Réunion du GEHU 1-3 Février 2018
Présents : P.
Servais, C.Bornhauser, P. Beghi, A. Comoy, D. Lustig, A. Messager,
LITHIUM et ses SELS
1.
Cas clinique de Pascal Beghi
Femme née en 67, fille et épouse de militaires
Le suivi est périodique au grès des mutations géographiques
de son époux.
La première consultation a lieu en 94 : elle
souffre de brûlures d’estomac, de transpiration nocturne, d’anxiété et de palpitations la nuit.
Naissance de la première fille en 93 : elle
se décrit très anxieuse pour la santé de chacun des membres de la famille.
Elle accouche en juin 95 d’un fils après
alitement de deux mois pour décollement de membranes.
Elle évoque une sensation de boule au niveau
du sein droit, une sensation de chaleur au niveau de la tête, des vertiges et des
brûlures rétro-sternales.
Le 3ème enfant nait en 97, suivi
d’un 4ème en Octobre 2000
En juillet 2004 : elle consulte pour des
épisodes de douleurs articulaires, accompagnées d’une fièvre à 39°C ou 40°C.
Elle a toujours les mêmes peurs, particulièrement
des craintes de maladies pour son mari ou ses enfants.
Parmi ses rêves, on retient :
Rêve 1 : Une boule de matière bizarre la
retient prisonnière, et la boule descend
Rêve 2 : Elle se trouve dans une
montgolfière et rattrape par le pied un enfant qui est sur le point de tomber
Rêve 3 : elle passe un examen, est
incapable d’écrire un mot en raison de l’état de fatigue.
Elle est opérée d’une Maladie de Bouveret par radio fréquence en 2003
Elle relate de nouveau ses peurs : peur
du cancer, c’est une obsession, même passer une écho pelvienne
la terrorise.
Par ailleurs, elle ressent une sensation de
déchirure des hémorroïdes avant les règles.
Son 5ème enfant nait en Décembre 2008
De 2006 à 12, elle s’éloigne géographiquement.
En 2012 : elle souffre de règles très abondantes
en début de cycles ce qui l’amène à préciser : « la première
fois que j‘ai eu mes règles, j’ai pleuré, je ne voulais pas quitter l’enfance.
Je ne me sens en sécurité qu’une fois entourée de tous mes enfants. »
Le bilan échographique pelvien révèle un
fibrome qui sera opéré en 2012
En 2013, son fils est mis en garde à vue :
« Mon fils a été inculpé injustement et je ressens cela comme dans ma
propre chair, j‘ai toujours eu peur d’être inculpée injustement »
Elle parle de nouveau de ses rêves :
Rêve 1 récurent : un camion ne la
voit pas, elle est trop petite, personne ne la voit ni l’entend, elle crie
d’horreur.
Rêve 2 : un enfant tombe par la fenêtre,
et elle ne peut le rattraper
Lors d’une autre consultation, elle se plaint
d’avoir trop de choses à faire : elle court toute la journée, même lors
des repas.
En 2014, elle évoque pour la première fois une
sœur ainée décédée avant sa naissance, événement caché par ses parents à toute
la fratrie : la mère de la patiente, suivie depuis 32 ans n’en a jamais
parlé. (très
améliorée par Dulcamara)
En janvier 2014, elle consulte pour une anxiété
persistante depuis 2 mois avec HTA à 14/10, pouls à 100 : elle ne dort pas
depuis 2 mois, malgré la prise de mélatonine : elle s’exprime :
« j‘ai honte
d’avoir peur, je lutte contre la dépression »
« je cherche la
fraicheur dans le lit, j’ai toujours envie d’ouvrir les fenêtres, je ne dors
pas, je n’arrive pas à lâcher prise ! »
Pulsatilla 15 CH et
1000 K
Iodum 200K sera
prescrit lors de la consultation suivante sur l’agitation désordonnée et le
désir de fraicheur, dose qui l’améliorera partiellement mais de façon durable.
« Je lutte contre la dépression, je mange
beaucoup, mais je ne grossis pas… Je ne supporte pas la mauvaise foi des gens, cela
me met en colère ! »
Avril 2014 : elle ne dort toujours pas,
depuis maintenant 6 mois : Ces insomnies ont conduit à une hospitalisation
en mars avec prescription de laroxylâ associé au lexomilâ. Elle vit avec la terreur de ne pouvoir s’endormir, n’ose plus sortir de
chez elle en raison de son état d’épuisement et sa faible estime d’elle-même.
Elle souffre de crises d’angoisses avec sensation de bracelet serré autour du bras,
elle étouffe dans l’appartement avec besoin de marcher pour mieux respirer.
Elle rêve d’un départ en exode, sur une route,
avec tous ses enfants
Elle aspire à une maison de bord de mer
qu’elle assimile à un lieu de sécurité, grâce à l’étendue d’eau sans obstacles.
Croton tiglium est
prescrit sur le thème de la peur des endroits étroits, la sensation de
serrement du bracelet, la sensation d’étouffement : Famille des Euphorbiacées
en aigu
En Mai, elle évoque sa relation fusionnelle avec ses enfants et de nouveau ses pleurs lors
des premières règles car « elle
ne supportait pas l’éloignement de sa petite sœur qui ne les avait pas
encore. »
« J’étais
différente d’elle et plus aussi proche qu’avant ! »
Commentaire P. Beghi : le
thème de la difficulté à vivre toute séparation est récurrent : cette
patiente téléphone à sa mère et ses 3 sœurs tous les jours.
A la demande de précision sur l’origine des
insomnies : La perte de son sommeil
a débuté la nuit où elle s’est vue morte : depuis, elle n’a plus le lâcher
prise pour s’endormir en raison de la peur de mourir.
Au terme de 9 mois d’insomnies, elle
raconte : «je me sens humiliée d’être
isolée dans la solitude
car je n’ose plus voir nos amis et je fais les
courses en évitant toute relation,
depuis les insomnies, toutes mes certitudes sont
ébranlées, je me croyais inébranlable. »
Prescription d’une Malvalcée :
plantes qui ne supportent pas la séparation : Abel., Abrom-aug.,Goss., Til.
Europ., Kola dont en aigu : Chocolat.
Deux mois plus tard, la sensation de bracelet
autour des bras et des jambes persiste, elle s’est sentie améliorée en Normandie
pendant les vacances avec son mari et ses enfants.
Cependant, elle présente toujours des épisodes
de nuit blanche, de panique avec le
sentiment récurrent de mourir :
« je vais mourir
à petit feu, je n’arrive pas à prendre de recul »
« j’ai l’impression
que j’étais trop insouciante, je me faisais trop de soucis pour mes enfants je
suis mieux en parlant avec les gens, mieux à l’extérieur et au bord de mer »
Prescription de Kali iodatum
sur le thème de la vie de famille, l’ambiance d’iode chez la patiente :
Kalium Iodatum
associe :
·
Kalium, dans la
première colonne de la ligne de la sécurité avec les thèmes de la famille, l’incapacité à être seule, le devoir par rapport à la
famille
o « je dépasse la fatigue pour que les enfants ne manquent de rien »
o « j’ai pleuré le jour de mon mariage, et ne pouvais me séparer
de mes parents, j’ai besoin d’un lit, d’une maison »
o « j’étais une petite fille très timide, la première rentrée
scolaire, je pleurais, je hurlais, c’était la panique »
·
Iodium, agitation avec épuisement et vécu
d’exclusion.
En Octobre 2014, elle parle de sa première
rentrée en classe extrêmement pénible, et du décès de sa sœur alors que sa
mère était enceinte d’elle.
« J’aime les fêtes de noël, cela
rassemble la famille, quand les enfants sont à l’école, je ne suis pas bien, la
famille, c’est le bonheur et la sécurité »
La prescription de lithium carbonicum améliore le sommeil
10 jours, et pour la première fois en 10
ans, elle part en week-end avec son mari sans les enfants : « avant
cela aurait été un arrachement (NB : on aurait pu prescrire plus lithium muriaticum, mais elle est trop agitée)
Prescription
de Lithium iodatum 200K :
Elle retrouve le sommeil, l’endormissement est
rapide de même que les réveils nocturnes sont brefs. Elle n’est plus envahie par des pensées obsessionnelles,
le laroxylâ est
arrêté.
Les palpitations ont cédé, mais pas la sensation
de bracelet aux avant-bras.
Son
humeur est satisfaisante, malgré des difficultés à surmonter la perte de
confiance en elle :
«j’ai perdu confiance en moi, toutes mes certitudes
sont tombées, j’ai du mal à me remettre de la période d’insomnies : j’ai peur d’être débordée, j’alterne entre sentiments
de force et de dépression »
Prescription
Lithium iodatum : 1000K
On retrouve chez cette patiente les peurs très
primitives de tous les sels de lithium : les insomnies ont été déclenchées
par la peur de se voir morte sous tendant le fait de devoir abandonner ses enfants.
A ce jour, cette patiente va bien :
l’impatience et l’impulsivité la caractérisent comme la précipitation et sa
difficulté à couper le cordon avec ses enfants : elle évoque la crainte
que sa fille perde son nom en se mariant, comme ses sœurs qui ne portent
maintenant plus le même nom qu’elle.
2.
Cas Clinique D. Collins congrès INHF
2013
L.
est une femme avec l’aspect d’un petit oiseau, presque aussi léger qu'une
plume.
Elle
réfléchit minutieusement par téléphone avant de réellement oser venir pour une
consultation, suite à une mauvaise expérience homéopathique. "Cela m'a
complètement déséquilibré, je ne m’en suis jamais totalement remis."
Elle se
dit extrêmement sensible, et tout ce qui dans son environnement n'est pas
«droit» selon elle, l’aggrave, la rendant épuisée.
Elle
a toujours été mince et fragile, mais après une agression (violée et battue,
laissée presque morte), elle est devenue allergique à de nombreux produits
alimentaires et a perdu encore plus de poids.
Pendant
plusieurs années, après l'agression, elle était trop fatiguée pour travailler
ou même quitter la maison.
Le
fait d'être dans la rue avec d'autres personnes était suffisant pour entraîner
des attaques de panique, car elle sentait qu'elle pouvait sentir l'énergie de
tout le monde. "J'ai besoin d'un
environnement sûr."
Au
même temps, elle était très agitée, et elle a utilisé le peu d'énergie qu'elle
avait pour animer sa maison. "Je me sens nerveuse, je me sens comme si je veux courir pour m'enfuir.
Je suis envahie d'une énergie nerveuse
qui m'épuise complètement. C'est pire si j'ai faim - alors je suis hors de
moi. Si j'ai faim je dois avoir quelque chose à manger tout de suite, ou je
deviens folle d’énervement. Mon morale est soit haut
ou bas - je n'ai pas de point stable intermédiaire.
La
glande thyroïde avait été vérifiée.
J'ai
suggéré Lithium iodatum, mais elle a rechigné à
l'idée de maintenant prendre un remède. Enfin, nous avons convenu qu'elle
pourrait tout simplement tenir un flacon du remède alors qu'elle était assise
dans le bureau avec moi. Bien que le tenant à contrecœur au début, elle
remarqua bientôt un calme rare venir sur elle. « Je me sens comme si je pouvais
respirer à nouveau pour la première fois depuis des lustres Je ne suis pas dans un tel état
d'agitation, comme si je dois courir tout le temps ». Elle a accepté de prendre
quelques pilules du remède avec elle et de les appliquer sur sa peau, les
maintenant en place avec un morceau de ruban adhésif pendant plusieurs minutes
à la fois. Elle a déclaré : "Cela m'a calmé et m'a aidé à trouver un
centre en moi. Je suis loin d'être aussi fatigué, et je pense à retourner au
travail. Je commence à prendre du poids et à me sentir plus « protégé » de
l'environnement extérieur. Cette nervosité, énergie volage devient équilibré -
maintenant j’ai simplement l'énergie, mais plus de hauts et de bas. J'avais
l'habitude d'être si tendu tout le temps, j’étais dévoré par la nervosité.
Maintenant, je peux dormir et je me sens énergique, prête pour la journée.
"
De
temps en temps, elle a ressenti le besoin de mettre une nouvelle pilule sur sa
peau. Peu à peu, elle apprend à évaluer ses propres besoins personnels -
quelque chose qui convient à son besoin de contrôle sur son environnement.
En
quatre mois, elle était de retour au travail à temps plein dans un grand centre
commercial, un lieu qu'elle ne pouvait même pas supporter de visiter brièvement
quelques mois auparavant. Son poids s’est amélioré et ses sautes d'humeur
stabilisée.
Elle
est toujours sur le côté maigre, mais elle ne ressemble plus à un oiseau
effrayé.
Ici,
nous voyons l'aspect Iodatum apparaître clairement :
mince, pressé, nerveux, métabolisme rapide, perte de poids, allergies, et le
sentiment d'avoir à « fuir ». L'état de lithium était clairement visible par
ses sautes d'humeur sévères et le fait qu'elle avait besoin d'un lieu sûr, loin
du monde. Même si son état aigu est venu après une agression, pour laquelle on
pourrait penser à un remède de traumatisme, son état sous-jacent semblait
exiger quelque chose de plus spécifique pour elle.
Etude du remède
1.
Lithium
D’après homeovitalis
Lithium est le plus léger de tous les solides,
il s’oxyde immédiatement et se ternit instantanément à l’air, présente une grande
sensibilité à l’extérieur avec un besoin de protection. On ne le trouve jamais libre dans la nature où il est toujours associé
formant un sel : comme les patients lithium qui ne peuvent s’imaginer
seuls et sont donc dans une situation de dépendance totale.
Le fœtus fait encore parti de la mère, il est collé
à l’utérus : mère et enfant ne font qu’un, il n’y a pas de signes de
séparation, même l’idée de se séparer est inconcevable.
Symptôme Helplessness : sentiment d’impuissance, d’incapacité
à s’en sortir, d’impotence, d’être totalement démuni, désarroi
La seule pensée de vivre « séparé »
est inimaginable, intolérable. La pensée de perdre son support, son appui crée
en eux une panique et signifie leur propre mort.
Ces personnes simples et naïves, ne sont pas
concernées par leur apparence, et ont des difficultés à grandir loin de la
protection parentale, du fait de ce sentiment d’impuissance et de
vulnérabilité.
La structure n’a pas commencé à se former.
Elles sont complètement dépendantes de quelqu’un
d’autre : le patient Lithium ressent la structure extérieure (sa famille,
son mari) comme la sienne : « j‘existe en étant un avec une chose ou
une personne »
Ainsi, s’il doit vivre une nouveauté, il
s’accroche à la structure.
Au départ, il existe une relation de
dépendance à la nourriture, mais la question finale est : « puis-je
exister sans tout cela ? »
Il ne pense même pas à en sortir seul. « Je
n’ai rien par moi-même ». Il est toujours
dans le besoin et la peur panique ; dès qu'il est exposé c'est la fin.
Pour Ramon
Frendo:
·
soit il
considère que c’est trop difficile, il est dans la confusion avec l’autre, avec la certitude qu’il ne peut rien faire sans
l’autre
·
soit, de façon naïve, il croit qu’il peut tout entreprendre :
il est donc instinctif, impulsif.
Dans la série Hydrogène, les parents du
patient sont les supports, alors que pour lithium, tout peut servir de support :
les parents, les amis…
Pour Deborah Collins congrès INHF
2013 :
·
Problématique autour de la décision : Lithium à un corps (le premier solide), mais
il est insuffisamment fondé, il manque
d’expérience suffisante, c’est encore un élément primaire, qui n’a pas
totalement pris corps : il pense pouvoir tout faire, mais une fois la décision
prise, il se sent incapable de la réaliser « non, je ne peux pas faire
cela », comme enfant qui pense qu’il peut tout faire, proche paradis et
voit que pas possible…on parle de PMD, comme tous les bébés qui sourient et
pleurent et recommencent.
·
Typique lithium : sentiment haut et bas sans juste milieu, illusion de grandeur et
élément religieux très fort, sentiment proche de Dieu : lithium est un bon remède
de difficultés d’apprentissage et de concentration.
Dans le tableau
de Scholten, tous les remèdes de la ligne gauche ont
peur de se confronter à la vie. Cette incapacité à se confronter à la vie
provoque la panique.
· Incapacité à prendre une décision, à prendre sa place : problème
d’identité.
À part Hydrogène
et Hélium, qui sont des gaz, le 3ème est un métal, qui a une
certaine structure.
Dans le répertoire, lithium est peu représenté
· Avec beaucoup
o
de peurs : 12/51 symptômes
o
D’agitation anxieuse
o
De difficultés de concentration
o
D’humeur alternante
· Quasiment pas de
symptômes physiques
2.
Iodium
Ph. Servais :
La thyroïde étant l’organe d’adaptation,
les iodums purs sont des personnes qui veulent faire
par eux-mêmes les choses avec le sentiment que c’est opportum.
Ils refusent toute aide car l’aide remet en cause leur infaillibilité : il y a quelque chose autour de
l’infaillibilité (la patiente est déstabilisée par la perte de ses certitudes).
Iodum est dans
l’activité, le mouvement, il pense que c’est l’action qui lui permet de trouver
la bonne solution, c’est une façon d’aller à l’encontre du sentiment de pouvoir
commettre une erreur.
Ph. Servais note que tous les iodums ont perdus la capacité de
« contempler » : s’arrêter, regarder, prendre du recul, « nostalgie de l’état de contemplation perdu ».
Chez iodum,
l’autre est celui qui le fait partir en erreur : il fera à la place de
l’autre, « pousse toi de là, je vais le faire… »,
tout en disant à l’autre qu’il ne fait rien, car tout se résout dans l’action.
Il n’est pas dictateur, car il n’impose pas à l’autre, mais il fait à la
place ou le fait avant qu’il l’ait fait.
Ce sont des personnes réchauffées, pressées,
au métabolisme accéléré.
Les différents sels de
Lithium
Lithium Carbonicum
Alain Messager :
Lithium carbonicum évoque
le symptôme des doigts qui s’accrochent à la structure : il s’accroche au
rocher comme cette femme s’accroche à sa maison. Pour A. Messager, Lithium Carbonicum est un grand remède de chute : la chute
l’effraie dans la mesure où il ne peut que s’écraser au sol, signifiant la
mort. D’autres remèdes ont peur de la chute, mais ils peuvent s’en sortir, en
volant par exemple.
C’est un remède de burn
out, pour les personnes qui ne lâchent pas prise
Tous les sels de lithium aident à lâcher
prise, en donnant à la personne la capacité de se raccrocher à la structure
sans peur de la mort. Ce thème est retrouvé dans le cas de P. Beghi, dans le rêve de montgolfière avec l’enfant qu’elle
rattrape de peur qu’il ne tombe.
Par ailleurs, le deuil de la patiente pendant
la grossesse peut-être assimilé à un message de la mère :
« je ne vais pas te lâcher », on retrouve donc dans le remède la thèmatique de Lithium autour de la naissance.
Cas clinique Lithium Carbonicum de J-M Krug
Une femme ne peut pas envisager de perdre sa
maison : elle était incapable de lâcher prise.
Lithium Iodatum lâche
ses certitudes, Iodum étant en lien avec les
certitudes.
La patiente lâche ses certitudes dans le cas
de P. Beghi et est capable de lâcher le quotidien
pour partir avec son mari en vacances.
Pour Alain Messager, Lithium Iodatum a guéri la patiente du traumatisme subi pendant la
grossesse : Est-ce le traumatisme qui fait la personne ?
Une autre patiente lithium iodatum
veut arrêter le temps pour que les enfants ne grandissent pas.
Cas clinique de lithium muriaticum de P. Beghi
Une femme de 39
ans consulte en 2014, elle ne sait pas par où commencer, elle est instable,
tout est vécu comme une catastrophe.
Elle présente des
cholécystites à répétition.
En cas de
migraines, elle a besoin d’ouvrir les fenêtres.
De nombreux
projets ne sont jamais réalisés.
Enfant, elle ne se
sentait ni
écoutée, ni respectée par sa mère, et réagissait par l’envie de partir de la
maison.
Elle conserve
beaucoup de colère par rapport à sa mère.
Lithium Muriaticum lui donne la capacité de quitter son mari qui a
une maitresse et elle parle pour la première fois de son hémianopsie qui a
disparu après le remède.
Proposition de synthèse de Lithium Iodatum
Dans les deux cas
cliniques, les patientes alternent entre stabilité et état de panique,
s’accrochant à leur support (l’une sa famille, l’autre sa maison), tout en
s’activant jusqu’à l’épuisement pour maintenir l’équilibre. Ces deux patientes évoquent l’infaillibilité
l’une par « la perte de certitudes », l’autre par « je me
croyais infaillible ». On a le sentiment que Lithium iodatum,
s’accroche à ses certitudes pour préserver la pérénnité
et l’infaillibilité de la structure de soutien (la maison, la famille), dans une activité désordonné, jusqu’à l’épuisement et
paradoxalement la déstructuration de cette structure.
Il y aurait dans
les deux cas la notion de mort comme traumatisme déclenchant : pour la
première, la sensation de mort peut-être en référence au vécu du deuil de la
mère pendant la grossesse, la seconde suite au viol dans sa propre maison, où
elle était laissée pour morte.
Lithium iodatum est-il un remède de suite de peur de la mort ?
Phytolacca decandra
Présents : P.Beghi,
C.Bornhauser, A.Comoy, D.Lustig, A.Messager, Ph.Servais.
Souche
(source https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00672349 :
RDV techniques n°33-34 - été-automne
2011 – ONF Yann DUMAS Unité de Recherche Écosystèmes Forestiers Cemagref
Nogent-sur-Vernisson)
Le raisin d’Amérique (Phytolacca
americana) est une plante d’Amérique du Nord, de la famille des
Phytolaccacées. Dans le
passé, elle a porté d’autres noms :
Phytolacca decandra (encore assez
usité), Phytolacca vulgaris, mais aussi Solanum racemosum Indicumou, Solanum
magnum virginianum, rubrum
car les premiers botanistes l’avaient classée parmi les Solanacées.
Selon Hale, on la nomme également
morelle à grappes, graine à pigeon.
Mitich (1994) explique que « Phytolacca » proviendrait de «phyto» (plante) et « lacca »
serait une forme latinisée de « laque » rappelant que le jus des baies est très
coloré.
Le nom américain «pokeweed » viendrait du mot « Pokon
» qui, chez les indiens de Virginie, fait référence aux plantes tinctoriales
dont le jus rouge rappelle le sang («Pok »).
Le raisin d’Amérique :
origine et description
Elle est originaire de la côte est
des États-Unis, mais son aire de répartition s’étend aujourd’hui sur la majeure partie du pays :
Quoi qu’il en soit, Phytolacca americana
peut être considérée comme une plante rudérale dans son milieu d’origine et Mitich (1994) évoque les sols limoneux bien alimentés en eau comme un optimum pour elle aux
États-Unis.
C’est une plante vivace dont chaque individu
développe généralement au bout de quelques années plusieurs tiges rougeâtres
très puissantes faisant penser à un arbuste.
Elle peut d’ailleurs atteindre 3,7 m de haut.
Mais elle est herbacée et entre donc en
sénescence à l’automne. De nouvelles tiges sont émises l’année suivante (en
moyenne 4 à 6 tiges) à partir d’un système racinaire puissant, seul organe
survivant pendant l’hiver.
La floraison intervient assez tardivement, fin
juin. Les fleurs d’un blanc rosé sont pédicellées (photo 2) et comptent dix
étamines d’où l’ancien nom de Phytolacca decandra.
Elles forment des grappes érigées à floraison de la base vers l’extrémité.
C’est une plante autogame (qui s’autoféconde),
ainsi les fleurs sont pour la plupart fertiles.
Les fruits se forment, mûrissent en prenant une
teinte rouge sombre (photo 3) et alourdissent les grappes qui deviennent
pendantes. Chacun contient une pulpe colorée et dix graines.
La fructification intervient dès la première année,
elle devient très abondante les années suivantes si les conditions stationnelles le permettent (jusqu’à 78 fruits par grappe).
La dispersion des graines du raisin d’Amérique
est assurée par certaines espèces d’oiseaux : les animaux ingèrent les fruits
et dispersent les graines via les déjections, sans diminution de leur faculté
germinative.
La plante est réputée toxique pour ses
consommateurs, sauf en général pour les oiseaux dont l’espèce assure sa
dissémination. Par ailleurs la pulpe des fruits semble répulsive pour les
rongeurs, mais ils peuvent consommer des graines tombées au sol et débarrassées
de celle-ci
La ou les molécules responsables de cette
toxicité ne sont pas identifiées avec certitude, mais il s’agit probablement de
saponosides présents dans tous les organes de la
plante ou de glucosides triterpénoïdes.
Introduction et usages
anciens en Europe
L’espèce fut introduite en Europe en
1615.
Principaux vecteurs d’introduction :
viticulture et ornement.
· Introduite en région méditerranéenne, ses fruits servent à
teinter le vin de qualité inférieure.
Elle est cultivée dans ce but en Espagne, en France ainsi qu’au
Portugal où cette pratique est rapidement interdite car elle donne mauvais goût
au vin de Porto et sa réputation pourrait en pâtir.
Le roi de ce
pays fait alors arracher la plante avant fructification.
Elle est introduite dans le Bordelais dans le même but en 1770 par
les moines de Carbonieux mais en France aussi cette
pratique est bientôt considérée comme une fraude.
Cependant la plante s’acclimate, croît naturellement dans le
Sud-Ouest de la France et manifeste assez rapidement un caractère envahissant.
· Elle est aussi cultivée dans un but ornemental en Angleterre, en
Allemagne et en France. Valmon de Bomare
(1791) écrit à ce sujet « On la cultive à cause de sa grande beauté, dans
quelques jardins en France, [… mais elle] ne résiste pas toujours à la rigueur
du froid de notre climat ».
Tentatives
alimentaires
Valmon de Bomare (1791) rapporte que les pousses
terminales et les feuilles sont consommées en guise d’épinards aux Antilles, en
Angleterre et en Suède, mais il semble que les feuilles soient toxiques dès
lors qu’elles ne sont pas consommées très jeunes et qu’elles aient mauvais
goût.
Toxicité
Des cas d’intoxication sont
avancés chez l’homme par Bruneton (2000), lors
d’utilisations médicinales de racines consommées crues ou de feuilles pourtant
ébouillantées dans deux eaux de cuissons successives.
Ce traitement est généralement
suffisant pour permettre une consommation, mais il semble d’une efficacité
aléatoire.
Preston en 1884 :
émission de lumière phosphorescente la nuit.
Les symptômes peuvent être les
suivants : maux de tête,
étourdissements, troubles gastro-intestinaux, tachycardie, troubles de la
vision.
Dans le cas d’une consommation
de racine, les premiers symptômes sont des brûlures
au niveau de la bouche et de la gorge. Un cas ayant entraîné la mort est
décrit par Brooker et al. (2001). La quantité de végétal absorbé par ce
jeune homme de dix-huit ans était pourtant assez faible puisqu’elle
correspondait à un tronçon de 10 à 15 cm de racine seulement.
Miss Tyler évoque l’amaigrissement des
oiseaux consommant ces baies et l’utilisation pour mincir.
Prisma :
Eliminé
par les reins.
Appliqué sous forme de jus, de décoction,
elle peut produire des éruptions
érythémateuses ou pustulaires.
La racine en poudre inhalée entraîne une
toxicité importante pour les voix respiratoires, coryzas, céphalée et prostration,
douleurs abdominales, conjonctivite.
La phytolaque ralentit l’action cardiaque, réduit
l’intensité du pouls et diminue les mouvements respiratoires.
C’est un paralysant de la moelle épinière en agissante principalement sur la moelle médullaire.
Peut provoquer des convulsions.
La mort est due à un
empoisonnement par insuffisance respiratoire due à la paralysie.
Surtout, agit comme un
émétique ou cathartique très puissant entraînant de la nausée qui commence
lentement, qui monte jusqu’à créer une angoisse et finalement, au bout d’une heure,
qui se termine par une évacuation. Puis, elle continue à agir sur les
intestins, la purge est prolongée
pendant un temps considérable. Elle est rarement utilisée pour cette
finalité éméto-cathartique en raison de son action
tardive. Une fois établi, cela continue encore longtemps (démarre lentement, mais dure longtemps)
Elle provoque rarement des
crampes et des douleurs, de fortes doses produisent une puissante éméto-catharsis avec perte
de la force musculaire. À l’occasion, une action spasmodique intervient, et
fréquemment, une sensation de chatouillement
ou de picotement se produit sur toute la surface. Vision floue, diplopie, vertiges et somnolence sont provoqués par
de fortes doses mais insuffisantes pour produire la mort.
Les feuilles donnent nausées, crampes, vomissements intenses,
diarrhées mousseuses, et transpiration. Des effets cardiaques ont été
rapportés, les chats et les moutons sont les espèces les plus vulnérables, mais
le plus souvent chez les chevaux, les porcs. Chez les chats et les cochons :
agitation, incapacité à se lever, étirement, mouvement des jambes, température
inférieure à la normale et diminution de la production de lait. Donnée en excès
à la volaille, la baie provoque de l’ataxie, des gonflements et distorsions des articulations des jarrets,
de l’ascite, gonflement de la vésicule biliaire et perte de poids.
Lorsque les baies constituent
un pourcentage élevé du régime total des dindes, la mortalité passe à 43 %.
Statut actuel et
dissémination en France et ailleurs
Muller (2004) ne considère pas encore
le raisin d’Amérique comme une espèce invasive, mais il la classe parmi les
espèces « à surveiller » dans les trois secteurs climatiques français. En fait,
sa dynamique de colonisation est si impressionnante dans certaines régions
telles que l’Île de France notamment et la forêt de
Fontainebleau en particulier qu’elle a acquis ce statut d’exotique invasive au
moins localement.
Résultats de cette invasion :
Henneuse et al. (2007) observent un effet de réduction de la richesse
floristique lorsque le recouvrement du raisin d’Amérique augmente. Orwig et al. (1998) constatent quant à eux un impact sur la
régénération forestière, suite à de graves problèmes phytosanitaires sur des
arbres adultes. Les trouées occasionnées sont envahies par différentes espèces
végétales dont le raisin d’Amérique (phénomène récent).
Concernant les animaux, un effet perturbateur sur
les communautés de vers de terre a été mis en évidence par Campana et al. (2002).
Il est fort probable que les communautés de gastéropodes en milieu naturel
soient également touchées par la présence de Phytolacca americana, étant donné
son pouvoir molluscicide (Aldea
et al. 2005).
Enfin, l’espèce étant toxique pour les herbivores
en général et rarement consommée, sa présence en abondance entraîne une baisse
de la capacité alimentaire du site envahi, notamment lorsqu’elle remplace la
ronce très appétente.
Une résistance à de
nombreuses formes de contraintes du milieu
Phytolacca americana est capable de résister à de fortes
concentrations de métaux lourds dans le sol (Manganèse, Cadmium qu’elle
accumule). Ce qui rend possible sa survie dans des milieux pollués.
L’espèce est potentiellement résistante à des
maladies cryptogamiques, si l’on en juge par la découverte dans ses graines, de
molécules susceptibles de comporter des propriétés antifongiques.
Elle est plutôt pyrophile
: une expérimentation mise en place par Glasgow et al. (2007) démontre
l’aspect favorable d’un feu intense pour la
régénération du raisin d’Amérique en forêt feuillue. Une telle
perturbation permet la germination des graines contenues dans le sol
probablement par l’ouverture de la canopée mais surtout du fait des
modifications intervenant au niveau du sol. Des feux de moindre intensité ou la
simple suppression de la litière n’ont pas cette même influence favorable.
Enfin elle est relativement tolérante à l’ombre
(sous des peuplements de pins)
Utilisation médicale (M. Zala)
Les parties officinales de Phytolacca decandra sont :
Þ la
racine : dépassant en diamètre celui de la jambe d’un homme, puissante, dures à
déraciner
Þ les
feuilles, à récolter juste avant la maturation des baies
Þ les
baies (à récolter mûres), presque sans odeur, contiennent un jus pourpre foncé.
Les usages empiriques concernent :
Þ
la peau : psoriasis, lupus,
squames, lichens, éruptions voisines de la syphilis secondaire, furoncles et
anthrax :
Þ
les muqueuses : en particulier gorge
et rectum, et urinaire.
Þ
les tissus fibreux et périostés
Þ
les glandes, très marqué pour les glandes
mammaires et les ganglions.
Prisma : Les oiseaux la mangeant pour
maigrir avant la migration, elle agit plus spécifiquement sur la graisse
abdominale.
Matière médicale
L’expérimentation hahnemannienne se réduit à la
D2.
D'après
Kent, pas assez expérimenté. Serait antidote du Mercure (Kent).
Bernard
Heude et Gehu 1996
Source essentielle New Remedies
de Hale : source de gens guéris de symptômes physiques, souvent donné en
gouttes, pas dilué.
C’est un arbuste qui ne supporte pas trop l’eau.
$ : Le sujet est incapable d’avaler, même de l’eau.
Répertoire
Mind : une seule
illusion : que son corps tombe en haillons,
d’autant que l’on retrouve des règles en lambeaux
Une seule peur : de l’exercice, de l’effort.
Les douleurs provoquent stupeur ou lassitude de vivre,
le patient peut tomber de sommeil.
Grand épuisement et profonde prostration.
Symptômes généraux
Þ Douleurs rapides comme l’éclair, électriques, fulgurantes,
lancinantes, se déplaçant rapidement.
Þ Douleurs osseuses, profondes, forantes,
longues à s’installer mais impossible ou difficile à arrêter.
Þ Ce sont les glandes qui sont touchées en premier puis les muscles et
enfin les os, produisant engourdissement, endolorissement, irritation,
agitation et prostration.
Yeux :
Mouvement d’un seul œil (mouvement unilatéral) :
2 remèdes : Apocynum et
Phytolacca.
Paralysie de la paupière inférieure.
Gorge/Face/Dentition :
Grande polarité, nombreuses rubriques. Oreillons. Mâchoires fermement serrées, menton tiré
vers le bas, dentition. Envie irrésistible de serrer les dents les unes contre
les autres.
Règles :
En lambeaux. (Srudy en
anglais)
Seins :
Gros tropisme, thème majeur
Þ Douleurs des seins avec gonflement, avant les règles.
Þ Douleurs des seins à chaque émotion causée par l’excitation.
Þ Ulcère pustuleux, fétide et malsain. Sein tuméfié qui ne guérit pas. Forante, profonde, la suppuration n’a pas de fin.
Þ Mastite < par l'allaitement, mamelon fissuré. Extrêmement < par
l’allaitement. Point douloureux au sein. Inversion des mamelons. La douleur
du mamelon irradie à tout le corps. (Remède unique)
Þ Gonflement du sein, sein plein de nodosités douloureuses. Dur,
douloureux, spécialement quand la suppuration est inévitable.
Þ Fistule, abcès mammaire, pus liquoreux, malsain, mamelon sensible,
fissuré, douloureux.
Extrémités :
Þ Douleurs du pied > en l’élevant (Boericke :
endolorissement du talon > en l’élevant)
Généralités :
Þ < en descendant d’une haute marche.
Þ < par temps froid et humide, par le
mouvement, la pression.
Þ > en serrant les mâchoires, par temps sec et chaud, par le repos.
Þ Les douleurs surgissent chaque fois qu’il pleut.
Þ Les douleurs entravent la marche : tout ce qui permet un
déplacement devient impossible, limitant le périmètre de marche (talon…)
Cas Cliniques
Cas clinique d’Alain Messager:
Un petit garçon de 12 ans ayant des troubles de
concentration à l’école.
À la consultation, il ne veut rien dire pendant
10 mn et garde le silence. Il a deux sœurs très brillantes et voudrait bien
pouvoir parler lui aussi à table. Mais ses sœurs occupent le terrain.
Après une dose de Phytolacca : le soir à
table, il se lève et dit à ses parents et sœurs ce qu’il pense d’eux…Tout se
remet en place : il voulait respecter chacun et que chacun puisse parler à
son tour. Se révolter aurait été contre sa notion de respect. Il limitait son
expression pour ne pas envahir l’autre. Actuellement, il joue à un sport où la
non-violence est importante et où il est devenu champion : la valeur de
fond étant de ne jamais agresser.
Cas clinique de Santa Telliri
Une
femme pleine de tact d'habitude, est tombée amoureuse et s'est mise à envahir
tellement l'être aimé que celui-ci l'a lâchée.
Elle
en fait une obsession et développe un épithélioma baso-cellulaire
du sein qui a fondu en trois jours avec Phytolacca.
Cas AFADH : M-L Fayeton
Coxarthrose
chez un homme en 1995. Cancer de la prostate. Prothèse totale de hanche.
Constipation.
On
me dit : Monsieur trop gentil, très sensible à l’injustice.
Thème
du bricolage : je suis bricoleur et aime que tout soit juste, bien lisse,
bien plat, au millimètre près. Si cela ne marche pas, cela m’irrite.
Rêve
de ne pas démarrer, de ne pas trouver le trou de la serrure. Rêve de perdre son
rabot.
Phytolacca
va faire baisser la TA…
Cas M-L Fayeton
Un
patient présente des angines, des céphalées, des crises hémorroïdaires et commence une coxarthrose bilatérale. Il
souffre beaucoup de douleurs brûlantes dans sa hanche gauche surtout, au repos
comme au mouvement. Il pense déjà à une intervention.
Socialiste
militant, il me reparle de ses indignations. Mon oreille est attentive au
détail suivant : « Au bord de la mer, impossible d’approcher la mer dans
les plages privées. Ces riches achètent un terrain sur la plage, l’entourent de
murs et le pauvre ouvrier ne peut pas gagner ce morceau de plage. Non d’un
chien, la mer est à tout le monde ! Moi, je passe à marée basse et
j’installe mon parasol. Au risque de me faire casser la figure. »
Évidemment, c’est Phytolacca : il a refusé de dépendre des circonstances
dans le sens des limites que lui impose le droit de propriété. Il accuse
l’autre de non-respect du droit d’autrui alors que c’est lui qui ne respecte
pas le droit de propriété.
Phytolacca va améliorer les
angines et les céphalées, ainsi que sa hanche qui ne le faisait souffrir qu’en
début de mouvements (hanche : conflit qu’on ne lâche pas)
Cas de Ramon Frendo
Femme
64 ans, à la retraite, ayant eu 4 enfants.
Cancer
du sein droit opéré en 2011 : carcinome canalaire invasif, hormono-dépendant
Le
Tamoxifène entraîne des douleurs inflammatoires.
Cancer
faisant suite à un choc émotionnel : son frère a eu un accident et meurt
ensuite dans le coma, quelqu’un lui ayant coupé la route.
Elle
a travaillé en tant qu’avocate pour assumer de bonnes études à ses enfants.
Elle s’est beaucoup sacrifiée pour ses enfants, pour qu’ils ne manquent de
rien, pour les rendre libres. Ce qu’elle a réussi.
Depuis
sa retraite, fait du bénévolat pour une association pour enfants.
Crampes
aux mollets, douloureuses la nuit, douleurs au pied droit.
Douleur
piquante dans le sein comme une aiguille.
Selon
Scholten, Phytolacca veut donner à tous les enfants
autant d’amour : être tourné vers les enfants, les adolescents pour les
rendre capables d’être autonomes, libres.
Thème
de la justice : elle veut la liberté pour les autres.
Cas de Scholten
Femme
40 ans, douleur du sein, douleur comme si le sein allait éclater : mal au
dos comme si ses seins étaient trop pesants. Démangeaison autour du mamelon
droit, après la naissance des enfants. Elle en prend tellement soin qu’elle
s’en oublie elle-même.
Mastite,
plus à droite comme un ruban du sein au dos, écoulement jaune, congestion,
produisait du lait.
>
du sein en 3 mois.
Femme
40 ans, mastite, pointe de douleur au sein, < par la pression et après
allaitement, mamelon fissuré :
Prend
des initiatives quand les gens de son entourage ont des soucis. N’est pas
perturbé même avec 10 enfants autour d’elle.
Après
Phytolacca M : > en 3 jours
Thème
central de Phytolacca : jeune mère qui veut satisfaire tout le monde en
nourrissant : l’enfant, le conjoint, l’entourage.
Cas de Guy Payen
Femme
peintre artisan se plaignant de l’ambiance familiale, elle crie tout le temps
sur les petits.
Prescrit
sur le thème du puzzle formulé par
Masi.
Thématique
de l’ajustement ou de non-ajustement,
notion de démesure, de perte de la limitation….
Masi :
Tout
parle de limite : les douleurs, les écoulements….
Faim
dévorante ou absence d’appétit… Perte de
la civilité qui est l’ajustement par rapport aux autres.
Didier Lustig :
Ce
remède parle du symbolisme du signe de la Balance, du juste milieu. Courtoisie,
bonnes manières, délicatesse, ne pas froisser.
Mais
en complément, la symbolique du signe du Taureau et de l’exaltation de la Lune
dans ce signe fait tomber dans l’extrême : perte de la pudeur. Je donne à
manger pour que le clan prospère et fasse sa place… et envahisse tout. C’est
une plante qui prolifère, se reproduit très vite, avec beaucoup de baies. Elle
illustre bien l’ambiance du monde du Taureau, brut de décoffrage. Et pour cela,
il faut tenir le coup, pour labourer son territoire, en s’adaptant aux
circonstances pour que le projet réussisse.
Et
pour cela, je dois tenir, tenir le coup (le taureau doit labourer +++ jusqu'au
bout). C'est la femme qui allaite en public, le sein n'ayant plus qu'une
dimension de nourriture et non érotique. Un immigré peut s'enraciner grâce à
ses enfants. C'est très animal. L'enracinement est tellement profond qu'on ne
peut plus l'arracher.
Discussion
Pytholacca concevrait la vie comme un puzzle
où chaque individu, chaque élément doit trouver sa place en s’ajustant à
l’autre, mais l’adaptation est difficile : sensible aux changements de
temps et de température.
Thème du territoire de chacun où il se sent
limité par l’autre, il n’a pas toute sa place, ou bien, il est limité par les
circonstances.
Sa force vitale intérieure
pourrait être comparée à certains peuples qui en envahissent d’autres, en
s’adaptant et en prenant leurs places. Ils ne sont pas conquérants au sens
propre du terme, mais envahissent d’une façon plus subtile, au gré des
circonstances et de leur capacité d’adaptation. Ils prolifèrent malgré un
terrain défavorable (métaux lourds) et grâce à l’attrait qu’ils exercent sur
les autres (beauté de la plante que l’on hésite à arracher).
Prolifération,
envahissement l'air de rien, sans conquérir (dans des zones laissées pour
compte après activité humaine, là où il y a de la place, sans conflit … comme
le font les Chinois !). Il prend la place qui est abandonnée. Donc, il respecte
l'autre !
Énergie
de vie ++++
La plante se contente des espaces autrefois
travaillés par l’homme et délaissés par ceux-ci pour s’implanter sans heurt,
dans un environnement qu’elle va investir progressivement et stratégiquement.
Impudique,
désir être nu (Kent) : trouvé nulle part dans les MM, si ce n'est dans le
Répertoire. Probablement lié à l'indifférence totale.
Beaucoup de
symptômes du sein et peu gynécologiques !
Douleurs du
sein irradiant à tout le corps.
Manque
de délicatesse (ce serait une pure interprétation), ne tient pas compte des
objets environnants. Indifférent à la vie, à tout, à son apparence, à
l'environnement.
Il
serre les dents.
Indifférence
à la vie et dégoût pour toute chose (Jahr).
Quelque
chose qui ne veut pas sortir : dents
serrées, opistotonos, s'agrippe, mains serrées etc.
(Alain Messager) :
=>Thème de la règle,
de la loi qui fixent la limite de chacun.
=> Thème du respect de l'autre : prov. : manque de tact, ne veut plus s'ajuster aux autres
Il est démuni pour se faire
respecter car il a du tact (il respecte l'autre,
lui).
Quand il se sent limité par
l'autre, ou par les circonstances, cela génère :
=>
dépit non verbalisé : angines
=>
révolte intérieure : raideur de la nuque ; crampes ; < par le froid qui
contracte
=> mais il veut tenir le coup, résister
passivement : > en serrant les mâchoires
=>
refuse de se battre : aggravé par le mouvement
=> Résignation : indifférence envers la
vie, mélancolie, tristesse
=> finalement envie de mourir pour être soulagé
car la douleur est insupportable
Sinon, il compense par la nourriture :
faim dévorante, soif considérable …
OU alors il envahit l'autre
; en voulant trop donner (engorgement des seins). (La plante envahit le
territoire ou elle pousse).
Cas de JMK : "je
reconnais que mon désir de donner était pathologique".
Thème du souci pour l'autre
: cas JMK : "se fait du souci pour son Papa qui fume"
Charge
émotionnelle : les surexcitations se somatisent sur les seins. Beaucoup de
secrétions.
Puzzle = "La liberté de chacun s'arrête où commence
celle de l'autre".
La
plupart des symptômes sont égolytiques car il se
bouffe, serre les dents, prend sur lui, ne veut pas se confronter (apparemment
conciliant comme un chinois). Ses valeurs sont supérieures et il préfère se
bouffer lui-même plutôt que d'être en contradiction avec ses valeurs.
Doit se
contenir, s'adapter, s'ajuster, se retenir, refouler.
Thème
du territoire et son respect.
Thème
de l'ajustement (d'où puzzle…), idée venue de Masi. Adaptation par rapport à la
limite. De même, sa perte de politesse, courtoisie, civilité (adaptation par
rapport aux autres). Perte du juste milieu.
En
égolyse, il se contient pour respecter l'autre et se
bouffe.
En
égotrophie, il envahit tout.
Le thème de la loi, de la règle qui fixe la
limite de chacun, du respect de l’autre va finalement se retourner en son
contraire : en décompensation, il va manquer de tact, de délicatesse et ne
veut plus s’ajuster aux autres. Il tombe dans l’indifférence et dans l’absence
de honte. Peut être impudique par indifférence. La
douleur peut devenir insupportable.
Ses douleurs expriment un conflit
intérieur : ce qui ne peut pas sortir, les angines, la parole…La personne
doit se retenir, car si elle lâche, elle ne pourra plus se contrôler.
Philippe Servais : SYNTHESE de PHYTOLACCA
La Phytolaque est une plante invasive (essaimant au loin par
les oiseaux) qui colonise les lieux modifiés et délaissés par l'homme et se
caractérise par un enracinement profond qui pérennise sa prise de territoire et
sa survie.
Phytolacca doit
trouver l'ajustement adéquat entre les forces contraires qui l'animent, l'une
d'expansion, d'envahissement, de production (jusqu'à l'engorgement), de
reproduction, de conquête de territoire, à travers laquelle il risque de finir
par se perdre (et partir dans les lambeaux de l'indifférence morale - voir
"delusions" et "menses"-),
l'autre de réfrènement, nécessaire pour trouver sa place, pour recréer une
forme, s'enraciner au plus profond, survivre. Il se contrôle donc, se
restreint, se contraint, se crispe (somatisations diverses en écho).
Il lui faut
trouver la juste limite et tenir le coup en serrant les dents pour asseoir sa
place discrètement, stratégiquement acquise.
Il doit
"s'ajuster", s'imposer des limites tant dans son rapport au milieu, à
l'environnement que dans son rapport aux autres : respect, règles de politesse
qu'il a tendance à transgresser.