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Sambucus nigra 


      PROVING DE SAMBUCUS NIGRA  – Linking trees project – Teresa M. BernardUSA
     
     Teresa Bernard fut l’une des homéopathes qui étaient volontaires pour organiser  un proving dans le cadre du Linking trees project, initié par le research council (CWO) de la Netherlands homeopathic doctors association (VHAN).(cf Links 2/96). Le coordinateur de ce projet était Harry van der Zee, ensuite président du CWO. Le protocole du proving a été conçu par Jean Pierre Jansen.  Le proving a été conduit en double aveugle à la 30C. Le remède a été fourni par VSM Pharmacy, in Netherland. L’éditeur.
     Le proving de ce remède, inconnu des provers et coordinateurs, a été conduit avec l’aide de cinq provers femmes.
     La présentation ci dessous est la transcription du proving en rubriques répertoriales.
     
     Psychisme:
     Découragé par les pleurs (pr 1).
     Sentiment d’abandon (pr 1).
     Illusion d’être abandonné par son médecin (pr 1).
     Peur au réveil d’un rêve (pr 1).
     Stupéfaction durant le vertige (pr 2).
     
     Rêves
     Effrayants, qui la réveillent (pr 1).
     De voler, de chats, d’amis, de rencontrer de vieux amis, des gens pas vus depuis des années (pr 1).
     Vivants (pr 1).
     D’eau verte dans une mare (eau trouble) qui se transforme en eau claire (pr 5).
     D’une chaise longue verte qui me permet  d’être envoyé en l’air et d’y naviguer (pr1).
     
     Général:
     Sensation de chaleur, fièvre, la nuit (pr 1).
     Sensation de chaleur, fièvre, qui la réveille (pr1).
     Faiblesse par la chaleur, fièvre (pr 1).
     Faiblesse par bouffées de chaleur (pr 1).
     Frisson interne (pr 3).
     Transpiration (pr 1).
     
     Tête:
     Douleur du front à droite au dessus de l’oeil (pr 1).
     Douleur de l’occiput, s’étendant vers le haut (pr 5).
     Douleur du front s’étendant  à l’occiput et aux épaules (pr 5).
     Douleur du côté gauche au moment du réveil (pr 4).
     
     Yeux:
     Prurit (pr 1).
     Douleur (pr 3).
     Sensation comme s’ils brûlaient dans leurs orbites (pr 1).
     Ecoulement le matin au réveil (pr 4).
     
     Nez:
     Coryza s’étendant aux sinus frontal.
     Coryza fluent, alternant avec oppression de la poitrine.
     Coryza avec oppression de la poitrine.
     Eternuements (pr 1).
     Obstruction.
     Obstruction du côté gauche au réveil (pr 4).
     Obstruction du côté droit au réveil (pr 5).
     
     Face:
     Engourdissement, lèvre supérieure (pr 1).
     Engourdissement, lèvre supérieure s’étendant à la lèvre inférieure, au menton, à la pointe du nez, et chevauchant l’arête du nez.
     Eruption d’herpès aux commissures labiales (pr 1).
     Douleur près de l’oeil droit (pr 5).
     
     Bouche:
     Sèche.
     Goût douceâtre (pr 5).
     Goût doux amer (pr 4).
     
     Gorge:
     Sensation de corps étranger (pr 5).
     Sensation de corps étranger, la toux n’améliore pas (pr 5).
     Douleur, endolorissement du côté gauche, au réveil (pr 4).
     
     Estomac:
     Nausée, dans la bouche (pr 1).
     Nausée, dans l’abdomen (pr 1).
     Nausée, pendant le mal de tête (pr 5).
     Noeud dans l’estomac (pr 3).
     Douleur crampoïde (pr 3).
     
     Abdomen:
     Chaleur autour du diaphragme (pr 1).
     Distension (pr 3).
     Flatulence (pr 3).
     
     Rectum:
     Prurit, autour de l’anus (pr 1).
     Diarrhée (pr 1).
     
     Selles:
     Jaune pâle (pr 1).
     
     Vessie:
     Miction fréquente (pr 3).
     Miction fréquente, toutes les 30 à 60 mn (pr 3).
     
     Respiration:
     Difficile avec le coryza (pr 1).
     Diddicile avec la toux (pr 1).
     
     Poitrine:
     Oppression avec le coryza (pr 1).
     Douleurs des côtes, basses côtes droites, sensation de meurtrissure, pire à l’inspiration profonde (pr 2).
     Douleur piquante, côté gauche, sous le coeur (pr 3).
     
     Extrémités
     Douleur hanche droite (pr 1).
     Douleur coude droit  (pr 1).
     Douleur cuisse gauche, crampes sourdes, face supéro externe, debout (pr 2).
     Douleur genou gauche (pr 5).
     Eruption, toixième doigt de la main gauche, articulation PIP (?), rouge, surélevée, pruriante, rugueuse, s’étendant d’un petit point central vers le bas proxymally (?) (pr 1).


Cas
     DEUX CAS CLINIQUES DE SAMBUCUS NIGRA
     
     Bronchite récurrente – Jannie Verheij–van der Wiel, Netherland
     
     En Juin 92, j’ai reçu un jeune garçon de 15 mois qui avait des bronchites récidivantes, démarrant par un paroxysme de pseudo croup. Depuis l’âge de 6 mois, il avait des râles muqueux (rattled) en permanence. A 15 mois, il avait  déjà reçu huit ou neuf traitements antibiotiques. Chose importante, il était né sans glande thyroïde. Ceci avait été découvert 4 jours après la naissance et il prenait Thyrax pour cela. J’ai donné de manière consécutive: Calc Carb MK, Puls MK, Ant Tart MK, T Bov MK. C’est à Calc Carb qu’il réagissait le mieux. Il était plus actif, sa fontanelle était plus petite, mais les effets sur son appareil respiratoire n’étaient pas durables. En Avril 93, il est venu me voir avec des symptômes de suffocation sévère, qui le faisaient réveiller en sursaut la nuit. Sa mère me dit que régulièrement il semblait suspendre sa respiration en jouant, et après un instant, il expirait  avec un soupir. 
     J’ai utilisé les rubriques suivantes:
               – Respiration arrêtée
               – Respiration, râles muqueux
               – Larynx et trachée, laryngite striduleuse
               – Larynx et trachée, mucus dans les voies aériennes
     En Avril 94, je lui ai donné Samb Nigra 200K. Au bout d’une semaine, il était mieux et le mucus n’était plus si épais. Après un mois, les râles muqueux avaient disparus. Durant l’année suivante, j’ai répété le remède deux fois avec de bons résultats, et l’année suivante, une seule fois. Ensuite, je ne l’ai pas revu. Pour la publication de ce cas, j’ai téléphoné à sa mère en 96. Elle me dit que son état respiratoire était bon, mais que les docteurs suspectaient un problème d’autisme. Ma suggestion de me consulter de nouveau pour ce grave problème n’a hélas pas été suivie.
     
     Jannie Verheij – van der Wiel
     Land steinerbocht 17, 2614 GN
     Delft
     The Netherlands 
     
     
     Un sommeil suffoquant – Teresa Bernard, USA
     En Juin 94, un homme âgé de 65 ans est venu me voir, perturbé par des apnées du sommeil, des bronchites récurrentes  et un gonflement des chevilles et des pieds depuis les 18 derniers mois. Récemment, il avait été dans une clinique pour troubles du sommeil et la solution a été  de dormir avec un masque à oxygène C–PAP ces trois derniers mois . Le masque était réglé à 9cm d’eau. Bien que le diagnostic d’apnée du sommeil fût récent, il avait des signes indicateurs du problème depuis de nombreuses années. Avant le C–PAP, il devait dormir avec la bouche ouverte. Sa femme me raconta qu’il ronflait à l’expiration durant la nuit et aussi durant les courtes siestes dans sa chaise longue. Il se réveillait à des horaires variables, habituellement à, ou peu après minuit, puis à 3h et 5h30 avec une sensation de suffocation. Une crise aigüe et sévère survint un mois avant le début du traitement par C–PAP.
     Il avait bu deux verres de whisky ce soir là (pas dans ses habitudes). Puis il a eu un rêve durant lequel il suffoquait, s’étranglant avec de la poussière jaune qui tombait du ciel, “comme des fleurs de soufre”. Il se réveilla à 1h, incapable de respirer, avec palpitations et accélération du coeur. Comme le pouls rapide persistait entre 140 et 160 pulsations par minute, il alla au service d’urgences hospitalières. La fonction cardiaque stabilisée, l’ECG normal, il fut renvoyé chez lui avec un diagnostic de tachycardie atriale paroxystique.  Un bilan plus complet durant le mois, a montré un ECG normal, ainsi que l’échocardiogramme et le “Thallium stress test”.
     Maintenant, même avec le masque à oxygène, il a eu deux épisodes de réveil en sursaut. Il utilise le C–PAP durant toute la nuit, et répugne à dormir sans, même pour la sieste. Il se remet d’une bronchite, la troixième depuis les quinze derniers mois, à chaque fois traitée par dix jours d’AB.
     Les bronchites démarrent par des symptômes de grippe, congestion de tête et gorge, avec crachats de petites quantités  de mucus épais vert. Le mucus est difficile à remonter. Puis il a des frissons et de la fièvre avec transpiration, puis faim et mal à la tête. S’il laisse la congestion s’installer dans sa poitrine, il lui devient difficile de respirer, et il a une transpiration profuse, principalement au niveau de la poitrine et du visage. L’épisode antérieur de bronchite avait eu lieu cinq mois plus tôt, et déjà dix mois auparavant. La congestion est toujours pire le matin. 
     Il avait aussi une douleur du talon droit (heel spur? épine calcanéenne?) depuis plusieurs années. Ceci était ressenti surtout  le matin au réveil. Au fil de la journée, et avec l’activité, la douleur du talon s’améliore mais ne s’estompe pas complètement. Quand il a commencé à ressentir cette douleur du talon, il a essayé de la soigner en utilisant plus son pied gauche. 
     De cela a résulté  une douleur de la hanche gauche et une sciatique, qui se sont améliorées en corrigeant sa démarche, mais son pied a commencé à enfler au niveau de la cheville. Le gonflement du pied s’est amélioré par le port de chaussures ajustées, mais un certain gonflement se fait encore dans les deux pieds maintenant, essentiellement au niveau de la cheville, le coup de pied et le dessus. C’est un oedème “mild pitting” (qui garde le godet), pire le soir et en restant trop longtemps debout.
     Quarante cinq ans auparavant, il avait pas mal d’enflures de cheville au collège bien qu’il soit actif. Il avait été traité par des injections d’arsenic pour ces gonflements. Ses médecins croyaient que qu’ils étaient liés à une filariose. Il était né et avait grandi en Inde. Sa mère, anglaise, était décédée quand il avait deux ans. Pendant de nombreuses années, il s’est réveillé en criant et appellant sa maman. Comme un enfant, il avait toujours peur d’être enlevé dans sa chambre. Son père s’est remarié quand il avait six ans; le père et la belle mère étaient tous les deux très aimants. Devenu adulte, il est resté peureux, principalement dans ses rêves. Sa femme disait qu’il criait durant son sommeil. Il avait eu des rêves où il tirait sur quelqu’un qui essayait de l’attaquer, et maintenant, se sentait très effrayé par les coups de feu. Durant les quelques dernières années, il avait eu des rêves avec ces deux thèmes: 1) tomber d’une falaise, ou 2) que quelque chose allait lui arriver et qu’il allait mourrir. Il avait pris des cours de “Mastery of Empowerment” (maitrise de soi?), qui étaient physiquement exigeants, huit et quinze années plus tôt. Il en sentait le bénéfice.
     C’est un homme intelligent, s’exprimant clairement, qui a eu différentes positions professionnelles. Il possède divers diplômes, dont celui de Docteur de Philosophie en Immunologie, et a travaillé comme professeur de collège et dans les capacités de recherche de prestigieux  instituts aux USA. Il a eu un embol pulmonaire en 1981, peu après avoir été démis d’une position importante. Il trouvait très ingrat le groupe responsable de cela. Plus récemment, il travaillait comme cadre dans un grande grande société privée d’assurance santé. Il aimait son travail. Il vivait un couple heureux depuis son second mariage en 1981. Son premier mariage était un mariage de convenance.
     Observations de sa femme: Il aime être seul; les autres lui tapent sur les nerfs, spécialement lorsqu’il est vexé ou malade. Il se calme quand on le laisse seul. Il ne supporte pas d’être critiqué. 
     Il peut être très attentionné, mais peut aussi être très égoïste, et même cruel s’il se sent négligé ou maltraité de quelque manière. Sa pulsion sexuelle a baissé durant ces quelques dernières années.
     Son hobby est d’aller danser au bal avec sa femme, mais à cause de son manque de souffle, il a du réduire ces séances durant ces dernières années. Par ailleurs, il se sent mieux par l’exercice.
     Il est d’allure générale grande et robuste. Il mesure 1m94 et pèse 118kg.
     Température: Il est réchauffé, pire par le soleil, pire en étant échauffé. Le haut de son corps est chaud, mais les pieds sont froids comme de la glace, spécialement la nuit. Il porte des chaussettes au lit.
     Transpiration: Il a une transpiration profuse, spécialement de la partie supérieure du corps, quand il fait une activité physique ou un travail manuel, prend un bain, mange de la nourriture épicée, ou tombe malade. Quelques sueurs en dormant (pas beaucoup), surtout à l’arrière du cou.
     Il dort sur l’un ou l’autre côté, rarement sur le dos et jamais sur l’estomac. Se retourne d’un côté sur l’autre pour s’aider à respirer. Lorsqu’il dort sur son côté droit, sa narine droite se bouche; lorsqu’il dort sur son côté gauche, sa narine gauche se bouche. Cela l’oblige souvent  à respirer avec la bouche quand il s’allonge et quand il dort.
     Nourriture: Bon appétit. 
           Désir de lait chaud, 1l par jour, aliments épicés, chauds, fruits, sucreries, et “moist food”.
           Aversion pour la nourriture “sèche”, froide, les boissons froides et les fruits aigres.
           Boit souvent de l’eau non glacée. Soif modèrée.
     Respiration: Son souffle est bruyant mais pas laborieux. L’auscultation pulmonaire est claire ce jour.
     Prescription de Sambucus nigra 200C/
     
     Suivi après trois mois:
     Le jour où il a pris le remède, il a remarqué une nette augmentation de son énergie et n’avait pas du tout sommeil cette nuit. Depuis ce moment là, il a noté une amélioration continuelle de son niveau d’énergie. Il a continué à dormir avec le masque à oxygène à 9cm d’eau, et répugnait encore à dormir sans. Sa femme a observé qu’il ne ronflait plus, mais ensuite, il a ronflé occasionnellement lorsqu’il s’endormait dans sa chaise longue et n’avait pas son masque à oxygène. 
     Il a eu des symptômes grippaux environ trois semaines auparavant, très modèrés. Cela n’a pas tourné en bronchite comme cela avait été le cas dans le passé. Il a un drainage sinusal persistant qui lui descend dans la gorge, et il peut le râcler, environ quatre à six fois par jour. D’autres changements sont apparus, dont dont la complète amélioration du “heel spur” (épine calcanéenne?). Le gonflement des chevilles a diminué. Persiste encore un petit gonflement du coup de pied. Ne se retrouve plus à court de souffle comme par le passé, et se sent bien en intensifiant ses exercices physiques. Il marche à présent, et projette de reprendre la danse.
     
     Suivi après neuf mois:
     Ni rhume, ni toux, ni douleur du talon, ni gonflement de cheville. 
     Dort avec le masque à oxygène pendant cinq heures d’affilée. A l’impression de dormir à la montagne. Après s’être réveillé, se rendort sans le masque, pendant une ou deux heures, sans ronflement ou difficulté respiratoire. Egalement, pas de ronflement durant sa sieste, et n’utilise donc pas le masque à oxygène non plus.
     
     Suivi après un an et demi:
     En Juin 95, il a été sévèrement exposé à un sumac vénéneux, et sa femme lui a donné Rhus tox 200K. En plus du rash, il est devenu de plus en plus mal: fatigué, avec les extrémités gonflées, et la face pâle. Il est allé aux urgences médicales et a été traité par antibiotiques et prednisone. L’intoxication a disparu au bout de quelques semaines. Il avait été raisonnablement bien jusqu’à cette semaine là. Il a de la congestion de la poitrine et des brûlures dans le poumon gauche. Il tousse un peu, mais ne peut évacuer le mucus. Notable augmentation de la transpiration cette semaine, plus que la normale, sur le visage et le haut de la poitrine. Il danse trois à cinq fois par semaine. Dort encore avec le masque à oxygène à 9cm d’eau.
     Prescription : Sambucus nigra 200K.
     
     Suivi après deux ans:
     Six jours après le remède homéopathique, en décembre 95, il a développé une arythmie suite à un effort exagèré et le port de choses lourdes. Il a manifesté des palpitations et un pouls accéléré entre 100 et 120 par mn. Ceci s’est partiellement amélioré avec le repos, mais le pouls est resté à un niveau de base entre 80 et 90 par mn. Il voulait être rassuré car il avait projeté trois semaines de vacances en Australie, et il partait dans quatre jours. Sa congestion de poitrine et sa transpiration excessive s’étaient déjà dissipées. Je lui ai conseillé d’emmener avec lui du thé de chicorée, en tant que préventif, pour réguler son pouls. Il l’a essayé et l’a apprécié quotidiennement. Il a subi de nouveau deux épisodes de tachycardie durant les deux semaines suivantes, l’un après avoir mangé de la nourriture indienne très chaude et épicée, l’autre en dansant. Il a arrêté le thé de chicorée au bout de cinq semaines et n’a pas représenté d’épisode de palpitation ou d’accélération du pouls.
     Il a ensuite décidé de maigrir par de l’exercice et une diète raisonnable, et il a perdu 8,6kg. Son pouls, ce jour, est à 60 par mn. Sa pression artérielle à 120/80 mmHg et a toujours été normale. Il continue à marcher un mile tous les jours, et court sur les derniers 100 yards de chaque mile. Il va danser trois fois par semaine.
     Il continue à utiliser le masque à oxygène pour les quatre ou cinq premières heures de la nuit. N’en a pas besoin après s’être réveillé tôt le matin et peut redormir sans ensuite. N’en a pas besoin pour la sieste. Il sent que le traitement homéopathique a beaucoup amélioré ses apnées du sommeil. Sa femme a observé qu’il dort avec la bouche fermée lorsqu’il n’a pas le masque à oxygène, et qu’il ne ronfle plus et n’a plus de réveil en suffoquant. Il a remarqué une petite congestion dans sa poitrine ces quelques dernières semaines. Sa poitrine lui semblait oppressée le matin, et il avait un peu de glaires. Egalement, pas de reprise des gonflements de chevilles. A l’examen, les deux chevilles montrent un oedème modèré, la gauche légèrement plus que la droite, et surtout sur le côté interne de la cheville. Le patient semble détendu, mais avec une légère transpiration des mains. 
     Prescription: Sambucus nigra 200C.
     
     Suivi après deux ans et demi:
     Après le dernier traitement, l’oppression de poitrine s’est améliorée, mais une douleur de la cheville gauche est apparue comme avec l’oedème. Il a vu un médecin orthopédiste  qui a fait une radio montrant des changements dégénératifs mineurs. Le diagnostic d’arthrite du pied et de la cheville avec oedème a été posé. Ce jour, à l’examen physique, il y a un oedème mou de la face interne du pied et de la cheville gauches.
     Prescription: Sambucus nigra 1MK.
     
     Suivi après 1 mois:
     Le patient a une amélioration de sa douleur de cheville et l’oedème a également réduit. Il le ressent encore un peu, mais cet inconfort ne perturbe pas ses séances de danse. Il continue le masque à oxygène à 9cm d’eau. Il déclare qu’il est content comme cela. Son pneumologiste lui avait dit, presque trois ans auparavant, que les patients devaient augmenter la pression d’air dans le masque au fur et à mesure que leur état s’aggravait. Il n’a jamais eu à augmenter la pression d’air, et il a pu diminuer le temps passé sous masque à oxygène durant le sommeil. 
     
     Analyse:
     Les symptômes d’oedème, transpiration, oppression de la poitrine, ronflement, apnée du sommeil, tendance à s’effrayer, et l’histoire d’exposition à l’arsenic, tout convient à Sambucus. J’ai recherché un remède moins connu puisque des polychrestes tels que Sulfur, Silicea, Lycopodium, semblaient ne convenir à ce cas que partiellement.
     La description de Clarke de Sambucus Nigra correspond à ce cas pour la totalité des symptômes: “ Transpiration profuse survenant avec n’importe quel autre trouble, parfois avec la phtisie; sueurs profuses durant les heures de réveil, chaleur sèche quand il est endormi spasmes affectant le système respiratoire; mucus tenace dans le larynx; obstruction respiratoire quand allongé; spasmes paroxystiques de suffocation la nuit, en se réveillant après minuit d’un sommeil paisible; pouls généralement  rapide et petit. L’oedème est un des symptômes premiers du remède; gonflement oedémateux dans des endroits variés, spécialement les jambes, cou de pied, et pied. La plupart des symptômes se manifestent au repos et s’estompent avec le mouvement. S’endort pendant une attaque. Causalités: frayeur, chagrin, anxiété.”
     J’ai été amenée à Sambucus nigra par la répertorisation (Synthésis):
              – Extrémités, froideur, pieds, avec chaleur du corps pendant le sommeil (Sambucus seul)
              – Extrémités, gonflement, pieds, oedémateux
              – Extrémités, gonflement, cheville
              – Respiration, bruyante
              – Psychisme, troubles suite de frayeur
              – Psychisme, troubles suite de chagrin
              – Psychisme, effrayé facilement
              – Respiration, s’arrête durant le sommeil
              – Respiration, difficile après minuit
              – Respiration, difficile, 3h
              – Respiration difficile, accès fréquents jusqu’à 4h (Samb seul)
              – Respiration, ronflement
              – Bouche ouverte, pendant le sommeil
              – Transpiration profuse
              – Général, empoisonnement par l’arsenic
     Cet homme a probablement été dans un état Sambucus nigra depuis l’âge de deux ans, cela débutant avec la mort de sa mère. Cette perte à un si jeune âge a été une expérience effrayante, qui ne l’a jamais quitté, malgré le foyer aimant que son père lui a offert. Même à 65 ans, il est troublé par des peurs dans ses rêves. L’oedème est un symptôme central de Sambucus nigra, et il s’est manifesté chez cet homme depuis l’âge de 20ans, ce qui a occasionné ces injections d’arsenic.
     D’un point de vue métaphysique, l’oedème représente le besoin de l’organisme de “tenir bon” à quelque chose ou à quelqu’un. Cet homme tenait fort au souvenir de sa mère. Il tenait à ses fluides par peur de perdre davantage. Il buvait du lait chaud comme un rappel rassurant de la chaleur de sa mère.
     Cet homme progresse vers sa guérison à son propre pas. Il va probablement continuer à utiliser le masque à oxygène pendant encore quelques années, mais je pense qu’il pourra l’abandonner de son propre chef dès qu’il réalisera qu’il peut s’en passer. Il n’avait jamais été traité homéopathiquement avant cette première visite à mon cabinet. Rhus tox a été un traitement superflu, mais n’a pas significativement nuit au cas.


Relations
     Différentiel:
     Sambucus ressemble surtout à Silicea. Sambucus, remède arbre, contient nécessairement de la silice, un constituant de la paroi cellulaire. Pourtant, je veux bien croire que Sambucus a sa propre signature, au delà de Silicea. Les deux remèdes ont la frayeur et la séparation précoce d’avec un parent dans leurs étiologies. La transpiration profuse, l’intolérance à la chaleur, et l’amélioration par l’exercice, ressemblent à Silicea. L’oedème est un symptôme central dans l’état Sambucus nigra, plus caractéristique de Sambucus que de Silicea, bien que “enflé le matin” soit décrit dans la matière médicale de Silicea (Vermeulen’s concordant materia medica). Les désirs et aversions alimentaires de cet homme apparaissent comme l’inverse de Silicea. Il a une aversion pour les boissons et la nouriture froide; préfère le lait chaud, l’eau non glacée et la nourriture chaude. En médecine traditionnelle par les plantes, le thé de fleur de sureau est considéré comme un stimulant diaphorétique. Il évacue fièvre et transpiration du corps, et est recommandé durant les premiers stades des rhumes et grippes. La balance des fluides et la transpiration semblent participer de l’effet propre de Sambucus nigra.
     Theresa Bernard MD
     441 Stowe  Avenue
     Orange Park, FL 32073
     USA
     
     Homeopathic Links, auomne 1999, Vol 12 (3)
     Traduction Michèle Camelin, 0ct 01