Philippe Servais
TITRE ORIGINAL:
The Presence of the Past - Morphic Resonance and the Habits
of Nature
TITRE TRADU : La Mémoire
de l'Univers
AUTEUR MORAL/AUTEUR PHYSI: Rupert SHELDRAKE
RESUME :
L'hypothèse de la
causalité formative suggère que la mémoire est inhérente à la nature. Les
systèmes naturels tels que des colonies de termites, des molécules d'insuline,
des comportements culturels hériteraient d'une mémoire collective. Du fait de
cette mémoire cumulative, la nature des choses devient de plus en plus
habituelle par répétition. Il existe un processus par lequel le passé devient,
en un sens, présent sur base de la similarité et d'autant plus qu'il y a eu
répétition du phénomène.
La causalité formative
suggère que la nature des choses dépend de champs - champs morphiques. Chaque
type de système naturel possède son propre type de champ (champ
pour l'insuline, le chêne, l'hirondelle, une forme de pensée, une langue etc.).
Ces champs façonnent les différents types d'atomes, de molécules, de cristaux,
d'organismes vivants, de sociétés, de coutumes, de modes de pensées. Les champs
morphiques, comme les champs connus de la physique, sont des régions
d'influence non matérielles s'étendant dans l'espace et se prolongeant dans le
temps. Les champs morphiques ne disparaissent pas: ce
sont des schèmes d'influence organisateurs potentiels, susceptibles de se
manifester à nouveau. Ils renferment une mémoire de leurs existences physiques
antérieures. Le processus par lequel le passé devient présent au sein des
champs morphiques est nommé résonance morphique:
transmission d'influences causales formatives à travers l'espace et le temps.
La mémoire au sein des
champs morphiques est cumulative, et c'est la raison pour laquelle toutes
sortes de phénomènes deviennent de plus en plus habituels par répétition.
Lorsqu'une telle répétition s'est produite à une échelle astronomique sur des
milliards d'années (cas d'innombrables types d'atomes, de molécules etc.) la nature
des phénomènes a acquis une qualité habituelle si profonde qu'elle est
effectivement immuable ou apparemment éternelle. Ces champs morphiques se manifestent et
évoluent dans le temps et l'espace. Ils sont donc envisagés dans un esprit
évolutionniste ce qui les opposent aux champs connus de la physique.
Depuis les années 1980,
la physique théorique remet en question l'éternité de l'univers, des propriétés
de la matière et des champs, celle des lois naturelles. Des conceptions
évolutionnistes apparaissent. Le cosmos apparaît plus comme un organisme en
pleine croissance et évolution que comme une machine éternelle. Ainsi, des
habitudes sont sans doute plus naturelles que des lois immuables. L'ensemble de
la nature apparaît désormais comme étant de nature évolutive, la notion de lois
naturelles éternelles se retrouve, en conséquence, remise en question. La
nature des choses pourrait être habituelle plutôt que gouvernée par des lois
éternelles.
Sheldrake, depuis des années, multiplie les expériences
pratiques de tout ordre qui consolident sa théorie. Il fait éclater les
barrières entre les disciplines. De plus en plus de scientifiques soumettent à
l'expérience son hypothèse dont la portée ne fait que s'élargir.
Aujourd'hui, il peut y recourir non seulement pour étudier les questions
relatives à l'origine de la vie, à la genèse des formes, à l'évolution des
espèces mais aussi pour évoquer ses conséquences sur les plans de la
psychologie, de la société et de la culture. La vie est un Tout plus grand que
la somme de ses parties. La Nature a cessé d'être une machine pour devenir un
être vivant dont nous faisons partie intégrante.
COMMENTAIRE: Une
théorie unitaire fascinante de la nature qui remet en cause l'esprit
mécaniciste et matérialiste des sciences fondamentales physiques et biologiques
actuelles et qui rejoint les intuitions récentes des astrophysiciens. Une
théorie que de nombreuses expériences sont en train de confirmer et qui bouleverserait toute
notre conception de la vie et les orientations fondamentales de notre société.
Philippe Servais