INHF–PARIS
LES RENCONTRES DE L’INHF–PARIS
LE SIMILLIMUM, HISTOIRE D’UNE VIE
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Docteur Philippe M. SERVAIS
Conférence donnée à Paris le 18 janvier 2003
INHF
60, rue Saint Lazare
TéléphoneFax
inhf.paris@wanadoo.fr
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Merci à tous d’être là. Je vais d’abord vous raconter une histoire, qui est en quelque sorte une histoire personnelle. C’était en 1983, il y a dix–neuf ans. J’étais installé dans un cabinet avec un confrère gynécologue qui avait vingt ans de plus que moi. J’étais en début de carrière et lui en fin. C’était un homme charmant, mais qui, à un âge pourtant déjà avancé, a eu le démon de midi, ce qui a commencé à poser des problèmes’époque je faisais des gardes de nuit et, lorsque j’arrivais la nuit au cabinet pour prendre mon stéthoscope, il arrivait que je ne puisse pas entrer, ou alors, dans la journée, j’entendais des choses
Bref, cela devenait assez compliqué
De plus, il a soudain développé une sorte de jalousie par rapport à ma clientèle qui montait alors que la sienne diminuait, et l’atmosphère devenait infernale. Aussi, alors que j’y étais bien et en principe pour longtemps, j’ai senti qu’il était nécessaire de changer rapidement de cabinet.
Parallèlement, j’avais depuis peu comme patiente une dame qui, à l’époque, devait avoir environ 60 ans, qui était charmante et était voyante extralucide. Je ne lui parlais pas, bien sûr, de mes problèmes personnels, mais un jour, à la fin de la consultation, elle prend un air très inspiré, les yeux révulsés, et me dit
C’est ainsi que nous avons commencé une relation patient–médecin plus amicale. C’est une dame qui vit seule, elle est séparée depuis très longtemps de son mari, avec lequel elle entretient des relations distantes mais amicales, et elle est donc installée comme voyante extralucide. C’est une dame très bourgeoise, extrêmement coquette, sympathique, mais vis–à–vis de qui j’ai compris rapidement que je devais garder une certaine distance... Non pas pour ce que vous pourriez penser érence’ai eu la sensation
d'être quelque peu envahi.
Comment vous décrire cette dameès chic, mais pas 16e.. En fait, elle a toujours pu vivre au–dessus de ses moyens parce qu’elle a une amie coiffeuse, directrice d’un grand salon, et qu’elle est donc coiffée gratuitement’elle a un autre ami dans le milieu du prêt–à–porter ès entourée d’homosexuels êtements gratuits etc. Bref, les choses se sont faites de telle manière que, depuis vingt ans,
je la soigne gratuitementées, à Noël ou en d’autres occasions ’avais des enfants et avait insisté pour les voir ée pour l’une de mes filles, une robe de chez Jacadi pour l’autre
Des cadeaux, toujours des cadeaux
Quant à moi, j’ai été inondé de magnifiques cravates en soie du genre Hermès à l’époque je portais encore des cravates à mon père. Puis un jour elle s’est aperçue que je ne portais plus de cravates, alors elle est arrivée avec une belle chemise (qu’elle a eue gratuitement, cela va de soi) Et depuis tout récemment, comme je la prends à l’heure du déjeuner, elle arrive avec un plat chaud car elle fait très bien la cuisine. Ainsi j’ai droit à un déjeuner très agréableà, je ne sais ce qu’il en sera pour la suite
Notez que je ne vous dis pas tout cela sans raison, car le remède est dans cela, bien sûr.
Ma petite rue est très provinciale et tout le monde se connaît, tout le monde parle sur tout le monde, tout le monde critique tout le monde’agence de voyage ne va plus chez la boulangère parce que la boulangère a dit que
, telle autre n’y va plus parce que le pain n’est plus aussi bon qu’avant, etc. Ce ne sont donc que gentils commérages partout.
Quant à notre brave dame, elle a investi, depuis vingt ans, une famille habitant la rue : le père tient un grand restaurant à Paris (où elle peut donc inviter ses amis !), la mère a un poste de haut niveau dans la presse et il y a deux filles. Elle s’y est investie au point de se considérer comme la grand–mère et se mêle de prendre en charge l’éducation des enfants. Elle donne des conseils, elle sait toujours ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Elle ne s’impose pas vraiment, mais elle est quand même toujours là’a pas de fortune, loin de là, mais à de multiples reprises elle prête 10 000 francs par–ci, 5 000 francs par–là. Voilà donc tout son petit monde, ce qui ne l’empêche pas de dire«»
Quant elle vient me voir, elle arrive toute pimpante avec son manteau de fourrure, je l’embrasse et elle me dit
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Nous allons changer de genre et je vais vous parler maintenant d’un patient que je connais aussi depuis très longtemps, qui doit avoir 52 ou 53 ans à l’heure actuelle, et qui est vraiment un personnage intéressant. Vous remarquerez ’est en quelque sorte mon obsession du moment ’essaie de remettre les patients dans leur vie, dans leur contexte, dans leur histoire, parce que je pense que cela a vraiment beaucoup d’importance. Ce patient est né d’une famille riche, il a une demi–sur ère a eu une fille aînée d’un premier mariage, puis a épousé sa mère. Il est donc enfant unique de ce second mariage.
Son père est complètement caractériel et même paranoïde, et il a fait mener à son fils une vie absolument infernale, c’est–à–dire que depuis l’enfance il a passé son temps à le visser et à lui dire qu’il serait de toute façon un incapable. Il l’a castré complètement. Heureusement que ce garçon a une forte personnalité et qu’il va pouvoir tout de même se construire, puisque au moment où je le rencontre, il y a au moins quinze ans sinon vingt, il est docteur en droit, assistant à la Sorbonne. C’est donc quelqu’un qui a très bien réussi. Pour montrer à quel point il a un père pervers, je vous raconte le fait suivant. Pensant qu’un enfant ne doit pas profiter de ses parents ni de leur argent, mais qu’au contraire il doit se former lui–même, il a décidé sur ses vieux jours de réaliser certains de ses biens, et en particulier une magnifique propriété sur la Côte d’Azur avec piscine, grand terrain, etc. Il ne prévient pas son fils, qui à l’époque a quarante ans, du fait qu’il va vendre cette maison où se trouvent tous les souvenirs de famille, les meubles de famille, les photos de famille, les albums, les lettres, etc. Il brade cette maison au tiers de sa valeur en laissant tout dedans, ce qui fait que les nouveaux propriétaires ont tout jeté. Le fils a donc été déshérité sur le plan financier, mais aussi de beaucoup de ses souvenirs.
Quand je vois ce garçon, il est donc assistant à la Sorbonne. C’est un homme d’une intelligence perçante, très vif, et c’est l’époque du tout début des radios libres sur la bande FM. Lui qui a un petit appartement au 8e étage d’un vieil immeuble dans le 16e arrondissement, s’amuse avec des amis à créer sa petite radio sur le toit, comme cela se faisait à l’époque. Cela l’amuse beaucoup, il a un peu de temps car la faculté ne lui en prend pas trop. Il fait ensuite une deuxième radio, puis une troisième avec d’autres amis. Puis il crée une radio à Lyon, toujours sur les toits, puis une autre radio à Marseille. C’est un garçon très communicatif, très à l’aise dans le relationnel, très sympathique. Il a donc un énorme réseau d’amis avec lesquels il monte ainsi, mais sous son nom, des petites radios ici et là. Il s’amuse à faire son journal parlé, etc.
Comme c’est un juriste et qu’il voit loin, il m’explique un jour qu’il a maintenant une quinzaine de petites radios établies dans toutes les grandes villes de France, et qu’il a décidé de créer une petite société. Bref, il réalise, grâce à ses qualités de juriste, un montage financier imparable extrêmement sophistiqué, avec une idée derrière la tête qu’il me confiera plus tard et qui se réalisera. Ses petites radios prennent de l'importance. Et ainsi, au moment où de grandes radios finissent par prendre le pouvoir sur la bande FM, elles se voient contraintes à tenir compte de lui. Ce qu’il avait prévu s’est donc réalisé il y a cinq ansésireuses d'acheter le petit réseau qu’il avait établi, sont forcées de faire de la surenchère. Il a donc vendu progressivement son réseau et en a tiré des sommes énormes, de l'ordre de 50 millions de francs. Ce n’est pas un homme d’argent, mais il m’explique«ça c’est ma vengeance par rapport à mon père. Là, je l’ai bluffé.. Il y a quinze ans, c’est ce que voulais faireère. Moi, j’étais un incapable et je voulais lui montrer que je pouvais gagner plus d’argent que lui.» Il a donc fait cela surtout pour épater son père.
Par ailleurs, cet homme vient me voir parce qu’il a un problème qui le désole depuis son service militaire effectué en Afrique. Il a une peau épouvantableéraflure s’infecte en permanence. Je l’ai vérifié plusieurs fois et il est obligé de vivre avec Hepar sulfur ou autres remèdes proches. Constamment, la moindre petite éraflure tourne en plaie suppurante qui dure des semaines et des semaines. Par ailleurs, il a de terribles insomnies. Il dort deux, trois ou quatre heures par nuit, et se bourre de somnifères et de tranquillisants.
Sur le plan nerveux, il est extrêmement déséquilibré. Sa femme m’en parlera, et lui–même d’ailleurs m’en parleà vivre. Ce n’est même pas de l’autorité, c’est de la tyrannie.ères effroyables, il en fait voir de toutes les couleurs à son entourage, tout en me disant d’un air désolé«ère. Je suis rattrapé par les gènes. Je suis un grand obsessionnel’ai en permanence en tête une liste de choses à faire qui doivent être faites, et faites rapidement.» Ce peut être aussi bien un contrat important pour ses affaires ou pour la faculté, que le fait que sa femme pense à aller au pressing. Il poursuit donc en permanence son entourage, sa secrétaire, sa femme, ses enfants, pour que ceci ou cela soit fait. En fait, il a l’impression d’être en permanence obligé de se battre pour lutter contre tout l’aspect matériel envahissant de la vie. Il a toujours l’impression de ne rien faire correctement, se juge donc tout le temps comme insuffisant et bien sûr son entourage aussi. Il est d’une exigence extrême et inhumaine.
Il a tendance, me dit–il, à voir partout le mauvais coup qu’on pourrait lui faire. Cela a ses avantages, car cela lui permet de monter un projet suffisamment bien ficelé pour pouvoir en tirer avantage par la suite. Mais dans la vie courante, cela donne le côté parano de son père. «à décoder tout ce qu’on me dit, tout ce que je vois. J’ai une hantise de la perversion et du mensonge. Je surveille tout en permanence, c’est infernal. Vous comprenez, docteur, pourquoi je ne dors pas.»
Il y a chez lui une capacité à battre sa coulpe en permanence«çon, si les autres sont comme cela, s’ils me font tel mauvais coup, si mes enfants ne répondent pas à mes attentes, si telle personne avec qui je travaille me fait ceci ou cela, c’est quelque part de ma faute, c’est que je n’ai pas été suffisamment vigilant. J’ai tout fait pour». Il se surveille donc en permanence, à tel point que concernant son sommeil il me dit«éveiller si je m’endors». Il est sûr que, dans cet état d’esprit, il a peu de chances de dormir !
«’anticipation. Je ne supporte pas les échéances. J’ai un carnet, que j’appelle mon carnet noir, avec les listes de choses à faire qui y sont notées. J’ai même l’impression que les objets sont comme les hommes. Lorsque j’étais enfant, par exemple, je pensais que les objets avaient un pouvoir propre qui pouvait s’opposer à ma volonté, donc j’ai passé toute mon enfance dans une espèce de syndrome de vérification. La lumière est éteinte, mais il faut quand même que je vérifie si elle est éteinte car elle pourrait se rallumer. En tant qu’adulte, je mets des garde–fous partout. C’est la prudence en permanence, ma vie est basée là–dessus.»
C'est un très bel homme et il a toujours eu une vie affective et amoureuse assez riche. Un jour, il décide de fonder une famille. Il choisit donc une femme qui sera une mère. D’une manière qu’on pourrait juger cynique mais qui est inconsciente, il m'explique alors qu’il a trouvé la femme idéale. «élibataire et n’a jamais trouvé de mari. Donc on ne me la prendra pas».. "Elle n'a qu'une envie, c'est d'avoir des enfants". Ils se marient.
Comme il a désormais beaucoup d’argent, il achète à l'orée de Paris une maison superbe avec un grand parc, maison qu’il fait refaire entièrement car il est passionné d’architecture d’intérieur. C’est un homme de goût. Il y dépense des fortunes et en fait une maison somptueuse. Peu après, il me dit
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AVEZ–VOUS PLUTôT ENVIE DE VOUS ANCRER DANS LA MATIèRE OU BIEN DE VOUS éLEVER, CE MATINèS–MIDI, MAIS CE MATIN DE PRENDRE UN PEU DE HAUTEUR.
C’EST EN 1991 QUE JE VOIS ARRIVER UN GRAND JEUNE HOMME DE 38 ANS, ET JE ME DIS TOUT DE SUITE’EST TINTINèTRE QUATRE–VINGT, LA MèCHE EN BATAILLE, UN CôTé TRèS MOBILE, UN PEU ANIMAL, UN GRAND SOURIRE, LES YEUX PéTILLANTS. IL S’AVéRERA TRèS LOQUACE, CE SERA UNE CONSTANTE. C’EST QUELQU’UN DE PASSIONNé, CéLIBATAIRE, QUI PARAîT CROQUER LA VIE PAR TOUS LES BOUTS, DANS LE SENS LE PLUS NOBLE DU MOT. S’IL VIENT ME CONSULTER, C’EST PARCE QU’IL EST EN TRèS MAUVAIS éTAT GéNéRAL MALGRé LES APPARENCES. QUI EST–IL ? IL EST, D’ABORD ET AVANT TOUT, UN FILS, AU SENS Où IL EST ENFANT UNIQUE D’UNE MèRE LACHESIS éJà ET QUI EST UNE VéRITABLE CARICATURE DE LACHESIS ’UN PèRE PLUS DISCRET. NE TROUVEZ–VOUS PAS QU’IL Y A QUELQUEFOIS CHEZ LES HOMMES, LES MâLES DES INDIVIDUS DONT ON A ENVIE DE DIRE «’EST AVANT TOUT UN FILS», DANS TOUS LES SENS DU MOT, C'EST VRAIMENT L'HOMME D'UNE MèREîT MOINS FRAPPANT. CELA DONNE SOUVENT DES GENS QUI RESTENT JEUNES LONGTEMPS.
OR CE FILS, DANS LEQUEL ON METTAIT TOUS LES ESPOIRS, A, à LA FOIS DéçU ET PAS DéçU. ON NE PEUT PAS DIRE QU’IL N'AIT PAS RéUSSI DANS LA VIE, MAIS IL A RéUSSI DE MANIèRE UN PEU MARGINALE. D’AILLEURS CE FILS, CE TINTIN, SE DéCRIRA LUI–MêME COMME "UN MARGINAL STRUCTURé".
IL EST ENTOMOLOGISTE’IMAGINER, UN ENTOMOLOGISTE MODERNE AU FOND DE SON LABORATOIRE, MAIS UN VRAI CHASSEUR DE PAPILLONS COMME IL N’EN EXISTE PLUS. CE VIRUS L’A PRIS DèS LA PRIME ADOLESCENCE, C'EST UN PASSIONNé D’INSECTES ET DE NATURE. IL FERA BIEN DES éTUDES CLASSIQUES, UNE LICENCE DE PHYSIQUE, MAIS CE N’EST PAS SA VOIE. IL DEVIENDRA DONC UN ENTOMOLOGISTE–EXPERT RECONNU ET IL VA EN VIVRE. IL PASSE LA MOITIé DE SA VIE à CHASSER LES PAPILLONS ET LES INSECTES DANS LA JUNGLE à L’AUTRE BOUT DU MONDE, EN AUSTRALIE, EN OCéANIE, ET SURTOUT EN AMéRIQUE DU SUD, ET L’AUTRE MOITIé à FAIRE DES EXPERTISES POUR LES GRANDES SALLES DE VENTE OU AUPRèS DES COLLECTIONNEURS INTERNATIONAUX QUI éGALEMENT LUI PASSENT COMMANDE.
C’EST UN HOMME éMINEMMENT SYMPATHIQUE, UN PEU TROP BAVARD (PARFOIS CELA DéBORDE). IL VIENT ME VOIR EN 1991 PARCE QUE, QUATRE ANS AVANT, IL A EU UNE HéPATITE VIRALE A GRAVE, QUI L’A LAISSé ALITé PENDANT SIX MOIS ET DONT IL NE S’EST JAMAIS REMIS VRAIMENT. «», ME DIT–IL, CAR CELA L’A ATTEINT DANS SES FORCES VIVES. PHYSIQUEMENT, IL N’A PLUS LA MêME RéSISTANCE NI LE MêME ENTRAIN QU’AVANT. IL DIT NE PLUS AVOIR NON PLUS LA MêME CONCENTRATION MENTALE.
IL A UN AUTRE PROBLèME’IL AVAIT VINGT ANS, IL AVAIT SUBI UN CERTAIN NOMBRE DE VACCINS POUR SES VOYAGES, QUI ONT DéCLENCHé CHEZ LUI UNE VéRITABLE HYPERTENSION : ENTRE VINGT ET TRENTE–QUATRE ANS, IL FAISAIT RéGULIèREMENT DES PICS à 20 OU 21 DE TENSION, QUE L’ALLOPATHIE A DIFFICILEMENT STABILISéE. UN DES BIENFAITS DE SON HéPATITE, ME DIT–IL, C’EST QUE SA TENSION A REPRIS DES VALEURS PLUS NORMALES EN RAISON DE SA FATIGUE ! IL N’EMPêCHE QU’IL GARDE UNE TENSION à 15 OU 16.
AUTANT NOUS POURRIONS DIRE QUE C’EST UN INTELLECTUEL éTUDE FAIT VRAIMENT PARTIE DE SA VIE ; IL EST CURIEUX DE CULTURE EN GéNéRAL, PASSIONNé D’ART, PASSANT BEAUCOUP DE TEMPS DANS LES MUSéES ET LES EXPOSITIONS, POSSéDANT EN BEAUCOUP DE DOMAINES DES CONNAISSANCES ASSEZ APPROFONDIES ; SES PASSIONS LITTéRAIRES SONT SHAKESPEARE ET YOURCENAR ’EST AUSSI UN PHYSIQUE PUISQUE, DèS LA PLUS PETITE ENFANCE, IL A éTé PASSIONNé DE SPORT. MALHEUREUSEMENT, IL A TOUJOURS éTé ENTRAVé PAR UN PROBLèME QUI PERSISTE ET QUI A COMMENCé DèS L’âGE DE 6 OU 7 ANS, CE QUI EST ASSEZ SURPRENANT, à SAVOIR DES TENDINITES EN PERMANENCE, DES ENTORSES, DES MYALGIES DIVERSES ET VARIéES. IL A CONSTAMMENT SOUFFERT DE SON SYSTèME LOCOMOTEUR, ET à L'HEURE D'AUJOURD'HUI, A Dû RESTREINDRE BEAUCOUP L'EXERCICE PHYSIQUE. A L’HEURE Où JE LE VOIS, SON ACTIVITé PHYSIQUE INDISPENSABLE SE LIMITE à 5 à 10 KM DE MARCHE PAR JOUR DANS PARISà PIED.
DEPUIS L’HéPATITE, IL A UN PROBLèME IMMUNITAIRE, à SAVOIR QU’IL ATTRAPE ABSOLUMENT TOUT CE QUI PASSEèDENT TOUTE L'ANNéE SINUSITES, RHINOPHARYNGITES, BRONCHITES, ETC. IL A UN AUTRE PROBLèME : SONT APPARUES DES CRISES D’ANGOISSE PéNIBLES, AVEC RESSERREMENTS LARYNGéS DANS LES MOMENTS DE STRESS. A CERTAINS MOMENTS, IL A DU MAL à AVALER OU MêME à RESPIRER.
IL AJOUTE QUE, MêME SUR LE PLAN MORAL, IL A éTé ATTEINT PAR CETTE HéPATITE ET, CE QUI PARAîT STUPéFIANT DANS SA BOUCHE, QU'IL A DES OBSESSIONS SUICIDAIRES. EN FAIT, EN LES LUI FAISANT DéCRIRE, ON S’APERçOIT QUE CE N’EST PAS VRAIMENT SUICIDAIREêME UN QUAI DE MéTRO, IL EST COMME ATTIRé. IL A à LA FOIS PEUR ET UNE ATTIRANCE IRRéSISTIBLE DèS QU’IL EST SUR UNE HAUTEUR.
C’EST UN HOMME éTRANGE ET, COMME IL LE DIT LUI–MêME, EXTRêMEMENT PARADOXAL. IL EST TRèS COMMUNICATIF ET ANIMé, MAIS EN MêME TEMPS, C’EST UN OBSESSIONNEL DE L’INDéPENDANCE, CE QUI EXPLIQUE SON CéLIBAT. IL A UNE AMIE RéGULIèRE DEPUIS DES ANNéES AVEC LAQUELLE IL A TOUJOURS REFUSé DE VIVRE. ILS SE VOIENT RéGULIèREMENT, éCHANGENT BEAUCOUP DE CHOSES ET ONT EN COMMUN LE GOûT DE L’ART ET DES INTéRêTS MULTIPLES. MAIS IL VEUT GARDER SON INDéPENDANCE. «éRISTIQUES DE MON CARACTèRE, C’EST QUE JE VEUX QU'à CERTAINS MOMENTS ON ME FOUTE LA PAIX. JE VAIS VERS LES AUTRES, JE VAIS VERS LE MONDE, ET PUIS JE ME RETIRE. LORSQUE JE ME RETIRE, JE NE VEUX PLUS PERSONNE". "PAR AILLEURS, ME DIT–IL, J’AI UN PEU LE REGARD DE L’ENTOMOLOGISTE CAR J’ADORE OBSERVER LES AUTRES». C’EST VRAI QU’IL A UN INTéRêT EXTRêME POUR LES AUTRES MAIS EN MêME TEMPS, IL NE VEUT PAS QU’ON LE REMARQUE, IL VEUT PASSER INAPERçU. EN DéPIT DE SA RéPUTATION DANS SON MéTIER, IL A TOUJOURS TOUT FAIT POUR NE PAS êTRE MIS EN AVANT. IL éCRIT DES LIVRES, MAIS IL S’ARRANGE POUR COSIGNER. IL M’EXPLIQUE QUE, LUI–MêME S’INTéRESSANT BEAUCOUP AUX AUTRES EN GéNéRAL, IL LES SOLLICITE VOLONTIERS MAIS NE SUPPORTE PAS QU’ON LE SOLLICITE LUI–MêME.
«’AILLEURS JE NE DIS JAMAIS CE QUE JE FAIS, MêME à MES PARENTS. DèS MON PLUS JEUNE âGE, JE ME CACHAIS ET JE DéTESTAIS QU’ON SACHE CE QUE JE FAISAIS, Où J'éTAIS. JE ME METTAIS à L’éCART. PAR CONTRE J’AIME RASSEMBLER DES GENS, J’AIME AVOIR MON RéSEAU D’AMIS.» IL ENTRETIENT CE RéSEAU D’AMIS AVEC UN GRAND SENS DE L’AMITIé. IL AIME FAIRE SE RENCONTRER DES GENS QUI, à SON AVIS, POURRAIENT SE TROUVER DES POINTS COMMUNS. AU FILS DU TEMPS, UN LIEN DE COMPLICITé S’EST éTABLI ENTRE NOUS ET à L’HEURE ACTUELLE IL EST DEVENU UN VéRITABLE AMI.
IL AIME PARTAGER SES INTéRêTS OU SES PASSIONS AVEC SES PROCHES, QUITTE à LES CONVERTIR ! IL A ALORS UNE FORCE DE PERSUASION FORMIDABLE. IL M’A ENVOYé EN CONSULTATION TOUTE UNE SéRIE DE CONNAISSANCES OU D’AMIS, TOUJOURS DES GENS DE QUALITé. A CHAQUE FOIS, IL FAIT AVEC EUX AU PRéALABLE UN TRAVAIL D'INTRODUCTION à LA CONSULTATION HOMéOPATHIQUE POUR QUE CELLE–CI SOIT PLUS FRUCTUEUSE. IL AVAIT DéJà FAIT UN TRAVAIL PRéALABLE EXTRAORDINAIRE POUR LEUR EXPLIQUER CE QU’EST L’HOMéOPATHIE. IL N’A JAMAIS VRAIMENT éTUDIé L’HOMéOPATHIE, MAIS C’EST INCROYABLE DE VOIR à QUEL POINT IL L’A COMPRISE DE L'INTéRIEUR ET INTéGRéE PROFONDéMENT. MêME S’IL N’A PAS LA CONNAISSANCE RéELLE DES REMèDES, IL EN A COMPLèTEMENT L’ESPRIT. IL NE M’ENVOIE QUE DES GENS UN PEU HORS DU COMMUN, DES ORIGINAUX, DES PERSONNAGES. DE TEMPS EN TEMPS IL ME DIT«’ENVOYER, JE SUIS SûR QUE C’EST UN ANIMAL». ET IL SE TROMPE RAREMENT. OU ALORS«à, TU CHERCHES UNIQUEMENT DANS LES MINéRAUX». IL A UNE INTUITION FANTASTIQUE DE LA NATURE ET SE SITUE TOUJOURS DANS LE DOMAINE DU SENS. Là EST SON MONDE.
JE LE RéPèTE, IL EST à LA FOIS GRAND SOLITAIRE ET UN HYPER–COMMUNIQUANT, AU POINT QUELQUEFOIS DE VOUS SAOULER UN BRIN. IL Y A CHEZ LUI UN CôTé éLITISTE QU’IL RECONNAîT TOUT EN S’EN DéFENDANT : «’IL Y A QUELQUE CHOSE DONT J’AI HORREUR, C'EST LA MéDIOCRITé». C'EST POUR LUI LA PIRE DES CHOSES. MAIS SA SéLECTION N'EST JAMAIS SOCIALE OU CULTURELLE CAR, POUR LUI, SON MARCHAND DE LéGUMES OU SON LIBRAIRE PEUT êTRE QUELQU’UN D’EXCEPTIONNEL ALORS QUE TEL HAUT PERSONNAGE LUI APPARAîTRA MéDIOCRE. VOUS L’AVEZ COMPRIS, IL EST VISCéRALEMENT ENTOMOLOGISTE, DANS LE SENS Où C’EST L’HOMME QUI L’INTéRESSE.
JE METTRAI UN CERTAIN TEMPS à TROUVER SON REMèDE. HEUREUSEMENT, IL FAIT PARTIE DE CES PATIENTS GRATIFIANTS POUR LE MéDECIN HOMéOPATHE ; EN EFFET, CHEZ LUI, LES BONS SIMILE MARCHENT BIEN. JE SUIS DONC PASSé PAR UNE SéRIE DE REMèDES QUI ONT TOUJOURS BIEN FONCTIONNé DANS DIFFéRENTES SITUATIONS PARTICULIèRES. ET C’EST LUI QUI M’ENCOURAGE LORSQUE JE ME DéCOURAGE«’EST PAS GRAVE. C’EST UN PREMIER RéSULTAT INTéRESSANT. IL FAUT CONTINUER. TU FINIRAS PAR TROUVER LE MUST !» C’EST UN PATIENT MERVEILLEUX
UN JOUR IL ME DIRA, ET CELA SE CONFIRMERA, QU’IL Y A UN SEUL ENDROIT AU MONDE Où IL EST PARFAITEMENT BIEN, Où MêME LES TROUBLES OCCASIONNéS PAR SON HéPATITE S’ESTOMPENT POUR AINSI DIRE COMPLèTEMENT. C’EST D’AILLEURS POUR CELA QU’IL Y A éTABLI LE PRINCIPAL DE SES ACTIVITéS. Là Où IL EST PARFAITEMENT BIEN, C’EST EN FORêT TROPICALE DE MOYENNE ALTITUDE, VERS 2 000, 2èTRES, EN FORêT HUMIDE. LORSQU’IL Y EST, IL EST EN éQUILIBRE à TOUT POINT DE VUE. IL EST PARFAITEMENT CAPABLE DE PARTIR PENDANT QUINZE JOURS EN PLEINE FORêT AMAZONIENNE, TOUT SEUL AU MILIEU DES SERPENTS ET DES BêTES DE TOUT GENRE, AVEC SA PETITE TENTE, ET D’OBSERVER LA NATURE JOUR ET NUIT (LA NUIT AVEC UNE LAMPE à GAZ). C'EST SON CôTé TINTIN, SON CôTé AVENTURIER.
NOUS PARLONS LONGUEMENT DE CETTE FORêT ET DE CE BESOIN DE REPLI, DE CE BESOIN D’êTRE DANS L’IMPéNéTRABLE, DANS SON UNIVERS PROPRE. A PARIS, SA VIE N’EST PAS MONDAINE. IL AIME PASSER UNE SOIRéE EN TêTE–à–TêTE, AVEC UNE OU DEUX PERSONNES. IL A HORREUR DES MONDANITéS. LORSQUE JE LUI DEMANDE POURQUOI IL LES REFUSE, IL ME RéPOND QUE C’EST SUPERFICIEL, QUE çA N’A PAS D’INTéRêT. "DANS LES MONDANITéS, ON NE CôTOIE QUE DU MéDIOCRE". JE LUI DEMANDE ALORS DE M’EXPLIQUER POURQUOI IL S’ATTACHE TANT AUX GENS ET LEUR PORTE AIDE SI FACILEMENT. EN EFFET, QUAND QUELQU’UN AUTOUR DE LUI EST DANS LA DIFFICULTé, IL FAIT TOUT POUR LE SORTIR D’AFFAIRE. IL S’Y DONNE CORPS ET âME, IL DEVIENT EXTRêMEMENT GéNéREUX. IL ME RéPOND«’EST PLUS FORT QUE MOI, J’AI BESOIN D’AIDER LES AUTRES à TROUVER LEUR VOIE ET DONC DE LES METTRE AU MIEUX DE LEURS CAPACITéS».
JE REPRENDS QUELQUES NOTES QU’IL M’AVAIT éCRITESà SON PROPOS : «èS SECRET. JE CLOISONNE TOUT’ENTOMOLOGIE, TOUT EST CLOISONNé. JE SUIS TIMIDE (J’AI OBSERVé à DE NOMBREUSES REPRISES QU’IL ROUGISSAIT). JE DéTESTE êTRE REMARQUé, JE SUIS TRèS SéLECTIF. J’ADORE LIRE ET APPRENDRE. JE NE SUPPORTE PAS DE DEMANDER. JE SUIS UN VéRITABLE CLICHé DU PARADOXE. JE SUIS TRèS INDéPENDANT, MAIS J’ADORE LES SPORTS COLLECTIFS. JE SUIS TRèS CALME, ET POURTANT JE BOUGE éNORMéMENT (CE QUI EST VRAI). JE SUIS EXTRêMEMENT CASANIER, ET POURTANT JE ME RéALISE DANS LE VOYAGE. JE SUIS TACITURNE, MAIS JE PEUX êTRE AUSSI INTARISSABLE.» ET TOUT CELA EST VRAI. «’ADORE LA LOUFOQUERIE, ET POURTANT JE SUIS TRèS SéRIEUX. JE DéTESTE DANSER, ET POURTANT J’AI UNE PASSION POUR LA DANSE. J’ATTIRE TRèS VITE LA CONFIANCE D’AUTRUI, MAIS POURTANT JE NE FAIS RIEN POUR. JE DéTESTE QUE L’ON DéCIDE POUR MOI MAIS POURTANT J’ADORE TRAVAILLER SOUS LES ORDRES DE GENS QUE J'ADMIRE.»
IL INSISTE SUR UN ASPECT QUE J’AI PU OBSERVER’EST UN GRAND, TRèS GRAND éMOTIF. JE L’AI VU S’éMOUVOIR, ET ME PARLER AVEC LES LARMES AUX YEUX D'UN SUJET AUQUEL IL éTAIT PARTICULIèREMENT SENSIBLE. MAIS EN MêME TEMPS, ME DIT–IL, «êTRE TRèS CASSANT ET D’UNE TERRIBLE DURETé». «’ADORE L’AVENTURE. JE N’AIME QUE LES ARTISTES TOUT EN éTANT MOI–MêME ASSEZ CARRé. J’AI HORREUR DU COMMERCE MAIS J'Y SUIS TRèS à L’AISE ( IL VEND SES INSECTES AUX COLLECTIONNEURS ET AUX INSTITUTS). IL EST à LA FOIS DANS LE MONDE ET HORS DU MONDE. C’EST UN MARGINAL DANS LE SENS NOBLE DU TERME.
VERS 18H, IL A FRéQUEMMENT UNE BAISSE DE RéGIME PENDANT LAQUELLE LA TRISTESSE L'ENVAHIT. SUR LE PLAN SEXUEL, IL N’A JAMAIS EU DE PROBLèME ET POURTANT IL A TOUJOURS EU L'APPRéHENSION DE NE PAS êTRE PERFORMANT ! EN CREUSANT LE SUJET, JE FINIS PAR COMPRENDRE QUE C'EST Dû à UNE DRôLE DE SENSATION PHYSIQUE, à SAVOIR QU’IL A PAR MOMENT L’IMPRESSION DE NE PAS AVOIR DE SEXE !
EN PLUS DE SON HYPERTENSION, IL EST SUJET à DES PALPITATIONS QUI PEUVENT SURVENIR à LA SUITE D’UN TRAVAIL INTELLECTUEL UN PEU TROP PROLONGé, OU BIEN APRèS AVOIR FAIT L’AMOUR. ENCORE UN PARADOXEà CERTAINS MOMENTS IL ARRIVE EN CLOPINANT PARCE QU’IL A UNE ARTICULATION, UN TENDON, UN LIGAMENT DOULOUREUX, ET, EN MêME TEMPS, IL DONNE L'IMPRESSION, QU’IL DIT RéELLE, DE GRANDE AGILITé.éPLACE COMME UN FAUVE.
SON AMIE EST UNE CROTALUS HORRIDUS ET J'AVOUE LA SUPPORTER DIFFICILEMENT. POURTANT LUI S’Y FAIT PARFAITEMENT BIEN. IL FAUT DIRE QU'IL EST HABITUé DU GENRE, AVEC UNE MèRE LACHESIS
! IL SEMBLE TRèS à L’AISE AVEC LES SERPENTS !
A DEUX REPRISES, LORS D'UNE CONSULTATION, ALORS QU’IL éTAIT VENU ME VOIR PARCE QU’IL éTAIT TRèS FATIGUé, IL EST SORTI DE LA PIèCE POUR ALLER AUX TOILETTES SE METTRE DE L’EAU FRAîCHE SUR LE VISAGE. "CELA ME REVIGORE. JE LE FAIS TRèS FRéQUEMMENT".
JE VOUS EN AI DIT BEAUCOUP, JE VOUS EN AI DIT TROP. EST–CE QUE CELA VOUS FAIT PENSER à QUELQUE CHOSE, à NOUVEAU NON PAS TANT à UN REMèDE QU'à UNE MANIèRE DE RéFLéCHIR SUR CE GENRE DE PERSONNAGE ET DE CASéPERTORISATION TECHNIQUE CLASSIQUE, ET EFFECTIVEMENT APPROCHER LE REMèDE, MAIS ON PEUT AUSSI ESSAYER DE LE DéCOUVRIR AU TRAVERS DE TOUTE SON HISTOIRE, DE SA VIE ET DE SON MODE DE VIE.
UN INTERVENANT’OBSERVE, MAIS IL NE FAUT PAS ME TOUCHER.
PHILIPPE SERVAIS’EST TRèS VRAI POUR LUI. IL M’AVAIT DIT QU’IL DéTESTAIT QU’ON LE TOUCHE OU QU’ON LE FRôLE, PAR CONTRE IL ACCEPTE VOLONTIERS QUE SON AMOUREUSE LE PRENNE DANS LES BRAS !
UN INTERVENANTé PERMANENTE.
PHILIPPE SERVAIS’EST VRAI, MAIS C’EST UNE DUALITé QUI N’EST PAS DANS L’OPPOSITION, ELLE EST DANS UNE SORTE DE MOUVEMENT PERMANENT, DE VIE PERMANENTE. IL Y A VRAIMENT DEUX PERSONNAGESéEL, ET CELUI QUI, QUELQUE PART, EST HORS DU MONDE. J’AI PLUTôT INTERPRéTé LES CHOSES DANS CE SENS–Là, PAR EXEMPLE QUAND IL DIT«’AI L’IMPRESSION PAR MOMENT DE NE PAS êTRE TOUT à FAIT PARTICIPANT DU MONDE», CELA CORRESPOND à CETTE PART EN LUI QUI EST EN AMAZONIE, QUI SE RETIRE COMPLèTEMENT.
UN INTERVENANT’éLEVER. JE PENSE à UN OISEAU AVEC CETTE IDéE DE PARTIR, AVEC LES DOULEURS DANS LES MEMBRES
UN AUTRE INTERVENANT
PHILIPPE SERVAIS’éLEVER ET IL A BESOIN DE PRENDRE DE LA DISTANCE
TOUTE LA PROBLéMATIQUE DE NOTRE PERSONNAGE TOURNE EFFECTIVEMENT AUTOUR DE LA HAUTEUR. IL A UN CôTé TRèS éGOTROPHIQUE PAR MOMENT, CE QUI FAIT QU’IL DONNE DES CONSEILS, QU’IL AIDE LES GENS, QU’IL VEUT EN FAIT LES TIRER VERS LE HAUT.
PHYSIQUEMENT, IL EST GRAND, ASSEZ MAIGRE, IL A UN CôTé CALCAREA PHOSPHORICA, MAIS JE NE RETROUVE PAS LA PROBLéMATIQUE DE CALCAREA PHOSPHORICA: CE BESOIN DE REMETTRE EN HARMONIE, EN COHéSION CE QUI NE L’EST PLUS. CALCAREA PHOSPHORICA A UNE FORME DE COMPASSION QUI LUI EST PROPRE. PAR EXEMPLE IL TOMBERA MALADE SI AU TRAVAIL IL Y A DES DISSENSIONS AUTOUR DE LUI, MêME S’IL N’EST PAS CONCERNé. IL A BESOIN D’UN UNIVERS, D’UN MONDE QUI SOIT DANS UNE CERTAINE HARMONIE D’éCHANGES, Où IL N’Y AIT PAS DE RUPTURES NI DE CASSURES. C’EST DU MOINS COMME CELA QUE JE LE VOIS, QUE JE LE SENS. LES CALCAREA PHOSPHORICA SONT A PRIORI DES GENS SYMPATHIQUES. LORSQUE JE VOIS QUELQU’UN QUI EST VRAIMENT SYMPATHIQUE, SOURIANT, MAIS AVEC MESURE, JE ME DIS TOUJOURS QU’IL FAUT QUE JE PENSE à CALCAREA PHOSPHORICA.
UN INTERVENANTôT COMME COCA.
PHILIPPE SERVAISêTRE DANS CETTE FORêT DE MOYENNE ALTITUDE
SON REMèDE EST DONC COCA. IL Y A LE KEYNOTE DE COCA, C’EST L’ABSENCE DE SEXE’EST UN SYMPTôME D’APPEL, MAIS IL Y A QUANTITé D’AUTRES SYMPTôMES DE COCA. IL Y A LA SENSATION D’êTRE SéPARé DU MONDE, LE BESOIN, LE DéSIR D’EXERCICE PHYSIQUE, LA CONFUSION MENTALE AMéLIORéE EN SE METTANT DE L’EAU SUR LE VISAGE, L’ENVIE QU’ON LE LAISSE TRANQUILLE, LE BESOIN DE CALME, LA TRISTESSE à 18 HEURES. UN SYMPTôME DONT J’AI OUBLIé DE VOUS PARLER, CE SONT SES PETITS VERTIGES. CE SONT DES VERTIGES QUI ME FONT VRAIMENT PENSER à COCA, CE NE SONT PAS DE VRAIS VERTIGES, C’EST EN MêME TEMPS UNE PEUR DE TOMBER. EN FAIT C’EST UNE PEUR DE DESCENDRE, UNE PEUR DE SE DéTRUIRE DANS UN MOUVEMENT DE DESCENTE, ALORS QU’IL FAUT ALLER VERS L’éLéVATION. LORSQU’IL A UN VERTIGE PLUS IMPORTANT, IL SE COUCHE AVEC LE VISAGE DANS L’OREILLER. C’EST UN SYMPTôME DE COCA: VERTIGE AMéLIORé EN SE COUCHANT SUR LE VISAGE (2èME DEGRé, REMèDE UNIQUE). PALPITATIONS APRèS UN EFFORT MENTAL OU APRèS UNE RELATION SEXUELLE. JE N’AI PAS INSISTé Là–DESSUS, MAIS IL AVAIT LE MAL DES MONTAGNES AU DELà DE 2800 MèTRES . EN FAIT IL LUI ARRIVAIT DE MONTER BEAUCOUP PLUS HAUT PARCE QU’IL LE FALLAIT, MAIS CELA LUI POSAIT VRAIMENT DES PROBLèMES.
CONCERNANT LA TISANE DE COCA, IL Y A DES AUTEURS ANCIENS QUI CONSEILLENT D’EN PRENDRE UN PETIT PEU AVANT UN EXAMEN LORSQU’ON A LE TRAC. EFFECTIVEMENT, IL EST RéPERTORIé COMME TEL. OR JE PENSE QUE TOUT LE MONDE CONSEILLE GELSEMIUM OU AUTRE CHOSE, MAIS ON NE PENSE PAS à COCA. EN FAIT, C’EST POUR PRENDRE DE LA HAUTEUR.
C’EST TOUT LE PROBLèME DE COCAêTRE AU–DESSUS DES SITUATIONS DU MONDE. EN éGOTROPHIE, CELA DONNE CELUI QUI CONSEILLE, LE GUIDE. DANS UNE éTUDE FAITE à L’AFADH, IL éTAIT QUESTION DU BERGER, DE CELUI QUI GUIDE LE TROUPEAU, CELA EN SITUATION éGOTROPHIQUE. NOTRE AMI EST UN PEU COMME çAéNéREUSEMENT, MAIS IL Y A CE CôTé–Là CHEZ LUI.
IL A CE MOUVEMENT GéNéREUX DE VOULOIR QUE LES AUTRES PRENNENT DE L’ALTITUDE, C’EST–à–DIRE QU’ILS SE RéALISENT AU MIEUX. IL TIRE DONC LES AUTRES VERS LE HAUT, MAIS IL NE SUPPORTE PAS DE LES VOIR BAS. CE N’EST PAS LA RéUSSITE SOCIALE QUI L’INTéRESSE, C’EST QUE L’AUTRE, COMME LUI–MêME D’AILLEURS, TROUVE SA PROPRE RéALISATION INTéRIEURE. C’EST DONC QUELQU’UN QUI A UNE GRANDE NOBLESSE D’âME.
UN INTERVENANTéPERTOIRE DE G. LOUTAN IL Y A UN SYMPTôME AMUSANT, C’EST «’UNE PETITE BêTE QUI LUTTE CONTRE LUI».
PHILIPPE SERVAISéE DE COCA. LES VERTUS QU’IL AIME SONT L’ENDURANCE, LA FORCE DANS LE SENS NOBLE, L’INVINCIBILITé, LA CAPACITé à SE SURPASSER. DE PLUS, ON LE VOIT DANS LA MATIèRE MéDICALE, IL Y A BEAUCOUP DE RAPPORTS AVEC LES ANIMAUX, BEAUCOUP DE RêVES, DE FANTASMES, DE SENSATIONS, ETC., ET BEAUCOUP AVEC DES INSECTES. OR CE PATIENT EST ENTOMOLOGISTE, C’EST TOUT DE MêME AMUSANT. DE PLUS IL VIT AVEC DES SERPENTS AVEC LESQUELS IL EST à L’AISE. IL ADMIRE éNORMéMENT L’ENDURANCE, L’ENDURANCE PHYSIQUE ET L’ENDURANCE MORALE. OR VOUS SAVEZ QUE LES INDIENS PRENNENT COCA POUR NE PAS SENTIR L’ALTITUDE ET POUR êTRE TRèS ENDURANTS (MARCHER, GRIMPER, ETC.). IL Y A DONC CHEZ NOTRE HOMME QUELQUE CHOSE DE LA FORCE ANIMALE QU’IL ADMIRE. EN MêME TEMPS NOUS AVONS VU QU’IL SOUFFRE DE SON APPAREIL LOCOMOTEUR TOUT EN AYANT UNE RéELLE AGILITé ET C’EST D’AILLEURS DANS LE RéPERTOIREé PHYSIQUECOCA.
D’UNE CERTAINE MANIèRE, COCA TROUVE SA PLEINE PUISSANCE, SA PLEINE HAUTEUR, SA PLEINE DIMENSION EN PASSANT PAR LE CORPS, C’EST–à–DIRE AVEC LA PARTICIPATION DU CORPS. C’EST COMME CELA QUE JE LE VOIS, C’EST COMME S’IL FALLAIT QUE L’ESPRIT QUI S’éLèVE S’INCARNE EN MêME TEMPS DANS LA MATIèRE, DANS LE CORPS, POUR S’éLEVER AVEC’IL FALLAIT QU’IL Y AIT UNE UNITé DU CORPS ET DE L’ESPRIT EN PLEINE PUISSANCE. POUR LE DIRE AUTREMENT, QU’IL Y AIT DOMINATION COMPLèTE DE LA MATIèRE ET DU CORPS POUR PERMETTRE SON éLéVATION SPIRITUELLE. C’EST QUELQUE PART LE FANTASME D’êTRE HAUT COMME LA DIVINITé, MAIS AVEC UN CORPS. IL NE REFUSE PAS LE CORPS, AU CONTRAIRE LE CORPS A BEAUCOUP D’IMPORTANCE, MAIS IL FAUT QU’IL SOIT EN ADéQUATION AVEC L’ESPRIT.
«’EST PAS EN ADéQUATION, IL NE SUIT PAS LE MOUVEMENT ET IL LE DEVRAIT». IL INSISTE BEAUCOUP, CELA A BEAUCOUP D’IMPORTANCE POUR LUI. SES ANGOISSES, SES PROBLèMES ORL, ET JE DIRAIS MêME SA FATIGUE, JE LES AI AMéLIORéES AVEC D’AUTRES REMèDES. MAIS SON éNERGIE GéNéRALE, SON BIEN–êTRE CORPOREL ET SA CAPACITé MENTALE, IL NE LES RETROUVERA QU'à PARTIR DE COCA.
JE M'éTAIS FAIT CETTE RéFLEXION : «’ENNUIE–T–IL ENCORE AVEC SA CHEVILLE UN PEU DOULOUREUSE DEPUIS TROIS JOURSé SUR SON CORPS, SUR SON CORPS LOCOMOTEUR»
A VOTRE AVIS, à QUEL AUTRE REMèDE AURAIT–ON PU PENSER DANS LE CAS DE NOTRE HOMME
UN INTERVENANTBORAX
PHILIPPE SERVAIS BORAX, EFFECTIVEMENT, VEUT PRENDRE DE L’ALTITUDE, C’EST UNE TRèS BONNE IDéE. MAIS BORAX, MALHEUREUSEMENT, RESTE TOUT LE TEMPS FACE à L’OBSTACLE, UN PEU ENFERMé EN LUI–MêME, IL N’ARRIVE PAS à PRENDRE DE LA HAUTEUR OU BIEN IL A BEAUCOUP DE MAL à LE FAIRE. NOTRE PATIENT A TROUVé LA SOLUTION, SA VIE N’EST QUE LA RéSOLUTION DE SA PROBLéMATIQUE COCA.
UN INTERVENANTMAGNESIA MURIATICA
PHILIPPE SERVAISMAGNESIA MURIATICA, IL N’Y A PAS CETTE ESPèCE DE LUMIèRE. MAGNESIA MURIATICA A TOUT LE TEMPS CETTE SENSATION DONT IL NE PEUT SORTIR, D’AVOIR CE POIDS AU–DESSUS DE LA TêTE. IL Y A QUELQUE CHOSE D’UN PEU TRISTE, D’UN PEU LOURD. IL N’Y A PAS, JUSTEMENT, CETTE CAPACITé DE SORTIR DES NUAGES, DE SE METTRE EN ALTITUDE.
UN INTERVENANT’A FAIT TOUT DE SUITE PENSER à COCA AVEC LE SYMPTôME–CLEF COMME APPEL, C’EST «ù QUE JE SOIS, IL FAUT QUE JE PUISSE PLANER ET PARTIR DANS MON MONDE». EN FAIT, UN PATIENT PHOSPHORUS PEUT RACONTER QUASIMENT LA MêME HISTOIRE MAIS LE MOTEUR SERA UNE PASSION, CE NE SERA PAS CETTE NéCESSITé DE DéCONNECTER ET DE PARTIR VERS QUELQUE CHOSE DE PLUS éLEVé.
UN INTERVENANT’AVAIS PENSé à EAGLE, L’AIGLE, POUR L’HISTOIRE DE LA HAUTEUR, DE L’éLéVATION, PUISQUE L’AIGLE VIT ENTRE DEUX MONDES. MAIS Là, JE CROIS QUE LA DIFFéRENCE EST QU’IL CHERCHE à S’éLEVER, ALORS QUE L’AIGLE EST HAUT ET QU’IL DESCEND VERS LE MONDE, MAIS PAS POUR éLEVER LES AUTRES. LA DUALITé EST TRèS PRéSENTE, OR Là JE N’AI PAS BIEN COMPRIS LA DUALITé CHEZ COCA QUAND TU AS PRéSENTé CETTE éNORME DUALITé, CE PARADOXE, à PART LE FAIT QU’IL VEUT CHERCHER LES GENS, LES éLEVER.
PHILIPPE SERVAISéELLEMENT UNE DUALITé, JE PENSE QUE C’EST UNE ALTERNANCE. IL ESSAIE DE CRéER CETTE UNITé DU CORPS ET DE L’ESPRIT’éLEVER, MAIS IL A BESOIN AUSSI DE S’UNIFIER à LA MATIèRE. DONC IL A BESOIN D’êTRE DANS LE MONDE ET IL A BESOIN DE S’EN éCARTER POUR REPRENDRE DE LA HAUTEUR. MAIS IL NE PEUT PAS êTRE TOUT LE TEMPS EN ALTITUDE, HORS MATIèRE, IL NE PEUT PAS êTRE UNIQUEMENT HORS DU MONDE. IL A BESOIN DU MONDE, DES AUTRES, C’EST AUSSI LE CORPS DE L’HOMME.
CE SYMPTôME D’ABSENCE DE SEXE MONTRE TOUT CE PARADOXE CHAIR/ESPRIT.
UN INTERVENANT’IL NE VEUT PAS êTRE LE LIEN ENTRE LA TERRE ET LE CIEL.
PHILIPPE SERVAIS’EST PASSIONNé ENTRE AUTRE CHOSE POUR TOUTE LA CULTURE DES INDIENS AMAZONIENS à L’éPOQUE DE LA CONQUêTE ESPAGNOLE ET POUR LEURS TOTEMS. IL SEMBLERAIT QU’à CETTE éPOQUE–Là LES INDIENS AIENT FAIT APPEL AUX DIEUX POUR SE DéFENDRE CONTRE LES ESPAGNOLS ET QU’ILS AIENT FABRIQUé éNORMéMENT DE TOTEMS VERS LES XVE–XVIE SIèCLES. IL EN AVAIT ENTENDU PARLER ET IL EST PARTI EN EXPéDITION POUR ALLER INTERROGER LES INDIENS, DONT IL PARLE LES DIALECTES, ET POUR RETROUVER CES TOTEMS DONT IL EST FAIT MENTION DANS LA LITTéRATURE, ENTRE AUTRE DANS LA LITTéRATURE JéSUITE. IL A PéNéTRé LA FORêT AMAZONIENNE POUR SON ENQUêTE ET POUR CREUSER LUI–MêME, PENDANT DES JOURS ET DES JOURS, JUSQU’à SORTIR CES TOTEMS DE LA TERRE. IL A CRéE UN RéSEAU D’INDIENS AFIN DE L’AIDER à REMETTRE CES TOTEMS EN éTAT ET LES SORTIR DE LA FORêT POUR LES INSTALLER DANS DIFFéRENTS PETITS MUSéES LOCAUX. TOUT CELA GRATUITEMENT, TOTALEMENT GRATUITEMENT’EST PAS POUR FAIRE DE L’ARGENT QU’IL A FAIT çA, C’EST POUR REDONNER AUX TOTEMS ET DONC AUX INDIENS, DE LA HAUTEUR, LES SORTIR DE LA TERRE ET LES REMETTRE à LA VERTICALE.
UN INTERVENANT
PHILIPPE SERVAIS’AI UTILISé, BIEN SûR, PLUSIEURS DYNAMISATIONS. AU DéPART, J’AI DONNé UNE 30 CH PARCE QUE JE N’EN AVAIS PAS D’AUTRE. POUR LE SUIVI DU CAS, JE PRéCISE QUE CE REMèDE A RéSOLU TOUS SES PROBLèMES, IL L’A REMIS EN TRèS BONNE FORME, EN TRèS BONNE SANTé à TOUT POINT DE VUE. J’AI, JE CROIS, UN PEU PLUS DE DEUX ANS DE RECUL.
J’AI OUBLIé DE VOUS DIRE UNE CHOSE IMPORTANTEé UNE 30 CH EN DéCEMBRE, ET TROIS MOIS APRèS JE LUI AI DONNé UNE 1 000 K, PARCE QUE JE M’EN éTAIS PROCURé CHEZ SCHMIDT–NAGEL. IL AVAIT TOUJOURS SA RELATION AVEC CETTE AMIE CROTALUS HORRIDUS QUI DEVENAIT ASSEZ PéNIBLE, POUR MOI EN TANT QUE MéDECIN, POUR SON ENTOURAGE AUSSI, SEMBLE–T–IL, ET MêME POUR LUI, ET APRèS LA 1 000 K IL S’EST SéPARé D’ELLE. IL A RENCONTRé UNE AUTRE FEMME QUI LUI CORRESPONDAIT MIEUX ET AVEC LAQUELLE IL A EU UNE BELLE HISTOIRE. IL A EU LA SENSATION DE REPRENDRE SA VIE EN MAIN, DE RETROUVER SA LIBERTé. IL L’A VéCU COMME QUELQUE CHOSE DE FORMIDABLEMENT POSITIF, MALGRé LE FAIT QUE SON EX–AMIE AIT USé DE HARCèLEMENT, D’INTELLIGENCE, DE RUSE POUR SE LE RéAPPROPRIER. C’EST à CE MOMENT–Là QUE CROTALUS HORRIDUS S’EST RéVéLééTé EFFROYABLEéGèRETé ET DE L’AUTONOMIE PENDANT DEUX ANS, PUIS IL M’A DIT UN JOUR«êME QUE FONDAMENTALEMENT CETTE FEMME ME CORRESPOND PARCE QU’AVEC ELLE J’AI DES CHOSES EN COMMUN QUI SONT TRèS IMPORTANTES. J’AI FAIT MA RéVOLUTION ET J’AI REPRIS UNE RELATION AVEC ELLE, MAIS TOUTE DIFFéRENTE». D’AUTANT QU’ELLE–MêME, TRAITéE PAR CROTALUS, S’EST BEAUCOUP AMéLIORéE
COCA LUI A PERMIS DE SORTIR DE L’éTAU QU’ELLE REPRéSENTAIT POUR LUI. J’AI DONNé ENSUITE DEUX FOIS COCA 10 000 K, LA DERNIèRE FOIS éTANT EN JUILLET 2002. JE VIENS DE LE REVOIR IL Y A QUELQUES JOURS PARCE QU’IL VOULAIT ME VOIR AVANT DE PARTIR ’IL PART EN OCéANIE, EN NOUVELLE–GUINéE. IL AVAIT QUELQUES DOULEURS TENDINEUSES QUI éTAIENT EN TRAIN DE RéAPPARAîTRE ET JE VIENS DE LUI REDONNER UNE DOSE DE 200K.
UN INTERVENANT
PHILIPPE SERVAIS’A PLUS D’HYPERTENSION, J’AI OUBLIé DE VOUS LE DIRE
UN INTERVENANTé DES REMèDES AVANTèDES AS–TU PENSé, INDéPENDAMMENT DE COCA, POUR UN TABLEAU COMME CELUI–Là
PHILIPPE SERVAIS’éPOQUE Où JE LE CONNAISSAIS MOINS BIEN, C’EST NATRUM MURIATICM QUI L’AVAIT AMéLIORé, ET CE QUI L’A AMéLIORé AUSSI, C’EST STRAMONIUM... IL AVAIT UNE SENSATION QUI REVENAIT RéGULIèREMENT, ET C’EST MêME ARRIVé UNE FOIS AU CABINET’IMPRESSION QU’IL Y AVAIT UNE PETITE BêTE QUI PASSAIT à TOUTE ALLURE, UNE SOURIS OU QUELQUE CHOSE COMME çA. CELA M’AVAIT FAIT PENSER à STRAMONIUM. C’éTAIT UNE éPOQUE Où IL éTAIT PARTICULIèREMENT MAL, IL éTAIT FRANCHEMENT AGAçANT DE LOGORRHéE. J’AVAIS LA SENSATION, SURTOUT VU SES ACTIVITéS à CE MOMENT–Là, QU’IL éTAIT UN PEU DANS L’ILLUSION. IL AVAIT AUSSI BEAUCOUP DE SPASMES LARYNGéS QUI L’ANGOISSAIENT. STRAMONIUM LUI A FAIT BEAUCOUP DE BIEN, MêME PENDANT PLUSIEURS MOIS, PUIS L’EFFET S’EST TOUT à FAIT éPUISé. MAIS J’AVAIS QUAND MêME LA SENSATION DE NE PAS êTRE SUR LE BON REMèDE.
C’EST NORMAL QUE NATRUM MURIATICUM LUI AIT FAIT DU BIEN. IL éTAIT EN MAUVAIS éTAT PHYSIQUE, ET DE CE FAIT MENTAL AUSSI. IL éTAIT UN PEU DéPRIMé QUAND JE L’AI CONNUéPRIME BIEN COMPENSéE, MAIS IL RéAGISSAIT PAR UN RENFERMEMENT EXCESSIF PUISQUE C’éTAIT DéJà DANS SA PROBLéMATIQUE. ÇA LUI A PERMIS DE REPRENDRE UN RAPPORT AVEC LE MONDE ET LE RéEL.
IL Y A UN AUTRE REMèDE QUI LUI A FAIT DU BIEN, ET J’AI MêME CRU QUE J’éTAIS SUR LE BON REMèDE, C’EST CROCUS SATIVUS, PARCE QU’EFFECTIVEMENT ON éTAIT VRAIMENT DANS LA DUALITé, OU PLUTôT DANS L’ALTERNANCE’EXCèS EN RAPPORT AVEC CETTE PASSION, ET PAR AILLEURS LA RIGUEUR, LA RATIONALITé, LA PRéCISION. CE SONT DES PôLES QUI CHEZ CROCUS SONT TRèS FLAGRANTS.
4
C’EST UNE JEUNE FILLE DE 17 ANS QUE JE VOIS EN 1997, EN éTAT DéPRESSIF ET SUIVIE EN PSYCHOTHéRAPIE. ON VOULAIT LA METTRE SOUS ANTIDéPRESSEURS MAIS SES PARENTS AVAIENT REFUSé. IL FAUT DIRE QU’ELLE A UN CONTEXTE DIFFICILEèRE AîNé EST QUASI–PSYCHOPATHE ET DéTRUIT COMPLèTEMENT LA FAMILLE DEPUIS LONGTEMPS’EST DONC UNE SITUATION PAR MOMENT INFERNALE. ELLE A TOUJOURS BIEN RéUSSI, SE DESTINE à DES éTUDES SUPéRIEURES, MAIS LORSQUE JE LA VOIS, ELLE N’ARRIVE ABSOLUMENT PLUS à TRAVAILLER. ELLE A DIVERSES SOMATISATIONS, ENTRE AUTRE UNE DIARRHéE CHRONIQUE QUI LA GêNE BEAUCOUP ET éGALEMENT UNE CONJONCTIVITE DE L’IL DROIT SEMI–CHRONIQUE. MALGRé SON âGE, IL LUI ARRIVE ENCORE RéGULIèREMENT D’AVOIR DES OXYURES. ELLE EST PRISE DE MAUX DE TêTE BRUTAUX à LA TEMPE GAUCHE QUI LA METTENT «» POUR PLUSIEURS HEURES. CE SONT DE VRAIES MIGRAINES. TOUT CELA EST APPARU DANS L’ANNéE.
DU POINT DE VUE SCOLAIRE ELLE N’EST PLUS MOTIVéE COMME ELLE L’éTAIT, NE SAIT PLUS CE QU’ELLE VEUT FAIRE, N’A PLUS AUCUN INTéRêT NI AUCUNE PASSION, CE QUI N’éTAIT PAS DU TOUT SON PROFIL. C’éTAIT UNE ADOLESCENTE QUI AIMAIT LA LECTURE, PASSIONNéE DE LITTéRATURE, ET IL Y A TOUT à COUP EU, DEPUIS UN AN, UNE SORTE DE BAISSE DE RéGIME, UNE DéPRESSION QUI S’EST S’INSTALLéE. DéPRESSION ACTIVéE PAR UNE GRANDE INQUIéTUDE SUR SON AVENIR ET SUR SA RéUSSITE. ELLE FINIT PAR SE PERSUADER QUE DE TOUTE FAçON ELLE EST NULLE, ELLE SERA NULLE, ELLE VA TOUT RATER ET ELLE VA RATER SA VIE.
SA MèRE ME DIT QUE, DEPUIS TOUJOURS, ELLE AVAIT TENDANCE à MANQUER DE CONFIANCE EN ELLE, MAIS AU MOINS, ME DIT–ELLE, CELA PASSAIT DE «» à, TOUT à COUP, «éNIALE». OR MAINTENANT, IL N’Y A PLUS CETTE ALTERNANCE. ELLE FAIT BEAUCOUP DE CAUCHEMARS, AVEC ENTRE AUTRE THèME CELUI D’êTRE POURSUIVIE, UN GRAND CAUCHEMAR CLASSIQUE. AU DéPART, JE DONNE SULFUR, UNE DOSE EN 1000 K, QUI LUI FAIT BEAUCOUP DE BIEN. IL A éTé DONNé TROIS MOIS AVANT SON BACCALAURéAT, CE QUI VA LUI PERMETTRE DE REFAIRE SURFACE, D’éTUDIER, DE PASSER SON BAC ET D’êTRE REçUE. APRèS CELA, DèS LES GRANDES VACANCES Où ELLE EST POURTANT LIBéRéE, LA DéPRESSION SE RéINSTALLE AVEC DE NOUVEAU LE MêME PROFIL. JE REDONNE ALORS UNE DOSE DE SULFUR EN 10 000 K à LA FIN JUILLET QUI NE FERA PLUS AUCUN EFFET. EN FAIT, SULFUR L’A AIDéE MAIS CE N’EST PAS LE REMèDE.
JE LA REVOIS UN MOIS APRèS LA RENTRéE, ET ELLE VA MAL. A CE MOMENT–Là ELLE A 18 ANS ET ELLE VIENT DE FAIRE UNE FUGUE DE TROIS SEMAINES QUI A INQUIéTé LES PARENTS PUISQU’ELLE NE LEUR A PAS DIT Où ELLE éTAIT. EN REVENANT, ELLE NE DONNE AUCUNE EXPLICATION ET DIT SIMPLEMENT QU’ELLE EN AVAIT MARRE. ELLE N’A PLUS AUCUNE éNERGIE, ELLE SE LèVE à DEUX HEURES DE L’APRèS–MIDI, VA à PEINE à LA FACULTé. (ELLE FAIT DES éTUDES LITTéRAIRES). ELLE EST MORTE DE PEUR POUR TOUT CONTRôLE, CELA LA PARALYSE COMPLèTEMENT. ELLE N’ARRIVE PAS à TRAVAILLER.
ELLE ME DIT DEVANT SA MèRE«’éCHEC». SA MèRE LUI RéPOND«ù EST L’éCHEC’éCHEC» C’EST à CE MOMENT–Là QU’ELLE A CETTE PHRASE EXTRAORDINAIRE DITE D’UNE MANIèRE UN PEU GRANDILOQUENTE ET ROMANTIQUE«éCHEC». ELLE M’EXPLIQUE QU’à LA FOIS ELLE A ENVIE DE FAIRE QUELQUE CHOSE, QU’ELLE A ENVIE DE RéUSSIR, QU’ELLE A ENVIE DE RETROUVER SES PASSIONS, ET QU’EN MêME TEMPS ELLE Y RENONCE EN SE DISANT«».
SA MèRE AJOUTE QU’ELLE SE FATIGUE BEAUCOUP PARCE QU’ELLE SORT LE SOIR ET QUE, DE CE FAIT, ELLE DORT TROP PEU. ELLE RéPOND«’ACCORD, JE NE DEVRAIS PAS SORTIR, MAIS JE SUIS TROP FAIBLE POUR RéSISTER à L’INFLUENCE DES COPINES ET DES COPAINS QUI VEULENT ME FAIRE SORTIR.»
ELLE A MêME FAIT UNE PETITE TENTATIVE DE SUICIDE, UN PEU HYSTéRIQUE, EN S’ABîMANT LA MAIN AVEC UN COUTEAU, MAIS ELLE RECONNAîT QUE çA FAISAIT VRAIMENT TROP MAL ET QU’ELLE A VITE ARRêTé
ELLE DIT DEVANT SA MèRE éBERLUéE êME AU MOIS D’OCTOBRE ET ELLE EST CENSéE êTRE EN FACULTé «»... LE VOYAGE COMME UNE FUITE, COMME QUELQUE CHOSE DE DéSESPéRé. ELLE ME SORT à UN AUTRE MOMENT«’éTAIS PAS FAITE POUR êTRE HEUREUSE» A CE MOMENT–Là SA MAMAN REBONDIT SUR SES PROPOS ET DEMANDE à SA FILLE«’ACCORD POUR QUE JE MONTRE AU DOCTEUR TES éCRITSèMES AU DOCTEUR» ELLE LES AVAIT AVEC ELLE ET LES TRAîNAIT PARTOUT. EN LES LISANT, JE ME RENDS COMPTE QU’ILS SONT COMPLèTEMENT DéSESPéRéS, JOLIS ET ROMANTIQUES MAIS VRAIMENT DéSESPéRéS.
JE LUI DIS
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Je vais vous parler d’une gamine que j’ai vue en 1989 ’ai donc du reculà l’époque et qui en dix–huit aujourd’hui. J’ai pensé à ce cas parce que justement je l’ai revue la semaine dernière. La petite Lauranne avait donc cinq ans à l’époque. Sa maman me l’amène, non pas parce qu’elle est malade car elle n’est jamais malade, mais parce qu’elle a beaucoup de problèmes avec elle. Elle est suivie par une psycho–motricienne pour «»... Retards divers, car depuis la naissance il y a retard. Elle n’a marché qu’à deux ans, et encore, car jusqu’à deux ans elle ne pouvait même pas tenir debout, et elle n’a commencé à parler, à dire ses premiers mots, que vers trois ans. Encore faudra–t–il des années pour acquérir un langage à peu près correct. C’est une enfant qui a hurlé dès la naissance, et je dirais même que jusqu’au remède elle n’a jamais arrêté. Elle a été suivie pour strabisme, elle est ambidextre. A l’âge de cinq ans encore, elle tombe constamment en marchant, elle n’a pas encore trouvé son équilibre.
La maman me l’amène avant tout, ne sachant pas ce que peut faire l’homéopathie sur ses problèmes psychomoteurs, parce que c’est une enfant insupportable qui fait des crises de nerfs. Elle se roule par terre, elle tape sur sa mère, ou alors elle se tape la tête contre les murs. Déjà à l’âge d’un mois et demi, elle avait refusé de manger et avait dû être hospitalisée.
Du point de vue du langage, la mère me dit qu’elle a commencé à parler un peu à l’âge de trois ans, mais qu’on n’a rien compris de ce qu’elle disait avant l’âge de quatre ou cinq ans, peu de temps avant la consultation. Et encore, pour cinq ans elle n’est pas brillante’y a pas grand chose, si ce n’est qu’elle a toujours trop chaud, vivant à moitié nue, de toute façon toujours pieds nus. Elle se déshabille en permanence. Symptôme classique à cet âge làête en dormant.
En ce qui concerne sa stabilité, je constate, parce que cela lui arrive au cabinet, qu’en s’asseyant elle tombe parce qu’elle est extrêmement maladroite avec son corps. La mère me précise qu’elle est incapable de boire sans renverser, qu’elle renverse tout, qu’elle laisse tout tomber. Elle me parle surtout de sa nervosité me précisant qu’elle est hors d’elle pour la moindre contrariété, qu’elle fait constamment des colères si elle est contrariée, si on la contredit, dès qu’on ne lui obéit pas immédiatement. C’est commun à beaucoup d’enfants, mais ici c’est vraiment excessif et constant.
Ce qui est caractéristique chez elle, c’est qu’en même temps elle est très affectueuse et peut être très adorable. Une autre caractéristique, c’est que l’idée est suivie immédiatement d’acte, il n’y a aucune réflexion. Cela se vérifie en fin de consultation’ordonnance, on dit que la consultation est finie mais qu’il faut encore la régler, et je la vois qui, instantanément, met son manteau, va vers la porte, l’ouvre et gagne l’entrée. Sa mère me dit«Ça, c’est typique d’elle, ce qui fait qu’on ne peut jamais lui dire que cet après–midi on ira faire ceci ou cela parce qu’elle ne comprend pas». Elle est en mouvement permanent
Sa mère me dit qu’elle est d’une saleté épouvantable, qu’il faut la forcer à se laver, que ses affaires sont toujours sales. On se demande comment c’est possible, mais elle arrive de l’école maternelle dans un état pitoyable. Tout est torchonès ce n’est plus qu’un amas de papier froissé.
En même temps elle sait tout«», c’est sa réponse, alors qu’elle ne sait rien. C’est un vrai garçon manqué, et ce thème du garçon manqué reviendra plusieurs fois. Il est vrai qu’on dirait un gamin alors que c’est une fille. Quand on lui parle de cela, elle dit qu’elle veut être un garçon et la mère me dit qu’effectivement elle refuse de porter des robes et qu’elle veut être un garçon.
J’essaie de lui faire faire un dessin, comme je fais parfois avec les enfantsÇa donne une espèce de chose
étonnante«ça se bouscule au portillon», tout arrive en même temps et on n’y comprend rien. Je reviens sur l’idée du mouvementême temps elle est dans la précipitation, ce qui fait qu’elle renverse la chaise, qu’elle ne peut pas marcher droit, etc.
Bien sûr, on ne peut encore parler de retard scolaire, mais elle est quand même très immature. Autre caractéristique, elle est extrêmement indépendante, au point qu’on doit la surveiller de près car, à de nombreuses reprises, quel que soit l’environnement, elle peut partir toute seule. Elle a une idée qui lui passe par la tête, une envie de ceci ou cela, et elle part. Ses parents l’ont perdue à plusieurs reprises. Elle dit toujours qu’elle veut faire ce qu’elle veut comme elle veut, quand elle veut, selon son envie du moment.
Je remarque, pendant qu’elle parle ou qu’elle essaye de parler ère me dit que c’est plutôt ou en parlant, ou en marchant ’elle a une espèce de mouvement de la tête. L’école et les parents se plaignent qu’elle est soûlanteébit de parole incessant.
Je ne trouverai pas le remède immédiatement. Elle rentre à la grande école. Tous ceux qui la côtoient se plaignent, et spécialement la maîtresse, car elle perturbe beaucoup la classe et empêche les autres de travailler. Je passerai ensuite plusieurs années sans la revoir, mais il faut dire que ce que j’avais tenté n’avait pas été bien efficace. Je la revois donc fin 1996 et début 1997 alors qu’elle a 11 ans. Sa mère me la ramène en me disant«’est impossible» Elle avait un a priori favorable pour l’homéopathie parce que j’avais fait beaucoup de bien à son aînée, et elle me demandait de réessayer quelque chose. «
D’abord elle est en retard scolaire ère idée, c’est de se mettre à fumer. Elle est même entrée en classe avec une cigarette à la bouche. Elle n’obéit pas, elle dérange les autres, elle accapare ses copines, elle met la pagaille dans l’école éjà dû changer deux fois d’école. En famille c’est insupportable. J’ai l’impression qu’elle accapare tout le monde parce qu’elle veut qu’on l’aime (c’est l’interprétation de la mère). En tous cas, elle parle avec tout le monde, que ce soit dans la rue, dans le bus, n’importe où, elle parle et entreprend tout le monde». Elle ajoute«’affectif chez elle»... Effectivement, à 11 ans, elle vient à côté de moi, à côté de mon fauteuil, ce qui est un comportement un peu surprenant à cet âge.
Elle est devenue franchement insolente, c’est la raison pour laquelle elle a été renvoyée de l’une des écoles. Elle se permet tout. Quand elle est contrariée, elle donne des coups de pied dans le mur. Elle ne rêve que d’une chose, c’est de faire de la moto’est une impulsive et je suis euphémique, c’est plus fort qu’elle. «être sauvage», me dit la mère. Et c’est vrai, elle est comme un petit animal sauvage qu’on n’arrive pas à dompter. Moi–même elle m’accapare complètement, il y a des moments où elle m’agrippe et je n’arrive pas à m’en dépêtrer. Quand on lui dit qu’il y a des choses qu’on ne dit pas, – elle adore les gros mots – elle répond que c’est plus fort qu’elle, que ça sort, que c’est comme ça. Elle se fait constamment gronder par les grands, elle prend pourtant de bonnes résolutions mais elle dérape, elle ne les tient pas. «’impression, me dit la mère, que c’est le truc du moment qui l’accapareée, la sensation, ce qui se passe autour d’elle.» Et la maman prononce le mot prononcé par les éducateurs, celui de «é–délinquance». Quand je dis qu’elle envahit l’espace, et c’est le cas au cabinet, c’est qu’elle est franchement sans–gêne. Sa mère est très gênée de son comportement et précise que c’est pareil partout. Même ses amies ne la supportent plus’elles sont en train de parler, elle vient se mettre au milieu, se mêle à la conversation et les accapare.
Et la mère répète«’est un vrai petit animal sauvage». Ne vient–elle pas de dire à son professeur de français "connard" en pleine classe’ils ont bien compris la leçon concernant la prise de la Bastille, elle intervientà son résumé du cours
A partir de là, il fallait trouver une solution d’urgence. Heureusement, cette fois, j’ai trouvé le bon remède! Ce fut une transformation absolument incroyable. Après le remède, donné en 10 000 K, la mère m’a appelé au téléphone en me disant«’est un véritable miracle» . Et ce miracle s’est définitivement installé’impression qu’un remède homéopathique, quand il est vraiment en bonne similitude avec le patient, non seulement le remet en équilibre, mais encore crée autour un environnement favorable, comme si l’influence du remède sur l’entourage faisait qu’on trouve les bonnes solutions.
En effet, la situation familiale va aussi évoluer. Si les parents séparés gardent de bonnes relations, le père est parti vivre depuis un certain temps dans les Pyrénées. C’est une sorte de «» qui fait un retour à la nature un peu tardif en créant sa ferme, il est très proche de la nature, etc. Et l’idée soudain jaillit, dont l’enfant est ravie, d’aller rejoindre son père dans la montagne. Elle va s’épanouir énormément à vivre dans ce village, à la ferme et dans une petite école. Elle y habitera pendant quatre ans, la mère faisant régulièrement des allers–retours pour la voir ou la fille au contraire venant à Paris pour de courts séjours.
Avez–vous une petite idée, ou bien une grande idéeême manière, il est moins intéressant de donner le remède tout de suite que de voir sur quoi nous pouvons raisonner.
Un intervenant’envahir l’espace.
Philippe Servais’est sûr que c’est important. Vous pensez à Glonoinum ou à Lyssinum’est une problématique différente.
Un intervenant’ai entendu le désir de faire tout de suite comme les adultes, d’aller directement au but, et cela m’a fait penser à Agaricus.
Philippe ServaisAgaricus il y a cette espèce de besoin de créer. En fait, il veut être adulte parce qu’il veut être dans la force, dans la puissance. Chez elle non, c’est une instinctive, c’est ce qui se passe sur le moment, Qu’importe, elle ne va pas plus loin, il n’y a pas de projet. Elle est impulsive, ses désirs sont des ordres, mais ce n’est pas une vraie autoritaire dans le sens où elle n’essaie pas de faire autorité. C’est simplement que ce qui se passe sur le moment doit être fait, doit être réalisé, même si ce n’est qu’un désir, et c’est à cause de cela que ses désirs sont des ordres. Je trouve que la mère, en disant qu’elle est un vrai petit animal sauvage, exprime parfaitement ce qu’est sa fille.
Un intervenant
Philippe Servaisûr, elle est en permanence dans la transgression. Il y a effectivement une provocation, une transgression, mais pour qu’il y ait transgression, il faut qu’il y ait règle et qu’il y ait loi, or ici il n’y a pas de loi. De plus, la mère est quelqu’un d’assez souple, adaptable, donc il n’y a pas de rigidité au niveau de l’éducation.
Un intervenant’elle ne peut pas se contrôler.
Philippe Servais’expression «ôler» est juste. Raisonnons autrementôler et qui ne le peut pas’est–ce qui fait que nous sommes capables de nous contrôlerà l’instinct. Elle est maladroite, elle ne peut pas contrôler son corps. En tant que petit animal, ce n’est pas non plus un petit animal qui a complètement évolué, elle n’est donc pas évoluée.
Je ne la verrai pas pendant longtemps et la mère lui redonne une autre dose deux ans plus tard qui lui permettra de continuer à évoluer étonnement bien. Je ne la verrai pas jusqu’il y a peu. Et récemment elle est revenue me voir avec sa mère. Elle a maintenant dix–huit ans. L’évolution a été tout de même extraordinairement favorable puisqu’elle a pu rattraper et suivre une scolarité normale. Elle a exprimé, d’elle–même une envie que les parents ont acceptée : s’occuper d’enfants. Elle a suivi un petit cursus de moniteur d’enfants, avec un diplôme, ce qui lui a permis depuis six mois de devenir animatrice de crèche et elle y fait merveille. Tout le monde dit qu’elle est merveilleuse dans ce rôle–là. Elle a vraiment trouvé sa voie, elle a trouvé sa propre résolution.
Si sa mère me la ramène alors qu’elle va bien, c’est qu’il vient de se passer un fait qui demande visiblement que le remède soit répété quatre ans après. Elle a fait la fête avec des copains et des copines, elle a bu un peu trop et elle est tombée du premier étage de l’immeuble’a eu qu’un petit traumatisme crânien qui s’est résolu sans problème. Elle a donc eu une chance incroyable, elle est indemne. Les urgences étant venues la chercher, on s’est aperçu qu’elle avait 2,3 g/l d’alcool dans le sang ! Elle n’en avait absolument pas été consciente, elle avait l’impression d’avoir bu deux verres. Elle a donc complètement dérapé sans s’en rendre compte, au point de se retrouver avec 2,3 g/l d’alcool dans les veinesû s’approcher d’une fenêtre et basculer.
Ce qui est intéressant, c’est que même dans cette situation, on est toujours dans la dynamique du remède. Effectivement, il est temps de le répéter. La guérison n’est jamais complètement définitive, nous restons toujours à vie liés à notre problématique.
Mon raisonnement au départ, à propos de ce cas, a été le suivantà la marche, et de sa violence’est qu’un épiphénomène au milieu d’un plus grand ensemble. Quand on la voit, et c’est encore le cas actuellement, on est frappé surtout par son côté garçon manqué, fou, instinctif et sauvage. En cela, elle est différente des autres. Là est son personnage.
Des intervenantsBufo rana
Philippe Servais’ai effectivement donné BUFO RANA. Il y a quelques symptômes sans grand intérêtères dès qu’on la comprend mal, dès qu’on ne comprend pas ce qu’elle veut dire, elle frappe par colère, elle a un mouvement de la tête ômes de Bufo. Comme ce sont des symptômes assez secondaires, j’avais simplement pris la rubrique «» où se trouve Bufo. En fait, c’est la maman qui m’a donné le remède en me disant«’est un vrai petit animal sauvage». On sent chez cette gamine une primarité, quelque chose qui n’a pas évolué. C’est cette espèce d’animalité qu’on retrouve chez Bufo, qui est au centre du remède. Marc Brunson avait dit que c’était le dernier des poissons et le premier des mammifères. Donc il y a quelque chose de l’ordre de l’instinct, de l’ordre de l’animalité, qui submerge l’individu.
En général, chez les Bufo ce n’est même pas un complexe d’infériorité, c’est qu’ils ne sont pas au même niveau que les autres. Donc eux–mêmes se situent sur un autre plan, ils ne cherchent pas à être dans la concurrence, ils ne se sentent pas de la même nature. C’est pour cela que les Bufo, comme les Cicuta d’ailleurs pour d’autres raisons, adorent être dans une ambiance d’enfants, être avec les enfants, parce qu’avec eux ils se sentent bien. Ils sont plus dans leur monde.
Il y a un problème de communication verbale chez Bufo qui est très important. Il me semble qu’il y a chez Bufo une relation, une communication au monde qui est instinctive, comme on a dans le règne animal, qui ne passe pas par la parole, mais qui passe par l’intuition, par le ressenti, par l’instinct. C’est pour cela qu’il n’y a pas, la plupart du temps, d’acquisition correcte du langage chez les Bufo. C’est comme s’il y avait une espèce d’hypertrophie de l’instinct animal que nous avons perdu en tant qu’humains, comme le chat qui sait, des heures ou des jours avant, ce qui va se passer dans la maison.
Aviez–vous pensé à d’autres remèdes
Un intervenantHyoscyamus, parce que tu disais qu’elle était violente dès qu’elle se déshabillait.
Philippe Servaiséshabiller parce qu’on a trop chaud, tout simplement comme Sulfur. Chez Hyosciamus c’est différent, c’est névrotique, c’est sexuel. Il n’y a pas d’exhibitionnisme chez cette petite patienteêtements la gênent. Cela va encore dans le sens de l’instinct.
Un intervenantès intéressant parce que c’est le cas typique où l’on est obligé de jeter des tas de symptômes, et en fait la seule chose qui reste, c’est un comportement particulier. Si vous prenez «», «ôlable», «», «», «épendant», «», il vous reste 70 remèdes. Pourquoi’un petit enfant syphilitique typique, c’est–à–dire un terrain incontrôlable, avec ce refus de la loi, etc. Par contre, ce qui est complètement particulier dans ce cas–là, c’est sa manière d’êtreà ce moment–là comme un petit animal sauvage, à savoir que vous trouverez ces mêmes symptômes chez beaucoup d’enfants syphilitiques décompensés, mais cette manière d’être, vous ne la trouverez que chez certains remèdes comme Bufo, comme Moschus
Il ne restera que trois ou quatre remèdes au maximum.
Philippe Servais’on pense là tout de suite à un remède animal.
Un intervenant’attarder à ces symptômes, qui sont des symptômes miasmatiques mais qui n’ont rien d’un remède.
Philippe Servaisées à venir, mais a priori c’est une gamine qui pourrait nécessiter constamment le même remède toute sa vie.
Un intervenantLyssinum ?
Philippe Servais’ai oublié de vous le dire, mais j’avais donné Lysine tout au début. Elle avait été momentanément un peu mieux, elle était moins accaparante pendant un moment, mais ça n’a pas tenu. Je le lui avais donné deux fois.
6
Nous allons passer à un autre univers, très différent. Nous avons affaire à un homme de quarante et un ans, professeur d’université et romancier, docteur en histoire et docteur en philosophie, qui tient une chaire d’esthétique. C’est un homme étonnant, car il est très anachronique quand on le voit. Il est grand, un mètre quatre–vingt, efflanqué, un peu voûté, le cheveu romantique
On a l’impression d’avoir Musset devant soi. Il a une espèce de visage très pur, aussi je m’attendais à ce qu’il soit homosexuel alors qu’il ne l’est pas du tout. Mais il a une espèce de grâce, de beauté, de féminité qui pourrait y faire penser.
S’il vient me voir, c’est parce que, depuis des années, il est réellement handicapé par des problèmes ORL, de haut en bas, constamment, hiver comme été, avec en même temps un problème presque récurrent de voix. Comme il enseigne, cela pose problème parce qu’il a des aphonies très fréquentes dès qu’il a le moindre rhume. Par ailleurs, il a un terrain très allergique, avec entre autre un eczéma chronique qu’il essaie de cacher mais toujours présent. Il me dit«’ai été cinq fois sous antibiotiques. De toute façon, cela ne sert plus à rien».
Par ailleurs, on sent tout de suite que c’est un anxieux, il respire l’anxiété. Comme je l’ai dit, il est efflanqué, il est maigre, mais il revendique cette minceur. Quand je lui parle de l’éventualité de grossir, c’est l’horreur
Il a installé dans son appartement un sauna. Il va déménager et ne veut d’ailleurs pas s’installer dans son nouvel appartement tant que le sauna n’est pas construit. Pourquoi’il lui faut un minimum d’une heure de sauna par jour, il ne peut pas vivre sans. Il dit«’en fais un usage abusif, mais ça m’apaise tellement
» Usage abusif aussi d’autre chose, l’alcool, mais il vient d’arrêter brutalement, parce qu’il s’est rendu compte qu’il devenait alcoolique’avant de donner cours, il buvait un petit coup, et ce petit coup était devenu un petit peu trop fréquent. Il était donc devenu à une époque réellement alcoolique et il a eu la discipline, le courage, d’arrêter complètement. Usage abusif aussi au niveau alimentaire si j’ose direés, harissa et autres choses très relevées, et il ne peut pas s’en passer.
Il a la mèche longue qu’il relève de temps en temps, ce qui lui donne ce côté romantique. Il a en permanence les sourcils froncés. Je lui demande s’il a une activité physique minimale et, de façon surprenante, il me dit qu’il fait chez lui des exercices de gymnastique quotidiens «’il aime à l’activité physique». Il aime sentir son corps douloureux, et comme il n’est pas du tout sportif, c’est obligatoirement douloureux.
Parmi ses anxiétés, et c’est la pire puisqu’elle est permanente, il a ce qu’il appelle une «été nosophobique», que nous traduirons par de l’hypochondrie. Le moindre bobo, c’est le sida ou autre chose.
Je lui demande de me parler de son écriture, puisqu’il est parvenu en fait à diviser son année en deux’enseignement et six mois de repli où il écrit. Il m’enverra d’ailleurs deux de ses livres, que je lirai en diagonale parce qu’ils sont un peu ennuyeux. Je ne sais pas si vous avez déjà lu Pierre–Jean Rémy, c’est un peu du même genre
Très romantique, très langoureux
Quels sont les thèmes de ses fictions«èmes, c’est l’abandon, le deuil, l’exil ou la trahison. C’est l’homme malade d’amour». Il me parle de ses amours, et effectivement c’est l’homme malade d’amour«écrivant, me dit–il, j’oublie le monde, le monde est séparé de moi et c’est là que je suis le mieux. Le monde ne peut être séparé de moi que par l’écriture ou l’amour».. Il insistera aussi sur ce qu’il appelle son «’étrangeté», c’est–à–dire la sensation d’être en décalage, étranger au monde, et le monde étranger à lui–même.
J’ai oublié de vous préciser qu’il y a un passé familial tuberculeux. Je lui donne d’abord Tuberculinum bovinum au début 1998, une dose en M K, que je répéterai quatre mois plus tard tellement il est enthousiaste sur l’effet de ce remède’est un miracle, et une autre dose de assainira complètement le plan immunitaire. Cependant, cela ne résoudra pas son problème d’eczéma et cela ne fera rien au niveau psychique. Simplement, lui me considère comme le "médecin–miracle" parce que je suis parvenu à obtenir ce qu’il voulait au départêtre malade.
Il vient me voir six mois plus tard, début 1999, pour son eczéma qui n’a pas bougé, mais ce qui, inconsciemment, à mon avis, a motivé la consultation, c’est qu’il est dans un état d’angoisse extrême. Après m’avoir parlé pendant un quart d’heure de son eczéma écrit’est un langage extrêmement châtié, c’est très sophistiqué, c’est très artistique, on est tout le temps dans l’esthétique du langage’est à la limite un peu exaspérant, on ne peut pas dire que ce soit un homme simpleès donc m’avoir parlé longuement de son eczéma, il me dit que depuis sa séparation d’avec son amie avec laquelle il était depuis deux ans, il est pris d’angoisses de mort terribles, qui sont presque des paniques, à l’instant du réveil. Il ouvre les yeux, la mort l’envahit complètement, puis il se reprend, mais cette atmosphère l’accompagne toute la journée et il est très mal. Il est, en outre, en état de désuvrement, il ne peut plus travailler, et pour lui c’est la pire des choses: «».
Quel nouveau remède trouver’arrive de temps en temps d’accompagner un remède de fond avec de la phytothérapie, de prescrire un petit flacon de gouttes quelconques, et ce sera sur ce qu’il me dit à propos de ce petit flacon donné précédemment, que je serai mis sur la piste du remède. Je lui avais donné du Ficus carica pour l’aider à l’apaisement le soir, pour trouver le sommeil. Il me dit«’est drôle, c’est comme avec certains alcools, dès que j’ai pris Ficus, et même dans le verre avant que je ne le prenne, j’ai eu l’impression que je le connaissais depuis toujours». Je lui demande
J’ai un autre patient Alumina . C’est un monsieur de presque quatre–vingt ans, en très bonne condition physique, et qui m’a dit«é». Il est vrai que c’est quelque chose que j’entendais très régulièrement dans sa bouche, mais vu son âge cela ne me paraissait pas anormal. «» Il se plaignait d’énormes pertes de mémoire. «édoublé.» Il souffrait de faims impérieuses, ce qui est rare à cet âge. Il aimait philosopher. «’est mon incarnation qui est fatiguée, docteur. Existons–nous au sein de notre corps’ai plus les pieds sur le sol. Tout à coup, alors que je connais Paris depuis 60 ans, je ne sais plus où je suis, même dans le métro.» En fait, il passe sa retraite à lire des livres les plus variés dont le sujet tourne toujours autour d’explications de l’univers.
7
Notre amie Annie, qui a 39 ans, deux enfants, un gentil mari et est institutrice à mi–temps, vient toujours me voir, pour des raisons de commodité, à 9 heures du matin. Et c’est la catastrophe parce qu’à chaque fois, elle me fait prendre du retard pour toute la matinée. J’ai grand mal à la mettre dehors. C’est d’ailleurs une des raisons qui m’a incité à trouver le plus vite possible son remède’est vous dire à quel point elle est envahissante et logorrhéique. Pourtant, elle est sous Atimil, Témesta, Stilnox, Lexomil, et Prozacérapie. Je dis «» parce qu’en fait, elle a un soutien vaguement psychothérapique par son psychiatre, visiblement peu formé à un travail psychanalytique. Aussi je l’enverrai illico presto chez quelqu’un de sérieux, d’autant que je ne peux la prendre en charge tout seul, parce que c’est trop lourd.
Nous sommes en 1999. Je vois un premier patient à 8 h 30à 9 heures et, dès 9 h 05, elle se met à tambouriner à ma porte en demandant si je ne l’ai pas oubliée’affolement, de panique. Mais ces panic attacks ne sont pas de simples panic attacks classiques, parce qu’elles envahissent toute sa vie. Elle est dans l’affolement quasi permanent. Et ce sentiment qu’elle a d’être perdue lui impose de devoir parler immédiatement à quelqu’un. Donc, quand elle circule en ville, elle vise les enseignes de pharmacie et se réfugie chez le premier pharmacien venu. Puis, une fois l’apaisement obtenu auprès du pharmacien qui la console et la réconforte, elle se décide à repartir... jusqu’à faire de même dans une deuxième pharmacie
Elle a donc besoin d’être prise en charge constamment et elle reconnaît que ême avant qu’on ne le lui dise état de régression totale, comme un enfant. «ête, me dit–elle, je crie» Il me faudra deux consultations pour comprendre que le ton réel de sa voix n’est pas celui que je connais, car elle prend devant moi une voix de petite fille. C’est seulement une fois calmée, qu’elle reprend une voix normale. Elle est donc dans la régression totale. Elle me parle de névrose d’abandon. Admettons, mais rien dans sa vie passée ne justifie une névrose d’abandon. Elle est complètement éparpillée, complètement dispersée, ça va dans tous les sens. Elle est constamment à se dire qu’elle ne va pas y arriver, encore qu’elle travaille puisqu’elle est institutrice à mi–temps et qu’il semble qu’elle fasse assez correctement son travail "car, quand j’enseigne, j’oublie un peu tout cela".
Je lui demande quel a été l’événement déclenchant de cet état de panique, qui dure depuis presque un an. "C’est à partir du moment où mon mari a changé de travail et a dû se mettre à travailler beaucoup plus". Cela va donc bien avec l’idée de névrose d’abandon. Elle se décrit ainsi«’étais quelqu’un de très gai, de très sympathique, je suis une artiste, je sais créer des atmosphères autour de moi». Bref, elle a plein de qualités’empêche que j’apprendrai par la famille qu’elle est épouvantablement jalouse de sa sur. Elle se dit extrêmement émotive, sensible à tout, réactive et réceptive à l’environnement de manière excessive. Elle ajoute’aime que la légèreté, d’ailleurs j’ai fait beaucoup de danse".. Je lui ferai dire quand même qu’elle est très narcissique et qu’elle est beaucoup dans la séduction.
C’est un cas typique de patient dont on ne voit qu’un aspect, en l’occurrence ici une décompensation anxieuse. J’avoue qu’à deux reprises, parce que je n’y voyais pas clair et presque pour qu’elle s’en aille, je lui ai donné Lachesis en me disant qu’on verrait plus tard. Lachesis l’aide un peu, mais pas tant que ça. Elle commence alors à m’expliquer qu’elle est consciente de combien elle est pénible, combien elle mène une vie infernale à son entourage du fait de son angoisse, mais combien aussi elle n’est pas responsable, combien c’est malgré elle, plus fort qu’elle. "Il y a deux personnes en moi’autre qui prend le relais, qui m’agit par derrière". Sur cette thématique je lui donne Naja. Là aussi, cela fait plutôt du bien. Elle me dira mêmeés en moi’autre qui me fait agir presque à l’encontre de ma volonté". Nous sommes donc devant un tableau très Naja, qui a l’impression qu’il y a une puissance supérieure au–dessus de lui qui le fait agir. Anacardium ne fera pas plus d’effet. Il n’empêche qu’elle est envahissante – c’est un euphémisme –, extravertie – c’est aussi un euphémisme –, et n’hésitant pas à s’exhiber comme une pauvre enfant malheureuse devant n’importe qui, un pharmacien inconnu, un commerçant, un passant même
J’apprendrai par son mari au téléphone – vous savez que les maris ou les épouses, cela sert énormément pour comprendre parfois certains patients, encore qu’il faille filtrer parce que les conjoints peuvent, eux aussi, faire leurs propres projections – un autre fait qu’elle a complètement occulté’elle exerce. C’est un vrai tyran ! Ses enfants ne la supportent plus, son fils a même vivement souhaité qu’elle meure’est bien au–delà de la simple autorité parentale.
Elle finit par m’avouer qu’effectivement "elle n’est pas facile". J’en profite pour lui dire combien elle n’est pas facile non plus pour moi et combien c’est insupportable de l’avoir en consultation. J’ajoute
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Je vais choisir deux cas qui, à mon avis, doivent être analysés en même temps. Le premier, c’est une jeune femme de 29 ans que j’ai vue il y a quatre ans, mariée sans enfant. Elle habite la Guyane, elle est métisse, et vient me voir pour cystites à répétition. C’est épouvantable, cela lui bouffe la vie puisqu’un rapport avec son mari est systématiquement suivi d’une cystite.
Elle a déjà un lourd passé. Elle a eu un gros kyste de l’ovaire droit en 1996 et on le lui a retiré. On a parlé de tumeur granulomateuse juvénile. Auparavant elle prenait la pilule. Elle a eu plusieurs polypes utérins enlevés par clioscopie, et on s’est aperçu qu’il y avait un myome inopérable juste à l’entrée de la trompe gauche qui bouchait la trompe. Il n’est donc pas étonnant qu’elle ne puisse pas avoir d’enfant. C’est un drame conjugal.
Elle présente des douleurs dans la région de l’ovaire restant, au début des règles et éventuellement à mi–cycle, à l’ovulation. Ces douleurs sont violentes, elles peuvent durer 48 heures. La douleur irradie vers le dos, plutôt vers le bas des dorsales, vers la hanche et tout le long de la cuisse. Elle ne peut rester debout quand elle a mal, et la seule solution pour se soulager – les médicaments marchent mal –, c’est d’appuyer fortement avec son poing sur la région de l’ovaire.
Que dire du personnageétudes d’économie puis une formation d’institutrice. Elle a un problème supplémentaire, c’est que son mari a été nommé en Guyane, son pays d’origine, et qu’elle se demande si elle va s’adapter. Elle se décrit comme susceptible et sensible. C’est quelqu’un qui paraît lisse et, m’a t–elle dit, elle essaie toujours de faire bonne impression, d'être facile, gentille, pour plaire, satisfaire tout le monde. Elle ne veut pas entrer en conflit. Le conflit la rend malade. Elle est très sensible aux atmosphères, aux gens. Elle ne supporte pas la moindre agressivité, ni le moindre reproche, la moindre critique. Elle rumine toute remarque, n’ose pas en parler, ne dit rien, et en est malade. Elle est donc très vite blessée, offensée, mais tout cela reste très discret car elle cache beaucoup ses états d’âme. Elle aurait voulu être médecin, mais sa famille l’en a dissuadée et, comme elle le dit, une petite fille sage accepte ce qu’on lui dit, donc elle n’a pas fait médecine.
Il faut dire que son père exerce une forte autorité. Il est très haut placé dans la finance et, me dit–elle, il fonctionne par diktats. Elle insiste beaucoup sur l’aspect relationnel, qui visiblement la fait vite souffrir. Elle a du mal à dire les choses, mais la moindre parole de l’autre est facilement mal perçue. Elle s’intéresse beaucoup à la vie des autres, mais en fait derrière cela il y a l’envie qu’on s’intéresse beaucoup à elle, qu’on s’intéresse à ce qu’elle est, à ce qu’elle fait. Elle a constamment un besoin extrême de reconnaissance. Elle a souvent l’impression ou le sentiment qu’on ne s’occupe pas assez d’elle. Par exemple, si elle fait un cadeau – et elle en fait beaucoup –, elle le fait inconsciemment dans l’intention qu’on la remercie, qu’on soit reconnaissant. Si on ne la remercie pas suffisamment, elle le vit très mal. Elle est attentive aux moindres détails qui prouvent combien on s’intéresse à elle. «’ai énormément besoin de petits gestes des autres». Elle a donc un énorme souci de son image, de ce qu’on pense d’elle. C’est un manque d’assurance, un manque de confiance, et on a l’impression que, pour exister, pour se trouver de la valeur, il faut que l’autre lui donne cette valeur. Elle est donc tout le temps en quête de l’approbation des autres, que ce soit la famille, les amis, le mari, etc. Ce dont elle a souffert, c’est que, bien qu’ayant eu un double diplôme, elle a l’impression que ses parents n’ont pas assez reconnu ses mérites. Alors qu’ils étaient contents – ce sont de bons parents –, ils n’ont pas dit à quel point c’était formidable d’avoir deux diplômes.
Petit détail, mais qui a son importanceéléphone avec les copains, les copines, la famille, etc. Elle ne peut pas vivre sans ce réseau permanent. Une des choses qui la fait le plus souffrir, c’est d’être obligée elle–même de reprendre contact, d’appeler quelqu’un qui ne l’a pas appelée. Nous sommes donc toujours dans cette même problématique. Elle existe essentiellement par le regard de l’autre. Elle ajoute«’ai un côté capricieux. Quand j’étais petite, on m’appelait la petite princesse».
Avec deux doses du remède, une 200 K puis une XM K, ses cystites à répétition vont disparaître. (Je répèterai le remède deux ans plus tard, alors qu’elle est partie en Guyane et qu’elle refait une cystiteède la débarrassera aussi de ses douleurs ovariennes et de sa dysménorrhée et, chose encore plus formidable, elle tombera enceinte.. Je la suivrai pendant la grossesse, lui redonnerai une dose à un mois de l’accouchement. La grossesse se passe parfaitement bien, l’accouchement, pour un premier enfant, se passe somptueusement bien’a même pas besoin de faire de péridurale. De Guyane, elle m’envoie des mails de temps en temps en me disant combien elle est heureuse, combien ça se passe bien, et qu’elle envisage de faire un deuxième enfant.
Alors à quel remède pensez–vous
Des intervenantsPalladium.
Philippe Servais’est effectivement un cas de PALLADIUM. L’avantage de ce cas, c’est qu’il y a beaucoup de symptômes. On peut sentir Palladium, mais on peut aussi répertorier Palladium. Déjà, sur ses douleurs ovariennes, nous avons’ovaire pendant les règles, spécialement de l’ovaire droit, avec extension aux membres inférieurs, vers la cuisseélioration en fléchissant la jambe vers le haut, j’ai oublié de vous le dire. Il y a les kystes de l’ovaire droit chez Palladium. Tout cela est donc Palladium. Si l’on ajoute à cela la sensation de ne pas être suffisamment appréciée, le sentiment d’être négligée, l’aspiration à ce que l’on ait une bonne opinion d’elle, le besoin même d’être flattée, tout cela correspond à Palladium.
Quelques mots sur Palladium. C’est difficile de le dire parce que c’est peut–être valable pour tous les remèdes, mais mon expérience de Palladium m’a montré que c’est un remède qui a une profondeur d’action très importante, dans le sens où j’ai remarqué qu’on avait très peu besoin de le répéter. Comme s’il agissait de manière très profonde et définitive.
Le plus simple est de se référer à la mythologie et à la déesse Palladia, parce que le mythe correspond complètement au remède. Qui est la déesse Palladia’est une déesse grecque qui avait été oubliée, abandonnée par ses fidèles, et qui errait comme une âme en peine dans son immense palais tout vide. Un des gros symptômes de Palladium, c’est qu’il a la sensation, au niveau de ses organes internes, d’être vide. Il a la sensation physique d’organes vides, donc la sensation d’être vide à l’intérieur, l’impression de ne pas avoir de consistance intérieure. Il a aussi ce rêve de monter des escaliers, de se promener dans des bâtiments, dans des édifices. Il erre à travers des appartements. Il ne supporte pas d’être seul, il a besoin de compagnie, il a besoin d’être tout le temps en communication. Il a la sensation d’être ou trop grand (égotrophie), ou sous–estimé, ou alors la sensation, chez une femme, d’être devenue plus grande en marchant. Il y a ce symptôme«’efforce de paraître aimable et se vexe pourtant très facilement». Ce sont des gens qui en société vont se montrer brillants, gentils, ouverts, et qui font un effort tel que ça les épuise. Quand ils rentrent chez eux, ils sont totalement épuisés. Il y a toujours cette quête inlassable de trouver l’approbation de l’autre. Palladium se sent négligé, il se sent sous–estimé, il a l’illusion d’être vide, il a l’illusion d’être abandonné. S’il ne reçoit pas tout le temps l’approbation des autres, il va perdre toute notion de valeur de lui–même. «’existe plus, je n’ai plus de valeur.» Il faut donc que les autres reconnaissent cette valeur et entretiennent tout le temps cette flamme. Cela peut même aller en égotrophie jusqu’à exprimer ses mérites, être un peu vantard, et à flatter pour être flatté.. Si, en société, les autres ne lui rendent pas hommage, ne le valorisent pas, il va tout faire pour renverser la vapeur, quitte à devenir excentrique pour se faire remarquer. Il dit être mieux avec les enfants parce que l’enfant est en admiration devant le grand.
Palladium passe son temps à demander aux autres de lui prouver, de le convaincre qu’il n’est pas vide, qu’il vaut quelque chose. Il a donc a une très mauvaise opinion de lui–même. Cette quête vaine et inlassable de reconnaissance de sa valeur s’exprime symboliquement par cette errance dans un palais de princesse, qui n’a plus de raison d’être puisqu’elle y a été abandonnée.
A quel autre remède pourrait–on le comparer
Des intervenantsPlatina, Lac caninum
Philippe Servais’est pas tout à fait la même chose. Il y a ici une blessure d’abandon qui est très, très importante, et qu’on ne retrouvera pas chez Lac caninum. Platina, lui, peut se sentir abandonné parce qu’il est d’une autre race, d’une autre espèce.
Un intervenantSilicea
Philippe Servais’y a pas chez Silicea cette exigence, il n’y a pas cette quête permanente. On a l’impression que Palladium n’a pas d’existence en lui–même, il n’existe que par l’autre qui va le remplir.
Un intervenantPulsatilla
Philippe ServaisPulsatilla a surtout un besoin de protection. C’est toute la problématique de la protection chez Pulsatilla, qui protège et qui a besoin d’être protégé. Pulsatilla n’est pas fondamentalement égocentrique. Palladium est très égoïste, il attend tout du monde extérieur et ne distillera lui–même son affection que pour en recevoir.
Un intervenant’égotisme de Silicea
Philippe ServaisSilicea comme quelqu’un qui a une structure profondément égotiste. Celle–ci est réactionnelle à son sentiment de grande fragilité. Il attend du monde extérieur de le rassurer. La problématique de Silicea n’est pas essentiellement affective, c’est un besoin de support extérieur. Un des symptômes que je trouve clé chez Silicea, c’est, qu’au travers de la difficulté, de l’épreuve, de l’échec, inlassablement il se construit quand même, humblement, modestement, comme il le peut, mais avec une obstination opiniâtre qui est toujours là. Il attend des autres de l’aider à cimenter sa fragilité.. Ce n’est pas un problème affectif. Il ne cherche pas l’admiration, il demande juste de l’aide, il demande à être rassuré. Un Silicea que vous rassurez simplement avec de bonnes paroles, vous le transfigurez.
Ici non, nous sommes face à un vide affectif, à une non–existence s’il n’y a pas derrière le comblement affectif de l’autre qui lui dit«’être aimé»... Je ferais plutôt un lien, même si justement il ne faut pas les confondre, avec un Lachesis, qui définitivement a l’impression qu’il ne sera jamais aimable, dans le sens premier du mot.
A la rubrique «’être vide» je vois Aethusa. Mais la problématique d’Aethusa est différente. Il a le sentiment que la manière dont il est rempli, dont il est nourri n’est pas la bonne, que ce qu’il reçoit n’est pas ce qui lui correspond. Ce n’est pas uniquement ou particulièrement sur le plan affectif. Avec Palladium, nous sommes dans une vraie névrose d’abandon.
Un intervenantAethusa, c’est le remplacement de l’amour par de la nourriture.
Philippe Servais’est vrai. Je n’ai pas observé de grande névrose d’abandon chez Aethusa.
9
Comme je l’ai annoncé, je voudrais vous présenter un cas qu’il est intéressant de voir en parallèle au précédent. C’est une femme de soixante ans, professeur d’Université en sociologie, épouse d’un des plus grands intellectuels français. Elle est venue me voir il y a six ans pour des problèmes de circulation des membres inférieursdèmes des chevilles, retour veineux très mauvais, jambes lourdes en permanence et hémorroïdes. En outre, elle est en dépression depuis quinze ans malgré des antidépresseurs permanents. Elle est en psychanalyse‘’tranches’’ sur seize ou dix–sept ans.
Elle avait un premier mari dans un pays étranger qui la choyait, qui s’occupait beaucoup d’elle, qui s’occupait de sa carrière, qui s’occupait de son bonheur, qui était à ses petits soins, et, à part des tas de petits ennuis de santé, elle allait bien. Douze ans auparavant , elle a eu ce qu’elle appelle sa grande révolution, c’est–à–dire qu’elle est tombée amoureuse de celui avec lequel elle vit actuellement. Elle a donc refait sa vie, quitté son pays. Elle a pu obtenir l’équivalence pour sa carrière puisqu’elle est à nouveau professeur en faculté. Mais elle est déracinée, encore qu’elle puisse voyager fréquemment et qu’il ne se passe pas deux mois sans qu’elle retourne dans son pays. Elle a de l’argent et ne manque de rien. Mais elle reste, malgré le divorce, totalement dépendante affectivement de son ex–mari qui, bien que ce soit elle qui soit partie, est resté néanmoins très gentil avec elle. Il est toujours aux petits soins. Elle l’appelle au téléphone trois fois par semaine, elle se raconte, il est toujours prêt à l’accueillir quand elle retourne au pays, etc.
«’ai jamais pu guérir d’être sortie de la protection de mon mari qui était ma mère, non pas mon père mais ma mère. Je suis une enfant abandonnée.» Elle a soixante ans et elle est professeur de sociologie à la faculté
«était là, je pouvais tout faire, il était là. Je pouvais partir faire des conférences à l’étranger, il était là.» Or le nouveau mari est un homme très différent, pas du tout protecteur. Il a lui–même une ex–femme avec qui il entretient non pas ce type de relation, mais des relation suivies à cause des enfants’un couple divorcé dans de bonnes conditions. Elle en est très jalouse. Ils ont vécu une grande passion au départ. Lui a trouvé en elle une jolie femme qui était non pas à égalité avec lui, car il est quand même très grandétait sur la même longueur d’onde que lui, professeur de faculté.
«ème de ma vie, me dit–elle, est le foyer, le cocon, le home. Je suis une casanière, je n’aime pas tellement voyager, je n’ai pas supporté d’être ainsi déracinée..» Pourtant, quand elle me dit cela, je sens que c’est faux. Je sens que ce sont des justifications d’intellectuel psychanalysé qui a reconstruit un système justifiant son mal–être.
«’ai plus ma famille, j’ai un besoin pathologique d’amis.» Aussi organise–t–elle des tas de dîners. «’ai une peur bleue de la solitude, je suis inquiète en permanence pour mes propres enfants (qui vont bien). J’ai le fantasme de la misère, de l’absence, d’être à la rue», ce qui me paraît dans son cas impossible’une famille aristocratique mais un peu décadente. Quand elle était jeune, elle se promenait à cheval dans le château familial. «à quel point je souffre pour les autres
D’ailleurs je donne aux uvres, et si j’ai fait sociologie, c’est tant l’humanité me fait souffrir.» Mais moi, je ne le sens pas’il y a un article dans le Paris–Match de ma salle d’attente sur le sujet, elle va jusqu’à me parler les larmes aux yeux de la vivisection pour me prouver sa compassion ! Elle est pour ainsi dire en train de tomber dans les pommes parce qu’elle pense à la vivisection ! Quant à moi, elle me laisse froid comme un glaçon
Ce que l’on retient de cela, c’est qu’elle a tout le temps besoin d’être entourée, qu’elle a un sentiment d’abandon, de solitude, qu’elle a besoin d’amis tout le temps autour d’elle, que son ami habituel, un homme très occupé, ne fait pas tout ce qu’il faut, loin de là, que, entre autre, il râle quand, à quatre heures du matin, elle ne peut plus dormir et qu’elle le réveille en lui disant«» et qu’il l’envoie promener. Le mois dernier, me dit–elle, elle a eu une note de téléphone de 8 000 F parce qu’elle téléphone à tout le monde, entre autre dans son pays. Elle me dit quand même quelque chose de très intéressant«és pour être rassurée». Je lui dis alors
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Voici donc terminée une journée passée au milieu de personnages qui font partie de la comédie humaine. Gardons à l'esprit que nous–mêmes en faisons partie ! L'homéopathie est un art médical magique non seulement parce qu'elle guérit mais aussi parce qu'elle nous permet de pénétrer au plus profond la subtile et fragile texture de l'Homme.