Liste des remèdes abordés : (Cliquez sur le lien)

Abies Canadensis. 1

Abies Nigra. 2

Androctonus. 6

Bambou. 8

Cactus. 15

Cannabis indica. 16

Cenchris contortrix. 25

Euphorbia resinifera. 27

 

Germanium.. 29

Hyosciamus niger 41

LSD.. 43

Morphinum.. 46

Murex. 50

Sabina. 52

Sambucus ebulus. 56

Sambucus nigra. 58

 

 

 

Abies Canadensis

 

     Abies Canadensis

    

    

     Espèce méridionale, la pruche du Canada ne croît que dans le sud du Québec. Elle tolère remarquablement bien l'ombre des sous-bois, peut survivre avec seulement 5% de lumière solaire. Sa croissance est lente.

    

     On rencontre fréquemment la pruche dans des endroits pierreux et bien drainés.

    

     Elle pousse parfois en peuplements purs, surtout sur des sites qui ne conviennent pas aux autres essences. La pruche du Canada fait bon ménage avec l'érable à sucre, le hêtre, le bouleau jaune et l'épinette blanche.

    

     les aiguilles sont isolées et plates, le fruit est un petit cône situé à l’extrémité des rameaux.

    

     La couleur du bois va du jaune clair au brun rougeâtre. De texture grossière, ce bois assez dur et léger est peu résistant. Il a tendance à se détériorer au séchage.

    

     On en fait des charpentes, des boîtes et des caisses, des murs de soutènement et de la pâte à papier.

    

     De tous les conifères ou gymnospermes du Québec, cette espèce est la moins boréale et la moins tolérante à l'égard du froid. Ne croît que dans la partie sud du territoire québecois et tolère remarquablement l'ombre des sous-bois. Pouvant vivre de 400 à 500 ans, elle commence à fructifier entre la vingtième et la soixantième année et fructifie alors  tous les deux ou trois ans. On rencontre fréquemment la pruche dans les endroits pierreux et bien drainé. Elle pousse parfois en peuplement purs, surtout sur des sites qui ne conviennent pas aux autres essences.

    

     C’est un des plus grands producteurs de cônes parmi les conifères.

    

     Particularités: Longue durée de vie (jusqu’à 800 ans), croissance très lente, grand potentiel de survie en sol pauvre, dormance des graines qui doivent être stratifiées et perdent leur pouvoir germinatif par la sécheresse, frilosité.

    

     B.VIAL: “fait peser le poids d’un silence accusateur sur ceux qui l’ont injurié”

    

    

     Folklore: Le mot pruche est un canadianisme et dérive probablement de "prusse" et "pérusse", nom employés en Europe pour désigner les picea (épinettes).

    

    

     Propriétés médicinales : astringent, anti-infectieux, antiseptique, anti-inflammatoire, immunostimulant, mucolytique

    

     Usages non-médicinaux : menuiserie, papier, instrument de musique,tannerie

    

    

     Spécificité biochimique: esters, monoterpènes, *cétones, monoterpénols, aldéhydes

    

    

 

 

Abies Nigra

 

            Données Botaniques sur le genre PICEA

    

     Picea A. Dietr. 1824

     Classe : Gymnospermes, Ordre : Coniferales, Famille : Pinaceae

    

     Noms communs

     épicéa, spruce (angl.), épinette (can.), abete ou abies (ital.),

     fichte (allem.), gran (suèd., norvèg., dannois ), jel (russ.)

     swierk (polon.), smarch (bulg.), smrche ou omorike (serb.)

     yunshan (chin.), momi (jap.) .

    

     Taxonomie

     Genre très uniforme, nettement monophylétique, sans espèce aberrante . Environ 35 espèces, mais une révision minutieuse des taxons mal connus de l' Asie de l'est réduirait probablement ce nombre . La classification à l'intérieur du genre est problématique, et aucune phylogénie satisfaisante n'a pu être constituée, malgré de nombreuses tentatives ; l'hybridation facile complique encore la recherche . Les différents classements des épicéas en 3 sections (eupicea, bicolor, omorika), d'après les caractères morphologiques des feuilles, sont peu fiables .

     La classification moderne est celle de A. Farjon :

     A_ sous-genre Picea, avec 2 Sections : Omorikae et Picea (cette dernière comprenant elle-même 2 sous-sections : Marianae et Picea)

     B_sous-genre Casicta, avec 2 Sections : Sitchenses et Pungentes

    

     Description

     Arbres persistants de 20 à 90 m ; cime conique plus ou moins étroite ; tronc droit unique ; branches principales en pseudoverticilles ;

     Ecorce grise à brun rouge, fine et écailleuse, parfois avec lenticelles de résine, devenant relativement épaisse et crevassée avec l'âge ; ramifications secondaires en général distiques et opposées, souvent pendantes ; rameaux rendus rugueux par la persistance des bases de feuilles (pulvini) ; bourgeons ovoïdes, plus ou moins pointus ou arrondis au sommet, parfois résineux ;

     Feuilles solitaires, persistant jusqu'à 10 ans, insérées tout autour du rameau en spirale, et selon différents types (en brosse rabattue vers l'extrémité du rameau, en éventail, en écouvillon ), rigides, sessiles, souvent vrillées, à section variable : quadrangulaire avec les stomates répartis soit sur les 4 faces (section eupicea), soit surtout sur les 2 faces inférieures (section bicolor) mais aussi aplatie avec les stomates plus abondants sur la face inférieure (section omorika) ; pas de gaine aux feuilles ; base des feuilles décurrente, persistante sur le rameau après la chute des feuilles ; pointe des feuilles le plus souvent aiguë, parfois arrondie ; 1 à 2 canaux résinifères ;

     Fleurs mâles rouge ou jaunes, femelles carmin ou violacées ; fleurs mâles et femelles sur des rameaux différents (contrairement aux Abies ) ; cônes sur les rameaux de l'année ; les cônes mâles solitaires ou en groupe, à l'aisselle des rameaux, oblongs, jaunes à pourpres, le pollen tombant au printemps ;

     Cônes femelles d'abord verts à pourpres, puis brun pâle à brun foncé à maturité (4-8 mois après la pollinisation printanière plus ou moins précoce), caducs à maturité sans se désarticuler, pendants après la fécondation mais d'abord dressés, sessiles, situés sur les branches supérieures, ovoïdes à cylindriques ;

     Ecailles des cônes persistantes, elliptiques ou en éventail, fines, sans apophyses ni ombilic ; bractées incluses ; graines ailées à maturation annuelle ; 5-10 cotylédons ; n = 12 .

    

    

     Habitat

     Hémisphère Nord, dans les régions boréales, tempérées et subtropicales mais à haute altitude ; la plus grande diversité spécifique est dans les montagnes du sud et de l'ouest de la Chine et au Japon ; les sujets situés les plus au sud sont à Taiwan (P. morrisonicola ) pour l'Asie et au Mexique (P. chihuahuana et martinezii ) .

    

     Répartition géographique

     1/ Région Europe-Asie du nord

     abies, obovata, koyamai, omorika, orientalis, schrenkiana, ajanensis, microsperma, komarovii, hondoensis ;

    

     2/ Région Himalaya

     smithiana, spinulosa ;

    

     3/ Région Chine-ouest et Formose

     asperata, heterolepis, retroflexa, aurantica, gemmata, meyeri, neoveitchii, likiangensis, balfouriana, hirtella, montigena, wilsonii, yunnanensis, purpurea, brachytyla, ascendens, complanata, sargentiana, morrisonicola ;

    

     4/ Région des îles du Nord-est asiatique

     glehnii, bicolor, maximowiczii, polita ;

    

     5/ Région de l'est de l'Amérique du nord

     rubens, glauca, albertiana, mariana ;

    

     6/ Région de l'ouest de l'Amérique du nord

     engelmannii, pungens, chihuahuana, sitchensis, breweriana ;

    

     USAGES: - charpentes, menuiserie, bois de papier et pour les épiceas d’altitude fabrication d’instruments de musique.

    

     Abies nigra (Ait.) Link 1831

     Synonymes        

     mariana (Miller) Britton, Sterns et Poggenburg 1888

     brevifolia Peck 1897

     nigra var. brevifolia (Peck) Rehder ex L.H. Bailey 1901

     mariana var. brevifolia (Peck) Rehd. 1907

     nigra var. semiprostata Peck 1897

     nigra fo. semiprostata (Peck) S.F. Blake 1913

     Abies mariana Miller 1768

     Pinus nigra Aiton 1789 non Arnold 1785

     Noms vernaculaires  

     épicéa noir d’Amérique ; épinette noire ; sapinette noire ; épicéa des marais ; C’est l’équivalent américain de Picea abies, l’épicea commun nommé abusivement sapin de Noël.

     Distribution géographique        

     nord-est de l?Amérique du nord, jusqu?à la Virginie et le Wisconsin, et tout le Canada ; de 600 à 1500 m ; introduit en Europe en 1790 ;

     Taille et port      

     10 à 15 m et plus (atteint 25 m pour un tronc de 25 cm de diamètre ) ; cime étroite ; branches étalées, un peu retombantes, mais courtes ;

     Feuilles       

     0,7 à 1,2 cm ; bleu vert foncé ou cendré (stomates sur toutes les faces) ; rigides ; section quadrangulaire ; droites ; en brosse rabattue vers l?avant ; froissées, dégagent une odeur de menthe ou de baume ;

     Fleurs cônes mâles jaune brun de 1-1,5 cm ;

     Fruits 

     cône de 1,5-3,5 cm ; fusiforme ; très nombreux ; persistant sur l’arbre plusieurs années ; pourpre foncé mat ; apparaissant sur des arbres de 2,5 m ; écailles minces, rigides, en éventail, de 8-12 mm, un peu membraneuses vers le bord qui est arrondi et denticulé ;

     Ecorce rameaux bourgeons     

     écorce mince d’abord gris rosé puis violet foncé marbré de gris, couverte de fines écailles grises ; rameaux poilus de couleur rouille, non pendants, fins ; bourgeon ovoïde pointu, non résineux, brun rouge, à écailles de la base se terminant en pointe aussi longue que le bourgeon ;

     Habitat et culture     

     très rustique (zone 2) ; aime les terres humides , marécageuses, mais aussi les pentes sèches et rocheuses ; croissance lente ; vie courte ;

     Divers

     -- ressemble à P. rubens avec lequel il s'hybride ;

     -- peut se marcotter : les branches inférieures se marcottent si elles touchent le sol et forment ainsi un anneau de troncs secondaires ;

     -- seul P. omorika porte des cônes persistants en dehors de P. nigra : les 2 espèces ont produit un hybride = P. x mariorika ;

     Sous-espèces et variétés   

     -- variétés :

     nana Rehd.

     doumeti Carr. 1855 ; demi-naine ;

     beissneri Rehd. 1915

     etc...

      

     La longueur et la densité de ces fibres en font l'essence la plus recherchée par l'industrie des pâtes et papiers. Cet arbre symbolise à merveille nos vastes forêts nordiques. Il se reproduit par marcottage, lorsque ses branches basses reposent sur le sol et y prennent racine.

    

     Distillation

     L’huile essentielle est préparée avec les jeunes rameaux, à ne pas confondre avec la térébenthine obtenue par distillation de la résine de pin.

     Elle contient 15% de camphène et 45% d’acétate de bornyle présent également dans le tsuga. Elle a une action antispasmodique respiratoire, cortisone-like et tonique.

    

     Particularités: Reproduction sexuée et végétative, croissance rapide, durée de vie courte (100 ans) Grande capacité de germination des graines et résistance à la dessication(20 ans), ne requiert pas de stratification.

    

     Elixir floral:” Conception étroite de la vie, oublie les leçons des expériences passées”.

    

     B.VIAL: “Repli orgueilleux acrimonie.Impossibilté à digérer un affront, ne peut encaisser les coups qu’on lui porte; Ne prend pas de gants pour exprimer une faim de domination qu’il fait passer pour faim de liberté.”

 

 

Androctonus

 

     Les Scorpions: généralités, pour éclairer le proving.

     M. ZALA- ORLEANS

     DONNÉES SCIENTIFIQUES

     - guère plus 25 des 15OO espèces connues peuvent être mortelles pour l' homme (3)

     - inchangé depuis - 4OO millions d' années (4), morphologie pratiquement identique... que ce soit une espèce de haute montagne ou du désert (3)

     - adaptabilité extrême: existe sous l' eau ou à 5000 mètres d' altitude (4)

     - adulte après 7 mues, = métamorphose (1)

     - fluorescent, = irradié en lumière U.V., ou "lumière noire" (3, 4)

     - résiste à 6O fois la radioactivité létale pour un homme adulte (1)

     - généralement solitaire (4), caché sous la fraîcheur des pierres (1)

     - préfère les nuits sombres, rarement visible les jours ensoleillés ou de pleine lune (4)

     - ni ouïe, ni odorat, presqu' aveugle (1)

     - doté de "poils acoustiques", antennes sur les pinces, "radar" à sentir l' espace vital et à détecter les proies: sensibles/vibrations (1)

     - peut porter 1OO fois son poids (4) - recule avant d' attaquer (1)

     - capable de vivre des mois sans boire (la rosée suffit), ne supporte pas l' eau (1)

     - peut jeûner plus d' un an (1)

     - pas immunisé contre son venin, ni celui de ses congénères (1)

     - se nourrit d' insectes ( 1)... mais possible cannibalisme: certaines espèces se régalent voracement de leurs congénères, de leurs conjoints, et de leur progéniture (3)...

     - les jeunes chassent en des lieux et places différents des anciens de la même espèce: il existe une forte différenciation par tranches d' âges (3)

     - digestion lente: x heures/insecte (3)

     - quand une femelle est prête à se reproduire, elle laisse sur le sol une phéromone (= trace chimique spécifique de l' espèce), le mâle y répond par des vagues sismiques (3) - parade nuptiale pleine de cérémonie (4), où les fiancés se serrent les pinces (1): voir le symptôme 433 d' Androctonos (4)

     - parmi ses ennemis naturels: la tarentule, la coccinelle ou "bête à bon Dieu" (1)

     - une cécité totale (par rétinite pigmentaire) a été guérie en appliquant deux semaines de la cendre de scorpion dans les yeux (4).

     MYTHES ET SYMBOLES

     - de nombreux africains ne prononcent pas son nom, car maléfique (2, 5)

     - créature du diable: fuit la lumière, frappe par derrière et de travers, les petits mangent leur mère... faux, hypocrite, traître (2)

     - il se suicide... ce qui est une légende (1)

     - incarne l' esprit belliqueux, embusqué et prompt à tuer (5)

     - selon Galien, la salive d' un humain à jeun a le pouvoir de tuer le scorpion ( 1, 2)

     - l' antidote à la piqûre est l' animal, que l' on applique sur la blessure (pattes et queue coupées), à défaut n' importe quel scorpion écrasé entre deux pierres + sel et sauge (2)

     - Mali:

     . mes deux cornes se nomment la violence et la haine, le stylet de ma queue le poinçon de la vengeance (5)

     . Chez les Dogon, représente le clitoris excisé et l' âme mâle de la femme, protecteur des jumeaux (5)

     - instrument de justice vindicative: Orion fut piqué au talon sur ordre de Diane (5)

     - Chez les Mayas, Dieu de la chasse, symbole de pénitence et de saignée (S)

     - en Égypte, au sommet de certains sceptres de pharaons... vie et mort (1, S)

     - en astrologie (= Toussaint), placé sous la maîtrise de Mars (guerre) et Pluton (enfers, ténèbres intérieures), Pluton dont le casque rend invisible aux mortels, comme l' animal sous sa pierre (1, S)

     - dialectique de destruction /création, mord renaissance, damnation / rédemption (S)

     - sujet extrémiste, appelé à mourir afin de mieux renaître; parcours situé entre l' appel de Dieu et la tentation du Diable (1, S).

     Sources bibliographiques:

     Le Bret E., " Scorpio en astrologie médicale", GEHU, mars 1995 (1)

     Mozzani E., Le Livre des Superstitions, p. 16O8-16O9 (2)

     Ross J., "In the company of cannibals that sting and glow", Smithsonian, may 1996, p. 92-lO6 (3)

     Sherr J., Scorpio' s proving, intro (4)

     Dictionnaire des Symboles, p. 8S4-8S6 (5)

 

 

Bambou

 

     BAMBOU n. m., d'abord  bambu  (1598) cité comme mot portugais, est emprunté par le canal du néerlandais au portugais  bambu, mambu  (XVIème siècle), lequel est emprunté au marathe et au guzrati, langues dravidiennes de la côte ouest de l'Inde (plutôt qu'au canara qui n'est pas une langue de navigateurs ou encore au malais qui ne possède pas la forme  mambu  et où  bambu  est probablement un emprunt plus récent au portugais). La forme  bambou,  attestée dans la  Description du premier voyage fait aux Indes orientales par les François  en 1603, est reprise sans intermédiaire.

    

     Le mot désigne une graminée arborescente cultivée dans les régions chaudes et constituée d'une tige cylindrique ligneuse. Par métonymie, il s'applique à la seule tige ligneuse, servant à différents usages (papeterie, ameublement, cuisine). La locution   coup de bambou   (1610, concret) a pris dans la langue familière le sens figuré d'insolation (1919), et s'applique à une facture trop élevée (cf.  Coup de fusil).

    

     Dictionnaire historique de la langue française Robert

    

     ...Dans toute l'Asie du Sud-Est, en Indonésie et en Mélanésie, le bambou, considéré comme le plus pur de tous les bois, est consacré aux divinités locales. Pour le bouddhiste, il symbolise "les caractères et le but de sa démarche intérieure ", notamment à cause de sa "rectitude inégalable, de la perfection de son élan vers le ciel ", et du "vide" de ses entre-nœuds. Sans oublier l'évocation de son bruissement qui fut, pour quelques maîtres, le signal de l'illumination. En Chine, les moines l'utilisaient comme moyen de consultation divinatoire: "Le moine officiant jetait aux assistants une poignée de petits éclats, de la taille de grosses allumettes. Selon la façon dont ces bâtonnets tombaient, on en déduisait les augures". Pour les Japonais, il est de très bon augure, à l'égal du pin et du prunier, tandis qu'en Inde, l'usage voulait autrefois que les jeunes époux, le jour de leurs noces, se tinssent quelque temps debout chacun dans une corbeille de bambou placée l'une à côté de l'autre. Ce rite étant certainement à rapprocher du fait que "la dualité du bambou mâle et du bambou femelle est un symbole d'attachement, d'union conjugale". Le bambou peut chasser les mauvaises influences, probablement en raison du bruit sec qu'il produit en brûlant. Priser de la sciure de la plante permet de triompher d'un maléfice et de se purifier. On dit également qu'une plantation de bambous est bénéfique si elle est située au sud de votre maison. Dans les autres cas, elle n'est pas à l'abri des esprits maléfiques: " Il faut alors disposer des miroirs, de telle manière que, lorsqu'ils arrivent, ces esprits voient leur propre image. Ils s'enfuient, pris de panique, et les bambous retrouvent pleinement leur aspect positif ". Pour qu'un souhait se réalise, on peut, comme cela se pratique aux Philippines, graver son vœu sur un morceau de bambou et l'enterrer dans un lieu secret. Il est possible d'obtenir la protection de la plante en y gravant un symbole bénéfique ou une figure magique et en la plantant dans du sable devant chez soi. Enfin, s'il s'agit d'appeler son ange gardien, on opérera de la façon suivante: il faut graver les deux noms de cet esprit, nom ésotérique et nom exotérique, sur une flûte de bambou. On s'assied en lotus dans un lieu tellurique (sommet d'une colline, endroit élevé et dégagé), on fait le vide en soi et on joue un air improvisé, celui qui vient spontanément surtout sans s'occuper des notions musicales que l'on pourrait avoir. Dans la médecine indienne populaire, un bambou à cinq nœuds porté sur soi arrête les hémorragies....

    

     Dictionnaire des superstitions - Éloïse Mozzani

           

     Dans la conception Taoïste, le bambou, de par ses qualités de vide et de plein,

    

     de dur et de mou, représente l'image du Yin et du Yang.

     Il est dit dans le Nei Jing (ouvrage de référence en Médecine Traditionnelle

     Chinoise): "Yin-Yang signifient le chemin des Cieux et de la Terre. Ils sont le principe du Tout, les parents du Changement, le début de la Vie et de la Mort, et la résidence des Dieux."

     A l'image des organes et des entrailles, dialectisés en vide-plein, Yin-Yang, les nœuds du bambou sont qualifiés de "pleins" et les entre-noeuds sont qualifiés de "vides".

     (Dans ce contexte, "vide" représente une plénitude de réceptivité).

    

     N.B.: les organes (Yin) sont des lieux de conservation, de stagnation et de relation avec l'intérieur. "Pleins" ils ne peuvent être "remplis". Les entrailles (Yang) sont des lieux de déstructuration, de transit et de contact avec l'extérieur. Us transforment et n'entreposent pas. "Remplis" ils ne peuvent être "pleins".

    

     Les baguettes de bambou ou d'achillée utilisées pour la divination font

    

     référence au Yi Jing, ou livre des transformations. Ce livre décrit les mutations du Yin et du Yang, dans leurs différentes combinaisons possibles.

     Le Yang est représenté par un trait continu (impair, mâle), et le Yin par un trait discontinu (pair, femelle).

     Les 8 trigrammes de base fournissent une représentation concentrée de l'univers.

     Le couplage 2 à 2 de ces 8 trigrammes compose les 82 = 64 hexagrammes représentant l'ensemble des réalités.

     Parmi les différentes utilisations du bambou en Chine, on le retrouve dans la construction, dès le 1° siècle avant J-C., De ponts suspendus utilisant des câbles en bambou.

    

     Sur le plan alimentaire, la consommation de pousses de bambou était surtout le fait des populations de l'ouest de la Chine, en raison de l'abondance des forêts de

     bambou dans ces régions.

     Les pousses de bambou sont de jeunes pousses, ramassées au printemps, qui atteignent leur taille adulte en 10 jours. Elles ont une valeur nutritive peu élevée, mais procurent une agréable sensation de croquant.

     Cependant, la consommation excessive peut provoquer la rechute de maladies anciennes (surtout chez les personnes souffrant de problèmes d'estomac), ou l'apparition d'affections rhumatismales. Ces phénomènes seraient dus à la rapidité de croissance des pousses.

     Il existe un autre mets, le rameau de bambou, poussant sur les bambous géants de montagne, et qui procure une sensation agréable à manger.

    

     Dans le domaine médical, une baguette de bambou effilée tenait lieu d'aiguille d'acupuncture pour le "peuple". (La rigidité et l'absence d'échardes permettaient cette utilisation sans problème). L'ancêtre de la ventouse était réalisé avec des bambous de 4 à 10 cm de diamètre. (Les ventouses sont utilisées en Médecine Traditionnelle Chinoise pour lever les stagnations de sang, sang étant compris dans la dialectique "sang / énergie": le Yang ne met pas en mouvement le Yin). Parmi les 27 formes de pouls (chinois), le pouls Se, râpeux, correspond à la sensation que procure le fait de passer les doigts sur une tige de bambou: les nœuds freinent, font obstacle et ralentissent le mouvement. C'est un pouls d'insuffisance d'énergie Yang, d'hématomes, infarctus de toutes sortes; appauvrissement du sang, stagnation de sang, atteinte de la quintessence; affections de la sexualité, impuissance, utérus froid (douleurs en coup de couteau, aménorrhée). Chez la femme enceinte, le foetus manque de sang, ne peut prospérer.

    

     On retrouve le bambou et la conception Taoïste du plein et du vide dans l'art des jardins. Voici ce qu'en décrit Claude Larre dans son livre "Les Chinois":

    

      Jardins et parcs

    

      L'art des jardins est un des moyens de restitution intégrale de la nature. On y parvient en recréant des paysages traversés de perspectives qui font venir lentement, au coeur, la méditation sur le vide et sur le plein. Quant aux jardins, si l'on veut, autour d'un kiosque, d'un bâtiment à étages, d'un pavillon, ou auprès d'une galerie tournante, disposer des buttes de rocaille et des plantations ménageant des perspectives, il importe de montrer le grand dans le petit et le petit dans le grand, comme de faire apparaître le plein dans le vide et le vide dans le plein. «11 convient aussi tour à tour de dissimuler et de découvrir, de présenter tantôt en surface, tantôt en profondeur. La réussite ne dépend pas simplement d'un réseau étudié de courbes et de détours, ni d'un vaste terrain ou d'une profusion de rochers, ni encore d'une grosse consommation de main-d'oeuvre. Par exemple, on peut creuser le sol et utiliser la terre pour élever une butte que l'on garnira par place de rochers, dans les intervalles desquels pousseront des plantes. Des branches de prunus tressées formeront une haie et des plantes grimpantes couvriront les murs. On aura de la sorte l'illusion d'une montagne là où il n'y avait que le sol uni.

    

    

     Pour montrer le petit dans le grand, plantez comme au hasard dans un large espace vacant des touffes de bambou qui croîtront rapidement, et masquez cet espace au moyen de prunus qui composent en peu de temps un écran touffu. »

    

     C'est dans le domaine de la peinture Ca peinture Chinoise, à l'instar de la calligraphie, consiste en un geste unique, sans retouches, traduisant l'état intérieur de l'artiste), que s'exprime l'omniprésence du bambou dans la vie des Chinois. Voici également ce qu'en décrit Claude Larre:

    

      Le bambou et la pierre

    

     Le bambou intéresse les peintres à plusieurs titres. Il fait d'abord partie de la peinture des Quatre Saisons. En raison de son extrême résistance, de sa souplesse et de la belle qualité de son bois, qui se prête à tous les usages, de la couleur soyeuse de sa frondaison et du frémissement si émouvant du vent qui passe à travers, le bambou est un thème de la peinture des Lettrés, comme il est un thème de la littérature. On peint le bambou pour exorciser l'Hiver, saluer le Printemps, féliciter un Lettré, encourager un ami qui doit résister à l'adversité, plier sans rompre. Là où, en raison du climat, on pense en France et dans les pays de la zone tempérée au roseau, on rappelle, en Chine, la vertu du bambou qui plie et ne rompt pas. Entre la calligraphie qui est, dans son essence, l'utilisation par le pinceau de la force, de Intensité, de la rigueur souple de l'énergie vitale, et le bambou, dont la vitalité est un sujet d'admiration, il y a une telle similitude que, en dehors de ses autres talents particuliers, un peintre est toujours un homme qui sait peindre les bambous. Nous conseillons à qui s'intéresse à la peinture chinoise de faire confiance aux critiques chinois et occidentaux qui ont le courage, Audace et même la témérité de rechercher, au-delà de la prime impression esthétique, de l'investigation technique - avec quelle brosse peint-il? Comment la tient-il? Par quoi commence-t-il? - quelle est la signification ultime de ce morceau, quel tempérament il dénote, quelle vie se cache dans l'entremêlement des feuilles et quel destin national chinois y est exprimé. En effet, comment ne pas croire que le  Bambou dans le vent  de Gu An (vers 1350), où l'on voit les feuilles et les hautes tiges drossées par le vent, ne tient pas la place du peuple chinois, assailli par la domination impitoyable des Mongols? Car le pied et le tronc de ces mêmes bambous, qui représentent l'ancienne classe dirigeante et le monde des lettrés, soutiennent, sans même fléchir, I'incessante rafale. L'effet dramatique et l'impression de force sont accentués par un premier plan de roche noire, ferme mais au contour onduleux, éclairée de rares traînées blanches. La profondeur du paysage est indiquée par l'interposition d'un plan d'eau avant une ligne grise, profil de montagne, et, sur la même rive embrumée, à peine esquissé, le jet d'un triple bambou. La place exceptionnelle du bambou dans les peintures chinoise, japonaise, vietnamienne et coréenne, en fait, comme la calligraphie, de la peinture: la peinture ramenée à ses mouvements essentiels, au déploiement de son énergie vitale. Voilà qui explique les fréquentes dissertations sur la peinture des bambous. Nous rappelons ici l'anecdote des bambous peints en rouge, en raison de son caractère exemplaire: << On raconte, au Japon, qu'un peintre de bambous, Okubo Shibun, exécuta, un jour, sur commande, un kakémono représentant une forêt de bambous. Son oeuvre était fort belle, mais elle déçut le client: les bambous étaient peints en rouge. Comme l'amateur exprimait sa surprise à l'artiste, celui-ci répondit "Eh bien! De quelle couleur les voudriez-vous? - Noirs, évidemment, répondit le client. - Eh quoi? Repartit Okubo Shibun, a-t-on jamais vu des bambous à feuilles noires ?"

    

     Dans le symbolisme végétal Chinois, le prunier, le bambou et le pin s'associent pour dire l'amitié qui résiste au temps et à la rudesse des saisons.

    

     Toujours dans le domaine de la peinture, sous la dynastie des Sung (lOè-12è siècle), le bambou dressé sur sa tige signifie droiture, son creux suggère l'humilité, tandis que ses feuilles vertes chantent le cantique de l'éternelle jeunesse.

    

    

     Enfin, on ne peut pas parler du bambou sans évoquer le panda, dont la nourriture exclusive est... Le bambou. Le panda a subi les conséquences de la déforestation massive au profit de l'agriculture, et actuellement le nombre d'individus se situe tout juste au-dessus du millier.

    

     Un article de Terre sauvage, de Mai 1989, parle d'un ardent défenseur des pandas, George Schaller, qui, voici quinze ans, a été le premier zoologue à approcher un panda en liberté:

    

     " Pour moi, le panda est à l'image de Bouddha. Ni douceur ni passion. Imposant,

     monumental dans sa grandeur solitaire parmi les hautes tiges de bambou. Un être

     complet, pré-ordonné, définitif.

     À sa façon, le panda est à l'image de notre époque. Et sa destinée est liée à

     l'accélération de l'histoire. Découvert par la science il y a un siècle, le voilà à deux doigts

     de disparaître. Menacé par l'homme, et maintenu en vie par lui, grâce à la prise de

     conscience écologique mondiale, le panda est devenu le symbole d'une cause, le

     représentant planétaire de toutes les espèces en danger. L'irremplaçable symbole des

     amoureux de la nature.

     Rien d'étonnant à ce que le panda ait été mythifié, conclut Schaller. C'est un animal qui

     touche et métamorphose ceux qui posent leur regard sur lui. Le Yin et le Yang

     représentent en Chine les deux pôles d'une force unique qui intègre à la fois dualité et

     unité. Chacun d'eux portant l'autre en germe, dans un équilibre subtil.

     Le panda représente le Yin et le Yang.

     L'humanité, elle, a mis cet équilibre en question ".

    

    

    

    

      Le panda touche et métamorphose les hommes

    

      Aujourd'hui il ne subsiste que mille deux cents pandas au monde, mais les onze naissances enfin observées à Gin-Ling permettent l'espoir. Pour assurer l'avenir de cette population, les douze réserves actuelles ne suffisent plus. Elles devront être agrandies et prolongées par quatorze autres en projet.

    

    

    

    

    

    

     Dominique Barthélemy - Décembre 2000

 

 

Cactus

 

     Cactées étude botanique

     Dans la nomenclature: -Cereus Bonpandii dont la T.M. est faite avec les jeunes tiges. - Cereus ou Cactus grandiflorus dont la T.M.est faite avec les jeunes tiges ( Mer des Caraïbes)

     Du même type: -Cereus giganteus qui peut atteindre 20cm de haut (Cf. Lucky Luke et westems )

     Le Cereus grandiflorus appelé encore Seleni-cereus grandiflorus ou Reine de la Nuit. Les espéces du genre Cereus (-cierges ) au nombre d' environ 4OO, sont étirées en longueur: la plupart et les plus typiques se dressent comme des colonnes, mais quelques unes rampent ou s' appuient à des parois rocheuses verticales. Leurs forces éthériques interviennent un peu plus haut dans le physique que celles des Cactées globuleuses. Elles détendent la forme pétrifiée qui s' articule dés lors en segments linéaires. Le Cereus grandiflorus fait partie des espéces qui grimpent aux falaises calcaires des iles de le Mer des Caraïbes. Sur ses longs tronçons de tige, I' élément foliaire se restreint à des cannelures anguleuses. Les aiguillons ont disparu, mais hors des cannelures jaillissent de toutes parts des racines aériennes - si bien què tout le réseau caulinaire apparaît comme un grand complexe de racines adventives. I1 est vrai que, sous les Tropiques, la force terrestre monte et se manifeste souvent bien au-dessus du sol. Des espéces végétales, qui chez nous, sont de modestes herbes, ont souvent pour parentes tropicales des espéces arborescentes gigantesques. L' air, lourd d' humidité, de ces contrées est plus terrestre que celui de nos plaines ou mieux encore de nos montagnes. I1 fait naître des racines sur les rameaux aériens. L' air des Des caraïbes, en outre, est pénétré de processus salins. Cereus grandiflorus mène donc, tout d' abord, une lutte pénible contre la terre, contre la pesanteur.

     Lorsque le tronc-tige, renflé et ramifié, atteint un certain âge, un gros bourgeon en sort de ci, de la, comrne si un petit cactus globuleux et épineux voulait se greffer sur le tronc. Mais c' est l' ovaire infére d' une fleur, qui va se déployer au-dessus de lui, large comme la main. C' est le soleil couchant qui lui apporte son heure: en une nuit, cette fleur s' étale avec un diamètre d' environ 2Ocm. Son tube allongé, charnu est formé de sépales d' une couleur crème, marbrée de rose, qui se prolongent en pétales blancs, d' un éclat satiné, composant un entonnoir. Au fond se trouvent de trés nombreuses étamines et un pistil découpé en étoile. I1 émane de cette fleur des nuages odoriférants rappelant le jasmin, le benjoin, la vanille et la violette. L' astral s' empare si fortement de la nature éthérique de cette plante qu' au bout de quelques heures, la fleur se fane et le lendemain matin, il n' en reste qu' un vestige flasque.

     La signature d' une telle plante, c' est le combat entre la lévité et la pesanteur et aussi entre l' astral et l' éthérique. Mais il s' agit d' un astral qui se manifeste la nuit. on ne s' étonnera donc pas, aprés tout cela de trouver ici un chimisme apparenté à la genése des alcaloïdes. Le Cereus grandiflorus est toxique et c' est une plante qui agit sur le coeur. Une dynamique analogue est celle de toutes les plantes médicinales cardiaques.

     Des préparations soigneusement faites, à partir de la fleur et de jeunes pousses de Cereus grandiflorus, peuvent être envisagées comme remédes libérateurs dans le cas où l' organe cardiaque devient trop physique ( insuffisamment éthérique ) et d' autre part, dans le cas où l' astral s' y ancre convulsivement ( angine de poitrine )

 

 

Cannabis indica

 

      PRODUIT : Cannabis

    

      

    

      CLASSIFICATION : Perturbateur

    

      

    

      Botanique

    

     Les botanistes classent de façons différentes le chanvre (cannabis) en fonction de leur lieu de culture, de leur teneur en delta 9 et en tenant compte de particularités variées. Cette diversité de classification a permis a certains prévenus de trafic, d'être relaxés grâce à une habile défense.

    

      Il existe deux types de chanvre:

    

     LE CHANVRE DE TYPE FIBRE : (appelé chanvre commun car il est une plante originaire d'Asie, annuelle et herbacée) dont la culture permet d'obtenir la matière première pour faire des cordages.

    

     Cette plante est cultivée en France depuis des siècles et le demeure sous le contrôle du ministère de l'agriculture.

    

      

    

     LE CHANVRE TYPE DROGUE : cultivé pour ses propriétés enivrantes de ses sommités fleuries; cette culture est illicite.

    

     Les variétés dans chaque type sont nombreuses mais des études ont démontré que 71,9 % des échantillons de 114 d'entre elles étaient productrices de drogue.

    

     Ainsi, en dehors de l'utilisation scientifique peu développée en France, l'emploi du cannabis autre que le type fibre, relève exclusivement du trafic illicite des stupéfiants.

    

     Cependant, la détermination du produit s'impose pour s'assurer que sa détention soit répréhensible.

    

     La teneur en THC (tétrahydrocannabinol) des différentes variétés d'herbe de cannabis peut varier de 9 % aux USA à 4 % dans des pays comme l'Afrique, l'Extrême Orient ou l'Amérique centrale. De récentes saisies d'herbe venant de la Colombie font état d'une teneur de 8 % en THC. Elle a été surnommée la "gold".

    

      Pays producteurs :

    

     De nombreux pays produisent le cannabis. Parmi les principaux, l'Amérique du sud et centrale, le Liban, La Colombie, les USA (Californie), l'Afrique etc....

    

      

    

      Description :

    

     Le pied de cannabis est assez fin, les fleurs et les feuilles apparaissent au sommet de la plante grêle. La tige droite de 1,50 mètre environ de haut est creuse et cannelée. Sa feuille est très caractéristique, elle est palmitiséquée et formée de 3 à 11 segments inégaux situés à l'extrémité d'un long pétiole.

    

      

    

     Le cannabis est classé de la façon suivante :

    

     Embranchement : Phanérogames

    

     Sous-embranchement : Angiospermes

    

     Classe : Dicotylédones

    

     Ordre : Urticales-Urticacés ou urticinés

    

     Famille : Cannabinacées

    

     Genre : cannabis

    

     Espèce : Sativa L.

    

     Variétés : Très nombreuses : indica, ruderalis, etc.

    

     Dans la description de la plante de cannabis, une différence existait autrefois entre la MONOïQUE (se dit d'une plante qui porte à la fois des fleurs mâles et femelles sur le même pied) et DIOïQUE (se dit des plantes ayant des fleurs mâles et femelles sur des pieds différents) en raison de leur différence en teneur de tétrahydrocannabinol (THC). Bien que la plante mâle soit moins active, la convention unique sur les stupéfiants a tenu à la faire rentrer dans la définition afin de faciliter la tâche des agents chargés de la répression.

    

      

    

      Culture :

    

     La culture du cannabis demande un climat chaud et humide. Les semailles ont lieu en avril ou mai et la récolte en septembre. La croissance de la plante est lente jusqu'à 12 cm environ puis elle accélère et le cannabis peut atteindre 2 mètres en 3 mois.

    

      

    

      Historique, usage

    

     Le cannabis est connu des peuples du Nord Est asiatique depuis plus de 4000 ans . On a retrouvé des poteries sur lesquelles étaient peints des pieds de cannabis dans le Honan et datant de 4200 ans (voir page 27 de Pharmacodépendance) HERODOTE (484 :425 av. JC) mentionne son utilisation par les Scythes 5 siècles avant notre ère.

    

     Cette plante est prescrite comme sédatif des douleurs rhumatismales et de la goutte dans la pharmacopée de l'empereur chinois Shen Nung vers 2737 avant notre ère. C'est également un peu avant notre ère que les pouvoirs enivrants et hallucinogènes de cette herbe sacrée en Inde sont utilisés par les religieux désireux d'atteindre l'union avec les divinités au cours de rites et de cérémonies. Plus prés de nous, la secte des Haschischins de HASSAN IBN SABBAH secte chiite, demeure célèbre en 1090 à travers les écrits de MARCO POLO ; elle utilisait la terreur comme arme politique ; ce "vieil homme de la montagne" faisait exécuter ses victimes par l'intermédiaire de tueurs fanatisés qui, psychologiquement préparés à des visions orgiaques, étaient drogués au haschisch avant d'accomplir leur forfait. Il s'empara ainsi de la forteresse d'ALAMUT, près de QAZWIN, en PERSE . De là il dirigea de très nombreuses razzias jusqu'en 1124, année de sa mort .

    

      

    

      Transformation chimique

    

     Le cannabis ne subit aucune transformation chimique.

    

      

    

      Présentation :

    

     Le cannabis est commercialisé sous forme d'herbe, de résine ou d'huile.

    

    

     • HERBE : Utilisation importante à l'époque des beatnik mais pratiquement remplacée par la résine.

     • RESINE : En France, on trouve principalement les produits suivants :

     • MAROCAIN (kaki verdâtre) de 8 à 12 % de THC

     • LIBANAIS (brun terre) de 11 à 20 % de THC

     • AFGHAN (noir) de 25 à 30 % de THC

     • HUILE : Pâte liquide vert foncé voire noire obtenue en mélangeant résine avec solvant ou alcool et qui peut contenir de 60 à 80 % de THC.

    

      

    

     C'est sous forme de résine que le cannabis est le plus consommé en Europe.

    

      Prix :  (approximatifs) en francs français.

    

     Feuilles (herbe) = 0,1 à 4 % THC = 10 à 20 F le gr

    

     Résine (chit) = 8 à 30 % THC = 20 à 40 F le gr

    

     Huile = 60 à 80 % THC = 100 F le gramme.

    

      

    

      Dérivés :  Aucun dérivé connu.

    

      

    

      Coupages (pureté)

    

     Le cannabis est fréquemment coupé à l'aide de henné ou de pollen. Il peut l'être éventuellement avec d'autres produits, comme des médicaments (1 cas dans l'est de la France).

    

     Le Cannabis destiné à l'exportation dans certains pays producteurs est mélangé avec de la terre ou des excréments de chameau.

    

      

    

      DU MELANGE A LA CONFECTION DES BARRETTES  

    

     Le haschich est pratiquement toujours mélangé avec du pollen local ou du henné par les vendeurs (dealers). En effet, ceux-ci transforment les "savonnettes" ou "camemberts" en plaquettes de 100 grammes environ, prêtes à être découpées pour en faire des barrettes par les rabatteurs.

    

     La méthode pour mélanger est la suivante :

    

      

     • Chauffer le haschich dans un four ou sur un radiateur après l'avoir emballé dans du papier aluminium (10 minutes environ).

     • Effriter la drogue chauffée qui se transforme en poudre (sable) -une autre méthode consiste à le moudre avec un moulin à café.

     • Prendre du pollen -que l'on trouve dans le commerce et qui n'a rien à voir avec le pollen du cannabis - (jusqu'à 50 % ) ou du henné neutre (jusqu'à 30 %) et bien le mélanger au haschich.

     • Mettre le mélange dans un emballage de Cellophane et scotcher le bord hermétiquement.

     • Faire quelques trous à l'aide d'une aiguille pour permettre à l'ai de s'échapper.

     • Etaler le sachet sur le sol.

     • Rouler le mélange avec les pieds en utilisant une bouteille remplie d'eau bouillante pour en faire une plaquette de 0,5 cm environ d'épaisseur.

     • Les plaquettes de 100 grammes mesurent environ 10 X 15 cm sur 0,5 d'épaisseur et vendues avec le Cellophane encore collé. Le rabatteur confectionne alors les barrettes.

    

      

    

      Modes d'usage

    

     Le chit se fume pratiquement toujours. Rarement et plus souvent pour "essayer", il s'ingère.

    

     LES CIGARETTES : Le joint.

    

     Se faire un joint, c'est se faire une cigarette avec du tabac et du chit. Deux feuilles à cigarettes sont collées en longueur et une troisième en largeur pour recevoir le "filtre" qui sera constitué d'un morceau de carton roulé. Le chit est chauffé à la flamme puis effrité pour être mélangé à du tabac. Le tout est roulé dans les feuilles dont le bout est tortillé pour empêcher une perte du mélange. Avec une barrette, on peut faire 3 à 5 joints.

    

     LES PIPES :

    

     Il existe une très grande variété de pipes traditionnelles et à eau. Pour ce qui concerne les pipes à eau, (narghilé) elles sont faciles à trouver dans le commerce. La méthode la plus artisanale employée consiste à remplir une bouteille en plastique d'eau minérale jusqu'à moitié, de percer un tour au dessus du niveau de l'eau pour introduire un porte cigarette dont une extrémité trempe dans l'eau tandis que l'autre, à l'extérieur, comporte le joint. Il suffit ensuite d'aspirer par le goulot de la bouteille. A l'issue de la consommation tout se jette à la poubelle pour éliminer toute trace compromettante en cas de perquisition.

    

     LE SHU-BANG :

    

     Artisanalement confectionné avec un tube en carton troué à une extrémité où un foyer est réalisé avec du papier aluminium. Il permet une utilisation peu coûteuse, dont offre la possibilité de faire disparaître le matériel utilisé pour éliminer toute trace de compromission. L'intérêt du shu-bang est de pouvoir régler la quantité de fumée à inhaler d'un coup pour augmenter la pénétration dans les poumons et ainsi, varier les effets du cannabis. Les tubes en carton peuvent être de grosseurs différentes, comme le foyer qui est confectionné par rapport à ce que recherche l'usager.

    

      

    

     LES PIPES : (traditionnelles ou sypsies)

    

     N'importe quelle pipe ou sypsie peut être utilisé.

    

     La recherche d'un modèle spécifique ou artisanal permet simplement de se particulariser au cours des consommations collectives

    

     A noter que des toxicomanes novices utilisent des sypsies gadget (copies) en alliage léger, voire en aluminium, que l'on trouve dans toutes les boutiques orientales, bazars, soho etc... Le danger que présentent ces modèles lorsqu'on les utilise pour fumer, est que des particules de métal ou d'alliage cancérigènes sont inhalées.

    

      

    

     LE SHILUM :

    

     C'est une pipe traditionnelle orientale utilisée pour fumer le cannabis.

    

      

    

     L'INGESTION :

    

     Le cannabis est rarement ingéré. La plupart du temps, certains toxicomanes procèdent de cette manière par "découverte" ou par goût. Les méthodes sont également nombreuses et variées (gâteaux, crêpes, ragoût etc...) Parmi les plus courantes, on trouve le yaourt qui est mélangé avec de l'huile de cannabis ou avec de la résine préalablement chauffée dans une cuillère remplie d'huile, et l'infusion faite avec de l'eau, ou parfois même du café.

    

     Voir aussi :  La cuisine avec graines de chanvre  

    

     Une méthode mixte consiste à fumer un joint à travers une pomme qui aura été percée de nombreux petits trous et de la manger ensuite. Les effets sont doubles : la fumée inhalée à le goût de la pomme et cette dernière, ingérée, à le goût du cannabis.

    

      

    

      Effets (montée, descente, durée, tolérance, dépendance, surdose)

    

     Chez un sujet à personnalité structurée, les effets d'un usage A FAIBLES DOSES restent circonscrits et les risques sont peu marqués tant sur le plan physique que psychique . Il n'en va pas de même chez certains sujets à personnalité fragile ou immature : on peut voir survenir des accidents psychiatriques parfois suffisamment graves pour imposer une hospitalisation. Le danger vient de ce que le THC tend à s'accumuler dans le cerveau, les glandes sexuelles et les autres tissus du corps Troubles de la vigilance (accidents du travail, de la route etc...). Levée des inhibitions ( frontière de la morale ) passage à l'interdit suivant la personnalité du sujet ( simple rigolade ou viol , panique meurtrière ...)

    

      

    

      EFFETS D'APRES DES TOXICOMANES :

    

     De nombreux facteurs interviennent dans les effets que produit le cannabis. Les toxicomanes les ressentent en 2 grandes périodes : la montée et la descente.(synthèses de nombreux toxicos)

    

     LA MONTEE :

    

     C'est une sensation qui se produit dès que l'on commence à fumer. C'est une première phase qui se caractérise par une certaine bien-être. C'est le moment ou l'on se sent le mieux, ou l'esprit est libre, mais la concentration est très difficile. En ce qui concerne le physique, les yeux sont injectés de sang et les paupières deviennent lourdes. Selon les individus, les uns peuvent ressentir une très grande soif ou une très grande faim. D'autres ont de véritables envies de femmes enceintes.

    

     Mais c'est surtout dans cette période que l'on est le plus enclin à l'euphorie, voire à l'hilarité. Cet état d'euphorie se remarque surtout lorsque l'on fume depuis peu de temps. Il peut arriver que dans la montée de véritables crises de fou rire se déclenchent et ceci pour n'importe quel motif.

    

     Lors des premières prises de chit, le novice est littéralement "défoncé", "dans le jazz".

    

      

    

     LES EFFETS DEFINIS PAR DES MEDECINS SPECIALISES :

    

     Le cannabis entraîne une modification des perceptions avec immersion dans l'expérience immédiate, allongement du temps vécu, embellissement des sensations auditives, et à forte dose transformation des perceptions visuelles et corporelles.

    

     La plupart du temps, ces changements esthétiques sont assortis d'un état d'euphorie suivi d'une sédation qui débouche sur un sommeil de bonne qualité. Selon les sujets, il favorise la relation aux autres ou majore une attitude d'introversion.

    

     Véritable anxiolytique, il induit néanmoins chez certains, de par le sentiment d'étrangeté de l'expérience, des états d'angoisse transitoires avec somatisations cardio-vasculaires possibles.

    

     Sa toxicité organique, dans l'état actuel de la science est considérée comme bénigne. Au niveau psychologique, il ne peut être considéré comme induisant, en soi, l'escalade aux autres drogues.

    

     Son emploi permet à certains sujets, par la sédation de l'angoisse et la facilitation de la relation aux autres, un étayage transitoire de leur personnalité. Chez d'autres, par contre, son usage exacerbe le repli et la mise à distance de la réalité, enrayant la possibilité d'une évolution positive.

    

     Mentionnons que des recherches sont pratiquées, pour synthétiser, à partir du tétrahydrocannabinol (molécule active du cannabis) des médicaments à visée hypnotique et cardio-vasculaire.

    

     Les effets néfastes du cannabis apparaissent après de longues années de consommation. Le THC atteint particulièrement les tissus conjonctifs, les poumons, les organes sexuels et les neurones. (ADN, OVULES ET SPERMATOZOIDES).

    

      

    

      Dépendance :

    

     Dépendance psychologique semble reconnue.

    

     Dépendance physique contestée.

    

     Les effets produits par le cannabis sont directement liés à la personnalité du sujet, au contexte de la prise, à la quantité absorbée et à la qualité du produit.

    

      Tolérance :

    

     Sujet controversé - Tolérance possible si consommation massive de cannabis - pas prouvé semble-t'il - à vérifier.

    

      

    

      Détection :

    

     Dans l'urine jusqu'à un mois après usage (réf. Professeur BOURDON).

    

     Dans le sang - Les viscères de cadavre.

    

      

    

      Huile de Cannabis :  60 % environ de THC.

    

     L'huile de cannabis s'obtient par pressage des sommités florifères de la plante de cannabis lors des récoltes.

    

     Une deuxième méthode consiste à mélanger la résine de cannabis avec de l'alcool à 90 degrés. Laisser pendant 24 heures en mélangeant toutes les 3 heures. La pâte obtenue est compressée dans un tissu solide et le liquide filtré estexposé au soleil pendant plusieurs heures (5 à 8) pour que l'alcool s'évapose. Ensuite, chauffer ce qui reste au bain marie pour solidifier.

    

 

 

Cenchris contortrix

 

     EXPOSÉ D' EMMANUEL LE BRET

     ce serpent est inconnu au muséum ! alors qu' il existe dans les pharmacopées homéopathiques .

     En fait l' appellation est fausse, c' est un terme pour nommer les serpents boas et Cenchris est un terme périmé depuis 100 ans . Son nom usuel homéopathique est ancistrodon contortrix . Mais au muséum, il n' existe pas non plus ! c' est un terme du 18ème siècle .

     Son nom vulgaire Mocasson est confondu avec le serpent mocassin d' eau à bouche de coton car son vrai nom est "American Mocassin copperhead" Ancistrodon contrortrix

     Celui qui est utilisé en homéopathie est le lactentus, sous espèce d' ancistrodon CONTORTRIX

     Nom Complet:

     Famille du crotale mais sans sonnettes donc appelé mocassin, comme son cousin le mocassin d' eau.

     Il a une tendance aquatique. I1 fréquente les marécages comme le crotale des bois sur l' ensemble du territoire américain, dans les forêts d' amérique du Nord, dans les clairières et les sous-bois, dans les zones rocheuses , ne dépassant pas 1 ,5m; il existe 4 sous-espèces . Variété dans sa coloration à cause de l' environnement géographique . 60cm à lm40 (moyenne: 80-90cm) .

     Fond gris-beige à bandes grises, ou à bandes roses, ou à bandes bruns-rouges et à bandes cannelées .

     Motifs omochromiques et disruptifs . bandes larges, brisées et irrégulières . selon le milieu où il évolue . On ne voit pas bien ou commence la tête où finit la queue . C' est une technique de camouflage qui efface ses contours . Il circule en glissant presque droit, il n' ondule pas . n est impossible à déceler lorsqu' il est immobile .

     Il a beaucoup de surnoms: "le champion de l' inaperçu",

     - I1 aime circuler dans les sols jonchés de feuilles mortes d' automne ou bien dans les monticules de joncs desséchés des marais ou bien dans les saillies des précipices ou bien dans les ponts de pierre

     La notion d' invisibilité est très importante . Récit d' un chercheur qui s' est fait encercler par 7 serpents qui ont réussi à se coordonner, avec une répartition parfaite puis qui sont repartis sans attaquer . I1 hiberne en groupe, il mange quelques rongeurs, des grandes chenilles, des cigales . I1 n' est pas redouté des autres serpents sauf des serpents inoffensifs bien qu' il n' ait pas l' instinct de les braver, de les attaquer ni les manger .

     Son ennemi est le Zamonis constrictor pour qui il est un met de choix .

     Il fait 8 à 9 petits qui sont opérationnels dès la naissance . Leurs bouts de queue est jaune soufre et cette couleur disparaît avec la croissance .

     Longévité 21 ans dans un zoo de San Diego

     I1 fait 6 mues en 11 mois . Il change tous les mois et demi peut-être à cause de son besoin de camouflage .

     I1 possède un plaque sur la tête qui ressemble à une plaque de cuivre

     Son venin est un venin "casse-tête" pour les chimistes . Selon

     l' humeur, le biotype, le lieu, le venin est différent, il accélère la circulation ou la ralentit . Quand il mord deux personnes dans la même pièce, l' une peut faire une hémorragie, l' autre des caillots . Quand il mord, ses symptômes cliniques sont très brefs, rougeur de la plaie, venin rarement mortel; En 1928, il y a eu 320 morsures et aucun décès, mais le venin tue systématiquement l' enfant et l' adolescent .

     Mode de vie nocturne en saison chaude mais aussi diurne . Vers les années 1800, on le surnomme "l' élite du monde ophidien" . I1 est indolent, n' attaque pas l' homme . Si l' homme s' approche; il ne s' esquive pas et ne cherche pas l' abri . I1 mord le promeneur qui prend appui sur lui par erreur quand il longe un précipice . n prévient qu' il va mordre en cherchant un objet qu' il va frapper du bout de sa queue, pour faire du bruit et ainsi prévenir .

     Notion de torpeur, indolent, dodeline, ni rapide ni lent et pas particulièrement agressif

     Notion d' invisibilité et de "flou volontaire" qui efface ses contours et les estompe et se dissimule .

     Notion d' intégration, établi une nuance dans sa robe selon l' habitat, hiberne en groupe, peut cohabiter en groupe entre serpents et avec les humains

     Notion de limites de l' extrême . I1 est au bord de précipice, adore les lisières de forêts et de clairière, entrée des marécages

     Notion de prématurité, tue les enfants, morsure brève et longévité bonne; dans Vermeulen il est écrit "illusion d' être double", notion intéressante car il ressemble à son cousin d' eau, il a de multiples surnoms comme un agent double . Son venin est un venin double (coagulant ou hémorragique) . Comportement double, il prévient qu' il va mordre ou il se défend sans prévenir .

 

 

Euphorbia resinifera

 

     dans la Pharmacopée de BRUCE et la Flore de  HAMILTON

    

     …Espèce d’arbuste charnu comme un cactus de 4à 5 pieds de haut avec des branches quadrangulaires de moins de cinq cm d’épaisseur portant le long de leurs feuilles angulaires comme des écailles avec des stipules proéminentes.

     Fleurs petites, hermaphrodites et portées sur des pédicules courts dans les aisselles des feuilles. Fruit tricoccoïde attaché de façon élastique aux carpelles mûres

     Partie utilisée : le latex résineux séché.

     Macroscopiquement  il sort comme des larmes lourdes légèrement brune ou jaune ou sous forme de masses rondes ou oblongues de contours irréguliers d'environ la taille d'un pois ou plus, incluant fréquemment des bourgeons, des fleurs ou des fruits, souvent fourchus ou perforées par de petites ouvertures produites par les épines des branches autour desquelles le latex s'est solidifié, très friable, intérieurement jaune sombre à jaune brun ; sans odeur mais sternutatoire ; goût très âcre.

     Le latex est partiellement soluble dans l'alcool, l'éther, l'éther de pétrole et l'eau et est presque complètement soluble dans l'acide acétique glacial

     L’euphorbium officinal est le jus concret de la plante, obtenu en faisant de légères incisions dans les branches dont exsude un jus laiteux, qui, par exposition à l’air et à la chaleur du soleil, durcit et forme un solide blanchâtre, jaune généralement percé de deux trous par les aiguilles de la plante. Le jus récent est d’une nature tellement acre, que les personnes qui le récoltent sont obligées d’attacher un linge au-dessus des leur bouche et de leurs narines pour se protéger des petites particules de poussière qui les ennuient, parce qu’elles produisent un éternuement incessant.

     EFFETS PHYSIOLOGIQUES.

     SUR LES ANIMAUX généralement Euphorbium agit sur les chevaux et les chiens comme une substance acide puissante irritant et enflammant les parties mises en contact et par sympathie affectant le système nerveux.   Avalé en grande quantité, il produit des gastro-entérites (deux onces suffisent pour un cheval) ; appliqué sur la peau, il agit comme un rubéfiant et un épispastique. Les maréchal-ferrant l'emploient quelquefois comme un substitut pour les cantharides comme vésicatoire mais les vétérinaires prudents et bien informés sont opposés à cet usage. (Pereira, op. cit.)

     CHEZ L'HOMME. Messieurs HERRING, les droguistes grossistes de LONDRES, ont informé le Dr Christison que leurs ouvriers sont sujets à des maux de tête, vertige et stupeur, s'ils ne se méfient pas soigneusement de la poussière quand ils réduisent cette substance en poudre.

            Quand la poussière d'Euphorbium est inhalée, et aussi appliquée sur la figure, elle produit des éternuements, rougeur de la face et grande irritation autour des yeux et du nez ; chez une personne ça produit une sensation d'intoxication et un autre était rendu fou de façon temporaire par la substance, lui qui, durant la crise, insistait pour dire ses prières à la queue du cheval du moulin.

            Un homme était employé dans un moulin où l'Euphorbium était moulu et resta dans la pièce plus longtemps que ce qui était considéré comme prudent ; soudain il bondit de l'atelier du moulin et dévala avec une grande vélocité deux paires d'escaliers ; en arrivant au rez-de-chaussée ou dans la cour, il devint inconscient (insensible) et tomba. Je le vis dans un délai de 5 min., il reposait sur le dos, inconscient et convulsé, la face etait rouge et gonflée, le pouls rapide et plein et la peau brûlante. Je lui fis une saignée, et, en une demi-heure, il redevint tout à fait conscient, mais se plaignait d'un grand mal de tête. Il n'avait aucun souvenir de son vol en bas des escaliers, qui semblait avoir été réalisé dans une crise

 

 

Germanium

 

Introduction

     J' ai choisi d' expérimenter le Germanium à cause de son caractère d' actualité. Pendant les années 1980, l' usage du Germanium organique s' est répandu en tant que médicament capable  de guérir de nombreuses maladies. Des cliniques utilisant le Germanium surgissaient partout, au fur et à mesure que des patients obtenaient des résultats étonnants dans le cancer, la sclérose en plaques, la polyarthrite rhumatoïde, la fatigue chronique, et dans d' autres maladies graves. C' était la réponse magique qu' avaient attendu de nombreux patients.

            En même temps que l' utilisation médicale du Germanium prospérait, il devenait prépondérant en technologie en tant que semi-conducteur pour des puces, des capteurs solaires, des engins laser, des supraconducteurs, et d' autres techniques industrielles. C' était vraiment une ère Germanium.

            Tout cela devait rapidement se terminer de manière abrupte. Les effets secondaires toxiques devaient suivre rapidement. En 1989, l' emploi du Germanium était banni aux USA. La révolution du supraconducteur était quasiment anéantie.

            La même année, le mur de Berlin cédait sous la pression de la paix. L' Allemagne était réunifiée. On ne peut s' empêcher d' associer cet élément semi-métallique avec le pays qui lui a donné son nom. Cette association semble être reflétée dans quelques rêves et symptômes mentaux, mais je laisse cette étude à l' opinion sans parti-pris du lecteur.

            L' expérimentation du Germanium est profondément gravée dans ma mémoire. Une lourde atmosphère régnait, comme si un épais nuage gris s' était installé sur nos têtes. La communication pendant l' expérimentation était difficile. Les expérimentateurs étaient irritables, et souffraient d' une fatigue extrême et durable. Le Germanium montrait qu' il s' agit d' une substance puissante, capable d' affecter les gens d' une manière chronique, pendant de longues périodes.

            La souffrance éprouvée s' est révélée en valoir la peine. Le remède a une image important et bien définie. Depuis la fin de la collecte des symptômes, mes confrères et moi-même l' avons utilisé dans nombre de cas difficiles. La sensation d' échec, la colère supprimée, la dyslexie, et la fatigue sont seulement quelques indications qui rendent ce remède exceptionnellement valable pour notre époque. Une lacune importante de notre matière médicale a été comblée.

    

    

     SUBSTANCE

     Le Germanium est un métal gris-blanc, cristallin, avec les propriétés physiques suivantes : point de fusion = 958,5°C ; point d' ébullition = 2700°C ; nombre atomique = 32 ; poids atomique 72,6 ; valence +2 ou +4. Il appartient au groupe IVA de la table périodique, et fait partie de la famille qui comprend C, Si, Ge, Sn, et Pb. En accord avec sa position dans la table périodique, les propriétés physico-chimiques du Germanium ressemblent à celles du silicium, et dans une moindre mesure à celles de l' étain. Le Germanium existe dans de nombreux minerais soufrés d' étain, d' argent, de plomb et de zinc. Son usage dans l' industrie électrique, la métallurgie, et la céramique est dû a des propriétés comme la transmission semi-unidirectionnelle de l' électricité, son expansion minime en cas de solidification, et son haut pouvoir réfractaire.

            Il existe de partout dans les roches et dans les sols. Son existence dans de nombreux types de cendres de charbon, jusqu' à 1% ou plus, indique qu' il est absorbé par les plantes. Des céréales telles que l' avoine et l' orge peuvent assimiler et stocker de considérables quantités de Germanium, quand il existe sous forme soluble dans le sol. Des quantités significatives peuvent être présentes dans l' eau de boisson, particulièrement celles provenant de nappes profondes. Le Germanium est présent dans l' eau de mer, et il a été considéré comme un constituant normal du sang humain et porcin. Bien qu' il soit très répandu, on connait très peu de choses sur la distribution et le métabolisme du Germanium, que ce soit dans les tissus animaux ou végétaux.

    

    

     HISTORIQUE

            Extrapolé par le scientifique russe Mendeleiev, le Germanium fut identifié en premier par le chimiste Allemand Clemens Winkler, en 1886. Il l' isola pendant une analyse d' un minerai d' argent, l' argyrodite. Winkler le nomma d' après son pays d' origine.

            Une tige de Germanium fut utilisée par William Reich et d' autres pour puiser dans l' énergie de l' univers afin de se procurer de l' électricité gratuite. Via cette tige, ils étaient capables d' allumer des lampes électriques, sans que cela ne coûte quoi que ce soit. Plus tard, Reich fut mis en prison, où il mourut en 1957. Tous ses livres et articles furent brûlés.

    

    

     SOURCES

            Le Germanium appartient à la famille IV de la table périodique, avec le carbone, le silicium, l' étain, et le plomb. Il est habituellement classé comme un semi-conducteur, ou est réputé avoir des propriétés semi-conductrices. Il n' est pas rare dans la croûte terrestre : selon certaines estimations, il est plus abondant que l' or, l' argent, le cadmium, le bismuth, l' antimoine, et le mercure ; et il est en proportions voisines du molybdène, de l' arsenic, de l' étain, du bore, et du béryllium.

            Rarement présent à l' état pur, il se retrouve principalement dans les minerais sulfureux de plomb, de cuivre, et de zinc. Il est fortement concentré dans quelques charbons. La réserve la plus importante du monde se trouve dans le Tsumeb (anciennement Afrique du Sud-Ouest allemande), et le Zaïre.

     

    

     DÉCOUVERTE  DES  PROPRIÉTÉS

            Bien que des chercheurs aient conduit diverses expériences pour tester les effets médicaux, biologiques et botaniques du Germanium dans les années 20 et 30, il fallut attendre 1948 pour qu' il soit utilisé par les chercheurs, pour ses propriétés semi-conductrices, dans le développement des appareils électriques modernes, transistors et diodes.

            Dans les années 70, le Germanium fut remplacé par le Silicium dans les semi-conducteurs. Toutefois, de nouvelles applications apparurent pour ce minéral, comprenant des photodiodes semi-conductrices, des capteurs solaires ; des alliages spéciaux pour les appareils electroniques et ceux de dentisterie ; des miroirs, des systèmes optiques, et des diviseurs de radiation pour les appareils lasers et à infra-rouges. Les applications technologiques du dioxyde de Germanium comprennent la production de puces electroniques, de tubes fluorescents, et de verres spéciaux, et dans l' industrie pharmaceutique, la production de composés organiques de Germanium à but thérapeutique.

            Le Germanium a un chiffre atomique de 32. Il a 32 électrons, dont quatre qui se déplacent constamment de manière aléatoire le long de la couche la plus externe de l' atome. Ces 4 électrons sont porteurs de charges électriques négatives ; s' ils sont approchés par une substance étrangère, l' un d' eux sera éjecté de son orbite. Ce phénomène, bien connu en électronique comme le “positive-hole effect”, est ingénieusement utilisé en électronique pour former des transistors et des diodes. Quand un des quatre électrons est éjecté, un trou de charge positive est créé, et les trois électrons restants prennent des électrons d' autres atomes pour maintenir l' équilibre.

    

    

     TOXICITÉ

            On ne connaît pas de condition biologique pour le Germanium ou ses dérivés organiques. On n' a pas montré de déficience en Germanium chez l' animal. Chez l' homme, l' apport alimentaire moyen de Germanium est estimé à 1,5 mg par jour. Le Germanium est largement présent dans la nourriture, laquelle contient, avec peu d' exceptions, moins de 5 ppm de Germanium, puisque des taux plus élevés sont toxiques pour la plupart des plantes. L' ingestion de dérivés de Germanium s' est révélée toxique chez l' animal.

     Ces dernières années, des sels inorganiques de Germanium, et de nouveaux composés, ont été vendus comme “suppléments nutritionnels” dans quelques pays (notamment le Japon), pour leurs effets supposés immuno-modulateurs, ou comme élixirs de jouvence : résultat, les prises de Germanium ont dépassé de façon significative l' apport alimentaire quotidien moyen estimé.

            Depuis 1982, aux USA, on a rapporté 18 cas de dysfonctions ou insuffisances rénales aigües, liées à la prise orale de dioxide de Germanium ou de Germanium 132 : les biopsies montrent une dégénérescence vacuolaire des cellules épithéliales des tubules rénaux, sans protéinurie ni hématurie, en l' absence de modifications glomérulaires. Dans 17 cas sur 18, il se produisait une accumulation d' élément Germanium, entre 16g. et 328g., pendant une période de 4 à 36 mois, ou un apport entre 100 et 2000 fois l' apport alimentaire quotidien moyen chez l' homme. Chez les patients survivants, la fonction rénale s' améliora après l' arrêt de la supplémentation en Germanium. Cependant, il n' y eut jamais de guérison complète.

            Un composé organique, le spirogermanium, a montré une toxicité à la fois neurologique et pulmonaire : on avait testé son potentiel chimiothérapique, comme anti-tumoral dans le traitement de diverses tumeurs malignes. Chez les patients cancéreux recevant du spirogermanium, 40% d' entre eux ont souffert de toxicité neurologique marquée, quoique transitoire. Deux patients ont souffert de toxicité pulmonaire. Les résultats des essais dans les cancers humains n' avaient pas été favorables, à l' exception de bénéfices modérés pour trois types de tumeurs malignes. Il existe une toxicité potentielle rénale, pulmonaire et neurologique, en cas d' abus de Germanium et de ses dérivés.

            En 1989, l' inquiétude au sujet des risques que le Germanium pouvait faire peser sur la santé, a conduit le département britannique de la Santé à arrêter la vente des produits contenant cette substance… autrefois saluée comme capable d' améliorer la vie et la santé.

    

    

     Le Dr  ASAI

            En 1945, Kazuhiko Asai, un chercheur japonais, aida à créer la Coal Research Foundation. Elle fut à l' origine de la plupart des premiers travaux sur le Germanium. La recherche et l' analyse soigneuse (à cette époque sans équipement sophistiqué), démontrèrent l' existence du Germanium dans le charbon Japonais, principalement dans la partie contenant du bois.

            Le Dr Asai eut l' intuition que, dans le charbon, le Germanium provenait des plantes, et non du sol environnant. Cela l' incita à mener toute une série d' expériences, recherchant le Germanium présent dans : des plantes médicinales (en médecine chinoise), tels le ginseng, la galle de Wisteria ; des aliments bons pour la santé, comme l' aloe, la consoude, et l' ail. Asai retrouva une teneur élevée de Germanium dans ces plantes ; il émit l' hypothèse que le Germanium joue un rôle important dans  le processus photo-électrochimique de la photosynthèse, le métabolisme, et le système de défense de ces plantes.

            Des formes inorganiques furent extraites du charbon, pour les utiliser dans les industries électroniques, puis le goupe d' Asai fit le contraire : convertir le Germanium inorganique extrait en Germanium organique. Ceci fut achevé en 1967, année où Asai se mit à souffrir d' une polyarthrite rhumatoïde sévère. Il testa le Germanium organique sur sa maladie, qui disparut en 10 jours.

    

    

     GERMANIUM  ET  IMMUNOSTIMULATION

            La recherche moléculaire et clinique a montré, de manière reproductible, que le Germanium organique est doté de propriétés immuno-stimulantes significatives chez l' animal et chez l' homme. Immuno-modulateur et immuno-stimulant, il enrichit en oxygène et a des propriétés anti-oxydantes. Il a été utilisé pour renforcer le système immunitaire, par conséquent pour lutter contre des maladies auto-immunes, telles que le cancer, la polyarthrite rhumatoïde, et le lupus érythémateux disséminé.

            Cliniquement, on a montré que le Germanium organique :

     1.    Stimule la production de gamma interféron.

     2.    Active les macrophages au repos, et les transforme en cellules tueuses.

     3.    Stimule l' activité des cellules tueuses.

     4.    Stimule la production des lymphocytes T.

     5.    Corrige la baisse de l' immunité et la mauvaise réponse immunitaire, chez la souris âgée.

    

    

     LE  GERMANIUM  COMME  OXYGÉNATEUR

            Le Germanium organique enrichit l' organisme en oxygène, et c' est un puissant anti-oxydant. Ces propriétés contribuent à étendre ses effets bénéfiques sur de nombreux processus métaboliques de l' organisme. En enrichissant le sang, il peut :

     1.    Abaissser la consommation en oxygène des organes en culture, et augmenter la durée de vie des animaux sous stress par oxygène.

     2.    Protèger contre l' asphyxie par le monoxyde de carbone, les accidents vasculaires cérébraux, la maladie de Raynaud… conditions liées à une privation d' oxygène.

     3.    Etre salutaire pour traiter des maladies des yeux et des blessures, en particulier des brûlures.

     4.    En association avec l' oxygène hyperbare, apporter une amélioration significative dans les cas de scléroses en plaques et autres maladies dégénératives.

     5.    Constituer un réseau en treillis cristallin, largement lié avec des ions oxygène négatifs : on dit qu' en fait il se substitue à l' oxygène, et rend possible l' attraction et l' élimination d' ions hydrogène acidifiants, ce qui désintoxique le sang.

     6.    Augmenter la production d' énergie par le corps, sans prise d' oxygène suppplémentaire.

    

     

     LE  GERMANIUM  CONTRE  LES  POLLUANTS

            Nous trouvons le mercure dans les amalgames dentaires et les produits domestiques, comme les thermomètres et les batteries ; le plomb, dans les peintures, les tuyaux, les rejets automobiles et industriels ; le cadmium est également trouvé dans les batteries ; et les radiations, par l' atmosphère, les radiographies médicales et dentaires, et l' utilisation industrielle de produits radio-actifs, telle que l' irradiation des aliments.

     Le Germanium organique a un effet protecteur contre ces métaux lourds, contre ces irradiations, en “capturant” les ions positifs des métaux lourds dans ses ions oxygène chargés négativement, et en éliminant les molécules toxiques.

    

    

     LE  GERMANIUM  CONTRE  LES  MUTATIONS  GÉNÉTIQUES

            Des chercheurs Japonais ont publié des résultats de recherche génétique microbienne : ceux-ci montrent la capacité du Germanium à protéger contre les mutations génétiques, dues aux rayons gamma et aux mutagènes chimiques. Chez les rats, les injections de Germanium ont produit des lymphocytes T résistants aux radiations. L' administration de Germanium organique à des patients subissant une radiothérapie pour cancer, protège contre la lyse cellulaire radio-induite, touchant les hématies et les leucocytes.

     LES  EFFETS  DU  GERMANIUM  SUR  LA  DOULEUR

            Bien que la plupart des comptes rendus sur les capacités du Germanium à soulager la douleur soient anecdotiques, des données neuropharmacologiques (provenant d' études sur des animaux de laboratoire) ont démontré des résultats indéniables, attestant de propriétés analgésiques et neuro-modulatoires.

            Selon les rapports anecdotiques, après avoir pris de fortes doses de Germanium organique, des patients souffrant d' arthrite, d' angines, et de cancers en phase terminale, décrivaient une quasi absence de douleur, et une amélioration du sentiment de bien-être.

            Ceci semble survenir grâce à la modulation de neuro-transmetteurs, en stimulant la sécrétion de sérotonine, ce qui exerce un effet calmant ; toutefois, certains ressentent des effets secondaires temporaires, comme une léthargie, une somnolence, et des troubles visuels. Des tests ont montré que les effets analgésiques sont dûs à l' empêchement de la dégradation des encéphalines, l' une des classes naturelles de molécules soulageant la douleur.

    

    

     L' ACTION  DU  GERMANIUM  CONTRE  LE  CANCER

            Pour les cancéreux, la clinique du Dr Asai prescrivait du Germanium organique en même temps qu' un régime sans acides et des conseils pour gérer le stress. Autre extrême, des groupes de cancérologues Américains administrent du Germanium intra-veineux à des cancéreux qui ont déjà épuisé toutes les autres options de soin, avant d' être admis dans l' essai thérapeutique Germanium.

            Parce que le Germanium organique est une substance naturelle quasiment sans toxicité démontrée, il est classée comme supplément alimentaire et non comme médicament. Cela a permis d' établir plus rapidement son action thérapeutique chez l' homme, pour de nombreuses maladies graves, y compris les cancers. Les études en cancérologie ont montré qu' au niveau cellulaire (chez l' animal et chez l' homme), la preuve de propriétés anti-cancéreuses du Germanium organique est solide et reproductible. Des expériences ont montré que le Germanium organique, à de très faibles concentrations, inhibe la synthèse de l' ADN, de l' ARN, et des protéines de ces cellules cancéreuses. D' autres études ont montré ses résultats positifs contre les cancers du colon, du poumon, et des myélomes ; et aussi sa capacité à augmenter l' espérance de vie des animaux ayant certains types de cancers, en activant des mécanismes immunitaires, incluant les macrophages, les cellules tueuses, l' interféron, et les lymphocytes T suppresseurs.

            Les études cliniques ont aussi démontré que le bien-être des patients cancéreux s' améliorait notablement, et que leurs douleurs étaient considérablement soulagées. Lorsque le Germanium organique était administré en intra-veineux, plusieurs patients ont ressenti quelques effets secondaires modérés (comme une somnolence), qui disparaissaient en quelques minutes à quelques heures. Il n' existe pas de preuve de toxicité cumulative, ni de dépression de la moëlle osseuse.

    

    

     LE  GERMANIUM  ET  LA  POLY-ARTHRITE  RHUMATOïDE

            Depuis les années 20, des métaux comme l' or, le platine, le ruthenium, et le métallocène, ont été utilisés pour traiter la polyarthrite rhumatoïde. Le Germanium organique a été utilisé dans des études cliniques, chez l' animal et chez l' homme, avec des résultats encourageants :

     1.    Des lésions primaires et secondaires d' inflammation, artificiellement induites, ont été réduites après administration orale de Germanium organique.

     2.    Des lésions installées ont été supprimées, après traitement à long terme.

     3.    Le Germanium organique a remonté les taux d' IL1, produit impliqué dans l' immuno-régulation

     4.    Le Germanium organique peut induire ou renforcer l' activité cellulaire suppressive chez les rats arthritiques et non arthritiques, qui sont radio-résistants (un manque d' activité cellulaire suppressive a été impliquée dans la pathogénie de maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde).

            Ces études suggèrent que le Germanium Organique pourrait être efficace dans la poly-arthrite, en modulant la fonction des macrophages : ceux-ci sont impliqués dans la régulation immunitaire et inflammatoire. L' inhibition des fonctions du macrophage pourrait interférer avec la présentation des antigènes pour aider les cellules T, ce qui pourrait mener à l' induction des cellules suppressives. De surcroît, l' inhibition de la production d' IL1 dans l' articulation inflammatoire pourrait aboutir à une réduction de l' inflammation locale et de la destruction cellulaire.

    

    

     GERMANIUM  ET  MALADIES  MENTALES

            Chez des patients de la “Asai Research Clinic”, le Germanium a été utilisé pour traiter la psychose chronique, la dépression, l' épilepsie, et la schizophrénie. On a suggéré que ceci pourrait être dû à :

     1.    Son effet oxygénateur, augmentant l' apport d' oxygène au cerveau.

     2.    Ses propriétés antioxydantes, qui permettent de neutraliser les radicaux libres toxiques, aidant ainsi à empêcher les lésions de peroxydation des membranes, ce qui permet de purifier la qualité du sang.

     3.    Sa capacité à capturer et éliminer des métaux lourds, tels que le mercure et le cadmium, connus pour leur toxicité neurologique sévère.

     4.    Ses propriétés immuno-stimulantes, touchant d' autres systèmes biochimiques et neurochimiques à l' intérieur de l' organisme, apportant une stimulation au système immunitaire du corps humain.

            L' amélioration des fonctions hormonales et immunitaires aura aussi son propre effet sur la santé mentale et le comportement de l' individu.

    

    

     EFFETS  THÉRAPEUTIQUES

            Considérons l' action du Germanium organique à un niveau fondamental du corps : il agit pour restaurer l' homéostasie par de multiples effets renforçant la santé (oxygénation, modulation immunitaire, action anti-radicaux libres).

     Il n' est pas surprenant de voir son action sur de nombreuses maladies sérieuses, comprenant :

                      Les candidoses (quand les levures préfèrent un environnement anaérobique).

                      Le paludisme, là où le développement de formes résistantes aux différents molécules signifie que la possibilité d' infestation peut être uniquement réduite par un système immunitaire plus fort.

                      L' ostéoporose : le Germanium organique semble diminuer les taux sériques de PTH, empêchant la diminution de la masse osseuse.

                      Les maladies de coeur, l' angine de poitrine.

                      Les problèmes circulatoires et la Maladie de Raynaud.

                      Les maladies des yeux, y compris le glaucome, les cataractes noires, les décollements de rétine, et les inflammations de la rétine et du nerf optique.

                      L épilepsie.

           

     NB : dans les cas d' angine de poitrine et d' épilepsie, quelques améliorations cessèrent après arrêt de l' administraton de Germanium.

    

    

     SÉCURITÉ

            Le Germanium organique est une substance naturelle. Il n' est pas toxique, bien qu' une variété de Germanium fabriqué en laboratoire ait montré quelques effets secondaires neurologiques transitoires.

            Il est facilement absorbé et éliminé du corps, sans subir d' altération métabolique. Après administration orale, on a démontré sa distribution ubiquitaire dans tous les organes (pas d' organes cibles spécifiques, ni de différence de distribution selon le sexe). Au bout de 12 heures, il ne reste aucune concentration résiduelle dans le corps. En 24 heures, le Germanium est éliminé dans les urines, inchangé métaboliquement,.

            Le seul compte-rendu d' une mort par Germanium a concerné une femme qui avait pris un composé de Germanium, à la dose de 600 mg par jour pendant 18 mois : elle mourut d' insuffisance rénale. L' analyse de ce composé a révélé principalement du dioxyde de Germanium, avec un peu de Germanium organique. Une autopsie a montré d' importantes anomalies cellulaires du tissu rénal, et une accumulation de Germanium dans plusieurs organes. Cependant, il a été impossible de déterminer si c' est le Germanium qui avait entrainé l' insuffisance rénale, ou si l' insuffisance rénale avait causé l' accumulation de Germanium, puisque celui-ci est éliminé surtout par les reins.

    

    

     LE  GERMANIUM  ALIMENTAIRE

            Le Germanium existe à l' état de traces dans la plupart des aliments. On le trouve en plus grandes quantités dans les palourdes, le thon en boîte, et les haricots cuisinés. Les analyses n' ont révélé que des traces dans les plantes utilisées par la médecine chinoise.

    

    

     PRINCIPAUX  EFFETS  TOXIQUES  DU  GERMANIUM

                      Malaise général.

                      Troubles gastro-intestinaux, dont vomissements, diarrhée, anorexie, perte de poids.

                      Problèmes musculaires, tels qu' une faiblesse musculaire généralisée, une atrophie musculaire diffuse, une myopathie, des troubles de la marche.

                      Sang : anémie, acidose lactique sévère.

                      Système nerveux : atteinte neurologique et musculaire, neuropathie périphérique, paresthésies (picotements et engourdissements) des extrémités, dysarthrie (mauvaise coordination de la parole), et ataxie, perte de substance au niveau de la gaine du nerf, perte de fibres nerveuses, dysfonctions du système nerveux autonome, paralysies multiples des nerfs crâniens, gliose de la moelle épinière dorsale, ataxie, fasciculations de la langue, conduction nerveuse ralentie, ataxie cérébelleuse.

                      Reins : néphropathie, et même insuffisance rénale chronique, dysfonction rénale sans protéinurie ni hématurie, insuffisance rénale persistant quelque temps après l' intoxication. Dégénérescence tubulaire, dégénerescence vacuolaire des tubules rénaux, fibrose interstitielle.

                      Foie : hépatotoxicité, hépatomégalie avec dysfonction hépatique, stéatose parfois sévère.

    

    

     PHARMACOLOGIE

            La poudre de métal pur, obtenue par Fisons chemical, a été triturée jusqu' à la 3e centésimale, et dynamisée jusqu' à la 200 CH par la méthode traditionnelle Hahnemannienne du flacon unique. Ceci a été effectué par la Pharmacie Helios.

    

    

    

     ADDENDUM : PRUDENCE   DE  MISE…

     « L' horizon chimérique » : c' est le titre de l' ouvrage d' O. Jallut (Bordeaux, 1992).

     Les extraits du chapitre « Actualité : Médecines parallèles et cancers », traitant du Germanium (p. 202-209) m' ont été aimablement communiqués par Jean-Marie Colin (Paris).

                      En théorie, pour O. Jallut :

     Selon cette source, Asaï, un ingénieur nippon, trouve du Germanium dans les plantes de médecine traditionnelle chinoise. « Comme on prétend que le cancer est très rare en Corée, où l' on mange de l' ail et du ginseng, qui contiennent beaucoup de Germanium, Asaï attribue des vertus anticancéreuses au Germanium. C' est aussi à sa teneur en Germanium qu' il attribue le pouvoir de l' eau de Lourdes. En 1966, souffrant d' une “polyarthrite” et “animé d' une foi aveugle”, il se traite avec un composé de Germanium organique », dont il vient de réussir la synthèse, d' où une amélioration spectaculaire. Avec le concours de médecins, il fonde la “Asaï Germanium Clinic” : les malades y sont traités par le seul Germanium, cancéreux inclus. « Malgré ses prises régulières de ce produit, Asaï présente un cancer de la gorge » : traité par chirurgie, il proclame sa guérison due à son oligo-élément chéri !

     Selon Jurasunas, continuateur portugais d' Asaï, « le Germanium par voie orale est donné comme une sorte de panacée contre pratiquement toutes les maladies, et surtout le cancer et le Sida » (…) Il « a une action extraordinaire pour les cancers des enfants, guéris souvent dans des proportions de 100 % ».

                      En réalité, selon O. Jallut :

     Asaï a oublié les multiples facteurs de la cancérogénèse : si, effectivement, les cancers étaient rares en Corée, il y aurait plus d' une explication, pas uniquement la consommation d' ail et de ginseng.

     Ce métal apparaît comme une panacée, dont « les taux de guérison (85 à 100%) approchent ceux que prétendaient obtenir les escrocs par correspondance du début du siècle. Or, Jurasunas n' apporte pas la moindre preuve de l' activité de son traitement », prescrit généralement après radio- ou chimiothérapie. Ses tableaux ne précisent rien des malades : ni le type ni le stade des cancers, ni les autres thérapeutiques, ni le procédé statistique utilisé. Sur cent cancers du poumon présentés, n' est-il pas curieux de relever 40% de survie à trois ans et 60% à cinq ans ?

     Depuis 1974, plusieurs équipes, aux USA et en Europe, ont testé le spirogermanium intra-veineux dans différents cancers : aucune efficacité n' a été démontrée dans les néos du rein, de l' ovaire, de la prostate, du côlon, ni dans les lymphomes et les tumeurs du SNC ; en revanche, ont été notés « des effets toxiques parfois importants ». Il en est ainsi des atteintes rénales, souvent irréversibles (au Japon, six décès et vingt cas d' insuffisance rénale obligeant à la dialyse).

     « Le Germanium est un produit dangereux , dont l' administration est toxique sur plusieurs organes (…) Coûteuse potion magique, le Germanium n' a pas fait la preuve de son efficacité anticancéreuse. On sait maintenant que sa consommation à long terme peut être très dangereuse et même mortelle ».

    

    

    

    

    

     GERMANIUM : « Encyclopedia Universalis », 1998.

    

    

     « De Germania, Allemagne

     Symbole chimique : Ge

     Numéro atomique : 32

     Masse atomique : 72,59

     Point de fusion : 937,4 °C

     Point d' ébullition : 2 830 °C

     Densité (à 20 °C) : 5,32.

    

     Semi-métal argenté qui a été découvert par Clemens Winkler dans l' argyrodite (Ag4GeS4, 2 Ag2S), et dont les propriétés chimiques avaient été prédites par D. I. Mendeleïev, en 1871, à partir de sa classification périodique, comme étant analogues à celles du silicium… d' où le nom de eka-silicium qu' il lui avait attribué. C' est un métal rare : il représente 0,0005 p. 100 de la croûte terrestre.

     Le germanium est un élément gris-blanc, cassant, dont la structure cristalline est la même que celle du diamant. Il s' oxyde à l' air, entre 600 et 700 °C, et réagit vivement avec les halogènes, avec lesquels il forme des tétrahalogénures. Il se dissout rapidement dans les bases alcalines fondues pour donner des germanates, mais résiste aux acides ; seuls les acides sulfurique ou nitrique concen-trés et l' eau régale l' attaquent sensiblement.

     On prépare le germanium à partir de ses minerais (argyrodite, germanite et reniérite) en les traitant par l' acide chlorhydrique concentré ; le tétrachlorure de germanium formé est purifié par distillation fractionnée, puis hydrolysé en hydroxyde, et finalement réduit à l' état métallique par l' hydrogène en atmosphère inerte.

     Ce n' est qu' après 1945 que le germanium a acquis une importance pratique, à cause de ses propriétés semi-conductrices très appréciées des industries électroniques. Son dioxyde (GeO2), d' un indice de réfraction élevé, est employé dans la fabrication des objectifs à grand angle pour les instruments d' optique. Le germanium possède plusieurs isotopes stables et radioactifs. Transparent dans l' infrarouge, le germanium et son dioxyde sont aussi utilisés en spectroscopie à cette longueur d' onde ».

 

 

Hyosciamus niger

 

Texte

     Étude de la plante ( W. PELIKAN) I88-I93

     Du genre JUSQUIAME, dont il existe une douzaine d' espèce nommée NACHTSCHATTENGEWACHS - "plantes des ombres de la nuit".

     "Toute en forces ténébreuses, opiniâtres, filandreuses, elle s' élève en plein milieu de la lumière et de la chaleur estivale ; puise en elles des forces qui ne suffisent pas à libérer sa forme ramassée, convulsée, et elle édifie dans la mollesse du végétatif une construction rigide, quasi osseuse. Elle a un aspect menaçant, elle évoque la sorcellerie, et cependant elle a sa beauté singulière, son élégance. Ce végétal annuel habite des terres de décombres, des lieux stériles, des fossés poussiéreux ; le botaniste la trouve en peu d' exemplaires, aussi nomade qu' un gitan"," Une année dans un éboulis pierreux, et l' année suivante à des kilomètres dans les vestiges ruinés d' un château fort. Dans un jardin médicinal, elle croit où elle veut, plutôt que là où on l' a semée. Sa petite graine grise germe assez tard en saison, et seulement lorsque le sol "couve" la chaleur de l' été. Rudolf STEINER a indiqué, dans son "cours sur l' astronomie" que des rythmes planétaires déterminés s' impriment dans les plantes grâce aux spirales d' insertion foliaire. Dans la Jusquiame, certaines influences planétaires ont été bien reçues, mais non point correctement élaborées; c' est ce qui la rend si toxique ; elle manifeste une tendance spirale recroquevillée, caricaturale. La fleur est une image expressive de la collaboration entre la lumière et les ténèbres Une feuilles est associée à une fleur, il y a 3 à 7 rameaux de couples fleur-feuille, qui forment une sorte d' entonnoir, dans lequel les graines finissent par tomber.

     On a trouvé dans la Jusquiame : L-HYOSCIAMINE , D-HYOSCIAMINE  ATROPINE, L- SCOPOLAMINE , D-L-SCOPOLAMINE. L' hyosciamine et l' atropine sont 2 formes racémiques d' un alcaloïde qui est un ester de l' acide TROPIQUE et d' un alcool secondaire, le TROPANOL. La Scopolamine n' en diffère que par l' alcool qui possède un groupe EPOXYDE.

     Le centre de gravité de la Jusquiame est manifestement la torsion spiralée, enchevêtrée de la feuille et de la fleur en dépit de la racine pivotante en forme de rave. Cette dernière sacrifie son existence au processus floral, elle meurt dès que la fleur et le fruit ont été formés (la Belladone, au contraire, fait refluer la vie, en automne, dans la racine : elle a une existence racine bien plus forte. Lorsque nous apportons de l' astralité grâce à HYOSCIAMUS, nous apportons dans le plexus solaire de l' homme qui vit dans le manteau de chaleur du globe terrestre, cette couche ethérique de l' atmosphère"( Rudolf STEINER). "I1 y a pour les plantes des domaines d' existence et des processus situés hors de leur être corporel, dans une périphérie prochaine ou lointaine, tandis que l' homme

     Hyosc. (Étude de la plante)

     porte en lui ces domaines ou ces processus" (W PELIKAN)

     (Rudolf STEINER fait référence à la Thermosphère qui n' a été découverte que bien plus tard ; elle s' étend environ de IOO à 500 Kms autour de la terre, la température y atteint IOO0 degrés, en ayant conscience que la raréfaction gazeuse à cette altitude donne à ce chiffre une signification différente). Cette plante avait été consacré autrefois à APOLLON (W PELIKAN)

     Dictionnaire des symboles page 57

     APOLLON, d' abord Dieu lunaire, et bien plus tard Dieu solaire, se présente comme un Dieu vengeur aux flèches meurtrières. I1 se révèle d' abord sous le signe de la violence et de l' orgueil... Ce personnage divin synthétise en lui nombre d' oppositions (mythologique) qu' il parvient à dominer pour finir en un idéal de sagesse.

     I1 réalise l' équilibre et 1'  harmonie des désirs, non en supprimant les pulsions humaines, mais en les orientant vers une spiritualisation progressive, grâce au développement de la conscience ("Astralité" Rudolf STEINER). 

     . Dieu-rat primitif des cultes agraires. 

     . Guerrier irascible et vindicatif. 

     . Maître des FAUVES. 

     . Berger secourable qui protège les troupeaux et les moissons. 

     . Dieu solaire traversant les Cieux sur un char éblouissant.

     APOLLON,  a été rapprochée de APELLON, APELLA signifiant PARC à MOUTONS. Le mythe représente à plusieurs reprises un Apollon berger qui fait régner l' ordre dans les parcs à moutons et qui est devenu le Dieu qui règne sur les assemblées des hommes par son éloquence et sa sagesse.

     PLATON "Ce Dieu, interprète traditionnel de la religion, s' est établi au centre et au nombril de la terre pour guider le genre humain" (La République, Platon).

     L' APOLLON celtique a un aspect guérisseur, un aspect maître des techniques.

     Le nombre d' Apollon est 7, nombre qui unit le ciel et la terre, le principe féminin et le principe masculin, les ténèbres et la lumière ; nombre de la perfection.

     Apollon est le symbole d' une victoire sur la violence, d' une maîtrise de soi dans l' enthousiasme, de l' alliance de la passion et de la raison, fils d' un Dieu, par ZEUS, et le petit fils du TITAN, par LETO, la mère ; la sagesse est le fruit d' une conquête, non d' un héritage.

 

 

LSD

 

Texte

      L.S.D & Ergot de Seigle

    

      

    

      CLASSIFICATION : Perturbateur

    

      

    

      Aperçu historique

    

     Origine d'épidémies redoutables au moyen-âge provoquant des maladies très dangereuses voire mortelles (Feu de St Antoine, Feu Sacré, Mal des Ardents).

    

      

    

      Botanique

    

     Le claviceps purpurea est un petit champignon parasite qui atteint le seigle, le froment et l'avoine. On le rencontre principalement sur le seigle sous forme d'ergot.

    

      

    

      Chimie

    

     Entre 1918 et 1944 les laboratoires SANDOZ effectuent des recherches sur le Claviceps purpurea . Ce n'est que le 16 avril 1943 que le chercheur Suisse Albert HOFMANN découvre accidentellement les propriétés hallucinogènes du LSD 25. Le chiffre 25 indique simplement que ce produit synthétisé était le 25ème corps d'une série de 27 molécules synthétisées dans cette même famille. Le L.S.D. 25 se présente sous forme d'un liquide incolore et inodore à sa sortie des laboratoires clandestins semblable à de l'eau, mais on peut le rencontrer sous forme cristallisée ; il est alors blanchâtre. Indétectable avec le chien anti-drogue;

    

      

    

      Présentation

    

     Ce sont généralement des morceaux de buvards; des morceaux de sucre, des pilules de petites tailles, de couleurs et de formes variables, qui sont offertes à la consommation des toxicomanes par les dealers . Le dosage de ces "pills" de L.S.D. est de l'ordre de 80 à 120 ug. Le L.S.D. est l'un des produits les plus actif que l'on connaisse. On ne connaît pas la dose mortelle. Les doses varient de 80 a 400 microgrammes .

    

      

    

      Mode d'emploi

    

     Ingestion - Cette drogue peut être administrée à l'insu de la personne.

    

      

    

      Effets

    

     Au bout de trente à soixante minutes après ingestion de la dose, l'usager commence à ressentir les premiers effets. Les symptômes atteignent leur maximum au bout de 2 heures et cessent après 6 heures . Cependant, des évolutions dépressives ou exaltantes peuvent se manifester jusqu'à 12 heures Les molécules du L.S.D. 25 agissent directement sur le cerveau ; elles y entraînent des séquelles, après des troubles divers, souvent irréversibles, même des la première prise .

    

      

    

      EFFETS SUR LES SENSATIONS - LES PERCEPTIONS  :

    

     Le sujet ressent une très forte intensification des couleurs, des bruits, des odeurs. Il a des hallucinations colorées, les couleurs se transforment en sons et les sons en saveurs . Les objets, les murs, les sols, les personnes alentour sont distordus et semblent onduler ou courir. L'image qu'on a de soi se bouleverse, les membres se séparent du tronc, le corps flotte, si on se regarde dans un miroir, on peut voir sa face éclater. On peut même se sentir "devenu" cadavre.

    

     ( Perturbations du rapport avec la réalité et du concepte même du MOI >>  Troubles Schizophréniques aïgus  )

    

      

    

      FLASH BACK  :

    

     L'organisme n'assimile pas la totalité du produit. Des particules se fixent dans l'organisme, se détachent provoquent un autre voyage imprévu et incontrôlable jusqu'à un mois après la prise !!

    

      

    

      EFFETS SUR L'EMOTION  :

    

     Indifférence de glace pour les êtres les plus chers. Accroissement des joies et des peines. Emotivité maladive, pleurs, frayeurs, éclats de rire.

    

      

    

      EFFETS SUR LA PENSEE  

    

     Altération du concept du temps, le passé et le présent se fondent le temps s'arrête

    

      

    

      LE VOYAGE PEUT ETRE AGREABLE OU CAUCHEMARDESQUE

    

     Les murs se déforment - Dans les verres, bouteilles, le liquide palpite comme un coeur qui bat - Un tableau devient la grande roue de la fête foraine - Des coeurs bougent, ont des pattes puis disparaissent - Le tapis se met à onduler - Le vent se lève - Les verres grandissent démesurément - Images fantastiques d'une extraordinaire intensité avec descouleurs kaléidoscopiques intenses - Les visages des gens apparaissent comme des masques grotesques, colorés -agitation motrice marquée, alternée d'inhibition motrice totale, sensation de lourdeur tête, membres, corps, crampes jambes - sensation de froid et perte de sensibilité dans les mains - Décorporalisation -

    

      

    

      USAGE MEDICAL

    

     Usage psychiatrique exclusivement a titre semble t il expérimental.

    

      

    

      Dépendance physique  : Non

    

      

    

      Dépendance psychique  :

    

     Non mais dépend notamment de la stabilité affective et psychologique de l'usager - également de la pureté des produits .

 

 

Morphinum

 

Texte

      CLASSIFICATION : Dépresseur

    

     Pour rappeler Morphée fils de la nuit et du sommeil.

    

      

    

      Histoire

    

     Signalée dès 1688 sous le nom de magistère d'opium, c'est seulement en 1803 que la morphine aurait été isolée par DE ROSNE. Elle fut alors connue sous le nom de "Sel de Drosne" . Ce produit est assimilé en 1831 par le manuel de matière médicale à la narcotine qui n'est pas employée comme médicament. Dans ce manuel, on y décrit la morphine à côté d'autres produits. Description par Mr SERTURNER. C'est en fait à ce dernier qu'il faudrait attribuer la découverte de la morphine . Cependant, cette paternité lui a été contestée par Mr SEGUIN, chimiste de NAPOLEON, qui aurait décrit la morphine dans un mémoire en 1804.

    

     La morphine fut administrée tout d'abord par voie stomacale. Ensuite, fut mise au point la méthode endermique qui consistait à mettre le derme à nu, puis à y déposer la dose de morphine voulue. C'est finalement grâce à l'invention de la seringue de PRAVA, et surtout grâce à son utilisation massive par les médecins militaires lors de la guerre de 1870 que la morphine connue une grande vogue et sa notoriété.

    

     Actuellement, la morphine est toujours l'analgésique classique le plus efficace pour soulager des douleurs aiguës, mais son utilisation décroît à mesure qu'apparaissent de nouvelles drogues synthétiques dont on pense qu'elles engendrent moins la dépendance.

    

      

    

      

    

      Provenance

    

     Principal composant actif de l'opium. La morphine est le premier alcaloïde connu de l'Opium .

    

      

    

      Chimie

    

      Présentation  :

    

    

     • Ampoules prêtes à l'injection

     • Poudre - Cachets - Boissons -

     • Poudre blanche très soluble dans l'eau, la morphine est présentée en ampoules de chlorhydrate de morphine à 1 ou 2 centigrammes .

    

      

    

      

    

      Mode d'emploi

    

    

     • Injection - Ingestion - Prise nasale

     • En médecine utilisée comme hypo-analgésique à la dose moyenne de 2 centigrammes par jour. Par voie orale, l'action pharmacodynamique est plus lente se manifester, mais elle dure beaucoup plus longtemps .

    

      

    

      

    

      Effets (montée, descente, durée, tolérance, dépendance, surdose )

    

      EFFETS POSITIFS  :

    

     - Abolition des douleurs

    

     - Euphorie - Sensation bien être hyperactivite intellectuelle

    

     - Effets voisins de ceux de l'opium

    

      

    

      EFFETS NEGATIFS  :

    

     - Amaigrissement - Diminution des réflexes tendineux - Frigidité troubles divers, abcès, sida, ralentissement rythme respiratoire.

    

      

    

      DUREE DES EFFETS :

    

     - Une injection toutes les 2 à 3 heures.

    

      

    

      Surdose  : Oui. Dépression respiratoire.

    

      

    

      Dépendance  :

    

     - Physique très forte.

    

     - Psychique ??? à voir.

    

      

    

      Tolérance  : Grande tolérance.

    

      

    

      Divers

    

      Prix  :

    

     - Prix moyen de revente aux consommateurs en 1990 : 800 à 1 000 FrF. le gr.

    

      

    

      Classement  :

    

     - Psycholeptique ou Dépresseur

    

      

    

      Détection  : Oui - urine.

    

      

    

      Progression  :

    

     Les saisies :

    

     1984 5,015 KG

    

     1985 0,386 KG

    

     1986 0,003 KG

    

     1987 0,062 KG

    

     1988 0,122 KG

    

     1989 0,548 KG

    

      

    

      Fabrication  :

    

     Elle est fabriquée à partir de l'opium recueilli par incision de la capsule de pavot ou à partir de la paille de pavot.

    

      

    

      Usage médical  :

    

     Les potions analgésiques à base de morphine ont été préconisées dans le traitement des manifestations douloureuses rencontrées surtout en cancérologie.

 

 

Murex

 

     L'ANIMAL

     Murex Purpurea ( In Manuel de préparation homéopathique. Usage et préparation des remèdes. 1870. JAHR)

     Purpurea patula, cochlea veram purpuram fundum; pourpre antique; purpurschnecke.

     Coquille ovale, sillonnée en travers, hérissée de tubercules, surtout sur le jeune âge, à spire assez courte, ouverture évasée. Couleur d'un roux noirâtre en dehors; la columelle d'un jaune roussâtre; le bord droit assez blanc. Ce coquillage habite la Méditerranée, où il est assez commun. Sa liqueur qui est la vraie pourpre, est conservée dans un grand repli qu'il a sur le dos, près du cou, en forme de gibecière; il faut être bien adroit pour recueillir ce suc, car il le jette promptement dehors. Chacun de ces petits animaux en contient environ plein la moitié de la coquille d'une petite noix. Ce suc étant tiré de l'animal, est d'abord bleu, ensuite d'un beau vert, puis d'un magnifique rouge purpurin. Le linge teint de ce suc conserve toujours sa couleur.

     Pour l'usage homéopathique, on prépare les trois premières atténuations du suc par la trituration.

    

     Tota Mulier In Utero (Dr Luc Xhaard, Poulseur, in Les Echos du CHL, No 61)

     ....Ce serait en Crète que les Phéniciens auraient acquis leur habileté à extraire et à fixer la pourpre. Déjà en 1600 avant J.C., à Knossos, on réservait la pourpre aux costumes de cour. Cette teinte, assimilée à la fortune sociale, allait dominer le monde gréco-romain.

     Le bolinus brandaris, famille des Murex, est le mollusque gastéropode méditerranéen qui donne la pourpre.

     La coquille est massive, avec un long canal siphonal presque fermé et une spire courte garnie d'épines peu pointues, couleur beige.

     La caractéristique de Murex est de préférer la chair fraîche des palourdes et des huîtres (les autres mollusques sont nécrophages). Il perfore leur coquille à l'aide d'une langue garnie de denticules (radula) dont l'action est renforcée par l'émission de substances chimiques corrosives, il atteint ainsi les chairs de sa victime qu'il avale goulûment.

     Le Murex sécrète une substance d'un blanc laiteux, la " Punicine ", qui accentue le durcissement de l'enveloppe de ses œufs, ce qui les rend immangeables pour ses prédateurs. Ce serait cette substance qui, en s'oxydant à l'air, donne la " pourpre ".

     Les anciens brisaient les coquilles des Murex et les laissaient macérer dans des bassins avant de recueillir la teinture. La rareté et l'inaltérabilité de cette teinture en firent l'attribut de la richesse et de la puissance (noblesse-clergé).

     L'analyse chimique nous révèle une " dibromoindigotine ".

     Symboliquement que peut évoquer Murex ?

     --Une coquille : le symbole de la fécondité (son dessin e sa profondeur rappelant l'organe sexuel féminin) et par extension le plaisir sexuel.

     --Une spirale : symbole cosmique de la lune et symbole érotique de la vulve, donc symbole de fertilité et fécondité

     --Rouge : symbole du principe de vie (le sang), le rouge sombre est femelle secret, représentant le mystère de la vie.

     Après une description des principaux symptômes de Murex l'auteur conclu : Murex purpurea, liquide destiné à protéger les œufs, fait une fixation sur sa fécondité, la matrice étant l'organe clé. Son incertitude à procréer la fait osciller entre déprime et nymphomanie (essaie-t-elle par une activité sexuelle intense de retrouver son pouvoir fécondant perdu ?).

    

     SYMBOLOGIE

     Rouge-Pourpre (DDS) : Universellement considéré comme le symbole fondamental du principe de vie, avec sa force, sa puissance et son éclat, le rouge, couleur de feu et de sang, possède toutefois la même ambivalence symbolique que ces derniers....Le rouge vif, diurne, solaire, centrifuge, incite à l'action; il est l'image d'ardeur et de beauté, de force impulsive et généreuse, de jeunesse, de santé, de richesse, d'Eros libre et triomphant...Mais incarnant la fougue et l'ardeur, le rouge est aussi par excellence la couleur guerrière...Lorsque le symbolisme solaire l'emporte et que Mars ravit Venus à Vulcain, le guerrier devient conquérant et le conquérant Impérator. Un rouge somptueux, plus mûr et légèrement violacée, devient l'emblème du pouvoir, qui bien vite s'en réserve l'exclusif usage. C'est la pourpre : cette variété de rouge était à Rome la couleur des généraux, de la noblesse, des praticiens; elle devint par conséquent celle des empereurs..Le code de Justinien condamnait à mort l'acheteur ou le vendeur d'une étoffe pourpre. C'est dire qu'elle était devenu le symbole même du pouvoir suprême.

    

     Jambes croisées (DDS) : ...L'Empereur...quatrième arcane du Tarot, la lame de l'Empereur symbolise précisément ce qu'elle représente : l'empire, la domination, le gouvernement, la puissance, le succès, l'hégémonie, la suprématie de l'intelligence dans l'ordre temporel et matériel..position des jambes croisées pour se défendre contre les influences mauvaises et, en même temps retenir les forces favorables.

 

 

Sabina

 

     JUNIPERUS RIGIDA 1. rigida S. & Z. (1846). Haut. 12 m.

     Il vit dans la nature au lapon, en Corée, en Mandchourie, en Chine orientale, en plaine ou en montagne, jusqu' à 1500 m d' altitude.

     Sur le tronc simple ou multiple de ce petit arbre, les branches s' étalent, s' arquant aux extrémités, et les rameaux en retombent directement.

     On reconnaît ce Genévrier à ses feuilles aciculaires, particulièrement raides (rigida.~), longues de 15 à 25 mm, creusées comme en une gouttière, et terminées par une véritable épine, vulnérante, dangereuse... D' une nuance vert jaunâtre elles ont une mince bande de stomates claire au-dessus.

     Un petit arbre pittoresque dont il faut d' ailleurs apprécier la rusticité sans défaillances et l' excellent comportement en sol pierreux et aride.

           

     JUNIPERUS SABINA l. Sabina L. (17S3). N. COMMUNS: Sabine, Genévrier Sabine. Haut. 3 à S m dam la nature comme en culture.

     Arbrisseau très étalé, il vit librement sur les sols caillouteux et calcaires des montagnes d' Europe, des Pyrénées au Caucase, entre 1 400 et 2 300 m d' altitude, et aussi de la Mongolie, du Turkestan et de l' Altaï.

     Jeune, il présente uniquement des feuilles aciculaires; adulte, il a surtout des feuilles squamiformes et encore des feuilles aciculaires, mais seulement sur les rameaux derniers nés; âgé, il porte en outre des feuilles presque aciculaires sur les rameaux les plus anciens. Trois sortes de feuilles donc... Les Genévriers sont toujours compliqués!

     Si l' on froisse le feuillage, il en émane une odeur très caractéristique... Ia célèbre odeur de Sabine! I1 suffit de l' avoir humée quelquefois pour ne plus l' oublier: c' est infect... et je suis polie!

     Chez ce Genévrier dioïque, les pieds mâles sont habituellement moins prostrés que les pieds femelles.

     On ne plante pour ainsi dire jamais l' espèce type dans les jardins, mais par contre très couramment ses cultivars. Ceux-ci se montrent très rustiques, résistants à la sécheresse et admirablement adaptés aux sols pierreux et calcaires... ce qui ne les empêche pas de bien pousser dans les sols fertiles et normalement humides.

     Ils préfèrent les expositions ensoleillées.

           

     Juniperus Sabina ' Arcadia' J. Sabina arcadia Grootend. (1949). Haut. 0,60 à 0,80 m.

     On peut s' imaginer un Genévrier aux branches étalées, à la manière du célèbre ' Tamariscifolia', mais plus bas, et portant surtout des feuilles squamiformes, très petites et vert gazon.

           

     Juniperus Sabina ' Blue Danube' J. Sabina ' Blue Danube' Blaauw & Co. (19SC).

     Un buisson aux branches étalées, mais dont les extrémités se relèvent, et à peine bleu malgré son nom... il ne l' est que sur des feuilles aciculaires peu visibles, dispersées parmi des feuilles squamiformes.

           

     Juniperus Sabina ' Broadmoor'

     Sabina ' Broadmoor' D. Hill. ex Wyman (1963).

     Jeune, il étale ses branches comme un ~Arcadia', en vieillissant il a tendance à s' élever en son centre

     Son feuillage est squamiforme et vert grisâtre

           

     Juniperus Sabina ' Cupressifolia' 1. Sabina var. cupressifolia, A;t. (1789). Haut. 2 m.

     Une forme femelle. Un buisson large dont les branches se couchent en général, un petit nombre seulement se redressant, mais jamais jusqu' à la verticale. Une fructification surabondante, de Ce cultivar a surtout des feuilles squamiformes (cupressifolia, à feuilles de cyprès) et d' un vert légèrement bleuté.

     Sous le nom de ' Cupressifolia' on vend à l' occasion le suivant... qui est une forme mâle!

           

     Juniperus Sabina ' Erecta'

     J. Sabina erecta Hort. Holl. ex Beissn. (1891). Syn. J. Sabina cupressifolia Hort. non Ait.; J. Sabina Hort. Holl.  Haut. et diam. 4 à 5 m.

     Ses branches sont obliques, mais avec les extrémités inclinées, et ses feuilles squamiformes.

     Depuis longtemps connu, ce cultivar se distingue à peine du type sauvage mâle.

           

     Juniperus Sabina ' Femina' J. Sabina Jemina Hesse (19S8). Haut. 2 à 3 m.

     Une forme femelle, aux branches presque prostrées, aux rameaux ascendants et différant à peine du type sauvage femelle.

           

     Juniperus Sabina ' Hicksii' J. Sabina var. Hicksii Grootend. (1940). Haut. 1 à 1,5O m.

     I1 est bâti comme le cultivar ' Erecta', mais il reste bien plus petit et, l' âge venant, ses branches s' étalent beaucoup sur le pourtour. Tout son attrait vient de ses nombreuses feuilles aciculaires qui le piquent de points brillants et bleutés... lui qui autrement serait tout vêtu d' un vert-brun un peu triste. L' hiver, aux expositions bien ensoleillées, ces aiguilles paraissent effleurées de reflets mauves.

           

     Juniperus Sabina ' Mas' J. Sabina mas Grootend. (1940). Haut. 1,30 m.

     Malgré le nom il ne s' agit pas là d' une forme mâle: les plantes âgées fructifient!

     Ce cultivar ressemble beaucoup au réputé ' Hicksii ', mais ses feuilles aciculaires sont d' un bleuté moins frappant, et qui passe en hiver au violet foncé. On ne trouve d' ailleurs que des feuilles en écailles sur les extrémités des rameaux.

           

     Juniperus Sabina ~Skandia' J. Sabina ' Skandia' Grootend. (1953). Haut. 0,60 m.

     Bâti comme ' Arcadia', il reste plus bas, se revêt d' un vert grisâtre ou jaunâtre et porte surtout des feuilles en aiguilles.

           

     Juniperus Sabina ' Tamariscifolia' J. Sabina var. tamariscifolia Ait. (1789). Haut. 1 m, diam. 1,50 à 2 m.

     Le beau, le très beau Genévrier, si net, si bien défini, si bien rangé, toutes ses branches horizontales se pressant les unes sur les autres et le marquant tout autour du relief des ramules terminaux.

     Ses feuilles sont surtout aciculaires, très courtes effilées en pointes arquées, mais leur face supérieure bleutée reste cachée, si bien que ce résineux parait presque entièrement vert, d' un très beau vert bien nourri... et cette uniformité sérieuse convient admirablement à la noblesse de sa forme. Pourquoi souhaiter la sélection d' un clone dont les feuilles aciculaires montreraient mieux leur face bleutée ? (Pl. couleurs pp. 107 et 126.)

     Ce Genévrier vit librement dans le sud de l' Europe en Espagne en particulier' mais le clone couramment commercialisé est considéré comme un cultivar.

           

     Juniperus Sabina ' Variegata'

     J. Sabina var. variegata (West.) Carr. (1855). Haut. 0,80 à 1 m, diam. I à 1,50 m.

     Ce buisson large, compact et plus ou moins prostré, est entièrement fait de feuillage en écailles et celui-ci se panache de blanc sur les pousses de l' année.

           

     Juniperus Sabina Von Ehren'

     J. Sabina ' Von Ehren' Kuml. (1936). Syn. J. Sabina ' Von Ehron' Hort. Amér.

     Haut. et diam. 1,50 m.

     . Aussi large que haut de forme très ouverte. il porte des feuilles en aiguilles, pointues et d' un vert léger.

           

     JUNIPERUS SARGENTII

     *J. Sargentii (Henry) Takeda. Syn. J. chinensis var. Sargentii Henry (1912).

     Haut. 0,60 à 0,80 m, diam. 2,50 à 3 m dans la nature comme en culture.

     11 vit à l' état sauvage sur des pentes abruptes et rocheuses des montagnes au Japon et en Corée, et aussi sur les côtes de l' île de Hokkaido dans le nord du Japon.

     C' est un arbrisseau prostré, aux longues branches couchées sur le sol, mais aux rameaux ascendants. Jeune, il présente des feuilles squamiformes et des feuilles aciculaires; adulte, il ne porte presque plus que de ces dernières. Mais elles sont très serrées contre le ramule (1), et la plante apparaît dans son ensemble d' un vert bleuté très uni.

     Ses origines prédisposent le Juniperus Sargentii à ne pas craindre le froid, et à vivre à l' aise dans les sols pauvres et rocailleux à la condition de jouir d' une atmosphère assez humide. Ses ramules froissés sentent fort: leur odeur rappelle celle du camphre.

           

     Juniperus Sargentii ' Glauca'

    

     J. Sargenrii' Glauca' Welch (1966). Syn. J. chinensis var. Sargentii f. glauca Grootend. (1940).

     Comme le type, mais il pousse moins vite, présente des ramules beaucoup plus fins, et son feuillage est vert grisâtre.

           

     Juniperus Sargentii ' Viridis'

     J. Sargenrii ' Viridis' Welch (1966). Syn. J. chinensis Sargentii f. • viridis G rootend. ( 1 940).

     Comme le type, mais sans reflets bleutés, d' un splendide vert pur.

           

     JUNIPERUS SCOPULORUM J. scopularum Sarg. (1897). Haut. I S m, en culture encore mal connue.

     ( I ) Si l' on veut être puriste, il faut plutôt parler de feuilles squame-aciculaires.

 

 

Sambucus ebulus

    

     Sambucus, voir l'espèce précédente. Ebulus, nom latin de la plante.

     Hièble, ou Yèble, du latin ebulum, devenu ièble, et écrit hièble pour éviter la confusion de l'i initial avec j.

     = Ebulum humile Garcke, Sembucus humilis Lam.

    

     Noms vemaculaires. - Fr. : Yèble, Petit-Sureau, Sureau Yèble, Herbe à punaises. All. : Attich, Zwerg-Holunder, Zwergflieder.

     Angl.: Dwarf Elder, Danewort, Blood-hilder.

     Esp.: Yezgo, Matapulgas.

     Ital. : Ebbio, Nibbio, Ebulo, Sambuchella.

    

     Description. - (fig. 981). Grande plante herbacée de 1" à 150 cm de hauteur, ,vivace, à tige souterraine rampante, presque ligneuse, et produisant de nombreux rameaux qui se redressent. Tiges et feuilles à odeur désagréable. Tige sillonnée longitudinalement, simple ou peu rameuse, à moelle blanche très développée, feuilles opposées, composées de 7 à il folioles, celles-ci longuement atténuées en pointe. Deux grandes stipules foliacées, vertes, inégales, à la base des feuilles. Fleurs (fig. 982, 983 ovaire avec calice) blanches ou rougeâtres vers l'extérieur, à odeur d'amande amère, disposées en grands corymbes élargis. 5 sépales courts. 5 pétales étalés aigus au sommet. 5 étamines à anthères violettes ou rougeâtres, extrorses. 3 carpelles, 3 stigmates, ovaire adhérent à 3 loges renfermant chacune un ovule anatrope. Le fruit est une baie globuleuse, noire, luisante, à suc cramoisi, contenant 3 graines à albumen charnu, à embryon long.

    

     Floraison. - Juin-juillet. Fructification. Septembre-octobre.

    

     Distribution geographique - Fossés et bords des chemins. Préfère les terrains argilo -calcaires. Ne s'élève guère au-dessus de 1 400 m. Presque toute l'Europe. Afrique septentrionale. Ouest de l'Asie.

    

     Parties employées. - Les baies (Pharmacop. fr. 1884, espagn. 1884) ; les racines (Pharmacop. espagn. 1884), les feuilles (Pharmacop. espagn. 1884).

    

     Culture. - Espèce vivace ; aime les terrains un peu argileux, frais, fertiles et profonds.

    

     Chimie

     Les feuilles contiennent du saccharose (jusqu'à 2,4 % du poids sec) ; des sucres réducteurs (2,6 %) (aussi dans la racine, les fleurs et les fruits) [11; une huile essentielle (0,0763 ID/0), d = 0,8998, contenant de l'acide palmitique et un alcool non précisé [2] ; de l'invertine et une petite quantité d'émulsine [3] [4]. Les feuilles ne contiennent pas de glucoside cyanogénétique comme le S. nigra [1] [5] [6], mais un autre glucoside dédoublable par l'émulsine, de même les fleurs et les fruits [4].

    

     La racine contient une diastase dédoublant l'acide cyanhydrique et une diastase formatrice de nitriles [9]. L'écorce des racines et des rameaux contient un principe amer, de l'émulsine mais pas de glucoside [3] [5].

    

     Le fruit contient de l'acide valérianique, une huile essentielle, un tanin, les acides malique et tartrique, des sucres, une anthocyane [7], de même la racine [8j. Pas de glucoside cyanhydrique dans les fruits verts [1].

    

     DANJOU a trouvé dans les feuilles fraîches 0,403 à 1,816 % de sucres réducteurs et 0,729 à 1,441 de saccharose ; dans les feuilles desséchées 2,630 % de sucres réducteurs et 2,415 de saccharose ; dans les fruits verts 0,837 de sucres réducteurs et 0,711 de saccharose [1] [4]. Dans la racine, HARLAY a dosé 0,286 % de sucres réducteurs et 0,417 de saccharose [10] et BOURQUELOT et DANJOU 0,300 de sucres réducteurs dans l'écorce et 0,270 dans le cylindre central, et respectivement 0,460 et 0,370 de saccharose [1].

    

     Ajoutons que BLANC a trouvé dans la plante un alcaloïde très abondant dans le parenchyme cortical et la moelle des organes jeunes; il affectionne plus volontiers le liber des organes âgés. Très abondant dans l'embryon et la jeune pousse il diminue dans les organes âgés [11}. Cet alcaloïde ne semble pas avoir été retrouvé par les chercheurs ultérieurs.

    

     Pharmacologie

     Les différentes parties de la plante sont purgatives, diurétiques, diaphorétiques (CAZIN). L'écorce de la tige et le suc des fruits sont purgatifs, la poudre de racine éméto-cathartique [11]. Les feuilles et les baies sont purgatives. Pour obtenir le suc des fruits, ceux-ci sont écrasés et abandonnés à la fermentation jusqu'à ce que le suc soit éclairci (au bout de 3 à 4 jours) ; ce dernier est ensuite passé avec expression et filtré (Codex 1884). Ce suc étendu dans une grande quantité d'eau chaude produit l'effet diaphorétique, mais, administré d'une manière plus concentrée, il agit sur les intestins et provoque la purgation (CAZIN).

     D'après LECLERC, l'Hièble peut être substituée au Sureau noir (LECLERC).

    

     BIBLIOGRAPHIE

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     4. - DANJOU (Em.). - Application des procédés biochimiques à la recherche et au dosage du sucre de Canne et des glucosides dans les plantes de la famille des Caprifoliacées. Etude de la sambunigrine. Paris, 1906 (Thèse Doct. Univ. Paris, Pharmacie, 1906).

     5. - GUIGIZARD (L.). -- C. R. Acad. Sc., 1905, 141,1193-1205.                                       

     6. -VAN ITALLIE (L.). - Arch. der Pharm., 1905, 243, 553-554 ; Pharmac. Weekblad, 1905, 42, 825-827.

     7. - ENZ (J. B.). - Vierteliahress. prakt. Pharm., 1859, 8, 509-518.

     8. - ENZ (J. B.). - Viertellahress. prakt. Pharm., 1859, 9,15-18.

     9. - ROSENTRALER (L.). - Arch. der Pharm., 1913, 251, 56-84.

     10. - HARLAY (Marcel). - Le saccharose dans les organes végétaux souterrains. Etude de l'action de l'invertine sur les réserves solubles des parties souterraines des plantes). Paris, 1905 (Thèse Doct. Univ. Paris, Pharmacie, 1905).

     11. - BLANC (Alfred). - L'Hièble (Sambucus Ebulus) (Etude pharmacologique). Montpellier 1905 (Thèse Doct. Univ. Montpellier, 1905, Pharmacie).

 

 

Sambucus nigra

 

     RESSOURCES MÉDICINALES DE LA FLORE FRANÇAISE

    

     CAPRIFOLIACÉES

    

                                   Sambucus nigra . -Sureau noir

    

     Sambucus, nom latin de la plante, du grec sambuké, nom d'une sorte de harpe triangulaire, qui aurait par extension été appliqué aux flûtes tirées du Sureau, puis au Sureau (le nom de la sambuque est dérivé de celui de son inventeur Sambyx) ; ou bien rapport possible avec l'adjectif sandux qui veut dire rouge (à cause des fruits).

     Nigra, noire (du latin niger).

     Sureau, pour seüreau, dérivé de l'ancien français seü qui est le latin sabucum, de sabucus employé indifféremment avec sainbucus.

    

     Noms vernaculaires. - Fr. : Sureau, Grand Sureau, Suseau, Arbre de Judas, Hautbois.

     All. : Schwarzer Holunder, Holunder, Holunder-Baum, Flieder.

     Angl. Common Elder, Elder-tree, Black-berried elder, Bourtree.

     Esp. Sanco.

     It. : Sambuco, Zambuco.

    

     Description - (Pl. XXXIII c). Arbrisseau ou arbre de 4 à 5 m pouvant atteindre 10 m de hauteur, à écorce jaune brunâtre verruqueuse, à moelle abondante, blanche. Feuilles opposées, composées de 5 à 7 folioles pétiolées, ovales, aiguës au sommet, dentées; souvent de très petites stipules à la base des feuilles. Bourgeons ovales aigus, deux écailles à leur base. Corymbes larges à 5 branches principales. Fleurs (fig. 980) blanches, odorantes, groupées en larges cymes corymbiformes très fournies. Cinq sépales courts. Corolle régulière de 6 à 9 mm de large ; 5 pétales étalés ou renversés, ovales arrondis, soudés par leur base seulement. 5 étamines à anthères jaunes extrorses. 3 carpelles, 3 stigmates. Ovaire adhérent à 3 loges renfermant chacune un ovule anatrope. Baies globuleuses noires (à maturité), contenant 3 graines à albumen charnu, à embryon long. Racine ligneuse.

    

     Floraison. - Juin (juillet aux grandes altitudes). Fruits murs en septembre et octobre.

    

     Distribution géographique. - Haies et bois de toute la France. Arménie, Caucase. Ouest de la Sibérie. Algérie. Tunisie.

    

     Parties utilisées.∑ ƒ- Les fleurs (Pharmacop. fr. 1937 et 1884 ; allem. 1926 ; belge 1930 ; hongr. 1934 ; ital. 1929 ; néerland. 1926 ; portug. 1935 ; roum. 1926 ; suéd. 1946 suisse 1933).

    

     Les fruits (Pharmacop. fr. 1884; ital. 1929 ; suisse 1933; belge 1906; croate 1901 esp. 1884 ; hongr. 1888 ; néerland. 1905 ; roum. 1893 ; ... ).

    

     L'écorce moyenne (interne) blanche et mince qui revêt directement le bois (Pharmacop. fr. 1884 ; espagn. 1884, etc.).

    

     La feuille (Pharmacop. espagn. 1884).

    

     Culture. - Commun dans les sols frais, légers, à demi-ombragés,,

    

     Récolte. - On récolte les inflorescences, privées des plus gros pédoncules ou pédicelles, quand la plupart des fleurs sont épanouies.

     On récolte l'écorce interne à l'automne en raclant superficiellement les tiges et en enlevant le liège et le tissu phellodermique sous-jacent, pour ne garder que la zone libérienne qu'on détache par lambeaux que l'on fait sécher à l'air ou à l'étuve.

    

     Anatomie. - La tige : épiderme à paroi épaisse ; suber sous-épidermique ; parenchyme cortical collenchymateux vers l'extérieur ; fibres péricycliques à paroi épaisse et fortement sclérifiée, disposées sur un rang. Moelle abondante avec cellules à tanin dans la région périphérique. Cristaux d'oxalate de calcium en poudre dans le liber et le parenchyme cortical [1].

     Les feuilles ont à la surface de l'épiderme des poils tecteurs unicellulaires et coniques et des poils glanduleux bicellulaires supportés par un pédicelle unicellulaire. Stomates à la face inférieure entourés par trois ou quatre cellules sans direction déterminée. Nervure médiane à 3 faisceaux libéro-ligneux isolés. Oxalate de calcium pulvérulent.

    

     Chimie

     *Les fleurs contiennent 0,027 % du poids sec (0,0037 % du poids frais) d'une huile

     essentielle butyreuse [2] avec un terpène C1O H16 E =  172° [4] [3], et un corps ressemblant à une paraffine [4] (le stéaroptène de l'huile est un mélange d'acide palmitique et d'un carbure d'hydrogène, le tricosane C23 H4{5} ) ; 1,064 % (d'organe frais) de sucres réducteurs,0,255 % de saccharose [6], de l’invertine, de l'émulsine [7] ; un tannin, du mucilage, une résine [8], 8 % de cendres contenant du cuivre [9], du malate de calcium, des sulfate et phosphate de calcium [8], du nitrate de potassium    [10]; un glucoside flavonique le rutoside (= eldrine) [11] donnant par hydrolyse du quercétol, du glucose et du rhamnose [12]; des traces d'un glucoside Cyanhydrique (sambunigroside) [7} [6] [10]; de la choline [13, p. 705].

    

     *Dans les fruits on a dosé (en septembre) 79,14 à 81,87 %,d'eau ; 4,66 à 5,83 de sucres (en sucres intervertis) ; 0,87 à 1,28 d'acide malique ; 0,288 à 0,339 d'acide tannique; 2,43 à 2,70 de substances azotées ; 6,25 à 7,98 de substances de membrane ; 0,53 à 0,79 de cendres; 0,116 à 0,135 % de P205 [18]. Les cendres ont donné: 45,3 à 46,56 % de K20; 2,48 à 3,52 de Na,0 ; 7,11 à 8,47 de CaO 6,0 à 7,69 de MgO 0,37 à 0,38 de Fe.0,; 12,26 à 14,75 de P,0,5 ; 5,41 à 5,64 de SO, 1,17 à 1,21 de SiO2 0,52 de CI ; 12,31 à 18,57 de CO, [18]. DANJOU a trouvé en % de poids frais 0,528 (30 juillet) à 0,600 (5 août) de sucres réducteurs et des traces (30 juillet) à 0,7 21, (5 août) de saccharose, et les diastases invertine et émulsine (30 juillet) [7].

     On a également dosé dans les fruits 1,20 % de pentosanes [171 ; des lipides (0,88 % de la substance fraîche, 6,1 % du poids sec) [19] (localisés dans les graines) ; et en % de poids sec 21,87 de sucres intervertis ; 2,91 de tannins ; 3,51 de pectine ; 3,05 d'acides libres ; 7,37 de cendres totales ; 18,37 de protéine brute [20}.

     Les fruits contiennent également des traces d'huile essentielle, une résine, une cire, une substance colorante rouge, un peu d'acide citrique, les acides malique et tartrique [14] (ces deux derniers acides n'ont pas été retrouvés par Kunz et Adam    [ 15]) ; de la tyrosine [16] ; un glucoside cyanhydrique (dans les fruits non mûrs) [21] qui manque dans les fruits mûrs [22].

     KARRER et WIDMER ont étudié la substance colorante des baies, la sambucine (sambucoside), dont le chlorure se décompose en glucose, rhamnose et chlorure de cyanidine [23]. Mais plus récemment on a trouvé qu'il y avait dans le péricarpe deux substances colorantes : un cyanidine-monoglucoside (identique à la chrysanthémine) dont le chlorure a pour formule C21H21O11Cl + 13/4 H2O ; et la sambucicyanine C17H,,50O26Cl2 + '7 H,O qui est un composé bimoléculaire de la chrysanthémine avec un cyanidine-aldopentoseglucoside (pas de rhamnose) [24] [25) [26] [27, p. 1651}.

    

     *L'écorce des rameaux verts de 2e année contient : de l'acide valérianique ; des traces d'huile essentielle ; des lipides ; des sucres ;de la pectine ; de l'acide tannique; des malates de potassium et de calcium ; du chlorure de potassium ; du sulfate de potassium ; du sulfate et du phosphate de calcium ; du phosphate de magnésium [28] ; environ 7 %. de nitrate de potassium [10} -, de la conicine (cicutine, coniine) [29], contestée par ZELLNER [30} et YARDIN [31] ; de l'émulsine [22] ; un tannin ; une résine purgative, une huile jaune rouge ; un alcaloïde appelé sambucine mais de formule inconnue [32]; 0,219 % de sucres réducteurs ; 1,110 % de saccharose ~en % de poids d'organe frais) [7] [6].

     D'après d'autres recherches l'écorce contient une substance de formule C2,H40O2, F = 216° ; une autre de formule C22H40O. F = 179°; probablement de l'alcool cérylique ; les acides stéarique et myristique ; une substance de point de fusion 245°; un composé ressemblant à l'acide platanolique ; un acide résinique ; un peu de phlobaphène, du sucre interverti, des tannins, de la choline [30, pp. 165-170] ; YARDIN a caractérisé la présence de choline et d'autres produits basiques présentant les réactions générales des alcaloïdes [31]. L'écorce des rameaux a donné 11,7 % de cendres dont 13,96 de K2O; 0,97 de Na2,O; 30,92 de CaO ; 10,73 de MgO ; 8,05 de P2O5 ; 5,82 de SO3 ; 5,46 de SiO2 ; 0,35 de Fe2O3 ; 0,18 de CI [83].

    

     *Les feuilles  contiennent un glucoside cyanogénétique le sambunigroside (sambunigrine) [6] [7] [34] C14H17O6N, cristallisant en aiguilles, F = 151°  [a].d = - 76,3° (isomère de l'amygdalonitrile-glucoside), donnant 8,61 % d'acide cyanhydrique, 61,26 de glucose et de l'aldéhyde benzoïque ; on en trouve 1,1 g dans 1 kg de feuilles (VAN ITALLIE a dosé 8,3 mg d'acide cyanhydrique dans 100 g de feuilles fraîches [36]). On a trouvé aussi dans les feuilles : 0,235 à 0,060 de sucres réducteurs et 0,755 à 1,020 de saccharose en % de poids frais, des enzymes, l'émulsine (en petite quantité) [7] et l'invertine [6] [7], un enzyme formateur de nitrile [37] ; du nitrate de potassium [7] (7 à 8 %.) [10], du carotène (0,014 % du poids frais) [35]. Dans les feuilles CHARONNAT et BEAuQuESNE ont dosé jusqu'à 81, mg de vitamine C pour 100 g d'organe frais [37 bis].

    

     Pharmacologie et mode d'emploi

     *Les fleurs ont des propriétés sudorifiques (CAZIN) :

     Fleurs de Sureau            5 g

     Eau distillée bouillante   1 000 g

     Faire infuser pendant 1/2 heure et passer (Codex 1884).

    

     LECLERC recommande au lieu de l'infusion, qui serait d'une activité médiocre, le Vinaigre obtenu en faisant macérer 4 jours

     Fleurs séchées 1 partie.

     Vinaigre de vin 12 parties.

    

     On l'utilise sous forme d'Oxymel ainsi composé :

     Vinaigre de Sureau        200 g

     Miel blanc             W0 g

     Faire cuire doucement jusqu'à consistance sirupeuse.

     100 à 200 g par jour produisent des effets diaphorétiques comparables et même supérieurs à ceux de la Salsepareille [381.

    

     La fomentation (Codex 1884) :

     Fleurs de Sureau            _          3g

     Eau bouillante      Q. S.

     a été utilisée contre le rhumatisme (CAZIN).

    

     Enfin les fleurs de Sureau font partie des espèces purgatives (Codex 1937).

    

     *Le suc des baies  a des effets purgatifs. L'extrait mou (rob de Sureau) à la dose de 20 à 30 g par jour est utilisé comme laxatif et contre les névralgies (LECLERC) et aussi comme sudorifique (CAZIN).

    

     Enfin en laissant fermenter quelques jours le suc, préalablement soumis à l'ébullition avec un peu d'eau, on obtient un sirop qui serait efficace chez l'enfant comme béchique [39].

    

     *L'écorce interne  (que l'on a coutume d'appeler la seconde écorce), blanche et mince, qui revêt directement le bois, a des propriétés diurétiques [40] [41] [42] (CAZIN). A l'état frais, par voie gastrique, sous forme de macération ou de décoction aqueuse, elle produit une polyurie abondante chez le Chien et le Cobaye, à la dose de 9 à 10 g par kg d'animal (La première écorce nécessite des doses beaucoup plus fortes). On note aussi un abaissement de température et un ralentissement du pouls et de la respiration [42]. La décoction est plus active que la macération et cette dernière a surtout des effets éméto-cathartiques :vomissements sans efforts, diarrhée [42].

    

     Des effets diurétiques ont été obtenus avec des petites doses, sans aucun malaise [43]. A doses élevées l'écorce peut provoquer des accidents bulbaires.

    

     LEMOINE utilisa avec succès l'action diurétique de l'écorce moyenne de Sureau pour des œdèmes et de l'ascite, sous forme de macération ou de décoction [40] [41} : Ecorce de Sureau   3 poignées

     Eau +Lait  .....................   aa 500 g

     Faire réduire par l'ébullition à 500 g de coolature. Une moitié le matin et l'autre le soir.

    

     On peut aussi prescrire le vin :

     Ecorce moyenne de Sureau      10 g

     Vin blanc              1 000 g

     Laisser macérer 48 h.. 100 à 200 g par jour [38].

    

     *Les feuilles fraîches de Sureau auraient des propriétés purgatives et diurétiques analogues à celles de l'écorce (CAZIN).

    

     *Ajoutons que la plante est utilisée en Homceopathie (VANNIER et POIRIER).

    

     *Médecine vétérinaire. - L'extrait de suc de baies (rob de Sureau) est laxatif chez le chien à la dose de 6 à 10 g et purgatif à la dose de 40 à 50 g.

    

     L'extrait fluide de l'écorce est préconisé comme diurétique chez le chien à la dose de 3 à 10 g par jour (pour le Chien de taille moyenne) et l'extrait mou à la dose de 0,20 g à 1 g par jour.

    

     L'infusion de seconde écorce à la dose de 4 g par jour est employée comme diurétique chez le cheval dans l'anasarque et dans l'ascite due à une dégénérescence du myocarde, soit seule, soit associée à la Digitale, au Strophanthus, au nitrate de potassium, etc.

     (CERBELAUD).

    

     BIBLIOGRAPHIE

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     G. G.

 

 

Secale cornutum

 

      Le champignon  : Ergot de seigle, Secale cornutum, Claviceps purpurea (fries) Tulasne.

    

      L'ergot de seigle est un champignon du groupe des ascomycètes, qui parasite le seigle, mais aussi le froment et l'orge. Par ailleurs, le genre Claviceps regroupe une cinquantaine d'espèces qui parasitent de nombreuses céréales.

     L'ergot de seigle n'est en fait que la forme de résistance du champignon qui a un cycle de reproduction fort complexe. L'ergot se présente sous la forme d'une excroissance - le sclérote - qui se fixe au niveau des caryopses (grains de la céréale). Le sclérote a une forme plus ou moins arquée, il mesure de 1 à 4 centimètre de long sur 3 à 8 millimètres de large, il est de couleur pourpre foncé et vire au noir une fois à maturité.

    

      Composition  :

    

      Elle est fort complexe et son étude détaillée dépasse largement du cadre de cette monographie. On retrouve notamment des lipides, des stérols, des glucides et des amines. Les substances pharmacologiquement actives sont des alcaloïdes ergoliniques, dont la teneur peut avoisiner 1 % chez certaines variétés.

     On retrouve notamment parmi ces alcaloïdes : l'ergotamine, l'ergocristine, l'ergocryptine,et  l'ergométrine. Cette liste n'est bien sûr pas exhaustive.

    

      Pharmacologie et emplois  :

    

     Il n'existe pas à proprement parler une pharmacologie de l'ergot en raison de la complexité de sa composition et de la diversité des substances qu'il renferme, chaque substance ayant sa pharmacologie propre.

    

     Il est à noter que l'on utilisait jadis l'ergot lui même comme source de matière première, pour cela on devait infester artificiellement  des champs de céréales avec des variétés d'ergots très riches en alcaloïdes. Pour éviter de contaminer les champs céréales destinés à l'alimentation, avec les conséquences catastrophiques que cela entrainerait, on prenait soin d'utiliser des céréales tardives qui arrivaient à maturité après que les céréales destinées à la consommation courante aient été récoltées. On pouvait alors infester ces champs en toute sécurité, sans risque de contaminer les récoltes avoisinantes.

     Depuis plusieurs dizaines d'années, on est capable de synthétiser artificiellement, par voie chimique, certains alcaloïdes et leurs dérivés qui présentent un intérêt en thérapeutique, mais on a surtout recours à des substances d'origine naturelle, obtenues par fermentation industrielle, que l'on transforme chimiquement en dérivés utilisables en thérapeutique.

    

     L'ergotamine et ses dérivées hémisynthétiques (dihydroergotamine ou DHE) ont des propriétés vasonconstrictives artéliolaires intéressantes. On les utlise en thérapeutique dans le traitement de l'hypotension orthostatique et des crises migraineuses.

    

     Il faut également noter les effets ocytociques (utérotoniques) marqués de l'ergot de seigle. Je rappelle que l'ocytocine est une hormone peptidique (de nature protéique) du lobe postérieur de l'hypophyse (petite glande située au niveau du plancher de l'encéphale, logée dans le crâne dans une petite cavité cavité osseuse appelée selle turcique et reliée à l'hypothalamus par la tige pituitaire.) Cette ocytocine va déclencher des contractions de l'utérus lors de l'accouchement, c'est elle qui déclenche le "travail". Cette propriété de l'ergot n'est cependant plus utilisée en thérapeutique moderne, on préfère déclencher le travail, lorsque c'est nécéssaire, à l'aide d'analogues synthétiques de l'ocytocine.

     D'autres dérivés hémisynthétiques (méthylergométrine, méthergin®) sont utilisés contre les hémorragies génitales féminines du post partum (après l'accouchement), ou après une IVG, ou encore un curetage.

    

     La bromocriptine (parlodel®), dérivé hémisynthétique, est un agoniste dopaminergique qui agit sur l'axe hypothalamohypophysaire en bloquant la libération de prolactine. La prolactine est une hormone qui déclenche et entretient la lactation. On utilise donc la bromocriptine chez les femmes qui ne veulent pas allaiter après leur accouchement. Mais il faut également signaler l'emploi de cette substance au cours de la maladie de Parkinson, en association avec la lévodopa, pour son action au niveau nigrostrié.

    

      L'intoxication  :

    

     Les intoxications  causées par l'ergot sont restées tristement célèbres, les témoignages les plus anciens remontent aux assyriens, ~ 600 av. J.C. Les empoisonnements plus récents remontent au moyen-âge, du X ème  au XIV ème  siècle, mais aussi au XVII ème  siècle en Sologne (la « gangrène des solognots » fit entre 7000 et 8000 morts).

     Plus récemment on retrouve des cas d'ergotisme en 1926 en Union Soviétique, et en août 1951 en France dans le village de Pont Saint Esprit (l'affaire du pain maudit). Dans ce dernier cas l'enquête aurait finalement privilégié l'hypothèse mettant en cause des insecticides mercuriels utilisés sur les récoltes.

     Dans tous les cas il s'agit d'empoisonnements de masse qui touchent touchent toute une population.

    

     Les effets de l'ergot sont terribles, ils sont dûs en partie aux propriétés vasoconstrictives de ce champignon qui entraînent des gangrènes des membres dont les extrêmités se momifient, noircissent et finissent par tomber. C'est la forme gangréneuse du mal.

     A ces effets s'ajoute la toxicité redoutable de l'ergot sur le système nerveux central. On retrouve des crises convulsives, dépréssives et des épisodes hallucinatoires (comme pour le diéthylamide de l'acide lysergique ou LSD 25 qui est un dérivé de l'ergot). C'est la forme convulsive du mal.

     On retrouve également les effets ocytociques qui, en provoquant des contractions utérines violentes, peuvent déclencher des avortements. Les poules qui consomment l'ergot de seigle avec le grain, pondent des oeufs sans coquilles, car l'oeuf est expulsé du tractus génital par les contractions avant que la coquille ne soit achevée. On connaît depuis fort longtemps cet effet de l'ergot qui a été mis à profit par les sorcières du moyen-âge dans des préparations abortives. Les sages femmes utilisaient jadis l'ergot dans le même but, en administrant toujours un nombre impair d'ergots (5, 7 ou 9) pour des raisons de superstition. Au XVIII ème   les médecins expérimentent  en pratique obstétricale des préparations à base d'ergot à doses modérées (pulvis parturiens).

    

     Ces manifestations sont impressionnantes, elles ont profondément marqué les populations qui en sont témoins au moyen-âge, et ce d'autant plus qu'on en ignorait totalement la cause. L'ergotisme fut alors nommé mal des ardents ou feu de saint Antoine, en raison des douleurs et des sensations de brûlure qu'il provoquait.

     

     Voici quelques témoignages d'époque :

    

     T.I. Williams rapporte : « Une malade se rendait à l'hôpital montée sur un âne, lorsqu'elle heurta un buisson. Sa jambe se détacha au genou et elle la porta à l'hôpital en la tenant dans ses bras. »

    

     J.A. Srinc décrit ainsi les ravages de la maladie qu'il a pu constater en Bavière : « Le mal commence par une sensation incommode aux pieds, une sorte de fourmillement ; bientôt l'estomac est tourmenté d'une violente cardialgie ; de là le mal se porte aux mains et successivement à la tête. Les doigts sont, en outre, saisis d'une contraction tellement forte que l'homme le plus robuste peut à peine la maîtriser et que les articulations paraissent luxées. Les malades jettent les hauts cris et se plaignent d'un feu dévorant qui leur brûle les pieds et les mains. Des sueurs très abondantes ruissellent en même temps sur tout le corps. Après les douleurs, la tête ressent de la pesanteur, éprouve des vertiges et les yeux se couvrent de brouillard épais. Quelques malades deviennent totalement aveugles, ou voient les objets doubles. Ils perdent la mémoire, chancellent en marchant comme s'ils étaient ivres, et ne sont plus maîtres de leurs facultés intellectuelles. Les uns deviennent maniaques, les autres mélancoliques, d'autres sont plongés dans un sommeil comateux ... Cette maladie dure deux, quatre, huit, quelquefois même douze semaines, avec des intervalles de repos. »

    

     Aujourd'hui ce type d'intoxication est pratiquement impossible ... (on ne s'en plaindra pas.) On sait que la dose mortelle peut être inférieure à 1 gramme d'ergot !

     Cependant, l'utilisation fréquente des dérivés de l'ergot en thérapeutique n'est pas sans danger, un surdosage est toujours possible qu'il soit accidentel ou intentionnel (suicide, acte criminel). L'administration de 40 mg de tartrate d'ergotamine pendant cinq jours a provoqué une ischémie aigüe des quatre membres. Au cours des intoxications médicamenteuses on retrouve des symptomes comparables à ceux observés au cours des crises d'ergotisme.

     Au cours des intoxications chroniques on retrouvera les effets sur le système nerveux central : convulsions, contractions des muscles faciaux, diarrhées, vomissements, tremblements et céphalées. Les signes liés à la vasonconstriction sont : engourdissement et refroidissement des extrêmités, douleurs thoraciques, gangrènes des extrêmités.

     Au cours d'intoxications aigües on a : diarrhées, vomissements, sensations vertigineuses, hyper- ou  hypotension, bradycardie, convulsions, troubles de la conscience et dyspnée (troubles de la respiration).

    

      Le traitement  

    

     Le traitement d'urgence de l'intoxication aigüe consiste à éliminer le toxique, dans un premier temps par des vomissements provoqués (sirop d'ipéca) chez le malade conscient, ou par lavage gastrique, puis dans un second temps, par l'administration de charbon activé. On administre de l'héparine en perfusion, associée à un vasodilatateur et éventuellement des corticoïdes. On peut recommander notamment le nitroprussiate de sodium (sous surveillance stricte) ou la prazosine. Contre les crises convulsives on utilisera le diazepam.

     Dans le cas d'intoxication chronique on arrêtera l'administration des dérivés de l'ergot, une amputation chirurgicale s'avèrera nécéssaire en cas de gangrène.

     Il faut également noter que des signes de surdosage avec vasoconstriction des extrêmités et risque de gangrène est possible, même aux doses thérapeutiques, lorsque l'on administre les dérivés de l'ergot avec des antibiotiques de la familles des macrolides (erythromycine, josamycine) : l'usage simultané des ces deux médicaments est formellement contre-indiquée.

    

      Le LSD 25 ou diéthylamide de l'acide lysergique  :  historique et témoignages .

      

    

      Le LSD est un dérivé hémisynthétique de l'ergot de seigle, il s'agit d'un puissant psychodysleptique dont l'usage est désormais interdit en thérapeutique. C'est un agoniste central des voies sérotoninergiques, tandis qu'il a une action antagoniste sur les voies sérotoninergiques périphériques.

    

     La découverte du LSD 25 ou diéthylamide de l'acide lysergique a été faite en 1938 par un chimiste, Albert Hofmann, qui travaillait en Suisse pour le compte du laboratoire pharmaceutique Sandoz. Ce chimiste étudiait alors la synthèse des dérivés hémisynthétiques des alcaloïdes de l'ergot obtenus à partir de l'acide lysergique. Cette substance était la 25 ème qu'il synthétisait dans cette série, d'où son nom de laboratoire LSD 25. Le LSD fut expérimenté chez Sandoz, mais ne fut pas retenu, ses propriétés thérapeutiques n'étant pas supérieures à celles des molécules déjà existantes, on ignorait alors tout de ses propriétés sur le système nerveux ... Le LSD tomba dans l'oubli durant cinq années.

     En 1943, A. Hofmann obtient l'autorisation de poursuivre ses recherches sur cette molécule dont on ne savait encore que peu de choses. C'est au cours de sa synthèse qu'il est pris de malaise, il rentre chez lui et est pris de visions extraordinaires, son état s'améliore au bout de deux heures. Persuadé que le LSD est à l'origine de son trouble, le chimiste décide de tester sur lui sa découverte, il absorbe 0,25 mg de tartrate de LSD et attend que les effets se manifestent. Moins de trois quarts d'heures après, les premiers symptomes apparaissent, il se fait raccompagner chez lui par son assistante, les effets de la drogue ne s'estomperont que tard dans la soirée. A. Hofman parle en ces termes de son expérience :

     « Mes vertiges et mes sensations de faiblesse prenaient de telles proportions par moments que je ne pouvais même plus me tenir debout : il me fallut m'allonger sur le canapé. A ce moment là, mon environnement s'était transformé de façon angoissante. Toutes les choses  se mouvaient dans l'espace, les objets familiers, le mobilier prenaient des formes grotesques, menaçantes la plupart du temps. Elles étaient comme animées d'un mouvement perpétuel,  comme emplies d'une angoisse intérieure. C'est à peine si je reconnus ma voisine qui m'apportaitn du lait, [...] ce n'était plus Mme R., c'était une sorcière malfaisante, perfide, qui cachait derrière son fard, un visage diabolique. Mais il y eut plus grave encore que ces modifications grotesques du monde extérieur : les transformations que je ressentis en moi-même, à l'intérieur de mon être. Tous mes efforts de volonté pour contenir cet éclatement du monde extérieur et cette dissolution de mon moi me paraissaient voués à l'échec. Un démon avait pénétré en moi, il avait pris possesision de mon corps, de mes sens et de mon âme. Je sautai, je criai pour m'en débarrasser, mais finalement, je retombai épuisé sur le canapé. La substance que j'avais voulu expérimenter avait eu raison de moi. Elle était ce démon sarcastique qui triomphait de ma volonté. Une angoisse horrible me prit d'être devenu fou. J'avais débarqué sur un autre monde où les notions de temps et d'espace étaient différentes. Mon corps me paraissait insensible, inerte, étranger. Etais-je dans la mort ? Etait-ce le passage dans l'au-delà ? Par moments j'avais l'impression d'être en dehors de mon corps ; et dans ces moments là, comme observateur extérieur, je prenais conscience de tout le tragique de ma situation. [...] Lentement, enfin je revenais d'un monde étrange, inquiétant, dans la réalité quotidienne familière.  [...] C'est alors que je commençai à jouir du spectacle inouï de formes et de couleurs, qui durait encore derrière mes yeux fermés. Aussi changeantes que dans un kaléidoscope, des images multicolores, fantastiques arrivaient sur moi, s'ouvraient en cercles ou en spirales, puis se refermaient, telles des fontaines de couleurs jaillissantes, s'ordonnaient et se croisaient, en un flot ininterrompu. Le plus étonnant, c'est que toutes les perceptions acoustiques, le bruit d'une poignée de porte, d'une voiture qui passait dans la rue, se transformaient en sensations optiques. Chaque son nouveau produisait une image aux formes et aux couleurs nouvelles. » (D'après A. Hofman,  le LSD mon enfant terrible .)

      Le LSD venait d'entrer dans l'histoire. Il fut bien sûr expérimenté chez l'animal et chez l'homme par les laboratoires Sandoz, de nombreux dérivés furent synthétisés, mais aucun n'avait de propriétés aussi nettes sur le psychisme que le LSD lui-même.

     Le Dr W. A. Stoll expérimenta le LSD en thérapeutique sur des sujets sains et sur des malades présentant des troubles schizophréniques. Les doses utilisées au cours de ces études étaient comprises entre 0,02 et 0,13 mg. Parallèlement à ces expérimentations, le Dr Stoll testera sur lui la substance (0,06 mg de tartrate de LSD). Voici quelques extraits du récit que W. A. Stoll fit de son expérience :

     « [...] Puis s'installa en moi une relative euphorie, qui  me parut cependant moins importante que lors d'un précédent essai. L'ataxie augmentait. Je naviguais à grands pas aux quatre coins de la salle. Je me sentais un peu mieux, mais je préférais m'allonger. Après obscurcissement de la pièce, apparut progressivement une vision que je n'avais jamais eue, d'une intensité inimaginable. Cette vision se caractérisait par une incroyable profusion d'hallucinations optiques, qui apparaissaient et disparaissaient à grande vitesse pour faire place à d'innombrables nouvelles formes. C'était un flot ininterrompu de jaillissements, de tournoiements de tourbillonnements, d'étincellements, de louvoiements, d'ascensions et de chutes.

     Le mouvement paraissait affluer sur moi du centre de l'image surtout, ou bien de dessous le coin gauche. Au moment où une image s'esquissait dans le milieu, le reste du champ visuel se saturait d'une foule innombrable de visions similaires. L'ensemble était coloré, dans des dominantes de rose lumineux, de jaune et de vert.

     Je ne réussissais pas à m'attarder sur une image. Quand le directeur d'expérience insistait sur la richesse de ma fantaisie, de mes indications, je souriais, compatissant. Je savais très bien que je ne pouvais jamais fixer qu'une fraction des images, alors, pour ce qui était de les énumérer ! Pour les descriptions, il me fallait me forcer. Cette course aux images et aux formes, pour lesquelles des termes tels que feu d'artifice ou kaléidoscope étaient trop rudimentaires, toujours insuffisants, éveilla en moi le désir croissant de m'enfoncer dans ce monde étrange et captivant, de laisser opérer sur moi, tout simplement, son abondance, son insoupçonnable richesse.

     Au début, les hallucinations étaient purement élémentaires:

     rayons, faisceaux de rayons, gouttes de pluie, anneaux, tourbillons, boucles, vaporisations, nuages, etc, etc. Puis ce furent des visions plus organisées : arcs, séries d'arcs, mers de toits, paysages désertiques, terrasses, feux follets, ciels étoilés d'une magnificence sans pareille. Entre ces images très organisées revenaient sans cesse les images élémentaires du début. Voici celles dont je me souviens dans le détail:

     - Une enfilade de colonnes gothiques qui s'élèvent dans les airs, un choeur infini dont je ne peux pas voir les parties basses.

     - Un paysage de gratte-ciel tel qu'on en voit sur les images représentant l'entrée du port de New York: des tours d'habitation les unes à côté des autres, avec d'innombrables séries de fenêtres. Là non plus, pas de base.

     - Un système de mâts et de voiles qui me rappelait la reproduction d'un tableau que j'avais vu la veille (l'intérieur d'une tente de cirque).

     - Un ciel crépusculaire d'un bleu incroyablement délicat au-dessus des toits sombres d'une ville espagnole. Je ressentais un étrange sentiment d'espoir, j'étais heureux et impatient de croquer dans la vie. D'un seul coup, les étoiles se mirent à briller, elles se rassemblèrent en une pluie drue d'étincelles qui s'abattit sur moi. La ville et le ciel avaient disparu.

     - j'étais dans un jardin, je voyais des luminescences rouges, vertes et bleues traverser un obscur treillage; l'expérience était ineffablement jubilatoire.

     Le mieux, c'est que toutes ces images étaient toujours constituées des mêmes éléments qui se répétaient sans cesse, de façon inattendue : étincelles, cercles, arcs, fenêtres, feux, etc. Je n'ai rien vu qui ne me soit réapparu à l'infini.

     je me sentais en communion avec tous les poètes romantiques ou fantastiques, je pensais à E. T. A. Hoffmann, je voyais le Maelström de Poe, si caricaturale que soit, à mon avis, la description qu'il en a faite. Plus d'une fois, j'eus l'impression d'accéder au pinacle de l'art, je me grisais des couleurs du retable d'Isenheim. je ressentais toute la béatitude, toute l'exaltation d'une vision artistique. Je crois avoir parlé aussi d'art moderne : j'imaginais des figures abstraites que j'avais l'impression de saisir instantanément. De nouveau, mes sensations étaient très kitsch, aussi bien pour les formes que pour les combinaisons de couleurs. Ces fameuses lampes modernes de pacotille me traversèrent l'esprit en même temps que les coussins de fauteuils : horribles. [...]  J'avais conscience d'être d'humeur euphorique. je jouissais de ma situation, j'étais serein, je mordais à belles dents dans la vie. Par moments, j'ouvrais les yeux. La faible lumière rouge, mystérieusement, était beaucoup plus intense qu'à l'habitude. Le directeur d'expérience, qui écrivait assidument, me paraissait très loin. j'avais souvent des sensations corporelles étranges. Je croyais que mes mains étaient sur un corps quelconque; mais je n'étais pas sûr que ce fut le mien.

     [...] Quant à moi, j'avais de petites mains, toutes fines. Quand je les lavai, cela se passa loin de moi, quelque part en dessous et à droite. Etaient-ce vraiment mes mains? Mais ma question, après tout, n'avait rien d'essentiel.

     Ce paysage, que je connaissais bien, semblait avoir été bouleversé de fond en comble. Je finis par voir à la fois et mes hallucinations et la réalité. Puis cela cessa, alors que je savais très bien que la réalité était tout autre.

     Une caserne flanquée d'un garage prirent soudain l'aspect d'un paysage de ruines dévasté. Je voyais des vestiges de murs avec quelques poutres encore debout, vraisemblablement des restes de la guerre.

     Dans un grand champ harmonieux, je vis des figures persistantes; j'essayai de les dessiner, mais ne réussis pas à dépasser le stade de l'esquisse grossière. C'était une décoration d'une richesse et d'une plasticité inconnues, en perpétuelle métamorphose, en flux continu. J'avais des réminiscences de toutes les cultures étrangères, je voyais des motifs mexicains, indiens. Entre une clôture de bois et des sarments, je voyais des visages grotesques, des idoles, des masques au milieu desquels surgissait soudain, inexplicablement, une foule de petits bonhommes. Par rapport au test à l'obscurité, le temps s'était ralenti.

     L'euphorie avait disparu, j'entrais dans une phase dépressive, ce qui se reproduisit lors d'un deuxième test à l'obscurité. Alors qu'au cours du premier, les hallucinations se détachaient très vite sur des couleurs claires et lumineuses, les couleurs dominantes maintenant étaient le bleu, le violet, le vert foncé. Les grandes formes avaient un mouvement plus ample, plus doux, plus tranquille, même si elles étaient, elles aussi, constituées de « points élémentaires » qui s'écoulaient en finesse, tournoyant et affluant à grande vitesse. Tandis que, dans le premier test à l'obscurité, le mouvement se dirigeait principalement sur moi, cette fois, il s'éloignait résolument de moi vers le milieu de l'image, où s'esquissait une béance aspiratrice. Je voyais des grottes fantastiquement érodées, des stalactites, je me souvenais du livre de mon enfance Im Wunderreiche des Bergkönigs (Au pays merveilleux du roi de la montagne). Des ensembles d'arcs s'organisaient sereinement en voûtes. [...] Je me sentais en sécurité, je baignais dans la maternité, j'étais en paix. Les hallucinations n'étaient plus excitantes, mais douces et apaisantes. [...] Mais la phase dépressive persistait. J'essayai encore de retrouver des images claires et joyeuses. C'était impossible; ne m'arrivaient plus que des images sombres, bleues ou vertes. Alors, je voulus me représenter des feux luminescents, comme lors du premier test à l'obscurité. Je voyais bien du feu, mais c'était des holocaustes nocturnes, sur les créneaux d'une ville, dans une lointaine lande automnale. Une fois, j'ai réussi à voir un feu d'artifice: des étincelles montaient vers le ciel, mais à mi-hauteur, elles se transformèrent en un groupe de sombres ocelles s'avançant silencieusement. Au cours du test, je fus impressionné par l'harmonie indissoluble qui régnait entre l'atmosphère et la nature des hallucinations.

     Au cours du deuxième test à l'obscurité, j ai remarqué que des bruits, d'abord dus au hasard, puis provoqués intentionnellement par le directeur d'expérience, induisaient des modifications synchrones de mes impressions optiques (synesthésie). De même, des pressions sur la prunelle de mes yeux induisaient des modifications visuelles. [...] J'étais dépressif et j'évoquai avec intérêt l'éventualité d'un suicide. Je m'aperçus, non sans effroi, que cette idée ne m'était pas étrangère. il me semblait tout à fait évident qu'un dépressif s'abandonne au suicide...

     De retour à la maison, le soir, je retrouvai mon euphorie; j'étais tout imprégné de ce que j'avais vécu ce matin là: tout cela m'avait littéralement subjugué. J'avais l'impression qu'une grande tranche de ma vie s'était concentrée dans cet espace de quelques heures. Ce qui me donna envie de répéter l'expérience. » (Ibidem)

    

     Suite à ces auto-expérimentations, de nombreux autres essais devaient être tentés au cours des années suivantes, d'abord dans le cadre de recherches scientifique et thérapeutique, puis par des artistes (peintres ou écrivains notamment), si bien que le LSD finit par se faire connaître au grand public. Malheureusement, certains témoignages diffusés dans la presse présentèrent le LSD comme un produit attrayant et séduisant. Les expériences se multiplièrent et le LSD apparut sur les marchés parallèles comme le premier stupéfiant utilisé aux Etats Unis. De nombreux incidents, parfois mortels, lui furent imputés, aussi les laboratoires Sandoz qui diffusaient alors cette substance à des fins de recherche, en arrêta-t-elle la fabrication. Le LSD devint ainsi la drogue psychédélique par excellence de l'époque hippie.

     C'est aujourd'hui, le produit hallucinogène le plus utilisé en France, il est consommé sur un sucre ou sur un bout de papier buvard que l'on ingère, la voie intraveineuse est parfois utilisée.

     Les effets se manifestent une 1/2 heure après l'ingestion et persistent durant une dizaine d'heures. Sur le plan psychique il s'agit du voyage ou trip, accompagné de troubles de la perception du temps, de dépersonnalisation, de résurgence de souvenirs oubliés, ... La sensation peut être agréable (good trip) avec euphorie et bien-être, ou désagréable (bad trip) avec sensations de persécution, de folie, de dislocation, angoisse, ... Il faut alors rassurer le sujet impérativement. Le sujet sous LSD est très influençable, l'environnement où il se trouve et les conditions de prise de la drogue sont donc très importants, ainsi que sa personnalité propre. Cependant, la tournure agréable ou désagréable du voyage est imprévisible.

     On retrouvera surtout au cours du voyage : confusion mentale, délire onirique, troubles de la perception temporelle et du schéma corporel, engourdissement, impression de devenir fou. Les hallucinations se manifestent sous la forme de visions kaléidoscopiques colorées, d'illusions, de confusion des perceptions (on verra une odeur ou un son, etc ...), sensations d'apesanteur avec risque de défenestration, ...

     Sur le plan physiologique on a une mydriase, une tachycardie et des tremblements.

     La prise de LSD peut se compliquer de troubles psychiques chez les sujets fragiles, il s'agit d'états dépressifs ou de troubles schizophréniques. Une consultation en milieu spécialisé peut être nécéssaire.

     On note également des "retours d'acide" ou "flashbacks" qui consistent en une réapparition brêve mais désagréable de l'expérience hallucinatoire, en l'absence d'une nouvelle prise de LSD.

     Le risque majeur au cours de la prise de LSD est en fait lié à l'état psychique du sujet, avec accès suicidaire ou de folie meurtrière. Le patient doit être maîtrisé rapidement et placé sous surveillance, si nécéssaire on administre un neuroleptique inhibiteur (halopéridol à forte dose). La prise en charge de la toxicomanie ou de la tendance psychotique sera envisagée plus tardivement, si nécéssaire.

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     Penny Pearse, spécialiste des maladies des plantes

     Agriculture et Alimentation Saskatchewan

     Le 7 septembre 1999    

    

    

      Céréales et graminées ergotées

    

     Les livraisons de certains producteurs ont une teneur élevée en grains ergotés, ce qui se traduit par un déclassement aux silos. Selon les premiers rapports, ce serait le blé vitreux roux de printemps, comme le AC Barrie, qui serait touché, mais d’autres variétés de blé, le seigle, l’orge et les graminées fourragères sont également affectés

    

     Renseignements sur la maladie :

    

     L’ergot est causé par le pathogène fongique, Claviceps purpurea. Les symptômes de la maladie se manifestent pendant la formation de la graine lorsque des sclérotes remplacent la graine. Les corps (sclérotes) sont durs et leur extérieur est noir ou violet foncé et leur intérieur, blanc ou gris. Le sclérote a la forme d’une banane et sort de la glume de l’épi qui mûrit. Il peut atteindre dix fois la grosseur de la graine. Dans les céréales, les sclérotes peuvent atteindre jusqu’à ≤ de pouces de longueur, mais dans les graminées fourragères, ils demeurent petits et minces.

    

     Certaines cultures comme le seigle et les graminées sont plus susceptibles à cette maladie parce que ce sont des végétaux à pollinisation ouverte, ce qui permet au champignon de pénétrer dans le fleuron. Les graminées fourragères sont plus durement touchées lorsqu’elles sont cultivées pour leurs graines. Les céréales comme le blé et l’orge sont moins susceptibles à cette maladie parce qu’elles sont auto-pollinisées. L’avoine est rarement touchée. Les plantes sont moins sensibles après la fécondation.

    

     Le cycle de maladie de l’ergot compte deux étapes. La première débute au printemps, avec la germination des sclérotes se trouvant dans les champs depuis la récolte antérieure de céréales ou dans les graminées en bout de champs, en bordure des routes ou dans les fossés. Les sclérotes peuvent également être introduits dans les champs pendant l’ensemencement. Pour germer, les sclérotes ont besoin d’une période de stratification froide (hiver) et de sols humides au printemps. Le sclérote produit de petits organes de fructification en forme de pilon qui contiennent des spores produits par voie sexuée (ascospores). Les ascospores sont dispersés par le vent et la pluie et se fixent sur les fleurons des graminées sauvages ou des cultures semées tôt. Cinq jours après l’infection du fleuron par un ascospore, la deuxième étape débute, c’est ce qu’on appelle la miellée. À cette étape, les fleurons laissent échapper un liquide gluant contenant des spores (conidie). Ces conidies sont disséminées par les insectes, la pluie et le vent. Ces spores peuvent être répandus tant que dure la floraison. L’étape conidiale s’estompe à mesure que les ovaires infectées grossissent et sont remplacées par le corps noir du sclérote.

    

     La maladie est plus courante les années où la surface du sol est humide au printemps et au début de l’été et lorsque le temps est humide pendant la floraison des céréales et des graminées. Par temps humide, nuageux et frais, la période de floraison est plus longue et, par le fait même, la période de contamination. D’autres conditions, comme une fertilité médiocre ou des dommages causés par les herbicides, peuvent retarder le mûrissement ou occasionner une ouverture des fleurons, ce qui favorise la propagation de l’ergot.

    

     L’ergot a également été lié à une carence de cuivre dans le sol. Les sols sablonneux et loameux sont davantage prédisposés aux carences en cuivre et sont donc plus susceptibles à l’ergot. La carence en cuivre peut retarder la floraison et causer la stérilité pollinique, ainsi le fleuron reste ouvert plus longtemps et permet aux spores de pénétrer.

    

     Incidence de l’ergot :

    

     En général, l’ergot n’entraîne pas une baisse considérable du rendement, mais les pertes économiques dues au rejet ou au déclassement au silo peuvent être importantes. Le seuil de tolérance est faible, car les grains ergotés contiennent des alcaloïdes (produits chimiques toxiques) qui demeurent actifs même après la transformation en aliment (farine) ou en moulée. Ces alcaloïdes sont toxiques pour les animaux, la volaille et les humains.

    

     La consommation d’aliments contaminés par les humains et les animaux provoquent l’ergotisme. De nos jours, cette maladie est rare en raison des lignes directrices sévères en ce qui a trait à la quantité de grains ergotés autorisés, mais elle existe toujours chez le bétail nourrit de grains de mauvaise qualité. Les symptômes comprennent des troubles de la circulation causant une sensation de brûlure et la gangrène des membres. Il peut également y avoir convulsions nerveuses menant à la mort. Un seul grain ergoté parmi 1 000 graines saines peut être dangereux.

    

     Les laboratoires pharmaceutiques ont utilisé l’ergot pour fabriquer des médicaments qui aident à contrôler les problèmes de saignement et d’accouchement. De nos jours, la plupart des dérivés sont composés de variétés synthétiques des alcaloïdes. Les alcaloïdes de l’ergot ressemblent à ceux que l’on retrouve dans le LSD.

    

     Pourquoi l’ergot cause-t-il plus de problèmes cette année?

    

     À l’occasion, les conditions du milieu et de maturation des cultures se combinent et l’incidence de l’ergot est considérable. Malheureusement, c’est ce que nous connaissons cette année. D’abord, les pluies au début du printemps ont fourni des conditions idéales pour la germination des sclérotes de l’année dernière et pour la production d’ascospores. Ces ascospores ont ensuite infecté les graminées sauvages dans les bouts de champs ou dans les fossés de même que les cultures fourragères semées à l’automne pendant leur floraison. Les pluis d’été et la taux élevé d’humidité relative ont prolongé la floraison et ont favorisé l’étape de la miellée. De plus, la non-uniformité des cultures céréalières a permis à la miellée de se poursuivre plus longtemps, favorisant ainsi l’accumulation d’inoculum pour de nouvelles infections. Les conditions météorologiques ont également entraîné une augmentation des populations d’insectes, notamment les pucerons, les thrips, les moucherons et les cicadelles, qui constituent des agents de dispersion potentiels des spores. Jusqu’à maintenant, les cultures semées tôt semblent être davantage infectées.

    

     Que pouvons-nous faire pour combattre l’ergot cette année?

    

     Pas grand chose. La prévention demeure le meilleur moyen de contrôle, mais il est un peu tard cette année. Habituellement, l’infection est pire en bordure du champs, car c’est de ce côté qu’arrivent les spores et que les insectes sont plus actifs. Avant la récolte, les producteurs peuvent inspecter leurs champs pour déterminer où la contamination par l’ergot est plus grave, comme dans les bouts de champs, et récolter ces sections séparément. Les récoltes très infestés devraient ensuite être stockées en case spéciale et livrée au silo séparément ou même être détruites si le taux d’infestation est très élevé. Les sclérotes sont assez faciles à extraire, mais cette mesure peut être coûteuse, surtout si on utilise un séparateur par gravité. Cependant, si le producteur peut faire nettoyer son grain, cela pourrait empêcher un déclassement au silo. Pour les petits lots de graines, comme les graminées fourragères, on peut utiliser un procédé de flottation. Faire tremper les graines dans une solution contenant 20 % de sel et de les mélanger. Les grains ergotés monteront à la surface et pourront être écumés. Ensuite, bien laver et sécher les graines qui restent.