveau des plantes et des côtés des pieds; très irritable, spécialement les pieds la nuit. Le toucher fait apparaître le prurit. Vacciné trois fois Thuya. Sa fille, médecin, écrivit six jours plus tard : 'Plus aucun trouble du tout depuis la prise de la première prise, très reconnaissante. Éruption disparue; aucun élément nouveau n'est survenu. 'Thuya a achevé cela.

" Plusieurs années de maux de tête chez la mère d'une très bruyante famille de jeunes enfants. Beaucoup vaccinée. Elle reçut Thuya. Ceci se passait il y a quelques trente années. Vue récemment. 'Aucune récidive de ces céphalée'.

" Femmes de 47 ans. Gazée pendant la guerre, asthme revenant encore chaque nuit en 1921. Maintenant (1931), asthme tous les deux mois, ou plus souvent. Les remèdes perdent leur effet. Tombe dans le sommeil. Vaccinée plusieurs fois, les vaccinations ne semblent jamais avoir pris Thuya. Pas d'attaques pendant quatre mois, sa plus longue période sans asthme. Maintenant, après un refroidissement, une mauvaise attaque et Thuya fut répété. Dans ce cas où il y avait dix années d'asthme avec au moins une crise tous les deux mois, la malade est pratiquement bien depuis dix–huit mois ('il y a eu seulement un véritable crise après quatre mois, et deux menaces légères').

" Melle X. Asthme depuis 7 ans, rhume des foins depuis 15 ans. La mère est asthmatique; le père aussi. Histoire de tuberculose, du côté de la mère. Asthme apparu après une très mauvaise vaccination, 7 ans auparavant. A été traité par injections, Thuya. L'absence d'asthme dura une année entière, et on n'eut pas besoin de répéter le remède. De tout l'été, pas d'asthme ni de rhume des foins. Puis, treize mois plus tard, il y eut lieu une légère récidive, et Thuya fut répété, et depuis ce temps, elle est demeurée extrêmement bien.

" Petit garçon de trois ans. Se présente comme un déficient mental. Très sale; incontinence nocturne des matières et de l'urine. A mangé une crotte de chien. A l'hôpital des enfants, la mère s'entendit dire : 'vous ne pouvez pas remplacer le cerveau; il ne sera jamais normal'. Fut vacciné et la vaccination ne prit pas; on recommença à 9 mois.. La mère également, avant la naissance, avait eu un écoulement sale (gonorrhéique ?), autre indication de Thuya. Il reçut Thuya, avec des résultats presque miraculeux. puis quatre semaine après. 'Il y a un mieux surprenant; il a changé de manière prodigieuse. Il saisit ce que vous dites, parle, il devient plus gras; dort mieux; très observateur, demande : qu'est–ce cela ? 'A eu une réunion d'anniversaire il y a quatre jours, et s'est comporté comme n'importe qui'. Sa mère dit 'Le médecin de la Great Ormont Street m'avait déclaré : " Vous ne pourrez pas lui changer le cerveau , mais vous l'avez fait ? " Un autre mois passe; il joue dans sa chambre et bavarde. Quand sa mère l'appelle pour mettre son manteau, il dit 'Juste une minute, Maman ' Mais naturellement ce n'était pas un véritable cas de déficience mentale, mais tout bonnement d'un arrêt de développement, pas long, grâce à Hahnemann, à Burnett et à Thuya.

" Mais permettez–nous un avertissement. Si quelqu'un désire répéter ces expérimentations, il devra se rappeler qu'il emploie un remède homéopathique, dont la préparation et la posologie sont différentes de celles des remèdes qu'il a l'habitude d'employer. Si vous désirez produire un effet sur un patient, provoquer le sommeil, la sueur, le vomissement, ou une douleur sourde, vous devrez donner la dose capable de faire violence à l'organisme. Mais le remède des " symptômes semblables " est tout bonnement un stimulus vital, capable de déclencher chez le patient la réaction curative, et cela demande seulement une dose minime et peu fréquente, celle qui a été établie par 100 années d'expérience, comme étant la plus adaptée à la circonstance. Vous employez des poisons cellulaires : et ici, selon la loi d'Arndt–Schulz, de fortes doses peuvent être léthales, de plus petites doses provoquer l'inhibition, tandis que les doses les plus faibles stimuleront ".

Et maintenant une remarque aux homéopathes concernant Thuya. Ce n'est pas un remède sûre dans des mains malhabiles ou ignorantes. La " maladie Thuya ", là où le remède est donné avec obstination, peut également devenir chronique, selon Kent. Nous citerons....

Il dit, au sujet de Thuya; " Si vous le répétez encore et encore, il arrive qu'il restera toute la vie... Les remèdes bruts n'impressionnent pas la force vitale d'une façon aussi permanente; mais chez un sujet normalement et profondément sensible, aussi sensible que pour une contagion, si vous entreprenez de l'expérimenter (en dilution) en le donnant jour et nuit, vous incrusterez le miasme dans son organisme toute sa vie ".

Et toujours, plus grande est la puissance du remède, plus grandes sont ses capacités de faire du bien ou du mal, et plus grande est la connaissance nécessaire pour son emploi. Et je pense que nous avons prouvé que Thuya est, comme le dit Hahnemann, " une substance médicinale d'une puissance peu connue........ utile dans pas mal des plus sérieuses affections de l'espèce humaine, pour lesquelles auparavant il n'y avait pas de remède ".

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Maux de tête nerveux, sycotiques ou syphilitiques.

Pellicules squameuses blanches; chevelure sèche, qui tombe.

Ophtalmie des nouveaux nés.

Condylome de l'ANUS.

Anus fissuré, douloureux au toucher, souvent avec verrues, parfois grand nombre de tubercules plats, moites, muqueux ou condylomes entourant l'anus, spécialement chez les sujets syphilitiques.

Affections prostatiques provenant d'une gonorrhée supprimée ou mal traitée.

Gonorrhée : brûlure en urinant, urètre gonflé; jet urinaire bifurquant; écoulement jaune, vert, aqueux; avec verrues, érosions rouges sur le gland; cas subaigus ou chroniques, spécialement quand on a pratiqué des injections et que la prostate est intéressée.

Condylomes, tubercules muqueux, excroissances en chou–fleur; verrues–figues, ayant l'odeur de vieux fromage ou de saumure de hareng.

Verrues, condylomes et autres excroissances au niveau de la vulve.

Condylomes humides, suppurant, piquant et saignant.

INSOMNIE : voit des apparitions en fermant les yeux; les parties sur lesquelles il est couché sont douloureuses; provenant de la chaleur et de l'agitation; provenant de la dépression mentale; après revaccination.

Excroissances comme des verrues sur le dos de la main, sur le menton et en autres endroits.

Verrues et condylomes, larges, granuleux et pédonculés; parfois suintement humide, et saigne volontiers.

SYMPTÔMES ETRANGES

Le corps semble très mince et délicat; faible, se brise facilement; comme s'il était de verre.

Comme si un animal vivant était dans l'abdomen.

Sensations d'un " clou " enfoncé à l'intérieur ou l'extérieur du cerveau.

Comme si les muscles abdominaux étaient poussés vers l'extérieur par le bras d'un enfant.

Comme si du plomb bouillant passait à travers le corps.

Comme si l'anus allait voler en pièces pendant la selle.

Comme si un petit écoulement ou une goutte circulait à travers l'urètre.

Comme si les jambes étaient faites de bois; ou allongées.

Douleurs piquantes ou en coup d'aiguillon, dans des parties variées du corps.

Refroidissement sur la hauteur de la colonne vertébrale; dans les bras.

Brûlure; cuir chevelu, yeux, paupières, du bas du dos, entre les omoplates, etc...

" Un surplus de production de vie; prolifération presque illimitée de végétations pathologiques, condylomateuses, excroissances verruqueuses sycotiques, tumeurs spongieuses...... Toutes les manifestations morbides sont excessives, mais apparaissent tranquillement, si bien le commencement de l'état pathologique est à peine reconnu".

Rhumatisme : la chair qui recouvre les os semble battue.

Mauvais effets de la vaccination.

Luxuriante pousse de poils dans les régions habituellement glabres.

La peau semble sale; elle ne peut être nettoyée et devenir nette (Psor).

Verrues, condylomes, larges, granuleux, pédonculés, parfois suintement, et saignant facile.

Éruptions seulement sur les parties découvertes qui brûlent violemment après grattage.

Sueur seulement sur les parties découvertes, tandis que les parties couvertes étaient sèches et chaudes. 

 

 

Tuberculin Nosode [Tub]

 

Texte

Bacillinum (Burnett); Tuberculinum (Kent). 

Tuberculinum (Koch); Tub bovinum

Bacillinum (primitivement appelé Tuberculinum) fut le produit le plus ancien; et quand on feuillette l'ouvrage d'époque de Burnett,(Nouveau traitement de la Consomption " à la lumière de sa vaste expérience concernant l'emploi, principalement de Tuberculinum bovinum, il est probablement de beaucoup le meilleur des deux. 

On a fait plusieurs préparations à partir des différentes manifestations de la tuberculose, et elles agissent toutes. C'est un " nosode " dont sous une forme ou sans une autre, on serait désolé d'être privé. La nature humaine est étrange et intéressante. Quand Burnett publia son ouvrage, et que sur ses traces on a commencé à employer " le virus phtisique ", un de nos médecins exprima son dégoût à l'idée d'utiliser un matériel aussi repoussant à des fins curatives. " Il ne voudrait pas en prendre lui–même, et certainement n'en prescrirait jamais à sa clientèle .... ", puis, peu de temps après, inspiré par Koch, il l'injecta !

Imaginez cela ! Tellement dégouttant en dynamisation alors que le, produit est stérile, tué, trituré, alors que dans la 30ème dilution il y a une simple partie dans un décilion (10 milliards), en dilution alcoo1ique; et cela suffit pour imprégner de minuscules pilules de sucre de lait que pouvez–vous imaginer de p1us dégoûtant ? Et cependant, par les méthodes d'Hahnemann, les plus terribles poissons et les produits pathologiques peuvent être apprivoisés, bridés, de façon à produire un effet curatif sur un homme vigoureux, qui en a besoin et qui est par conséquent hypersensible à leur action; et cependant d'une totale innocuité " pour un petit enfant d'un jour en bonne santé ". Peut–être est–ce une question de prise de contact ? Ce n'est pas la préparation délicate qui a un pouvoir en soi; Ce n'est pas non plus que l'homme malade soit hypersensible : mais c'est seulement " du semblable " (la loi de similitude) qui fait le contacte que les choses arrivent.

Pour répondre aux objections de son utilisation fondée sur l'origine déplaisante du remède, Burnett dit, que " si la phtisie peut être guérie avec du pain ou du beurre ou encore de la bouillie de roses, c'est bien; mais si non, alors laissez–nous avoir quelque chose qui puisse la guérir ".

Il y a plusieurs préparations à partir du toxique tuberculeux. Le Dr H.C. Allen, qui fit beaucoup avancer l'emploi des nosodes, dit dans ses Keynotes : " Les dilutions de Fincke et Swan furent préparées à partir d'une goutte de pus tiré d'un abcès puruleux du poumon ou de crachats. Celles de Heath proviennent d'un poumon tuberculeux, dans lequel le bacille tuberculeux a été trouvé au microscope; depuis, le premier a été nommé Tuberculinum, le second Bacillinum. Toutes les deux sont dignes de confiance et efficaces ".

BURNETT, qui a introduit le nosode dans la pratique courante, au moyen de sa petite monographie brillante susmentionnée, utilisa la préparation de Heath, " faite spécialement pour lui ". Burnett nous raconte que les homéopathes, des hommes d'avant–garde utilisaient déjà le virus de la consomption pour guérir la consomption elle–même, mais " les chefs de l'ordre médical en place s'élevèrent à cor et à cris contre deux des homéopathes qui utilisaient d'une manière si inexplicable le virus de la consomption contre la maladie elle–même; et par crainte d'une opposition et insupportable, et de dégâts par ignorance, la pratique de cette méthode fut désapprouvée et presque suspendue.. un petit nombre d'auteurs publiaient çà et là un cas frappant de guérison de consomption par le virus tuberculeux lui–même ".

Burnett avait utilisé régulièrement sa préparation pendant 5 ans, en pratique journalière, quand le Dr Koch " sortit sa découverte, qui marque l'époque, d'une nouvelle cure de la consomption, découverte que se trouvait n'être rien d'autre que notre virus administré homéopathiquement, contre huées et cris s'étaient élevés il y a longtemps, de la part de mêmes hommes qui maintenant se jetaient aux pieds du Dr Koch avec une abjecte adoration ".

Burnett dit que la différence entre notre vieux Tuberculinum (que j'ai osé nommer " Bacillinum " quand les bacilles étaient présents dans la préparation) et celui de Koch, réside dans le mode d'obtention; le nôtre est le virus de la maladie naturelle elle–même, tandis que celui de Koch est le même virus artificiellement développé par culture sur de la gelée de boeuf; le nôtre est le poussin éclos sous la poule, celui de Koch est le poussin sorti d'une couveuse artificiellement. 

Koch a seulement découvert la culture artificielle, et non pas le remède lui–même ou son usage comme traitement de la consomption..... Mais " il y a une autre différence, à savoir le mode d'administration au patient. J'emploie le remède en haute puissances, exemptes des dangers palpables de la méthode de Koch, qui injecta des quantités matérielles sous la peau ,en autres termes, directement dans le sang....

Un an après, dans la seconde Préface à une nouvelle édition, Burnett écrit du remède de Koch, " Il est le presque universellement considéré comme 'inutile en tant que remède de guérison, et terriblement dangereux'; Koch et son remède célèbre sont venus et repartis ! Mais ils reviendront.. et pour rester ! mais alors les doses deviendront de plus en plus minimes, jusqu'à ce que les dilutions homéopathiques longtemps méprisées acquièrent enfin droit de cité dans les universités et hôpitaux du monde entier. Une seule chose interdit le progrès en avant du " Kochisme "; il lui faudrait faire l'aveu terrible que des doses infinitésimales pourraient être utiles en thérapeutique.. la petite dose est la grande barrière qui l'empêche de progresser...... "

" L'Homéopathie ", dit encore Burnett, " est le cheval gagnant du Derby médical, et il sera poussé vers le poteau d'arrivée par l'Orthodoxie elle–même, comme étant son propre cavalier ".

Voilà pour la préparation de Burnett; voyons maintenant la préparation de Tuberculinum de KENT : – " un peu différente de ce qu'on trouve généralement dans le commerce. Je me suis procuré cette préparation par un professeur de chirurgie vétérinaire. En Pennsylvanie, un magnifique troupeau de bétail avait été décimé par la tuberculose; aussi, grâce à l'Université de Chirurgie Vétérinaire de Pennsylvanie, je me procurais un certain nombre de glandes tuberculeuses, provenant des animaux abattus. Je les examinais et sélectionnais les spécimens les plus beaux. Ils furent potentialisés jusqu'à la 6ème, par Boericke et Tafel, et depuis, grâce à l'appareil de dynamisation, furent fabriquées le 30ème, 200ème, 1000ème et plus hautes puissances. Je me suis servi de cette préparation pendant 10 ans ".

Toutes ces préparations font du bon travail, mais nous avons trouvé qu'elles étaient d'un plus grand usage pour la " consomption "; pour la mauvaise santé, ou un défaut de rétablissement après maladies aiguës chez des personnes ayant dans leurs antécédents familiaux (même lointains) une histoire de tuberculose pulmonaire, ou qui auraient eu elles–mêmes quelques incidents tuberculeux, apparemment guéris. Mais le travail de Burnett semble aller plus loin, et son Bacillinum semble capable de guérir magnifiquement la tuberculose pulmonaire et cérébrale; et il l'a trouvé plus utile dans des cas appropriés d'arthrite rhumatoïde que dans nos expériences. Il sera intéressant de prouver que ses préparations sont toujours valables (nous devons faire une enquête à ce sujet), de les éprouver, et de voir s'i1 est possible d'obtenir des résultats meilleurs ou plus vastes, par rapport à nos préparations usuelles de "Tuberculinurn " ou " Tuberculinum bov " .

CLARKE, dans son Dictionnaire, emploie le terme de " Tuberculinum " pour la préparation de Koch, à partir de laquelle nous avons des dilutions; et Bacillinum pour celle de Burnett, préparée par Heath, qui, comme nous l'avons dit était primitivement nommée Tuberculinum. La préparation de Swan, probab1ement à l'origine de l'emploi du virus comme remède, était également appelée Tuberculinum.. Une telle confusion est pitoyable, car on ne sait plus ce qu'on emploie.

A côté de toutes ces tuberculines, il y a " Bacillinum testium " et " Aviaire ", provenant de la tuberculose des oiseaux; quant au Dr Nebel qui fut pendant des années à Davos, il a préparé toute une variété de remèdes tuberculeux. Il nous en à même envoyé toute une collection; mais je crains qu'il n'en reste rien.

Voilà qui suffit pour l'origine et la préparation du remède; voyons maintenant l'emploi es les indications. 

Les remèdes doivent être expérimentés sur l'homme sain– et c'est l'essence de l'homéopathie, afin de pouvoir les employer avec une assurance scientifique sur la maladie. Mais, comme le prétend Swan, " Morbillinum, Scarlatinum, Variolirnum " (et les autres) sont les poisons les plus pleinement expérimentés dans l'existence; car ils l'ont été depuis des centaines d'années par des dizaines de milliers de personnes, vieilles et jeunes, mâles et femelles.. Ici, nous possédons les expérimentations réalisées directement faites pour nous, par la nature, sur des personnes saines.

Collectionnez les symptômes.... ainsi vous avez là les effets pathogénétiques de ce poison; et quand vous trouverez pareil tableau, chez un malade, administrez–lui le remède potentialisé " (quelle que soit son origine),"et vous guérirez les effets de ce poison.

Burnett avait l'habitude d'expérimenter des remèdes sur lui–même, et voici son expérience avec son Bacillinum :

" Une sévère céphalée, pire le jour après avoir pris le poison, et durant jusqu'au troisième jour. Cette céphalée, je l'ai ressentie chaque fois que je l'ai pris. Il m'a semblé que la céphalée était pire après la 30ème qu'après la 100ème. Cette céphalée, je pourrais la décrire comme un mal très profond, empêchant tout repos prolongé. Les maux de tête revenaient de temps en temps pour quelques semaines.

" 2ème effet constant sur moi fut l'expectoration de masses épaisses, non visqueuses, faciles à détacher, suivies, un jour ou deux après, par une résonance claire de la voix.

" Le 3ème effet, pas aussi constant, consistait en dyspepsie gazeuse, et douleurs pinçantes sous les côtes du côté droit, sur la ligne mamelonnaire.

Enfin, sommeil troublé – très pénible ". Ensuite il déclare avoir employé de virus, non pas avec plus de confiance, mais avec plus de familiarité. Il note également, " une toux très légère, juste assez importante pour faire monter les sécrétions, lesquelles viennent si aisément qu'on pourrait dire qu'elles viennent d'elles–mêmes ".

* * *

Burnett demanda au Dr CLARKE les résultats de son expérience avec ce nouveau remède. Ce dernier répondit, avec une petite expérimentation qui parut dans la 3ème édition de l'ouvrage de Burnett.....

Clarke écrivit, " J'ai commencé à utiliser Bacillinum, et en même temps, je l'ai expérimenté sur moi–même, à la 30ème, et ensuite à la 100ème, avec le résultat suivant :

1) Douleur dans les glandes du cou, pires en tournant la tête ou à l'extension de la nuque. Côté droit plus affecté.

2) Douleur profonde dans la tête, pire en secouant la tête.

Rage de dent, spécialement dans les incisives inférieures (tous les sons).

J'avais l'impression que c'était dans les racines, notamment quand je relevais la lèvre inférieure : les symptômes persistèrent plusieurs mois, et je les ressens parfois encore aujourd'hui. Les dents sont très sensibles à l'air froid.

4) Douleurs tranchantes, de courte durée la poitrine et en divers points du corps.

5) Douleur dans le genou gauche, survenu sur une petite distance.

6) Catarrhe nasal. Piqûre dans la gorge (larynx),puis toux soudaine. Simple toux en sortant du lit, le matin. Toux me réveillant la nuit; expectoration facile. Douleur tranchante dans la région précordiale, arrêtant la respiration. Douleur très aiguë, dans l'épaule gauche, pire en se couchant au lit, la nuit soulagée par la chaleur.

7) Un méchant bouton indolore est apparu sur ma joue gauche; il persista pendant des semaines, et je finis par craindre que c'était quelque chose de pire, il revint encore plusieurs fois, à de longs intervalles, et même aujourd'hui on peut déceler une petite encoche à l'endroit où il se trouvait.

Puis il relate des cas traités par le nosode. Plusieurs sont des états inflammatoires des paupières, pour lesquelles les doses de Bacillinum agirent rapidement et d'une manière curative. (Nous l'avons trouvé presque spécifique dans l'ulcération de la cornée chez les enfants.– M.L.T.)

* * *

Burnett fournit d'autres expérimentations partielles de Bacillinum, une par le Dr Booceck (U.S.A.), publiée dans l'Homeopathic Recorder. Le Dr Boocock, ne possédant de 100ème, mais seulement la 30ème et 200ème, entreprit de poursuivre la potentialisation à partir de la 30ème, se fatigua à secouer, posa sa fiole, et.. se lécha les doigts. Peu après, il ressentit " un afflux de sang à la tête, une abondante sueur, et une céphalée profondément dans la tête ". Plus tard, il termina sa potentialisation, et fit sottement la même chose :

J'essayais mon doigt sur la langue. Le mal de tête envahit toute la boite cranienne, davantage encore dans les tempes et l'occiput. Douleurs piquantes, comme des points de côté, à travers mes hémorroïdes (piles), et une piqûre, une douleur rampante à travers le poumon gauche, ainsi qu'une toux chatouillante. Je me sentais très faible. Je n'avais jamais toussé auparavant, et pourtant j'avais maintenant un chatouillement dans l'arrière–nez et devais tousser. La céphalée continua, ainsi que la faiblesse, et une impression dans et au–dessous du sein gauche, profondément à l'intérieur.......

" Si cette dilution, deux gouttes environ, peut rendre ainsi une personne bien portante, je suis sûr qu'il y a un certain pouvoir dans la dynamisation. Une impression de grande inquiétude; on n'est pas capable de lire avec profit; si bien qu'on désire se coucher plus tôt; très agité, sommeil bon, doit se lever pour uriner trois fois, urine claire, mais d'odeur très mauvaise, putride. Réveillé au point du jour, et ne peut p1us s'endormir, avec sensation de grande fatigue "...... et l'expérimentation est décrite sur une période de plus de dix jours. Comme Burnett et Clarke, il trouve que ce produit a le pouvoir de faire naître une sévère céphalée, profonde à l'intérieur, que ceci irrite la gorge; le poumon gauche, spécialement, mais aussi les intestins après qui sont gonflés avec du gaz (voir l'expérimentation de Burnett); XXX des selles molles, pâteuses, vert sombre, a affecté l'anus, soulageant ici un état eczémateux pénible.

Nous n'avons pas à nous excuser d'avoir reproduit ces maîtres expérimentations de BacilIinum. En effet, si la plupart de nos remèdes courants ont été magnifiquement expérimentés, et ont reçu confirmation des milliers de fois dans le traitement de la maladie, pour ces nombreux remèdes peu prouvés et de grande importance, nous avons besoin de toute la lumière qui peut rejaillir sur eux, à partir des expériences actuelles, susceptibles de définir l'action destructive, donc curative de l'agent en question sur la santé; les localisations, ou les organes primitivement touchés, et de quelle manière exactement. Toutes ces petites peintures, faites par des observateurs compétents et à l'esprit pénétrant, sont inestimables. C'est ainsi que même Allen dans ses Keynotes, ne note pas la céphalée " profondément à l'intérieur ", rapporté par ses trois médecins.

Le Dr H.C. ALLEN, dans sa vaste Matières Médicale des Nosodes, fournit un long Schéma de Tuberculinum : mais, il ne nous dit pas sur quels témoignages, ou comment ont été pratiquées ces expériences. Nash, lui, cite des petits Keynotes d'Allen (ce qui nous fournit nous fournit des indications précieuses pour l'emploi de la drogue), et relate des cas pour prouver leur grande valeur.

* * *

Et maintenant, permettez–nous d'emprunter la petite liste des indications de NASH.

" Humeur cosmopolite; n'aime pas rester à la même place longtemps; désire voyager. 

" Douleurs baladeuses dans les membres et les gesticulations : il est raide quand il se met en mouvement; pire en se tenant debout (à l'arrêt); mieux dans le mouvement continu.

" Avide de grand air, ouvre grand portes et fenêtres, aime se promener par grand vent.

" Prend froid à la moindre exposition; passe d'un froid dans un autre.

" Emaciation, même en mangeant bien; si affamé qu'il doit se 1ever la nuit pour manger.

" Douleur traversant la partie supérieure du poumon gauche jusqu'au dos. Lésions tuberculeuses débutant là.

" Personnes ayant des antécédents tuberculeux dans 1eur famille. 

" Symptômes toujours changeants, commençant soudainement, cessant soudainement ".

* * *

HERING (Guiding symptoms), dit que des expérimentations fragmentaires ont été pratiquées par Swan, et il cite, entre autres choses, " La nouvelle cure de consomption " de Burnett.

KENT relate nombre de nos observations personnelles ", rapportées dans sa copie interfoliée des Guiding Symptoms de Hering "; celles–ci " me guident maintenant dans l'emploi de Tuberculinum et il en retire un cours; de ce cours, nous ferons un extrait condensé.

Je n'emploie pas Tuberculinum, tout bonnement parce que c'est un nosode et qu'il est courant d'appliquer des nosodes, lesquels sont un produit pathologique, de la maladie pour la maladie, et ses résultats....cette façon de vois n'est pas la meilleure. Ce n'est pas de la bonne homéopathie. Elle appartient à une sorte d'homéopathie hystérique qui prévaut en notre siècle, et dont nous ferions bien de nous débarrasser. Il est souhaitable que les expérimentations puissent être réalisées en sorte que nous devenions capables de prescrire un nosode exactement comme nous faisons d'un remède.

" C'est un produit d'action profonde, qui agit profondément sur la constitution....Quand nos remèdes les profonds agissent seulement quelques semaines, qu'il faut souvent les changer, alors les nosodes surviennent, comme un des remèdes possibles –quand les symptômes agréent..

" Un de ses usages les plus fréquents est la fièvre intermittente : cas opiniâtres rechutant sans cesse....... quand la constitution tend à s'effondrer, après que le remède bien choisi ait agi, et que le dit remède n'ait pas de prise, à cause de la perte de vitalité, et de tendances enracinées, c'est alors qu'un tel remède se révèle parfois indiqué.

" Burnett émit une idée qui se trouva confirmée maintes foisles patients ayant hérité de tuberculose, dont les parents sont morts de phtisie, sont souvent de faible vitalité; ils tombent facilement malade; sont anémiques, nerveux, de teint pâle ou cireux. Burnett a de toute évidence utilisé ce remède d'une façon routinière pour cette sorte de constitution, à laquelle il a donné le nom de " Consomption ".

Les symptômes mentaux qui ont cédé sous ce traitement, les symptômes mentaux que j'ai vu percer des expérimentations, et ceux que j'ai si souvent associés quand le patient est empoisonné par les toxines tuberculeuses, appartiennent à de nombreuses maladies et sont guéries par Tuberculinum? Malheureux; aversion pour tout travail mental; anxiété le soir jusqu'à minuit; anxiété pendant la fièvre; loquacité pendant la fièvre; las de vivre; esprit cosmopolite; pense s'introduire chez quelqu'un et l'affliger de sa présence pendant la nuit. Un sujet dépérit, alors qu'il est impossible de trouver le bon remède, ou alors le soulagement étant très momentané, a un désir constant de changer, de voyager, d'aller n'importe où, mais toujours en un endroit différent. Cet esprit cosmopolite appartient très nettement au sujet ayant besoin de TubercuIinum. Personnes aux frontières de la demande; et la phtisie et le démence sont convertible, l'une tombant dans l'autre.

" Céphalées nerveuses périodiques; migraines périodiques les plus violentes et le plus chroniques. Tuberculinum enlève la tendance à 1a céphalée périodique, quand les symptômes conviennent ".

" Sensation d'endolorissement, de meurtrissure. Douleurs en rage de dents dans les os. Globes oculaires meurtris, endoloris, sensibles au toucher, et en tournant les yeux latéralement.

" Face rouge, tournant au pourpre. Aversion pour toute nourriture. Aversion pour la viande: il lui est impossible d'en manger. Désir de grandes quantités d'eau froide pendant le frisson et la fièvre. Violent désir de lait froid. Sensation de vide, de défaillance; tout s'en va; impression de grande faim qui l'amène à manger.

" Emaciation ; perd peu à peu son embonpoint; faiblesse grandissante; fatigue croissante.

" La constipation est un fait marquant de Tuberculinum. Selles grosses et dures, puis diarrhée. Excessive sueur; dans la diarrhée chronique. Tiré du lit par la diarrhée, ou diarrhée pire le matin (Aloe; Sulfur).

" Menstruations trop précoces, trop profuses, de longue durée; aménorrhée, dysménorrhée.

" Désir de respiration profonde; de grand air.

" Spécialement quand la tuberculisation commence dans l'apex du poumon gauche: indication vérifiée par nombre d'observateurs

" Sueur par surmenage; tachant le linge en jaune; sueurs nocturnes; sensible au changement de température; au froid humide, ou au temps chaud et humide; au temps de pluie. Pire avant un orage; sensible à chaque changement électrique de l'atmosphère ".

* * *

Quant à nos expériences personnelles, elles sont légion. C'est une drogue. d'emploi continuel dans le travail de consu1tation, dans les cas qui font 1ong feu, et qui présentent des antécédents familiaux de T.B. " y–a–t–il quelque cas de consomption dans la famille ? Chez le père, la mère, les frères et soeurs, les oncles et tantes ? " est une des premières questions à poser à un nouveau maIade, avec les questions relatives aux vaccinations et aux autres antécédents pathologiques. Les réponses peuvent vous éviter beaucoup de travai1. Il est utilisé comme produit intercurent. Là ou des cas, compte–tenu des antécédents, font long feu. Nous avons souvent eu l'impression qu'après avoir donné en retard le remède, que si on avait commencé avec celui–ci, on serait allé beaucoup plus vite, tant le changement est grand dans le patient.

Quand une pneumonie traîne et refuse de guérir, et que par ailleurs on a découvert une histoire de T.B., si l'on donne Tub bov (200eg.de préférence), il est possible de voir monter la température pendant quelques heures, après quoi elle descend définitivement, tandis que le malade fait la guérison tant désirée. Cela peut guérir, de la même manière un rhumatisme aigu, quand 1es remèdes soigneusement prescrits n'ont pas réussi.

Il apparaît complémentaire de Dros, et Silica; ces drogues semblent pour ainsi dire se donner la main, spécialement dans les cas de T.B. osseuse ou glandulaire; également dans quelques cas déficience mentale avec la même maladie. On pourrait raconter des histoires merveilleuses de T.B. glandulaire et osseuse, traitée dans notre clinique infantile. Nous devrions ajouter Calc. et Sil., mais nous nous rappelons mal notre expérience personnelle.

Tuberculinum surgit encore pour régulariser les règles, chez les personnes présentant une histoire familiale, ou avec les cicatrices révélatrices dans la nuque, etc.. Nous y pensons, quand les règles apparaissent tard, ou qu'elles sont trop profuses, voire douloureuses, ou insuffisantes. Nous l'avons vu porter ses fruits sur la suggestion de Burnett relative à l'emploi de Tub dans l'arrêt de développement mental ou physique; une jeune femme qui ne trouvait pas un produit susceptible de compléter sa dentition vit, avec surprise, après une dose de Tuberculinum, réaliser ses désirs. Je crois qu'il en sortit huit en deux semaines.

* * *

Nous avons commencé avec Burnett et son merveilleux petit ouvrage; nous terminerons avec lui, nous rappelant qu'il utilisait son Bacillinum, obtenu directement à partir d'une tuberculose active et avancée. Il relate dans le détail cinquante observations dans sa première édition, et un nombre supérieur dans les deux éditions suivantes, ces éditions étant depuis fondues en un seul volume.

Il donne plusieurs cas d'enfants avec des troubles cérébraux; par exemple : un enfant de 20 mois environ, présentait des crises de fièvre élevée, avec agitation et tendance à crier constamment; état de " collapsus et d'effondrement. Une odeur particulièrement fétide émanait de son corps, et l'on retrouvait dans les antécédents une histoire familiale précise de consomption. Après une dose de Bacillinum , en haute puissance, l'enfant tomba endormi 10 minutes et ne cria plus. Il fit un rétablissement rapide et complet. Ultérieurement, il eut besoin de deux autres doses de Bac; sa tête reprit des proportions normales, et redevint un " garçon doué " (bien bâti).

Beaucoup de ces cas relevaient de tuberculose, etc.., ont été vaccinés, et ont reçu Thuya; beaucoup également, pendant un traitement de longue durée, nécessitèrent d'autres remèdes constitutionnels. A ce sujet, Burnett écrit :

" Au sujet de l'emploi des autres remèdes, je voudrais insister tout spécialement sur le fait que le virus phtisique agit seulement à l'intérieur de sa propre sphère, et que sa sphère est très nettement définie dans le temps. Si bien que, ce qu'il ne fait pas tout de suite et vite, il ne le fait pas du tout. Son action, si je peux m'exprimer ainsi, est aiguë, son équivalent chronique étant Psorinum ". Mais il explique sa pensée dans une note de bas de page : " Quand je dis que Bac agit tôt, il veut dire que son action commence tout de suite; seulement, naturellement, comme le processus phtisique est généralement chronique, le traitement doit également être chronique ".

Dans les cas d'enfants misérables, d'aspect souffrant et malheureux, Burnett dit : "Etant devenu prudent, et ayant pleinement reconnu qu'au–delà de la zone d'action de remèdes tels que Aconit, Chamomilla, Pulsatilla", qui avaient aidé ", se trouvait une longue route à parcourir avant la guérison", il se dit.... Cette sorte de remède a une action au–dessus de la tuberculose, et la sphère tuberculeuse est leur point d'arrêt.... Mais c'est le tubercule qui tue ! aussi ne mis–je à travailler avec le virus tuberculeux ".

Il nous dit avoir toujours utilisé le virus bacillaire " en doses très rares ; ceci est à retenir dans tous les cas, comme étant un fait très important. " Ses puissances étaient la 30ème, 100ème et 200ème.

Le cas 23 est intéressant. Un écrivain de talent présentait une sévère céphalée qui le laissait presque sans sommeil et le plongeait dans une adynamie profonde. Il avait eu une phtisie avec crachement de sang pendant des années, avec un poumon droit entièrement pris, mais qui était arrivé à se sortir de la maladie. Ses frères et soeurs étaient morts d'hydrocéphalie. On avait conseillé de la surveiller, comme étant aux frontières de la démence. La douleur dans sa tête est " comme si un cercle d'acier était serrée étroitement autour de sa tête; et il avait une sensation désagréable de vêtements humides sur son rachis. Cela ne semble pas croyable, mais en moins d'un mois, après le commencement d'application du virus, la douleur s'était envolée, la sensation de vêtements humides également, et son sommeil était excellent. Ultérieurement, il dut prendre un petit nombre de doses complémentaire, à de longs intervalles puis n'eut besoin d'aucun traitement. Il continua à vivre en bonne santé, travaillant d'arrache–pied pour sa prochaine publication ".

De nombreux cas, de consomption furent guéris; mais Burnett décrit un cas" tout à fait en accord avec mon expérience précédente; quand le processus consomptif est en pleine activité, le virus est inefficace" (C'est ce qu'on appelle la phtisie galopante. Et telle est, je crois, l'expérience générale. En fait on en est venu à penser que Tuhereulinua est plus utile dans 1a " consomption ", et dans les cas où les structures autres que les poumons sont affectées).

Burnett cite plusieurs cas de phtisie, moins rapide, traitées par des données occasionnelles Bacillinum, concurremment avec les autres remèdes homéopathiques réclamés par les symptômes présentés; ou bien, là où existait une double affection chronique, telle que la tuberculose plus une vaccinose coexistente, on donnait des doses occasionnelles d'abord de Thuya, puis de Bacillinum.

Naturellement Burnett fut regardé comme un innovateur et passablement critiqué par certains de ses confrères homéopathes; et certes nombre d'eau en parlaient d'une façon gênée.. Et pourtant, Burnett n'avait fait que suivre Hahnemann qu'eux même déclaraient suivre, –plus moins, lequel Hahnemann, avait déclaré au sujet de ses trois miasmes chroniques, il y a quelque 60 ans plus tôt, que deux ou plus pouvaient coexister chez un malade chronique, interférant dans les réactions normales aux remèdes, et que ces miasmes devaient être " annihilés " un par un. " Leurs différents remèdes, a–t–il dit, doivent être alternés, si nécessaire, jusqu'à ce que la guérison soit totale ". Mais, nous prévient–il, " Laissez bien à chaque remède le temps nécessaire pour terminer toute son action ". 

Soixante années de plus, et Hahnemann atteignait déjà la limite des remèdes dans la maladie chronique mais non celle de son génie éducatif. Se refusant totalement à avouer 1'échec de l'homéopathie dans des cas il paraissait total, il réalisa que c'était simplement une extension d'un principe, et qu'il fallait fouiller profondément dans les causes. Il s'attela donc au travail, " jour et nuit pendant 10 ans ", pour élucider la chose, et aboutit à la nature parasitaire de la maladie chronique, et au fait que les remèdes homéopathiques doivent être employés à leurs manifestation primaires. A leur tour, là où plus d'une maladie était en question, si de réels progrès en avant avaient déjà été obtenus complètement.... et pendent toutes les années avant la découverte du microscope, Hahnenann avait déjà commencé à découvrir leur véritable nature parasitaire.

Burnett, à son tour, a frôlé la limite des remèdes, dans les symptômes et conditions présentes, la " zone en–deçà de la guérison ", là où des miasmes chroniques, en l'occurrence la tuberculose, était en question. Des remèdes comme Aconit, Pulsatilla, Chamomilla et leurs semblables, " passent au–dessus du tubercule : la sphère tuberculeuse est leur no man's land; ainsi se mit–il également à commencer l'adjonction de doses de virus tuberculeux.

Mais, de même – et de cela nous devons prendre conscience – il a trouvé les limites du virus de la T.B., lequel agit à l'intérieur de sa propre sphère seulement. D'autres remèdes sont nécessaires, dit–il pour la part consomptive du cas.

En recoupant ses écrits, on est amené a penser qu'Hahnemann avait travaillé avec d'autres nosodes comme remèdes, mis à part le seul (Psorinum) qu'il expérimenta et donna au monde. Il désigna certaines drogues, comme étant nécessaires d'une manière intercurrente pour traiter certains cas chroniques, notamment "la meilleure préparation de Mercure" d'une part et Thuya ou Nitric acid. De l'autre, là où la chronicité provenait de quelque maladie vénérienne. Mais, dans. ce domaine, les meilleurs remèdes sont encore les nosodes eux–mêmes, dans leurs limite propres.

Les " remèdes isopathiques " d'Hahnemann, changés, comme il le soutient, par préparation, jusqu'à n'être plus identiqnes, les mêmes, mais semblables – " semblable " et " homéopathique " sont de beaucoup les plus semblables, et là il n'y a pas de problème. En effet Hahnenannn, après 80 ans de labeur acharné s'éteignait.. et Burnett se trouvait libéré d'une façon inattendue, dans une chambre d'hôtel, un bon matin; et maintenant il nous incombe de porter le flambeau, d'apporter ce travail bienfaisant à l'humanité. L'homéopathie n'a pas nécessairement échoué là ou nous échouons, – par exemple – le cancer; et c'est une leçon que nous pouvons garder d'Hahnemann et Burnett.

Hahnemann nous a dit qu'il se refusait à une excuse plausible, en cas d'échec, sous prétexte que les drogues ont été peu expérimentées; il préférait plutôt creuser plus profond, et chercher, sous les symptômes superficiels du moment, la CAUSE. Et ainsi est–il parvenu au succès le plus complet. Comme l'a écrit Burnett :

" Mach's nach, aber mach's besser ", faire avancer un travail, mais toujours faire mieux ".

Burnett termine sa première édition de la manière suivante : " Maintenant, ce petit ouvrage va s'en aller annoncer à tout ceux que cela intéresse, que, grâce aux travaux de Paracelse, Flud, Lux, Hahnemann, Hering, Pasteur, Swan, Berridge, Skinner, Koch, et beaucoup d'autres, la phtisie et les maladies tuberculeuses en général sont définitivement entrées dans la liste des affections curables. Mais, ajoutons que pour la dernière fois que le remède ne doit pas être administré par injection; il doit être donné en haute, plus hautes, et très hautes puissances, et les doses doivent être données espacées de loin en loin.

A ceux qui peuvent seulement utiliser les basses dilutions, je dis solennellement : " N'y touchez pas ! "

* * *

Dans sa seconde édition, il dit, ultérieurement : " Naturellement, i1 n'est pas suggéré que Bacillinum est un spécifique pour tous les cas de phtisie, et ne conviendra pas nécessairement aux nombreux cas trop avancés : il n'existe pas de remède capable de guérir tous les cas d'une maladie portant un nom donné; naturellement.

Plus la phtisie bacillaire, traitée de bonne heure, et non compliquée d'autre chose, plus elle est incurable par Bacillinum, et je le dis après 8 années d'expérience passées au chevet des malades et en consultations. Nous ne connaissons pas de remède susceptible de rivaliser même de loin avec Tuberculinum, quant à son efficacité thérapeutique .

" Là où , par exemple, la vaccinose est également présente, la vaccinose doit être guérie en premier; puis, si la phtisie demeure, évolutive, faites ce que vous voulez.

"Là où il y a une affection splénique primitive qui conduit à la phtisie, c'est à la rate qu'il faut s'attaquer d'abord, ou alors le traitement échoue. Quand une affection hépatique se trouve à la base de l'état pathologique global, et que la phtisie coexiste avec cet état pathologique, la maladie de foie doit être traitée en premier.

" Quand cet état survient sur une tare syphilitique héréditaire (je parle de tare et non de maladie véritable), le nosode spécifique doit être appelé d'abord.

" Quand la phtisie survient, alors qu'il y a un terrain cancéreux, Bacillinum ne suffit pas toujours, à moins que d'autres remèdes aient préparé le terrain.

" Quand la constitution a été endommagée par la typhoïde, la malaria, l'alcoolisme, le cinchonisme, et ainsi de suite, il faut tenir compte de tout cela en thérapeutique, ou bien vos succès ne seront pas à la mesure de vos efforts. Partout où, en fait, la phtisie coexiste avec d'autres maladies où tares pathologiques, le Bacillinum touche la partie bacillaire du cas SEULEMENT.

"Quand une phtisie prend un caractère bondissant...... mauvaise nourriture, atmosphère viciée, empoisonnement chronique ( eaux d'égoûts), blessure d'orgueil......... il sera vain d'attendre une guérison, sans aide, de l'administration d'un remède, quel qu'il soit, si la cause active demeure, et demeure toujours évolutive.........

C'est seulement dans le cas d'une phtisie non compliquée et prise à son début, que le malade pourra être nettoyé par son simillinum pathologique.....

" A mes confrères, je voudrais dire : débarrassez vous de vos préjugés et essayez vous–mêmes; vous verrez ainsi, et dans quelle mesure, je me suis laissé emporter par l'anthousiasme dans mon sujet.

Mais, faites bien attention; utilisez seulement les hautes dilutions, et non pas les injections de Koch ! de plus, si vous les donnez trop souvent, vous échouez, comme je l'ai fait moi–même d'une manière régulière, avant d'apprendre cette leçon, que les similinum pathologiques d'une maladie devaient être administrés en haute puissance et d'une manière peu fréquente. Autre chose, prenez comme règle : aux cas les plus mauvais les puissances les plus élevées ".

* * *

Nous ne nous excuserons pas davantage pour ses longues et intéressantes citations. Le Dr Burnett était un grand et original penseur, et le plus charmeur des écrivains et il n'est personne qui ne puisse trouver dans ses ouvrages de quoi être à la fois charmé et instruit.

* * *

 

 

Urtica Urens [Urt–u]

 

Texte

Dans notre contrée, il est difficile de se débarrasser des " orties piquantes ". 

Nous les appelons " des mauvaises herbes ", nous les rossons avec des bâtons; nous les mettons bas avec des serpes; nous les faisons ressortir en retournant la terre. Et comme l'exprime le vieux proverbe avec une certaine rancune :

Coupez–les en Juin et elles reviennent très bientôt;

Coupez–le en Juillet

En vérité vous les fauchez.

Elles sont toujours avec nous.

Pourquoi ? peut–être parce que ces herbes sont inappréciables, et peuvent se trouver sous notre main en cas de besoin ? Essayez–les donc. Faites une infusion en versant de l'eau bouillante sur des orties piquantes, laissez infuser en recouvrant le récipient d'un linge propre, et voyez !

Le dictionnaire en parle comme " des mauvaises herbes négligées avec des poils piquants ".. Et pourtant, aucune maison, dans quelque ville ou contrée que ce soit, ne devrait se passer de la teinture d'ortie (urtica urens), ne serait–ce qu'à cause de son pouvoir magique sur les brûlures : soulagement instantané des douleurs, et cicatrisation rapide des lésions (ceci s'applique naturellement à des brûlures assez superficielles, du 1er au 2ème degré).

Au cours d'une expérience chimique, un petit tube d'acide sulfurique fumant (huile de vitriol) explosa à la face et sur les yeux de l'opérateur. Le sujet s'était rapidement nettoyé, mais il présentait des brûlures superficielles très étendues, et un ulcère de la cornée. Et comme le vieux Docteur Ruddock, dans son " Homéopathie familiale ", les parties brûlées furent imbibées avec une solution de quelques gouttes dans de l'eau, d'Urtica urens; comme prévu, elles virent rapidement s'évanouir les douleurs, tandis qu'elles–mêmes cicatrisaient en deux jours, aussi loin que s'étendaient les brûlures cutanées.

On se rappelle le cas d'un garçon d'hôpital, conduit à l'hôpital, pour s'être ébouillanté la face. Il fut admis, en considération du choc, et Urtica urens fut aussitôt appliqué. Le lendemain, il était difficile de discerner quelques régions avaient été ébouillantées, sauf au niveau des commissures des lèvres, qui n'avaient pas été bien recouvertes. En dehors de cela, il n'y avait ni vésication, ni inflammation.

Un médecin qui ne pouvait pas croire à ces histoires imaginaires concernant le pouvoir d'Urtica , fut invité à se brûler un doigt et à essayer la drogue.. quelques heures plus tard, il se brûle accidentellement, fit l'expérience, et fut convaincu : la douleur disparut en peu de minutes, et il cicatrisa rapidement.

On pourrait multiplier à l'infini de tels exemples, concernant l'action des orties piquantes dans les brûlures.

Nous nous rappelons, avec un certain frisson – c'était du temps de nos études – ces enfants ébouillantés et brûlés; leurs cris, jour après jour, quand nous devions leur ôter leurs pansement, collés à des plaines si intensément douloureuses. Mais quand on use d'Uritica (pace asensis !) il n'y a pas besoin d'enlever les pansements pour entraver la cicatrisation.. Il faut se réjouir qu'ils collent ; on imbibe tout bonnement le pansement de temps en temps avec une lotion d'Urtica urens, afin de le laver et de le garder humide; et le pansement se détache quand la cicatrisation est réalisée. J'ai vu un petit ulcère recouvert d'une surface de pus, cicatriser rapide est au–dessous de la petite croûte de pus, après qu'on l'ait humecté avec Urtica.

Vieilles brûlures également : brûlures n'ayant jamais cicatrisée : un jeune garçon s'amena un jour avec de terribles cicatrices et des contractions dans la cuisse; enfin, de larges surfaces cutanées étaient encore ulcérées.. Celles–ci commencèrent à se cicatriser rapidement sous l'effet des compresses d'Urtica.

De même, je me souviens d'une femme chic, laquelle présentait une vieille brûlure près du poignet, et qui refusait de guérir.. Elle cicatrisa promptement sous les doigts magique des compresses d'orties piquantes.

Mais... il y a toujours un " mois ".. ! se souvenir que, lorsqu'un remède guérit un mal donné, il peut être capable de le produire.. Et si vous employez Urtica par voie externe, trop longtemps, ou à dose forte, vous pourrez avec la surprise de voir apparaître des vésicules toutes fraîches, faisant le pendant de celles des brûlures, mais situées en dehors des zones brûlées, prouvant l'homéopathicité de la prescription. D'ailleurs, un peu d'eau et de savon effaceront tout cela..

Mais ces faits excitent la curiosité; évidemment, il y a des herbes propriétés médicinales.. mais à quoi d'autre cette plante est–elle bonne ?!

Elle a été longtemps d'usage familial dans la gravelle et les affections urinaires, provoquant, selon Dioscoride, " une décharge urinaire, et l'expulsion des calculs hors des reins ".

Culpepper (1615 – 1654), vente cette plante comme un remède pour les troubles de la poitrine; " pour provoquer la diurèse et l'expulsion des calculs rénaux "; " pour laver de vieilles plaies pourries et puantes, etc., " également pour la GOUTTE (rédical) ainsi que pour les douleurs des jointures dans quelque partie du corps, où il l'a trouvé d'un grand secours ".

Mais nous voulons en savoir davantage. Nous désirons connaître les troubles que peut provoquer une drogue du point de vue sensitif, afin de savoir ce qu'elle est capable de guérir dans le même domaine; ce que doit être une personne souffrant de symptômes " semblables ".

ÉRUPTION ORTIEE :

Burnett dit : " Il me semble que si un chercheur sérieux tient à rechercher la vérité homéopathique jusque dans l'expérience, il n'a besoin que ce cueillir quelques feuilles d'ortie avec des mains non gantées.. il constatera la production d'une éruption spéciale; et s'il a ensuite à traiter quelques cas d'éruptions ortiées avec de l'infusion ou de la teinture d'ortie, il verra que l'ortie guérit en fait l'éruption ortiée; et si ce n'est pas de l'homéopathie, qu'est–ce alors, je vous le demande ? "

Urtica n'a pas été bien expérimenté; il n'a jamais été expérimenté finement, dans ses puissances. Néanmoins quelques éléments de preuves ont été consignés. L'un, un des plus dramatiques, est inclus, dans le cas " d'une femme ayant bu deux tasses d'une infusion chaude de deux onces de l'herbe ". Le résultat fut une colossale éruption d'urticaire, " avec brûlure, prurit, engourdissement, gonflement, oedème, et vésication. La face, les bras, la poitrine, les épaules étaient affectées; toute la surface du corps située au dessus de l'ombilic. Le prurit était si intense que la malade écorchait les vésicules, d'où exsudaient une grande quantité de sérosité. La visage était monstrueux ; paupières complètement closes: lèvres supérieure, nez et oreilles affreusement enflés ". Mais le fait le plus curieux fut que " chez cette femme, qui n'avait eu aucun enfant depuis trois ans, et qui avait nourri neuf de ses enfants auparavant, les seins enflaient et sécrétèrent d'abord du sérum, puis du véritable lait.. une sécrétion lactée fort copieuse étant constatée pendant huit jours ".

D'autres expériences situant l'éruption ortiée " spécialement sur les doigts et les mains " (vouez l'Encyclopédie d'Allen, etc....)

Nous voudrions rapporter deux cas d'éruption ortiée, montrant, en autres choses, l'importance moindre de la dilution par rapport à celle du remède.

1er cas : après l'ingestion prolongée de fromage de Camenbert, survinrent des gonflements urticariens au niveau de la paume des mains; mais seulement quand le patient s'échauffait à la marche. Le Camenbert fut suspecté et laissé de côté. S'il était repris, à titre d'expérience, les mêmes phénomènes se reproduisaient. Puis le Camenbert fut définitivement abandonné (ceci se passait au début de la guerre des Boers, au environs de 1900).

Des années après (quelques années après la grande guerre), dans un petit coin de la région, un après–midi, la même malade avala une tasse de thé de lait de chèvre. Quelques heures après, rentrée chez elle, elle vit apparaître une terrible irritation à un endroit, puis à un autre, puis partout, tant et si bien qu'elle dût ôter ses vêtements, les arracher, en proie à des démangeaisons de la tête aux pieds; elle fut forcée de gratter, jusqu'à ce que la peau fut noire et blanc.

Cet emploi d'Urtica est également homéopathique, puisque Burnett déclare : " Urtica urens, dans mes mains, a produit de la fièvre à maintes reprises ".

Un sujet très sensible à qui l'on avait administré de très larges doses de teinture mère, rapporta. " Je ne peux me servir de ce remède : mes artères battent fort, je deviens terriblement vertigineux, comme si j'allais basculer, la tête en avant, dans mon lit; mais survient un violent mal de tête; et quand je l'ai pris la nuit je suis fiévreux ".

Chez un officier Hindou, souffrant de Scinde boils (furoncles) (? D'origine malarienne), à qui Burnett donna Urtica, l'absorption de ce remède " fut suivie d'une furieuse poussée thermique, si intense que les amis du malade en furent effrayés ". Néanmoins, " il fit une prompte et complète guérison ".

Dans un cas analogue, la prise d'Urtica fut suivie d'une très forte fièvre, avec des stades particulièrement prolongés, et le patient guérit avec Natrum mur.

Burnett dit : " Il est très curieux de noter les effets remarquables de Natrum mur et Urtica urens dans la goutte aussi bien que dans la fièvre intermittente et la malaria.

GOUTTE : Urtica était un des grands remèdes de Burnett, non seulement pour la malaria et ague–cake (il décela dans ce remède un puissant pouvoir sur la rate), mais aussi pour l'expulsion de la gravelle, et pour la goutte.

Il dit : " les patients qui prennent de petites doses pondérables "d'Urtica voient souvent s'éliminer des quantités de gravier "; (un de ces patients " utilisait ce remède à tut bout de champ, pour sa rate comme pour sa gravelle ").

" Quand j'observais d'autres cas de malades, éliminant, sous l'influence d'Urtica urens, de petits gravillons, ou de véritables cailloux, ceci assez librement, et pour la première de leur vie, j'en arrive à conclure qu'Urtica possédait le pouvoir d'éliminer les urates de l'économie. Et il devint rapidement clair, qu'Urtica pourrait être le véritable remède depuis longtemps recherché pour cette affection, c'est–à–dire, un remède homéopathique d'effet rapide, et facile à obtenir, pur les attaques de goutte, ou du moins certaines d'entre elles; car, d'expérience, nous n'attendons pas de ce remède des résultats uniformes, pas plus que nous ne nous attendrions à ce que tous les arbres de la forêt soient à la même hauteur.. ".

Burnett dit : " Je n'ai aucune foi dans les traitements qui seraient incapables d'épaissir l'urine "; il ajoute : " dans la goutte aiguë, il coupe court l'attaque de manière à radicale, c'est–à–dire en débarrassant l'économie de la cause de maladie, à savoir de la substance qui produit les souffrances ".

Son procédé habituel était de donner 5 gouttes de teinture mère, dans un verre d'eau chaude, à répéter toutes les 2 ou 3 heures ; et quelques heures après, il voudrait pouvoir entendre : " Oh ; la douleur est partie, et j'ai évacué un torrent de gravier ".

La goutte aiguë était alors plus commune que maintenant; mais je me souviens d'un cas, chez une dame : celle–ci avait les pieds rouges, enflés et intensément douloureux; elle avait l'habitude d'avoir des accès de goutte. Urtica TM la guérit très vite.

A cause de ses succès dans la goutte aiguë, Burnett vint à être connu que Urtica urens à Londres West–end Clubland.

De plus, Urtica est indiqué pour la suppression de l'urine et l'urémie. Je me rappelle le cas d'un petit garçon, se mourant de méningite tuberculeuse; l'urine était supprimée, et le corps avait une forte odeur urineuse. Quelques gouttes de teinture forte d'orties déclencha la diurèse, et l'odeur disparut.. par le fait, la vie, fut pour un temps prolongée. La même restauration des fonctions urinaires fut observée dans un cas d'urémie à l'hôpital, il y a quelques années.

Le petit ouvrage de Burnett est rempli de cas brillants, racontés dans son style inimitable; nous rapportons seulement ici quelques exemples.

Comme il le dit, il donnait Urtica " à petites doses pondérables ", assez souvent répétées (puisqu'il s'agit de maladie aiguë), pendant quelques jours.

Au cours de ses expériences, il a fourni des preuves assez péremptoires (du moins dans certains cas) de l'homéopathicité de la drogue : capable de produire la cause, ainsi elle la guérit. Elle avait été tentée d'en rire.. mais pas pour longtemps ! heureusement, on se souvint d'Urtica urens, et quelques gouttes de teinture forte, par petites prises buccales, donnèrent un prompt soulagement, et l'affection s'en alla dans la nuit, pour ne plus revenir.. du moins n'avait–elle pas réapparu dix ans après.

2eme cas : " Elle se vit comme si elle était tombée, toute nue, dans un lit d'orties; pas un pouce de peau intacte. Elle prit Urtica 100 mille, une dose et la peau était nette le matin suivant ".

* * *

LACTATION : Urtica a été utilisé pour aider la sécrétion lactée; également pour la supprimer, lors du sevrage.

Dans un cas rapporté dans le Dictionnaire de Clarke, une femme présentant une masse dans un sein fut examinée six semaines après son accouchement; elle se plaignait de douleurs en coup d'aiguillon (type guêpe) non seulement dans la masse mammaire, mais aussi dans diverses parties du corps; on constatait en outre l'absence totale de lait dans les seins. Rien ne put l'aider.. jusqu'au moment où fut donné Urtica : " En trois jours, les seins s'emplirent de lait, tandis que les douleurs disparaissaient. Les glandes mammaires étaient si pleines qu'il fallait maintenant les soutenir ".

RHUMATISME DELTOIDIEN : autre fait notable de l'expérimentation d'Urtica : un très sévère rhumatisme du deltoïde, droit, qu'Urtica sait parfaitement guérir.

* * *

Le Dr Compton Burnett, qui avait l'art de dénicher, expérimenter et manipuler les remèdes plutôt rares, nous parle beaucoup d'Urtica urens dans sa petite monographie brillante sur la goutte. Nous lui devons beaucoup de nos connaissances concernant cette " mauvaise herbe " méprisée et pourtant suprêmement utile ".

FIEVRE INTERMITTENTE MALARIA : Dans une charmante et caractéristique petite anecdote, Burnett dit comment il " fit connaissance avec l'ortie, comme remède ".

" Il y a de cela vingt ans, j'avais traité une dame pour une fièvre intermittente, d'un type Anglais léger, lorsqu'un jour la malade se présenta à nouveau dans mon cabinet, sautillante, l'air conquérant. Elle me déclara que je l'avais guéri d'une fièvre il y a longtemps, et quelle désirait me consulter pour tout autre chose. Immédiatement, je consultais sa fiche, lui fit préciser les modalités de sa guérison,, afin de ne pas attribuer indûment au remède la guérison de cette fièvre, d'autant plus que ladite affection ne se laisse pas toujours facilement guérir...

Oh, dit la dame, je n'ai pas pris du tout votre remède; en effet, à peine revenue chez moi, je fus prise d'une telle attaque de fièvre, que ma femme de ménage me supplia de la laisser me préparer une infusion d'orties, ajoutant que c'était un traitement très sûr de fièvre. Je consentis; elle alla donc au jardin, pour cueillir quelques orties, parmi des décombres et des morceaux de brique, où elles poussaient en abondance; elle m'en fit une tisane très chaude, que je bus. La fièvre me quitta pour ne plus m'inquiéter ultérieurement ". 

Burnett ajoute : " Honneur à cette femme de ménage pour avoir fait la réputation de l'infusion d'orties ! ".

Burnett de continuer : " Cet événement s'enfuit de ma cervelle durant des années; mais, un jour, ayant des difficultés avec un cas de fièvre intermittente, je le traitais avec une teinture d'orties, et je l'ai guéri d'une façon très simple, et le cas suivant et les autres après, et tous ceux qui suivirent depuis, avec des résultats véritablement presque constants. Certains cas étaient beaucoup plus sévères que le premier cas, et provenaient de l'Inde ou la Birmanie. Très récemment, un patient du Siam, à qui j'avais envoyé un gros flacon de teinture d'ortie, m'écrivit ceci : " la teinture que vous m'avez envoyée apaisa considérablement la fièvre qui sévit dans notre région. Soyez assez aimable pour envoyer un autre flacon ".

" Quand je dis que presque tous les cas cèdent à Urtica, cela ne veut pas dire, naturellement, que tous les cas en relèvent ".

Hahnemann était dans le vrai quand, d'une façon originale, il se lança dans l'administration de ses " similaires ". Puis, il se mit à diluer, pour éviter de violentes aggravations; ceci en particulier quand il lui fallait utiliser des drogues vénéneuses.. Enfin, allant d'atténuation en atténuation, il lui sembla que les dilutions devenaient des " puissances " (développaient des propriétés nouvelles). 

Pauvre vieux Culpepper ! quelle surprise aurait été la sienne s'il avait appris qu'il était un défenseur de l'Homéopathie, quelques cent ans avant la naissance de cette dernière ! exactement comme le Bourgeois Gentilhomme de Molière s'émerveillait à l'idée prodigieuse d'avoir parlé en prose toute sa vie..! Mais Culpepper parle seulement des maladies qu'il sait avoir guéries... Tandis que nous, nous savons que ce qui guérit la maladie, est aussi capable de la produire.

* * *

Si chemin faisant, vous êtes piqué par un moustique, ne l'écrasez pas sur votre figure, mais c'est là le meilleur moyen d'exprimer au maximum son poison; de même, vous êtes bien piqué par des orties, ne frottez pas, mais passer un couteau bien aiguisé, à la manière d'un coiffeur, afin d'extraire ces petites choses terrifiantes que sont ses poils empoisonnés. 

Après tout ceci, je pense que nous serons tous capables de saisir des orties, nous souvenant que ces petits inconvénients sont peu de choses à côté du bien que l'on peut tirer de cette plante.

* * *

La teinture forte d'Arnica s'applique aux piqûres de guêpes, prévenant la douleur et l'inflammation, tant et si bien que la piqûre est oubliée en deux heures.

Urtica est considéré comme faisant la même chose pour les piqûres d'abeilles.

De même Cantharis 200, donné par voie interne, guérit promptement l'inflammation et les gonflements provoqués parfois par les piqûres de moustiques.

 

 

Veratrum Album [Verat]

 

Texte

Hellébore blanche

Tout le monde connaît Veratrum album comme étant l'un des grands remèdes du collapsus: collapsus avec froid de glace; avec sueurs froides profuses, spécialement sur le front; évacuation profuses; grande soif. Mais rares sont ceux qui connaissent Veratrum album comme un remède notable de la douleur, ou bien dans ses aspects mentaux, comme l'a connu Hahnemann et comme il nous l'a transmis, comme également la plupart des compagnons fidèles d'Hahnemann l'ont expérimenté et enseigné.

C'est une vieille sottise de substituer des opinions aux faits. Hahnemann nous a donné des faits, résultats d'expériences soigneusement pratiquées, et l'expérience aussi de l'un des observateurs les plus astucieux qui aient jamais pris la plume. Mais jusqu'à ce jour, quelques enseignants d'homéopathie, se croyant très malins ont estropié le savoir et par conséquent son utilité, en substituant leurs opinions aux faits. Le pire d'entre eux, fut peut–être Hughes, dont les " Pharmacodynamics " furent surnommées par ses contemporains " le lait Homéopathique pour les bébés allopathiques ", et qui, toujours prêt à faire mieux qu'Hahnemann, par ses affirmations et ses lacunes, a rabaissé une grande partie de l'expérience d'Hahnemann. Il jeta le doute par exemple, sur l'expérience d'Hahnemann selon laquelle " une simple dose de Drosera 30 est tout à fait suffisante pour la cure homéopathique d'une épidémie de coqueluche, selon les indications symptomatiques ". (qu'il énumère) ; " la guérison se produisant entre 7 et 9 jours, avec une diète non médicale ". (Voyez HOMEOPATHY, Vol III, P. 24). Ce n'était pas l'Homéopathie de Hughes, qui préconisait des doses répétées en basses dynamisations desquelles, de son propre aveu, il obtenait des résultats très inférieurs; mais Hughes fut obligé d'ajouter une note de bas de page dans les dernières éditions de son ouvrage, précisant que l'observation d'Hahnemann avait été confirmé par d'autres auteurs. Et nous pouvons dire que, récemment un médecin après l'autre se sont fait un grand plaisir de signaler les résultats obtenus dans la coqueluche d'après les directives d'Hahnemann.

D'autres auteurs encore, nous ont volé le moyen de faire du bon travail, en ignorant les symptômes en caractères gras, donnés par Hahnemann concernant Drosera dans son action sur les os et les articulations, comme s'il était vrai que sa seule sphère était la coqueluche et la laryngite. Ainsi certains cas même d'arthrites rhumatoïdes. Où Drosera aurait pu être utile, ont été inguérissables.

Toujours au sujet de Veratrum album, Hughes, avec son esprit critique orgueilleux, s'est plu à dire que " les symptômes marqués de folie se trouvent en tête de liste d'Hahnemann (des symptômes mentaux) " étaient observés sur les sujets déments prenant le remède, et qu'ils étaient plus mauvais qu'utiles ". Imaginez cela ! plus mauvais qu'utiles ! – selon l'opinion de Hughes. Et dans l'Encyclopédie d'Allen, dont le Dr Richard Hughes était un des collaborateurs, une note de bas de page, d'ailleurs signée Hughes, était conçue de la façon suivante : " Tous les symptômes de l'esprit, et les tendances apparaissant dans les deux premières catégories, et tous les symptômes spasmodiques manifestés par la 3ème, ont été mis entre parenthèses car les doses administrées étaient trop basses pour les provoquer " – HUGHES.

Là encore, l'opinion détrône le Fait ! On n'imagine pas comme Hahnemann a été Hughes a dit du mal d'Hahnemann et l'a effacé ! On découvre seulement ces choses petit à petit.. Les Guiding Symptômes de Hering ne font aucune allusion à des telles bêtises; et Kent, de loin supérieur à Hughes comme maître et comme prescripteur, (ou du moins nous arrivons à cette conclusion), réalise la grande importance de Veratrum album dans la folie, comme nous le verrons plus loin. 

En attendant, écoutez Hahnemann sur le sujet : " ... Il est tout à fait faux que les patients affectés par des maladies émotionnelles ou mentales requièrent et supportent des doses énormes de remèdes, comme le croient encore certains médecins... Dans de tels cas ", dit–il, " la santé est souvent fort peu affectée et les patients sont souvent très robustes.... la maladie s'est installée dans les organes fins et invisibles des sphères mentales et émotionnelles, indécouvrables par l'anatomie.... " et dans son expérience, " les patients souffrant d'affections mentales ou émotionnelles retrouvent un état de santé physique et psychique c'est–à–dire parfait dans leur santé et leur raison, par des doses aussi petites que celles d'autres maladies non psychiques, mais.. seulement par des remèdes appropriés et parfaitement homéopathiques ". Nous pouvons ajouter ici, que dans les expérimentations de drogues, lorsqu'on veut établir leur pouvoir nocif, mental et physique, afin de les utiliser pour neutraliser une maladie semblable, les symptômes mentaux sont très bien obtenus par des expérimentations de hautes dynamisation.

Mais Hahnemann savait de quoi il parlait en matière de folie. Il décrit (Lesser Writing) comment (s'étant beaucoup occupé pendant plusieurs années du traitement d'affections de nature fastidieuse et de caractère désespéré, y compris d'hypochondrie et la folie en particulier) avec l'aide du duc régnant, il fonda un asile de convalescents pour des patients affectés de tels désordres, à Georgethal, près de Gotha. Là, il traita et guérit, " le Secrétaire Privé de la Cour de justice, un Klockenbring de Hanovre ; un homme qui, lorsqu'il était en bonne santé, " faisait d'admiration de l'Allemagne par son sens des affaires politiques, sa profonde sagacité, comme aussi sa grande culture, sa connaissance des choses anciennes et modernes, et ses vastes connaissances dans des branches variées de la science ". " Son travail surhumain ou presque au département de la police d'état, travail pour lequel il avait un grand talent, sa vie des plus sédentaires, tout ceci lié à un régime par trop nourrissant " a peu à peu dérangé notre homme " : il est possible aussi que son penchant pour les bons vins ait contribué à le rendre ainsi ". Toujours la goutte d'eau qui fit déborder le vase, et il acheva la catastrophe mentale fut un pamphlet.

Hahnemann décrit en détail ce cas de manie sauvage: tantôt citant des auteurs différents, en différentes langues; tantôt se jetant en éclatant en sanglots aux pieds des spectateurs ahuris; tantôt déchiquetant et mettant en pièces son vêtement et son lit; ou encore se promenant presque nu en hurlant; réclament de la nourriture ou des boisson qui étaient dispersées et salies.

D'abord, Hahnemann l'observa simplement pendant qu'il le soignait et lui parlait afin de le traiter avec une grande bonté et de considération et gagner ainsi sa confiance. Puis, graduellement, avec des remèdes (dont, n'en doutons pas, Veratrum album parmi eux), la raison de ce grand homme fut peu à peu restaurée, si parfaitement restaurée qu'un poste gouvernemental, quoique moins pénible fut trouvé pour lui.

D'après ses expériences, voici ce qu'Hahnemann a à nous dire de Veratrum album :

Les médecins n'ont aucune idée du pouvoir de ce remède, de guérir près d'un tiers des fous des asiles d'aliénés (en tout cas comme remède homéopathique intermédiaire) parce qu'ils ne connaissent pas la nature particulière de folie dans laquelle l'employer, non plus que la dose qui devrait être administrée afin d'être efficace sans être nocive ".

Dans son traitement des malades mentaux, Hahnemann s'écarte entièrement des méthodes contemporaines, brutales à l'extrême. Ses méthodes propres, absolument nouvelles, il nous les décrit : 

" Je n'admets pas qu'un dément soit puni par des coups ou d'autres châtiments corporels douloureux, parce qu'ils ne peuvent être permis pour des actions involontaires, et aussi parce que ces patients sont aggravés et non améliorés par des traitements aussi brutaux. Il (Klockenbring) me montrait souvent, les larmes aux yeux, les restes des marques des cordes utilisées par les anciens gardiens de l'asile pour le contenir.. Le médecin qui a charge de sujets aussi malheureux doit, certes, adopter une attitude qui inspire le respect, mais aussi une attitude susceptible de créer la confiance; il ne ressentira pas l'impression d'être insulté par ces déments, pour la simple raison qu'un homme privé de raison est incapable d'insulter quiconque. Leurs explosions de colère irraisonnée doivent faire naître sa sympathie pour leur état pitoyable et il devra faire appel à sa charité pour soulager leur triste condition ".

Dans l'Organon encore, il parle du traitement de l'aberration mentale.... folie furieuse affrontée avec un courage calme et de la fermeté : mélancolie plaintive calmée par une compassion silencieuse de gestes et d'expression; loquacité stupide écoutée en silence, avec attention; conduite indécente et langage obscène traités par l'indifférence; destruction et violence d'objets évitée en plaçant ces objets hors de portée, sans adresser de reproches aux patients; les punitions corporelles, comme les tortures, doivent être absolument évitées. Même l'administration de remèdes n'a pas besoin de coercition ; la petitesse de la dose, et l'absence de goût des remèdes homéopathiques permettent de mélanger le remède à la boisson du patient, évitant toute espèce de contrainte, et n'excitant aucune suspicion...... Il ajoute : " Il n'y a rien qui exaspère un dément et augmente ses troubles autant que les expressions de dédain, et de déception mal déguisée. Médecins et assistants devraient toujours traiter de tels patients comme s'il s'agissait d'êtres pourvus de raison ".

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS (Hahnemann, Allen et Hering)

Furie persistante.

Inconsolable au sujet d'un malheur imaginaire, court dans la chambre, hurlant et criant, les yeux fixés sur le plancher, ou bien s'assied en boudant dans un coin, gémissant et pleurant d'une façon inconsolable.

Taciturne.

Maussaderie, quand on lui en a donné l'occasion.

Attaques de douleurs avec délire, menant à la folie.

Manie avec désir de tout couper et déchirer, spécialement les vêtements; avec parler impudique et lascif; religieux ou amoureux.

Illusion de grandeur.

Sueur froide sur le front avec angoisse et peur de la mort.

Désespoir de son salut avec règles supprimées.

Sa conscience est telle que dans un rêve.

Céphalée, comme une pression à plat, sur le vertex; se transforme en battement au mouvement. 

Sensation d'un morceau de glace au vertex.

Sueur froide sur le front.

Visage pâle, creusé, avec expression angoissée.

Il devient pâle du visage, avec de fréquentes selles.

Il ne peut parler.

La salive s'écoule sans s'arrêter de la bouche comme un jaillissement)

Salive insipide; manque de goût dans la bouche.

Goût et sensation de froid dans la bouche, comme par de la menthe poivrée.

Goût âcre de menthe poivrée dans la gorge; sensation de chaleur montant dans la bouche.

Soif de boissons les plus froides. Envie de glace : fruit.

Violente soif; soif excessive pendant la transpiration.

Grande soif avec faim.

Grande nausée avant le vomissement.

Violent vomissement de liquide acide, gluant, avec de la nourriture.

Vomissement excessif avec effort.

Vomissement et diarrhée, au moins dix fois, avec face pâle, creusée, couverte de sueurs froides.

Vomissement de mucus vert.

Catarrhe gastrique, grande faiblesse : froid, défaillance soudaine.

Coliques, comme si les intestins se nouaient.

Sensation de froid dans l'abdomen.

Colique avec brûlure, comme si les intestins étaient serrés dans un noeud, avec sueur froide.

Douleurs coupantes; colique flatulente, attaquant la partie inférieure des intestins, ici et là, et l'abdomen tout entier; plus longtemps les gaz sont retenus, plus ils deviennent difficiles à expulser.

Diarrhée avec transpiration profuse.

Diarrhée fréquente et violente; très profuse et douloureuse;

Evacuations excessives; copieuses.

Constipation en raison de la dureté et du calibre des matières.

Cholera morbus; pire la nuit; sueurs froides sur le front; vomissement et diarrhée en même temps, après les fruits; décharges brunâtres profuses; soif; crampes; prostration; sueurs froides; grande faiblesse après la selle.

Choléra asiatique.... violentes évacuations par le haut et par le bas : froid de glace du corps ; crampes dans les mollets; vomissement avec constant désir de boissons froides face; décolorée ou bleuâtre; cercle bleu autour des yeux; angoisse mortelle distraits; langue et respiration froide : ..... grande angoisse oppressive dans la poitrine, avec désir de s'échapper du lit : violente colique, spécialement dans la région ombilicale, comme si l'abdomen allait s'ouvrir; sensible au contact; tiraillements et crampes des doigts, plissements de la peau des paumes; rétention d'urine.

Palpitation de coeur avec grande anxiété et respiration accélérée audible.

Excessive anxiété qui coupe la respiration.

Contraction spasmodique du larynx avec contraction des pupilles.

Attaques suffocantes de constriction dans le larynx.

Profonde toux creuse en 3 ou 4 secousses.

Semble en danger de suffocation, la respiration étant tellement rétrécie.

Haleine froide (dans le choléra).

Mains d'un froid de glace, bleutées. Ongles bleus.

Douleurs rhumatismales ressenties au mouvement. 

Très grande difficulté pour marcher, comme par une paralysie, d'abord à la hanche droite puis à la gauche.

Douleur sous le genou comme si l'os avait été cassé et non consolidé. Entièrement.

Douleur pesante des jambes, comme par la fatigue......

Prostration et faiblesse de tout le corps; extrême faiblesse.

Syncope. Bâillement. Perte de forces paralytiques.

Tout le corps et la face sont pâles.

Frisson et tremblement avec selles fréquentes.

Frisson fébrile avec refroidissement et soif.

Froid rampant à travers tout le corps.

Peau froide.

Froid rampant sur la tête, spécialement le vertex. " Sensation de morceau de glace " au vertex.

Face froide, état de collapsus.

Refroidissement du dos; extrémités froides. Grand refroidissement des mains.

Sueur froide. Sueur froide sur le front. Sueur profuse sur le front avec la selle.

Sueur froide sur tout le corps.

Fièvre à forme typhoïde, quand les forces vitales s'affaissent; sueur froide; coma.

Vomissement et diarrhée aqueuse; face bleuâtre; nez ponctué; peau ridée.

Un frisson interne court à travers lui de la tête aux pieds, avec soif.

Hahnemann donne aussi : chaleur et rougeur de la face.

Parmi les sensations particulières de Veratrum album, nous trouvons : 

Comme si elle était enceinte, ou dans les douleurs d'accouchement.

Comme s'il avait une mauvaise conscience et avait commis un crime.

Comme s'il avait un morceau de glace sur le vertex.

Comme si la langue était trop lourde.

Comme de la menthe poivrée – sensation de froid – dans la bouche et la gorge.

Comme si quelque chose de vivant remontait de l'estomac dans la gorge.

Comme si des couteaux coupaient les boyaux : charbons brûlants dans l'abdomen; pincement comme avec des tenailles dans l'abdomen; intestin comme dans un noeud.

Eau froide courant à travers les veines.

Os comprimés ou brisés. Comme si une lourde pierre était attachée aux pieds et aux genoux.

Comme si elle allait s'envoler.

Puis Veratrum album, a de la manie, de la folie, du délire, tous d'une grande violence. KENT condensé ceci tel qu'on peut l'espérer et nous ne pouvons que le citer :

" Les symptômes mentaux sont marqués par la violence et la penchant destructeur. Il désire détruire, déchirer chaque chose; il enlève ses vêtements en les déchirant. Il a toujours besoin d'être occupé, de poursuivre son travail quotidien. Un tonnelier souffrant d'une folie type Veratrum empilait des chaises les unes sur les autres. Comme on lui demandait ce qu'il faisait là il répondit qu'il était en train d'empiles des douves. Quand il n'était pas avec cela de cette sorte, il était en train de déchirer ses vêtements, ou de prier " (Stram) des heures sur ses genoux, et si fort qu'il pouvait être entendu à plusieurs maisons de là.

" Excitation religieuse frénétique; croit qu'il est le Christ ressuscité; pousse des cris jusqu'à ce que sa face devienne bleue; tête froide comme de la glace, sueur froide, sueur froide, s'en va exhorter ses semblables au repentir.

" Exhorte au repentir, prêche, hurle, chante des chansons obscènes, en montrant une personne ". (Hyosc) " Frayeur et effets de frayeur; peur de la mort et de la domination; imagine que l'univers est en feu.

" Manie avec désir de couper et déchirer toute chose, spécialement les vêtements. .... manie puerpérale et convulsions avec violente congestion cérébrale; face bleutée et enflée; protrusions des yeux; cris sauvages, avec tendance à mordre et déchirer ..... tantôt boude, tantôt crie et hurle. Un petit nombre de tels remèdes pourraient vider nos asiles d'aliénés, notamment de leurs cas récents. La folie est curable s'il n'y a pas d'effets incurables de la maladie ".

Kent dit encore, " Veratrum est un remède qui devrait préserver beaucoup de femmes de l'asile d'aliénés, spécialement celles présentant des troubles utérins... Pendant les règles, froideur mortelle, lèvres bleues, extrémités froides et bleues, douleurs terribles, sensations de défaillance, manie d'embrasser tout le monde " (Crocus); " hystérie avec froideur à la période menstruelle, sueur copieuse, vomissement et diarrhée.... ".

Kent rappelle le cas d'un fermier, qui, un été, avait une étrange sensation, quand il buvait : il avait l'impression que le liquide ne descendait pas dans l'oesophage, mais s'échappait vers l'extérieur, sensation si marquée qu'il conviait ses amis à regarder si le liquide ne coulait pas à l'extérieur. Veratrum 2M le guérit. " Aucun remède n'a produit cette sensation, mais j'ai trouvé par analogie ", dit Kent. Veratrum a également une sensation d'eau froide courant dans les veines.

Au sujet du symptôme : " la tête semble entourée de glace; ou comme s'il avait de la glace sur le vertex ", nous nous rappelons un patient de l'hôpital, une femme robuste, d'un certain âge, pleine de bon sens, et des plus gaies, qui développa de terribles douleurs dans la tête, et fut admise à l'hôpital, presque folle de ses souffrances. La face était distordue par l'angoisse. Remède après remède échouèrent sur elle, jusqu'au jour où elle déclara ressentir comme une sensation d'un bloc de glace sur son vertex : ce symptôme suggérait Veratrum, de même que le symptôme, " crises douloureuses avec délire, conduisant à la folie " – c'était presque aussi mauvais que cela ! et Veratrum changea rapidement le tableau, et son ancien moi reparut à la surface. On ne devra jamais oublier Veratrum pour les douleurs terribles, insupportables dans la tête, au point de changer la figure, et de conduire quasiment à la folie, avec cette sensation de glace sur le vertex.

Et, au sujet de la DOULEUR; Hahnemann dit, " Les paroxysmes douloureux, qui sont semblables à ceux que peut produire elle–même la racine d'Hellébore blanc, et qui mènent toujours, pour une courte période, le sujet à une sorte de délire et manie, cèdent souvent à la dose la plus petite de solution ci–dessus " (la quadrillionième d'un grain de racine).

Le point d'appel de Veratrum album, par conséquent, consiste en une extrême froideur; excessive sueur froide; soif extrême, extrême violence des évacuations; extrême abondance du vomissement, de la diarrhée et des sueurs; collapsus; faiblesse paralytique et perte des forces; avec violence des réactions à la douleur et manie.

Les remèdes qui s'en rapprochent probablement le plus sont Arsenicum Album et Carbo veg. Mais Arsenicum a une anxiété extrême et une agitation alors que " le patient de Veratrum album est tranquille "; et Carbo veg n'a pas les évacuations et les sueurs profuses. Les évacuations excessives le distinguent également de Camphora et de Cuprum (dans le choléra).

L'Homéopathie a gagné ses lauriers dans le CHOLERA, avec ses trois principaux remèdes désignés par Hahnemann, qui n'a jamais regardé la maladie en elle–même, mais a étudié ses symptômes, et a écrit brochure après brochure sur son traitement. Stades précoces, avec collapsus, refroidissement, et soudaine prostration, Camphora avec crampes excessives, non seulement dans l'abdomen, mais dans (et commençant même par là) les doigts et les orteils .................: Cuprum avec excessives sueurs froides, vomissement et diarrhée ............... : Veratrum album.

(Voyez HOMEOPATHIE, Vol I, 126; Vol III, 338)

 

 

Veratrum Viride [Verat–v]

 

Texte

Appelé l'hellébore américain blanche, ou hellébore américain verte; Poke weed (Veratrum album est une plante différente quant aux symptômes et à l'usage; elle croit en Europe et en Asie).

Veratrum viride " pousse dans les marais, les prairies humides; le long des plaines du Canada à la Caroline ".

Veratrum viride a produit et guéri la pneumonie; c'est, en fait, un des plus grands remèdes des homéopathiques de la pneumonie, quand les symptômes concordent. Nous avons vu des cas étonnants, notamment dans les mains d'un de nos médecins, lequel connaissait avec exactitude quand prescrire le remède. Telles sont ses indications : " Le cas paraît très semblable à celui de Phosphorus. La face est rouge, congestionnée; avec sueur profuse. Raie rouge le long du centre de la langue. " Température élevée, pouls bondissant; parfois délire. Soif. Aversion pour les douceurs, et peut même se plaindre que l'eau a un goût sucré". Ainsi pouvons–nous "aller et faire de même ".

Une raie rouge (parfois sèche) le long du centre de la langue constitue le symptôme le plus frappant et le plus suggestif. Mais, comme chez de nombreux remèdes, nous pouvons rencontrer l'opposé; en effet, si on consulte les expérimentations, on découvre qu'il a produit également une raie blanche le long du centre de la langue. Manifestement, en plus de l'action sur la langue, il a une action sur le sang.

Il a : " langue blanche, non chargée; semble blanchie... Langue blanche au centre, pointe blanche, et bords rouges. Cela ne donne l'impression d'une langue chargée, mais d'une langue exsangue.... La langue parait blanchie avec UNE RAIE ROUGE AU CENTRE. "Ce dernier symptôme est celui appelant classiquement Veratrum viride, non seulement dans la pneumonie mais dans n'importe quelle maladie, où il pourra se révéler bénéfique.

En jetant un coup d'oeil aux expérimentations, telles qu'elles sont données dans l'Encyclopédie des pathogénésies, on est frappé par plusieurs autres de ses particularités; par exemple, presque tous les expérimentateurs développent promptement du hoquet; également son effet étonnant et rapide sur le rythme du pouls: les pulsations tombent parfois à 40,34, ou plus bas encore. Ou, dans d'autres cas, peut–être mieux observés, le pouls monte d'abord; puis retombe. Le pouls est en général petit et faible, souvent difficile à palper.

* * *

NASH dit que jadis ce remède avait une grande réputation dans le premier stade, congestif des maladies inflammatoires.... pendant un certain temps, les journaux ne parlaient que de guérisons de pneumonies; et son action curative était attribuée à l'influence du remède sur l'action du coeur et du pouls....

J'étais alors jeune médecin et je pensais avoir trouvé un remède de valeur. " Mais un beau jour ", raconte–t–il, il " je quittais un patient soulagé par Veratrum vir, mais quand je retournai le voir plus tard, je le trouvai mort ". Il observa les autres malades traités par ce remède, et " en trouvant très peu que disparaissaient disparaissait soudain après qu'il aient été déclaré mieux. Maintenant nous n'entendons plus beaucoup parler de Veratrum viride comme du plus grand remède du premier stade de cette maladie. 1) Comme toutes les modes, il a été employé avec trop indiscrimination.

2) Il est par ailleurs mauvais de contrôler le pouls, sans tenir compte de tout le reste.

3) Les patients au coeur faible étaient tué par son pouvoir dépresseur cardiaque. Une circulation rapide est salutaire dans toutes les affections inflammatoires, et il est évident que là réside les possibilités de résistance naturelle de l'organisme à la maladie, et çà marche ".

Comme Nash fait allusion à ses récentes expériences, nous présumons que la dose qui " déprimait le pouls " était une dose physiologique, comme cela aurait dû être. En effet, dans la prescription homéopathique, comme toujours, la drogue est employée, en accord avec les symptômes, non en vue d'une action destructive, parfois dangereuse, mais afin de stimuler le patient vers la guérison; ce qui est bien différent. En fait nous penserions plutôt à Veratrum viride dans les cas où le pouls est ralenti.

Nash donne, comme principales indications de ce remède : " Une raie rouge, étroite, bien nette, sur le milieu de la langue; intense fièvre, avec contractions et tendance aux spasmes.

* * *

CLARKE (Dictionnaire) donne un cas instructif, que nous citerons.. une expérimentation presque accidentellement fatale du remède. Il dit, " Burt fit une expérimentation héroïque du liquide extrait; et sa fille, âgée de 22 mois, faillit mourir pour avoir absorbé quelques gouttes de la teinture provenant d'une fiole. Deux minutes après, elle fut prise de vomissements. Café et Camphre furent donnés comme antidotes. Cinq minutes après, ses mâchoires étaient rigides; ses paupières largement dilatées; sa face bleue; ses mains et ses pieds froids; pas de pouls au poignet. L'abdomen et le dos furent frictionnés avec du camphre; alors elle entra dans des spasmes, en poussant des cris violents; ces spasmes étaient souvent répétés, et un bain trop chaud fut ce qui relaxa le mieux les muscles. Vomissement de mucus filant dura trois heures. Pas de pouls; mains et pieds recroquevillés. Au bout de 3 heures et demie, elle s'endormit d'un sommeil paisible et profond, et le jour suivant elle était en bonne santé, à part un peu de faiblesse ". 

* * *

En fouillant les expérimentations, on note une chose frappante, à savoir le rapide r_tablissement, notamment après le sommeil : " a bien dormi et s'est éveillé sans nulle trace de trouble ". " Le jour suivant, se sentait bien ".

Dans quelques cas, l'expérimentateur " rêvait beaucoup, notamment d'eau ". Et encore, une tasse de café brûlant et fort faisait plus de bien que toute autre chose.

Dans un cas, " les vêtements ne lui convenaient pas, ils semblaient le gratter partout; constantes contractions des différentes parties du corps ".

Dans un cas de sévère d'empoisonnement, avec vomissement excessif et prolongé; téguments froids; sueur visqueuse; pouls faible et irrégulier, 44 battements à la minute; un bon feu près du lit, et de l'eau–de–vie répétée à courts intervalles, réchauffaient rapidement les téguments et améliorèrent le pouls; et à peu près une heure après, il tomba endormi, et dormit un quart d'heure, et se réveilla en disant : " Je me sens tout à fait bien, maintenant ", et il semblait que ce fut vrai. Le jour suivant, il restait seulement un endolorissement des muscles, provenant des efforts pour vomir.

* * *

H.C. ALLEN (Keynotes) dit que ce remède est indiqué, chez des personnes pléthoriques, sanguines.

Dans les congestions, spécialement à la base du cerveau, à la poitrine, congestion spinale et à l'estomac. 

Inflammation avec violentes douleurs. 

Rhumatisme aigu avec forte fièvre...

Congestion cérébrale, intense; presque apoplectique; avec violentes nausées et vomissements. Apoplexie congestive, tête chaude, (brûlante) yeux injectés de sang, discours embarrassé, pouls plein et lent, dur comme de l'acier.

Enfant au bord des convulsions, présente des secousses ou des mouvements anormaux de la tête.

Maladie cérébro–spinale (comparer Cicuta); spasmes; pupilles dilatées; convulsions tétaniques; opisthotonos; transpiration froide et visqueuse.

Insolation (voyez Gels; Glon; Bell).

Le pouls augmente soudain puis descend graduellement au–dessous de la normale : lent, mou, faible.

Et puis il y a la langue caractéristique : (nous ne répéterons pas).

Il dit également " Veratrum viride ne devrait pas être donné seulement pour 'baisser le pouls ou contrôler l'action du coeur ' mais comme tout autre remède, à savoir pour la totalité de ses symptômes ".

* * *

BOGER (Synoptic Key), avec une expérience plus ancienne (?), a tout un tas de choses à nous dire au sujet de Veratrum viride. " SOUDAINES CONGESTIONS VIOLENTES (cerveau, poitrine, etc.) avec nausée et vomissement. Prostration des muscles... Tête projetée en arrière; mouvements de la tête de haut en bas, ou mouvements de roulement....

Vision de zones rouges, pourpre, en fermant les yeux. FACE GONFLEE, LIVIDE, MAIS DEVIENT DEFAILLANT EN S'ASSEYANT. Raie rouge ou sèche sur le centre de la langue. Violent vomissement sans nausée.... respiration lente, profonde....... Pouls mou, plein, ample, ou bien lent, avec battements cardiaques énergiques et violents. Violente toux dès le début. Hyperpyrexie, ou température rapidement oscillante...... Fièvre cérébro–spinale...... ".

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS

Querelleur et délirant.

Pupilles dilatées.

Face congestionnée; bouche et lèvres constamment sèches tout le jour.

Quelque chose de rouge au centre de la langue.

Langue (? Enduite de blanc) avec raie rouge au centre.

Langue: blanche ou jaune, avec raie rouge centrale; sèche ou moite, avec enduit blanc ou jaune, ou pas d'enduit sur les côtés. Parait ébouillantée.

Vomissement.

Coliques menstruelles, avec dysménorrhée; beaucoup de nausée et vomissement; pléthore; congestion cérébrale.

Règles supprimées, avec congestion cérébrale.

Pneumonie; pouls dur, énergique, rapide; engorgement des poumons, avec sensation de défaillance dans l'estomac, nausée, vomissement : –ou bien pouls lent, ou intermittent.

Congestions, spécialement à la base du cerveau, à la poitrine, spinale, à l'estomac.

Douleur et sensibilité au–dessus du pelvis.

AUTRES SYMPTÔMES MARQUES OU CURIEUX

D'immenses cercles verts apparaissent autour de la chandelle, lesquels, quand survient le vertige, tournent au rouge.

Hoquet; presque constant; douloureux, avec spasmes à l'extrémité supérieures de l'oesophage.

Vomissement de longue durée, de mucus glaireux, après le repas; vomissements à vide, douloureux, avec affections inflammatoires et cérébrales; la moindre quantité de nourriture ou de boisson est immédiatement rejetée; avec collapsus, pouls très lent, et sueur froide.

Convulsions puerpérales; délire furieux; éréthisme artériel; sueur froide et visqueuse; mains et pieds recroquevillés.

Convulsions avec manie.

Respiration : pénible; doit se redresser; sueur froide sur la face; difficile, convulsive, allant presque jusqu'à la suffocation d'un poids lourd sur la poitrine.

Pleurésie; tient son côté; ne peut respirer "; douleur piquante (Bry).

Bain de sueur froide (Comp; Veratrum album).

Chorée : contractions et contorsions du corps, non changés par le sommeil (inverse d'Agar). Les secousses de la tête ou le hochement continuel est particulier ici. 

Fait des grimaces, de rapides saluts de la tête; face livide et recouverte de sueur froide.

Quand il se lève, fait une série de bonds, apparemment, par l'impossibilité de lever un pied du sol, sans soulever l'autre.

Sensations : comme si la tête allait éclater; comme si l'estomac était étroitement tiré contre le rachis (comparer : Plumbum; Platina).

Comme s'il avait un vêtement humide sur les bras et les jambes (Sepia).

Langue comme ébouillantée; un poids sur la poitrine.

Douleur atroce) à la partie inférieure de l'estomac.

Comme si de l'eau bouillante était déversée sur les parties.

Rêve d'eau.

 

 

Viburnum Opulus [Vib]

 

Texte

Cramp Bark – Grande airelle des buissons

(Clarke dit : " notre Boule de Neige " est la variété cultivée et stérile ")

Expérimentation par Allen, avec onze hommes et femmes. La TM 1ère et 30ème dilutions furent essayées.

Et VIBURNUM PRUNIFOLIUM

Black Haw

C'est dans la Matière Médicale des nouveaux remèdes de HALE (ed 1880) que l'on apprend le plus de choses sur les Viburnums.

Il dit : " le médecin qui trouvera un remède des menstruations douloureuses aura droit aux remerciements de milliers de femmes souffrantes ".

Le traitement des dysménorrhées par Viburnum opulus est traditionnel dans ce pays (U.S.A.). Il dit que les indigènes employaient aussi cette drogue et transmirent le secret aux hommes blancs....... il a été employé avec grand succès comme remède familial depuis plus d'un siècle. Hale dit avoir été le premier à avoir réalisé sa valeur d'après l'observation de ses usages domestiques. Il employa une infusion légère; ou des gouttes de la teinture mère, et finalement des dilutions jusqu'à à la 3ème Xe. Il semble avoir été employé davantage dans les basses dilutions.

Il dit qu'il est spécialement indiqué dans la dysménorrhée spasmodique : pour les " douleurs de faux–travail, qui peuvent rendre d'une vie de femme une torture durant des semaines "; pour les " tranchées – une dose après chaque douleur ". Il dit que " les crampes dans l'abdomen et les jambes chez la femme enceinte sont rapidement maîtrisées par ce produit ". – Il préviendra l' " avortement " s'il est donné avant que les membranes ne soient lésées, et quand les douleurs sont spasmodiques et menaçantes ". Il prédit que cette drogue prouvera son utilité dans les états spasmodiques de tous les organes musculaires creux. Il dit avoir employé Viburnum dans de nombreux cas de névralgie et de dysménorrhée spasmodique, " et le remède a échoué dans un seul cas ". ....... si bien que tous les vieux cas qu'il a repris, et qui étaient abandonnés jusque là comme incurables, " à chaque fois les vieux cas obstinés ont été guéris ".

Il parle de la confirmation de la valeur de Viburnum par des médecins qui lui ont écrit depuis ses premières conclusions. L'un d'eux rapporte une guérison de dysménorrhée membraneuse : – "comme on peut le vérifier, nous avons maintenant 4 remèdes de cette condition douloureuse : Borax, Guaïacum, Ustilago et Viburnum.

" Je ne serais pas surpris " dit–il, " si on le trouve efficace dans la crampe du cardiaque, qui est un fait réel dans l'angine de poitrine; peut–être également dans la laryngite spasmodique ".

(pourquoi pas, également, dans l'asthme ?)

Au sujet de Viburnum prunifolium, il écrit : cette espèce semble posséder une certaine partie des propriétés de Vib op . Mais il n'est probablement pas identique dans ses propriétés. On a utilisé la teinture avec de bons résultats dans la menace de travail prématuré ou des fausses couches, la dysménorrhée, et les douleurs spasmodiques de l'utérus.

Il cite un certain Dr Phares, allopathe de l'Alabama, disant : " Viburnum est particulièrement précieux dans la prévention de l'avortement et de fausses couches, que ce soit habituel ou non; que ce soit menace d'avortement par accident ou empoisonnement criminel..... Il neutralise neutralise complètement l'action de Gossypium (utilisé comme abortif) et oblige la mère délinquante à garder (bien qu'à contrecoeur) le foetus jusqu'au terme. Quelques planteurs sur les terres desquels j'ai eu à utiliser cette médecine et qui ont vu beaucoup de ses effets sur les femmes noires se faisant avorter régulièrement, clament leur conviction qu'aucune femme ne peut avorter si on l'a obligée à user de Viburnum ".

Il dit que " il a certainement évité l'avortement dans tous les cas où il a été ordonné dans ce but ".... " que l'avortement ne se produit jamais, et qu'ainsi il est informé dans quels cas le remède a été employé comme préventif de l'avortement ". Et il donne un certains nombre de cas intéressants.

* * *

Dans un certain nombre de cas d'avortements menaçants, la teinture mère de viburnum prun a été suivie de succès, autant que l'on s'en souvienne.

Le fait que Viburnum est absolument homéopathique dans de telles situations, qu'il guérit traditionnellement, d'après une pratique locale et domestique de longue date, pourra être vérifié d'après les expérimentations – certaines réalisées avec la 30ème dilution. Il pourrait donc probablement agir aussi bien – peut–être même mieux –, sans qu'il soit besoin de le répéter souvent, à de hautes dilutions. De celles–ci, nous n'avons aucune expérience personnelle.. jusqu'ici !

SYMPTÔMES EN CARACTERES GRAS ET ITALIQUES (Viburnum opulus)

Céphalée frontale sourde.

Elle a des douleurs coliques crampoïdes dans le bas du ventre, presque insupportables.

Douleurs soudaines d'une terrible intensité.

Douleurs comme des crampes de colique dans la partie inférieure de l'abdomen (pendant la menstruation).

Avant les règles : violent bearing–down; douleurs tirant dans un sens, dans les muscles antérieurs de la cuisse; douleur pesante dans la région sacrée et sur le pubis; de temps à autre, douleurs tranchantes, lancinantes dans les ovaires; ces douleurs la rendent si nerveuse qu'elle ne peut rester tranquille. Douleur crampoïdes, colicatives, atroces, dans la partie basse de l'abdomen, et à travers l'utérus. Douleurs commençant dans le dos, encerclant l'abdomen, et finissant par des crampes dans l'utérus.

Pendant les règles : nausées, douleurs crampoïdes et grande nervosité la laissant sans repos; le flux cesse plusieurs heures, puis revient en caillots.

Ecoulement menstruel faible, léger, peu coloré, avec sensation de légèreté de la tête, défaillance quand elle tente de se lever. Dysménorrhée spasmodique ou membraneuse.

Leucorrhée faible, blanc–jaunâtre où incolore, sauf avec la selle où est épais, blanc, strié de sang.

NÉVRALGIE ET DYSMENORRHEE SPASMODIQUE.

Douleur commençant dans le dos, allant autour des lombes et à travers les os du pubis, comme des douleurs de travail.

Ovaires irritables, avec dysménorrhée.

Douleurs comme des crampes, et spasmes de l'estomac, des intestins, de la vessie ou d'autres organes, provenant d'un réflexe par suite d'irritation utérine.

Crampes dans l'abdomen et les jambes chez les femmes enceintes.

Préviendra l'avortement, s'il est donné avant que les membranes ne soient lésées et quand les douleurs sont spasmodiques et menaçantes.

Convulsions hystériques par irritation utérine.

Irritation générale du système nerveux.

Crampes et contractions des extrémités, spécialement pendant la grossesse.

– parmi les sensations particulières, notons également :

Sensation d'ouverture et de fermeture dans la région pariétale gauche (dans l'occiput Cocc comparer aussi Cann ind).

Impression de coup de couteau dans les yeux et les oreilles.

Les oreilles sont clouées à la tête.

Comme si elle ne pouvait plus vivre; malaise dans l'estomac.

Organes pelviens se retournant, sans dessus–dessous.

Comme si elle allait s'écrouler, par suite d'un étranglement de la partie inférieure du pelvis.

Comme si la respiration allait s'arrêter et son coeur cesser de battre.

Douleurs d'étreinte, crampoïdes, dans le coeur.

Douleur atroce, crampoïde dans le coeur.

Oppression dans toute la poitrine : dyspnée, comme si les muscles thoraciques étaient paralysés.

Comme si ses mains allaient éclater.

Dans le sommeil, sensation de chute, se réveille en sursaut (comparer Thuya).

Dr Boger, écrivant dernièrement, insiste davantage sur quelques points : effets nerveux violents, ou spasmodiques chez les femmes. Ne peut rester tranquille. 

DOULEUR CRAMPOÏDE

Hémorragie.

Fréquente urination profuse ; pendant le mal de tête, les règles, les hémorragies, etc...

Mal lourd, ou bien crampes atroces dans le pelvis ; mieux par les règles.

Dysménorrhée; avec flatulence, éructations bruyantes, et nervosité.

Fausses couches. Fausses douleurs de travail.

Hémorragie utérine.

Suffocation : la nuit; pire par froid humide.

Asthme infantile. 

DOULEURS DANS LE DOS, FINISSANT EN CRAMPES UTERINES, OU DESCENDANT A LA SURFACE ANTERIEURE DES CUISSES.

 

 

Viscum Album [Visc]

 

Texte

Le gui

Voici l'un de nos remèdes peu connus, et insuffisamment expérimenté; néanmoins un remède pour la chorée et l'épilepsie qui ne doit pas être laissé de côté à la légère.

C'est un des derniers cas du Dr Robert Cooper qui nous ont fait penser à Viscum et nous allons essayer de lui rendre justice et de le mettre à la portée de tous.

Boger (Synoptic Key) lui consacre quelques lignes, mais dit qu'il est apparenté à Bufo.

Un de ses traits est : " Vertige persistant après l'attaque l'épilepsie ". Une dernière édition de Boericke donne beaucoup de symptômes; et Clarke a beaucoup à dire à son sujet dans son Dictionnaire.

Clarke, Burnett et Cooper – il est difficile de parler d'eux au passé, depuis qu'ils sont morts, ils ont toujours des voix toujours aussi convaincantes. Ils constituaient un étonnant trio de génie, chacun à sa manière, chacun d'eux semblant compléter les autres.

Le Gui est véritablement un très vieux remède –pour l'épilepsie, la chorée, les désordres de la rate, et pour les " imposthumes " (abcès) selon le vieux Culpepper, depuis près de 300 ans. Nous verrons dans quelle mesure il est suivi de nos jours. Il parle non seulement du gui, mais des vertus de la glu confectionnée avec des boules de gui, " pour mûrir et drainer des humeurs épaisses et légères, provenant de parties éloignées du corps, les dissolvant et les éliminant. Il sert à ramollir la dureté de la rate, à guérir les vieux ulcères, les vieilles plaies. Mélangé avec du sanderick et de l'arsenic trisulphide, il aide à la résorption des panaris. Le gui, mis en poudre et donné à boire, est bon pour l'épilepsie. Le bois frais broyé et le jus extrait, versé goutte à goutte dans les oreilles, est efficace dans le traitement des abcès de l'oreille. Le Gui est un remède céphalique et nerveux, utile pour les crises convulsives, la paralysie et le vertige ".

Ces anciens usages sont toujours valables.

Viscum a été expérimenté. Parmi ses symptômes se trouve l'aura épileptique et le petit mal, qui revient souvent pendant deux ans.

Clarke nous dit des choses du plus grand intérêt au sujet du Gui : il a guéri un élevage de chevaux de race qui devenaient épileptiques à l'âge de quatre ans. Il a guéri la chorée; des troubles de l'oreille; de la rate; des maladies de l'utérus. Un certain nombre de cas de surdité catarrhale avec bruits dans les oreilles, ont été également rapportés comme guéris.

Il donne quelques symptômes curieux, mentaux et physiques sent qu'il va faire quelque chose de terrible pendant les tremblements. Se réveille la nuit en pensant aux choses les plus terribles. Tremblements des membres. Claque des dents. Secousses.

Il dit avoir guéri une coqueluche en deux jours. Sensation d'une énorme araignée se promenant sur le dos de la main gauche, puis la même chose sur la main droite.

Autre symptôme curieux : sensation comme si quelque chose le tirait vers le bas, par la taille, et immédiatement après, comme si la partie supérieure de son corps flottait dans l'air.

Dans les cas mortels d'empoisonnement, tous les muscles du corps étaient paralysés, sauf les yeux. Les victimes ne pouvaient plus ni parler, ni avaler, et mourraient vers le 8ème ou 9ème jour.

Voici ce qu'a dit le Dr Cooper au sujet, d'un cas qu'il a guéri : 

" pour ce qui est de mes raisons de prescrire Viscum album – ce sont premièrement ses effets bien connus sur les symptômes choréiques. Là, nous avions un tremblement du coeur, des crispations des membres la nuit, des mouvements très saccadés, avec un état d'insensibilité catalytique durant des heures.

La prescription de Viscum fût amplement justifiée par le principe d'Hahnemann, selon lequel, ce sont les symptômes qui doivent correspondre au remède, et non pas simplement le nom de la maladie..... " Il cite également un auteur exprimant l'opinion selon laquelle le Viscum est de loin supérieur, dans les cas laborieux, à tous les remèdes essayés jusqu'ici.