USTILAGO MAYDIS




Didier Lustig




Mars 2000





stilago maydis, le charbon du maïs, est une variété de champignon parasite s’apparentant sur le plan métabolique à l’ergot de seigle. Il existe plus de 300 espèces de charbon qui tous détruisent les graines des plantes, généralement en pénétrant à l’intérieur. Ils contaminent essentiellement les cultures et en particulier les céréales.

Le charbon à ustilago apparaît sur l’hôte infecté sous forme de taches noires correspondant aux grandes quantités de spores émises par le mycélium. Ces spores sont dispersées par le vent et peuvent contaminer les autres plants. Parfois les spores se fixent aux graines et infectent ensuite la plante en train de germer, tandis qu’un mycélium se développe à l’intérieur de la graine, laquelle reste en vie. Il s’étend ensuite aux tubercules des fleurs et détruit les grains de maïs qui se remplissent d’une poudre noirâtre composée de spores. Ustilago maydis produit alors à partir des feuilles et de la tige des excroissances vésiculeuses qui peuvent atteindre plus de 20 cm. Lorsque celles–ci parviennent à maturité, elles s’ouvrent brusquement en se déchirant et libèrent les spores que le vent disperse.
Il existe un risque d’empoisonnement chez les personnes qui ont consommé de la farine de maïs infecté par le charbon à ustilagoûlure, prurit, hyperémie, acrocyanose et œdème des extrémités. Certaines tribus indiennes d’Amérique du Nord utilisaient Ustilago comme abortif. Madaus rapporte que cet usage a également eu cours en Serbie. De même, les femelles des animaux avortent fréquemment quand elles en mangent. Roullin avait aussi noté que, chez les hommes comme chez les animaux, la consommation d’ustilago provoquait la chute des cheveux et des poils ainsi parfois que celle des dents, que les mules qui en étaient nourries perdaient leurs sabots et que les volailles pondaient des œufs sans coquille.
On obtient des spores de ce champignon un extrait fluide employé à raison d’un demi–gramme comme hémostatique et analgésique. La cendre contient des taux élevés de potassium, de magnésium, de phosphore et de silice.


L’origine du mot ustilago est latineustilago chez Apulée

De herbarum medicaminibus109Édition Howald–Sigerist, 1927, in Corp. Med. Lat

 avec le sens de “

çais, Félix Gaffiot, Hachette, 1934, Paris, p. 1633.

”. Si ce mot désigne aujourd’hui tout autre chose, on ne peut manquer de faire le rapprochement entre “” et “”. Par ailleurs, les mots latins les plus proches sont le nom ustilatio (ou ustulatio), qui signifie brûlure, partie brûlée, et le verbe ustilare (ou ustulare) qui signifie brûler, flamber. On relève encore ustor (brûleur de cadavres), ustrina (lieu où l’on brûle un corps, combustion). Tous ces mots dérivent du verbe urere qui signifie “ûler” sous différentes acceptions, telles que par exemple brûler une terre (en parlant des rayons du soleil), consumer par le feu (un mort, une maison), brûler d’amour etc. Un de ces sens retient plus particulièrement notre attention puisque ce verbe est employé par Virgile et Pline l’Ancien pour parler des ravages de certaines plantes, ce qui nous rapproche davantage du parasite des céréales que du chardon.
L’appellation anglaise du charbon du maïs est corn smut, or smut signifie aussi tache ou flocon de suie. Le Petit Robert donne de la suie la définition suivanteée mêlé d’impuretés que produisent les combustibles qui ne brûlent qu’incomplètement. (Notons pour mémoire le troisième sens du mot smutés, cochonneries…) L’équivalent allemand est le mot Maisbrand, où Brand peut également signifier “” ou “”. Enfin, le russe emploie le mot г(golovnia), qui a pour deuxième sens tison, fumeron. Le Petit Robert définit le tison comme le “’un morceau de bois, d’une bûche dont une partie a brûlé” et le fumeron comme “charbon de bois insuffisamment carbonisé et qui jette encore de la fumée”. On constate donc que dans ces différentes langues, à l’instar du français, le mot qui désigne le charbon des céréales, tout en ayant une racine qui lui est propre, possède un autre sens désignant le produit d’une combustion plus ou moins complète. Sans doute faut–il voir là une analogie avec l’aspect noirâtre de la poudre qui s’échappe des vésicules, assez comparable à de la cendre. C’est du reste cette poudre qui est utilisée pour les pathogénésies.

Ustilago maydis a été introduit et expérimenté par Burt sur 5 expérimentateurs

Monograph on 

, puis par Hoyne sur 7 personnes

Transact. Amer. Inst. Homoeop

 (prise unique d’un granule en D2). L’expérimentation d’Allen est considérée comme fragmentaire

 The Encyclopedia of pure materia medica

.



ÈRE MÉDICALE




Burt définit ainsi le type sensible“éférence sur les sujets de constitution grande et mince et sur ce qu’on pourrait appeler les phtisiquesès lymphatiques à peau claire ou blanche”.





Tendance lascive (1 degré).
Pensées sexuelles (2ème degré).
Fantasmes et rêves lascifs (à cause d’un orgasme de sang)ée.

Aversion pour la compagnie. Recherche la solitude pour se masturber (bufo, sep.)
Irritabilitéès une émission séminale avec douleur sourde dans la région lombaire’interrogeà la ménopause.

Tristesse après les règles (ferr., alum., chin., hell., saponinum, sil.)ès une émission.
Pleurs fréquents pleurs après une émission (seul remède avec hippomanes).
Tendance suicidaire (par noyade).



Sommeil agité.
Rêves pénibles.
Rêves érotiquesémission.
Rêves de déceptions (cann–s., ign., rumx.)




Vertige avec taches blanches devant les yeux (remède unique).
Vertige à la ménopause (con., crot–h.glon., lach., sang., trillium pendulum).
Vertige lors des règleslors de règles abondantes (RU)ès les règles (agar., ant–t., con., nat–m., puls.)


Tête


Sensation de plénitude dans la tête, aggravée le matin et en marchant.
Céphalée frontale sourde, pressante, aggravée en marchant.
Sensation comme si le front allait éclaterétait contracté.

ôté de la têteà la ménopause.

Sensation comme si le sommet de la tête allait se détacher.
Céphalée congestive avant et pendant les règles.
Céphalée aggravée en roulant en voiture.
Sécrétion poisseuse qui emmêle les cheveux.
Sérum aqueux suintant en permanence du cuir chevelu avec chute des cheveux par régions.
Cuir chevelu sec, chaud et congestionné, avec chute des cheveux par régions.
Croûtes de lait.





Douleur des globes oculaires avec beaucoup de larmoiement

Douleur sourde dans le globe oculaire droit.
Sensation de chaleur dans les yeux en les fermant (cor–r.)
Mouvements saccadés des yeux’objet en objet. Tourbillon devant les yeux (apis, atro., eug., glon., kali–c., pic–ac., verat.) pendant le vertige (RU).
Taches blanches devant les yeux pendant le vertige (RU).



Oreilles


Douleur sourde et constante dans l’oreille gauche due à l’extension de l’inflammation de l’amygdale.





Sécheresse des narines, comme en prenant froid.
Rhinite avec goût amer et odeur nauséabonde remarquée par le patient lui–même.
Épistaxis.


Visage


Chaleur brûlante du visage et du cuir chevelu due à la congestion.



Bouche


Douleur pressante dans la langue (astac., chin., ham., merc.)
Picotement dans la langue et impression qu’il y a quelque chose à sa racine qui exerce une pression vers le haut (carb–v.)
Salive très abondante de goût douceâtre et amer.
Goût cuivré dans la bouche (merc., ran–b.)



Gorge


“être son point faible. Elles sont congestionnées et enflées. L’amygdale gauche est particulièrement touchée. Elle paraît grosse et foncée et la douleur est intense en avalant. Elle est lancinante et s’étend de l’amygdale à l’oreille. La gorge est sèche et il y a la sensation d’une boule derrière le larynx qui l’oblige à déglutir en permanence”. (Choudhuri)
Sensation comme une boule dans la gorge derrière le larynx (RU) avec sensation de écheresse brûlante tout le long de l’œsophage jusqu’à l’estomac, d’où désir constant d’avaler.
Sensation de corps étranger en avalant (graph.)
Douleur aiguë et lancinante dans l’amygdale droite avec brûlure dans l’œsophage au niveau de l’orifice cardiaque.
Amygdales douloureuses, sensibles et sèches.
Sécheresse de l’arrière–bouche avec difficulté à déglutir.
Sécheresse la nuit


Thorax


Douleur aiguë tiraillante du côté gauche
 depuis le haut de la poitrine.
Douleur à la sixième ou septième côte aggravée en respirant.


Seins



Agalactieée.



Cœur


Douleur brûlante dans la région cardiaque passant soudainement du cœur à l’estomac.





Perte d’appétit suivie de faim canine’épigastre “à un excès d’acidité” (Burt).
Éructations très acides de nourriture.
Douleur dans l’estomac l’après–midi améliorée au dîner.
Douleur piquante dans le creux de l’estomac à la ménopause.
Douleurs coupantes répétées dans le creux de l’estomac.
Sensation de faiblesse dans le creux de l’estomac avec douleur dans la région du foie et des intestins.
Hématémèse de sang veineux abondante avec nausée qui améliore l’hémorragie.
Désir de nourriture copieuse (alf., calc., carc., rhus–t.) et acide.
Amélioré par les pommes (guai.)


Abdomen


Douleur aggravée au toucherà la pression.
Douleur avantès les règles.
Douleur forte et continue pendant les règles (RU).

égion du lobe droit du foie.

Douleur sourde dans l’hypochondre droit et l’intestin grêle.
Douleur coupante traversant l’abdomen d’une hanche à l’autre avant les règles, améliorée pendant les règles (thuj.)
Douleur dans l’ombilic avant les règles (aloe, bry., ham., mag–m., nat–c., plb.)
Douleur colique comme de fines coupures améliorée par des selles dures, ou constipation.
Douleur comme si les intestins étaient noués (asaf., elaps, sabad., sulph., verat.)
Douleur dans la région inguinale gauche en marchant.
Douleur s’étendant à la cuisse.


Rectum

Selles noires, sèches et grumeleuses, difficiles à expulser.



Système urinaire


Miction fréquente avec douleur du méat lors de l’écoulement des dernières gouttes.
Urine d’abord abondante et claire, puis rare et foncée.



Génital masculin


Désir sexuel augmenté
; excessifé
Émissions séminales toutes les nuits (mag–c., nat–m., nat–p., pic–ac. tarax.) même en parlant d’une femme (RU)ésence d’une femme (con.nux–v., salix nigra.)
Éjaculation trop rapide.
Spermatorrhée avec fantasmes érotiques et rêves luxurieux.
Tendance incontrôlable, irrésistible à la masturbation (thuj.)’il ne peut pas arrêter cette habitudeôle de lui–même lorsque son désir est excité.
Recherche la solitude pour se masturber (bufo, thuj.)
Tendance à la masturbation lorsqu’il est déprimé (carc., staph.)
Érections fréquentesênantes, l’après–midivers 16 h (RU)
Grande faiblesse du système génital (agn., carb–a., lyc., mang., mur–ac., nat–m.)âchement du scrotum.
Transpiration du scrotumle matin (thuj.)
Douleur dans les testiculesà midi (caust.)constante, pire dans le testicule droit (RU).
Douleur névralgique sévère dans un ou les deux testicules.
Douleur des testicules passant subitement aux intestins avec nausée et sueur froide du scrotum.
Orchite chroniqueès gonorrhée.


Génital féminin


“’irritation ovarienne, l’ovarite, l’aménorrhée, la dysménorrhée, l’avance ou le retard de règles, les règles insuffisantes, trop courtes ou supprimées, la ménopause, la ménorragie et la métrorragie, Ustilago a donné toute satisfaction, ainsi que dans la métrorragie et la ménorragie dues à une congestion utérine chronique, avec grand relâchement et absence de tonicité des organes génitauxée et l’hémorragie est de nature passive. Les douleurs d’Ustilago sont plus intermittentes, comme les douleurs pendant le travail, et moins toniques que celles de Secale cornutum.” (Burt)
Lassitude et sensation d’être nouée à l’intérieur“és noires sur les épis de maïs ressemblent vraiment à ce que les femmes décrivent de ce qu’elle ressentent à l’intérieur.” (Laurie Dack)


“’UNE HANCHE à L’AUTRE ET QUI EST AMéLIORéE  APRèS LE DéBUT DU FLUX. APRèS LE FLUX, IL Y A UNE DOULEUR FORTEMENT TIRAILLANTE DANS LE DOS AGGRAVéE PAR L’EFFORTà LA LIMITE DES CôTES.” (HURD, PACIFIC COAST JOURNAL OF HOMEOPATHY, JUILLET 1937)

ègleséphalée

Règles trop fréquentestous les 7 jours.

ègles de longue duréede 10 à 14 joursprolongées jusqu’aux règles suivantes

ègles intermittentes.
Règles irrégulières

ègles abondantesès une fausse couche ou un accouchementénopauseaggravées en marchant.

ègles.

Règles de sang fluideavec caillots (cham., chin., ferr., sec.)

ègles de sang épais.

Règles de sang rouge brillant
en caillots partiellement coagulés (RU).

ÈGLES DE SANG FONCÉ (3 degré)“Écoulements de sang foncé avec nombreux caillots durant des semaines entières” (Burt).

ègles de sang noir.
Règles de sang pâle “’elles colorent à peine les doigts”).

Règles en caillots de couleur foncéeavec des sérosités (lyc.)
Faible écoulement de sang pale avec fausses membranes, avec langue chargée d’un enduit crémeux et appétit faible.
Règles de sang visqueux, formant des filamentsé, coagulé, formant de longs filaments noirs.
Règles de mauvaise odeur.

ègles déclenchées après un sursaut ou une frayeur’un siège (pas d’écoulement tant qu’elle est tranquillement allongée, mais les caillots et l’eau sont évacués en se levant).

Règles vicariantes.

ègles peu abondantes.
Règles supprimées
énorrhée.

Douleur pressante dans le vaginègles.
DYSMÉNORRHÉE congestive avec douleur sévère dans les ovaires, l’utérus et le dos.


MÉTRORRAGIES UTÉRINES PASSIVES “”PENDANT LA MÉNOPAUSE.

MÉTRORRAGIES DE SANG COAGULÉexpulsé en paroxysmes (ferr., puls.)

MÉTRORRAGIES DE SANG VISQUEUX  CROC.

étrorragies de sang fluide partiellement fluide(puls.)

étrorragies de sang foncéélangées à des caillots de couleur foncée.
Métrorragies de sang rouge vifavec caillots (arn., BELL., ip., lac–c., SABIN.)âle.

Saignement du col à la moindre cause (alnus rubra, alum., arg–n., dictamnus albus, hydr., hydrocotyle asiatica, kali–bi.)

étrorragies avec écoulement continuécoulement intermittent.
Métrorragies aggravées au toucher (RU).

étrorragies de mauvaise odeur.

Métrorragies chroniques (card–m.)
ÉTRORRAGIES DUES À DES FIBROMES.

Métrorragies après fausse couche’une menace de fausse couche.
Métrorragies pendant le travail ou le post–partum


étrorragies par subinvolution de l’utérus (kali–i.
Métrorragies dans le cancer (kreos., med., phos., thlaspi bursa pastoris).

)


Leucorrhée âcre avant les règles.

Leucorrhée fétide.
Leucorrhée transparenteâtre
Leucorrhée albumineuseaggravée avant les règles (RU).
Leucorrhée par atonie.



Sensation comme s’il y avait une balle dans l’utéruscomme si l’utérus était tiré par un nœud

gonflement pendant les règles (kali–bi.)

Induration de l’orifice du col (aur., carb–a., CON., hydr., nux–v., plat., podo.)
Col mou pendant le travail (RU).
Contractions inefficaces pendant le travail
DOULEUR CRAMPOÏDE
éliorée par un écoulementpendant les règles.
Douleur s’étendant aux aines (bor., caul., kali–c., lil–t., plat., tanacetum vulgare)
Sensation de pesanteur (bearing–down) pendant l’allaitement (RU).
UTÉRUS FIBROÏDE (on a rapporté que des tumeurs avaient disparu après le remède).



’utérus.

Sensation de pesanteur comme si tout allait sortir d’elle
 (sep.)
Avortement chez une femme de tempérament indolent (RU).

Avortement au troisième mois de grossesse
émorragie).




és; gonflés.

’ovaire gauche (brom., graph.,LACH.,

Douleur des ovaires

Douleur brûlante dans les ovaires; dans le droit (apis, bell., coloc., kali–n.)ègles et en bougeant (croc., thuj.)
Douleur aiguë dans les ovaires’étendant aux cuisses (phos., staph.)
Douleur aiguë dans l’ovaire droit aggravée en marchant, avec douleur sourde et constante dans l’aine droite et le dos.
DOULEUR DE L’OVAIRE GAUCHEs’étendant au droità l’utérus.

Douleur pressante dans le vaginègles.
Péritonite puerpérale avec flux constant et sécrétion putride (RU).


Dos


Forte dorsalgie deux jours avant les règles avec douleur aiguë à travers l’abdomen allant d’une hanche à l’autre, améliorée lors des règles.
Douleur en étant couché sur le ventre (arg–n.)éliorée couché sur le côté droit (kali–n., nat–s.)
Douleur lombaire avantès les règles.
Sensation de chaleur comme par de l’eau bouillante’eau chaude coulait le long de la colonne vertébrale.
Rhumatisme sévère dans la région lombaire aggravé en marchant.


Extrémités


Douleur sourde dans les articulations des épaules.
Douleur rhumatismale sévère dans l’épaule droite la nuit.
Douleur rhumatismale sourde dans l’articulation du coude, aggravée au mouvement.
Douleurs rhumatismales dans les bras, les mains et les doigts.

Douleur rhumatismale tiraillante dans les articulations des doigts, en particulier à la deuxième articulation de l’index droit.
Douleur aiguë le long des os métacarpiens de la main droite.
Sécheresse des mains.

édoublement des onglesépais

Douleurs rhumatismales dans les jambes, passant aux os métatarsiens du pied droit.
Gonflement des pieds le matin.

Mouvements cloniques et tétaniques, en particulier des membres inférieurs.



“èche, chaude et congestionnée. Éruption sur tout le corps semblable à la rubéole. Quand on frotte n’importe quelle partie du corps durant quelques instants, celle–ci se couvre d’une fine éruption rouge. Sur le visage et le cou, elle apparaît sous forme de taches comme la teigne, mais sans vésicules. L’éruption a environ la taille d’une tête d’épingle, démange violemment la nuit et reste en permanence rouge et dure. La poitrine et les articulations sont plus touchées que n’importe quelle autre partie du corps.” (Burt)

Décoloration en taches, pigmentation circonscrite suite à une inflammation eczémateuse.
Éruptions, urticaire aggravé pendant la ménopause (morph.)
Urticaire pendant les règles( bell., cimic., dulc., kali–c., mag–c., puls., sec.)
Sécheresse de la peau.
Chute des cheveux par régions.
Eczéma
Taches de couleur rouge cuivre.



Généralités


Asthénie suite d’excès sexuel.
Oppression et faiblesse dans une chambre chaude.
Aggravation à la ménopauseérus) à la pression (tête, langue, abdomen, ovaires)éphalées, douleur inguinale, règles, ovaires, rhumatismes)étrorragie).
Amélioration au repos.



ANALYSE DES SYMPTÔMES




Les symptômes d’Ustilago maydis, dans leur grande majorité, se rapportent à la sphère génitale des deux sexes, celle–ci exerçant même son emprise sur les quelques symptômes psychiques rapportés par les expérimentateurs. Toutefois, l’analyse des symptômes des différents appareils permet de mettre en évidence une notion entrevue dans la présentation du remède. En effet, tant l’aspect des spores du champignon, en tout point semblables à de la cendre, que le nom sous lequel il est désigné dans différentes langues européennes faisaient référence à la notion de brûlure, de combustion. Or la notion de chaleur, de sécheresse, de brûlure parcourt l’ensemble des symptômes


Cette chaleur sèche et brûlante semble résulter d’une combustion intérieure et non d’un quelconque facteur lié à l’environnement, puisque le sujet ne se plaint pas d’avoir trop chaud et qu’il n’a soif que la nuit, lorsque le soleil ne brille pas, alors qu’il n’a pas de fièvre. Il s’agit donc bien du feu invisible et destructeur du charbon du maïs, qui réduit en une poudre de cendre noire les grains oranges chargés de perpétuer l’espèce.


Un deuxième ensemble de symptômes fait clairement apparaître l’action sournoisement envahissante du parasite

Ce dernier symptôme illustre parfaitement l’éclatement soudain des vésicules blanchâtres qui contiennent les spores.

Le parasite étranger, à l’image du Alien de Ridley Scott, se répand dans les principaux organes en formant des excroissances (boule, balle, “à la racine de la langue”) à leur plus grand détriment’inquiétantes pressions (tête, gorge, langue, abdomen, ovaires, vagin) et les entrave par des nœuds (intestins, utérus).


Après avoir desséché son hôte de l’intérieur et l’avoir envahi à l’aide de ses protubérances, le parasite fait porter le gros de ses efforts sur la stérilisation de sa victime en anéantissant définitivement sa capacité à perpétuer l’espèce. Il utilise pour ce faire deux stratégies distinctes selon qu’il s’agit d’un individu de sexe masculin ou féminin.

’homme, il fera en sorte que sa victime se vide de sa semence en l’amenant à se masturber “é elle” [tendance incontrôlable, irrésistible à la masturbation]. Pour cela, il induit chez l’homme des pensées, des fantasmes, des rêves ayant pour seule finalité que celui–ci répande en pure perte sa semence [émissions séminales toutes les nuits, en parlant d’une femme ou en présence d’une femme, spermatorrhée avec fantasmes érotiques et rêves luxurieux]. Dans le même but, il suscite des érections à un moment peu propice aux ébats amoureux [érections l’après–midi, vers 16 heures]. Du reste, rien n’indique que le sujet éprouve une jouissance réelle en se livrant à ses pulsions [tendance à la masturbation lorsqu’il est déprimé]. Même s’il parvient à s’engager dans un rapport amoureux, l’homme ne peut le mener à son terme [éjaculation trop rapide ou pendant les caresses, impuissance]. En réalité, il s’épuise physiquement [grande faiblesse du système génital avec relâchement du scrotum] autant que psychiquement [irritabilité après une émission séminale, quand on l’interroge ou même qu’on lui parle]. Il en vient même à se lamenter du mal que, mû par une force irrépressible, il s’est infligé à lui–même [tristesse après une émission, pleurs après une émission]. Il se retrouve donc seul [aversion pour la compagnie], incapable de penser [asthénie après excès sexuels] et souffre là où s’élabore la spermatogenèse [douleur des testicules]. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce qu’il songe au suicide [tendance suicidaire par noyade]. Peut–être est–ce là l’ultime réponse d’un homme déjà consumé

éré du précieux semenéateur, correspond chez la femme un véritable fleuve de sang issu de la matrice. Ce sang prend quantité d’aspectsépais ou visqueux, avec plus ou moins de caillots ou de filamentsâle ou foncé. Qu’elles s’écoulent lentement ou en abondance, à flux continu ou par intermittences, qu’elles suintent ou qu’elles soient expulsées par jets, les pertes se déclenchent à tout moment [saignement du col à la moindre cause, règles trop fréquentes] et tendent à se prolonger indéfiniment [“écoulements durant des semaines entières”]. Elles vident les femmes de leur énergie vitale [sensation de pesanteur comme si tout allait sortir d’elle], particulièrement celles qui en avaient peu [“ès lymphatiques à peau claire ou blanche”]. Ainsi, en choisissant l’hôte qu’il envahit en fonction de la faiblesse de sa constitution ou de son caractère, le parasite s’assure de ne rencontrer aucune résistance. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que certaines femmes fassent une fausse couche [avortement chez une femme de tempérament indolent, par atonie de l’utérus, au troisième mois de grossesse]. Celles qui parviennent à terme manquent d’énergie pendant la délivrance [col mou pendant le travail, contractions inefficaces pendant le travail] ou n’en ont plus assez pour s’occuper de leur enfant [métrorragie post–partum, lochies, agalactie, péritonite puerpérale]. Comme c’était le cas pour l’homme, la douleur physique la plus aiguë vient affecter le lieu où s’élabore l’ovogenèse [douleur aiguë, brûlante des ovaires, ovaires gonflés].

Comme le remarque à juste titre Frans Vermeulen, le lien entre la gorge et les organes génitaux, caractéristique des remèdes de serpents, se trouve une fois encore mis en évidenceême que les ovaires ou les testicules, les amygdales sont enflées et sont le siège de douleurs brûlantes. La sensation de boule derrière le larynx est bien entendu à rapprocher de la sensation de balle dans l’utérus. L’astrologie confirme ce rapprochement puisque le signe du Scorpion qui régit la zone génitale se trouve placé sur le même axe que le signe du Taureau, lequel régit la gorge et le cou.
Que penser enfin de l’atteinte des ongles et des cheveux provoquée par l’ingestion des spores d’Ustilago tout comme par l’expérimentation pathogénésiqueéquence de troubles trophiques [dépigmentation en taches, taches de couleur rouge cuivre], elle semble compléter l’atteinte dans la procréation dans la mesure où les phanères sont les seuls tissus dont la croissance se prolonge au delà de la mort de l’individuà brève échéance, le parasite aura effacé toute trace de son passage sur terre. On pourrait encore rapprocher les douleurs rhumatismales et l’aggravation au mouvement du fait que les mules ériles émentaire, cette fois dans la faculté de mouvement.



ÈSE




L’étude d’Ustilago maydis démontre l’existence de deux forces antagonistesère et de la fécondité d’une part, celles des ténèbres et de la stérilité de l’autre. Bien entendu, c’est le maïs qui représente ici les forces positivesées, le maïs est l’expression du Soleil (référence à la couleur jaune orangé de ses grains), du Monde et de l’Homme. Il est un présent des dieux lié au don de la vie. Du reste, la forme allongée de son épi et la multitude de ses grains ne sont pas sans évoquer le phallus et les spermatozoïdes. En tant que céréale et nourriture de base, il représente aussi, comme le blé, un symbole de richesse et de prospérité. Dans la mythologie grecque, Déméter, déesse des moissons et de la fécondité de la terre, est souvent représentée tenant à la main un épi de blé. Le symbolisme astrologique lui attribue le signe de la Vierge.
Le charbon du maïs représente donc bien l’adversaire, celui qui, mû par une force insidieuse, envahit, stérilise et détruit. La couleur noire des spores, l’aspect monstrueux des excroissances vésiculeuses qui les contiennent, l’appartenance même d’Ustilago à une catégorie de champignon ne font que confirmer la nature de laquelle il relève’agit du monde souterrain, du monde obscur des pulsions et des instincts sur lequel règne Hadès. Nous nous trouvons donc dans le monde symbolisé par le signe du Scorpion, celui qui tue pour faire renaître sous une forme nouvelle. Le caractère machiavélique de la stratégie qu’Ustilago utilise pour stériliser son hôte est révélateur de cette appartenance symbolique puisque, une fois de plus, la sexualité et la mort se trouvent liées, même s’il s’agit ici d’une sexualité stérile. A ce titre, il n’est peut–être pas illégitime de voir dans Ustilago maydis une illustration du mythe qui lie Hadès à Déméteré, fut enlevée par Hadès et amenée dans le monde des enfers pour y être épousée. Furieuse d’avoir perdu sa fille, Déméter résolut alors de stériliser la nature toute entière. Jusqu’à ce qu’un accord fût trouvé entre les différents dieux, plus aucune plante ni aucun arbre de donna de fleurs ni de fruits, la terre se dessécha et la nature commença à dépérir.
Le type sensible à Ustilago est doté d’un tempérament lymphatique, indolent, “”, ou bien lascif, luxurieux, c’est pourquoi il n’offre aucune résistance à celui, combien plus fort, de son hôte parasite. Pourquoi Ustilago a–t–il renoncé à faire usage de son énergie vitaleôme donne une clé possible à ce mystèreêves de déception. Par quoi ou par qui a–t–il été déçuêtre par l’amour humain, qu’illustre le symptôme “élioration par les pommes”écialiste de la mythologie grecque, la pomme, par sa forme sphérique, signifie globalement les désirs terrestres ou la complaisance en ces désirs.






W. Ch. Somnis, Die niederen Heilpflanzen, Verlag Freies Gesitesleben, 1981, Stuttgart, RFA.
Frans Vermeulen, Concordant Materia Medica, 2 Edition, Merlijn Publishers, 1998, Haarlem, Pays–Bas.
Frans Vermeulen, Synoptic Materia Medica II, Merlijn Publishers, 1996, Haarlem, Pays–Bas
J. Chevalier, A. Gheerbrant, Dictionnaire des Symboles, Robert Laffont & Jupiter, 1982.


Remerciements à Geneviève Buxin, Joëlle Derrien, Didier Grandgeorge et René Zeender.