Réunion du GEHU 1-3 Février 2018

 

Présents : P. Servais, C.Bornhauser, P. Beghi, A. Comoy, D. Lustig, A. Messager,

 

LITHIUM et ses SELS

Cas Cliniques

 

1.    Cas clinique de Pascal Beghi

Femme née en 67, issue d’une famille de militaires.

Le suivi est périodique au grès des mutations géographiques de son époux.

La première consultation a lieu en 94 : elle souffre de brûlures d’estomac, de transpiration nocturne, d’anxiété et de palpitations la nuit.

Naissance de la première fille en 93 : elle s’estime anxieuse pour la santé de chacun.

Elle accouche en juin 95 d’un fils après alitement de deux mois pour décollement de membranes.

Elle évoque une sensation de boule au niveau du sein droit, une sensation de chaleur au niveau de la tête, des vertiges et des brûlures rétro-sternales.

Le 3ème enfant nait en 97, suivi d’un 4ème en Octobre 2000

 

En juillet 2004 : elle consulte pour douleurs articulaires survenant épisodiquement, accompagnées d’une fièvre à 39°C ou 40°C.

Elle parle de ses peurs, particulièrement des craintes de maladies pour son mari ou ses enfants.

Parmi ses rêves, on retient :

Rêve 1 : Une boule de matière bizarre la retient prisonnière, et la boule descend

Rêve 2 : Elle se trouve dans une montgolfière et rattrape par le pied un enfant qui est sur le point de tomber

Rêve 3 : elle passe un examen, est incapable d’écrire un mot en raison de l’état de fatigue.

 

Elle est opérée d’une Maladie de Bouveret par radio fréquence en 2003

Elle relate de nouveau ses peurs : peur du cancer, c’est une obsession, même passer une échographie pelvienne la terrorise.

Par ailleurs, elle ressent une sensation de déchirure des hémorroïdes avant les règles.

 

Son 5ème enfant nait en Décembre 2008

 

De 2006 à 12, elle s’éloigne géographiquement.

En 2012 : elle souffre de règles très abondantes en début de cycles et le sujet l’amène à préciser : « la première fois que j‘ai eu mes règles, j’ai pleuré, je ne voulais pas quitter l’enfance. Je ne me sens en sécurité qu’une fois entourée de tous mes enfants. »

 

Le bilan échographique pelvien révèle un fibrome qui sera opéré en 12

 

En novembre 13, son fils est mis en garde à vue : « Mon fils a été inculpé injustement et je ressens cela comme dans ma propre chair, j‘ai toujours eu peur d’être inculpée injustement »

 

Elle parle de nouveau de ses rêves :

Rêve 1 récurent : un camion ne la voit pas, elle est trop petite, personne ne la voit ni l’entend, elle crie d’horreur.

Rêve 2 : un enfant tombe par la fenêtre, et elle ne peut le rattraper

 

Lors d’une autre consultation, elle se plaint d’avoir trop de choses à faire : elle court toute la journée, même lors des repas.

 

En 14, elle évoque pour la première fois une sœur ainée décédée avant sa naissance, événement caché par ses parents à toute la fratrie : la mère de la patiente, suivie depuis 32 ans n’en a jamais parlé. (Dulcamara)

 

En janvier 14, elle consulte pour une anxiété persistante depuis 2 mois avec HTA à 14/10, pouls à 100 : elle ne dort pas depuis 2 mois, malgré la prise de mélatonine : elle s’exprime :

« J‘ai honte d’avoir peur, je lutte contre la dépression »

« Je cherche la fraicheur dans le lit, j’ai toujours envie d’ouvrir les fenêtres, je ne dors pas, je n’arrive pas à lâcher prise ! »

 

Pulsatilla 15 CH et 1000 K

 

Iodum 200K sera prescrit lors de la consultation suivante sur l’agitation désordonnée et le désir de fraicheur, dose qui l’améliorera partiellement mais de façon notoire.

 

« Je lutte contre la dépression, je mange beaucoup, mais je ne grossis pas… Je ne supporte pas la mauvaise foi des gens, cela me met en colère ! »

 

Avril 2014 : elle ne dort toujours pas, depuis maintenant 6 mois : Ces insomnies ont conduit à une hospitalisation en mars avec prescription de Laroxylâ associé au Lexomilâ. Elle vit avec la terreur de ne pouvoir s’endormir, n’ose plus sortir de chez elle en raison de son état d’épuisement et sa faible estime d’elle-même.

Elle souffre de crises d’angoisse avec sensation de bracelet serré autour du bras, elle étouffe dans l’appartement avec besoin de marcher pour mieux respirer.

Elle rêve d’un départ en exode avec tous ses enfants

 

Elle aspire à une maison de bord de mer qu’elle assimile à un lieu de sécurité, grâce à l’étendue d’eau sans obstacles.

Croton tiglium est prescrit sur le thème de la peur des endroits étroits, la sensation de serrement du bracelet : Famille des euphorbiacées en aigu

 

En Mai, elle évoque sa relation fusionnelle avec ses enfants et de nouveau ses pleurs lors des premières règles car « elle ne supportait pas l’éloignement de sa petite sœur qui ne les avait pas encore. »

« J’étais différente d’elle et plus aussi proche qu’avant ! »

 

Commentaire P. Beghi : le thème de la séparation se décline : cette patiente téléphone à sa mère et ses 3 sœurs tous les jours.

 

A la demande de précision sur l’origine des insomnies : la perte de son sommeil a débuté un jour où elle s’est vue morte ; depuis, elle n’a plus le lâcher prise pour s’endormir en raison de la peur de mourir.

Au terme de 9 mois d’insomnies, elle raconte : «je me sens humiliée d’être isolée dans la solitude depuis les insomnies, toutes mes certitudes sont ébranlées, je me croyais inébranlable. »

 

Prescription d’une Malvalcée : plantes qui ne supportent pas la séparation : Abel., Abrom-aug.,Goss., Til. Europ., Kola dont en aigu : chocolat.

 

Deux mois plus tard, la sensation de bracelet autour des bras et des jambes persiste, elle s’est sentie améliorée en Normandie pendant les vacances avec son mari et ses enfants.

Cependant, elle présente toujours des épisodes de nuit blanche, de panique avec le sentiment récurent de mourir :

« Je vais mourir à petit feu, je n’arrive pas à prendre de recul »

« J’ai l’impression que j’étais trop insouciante, je me faisais trop de soucis pour mes enfants je suis mieux en parlant avec les gens, mieux à l’extérieur et au bord de mer »

 

Prescription de Kali iodatum sur le thème de la vie de famille, l’ambiance d’iode chez la patiente :

Kalium Iodatum associe :

·       Kalium avec les thèmes de la famille, la sécurité, l’incapacité à être seule, le devoir par rapport à la famille

o   « je dépasse la fatigue pour que les enfants ne manquent de rien »

o   « j’ai pleuré le jour de mon mariage, je ne pouvais me séparer de mes parents, j’ai besoin d’un lit, d’une maison »

o   « J’étais une petite fille très timide, la première rentrée scolaire, je pleurais, je hurlais, c’était la panique »

 

·       Lithium : Première colonne où l’on retrouve des états de panique : hydrogène, lithium, Sodium, Kalium, Rubidium, Caesium et francium.

 

En Octobre 2014, elle parle de sa première rentrée en classe extrêmement pénible, et du décès de sa sœur alors que sa mère l’attendait.

« J’aime les fêtes de noël, cela rassemble la famille, quand les enfants sont à l’école, je ne suis pas bien, la famille, c’est le bonheur et la sécurité »

 

La prescription de Lithium carbonicum améliore le sommeil 10 jours, et pour la première fois en 10 ans, elle part en week-end avec son mari sans les enfants : « avant cela aurait été un arrachement (NB : on aurait pu prescrire plus lithium muriaticum, mais elle est trop agitée)

 

Prescription de Lithium iodatum 200K :

Elle retrouve le sommeil, l’endormissement est rapide de même que les réveils nocturnes sont brefs.  Elle n’est plus envahie par des pensées obsessionnelles, le laroxylâ est arrêté.

Les palpitations ont cédé, contrairement à la sensation de bracelet aux avant-bras qui persiste.

 Son humeur est satisfaisante, malgré des difficultés à surmonter la perte de confiance en elle :

« J’ai perdu confiance en moi, toutes mes certitudes sont débordées, j’ai du mal à me remettre de la période d’insomnies : j’ai peur d’être débordée, j’alterne entre sentiments de force et de dépression »

 

Prescription Lithium iodatum : 1000K

 

On retrouve chez cette patiente les peurs très primitives de tous les sels de lithium : les insomnies ont été déclenchées par la peur de se voir morte sous tendant le fait de devoir abandonner ses enfants.

 

A ce jour, cette patiente va bien : l’impatience et l’impulsivité la caractérisent comme la précipitation et sa difficulté à couper le cordon avec ses enfants : elle évoque la crainte que sa fille perde son nom en se mariant, comme ses sœurs qui ne portent maintenant plus le même nom qu’elle.

 

2.    Cas Clinique D. Collins congrès INHF 2013

 

L. est une femme avec l’aspect d’un petit oiseau, presque aussi léger qu'une plume.

Elle réfléchit minutieusement par téléphone avant de réellement oser venir pour une consultation, suite à une mauvaise expérience homéopathique. "Cela m'a complètement déséquilibré, je ne m’en suis jamais totalement remise."

Elle se dit extrêmement sensible, et tout ce qui dans son environnement n'est pas « droit » selon elle, l’aggrave, la rendant épuisée.

Elle a toujours été mince et fragile, mais après une agression (violée et battue, laissée presque morte), elle est devenue allergique à de nombreux produits alimentaires et a perdu encore plus de poids.

Pendant plusieurs années, après l'agression, elle était trop fatiguée pour travailler ou même quitter la maison.

Le fait d'être dans la rue avec d'autres personnes était suffisant pour entraîner des attaques de panique, car elle sentait qu'elle pouvait sentir l'énergie de tout le monde. "J'ai besoin d'un environnement sûr."

Au même temps, elle était très agitée, et elle a utilisé le peu d'énergie qu'elle avait pour animer sa maison. "Je me sens nerveuse, je me sens comme si je voulais courir pour m'enfuir. Je suis envahie d'une énergie nerveuse qui m'épuise complètement. C'est pire si j'ai faim - alors je suis hors de moi. Si j'ai faim je dois avoir quelque chose à manger tout de suite, ou je deviens folle d’énervement. Mon moral est soit haut ou bas - je n'ai pas de point stable intermédiaire.

La glande thyroïde avait été vérifiée.

J'ai suggéré Lithium iodatum, mais elle a rechigné à l'idée de maintenant prendre un remède. Enfin, nous avons convenu qu'elle pourrait tout simplement tenir un flacon du remède alors qu'elle était assise dans le bureau avec moi. Bien que le tenant à contrecœur au début, elle remarqua bientôt un calme rare venir sur elle. « Je me sens comme si je pouvais respirer à nouveau pour la première fois depuis des lustres! Je ne suis pas dans un tel état d'agitation, comme si je devais courir tout le temps ». Elle a accepté de prendre quelques pilules du remède avec elle et de les appliquer sur sa peau, les maintenant en place avec un morceau de ruban adhésif pendant plusieurs minutes à la fois. Elle a déclaré : "Cela m'a calmé et m'a aidé à trouver un centre en moi. Je suis loin d'être aussi fatigué, et je pense à retourner au travail. Je commence à prendre du poids et à me sentir plus « protégée » de l'environnement extérieur. Cette nervosité, énergie volage devient équilibrée - maintenant j’ai simplement l'énergie, mais plus de hauts et de bas. J'avais l'habitude d'être si tendu tout le temps, j’étais dévoré par la nervosité. Maintenant, je peux dormir et je me sens énergique, prête pour la journée. "

De temps en temps, elle a ressenti le besoin de mettre une nouvelle pilule sur sa peau. Peu à peu, elle apprend à évaluer ses propres besoins personnels - quelque chose qui convient à son besoin de contrôle sur son environnement.

En quatre mois, elle était de retour au travail à temps plein dans un grand centre commercial, un lieu qu'elle ne pouvait même pas supporter de visiter brièvement quelques mois auparavant. Son poids s’est amélioré et ses sautes d'humeur stabilisée.

Elle est toujours sur le côté maigre, mais elle ne ressemble plus à un oiseau effrayé.

 

Ici, nous voyons l'aspect Iodatum apparaître clairement : mince, pressé, nerveux, métabolisme rapide, perte de poids, allergies, et le sentiment d'avoir à « fuir ». L'état de lithium était clairement visible par ses sautes d'humeur sévères et le fait qu'elle avait besoin d'un lieu sûr, loin du monde. Même si son état aigu est venu après une agression, pour laquelle on pourrait penser à un remède de traumatisme, son état sous-jacent semblait exiger quelque chose de plus spécifique pour elle.

 

Etude du remède

1.    Lithium

D’après Homeovitalis

Lithium est le plus léger de tous les solides, il s’oxyde immédiatement et se ternit instantanément à l’air, présente une grande sensibilité à l’extérieur avec un besoin de protection. On ne le trouve jamais libre dans la nature où il est toujours associé formant un sel : comme les patients Lithium

Le fœtus fait encore partie de la mère, il est collé à l’utérus : mère et enfant ne font qu’un, il n’y a pas de signes de séparation, même l’idée de se séparer est inconcevable.

Les patients Lithium sont en totale dépendance, Ils  ne peuvent vivre l’un sans l’autre.

Symptôme "Helplessness" : sentiment d’impuissance, d’incapacité à s’en sortir, d’impotence, d’être totalement démuni, désarroi

La seule pensée de vivre « séparé » est inimaginable, intolérable. La pensée de perdre son support, son appui crée en eux une panique et signifie leur propre mort.

Ces personnes simples et naïves, ne sont pas concernées par leur apparence et ont des difficultés à grandir loin de la protection parentale, du fait de ce sentiment d’impuissance et de vulnérabilité.

La structure n’a pas commencé à se former.

Elles sont complètement dépendantes de quelqu’un d’autre : le patient Lithium ressent la structure extérieure (sa famille, son mari )  comme la sienne : « j‘existe en étant un avec une chose ou une personne »

Ainsi, s’il doit vivre une nouveauté, il s’accroche à la structure.

Au départ, il existe une relation de dépendance à la nourriture, mais la question finale est : « puis-je exister sans tout cela ? »

Il ne pense même pas à en sortir seul. « Je n’ai rien par moi-même ».  Il est toujours dans le besoin et la peur panique ; dès qu'il est exposé c'est la fin.

Pour Ramon Frendo:

·       Soit il considère que c’est trop difficile, il est dans la confusion avec l’autre, avec la certitude qu’il ne peut rien faire sans l’autre

·        Soit, de façon naïve, il croit qu’il peut tout entreprendre : il est donc instinctif, impulsif.

 

Dans la série Hydrogène, les parents du patient sont les supports, alors que pour Lithium, tout peut servir de support : les parents, les amis…

 

Pour Deborah Collins congrès INHF 2013 :

·       Problématique autour de la décision :  Lithium à un corps (le premier solide), mais il est insuffisamment  fondé, il manque d’expérience suffisante, c’est encore un élément primaire, qui n’a pas totalement pris corps : il pense pouvoir tout faire, mais une fois la décision prise, il se sent incapable de la réaliser «  non, je ne peux pas faire cela », comme enfant qui pense qu’il peut tout faire, proche paradis et voit que pas possible… on parle de PMD, comme tous les bébés qui sourient et pleurent et recommencent.

·       Typique lithium : sentiment haut et bas sans juste milieu, illusion de grandeur et élément religieux très fort, sentiment proche de Dieu : Lithium est un bon remède de difficultés d’apprentissage et de concentration.

Dans le tableau de Scholten, tous les remèdes de la ligne gauche ont peur de se confronter à la vie. Cette incapacité à se confronter à la vie provoque la panique.

·   Incapacité à prendre une décision, à prendre sa place : problème d’identité.

À part Hydrogène et Hélium, qui sont des gaz, le 3ème est un métal, qui a une certaine structure.

 

Dans le répertoire, Lithium est peu représenté 

·   Avec beaucoup

o   De peurs : 12/51 symptômes

o   D’agitation anxieuse 

o   De difficultés de concentration

o   D’humeur alternante

·   Quasiment pas de symptômes physiques

 

2.    Iodum 

 P. Servais :

La thyroïde étant l’organe d’adaptation, les Iodums purs sont des personnes qui veulent faire par eux-mêmes les choses avec le sentiment que c’est opportun. Ils refusent toute l’aide car l’aide remet en cause leur infaillibilité : il y a quelque chose autour de l’infaillibilité (la patiente est déstabilisée par la perte de ses certitudes ». 

Iodum est dans l’activité, le mouvement, il pense que c’est l’action qui lui permet de trouver la bonne solution, c’est une façon d’aller à l’encontre du sentiment de pouvoir commettre une erreur.

Ph. Servais note que tous les Iodums ont perdus la capacité de « contempler » : s’arrêter, regarder, prendre du recul, « nostalgie de l’état de contemplation perdu ».

Chez Iodum, l’autre est celui qui le fait partir en erreur : il fera à la place de l’autre « pousse toi de là, je vais le faire… », tout en disant à l’autre, qu’il ne fait rien, car tout se résout dans l’action. Il n’est pas dictateur car il n’impose pas à l’autre mais il fait à la place ou le fait avant qu’il l’ait fait.

Physiquement, ce sont des personnes souvent minces, pressées, au métabolisme accéléré et réchauffée.

 

 

Les différents sels de Lithium

Lithium Carbonicum

Alain Messager :

Lithium carbonicum évoque le symptôme des doigts qui s’accrochent à la structure : il s’accroche au rocher comme cette femme s’accroche à sa maison. Pour A. Messager, Lithium Carbonicum est un grand remède de chute : la chute l’effraie dans la mesure où il ne peut que s’écraser au sol, signifiant la mort. D’autres remèdes ont peur de la chute, mais ils peuvent s’en sortir, en volant par exemple.

C’est un remède de "burn out", pour les personnes qui ne lâchent pas prise

Tous les sels de lithium aident à lâcher prise, en donnant à la personne la capacité de se raccrocher à la structure sans peur de la mort. Ce thème est retrouvé dans le cas de P. Beghi, dans le rêve de montgolfière avec l’enfant qu’elle rattrape de peur qu’il ne tombe.

Par ailleurs, le deuil de la patiente pendant la grossesse peut être assimilé à un message de la mère : « je ne vais pas te lâcher », on retrouve donc dans le remède la thématique de Lithium autour de la naissance.

Cas clinique Lithium Carbonicum de J-M Krug

Une femme ne peut pas envisager de perdre sa maison : elle était incapable de lâcher prise.

 

Lithium Iodatum lâche ses certitudes, Iodum étant en lien avec les certitudes.

La patiente lâche ses certitudes dans le cas de P. Beghi et est capable de lâcher le quotidien pour partir avec son mari en vacances.

Pour Alain Messager, Lithium Iodatum a guéri la patiente du traumatisme subi pendant la grossesse : est-ce le traumatisme qui fait la personne ?

Une autre patiente Lithium iodatum veut arrêter le temps pour que les enfants ne grandissent pas.

 

Cas clinique de Lithium muriaticum de P. Beghi

Une femme de 39 ans consulte en 2014, elle ne sait pas par où commencer, elle est instable, tout est vécu comme une catastrophe.

Elle présente des cholécystites à répétition.

En cas de migraine, elle a besoin d’ouvrir les fenêtres.

De nombreux projets ne sont jamais réalisés.

Enfant, elle ne se sentait ni écoutée, ni respectée par sa mère, et réagissait par l’envie de partir de la maison.

Elle conserve beaucoup de colère par rapport à sa mère.

Lithium muriaticum lui donne la capacité de quitter son mari qui a une maitresse et elle parle pour la première fois de son hémianopsie qui a disparu après le remède.

 

 

Proposition de synthèse de Lithium Iodatum 

Dans les deux cas cliniques, les patientes alternent entre stabilité et état de panique, s’accrochant à leur support (l’une sa famille, l’autre sa maison), tout en s’activant jusqu’à l’épuisement pour maintenir l’équilibre. Ces deux patientes évoquent l’infaillibilité l’une par « la perte de certitudes », l’autre par « je me croyais infaillible ». On a le sentiment que Lithium iodatum, s’accroche à ses certitudes pour préserver la pérennité et l’infaillibilité de la structure de soutien (la maison, la famille), dans une activité désordonnée, jusqu’à l’épuisement et paradoxalement la déstructuration de cette structure.

Il y aurait dans les deux cas la notion de mort comme traumatisme déclenchant : pour la première, la sensation de mort peut être en référence au vécu du deuil de la mère pendant la grossesse, la seconde suite au viol dans sa propre maison, où elle était laissée pour morte.

Lithium iodatum est-il un remède de suite de peur de la mort ?