S  DAUPHIN  SAVOIE 2004    Dr

                       Congrès Dauphiné–Savoie 04
                                                                             
Dr. Pascale Franck 
 
             




    Le médecin, le patient et ses symptômes 


Je vais vous présenter cinq cas cliniques de ma pratique, cinq rencontres. 
Certaines sont des premiers rendez–vous, d’autres surviennent après plusieurs consultations. 
Mon propos ne portera pas tant sur la rareté du remède mais plutôt sur la manière d’aborder la consultation, une position à trouver, chacun a la sienne, chacun à la sienne, celle qui ouvre le champ à une relation . 
Je vais tenter de vous rendre compte de cette dynamique: l’ouverture, le déploiement, la circulation puis le choix des rubriques et enfin le choix du remède qui vient comme nouer quelque chose en fin de consultation. 
Je pense que chaque étape est importante en elle–même et dans son invite à la suivante. 


LOU. née en 1908 
 
Consultation en novembre 1998. 

Je connais Lou depuis 1990. 
Cette dame respectable mène ses affaires comme elle l’entend. 
Je fais office de médecin homéopathe, mais c’est elle qui dit ce qu’il faut prendre, décidant au pendule, je me contente de diminuer les doses pour éviter les pathogénésies et puis surtout de l’écouter, espérant un jour avoir des symptômes qui tinteront à mon oreille parmi la foule de ceux qu’elle me présente chaque fois. 
Elle est femme de militaire, pourtant c’est elle qui commande car elle est toujours tellement contrariée par son mari . 
Elle a bien sûr connu les deux guerres, pendant la deuxième elle était ambulancière. Elle n’a pas froid aux yeux, se retrouve souvent seule (mari régulièrement parti , prisonnier …) 
Artiste”, fantasque, ouverte à tout, discutant de tout, indépendante. 
Ses pathologies sont multiples’organes, douleurs récurrentes à l’œil gauche. 
Cela ne l’empêche pas de continuer à vivre, à lire, à s’intéresser, à critiquer. 
Elle va présenter une espèce d’eczéma sur la face antérieure des jambes qui sont parcourues de nombreuses varices. Cet eczéma va s’ulcérer et la faire beaucoup souffrir car elle ne pourra plus bouger autant.  
Elle garde des impatiences dans les jambes et une sciatique du membre inférieur gauche apparue depuis qu’il fait plus humide et qui s’aggrave lorsqu’elle marche. 
Cette fois elle ne sait plus quoi faire, je peux donc chercher un remède. 


Les trois symptômes que je vais prendre seront ceux du moment parce qu’avec les précédents elle avait toujours une réponse, tandis que là, ses symptômes, elle ne sait plus quoi en faire, ils la dépassent, elle ne sait plus comment les interpréter, leur donner sens, elle n’a plus de “”. 


Les rubriques choisies
–Extremities, ulcers,leg 

–Extremities, pain, lower limbs , sciatica , weather wet 
–Extremities, pain, lower limbs , walking  


Le remède donné est: RANUNCULUS BULBOSUS 
A l’époque  je ne connaissais pas bien ce remède. 
Ce qui me frappe en lisant la matière médicale est: l’irritabilité, le côté ““éruptions qui brûlent, démangent, suintent comme l’eczéma qu’elle présente et à propos duquel elle me dira que depuis plusieurs années elle souffre de douleurs à la peau de ses jambes sans qu’il y ait d’éruption pour autant. 
Comme elle est très affaiblie, je prescris une 1LM pendant quelques jours. 
Depuis Lou vit toujours, présente et pertinente dans ses réponses quand on la sollicite, elle ne voit plus très bien, n’entend plus très bien mais ne se plaint plus et dort beaucoup. Elle vit dans une maison de repos. 
Ranunculus bulbosus 200K l’a sortie d’une pneumonie en décembre 2000. 
Elle reçoit de temps en temps quelques jours une 2LM puis 3LM. 


 
Z. née en octobre 1997 
 
Consultation en 1999. 

Z. est amenée par ses deux parents. 
Ils ont pris rendez–vous, ne sont pas venus sans prévenir, repris rendez vous, ont annulé à la dernière minute, enfin troisième rendez vous, ils sont à trois. 


Je leur fais part de ma décision de leur faire payer intégralement le prix d’une consultation pour les deux auxquelles ils ne sont pas venus. Ils sont tout étonnés de mon attitude, un peu mécontents mais acceptent. 
Cet étonnement me donne un signe que je ne peux encore interpréter, mais je le note néanmoins. Pendant que ses parents parlent, Z. vient leur donner des jouets. 


Z. a des bronchites chroniques spastiques avec un ronronnement d’encombrement. 
Elle tousse, surtout la nuit, elle se réveille et ça l’empêche de se rendormir. 
La toux s’est déclenchée après une visite à la campagne où il y avait un chien. 
Mais les tests allergiques sont négatifs. 
Elle a vite un rhume, vite refroidie puis vite malade. 

Elle ne veut plus aller dormir, mais ça va mieux depuis qu’on prend du temps avec elle. 
(parents très travailleurs, très pressés, peu présents en “é” mais bien en “é” , ils sont tendus, je les ressens fort sensibles) 
Z. est très indépendante, sociable , s’intéresse aux autres (enfants), leur donne de choses à manger, peut aller sur les genoux d’une maman qu’elle ne connaît pas. 
Elle est très vite touchée si quelqu’un a un bobo, va voir, pleure avec lui. 
Elle est terriblement attirée par les animaux. 
Elle aime tout

Elle adore les massages. 
Dort sur le ventre. 

Elle n’a pas peur, même audacieuse. 


Les rubriques choisies
–Generalities ,food, cheese, desire strong 

–Mind , audacity 
–Mind , sympathetic 


Cette fois je ne prends pas le motif de consultation en considération. 
Il n’est pas clair et les rubriques sont plutôt grandes. 
Z. reçoit donc IGNATIA en 200K. 


Ignatia est également dans
RESPIRATION; RATTLING (189)  

THROAT; RATTLING (7)  
COUGH; NIGHT; agg. (206)  

NOSE; CORYZA; general; cold; agg.; taking a (47)  
GENERALITIES; FOOD and drinks; cheese; desires (23)  

MIND; SYMPATHETIC, compassionate; children; in (16)  
SLEEP; POSITION; abdomen, on (40)  

Mais ces rubriques je les ai retrouvées pour cet exposé, je n’en ai pas tenu compte à l’époque, j’aurais pu néanmoins les prendre comme confirmation. 


Z. n’aura plus jusqu’à ce jour, de respiration encombrée avec ce ronronnement caractéristique.  
Sa toux va s’estomper rapidement. Elle retrouvera son énergie d’enfant. 
Je la reverrai pour des problèmes de sommeil (à l’endormissement ou vient dans le lit des parents la nuit) après un déménagement, pendant les vacances dans une chambre d’hôtel redoublé par la naissance de sa sœur. 
Il faut rajouter que dans la famille paternelle le sommeil est un gros problème (père, grands parents, tante, arrière grands parents… ) 
Ignatia l’aidera encore pour un abcès à la fesse (une prise en 2000, une prise en 2002).  
En décembre 2003 il ne sera plus  efficace, c’est arsenicum album qui prendra le relais ède qui aide beaucoup son père ’impression qu’on ne l’aime plus, trouve que les autres sont méchants avec elle,  pleure à la moindre remarque, peur de rater à l’école, tremble si elle ne sait pas répondre, réveil en sursaut où elle crie, pleure et tousse comme si elle va vomir mais ne se souvient de rien au réveil. 


AY. née en 1967 
 
Consultation juillet 2001. 

Cette femme est posée, claire, précise, concise. 
L’anamnèse qui va suivre en est le témoin. Elle cite ses symptômes l’un à la suite de l’autre, sans digression, un peu comme un plan. 


Allergie depuis plus de 3 ans . 
Hypersensible à la fumée du tabac qui me donne de l’asthme. 
Difficultés de concentration or je dois coordonner le travail de 5 personnes. 
Maux de tête avec raideur de nuque. 
Douleurs au niveau des tempes, douleurs dans les yeux. On sent les battements aux tempes. 

Améliorées par des applications d’eau froide sur la nuque et la tête. 
Ça me rend très nerveuse, irritable, je saute au plafond. 
J’ai un manque de fer. 
Je grignote, je ne suis pas une grande mangeuse. 

J’ai besoin de me dépenser quelque part, avec le sport je me relaxe. 
En amours, je suis très réservée, je garde mes distances par peur que ça n’ira pas plus loin depuis que j’ai eu une terrible déception. 
J’ai eu un kyste à l’ovaire qui a été opéré, on a découvert de l’endométriose. On m’a donné des hormones (Orgamétrilérone) mais j’étais très fatiguée, j’ai eu énormément de mal à m’en remettre. 


Les rubriques choisies
–Generalities, tobacco,agg 

–Head, pain, cold, applic amel 
–Back, stiffness, cervical region, headache during 

–Female, tumors, ovaries , cysts 


Voici une répertorisation plus classique qui donneLACHESIS. 
Je le donne en 200K. 
Je me suis basée sur les symptômes physiques car ils sont bien décrits, c’est pour eux que la patiente consulte. 
Elle ne manifeste rien des grands signes psychiques de lachesis comme la loquacité, la jalousie, l’imagination, les perceptions prophétiques, l’amélioration le soir. 
On ne trouve pas non plus les problèmes de gorge, l’aggravation par la chaleur, la couleur rouge violette, les hémorragies, les troubles respiratoires ou les troubles menstruels. 
Par contre la suppression des règles par la progestérone l’a rendue malade. 


Je la reverrai trois ans plus tard
“ça a tellement bien fonctionné que je ne suis plus revenue et puis j’ai rencontré un homme, nous avons eu une petite fille qui a 14 mois maintenant et nous préparons notre mariage.” 
Ay. revient car  ses allergies ont recommencé  sous forme d’urticaire au huitième mois de grossesse puis quatre mois après l’accouchement. 
Apparu d’abord sur le ventre et les fesses, l’urticaire s’étend malgré tous les anti histaminiques aux cuisses et au creux des bras. 
Un dermatologue lui a fait une biopsie, sans diagnostic plus éclairant. 
“’a dit que c’est le stress, mais je n’étais pas stressée, juste constipée comme toutes les femmes enceintes. 
Maintenant j’ai des boutons comme des piqûres de moustiques. J’en ai un puis le lendemain j’en ai dix , ils restent quelques jours puis desquament et laissent une trace de couleur plus sombre.” 


Je n’ai pas vérifié si lachesis avait de l’urticaire pour le represcrire, il est dans la rubrique générale d’urticaire, pas dans celle urticaire pendant la grossesse. Il est également dans la constipation de la grossesse. 
Mais surtout on le retrouve dans les blessures qui guérissent lentement et les cicatrices bleues. 


L’avenir nous dira si Lachesis est son simillimum, en tout cas il l’a bien remédiée pour  l’urticaire de cette année et qui sait s’il y était pour quelque chose dans sa rencontre amoureuse. 
Je dois dire que j’ai été assez surprise de cette nouvelle, qu’elle ait pu retrouver confiance en l’autre, en elle pour vivre son amour, désirer ensemble cet enfant et maintenant se marier’apparaissait tellement éloignée par sa déception et prise par son travail pour retrouver la disponibilité de la rencontre. 
 

 
SOL. née juin 2001       


Consultation en mai 2003 
Les yeux coulent un peu jaune, le nez coule vert. 

Depuis avant hier soir elle pousse des grands cris toutes les heures, vers 20h, 21h…    subitement pendant deux minutes. 
A la troisième fois , je suis allée voir , dit la maman, elle était dans un demi sommeil. 
Elle ne transpire pas , jamais. 

Elle n’a pas de température. 
Elle mange normalement, non elle engloutit tout, la nourriture, les boissons. 

Elle boit beaucoup, un peu moins depuis hier. 
Elle parle énormément, fait plein de mots. 
Elle a d’énormes selles, c’est un accouchement par jour. 
Cette petite bonne femme explore mon cabinet, joue tranquillement dans son coin, raconte des histoires, construit une tour, ne s’occupe pas de nous, d’ailleurs sa maman me parle et ne regarde pas sa fille. 


Impressions
Sa maman dit qu’elle suit son frère de près, qu’elle veut déjà tout savoir faire comme lui, qu’elle veut être grande. Ses parents sont très actifs, assez grands physiquement. Je ressens que dans cette famille c’est important de parler, agir, communiquer, ne pas rester bébé. 


Les rubriques choisies
–Stool large 

–Stomach, thirst,large quantities, often 


Je prends donc des rubriques physiques qui reflètent pour moi quelque chose de ce désir de grandir, d’être grande, ce qui ne veut pas dire être adulte. 
Parmi les remèdes qui sortent, il y en a un que je ne connais pas mais dont je sais qu’il est une grande et large plante’est COPAÏVA. 
La matière médicale de Vermeulen dans le synoptic II ( gris)
Delusion he is tall  (illusion qu’il est grand). 



Il est prescrit en 30k puis en 200k. 
Je ne reverrai la petite Sol. qu’un an plus tard. Elle n’a plus crié la nuit, les selles sont redevenues plus normales . 
Les rhumes qu’elle a eus n’ont pas dégénéré en toux, ni bronchites. 


Petit mot sur Copaïva 
Famille des légumineuses ’Amérique Latine. 
La résine est extraite de l’arbre vivant mais également du sol, même là où l’arbre n’a plus poussé depuis longtemps.  
La résineé que celle de l’arbre vivant. 
Elle coule suite à une profonde incision du tronc de l’arbre, très légère, incolore et odorante. 
 A l’air elle s’épaissit et prend une couleur jaune, ambrée mais reste transparente. 
Si elle reste exposée à l’air plus longtemps elle perd une partie de ses huiles volatiles qui ont des propriétés médicinales. 
La résine sert à faire des laques et des vernis capables de résister à de hautes températures ( 310°C)  
Quant à la matière médicale
*Mind: grande sensibilité du Système Nerveux, surtout aux sons  – aigus, piano–  
*Catarrhe: respiratoire avec écorchures et croûtes,  épais mucus abondant et purulent (sinusites). 
         urinaireème qui contient le plus de rubriques (vessie, urètre, urines ) 
         rectal

*Peau: urticaire. 



BR. né janvier 1997 
 
Consultation en septembre 2004. 

Il a des terreurs pour s’endormir, c’est impossible de le laisser seul, depuis trois, quatre mois. 
“’attraper. Ils y parvenaient. Ils me mettent en prison.” 
“éant en bois de fer et j’ai réussi à casser la prison. J’ai fait doucement pour ne pas déranger les autres. Les policiers gentils sortaient aussi mais ils ne savaient pas tuer les monstres parce qu’ils cherchaient des lances.


J’ai mal au cœur”, il montre le sternum. 
Br. pose beaucoup de questions sur la mort, sur la mort de sa maman (adoptante). 

“’est ce qui va se passer”  
Il est constipé, il faut attendre longtemps que la selle vienne,  même si c’est de la diarrhée. 
Tous les matins il a une toux grasse et fait des renvois souvent. 

Il est lent pour passer d’une activité à l’autre. 


Cet enfant a été placé en institution petit puis mis en famille d’accueil depuis 1999. 
Il a été adopté par cette famille en 2002. 
Il était assez maladroit plus jeune, tombait beaucoup, parlait peu, présentait un comportement abandonnique, ne se défendait pas. 
J’ai cherché les rubriques parlant de monstres, de transparence, de crainte d’aller au lit, seul, le soir… 
Rien de très convainquant. 
Sur la difficulté de passer d’une activité à l’autre, j’ai pensé à Magnesia carbonica. 
Sur la question: “que va t il se passer” Carbo vegetabilis montre son nez. 
Un moment je doute car: Rectum, constipation , difficult stool, soft stool (selles difficiles pour une selle molle), Opium n’y est pas mais bien Carbo veg et Mag carb. 
Pourtant rien sur le lait, rien sur la ventilation, rien non plus comme étiologie apparente pour cette peur terrible qui dure depuis 4 mois alors que cet enfant aurait eu toutes les raisons de s’endormir difficilement avant, eu égards à son histoire. 


La rubrique choisie
–Dreams, skeletons 


Le remède donné est doncOPIUM 
Malgré que la répertorisation se fasse sur une seule rubrique avec un seul remède, je la garde car l’ambiance d’opium apparaît


En préparant ce travail je trouve encore les rubriques de maladresse qui me le confirment. 
Awkwardness lower limbs , knocks against things ( maladresse des membres inférieurs, se cogne contre les choses) 
Stumbling when walking (trébuche quand il marche). 


Br. s’est remis à dormir sans problème le lendemain de la prise. 


Comme vous le savez sans doute Opium est un tout grand remède “”. Ici la peur avait eu lieu probablement dans sa petite enfance, il n’y en avait pas eue de remarquable dans sa vie quotidienne récente, mais ce rêve terrible lui avait fait le même effet.  
Il en avait développé les symptômes de constipation si caractéristiques d’Opium. Par contre les anciens signes de maladresses n’étaient pas revenus. 
Il est trop tôt pour dire si cest un remède de circonstance, aigu ou si Opium lui rendra encore service . 



Quelques réflexions
 


Hahnemann a eu le génie d’inventer l’homéopathie, première médecine occidentale savante (par contraste avec les pratiques traditionnelles populaires),  médecine rationnelle, logique et expérimentale qui donne la parole au patient dans sa singularité, lui suppose un savoir, celui du plus rare, du plus bizarre, du plus curieux, qu’il est seul à connaître. 
Ce savoir ne s’oppose pas à celui du médecin, il s’y appose, pas l’un sans l’autre. 
Comme dans n’importe quelle consultation, le patient vient avec une attente, il vient dire quelque chose et suppose au médecin le savoir nécessaire à sa guérison. 
Notre place“’unésenter sous les conditions formelles de l’individualité, n’exige de la part du médecin qu’ un esprit sans prévention, des sens parfaits, de l’attention en observant et de la fidélité en traçant le portrait de la maladie…(§ 83), 
 …le médecin voit, écoute, en un mot observe avec tous ses sens ce qu’il y a de changé et d’extraordinaire chez le malade. 
 Il inscrit tout sur le papier, dans les termes mêmes dont ce dernier et les assistants se sont servis. Il les laisse achever sans les interrompre.§84)” 
Cette place est celle du creux, de l’accueil et de la confiance dans leur possibilité de dire cette singularité. 
Elle ouvre chez le patient l’accès  à ce savoir intérieur. 
Une écoute qui ne s’oppose pas au dire du patient. 
Cette première étape permet une remise en circulation de sa subjectivité, de sa vitalité, étape qui a sans doute déjà un effet thérapeutique en soi. 


Ensuite nous nous laissons interpeller, invoquer par ses symptômes rares, bizarres et curieux, qui font différence, qui font tache, qui n’ont pas de sens, pas de pourquoi. 
Plusieurs savoirs sont en jeu dans cette étape: un savoir médical classique sur les maladies et leur symptomatologie, un savoir–faire pour repérer ces symptômes. 
Une des difficultés majeures est de vouloir trop vite les relier à un remède, au lieu de garder la possibilité de se laisser surprendre. 


Enfin, en fin seulement, la découverte du remède est la dernière étape. 
Le remède vient nouer ou renouer des choses de nature aussi hétérogène que: les symptômes du patient, la consultation entre un médecin et son patient, la  souche, la dilution/ dynamisation de cette souche. 
Ce nouage laisse chacun de ses éléments distinct et circulant, ils ne sont pas mêlés, gardent leur spécificité, leur mystère. 
Un nouage par du semblable, pas par de l’identique. 
Là où l’identique vient comme réponse “” boucher le trou de la question, de l’attente, laissant l’autre “é” mais sans plus de place, sans possibilité de mouvement, le semblable renvoie à l’autre une réponse, légèrement à côté, il laisse un espace, engendre une tension qui lui permet de vibrer. 
Ce nouage permet la remise en route de la vitalité, “établit la santé de manière prompte, douce et durable.”(§2) 
Notre marge de manœuvre est étroite, elle a des codes précis à suivre et laisse place à notre créativité dans cet espace individuel de la rencontre. 
Je vous remercie de votre écoute. 



                                Pascale Franck 

                            Aix– les Bains décembre 2004 


 
Bibliographie 

Samuel Hahnemann’art de guérir ème édition 
        Traduite par A.J.L. Jourdan et éditée en 1873 
         Retravaillée par J–C Grégoire et éditée en 1984